C'était un rêve. J'avais du rêver, ça ne pouvait pas être vrai. Pourquoi elle m'aurait embrassé ? Pourquoi elle aurait voulu passer une nuit avec moi ? C'était pas logique, pas dans ma tête. Et pourtant les effets de l'alcool n'y jouent pas du tout, vu que je ne bois toujours pas une goutte d'alcool. Peut-être qu'elle, si. Oui. Ca devait être ça. Je me retournais et je la voyais. Toujours aussi belle malgré la fatigue et l'alcool. Je ne sais vraiment pas comment elle se débrouillait. Mais j'avais envie de la regarder dormir. Stupide. Pauvre type. Je me redresse dans le lit, en essayant de faire doucement pour ne pas la réveiller et plonge mon visage dans mes mains. C'était une erreur. Oui, je m'étais laissé avoir, parce que ça ne mènera à rien ces retrouvailles. Elle m'a quitté, et elle ne m'a jamais rien reproché, ou peut-être pas encore. L'excuse avait été elle, sa fille, et sa vie. Pour ne pas dire qu'elle ne s'imaginait pas vivre avec moi. Oui, je m'y étais fait, j'avais fini par m'y faire et comprendre. Valait mieux que j'arrête de me détruire les méninges. A présent c'est fait, on avait passé une soirée et nuit mouvementé que je n'oublierais pas, et quand elle partira, je ferais en sorte d'oublier de nouveau ces sentiments que j'ai pour elle. Je me levais réellement et allais préparer deux cafés. J'enfilais un caleçon propre et revenais avec les cafés au lit, espérant qu'Amelia se réveille assez rapidement pour que son café ne refroidisse pas trop. Si jamais, je lui en ferais un autre, mais en attendant, je me perdais encore dans mes pensées, tout en la regardant dormir comme un ange.
La douce odeur du café arrivant à ses narines, la Iver commença doucement à se réveiller. La nuit fut courte et c’était peu le dire.. Amelia émergeait encore de l’alcool qu’elle avait ingurgité la veille. Elle en avait un peu trop abusé, il fallait le reconnaître. Parce que sobre, pas sûr qu’elle se lance et fasse le premier pas vers Enzo. Au fond elle en avait eu très envie et ne le regrettait pas. Mais elle savait que dans d’autres circonstances, Amy n’aurait jamais osé embrasser le jeune homme. Alors maintenant il fallait que la brune assume pleinement ses actes et s’en excuse auprès d’Enzo si au matin, cela le dérangeait. C’était en général au petit matin que les regrets arrivaient après les folies de la nuit passée. Et pour des folies.. Amelia ouvrit les yeux, apercevant un Enzo assit sur le lit, la regardant. Légèrement gênée, la belle lança un petit « Bonjour.. » avant de se redresser dans le lit. Elle prit le café qu’il lui tendait, le remerciant au passage. Elle but une gorgée et soudain, elle revit. Vu la gueule de bois qu’elle tenait, sa bouteille d’eau et son café aillaient être ses meilleurs amis pour la journée. Son portable posé sur la table de nuit elle appuya sur l’écran, mais rien. Merde, il s’était déchargé. En espérant qu’Eddie ne l’avait pas appelé par rapport à Lily. « Il est quelle heure ? » Oui parce qu’elle avait encore un boulot. Bon pas sûr qu’elle y aille, mais c’était toujours bien de prévenir Ezra. Ezra.. La brune préféra le chasser de ses pensées. La situation était déjà bien assez compliquée comme ça. « Bien dormi ? » Enchaîna-t-elle, ne sachant pas trop quoi lui dire avant de prendre la fuite. Amy ne savait pas trop ce que cette soirée représentait pour son ex, sachant qu’il n’avait pas bu comme elle. C’était lui qui la repoussait au départ et finalement il se montrait plus consentant que prévu. Et s’il lui apportait gentiment un café, ce n’était pas forcément pour la chasser.
