J'avais posé mes valises à Brisbane depuis quelques jours seulement. Le contre coup du décalage horaire se faisait encore ressentir. Nous avions quinze heures de différence avec Chicago. Tout mon rythme était décalé. J'avais tendance à être plus en forme la nuit que la journée. Mais j'imagine que j'allais me faire au changement petit à petit. Brisbane me semblait être une ville attractive, même si je n'étais pas venue ici pour jouer les touristes. C'était la présence de Kael qui m'avait poussé à faire le voyage. Il était là depuis plusieurs mois déjà. J'avais donc décidé de le rejoindre, ne supportant plus d'être éloignée de mon jumeau.
Alors que j'arrivais au New Farm Park, je pensais à mon père. Je n'en revenais toujours pas. Il avait vécut pendant près de trente ans entre Chicago et Brisbane. Il avait aussi fondé une famille ici. Il y avait cette femme avec qui il était marié. Puis il y avait nous, à Chicago. La colère montait en moi rien qu'en y pensant. Salopard ! Je n'avais déjà pas une bonne opinion de mon père. C'était encore pire maintenant et rien ne pourrait réparer ça. Jamais je ne pourrais lui pardonner de nous avoir trahi ainsi, d'avoir gâcher la vie de ma mère. J'appréhendais le moment où elle allait tout apprendre.
Je prenais mon téléphone portable et tapais un message à l'aide de l'écran tactile. J'avais rendez-vous avec un de mes amis. Duncan. Nous nous étions rencontrés il y a quelques années, alors qu'il était en mission humanitaire. Nous avions rapidement sympathisé tous les deux. Comme je savais qu'il était à Brisbane désormais, je lui avais envoyé un message. C'était l'occasion de se voir. On s'était donné rendez-vous au parc. J'indiquais à mon ami que j'étais arrivée et que je l'attendais à l'entrée du New Farm. J'avais, bien évidemment, pris mon appareil avec moi. Il ne me quittait jamais. Cette petite balade entre amis allait me changer les idées après tout et ça faisait longtemps que je n'avais pas vu Duncan.
Depuis que Duncan avait ouvert son dispensaire, il y passait la plus part de son temps, du moins lorsqu'il y avait des enfants et en ce moment même, il y en avait trois. Les trois premiers. Tout se passait bien mais comme toutes les premières fois, celle-ci le rendait un peu nerveux. Ce n'était pas rien ce qu'il avait construit en une année. Tout un projet qui avait enfin aboutit. Il devait faire ne sorte que ça fonctionne, sans ça le directeur de l'hôpital lui ferait remarqué avec élégance le prix de son échec pour Saint-Vincent. Les heures défilés et il donna les dernières consignes à son équipe de bénévoles qui étaient constitués de plusieurs internes, des infirmières mais aussi un médecin de garde avant de partir. Il s'obligeait à prendre une pause de quelques heures puis ensuite il rentrait chez lui dormir pour revenir en pleine forme le lendemain. Le fait que Kara soit à Brisbane lui avait donné un bon prétexte pour faire un break aujourd'hui.
Kara, il l'avait connu en Afrique comme la plus part des amis qu'il avait. Le Mali lui avait permis de faire des rencontres qu'il n'oublierait jamais et de pouvoir revoir l'une d'elle lui faisait vraiment plaisir. Duncan se rendit dans le bureau de son dispensaire pour accrocher sa blouse à son porte manteau et se changer. Ça avait du bon d'avoir ce petit bureau où il pouvait ranger toutes ses affaires, c'était beaucoup plus pratique que le casier qu'il avait avant. Ayant tout prévu, il ouvrit l'un des tiroirs où il avait posé son appareil photo. S'il voyait Kara, forcément, ils prendraient des photos ensemble, à son plus grand bonheur puisque ça faisait un petit moment qu'il n'avait plus pris le temps de sortir pour faire quelques clichés.
En sortant, au bout de quelques minutes de marche, il reçut un message, son amie était arrivée. Il lui répondit qu'il n'était plus très loin. Duncan accéléra le pas évitant de justesse un gamin en vélo et sans casque en plus. Il laissa couler ayant autre chose à faire mais la sécurité laissait vraiment à désirer dans les rues de Brisbane. En arrivant à l'entrée du parc de New Farm, un large sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'il reconnu Kara de profil. Il s'approcha doucement d'elle en allumant son appareil photo.
