Vire au vent tournoie déploie tes ailes dans l'aube grise du levant trouve un chemin vers l'arc-en-ciel! Se découvrira le printemps!Les Choristes
J'adore les enfants. J'ai toujours eu un très bon feeling avec ces petits humains et ils me le rendent bien en général. Clara Beauregard ne faillit pas à cette règle. Née avec plus d'un mois d'avance, ayant fait une crise cardiaque la première semaine de sa vie, je me suis pris d'affection pour cette petite dès la première fois que je l'ai vu. Elle était encore au service de néonatalogie. Je n'ai pas fait grand chose à part des petits massages comme je l'ai apprit en formation pédiatrique. Là où le travail, pour moi, a commencé à devenir intéressant, c'est quand elle a été débranché de la machine qui l'aidait à respirer. C'est là mes talents de kinésithérapeute on été mis à l'épreuve. Autant parce que Clara était encore très faible, que parce que ces parents étaient toujours là, à vraiment m'observer. Surtout le père. Thomas, je crois. J'ai eu beaucoup de mal à l'apprivoiser et à lui faire comprendre que je n'étais pas là pour faire du mal à sa fille, bien au contraire. Avec Ida ce fût un peu plus simple. Au fur et à mesure des séances que j'ai faite à l'hôpital, j'ai appris à connaître cette jeune femme. Elle s'est habitué à moi et me fait sans doute totalement confiance pour Clara. Pourquoi sinon m'aurait-elle demandé de continuer les séances à domicile ?
Et c'est là où je me trouve présentement. Après plus d'un mois de silence radio et de deux semaines sans que je ne puisse bouger de chez moi, je suis de retour devant la maison des Beauregard. Il s'est passer quelque chose, je le sais. Je l'ai entendu dans la voix de la maman lorsqu'elle m'a appelé avant hier pour me demander si je pouvais passer aujourd'hui. J'ai évidement, tout de suite accepté. Autant parce que j'ai senti que ça lui tenait à cœur, à Ida, autant parce qu'après un mois l'état de Clara aurait put se dégrader. Au moins, elle est encore en vie, ce qui est une très bonne chose. Enfin bref.
Je me retrouve donc là, devant la maison et sonne, simplement pour prévenir de ma présence. Les Beauregard me font tellement confiance qu'ils m'ont donné un double de leur clef, ça leur évite de se déplacer jusqu'à la porte au cas où ils seraient occupé avec Clara ou même Alex. D'ailleurs, en parlant de lui, c'est lui qui vient à ma rencontre. Il me regarde un instant avec de gros yeux puis s'approche de moi et me tends la main. « Bonjour » qu'il me dit sur un ton presque solennel. Je rigole doucement et lui secoue la main « bonjour Mr. Beauregard » dis-je en entrant dans son jeu. « Ta maman et ta sœur sont là ?» lui demandais-je. Il me fait un large sourire et me fait un signe de le suivre. Je remet mon sac à dos en place sur mon épaule et le suis dans le salon où je vois Ida, assise sur le canapé, Clara couchée sur ses genoux. « Bonjour Ida» la saluais-je en m'approchant.
You have to be at your strongest when you're feeling at your weakest.
Martin est un ami de la famille et j’ai entièrement confiance en lui. Il nous a beaucoup aidé à la naissance de Clara et je lui en serais éternellement reconnaissante. Avec le temps, c’est devenu un peu un membre à part entière de notre famille et pour l’occasion je lui ai laissé les clefs de la maison. Etant souvent occupée à l’étage, ça m’évite d’avoir à descendre les escaliers pour ouvrir la porte et puis aussi pour ne pas réveiller la petite quand elle dort. Thomas et moi avons fait appelle à ses services, à l’époque où peu de gens pariaient sur la survie de notre petite. Il nous a soutenue moralement et a été très optimiste sur son cas. Grâce à lui nous avons surmonté ce moment difficile et lorsque je vois ma fille sourire, je me réjouis que quelqu’un ait cru en elle. Lorsqu’elle est sortie de la couveuse, j’ai demandé à Martin s’il pouvait continuer à venir à la maison, une à deux fois par semaine pour suivre l’état d’avancement de notre bébé. Si ses visites ne sont pas aussi régulière que ce que nous avions prévu, il continue à venir de temps en temps lorsque je fais appelle à lui.
