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Message(#)joamie + say something EmptyLun 27 Juin 2016 - 11:24


☙ say something


Pendant quelques jours, une routine s’est facilement installée. Puisque je suis levé tôt, je tire Daniel de son sommeil avant l’heure habituelle ; il couine un peu de mécontentement et d’incompréhension, mais une fois dans son cosy, installé avec son doudou et après quelques baisers, il se rendort presque aussitôt. Je prends un petit-déjeuner sur le pouce qui sera complété au bureau, car il faut prendre la route tôt, histoire d’avoir le temps de faire ce détour par l’appartement des Prescott. Joanne dort toujours à l’heure à laquelle j’arrive, alors nous ne nous croisons pas –et cela me semble mieux ainsi. Je confie le petit à ses grand-parents ; Jane s’occupe immédiatement de le mettre dans son lit, pendant que j’échange quelques mots avec Martin. Tous les matins, il me dit vaguement comment va sa fille, s’il y a un peu d’amélioration, s’ils ont trouvé un psychologue pour elle et une date de rendez-vous. Le premier essai doit avoir lieu aujourd’hui. Il espère que cela sera concluant, et moi, je ne me fais pas d’illusions. Trouver le bon professionnel du premier coup, connaissant l’aversion de Joanne pour eux, c’est idéaliste, même pour un optimiste dans mon genre. Mais si elle se rend en effet à la consultation, cela sera un premier bon point. Daniel reste toute la journée chez eux, auprès de sa mère, pendant que je suis au travail. Joanne pourrait simplement venir s’en occuper à la maison, mais je refuse qu’elle soit seule avec lui tant que son état est aussi piteux. Ici, ses parents sont là pour prendre la relève si besoin, et je pense que leur appartement est pour le moment plus rassurant pour elle que notre maison. J’ai bien du mal à me concentrer à la radio, mon esprit est complètement ailleurs, et je m’efforce de rassembler tous mes esprits uniquement pour mon émission. Janis voit bien que je suis à côté de la plaque et propose souvent de décaler ou annuler des rendez-vous, mais je m’en tiens à mon emploi du temps. Pour une fois, travailler comme un acharné ne me change pas les idées. Cette espère de vide, de flottement en moi, me laisse dans un drôle d’état. Je ne sais pas vraiment à quoi tout ça rime, où nous en sommes. Je me contente de faire ce qui me semble être le mieux au jour le jour. Et je ne veux pas que Joanne et moi soyons dans la même pièce pour le moment. Je quitte les locaux de la chaîne une petite heure après avoir rendu l’antenne. J’effectue une nouvelle fois le crochet par la résidence des parents de ma fiancée. Là encore, tous les soirs, nous nous débrouillons pour qu’elle et moi ne nous croisions pas. D’habitude, ils me remettent Daniel, ainsi je peux être avec lui à la maison pour le reste de la soirée. Même s’il est balloté d’une habitation à l’autre, il est important qu’il revienne chez lui tous les soirs, que nous gardions le rituel d’un moment tous les deux et que je lui donne son biberon du dîner avant de le coucher dans son lit. Il doit garder au moins ces repères là pour ne pas être inquiété. Ce soir-là, le jour de la première consultation de Joanne donc, je frappe comme d’habitude à la porte de l’appartement. Au travers, je peux entendre le petit qui s’esclaffe pour je ne sais quelle raison –mais je n’ai pas besoin de savoir pourquoi pour que sa bonne humeur communicative me fasse sourire également sur le paillasson. Mais quand la porte s’ouvre, c’est sur Joanne que je tombe. Surpris, mon sourire disparaît. Mon cœur rate un battement, puis part à toute allure. Ma gorge se serre, et je suis incapable de dire quoi que ce soit pendant les longues secondes où nous nous regardons en chien de faïence. Jusqu’à ce qu’un timide « Bonsoir » traverse mes lèvres de manière bien peu audible. Je pourrais avoir mille sujets à aborder. Lui demander comment s’est passé la journée avec Daniel, sa consultation, comment elle se sent, s’il y a du mieux, ou juste savoir si elle dort et mange correctement. Si je n’étais pas autant pris de court, je trouverais quelque chose à dire. Mais pour le moment, je reste comme un idiot.

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Message(#)joamie + say something EmptyLun 27 Juin 2016 - 12:05