Elle se réveilla assez rapidement au final, je n'avais eu le temps de boire que deux petites gorgées de mon café. Et je me sentais toujours aussi stupide de la regarder ainsi dormir. Elle allait me prendre pour un psychopathe à ce niveau-là. Mais non, elle me salua simplement et lui donnais son café Bonjour. Je lui souriais tout en détournant enfin mon regard pour la laisser respirer un peu alors qu'elle me demandait l'heure qu'il était. C'était une bonne question, je n'avais même pas pris la peine de regarder l'heure. Je me penchais légèrement sur ma table de nuit pour récupérer ma montre et lui répondais 9h15. Tu dois aller bosser ? Lui demandais-je alors, pour savoir, sûrement aussi parce que je n'avais peut-être pas très envie qu'elle parte tout de suite, je ne voulais pas me presser, parce que je savais que ça ne se reproduirait plus. Il valait mieux. Je me perdais alors encore un peu plus dans son regard alors qu'elle me demandait si j'avais bien dormi Oui, comme un loir. Et toi ? Pas trop mal au crane ? Ca se voyait qu'elle se réveillait difficilement et qu'elle semblait un peu à l'ouest, les effets de l'alcool, ne sont pas toujours très gratifiants, mais elle s'en sortait encore bien. Je l'avais vu un peu trop enchaîner les verres d'alcool hier, et c'est certainement pour ça qu'elle avait fini par m'embrasser. Je finissais alors mon café, préférant ne pas trop penser à tout ça et tout en me relevant, je lui demandais Fais comme chez toi surtout. Tu veux manger quelque chose ? Oui parce que je commençais à avoir bien fait, et sûrement qu'elle aussi avec tout le liquide qu'elle avait ingurgité et qui avait du bien lui assécher le cerveau.
« 9h15. Tu dois aller bosser ? » Effectivement, elle devait y aller. Amelia soupira rien qu’à cette idée. Ça ne l’enchantait pas du tout. Déjà de devoir travailler tout une journée alors qu’elle commençait tout juste à émerger de sa soirée, et puis le revoir lui.. Amy n’en avait pas tellement envie. « Euh non, j’ai congé. » Ce n’était pas vrai, mais bon, elle n’était pas obligé de tout révéler. La brune se contenterait d’envoyer un message à Bryan pour lui dire qu’elle était malade et qu’elle prenait sa journée. C’était rarement le cas, alors la Iver pouvait bien se le permettre. « Oui, comme un loir. Et toi ? Pas trop mal au crane ? » Ça devait se voir à sa tête. Elle devait même faire peur à voir et s’en sentait coupable. Il n’avait pas à voir des horreurs pareils dès le matin. « Si un peu.. Tu n’aurais pas de l’aspirine par hasard ? » La belle but une gorgée de plus de son café. Ça lui faisait plaisir de voir qu’Enzo ne tenait pas plus que ça à la chasser de chez lui. Il aurait pu pourtant, clairement même. Mais non. « Fais comme chez toi surtout. Tu veux manger quelque chose ? » Elle n’en revenait pas. Et d’une certaine manière, ça lui convenait. Amelia ne se serait pas vu prendre la fuite aussitôt. Pas avec lui. « Je veux bien oui, je meurs de faim.. » Et il fallait bien qu’elle pompe tout l’alcool de son métabolisme. Amy se releva doucement, sentant que sa tête allait vite tournée si elle se précipitait. « Dis tu peux me prêter ton téléphone deux minutes ? Le mien n’a plus de batterie. » Et lorsqu’il lui tendit, la belle le remercia, envoyant par la suite un message à son collègue pour lui prévenir qu’elle ne viendrait pas aujourd’hui. Une fois envoyé, Amy effaça le sms ne préférant pas qu’il se rende compte de son mensonge. Arrivée dans la cuisine, elle s’approcha du jeune homme qui jetait un œil à son frigo, dos à elle. « Qu’est-ce que tu me proposes ? » La brune entoura la taille d’Enzo par ses bras, déposant par la suite un tendre baiser sur sa joue. Elle ne savait pas trop où ils en étaient tous les deux, mais après la nuit qu’ils avaient passé, Amy n’arrivait pas à se montrer froide ou réticente à son égard. Elle regagna ensuite le comptoir où il lui avait préparé un verre d'eau, accompagné du médicament miracle.
