I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Malgré l'esprit embrumé par le stupédiant, Joanne parvint à se dire qu'il n'y avait pas sentiments dans ce qu'ils faisaient. C'était purement primitif, bestial. L'envie de sexe avec l'autre, évinçant la moindre trace d'amour, et de respect pour l'autre. Et pourtant elle le désirait tant. Lui et personne d'autre. Pouvait-elle donc dire qu'elle ne ressentait rien ? Ce n'était pas possible. Dans cette fougue passionnée qu'elle lui offrait alors qu'elle s'était quelque promis qu'il ne la toucherait plus, elle lui donnait de l'amour, c'était obligé. Malgré les bleus sur ses poignets. Obligé de subir les mouvements guidés par la jeune femme, Jamie perdait totalement pied. Il basculait la tête en arrière, son dos s'électrisait de temps en temps. Et dès qu'il se redressa, il attrapait ses lèvres qu'il mordillait sans le moindre remord, dévorant sa bouche comme il ne l'avait jamais fait. Elle savait qu'il adorait lorsque c'était elle qui prenait le dessus, et il en profitait pleinement. Mais Jamie aimait rester supérieur, et il y avait toujours cet instant où il avait envie d'inverser les rôles. Sans franche délicatesse, il la positionna à genoux et reprit de plus belle les coups de rein, allant de plus en plus profondément en elle. Joanne avait l'impression que toutes les substances prises ce soir-là leur permettait d'atteindre cet absolu tant convoité, malgré l'incertitude de leur couple. Il savait qu'elle aimait cette position et s'y donnait à coeur, ayant posé ses mains sur ses hanches pour pouvoir parfaire chacun de ses mouvements de rein. Joanne gémissait de plus en plus. Certains de ses coups de rein étaient même parfois un peu brutaux, voir violents, ne contrôlant plus son ardeur et son avidité. Malgré lui, il la voulait tout entière. S'approchant de cet orgasme tant attendu, Joanne finit par se redresser. Ses propres doigts venaient caresser son intimité pour déculer, encore et encore, les sensations. Mais l'une des mains de Jamie prenait vite la place de la sienne. Soit il voulait être l'unique contributeur de cette orgasme, ou soit il voulait la stimuler davantage afin d'avoir droit à ces spasmes qui finissent toujours par lui donner raison. Joanne avait une telle envie d'implanter ses ongles dans sa chair, de le griffer, mais ce n'était pas la position idéale. Quoiqu'elle parvint à s'accrocher à lui en mettant ses mains sur son fessiers. Elle pouvait ainsi sentir chacun de ses mouvements, ses muscles se contractant sous ses doigts. Les ultimes coups de rein de Jamie étaient particulièrement brutaux, mais l'orgasme de chacun fut quasiment au même moment . Tout le corps de Joanne se raidit brusquement jusqu'à ce qu'elle se mette à crier de plaisir. Tous ses muscles se relâchaient. Il y eut ce long moment de flottement où ils ne quittèrent pas leur position. Bien que le comprimé les faisait encore planer, ils redescendaient quand même un peu sur Terre. Ils finirent pas se désunir. Et maintenant quoi ? Ils étaient essoufflés, et voilà tout. Joanne eut comme une prise de conscience sur tout ce qui avait été fait ce soir-là. Même sous l'emprise de la drogue, elle réalisait que tout ceci ne rimait à rien. Elle se leva, et récupéra ses sous-vêtements qu'elle enfila silencieusement. Puis elle rit doucement. "Toujours pas fatigué ?" dit-elle lorsqu'elle le vit assis sur le canapé. "Moi, si." Elle s'approcha de lui et s'accroupit. "Tu as raison, c'est une belle soirée." Il y aurait certainement quelques regrets le lendemain. Ou peut-être qu'ils feront comme à Noël de l'année passée, à faire comme si ça n'avait eu jamais eu lieu. Joanne l'embrassa alors longuement, voulant profiter une encore une fois du contact de ses lèvres. Le baiser devint peu à peu langoureux, mais restait bien plus mesuré que les fois précédentes. C'était encore un de ces moments sublimés, ou tout le reste était flou et que ça semblait être un rêve. Un de ces rêves à la fois beau et étrange, totalement indescriptible. C'était agréable, mais quelque part Joanne voulait se réveiller. Elle repensait à Daniel, à la hâte qu'elle avait de le reprendre dans ses bras le lendemain matin. Parce que tout ceci ne pouvait pas être réel.
