Les vacances. C'était chouette. Ses dernières vacances au collège. Après ça, ça serait l'université. Et peut-être qu'elle devrait accorder un peu de temps à ses étudiants en dehors de la période scolaire. Ou pas. En tout cas, oui, elle était contente et elle allait bien en profiter mine de rien. Ce qu'elle avait prévu de faire aujourd'hui ? Rendre visite à Enzo. Parce qu'il s'était bloqué le dos. Il n'allait plus à la salle de sport. Sans doute avait-il trop forcé. Ouais. Jessy allait en savoir un peu plus très rapidement puisqu'elle allait le voir. Elle avait fait, également, un gâteau au chocolat. Un peu de chocolat, ça lui remonterait le moral, non ? Elle lui aurait bien amené des bières. Mais il ne buvait pas d'alcool. Au moins, il ferait pas de conneries. Ou n'irait pas coucher avec n'importe qui sous l'emprise de l'alcool. Ce qui était une bonne chose dans un certain sens. Sans doute pour cela que Jessy avait plus ou moins pris exemple sur lui. Plus d'alcool. Elle ne voulait pas reproduire l'erreur de la dernière fois. Coucher avec le fiancé de son frère. Ca, c'était moche. Et non, c'était terminé. Elle ne le referait pas à nouveau. En tout cas, gâteau sous le bras, elle se dirigeait chez Enzo. Elle allait prendre de ses nouvelles. Il avait pris soin d'elle quand elle avait été hospitalisée, quand elle avait eu son petit accident. Donc, à elle de lui rendre la pareille. "Alors, c'est par là ... je crois ..." Elle sortit son téléphone de sa poche, juste pour vérifier l'adresse. Jessy tourna dans une ruelle et se retrouva finalement devant l'immeuble d'Enzo. Elle n'eut pas besoin de sonner à la porte. Ou plutôt, à l'interphone. Une personne venait, en effet, de sortir du bâtiment et elle en profita pour se faufiler à l'intérieur. Direction les escaliers. Prendre l'ascenseur, ça ne la gênait pas. Mais les escaliers, ça la faisait bouger un peu. Ce qui n'était pas plus mal, non ?Elle se retrouva devant la porte du policer. Avant de toquer, elle lui envoya un petit sms. Afin de lui signaler qu'elle était là. Et que si la porte était ouverte, qu'il ne prenne pas la peine de se déplacer, qu'elle rentrerait. Elle n'avait pas envie qu'il se fasse encore plus mal en venant lui ouvrir. Ca serait dommage que son cas s'aggrave.
Le dos bloqué, je n’avais pas été foutu d’aller à la salle depuis deux jours. Ni même au boulot. J’espérais que ma coéquipière s’en sortirait. Je savais que mon dos allait se débloquer, qu’il me fallait du repos, ne pas trop bouger, mais ça, c’est plus facile à dire qu’à faire. Je savais que si je devais recevoir de la visite, si Maxyn devait passer rapidement pour une quelconque aide, ou même Mina ou Cassie, je ne pourrais pas aller leur ouvrir ou bien alors, bien trop lentement. Voilà pourquoi je n’avais pas pris la peine de verrouiller. Même pour les urgences, si j’en avais absolument besoin. Je ferais tout pour les éviter, mais je préférais être assez prudent avec ma santé. Je gardais alors mon téléphone toujours à proximité. Il se mit alors à vibrer alors que j’étais à deux doigts de m’endormir devant la télé et voyais que c’était Jessy. Qui était devant ma porte. J’haussais les sourcils, surpris par cette visite surprise, mais me mit à sourire tout en lui répondant en évitant de trop bouger, qu’elle pouvait rentrer, la porte n’étant pas fermée à clé. Je ne bougeais pas de mon canapé, pouvant voir qui pouvait rentrer ou non et attendais bien sagement qu’elle me rejoigne Tu m’excuseras de ne pas venir t’accueillir. Lui répondais-je dans un rire qui laissait transparaître mon mal être. C’est vraiment horrible d’être handicapé de la sorte, surtout pour une connerie pareille. Vivement que je me rétablisse.
