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 (tommy) it always gets worse before it gets better

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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptyMer 7 Sep 2016 - 21:42

Tommy & Camber
“it always gets worse before it gets better”
Ses doigts fins et frêles glissaient inlassablement parmi les poils roux et soyeux du chat qui semblait être dans un état de bonheur et de sommeil que rien ne pouvait déranger. Son corps, légèrement grassouillet, était étalé de tout son long sur les cuisses de Camber, tandis qu’une patte dépassait par-ci, et une autre par là. Le son de ses ronronnements berçait la jeune femme qui n’aurait probablement pas manqué de s’endormir sur son canapé si le bruit de la télévision n’était pas aussi fort. Elle l’aurait baissé depuis longtemps si cela ne tenait qu’à elle, mais lorsque son chat était si gentil et calme, elle devenait une parfaite esclave. Plutôt mourir que de déranger cette pauvre bête en état d’extase. Ron était si souvent capricieux avec elle qu’elle savourait chaque moment d’amour avec un plaisir sans fin. D’autant que les câlins de l’animal étaient la seule affection dont elle pouvait se vanter, elle si seule depuis sa rupture avec Ian. De son côté, Tony était de moins en moins présent dans sa vie, ce qu’elle ne lui reprochait pas, compte tenu de la grossesse de sa femme. Il y avait bien sa sœur avec qui les choses s’arrangeaient, mais sa situation était si compliquée que trouver du temps seule avec elle devenait difficile.

Comme frappée par un éclair de génie, Camber réalisa que dîner avec Cleo semblait en réalité être une très bonne idée. Elles n’avaient pas mangé ensemble depuis bien trop longtemps et l’une comme l’autre avait besoin de sa sœur. Par chance, son téléphone portable fut facile d’accès et sa main put l’atteindre sans déranger le pacha qui continuait sa sieste sur elle. Sans plus attendre, elle envoya un sms et reposa l’appareil à côté d’elle, espérant une réponse rapide. La réponse fut plus rapide qu’elle ne l’espérait et, surpris par le vibrement du portable, Ron bondit sur ses cuisses, plantant ses griffes par la même occasion. Les cuisses endolories, Camber se mordit la lèvre et poussa le chat roux qui s’en alla furtivement de la pièce. Et oui, toutes les bonnes choses ont une fin. Alors qu’elle déverrouilla son écran pour lire le sms de sa sœur, le visage de la notaire s’affaissa. Cleo n’était pas disponible ce soir. C’était donc un fait, elle était destinée à être seule.

L’un après l’autre, la notaire enfonça ses pieds dans ses chaussons et se releva péniblement. D’un pas lent et sans prendre la peine de lever ses pieds, Camber se dirigea dans la cuisine afin de se préparer à manger. Ou au moins réchauffer quelques restes, car cuisiner n’était pas sa tasse de thé. Néanmoins, ce fut plus dépité que jamais qu’elle constata l’état de son frigidaire : vide, le néant. Il y avait bien ce fromage blanc et ces quelques cornichons mais ce menu ne l’enchantait guère. Et c’est ainsi que comme d’habitude, elle se résigna à aller commander dans son restaurant asiatique préféré. Sa vie était si monotone qu’elle-même ressentait de la pitié pour son existence.

Encore habillée de sa robe cintrée et quelque peu moulante, Camber enfila ses ballerines – les talons qu’elle mettait au travail n’étaient probablement pas utiles pour ce qui l’attendait - et quitta son appartement, clés en main. Il ne lui fallut pas longtemps avant d’arriver devant la devanture du restaurant qu’elle connaissait maintenant par cœur. La cloche retentit lorsque la porte s’ouvrit sur elle et bientôt, un serveur vint l’accueillir. « Oh bonsoir Mme Huntington ! Comment vous allez aujourd’hui ? » Aussi pathétique que cela en avait l’air, la jeune femme voyait ce restaurateur bien plus souvent que ses propres amis. Dans un sourire léger, elle lui répondit cependant, toujours très polie. « Ça va, merci. Et vous ? » Quand à son tour il l’eut gratifié de son bon état, leur échange de politesse cessa et Camber prit place dans la file de gens visiblement aussi présents pour commander à emporter. N’ayant pas besoin de regarder le menu dans la mesure où elle avait pris l’habitude de prendre toujours le même plat, la notaire s’occupa en observant les personnes autour d’elle. Son regard se posa alors sur un homme à l’allure familière. C’était bien lui, le serveur grincheux du bar McTavish. Dans un rire étouffé, Camber leva les yeux au ciel et s’approcha finalement de lui. « Sérieusement ? Je sais que je ne suis pas venue au McTavish depuis un moment, mais vous manquer au point de me suivre jusqu’ici c’est un peu flippant, même de votre part ! » balança-t-elle en croisant les bras, amusée de sa propre attaque.  

© Starseed


Dernière édition par Camber Huntington le Mar 4 Oct 2016 - 12:06, édité 4 fois
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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptyJeu 15 Sep 2016 - 19:07

Son entrevue avec Beauregard, James, ne s'était comme on pouvait s'y attendre pas très bien passé. Oh ce n'était pas catastrophique non plus, tout de même pas, mais cela n'avait en rien empêché Tommy d'en sortir de mauvaise humeur et persuadé - dans sa mauvaise foi habituelle - que le monde entier était contre lui. Il essayait tant bien que mal de laisser son épisode carcéral derrière lui et il avait l'impression que tout contrôleur judiciaire qu'il était Beauregard prenait un malin plaisir à lui renvoyer à la figure en permanence. Il ne comprenait pas pourquoi on ne lui foutait pas simplement la paix, pourquoi il devait continuer à craindre que son frère ainé débarque un jour et obtienne la garde de Moïra malgré qu'elle ne soit que sa nièce, et pourquoi il devait sans cesse rendre des comptes comme s'il était une bombe à retardement. Moïra passait la soirée chez ses grands-parents, Tommy n'était pas enchanté d'avoir du demander ce service à sa mère et de devoir lui en expliquer la raison, mais sa fille faisait en ce moment preuve d'un caractère particulièrement volatile et le brun n'était pas certain d'avoir la patience suffisante pour une éventuelle confrontation, ce soir. Il ne courrait pas spécialement après la solitude, pourtant, elle ne lui rappelait pas de bons souvenirs et sa soirée se résumerait probablement à manger devant la télévision, et aller se coucher une fois le film terminé. Son sommeil en vrac le remercierait probablement d'essayer de le ménager.

Mais avant de songer à se coucher ou même de déterminer quel film il regarderait, il fallait encore régler la question de savoir ce qu'il allait manger, et à cet instant l'idée d'ouvrir nonchalamment une boite de raviolis ne le faisait pas rêver. L'idée de produire le moindre effort nécessaire à préparer de quoi se nourrir le démotivait, en réalité, et sans grande surprise il s'était donc mis en quête d'un endroit où prendre à emporter. Asiatique, indien, italien, peu importe. L'indien semblait même gagner du terrain dans son esprit, pourtant il avait suffit que le brun passe devant un traiteur asiatique pour changer d'avis, et le pousser à entrer. Il y avait déjà quelques clients qui faisaient la queue, signe que peut-être les plats proposés n'étaient pas trop mauvais. Observant la vitrine en quête de ce qu'il allait pouvoir commander, réalisant seulement maintenant qu'il avait une faim de loup, il prenait son mal en patience jusqu'à ce qu'une voix derrière lui ne le sorte de sa fausse contemplation. « Sérieusement ? Je sais que je ne suis pas venue au McTavish depuis un moment, mais vous manquer au point de me suivre jusqu’ici c’est un peu flippant, même de votre part ! » Il avait levé les yeux au ciel avant même de se retourner, posant sur la jeune femme un regard entre moquerie et agacement, mais se targuant surtout d'un sourire provocateur tandis qu'il rétorquait « C'est intéressant, cette manière de conclure que je ne peux pas me passer de vous. Mais c'est vous donner beaucoup trop d'importance, à mon avis. » Il avait croisé les bras, plissant légèrement les yeux comme pour signifier son début d'agacement, et cru bon de préciser au cas où elle n'aurait pas saisi son message « Je suis là pour les nouilles, rien à voir avec vous. Quoi que. » Sourire moqueur à nouveau, tandis que la file avançait un peu et qu'il faisait un pas en arrière pour ne pas laisser de vide entre lui et la personne qui le précédait.
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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptySam 17 Sep 2016 - 16:14

Tommy & Camber
“it always gets worse before it gets better”
La première chose qui vint à l’esprit de Camber lorsqu’elle s’était avancée vers le serveur qu’elle connaissait, bien que connaître était ici un terme assez large, était la chance qu’elle avait eu d’être habillée de la sorte. En effet, si elle y pensait bien, sans Ron qui l’avait empêchée de bouger pendant un long moment de son canapé, elle se serait probablement changée pour enfiler une tenue plus confortable. Et qui disait tenue plus confortable disait jogging ou pire encore, pyjama. Et dans l’état de fainéantise inconsidérable qu’il l’avait pris devant son frigo vide, la jeune femme n’aurait même pas pris la peine de se changer avant de mettre son manteau et de sortir chercher à manger. Elle le savait en connaissance de cause, le serveur du restaurant devait probablement connaître tous ses bas de pyjama à force. Parfois, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle abusait dans sa manie de se ficher de son apparence en dehors de son travail. Et pour une fois, elle se félicita d’être habillée correctement. Un frisson la parcouru à la simple idée qu’elle puisse être en ce moment même vêtue de son pyjama rose poudré à cœurs blancs, là, face à ce serveur qui l’agaçait tant. Après cela, il aurait eu tous les arguments du monde pour l’humilier à vie. Terrible pensée.