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Chaque journée semblait correspondre à toute une vie. Le temps qu'elle prenait pour s'endormir se comptait en heures, et pour le peu de sommeil qu'elle arrivait à avoir, tout se tournait en cauchemar. Martin s'était levé plusieurs fois au cours des dernières nuits pour rassurer sa fille, et l'apaiser un peu. Ses repos n'étaient bénéfiques et ce n'était que le matin qu'elle parvenait à se reposer sans trop angoisser. Une poignée d'heures par jour, ce n'était pas nécessaire. Mais la consultation qu'elle allait avoir ce jour lui avait créé un véritable noeud à l'estomac, lui coupant l'envie de se nourrir ou même de fermer l'oeil. Ses parents s'étaient efforcés de trouver ceux qui avaient meilleure réputation, pour qui il n'y avait que de bons retours. Il fallait bien commencer quelque part, c'était quelque chose qu'elle avait fini par accepter. Pas moyen de lui faire grignoter quoi que ce soit, tant elle était nerveuse. Mais la présence de Daniel lui rappelait pourquoi elle faisait tout ça. Souvent, elle faisait la sieste avec lui l'après-midi, ce n'était qu'à ce moment là qu'elle trouvait un sommeil réparateur. De temps en temps, elle se surprenait à espérer que Jamie soit là. Ce n'était qu'une pensée de quelques secondes, le temps qu'elle se rappelle de tout le reste avant que de nouvelles larmes ne borde ses yeux. "Mange un petit quelque chose, Joanne." Elle hocha négativement la tête, ayant presque des nausées rien qu'en voyant la nourriture à table. "Alors, tu me promets de manger un petit quelque chose une fois que nous serons revenus." dit Martin, ne lui offrant que ces deux options. Elle finit par accepter ce compromis, et enlaça longuement Daniel, l'embrassant de nombreuses fois, avant de devoir s'en séparer pour se rendre chez le psy. Il n'y avait que son père pour l'accompagne, Jane allait veiller sur son petit-fils pendant que celui-ci dormirait. Elle jouait on ne peut plus nerveusement avec ses doigts dans la salle d'attente, tout lui semblait particulièrement angoissant. Elle crut qu'elle allait s'évanouir lorsque ce fut à son tour. Assise droite comme un pique sur le fauteuil, elle ne dit pas un mot. Il faut dire que les seuls mots qu'elle prononçait ces derniers temps n'étaient que des murmures pour son fils, et rien d'autre. Son esprit restait focalisé et se tenait bien à ce qu'avait dit Jamie pendant leur dispute - qu'il valait mieux qu'elle se taise. Le psychologue l'observa longuement, son comportement, ses manières. La majorité de la séance se fit sans échange, malgré quelques relances. "Vous savez, Miss Prescott, nous n'irons pas bien loin si vous refusez de me parler." Le psychologue, âgé d'une cinquantaine d'années, ne se doutait absolument pas que c'était la phrase parfaite pour braquer totalement sa patiente. Il remarqua bien de lui-même à quel point elle s'était encore plus renfermée en une fraction de secondes, bien plus qu'elle ne l'était déjà. Tout ce qu'elle voulait, c'était partir. A la fin de la séance, le psy lança un regard désolé au père Prescott, lui faisant comprendre qu'il s'était loupé. Mais Martin ne désespérait, ce n'était qu'un premier essai, et il y avait encore de nombreux consultants en ville. Il se doutait bien que le premier essai n'aurait absolument rien de glorieux. Une fois rentrés à la maison, il expliqua brièvement ce premier échec cuisant à Jane, alors que Joanne allait s'isoler un peu dans la chambre, le temps que Daniel ne finisse sa sieste. Une fois réveillé, elle prit soin de lui, lui donna le biberon et profita un peu de sa présence. Mais la fatigue cumulée l'épuisait vite, et Jane savait reconnaître les signes lorsque c'était nécessaire de prendre le relais. La grand-mère le faisait rire en le chatouillant et en jouant avec lui, jusqu'à ce que la sonnette de la porte ne retentisse. Jane lui demanda d'aller ouvrir, étant occupée avec le petit, et Martin commençant à préparer le dîner. Elle crut qu'elle allait se décomposer sur place quand elle vit son fiancé. Elle ne savait même pas comment elle parvenait à le regarder ainsi pendant plusieurs secondes. Mais Joanne finit par baisser ses yeux. Elle lui souhait également bonsoir, mais on pouvait à peine le lire sur ses lèvres. "Eh bien, Joanne, laisse-le donc rentrer." dit Jane, d'un ton amical. Joanne se disait qu'il n'était venu que pour chercher Daniel, pour passer du temps avec lui, ne voyant pas de raison pour qu'il s'intéresse à elle. Histoire de ne pas faire durer ce long silence qui régnait dans son appartement, Jane demanda à Joanne de chercher le doudou du bébé qu'elle avait oublié dans sa chambre. Elle s'y rendit sans dire mot, laissant ainsi largement le temps aux parents Prescott d'expliquer cette première consultation peu constructive. Un premier bilan qui n'était pas réjouissant, en somme, en plus du fait qu'elle se nourrissait peu et se reposait à peine. Et que son chagrin était toujours bien présent, que les journées sans larmes se faisaient bien. "Mais au moins, elle a accepté de s'y rendre et elle est d'accord d'aller en voir un autre." précisa Martin. Ce qui, en soi, était bien la seule chose encourageante dans cette histoire.

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Message(#)joamie + say something EmptyLun 27 Juin 2016 - 13:05


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Si personne ne nous sortait de notre léthargie, Joanne et moi serions sûrement restés ainsi pendant encore de longues minutes sans rien nous dire, sans même nous regarder puisqu’elle a baissé les yeux. Sur le moment, on pourrait se demander où est passé tout l’amour. On se craint l’un l’autre, on s’évite, on ne sait plus quoi se dire. Je sais que la jeune femme a tendance à tout prendre au pied de la lettre. Lui dire de se taire est devenu un ordre qu’elle exécute robotiquement, sans plus réfléchir. C’est désespérant. Je suis trop dépité pour m’énerver face à ça. Et rien qu’à l’observer, je devine qu’elle ne prend pas soin d’elle, et qu’elle ne se donne absolument pas les moyens d’aller mieux. Elle finira par être un squelette, puis une feuille de papier. Mais ça ne sera jamais assez pour disparaître. Jane demande finalement à ce qu’on me laisse entrer. Joanne s’écarte, et ne tarde pas à être envoyée dans la chambre de Daniel pour récupérer sa peluche. J’ose à peine la regarder s’éloigner dans le couloir. La voir ainsi, fantomatique, me crève bien trop le cœur. Sa mère m’informe qu’il n’y a toujours pas d’amélioration. Elle se nourrit à peine, dort bien trop peu. La consultation n’a bien évidemment rien donné. Mais malgré ce premier échec, elle verra un autre spécialiste. « Au moins ça… » La connaissant, Joanne abandonnera au bout du deuxième échec. Elle sera découragée, et elle se dira que jamais deux sans trois, donc pas la peine de perdre son temps. Et rien n’avancera, rien ne changera. Je prends délicatement Daniel des bras de sa grand-mère, mais pour le moment, il semble peu rassuré par l’atmosphère qu’il devine dans l’air. « Salut mon grand, je t’ai manqué ? » Je peine un peu à avoir son attention, il semble chercher quelque chose dans la pièce, peut-être son doudou ou sa mère, mais il finit par poser le regard sur moi. « Tu t’es bien amusé avec tes grands-parents et maman aujourd’hui ? » Il articule quelques syllabes qui ne veulent strictement rien dire, mais que j’écoute quand même pour qu’il sente qu’il peut s’exprimer autant qu’il le veut. Puis il appuie sa tête contre mon épaule, l’air de dire que le dodo de ce soir sera bien mérité. Je l’embrasse sur le front en caressant ses cheveux. « Tu restes pour dîner ce soir ? » demande Jane avec un peu d’espoir que j’accepte cette manière de renouer un tout petit peu avec Joanne, d’être en sa présence et de lui donner une chance. Sauf que je sais que cela sera vain. « Non, mais merci. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. » Si c’est pour la voir à table focalisée sur Daniel pour s’éviter d’avoir à avaler quelque chose, si c’est pour qu’elle reste murée dans son silence et devoir supporter de la voir dans cet état, alors ça ne peut pas être une bonne chose. « Tu devrais au moins lui parler un peu. » insiste-t-elle. Je refuse d’un signe de tête. Si être présent ne peut faire de bien à personne, alors lui parler en fera encore moins. Tout discussion sera forcément un fiasco. Elle n’est pas dans un bon état d’esprit pour échanger sur quoi que ce soit. « Vous constatez vous-même très bien les dégâts que cela cause quand je lui parle. Pas la peine de risquer de faire empirer ça. » je réponds assez fermement pour que Jane comprenne que ce n’est pas la peine de vouloir me faire rester. Je compte bien prendre mon fils, passer la soirée avec lui, et avoir un repos bien mérité. Car tout ceci reste éreintant nerveusement, et que j’ai bien trop de travail pour ajouter de la fatigue à mon manque de concentration. Il est hors de question que l’état de Joanne me mène droit au surmenage, sans quoi Daniel ne pourra plus compter sur aucun de ses deux parents. La jeune femme finit par apparaître dans le salon, le doudou dans les mains. Je le lui prends délicatement et le donne au petit. « Merci. » J’approche d’un pas et embrasse l’ombre de ma fiancée sur le front. On pourrait en douter, mais il y a quand même de l’amour. Il y a quand même un cœur qui souffre derrière toute cette volonté de maintenir de la distance entre elle et moi. « Prends soin de toi. » je lui murmure.