Jessy était donc rentrée dans l'appartement d'Enzo. D'aussi loin qu'elle se souvienne, c'était la première fois qu'elle venait chez lui. Et pourtant, ça faisait un moment qu'ils se connaissaient. Lui, il avait eu l'occasion de venir à plusieurs reprises chez elle. Elle en avait même profité, une fois, pour lui montrer ses toiles. Puisqu'il avait demandé à les voir comme il savait qu'elle était une passionnée d'art. Mais bon, oui. C'était la première fois qu'elle venait dans son antre. Et elle espérait que ça ne serait pas la dernière fois. En tout cas, pour une fois, c'était lui qui n'était pas en tip top forme. Non. Y'avait pas si longtemps que cela, Jessy avait été victime d'un accident de la route. Ou plutôt, son véhicule, enfin, le taxi, avait été percuté par le véhicule d'un criminel en fuite. Et oui, elle avait eu le droit à une petite hospitalisation. Rien de bien grave. "Non, t'inquiète." avait-elle répondu en se rapprochant de lui. Elle referma la porte derrière elle et finit par se rapprocher de son ami. "Ca va toi ? Pas trop mal ?" lui demanda-t-elle. "J't'ai fait un gâteau au chocolat. Pour te remonter le moral. Il paraît que c'est bon." Elle le déposa sur la petite table du salon avant de lui faire la bise. "Alors, comment t'as fait ton compte ? J'ai pas tout compris dans ton message." Parce que oui, textoter et décrypter par la suite, c'était pas toujours évident. Et puis, fallait pas oublier que les caractères étaient limités. Donc hein, oui, il n'avait peut-être pas pu tout lui dire dans son message.
D’abord Delilah, maintenant c’était au tour de Jessy. Mais c’est une relation bien différente, je n’ai pas aussi honte avec elle, au contraire j’aurais tendance à en déconner comme avec mes bon vieux potes. Même si elle est bien plus jolie que mes potes. Mais au moins, elle faisait le déplacement et j’appréciais le geste, même si en soit, j’allais bien mieux que le jour même de mon froissement de muscle violent. Mais pas question – d’après le docteur – que je m’aventure trop loin et qu’il me faut un maximum de repos. Assez contraignant surtout quand on est un sportif né. L’armée pour moi, ça avait été un jeu d’enfant. Tellement que j’en suis parti. Jessy me demanda alors comment j’allais. Je n’osais même pas me redresser pour mieux lui parler. Moins je bouge et moins j’ai mal. Même si là, ça va beaucoup mieux qu’hier déjà. La rassurais-je alors, voyant qu’elle n’était pas venue les mains vides. C’est parfait, merci beaucoup. Lui répondais-je, avec un large sourire, content qu’elle vienne s’occuper de moi ainsi. Même si j’aurais bien gardé Delilah sous le coude. Mais avec une amie, c’est déjà bien moins gênant et plus facile. Elle vint ensuite me faire la bise, bougeant bien plus que moi pour l’effectuer, quand elle me posa forcément la question fatidique C’était tout con. A la salle de sport, j’ai fait un faux mouvement et paf, je me suis bloqué. Je te raconte pas comment j’ai douillé pour rentrer ! Un petit rire, une petite douleur et voilà, elle savait tout.