Même si j’étais loin de me sentir à l’aise, de vouloir aller plus loin avec Amelia, je ne pouvais décemment pas la virer de chez moi. J’étais pour ma part tout à fait lucide quand je lui ai proposé de venir ici pour la nuit. Ce n’est pas qu’au petit matin je la vire coup de pied au cul. J’ai bien trop de respect et d’affection pour elle pour lui faire ce genre de saleté. Même si je n’avais pas vraiment voulu la chose, j’assume mes actes et elle partira quand elle le voudra. Après tout, je n’ai absolument rien à cacher, j’espère juste que Maxyn pourra se débrouiller toute la journée avec Zoey. Parce que oui j’ai quand même envie de passer un peu plus de temps avec Amelia au fond. Parce que oui j’étais content, je souriais même quand elle me fit part qu’elle était en congé pour aujourd’hui. Valait mieux pour elle vu son état assez fatigué et atteint par l’alcool. Elle n’aurait pas été en état c’est évident. D’ailleurs, elle avait besoin d’aspirine. N’étant que très peu souvent malade, je n’étais pas sûr d’en avoir encore. Je lui demandais avant tout si elle voulait manger quelque chose. En plus de l’aspirine ça ne pourrait que lui faire du bien. Je lui tendais alors mon téléphone portable pour qu’elle puisse appeler quelqu’un. Enfin, c’est ce que je croyais mais finalement elle envoyait un texto. Peu importait à vrai dire, ça ne me dérangeait pas, je lui fais confiance. J’allais lui chercher son aspirine dans la cuisine et profitais pour vérifier si j’avais de quoi faire un bon petit déj. Bizarrement, y’avait de quoi, elle est chanceuse. Seulement, contre toute attente, elle vint passer ses bras autour de ma taille et ne pus m’empêcher de baisser le regard pour bien vérifier que je ne rêvais pas. Et en plus de cela elle m’embrassa la joue. C’était bizarre, même un peu gênant pour ma part, mais je soufflais un bon coup et répondais à sa question après un petit moment d’attente Tu es plutôt bouche sucrée ou salée ? J’ai de quoi faire eggs and bacon ou des pancakes, comme tu préfères. Je n’osais pas trop bouger, mais au moment où j’allais me décider pour moi aussi lui donner un geste affectif, elle s’était retiré pour aller prendre son aspirer. Ce que je peux être stupide. Peu importe, faut que j’arrête de me prendre autant la tête sérieusement.
Le message envoyé à Bryan, la brune regagna la cuisine où elle trouva Enzo la tête dans le frigo. Alors oui, elle se prêta à un geste qui pouvait être déplacé pour certains, mais pas pour elle. Pas après cette nuit. Même si Amelia avait beaucoup trop bu la veille, elle restait encore plus ou moins consciente de ses faits et gestes. L’alcool l’avait juste poussé à faire le premier pas. Elle avait besoin de se changer les idées et revoir Enzo fut l’élément déclencheur. Le seul hic dans l’histoire, c’était le fait que le jeune homme a eu du mal à tourner la page une première fois, se remettre de la rupture. Il le lui avait confié au bar et elle avait peur qu’il lui en veuille. Parce que même si elle tenait à Enzo, Amy ne se voyait pas recommencer avec lui. Avec n’importe qui en fait. La jeune femme n’avait pas envie de se remettre avec quelqu’un et surtout pas en sachant que tout était encore confus dans sa tête par rapport à Ezra. Elle voulait prendre son temps et ne pas se prendre la tête. Et ça, elle espérait qu’il le comprenne et qu’il ne lui en veuille pas. Amelia avala et but d’un trait l’aspirine en espérant que cela fasse vite effet. « Tu es plutôt bouche sucrée ou salée ? J’ai de quoi faire eggs and bacon ou des pancakes, comme tu préfères. » Amelia se tourna vers Enzo, réfléchissant quelques secondes avant de lui répondre amusée « Et si je te réponds les deux, tu ne m’en voudras pas j’espère ? » Elle était affamée, littéralement. La brune avait l’impression de n’avoir rien avalé depuis des jours. Amelia s’approcha à nouveau de son ex. « Tu veux de l’aide ? » Bon elle n’était pas vraiment -voir pas du tout, douée en cuisine. Mais elle était toujours volontaire et voulait l’aider. Elle ne savait pas s’il se rappelait que c’était une vraie catastrophe, mais bon. « Tu me dis ce qu’il faut faire et j’exécute. » Renchérit-elle assez amusée. En tout cas ce qui était sûre, c’était que sa cuisine n’en sortirait pas totalement indemne.
