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 silou + so you can't just come back now like a demon uninvited

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Message(#)silou + so you can't just come back now like a demon uninvited EmptyMer 17 Aoû 2016 - 5:03


☙ So you can't just come back now like a demon uninvited

Depuis une semaine, j’ai l’impression de passer ma vie sur ce banc. Et c’est sûrement vrai. C’est ironique ; je me fais perdre la notion du temps, je fais passer les jours comme des heures et les heures comme des jours en mélangeant, fumant et me piquant à tout ce qui me passe sous la main, et où ça ? Juste devant ce foutu centre de désintox. Mon banc, c’est le petit train de la débauche qui stationne devant les portes de Saint Pierre. C’est drôle. Je pouffe comme une idiote, toute seule, et les passants me regardent d’un drôle d’air. Puis ils regardent le bâtiment, à une centaine de mètres, et ils se disent que cette petite en a décidément bien besoin. Oh, si vous saviez, ma bonne dame. Ca fait une semaine que j’ai le cul vissé sur ce banc parce que je ne suis pas foutue de passer le portail. C’est plus facile à dire qu’à faire “je vais en désintox”. Non, d’ailleurs, ce n’est pas facile à dire non plus. Mais je le pense très fort. Je me le répète, en fermant fort les yeux, comme si j’attends que la chambre de l’hôpital se matérialise tout autour de moi comme par magie. Je le répète pendant des heures qui sont des jours et des jours qui sont des heures, et parfois, si l’on me demande mon nom, je pourrais répondre “-zintox”. Les pieds sur le banc, les genoux repliés contre mon absence de seins, j’entoure mes jambes avec mes bras. Toute recroquevillée, j’ai l’air un peu plus misérable et sans défense. Moi et mes grands yeux vitreux de poupée russe. Je regarde la girouette au sommet du bâtiment comme l’autre aliénée dans Birdman qui croit que son père vole alors qu’il s’est crashé par terre comme une merde. Je le regarde comme si le petit Jésus était juste devant moi, en m’ouvrant ses grands bras aux aisselles poilues pour que je l’embrasse et vienne chercher un pardon si facile. Et je reste pétrifiée là. Le cul vissé sur ce putain de banc. Tchou-tchou, mon petit train de la débauche fume par la cheminée une belle fumée grise qui sent bon le sud de la France. Mes yeux sont rouges, mes paupières arrivent à peine à rester ouvertes. Ca fait combien d’heures, combien de jours? Je ne sais plus. Cet endroit me hante, il va me rendre cinglée. Et finalement, ça sera dans une cellule capitonnée qu’il faudra me caser. En me balançant d’avant en arrière avec le glamour d’une autiste, je repense à Dylan. C’est encore de ma faute. Oh, et puis, elle n’avait qu’à connaître ses limites. Je n’aurais pas dû la pousser. Elle pouvait bien dire non. J’ai profité de ses problèmes pour la faire descendre dans mon enfer et m’y sentir moins seule. Elle a plongé de plein gré, quand même. Mais merde, Lou, te voile pas la face. C’est entièrement ta faute. Je pleure comme un bébé à chaque fois que j’y pense. Je pleure jusqu’à m’endormir d’épuisement. Il fait quasiment nuit quand je rouvre les yeux. Et je ne sais pas d’où me vient cet élan de courage, mais je me dis que cette fois, c’est la bonne. Cette fois, je passe ce portail, j’entre là-dedans, et je demande de l’aide. Assise, droite comme un piquet, cette fois je fixe le centre avec détermination. On pourrait croire que je vais en bouffer la pierre avec mes quenottes de nourrisson. Je peux le faire. Je vais le faire.
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Message(#)silou + so you can't just come back now like a demon uninvited EmptyVen 26 Aoû 2016 - 19:27


