’envie d’air frais et de se promener.  L’hiver est doux, comme chaque année sur cette partie du globe et Cora était d’humeur à se promener en patin, quitte à les délaisser au bout d’un moment. Certainement l’envie de vivre dangereusement qui pointait le bout de son nez à ce moment-là. Le parc de Logan City se prête plutôt bien à cette activité. Déjà, il est aménagé pour toutes sortes d’activité. On n’y rencontre jamais trop de monde, ce qui empêche qu’un amas de personne se forme autour d’elle pour toute sorte de requête comme de signer des autographes ou prendre des selfies et enfin, il était suffisamment proche de l’appartement de Bob pour que ce dernier ne se perde pas en route. Non pas qu’elle voudrait sous-estimer le jeune homme, mais elle doit lui reconnaitre un certain don pour ce qui est de prendre des chemins improbables pour se rendre à un endroit. Heureusement, tous les chemins mènent à Rome. C’est bien la raison pour laquelle la jeune femme ne s’inquiète pas trop de parvenir à passer cette soirée sur ses roulettes et qu’elle continue de se préparer sans se dire qu’il faudrait qu’elle vienne le chercher, même si ça serait l’occasion de visiter ce fameux nouvel appartement. Elle est déjà en route vers le parc quand son téléphone sonne. « Hello, je serai un poil en retard, un de mes rollers veut jouer à cache-cache. Je te rejoins quand j’aurai gagné. » L’humour de Bob la fait sourire quand elle lit le message. Elle se dit que ça lui donnera l’occasion d’être à l’heure pour une fois. Enfin, en retard comme d’habitude vu comme elle est partie mais cette partie s’annule si elle arrive la première, donc pour elle, elle sera obligatoirement à l’heure, ce qui est cool pour une fois. Qui sait si elle s’en vantera. A son arrivée, elle se pose à une fontaine, comme elle est assez voyante, elle a déterminé que ce serait là leur point de rendez-vous. On la repère de loin et même si jamais, ça n’était pas le cas, n’importe qui pourrait indiquer le chemin à Bob. Et puis, l’espace lui permet de commencer à patiner toute seule pour pouvoir s’échauffer. Ce n’est pas qu’elle a peur mais c’est au final que depuis très récemment qu’elle a appris à le faire bien, c’est toujours une surprise pour elle quand elle essaie de réussir à tenir sur ses deux jambes sans rien se casser. Alors elle fait des tours d’échauffements et s’arrête quand son rendez-vous est enfin là. « Hello Co’ ! Désolé pour le retard, j’espère que t’attends pas depuis trop longtemps. » Peut-être dix minutes. Cette donnée ne semble pas importante quand elle y pense. « Non, t’inquiète. J’ai pris le temps de m’échauffer un peu. Ça va toi ? » Elle ne bouge pas, tandis qu’il enfile ses rollers. Elle l’observe juste faire, s’empêchant de rire au moment où Bob sort sa deuxième paires de chaussettes. Une pratique bien inutile de son avis. « J’ai fini par trouver la coquine, elle était cachée dans mon carton d’objets fragiles » dit-il en agitant le patin devant elle. « Et bien, j’espère que tes objets fragiles étaient quand même un peu solide avec un gros truc comme ça. Pis, t’as pas encore défait tes cartons ? » demande t-elle un peu étonnée, ça fait quand même un petit moment que Bob est installé. La pensée que, parce que sa présence à Brisbane soit temporaire, il n’en aurait pas pris la peine, l’effleure un peu, mais elle n’essaie de ne pas se miner le moral sur de simples idées dans sa tête. « Oh oh » dit-elle en l’empêchant de tomber devant elle lorsqu’il se lève. C’est que, ça demande de l’échauffement. Alors qu’il commence à faire ses quelques tours autour de la fontaine, elle enfile ses protections aux poignets et aux genoux, parce que mieux vaut prévenir que guérir et que dans le cinéma, on évite de se faire des bobos bêtement. Et ceci fait, elle se dirige vers Bob et lui tend la main avant de demander. « On y va ? On peut faire le tour et terminer sur le terrain de glisse là bas, ou revenir ici si on est bien trop mauvais et qu’on veut garder un semblant de dignité. » annonce t-elle avant de commencer son chemin.