Après ce qu'il s'est passé, Joanne devrait refuser que je l'approche, la touche, et encore plus que je la touche de cette manière. En la jetant d'un coin du canapé à l'autre, en lui assénant des coups de reins d'une violence sans pareille, attrapant ses cheveux et mordant son cou et ses épaules pour pouvoir la dévorer toute entière et la faire complètement mienne. Je ne cherche qu'à l'entendre gémir et avoir la satisfaction narcissique d'être celui qui lui fait ressentir autant de plaisir, tant et si bien qu'elle en perd tous ses moyens, et je me délecte de chacun de ses cris. Dans tout ceci, il y a un manque total de tendresse ou de délicatesse, pire, d'amour, parce qu'il est hors de question que les sentiments interfèrent là-dedans sans quoi je ne sortirai de cette nuit que plus perdu que je ne l'étais déjà. Mais est-ce que ça ne sera pas le cas de toute manière ? J'espère tout oublier après ceci, que tout soit dévoré par un épais brouillard dont il ne restera que quelques odeurs et quelques sons dans un coin de ma mémoire. Néanmoins ce n'est pas encore le moment d'y penser ; dans toute cette primitivité il n'y a de la plac pour une seule idée à la fois, et à cet instant la seule chose qui importe est d'atteindre ce point de non retour, que Joanne ait son orgasme, et moi le mien. La délivrance est particulièrement intense, transcendante, et pourtant, il y a une part de satisfaction en moins. Parce que nous savons que nous n'avons pas vraiment fait ça pour nous. Nous l'avons fait par envie, pour répondre à un instinct. Parce que nous ne savons pas comment faire pour ne pas être magnétisés l'un par l'autre, et pour ne pas craquer. Haletant, nous restons un court moment l'un contre l'autre. Mais cette fois ce n'est pas pour prolonger le contact, juste le temps de reprendre notre souffle. Je n'aurais jamais pensé qu'elle et moi puissions tout bonnement nous envoyer en l'air de cette façon. Nonchalamment, je la quitte sans cérémonie et m'assois dans le canapé. Je la laisse se rhabiller, si c'est ce qu'elle veut. En revanche, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me dise au revoir. Je ne le réalise qu'après son baiser. « Attends. » je l'interpelle avant qu'elle ne monte les escaliers. Je me lève, attrape rapidement mon pantalon et l'enfile pour sembler civilisé. « Je sors. Viens avec moi. » Dans cette tenue, je m'en fiche, il n'y a personne pour me juger à cette heure là. Elle ne réagit pas, elle doit croire que je délire ou que je plaisante, quoi qu'il en soit, que je ne suis pas sérieux. « Viens je te dis ! Où tu ne me fais pas confiance pour ça non plus ? » Je ne vais pas l'emmener dans la forêt pour l'y découper en morceaux ou la traîner dans un endroit douteux, ce n'est pas mon genre. Je pensais qu'elle devinerait tout de suite mes intentions puisqu'elle me connaît bien, mais la drogue ne la rend pas télépathe. Je soupire, voyant qu'elle ne bougera pas sans plus d'explications. « Je vais à la plage. Il est quatre heure et demie, le soleil se lève dans une heure. Tu n'as pas envie de voir le lever de soleil ? » Je lui souris. Un vrai sourire sincère et presque tendre, sous un regard brillant qui la supplie quasiment de ne pas me laisser seul. Je ne dois pas être seul, pas dans cet état. Je ne veux pas me sentir seul de toute manière, le moindre vide m'angoisse à cet instant, et celui laissé par l'éventuelle absence de Joanne est pire que tout. « Daniel n'a pas besoin de toi, il dort et il dormira encore quelques heures, et nous serons rentrés bien avant. » Mon coeur bat à toute allure. Et si elle refuse, qu'est-ce que je ferai de moi-même ? Je ne sais pas. J'ai peur, je me sens terrifié, mais je ne sais pas pourquoi. Sûrement parce que le monde que je pensais avoir bâti autour de ce foyer est en train de voler en éclats. « Viens… »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne se sentait coupable. Ils s'étaient en quelque sorte abusés de l'un l'autre pour répondre à leur besoin. Affaiblis par l'alcool et la drogue, ils avaient fini par céder, passant outre les limites qui s'étaient construites ces dernières semaines dans leur quotidien. L'esprit embrumé, elle parvenait à comprendre que ce n'était pas bien, que la soirée n'aurait pas du se dérouler ainsi. Et pourtant, elle ne pouvait nier le fait qu'elle ait apprécié ce jeu de frustration instauré entre eux, cette mise au défi mutuelle pour savoir jusqu'où chacun pouvait aller. Jamie avait certainement été surpris par la fragile et petite Joanne. Elle ne pouvait pas parler de honte non plus, ce n'était pas ça. Mais oui, de la culpabilité. De la tristesse aussi. Jamais elle n'aurait pensé faire l'amour avec lui sans chercher à récupérer une bouffée