Être arrogante était d’autant plus facile lorsqu’on était habillé d’une robe professionnelle et un brin sexy, ce qui la ravit au plus haut point lorsqu’elle s’adressa au brun. « C'est intéressant, cette manière de conclure que je ne peux pas me passer de vous. Mais c'est vous donner beaucoup trop d'importance, à mon avis. » La réponse de l’homme lui fit le même effet que de manquer la dernière marche d’un escalier. C’était pour le moins violent. Camber n’avait cependant pas le droit de se plaindre de sa répartie dans la mesure où elle était la source de cette interaction. « Touchée. Je vois que vous trimbalez votre acerbité partout avec vous » Légèrement contente d’elle-même d’avoir trouvé quelque chose à répliquer malgré l’attaque brutale de son interlocuteur, Camber afficha un sourire amusé et malin. Sa fierté ne resta pas intacte très longtemps car aussitôt, l’homme ajouta quelque chose. « Je suis là pour les nouilles, rien à voir avec vous. Quoi que. » La notaire ne sut pas réellement comment interpréter les derniers mots que le brun prononça. Quoi que. Quoi que quoi ? Voilà maintenant qu’il lui disait que la voir lui faisait plaisir ? Sûrement que non, Camber avait du mal comprendre. Ou alors il ne s’était pas bien exprimé. Cette deuxième option était bien plausible. A force de communiquer avec des gens ivres, il avait dû prendre leur façon de s’exprimer. Consciente de la débilité de cette pensée, Camber se secoua la tête et cessa son débat mental. « Vous vous êtes trahi tout seul, leurs nouilles ne sont pas bonnes. » Son jugement était sûrement un peu sévère mais il fallait avouer qu’elles ne faisaient pas partie des meilleurs plats de ce restaurant. « Vous devriez essayer leurs crevettes à la sauce piquante, c’est ce que je prends toujours. » Alors qu’elle avait voulu faire la maligne en étalant sa bonne connaissance du menu et sa capacité à supporter la nourriture épicée – comme si c’était un signe de force -, Camber n’avait fait que souligner à quel point elle venait ici souvent. Et il ne lui faudrait sûrement pas longtemps pour comprendre qu’elle venait seule, puisque malgré elle, il connaissait quelques éléments de sa vie. Lui avoir confié ses problèmes dans un excès de vin blanc était une si grosse erreur qu’elle s’en mordait encore les doigts.

Tandis que la file d’attente continuait d’avancer, Camber suivit les pas du serveur, mimant toujours un air faussement supérieur et un sourire confiant. C’est à ce moment que le serveur du restaurant passa à son niveau, la voyant discuter avec Tommy. Visiblement enjoué, il s’adressa à elle, le sourire aux lèvres. « Oh vous êtes accompagnée ce soir mademoiselle Huntington ! Est-ce que je vous installe une table pour deux ? » Plus que gênée, la notaire baissa la tête avant de se frotter le cuir chevelu, incapable de trouver une réponse qui n’aggraverait pas son cas de femme seule.

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Dernière édition par Camber Huntington le Mar 4 Oct 2016 - 12:06, édité 1 fois
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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptyVen 23 Sep 2016 - 15:59

Certains vous diraient que Tommy était simplement à prendre avec des pincettes, les autres Warren vous diraient eux que Tommy avait tout bonnement un caractère de cochon. Le principal intéressé, quant à lui, se cacherait probablement derrière l'excuse de n'être d'une humeur de chien mouillé que si on l'y poussait, et Beauregard ayant préparé le terrain en jouant les empêcheur de tourner en rond, le brun était cuit à point lorsque sa cliente préférée (non) était sortie de nul part pour lui cracher son venin. « Touchée. Je vois que vous trimbalez votre acerbité partout avec vous. » Elle en avait de bien bonnes, elle, ce n'était pas lui qui avait démarré les hostilités. C'était d'ailleurs assez inhabituel pour le souligner, mais plutôt que de s'y plier Tommy avait préféré afficher un sourire narquois identique à celui de la jeune femme. « Seulement là où je sais qu'elle fera mouche. » Et le moins que l'on puisse dire c'était qu'elle répondait toujours présente lorsqu'il avait besoin de s'exercer, pour leur plus grand déplaisir à tous les deux probablement. Décidant par ailleurs que passer pour un effronté n'aurait rien de dommageable face à un si charmant caractère, Tommy s'était payé le luxe de la traiter - indirectement - de nouille, avec presque une forme de déception lorsqu'elle n'avait pas relevé et s'était contentée de le prendre au pied de la lettre, lui assénant un « Vous vous êtes trahi tout seul, leurs nouilles ne sont pas bonnes. » Voyez-vous cela. Il avait visiblement affaire à une experte dela nourriture chinoise puisqu'elle avait même conseillé « Vous devriez essayer leurs crevettes à la sauce piquante, c’est ce que je prends toujours. » avec cet air de Mademoiselle je-sais-tout que le brun trouvait profondément agaçant. Croisant les bras, il avait rassemblé tout l'immaturité dont il était pourvu pour répondre « 'scusez moi, j'ignorais que j'avais affaire à une experte. » et se complaire dans un air grognon, boudeur, tandis que la file continuait d'avancer.

Leur joute verbale aurait probablement pu en rester là si, pensant probablement se montrer courtois, l'employé chargé de prendre les commandes n'avait pas décidé de mettre son nez dans leurs affaires en balançant d'un ton enjoué « Oh vous êtes accompagnée ce soir mademoiselle Huntington ! Est-ce que je vous installe une table pour deux ? » L'espace d'un instant, Tommy avait toisé le jeune homme, puis Camber, en se demandant comment ce bonhomme parvenait à les associer dans son esprit ; Est-ce qu'ils ne puaient pourtant pas l'envie de s'étriper à des kilomètres à la ronde ? Pourtant, sans qu'il ne sache bien quelle mouche était en train de le piquer, il s'était entendu répondre à la place de la jeune femme « Faites donc, Mademoiselle Huntington était justement en train de me dire que les nouilles n'étaient pas ... » Glissant une oeillade vers elle, curieux de l'observer probablement déconcertée à l'idée d'être lâchement dénoncée sur ses dires précédents, il avait continué « ... ce qu'il y avait de plus original, comme choix. C'est pas faux, mais vous savez ce que c'est, les vieilles habitudes, tout ça ... » Visiblement bien plus amusé par son petit numéro que par le fait qu'il s'apprêtait du coup effectivement à partager une table avec miss je-sais-tout, il avait marqué une courte pause avant de reprendre, à peine un poil plus sérieux « Mais allez, je vais vous prendre du poulet à la citronnelle, du riz cantonais, et une Tsingtao. Oh et de l'ananas au sirop, merci. Et toi, chérie ? » Oh il voyait bien, dans son regard, que la seule chose dont elle rêvait actuellement c'était probablement de lui foutre un coup de genou dans les parties pour avoir osé l'appeler chérie, mais au fond elle n'oserait probablement pas agir ainsi devant témoin, au risque de griller sa visible réputation de cliente modèle et fidèle.
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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptySam 24 Sep 2016 - 0:08

Tommy & Camber
“it always gets worse before it gets better”
Camber n’avait passé que peu de temps avec Tommy, mais leur jeu avait fini par devenir une petite habitude intéressante. Pire encore, s’échanger des piques avec cet homme grincheux et froid était devenu amusant. La notaire n’était franchement pas habituée à ce qu’on lui réponde, qu’on la casse et qu’on soit méchant avec elle et étonnamment, tout cela la stimulait. L’attente devenait toujours un peu plus excitante entre chaque attaque et l’intrigue bien plus importante concernant la répartie qu’aurait son interlocuteur. « Seulement là où je sais qu'elle fera mouche. » Au fur et à mesure de leurs petites conversations au McTavish, la brune avait appris à ne plus se sentir réellement visée par ses attaques, tout du moins à ne pas les prendre au sérieux. Peut-être l’homme était il absolument honnête dans ses paroles, mais elle avait décidé de s’en amuser. Car aussi triste que cela pouvait paraitre, ses échanges avec lui dans le bar étaient ses distractions les plus intéressantes ces derniers temps. C’est pourquoi elle se contenta de pouffer en réponse à ses mots, bien déterminée à l’avoir sur autre chose.

« 'scusez moi, j'ignorais que j'avais affaire à une experte. » Avec sa barbe de trois jours révolus depuis deux semaines et son ton ronchon, Tommy avait l’air d’un ours enragé. Cette simple image de lui amusa la jeune femme, bien que ses nouvelles paroles n’étaient pas censées la faire rire. Ce ne fut qu’après coup qu’elle nota toute l’ironie et l’arrogance dans le ton du serveur, chez qui l’amusement semblait bien moins évident. D’ailleurs Camber n’était même pas sûre que l’homme partageait sa vision de leurs échanges. Tout comme elle ne pouvait savoir si il était sérieux dans ses propos, elle ignorait si sa présence l’insupportait réellement. « Il y a bien des choses que vous ignorez sur-moi » Et encore heureux, pensa-t-elle pour elle-même, déjà consciente qu’il en connaissait bien trop et elle trop peu. C’était vrai dans le fond, dans un excès de tristesse alcoolisée elle s’était confiée à lui et n’avait rien reçu en retour, si ce n’était du cynisme et de la moquerie.