’envie d’air frais et de se promener. La rencontre se passe plutôt bien. Bob semble avoir trouvé son chemin sans problème, ce qui soulage Cora qui, soyons honnête, c’était quand même préparée à ce qu’il l’appelle en urgence parce qu’il ne trouvait pas le parc. La prochaine fois, elle essaiera seulement de ne pas le sous-estimer. Toujours est-il qu’il arrive, et que tous les deux commencent à se préparer pour leur promenade sans prétention. « Oh non, t’en fais pas pour mes affaires c’est l’étiquette ‘Objet fragiles’ que j’ai juste collé sur le mauvais cartons. Maintenant le problème c’est où est le vrai carton qui contient mes affaires fragiles… » Elle n’est même pas surprise. Peut-être qu’il a su trouvé son chemin, mais il est bien toujours tête en l’air. « Ah ouais, je sais ça fait un moment que j’aurai dû déballer mes affaires mais… J’ai eu pas mal de boulot, un peu la flemme et j’ai quand même déballé deux trois trucs mais il faut vraiment que je range tout ça pour de bon. » lui dit-il comme excuse, certes celle du boulot est facile mais cela fait plusieurs semaines, elle-même a terminé depuis bien longtemps de ranger les cartons suite à son déménagement d’urgence après l’incendie de son appartement. Mais Cora préfère agir sottement, et croire ce que dit Bob, comme si tout allait bien. Elle sait bien que doit y avoir un peu du divorce dedans. « C’est surtout si tu as prévu de t’installer sur du longue durée ici, ça sera bien plus simple. » ajoute t-elle, un peu pensive, un peu aussi comme s’il fallait une réponse. Elle ne veut pas le lancer sur ce divorce, elle aurait bien du mal à ne pas partager ce qu’elle en pense et Cora ne partage jamais ce qu’elle pense, jamais. Elle aurai peur de ne jamais réussir à se taire. Heureusement, ce soir ils ont quelque chose de prévu et elle a vite fait de proposer un itinéraire pour que tous les deux puissent profiter avant qu’il ne fasse nuit. C’est qu’il a beau ne pas faire bien froid, la nuit tombe vite quand même. « Ouais faisons comme ça ! Mais ça devrait aller, on va reprendre le rythme. » « Oh mais je ne m’inquiète pas pour moi tu sais » répond t-elle en riant, pour elle, le patin, c’est comme le vélo, mais si elle sait que depuis peu en faire, elle n’oublie pas vraiment. « T’auras qu’à me tenir la main si tu galères. » ajoute t-elle avant de commencer à partir, suivie de Bob qui a bien du mal à reprendre la maitrise de son équilibre, ce qui ne manque pas d’amuser Cora qui attend bien une bonne dizaine de minute avant de se dire qu’elle devrait lui donner un coup de main, cependant il semble avoir choper enfin le truc. « Tu vois ! On se débrouille pas trop mal » ça l’amuse, cette façon de dire « on » alors que lui seul est dans la panade. Une façon comme une autre de minimiser. « Oui mais Bob, attention ! » finit-elle par dire mais bien trop tard puisqu’il vient tout droit d’atterir dans une promeneuse dans une chute qui laisse Cora prévoir le pire. « Oh mon Dieu, milles excuses… Je vous avais pas vu, enfin je regardais pas, mais avant je vous avais pas vu. Vous allez bien ? » Elle rapplique en moins de deux, déconfite, inquiète et en même temps surprise de voir qu’il arrive à se relever, signe que la chute n’a pas fait trop de bobo. Elle est là, à les observer se relever sans rien dire. Elle s’apprête à ouvrir la bouche pour demander si tout va bien, mais la jeune femme l’interrompt dans son élan. « Hey mais vous êtes Bob Thomas ? » Ils se partagent un regard. Quoi ? Tomber sur une admiratrice, ça arrive. Brisbane est une grande ville tout d’même. « Euh oui, mais vous allez bien ? Je ne vous ai pas fait mal ? » « Oh mon dieu, j’adore tous vos films ! Je peux avoir un autographe ? » Et bien, espérons que son admiration ne lui donne pas la sordide idée à déposer une main courante pour cette chute dans la soirée. On ne sait jamais avec les admirateurs. « Euh oui, j’ai juste pas de papier » Cora non plus, elle hoche la tête pour le lui signifier. Elle peut pas prendre un selfie, comme tout l’monde ? Toujours est-il qu’elle semble avoir la langue bien pendue cette fille-là. Cora observe la conversation qui s’fait entre les deux et commence à trouver le temps bien long, surtout qu’elle a l’air d’être là, simplement pour la décoration. Elle ne perd pas trop de temps à se décider à partir plus loin, pour elle, vraiment faire du roller. Bob n’aura qu’à la rejoindre quand il aura fini de discuter avec son admiratrice. Pendant ce temps, elle complète sa promenade, comme elle l’avait dit, pendant un bon moment quand même, elle doit revenir une bonne vingtaine de minutes plus tard, les deux fracassés ont toujours au même endroit et en passant à côté, elle semble encore faire tapisserie. Ce qui l’agace, lé-gè-re-ment. On aura compris l’euphémisme. C’est pourquoi elle se re-installe sur son point de départ, la fontaine, en attendant que Bob la rejoigne, et pendant ce temps, elle s’agace encore plus. Si bien que quand il retourne vers elle, elle n’essaie même pas de cacher qu’elle est un poil en colère.

