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 Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte

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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyLun 18 Juil - 20:32

J'entends Kyte évoquer Jameson et je sens mon cœur se serrer. Si Jameson savait que je suis ici elle aurait tôt fait de me rapatrier par la peu du cul. Ou serait-elle fière ? Je ne sais pas. Peut-être s’inquiéterait-elle un peu trop ? Ça ne m'étonnerait pas. Mais peu importe. Elle n'est pas là, elle n'a pas à savoir que je suis là. Bien que je vais le lui dire dès mon retour, cela va de soit. Mais pour l'instant je me dirige vers le jeep. Les chiens sont sauvés, le reste n'est plus de notre ressort. Kyte me rejoint assez rapidement, s'installe au volent, fait longuement marche arrière puis ouvre la fenêtre et tire trois coups de feu vers le hangar. J'observe le taudis de torture et me surprends à ne pas ciller lorsque la première explosion retentis. J'observe les flammes consumé la bâtisse et les boules de feu s'élever dans les airs. Le crépitement fait échos aux paroles de mon mentor. Je me suis bien débrouiller.

Je soupire, grimace et détourne le regard  «Arrête de te foutre de ma gueule » soufflais-je avant de me tourner à nouveau vers Kyte  « Toi qui es toujours sincère, tu peux le dire que j'ai totalement merdé hein » je grimace et secoue la tête en reportant mon attention sur la route devant moi  «Enfin, demain est un autre jour... » Je ferme les yeux et me laisse bercer par les mouvements de la voiture.

Le reste se déroule assez rapidement. Nous arrivons à notre petite cabane, j'entre, me couche sans prendre la peine d'enlever mes chaussures et me colle contre le mur, dos à Kyte. Il a la présence d'esprit de me laisser tranquille. C'est ce que j'apprécie chez cet homme : il est assez solitaire pour savoir quand il ne faut pas me parler. Là, en l’occurrence, je suis en pleine remise en question. Ça ne va pas durer longtemps, d'ici le lendemain ce sera oublié, mais maintenant je veux juste qu'on me foute la paix. Et ça Kyte, contrairement à Jameson, arrive à le reconnaître. Je suis sûr que Jameson serait là, sur moi à vouloir me rassurer et me dire que j'ai quand même bien fait mon travail, elle voudrait me parler. Mais pas Kyte. Intelligence masculine.

Le lendemain, je suis réveillé avec Kyte pour une fois. Le soleil pointe doucement à l'est. Je sors de la cabane et m'étire. Mon bras me fait un peu moins mal et j'arrive à bouger tous mes doigts et mon poignet. C'est une très bonne chose ça. Je prends plusieurs profondes inspirations, me ressource dans la nature sauvage qui m'entoure, écoute les différents bruits des animaux qui se réveillent en même temps que moi. Après quelques temps je fini par rentrer à nouveau. Je fouille quelques placard puis les affaires de Kyte et je trouve de quoi nous faire une salade de fruit.

Je remplie deux bols de bananes, nectarines, mangue et pomme. J'ajoute une poignée de noix par dessus puis attrape une fourchette et commence à manger. Après quelques minutes, j'entends Kyte qui remue et qui fini par se redresser assez vivement en me voyant. Sans doute croit-il que je suis un intrus. Alors que pas du tout. Je pousse le bol et la fourchette vers lui et désigne le tout d'un coup de tête  « cadeau» souris-je  « Y a encore des lifebar dans mon sac à dos si t'as faim après. Ou alors on s'invite à un barbuc et on mange du chien après.» dis-je avec cynisme. Humour de merde. Jameson m'aurait engueuler pour ce trait d'humour mal placé. Mais peu importe.  « Bien dormi ?» demandais-je d'une voix neutre à mon mentor. Je ne suis toujours pas d'humour joviale, mais je vais devoir me reprendre rapidement. Si nous sommes tous les deux de mauvaises humours ça ne va pas le faire.
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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyLun 18 Juil - 21:24


Never underestimate the power of the eco terrorist in me.
Martin & Kyte ○ Yulin, Chine - 2012
Kyte, il comprend pas trop pourquoi le gamin se prend la tête à ce point. Il le regarde détourner les yeux, et cette réaction, ça l’amuse autant que ça l’agace.  

- Je vais te dire un truc gamin. Et je veux que tu l’imprimes. Le seul jour ou t’auras le droit de dire que t’as merdé, c’est le jour où tu crèves en mission. Ou le jour où quelqu’un se fait descendre par ta faute. Pour le reste, on fait tous de notre mieux pour nager dans la merde des autres.

Il secoue négativement la tête. Donne un coup de volant pour reprendre la route, et appuie sur l’accélérateur. Crisse, ce qu’il peut détester cette bagnole. C’est pire qu’une putain de cage. La moto lui manque, et la liberté pareil. Il s’en rend compte sur les routes, surtout. Le reste du temps, il essaie juste de pas y penser. Mais dans ces moments de clarté, il comprend qu’il y a un truc qu’il a foiré dans sa vie, à un moment. Il est pas trop sûr de savoir quand. Il sait juste que s’il pouvait, il retournerait en Norvège au début des années 90. Merde mec, ça c’était la bonne époque. Mais il peut pas, alors il fait ce qu’il a toujours fait. Le seul truc qu’il est capable de faire, en fait : aller de l’avant. Il est pas d’humeur, quand ils arrivent au refuge. Le seul truc qu’il a envie de faire, c’est de se descendre une bouteille de gnôle pour s’assommer un coup. Mais tabernak, même ça il peut pas. Parce que demain, faut qu’il soit en forme, pour les chiens. Alors ça lui fait monter la rage dans les poings, et il a envie de cogner sur quelque chose. Mais il peut pas non plus, parce qu’il va pas s’en prendre au gosse juste parce qu’il est là. Alors Kyte serre les dents et ferme sa gueule. Il se dit que ça va passer. Comme tout. Il se couche sur le matelas bien odorant et ferme les yeux. Des images dansent dans sa tête. Les pointes en satin rose d’une danseuse. Elles frappent le sol et il entend presque le petit bruit qu’elles font en se déplaçant sur le revêtement. Il veut pas penser à la fille. Ça lui foutrait un coup, encore. Mais il compte ses pas comme on compte les moutons. Et ça l’apaise, étrangement.

La nuit est sombre, comme ses rêves. Ou plutôt, le voile opaque qui les remplace systématiquement. Ça fait longtemps qu’il rêve plus, Kyte. Comme si son esprit même se refuse à lui accorder ces instants de grâce. Ou peut-être que ça fait juste trop mal. Parce que les rêves, c’est forcément mieux que cette réalité merdique. Il entend un bruit, et ça le réveille en sursaut. Sous l’oreiller percé, sa main se renferme autour de la lame froide d’un couteau. Il se relève, prêt à pourfendre. Encore une belle journée qui commence ! Et puis il voit la gueule de Martin, alors ça le perturbe un peu. Pendant quelques secondes, il comprend pas ce que le gamin fait là, sur cette table de fortune faite de planches inégales. Puis il se souvient : c’est lui qui l’a appelé. Yulin, tout ce bordel. Il se passe une main sur le visage, grogne quelque chose qu’il est même pas sûr de comprendre lui-même. Puis la noirceur le quitte, et un sourire vient flotter sur son visage alors qu’il se redresse sur le bout du matelas.  

- Bien vu, gamin.