Les événements prirent alors une tournure que la notaire n’aurait jamais pu imaginer, même après deux bouteilles de Chardonnay. Sans aucune transition, aucun moyen de se préparer psychologiquement, le serveur du restaurant les prit, elle et Tommy, pour deux personnes ensemble. Bien qu’elle avait eut le réflexe immédiat de baisser la tête pour cacher son visage, Camber savait pertinemment que le rouge sur ses pommettes n’allait pas disparaitre de sitôt. Paralysée par la honte mélangée à la surprise, la brune ne s’attendait encore moins à ce que Tommy prenne la parole avant elle. « Faites donc, Mademoiselle Huntington était justement en train de me dire que les nouilles n'étaient pas ... » Sa façon insolente de prononcer son nom lui donna des frissons, puis rapidement, elle releva le visage, horrifiée à l’écoute des mots qui sortaient de sa bouche. Etait-il réellement en train de la faire passer pour un monstre dans son restaurant préféré ? La bouche grande ouverte mais incapable d’en faire sortir le moindre mot, Camber l’écouta continuer sa phrase en supportant l’échec de sa tentative d’interruption. « ... ce qu'il y avait de plus original, comme choix. C'est pas faux, mais vous savez ce que c'est, les vieilles habitudes, tout ça ... » Le sentiment de soulagement qu’elle venait d’avoir lui permit de relâcher complètement ses muscles. Bien qu’elle aurait pu le remercier de l’avoir couvert, Camber se contenta de lui lancer un regard noir en marmonnant des grossièretés inaudibles mais parfaitement compréhensibles si Tommy prenait la peine de lire ses lèvres. Alors que le serveur se tournait vers elle, la notaire le gratifia d’un immense sourire avant d’attendre qu’il ne se retourne de nouveau vers le canadien pour continuer de l’incendier du regard. Sans avoir le temps d’ajouter son mot à tout ça, l’homme prit de nouveau la parole, visiblement résolu à manger avec elle. « Mais allez, je vais vous prendre du poulet à la citronnelle, du riz cantonais, et une Tsingtao. Oh et de l'ananas au sirop, merci. Et toi, chérie ? » Perplexe face à la situation, le sourcil de la jeune femme s’arquait au gré de ses mots, avant de s’arrêter dans un mouvement de stupeur. Chérie. Cet homme était encore plus fou qu’elle n’aurait pu le croire. Ayant pris sa commande, le serveur reporta son attention sur elle, attendant qu’à son tour elle commande. « Ça sera comme d’habitude pour vous madame ? » Encore agacée que sa mauvaise manie de manger ici soit soulignée, Camber afficha un sourire crispé avant de rétorquer quelque chose. « Non, non, mettez-moi un canard laqué et un riz cantonnais. Oh, et je vais prendre une bière aussi. » D’ordinaire bien réfléchie, Camber se surprit elle-même d’une telle improvisation et regretta presque aussitôt sa décision. Néanmoins elle ne changea pas d’avis et donna l’impression d’être sûre d’elle.

Une fois leur commande notée sur son petit carnet, le serveur les amena jusqu’à une table carrée pour deux où il leur fit signe de s’installer avant de partir vers la cuisine. Sans perdre une minute, Camber donna une tape sur l’épaule de Tommy en se pinçant la lèvre inférieure. « C’était quoi ce numéro ? » lui dit-elle, chuchotant à moitié de peur de se faire remarquer par les personnes autour. Sans attendre sa réponse, elle s’installa à table en soupirant et attendit que son interlocuteur en fasse de même. « Vu que l’idée vient de vous, je pars du principe que vous m’invitez, chéri. » Tout en appuyant sur le dernier mot qu’elle prononça, Camber lui fit un grand sourire provocateur. « Bon, puisqu’on va être obligés de se supporter pendant un dîner, dîtes-moi quelque chose sur vous. Vous habitez dans le coin ? » finit-elle par demander, entre politesse et réel intérêt de combler la conversation.

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Dernière édition par Camber Huntington le Mar 4 Oct 2016 - 12:07, édité 1 fois
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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptyMer 28 Sep 2016 - 22:14

Bien que Tommy soit d'ores et déjà habitué à être le témoin de la mauvaise humeur chronique qui semblait habiter la jeune femme, un trait commun de bon nombres des habitués du McTavish qui venaient seuls et sans jamais rien à fêter, cette dernière semblait aujourd'hui en particulièrement bonne forme lorsqu'il s'agissait de distiller son acidité. Elle semblait également avoir égaré sa capacité au sarcasme, à en juger par la manière terre à terre dont elle avait répondu « Il y a bien des choses que vous ignorez sur-moi. » Tommy se contentant lui de rouler des yeux pour seule réponse. Si elle pensait qu'il mourrait d'envie d'en apprendre plus à son sujet elle se mettait le doigt dans l’œil. Croisant les bras presque comme un gamin boudeur, un temps décidé à ne pas aller plus loin, commander à manger et rentrer se terrer dans son appartement, il avait pourtant vu le naturel revenir au galop lorsque l'employé du traiteur avait, à tort, conclus que les deux jeunes gens étaient arrivés ensemble et proposé de leur dresser une table pour deux ... Et Tommy s'était engouffré dans la brèche. Bêtement, sans trop savoir pourquoi, sans doute parce que Tommy réfléchissait rarement avant d'agir et se retrouver ensuite à devoir se dépatouiller avec les conséquences. Tentant d'ignorer l'air de la jeune femme, oscillant entre surprise et agacement à peine dissimulé, il avait joué son petit numéro jusqu'au bout histoire de faire les choses bien, et reposé sur elle un regard presque provocateur tandis que l'employé se tournait à nouveau vers elle pour demander « Ça sera comme d’habitude pour vous madame ? » Allait-elle prendre le risque de perdre la face en le remettant à sa place, ou bien se sentirait-elle obligée de rentrer dans son jeu au moins le temps de sauver les apparences ? « Non, non, mettez-moi un canard laqué et un riz cantonnais. Oh, et je vais prendre une bière aussi. » Difficile d'expliquer clairement pourquoi, mais une chose était sûre en tout cas le fait qu'elle préfère garder la face plutôt que de saisir l'occasion de le remettre publiquement à sa place satisfaisait Tommy plus que de raison.

Suivant docilement tandis qu'on les menait à une table de deux, Tommy était rapidement revenu à la réalité lorsque laissés seuls Camber lui avait donné une tape agacée sur l'épaule, en affichant l'air pincé qui précédait généralement ses tirades de mauvais augure « C’était quoi ce numéro ? Vu que l’idée vient de vous, je pars du principe que vous m’invitez, chéri. » S'installant avec un soupir sans doute destiné à prouver à Tommy qu'elle subissait totalement la situation, chose qu'il n'avait qu'à moitié pris au sérieux, il avait fait remarquer d'un ton narquois « Vous ne perdez pas le nord, vous. » Malgré tout il avait fini par s'installer à son tour, après avoir retiré son blouson et l'avoir posé sur le dossier de sa chaise. Il n'avait pas protesté, ni refusé, elle pouvait donc pratiquement espérer que la question de l'invitation était réglée. « Bon, puisqu’on va être obligés de se supporter pendant un dîner, dîtes-moi quelque chose sur vous. Vous habitez dans le coin ? » A nouveau elle avait réussi à lui faire lever les yeux au ciel, et pourrait probablement se targuer d'exaspérer le brun plus que la moyenne, si tenté qu'il y ait de quoi s'en vanter. « Dites, vous n'arrêtez jamais d'aboyer ? » Ce n'était pas véritablement une question, en réalité, et d'ailleurs il n'avait pas attendu d'éventuelle réponse pour poursuivre « Est-ce que j'ai vraiment l'air d'habiter ce genre de quartiers ? » Il suffisait de comparer la robe élégante qu'elle portait et le jean usé jusqu'à la corde et la paire de baskets pas plus vaillante qui habillaient Tommy. « Mais je suis certaine que c'est votre genre, hm ? » Il l'imaginait très bien se prélasser dans un appartement, ou même un loft, bien trop spacieux pour une seule personne mais acheté par simple question d'égo et satisfaction de pouvoir se payer quelque chose d'aussi grand. Oui, Tommy était plein d'à priori « Vous me direz, ce type a l'air de vous connaître depuis suffisamment longtemps pour se réjouir d'un éventuel changement dans votre vie affective, alors je suppose que cela répond à ma question. » Ce n'était plus être client régulier, à ce stade, c'était carrément faire partie du décor. « Ou alors il a de sérieuses vues sur vous et essaye de jauger si la concurrence est sérieuse. J'vous conseille de lui laisser votre numéro en sortant d'ici, dans l'éventualité où je ne ferai pas l'affaire. » Oh elle pouvait bien essayer de faire la maligne avec lui, elle ne ferait que se heurter à quelqu'un qui aurait à cœur de lui rendre la pareille. Et bien qu'ils se soient à nouveau interrompus un instant tandis qu'on leur apportait leur bière, dans un premier temps, cela n'avait pas empêché à Tommy de continuer d'arborer ce sourire du type persuadé qu'il aurait le dernier mot.
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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptySam 1 Oct 2016 - 12:27

Tommy & Camber
“it always gets worse before it gets better”
Malgré toute la bonne volonté et la discrétion qu’elle avait mis dans sa frappe et le volume de sa voix lorsqu’elle avait attaqué l’homme, Camber remarqua avec horreur qu’ils avaient attirés l’attention de certains regards. Si il y avait bien une chose que la jeune femme détestait c’était le regard plein de jugement qu’on pouvait lui porter, sans savoir, sans la connaître. Entre gêne et exaspération, elle décida alors de s’asseoir le plus vite possible afin de masquer la tension entre elle et Tommy et aussi pour se fondre dans le décor. Parce qu’en effet, rester plantés debout en plein milieu d’une salle de restaurant n’avait rien de naturel. Ne souhaitant pas que son interlocuteur remarque ce sentiment qui l’avait pris, elle attaqua de nouveau, profitant de l’occasion pour se faire inviter. « Vous ne perdez pas le nord, vous. » Camber resta sceptique devant la réponse bien trop facile de Tommy. Il avait clôt le sujet si facilement que c’en était presque décevant. Dans le cas où il déciderait d’ajouter quelque chose, de négocier sur qui invitait qui, la notaire resta aux aguets, mais rien de tout cela n’arriva. A sa plus grande déception. Ce qui était ironique c’est que jamais elle n’avait été aussi déçue qu’un homme ne se batte pas pour la faire payer.