La proximité avec Amelia me déstabilisait. Elle ne me dérangeait pas au contraire, j’ai toujours beaucoup d’affection pour elle, tout comme pour Maxyn, mais avec Amy c’est différent. Parce que c’est elle qui m’avait quitté et que j’ai eu beaucoup de mal à m’en remettre. Aujourd’hui ça allait mieux, mais la gêne était toujours bien présente. Pas question cependant d’en dire quelque chose, je ne voulais pas gâcher la matinée passée avec elle, surtout après la nuit mouvementée qu’on avait passé, comme au bon vieux temps. Je lui proposais alors deux solutions pour le petit dejeuné, et je ne pus m’empêcher de rire face à sa réponse. Les deux carrément ? T’es pire que moi ce matin ! Je riais de plus belle avant de commencer à sortir tout l’attirail. Mais ça me va. Parce que oui, ça allait en faire de la cuisine. Heureusement elle me proposait de l’aide. Je souriais mais bien vite, il redescendait. Parce que oui, je me rappelais tout à coup d’un petit détail non négligeable. Tu t’es améliorée en cuisine ? Lui demandais-je alors avant de lui faire un sourire en coin complice et taquin. Je m’occupe des pancakes et toi des eggs and bacon ? Ca devrait aller, ce n’est pas très compliqué. Le tout, c’est de tout garder à feu doux. Lui expliquais-je tout en lui envoyant un petit clin d’œil. De toute façon, la cuisine était assez petite pour que je garde un œil sur sa façon de cuisiner. Je nous sortais alors la poêle où elle pourrait faire le petit dej salé et me sortais un grand saladier pour commencer la pâte des pancakes avec tous les ingrédients nécessaires.
Elle ne savait pas très bien dans quoi elle s’embarquait, mais elle y allait. Autant avec sa relation avec Enzo qu’avec son implication pour cuisiner. Dans les deux cas, Amelia ne savait pas où ça allait les mener. Et pourtant, elle fonçait tête baissée. Oui, la jeune femme mourrait de faim. A croire qu’elle n’avait rien avalé depuis des siècles. A voir sa taille de guêpe on ne saurait penser qu’elle avalerait tout. Et pourtant.. Il valait mieux l’avoir en photo qu’à table. C’était une grosse mangeuse. Elle engloutissait tout et n’importe quoi et heureusement, ça ne se voyait pas. Enfin ça, merci aux heures de sports intensifs qu’elle pratiquait dans la semaine. Elle se défoulait et en même temps, ça lui permettait de pouvoir par la suite manger tout ce qu’elle voulait. « Tu t’es améliorée en cuisine ? » Amelia ne put s’empêcher de rire face à cette question. Apparemment, il se souvenait encore de ses essais culinaires plus que catastrophiques.. Pas qu’elle n’y mettait pas du sien et toute la bonne volonté du monde. Oh ça, elle se donnait à fond. Mais il fallait croire que ce n’était pas suffisant. « Ça, ça sera à toi de me le dire. » Lança-t-elle assez amusée. Un petit-déjeuner, ça pouvait encore aller. Quoi que.. Ce n’était pas les céréales de Lily. Là il fallait mettre la main à la pâte. « Je m’occupe des pancakes et toi des eggs and bacon ? Ca devrait aller, ce n’est pas très compliqué. Le tout, c’est de tout garder à feu doux. » Elle sourit. « Très bien chef ! » Elle n’avait rien à y redire, l’expert entre les deux, ça pouvait bien être Enzo. Ce dernier lui donna une poêle et c’était maintenant à Amy de jouer. Elle sortit les œufs et le bacon du frigo et revint près du jeune homme. Bizarrement pas de malaise. Ils se montraient assez complices et ça faisait plaisir à voir. Pendant que l’huile chauffait, la brune cassa les œufs, commençant doucement cuir. Première boulette, elle repéra un ou deux morceaux de coquilles s’insérant dans le blanc. Merde. Elle grimaça et jeta un coup d’œil vers Enzo. Ouf, il n’avait rien vu. La deuxième boulette, ce fut lorsqu’elle lança le bacon dans la poêle bien chaude. Elle se reçut des projectiles d’huile sur le bras et recula par réflexe. « Aie ! Bon sang c’est pas vrai ! » Quand je vous disais qu’elle n’était vraiment pas douée.. Même la plus simple des tâches elle n’y arrivait pas. Une vraie catastrophe.