- Kara ?
Quand il eut le bonne angle, il prit une photo.
- Et voila, la première photo de toi à Brisbane. Enfin, prise par moi bien sur.
Il se mit à rire doucement allant la prendre dans ses bras pour la saluer.
- Comment vas-tu ? Et surtout, comment trouves-tu Brisbane ? J'imagine que ça doit te changer de Chicago ?
J'entendais mon nom et le son d'une voix familière. Je me tournais, sourire aux lèvres et je vis Duncan, l’œil dans le viseur de l'appareil. C'était dans la boite ! Il m'avait prise sans même que je m'y attende. Je ne savais pas ce que ça allait donner et si je n'avais pas fait une tête bizarre. Enfin bref.
« Elle a intérêt à être bien ! »
Dis-je en souriant avant de le serrer dans mes bras. Cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions pas vus. J'avais fais des tas de rencontre au fil de mes voyages. Duncan faisait parti des gens qui m'avait marqué. Nous avions très vite sympathisé tous les deux. Surtout que nous partagions la même passion pour la photographie. Quand j'avais dû repartir d'Afrique, nous étions restés en contact. Ça me faisait plaisir de le revoir après tout ce temps. Puis, à ses questions, je répondais :
« Ça va ! J'ai pas encore eu le temps de découvrir tous les recoins de la ville, mais pour l'instant ça me plaît. D'ailleurs si tu as des endroits à me conseiller... »
Le chirurgien devait mieux connaître cette ville que moi. Surtout qu'étant passionné de photographie, il devait savoir quels étaient les lieux qui valait le détours.
« Ah ça oui ! C'est totalement différent de Chicago, mais ça fait du bien de changer d'air. Et puis tu sais a quel point j'aime les voyages. »
Sauf que cette fois-ci, je n'étais pas spécialement venue pour faire un reportage photo ou pour le plaisir. C'était surtout la présence de Kael qui m'avait poussée à venir ici. Mais du peu que j'avais vu, c'était plutôt une ville où il faisait bon de vivre. Et puis l'Australie était un pays riche en paysages magiques. Je commençais à comprendre pourquoi Kael était là depuis quelques mois. Il avait trouvé un emploi et sa place ici. Il était venu à Brisbane à cause de notre père, de l'autre famille qu'il avait fondé ici, mais il y avait aussi trouvé autre chose.
« Et toi alors, ça va ? Toujours entrain de sauver le monde ? »
Demandais-je. Duncan était un grand chirurgien cardiaque qui sauvait des vies tous les jours et il avait aussi fait de l'humanitaire. J'avais tout de suite apprécié ça chez lui, sont investissement auprès des autres et surtout auprès des enfants. C'était remarquable ce qu'il avait fait au Mali et j'étais convaincue qu'il continuerai à accomplir de grandes choses.
Duncan regarda la photo qu'il avait prise de Kara, elle était superbe. Après leur accolade, il pencha l'appareil pour qu'elle puisse observer d'elle même. Le jeune homme aimait les photos prisent dans le moment et non après une pose programmait à l'avance. Elle lui parla brièvement de son arrivée à Brisbane et effectivement il aurait un tas d'endroit à lui conseiller étant donner qu'il connaissait cette ville presque par coeur. Il y avait eu beaucoup de changement en six ans et il n'avait pas encore totalement rattrapé son retard, un peu trop occupé à l'hôpital.
- J'ai un million d'endroits à te conseiller alors. Cette ville est superbe.
Pour ce qui était de Chicago, il n'y avait jamais été et les seules images qu'il avait pu voir était à la télévision et donc il voyait ça plutôt comme une grosse ville bien bruyante. Mais ce n'était peut-être qu'un préjugé après tout. Il se mirent tous les deux à marcher dans le parc tout en continuant à parler. Malgré la saison qui devenait de plus en plus mauvaise, ils avaient le droit à une belle journée bien qu'elle soit un peu fraîche. Un large sourire se dessina sur la bouche de Duncan.