’inquiétude provoquée par la chute de Bob s’estompe bien vite au moment où la passante qu’il a entrainé dans sa chute commence à leur tenir sacrement la jambe. Et l’agacement fait place au moment où Cora trouve qu’elle fait la potiche à côté d’eux depuis suffisamment longtemps. Un sentiment renforcé par les piaillements emplis d’admiration de la jeune femme. Tout dans la scène qui se joue devant elle lui fait perdre sa patience, qualité qui ne lui est pas propre d’ailleurs. C’est pourquoi elle prend la décision de s’éloigner un peu, de faire sa promenade seule parce que si Bob a prévu une causette, elle ne devrait pas avoir à changer ses projets. Elle suit l’itinéraire de promenade qu’elle s’était fixée avant de voir que les deux autres sont toujours là et de décider de retourner s’asseoir sur la fontaine où leur rendez-vous avait été fixé. Elle attend, les bras croisé, les yeux en l’air et la jambe qui ne cesse de bouger, trahissant son impatience. Il ne reste désormais que le dilemme entre partir et rester. Mais Bob revient avant qu’elle ne finisse par prendre une décision. Elle se pince les lèvres. Elle sait qu’elle est fâchée. Elle sait qu’elle est fâchée pour rien surtout, et ce serait bête de sa part que ça se voit. Ses défauts ne concernent qu’elle. « Hey, je t’ai cherché. Tu étais passée où ? » dit-il en revenant vers elle avec un air presque comme s’il ne devinait pas aisément pourquoi elle n’était pas resté comme un piquet. « Tu vois, j’étais ici. » rétorque t-elle froidement avant de le regretter. Il faut qu’elle se calme et qu’elle arrête de s’énerver pour rien. D’ailleurs, elle ne sait même pas ce qui peut bien la mettre dans cet état. Toute personne raisonnable n’en fait pas autant. Mais pas Cora, pas aujourd’hui. « Désolé pour ça, je m’attendais pas à ce qu’elle réagisse comme ça. Etrange non ? » Elle n’ajoute rien. Elle ne veut pas commenter. Elle serait trop tentée de suggérer que la jeune femme qui l’a renversé serait mentalement déficiente et ça n’est pas le genre de Cora d’être méchante et médisante avec quelqu’un. Elle se contente juste d’hausser les épaules en lâchant un « hmm… » comme toute réponse. « On repart faire un petit tour ? » Elle lève les yeux lui, puis vers le ciel qui indique le soir et que par conséquent, il fera bientôt noir. « Je ne sais pas, je pense qu’il va faire trop tard et trop vite. » répond t-elle au lieu de dire qu’elle n’en avait plus tellement envie. « Je pense qu’on devrait rentrer, faire autre chose peut-être. » Elle ne sait pas quoi en particuliers, mais elle semble bien partie pour que sa prochaine occupation soit de faire la gueule tout simplement. Consciente que ce n’est pas comme ça que cette soirée devait se passer, elle tente de ravaler sa colère et d’arrêter d’être désagréable avec Bob alors que le pauvre n’a rien demandé et a sans doute bien mieux à faire que supporter les humeurs de Cora. « Tu ne t’es pas fait mal au moins ? » demande t-elle non sans sincérité. Elle n’a pas encore eu le temps de le lui demander. « J’ai l’impression que c’était une mauvaise idée de sortir patiner finalement. »

out son enthousiasme s’est envolé, comme une trainée de poudre. Désormais, Cora boude et parvient sans trop de difficulté à le faire comprendre à Bob en refusant de prolonger cette balade à roller. Elle n’a aucune envie de se lancer à nouveau si c’est pour faire le pied de grue devant le fan-club de son ami, elle préfère de loin rentrer chez elle. C’est égoïste, certes. Surtout parce que si la situation avait été inversée, elle aurait très probablement pris elle aussi un long moment pour converser et prendre des selfies avec des admirateurs. Mais, on n’apprendra à personne que Cora sait se montrer très égoïste et que, ce qui vaut pour les