d'amour émanant de ce corps. Les baisers se résumaient à n'être que des bouchées d'un appétit interminable qu'ils avaient pour l'un l'autre. C'était passionnel, mais sans sentiment, sans émotion. Joanne se trouvait cruelle, elle avait le sentiment d'être un monstre à cause de tout cela. Elle aurait du se contenter de danser devant lui. C'était une chose qu'elle savait bien faire, apparemment. Une des rares choses. La seule chose tendre qu'elle parvint à lui faire était de l'embrasser délicatement -sans compter lorsqu'elle l'avait aidé à se déshabiller et à se rafraîchir sous la douche quelques heures auparavant. Joanne allait ensuite chercher ses vêtements et se rhabilla, ne souhaitant plus vraiment se présenter en sous-vêtements devant lui. Elle comptait monter les escaliers, mais Jamie l'interpella au milieu de son ascension. La jeune femme l'interrogea du regard, se demandant s'il se fichait de lui. Pire, qu'il veuille encore lui rendre la monnaie de sa pièce en lui donnant un faux espoir et mieux le briser par la suite. Joanne hésita, et resta longuement statique. Il remit sur le tapis cette histoire de confiance, puis précisa l'heure qu'il était, et qu'il voulait regarder l'aube à la plage. Il la connaissait, il savait que c'était un spectacle qu'elle adorerait aussi voir. Joanne aurait aimé voir ça, effectivement. Mais son fils dormait à l'étage et elle ne voulait pas le laisser seul. Son père devina facilement les pensées de la mère et les devança sans soucis. C'était encore plus troublant de le voir sourire. Pas un de ces sourires cyniques ou sarcastique. Non, ce rictus semblait vraiment être sincère. Joanne comprit alors qu'il ne voulait pas se retrouver seul, pas avec lui-même. Il tomberait facilement, et se comparerait à nouveau à son frère. Du moins, c'était ce qu'elle supposait. Elle doutait qu'il veuille véritablement passer du temps avec elle. Pas après tout ce qu'il a dit à voix haute ce qu'il pensait tout bas et l'envie qu'il a eu de lui faire du mal physiquement. Vu l'état de leur couple, et la manière dont ils venaient de coucher ensemble, Joanne se disait qu'il n'y avait plus rien entre eux, même si elle l'aimait toujours. Peut-être pas pour tout ce qu'il était en effet, mais pour la majeure partie. Jamie la suppliait presque du regard. Ca lui pinçait le coeur, de le voir si désespéré. Il disait que Daniel n'avait pas besoin d'elle. Etait-ce un message caché pour dire que lui avait besoin d'elle ? Pour Joanne, cela lui semblait être inconcevable. Elle était surtout la seule personne qu'il avait sous le coude pour ne pas se sentir seul. La jeune femme déglutit difficilement sa salive. "Je... Je vais te chercher un t-shirt. Tu vas finir par attraper froid, surtout avec la rosée du matin." dit-elle tout bas. Elle voulait surtout un vêtement qui puisse dissimuler la chaîne qu'il avait autour du cou. La bague était toujours dessus, narguant Joanne et lui rappelant toutes ses erreurs. Autant cacher tout ce qu'elle avait détruit. Elle fit un bref aller-retour à l'étage, tout en passant par la chambre de Daniel, où il dormait encore à point fermé. Les nouvelles technologies faisaient des miracles, et Joanne avait cette application associée au babyphone qu'elle pouvait installer sur son mobile. Bien pratique, et c'était surtout pour la rassurer elle, depuis l'enlèvement. Elle avait également récupéré son gilet, et elle fermait bien la porte à clé derrière eux. Elle ne savait même pas pourquoi elle avait accepté, mais elle ne pouvait pas le lui refuser. Elle lui faisait encore confiance, pour ça. Ils marchaient ensemble, mais c'était à nouveau étrange. Pas de contact physique, le regard bas. Le pas n'était pourtant pas rapide, il n'y avait pas de précipitation. Joanne ne savait plus quoi dire. Il n'y avait peut-être rien à dire. Joanne retira ses chaussures à peine arrivée à la plage, afin de sentir le sable sous ses pieds. Il faisait encore bien nuit, mais on devinait le ciel sensiblement s'éclaircir à l'horizon. Il s'installait tous les deux sur le sable. D'un côté, Joanne était heureuse de savoir qu'ils se trouvaient encore des points communs malgré leur relation parfaitement instable, et particulièrement malsaine si l'on tient compte de la nuit qui venait de se passer. Elle pensait alors à la journée qui s'annonçait. "Je sortirai avec Daniel pour la journée, comme ça tu pourras te reposer tout le temps dont tu auras besoin." finit-elle par dire tout bas. Même s'il avait un sommeil d'aplomb, rien n'empêchait qu'il soit perturbé par les cris de Daniel lorsque celui-ci riait.