- Sauver le monde ? Je n'y arriverais jamais tout seul. Mais j'ai enfin réussi à ouvrir mon dispensaire. Je te ferai visiter si tu veux. Tu as retrouvé ta famille ? Ton frère habite ici, c'est ça ? J'espère ne pas me tromper car je suis presque sûr que tu m'en as déjà parlé.
Une légère grimace s'afficha sur son visage. Il avait tendance à oublier certaines choses même s'il avait une bonne mémoire en générale parfois certains détails pouvaient lui échapper et il n'aimait pas vraiment ces moments un peu gênants pour lui. Il regarda autours d'eux pour voir où ils se trouvaient exactement puis il regarda Kara.
- Tu as un peu de temps ? J'ai un endroit à te montrer, c'est plutôt joli et il y a un superbe café qui vend aussi de quoi manger. Je t'invite, qu'est ce que tu en dis ?
Il savait qu'il ne pourrait pas lui montrer toute la ville en un après-midi mais s'il pouvait lui montrer un coin plutôt sympa pour prendre des photos alors pourquoi se priver ? Duncan commença à marcher en direction de cet endroit tout en attendant une réponse de la part de Kara. Il était sûr à 99,9 % qu'elle dirait oui.
Je jetais un coup d’œil à la photo que Duncan avait prise de moi. Elle était bien. Mon visage s'était illuminé au moment où j'avais aperçu le chirurgien et il avait immortalisé cette image. J'étais contente de le revoir. Il y avait longtemps qu'on ne s'était pas vus, même si nous étions restés en contact. Au cours de mes voyages, j'avais eu la chance de faire pleins de rencontres. Celle avec Duncan m'avait marqué. Nous étions donc restés en contact, même si nous avions pas forcément l'occasion de nous voir. Les événements avaient fait que j'étais venue jusque ici. Ma première motivation était de rejoindre mon frère. Je vivais plutôt mal la séparation avec mon jumeau. On avait toujours été ensemble. Alors, les quatre mois qu'on avait passés loin l'un de l'autre avaient été insupportables. Je n'avais jamais passé autant de temps sans voir Kael. J'étais perdue sans lui. Les choses n'étaient pas pareilles. J'avais véritablement besoin de mon frère à mes côtés pour me sentir bien. Alors, me voilà à Brisbane. Le hasard faisait que je connaissais d'autres personnes dans cette ville. Ce qui était une bonne chose.
« Il a enfin ouvert ! C'est chouette ! Et tu as bien intérêt à me le faire visiter. »
Il me semblait que Duncan m'avait parlé de son projet de dispensaire. J'étais contente que ça se soit enfin concrétisé. C'était quelque chose qui lui tenait à cœur. Puis, je reprenais la parole pour répondre à sa question :
« Oui. Comme je te le disais, je suis venue rejoindre mon frère jumeau. Il est en ville depuis quelques mois. Et j'en avais marre d'être toute seule à Chicago. »
Enfin toute seule, non. J'avais quatre sœurs et ma mère là-bas. Je les adorais toutes les cinq. Mais Kael c'était... Kael. Quelque chose d'unique et d'incassable nous unissait. On était jumeaux. Il était la personne qui comptait le plus pour moi. On avait beau avoir été un peu en froid ces derniers mois, cela n'avait pas duré. Dès que je l'avais vu à l’aéroport, je l'avais pris dans mes bras, comme si nous ne nous étions jamais disputés. J'avais dit à Duncan dans mes messages que j'étais venue pour mon frère. En revanche, je n'avais pas mentionné mon connard de géniteur et sa double vie.
« C'est une proposition que je ne peux pas refuser. Je suis partante ! J'ai mon propre guide touristique »
Je suivais Duncan sans même savoir où il allait m'emmener, mais je lui faisais confiance. Il connaissait la ville et si il voulait m'emmener là-bas, c'était sans doute que la vue valait le détours.
« J'ai pas encore vu grand chose de la ville, mais je crois que je vais me plaire ici. Le peu que j'ai vu me plaît en tout cas. »
C'était avec plaisir qu'il lui ferait visité son dispensaire. Au bout d'un an de travail acharner il avait fini par accomplir ce rêve qu'il avait lorsqu'il était encore au Mali. Les premiers enfants étaient arrivés. Il y en avait trois dont une petite d'à peine deux ans. Leurs opérations s'étaient très bien passé et ils allaient beaucoup mieux, bientôt ils pourraient tous les trois rentrer chez eux.