☙ So you can't just come back now like a demon uninvited

Deux jours. Deux jours que j'ai remis les pieds dans cette ville. Deux jours, trois heures et quelques minutes. Mes yeux se perdent sur ce plafond blanc. L'impression de déjà vu, cette chambre, cet ennui. Je suis déjà passé par là et bon sang que j'ai détesté. Je ne supporte pas cette situation, ce sentiment. L'idée de fuir m'a traversé cette nuit, entre deux et quatre heures du matin. J'aurai pu troquer la tunes qu'il me restait contre un billet d'avion. La destination aurait été une surprise. J'extirpe une nouvelle bouffée. Rien n'a changé. Il n'a touché à rien. La poussière s'est installée, ainsi que les araignées. Cette chambre qui a été mienne durant des années, n'est qu'un vague ramassis de souvenir à présent. Je n'ai pas défait mon sac, je n'ai pas touché au lit. Je n'ai pas bougé depuis mon arrivée. La faim m'a guetté à un moment, mais j'étais bien trop concentré sur mes pensées. Me revoilà ici. Cette ville qui a été mon centre de jeu durant des années. Mon plaisir personnel, mon petit monde à moi… A présent, je ne ressens plus cela, j'ai juste envie de partir à nouveau. J'ai été lâche une fois, pourquoi pas une deuxième fois. Après tout, ils ne sont plus rien pour moi. Je sens mon estomac se contracter rien qu'en pensant ainsi. C'est le mieux à faire. Je ne peux plus me permettre de laisser des gens entrer dans ma vie. C'était la condition. La fumée forme un cercle au dessus de ma tête. La table de chevet vibre et je n'y suis pour rien. Tournant la tête, je regarde celui qui ose déranger mon moment de réflexion. « Ton père désire ... » Rien que les deux premiers mots suffisent. Je souffle, tout en balançant le dit objet sur le lit. Ton père veut ci, ton père veut ça. Il a beau m'avoir envoyé à des kms, il contrôle toujours mes faits et gestes. Sa nouvelle lubie, m'envoyer ici pour me remettre sur le droit chemin. Foutaise. Il m'a même trouvé du travail, pathétique. Je dois faire un test de dépistage car Monsieur le Paternel veut une preuve que je suis fiable. Tu parles. Soufflant et attrapant mon paquet. Il faut que je bouge. Cette chambre put le renfermer et les souvenirs. J'ai besoin d'évacuer, de marcher et pourquoi pas de manger. Depuis mon retour, j'ai l'impression d'être un zombie. J'aère dans cet appartement, je cherche un nouveau moyen de m'extirper de ses plans. Rien. Je n'ai rien. L'idée de lui obéir m’écœure, pourtant je ne vois pas d'autres alternatives. Du moins pour l'instant, il faut que je creuse plus la question. Il doit bien y avoir une faille à son plan, il y en a toujours une. Les mains dans les poches, je me dirige vers un centre. C'est là-bas que j'ai rendez-vous, pour faire ma batterie de tests. Ils risquent d'être déçus, s'ils pensent que je suis clean. Je pourrais toujours payer quelqu'un pour pisser à ma place. Il y a bien un idiot qui a besoin de cash dans les environs. Sachant que j'en ai aussi besoin pour manger. Je m'arrête un instant pour chopper un truc bourrée de sucre, mais dont mon ventre raffole. Ça ne peut pas me faire de mal et ça va me permettre de remettre les idées en place. Cette nuit, j'aurai pu partir, mes jambes se sentaient prêtes à nouveau. L'idée était là, pourtant je n'ai pas pu. L'envie de la revoir ? Peut-être, je n'en sais rien, j'ai longtemps imaginé sa silhouette, rêvé d'elle. Pourtant je m'étais interdit de penser à eux, mais elle revenait hanter mes songes. A croire, que je me sens vraiment coupable… Fais chier. Je recommence dans le mélodrame. Me postant devant ce bâtiment,  pittoresque et ne donnant guère envie. Mes yeux se portent sur une silhouette au loin. Sûrement un junkie en manque. L'ironie du sort. Être en crise devant ce bâtiment. Je reste en retrait, contemplant cette silhouette, avalant ce sucre. Je le sens descendre dans mon organisme, me redonnant des forces. L'impression de déjà vu persiste. Et si ? Non, ce n'est pas possible. Sortant une clope, ainsi que mon briquet, je reste là. Les yeux sur ce corps, je pourrais aisément lui venir en aide. Seulement ça n'a jamais été dans ma nature et puis il ou elle a l'air de trouvé du plaisir dans ce vis. J'aime ça. J'aime contempler la descente aux enfers d'une personne. J'y trouve un certain plaisir. Mes lèvres se posent sur ce petit bout de nicotine. Je les enchaîne depuis mon retour. La silhouette s'avance enfin et le rêve devient réalité. J'ai presque envie de rendre ce que je viens tout juste d'ingurgité. Elle ne semble pas m'avoir vu, ce qui n'est pas plus mal. Je garde ma supériorité et surtout l'effet de surprise. « J'serais toi, je ferais pas ça. » dis-je sur un ton nonchalant. Mes yeux sont toujours rivés au loin, sur ce banc, celui qui lui servait de lit il y a encore quelques minutes. « Tu vaux bien mieux qu'ça. » Je finis enfin par porter mon regard sur elle. Et non tu ne rêves pas ma jolie, c'est bien moi. Ne bougeant pas. Je garde appuie sur ce mur, mon regard se perd dans le sien. Pourquoi j'ai dit ça ? Qu'est-ce que j'en sais si elle vaut bien mieux que ça ? Je l'ai abandonné au moment ou elle avait le plus besoin de moi. Alors peut-être qu'elle mérite de finir ici, de recevoir de l'aide ? Celle que je n'ai pas pu lui donner. Ouais, j'en sais rien, mais l'idée de voir ce petit corps rentrer ici, ça m'file la gerbe. J'ai horreur de ce genre d'endroit.
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Message(#)silou + so you can't just come back now like a demon uninvited EmptyMar 30 Aoû 2016 - 17:08