Il dit en prenant le bol. Les fruits lui font du bien. Il en a toujours quelque part, chez lui. La nutrition, ça a jamais trop été son truc. Mais il sait un ça : tu peux pas être performant quand ton corps te lâche de fatigue. Alors il fait un minimum attention à ce qu’il ingère. Pour les animaux. Pour ses co-équipiers. Et puis aussi un peu pour lui, parce qu’à son âge, on a pas l’énergie naturelle d’un mec de 20 ans. Pas comme Martin. Faut aider un peu la vieille mécanique.

- Fais pas ça ma couille.

Il met en garde comme si Martin avait pu être sérieux. N’empêche qu’il a bouffé de la viande par inadvertance une vingtaine d’années après être devenu vegan, et que ça l’a rendu tellement malade qu’il aurait presque chialé sa mère. Alors au lieu de ça, il a été refaire le portrait du mec qui lui avait filé à becter la veille.

- La viande, c’est un poison. Mais même sans ça, j’y toucherai pas. Il marque une pause, et puis il pense à un truc qui le fait bien marrer, tout d’un coup : sauf crue, fraîchement arrachée à la gueule d’un type qui me revient pas.

Ça l’éclate carrément. Tellement qu’il va aller en frapper le genou du gamin. Il prend pas la peine de répondre à sa question, pour le coup. Il sait plus ce que ça veut dire que de bien dormir. Il sait juste qu’il faut qu’il soit bien réveillé. Il se passe de l’eau sur le visage, en boit de longues gorgées, puis lace ses pompes et saute sur ses pieds. Ensuite, il file une claque dans le dos du gosse.

- Mange pas trop, ça fera moins à gerber tout à l’heure. Qu’il dit, à moitié sérieux. Parce que ce qu’ils vont voir est dégueulasse. Et que l’odeur vous retourne les tripes. Allez, viens. On va sauver des clebs et buter des toques.

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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyLun 18 Juil - 21:57

Je roule des yeux lorsque Kyte me dit de 'ne pas faire ça' avant de se lancer dans un discours disant que la viande c'est du poison. Je soupire doucement et le regarde d'un air ennuyé  «Merci, je sais  » dis-je en soupirant doucement. La suite me fait un peu grimacer de dégout car Kyte ajoute que la seule viande acceptable est celle arraché de la gueule d'un type qui ne nous revient pas. Me vient alors une question qui me turlupine depuis quelques temps déjà.  «Question, Kyte ... » demandais-je  «Tu …mangerais de l'humain, toi ? » j'incline légèement la tête sur le côté et l'observe avec sérieux. Car oui, c'est une question qui me revient assez souvent à l'esprit. Surtout quand il s'agit de Kyte en fait.

Je fini ma salade et je remarque que malgré tout mon mentor est content de ce que je lui ai préparé. Il mange son bol en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et me fini par me frapper le dos en me disant que je ne devrais pas trop manger au risque de gerber. Je soupire doucement.  «C'est comme ça, que je vais gerber. Si tu me frappes encore aussi fortement » dis-je en me redressant. Je soupire et lasse mes chaussures puis me dirige vers la sortie.  « Allez go !» dis-je en me dirigeant vers la jeep. Je m'y installe et laisse Kyte démarrer.

Pendant ce temps, je sors mon portable et consulte mes messages  « Ah, mes collègues sont déjà sur place» indiquais-je à mon mentor  « Il nous attendent à l'entrer de la ville » je range mon portable  « On se faufilera par petits groupes dans le festival et on attaque tous en même temps ? Ou chacun son côté ? On aura besoin de Ryan et de son camion pour sauver les autres chiens qui sont sur place » je regarde vers le chemin devant nous  « T'avais pensé à quoi comme plan, toi ?» demandais-je
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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyLun 18 Juil - 22:35


Never underestimate the power of the eco terrorist in me.
Martin & Kyte ○ Yulin, Chine - 2012
- Bah, bien sûr que non mec.

Kyte regarde le gamin avec des yeux ronds. Ça lui semble une évidence. Seulement c’est pas forcément pour les raisons qu’on pourrait croire. A savoir un devoir éthique ou moral de respecter la vie de ses semblables. Nan, ça Kyte s’en branle un peu. Ça fait longtemps qu’il respecte plus vraiment les vies humaines. Surtout celles qui se mettent en travers de lui et de ses missions.

- La viande, c’est du poison, j’te dis. Pire chez l’humain que l’animal, d’ailleurs ! T’as vu un peu ce qu’ils bouffent ces cons ?

Il secoue une nouvelle fois la tête et enfile sa veste. Vérifie le contenu de ses poches, et c’est là qu’il flanque une claque dans le dos de Martin. Il a pas l’impression qu’elle soit trop forte mais apparemment ça titille la sensibilité du p’tit. Merde alors. Va falloir qu’il l’endurcisse un peu, le loupiot. Il sait pas trop si c’est juste sa nature ou si c’est Jaimie qui l’a un peu trop couvé. Peut-être un peu des deux. Elle peut être dure, sa gamine. En fait elle est même franchement pas commode. Mais avec Martin, elle est pas comme d’habitude. En fait, il l’a jamais vu aussi tendre et patiente qu’avec lui. C’est un peu pour ça qu’il a accepté le gamin dans cette espèce de famille tordue. Si sa gosse voit en lui un fils, alors c’est comme si on sang à lui coule aussi dans ses veines. Et c’est comme ça. Il pose pas de questions. Ils sautent côte à côte dans la jeep, prêts pour de nouvelles aventures. Ou plutôt prêts à affronter l’adversité, du mieux qu’ils peuvent. Kyte essaie de lire la carte, jure un peu parce que ça l’énerve de voir des trucs écrits en chinois partout, mais se fraie tout de même un chemin à travers la ville. Et quelle ville de merde. Trop de monde. Trop de bruit. Trop d’odeurs. Et même pas des bonnes, genre l’essence et la sueur après une longue virée à moto. Non. La friture. La crasse humaine dans toute son horreur. Kyte aime pas beaucoup les villes. Ça lui rappelle la prison, en plus pernicieux. Il sort de ses pensées quand le gosse lui parle de ses contacts, et il fronce les sourcils. Il aime pas ça. Ses contacts, il les connait pas. Comment savoir si l’un d’entre eux n’est pas un mouchard ? Il serre les dents, écoute la suite et finit par hocher la tête quand Martin parle de Ryan. Ryan. C’est un bon lui. Un frère. Ça le rassure. Calme un peu le délire paranoïaque qui menace encore de lui ronger le cerveau. Alors quand Martin lui demande comment il voyait les choses, il hésite pas.

- Toi, Ryan et moi sur le terrain. Mimi dans le camtar. C’est tout. Tes contacts ils font ce qu’ils veulent dans leur coin, je veux pas en entendre parler. Ni les voir.

Il pousse un nouveau juron, donne un violent coup de volant sur la droite, et s’insère tranquillement dans une place de parking. Puis il relève ses lunettes de soleil et jette un coup d’œil à Martin. A la cool. Comme s’il ne venait pas de manquer d’écraser un connard qui gueule des trucs en s’agitant derrière la voiture. D’ailleurs, Kyte ne le remarque même pas. C’est une nuisance. Un bruit. Et ça fait longtemps qu’il coupe ce genre de trucs pour se concentrer sur l’essentiel.

- Le prend pas mal, gamin. Mais tes copains, je les connais pas. Et je veux pas les connaître. J’ai juste besoin de toi pour m’aider à gérer les animaux, et de Ryan pour m’aider à gérer les humains.