Il était mal au point. Ce n'était pas la grande joie. Il avait pris soin de Jessy à sa sortie d'hôpital. Il avait fait en sorte de s'occuper un peu d'elle, qu'elle ne soit pas toute seule. Il avait été là pour elle. Donc, il était normal qu'elle lui rende la pareille aujourd'hui. Surtout que Jessy n'avait rien à faire de spécial. Non. Elle avait la rentrée universitaire à préparer, oui. Mais elle avait encore le temps. C'était pas pour tout de suite, non. Enfin, Jessy était là pour Enzo. Elle allait rester un petit moment avec lui. Elle lui posa une question, bien qu'elle connaissait plus ou moins la réponse à dire vrai. "C'est déjà ça. t'as pu aller voir ton médecin ?" Est-ce qu'il lui avait donné des médocs ? Ou est-ce que Enzo était adepte du ; ça va passer tout seul ? C'était peut-être le cas. S'il était au plus mal, des anti-douleurs, ça ne pourrait pas lui faire du mal. Bien au contraire. Enzo remarqua qu'elle lui avait amené quelques petites choses. "Fais par moi-même. Pas d'inquiétude à avoir, j'ai pas mis des trucs illicites." Elle secoua la tête. Non, c'était pas son genre. D'autant plus qu'elle ne savait même pas où elle pourrait s'en procurer. Donc, non. "Que du naturel." Elle espérait que Enzo aimait le chocolat. Sinon, ça serait moche. Ca serait très moche même. "Oh mais dis-moi. T'es pas allergique au chocolat j'espère." Elle ne lui avait jamais posé la question. Ce qui était fait à présent. Il était temps quand même. Comme quoi, on en découvrait tous les jours mine de rien. Jessy lui demanda comment il avait fait son coup. La salle de sport était responsable. "Rha ... la vilaine salle de sport." Jessy secoua la tête. "Elle finira par avoir notre peau un jour." lui avait-elle dit dans un semi-sourire. Jessy se souvenait encore d'avoir été agressée un soir, à la sortie de la salle de sport. L'horreur quoi.
Hier avait été dur pour mon dos, c'est vraiment pas agréable, c'est gênant, surtout quand on se retrouve par se faire aider par une demoiselle qu'on apprécie particulièrement. Et depuis, je suis resté bien scotché au maximum à mon lit, même s'il fallait bien que j'aille aux toilettes. Je me suis un peu trop fait livré aussi, mais ça repose bien au final. Même si je commence bien à m'ennuyer. Mais hors de question que je fasse le con. Surtout que j'avais prévenu ma sœur Mina et qu'elle risquait de passer ce soir également. J'aurais jamais eu autant de visite en si peu de temps, ça fait plaisir également. Je n'ai pas de médecin, je ne tombe jamais malade ! J'envoyais un simple clin d'oeil à Jessy, sentant que mon rire était resté coincé avec mon dos. De toute façon, j'avais bien entendu les patients qui ont déjà eu ce problème que les médecins ne servaient à rien dans ces moments-là et qu'il fallait simplement attendre que ça passe tout en se reposant. Et ça m'arrangeait, j'ai horreur des toubibs. Mais par contre j'adorais quand on faisait des gâteaux pour moi, je n'en mange pas assez. J'espère pour toi. Répondais-je à Jessy, toujours en essayant de ne pas rire. J'essayais alors de me redresser un peu plus pour paraître moins avachi alors qu'elle me demandait si je n'étais pas allergique au chocolat. Non t'inquiète, j'ai aucune allergie connue. L'informais-je alors avant de lui demander Tu peux m'en couper un part s'teu plaît ? Tu m'as donné envie là ! Lui souriais-je, prêt à goûter ce gâteau purement naturel. Je lui expliquais alors comment je m'étais retrouvé handicapé à ne plus pouvoir bouger de mon lit. Forcément, je me doutais bien qu'elle me dirait ça. Je lui souriais et répondais-je Mais non, c'est moi qui ai pas géré sur ce coup-là. Je peux encore et toujours t'assurer que c'est très bon pour la santé.