Camber s’était toujours moqué des gens qui ne se parlaient pas au restaurant, soulignant que les couples ou amis qui passaient leur repas à regarder leur assiette ou leur portable était d’un ennui mortel. Et si cela ne lui était encore jamais arrivé, le doute l’envahit concernant son diner avec monsieur grognon. Dans l’absolu, ils n’avaient jamais été capables d’échanger autre chose que des sournoiseries, aussi essaya-t-elle de lancer un sujet de conversation qui selon elle ne provoquerait aucune tension. « Dites, vous n'arrêtez jamais d'aboyer ? » Outrée par sa réaction, Camber fronça les sourcils, la bouche ouverte. Elle avait voulu être courtoise, et voilà comment il la remerciait. Sans avoir le temps de lui arracher les yeux et de lui renvoyer la pareille, l’homme continua avec son ton toujours aussi condescendant. « Est-ce que j'ai vraiment l'air d'habiter ce genre de quartiers ? Mais je suis certaine que c'est votre genre, hm ? » Il était donc ce genre d’hommes. Ce genre d’imbécile qui se permettait de juger sur l’apparence des gens. La mâchoire légèrement serrée, de peur de laisser échapper sa rage et se faire repérer par les commères autour, la notaire resta silencieuse mais affichait néanmoins un air des plus agacés. « Vous me direz, ce type a l'air de vous connaître depuis suffisamment longtemps pour se réjouir d'un éventuel changement dans votre vie affective, alors je suppose que cela répond à ma question. » C’en était trop. D’un coup de poing sec sur la table, Camber le fit taire, ses yeux noisettes brillant de colère. « Je ne vous permets pas ! » Ayant de nouveau attirer l’attention sur eux deux, Camber prit le temps de prendre une longue respiration avant de se pencher vers Tommy afin de parler plus doucement. « Vous pensez que vous êtes mieux vous ? Si je suis une de ces bourges auxquels vous faites allusion alors vous n’êtes qu’un parasite qui fréquente un quartier qu’il pourra jamais avoir. » La méchanceté n’avait jamais été la spécialité de Camber mais les mots étaient bien souvent plus rapides qu’elle lorsqu’elle était contrariée. Elle n’avait aucune idée de la situation dans laquelle vivait le serveur, et même ses vêtements abîmés ne pouvaient lui permettre de porter un jugement à sa vie personnelle, mais elle avait tout de même répondu à son attaque par un jugement. Juste pour lui rendre la monnaie de sa pièce. C’était néanmoins sans compter sur son incroyable insolence. « Ou alors il a de sérieuses vues sur vous et essaye de jauger si la concurrence est sérieuse. J'vous conseille de lui laisser votre numéro en sortant d'ici, dans l'éventualité où je ne ferai pas l'affaire. » Un éclat de rire sarcastique s’envola de sa bouche. Le sourire aux lèvres, elle se laissa tomber sur le dossier de sa chaise, levant les yeux au ciel quelques instants. « Parce que vous pensez réellement que je vous considère dans la compétition ? Je suis persuadée que ce serveur ferait un bien meilleur rencard que vous. » répondit-elle en continuant de pouffer d’amusement.

Et quand on parlait du loup, le serveur en question fit son apparition, leur amenant les deux bières qu’ils avaient commandés un peu plus tôt. Alors qu’il versait les boissons dans de grands verres, Camber lança un sourire charmant au serveur, puis regarda Tommy à qui elle fit un clin d’œil provocateur à l’abri du regard du restaurateur. Évidemment, elle n’avait aucune envie de refiler son numéro à ce pauvre monsieur, mais il s’agissait de ne pas perdre le nord face à son interlocuteur. Quand le serveur fut parti, la jeune femme attrapa son verre puis le souleva en direction de Tommy. « Trinquons à votre bonne humeur » proposa-t-elle avec toute l’ironie du monde. Alors qu’elle attendait une réaction de sa part, elle remarqua de nouveau que la vieille dame de la table voisine continuait de les regarder d’un air critique. Offusquée, Camber partagea sa surprise. « Soyez discret, mais la dame à côté n’arrête pas de nous regarder bizarrement. Elle n’a peut-être pas l’habitude de voir des gens comme vous dans le coin. » Tandis qu’elle finissait de parler, Camber posa son regard sur la tenue de l’homme qui lui faisait face. Une nouvelle petite vengeance ne faisait pas de mal. « Ou alors vous lui plaisez….  Avec une petite cougar comme elle vous pourriez réaliser votre rêve de vivre dans les beaux quartiers. » L’air malin, la notaire souleva ses sourcils, imitant un air faussement aguicheur.

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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptySam 15 Oct 2016 - 3:23

La différence flagrante entre elle et lui, à première vue, c'était que Tommy agissait ainsi par amusement, par provocation purement théâtralisée, là où la jeune femme elle semblait sincèrement premier degré dans son agacement et dans ses réactions dès qu'il jetait un peu d'huile supplémentaire sur le feu. « Je ne vous permets pas ! » s'était-elle d'ailleurs exclamée d'un ton visiblement outré, avant de rajouter non sans acidité « Vous pensez que vous êtes mieux vous ? Si je suis une de ces bourges auxquels vous faites allusion alors vous n’êtes qu’un parasite qui fréquente un quartier qu’il pourra jamais avoir. » Le mot "parasite" avait finalement arraché à Tommy un rictus mauvais, la violence du propos dépassant à ses yeux un peu ce que lui s'était permis jusqu'alors, et lui faisant sans doute regretter un peu d'avoir souhaité s'amuser aux dépends de "mademoiselle Huntington" en provoquant ce tête-à-tête impromptu. « Inutile de vous montrer insultante, j'aurais très bien saisi l'idée sans ça. » s'était-il donc contenté de rétorquer d'un ton faussement neutre, mais pourtant réellement vexé que ses moyens somme toute modestes le fassent rentrer d'emblée dans la catégorie des "parasites" qui se nourrissaient de ce que pouvait leur apporter autrui. Tommy avait certes une situation financière un peu fragile mais il avait à cœur de ne compter que sur lui-même, et personne d'autre. Reste que visiblement peu habituée au sarcasme la jeune femme semblait vouloir prendre toutes ses paroles au pied de la lettre, et ne s'était pas gênée pour lui rire au nez avant de reprendre d'un ton légèrement hautain « Parce que vous pensez réellement que je vous considère dans la compétition ? Je suis persuadée que ce serveur ferait un bien meilleur rencard que vous. » avant que Tommy n'ait eu le temps de quoi que ce soit d'autre cependant, le serveur était revenu avec leurs boissons, faisant perdre au brun une occasion de renvoyer l'ascenseur à son hôte et l'obligeant à se contenter d'un vague « Merci. » tandis que l'homme répondait au sourire de Camber par un similaire avant de tourner les talons.

Hésitant presque à se saisir de sa bière sans plus de cérémonie, il avait été coupé dans son élan par Camber, à nouveau, tandis qu'elle proposait de trinquer et soufflait le chaud et le froid entre l'ironie de son ton et le verre qu'elle levait pourtant dans sa direction « Trinquons à votre bonne humeur. » Enroulant ses doigts autour de son propre verre, il lui avait adressé le même sourire factice et renchéri sur le même ton « Ainsi qu'à votre caractère tout à fait charmant. » C'était très honnêtement à se demander ce que tous les deux faisaient encore là, à s'envoyer des amabilités en donnant l'impression qu'ils préfèreraient être n'importe où plutôt qu'à cette table, sans que ni elle ni lui ne fassent pourtant le moindre geste pour la quitter. « Soyez discret, mais la dame à côté n’arrête pas de nous regarder bizarrement. Elle n’a peut-être pas l’habitude de voir des gens comme vous dans le coin. Ou alors vous lui plaisez …  Avec une petite cougar comme elle vous pourriez réaliser votre rêve de vivre dans les beaux quartiers. » Bien que profondément agacé, la fin de la phrase de la jeune femme lui avait malgré tout arracher un rire narquois. Parce qu'elle n'y était pas du tout, les beaux quartiers ne le faisaient pas rêver ... Il en connaissait les travers, en réalité. « Et prendre le risque de devoir supporter une voisine dans votre genre ? C'est très gentil, mais je préfère passer mon tour. » Et dieu sait pourtant qu'à Redcliffe Tommy devait faire avec un autre type de voisins, dont il n'était pas forcément enchanté de les voir évoluer dans le même environnement que celui de sa fille, mais enfin ... c'était le prix à payer pour sa - misérable - indépendance. « Vous n'y êtes pas du tout, je vous laisse volontiers ce quartier, son opulence et son hypocrisie. Et oui, je connais des mots comme "opulence", ce qui fait de moi un parasite, certes, mais pas un parasite totalement dépourvu d'éducation. » Presque comme s'il la défiait du regard, il ne l'avait pas quittée des yeux tandis qu'il trempait ses lèvres dans sa bière pour en boire une gorgée ou deux. La bière chinoise n'était pas fameuse, mais elle avait au moins le mérite de ne pas trop montrer à la tête, même avec l'estomac vide. « Admettons que vous ne soyez pas aussi prévisible et ennuyeuse que je le pense ... Donnez-moi un indice, une info qui aurait véritablement de quoi me surprendre. » Et lui faire revoir son jugement, éventuellement. Le retour de flamme un peu excessif auquel il venait d'avoir droit venait, contre toute attente, d'attiser sa curiosité. Et sa curiosité, Tommy était rarement capable de la contenir.
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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptyDim 16 Oct 2016 - 19:17

Tommy & Camber
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Ses mots venaient seulement de sortir de sa bouche que Camber réalisa la portée de ces derniers. Son interlocuteur n’avait pas la même expression que d’ordinaire face à une attaque qu’elle lui lançait, et à juste cause, puisque le ton qu’elle avait employé avait été différent. Elle qui se réjouissait d’avoir appris à encaisser ses pics à la rigolade venait de faire l’exact opposé. Elle avait pris ses paroles pour une réelle attaque et s’était emportée. Bêtement, sans réfléchir. Plus qu’exaspérée par son propre comportement, Camber regretta d’avoir répondu de la sorte. Parce qu’elle ne le pensait pas et qu’à la vue de la tête de l’homme qui lui faisait face, elle avait été blessante. Elle aurait pu s’excuser, mais elle n’en fit rien. S’excuser revenait à admettre qu’elle avait eu tort et en réalité, elle n’avait pas envie de se positionner en situation de faiblesse face à lui. « Inutile de vous montrer insultante, j'aurais très bien saisi l'idée sans ça. » Les yeux noisette de la notaire fuirent aussitôt le regard de Tommy, bien trop gênée d’avoir pu balancer une chose pareille. Elle aurait aimé qu’il comprenne que cette attaque n’était en rien personnelle et qu’il fallait juste réaliser qu’elle était bien trop mal dans sa peau pour tout prendre au second degré, contrairement à ce qu’elle voulait croire. Elle aurait aimé qu’il comprenne qu’elle se fichait de ce quartier et qu’elle ne vivait ici que parce que son cabinet n’était pas très loin et qu'elle pouvait se le permettre.