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Message(#)joamie + say something EmptyLun 27 Juin 2016 - 13:43

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Joanne n'eut aucun mal à trouver la peluche de Daniel, mais elle craignait se sentir de trop si elle revenait immédiatement au séjour. Elle s'installa une poignée de minutes dans le fauteuil de la chambre, les yeux rivés sur la peluche. Savoir que Daniel rentrait tous les soirs lui faisait mal au coeur. Progressivement, ses iris bleus glissaient vers sa bague de fiançailles. Celle-ci n'avait pas quitté son doigt, à aucun moment. Elle se demandait pourquoi elle tenait tant à la garder alors qu'il n'y avait que très peu d'amour qui se transmettait entre Jamie et elle. Elle finit par se lever, se disant qu'il était très certainement pressé de partir et de rentrer à la maison. Elle lui tendit la peluche. Les gestes de Jamie étaient très mesurés, délicats, comme s'il ne cherchait pas à la brusquer, à lui faire peur. Il avait certainement parfaitement conscience de sa fragilité. Le bel homme s'approcha de sa belle, il n'y avait jamais eu autant de proximité entre eux deux depuis bien longtemps. Affectueusement, il lui déposa un doux baiser sur son front, ce qui fit surgir de vives émotions à la jeune femme. Il en profita pour lui demander de faire un peu plus attention à elle. Daniel, dans son cosy, semblait être le plus ravi des bébés, en voyant ses parents un peu ensemble. Jamie était sur le départ, vraisemblablement pressé de quitter cette pièce à l'air aussi lourd. Du peu de force qu'elle pouvait encore avoir, elle le prit par la main pour le retenir de partir. Elle ne savait pas vraiment ce qui lui prenait, elle savait juste qu'elle ne voulait pas qu'il parte tout de suite. A moins qu'il ne juge que ce soit meilleur pour tout le monde qu'il parte au plus vite. Elle avait perdu le compte des jours depuis la dernière fois qu'il s'était véritablement vu. La jeune femme colla son front contre le torse de son fiancé, avec beaucoup de timidité, comme si ce geste lui était interdit. Les larmes s'écoulaient d'elles-mêmes, sans trop de raisons. Mis à part que sa famille lui manquait cruellement, et qu'elle s'en voulait atrocément d'être la seule à la faire pourrir de l'intérieur. Il était idiot que Jamie ait pu pensé que sa femme en devenir puisse avoir tout ce poids sur ses petites épaules. Joanne s'était demandée à plusieurs reprises s'il voulait vraiment encore l'épouser, si c'était véritablement dans ses intentions. "Ne me laisse pas toute seule." dit-elle tout bas, la voix tremblante. Joanne avait beau le détester autant que l'aimer, il fallait avouer que rien n'était plus réconfortant que la présence de ce lui qu'on aimait. En dépit de tout le reste. La belle blonde continuait de se noyer dans ce chaos et cet océan de solitude sans que personne ne puisse l'en extirper. Elle cherchait toujours ces fameuses lueurs, dont tout le monde parlait, et, l'espace d'un instant, elle avait cru en voire une en Jamie. Peut-être que ce n'était qu'une illusion, mais elle cherchait de l'espoir là où elle pourrait penser en trouver. Et malgré tout, malgré le fait qu'elle le détestait, qu'il refusait catégoriquement de rentrer, qu'il se refuse de la voir ne serait-ce que pour des salutations, elle pensait que ça pouvait être lui. Elle avait toutes les raisons possibles de lui en vouloir énormément, et elle n'allait pas l'oublier pour le moment, mais là, sur le coup, Joanne ressentait avant tout le besoin d'être un peu avec son fiancé. Histoire de la sortir de sa solitude qui rongeait ce qui restait d'elle, ne serait-ce que pour quelques minutes. Jane et Martin espéraient qu'il accepte, pour leur bien de leur fille qui avait touché le fond. "Ne me laisse pas toute seule." répéta-t-elle dans ses sanglots, prête à s'effondrer en s'attendant à devoir essuyer un nouveau refus. Sa voix était un petit peu enrouée, parce qu'elle l'utilisait bien trop peu ces derniers temps. Elle comprendrait aussi, qu'il ne veuille pas davantage s'attarder ici, qu'il n'accepte pas de passer un peu de temps avec elle. Le fait de vouloir la laisser ici, avec des visites éclairs, ne faisait qu'accentuer cette impression d'internement.