Dans de pareils moments, personne ne sait vraiment de quoi il est capable. Encore moins celui qui n'a jamais touché au moindre produit illicite. La nuit aurait pu mal se finir, mais le calme est retombé. Un calme angoissant pour un esprit aussi excité par la drogue. A vrai dire, si toutes les sensations positives ou corporelles sont décuplées, les sensations négatives aussi, et la moindre crainte devient un terreur insupportable. A cet instant, je sais que je ne dois pas être laissé seul, parce que Dieu sait à quoi je pourrai penser et ce que je pourrais faire de regrettable dans un moment où je douterais de la réalité. Si je suis capable de me faire du mal au cours d'une simple absence liée à une crise de mélancolie, je ne veux pas prendre le risque de découvrir quels dégâts je peux m'infliger si l'envie m'en prend dans un état pareil. Je pourrais simplement aller me coucher, comme Joanne. Ce serait sage. Mais je n'ai pas envie de dormir, je ne veux pas fermer les yeux, laisser au passé la nuit que nous avons passé, et me réveiller dans quelques heures pour faire comme si de rien n'était. La soirée est étrange, mais il y a un truc, non ? Un truc qui peut peut-être m'aider à réfléchir et à décider ce que je dois faire. Je n'en sais rien, je me raccroche à n'importe quoi pour avoir une piste. Je ne sais pas quoi faire, et de toute manière, tout ce que je fais n'a aucun sens. Joanne pourrait me dire non et aller dormir comme elle l'avait prévu, elle aurait raison. Je ne devrais pas la supplier ainsi, c'est pathétique. Une partie de moi sait qu'elle acceptera, parce qu'elle aura aussi le pressentiment qu'il ne faut pas m'abandonner maintenant, et parce que c'est une romantique qui aime les levers de soleil. Elle va à l'étage uniquement pour se rhabiller et me trouver quelque chose à me mettre sur le dos. Je souris, soulagé. Peut-être que nous ne dirons rien et qu'il en s'agira que d'être l'un à côté de l'autre pendant une heure ou deux, mais ce sera toujours mieux que la distance qui s'est mise entre nous depuis que j'ai annulé le mariage. Nous quittons la maison pour effectuer à pied les quelques minutes qui nous séparent de la plage. Le ciel n'est plus si noir, mais la rue est toujours déserte, silencieuse. La plage est toute aussi vide, alors le va et vient des vagues semble plus bruyant que d'habitude. Nous nous asseyons dans le sable, sans trop d'écart entre nous. Ce flottement est tellement étrange, et la situation d'un bancal… Joanne prend la parole, peut-être que le silence la met mal à l'aise. « C'est gentil, mais c'est pas nécessaire. J'irai directement au travail, je ne compte pas dormir. Au point où j'en suis, ça ne sert plus à grand-chose. » Si nous sommes rentrés pour six heures, à quoi bon dormir une ou deux heures ? Je prendrai un moment pour me reposer dans mon bureau -non, c'est faux, ou peut-être sur la pause déjeuner, donc je ne mangerai pas. « Mais peut-être que toi tu devrais te reposer et confier Daniel à la crèche pour la journée. » Ils ne devraient pas le refuser, si c'est pour une garde exceptionnelle de ce genre. « Pour le moment ça va, la drogue va te tenir éveillée tout la matinée, mais quand les produits ne font plus effets la descente est difficile et tu ne seras pas complètement en état de t'occuper de Daniel. » Je ne suis pas expert, loin de là, mais il y a des choses que je sais que je tiens d'Oliver. Quand il descendait, il n'était bon qu'à dormir et déprimer. Notre fils ne devrait pas avoir à subir sa mère dans cet état, et cela pourrait même s'avérer dangereux. Je soupire. Je devrais me sentir désolé de l'avoir persuadée de me suivre ce soir, mais ce n'est pas le cas. Je ne l'ai pas forcée à quoi que ce soit, c'est une grande fille qui a fait ses choix. Je soupire parce que, doucement, l'amusement s'en va et nous transitons vers cette relation sans nom que nous avons désormais. Et je n'aime pas ça, cette incertitude. Je tire ma chaîne de sous mon t-shirt et attrape la bague pour laisser mes doigts jouer avec nerveusement. Pour le moment, je ne la vois nulle part d'autre ; ni la rendre, ni la remettre à mon doigt. Du coup, je ne sais pas si je suis toujours fiancée ou non, en couple ou non. Mon regard se pose sur la bague de Joanne. Elle n'a pas bougé de place, allez savoir pourquoi. « Pourquoi tu la gardes à ton doigt ? » je demande, curieux. Je n'ai pas l'impression qu'elle se considère encore fiancée à moi pourtant.