☙ So you can't just come back now like a demon uninvited

Il y a ce type qui clope devant le bâtiment. Je me demande si c'est ironique ou carrément irrespectueux, et la seconde d'après, je m'en fiche de nouveau. Il y a ce type avec cette dégaine de baroudeur, cool et classe à la fois, avec cette aura mystérieuse. Un type avec une tignasse blonde, et un beau regard bleu, des iris qui vous aimantent. Sa présence s'infiltre dans le cerveau et dans les veines comme un subtil poison. Je souris à cette apparition, au fantôme de Silas. Toujours nonchalant, un brin théâtral. J’analyse le contour de chacun de ses traits émaciés, la manière dont ses lèvres épousent le filtre de sa cigarette. Je lui souris comme si je l'avais vu hier -ce qui est peut-être le cas, le temps est relatif n'est-ce pas ? Et puis je me rappelle qu'il n'est pas là, qu'il est parti, et qu'il m'a abandonné. Une fois passée près de la mort, j'ai tout perdu, dont lui, mon seul repère. Alors qu'il aurait dû être à mon chevet pour m'encourager à aller mieux le plus vite possible, parce qu'il y a la soirée du siècle la semaine prochaine, et qu'il ne faut pas rater ça. Je l'aurais suivi. Je l'aurais suivi partout. Mon sourire s'efface, je le toise. Il a toujours été trop maigrichon à mon goût, mais cette allure un peu déboîtée avait son charme. Aujourd'hui, cette silhouette est pour moi celle de l'ange de la mort. “Et qu'est-ce que je devrais faire, hein? Me laisser crever sur mon banc?” je demande d'une voix monocorde. Sans ton, sans volonté, sans rien. A croire que s'il me répond que oui, c'est la meilleure chose à faire de mourir devant un centre de désintoxication juste pour pourrir la journée de tout le monde, je le ferai sans me poser de questions. Dévitalisée, j'ai besoin de manger, de boire, mais aussi de fumer, piquer, sniffer, et planer plus haut que ce merdeux qui, au fond, a toujours pété plus haut que son cul -mais il est trop charmant pour qu'on lui en veuille, le con. “J'ai besoin d'aide. Il faut que je m’en sorte.” On ne le dirait pas, mais oui, j'en suis persuadée. Je le sais au fond de moi que je ne peux pas continuer comme ça. Si je continue de creuser ma tombe, on y trouvera du pétrole. “Tu ne te rends pas compte. Ce que tu as fait… c'est toi qui m'a fait ça. C'est toi qui m’a fait ça…” Et je ne parle pas seulement de sa lâche disparition. “J'ai l'impression d'être la créature de Frankenstein, abandonnée.” Silas m’a créée. Il m'a moulée, forgée, injecté son idéal dans la tête. Je suis devenu la partie sombre de moi-même, ce que le jeune homme voulait réveiller en moi. Petit chimiste, il a fait de moi qui je suis, et il a lâché sa création dans la nature. Je n'étais pas assez bien. C'est sûrement ça. Je l'ai déçu, j'ai été faible, alors il m'a tourné le dos. Alors non, je ne vaux pas mieux que de passer ce portail. Je ne vaux rien. Mon regard se plante dans cette paire d’iris bleus, un sourire de poupée bonne à exorciser sur les lèvres. “Est-ce que tu es fier maintenant ? Est-ce que je suis à la hauteur du roi Silas ?” Le prince du côté obscur. Je pouffe. C'est un titre qui lui va bien. Il aurait aimé. S'il était là. “Tu n'es pas réel.” je murmure, amusée. Je cause à un fantôme, un mirage, une ombre, ou sûrement un poteau. Je délire encore. Peut-être que je n'ai pas bougé du banc. Il y a si peu de choses qui semblent réelles. Et lui… lui, encore moins. Il n'est qu'une sorte de projection de mon esprit de junkie qui veut me persuader de ne pas aller dans ce centre. La partie de moi qui a peur, et qui préfère la facilité. Ou est-ce de la fierté, je ne sais pas. A aucun moment je ne me demande ce qu'est devenu le vrai Silas. Il peut être mort et enterré, stone  dans une cave miteuse, à moins qu'il ne vive la belle vie sur une plage australienne avec un nouveau harem à ses pieds à pervertir. C'est le genre de type qui s'en sort toujours, ça ne m'étonnerait pas qu'il aille parfaitement bien. Pendant que moi, je dépéris, je pourris de l'intérieur, je crève à petit feu. Ma main se lève, et je m'attends à traverser le corps du grand blond pour toucher le mur derrière lui. Mettre fin à cette supercherie de mon esprit. Je sens d'abord ses habits, puis la peau en dessous, la chair, les muscles, les os. Le tout bel et bien palpable. Mes yeux s'écarquillent, ma respiration se coupe. Je reste sans bouger de longues secondes. Il est là. Il est bien là. Non seulement il est vivant mais en plus il ose se foutre sous mes yeux. Une partie de moi veut lui sauter au cou pour l’étrangler, l'autre pour trouver refuge dans ses bras. Je n'arrive pas à savoir si je suis heureuse ou aux portes du désespoir. La petite créature retrouve son maître, et impossible de se décider entre le tuer ou l'implorer à genoux de la reprendre sous son aile.  “Oh putain…” Ma main se plaque sur ma bouche grande ouverte. La tempête d'émotions inidentifiables me donne la nausée, envie de pleurer, de hurler, d'imploser sur place.
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Message(#)silou + so you can't just come back now like a demon uninvited EmptyDim 4 Sep 2016 - 9:19