Sauvée par l’arrivée du serveur, Camber profita de l’opportunité pour changer de sujet et relancer l’ambiance acide mais bonne enfant qui demeurait avant son erreur de parcours. « Ainsi qu'à votre caractère tout à fait charmant. » Presque contente de revoir le sourire sarcastique de son interlocuteur, Camber rit doucement et porta finalement son verre à ses lèvres. Elle ne savait pas bien ce qui l’avait poussé à commander une bière dans la mesure où elle n’en buvait jamais. L’alcool ça n’était pas son truc, à part le Chardonnay avec qui elle partageait une véritable histoire d’amour. Mais la bière et autres cocktails, ça ne lui faisait pas grand-chose. Peut-être que cela aurait été différent si elle avait passé un peu plus de temps à sortir le week end lorsqu’elle était jeune, au lieu de travailler tous les soirs pour ses études. Peu satisfaite du gout que la boisson lui laissa dans la bouche, elle posa son verre sur la table et fit remarquer à Tommy qu’on les observait, profitant une nouvelle fois de l’occasion pour se moquer gentiment de lui. « Et prendre le risque de devoir supporter une voisine dans votre genre ? C'est très gentil, mais je préfère passer mon tour. » Prends sur toi. Camber répondit par un sourire fier, se convaincant elle-même que tout cela n’était qu’un jeu et qu’elle ne devait pas s’énerver une nouvelle fois. « Vous n'y êtes pas du tout, je vous laisse volontiers ce quartier, son opulence et son hypocrisie. Et oui, je connais des mots comme "opulence", ce qui fait de moi un parasite, certes, mais pas un parasite totalement dépourvu d'éducation. » Si elle avait pu avoir un doute concernant la méchanceté de ses précédentes paroles, il n’y avait plus besoin de se poser de questions. Tommy venait de lui renvoyer la balle en pleine figure avec une virulence incroyable. Le cœur de Camber s’était resserré dans sa poitrine alors qu’il affirmait être éduqué. Elle était décidément si bête qu’elle aurait voulu s’enterrer sous la table. La situation était d’autant plus déstabilisante que l’homme ne l’avait pas quittée du regard pendant toute la durée de ses paroles. Une fois encore, Camber avait sentit ses joues rougir de honte et rien ne lui venait à l’esprit pour répondre quelque chose à cela. « Admettons que vous ne soyez pas aussi prévisible et ennuyeuse que je le pense ... Donnez-moi un indice, une info qui aurait véritablement de quoi me surprendre. » Plus que gênée par cet attrait soudain de curiosité, la brune détourna le regard et se mordit la lèvre. C’était une question piège. Au fond d’elle-même, elle restait persuadée que rien de ce qu’elle pourrait dire ne saurait l’aider à remonter dans l’estime de son interlocuteur. Elle s’était grillée, et si elle jusqu’à maintenant il ne faisait que s’amuser à la détester, c’était sûrement maintenant un fait. Elle en vint alors à se demander si ce diner avait encore un intérêt, persuadée qu’elle n’allait que s’humilier davantage et finit par répondre sans réellement réfléchir, par pure réaction impulsive. « Vous savez quoi ? Je n’ai même pas un truc intéressant à vous dire sur moi, c’est pathétique hein ? J’aurais mieux fait de mourir écrasée sous cette voiture il y a dix ans, au moins on se serait souvenu de moi comme Camber la fille super cool à la vie dynamique, pas de Camber la frustrée zélée qui dine avec un homme qui n'a aucune estime pour elle » Le souffle coupé par la vitesse à laquelle elle avait sortit tout cela, Camber émit un rire sarcastique. Histoire de cacher qu’elle pensait réellement ce qu’elle venait de lui balancer, elle afficha un air amusé et hautain, sans être convaincue par sa propre prestation. « Je ne veux pas vous forcer à supporter une fille dans mon genre plus longtemps, si vous avez mieux à faire je ne vous en voudrais pas de partir. Après tout je ne devrais pas avoir à me justifier pour mériter votre attention » Camber avait joué quitte ou double et redoutait la réaction de Tommy. Elle ne savait même pas ce qu’elle espérait de lui, qu’il reste par pitié parce qu’elle ne voulait pas être seule, ou qu’il parte en réalisant qu’ils n’avaient rien en commun et qu’il était persuadé qu’elle était une de ces femmes qui jugent. Le cœur serré, son attente fut coupée par l’arrivée du serveur qui leur apporta leurs plats.


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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptyMer 19 Oct 2016 - 22:18

Tommy était un homme orgueilleux, et rien ne faisait plus d'étincelles face à un orgueil fragile ... qu'un autre orgueil aussi - si ce n'est plus - fragile que lui. C'était à coup sûr ce qui rendait ses discussions - à défaut de pouvoir parler de "relation" - avec Camber aussi électriques, encore plus maintenant qu'ils se trouvaient dans un terrain neutre où le brun n'avait pas l'obligation d'agir en tant qu'employé faisant face à une cliente. C'était sans doute la raison pour laquelle il ne réfrénait pas son besoin de la titiller, d'appuyer sur ce qui l'agaçait autant de l'amusait. Car Tommy n'était jamais sérieux, c'était même bien ce que les autres Warren, particulièrement ses parents, lui avaient toujours reproché. Il ne comptait plus le nombre de fois où sa mère avait vociféré avec agacement, et ce ton de fausse bourgeoise qu'elle aimait se donner "pourrais-tu faire preuve de sérieux pendant cinq minutes ?" ... Mais non, jamais, Tommy préférait cultiver le côté fantasque qui pouvait le rendre tellement agaçant. Même vexé - et les paroles de Camber l'avaient inévitablement amené sur cette pente-ci - il ne quittait pas ce sourire narquois, moqueur, et tentait de rester le plus malin des deux. Face à la jeune femme il s'était simplement montré plus incisif, revenant avec acidité sur ses propos précédents parce qu'il avait bien remarqué le rouge qui était monté aux joues de Camber lorsqu'il avait relevé la première fois.

Leurs bières respectives arrivant comme le temps-mort au milieu d'une joute, Tommy avait bu la sienne avec plus d'assurance que la jeune femme qui s'était contentée d'y tremper les lèvres avant de la reposer. Bien que l'alcool ne soit pas réputé pour adoucir les mœurs Tommy avait en tout cas perdu un peu de son incisiveté et lancé à Camber la perche suffisante pour tenter de la racheter - au moins un peu - à ses yeux. « Vous savez quoi ? Je n’ai même pas un truc intéressant à vous dire sur moi, c’est pathétique hein ? J’aurais mieux fait de mourir écrasée sous cette voiture il y a dix ans, au moins on se serait souvenu de moi comme Camber la fille super cool à la vie dynamique, pas de Camber la frustrée zélée qui dine avec un homme qui n'a aucune estime pour elle. » Sans doute parce qu'il était un peu pris au dépourvu par un déballage d'honnêteté qu'il n'aurait même pas espéré, Tommy avait oublié de lever les yeux au ciel, chose qu'il aurait probablement fait sans la moindre hésitation face à une telle tendance à l'auto-flagellation. A nouveau ils avaient été interrompus, le serveur arrivant avec leurs plats et déposant ce qu'ils avaient commandé sur la table en leur souhaitant un bon appétit. Observant Camber une seconde ou deux supplémentaires en conservant le silence, il l'avait écoutée ajouter d'un ton résigné « Je ne veux pas vous forcer à supporter une fille dans mon genre plus longtemps, si vous avez mieux à faire je ne vous en voudrais pas de partir. Après tout je ne devrais pas avoir à me justifier pour mériter votre attention. » Mais c'était mal connaître Tommy que de songer sérieusement qu'il allait être celui qui se rendrait coupable de reddition. D'autant plus qu'il était là dans un autre but que celui d'empêcher Camber de tourner en rond, il avait véritablement faim, et comptait bien engloutir ce qu'il avait commandé. « Le contenu de mon assiette mérite tout autant mon attention, et je ne compte pas m'en priver parce que vos mots ont dépassé votre pensée. » Se saisissant des baguettes en bois venues avec les plats, il avait relevé les yeux vers Camber « Mais si ma présence vous coupe l'appétit libre à vous de trouver une autre table, je m'en remettrai. » Ce n'était pas les tables libres qui manquaient aux alentours, sans doute parce qu'il se faisait un peu tard et que l'heure d'affluence était passée.