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne ne sentait pas capable de profiter du lever de soleil comme il se doit. L'esprit éreinté, elle n'était pas franchement à l'aise à l'idée de passer ce moment avec Jamie. Il ne voulait pas être seul, c'était une chose, mais y avait-il quelque chose qu'il cherchait à faire ? Elle se demandait s'il avait des idées derrière la tête. Elle se mit à regretter tout ce qui venait de se passer, elle aurait du dire non dès le début et le laisser prolonger sa soirée seul si l'envie lui disait. Mais elle n'aurait jamais du le suivre. Tout ce qui s'est passé ne formait qu'une très grosse erreur. Quelque part, elle espérait qu'elle oublierait cette soirée-là, que ce ne soit finalement un de ces rêves bizarres et inexplicables. Et le même malaise dans lequel vivait Joanne depuis le début reprit sa place. Ses poignets étaient à nouveau soigneusement cachés par son gilet, et plus grand chose n'avait d'intérêt. Elle pensait à Jamie. Il allait avoir une nouvelle journée chargée. Mais il songeait aller directement au travail après ce court moment passé à la plage. Il voulait s'éloigner d'elle le plus vite possible, le plus longtemps. Du moins, c'était ce que Joanne pensait. Qu'elle le révulsait à nouveau, qu'il ne voulait plus la voir. Et voilà que lui se mettait à lui recommander de laisser Daniel à la crèche toute la journée. Il donnait la substance et s'amusait à faire la leçon juste après. Joanne venait même à se demander s'il ne la prenait pas pour une mauvaise mère, quelque chose du genre. L'alcool dans son sang poussait ses interprétations à l'extrême. "Peut-être, oui." dit-elle simplement, le regard. Elle ne se voyait absolument pas passer une journée sans Daniel, surtout pas en ce moment. Le retour à la réalité était particulièrement difficile pour Joanne. Elle détestait sa situation actuelle, à marcher sur un fil prêt à se briser n'importe quand. Elle n'avait plus aucune carte en main, alors que les choix étaient multiples. Il ne disait rien lorsqu'elle restait, il n'allait rien dire si elle se décidait un jour de partir. Ce manque d'intérêt était pire que tout, et Joanne avait été tenté à plusieurs reprises de montrer ses marques aux autorités pour le tenir éloigné d'elle et Daniel. Mais lorsqu'elle y repensait, elle trouvait ça d'une cruauté sans nom, et elle ne voulait pas priver Daniel de son père. Alors elle restait là, à ne rien faire à part s'occuper de son enfant. Mais il montrait si peu d'intérêt à leur fils, depuis l'annulation du mariage, il le voyait à peine. Il se fichait de ce que pourrait décider Joanne. Elle se disait qu'elle avait tellement brisé son coeur qu'elle pourrait faire n'importe quoi, cela ne changerait rien. Ca ne l'atteindrait pas, il s'en ficherait totalement. Et Joanne se sentait affreusement seule, elle n'avait personne à qui en parler. Elle avait manqué son rendez-vous chez son psy, ayant peur que ce dernier ne vienne compliquer leur histoire en déclarant les violences conjugales aux professionnels adéquats. Alors Joanne était surprise qu'il se soucie qu'elle ait encore sa bague à son annulaire. "Pourquoi tu t'en soucies ?" lui retourna-t-elle. Elle parlait sans la moindre agressivité, sans quoi que ce soit. Son ton était même un peu trop neutre. Elle soupira, et regarda le bijou en question. "Parce que je ne la vois nulle part ailleurs." finit-elle par répondre. "Même si le mariage est annulé, même si... je ne sais pas si on est encore fiancé, ou si nous sommes encore ensemble. Je ne sais même pas s'il y a encore un nous. Mais je sais, au fond de moi, que sa place est là." Mais ce n'était pas à elle de décider. Et pourtant, le plus dur dans tout ça, c'est qu'elle l'aimait encore. La confiance était à reconstruire, mais les sentiments pour lui étaient toujours les mêmes. Qu'importent les bleus, la passivité des derniers jours, l'absence vis-à-vis de son fils. Comme à la fin de sa grossesse, ça ne la gênait pas de subir le juste retour de ses actes. Et Joanne ne se considérait pas comme mère célibataire non. Elle ne savait pas elle-même ce qu'elle était, mis à part un monstre. "Et toi ? Pourquoi tu la gardes autour de ton cou ?" S'il ne voulait plus se considérer comme fiancé, il fallait juste qu'il s'en débarrasse. Au stade où il en était, Joanne supposait que c'était simple à faire. Quel était l'intérêt de la garder à