- Avec grand plaisir. Tu verras mes premiers pensionnaires, ils sont adorables. C'est étonnant comme je peux adoré les enfants et pourtant me sentit très mal à l'aise lorsqu'on me parle de fonder une famille car la trentaine passé c'est tellement bizarre d'être encore seul… Profite de ces trois années qu'il te reste avant de passer le cap !
Duncan fit une légère grimace en riant, sa mère lui demandait souvent s'il elle allait un jour avoir des petits enfants mais c'était compliqué pour Duncan de fonder une famille. Il avait une peur incontrôlable de reproduire le même chemin que son père, en autre, être un père lamentable pour ses enfants. Au moins, avec ceux des autres, il savait qu'il ne pourrait pas faire d'erreur, du moins sur leur éducation puisque ce n'était pas à lui de la faire. Il se sentait donc tout de suite beaucoup plus à l'aise. Kara lui parla ensuite de son frère jumeau, il imaginait très bien comme la séparation devait être dur. A l'école de médecine c'est un sujet qu'il avait étudier. La gémellité et tous ses complexes.
- Je n'ai jamais été en Amérique, j'imagine que Chicago doit être une très grande ville plutôt bruyante non ?
Lorsqu'elle accepta la petite balade en ville, Duncan se mit en chemin pour rejoindre un parc plus à l'ouest qui était surplombé par de magnifiques arbres, les Jacarandas. C'était un arbre que l'on trouvait seulement dans la région de Brisbane, du moins en Australie. Duncan adorait prendre du temps sous ses arbres, une boisson à la main. C'était l'occasion de faire découvrir à Kara ce parc et ces arbres, il était presque sûr qu'il n'y avait pas de parc comme ça à Chicago pour lui ça sonnait plus comme une ville pleines d'immeubles mais il se trompait peut-être, les préjugés prenaient parfois le dessus sur la réalité.
- Tu vas adoré, c'est obligé. J'ai vendu cette ville à tellement de personnes ! Quand j'étais en Afrique, j'en parlais à tout le monde et il n'est pas rare que je vois débarqué à Brisbane plusieurs personnes m'ayant aider à construire l'école venir voir de leurs propres yeux à quoi ressemble Brisbane et j'en suis plutôt fier !
Il se mit à rire tout en continuant de marcher, ils n'étaient plus très loin maintenant.
- Tu vas vivre avec ton frère alors ? Si vous cherchez un animal de compagnie, je connais un super refuge !
J'étais contente pour Duncan. Je savais à quel point ce projet de dispensaire lui tenait à cœur et il avait désormais ouvert. Je serais donc ravie de découvrir le fruit de son travail. Je souriais aux paroles de chirurgien. Je me reconnaissais un peu dans ce qu'il disait. J'aimais les enfants. J'avais deux sœurs encore toutes jeunes dont j'adorais m'occuper. Mais je ne me voyais pas mère. Pas pour le moment. En fait, ça me faisait plutôt flipper tout ça. Je n'étais pas prête à m'engager un homme. J'avais trop peur de m'impliquer trop dans une relation et de m'y brûler les ailes. Alors envisager d'avoir un enfant, c'était impossible pour moi.
« Tu sais... même à vingt-sept ans... enfin presque vingt-huit, les gens se demandent pourquoi tu es encore célibataire et quand tu auras un enfant. C'est l'âge où on est censé commencer à fonder sa famille... Mais en toute honnêteté, je trouve ça plutôt flippant. Même si comme toi, j'adore les enfants. »
Je lui adressais un léger sourire. Je ne me prenais pas trop la tête avec tout ça. J'avais presque vingt-huit ans et j'étais célibataire. Et alors ? Cela ne regardait que moi et je n'étais pas malheureuse pour autant. J'étais du genre à vivre ma vie au jour le jour. Certaines filles rêvent de leur mariage quand elles sont encore ado, ça n'avait jamais été mon cas. Pour l'instant, je préférais me consacrer à ma famille, mes amis et à mon métier. On verrait plus tard pour le reste... ou pas.