Jessy secoua la tête. Il jouait les durs. Ouais. Pas de médecin. Il n'en avait pas besoin. Il ne tombait pas malade. "Ne jamais dire jamais Enzo." Elle hocha quelque peu la tête. "On ne te l'a jamais dit ?" C'était le karma. Il disait ne pas avoir de médecin. Mais un jour ou l'autre, il finirait par en avoir besoin. Pour une raison ou pour une autre. Alors oui, fallait qu'il fasse attention à ses miches mine de rien. Non pas qu'elle voulait lui porter la poisse ou quoi que ce soit dans le genre. Mais oui, il devait faire gaffe. "C'est vrai que j't'ai toujours vu en forme depuis qu'on s'connaît." Oui. Jessy avait pu avoir des petites baisses de forme. A cause d'un rhume. D'un accident ou parce qu'elle avait été agressée. Mais pas Enzo. Elle le voyait toujours en forme. Jusqu'à maintenant. Enfin, passons. Jessy allait lui remonter le moral avec un gâteau au chocolat au naturel, sans saloperie à l'intérieur. Manquerait plus qu'elle le soudoie avec des substances illicites dans le gâteau. Pas son genre. Et puis, où trouver de la drogue ? Elle trouverait, si elle voulait. Mais elle ne voulait pas savoir. Non. Elle ne voulait pas s'attirer des ennuis. Du tout. Enzo lui demanda de bien vouloir lui couper un bout. "J'te fais ça." Jessy délaissa Enzo juste quelques instants histoire de récupérer un couteau. Parce que la prof ne se baladait pas avec un couteau sur elle. Non. Pas son genre. Quand elle revint dans la pièce où était Enzo, il lui indiqua comment il s'était retrouvé bloqué. La responsable, c'était la salle de sport. La peste. "C'est pas toujours bon pour la santé. Regarde-toi ..." Elle hocha la tête. "Bon, j'en conviens. T'es pas à l'article de la mort mais quand même ..." Ouais, non. Après, Jessy pourrait dire tout ce qu'elle voulait, elle était certaine que Enzo n'arrêterait pas de faire du sport pour autant. Au contraire. "Un peu moins de sport, ça te ferait pas de mal je pense." Elle secoua la tête. Ca pourrait être très bien pour lui. "Ou alors, la piscine. Histoire de solidifier un peu ton dos et éviter que tu te fasses mal à nouveau." Ca serait bien pour lui également. Après, elle pouvait lui donner tout un tas de raisons pour éviter qu'il fasse trop d'efforts. Mais elle se doutait qu'il n'en ferait qu'à sa tête. Enfin. Elle découpa le gâteau en huit parts. "Tiens. Tu m'en diras des nouvelles."
C’est vrai que depuis que mon père s’en est allé, j’ai toujours été malade que très légèrement, jamais assez pour me dire que j’avais besoin de consulter un médecin. C’était donc une réalité de dire que je n’avais jamais eu besoin de médecin, mais je suis conscient que j’en aurais besoin à un moment donné. Comme chaque être humain. Tu n’as pas tort, je m’en trouverais un à ce moment-là. Lui répondais-je avec un sourire et un clin d’œil pour l’accompagner. Elle rajoutait qu’elle ne m’avait jamais vu en piteux état, ça c’est clair, même quand je suis un peu malade ou un peu blessé, je fais tout pour le cacher. Pourtant je me suis fait bruler le bras juste après ton retour à la salle l’année dernière. Voilà les seuls moments où je rencontre des médecins. Lui expliquais-je avant de lui demander une part de ce gâteau qu’elle m’avait cuisiné et qui semblait délicieux. L’homme qu’elle chérira sera vraiment un homme chanceux. Mais j’ai comme l’impression qu’avec son agression, ce n’est pas pour toute de suite. En même temps ça ne veut rien dire non plus. Je la remerciais de bien vouloir me servir avant de lui expliquer la cause de mon blocage de dos. J’en avais déjà parlé une fois, je pouvais bien me débloquer une deuxième fois, surtout avec une femme que je considère davantage comme une amie. Je me suis mis légèrement à rire avec ses petites remarques auxquelles je m’attendais forcément. L’idée de la piscine me semblait bien plus adaptée. Tu vas trouver ça bizarre, mais je pense que je vais t’écouter. Et prend pas l’habitude hein ! Un petit clin d’œil et j’enchaînais De toute façon, rester enfermer dans une salle c’est pas ce que je préfère, par conséquent, l’idée d’alterner un peu plus avec la piscine est une excellente idée ! Elle me découpa le gâteau, c’était tant mieux comme ça je n’aurais aucun effort à part celui de manger, et elle me le tendit Merci encore Jessy. Une première bouchée me suffit pour savoir que j’allais dévorer ce gâteau Si t’en veux, c’est maintenant, parce que dans dix minutes y’en a plus ! Je riais légèrement sans trop que ça me tue le dos et continuais mon encas.