Nous n’avions pas passé des années à vivre ensemble, tout comme je l’avais fait avec Maxyn, mais au moins, j’avais quand même eu l’occasion en cinq mois de temps, de découvrir Amy, la catastrophe en cuisine. Non pas qu’elle ne mettait pas de son énergie pour faire de son mieux, disons qu’elle a toujours un peu la poisse. Elle prend des petites décisions qui font qu’elle se plante. L’entendre rire comme au bon vieux temps me fit chaud au cœur. Oui, bizarrement, ça me faisait plus de bien que hier encore, où elle me tournait autour. Je n’avais plus ce sentiment de nostalgie qui me fait du mal, non, là, j’étais à l’aise et j’appréciais le moment présent avec elle. Je lui proposais alors de s’occuper des eggs and bacon, pensant qu’elle pourrait assez facilement s’en sortir. Je ne la surveillais que du coin de l’œil, faisant de mon côté mon petit mélange pour les pancakes. Ca ira beaucoup moins vite que ce dont elle s’occupait c’est évident. Je pensais réellement que ça irait pour elle, mais voilà qu’elle s’était mise à crier de petite douleur. Je me retournais rapidement vers elle, inquiet, ne comprenant pas ce qu’il s’était passé. Mais quand je la vis se reculer et voyant les projectiles du bacon et huile, je ne pus m’empêcher de rire tout en prenant une feuille de sopalin par la même occasion Ca arrive à tout le monde ça ! Viens. Lui disais-je en essayant de la rassurer. Je venais lui essuyer le restant d’huile sur son bras et venais retourner les tranches de bacon à sa place. Rien n’a cramé, c’est si catastrophique finalement. Rajoutais-je en lui envoyant un clin d’œil, tout en éteignant le feu. Je nous sortais alors deux petites assiettes pour pouvoir y mettre notre premier petit déjeuné.
Elle savait que ça allait mal tourner et la preuve : Amelia venait de se brûler. En plus de ça, elle avait laissé traîner des coquilles dans les œufs qui étaient en train de cuir. Ce n’était pas beau à voir, mais au moins ça faisait rire Enzo. Elle marquait des points auprès du jeune homme comme elle le pouvait.. Et on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas essayer. Sauf que ça faisait mal. Amy eut le réflexe de se reculer, essayant de ne pas emporter la poêle et leur déjeuner. « Ca arrive à tout le monde ça ! Viens. » Enzo à la rescousse. Il vint près d’elle pour essuyer les tâches d’huiles sur son bras. Sauf que ça faisait encore mal. Amelia se dirigea vers l’évier pour se passer de l’eau dessus, tentant d’apaiser la douleur. Le jeune homme prit alors le relais et s’occupa de finir le plat qu’Amy avait tenté de préparer. « Rien n’a cramé, c’est si catastrophique finalement. » Il tentait de dédramatiser la situation et dans un sens, c’était mignon. Il ne voulait sûrement pas la décourager, mais il fallait qu’elle s’avoue vaincue. La cuisine et elle n’étaient pas grandes copines. « Rien sauf mon bras, mais c’est déjà ça. » Elle rit légèrement, la douleur s’était atténuée. Elle ferma le robinet et revint vers son ex, tout en restant distante de la gazinière. S’en était assez pour aujourd’hui. Du moins pour elle. Enzo continua la préparation des pancakes et il fallait avouer qu’elle en avait déjà l’eau à la bouche. Les assiettes préparées, ils préfèrent d’abord s’attaquer au plat d’Amelia pour ne pas que ça refroidisse. Ils s’installèrent à table, et enfin elle pouvait manger. Sauf qu’elle recracha aussitôt sa première bouchée. Les coquilles n’avaient malheureusement pas disparu du paysage, elles n’ont pas fondu le temps de la cuisson. Pas très classe, mais bon, c’était toujours mieux que de se forcer à l’avaler. « Tu vois quand je te dis que je suis une vraie catastrophe.. Je n’arrive même pas à faire cuire un œuf. » Et elle rit, gênée parce qu’elle n’était vraiment pas douée. « Bon et sinon, t’as prévu quoi de ta journée ? »