Piquant ses baguettes dans son poulet à la citronnelle avec fausse décontraction, il avait décrété que mieux valait garder le silence et se contenter de son repas, plutôt que de dire ce qui lui brûlait la langue et serait probablement regretté ensuite. La réponse précédente de la jeune femme pourtant tournait en boucle dans sa tête comme une petite mélodie agaçante, et après quelques secondes, n'y tenant plus, il avait fait remarquer non sans une certaine acidité « Vous devriez vous estimer heureuse de votre sort. Tout le monde n'a pas la même chance que vous, tout le monde ne survit pas ce genre de choses. » Se morfondre alors qu'on avait la chance d'être encore en vie, c'était un concept qui échappait totalement à Tommy. Il trouvait cela égoïste, et prenait sur lui de ne pas le faire remarquer en ces termes à son interlocutrice. Piquant rageusement dans son riz cantonnais, peinant à le saisir avec ses baguettes, il avait laissé retomber ces dernières sur le bord de son assiette et marmonné « Dieu sait que je serais pas revenu dans ce putain de pays, si c'était le cas. » avant de se saisir à nouveau de sa bouteille de bière et d'en boire plusieurs gorgées, attendant presque avec agacement que Camber s'attaque à son propres repas.
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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptyLun 24 Oct 2016 - 22:38

Tommy & Camber
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Prise de pitié pour elle-même, Camber ravala un sanglot qui menaçait de faire surface. Elle ne parvenait pas à expliquer cette fâcheuse manie qu’elle avait de s’enfoncer toujours plus encore lorsqu’elle se trouvait en compagnie de Tommy. Leur première rencontre – fortement alcoolisée pour la jeune femme – avait été un soir mémorable. D’abord parce qu’elle n’avait pas l’habitude de boire de la sorte, mais également parce qu’elle s’était confiée dans un excès de faiblesse au barman inconnu qu’était son interlocuteur. Cette attitude désinvolte et son ton accusateur avaient été particulièrement marquants, et ce même compte tenu de son taux d’alcool dans le sang. Camber qui n’était pas du genre à exposer ses faiblesses en avait pris un coup, néanmoins, elle était revenue. Et ce soir encore, elle s’était jeté dans la gueule du loup; fragile et vulnérable. Elle ne put blâmer la bière, encore presque intacte dans son immense verre qu’elle ne finirait probablement pas. C’était donc lui, lui et son regard insolent et brillant de révolte. Face à ce caractère fort qui le définissait, Camber se sentait misérable, inutile et ridicule. Il faisait ressortir en elle chaque détail qui l’insupportait. Plus qu’elle ne le souhaitait, Camber désirait prouver à Tommy qu’elle était une femme forte et qu’elle en valait la peine. C’était cause perdue. Contrairement à tous les autres, son interlocuteur n’était pas dupe. Le jeu de femme parfaite ne semblait pas marcher avec lui et l’amusement que lui procurait l’envie de la déstabiliser faisait perdre à la notaire tous ses moyens. L’insulter aurait été une bonne façon de se défouler, d’extérioriser cette colère qui montait en elle, écrasant sans pitié la honte qu’elle s’était imposée à elle-même, mais elle se retint. Il avait peut-être gagné la bataille, mais la guerre n’était pas encore terminée.

« Le contenu de mon assiette mérite tout autant mon attention, et je ne compte pas m'en priver parce que vos mots ont dépassé votre pensée. » Sa réponse avait été des plus étonnantes, bien loin de la réaction qu’elle avait pu imaginer de sa part. Tommy venait de rater une énorme occasion de se moquer d’elle et Camber en resta bouche-bée. Peut-être avait-il fini par avoir lui aussi pitié d’elle. Peut-être s’était-il senti touché par ses propos. Peut-être était-il si insolent que rien de ce qu’elle pourrait lui dire ne l’intéresserait. « Mais si ma présence vous coupe l'appétit libre à vous de trouver une autre table, je m'en remettrai. » Décontenancée, la notaire se contenta de fixer les plats que le serveur venait de lui apporter. D’habitude toujours très polie, elle n’avait pas réussi à esquisser le moindre sourire de remerciements. Contrairement au barman, la faim lui était passée. Camber n’avait jamais été une grosse mangeuse et le temps et le travail n’avaient en rien arranger les choses. Elle avait appris à grignoter entre deux réunions, sauter un repas à l’aide d’un smoothie aux divers légumes et plantes ou tout simplement à se coucher sans prendre la peine d’avaler le moindre morceau. « Il semblerait que vous allez devoir me supporter encore un peu plus longtemps alors » avait-elle finit par répondre, reprenant doucement mais sûrement du poil de la bête. Pour elle ne savait quelle raison, Tommy lui avait laissé une chance de s’en sortir, d’effacer l’incroyable moment de faiblesse qu’elle avait traversé.

Pas beaucoup plus décidée à entamer son canard laqué qui allait finir par congeler à la vitesse à laquelle elle allait, Camber attrapa son verre de bière du bout de ses doigts délicats. L’envie de boire de cette arôme quelque peu amer ne l’enchantait pas, mais la soif était bien trop importante. Quant à demander une carafe d’eau, c’était inenvisageable. Pour que Tommy en profite pour jouer les moqueurs, même pas en rêve. Alors qu’elle reposa tout aussi délicatement sa boisson, les yeux de la notaire se posèrent sur les baguettes tremblantes de son interlocuteur. Elle n’était elle-même pas experte en la matière, mais à ce niveau, c’en était presque hilarant. Prête à le charrier et lui proposer un peu d’aide, Camber fut aussitôt coupée dans son élan. « Vous devriez vous estimer heureuse de votre sort. Tout le monde n'a pas la même chance que vous, tout le monde ne survit pas ce genre de choses. » Le ton mordant et agressif de Tommy lui coupa le souffle. Elle ne s’était pas attendu à un tel revirement de situation. C’était tout de même étrange, de constater la façon dont les avis pouvaient diverger à ce sujet. Il parlait d’une chance, Camber elle n’était pas totalement d’accord. Avec la tournure qu’avait pris sa vie ces dernières années, avoir échapper à la mort ressemblait bien plus à une punition qu’à un soulagement. Elle n’eut cependant pas le temps de rétorquer que de nouveau, Tommy se mit à grogner, lâchant ses baguettes dans la foulée. « Dieu sait que je serais pas revenu dans ce putain de pays, si c'était le cas. » Toujours plus dans l’incompréhension, la notaire l’observa avaler frénétiquement sa bière, visiblement plus par besoin de se canaliser que par réelle envie de boire. Il y avait là quelque chose qu’elle ne comprenait pas, un élément qui semblait manquer à la compréhension de ce virement de conversation. « Excusez-moi ? » commença-t-elle par demander, réalisant soudainement que sa question n’était probablement pas assez claire pour obtenir la réponse qu’elle attendait vraiment. « Pourquoi est-ce que… » Ses mots n’avaient terminé de quitter sa bouche qu’elle réalisa. En une fraction de seconde, toutes les paroles de Tommy s’étaient assemblées dans son cerveau. Sa réaction en réponse au comportement de Camber face à la mort et cette révélation semblait cacher quelque chose qu’elle ne voyait pas venir. Un peu paniquée à l’idée que son hypothèse soit la bonne et que Tommy ai pu perdre une personne importante, la notaire porta la bière à ses lèvres et imita son interlocuteur. Quand la moitié de son verre fut descendu, elle se résigna finalement à répondre. « Je… je suis désolée si vous avez... perdu quelqu’un dans ces circonstances » Habituée à ce genre de situations , Camber marqua une pause et décida que le moment était venu de gouter enfin au plat qui se tenait devant elle. L’air gêné, elle coinça un morceau de sa viande entre ses baguettes et l’amena à sa bouche, mâchant sans réel intérêt. Elle ne parvenait même pas à sentir le goût de la nourriture, bien trop préoccupée par cette révélation indirecte que son interlocuteur venait de lui faire. « Où est-ce que vous viviez avant ? Si ce n’est pas trop indiscret… » lui demanda-t-elle d’une petite voix intéressée mais peu confiante.


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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptySam 29 Oct 2016 - 17:14

Ni l'un ni l'autre ne l'avoueraient, mais il fallait bien se laisser glisser un peu dans le désespoir pour se résoudre à partager la table d'une personne dont la compagnie n'était pas agréable, mais au mieux à peine supportable. A moins qu'elle ne soit pas aussi désagréable qu'ils voulaient bien le faire croire, mais cela non plus ni elle ni lui ne l'admettraient probablement. Un silence mutuel aurait en tout cas été la meilleure méthode pour s'en sortir sans trop de casse supplémentaire, d'un côté comme de l'autre, mais comme souvent incapable de tourner sept fois sa langue dans sa bouche Tommy n'avait pas pu s'empêcher de partager son agacement. Et agacement était un euphémisme, tant en réalité le pessimisme de la jeune femme face à une situation dont elle devrait au contraire s'estimait chanceuse réveillait en lui un profond sentiment d'injustice. « Excusez-moi ? Pourquoi est-ce que … » Visiblement troublé par le nouveau changement de ton et de comportement de Tommy, peut-être même tentée de croire qu'elle avait affaire à un veritable lunatique, la jeune femme était restée interdite quelques instants, sans que le brun ne fasse le moindre effort pour tenter de la mettre sur la piste. En réalité il en avait déjà trop dit, et regrettait d'avoir parlé tout en portant sa bière à ses lèvres comme pour s'empêcher de dire autre chose qu'il pourrait regretter. Mais puisque Camber ne manquait pas de jugeote, ce dont Tommy ne doutait pas malgré tout, elle avait réussi toute seule à tirer les conclusions qui s'imposaient et semblait même avoir blêmi un peu en répondant « Je … je suis désolée si vous avez ... perdu quelqu’un dans ces circonstances. » d'une voix blanche. Et qu'on se le dise, Tommy n'avait pas la moindre intention de tenter de dissiper sa gêne. Au lieu de cela il s'était contenté de rétorquer d'un ton monotone « Ce n'est pas pour moi qu'il faut être désolée. Soyez-le plutôt pour ceux qui auraient aimé être à votre place. » Plutôt qu'au fond d'un cercueil ou bien dispersé aux quatre vents. Même si au fond ce qui se disait était vrai, ce n'était pas pour la personne qui mourrait que c'était le plus difficile, mourir c'était l'affaire de quelques secondes, et puis plus rien ... c'était pour ceux qui restaient, les proches, que c'était le plus compliqué.