☙ So you can't just come back now like a demon uninvited

Tirant une nouvelle taffe. Mon dos toujours posé contre ce mur. Elle titube. Son regard est ailleurs. Elle est ailleurs. L'impression de déjà vu persiste. Elle plane. Mélange entre réalité et rêve. Pourtant elle ne rêve pas, je suis là. Combien temps va-t-elle mettre pour s'en rendre compte ? C'est la question ! Je pourrais en tirer profit. Pourtant, je ne fais rien, enfin pas encore. Je savoure. Elle est devant moi. La nausée est toujours là. D'un coup, je pourrai rendre ce que je viens d'ingurgiter. Le sucre se mélange à la clope. Mon corps est partagé. Ce rêve, je l'ai fait plus d'une fois. Cette situation je l'ai imaginé, puis chassé de mon subconscient. Ce n'était pas possible qu'on se revoit. Ce n'est pas que je voulais pas, c'est juste que … Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir. Pourtant ce regard, cette silhouette… Impossible à oublier. Elle tangue. Soufflant ma fumée et reprenant une bouffée d'air. J'ai peut-être besoin de ça ? Ou pas. Plus elle s'approche, plus je sens mon corps qui se contracte. Est-ce qu'elle vaut mieux que ça ? Qui suis-je pour lui dire ça ? Je l'ai lâchement abandonné. J'ai pris mes cliques et mes claques et je suis parti. Pas de retour en arrière. Je l'ai laissé là. Ce lit, cette chambre, ce blanc et ce sentiment. Ce sentiment qui m'était inconnu, un sentiment que je ne veux plus jamais connaître, sentir. Il m'a rongé de l'intérieur. Il m'a presque tué. On peut dire qu'elle m'aura conduit à ma fin… Ce tout petit gabarit m'a presque pris à mon propre piège. Enfin, c'est du passé, je ne suis plus celui-là. A présent, les gens ne m'atteignent plus. Mon errance personnel m'a conduit de nouveau ici. Il doit y avoir une raison. Le paternel. Je n'en vois pas d'autre, j'en avais fini avec cette ville, ces gens, elle. C'est ce que je pensais, pourtant la revoir là me fait un truc. Je n'aime pas ça. Après Theon, c'est-elle. Je ne peux pas. Ils ne peuvent pas m'atteindre à nouveau. Ce n'est pas possible. J’écrase mon mégot et porte de nouveau mon attention sur elle. « Qu'est-ce qui te fait croire qu'ils vont t'aider ? » elle pense avoir besoin d'aide, mais pourquoi ? Il y a mieux que cet endroit. Plus glauque tu meurs. Rien que d'être devant, j'ai envie de fuir à nouveau. Y avoir été enfermé pendant presque un an m'a suffit et encore à la fin j'avais le droit de sortir. Mes sorties nocturnes chez mon psy, nos petits moments, je dois bien avouer que c'était un bon coup. Un coup de rein satisfaisant. Mon regard se relève lorsqu'elle parle que je l'ai crée. Si elle est ce qu'elle est, c'est à cause de moi. Je le sais. C'était le but à la base. Lorsque j'ai posé mon regard sur elle la première, j'ai vu son potentiel. J'ai aussi vu mon nouveau « jouet », mais je ne pensais qu'elle deviendrait .. aussi importante. C'est le mot. Mon œuvre a pris une place plus importante dans ma vie, ce qui devait être qu'un jouet a pris de l'ampleur. Je me suis laissé avoir. On ne m'y reprendra plus. Elle avait ce truc, elle l'a toujours. Je n'avais pas prévu tout ça, pour tout avouer, je n'avais rien prévu. J'étais jeune et inexpérimenté. Il me fallait quelque chose pour troquer mon ennuie. Elle était là. Est-ce que je suis fier ? Je n'en sais rien. J'esquisse cependant un sourire de la voir ainsi. Sa réalité est flou. L'effet miroir est présent, j'ai été à sa place. Seulement moi, elle n'était pas là. A chaque fois, je parlais au mur, me dépouillant la main par la même occasion. L'espoir de nous réconcilier m'a quitté depuis des mois. L'espoir c'est pour les faibles et je ne suis pas faible. Est-ce qu'elle a été à ma hauteur ? Largement. Elle était la reine de ma vie. Je l'ai abandonné et je vois ce que j'ai laissé. Une carcasse vide, enfin pas complètement. Sa répartie est toujours là. Le corps est amaigri, son sourire est différent. Il va bientôt disparaître. Je le sens. Elle se rapproche. Le contre coup de la réalité va sonner dans quelques secondes. Je n'aurai pas profité de ce temps qui m'était offert. A quoi bon ? J'ai assez profité d'elle dans le passé, puis j'aurai rien à y gagner. J'imagine un peu mieux pour des « retrouvailles » Je me rends compte que je n'ai pas lâché son regard, pas une seule seconde. Un nœud se forme au creux de mon estomac, j'aimerai que ça soit à cause du sucre, mais j'ai bien peur qu'elle en soit la cause. Son regard change du tout au tout. Ainsi que son sourire, comme je l'avais prédit. J'ai l'impression d'être une bête, pas celle qu'on aimerait avoir pour nous protéger. Non, celle qui terrifie les enfants. Je lis la peur dans son regard, mais surtout de l'incompréhension. « J'espère que tu n'es pas trop déçu. » je lui dis ceci simplement, alors qu'au fond je sens que la réponse est oui. Bien sûr, qu'elle est déçue, tu préfères toujours le rêve à la réalité. C'était mon cas. « Alors tu penses toujours qu'ils peuvent t'aider ? » Je toise son regard, sortant une nouvelle clope et lui en tendant une. « de toi à moi, ils t'apporteront pas ce dont tu as vraiment besoin ... » je n'ai pas bougé, mais mon regard parle pour moi. J'attends qu'elle saisisse cette clope. J'allume la mienne. Ce dont elle a besoin ? Moi ? Peut-être, peut-être pas. Pourquoi j'ai dit ça ? Peut-être parce que l'idée qu'elle rentre dans ces lieux m'agace...« Tu tiens vraiment être attachée à un lit et penser que tu mérites ça ? » L'idée qu'elle se sente aussi minable à cause d'un abruti me dé-becque ! Ils ont le don dans ce genre d'endroit pour vous faire sentir faible, misérable, ce qui n'est pas le cas. Ils ne sont pas mieux que nous, certains sont même pires. « Je serais minable comme créateur si je laissais ma plus belle création rentrer dans ces lieux ... » où ils vont la massacrer. Et je sais qu'en disant ça, je risque moi même de me faire massacrer. Mes chances de m'en prendre une voir plusieurs coups ? 100 % C'est le prix de la provocation, mais je ne peux pas.
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Message(#)silou + so you can't just come back now like a demon uninvited EmptyVen 9 Sep 2016 - 12:02