D’un signe du menton, il désigne une petite camionnette contre laquelle sont adossés un immense barbu blond aux cheveux longs et une petite chinoise féroce.

- Le plan, c’est que Mimi reste là pour récupérer les clébards, et que nous on se démène pour en ramener le plus possible avant que les képis débarquent.

C’est faible, il le sait. Mais dans une situation comme ça, planifier sert plus à rien. Y’a trop de variables, trop d’imprévus qui peuvent tout faire merder. Alors il déconnecte juste et fait confiance à son instinct. Ça a pas mal marché jusque-là. Il espère que ça fera pareil pour le gosse. Il a pas trop envie qu’il lui arrive trop d’emmerdes.

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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyLun 18 Juil - 23:05


Pourquoi est-ce que la réponse de Kyte m'étonne un peu ? Il a tellement la rage contre l'homme que je le verrais bien le découper en morceau pour le bouffer. Ça ne m'étonnerait pas de Kyte, je dois dire. Mais finalement, il n' a pas tort : les hommes bouffent trop de merde et leur viande serait encore pire pour notre santé que celle des animaux. J'hoche la tête  « Tu devrais bouffer du végan du coup» lui dis-je avec un demi sourire, montrant bien que je ne suis aucunement sérieux. Un végan, même s'il n'est pas activiste, est un ami. Ou en tout cas il n'est pas un ennemi. Enfin peu importe.

Nous montons dans la voiture et Kyte démarre bien rapidement. Lorsque je lui indique que mes contacts nous attendent à l'entrée du village, la réaction de mon mentor est direct : il ne veut pas les voir, ni en entendre parler. Il ne veut rien avoir à faire avec eux. Je sers les dents, ne dit rien, laisse couler. Une fois arriver sur le parking, Kyte reprends me disant qu'il ne connaît pas mes contacts et que je ne dois pas le prendre mal. Quel connard. Quel enfoiré. Je tourne mon regard vers lui et le laisse continuer. Il m'explique que le plan c'est que Mimi reste au camion et que Kyte, Ryan et moi allons sauver le plus chiens avant que les autorité n'arrivent.

 « OK. Mais t'es con quand même» dis-je en me tournant complètement vers Kyte  « Que tu le veuilles ou non, mes collègues viennent avec nous.» je me redresse, lui tien tête  «Tu ne les connais pas, mais moi je les connais. J'ai souvent travaillé avec eux, ils sont totalement réglo et très professionnel » je lance un coup d’œil vers le camion  « Et ton argumentation est totalement débile. Moi non plus je connais pas Ryan ni Mimi et pourtant je te suis tête baissé parce que je te fait confiance, merde !» je désigne Ryan  « Qui me dit que Ryan n'est pas un mouchard, lui ? Hein ? Qui me dit qu'a la moindre occasion il ne me trahirait pas, moi ?» je plante mon doigt dans le torse de Kyte  « Toi. C'est toi qui me le dis. Tu lui fais confiance, alors je lui fais confiance. J'accepte de travailler avec lui parce que TU l'as choisi» je soupire  « Kyte, tu sais que je te suivrais jusqu'au bout du monde, que je te fais une confiance plus qu'aveugle, je te demande un minimum de confiance en retour» je le regarde puis soupire et sort du jeep  « Plus on est de gars, plus on sauvera de chiens » je contourne la voiture  « Tu n'as pas besoin de leur parler, tu n'as pas besoin de les apprécier ou quoique ce soit, ils sont au courant que tu n'est pas le plus sociable. Donne simplement des directives claires et nettes. Ils te suivront sans remettre tes ordres en questions» je pose une main sur l'épaule de mon mentor et plante mon regard dans le sien  « Crois-moi, je ne les ai pas choisi au hasard »

Je fixe durement mon mentor puis fini par me reculer. Du coin de l’œil j’aperçois quelques gens se diriger vers nous. Je reconnais Jack, le leader des Sea Shepherd australien. Il doit avoir une cinquantaines d'années, comme Kyte. Derrière lui, Joanne, une jeune femme de 35 ans, Peter un homme de mon âge, Jill une jeune femme de 20 ans et finalement Jeremy, le doyen du groupe. 60 ans, 45 années d'activiste derrière lui. Un homme hargneux qui pourtant ne prends aucune décision à la légère. Je m'approche du groupe et les salue un par un avant de me placer à côté de Joanne  « Le plan : ramener le plus de Chien ici, à ce camion» dis-je en désignant ledit camion  «Mimi, la chinoise, s'occupe des chiens » je regarde le groupe puis Kyte  « Je propose qu'on fasse plusieurs groupes : serais avec Kyte et Ryan » je désigne Ryan d'un coup de tête  « Vous, vous faites comme vous voulez, du moment que ça fonctionne» je regarde mon mentor, mais c'est Jeremy qui prends la parole  « D'autre conseils ou ordre ?» demande-t-il d'un ton calme mais déterminé à l'attention de Kyte. Je lâche ma place à côté de Joanne et me rapproche à nouveau de mon ami.
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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyMar 19 Juil - 0:01


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Martin & Kyte ○ Yulin, Chine - 2012
Kyte se masse les sinus. Le gosse s’est lancé dans une de ces tirades dont seuls les jeunes universitaires ont le secret. Une tirade à la Jaimie. Et lui, ça l’emmerde. Quand y’a trop d’idées, il arrive pas à retenir le principal, alors il a juste envie de cogner dans le tas histoire de le faire taire cinq secondes et de remettre le compteur à zéro. Mais il sait que Jaimie, elle aime pas trop quand il essaie d’éduquer son chiard avec les mains, alors il se retient. Pour elle. Et il serre les dents. Sauf que quand Martin commence à mettre en doute Ryan, il le sent même pas partir. Son poing va s’écraser dans la face du gamin et le sang gicle de son arcade. Kyte s’en veut même pas. Il a la rage qui se mélange à ses angoisses et tout s’embrouille dans sa tête.

- Et toi, t’es recherché par Interpol aussi ? P’tit con va. Tu risques rien, avec ta gueule de touriste et ton passeport tout bien comme il faut.

Ses yeux lancent des éclairs. Sa bouche aussi. Ou plutôt elle se contente de jouer le rôle de la pluie. Il crache, un peu comme un chien enragé. Il réalise même pas qu’il vient de lui raconter pour Interpol, et toutes ces merdes qu’il a réussi à lui cacher jusque-là. Martin sait que Kyte est louche, mais probablement pas à ce point-là.

- Même si tu croises une balance, tu passeras pas plus de deux jours en taule parce que Jaimie t'fera sortir en même pas deux coups de fils !

Il dit ça bien avec la rage dans la voix, et une dose de moquerie aussi. Comme on accuse un gosse de se réfugier dans les jupes de sa mère. Cette rage, il sait bien qu’elle vient de la jalousie. Putain, comme il l’envie. Parce que lui, il sait très bien que sa gamine elle pourra jamais rien faire pour lui. Y’a trop de crimes. Trop de conneries. S’il met les pieds en taule, Kyte, il en ressortira que d’une façon : dans un linceul. Il sait juste pas si ce sera la vieillesse ou l’exécution qui l’aura au final. Mais cette pensée, ça lui fait froid dans le dos. La mort, ça lui a jamais fait peur. Mais sa liberté, c’est tout ce qu’il lui reste, et ça, il veut pas la perdre.

- Le seul truc que tu risques, c’est de t’faire un peu rosser si jamais les képis te mettent la main dessus. Il reprend, plus calmement. Et y'a des fois, j’me dis que ça t’ferais peut-être pas d'mal !