Même s'il n'en voulait pas, Enzo était obligé d'avoir un médecin. Parce comme on le dit si souvent, vaut mieux prévenir que guérir. Et il valait mieux qu'il se trouve un médecin maintenant plus que ... Et bien, plutôt qu'il se retrouve dans une galère parce qu'il n'avait pas de médecin traitant. Enfin, elle disait ça, elle disait rien. Il faisait bien ce qu'il voulait. Mais fallait pas qu'il vienne dire, par la suite, qu'il avait pas été prévenu. Non. "Le plus vite sera le mieux." dit-elle dans un hochement de la tête. "Au moins, ça sera fait. Et c'est toujours mieux de le faire quand c'est pas dans la précipitation." Ouais. Enfin, elle disait ça, elle disait rien. Il faisait bien ce qu'il voulait après tout. Mais au moins, il était au courant de ce qu'elle pensait de cette histoire. Au moins, il savait qu'il devait se trouver un médecin rapidement et que ça serait bien mieux. Pour sûr. Enzo ? Non. Il était pas malade. Jamais blessé. Ou alors, ils ne se voyaient pas quand c'était pas la forme pour lui. Histoire d'entretenir le mystère. Et le fait qu'il ne tombait pas malade. C'était peut-être le cas. Peut-être l'évitait-il quand ce n'était pas la grande forme pour lui. Sans doute. Enfin. Jessy lui conseilla de faire un peu de piscine. Que ça le changerait de la salle de sport et que c'était, d'ailleurs, une bonne chose pour lui. Il était ... d'accord avec ça. "Ouah ... J'crois que c'est bien la première fois que tu es d'accord avec moi ! Il va falloir que j'fasse une croix sur le calendrier." Est-ce qu'elle se moquait de lui ? Non. Elle n'en ferait rien. Mais elle était touchée. Elle était touchée qu'il l'écoute. "Ca pourrait t'éviter de te bloquer le dos une prochaine fois." Ouais, donc, ça pouvait être une bonne chose. Une très bonne chose à dire vrai. Jessy était ravie qu'il en prenne conscience en tout cas. La jeune femme découpa le gâteau en plusieurs pas et elle en tendit une à Enzo. Il semblait bien aimer. Et d'ailleurs, Enzo n'hésita pas à lui dire qu'elle devait prendre une part maintenant ou jamais. Jessy se mit à rire. "J'comprends que tu aimes mon gâteau." Ouais, ça voulait dire qu'elle pourrait lui en refaire un à l'occasion à dire vrai. "J'vais me servir un bout alors. Avant que y'en ait plus." Ouais. Parce que ça serait dommage de ne pas goûter à son propre gâteau.