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Message(#)joamie + say something EmptyLun 27 Juin 2016 - 16:57


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Le cosy porté au bout du bras, sur le départ, je suis retenu par la petite main de Joanne qui se glisse dans la mienne si délicatement et discrètement que j’aurais presque pu ne pas la remarquer. Mais j’ai senti la froideur de l’extrémité de ses doigts frôler ma paume Quand mon regard se pose sur elle, ce n’est que pour voir les larmes sur ses joues qui me portent un nouveau coup au cœur. Je ne comprends pas comment est-ce qu’on peut avoir une vie comme la sienne, avec, on peut le dire, absolument tout ce qu’elle peut désirer, et pourtant tomber dans un tel état de détresse. Qu’est-ce qui cloche ? Qu’est-ce que je ne saisis pas ? La jeune femme s’approche pour former l’esquisse d’une étreinte en posant son front sur mon torse. Elle a toute sa famille autour d’elle à cet instant, et pourtant, elle trouve le moyen de se croire seule. « Tu n’es pas toute seule. T’es parents sont là. » dis-je tout bas. Mais elle ne fait que pleurer de plus belle. Je peux sentir l’épuisement de son corps qui, elle ne s’en rend sûrement pas compte, s’appuie de plus en plus sur le mien pour pouvoir rester sur ses deux jambes, même précairement. Je me penche à peine sur un côté, juste pour pouvoir poser le cosy au sol qui commence à se faire lourd. Puis je passe mes bras autour de Joanne, une main caressant doucement ses cheveux. « D’accord, d’accord… » je murmure d’une voix douce, espérant qu’elle cesse de pleurer en comprenant que je vais rester un peu ce soir. Je vois bien que partir ne ferait que lui briser le cœur. Si je reste, c’est selon son souhait. Mais je ne pense pas rester trop longtemps. Je verrai bien sur le moment. De toute manière, je suis assez persuadé que Joanne ne me demande de rester que pour pouvoir avoir Daniel un peu plus longtemps avec elle. Quitte à devoir composer avec ma présence. Mon regard se pose sur ses parents qui nous observent dans l’encadrement de la porte. « Je reste dîner. » leur dis-je avec un léger signe de tête pour leur faire comprendre que je vais gérer la situation pendant qu’ils préparent le repas et s’autorisent un moment tranquille. Je serre un peu plus Joanne dans mes bras –pas trop, elle n’est plus loin de n’être qu’un sac d’os- et l’embrasse sur le front de temps en temps. « Tu sais que je t’aime, hm ? » Mes yeux se ferment alors que j’hume discrètement son parfum, profite un peu de cette étreinte pour retrouver ce qu’il reste de sa chaleur et de sa présence. Elle me manque énormément. « Je t’aime plus que tout. » j’articule à peine dans un souffle. Elle n’a pas idée d’à quel point je souffre de la voir dans cet état et de ne pas pouvoir l’aider. Cela fait des mois que j’essaye, mais je ne peux rien pour elle. Je lui donne tout, je fais de mon mieux, je comble le moindre de ses besoins. Et la voilà en miettes dans mes bras. C’est injuste, et c’est insupportable. Nous avons tout pour être heureux, alors pourquoi pas ? « Ca sera prêt dans une dizaine de minutes. » indique Jane depuis la cuisine avant de s’y éclipser avec son mari. « Besoin d’aide ? » « Non, ça ira. Allez vous détendre un peu. » Elle indique le canapé d’un signe de main avec un faible sourire. Je me détache doucement de Joanne afin de pouvoir retirer ma veste et ma cravate comme je le ferais en rentrant à la maison. Je dépose le tout sur l’un des crochets de l’entrée. Je retire Daniel de son cosy, qui est de nouveau très content d’être dans les bras d’un de ses parents, puis j’invite Joanne à venir avec nous prendre place dans le salon. Juste tous les trois. J’assois Daniel face à nous, sur mes jambes. « Tu crois que tu peux dire ‘’maman’’ ? » Après tout, il arrive très bien à répéter la même syllabe inlassablement pendant de longues minutes, juste comme ça, ou en jouant avec ses lèvres et ses joues pour voir si cela change le son de ses paroles sans sens. « Ma-man. » J’insiste bien en exagérant les sons pour qu’il puisse bien les identifier. Jouant avec ses doigts, il semble très concentré quand il commence à babiller. « mamamamamamama… » Et finalement, allez savoir pourquoi, cela le fait bien rire, alors il continue sur sa lancée.

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Message(#)joamie + say something EmptyLun 27 Juin 2016 - 17:36