autres ne vaut pas pour elle. Peut-être est-elle simplement vexée d’avoir été mise de côté ? Peut-être la raison est tout autre ? Toujours est-il que, le fait de ne pas trouver elle-même de raison qui expliquerait son changement brusque d’humeur – et peut-être le fait qu’elle ne veuille pas non plus trop chercher à se comprendre sur ce coup – l’amène à calmer le jeu, et à arrêter d’être désagréable avec ce pauvre Bob qui n’a absolument rien demandé de tout ce qui vient de lui arriver. Ce n’est pas pour autant qu’elle souhaite rester là, c’est pourquoi elle demande à partir. « Ok, comme tu veux. De toute façon ça m’arrange bien, ça m’évitera de me retrouver une nouvelle fois à terre. » Elle esquisse un sourire gênée. Subitement, elle s’en veut un peu de lui imposer de partir et dans ce qu’il dit, elle n’a pas la conviction qu’il soit lui-même très content que la soirée se termine comme ça. « Qu’est-ce qu’on fait ? On continu à pied jusqu’à ce que le soleil se couche ? Je crois que le couché de soleil pas trop mal par ici. » Elle lève les yeux au ciel. Ce n’est pas une mauvaise idée. Elle sait que si elle rentre à la maison, elle ne va pas arrêter de se mordre les doigts d’avoir agi bêtement et après tout, marcher par ici, ça lui permettrait de se rattraper un peu. Elle repose les yeux sur lui et lui répond dans un sourire censé lui faire comprendre qu’elle est désolée « Oui, je veux bien. Et puis, on trouvera sûrement quelque chose à manger sur le chemin. J’ai faim. » Elle n’ajoute rien d’autre et préfère le regarder défaire ses rollers, une grimace de douleur lui rappelle qu’elle n’a même pas pris la peine de lui demander s’il va bien. « Non, non, du moins rien de bien sérieux je pense. Elle a dû avoir plus mal que moi. » Elle jette un regard sur le lieu de la chute, sans s’empêcher de se dire que c’est bien fait pour la fille et que la prochaine fois, il faudra faire plus attention. Finalement, elle dit à voix haute ce qu’elle pensait un peu tout bas. C’était une mauvaise idée le roller. Elle se relève pour se mettre en route tandis que Bob termine de ranger ses affaires et retire sa deuxième paire de chaussette censée le protéger des frottements. « Mouais, désolé pour ça. Mais je ne regrette pas, c’était court mais je me suis bien amusé et ça faisait un bail que j’avais pas fait ça, donc c’était sympa. » « La prochaine fois, je prendrais le temps de t’apprendre à tenir sur tes jambes. C’est facile tu verras. » dit-elle en se demandant s’il y’aura vraiment une prochaine fois et si son comportement n’a pas refroidi Bob à réitérer cette expérience un jour avec elle. « Tu veux que je les porte ? » dit-il en pointant ses rollers à elle. « Si ce n’est pas trop lourd. Sinon, je peux les garder. » Ils commencent alors à marcher côté à côté vers le levant. C’est un peu silencieux, ce qui pèse toujours à Cora qui n’arrive pas à se défaire du sentiment d’avoir mal agi. Et finalement, elle décide de crever l’abcès. « Alors ? De quoi vous avez parlé elle et toi ? » Simple curiosité. Elle veut surtout se racheter de l’avoir rembarrer. « Je crois que y’a un camion là bas qui fait des frites, ça te dit que je t’invite ? » propose t-elle avant de poursuivre. « J’aimerais m’excuser, d’avoir été lunatique tout à l’heure. »