Après, il garde le silence. Comme épuisé par tout ce qu’il vient de sortir. Tout ce qui le bouffe et le parasite normalement. Bizarrement, ça fait un peu du bien. Et là, Martin lui troue le cul en brisant le silence. Il continue son raisonnement. Lui dit que s’il le suit, c’est parce qu’il lui fait confiance. Et ça lui fait un peu un coup, à Kyte. Parce que ça lui rappelle tout ce en quoi il croyait autrefois. Loyauté, honneur et respect. Une des premières leçons qu’il a apprise à Jaimie. Une leçon qu’il est même plus foutu de suivre. Merde, il est tombé bien bas. Il soupire. Maintenant, il est prêt à l’écouter, le gosse. Pas forcément à être d’accord, ni à le suivre. Mais c’est déjà un début.

- J’te fais confiance, gamin. Il dit d’une voix éteinte. J’te fais confiance, mais pas aux autres. Vas avec eux si t’y tiens vraiment. Ryan et moi on va gérer sans toi.

Il le regarde sortir de la Jeep. Essayer d’argumenter que l’union fait la force, qu’il aura pas besoin de leur parler. Qu’il a juste à donner des directives, mais ça l’emmerde déjà. Putain, il a jamais voulu prendre le lead. Ça l’emmerde, de gérer des équipes. Ce qu’il aime, c’est l’action. Mais comme il est vieux, et qu’il est un des rares encore libres ou en vie, ça tombe sur ses épaules à lui. Mais Kyte, c’est un soldat, pas un visionnaire. En Norvège, c’était la préz de son club qui organisait tout. Au Canada, c’était souvent Jaimie, même s’ils faisaient tous les deux semblant que c’était lui. La stratégie, ça a jamais été son truc. Il fait non de la tête, renfonce ses lunettes sur son nez. Et là, ses yeux accrochent une silhouette familière. Déjà, le mec a pas une tête de toque, ce qui le rend forcément un peu sympathique dans cette contrée maudite. Kyte se penche pour mieux voir à travers le pare-brise, et il reconnaît Jack et Jeremy. Deux mecs avec qui il a déjà mordu la poussière au pays des kangourous. Un bref sourire étire ses lèvres. Il connait pas les deux petites nanas ni l’autre môme, mais il sait un truc : si jamais l’un des trois venaient à le moucharder, Jeremy leur arracherait les dents une à une. (Sans rire, il l’a déjà vu faire, y’a bien longtemps). Alors sans niaiser davantage, il sort de la bagnole à son tour. Il fait un signe de tête discret en direction des deux vieux loups de mer qui jouent le jeu, et il regarde Martin prendre le lead. Il a l’air malin, avec son arcade pétée et son bras en lambeaux. Mais il se laisse pas démonter, et il explique ce que Kyte vient de lui raconter, comme si on pouvait appeler ça un plan. Ça le fait marrer que Martin appelle la chinoise Mimi, d’ailleurs. Quand Martin a fini, Jeremy s’avance et il demande à Kyte s’il a quelque chose à ajouter.

- Nah mec. Rien à ajouter.

Il dit avec une petite grimace expéditive au coin des lèvres. Les deux hommes se toisent un instant. Avec une distance vachement crédible, du côté de Jeremy. Si bien que pendant un moment, Kyte croirait presque que le con s’est pris un coup sur le crâne et qu’il en a oublié ses vieux potes. Mais il voit bien le rire dans ses yeux.

- A part… CONTENT DE TE REVOIR MA COUILLE !

La face de Kyte se fend d’un grand sourire et il se jette dans les bras du doyen. Après une accolade virile qui ébranle légèrement leurs vieux os, il s’écarte et empoigne ses bras pour coller une bise sur sa joue. Puis il fait le même cirque avec l’autre fossile. Les plus jeunes, il les regarde à peine. Ces gamins viennent et partent comme les oiseaux migrateurs. Ça fait longtemps qu’il perd plus de temps à essayer de les connaître. Maintenant, il attend qu’ils fassent leurs preuves. Qu'ils montre leurs gueules quelques fois. « On se tire ou bien ? », demande Ryan après un moment. Alors Kyte se tourne vers Martin et lui place la main sur l’épaule.

- Qu’est-ce que t’en dis gamin. T’es prêt à bouffer chinois ?

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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyMar 19 Juil - 8:30


Le coup de Kyte, je ne l'ai absolument pas vu venir, mais il m'atteint avec une certaine violence à la tempe et me laisse quelques instants étourdie. Preuve que je sois allé trop loin ? Sans doute. Mais bon dieu, mon ami ne m'a laissé le choix ! Qu'est-ce qu'il est borné ce con. Enfin, je me ressaisi tout de même et reprends, plus calmement, lui expliquant que je lui fasse confiance et que je le suivrais tête baissé dans n'importe quelle situation. J'ignore délibérément le fait que Kyte vient de m'avouer être rechercher par Interpol et que de toute manière, si je me chopper, je passerais 2 jours en prison et puis voilà. Parce qu'il y a Jameson qui sera là pour me sortir d'affaire. Il n' a pas tort. Tellement pas tort. Mais bon, il reste con quand même, je le maintiens.

Après avoir dit qu'un passage à tabac ne pourrait pas me faire de mal, Kyte avoue me faire tout de même assez confiance. A moi. Et non aux autre.  « Attends de voir qui sont les autres » déclarais-je simplement en sortant de la voiture. 'les autres' ne tardent pas à arriver. Je leur fais un petit signe de la main puis me place dans leur groupe pour les saluer et leur expliquer le plan. Je dis bien clairement que je ferais équipe avec Kyte parce que je suis venu ici pour lui et je ne vais pas l'abandonner maintenant. Même s'il n'en a sûrement rien à foutre que je sois avec lui ou non et que Ryan, lui, préfère sans doute ne pas m'avoir dans les pattes, je me verrais mal de partir maintenant avec l'autre groupe.

Au final, Kyte fait quelque chose de totalement incroyable. Son visage se fend dans un sourire et … il se jette presque littéralement dans les bras de Jeremy. Ils se sert dans les bras l'un de l'autre comme deux potes qui ne sont plus vu depuis longtemps. J'échange un coup d’œil avec Jack qui me fait un clin d’œil avant de faire une accolade virile à Kyte à son tour. Je regarde Ryan qui a prit place à côté de moi et qui s'impatiente, demandant si on se casse ou non. J'hoche la tête lorsque Kyte revient vers moi, pose une main sur mon épaule et me demande si je suis près à bouffer chinois. Je rigole de bon cœur et sourit, amusé.  « Plus prèts que jamais» dis-je en essuyant les quelques goûtes de sang qui ont coulées de mon arcade sur mon visage. Je fais un clin d’œil à mon ami puis me détourne  « Bonne chance » dis-je à mes collègues avant d’emboîter le pas de mon mentor et Ryan.