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Peut-être qu'elle n'était pas seule, mais sur le moment, la jeune femme avait surtout besoin de la présence de son fiancé. Malgré tout ce qui était en train de se passer, il lui manquait énormément. C'était toujours étrange de ne pas pouvoir voir l'être aimé pendant plusieurs jours, en pensant que c'était peut-être mieux ainsi, alors qu'ils avaient peut-être profondément tort. Jamie finit par accepter de rester, ce qui soulagea la jeune femme, et il apaisa ses pleurs dès le premier geste de tendresse. Qu'il était agréable et rassurant que de sentir sa chaleur contre elle, ressentir toute son affection. Ses doigts caressaient délicatement ses mèches blondes. Ils restaient là tous les deux, Jamie la serrait plus fort dans ses bras et sa belle s'y blottit bien volontiers, les yeux fermes. Elle appréciait chaque baiser qu'il déposait sur son front, chaque mot d'amour qu'il lui glissa délicatement à l'oreille. "Je t'aime aussi." parvint-elle à dire, tout bas. Jane sortit un petit moment de la cuisine pour indiquer le temps qu'il restait avant d'aller à table. Ca n'était qu'un écho pour la jeune femme, qui ne se concentrait que sur la chaleur de son fiancé. Il la repoussa doucement afin de pouvoir se débarrasser de sa veste et de sa cravate avant de prendre Daniel dans ses bras et de guider sa petite famille jusque dans le salon. Elle s'installa silencieusement à côté de lui, pendant qu'il s'adressait à Daniel, comptant bien lui apprendre un premier mot. Il n'eut aucun mal à enregistrer la première syllabe, qu'il répéta de plus belle. Cela arracha un sourire à sa mère, qui l'embrassa sur le front, bien fière de ses progrès. Amusé, le bébé continuait à répéter toujours la même chose, surpris de savoir tous les sons dont il était capable de faire avec sa bouche. Joanne finit par prendre la main baguée de Jamie, qu'elle observa d'abord dans un premier, et se mit ensuite à jouer nerveusement avec, sans lui faire mal - elle n'y serait de toute façon pas parvenue avec le peu de force qui restait en elle. "La consultation ne s'est pas très bien passée, aujourd'hui." lui confia-t-elle tout bas, le regard bas, se sentant assez coupable de cette échec. Elle ne savait pas que ses parents lui avaient déjà fait un topo de ce rendez-vous et des jours qui venaient de s'écouler. "Nous allons en chercher un autre avec Papa, demain." Joanne avait encore assez d'entrain pour trouver un psychologue qui ne se montre pas trop impatient avec elle, son père comptait bien se faire comprendre là-dessus avant de prendre un rendez-vous. C'était presque étrange, d'engager une conversation avec Jamie, de parler ensemble, posément. Ses yeux restaient rivés sur sa main, elle parvenait parfois à se calmer en effleurant du bout des doigts la bague de fiançailles de son amant. Il l'avait gardé, il l'avait bien gardé sur lui, réalisa-t-elle. Sinon, il n'aurait même pas fait l'effort de la mettre pour chercher Daniel, s'il ne désirait plus la porter. "Tu me manques, Jamie." dit-elle tout bas après de longues minutes. C'était très difficile pour elle d'endurer ces premiers jours sans lui, sans son amour, même si une partie d'elle le détestait encore un peu. La belle blonde parvint enfin à lever son regard vide -quoi qu'il l'était moins que les jours d'avant- vers son fiancé, sachant qu'il n'apprécierait pas qu'elle garde constamment la tête basse, totalement vaincue par ses propres vices. "Tu me manques tellement." chuchota-t-elle, le visage crispé par cette douleur intérieure. Une poignée de minutes plus tard, Jane dut interrompre leur conversation pour les inviter à passer à table. Ses spaghettis bolognaise avait une sacrée réputation, Jane avait aussi fait une casserole de sauce végétarienne pour son genre. Aussi, elle savait que c'était un plat que Joanne adorait, avec beaucoup de gruyère râpé, et que ça élargissait les chances qu'elle accepte de manger. Elle préférait ne pas se faire trop d'espoir en lui servant une petite quantité, en se disant que si elle avalait déjà ça, ce serait une grande victoire à ses yeux. Daniel avait toujours la même syllabe en bouche, et Martin ne put s'empêcher d'esquisser un sourire ému lorsqu'il vit sa fille apportée sa fourchette à sa bouche avec un entrain bien plus remarqué que les jours précédents.

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Message(#)joamie + say something EmptyLun 27 Juin 2016 - 23:21


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Daniel continue de babiller plus ou moins fort, répétant toujours les deux mêmes lettres, modulant sa voix qu’il découvre un peu plus tous les jours. Il marmonne, très concentré, ou parle plus fort en riant, très fier de lui, et cherchant du regard l’approbation de ses parents. Je lui souris tendrement et passe parfois mon index sur ses lèvres pour le faire bafouiller. Ca l’amuse bien aussi. Il rit vraiment d’un rien. Pendant ce temps, pensive, et dans cet état de constante somnolence, Joanne me sa main sur la mienne et tripote ma bague du bout des doigts. Il ne m’est pas venu à l’esprit de la retirer, pas une seule seconde. Notre relation vit actuellement au jour le jour, bancale comme jamais. Mais tant que ma fiancée n’aura pas abandonné, alors je serai là, et cette promesse qui m’attache à elle existera toujours. Nous sommes toujours une famille. Je la laisse poser sa tête lourde sur mon épaule alors que son regard bas reste focalisé sur l’anneau, et qu’elle m’avoue que son premier essai de consultation s’est soldé par un échec. Mais elle m’assure poursuivre les recherches, et reprendre dès demain avec l’aide de son père. Il n’y a sûrement que lui pour l’accompagner dans cette démarche. Je ne sais pas pourquoi, avec moi, cela n’aurait pas fonctionné. Je ne suis pas aussi rassurant, aussi capable de l’apaiser que lui. « Vous finirez bien par en trouver un qui te convienne. » dis-je avant de déposer un baiser sur le sommet de son crâne. Ce ne sont pas les psys qui manquent à Brisbane, il n’y a pas de raison qu’il n’y en ait pas un seul qui puisse lui arracher un mot et réussir à l’aider. Ici, ou dans une ville voisine, à Sydney s’il le faut. Nous avons le budget pour lui payer tous les trajets, et les professionnels les plus coûteux. Tous les facteurs sont présents pour réussi à faire quelque chose et mettre un terme à l’état de Joanne. Celle-ci lève les yeux vers moi. Rien que son regard bleu si éteint serre ma gorge et me prend aux tripes. Mon propre regard brille d’une vive émotion, d’une peine fulgurante. « Tu me manques aussi. » je murmure tout bas. J’appose mon front au sien, les yeux fermés, et glisse le dos de ma main sur sa joue. « On va s’en sortir et dépasser tout ça. » Il le faut. Je sais bien que je ne suis pas tout blanc dans l'histoire, j'ai mes torts et mes vices, mais j'estime, et je ne pense pas avoir faux à ce sujet, avoir tout mis en œuvre et fait tous les efforts qui devaient être faits pour travailler sur moi et nous permettre d'être heureux. Aujourd'hui, là ou le bas blesse, c'est que cela n'est pour le moment allé que dans un seul sens, et qu'il est temps que Joanne remplisse sa part du contrat. « Ne me laisse pas tomber, d’accord ? » je demande en me montrant encourageant. Si elle baisse les bras, si elle se laisse bouffer, alors je la perdrai, et elle me perdra. Elle perdra Daniel. Si elle n'est pas forte, alors elle nous abandonne tous. Il faut qu'elle se relève et qu'elle se remette à vivre. Osant à peine nous interrompre, Jane nous invite à passer à table. Trône un grand bol de pâtes en sauce qui donnent l'eau à la bouche. Tous autour de la table, nous sommes ravis de voir Joanne montrer un peu d'appétit. Histoire de nous changer les idées, nous parlons de choses et d'autres, plus ou moins sérieuses ou drôles. « Vous avez le bonjour de ta grand-mère d'ailleurs. » se rappelle la mère de ma fiancée. « Elle écoute ton émission tous les soirs » me dit-elle. « C’est une grande fan, tu sais. » Je ris légèrement. Mais rapidement, alors que Jane continue de parler, je me fais songeur, réfléchissant à une idée. Au bout de quelques secondes, je me tourne vers Joanne. « Peut-être que tu devrais aller la voir, ta grand-mère. » Après tout, tous les souvenirs heureux dont elle m'a toujours parlé sont en rapport avec cette femme. Elle l'aime vraiment beaucoup, elle lui ressemble à ce qu'il paraît. Peut-être qu'elle sera la mieux placée pour remettre sa petite-fille sur pieds. Qui sait si elle est elle aussi passée par ce que vit actuellement Joanne. « Tu pourrais prendre une semaine là-bas, juste pour vous deux, comme des vacances. » A l'autre bout du continent, elle n'aura pas à penser à quoi que ce soit. Elle retrouvera simplement la maison où elle passait ses vacances étant enfant. Elle pourra renouer avec cette époque d’insouciance et se nourrir de l'air empli de souvenirs et d'amour. Je suis certain que cela la requinquerait en peu de temps. « Ca pourrait te faire du bien, qu’est-ce que tu en penses ? »