Pourquoi avoir un médecin quand on n’en a pas besoin. Je comptais bien sûr en voir un quand ça n’irait pas. Mais pour l’instant, je n’étais pas vraiment pressé. Je préfère à la rigueur aller de temps en temps aux urgences quand je me fais bien trop mal, mais prendre rendez-vous ou aller dans un cabinet, non merci. Je me farcis déjà ça avec le dentiste, c’est déjà pas mal. Je préfère largement les cabinets de tatouages, c’est bien plus agréable. En attendant, la précipitation ne m’a jamais dérangé. Pour seule réponse, je haussais les épaules à mon amie. Et puis pour l’une des rares fois, je tombais d’accord avec elle, et concédais même à écouter son conseil. Parce que oui, ce blocage de dos, je ne veux plus jamais l’avoir, c’est juste atroce. Ca ne lance pas de douleur atroce, mais au moindre mouvement ça pince tellement que c’en est presque insupportable. Je me suis alors mis à rire à la remarque de mon amie sur mon accord avec elle Exactement ! Lui avais-je répondu quand elle me confiait également que ça m’évitera ce genre d’accident à l’avenir. J’avais par la suite goûté à son délicieux gâteau, et lui faisais part qu’il valait mieux qu’elle en prenne une part avant que je ne dévore tout. Je m’étais mis à rire avec elle avant qu’elle ne se décide d’en prendre une. Tu me racontes quoi de beau toi alors ? Oui, parce que depuis qu’elle était arrivée, la conversation n’avait forcément tourné qu’autour de moi et de mon accident stupide. Vu qu’elle est là, autant en profiter pour parler un peu d’elle.
Jessy avait pris un morceau de gâteau avant qu'Enzo le morfale ne se décide à tout manger et qu'elle n'ait pas l'occasion d'en manger un seul bout. Ca ne l'aurait pas dérangée. Elle savait à quoi s'en tenir. Elle connaissait le goût de ses gâteaux. Enfin, c'était gentil de sa part et qu'il pense à elle. Donc oui, la jeune femme en avait pris un bout. Oui. Et Enzo en profita pour lui poser une question. Sur ce qu'elle faisait. Si elle avait des choses nouvelles qui étaient intervenues dans sa vie. Elle eut un léger haussement des épaules. "Ma vie est d'un calme plat en ce moment." Elle commençait doucement à se faire à l'idée que d'ici un mois et demi, elle ferait son entrée à l'université en tant que professeur. Un grand changement. Elle appréhendait un peu. "Ah si. Quelque chose. Même si c'est pas forcément bien ... J'évite les taxis." Elle s'était mise à rire. Oui. Elle évitait les taxis. Parce que c'était dangereux. Enfin, c'était juste la faute à pas de chance. Elle n'aurait pas un accident à chaque fois qu'elle montait dans une voiture. Mais ça laissait des marques, pour sûr. "Enfin. J'y penserais plus à un moment ou à un autre." Jessy eut un hochement de la tête. "Mais sinon, non, rien de neuf." Non, rien de bien spécial à raconter à dire vrai. Jessy n'irait pas jusqu'à dire que sa vie était terriblement ennuyeuse. Mais presque. Elle ne faisait pas de folies. Elle sortait peu. Oui, rien d'extraordinaire. "Oui, je sais. Ma vie est ennuyeuse." Jessy eut un hochement de la tête. Elle l'avouait volontiers. Elle poussa un léger soupir. "M'enfin. Une vie calme, ça ne me dérange pas tant que cela non plus." C'était même bien. Mais quelques imprévus, de temps à autre, oui, ça pouvait être sympa après tout. Enfin, ce qu'elle en disait ... "Des idées pour avoir une vie trépidante sans pour autant que ça me mette en danger ?"