cet endroit-là ? Elle ne savait pas quoi en penser, si ça signifiait quelque chose ou non. S'il avait envie de voir ailleurs, il vaudrait peut-être mieux pour lui de l'enlever. Certaines adorent les hommes pris, d'autres pas. Peut-être qu'il y en avait qui aimait ceux qui ne savaient pas où ils en étaient. Joanne aurait pu dire qu'elle avait toujours des sentiments pour lui, mais elle se disait qu'il ne la croirait pas. Même si elle n'avait plus vraiment envie de voir le soleil se lever, elle restait plantée là. Si elle disait qu'elle était prête à lui faire confiance, il lui rirait au nez. Il ne la croirait plus, il ne la prendrait plus au sérieux. Joanne n'osait même plus parler, encore une fois, persuadée qu'il ne croirait plus aucun des mots qui pouvaient sortir de sa bouche.
Cette situation me semble sans issue. Surtout parce que je ne sais pas tirer un trait sur ce que j'ai. Mais je ne veux pas faire de concession. Je ne veux pas vivre sans mon fils, sans Joanne, sans Hannah. Je ne veux pas choisir parmi eux trois. Je ne veux pas renoncer. Je n'arrive pas à réfléchir, j'attends le déclic. Je ne sais quelle intervention divine qui débloquera la situation et me dira quoi faire, parce que seul je n'arrive à rien. Ce n'est même pas parce que on coeur et ma raison ne s'accordent pas, c'est que tout en moi maintient le statu quo par peur. Mais si rien ne se passe, si on ne me bouscule pas, je pourrais rester dans cette situation éternellement. Alors j'attends mon miracle comme un idiot, un signe, n'importe quoi. Un coup du destin. Pars, reste, prend une décision, Jamie. C'est encore trop tôt. Cela ne fait que quelques jours. C'est insupportable pour tout le monde néanmoins, c'est nécessaire. Ca l'est pour moi. Mes doigts tripotent ma bague autour de mon cou alors que mon regard s'est posé à nouveau sur la surface de l'eau. Je me demande si cela sert encore à quelque chose d'avoir de l'espoir, et si Joanne en a pour nous deux, ce qui la pousserait à garder sa bague à son doigt. « Simple curiosité. » dis-je en haussant les épaules. Savoir où elle en est pourrait m'aider, mais je crois que nous sommes deux grands paumés avec un bébé au milieu. Pauvre Daniel. La jeune femme me retourne la question, la réponse ne lui plaira sûrement pas. « Parce que je ne la vois nulle part ailleurs pour le moment. » Certainement pas autour de mon annulaire, mais je suis incapable de m'en débarrasser. En cas d'espoir. Le silence reprend ses droits. Quelques mouettes crient sur les vagues et se posent sur le sable. Le ciel continue de s'éclaircir progressivement, jusqu'à adopter un bleu clair. Alors, d'en dessous la ligne d'horizon, le soleil montre ses premiers rayons, accompagné d'un beau halo orange et jaune qui transforme tous les immeubles du centre-ville, plus loin, en grandes statues d'or scintillantes. C'est un spectacle éphémère et rapide. En moins d'une heure, le jour est là. « J'aurais voulu que tout ait l'air toujours aussi simple que ça l'était à Sydney. » dis-je en baissant mon regard pour l'éloigner des rayons aveuglants. « Nous étions parfaitement heureux à ce moment là. » C'était un week-end sans fausse note qui s'était terminé de la plus belle façon qui soit. On ne peut pas faire meilleur souvenir à deux. « J'ai l'impression que nous n'avons plus jamais été vraiment heureux depuis. » Ou que le bonheur n'a été que de très courte de durée, et ensuite… Seulement le chaos. « Sauf peut-être quand j'ai tenu Daniel dans mes bras la première fois. » je corrige avec un sourire nostalgique et la gorge serrée par la même émotion que ce jour là. « Il était tellement petit. » Il a tellement grandi. On croirait que sa naissance remonte à loin, alors que ce ne sont que quelques mois. Et je me demande où sont passés les jours où chaque moment passé ensemble semblait trop court. « Je pensais que c'était notre nouveau départ, notre chance, que nous allions pouvoir toucher nos rêves du bout des doigts. » Notre famille, notre foyer, le mariage. Tout aurait du bien se passer. Ce qui me tue, ce qui est cruel, c'est que si on me demandait qu'est-ce qui a tout fait capoter, je répondrais de regarder à côté de moi. Je lui en veux tellement de tout gâcher. Je n'arrive pas à blâmer qui que ce soit ou quoi que ce soit d'autre. Et malgré tout ça je l'aime encore. Qu'est-ce qui cloche chez moi ? Je soupire. « Maintenant regarde nous. » Nous avons l'air désespérés, et minables, et pathétiques. Il n'y a pas vraiment