Depuis ma séparation avec Thomas, je ne l’ai pas appelé. Clara se portant bien, je ne voyais pas trop l’intérêt de le faire venir. Je gardais un oeil constant sur ma petite mais la nuit d’avant elle a été très agité et a eu beaucoup de difficulté à s’endormir. C’est pourquoi, j’ai demandé à Martin de passer pour la soulager. J’ai profité que Clara ferme les yeux pour faire un peu de sport. Ne bougeant pas trop de la maison, j’essaye de garder la forme en pratiquant un peu de sport au salon. Depuis qu’Alejandro a essayé de m’embrasser, je n’ose plus trop faire appelle à ses services. Alors que je m’apprêtait à prendre une bonne douche, Clara s’est mise à hurlée, je la prend dans mes bras et descend au salon. C’est à ce moment que j’entend la porte s’ouvrir. Le sein en l’air, je nourris mon bébé lorsque Martin apparait au salon. J’apprécie beaucoup le jeune homme et l’accueil avec un large sourire et le salut de la main. Clara le regard du coin de l’oeil puis retourne à sa nourriture. Ses petites mains s’agrippe à ma poitrine, tandis qu’elle me pince le bout du téton procurant une sensation désagréable.
« Et bien, ça fai un bail que je ne t’ai pas vu. Qu’est ce que tu deviens » demandais-je tandis qu’il prend place sur le fauteuil en face de moi en attendant que la petite finisse de manger. Un paquet de chose avait changé depuis sa dernière visite. D’abord Thomas et moi étions encore ensemble, j’ignorais qu’il m’avait trompé et Alex avait encore ses deux dents de devant. De mon côté, je commence un peu mieux à accepter la situation et j’essaye au mieux de remonter la pente. Lorsque Clara finit de manger, elle tourne la tête vers lui, curieuse de revoir cette tête. Je la lui tend et elle accepte volontiers d’être porté par le jeune homme. D’habitude, elle a du mal à aller vers les gens qu’elle ne connait pas mais Martin a ce don d’attirer les gosses. Elle rigole d’ailleurs lorsqu’il l’attrape. J’en profites pour me lever pour lui laisser la place où travailler.
« Tu m’excuseras un instant, je dois me doucher. Je te confie les petits. » Dis-je, bien que je sais qu’Alex se montrera sage. Sur sa trottinette, il s’amuse à faire des vas et viens dans le couloir qui sépare le salon à la buanderie.
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Je retrouve Ida assise dans le salon, sein à l'air, entrain d'allaiter Clara et je ne me sens absolument pas mal à l'aise. Allaiter un enfant est la chose la plus naturelle qui soit, pourquoi une femme devrait-elle s'en priver ? Juste parce que c'est gênant en publique ? Je ne pense pas. Enfin peu importe, nous sommes entre nous, là. Je vois bien que Clara m'ait remarqué mais elle est trop affamé pour réagir plus qu'un coup d’œil vers moi. M'installant dans le fauteuil en face d'Ida, je la laisse tranquillement finir. C'est cette dernière qui tout en engage la conversation, me demandant ce que je deviens.
« Je deviens Ostéopathe» répondis-je avec un sourire amusé avant de secouer la tête « Non plus sérieusement …. ça va. Tout va bien dans ma vie. Elle était un peu … mouvementé si je puis dire, ces dernières semaines, mais maintenant ça va mieux» dans ma tête, je réfléchis déjà à ce que je vais bien pouvoir lui sortir comme excuse. Je peux lui dire la vérité par rapport aux lapins, je fais une confiance aveugle en Ida, mais je ne vais pas lui dire que j'ai été garde à vue. Je ne pense pas qu'elle ne prendrait bien. Peut-être même ne voudra-t-elle plus de moi pour m'occuper de ses enfants ? Ce serait impensable. « Tu me connais, moi et mes envies de changer le monde, hein » reprenais-je avec un demi sourire sur les lèvres. Cette partie de moi n'est plus un secret pour personne. « J'ai sauvé la vie d'une cinquantaine de Lapins Blancs en les sortant d'un Laboratoire d'Unilever.... mais j'ai foutu le bordel dans la mienne » je rigole doucement «J'vais pas tout t'expliquer en détail, Thomas ne voudra plus de moi comme kiné » je souris « Mais en tout cas j'ai put travailler pendant 2 semaines à cause des conséquences» j'hausse les épaules «Mais maintenant je suis de nouveau en selle et prêt à embêter ta petite fille » dis-je en me penchant vers Clara.