☙ So you can't just come back now like a demon uninvited

Les larmes au bord des yeux, la respiration saccadée, la gorge nouée, je garde cette main plaquée sur ma bouche qui m'empêche de rejeter des litres de suc gastrique acide sur les pompes de Silas -quoi que je le devrais peut-être. C'est comme si je voyais un fantôme, un zombie. Le grand blond revient d'entre les morts, l'air plus démoniaque qu'avant, toujours aussi fascinant, magnétique. Je le dévisage, le toise de haut en bas, quelque la faille dans cette réalité. Mais il n'y en a aucune, et quand il reprend la parole, quand cette voix si envoûtante recommence à résonner dans l'air, je sais qu'il est bien là parce que chacun de ses mots semble se tatouer dans un coin de mon cerveau où il est le seul maître. « Je ne sais pas trop ce que je suis, là, tout de suite. » j'arrive à articuler non sans difficulté. Je me remets lentement du choc, ce qui n'empêche pas mes membres de trembler. C'est fatiguant d'être debout, de respirer, de vivre. C'est épuisant. Et toutes ces émotions, c'est le pire. Je veux retourner à mon banc et m'y accrocher comme un naufragé à son radeau. Une naufragée sur l'herbe du parc prête à ouvrir les cuisses pour une dose de n'importe quoi, histoire d'anesthésier tout ça. Ou alors je pourrais m'accrocher à Silas. « Et de quoi j'ai besoin ? » Je l'ai déjà la réponse. J'ai besoin de lui, de ses bras, qu'il me reprenne sous son aile et m'emporte loin d'ici. Qu'on reprenne la vie où il l'a laissée. Ce dont j'ai besoin, c'est d'un guide. J'ai toujours été une pauvre bête influençable et écervelée. J'ai besoin d'un maître pour mettre de l'ordre dans tout ce chaos. Ou alors, je dois mettre un terme au néant, et c'est pourquoi je dois entrer dans ce centre. Je secoue la tête de haut en bas. Oui je mérite ça. C'est tout ce que je mérite. Est-ce que mal de souffrir pour se désintoxiquer ? Je ne crois pas. Je crois que la souffrance sera ma punition. Je mérite ça, j'ai besoin de ça, je veux ça. A moins que… « Tu le penses, que je suis ta plus belle création ? » Mon regard plein d'espoir se pose sur lui, brillant comme jamais, débordant de larmes qui finissent par rouler sur mes joues sales et former des sillons noirs de mascara premier prix. J'approche de Silas et finis par me jeter sur lui, mes bras autour de sa taille, le visage réfugié sur son torse pour sangloter comme une orpheline. « Alors pourquoi m'avoir laissée toute seule ? » Et là, tout me revient en mémoire. Pas seulement le moment où j'ai compris qu'il était parti et que je ne le reverrai plus, non. Tout. Mes années de dealeuse, mes années de prostitution parce que je n'avais plus un rond, les mois passés dans le squat avec un cadavre de rat pour oreiller, le monde entier qui me hait, me rejette, et moi qui m'enfonce, qui a besoin de toujours plus, parce que plus rien n'est assez pour que je ne me sente pas dégoûtée par mon existence, rien ne me fait oublier le petit monstre que je suis. Mes pleurs se transforment en larmes de rage, et mes poings fermés s’abattent sur Silas comme une pluie de météorites. « Pourquoi ?! T'étais où, bordel ?! T'étais où quand j'avais besoin de toi ?! » En une seconde, la colère retombe, la peine reprend sa place, à son tour étouffée par le désespoir. Mes montagnes russes émotionnelles me donnent l'impression d'être bonne à enfermer. « J'étais tellement seule, Silas. Tellement seule. » Ma voix se fait plus fluette, me voilà petite fille dans le noir qui a peur du croquemitaine sous son lit. Recroquevillée sous sa couette, en priant pour que la nuit passe. « Tu as été un minable créateur. Si tu savais… Tout ce qu'il s'est passé après ton départ... » Je trouve la force de m'arracher à lui. Je suis épuisée. Mais non, je ne peux pas juste me montrer aussi docile. Il n'est pas pardonné, loin de là. Il m'a abandonnée. Lui semble en parfaite santé. La vie n'a pas laissé de cicatrice sur lui, alors qu'en trois ans, elle m'a pris toute ma vitalité, mes espoirs. « Tu les a laissés faire bien pire que de m'attacher à un lit et c'est uniquement ta faute ! » j'hurle de plus en plus fort et de plus en plus aiguë quitte à briser les fenêtres du centre. J'essuie mon nez dégoulinant sur mon bras, je m'en fous. Ce n'est même plus un bras, c'est un gruyère bleu bourré de trous de piqûres et de veines explosées. C'est dur de lui crier dessus. Beaucoup plus dur que je ne le pensais. Je n'aime pas ça. Et s'il partait à nouveau ? Je veux retourner dans ses bras. Mais je ne peux pas. « Comment est-ce que tu vas réparer tout ça, hein ? Comment tu vas me réparer ? » Il ne le peut pas. Silas ne sait que détruire, pas construire, et encore moins réparer.
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Message(#)silou + so you can't just come back now like a demon uninvited EmptyDim 18 Sep 2016 - 16:36