Tommy n'avait plus faim, la simple évocation indirecte d'Alice lui avait coupé l'appétit. Mais en repensant à la tristesse de son frigo vide et à son compte en banque qui tirait un peu la gueule il ne pouvait pas imaginer gâcher ce qui se trouvait dans son assiette, aussi avait-il à nouveau saisi ses baguettes pour piocher sans grand entrain dans son poulet. Bien peu soucieux d'avoir jeté un froid dans la conversation, il n'avait plus décroché un mot ni même levé les yeux vers son interlocutrice jusqu'à ce qu'elle reprenne d'un ton hésitant « Où est-ce que vous viviez avant ? Si ce n’est pas trop indiscret … » C'était en effet indiscret, et surtout Tommy ne voyait pas bien ce que cela pouvait lui foutre, de savoir où il vivait avant puisqu'elle ne s'était pas gênée quelques instants plus tôt pour lui confirmer le mépris qu'elle possédait à son égard. Mais puisqu'il n'avait rien à cacher, il avait terminé ce qu'il avait dans la bouche et relevé vaguement les yeux vers elle « Canada. » Peut-être même le prendrait-elle pour un étranger, le brun avait plusieurs fois entendu dire que son exil d'une décennie lui avait fait perdre un peu de son accent australien. Il ne savait pas si c'était vrai, mais il aimait à le penser uniquement pour la barrière supplémentaire que cela mettait entre lui et sa très australienne famille. « Ne réagissez pas comme si vous veniez de tuer mon chien. » avait-il soupiré, relevant pour de bon la tête vers elle. « J'essayais simplement de vous donner de la perspective. » Progressivement l'agacement d'abord présent dans sa voix s'était mué en quelque chose de posé. « Y'a deux façons de faire dans la vie, se morfondre sur le négatif, ou se secouer pour créer soi-même du positif. Se morfondre c'est un truc de vieux con, vous valez probablement mieux que ça. » Et il était on ne peut plus sérieux, bien plus que lorsqu'il la raillait d'un ton moqueur par simple besoin de se divertir. Il trouvait simplement que son comportement représentait un gâchis certain, elle était bien trop jeune pour réagir et parler comme si sa vie était déjà derrière elle.
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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptyMar 8 Nov 2016 - 23:05

Tommy & Camber
“it always gets worse before it gets better”
« Ce n'est pas pour moi qu'il faut être désolée. Soyez-le plutôt pour ceux qui auraient aimé être à votre place. » En y réfléchissant un peu, Camber n’était pas persuadée que le nouveau ton plus détaché de son interlocuteur était plus plaisant que ses railleries. Cette distance qu’il avait mis dans son attitude trahissait une douleur certaine, une envie irrépressible de cacher ses sentiments face à une femme qu’il n’appréciait pas plus que cela.  Pour la première fois depuis leur rencontre, une nouvelle facette du serveur s’était dévoilée aux yeux de Camber. Derrière tant de cynisme et d’insolence se cachait un lourd fardeau. Chaque infime partie du corps de la jeune femme mourrait d’envie d’en savoir plus, de comprendre ce qui était arrivé dans sa vie, qui était cette personne qu’il avait perdue. Mais c’était bien trop indiscret, bien trop impoli. Il ne fallait pas grand-chose pour comprendre que Tommy n’était pas le genre d’homme à se dévoiler, racontant les moindres détails de son existence à une quasi inconnue. Un sentiment presque apaisant avait néanmoins envahit l’esprit de la jeune femme qui observait l’attitude gênée de son interlocuteur. En quelques secondes, l’homme qui lui faisait face était passé de personne effrayante au statut d’être humain. Enfin il présentait une faiblesse, un espoir auquel elle pouvait se raccrocher. Tout lui semblait plus clair et plus logique, comme si toute cette rancœur qu’il portait fièrement contre le monde, et elle particulièrement, prenait un sens évident.

Camber n’avait pas eu les mots pour répondre, encore bien trop pensive face aux récents aveux du serveur. Sans même le réaliser, sa main était restée en suspension, sa baguette tenant toujours un morceau de viande bien rapidement oublié. De son côté, Tommy ne semblait pas plus résigné à manger et passait plus de temps à remuer sa nourriture qu’à l’avaler. La notaire ne connaissait que trop bien cette sensation, cette absence totale d’envie qui pouvait exister quand le cœur était lourd. Le voir ainsi l’attristait, aussi posa-t-elle ses propres baguettes, incapable d’avaler quoi que ce soit de plus que le morceau qu’elle mâchait sans grand entrain. Rien n’y faisait, les questions ne cessaient d’affluer dans son esprit. Où vivait-il. Que faisait-il. Qui était cette personne. Tant de questions qu’elle contenait en elle, avant qu’elle ne finisse pas craquer. Dans la modération, toujours lorsqu’elle le pouvait. C’était donc la question la moins terrible qu’elle s’était accordée de poser, redoutant malgré cela que son interlocuteur ne lui aboie une fois de plus à la figure. « Canada. » Être moins loquace que lui paraissait presque impossible. Partagée entre le soulagement d’avoir reçu une réponse et la gêne face à un retour aussi froid et court, Camber se mordit la lèvre, hochant simultanément la tête en signe d’assimilation. Son premier instinct fut d’analyser brièvement l’homme, d’un regard différent de celui qu’elle lui avait porté jusqu’à alors. Elle n’avait aucun mal à l’imaginer vivre dans un pays comme le Canada, avec cette barbe épaisse qu’il portait et ses tenues si brouillons. Elle n’était cependant pas certaine de son origine. Il avait bien dit être revenu. C’était donc qu’il devait être australien. « On dit que c’est un pays génial » Camber n’avait jamais eut la chance de s’y rendre, tout comme elle n’avait plus du tout l’occasion d’aller où que ce soit. Ses dernières vacances remontaient à si longtemps qu’elle ne parvenait pas à en connaître la date. C’était pire en réalité, car soudain elle réalisa que jamais elle n’avait eut l’occasion de quitter son pays. Petite, ses parents d’origine modeste n’avaient jamais pu leur offrir d’autres destinations de vacances que l’Australie, quant à sa vie d’adulte, le temps lui avait manqué. C’était tout de moins ce qu’elle tentait de croire pour se rassurer. Désireuse d’en savoir plus maintenant qu’il s’était légèrement ouvert à l’idée d’être questionné, Camber fut de nouveau coupée dans sa lancée. « Ne réagissez pas comme si vous veniez de tuer mon chien. » Plus facile à dire qu’à faire. La notaire leva les épaules et jeta un regard accusateur à l’intention de son interlocuteur. Cette manie qu’il avait de la critiquer ne s’en irait donc jamais. « Tout le monde n’a pas un cœur de pierre comme vous » Ou plutôt, tout le monde n’était pas en mesure de cacher ses émotions à la perfection, comme il le faisait. Il n’y avait que lui pour ne ressentir aucune peine à l’égard d’une femme désespérée. « J'essayais simplement de vous donner de la perspective. Y'a deux façons de faire dans la vie, se morfondre sur le négatif, ou se secouer pour créer soi-même du positif. Se morfondre c'est un truc de vieux con, vous valez probablement mieux que ça. » Le plus amusant dans tout cela, c’était de constater que les paroles qu'il prononçait étaient familières à Camber, bien trop familières. Elle s’était entendu répéter ce type de leçons de morale des dizaines de fois, si ce n’était plus. D’habitude, c’était son rôle de remonter le moral des autres, de tenter de trouver un espoir dans la noirceur dans leur esprit. Dans un rire jaune, la jeune femme leva les yeux au ciel. « C’est le truc qui ressemble le plus à une gentillesse que vous m’ayez dit jusqu’à maintenant. Enfin, je crois. » répondit-elle en reportant son attention sur lui. Son visage de porcelaine affichait un sourire presque amusé. « C’est aussi la première fois que vous m’accordez la chance d’un conseil. » ajouta-t-elle avant de marquer une légère pause, observant attentivement la réaction à ses paroles. « Je suis sûre que vous n’êtes pas aussi terrible que vous voulez le faire croire, que vous cachez bien votre jeu derrière votre allure d’ours aigri » Explicite ou non, Camber tentait de faire comprendre à Tommy que sa compagnie n’était pas si terrible que cela en avait l’air et que son conseil l’avait touchée dans le fond.


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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptyMar 22 Nov 2016 - 0:25

À nouveau la tournure de la conversation avait jeté un froid, et n'était pas sans rappeler les chamailleries qui avaient opposé les deux jeunes gens dans un premier temps. Elle était là, à pleurer sur son propre sort dans sa jolie robe et venant de son appartement probablement hors de prix, comme si ses malheurs étaient insurmontables et sa situation misérable. Peut-être même qu'elle filait une pièce ou deux au SDF du coin sans que pourtant ne lui vienne à l'esprit le fait que lui avait de plus grandes raisons de se plaindre qu'elle. Cela lui rappelait un jeu auquel jouait Alice, un jeu qu'elle aurait probablement enseigné à leur fille si elle en avait eu le temps, et que Tommy tentait de lui inculquer avec moins de facilité cependant. Ce jeu qui voulait que l'on trouve de quoi se réjouir dans chaque situation, de la plus futile à la plus tragique. Camber avait passé l'âge des jeux, et pourtant celui-là lui aurait fait le plus grand bien. Au minimum de sa bonne volonté Tommy avait néanmoins répondu à sa question, se contentant de hausser vaguement les épaules lorsqu'elle avait commenté « On dit que c’est un pays génial. » en n'attendant probablement pas de nouveau commentaire de sa part. C'était l'opposé de l'Australie, rien qu'en cela c'était un pays génial, aux yeux du brun. Mais puisque ce n'était en rien le sujet de la conversation Tommy s'était reconcentré sur son assiette, sans plus aucun appétit mais également sans aucune envie que la jeune femme s'imagine avoir le moindre impact sur sa capacité à terminer cette assiette qu'il mangeait en sa compagnie uniquement pour avoir voulu trop faire le malin.