de tendresse, ni vraiment de haine. C'est une grande mascarade. Dépité, je me lève et retire un peu de sable de mon pantalon. « Rentrons. »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Aucun des deux ne voulait partir, tout autant qu'ils ne voulaient pas rester. Une situation des plus bancales ou l'un comme l'autre ne savait pas quoi faire pour y remédier. Mais il fallait bien se décider un jour. Joanne ne survivrait pas de continuer ainsi éternellement. Des deux côtés, les mots et les actes pouvaient être mal vus, mal interprétés. Dans les deux sens, il fallait marcher sur des oeufs à nouveau, faire attention à tout pour que ça ne parte pas en vrille une nouvelle fois. Et les coeurs seront encore plus brisés par la suite. Il ne savait pas quoi faire de sa bague. Jamie disait que c'était sa place de choix, qu'elle ne devait être nulle part ailleurs. Elle pensait qu'il se fichait d'elle. Joanne ne regardait même pas le soleil se lever. Elle gardait les yeux bas, sachant qu'elle aurait été incapable de profiter de ce spectacle qui ne durait que quelques secondes. L'Anglais admirait les couleurs, les contrastes. Pris d'une vague de nostalgie, il se remémora leur premier weekend à Sydney. Il était vrai que tout avait été parfait là-bas. Avec la conception de Daniel, et la demande en mariage. Peut-être que c'était cette dernière qui avait tout fait déraper. En plus de la jalousie excessive de Joanne qu'elle peinait à mesurer et à contenir. "Moi aussi." lui répondit-elle tout bas. Tout semblait être tellement simplement là-bas, tout était si évident. Elle avait l'impression que ce weekend là remontait à une éternité alors que ce n'était que l'année précédente. Jamie comptait aussi la fois où Daniel était né. Et rien d'autre, il ne prenait jamais en compte les soirées qui pouvaient semblaient anodines, mais qui avaient toute leur importance. Les habitudes qu'ils avaient instauré afin qu'ils puissent être tous les trois le soir à se retrouver, Jamie pouvait pleinement profiter de Daniel, le nourrir, le baigner, le bercer, le coucher. Pour ensuite passer un peu de temps avec Joanne, même si ce n'était que pour regarder la télé, ou aller se coucher pour faire l'amour rien que pour le plaisir de n'être que tous les deux dans leur bulle. Ces soirées-là étaient parfaites aussi pour elle. Il y avait des habitudes dont on se lassait, mais Joanne ne s'ennuyait jamais des dîners de la semaine. Et Jamie ne prenait pas en compte tout ça, ni les weekends passés à la campagne, où ils ne profitaient que du beau temps et de la sérénité des lieux. Joanne était blessée qu'il oublie tout ceci, parce que pour elle, ces moments-là étaient chers à son coeur. Et lui préférait les évincer de ce qui faisait leur bonheur. Qu'il néglige et oublie leur vie de famille la blessa à un tel point que des larmes bordèrent ses yeux. Elle savait qu'il lui reprochait tout. "Si je suis à l'origine de tous nos malheurs, tu n'as pas beaucoup de raison de vouloir garder la bague près de toi." dit-elle à contre-coeur. C'était dur de l'admettre, mais s'il ne la supportait plus au point de vouloir la blesser physiquement, qu'est-ce qui le poussait à vouloir garder le bijou en l'enfilant dans son collier ? Cela n'avait ni-queue, ni-tête. Et pourtant, Jamie ne l'enlevait pas. Il préférait se lever, sur le départ. "Je reste encore un peu ici. Il est encore tôt, Daniel dort encore." Joanne avait besoin d'être seule. Elle préférait vivre un moment de solitude sur une plage déserte que de sentir seule avec plein d'êtres qui gravitaient autour d'elle sans que l'on ne se soucie d'elle. Joanne savait qu'une fois la pote d'entrée franchie, ce sera comme avant. A s'éviter, à s'ignorer. Jamie rentrerait à pas d'heures, évitant ainsi de manière majestueuse de passer du temps avec son fils. Et comme tous les soirs, Joanne ne fermerait pas l'oeil tant qu'elle ne l'aurait pas entendu rentré, c'était plus fort qu'elle. Les yeux de Joanne se perdaient à l'horizon, toujours plongée dans cette quête interminable de se faire pardonner et de lui pardonner de lui avoir sciemment fait du mal. Elle restait à la maison pour deux raisons, les deux dernières qui l'aidaient à s'accrocher; les sentiments qu'elle avait pour Jamie malgré tout, mais aussi pour Daniel. Elle se disait qu'elle ne pouvait pas le priver de son père, mais Jamie faisait en sorte que ce soit tout de même le cas. Il n'y avait alors plus qu'une raison. Joanne n'avait pas vraiment hâte de rentrer. Elle allait habiller Daniel, lui donner le biberon pour l'emmener dans la crèche. Dieu sait ce qui pourrait se passer une fois qu'elle serait rentrée.