« Ouais. C'est une grande ville très industrialisée. Rien à voir avec ici. J'aime Chicago parce que c'est chez moi, il y a des coins sympa, mais c'est pas la plus belle ville que je connaisse. On découvre de plus belles choses si on s'éloigne des grandes villes. Il y a des chouettes endroits à voir chez nous aussi. »
L’Amérique était un pays tellement vaste et il y avait vraiment de belles choses à y voir. J'avais pas mal parcouru le pays et en s'éloignant des grandes villes on découvrait de vrais « trésors ». Les étrangers avait tendance à ne définir l’Amérique que part ses grandes villes les plus connues. Mais les États-Unis ne se résumaient pas qu'à New York ou Los Angeles. Je me laissais guider par Duncan, qui avait décidé de me montrer un peu le coin. Je lui faisais une entière confiance pour me montrer les plus beaux endroits.
« Tu devrais te reconvertir comme guide touristique alors !»
Je souriais. Puis, à sa question, je répondais :
« Ouais. Je vais squatter l'appart de Kael. C'est sur Fortitude Valley. » - Je marquais une courte pause - « Ah ? Ça m'intéresse... enfin je ne pense pas adopter un animal maintenant, mais tu sais combien j'aime les animaux et à Chicago, j'aide régulièrement dans un refuge alors... »
Duncan trouvait ça tout aussi flippant de fonder sa propre famille alors il préférait s'occuper des autres. Souvent on lui rappelait qu'il serait temps qu'il pense à lui et tout le blabla habituel lorsqu'on est encore célibataire avec la trentaine de passer. Mais il ne voulait pas reproduire le chemin de son père, en d'autre terme, devenir un père fantôme et son travail ne lui laisser pas beaucoup de temps. Les gens ne comprenaient pas pourquoi il avait fait ce choix là mais il fallait bien des gens comme lui pour le faire. Certaines personnes étaient faire pour avoir une grande famille bien entourer et d'autres non, c'était ainsi et cela ne voulait pas dire que Duncan était plus malheureux que les autres, bien au contraire.
- Je te rassure tout de suite, je suis de ton avis. J'ai passé la trentaine et pourtant ça n'a pas ouvert chez moi en envie folle d'être père. Je crois qu'il ne faut pas se prendre la tête et surtout il faut arrêter d'écouter ce genre de personne qui essayerait de nous convaincre qu'avoir quatre enfants et un mariage c'est être heureux. Je suis la preuve même que ça fonctionne aussi sans.
Il lui sourit en retour, lui non plus ne se prenait plus la tête avec ça depuis longtemps. Duncan l'écouta parler de Chicago, ça avait l'air plutôt sympa en même temps elle n'allait pas parler en mal d'une ville qu'elle adorait. Il était lui-même très douer pour vendre l'Australie à n'importe quel personne venant d'un autre pays. Il en avait convaincu plus d'un de venir au moins une fois à Brisbane. Il échappa un léger rire.
- Guide touristique ? Ça pourrait être intéressant mais je crois que tu dois tout de même vite tourner en rond. Disons que je le ferais bénévolement pour toi, cela te convient ainsi ?
Un air étonné prit place sur son visage, il n'aurait pas pensé quand parlant du refuge de Célia, Kara puisse être intéresser mais c'était plutôt une bonne chose et dans ce cas il faudrait absolument qu'elle précise venir de sa part, histoire qu'il se fasse un peu mousser en voyant sa meilleure amie par la suite.
- Tu auras cas me tenir au courant et je te donnerai l'adresse ! Célia sera ravi de te présenter tous ses pensionnaires. Je l'ai un peu aidé à aménager l'endroit et ça me donnerait presque envie d'être un chat pour pouvoir y dormir toute la journée… Je suis même presque sûr qu'elle ne serait pas contre un peu d'aide si tu en as envie bien entendu.
Ils arrivèrent dans un grand parc où des Jacaranda, ces magnifiques arbres aux fleurs roses, une particularité de Brisbane poussaient par dizaine. Duncan adorait cet endroit autant pour y prendre des photos que pour venir y manger une gaufre et prendre quelques minutes, assit sur un des bancs.