 « Je vois que tu connais bien Jack et Jeremy, j'me trompe» demandais-je, amusé à Kyte  «Tu les connais d'où ? T'as déjà fait des missions avec eux ? » je marche à côté de lui d'un pas rapide  «Tu vois que je ne choisi pas n'importe qui ! » dis en donnant un coup vif sur le haut du dos de Kyte.  «Bon bref. On va directement au centre du jeu ? Ou on commence par les mises à mort périphérique ? » demandais-je ensuite en commençant à apercevoir le festival un peu loin.
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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyJeu 21 Juil - 0:27


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Martin & Kyte ○ Yulin, Chine - 2012
C’est comme ça que Kyte, Ryan et Martin prennent la direction du festival. Sur la place merdique qui sert de parking, ça va encore. Mais dès qu’ils commencent à s’aventurer dans les ruelles aux étalages douteux, l’odeur les prend aux tripes. A Kyte, du moins. Il sait pas trop pour les deux autres, mais il suppose qu’ils apprécient pas davantage. Il ignore quelques toques qui l’interpellent dans un anglais tellement dégueulasse qu’il a envie de les lacérer au couteau. Le fait qu’ils essaient de lui refourguer de la tête de porc ou de la viande de chat aide pas vraiment son humeur. Il serre les dents, lutte contre l’envie d’en égorger un ou deux – comme ça, pour se détendre. S’il commence à faire couler le sang ici pour des animaux déjà mort, il aura pas le temps d’atteindre ceux qui sont en vie et qui ont besoin de son aide pour le rester. Alors il essaie de se couper de toute cette nuisance et de se concentrer sur ce que le gamin lui raconte à côté. Un vrai moulin à parole. Ça le fait sourire, un peu. Il se demande quelque part si Martin fait pas exprès pour qu’ils se concentrent sur autre chose que l’horreur qui s’exacerbe à chaque pas autour d’eux.

- Ça tu peux l’dire gamin ! Il répond avec un demi rire et une pointe de nostalgie. Ces deux vieux cons m’ont traîné dans toutes les mers autour de l’Australie, et pourtant j’ai pas l’pied marin !

Il se revoit en train de gerber par-dessus bord en essayant de pas s’en foutre plein les cheveux. De les insulter de tous les noms et de menacer de les jeter à l'eau (dès qu’il aurait retrouvé un minimum de force). Et ce souvenir le fait marrer.

- Alors pour me venger je les ai traînés dans les déserts. Qu’ils se fassent la main sur deux ou trois chasseurs. En général ils sont un peu plus énervés que les pécheurs. Un peu plus armés aussi.

C’était une belle vengeance. Utile, aussi. Parce qu’ils ont pas mal sauvé des kangourous comme ça. C’était la belle époque. Celle où le gouvernement australien avait pas encore capté qu’il était recherché par plusieurs organisations internationales. Alors il pouvait voir ses mômes un peu plus souvent et pas se cacher autant. Il se laisse bercer par ces souvenirs. Pas doux pour autant, mais par merdiques non plus. Il ignore la remarque de Martin, parce qu’il sait pas très bien s’il attend une petite tape sur le crâne ou un sucre pour le récompenser de pas être aussi con que Kyte le pensait dans la bagnole. Il profite encore un peu de cette escapade inespérée. Jusqu’à ce que les cris des chiens le ramènent à la réalité. Ça, les meuglements excités des sous-hommes qui se réjouissent de la souffrance de ces créatures sans défense, et la voix de Martin, qui veut des précisions. Toujours plus de précisions. Il soupire, lui empoigne l’épaule, et lui montre le calvaire qui s’étend devant leurs yeux.

- Y’a pas de plan, gamin. Pas de règles. Dans deux mètres, on rentre en enfer. Alors tu gardes les yeux ouverts, t’essaie de pas gerber, et quand tu vois un truc insoutenable, t’interviens.

Le truc, c’est qu’ils vont en voir plein, des trucs insoutenables. Et ça commence déjà. Un enfoiré qui frappe un clebs pour le faire sortir d’une cage. Des pauvres bêtes qui peuvent plus bouger tellement elles sont serrées les unes contre les autres et que les barreaux blessent leur pelage. Une gosse qui chiale parce qu’elle vient de reconnaître son toutou entre les mains d’un tueur et que ses parents sont trop con pour réaliser qu’elle a raison. « Putain. » Grogne Ryan. « T’as beau faire ça tous les ans, y’a pas un moment où ça devient plus facile. » Kyte dit rien, mais il hoche la tête. Il se tourne vers Martin et il dit d’une voix plus compréhensive. Plus douce, aussi.

- Tu pourras pas tous les sauver alors tu fais au mieux. Gardes les yeux ouverts et suis ton cœur pour décider des priorités. Si tu galère tu nous appelle et on vient prêter main forte. Tu perds jamais le contact visuel avec Ryan ou moi et on s’éloigne pas à plus de dix mètres les uns des autres. Compris ? Pour le reste, t’essaie d’avoir l’air normal.

Dans le fond, y’a tellement pas de règles qu’ils font un peu comme ils veulent. Ryan, des fois, il les achète, les clébards. Pour éviter de créer des emmerdes et d’attirer les flics. Ensuite, il suit la trace du mec à qui il a filé la thune et il lui fait les poches sur la route avant qu’il rentre chez lui, avec une bonne raclée en cadeau. Kyte sait que la technique est bonne, du travail de pro. Mais lui, il a pas la patience. Son truc, c’est plutôt les stands d’exécution. Parce qu’il supporte pas la douleur, la mort et la souffrance qu’on inflige aux chiens. Et là, il fait pas vraiment dans la dentelle, ni dans la légalité. Il s’arrête pas tant que les képis se ramènent pas. Au final, il en sauve moins que Ryan. Mais ceux qu’il arrache aux humains, il leur évite une souffrance bien pire. Alors ça se vaut, il trouve. Ils se demande comment le gamin se démerdera, lui. Et pour être honnête ça l’intrigue un peu. Il donne une tape dans le dos de ses deux compères.

- Allez. Au boulot.

Et c'est ce qu'ils font.

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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyVen 22 Juil - 0:26

Je suis relativement content de mon effet. Je savais qu'en invitant Jack et Jeremy je jouerais la carte de la sécurité. Et j'ai bien fais car je remarque bien rapidement que Kyte et eux se connaissent. C'est une excellente chose. Au moins il sait comme ça qu'il peut me faire confiance à moi et aux autres. Enfin, peu importe. Dans tous les cas nous décidons de nous séparer. Moi, je décide de finalement rester avec Kyte et Ryan. Nous avons commencé l'aventure ensemble, nous la finiront ensemble aussi. Alors je m'empresse de les rattraper lorsqu'ils prennent de l'avance, après avoir dit au revoir aux Sea Shepherd.

Là je taquine un peu Kyte et je sens que ça le fait grandement chier d'avouer qu'il peut me faire confiance. D'ailleurs, il ne s'exprime absolument pas sur le sujet et préfère commenté ma première parole : celle portant sur le fait qu'il est heureux de revoir Jeremy. D'ailleurs, Kyte se livre, sûrement pour la première fois depuis le début -si j’omets le fait qu'il soit recherché par Interpol- expliquant que Jack et Jeremy l'ont déjà plus d'une fois embarqué sur un bateau pour sillonner la côte Australienne alors qu'il n'a absolument pas le pied marin. Je rigole de bon cœur pour me moquer gentiment de mon grand père, me doutant bien qu'il soit plus à l'aise à terre que sur mer. D'ailleurs, pour se venger, il a embarqué, lui, Jack et Jeremy dans le désert pour qu'ils se fassent la main sur des chasseurs qui sont plus énervés et plus armés que les pêcheurs en général.