Je retiens un immense soupir en entendant Joanne déclarer qu'elle est la source de tout ceci et que je pourrais aussi bien jeter la bague que je m'obstine à garder autour du cou. « Je n'ai pas dit ça. » je grommelle. Je l'ai pensé, et je ne vais pas la contredire, néanmoins, ce n'est vraiment pas le genre de choses que j'ai besoin d'entendre de vive voix actuellement. Elle ne peut pas me pousser vers la sortie tout en espérant que je reste, c'est cruel et je suis bien assez perdu comme ça. Si je jette la bague, est-ce qu'elle sera satisfaite ? Je ne crois pas. Si je lui dis que, oui, je pense qu'elle est la cause de nos malheurs, est-ce que tout ira mieux ? Non plus. Si je reste après une phrase de ce genre, est-ce qu'elle en sera heureuse ? Pas le moins du monde. Alors cela ne sert strictement à rien. Je ne demande qu'à être tranquille avec la réflexion et mes pensées, j'ai tellement à faire avec mes propres doutes que je n'ai pas besoin d'être tiraillé de la sorte. Je ne l'ai pas accusée, et je ne veux pas qu'elle me fasse dire ce que je n'ai pas dit. Tout est déjà tellement compliqué. En un claquement de doigts, Joanne a rendu sa présence moins supportable. On peut appeler ça une fuite, quoi qu'il en soit, je quitte la plage et la laisse là puisqu'elle veut rester. Je rentre à la maison les mains dans les poches, complètement dans mes pensées, si bien que je ne regarde pas la route avant de traverser et manque de me faire renverser par un de ces gros 4x4 noirs au pare-choc qui leur donne des airs de buffles. Je ne prends pas la peine de m'excuser, et je me fiche de me faire insulter. Je poursuis mon chemin en étant un peu plus attentif et c'est tout. Une fois à la maison, les chiens sont réveillés par le bruit de la porte. Bien qu'un peu dans les vapes -sauf Milo, comme toujours- ils m'accueillent avec quelques caresses et léchouilles sur les mains et les jambes. Mais je ne suis pas vraiment d'humeur. Je monte à l'étage et entre dans la chambre de Daniel pour vérifier qu'il dort toujours malgré les aboiements des chiens. Non, il s'est réveillé, et il est en train d'émerger difficilement, étirant ses petits bras potelés et frottant ses yeux. « Mince, pardon bonhomme, je ne voulais pas te réveiller. Viens faire un câlin. » Délicatement, je le tire de son lit et le prend dans mes bras, sa tête contre mon épaule. Ses mains serrent automatiquement mon t-shirt. Il émet un souffle d'une manière qui laisse penser à du soulagement. De l'aise à l'idée d'être tout contre son père, comme si cela faisait bien longtemps. Il est vrai que nous nous sommes à peine vus en une semaine, pas même le week-end. « Tu sais que tu me manques énormément ? Hm ? Mais c'est la folie au travail de papa en ce moment. » Dieu sait que je préférerais être avec mon fils, passer ma soirée à jouer tous les deux. Il y a des périodes comme ça où la chaîne est très prenante. J'ai travaillé samedi, j'étais épuisé le lendemain. Je n'y peux rien. Daniel en pâtit, mais ce n'est que temporaire. L'affaire d'une semaine ou deux. Tendrement, je berce le petit en faisant les cent pas. Je dépose régulièrement un baiser sur sa petite tête. « Je serai là tôt ce soir. Papa te donnera ton dîner, et après nous pourrons jouer, et lire des histoires. D'accord petit canard ? » Il somnole sur mon épaule. Il ne se rendormira pas, mais il sera réveillé tout en douceur, en serrant fort son père et son doudou. « Tu seras sage à la crèche en attendant aujourd'hui. » Il semble s'y plaire, cela ne devrait pas trop le déranger d'y être une journée. Je le garde ainsi dans mes bras un long moment, juste à le bercer en marchant. Je ferme les yeux et je profite de sa chaleur, de son odeur. Je n'ai rien de plus précieux que lui. « Papa t'aime tellement fort. » je lui murmure avant de le remettre dans son lit. J'essaye de se pas laisser ses petits hoquets de chagrin me briser le coeur lorsque je ferme la porte derrière moi. Je dois me préparer pour y aller, qu'importe si je me sens comme un déchet flottant dans l'eau stagnante. Je passe sous la douche, enfile un costume propre, essaye d'avoir une allure décente. Je mange tranquillement avant de prendre la voiture. C'est après la pause déjeuner, que j'ai passée à dormir, que Janis m'a rappelé mon rendez-vous de ce soir, à vingt heures.