La vie de Jessy était apparemment plat et sans grand événement qui chamboule tout. C’était un peu triste mais tout de même reposant. Sans grand scandale, c’est toujours mieux. Le plus important c’est qu’elle soit heureuse dans sa vie, que son rêve de passer professeur à l’université se soit concrétisé, même si je sais très bien qu’au fond son rêve c’est d’avoir une galerie, d’être peintre à temps plein. J’ai toujours admiré ce genre de rêve artistique, je n’ai jamais eu de rêve pour l’avenir professionnel, je me suis simplement dirigé vers ce que je savais faire de mieux. Parce que être agent des stups, je ne vois pas en quoi c’est passionnant. Si la drogue nous fascine, dans ce cas-là autant être dans l’illégalité. C’est davantage l’injustice qui me révolte et qui me passionne dans ce que je fais. En rien une passion. Et j’aimerais que Zoey en ait une. Pour les femmes c’est toujours plus facile j’ai l’impression. Jessy me fit rire juste après en me disant qu’elle évitait les taxis. J’eus mal à cause de mon dos, mais il était évident qu’avec son accident, elle ait ce genre de traumatisme. Vaut mieux pas trop te brusquer en effet. Lui répondais-je en lui souriant de façon bienveillante. Elle me demandait alors bien rapidement ce qu’elle pouvait faire pour mouvementer un peu sa vie. Hum … Ca va te paraître assez indiscret mais est-ce que je peux l’être ? Oui ma question était bizarre, mais ma proposition encore plus. J’attendais sa réponse, même si je me doutais bien de cette dernière et lui disais Faire des rencontres, ça pourrait peut-être mettre un peu moins de monotonie dans ta vie non ? Je n’avais rien à dire non plus, ma vie sentimentale est une catastrophe, mais c’est en ça que ma vie est loin d’être ennuyeuse et sans danger physique.
Jessy le faisait rire un peu. C'était pas le but recherché non plus. Parce qu'elle n'avait pas envie qu'il se fasse mal au dos. Il était déjà bien assez handicapé comme ça à dire vrai. Seulement, oui, elle évitait les taxis. Comme la peste en quelque sorte. Elle savait très bien que ... Et bien, elle savait très bien que c'était un accident. Que si ça se trouvait, elle n'aurait pas ce genre d'accident la prochaine fois qu'elle monterait dans un taxi. "Ouais, tout à fait. Après, hein, j'm'en fais peut-être un peu trop mais bon." Ca lui fichait un peu la trouille quand même à dire vrai. Après, oui, elle ne devait pas trop y penser. C'était un accident. C'était rien. C'était la faute à pas de chance. Elle devait chasser tout cela loin de sa tête. Loin de ses pensées. Et se concentrer sur le fait qu'elle allait bien. Après, oui, comme elle le disait si bien, elle avait une vie ennuyeuse. Enzo lui posa une question. Ou plutôt, avant de lui poser la vraie question, il souhaitait savoir s'il pouvait être indiscret. "Est-ce que tu peux être quoi ? Indiscret ?" Elle pencha la tête sur le côté. Elle n'allait pas lui dire non. Non, du tout. Après tout, elle-même avait pu se montrer indiscrète à quelques reprises à son encontre. Donc oui, en quelque sorte, c'était un prêté pour un rendu, si on pouvait dire cela ainsi. "Oui, tu peux être indiscret. Mais je me réserve le droit de répondre ou de ne pas répondre." dit-elle dans un hochement de la tête. Ouais. Si c'était quelque chose de vraiment trop personnel, sans doute qu'elle s'arrangerait pour ne pas répondre à la question. Finalement, Enzo lui posa la question. Il avait envie de savoir si ça lui arrivait de sortir et de faie des rencontres. Elle eut un hochement des épaules. "Peut-être que ça pourrait changer les choses, oui." Elle n'en savait trop rien. "Mais tu sais, j'ai jamais eu trop de chance de ce côté là. J'ai essuyé déception sur déception. Et l'avant dernière m'aurait presque enlevé mon frère." Donc oui, sortir, s'amuser et faire des rencontres, ce n'était pas quelque chose que ... Et bien, qu'elle faisait souvent. Elle était bien sortie. Pour son anniversaire. Mais bon, c'était avec sa frangine. "C'est pour ça ... j'sais pas trop si c'est quelque chose pour moi ou pas."