La cuisine, je n’avais jamais trouvé ça très compliqué, il suffit juste d’être attentif selon moi. Mais la jolie brune ne semblait pas vraiment vouloir faire très attention, ou même réfléchir un peu avant de se jeter à l’eau. Elle partait déjà perdante. Mais c’est aussi une question de volonté, peut-être n’aimait-elle vraiment pas faire la cuisine et qu’elle se donnait ce côté catastrophique. Ou pas. Peu importait au final, ça ne me dérangeait guère de nous préparer ce petit déjeuner bien copieux. Je nous servais alors les œufs, qui faisaient tout de même une salle tête, pour nous faire patienter pendant que les pancakes soient prêt et voilà qu’Amelia recrachait sa bouchée. Je ne pus m’empêcher de me mettre à rire. Surtout quand elle signifiait bien qu’elle est une catastrophe et qu’elle ne sait même pas cuire un œuf. Ca tombe bien, je n’avais pas spécialement envie d’œuf. En tout cas, c’est sûr que je n’en avais plus envie. J’engloutissais tout de même la tranche de bacon réussie et me dirigeais vers la machine à pancakes Au moins le bacon n’est pas raté. Je commençais les petites crêpes alors qu’elle me demandait ce que j’allais faire de ma journée Un peu de sport je pense. Mais je vais tout de même aller au taf, j’ai deux trois dossiers à clôturer. Des rapports ennuyeux à mourir surtout. Mais bon, ça me fera passer la journée au moins, et je suis loin d’être pressée, mon ex pourra partir quand elle le voudra au final, même si je doute qu’elle traîne énormément. Après tout, c’est elle qui m’a quitté la première fois, pourquoi reviendrait-elle vers moi pour rester vraiment avec moi ? Je n’y croyais pas, et je ne m’y attendais pas. Même si, stupidement au fond, je l’espérais un peu. Je savais que cette soirée et nuit passée ensemble ne me réussirait pas.
« Ca tombe bien, je n’avais pas spécialement envie d’œuf. » Elle avait vraiment honte. Amelia se qualifiait de catastrophe et c’était réellement le cas. Le pauvre, des œufs gâchés par sa faute. Elle espérait vraiment qu’il n’en avait pas spécialement envie et que ce n’était pas elle qui venait de le dégoûter. En tout cas, elle préférait ça plutôt que de l’empoisonner. « Au moins le bacon n’est pas raté. » La Iver se mit à rigoler de la situation. Elle ne savait pas comment il faisait pour prendre tout positivement. Amy croqua à son tour une tranche de bacon et il fallait avouer qu’au moins sur ça, il n’y aurait aucun gâchis. Enzo se leva par la suite pour faire cuire les pancakes. Heureusement, il allait sauver la mise avec la pâte qu’il avait préparé seul. Finissant son bacon, Amelia lui demanda ce qu’il avait prévu de faire pour la journée. Ne préférant pas aller au boulot pour sa part, elle se retrouvait avec un programme assez vide. « Un peu de sport je pense. Mais je vais tout de même aller au taf, j’ai deux trois dossiers à clôturer. » Enzo, toujours aussi sérieux. Il ne prenait jamais une journée de répit, une journée pour lui. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle trouvait ça bien. Même si au fond Amelia aurait bien aimé passer un peu plus de temps avec le jeune homme. Enfin la situation lui paraissait toujours aussi bizarre, mais le fait de rester un peu plus avec, aurait pu éclairer ses lanternes. Il finit par lui servir les pancakes, qu’elle ne tarda pas à engloutir rapidement. Elle était rassasiée. « Bon, si tu as des choses à faire, je vais pas te déranger plus longtemps alors. » Amy avait pris ça pour un signal. Le signal où il était temps pour elle de se retirer et le laisser à ses occupations. « Je vais aller chercher mes affaires. » La belle se leva et parti prendre sa veste et son sac à main.