☙ So you can't just come back now like a demon uninvited

Ma création. Un terme que je n'avais pas entendu depuis longtemps. Trois ans pour être exacte. Ce mot m'avait toujours extirpé un sourire. J'aime créer. J'aime façonner les gens à mon image ou plutôt à mon idée. Les voir descendre au plus bas. Voir jusqu'où ils sont capable. Créer puis détruire, car je ne suis doué que pour ça, détruire. La destruction m'a toujours plu. Je suis fasciné par la descente aux enfers. La souffrance qu'ils ressentent. Les implorations. Le désespoir. Les voir chercher au plus profond de leur être la force de continuer, puis tout plaquer et s'abandonner aux délices. Mes délices. Mon paradis est leur enfer. J'ai toujours aimé ça. Rectification, j'aime toujours ça. Je l'ai vu lui, tout perdre, à cause de moi. Il pensait avoir un ascendant sur moi. Erreur. Personne ne me contrôle, j'ai toujours été le propre maître de mon destin. Le capitaine de mon âme. J'erre d'une torture à une autre. La sienne a toujours été différente. Cette création, j'en ai toujours été fière. J'y trouvais une alchimie, une force. Un truc. J'ai jamais su dire quoi. Une complémentarité dans ses faits, ses mots. J'avais besoin d'elle, autant qu'elle avait besoin de moi. Alors oui, c'est ma plus belle œuvre. Je me suis toujours senti comme Michel-Ange. Elle est ma chapelle Sixtine. Ma création ultime. Ce petit bout qui n'était qu'un jeu, est devenu une petite drogue. J'avais besoin d'elle, de son regard, de son adoration. Je l'ai toujours nié, car une fois qu'on reconnaît quelque chose, on est foutu. Leur donner satisfaction, hors de question. C'est au dessus de moi. Je préférais lui laisser croire milles et une chose … un flash apparaît. Elle, ce lit, cette journée. Je me racle la gorge. Je sens mon bide qui se serre. L'envie de rendre et repeindre ce trottoir. Je suis sûr qu'il en a vu d'autre. Cette vision, je la déteste. C'est à cause d'elle, que je suis parti en vrille. La voir dans cette pièce. Je l'ai poussé trop loin, juste parce que je n'ai jamais pu lui dire qu'elle me convenait. Juste parce que c'était qu'un jeu. Toujours plus. C'est ce que j'ai toujours voulu pour mon entourage. Jusqu'à ce jour. Ce truc qui m'a comprimé l'estomac, noué dans tous les sens. Qui m'a fait perdre pieds. Ce soir là, j'ai moi même perdu pied… Autre temps, autre moment. Je n'ai guère envie de m'y replonger. Cet endroit me donne assez la nausée. On peut dire qu'il a réussi son coup en m'envoyant ici. Les fantômes du passés font leur effet. Son visage, je l'ai tellement imaginé, façonné, elle a toujours été ancré dans un coin de ma tête. Différente des autres. J'ai à peine le temps de reprendre mes esprits que je sens une pression sur mon corps. Son corps, contre le mien. Je fermes les yeux un instant, me laissant rêver que je la serre contre moi. Réellement j'en suis incapable. Un piquet, c'est ce que je suis. Mes bras sont collés à mon corps. Figé par la surprise qu'elle vient de créer en moi. Sa réaction, je ne m'y attendais pas. Il y a quelques minutes, elle était encore dans son trip. Quand la réalité vient frapper de plein fouet, ça fait mal, très mal et j'en sais quelque chose. J'ai toujours détesté ces moments ou la réalité reprend le dessus sur l'imaginé. Le rêve est tellement mieux. Tu te sens bien, apaisé avec toi même. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas plané, trop longtemps. Pour le moment, je dois faire profil bas, c'est le prix à payer. La paix, c'est ce que je veux et je compte l'obtenir. La chaleur a laissé place à la froideur de ses petits poings. Son humeur fait une ascension. Là je comprends, cela me paraît plus normal. Je déteste ça, mais je l'accepte. Qu'elle me déteste, je peux l'encaisser. C'est ce que je mérite, qu'elle me crache sa haine au visage. Je l'ai lâchement abandonné, au moment où elle avait le plus besoin de moi. Quel créateur fait ça ? Pas un bon. Ce que je ne suis pas. J'ai été lâche, je le sais, j'en ai payé les prix. Je les paye encore, la preuve en image. Ce petit être qui déverse sa haine, sa colère contre moi. Son visage marqué par la vie, la colère dans ses mots, la peur dans son corps et la fragilité dans son regard. Je vois bien que ça lui fait du bien de me dire tout ça. Je la laisse se vider de son énergie. Farfouillant dans mes poches, à la recherche de mon paquet. Le précieux. Le dernier. Il va falloir que je trouve une solution à ce problème. Je peux me passer de poudre, cachet, liquide ou autre pendant un moment, mais pas de nicotine. J'ai toujours été capable d'arrêter mes conneries, mais pas la clope. J'ai besoin de sentir ce petit bout de papier sur mes lèvres. Entendre le son de mon zippo qui se ferme. Le clap qui vient de retentir, un doux son à mes oreilles. Je repose mon regard sur elle. Décontractant ma jambe par la même occasion. Cette addiction parcourt mon corps, je la sens pénétrer chaque partie de moi. Se frayant un chemin jusqu'à mes poumons. Qui sont déjà bien noirs, tout comme le reste. Ce bien être que je ressens en tirant une nouvelle taffe. Je l'ai écouté. Je souffle un fumée, jouant avec ma bouche pour former un o, un o si parfait. Cet amusement, je l'ai toujours eu. On pourrait croire que j'en ai rien à foutre de ses paroles. Ce qui est faux. Toujours montré l'inverse, c'est ce que je suis. Je ne peux pas lui montrer que ça m'affecte, que je donnerais pour la sentir près de moi à nouveau. Être enivré par son odeur, sentir à nouveau se frisson qui m'a parcouru l'échine lorsque sa peau s'est blotti contre la mienne. « T'as raison, je sais rien. Peut-être qu'ils peuvent t'apporter plus au final ... » Je ne baisse pas les yeux. Je déteste toujours l'idée qu'elle puisse pénétrer dans ces lieux. Je me déteste encore plus pour lui avoir fait subir ce qu'elle a vécu. Ce dont j'ignore, mais voyant ses traits, je doute que c'était le monde des bisounours. « Si je peux pas essayer de te réparer qu'est-ce qui te fait penser que eux vont y arriver ? » M'approchant un peu plus d'elle. Assez pour sentir sa chaleur. « Parce que tu penses qu'ils te connaissent ? Tu penses qu'ils vont s'intéresser à toi ? Tu penses que tu vas compter pour eux ? Tu penses qu'ils vont te soigner et que tout va s'éclairer ? Tu penses vraiment que c'est ta porte de sortie … » Si elle pense qu'en entrant ici, ça sera fini. Elle se trompe. Je bloque mon regard dans le sien. « J'abandonnerai pas cette fois ... » finis-je par lâcher doucement. Laissant échapper une nouvelle fumée. Je lui dégage la route.
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Message(#)silou + so you can't just come back now like a demon uninvited EmptyMar 27 Sep 2016 - 5:41