 «La vengeance est un plat qui se mange froid à la Kyte » dis-je avec un rire amusé avant de secouer la tête.  « T'es pas croyable. Si tu n'existais pas faudrait t'inventer, franchement je lui tapote l'épaule puis reprends mon sérieux et demande s'il a un plan. Pour toute réponse, il m'arrête, m'empoigne l'épaule et me montre le calvaire qui s’étend devant nous. Les directives sont claires : pas de plan, pas de gerbe, intervenir quand un truc est trop insoutenable. Les dents serrées, j'hoche la tête  «O … ok. » dis-je, le regard rivé sur les premiers étalages.

Je m'avance. Lentement, à pas compter. J'observe les étalages, les cadavres de chiens plein de mouches, les larves, les brochettes qui cuisent sur des barbecues. Mon estomac se retourne lorsqu'un mec me propose une brochette alors qu'à ses pieds gisent des boyaux. Je secoue la tête et dévie le regard pour le poser sur Ryan qui déclare qu'il a beau faire ça tous les ans, jamais ça ne devient plus facile.  « Tu viens ici tous les ans ...?» demandais-je d'une petit voix. Il a tout mon respect ce mec, tout à coup. Cela-dit, je crois que je reviendrais, moi aussi, l'année prochaine.

Nous passons une gamine qui pleur en voyant son chien se faire égorgé, lorsque Kyte me stoppe à nouveau. Il se place devant moi, plante son regard dans le mien et me dit que je ne peux pas sauver tous les chiens. Même si je le voulais, je vais devoir faire un choix. Et pour ce faire, rien de mieux que d'écouter mon cœur. Je ne dois jamais perdre le contact visuel avec Ryan ou lui et nous ne nous éloigneront jamais de plus de 10 mètre. Aussi, si j'ai un problème, je l'appel directement et ils viendront m'aider. J'hoche la tête avec un sourire  « ça va de même pour toi, vieux» déclarais-je en lui tapotant l'épaule avant d'hocher la tête lorsqu'il donne le feu vert.

Je me dirige vers un stand tout en observe Kyte et Ryan. Quelle est la meilleure technique ? Celle de Ryan, d'acheter les chiens ? Je n'ai pas les moyens de ce faire. Et je n'ai absolument pas la force pour traquer et frapper le mec par la suite. Kyte ? Lui est plus direct. Mais encore une fois, il a de la force, lui, pour se défendre. Je m'immobilise, pose mon regard sur un stand et soupire doucement. Faire sortir les chiens en cachettes ? Pourquoi pas. Je peux toujours tenter.

Je m'avance vers un stand... Mais me retrouve nez à nez avec une mobylette sur laquelle le conducteur à déposer plusieurs cages empilé les unes sur les autres. Et c'est là que j'agis. Alors que le chinois me hurle dessus dans sa langue et que je ne comprends absolument rien, je le défis du regard.  «Descends de ton truc et lâche les chiens » lui dis-je en anglais. Le mec me fixe un instant puis reprends dans un anglais écorché que je dois m'en aller sinon il m'écraserait. Au lieu de faire comme il dit, je me place devant la mobylette et empoigne le guidon  « Eh bien vas-y ! Vas-y écrase moi si ça peut te faire plaisir» grognais-je. Il hésite, longtemps. Ce qui me laisse bien le temps pour passer à côté du chauffeur. Je tire un coup sec sur le guidon de sa mobylette de merde et le renverse. Les caisses s'éparpillent sur le sol et le chiens hurlent de douleurs. Je grimace, mais avant que je ne puisse dire ou faire quoique ce soit, plusieurs dizaines d'autre asiatiques se sont approcher pour attraper les caisses. Je suis sur le point de les stopper mais l'un d'eux me regarde avec un large sourire sincère  « On est activiste nous aussi» qu'il me dit dans un anglais plutôt bon.  « On est là pour t'aider» bizarrement, je lui fais confiance. Hochant la tête, je désigne un le camion de Mimi. Le mec fait signe à quelques uns de ses collègues de porter les cages vers l'endroit indiqué. Une bonne partie du groupe reste avec moi. Et nous continuons de cette manière, stoppant les mobylettes avant que celles-ci ne puisse approvisionner les marchant avec leur cages beaucoup trop petites pour trop de chiens.

Malheureusement, dans le feu de l'action, j'ai perdu Kyte et Ryan de vu. Lorsque je m'en rends compte, je remarque que je ne pourrais pas les retrouver dans la foule. Que faire ? Continuer. Et c'est ce que je fais. Arrêtant tantôt les mobylettes, tantôt achetant les chiens avec de la fausses monnaie pour les sauver, je fini par tomber -presque littéralement- sur Kyte qui s'est rué sur le même stand que moi.  «Eh c'est moi qui était ici en premier  » m'exclamais-je avant de rigoler et me redresser  « ça va ? Désolé, j'vous ai perdu de vu toi et Ryan mais …. le camion est bien rempli » je regarde autour de moi  «Tu t'en sors comment … toi ? » mon hésitation à la fin de ma phrase est due au fait qu'en parlant mon regard a été attiré par une groupe de flic qui s'approche de nous. Ils sont encore bien loin, mais j'ai bien peur qu'ils ne nous reconnaissent rapidement  « Y a un petit problème, je crois ...» dis-je doucement en désignant les flic d'un coup de tête.
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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyDim 24 Juil - 4:07


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Martin & Kyte ○ Yulin, Chine - 2012
Kyte regarde le gamin s’éloigner. Il se demande comment il va se démerder à Yulin. Il trouve que l’activisme, ça en révèle pas mal sur la personnalité des gens. Un sourire fend son visage quand il le voit à l’œuvre. Intelligent et humain. Ses deux qualités, illustrées par une stratégie qui fonctionne bien, et l’aide qu’il accepte d’autres militants asiatiques. Kyte fait une moue appréciatrice et hoche la tête. En cet instant il sait qu’il a bien fait son boulot. Le gamin de Jaimie sait peut-être pas s’en sortir avec un flingue, mais il a d’autres ressources. Il est vegan, il fait aussi bien des actions pacifistes que les trucs plus crados comme aujourd’hui. Et Yulin, c’est un peu le rite de passage d’une fin de formation. Ils passent tous par là. Aujourd’hui, c’est le tour de Martin. Et Kyte est un peu fier, parce qu’il a participé à sa « formation » au moins autant que Jaimie. Dès lors, il sait que la règle des 10 mètres et du contact visuel obligatoire n’est plus si importante. Le gosse saura se démerder. Alors il l’oublie et il se concentre sur sa propre tache. Sans plus perdre de temps, il se rend sur les stands d’abattage.

D’abord, il essaie d’agir discrètement. Aujourd’hui, Ryan et lui font équipe. Comme Martin bloque le marché en choppant les chiens avant qu’ils n’arrivent aux stands de vente, y’a plus trop à faire côté achat « légal ». Leur technique, elle est simple : Kyte occupe l’attention du niak qui tient le couteau ou le bidon d’huile pendant que Ryan délivre les chiens condamnés à mort. Sans attendre, il les embarque discrètement à Mimi. Si jamais un de ces connards de bourreaux s’en rend compte, Kyte lui colle une lame contre les couilles pour l’inciter subtilement au calme. Ça, pas besoin de parler la langue, tous les mecs comprennent le message. Sans chien ni argent mais leurs précieux bijoux intacts, ils quittent le festival un à un et le duo passent au stand suivant. Ça fonctionne plutôt pas mal. Ils sauvent plus de chiens en faisant équipe parce que Kyte perd pas de temps avec les allers-retours. Alors c’est moins frustrant, plus euphorisant, et aussi moins visible. Dans son excitation, il se précipite sur un stand sauf que son p’tit fils a la même idée en même temps que lui et il se le prend en pleine poire.