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Message(#)joamie + say something EmptyMar 28 Juin 2016 - 13:31

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Le plus stable dans l’histoire était Daniel, qui grandissait et s’épanouissait de jour en jour. Il leur apportait tellement, à Jamie et à Joanne, plus que lui-même ne pourrait l’imaginer. Le couple ne se basait pas que sur lui pour tenir, mais il était un grand contributeur. Il était l’élément principal qui leur rappelait tous les jours ce qu’ils pouvaient faire ensemble, qu’ils étaient capable de faire des choses grandioses et magnifiques. Que leur amour était capable de faire tout ça. Joanne n’aurait pas été surprise si Jamie avait préféré retiré sa main des siennes, mais il était certain que ça l’aurait rendu profondément triste. Elle lui avoua ensuite que sa première consultation en s’était pas bien passée, mais qu’elle comptait bien renouveler l’expérience jusqu’à trouver quelqu’un qui puisse lui convenir, mais surtout, se montrer particulièrement patient avec elle. Jamie semblait être certain qu’elle trouverait chaussure à son pied. Elle sourit discrètement. “J’espère juste qu’il ne faudra pas trop d’essais jusqu’à trouver le bon psychologue.” Comme toute autre personne, elle finirait par se décourager. L’optimisme de Jamie la rassurait, les baisers qu’il répétait aussi. Elle avait toujours cette boule au ventre, cette crainte qu’il finisse par ne plus vouloir d’elle, la trouvant bien trop toxique pour Daniel et lui. “Le plus vite sera le mieux. Je ne veux pas que tout ça traîne et finisse par compromettre nos projets.” Elle pensait avant tout au mariage, elle avait tellement peur qu’il soit décalé pour être annulé ensuite à cause de son état, de ses incapacités. Elle acquiesça d’un signe de tête à l’affirmation de son futur mari. Oui, ils allaient s’en sortir, et continuer à vivre comme ils le désiraient. L’émotion était si vive dans son regard vert, elle ne savait plus à quand remontait la dernière fois où ils s’étaient regardés de cette façon, ou quand ils s’étaient regardés tout court. Cela accéléra sensiblement son rythme cardiaque.Qu’il dise qu’elle lui manquait aussi était une autre preuve d’amour parmi tout le reste, mais dieu savait combien elle avait besoin d’entendre ces mots-là de temps en temps. Il en vint tout de même à lui demander de ne pas le laisser tomber. Joanne le rassura en lui secouant négativement la tête. Elle avait tellement envie de lui caresser le visage du bout de ses doigts, mais elle ne savait pas si elle pouvait se le permettre. “Mes sentiments pour toi n’ont pas changé, et ont encore moins diminué.” lui dit-elle tout bas, tenant à ce que ses parents n’entendent pas cette partie de leur conversation. Il pouvait voir dans ses yeux à quel point elle était sincère, à quel point elle pensait ses mots, au milieu de toute cette détresse et de cet affaiblissement. “Je veux toujours devenir ta femme si tu veux toujours de moi, je veux toujours construire cette famille dont nous rêvions. Je veux continuer de rêver avec toi.” lui dit-elle, ne laissant parler que ce qu’il pouvait rester de son coeur, qui avait eu le droit à quelques jours de répit pour se reconstruire un tout petit peu. Jane, bien gênée, finit par les interrompre pour les inviter à aller à table. Joanne mangeait de petite bouchée en petite bouchée, mais au moins elle se nourrissait sans avoir à être derrière elle pour le lui rappeler. Jane ne manqua pas de mentionner sa propre mère, qui adorait Joanne plus que tout, et c’était on ne peut plus réciproque. Elle sourit faiblement en disant qu’elle écoutait l’émission quotidienne de son fiancé. Sans que la jeune femme ne s’y attende, Jamie lui adressa la parole en lui suggérant d’aller voir la grand-mère. Ils en avaient déjà parlé auparavant, pour aller une semaine en vacances là-bas. Mais là, il ne mentionna qu’elle, et pas le reste de la famille, ce qui l’attrista un petit peu. Elle acquiesça d’un signe de tête, se disant que ce serait une raison supplémentaire de voir une personne qui lui était chère.D’abord longuement hésitante, elle finit par demander timidement à Jamie. “Tu ne voudrais pas venir avec ?” Ils en avaient encore parlé tout récemment, son fiancé souhaitant rencontré une personne dont Joanne parlait beaucoup. Elle haussa les épaules, ayant peur d’essuyer un refus de sa part. “Tu saisi qu’elle tient tant à te voir. Ce serait aussi une occasion pour toi de prendre des vacances.” dit-elle comme argument. “Et rien ne t’empêchera de partir des journées entières si…” Si ça n’allait pas comme ils pourraient l’espérer. Joanne ne voulait pas y aller sans lui, elle ne voulait pas se sentir seule. Martin l’observa longuement, un silence sans trop lourdeur s’imposa brièvement. “Elle n’a pas tout à faire tort, par rapport à l’enthousiasme qu’elle a à l’idée de te rencontrer.” dit Jane avec un sourire franc. “Elle serait triste que tu n’aies pas profité de l’occasion pour faire sa connaissance, et qu’elle puisse voir son unique arrière-petit-fils. Elle sait que Joanne ne va pas bien en ce moment, elle ne verrait pas d’inconvénient à veiller sur elle si tu as besoin de sortirun peu.” Jane pesait bien ses mots pour éviter de froisser sa fille. “Ma mère est bien plus solide et indépendante qu’elle n’en a l’air.” ajouta-t-elle, confiante. Elle était au moins aussi frêle que Joanne, mais avec une certaine force de caractère. Les yeux rivés sur sa fille, elle se disait que cette force était aussi en elle, qu’il fallait juste qu’elle le trouve et l’utilise pour devenir à nouveau le pilier de sa famille. “Et toi qui aime tant les plages, tu ne seras certainement pas déçu de ce que tu verras là-bas.” renchérit-elle, toujours souriante. “Pas vrai, Joanne ?” La jeune femme acquiesça d’un signe de tête. Elle avait tellement peur qu’il refuse tout de même. Joanne finit son assiette, dans son intégralité, et accepta même que Martin lui reserve une toute petite portion. “Ca me ferait vraiment plaisir, que tu acceptes de venir avec moi.” lui dit-elle timidement, jouant nerveusement avec ses doigts. Pour une fois, elle faisait abstraction de Daniel, elle réclamait avant tout la présence de l’homme qu’elle aimait. “J’ai… J’ai besoin de toi.” ajouta-t-elle tout bas avant de se reconcentrer sur son assiette. La suite du repas continuait sans trop de lourdeur, Martin se plaisant à raconter quelques anecdotes sur la grand-mère de Joanne, parvenant à arracher quelques sourires amusés à la petite blonde. Ses parents débarrassèrent la table, invitant les deux jeunes gens à se mettre à l’aise, cherchant par tous les moyens de les laisser retrouver un peu de leur intimité.