C’est évident que Jessy stressait à l’idée de remonter dans un taxi, et il n’y a rien de plus normal à cela. Il fallait juste qu’elle se laisse du temps pour remonter ce stress qui n’était pas anodin. Faut te laisser le temps. Après tout, c’est trop cher les taxis. Lui répondais-je, histoire de relativiser en riant un peu. Même si le faible gloussement que je peux avoir me donne horriblement mal au dos. J’essaye un maximum de ne pas rire, mais parfois ce n’est pas très évident. Plus on se retient, moins on y arrive. C’est une évidence. Alors que nous mangions tranquillement notre part de gâteau, j’osais lui demander comment elle se débrouillait pour faire des rencontres. Comme je m’y attendais, elle n’est pas du genre à beaucoup sortir pour faire des rencontres. Faut dire que je suis dans le même embarras qu’elle. Je n’ai jamais trouvé très intéressant de sortir exprès pour rencontrer des personnes, seulement quand j’ai quelque chose de prévu. Seulement elle me titilla la curiosité avec l’une de ses paroles Et la dernière ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Oui j’étais assez curieux aujourd’hui, d’habitude, je ne le suis clairement pas autant, mais je n’avais rien de mieux à faire que d’embêter un peu ma jeune amie. Si je pouvais lui être en plus de cela d’une quelconque d’aide, je ne me gênerais pas. Moi non plus je ne suis pas vraiment fait pour ça. Mais j’ai quand eu la chance de rencontre Maxyn en sortie improvisée. Lui racontais-je en haussant les épaules. Bon le fait est qu’on avait des connaissances en commun, c’est que ça a tout de même aidé la chose. Je n’aurais sûrement pas osé lui parler si elle n’avait été qu’une simple inconnue. Il faudrait trouver un autre moyen pour faire des rencontres ... Finis-je par proposer, pensif.
Jessy eut un hochement de la tête. "Ouais, c'est vrai. J'avoue. Ca coûte un bras parfois." Et on se retrouvait à l'hosto. Pas toujours. Là, c'était vraiment un cas exceptionnel mais bon, passons. Sortir, rencontrer des gens, se trouver un amoureux ... Pas les choses qui ... Et bien, qui étaient forcément évidentes pour Jessy. Non. Du tout. Pas de chance en amour. Elle finissait toujours par être toute seule. "Et la dernière ... Je crois que ça m'a coûté mon meilleur ami." répondit-elle à la question qu'Enzo venait de lui poser. Oh, Justin. Il lui manquait. Terriblement. "Enfin, il est pas parti qu'à cause de moi. Son père avait besoin de soins particuliers après son accident." Elle eut un léger hochement de la tête. "Et il est parti pour être avec sa famille. Ce que je comprends après tout." Est-ce que Jessy aurait fait pareil si elle avait été à sa place ? Elle n'en savait rien. Elle ne savait pas du tout. Sortir et faire des rencontres, oui, ça pouvait être une bonne chose. Mais bon, elle verrait bien. S'il fallait sortir pour avoir une vie un peu plus importante, marrante, trépidante, oui, pourquoi pas après tout. Mais fallait ... fallait qu'elle évite l'alcool. Ou alors, avec modération. Jessy voulait éviter les ennuis dans la mesure du possible. Enzo lui avoua avoir rencontré Maxyn, son ex, lors d'une sortie improvisée de ce genre. Jessy eut un sourire. "Et ça a tout de suite collé entre vous ?" Curieuse Jessy ? Un peu. Après tout, lui même avait fait preuve un peu de curiosité. Alors, à chacun son tour en quelque sorte. "On est peut-être condamnés à avoir une vie sentimentale néante." Jessy eut un léger hochement de la tête. "Au moins, tu as ta fille." Son petit rayon de soleil à lui. Il n'était pas seul. Pas comme elle. Oui, bon, elle avait son frère et sa soeur. Mais c'était pas pareil.
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