- Merde gamin, fais gaffe où tu coures !

Qu’il lui balance, comme s’il peut pas regarder où il met les pieds, lui aussi. Les vieux ont toujours raison, merde à la fin ! Le gamin commence à lui raconter qu’il les a perdus de vue mais que le camion est bien rempli, alors Kyte hoche distraitement la tête. Mais y’a un truc qui le dérange. Une sensation désagréable qui lui serre les tripes et qu’à rien à voir avec l’envie de gerber qu’il traîne depuis ce matin. Le truc atteint Martin, qui hésite, fixe un point derrière lui. Tabernak. Le ressenti se précise. Kyte se sent observé. Épié. Traqué. Il regarde par-dessus son épaule et son regard accroche les fantômes de ses craintes. Il agrippe l’épaule de Martin. La broie, plutôt.

- Faut que j’y aille ! Ils sont juste derrière moi.

Sa voix est hachée, distante. Dans ses yeux, la folie brûle à nouveau. Pas celle qui l’éclaire d’habitude, non. Celle qui lui ronge le cerveau chaque jour un peu plus. Il titube, renverse une cage vide sur son chemin. Autant pour la discrétion. Attire les regards. Les flics, aussi. Brusquement, il a un éclair de lucidité. Il doit amener les flics à lui pour permettre à Martin de fuir avec les chiens. Alors il accroche encore une fois le regard de Martin.

- Tires-toi de là ! Qu’il lui ordonne. Ils savent pas qui t’es. T’es qu’un putain de touriste. Tu m'entends ? Un putain de touriste ! Fonces au camion et sauve les chiens avec les deux autres !

Il regarde autour de lui. Les flics s’approchent toujours mais leur regard n’est pas encore fixé sur eux. Y'a un mec avec eux. Un des connards à qui il a un peu menacé d'arracher l'organe reproducteur. Mouchard de merde. Kyte le crèverai pour moins que ça... s'il en avait l'occasion. Quand il agrippe le bras de Martin, les flics ne peuvent pas encore le voir.

- Dès demain, tu retournes d’où tu viens gamin. Et tu dis rien à Jaimie. Ni que t’étais ici. Ni que t’y étais avec moi. C’est compris ? Puis il lui donne une petite tape pleine d’affection et de fierté mélangée. T’es devenu un vrai activiste. Tant que t’abandonneras pas, notre planète aura une chance. Les animaux aussi.

Dramatique et chaotique ? Peut-être. Mais Kyte a un pressentiment. Il sait que c’est la dernière fois qu’il voit Martin. Et il a besoin de lui dire tout ça. Besoin de savoir qu’après lui, y’a au moins un des gosses qui reprendra le flambeau. Il avait toujours cru que ce serait Jaimie. Mais peut-être qu’elle est mariée maintenant. Qu’elle a des mômes. Qu’elle fait un truc qui lui plait et l’envoie pas en taule. Il espère que c’est pour ça qu’elle milite plus. Du moins plus comme eux. Qu'elle est heureuse. Alors tous ses espoirs sont sur Martin maintenant. A lui de continuer, de recruter, et de manifester, encore et encore. Il agrippe sa nuque, embrasse sa joue. Puis il hoche la tête et lui donne une petite tape pleine d’affection avant de reculer de plusieurs pas. Une fois qu’il est assez loin, il bombe le torse et se met à gueuler tout un tas d’insultes sans queue ni tête. Il fait du bruit. Il attrape la tête d’un type qui s’apprêtait à tuer un chiot et lui mord l’oreille pour la recracher au visage de celui qui allait l’acheter. Ensuite, il les pousse tous les deux dans l’eau bouillante. Brûlés vifs. Le sort qu’ils réservaient au petit animal. Et que Justice soit faite ! C’est à ce moment-là que les flics fondent sur lui comme un essaim d’abeilles. Les coups pleuvent. Les insultes aussi, même si Kyte les comprend pas. Il cogne aussi dans le tas. Comme ça, pour se défouler et pour les occuper. Et pendant qu’il tape au hasard, il cherche Martin des yeux dans la foule, et le camion de Ryan et Mimi. Il veut les voir partir avant de se faire embarquer. Savoir que sa dernière mission aura pas foiré. C’est le seul truc qu’il lui faut pour avoir la paix. Pour se rendre, après toutes ces années.

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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyDim 24 Juil - 12:27

Je soupire doucement, soulagé, en retrouvant Kyte. Celui-ci m'engueule presque de lui avoir foncé dedans et je lui offre un simple sourire amusé et moqueur. Ah la gentillesse et la tendresse de mon grand père … enfin. Je lui explique rapidement que je l'ai perdu de vu, Ryan et lui, à cause du feu de l'action et m'en excuse. Mais je ne peux pas en dire d'avantage que mon regard accroche les silhouettes des hommes derrière Kyte. Des policiers. A voix basse, je lui indique que nous avons un problème. Mon ami se retourne furtivement puis, broyant mon épaule comme à son habitude, il me dit qu'il doit y aller, qu'ils sont derrière lui. Je le regarde, lui, puis les policiers puis à nouveau Kyte.

Celui-ci ne va pas bien. Il recule, titube, renverse une cage. Je tressaute, m'avance vers lui mais il me dit de me tirer de là. J'écarquille les yeux et secoue la tête  «Non... » soufflais-je en faisant encore un pas vers lui. Kyte reprends, plus fortement, que je ne suis qu'un putain de touriste, que je dois m'en aller car ils ne savent pas qui je suis. Je secoue la tête, reste sur place  «Non Kyte ! J't'abandonne pas, je …. » il m’agrippe le bras, m'ordonne que je dois retourner d'où je viens, que je ne dois rien dire à Jameson. Et que je suis devenu un vrai activiste. Au lieu de me faire plaisir, ses paroles me font peur. C'est comme si … comme si c'était des paroles d'adieu !

J'attrape l'autre bras de Kyte  « Joue pas au con ! Viens avec moi» je vois que Kyte recule d'avantage  « Kyte putain ! Qu'est-ce que je vais faire sans toi ! Je ...» il me pousse, littéralement et s'échappe de mon emprise. Je dois y aller. Je n'ai pas le choix. Mais je plonge une dernière fois et pose mes deux mains sur ses épaules  « Je te retrouverais. Peu importe où tu seras, nos chemins se croiseront. Et je continuerais. Jusqu'à ma mort.» j'attire mon grand-père contre moi et le sers furtivement contre moi  «Soit prudent, fait pas l'idiot. Et merci » lui chuchotais-je à l'oreille  « Tu peux me faire confiance, je ne dirais rien»

Je me recule, échange un dernier coup d’œil avec l'homme et vois un semblant de gratitude dans son regard. Alors il se détourne, fait de grand geste, hurle des insultes, attire l'attention sur lui. Je me recule encore, me fond dans la masse puis me détourne. Je sors du festival avec les chiens que je tire derrière moi et cours vers le camion. Mais avons de monter, je me retourne à nouveau et vois Le groupe de flic entrain de frapper violemment le sol. Je prie silencieusement que ce ne soit pas Kyte qui se trouve sous leur bâtons, mais dans le fond je sais que c'est lui.  « qu'est-ce tu fous gamin ?! MONTE PUTAIN !» hurle Ryan. Il m'attrape par le col et me tire à l'intérieur du camion. Je ferme la porte et m'installe, avant de regardé l'autre homme.  «Tu m'appelle pas gamin » dis-je d'une voix sèche avant de regardé vers la route qui s'étend devant nous  « y a que Kyte qui a le droit» Kyte et Jameson ajoutais-je dans ma tête. Ce qui peut ressembler à un caprice d'enfant gâté, me tien finalement beaucoup à cœur. Car 'gamin' n'est pas seulement un surnom quelconque. C'est un statut initié par Jameson. Et je ne supporte pas que quelqu'un d'autre qu'elle ou Kyte le dise.
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Message(#)Never underestimate the power of the eco terrorist in me || Kyte EmptyJeu 28 Juil - 0:08


