Aisling est née à Belfast, dans une famille modeste, nombreuse et très catholique. Son père était un homme sévère qui lui inspirait la crainte et n’hésitait pas à avoir recourt aux châtiments corporels. Docile et effacée, son épouse n’osait contredire les décisions du chef de famille. Aisling s’en tire avec quelques cicatrices psychiques telles que l’anxiété ou le manque de confiance en elle, et un fort sexisme intégré. A 17 ans, elle abandonne le lycée en cours d’année et quitte Belfast pour travailler à Dublin auprès d'un couple déterminé à l'aider à s'en sortir. Elle quitte ce havre de paix quelques mois plus tard, terrifiée à l’idée de commettre un impair et de décevoir. Elle passe quelques mois à Londres et enchaîne les boulots sous-payés dans les quartiers craignos de la capitale. A l’âge de dix-huit ans, elle répond à une petite annonce et s’envole pour Brisbane, où elle est capturée par un réseau de traite des blanches qui la séquestre pendant trois jours. Par un heureux coup du sort, elle croise la route de Phoenix et Robin, qui l’arrachent aux mains de ses tortionnaires et la prennent sous leurs ailes. Après cela, Aisling vit quelques temps avec Robin, mais, incapable d’être à la hauteur des espoirs que son amie place en elle, l’irlandaise fuit une nouvelle fois. A la rue, elle fait la connaissance de Lou qui l’introduit à Mitchell et son gang, le club. Elle passe quelques années en leur compagnie, commence les photos érotiques et expérimente avec la drogue. Lorsque le gang rejette Lou, Aisling la suit sans poser de question, et retrouve avec amertume l’insécurité. Lorsqu’elle s’y autorise, Aisling fantasme parfois sur un amour idéal tout en repoussant l’idée d’une relation sexuelle. Le comble, quand on sait le métier qu’elle exerce, mais l’irlandaise n’a jamais touché un homme, ni une femme. Du moins, pas vraiment. Pendant des années, elle erre sans but, offrant son corps en pâture aux caméras dans l’espoir de payer la dope destinée à anesthésier sa conscience. Aisling ne pense pas pouvoir être sauvée. Alors, pour réchauffer son cœur, elle couche le tumulte de ses sentiments sur le papier, et se risque parfois à les chanter, lorsque personne ne peut l’entendre. Le reste du temps, elle se contente de survivre, dans un monde grisâtre déterminé à l’anéantir. Jusqu'à sa rencontre avec Sid, qui fait comme un rayon de soleil à travers les nuages, et lui laisse entrevoir que sa lente agonie n'est pas une fatalité, qu'elle peut essayer de se relever.