Ida fini de lui donner à manger avant de se lever. Elle dit qu’elle doit aller se doucher et me demande de m'occuper de ses enfants. Je me redresse et prends Clara dans mes bras puis hoche la tête « yep, je fais ça» lui assurais-je avec un sourire. Alors qu'Ida s'en va de la pièce, moi je me retrouve seul avec les deux enfants et je me prends bien cinq minutes pour faire à nouveau connaissance avec ma petite patiente.
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Je le félicite pour sa formation. Il m’en avait déjà parlé et je pense que je l’avais encouragé dans cette voie, ça lui permettrait d’élargir sa clientèle et d’avoir de nouveaux patients. Martin était un garçon formidable, plein de rêve et toujours le sourire au lèvre. J’appréciais passer du temps en sa compagnie puisque sa bonne humeur était contagieuse et son optimisme se voulait rassurant. Je me voyais en lui dix ans plus tôt, les rêves pleins la tête et une ambition débordante. Je me demande d’ailleurs qu’est ce qui a fait que j’ai perdu ces si jolies qualités. La vie peut être. J’étais tellement préoccupée par ce qui m’arrivait que j’en oubliais qui j’étais réellement. J’ai l’impression de vivre à travers mes enfants et bien que je ne m’en plaigne pas et qu’ils sont tout ce que j’ai de plus cher au monde, je me rend compte qu’à 35 ans, je n’ai pas fait autant de chose que je l’aurais espéré. La trahison de Thomas a été un grand chamboulement dans mon quotidien et comme une grosse claque, j’avais l’impression de m’être réveillé et le bilan n’était pas fameux.
J’aimais également Martin pour sa spontanéité. Un gosse au service d’autres gosses. Et pourtant, je lui faisais confiance au sujet de ma fille. Il avait beau être jeune, il n’en était pas moins ignorant. Son métier, il le maîtrisait à 200%. Clara finit de tête. Je la retourne pour son rot et écoute l’histoire du kinésithérapeute. J’explose de rire à son histoire de Lapin. Comme mon mari, ou plutôt ex- , et comme Jameson, Martin était très engagé pour la cause animale. Une petite grimace se dessine lorsqu’il parle de Thomas, mais je ne dis rien. Ce n’est pas le moment de lâcher la bombe. Enfin quoique, on ne sera surement pas le premier ni le dernier couple à divorcer de toute manière. Il prend Clara de mes bras tandis que je me lève pour aller me doucher.
Je ne sais pas combien de temps je suis restée sous l’eau. Assez pour me sentir propre et décontractée. Je m’habille rapidement et redescend voir mon convive et mes enfants. Alex a fini par s’assoupir sur le canapé devant un épisode des zinzins de l’espace. En temps normal, j’adore regarder ce dessin animé avec lui. Clara est allongée sur le dos et Martin lui masse son mini-ventre. Elle est relaxée et se laisse faire. Je reste un moment debout devant la porte, n’osant pas les interrompre. Je préfère que ce soit Martin qui lui fasse ces petits massages, son petit corps est si fragile que j’aurais peur de lui casser un bras ou une jambe. Lorsqu’il la soulève pour lui changer de position, je m’approche d’eux. « En ce moment, elle ne dort pas très bien. Je ne sais pas pourquoi. » finis-je par avouer. Elle est morte de fatigue et résiste contre le sommeil. Surement sent-elle que quelque chose ne va pas à la maison. Thomas n’est plus là, il vient lui rendre visite régulièrement et bien que je ne veuille pas le voir, je fais un effort pour nos enfants. Les enfants ressentent le stresse de leur parents et je sais que malgré moi je dispute beaucoup Alex. Il me fait penser à son père, tant par le comportement que par le physique. Et puis il est à un âge où il pose trop de questions, ce qui parfois m’irrite de ne pas pouvoir lui répondre.
« Au fait, tu veux boire quelques chose? » demandais-je me rendant compte que j’étais une mauvaise hôte assoiffant mon invitée « Jus, Soda, eau, café… ou bière. Quoique je crois ne pas en avoir pour cette dernière. » Depuis que je faisais les courses seules, je ne pensais jamais à alimenter ma réserve d’alcool. Non pas que Thomas soit alcoolique, seulement je ne vois pas l’intérêt d’en acheter si c’est pour ne pas en consommer.