☙ So you can't just come back now like a demon uninvited

La dernière fois que j'ai été dans un état pareil, tout facile. Aisling était avec moi dans ce squat miteux et nous attendions la mort ensemble. Je n'avais pas de soucis, mon cerveau était vide, je me fichais de tout. Je n'étais pas vraiment dans mon corps, et j'assistais à la chute interminable de ma vie, avec le petit espoir que si je touchais le fond le plus violemment possible, j'allais rebondir le plus haut, comme une balle. Ca n'est jamais arrivé. Au moins, là bas, dans mon état larvaire, je n'arrivais pas à souffrir. Il n'y avait pas d'émotions en jeu, rien pour me faire sentir humaine et sensible au monde qui m'entoure. J'aurais du rester là pour y mourir. Mais non, je me suis relevée, j'ai pensé que je pourrais être autre chose qu'une junkie paumée. J'ai voulu m'intégrer à la ville, me façonner une petite vie brique par brique. Trouver un logement, de nouveaux amis, un travail. Il y a eu la colocation, Dylan, Eireen, et tous ces petits boulots merdiques. C'était trop difficile pour une petite poupée comme moi. Je vais finir par croire que la vie comme elle est dans cette société n'est simplement pas faite pour moi et que je n'ai le choix qu'entre mourir ou vivre en ermite dans les montagnes tibétaines -où je crèverai de toute manière. Et j'ai perdu tous mes boulots, et j'ai tué Dylan, et Eireen me haïssait, et j'ai perdu mon toit. L'espoir n'aura duré que quelques semaines. Le problème c'est que l'espoir est un cancer ; il s'incruste dans les cellules et dans les veines pour atteindre le coeur et il fait démarrer toute cette palette d'émotions que j'avais jetées à la poubelle avec toute forme d'humanité juste pour que Silas m'aime -puis pour survivre sans lui comme un petit animal dans la nature. Le premier sentiment qui vient de paire avec l'espoir, ce n'est pas l'amour et la longue attente du prince charmant, non. C'est la peine. La tristesse des espoirs déçus. La solitude. Et me voilà détruite par ces sentiments qui me rongent de l'intérieur, la haine du monde, de la réalité, de moi-même. Je ne me suis pas regardée dans un miroir depuis des lustres et je sais que j'en serais incapable parce que j'y verrais le même genre de monstre ignoble que Dorian Grey voit lorsque son regard se pose sur son portrait. J'ai l'impression d'être Gollum, vivat terré dans les grottes des orques avec son Précieux. Je suis aussi petit, maigre et j'ai le teint aussi grisâtre, la ressemblance est frappante. Je m'égare, je m'égare complètement, ma tête ne va pas bien, mes pensées partent en vrille. J'étais si bien dans les bras de Silas, pourquoi je n'y retourne pas ? Mon regard est posé sur le centre, eux peuvent m'aider je me répète en boucle, pas lui. « Ils ne peuvent pas m'apporter moins que toi ces dernières années de toute façon. » Ils feront forcément mieux et plus qu'un fantôme. Il s'approche de moi. Tout mon corps me fait mal à force de lutter ; lutter contre son regard, contre mon envie d'approcher de lui, mais aussi de le fuir aussi vite et aussi loin que possible. A cet instant, cette voix qui a toujours été ma conscience, mon Jimmy Criquet, est la pire des tortures ; mes mains se posent sur mes oreilles et mes doigts serrent mes cheveux desséchés. « Je m'en fiche de ne pas compter pour eux, ils peuvent me tatouer un chiffre sur le bras avant de me foutre dans une chambre à gaz que ça m'irait aussi bien. Je veux juste que tout ça s'arrête ! » Alors que je me débats intérieurement, lui reste parfaitement calme. Je me demande s'il est amusé de me voir dans cet état, si son jouet préféré le divertit toujours autant. Je ne peux rien faire, il capture mon regard. Mon beau diable. Ces deux bleus sont comme deux bulles d'oxygène dans l'océan. Légère, étonnement adroite, je saute et visse mes jambes autour de la taille de Silas. J'aimerais au moins sentir une érection à travers son pantalon, entre mes jambes, pour savoir si je lui ai manqué, ou au moins si j'ai autre chose qu'un impassible automate devant moi. Je saisis son visage pour l'embrasser longuement. Mes lèvres sont sèches et rugueuses, les larmes leur ont donné un goût salé. Mon regard dans le sien, mes doigts glissent sur chacun de ses traits anguleux. « Il m'a manqué, ce petit démon dans tes yeux. Et tu parles comme le serpent dans la Bible. » Tentateur jusqu'au bout. Entre « croque dans la pomme » et « avale cet exsta », il n'y a qu'un pas, non ? « Je ne peux pas te faire confiance. » Pas après ce qu'il a fait. « Désolé Silas. » Je remets les deux pieds au sol, et retrouve un équilibre bancale. Puis je m'écarte, faisant marche arrière, un pas après l'autre. Je n'irai peut-être pas dans le centre cette fois, mais je ne retournerai pas auprès de mon créateur bien aimé. Il a déjà fait son choix en me laissant une première fois. « Cette fois c'est moi qui t'abandonne. »
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