Ce petit déjeuné improvisé était vraiment agréable. Je n’aurais jamais pu penser avoir cette image un jour. Cette image d’Amelia, mangeant de nouveau en face de moi. Depuis qu’on s’était retrouvé, tout m’avait semblé être irréel, et peut-être qu’au fond, j’étais toujours en train de dormir et de m’imaginer des choses. Oui, certainement, et au fond, j’avais besoin que ça s’arrête. Parce que c’était me torturer encore plus et il fallait que ça s’arrête. Non pas que j’en avais envie non, mais je sentais que ça n’allait pas durer, que ce n’était que pour passer du temps. Je lui notifiais alors que je n’étais pas pressé mais que je comptais tout de même sortir pour aller travailler un peu, de toute façon, je ne peux pas m’en empêcher. Quand j’ai eu mon dos bloqué, j’ai assez souffert le martyre, rester allongé, bloqué chez soit en plus de cela, il y a de quoi péter un plomb. Heureusement qu’on est venu me visiter de temps à autre. Je finissais alors de préparer les pancakes à Amy avant qu’on ne les engloutisse. Seulement je sentais que le malaise était revenu chez elle. Je pouvais comprendre, elle se sentait sûrement de trop, même si au fond, je ne désirais pas qu’elle se sente ainsi, mais après tout, ce n’est peut-être pas plus mal, elle ne pourra plus me briser le cœur comme ça. J’étais tout de même assez bouche bée qu’elle veuille partir aussi rapidement. Je m’étais moi aussi levé vite, ne trouvant clairement pas mes mots. Mais avant qu’elle ne puisse passer la porte, je ne pus m’empêcher de lui dire Mais tu es la bienvenue quand tu veux. Lui répondais-je avec un petit sourire en coin. Ce que je peux être stupide. Et faible aussi.
Il était temps pour elle de partir. Amelia ne voulait pas déranger le jeune homme plus longtemps. Enzo comptait faire son sport et aller travailler. Pas de soucis, elle avait compris le message. Pas qu’il dise ça de façon à ce que la brune parte aussi tôt. Elle avait saisi qu’elle ne devait pas le prendre spécialement pour elle. C’était sa façon de vivre et elle le comprenait. Sur ce point il n’avait pas changé. C’était quelque chose qu’elle appréciait d’ailleurs chez son ex. De toute façon, Amy ne comptait pas passer la journée ici. Au fond, la belle avait juste envie de se vautrer dans son lit pour ne plus en ressortir. Elle aussi n’avait pas changé sur ce point. Heureusement qu’elle avait envoyé un message à Bryan. Il aurait été impossible pour elle de se rendre au garage. Okay elle allait mieux du fait d’avoir mangé et bu. Mais bon, ce n’était pas non plus la grande forme.. Elle ne se voyait clairement pas passer sa journée derrière son bureau à gérer les dossiers des clients. Non merci. Amelia se motiva alors à lever ses fesses de sa chaise pour aller prendre ses affaires dans la chambre du jeune homme. Elle devait avoir une sale tête pour rentrer, mais elle s’en moquait royalement. Amy prit son sac et sa veste avant de revenir auprès du jeune homme au pas de la porte d’entrée. « Mais tu es la bienvenue quand tu veux. » Elle sourit à sa remarque. Ça lui faisait tout de même plaisir à savoir. Ils ne se quittaient pas en mauvais terme au moins, même si la situation était loin d’être clair. Peut-être qu’un jour ils en reparleraient. « J’en prends note. » Elle sourit de plus belle et déposa un baiser sur sa joue avant de partir pour de bon de l’appartement d’Enzo.
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