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Les coups pleuvent sur Kyte. Il envoie autant de baignes qu’il en reçoit. Refuse de se mettre à genoux. C’est que quand les képis sortent les matraques et attaquent ses rotules qu’il tombe à terre. Mais même là, il arrête pas de se débattre. La gueule en sang, il donne des coups de pieds, de poings et de tête. Ses lèvres se fendent en un immense sourire de cinglé, découvrant ses dents rouges du sang de ses opposants. Du sien aussi, probablement. On le redresse, on le force à se remettre sur ses pieds, on lui attache les mains dans le dos. Kyte ne se défend plus. Il se fend juste la gueule. Et son rire devient de plus en plus hystérique à mesure que les flics se regardent avec incompréhension. Dans le fond, Kyte sait même pas ce qui le fait marrer à ce point. Le fait que sa diversion ait réussit, peut-être. Regarder le camion de mimi qui s’éloigne au loin. Avec Ryan, Martin et les chiens. Ou encore la gueule décomposée des types qu’il a balancé dans l’huile juste avant la bataille. Tout, et rien, aussi. Un violent coup dans le dos le force à avancer, alors il s’exécute. Ses pieds s’enfoncent dans la boue et le sang. Autour d’eux, les sacrifices ont stoppé, et ça aussi, c’est une petite victoire en soi. En chemin, il est calme. Parfois, il s’échappe une seconde pour couper une laisse, frapper un type dont la gueule lui revient pas. Mais les képis sont trop nombreux pour qu’il s’échappe vraiment.

Quand ils le poussent dans le camion, il cherche même pas à protester. Il roule sur le sol et se rassoit un peu plus loin. Appuie son front contre la taule bossue du véhicule. Et là, son rire se transforme en une sorte de gémissement. La porte claque, une ombre l’enveloppe. Après toutes ces années de fuite, il pensait pas que ce serait une milice minable du tiers monde qui finirait par l’arrêter. L’ironie est presque drôle, mais pour le coup, il a plus trop envie de rigoler. Voir même, ses tripes se serrent un peu alors que l’adrénaline redescend. Il commence à réaliser sa connerie, et ses conséquences. Quand les toques le sortent de la camionnette, son visage est carrément blanc, à l’exception du sang qui commence à sécher sur sa peau. Il essaie de voir où il se trouve mais ne reconnaît pas les lieux. Un aéroport de campagne, probablement. Il voit pas bien pourquoi les chinois iraient s’encombrer avec lui. D’ici quelques heures, il va débarquer au Canada où il sera jugé pour ses crimes. A moins que la Norvège tienne un peu plus à revoir sa face. Dans les faits, le pays, il s’en branle un peu. C’est plus le verdict qui l’emmerde. Perpétuité ou peine de mort. Dans le fond, il croit que la deuxième lui plairait davantage. La mort, c’est une sorte de liberté. Lui, ce qui le boufferait le plus, c’est d’être enfermé.

Mais y’a pas d’avion. Pas de procès. Juste un couloir humide et sombre. Les cris des autres prisonniers. La petite cellule grise avec la terre à même le sol et les murs en pierre boueuse. Le lit qui grince, infesté de vermine. La bouffe de merde que Kyte refuse huit fois sur dix parce que c’est pas de végétaux. La maladie, la fatigue. Le découragement, aussi. Et les jours, qui passent encore et encore. Qui passent tellement que Kyte perd la notion du temps, du passé et du présent. Sa barbe pousse, s’emmêle et gratte, ses cheveux pareil. Et les ténèbres, rassurantes, font comme une couverture chaude dans ses heures les plus sombres. Il finit par se faire une raison. Apprend la résilience. L’inaction. A apprivoiser la peine et la douleur. A les ignorer totalement. Des vieux réflexes rejaillissent. De l’époque où il avait été fait prisonnier de guerre. Au final, Kyte saura jamais si les deux mecs qu’il a balancés dans l’huile s’en sont sorti. Ni pourquoi on le retient prisonnier ici ou si on compte l’en sortir. Dans le fond, il en a pas grand chose à foutre. Ce sont pas leurs visages qui reviennent le hanter alors qu’il observe le plafond moisi de sa piaule.

Kyte, il a pas peur des fantômes. Il les accueille, même. Ça lui fait comme des amis qui viennent lui rendre visite. Parfois, il leur parle. Gueule à Martin de continuer sa vie et de pas suivre cette promesse débile de venir le chercher. Il a mieux à faire de son temps merde, genre aider ceux qui peuvent être sauvés. Lenore, il la supplie de le pardonner. De mettre toutes ces merdes derrière eux et de s’abandonner dans les bras l’un de l’autre, pour une dernière valse. Parfois elle l’écoute, et alors Kyte s’endors heureux. Mais souvent, elle darde ses prunelles sur lui, renverse la chaise sur laquelle elle se trouve. Alors, c’est avec la corde qu'elle danse, ses pieds effleurant à peine le sol. Son visage beau et terrible dans la mort comme dans la vie. Son corps rigide et froid, comme il l’avait trouvé. Comme il l’avait aimé. Ces nuits-là, Kyte croit devenir fou. Mais parfois, les fantômes ne viennent pas pour lui parler ou le tourmenter. Alors il se contente de les regarder. Emelie. Son courage, son autorité et sa loyauté. Adolf. Ses grands discours sur la paix dans le monde et sa bonne humeur. Blythe. Sa bouille d’alien quand elle était enfant – et adulte pareille. Ses grands yeux de glace, les mêmes que ceux que de Kyte. Ses pointes en satin qui effleurent le sol, et ses jambes en caoutchouc qui dansent et l’apaisent. Jaimie. Ses sourcils d’encre, sa détermination. Ses lèvres sombres qui esquissent un sourire, à peine perceptible. La gamine audacieuse qu’elle était et la femme inébranlable qu’elle est devenue (un peu grâce à lui, comme il aime se le dire).

If you have ghosts, you have everything. You can say anything you want, and you can do anything you want to do. If you have ghosts, you have everything”, qu’il leur chantonne à voix basse, un sourire aux lèvres. “In the night I am real. The moon to the left is a part of my thoughts. And a part of me is me. Forever is the wind. In the night, I am real!” Alors il regarde le ciel à travers les barreaux rouillés, et ses yeux accrochent la lune pleine. L’ancrent dans la réalité. Parce que quelque part sur terre, cette même lune éclaire ceux qu'il aime. Ceux que la vie et ses décisions de merde lui ont arraché. Alors il chasse ses regrets, et se promet de les retrouver. De pas crever avant de les serrer dans ses bras, une dernière fois. Ces nuits-là, il sombre dans un sommeil réparateur. Recouvre l’énergie de durer quelques jours de plus. Quelques semaines. Quelques mois.

Jusqu’à ce que le moment de fuir vienne.

Et il viendra.    

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FIN
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