a marche ! J’espère qu’il y aura des crêpes, je n’ai pas mangé depuis un bout de temps. » Un rire s’échappe. Quand elle tend Bob lui répondre, elle se demande bien pourquoi elle s’est mise à culpabiliser subitement. Il passe du coq à l’âne comme si l’attitude désagréable de Cora n’était rien. Tous les deux entament leur marche vers les food trucks, guidés par leur odeur. La probabilité qu’il y’ait des crêpes ne se fait pas sentir mais ça ne fait rien, tant qu’il y’a quelques chose. Toujours honteuse d’avoir mis fin à leur sortie, Cora se sent obligée de se rattraper en lui promettant de lui apprendre à faire du roller la prochaine fois, si prochaine fois il y’a. Leur conversation ne peut être que sympathie et tous les deux peuvent avoir décidé de ne pas répéter cette situation. « Ce serait pas de refus. Pourtant, j’croyais vraiment que je m’en sortirai mieux mais bon ça sera pour une prochaine fois. » Oui enfin, y’aura tout d’même pas de quoi l’emmener au roller derby. Elle qui s’pensait maladroite, elle avait tort. « Oh si c’est pas trop lourd pour toi, alors pour moi non plus.» ajotue t-il en prenant ses rollers, un geste encore trop gentil qui ne fait qu’asseoir la culpabilité de la jeune femme et la fait se sentir mal et plutôt que de continuer à se laisser ronger en silence, elle prend la parole et tente de s’intéresser à la dernière aventure de Bob, à savoir sa chute. Bien qu’elle eut droit à une partie de la conversation, ça brisera peut –être un peu la glace qu’ils en parlent tous les deux. « Bof de pas grand chose. Elle m’a demandé si ça faisait longtemps que j’étais à Brisbane. Puis elle a tenté de rentrer dans ma sphère privé je l’ai recaler gentiment. Après elle s’est excusée et s’est lancée dans un monologue sur deux trois films qu’elle avait apparemment A-DO-REE. Et finalement elle m’a demandé si j’avais de nouveau projet ou si je recherchais des acteurs… Et ça doit être à peu près tout. » Hum. En effet, le discours de cette jeune femme ne sortait pas de l’ordinaire. Il y’avait tout d’même quelque chose chez elle qui avait dérangé Cora. A savoir si c’est son côté invasif ou autre chose. L’actrice préfère ne pas y penser et se dire qu’elle a une fois de plus fait preuve de lunatisme et c’est tout. « Je vois. En tout cas, c’est une bonne chose que tu commences à vraiment sortir de l’anonymat, ça montre que tu es sur la voie du succès. » répond t-elle, très optimiste avant de changer totalement de sujet pour pointer du doigts l’un des fameux camions qui se faisaient sentir depuis plusieurs mètres. L’appel du ventre, il y’a rien de mieux pour tout oublier. « Oh et puis tant pis le régime ! Va pour la portion de frite. » « Tss, comme si tu avais besoin de ça. » dit-elle en levant les yeux au ciel et riant que ce genre de réflexion sorte de la bouche de Bob et pas de la sienne. « Si t’as encore fin après je paie le dessert. On trouvera bien un vendeur de crêpe non ? » Nouveau rire. Il semble y tenir à sa crêpe et Cora n’a pas envie de gâcher l’ambiance encore une fois, alors elle accepte et tente d’agir comme si sa mauvaise humeur n’avait pas été grave. Elle s’excuse quand même, parce que de demander pardon tout d’suite, ça évite bien du ressentiment. « Euh, y’a pas de mal. Ça arrive à tout le monde. » dit-il en s’étouffant, elle lui frotte le dos pour laisser passer l’air. Il est trop gentil Bob, elle n’arrête pas d’se dire que quelqu’un d’autre l’aurait déjà remise à sa place. Et pourtant… Elle n’ajoute rien et se contente d’manger ses frites. Elle hésite un peu à insister que son attitude n’est pas correct, mais il ne semble pas vouloir en faire état, et ça lui convient très bien à elle. « Alors un petit dessert ? ça te tente ? » « Oui ! » dit-elle en sautant de l’endroit où elle s’était assise pour se débarrasser de l’emballage de ce dîner. « Allez viens, c’est par là. » Elle lui prend le bras naturellement pour l’entrainer plus loin vers la promenade. Elle est un peu plus légère, même si ça capacité à grossir ses actes ne la quitte pas vraiment. Et c’est en observant le soir qui devient la nuit, qu’elle se dit que la prochaine fois, elle reverra son comportement à la baisse parce qu’elle ne peut pas continuer à gâcher des moments qu’elle passe seul à seul avec Bob.