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Message(#)joamie + say something EmptyMar 28 Juin 2016 - 16:07


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« Ne t’en fais pas pour ça. Va à ton rythme. L’important c’est que tu ailles mieux. » je lui réponds d’une voix douce, caressant tendrement les mèches blondes de ma fragile petite poupée. Tout est déjà si bancale que je ne me vois pas faire pencher la balance plus d’un côté que de l’autre. Annuler le mariage ou le maintenir. A mes yeux, notre vie commune est actuellement entre parenthèses, prise au piège dans une sorte de dimension hors du temps et de cette réalité. Oui, toute cette situation semble à peine réelle tant elle s’est finalement concrétisé avec une soudaineté fulgurante. En une seconde, en prononçant un mot, j’ai complètement perdu ma fiancée. J’ai grand ouvert la porte à toutes ses idées noires, et les voici en train de déferler dans tout son corps pour ne plus la ronger, non, mais bien tout détruire. Il y a eu un déclic, je ne sais pas vraiment comment. Un verrou qui a sauté, le dernier faisant tenir ses défenses. Le lac débordait de l’autre côté du barrage, désormais il envahit la vallée. Je suis complètement dépassé par la proportion qu’a ainsi prit son mal. J’ai bien vu que je ne faisais qu’empirer les choses. Voilà pourquoi je laisse ses parents prendre soin d’elle. Mais cela ne veut pas dire que je ne veux plus de ma fiancée. Quand tout ira mieux –et je veux croire que tout ira mieux bientôt- nous reprendrons où nous en étions. Oui, cela n’aura été qu’une parenthèse. Puis un mauvais souvenir. Et enfin, un mauvais rêve. Mais j’aime bien trop Joanne pour faire passer à la trappe tous nos projets. Le mariage, fonder notre famille. « Bien sûr que je le veux, mon ange. » je murmure, mon visage toujours près du sien, caressant attentivement sa joue pâle. C’est tout ce que je souhaite à cet instant. Qu’elle aille mieux, et que nous puissions enfin avoir la vie que nous méritons et dont nous rêvons. Parce que ce n’est pas ça, ce n’est pas pour ce genre de moment que nous avons déjà traversé un sacré nombre d’épreuves. Ce n’est pas juste. Je ne compte pas nous laisser couler. Pour le moment, je n’ai absolument aucune idée de la marche à suivre. Ses parents savent mieux y faire que moi. Et puis, quand elle est évoquée, je me dis que sa grand-mère pourrait également être d’une aide précieuse. L’on est jamais trop entouré de personnes que l’on aime dans ce genre de mauvaise passe. Je proposais à Joanne de s’y rendre seule pour complètement se ressourcer, mais elle demande à ce que je l’accompagne. Je me retrouve bien embêté. Je ne pense pas que ma présence soit bénéfique, qu’importe son insistance et celle de sa mère à ce sujet. Je me fiche que la vieille femme soit déçue, ce qui n’importe c’est ce qu’il y a de mieux pour ma fiancée. « Je fais bien plus partie du problème que de la solution, tu ferais sans doute mieux d’y aller sans moi. » dis-je le regard bas. Joanne a besoin de personnes qui la comprennent et puissent l’aider, et ce n’est pas mon cas, même si elle croit ma présence nécessaire. Je pourrais empêcher sa guérison et rendre le séjour vain. « Et tu sais que c’est un peu plus compliqué que ça pour moi. Je dois prévenir en avance, je ne peux pas simplement lâcher tout le monde, et l’émission… Et toi, tu as vraiment besoin de ce bol d’air. » Ca ne peut pas attendre deux semaine sou un mois, le temps de prévoir comment la grille des programmes sera comblée en mon absence. Ca ne se fait pas en un claquement de doigts. Je ne peux pas faire ce que je veux. Je soupire, voyant bien que je déçois tout le monde en refusant ainsi. Tant pis s’ils ne sont pas d’accord, je fais ce qui me semble être le mieux pour Joanne, et je n’ai pas à suivre ce que les regards de ses parents voudraient me dicter de faire, alors qu’ils sont bien à l’origine de la situation pour avoir sur-protégé leur fille toute sa vie. Si elle est si faible, c’est uniquement leur faute. Martin reprend la conversation, mais je reste muet jusqu’à la fin du repas. Au moins, il fait sourire Joanne. Les deux Prescott s’éclipsent finalement. Daniel se manifeste pour faire comprendre que lui n’a toujours pas eu son dîner. Je quitte la table le temps d’aller lui préparer un biberon, puis je reviens pour m’installer le canapé avec lui dans les bras. C’est pas loin de s’impatienter qu’il attrape la tétine. « Il faudra que je rentre mettre Daniel au lit après… » dis-je à Joanne avec un regard désolé. Mais j’avais dit que je resterai dîner, pas plus.