« Tu as raison... beaucoup trop de gens pensent que le bonheur, c'est de se marier et de fonder une famille. Mais être heureux c'est surtout se sentir bien dans sa peau et dans sa vie. Perso faire un métier qui me passionne et avoir ma famille, ça me suffit. »
J'étais comblée professionnellement. C'était très important pour moi de faire quelque chose que j'aimais. Je ne concevais pas de me lever chaque matin pour faire un boulot que je détestais. J'avais donc tout fait pour pouvoir faire de la photo mon métier et j'en étais très heureuse. Je ne ressentais pas le besoin de me mettre en couple avec quelqu'un et de faire des projets. C'était plutôt tout l'inverse. Cela m'effrayait beaucoup. Je me sentais bien ainsi pour l'instant et je n'étais pas prête de changer. Je n'allais pas me mettre à céder sous la pression sociale. J'ai vingt-huit ans et je ne me suis pas encore posée. Et alors ? Chacun est libre de faire ce qu'il veut de sa vie, n'est-ce pas ?
« C'est encore mieux si tu es mon guide touristique particulier. »
Je souriais et je continuais d'avancer en sa compagnie. Lorsqu'il me parlait d'un refuge pour animaux, cela attirait évidement mon attention. Les animaux tenaient une place importante dans ma vie. Je les aimait beaucoup. Je faisais tout ce que je pouvais pour leur venir en aide. Et je savais que je mettrais sans doute les pieds dans ce fameux refuge. Mon sourire s'élargissait aux propos de Duncan.
« Tu m'étonnes... les chats ont la belle vie. Ils passent leur temps à dormir et à se faire câliner.... Enfin pour les plus chanceux. En tout cas, je passerais sans doute y faire un tour. »
Bientôt, on arrivait dans un autre parc. Il y avait une multitude de Jacaranda et c'était magnifique. Si bien que je m’emparais de mon appareil photo pour faire quelques clichés des lieux. En plus, il n'y avait pas beaucoup de monde, alors c'était encore mieux !
« T'avais raison, ça vaut vraiment le détours. » Je marquais un court silence « Tu aurais jamais dû me proposer de jouer les guides touristiques, parce que si tous les endroits que tu as a me montrer sont aussi chouettes, je vais souvent te monopoliser. »
Je souriais. Puis je me re-concentrais pour prendre d'autres clichés. Puis je remarquais rapidement le stand de gaufres et autres gourmandises.
« Une gaufre, ça te dit ? »
Oui j'étais une grande gourmande et maintenant que j'avais vu qu'ils en vendaient, j'avais très envie d'en goûter une.
Alors qu'ils marchaient tous les deux à travers les différentes rues mais surtout parc, leur échange ne laissait en aucun cas paraître qu'ils ne s'étaient pas vus depuis de nombreuses années comme si leur dernier échange remontait à hier. Kara s'arrêta un instant pour prendre son appareil photo et Duncan compris immédiatement pourquoi. Les Jacaranda étaient magnifiques à cette époque de l'année. Ces grands et magnifiques arbres étaient remplis de petites fleurs roses qui lorsque le vent soufflait un peu fort pouvait faire penser à de la neige. C'était bien la seule forme de neige qu'il pouvait y avoir à Brisbane.
- Ce sera avec plaisir ! J'adore Brisbane, je crois que je pourrais convaincre n'importe qui d'habiter ici. J'aurais pu être bon vendeur qui on m'avait donné des trucs aussi cool que cette ville à vendre bien évidement !
Il se mit à rire. Duncan aimait tellement cette ville qu'il pouvait en vanter tous les mérites à longueur de journée. C'était normal après tout, il avait grandit ici, quoi qu'il avait fait dans sa vie tout l'avait toujours ramener ici. Il était pourtant persuadé être vraiment devenu un homme au Mali pendant la période où il y avait fait de l'humanitaire. Mais si on allait sur ce chemin là, il pouvait tout aussi bien vanter les mérites du Mali qui était sa deuxième maison et donc le deuxième plus beau pays de ce monde.
- Tu me montreras tes photos ?
Duncan lui fit un sourire alors qu'elle s'approchait de lui peut-être bien pour lui montrer son appareil. Elle proposa d'aller manger une gaufre ce qu'il accepta tout de suite. Il n'était pas du genre à dire non à ce genre de petit plaisir. Si elle lui avait proposé une séance footing ça aurait peut-être était autre chose. Ils se remirent donc en chemin pour se prendre un petit gouter et finir l'aprés-midi ensemble.