Et puis finalement il s'était agacé de nouveau, de son comportement et du visage empourpré de la jeune femme tandis qu'elle rechignait elle aussi devant son assiette. Elle n'avait toujours pas saisi le message, et compris que son but à lui n'etait pas de l'achever alors qu'elle était déjà au sol, mais de la pousser à cesser de se morfondre sur ses actions autant que sur sa situation. « Tout le monde n’a pas un cœur de pierre comme vous. » Tommy avait roulé des yeux avec exagération, sans même chercher à s'en cacher. Toujours cette tendance au mélodrame et à l'exagération « Oh excusez-moi, vous espériez sans doute que je fasse preuve d'un peu plus de pitié envers vous ? Désolé, ce n'est pas ma façon de faire. » Et de son point de vue à lui, elle devrait probablement s'estimer heureuse de provoquer d'autres sentiments que de la pitié, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus glorieux. Abandonnant - definitivement, sans doute - son assiette il avait tenté de développer un peu mieux son point de vue, se faisant intérieurement la réflexion qu'on l'aurait rarement vu aussi enclin à arranger une situation quand rien ne l'y obligeait. « C’est le truc qui ressemble le plus à une gentillesse que vous m’ayez dit jusqu’à maintenant. Enfin, je crois. C’est aussi la première fois que vous m’accordez la chance d’un conseil. » Il observait sans rien dire, attentant le "mais" en fin de phrase ou même le fait qu'elle lui conseille d'aller se faire voir, en retour, mais au lieu de cela elle avait rajouté « Je suis sûre que vous n’êtes pas aussi terrible que vous voulez le faire croire, que vous cachez bien votre jeu derrière votre allure d’ours aigri. » Est-ce que ça aussi, c'était censé être un compliment ? Elle n'était pas beaucoup plus douée que lui pour les faire, si c'en était effectivement un. « Je suis un véritable amour, il n'y a bien que vous pour ne pas encore vous en être rendu compte. » Elle, toute sa famille et la moitié des personnes qu'il ait un jour fréquenté à Brisbane, ouais. On pourrait bien dire ce que l'on voudrait à ce sujet, Tommy était persuadé que c'était cette ville qui avait une sale influence sur lui. « Mangez, ça va refroidir. » lui avait-il finalement conseillé d'un ton bourru, donnant malgré lui du crédit à ce qu'elle venait de lui faire remarquer.

Lui en tout cas avait décidé de la boucler et de terminer son repas, même sans appétit, parce qu'il ne pouvait pas se payer le luxe de ne pas terminer son assiette en sachant que deux tartines de confiture et une canette de Redbull à son appartement lui seraient revenues bien moins cher que le caprice de vouloir manger asiatique. Probablement parce qu'elle avait compris qu'elle n'obtiendrait pas plus de conversation de sa part la jeune femme en avait fait autant, et leurs repas respectifs terminés tous les deux avaient saisi leur manteau et pris la direction du comptoir pour payer. « Les deux repas. » avait précisé Tommy d'un ton nonchalant, osant une oeillade vers Camber en se sentant forcé de preciser « Oh ne vous en faites pas, je ne fais que tenir parole. » Il en avait été convenu ainsi en début de repas, voilà tout, loin de lui l'envie qu'elle y voit un quelconque sous-entendu ou même s'imagine qu'il attendait un renvoi d'ascenseur. Lorsqu'ils s'étaient retrouvés dehors, pourtant, c'est à nouveau de son ton bourru que le brun avait demandé « Faites moi plaisir et promettez-moi que vous n'avez pas l'intention de vous jeter sous un bus dès que j'aurai le dos tourné. » Croisant les bras, et sans se douter de l'absence totale de crédibilité de ce qu'il s'apprêtait à ajouter, il avait alors mentionné « Enfin vous faites bien c'que vous voulez ... mais c'est que j'aimerai bien dormir sereinement cette nuit, v'voyez ? » Une petite promesse de rien du tout et une question pourtant posée sérieusement, bien que sans aucun tact. Le tact c'était pour brosser les gens dans le sens du poil, et du point de vue de Tommy Camber n'avait pas tant besoin de ça que d'entendre quelqu'un lui démontrer le ridicule d'un tel projet éventuel.
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Message(#)(tommy) it always gets worse before it gets better EmptyMer 23 Nov 2016 - 22:51

Tommy & Camber
“it always gets worse before it gets better”
Lorsque Camber affirmait quelque chose, une peur étrange de recevoir une quelconque réponse de son interlocuteur lui prenait les tripes. Alors qu’elle était plutôt habituée à supporter fièrement ses propos – sûrement trop parfois -, le simple regard d’exaspération de Tommy suffisait à la remettre en question. Elle n’était jamais sûre de sa réaction, de son approbation ou du désespoir qu’il allait lui infliger sans aucune retenue. « Oh excusez-moi, vous espériez sans doute que je fasse preuve d'un peu plus de pitié envers vous ? Désolé, ce n'est pas ma façon de faire. » Le plus agaçant chez cet homme était probablement sa capacité à avoir raison, mais de la mauvaise façon. Ses propos relevaient presque toujours du véridique mais la manière qu’il avait de les présenter avait tendance à gâcher le tableau. La pitié n’était pas quelque chose de bon, et personne ne souhaitait cela, certes. Était-ce néanmoins une raison de lui faire comprendre de façon si dramatique, non. Levant les yeux au ciel, les narines relevées par l’agacement, Camber prit la décision réfléchie de ne pas répondre. La suite de la conversation ne manqua pas de la rassurer dans son choix, puisque pour la première fois, son interlocuteur avait prit la peine de ne pas se moquer, et plus encore, de lui donner quelques conseils malgré l’absence de forme persistante. La réponse qu’elle lui délivra paraissait l’étonner autant qu’il ne l’avait fait quelques secondes auparavant. Visiblement, aucun d’eux n’était convaincu par les semblants de compliments qu’ils s’étaient jetés plus ou moins explicitement. « Je suis un véritable amour, il n'y a bien que vous pour ne pas encore vous en être rendu compte. » Cette remarque la fit sourire jusqu’aux oreilles. Un véritable amour. Étrangement, Camber avait du mal à croire que son attitude aigrie ne s’appliquait qu’à elle, néanmoins elle acceptait sans broncher qu’il puisse avoir un côté charmant. Quelque part, enfoui sous toute cette insolence.

« Mangez, ça va refroidir. » Surprise et obéissante comme une enfant dont le père lui donnait un ordre sous peine d’être privée de dessert, Camber ne chercha pas à négocier et plongea aussitôt dans la tête dans son assiette. Elle n’avait pas vraiment faim et avait l’horrible mauvaise habitude de ne jamais finir ses assiettes, néanmoins, elle fit l’effort de terminer le tout, peu encline à contrarier son interlocuteur. La fin de leur repas fut silencieuse, mais pas gênante. La notaire profita de cet instant de répit afin de se remettre de la joute verbale dans laquelle elle s’était affrontée avec difficulté depuis le début de la soirée. D’un signe de tête, ils consentirent tout deux à se lever, enfilant leur manteau sans prononcer le moindre mot. La main dans son sac, prête à en retirer son portefeuille, Camber se retrouva prise au dépourvu. « Les deux repas. » Ses yeux écarquillés avaient probablement alerté Tommy, puisqu’il enchaina quelques secondes plus tard. « Oh ne vous en faites pas, je ne fais que tenir parole. » Refrénant un sourire amusé, Camber retira la main de l’ouverture de son sac, acceptant alors l’invitation forcée du serveur. « Merci » répondit-elle simplement, malgré tout touchée par son geste généreux. Suivant docilement l’homme jusqu’à la sortie, en n’oubliant pas de saluer le serveur du restaurant, la brune inspira l’air frais de la rue. Le quartier était très agréable, c’était une chance, elle en était consciente. Un peu gênée par la situation qui avait lieu désormais, la jeune femme se réjouit lorsqu’elle aperçut Tommy prendre l’initiative des au revoir. « Faites moi plaisir et promettez-moi que vous n'avez pas l'intention de vous jeter sous un bus dès que j'aurai le dos tourné. » Finalement plus si satisfaite que cela de sa prise de parole, elle secoua la tête de gauche à droite, un brin exaspérée. « Enfin vous faites bien c'que vous voulez ... mais c'est que j'aimerai bien dormir sereinement cette nuit, v'voyez ? » L’effort qu’il mettait dans son rôle d’homme sans cœur était incroyable et pour une fois, la jeune femme décida d’en profiter un peu, prenant l’avantage sur lui. « Je ne peux pas vous le promettre, vous savez on ne sait jamais… » Les yeux fixés sur lui, attendant impatiemment une réaction, elle s’empressa de continuer avant de le voir s’enflammer contre elle. « Je plaisante ! N’ayez aucune crainte, je suis sûre que vous dormirez très bien » Sa voix s’était envolée dans un éclat de rire amusé. « Rentrez bien vous aussi, essayez de n’agresser personne sur le chemin, la police pourrait vous prendre pour un SDF ivre » Très satisfaite de sa nouvelle blague – qui elle l’espérait  ne le blesserait pas -, la notaire rit de nouveau avant de s’éloigner de quelques pas en arrière. « Merci encore » souffla-t-elle en conclusion, livrant un dernier sourire agréable en guise d’au revoir. Sans attendre de réponse de Tommy, elle se tourna alors sur elle-même et commença sa route en direction de son appartement, laissant d’ores et déjà son esprit établir un bilan de cette soirée étrange qu’elle venait de vivre.  


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