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Message(#)joamie + say something EmptyMar 28 Juin 2016 - 16:44

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Jamie voulait certainement la rassurer et éviter de trop la presser en lui demander d'aller à son rythme. Sauf que ce rythme-là pourrait s'avérer très long, et il y avait des événements très importants à venir où Joanne ne pouvait plus être dans l'était dans lequel elle était. Elle savait qu'elle ne pouvait pas aller à son rythme. Ce n'était qu'une pression supplémentaire, mais nécessaire pour que tout ne parte en vrille. Que ces discussions concernant le mariage et leur lune de miel aient été inutiles ou infondées. Jamie semblait toujours avoir les mêmes envies qu'elle, et espérait qu'ils puissent à nouveau reprendre leur vie là où elle s'était arrêtée. A table, il lança l'idée qu'elle prenne un peu de son temps pour se rendre chez sa grand-mère, dans une maison où elle avait grandi et où elle s'était toujours sentie chez elle. Joanne aurait espéré qu'il accepte de venir avec elle, que cela lui permettrait de décrocher un petit peu, et les parents de la jeune femme semblaient être du même avis. Mais, malgré tous les arguments énoncés, Jamie pensait que ce ne serait pas bénéfique pour elle qu'il vienne avec moi. La fragilité de Joanne la poussait à croire qu'il ne cherchait que des prétextes pour l'éloigner encore plus d'elle. Cette pensée était un véritable coup dur, et une fois que la graine avait été semée dans son esprit, l'idée ne fit que s'accroître à une vitesse fulgurante. Elle venait aussi de là, la solitude. Il mettait en avant le fait qu'il ne pouvait pas partir sur un coup de tête, qu'il fallait tout planifier à la rédaction. Bien que Martin parvint à distraire un peu sa fille pour tenter de lui faire oublier une fraction de secondes toute sa peine causée par le refus de Jamie. Mais ce très discret rictus disparut bien vite, et tout lui revenait de plein fouet. Oui, c'était peut-être ça, ce qu'il voulait, se dit-elle. Mettre Daniel et se mettre en sécurité en envoyant la belle blonde de l'autre côté du pays. Elle fuyait son regard du mieux qu'elle pouvait. Jamie se leva de table pour préparer le biberon pour Daniel et s'installa ensuite sur le canapé pour le lui donner. La jeune femme, quant à elle, restait statique sur sa chaise, elle n'avait pas bougé d'un poil. La tête baissée, elle clignait à peine des yeux, évitant du mieux qu'elle pouvait de retenir des larmes qui pourtant bordaient déjà ses yeux. Son fiancé l'extirpa de ses pensées, en la faisant sursauter légèrement, en lui disant qu'il allait bientôt devoir rentrer. "Bien sûr." dit-elle tout bas, la voix étouffée par une gorge bien trop serrée. Ses parents finissaient de faire un brin de vaisselle en cuisine. "Je devrais peut-être aller me coucher." dit-elle au bout d'un long moment, ne désirant que s'allonger un peu dans l'obscurité. Personne n'était dupe, tout le monde savait qu'elle n'allait pas fermer l'oeil de la nuit, ou très peu. Elle se leva de la chaise. "Bonne nuit." dit-elle avec un sourire triste. Elle aurait bien embrassé Daniel, peut-être même fait un tout petit geste affectueux, mais sa pensée suivait la même idée, se disant qu'elle les empoisonnerait que par un simple baiser. Elle compte le faire, mais s'arrêta net en y repensant, puis fila dans sa chambre pour rester de longues heures noyée dans son propre chagrin. Martin fit sa réapparition dans le salon, ayant un soudain sentiment de culpabilité, se demandant ce qu'il avait pu mal faire avec elle. "Je ferai en sorte qu'elle voit quand même un autre psychologue. Une fois la consultation passée, elle prendra le premier avion pour Perth." Il avait bien compris dans le ton de son gendre que c'était quelque chose qui ne pouvait clairement pas attendre. "On s'occupe des frais, tu n'as pas à t'en faire pour ça." dit-il d'un ton déterminé. Quelque part, tout le monde misait beaucoup sur cette grand-mère. Elle qui avait tant marqué son enfance uniquement dans le bon sens du terme, elle était certainement la mieux placée pour trouver les mots pour ressaisir sa petite-fille adorée.

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