La soirée commençait à peine et il y avait déjà un grand nombre de client. Ce bar était très fréquenté par la population de Brisbane. J’avais eu de la chance d’être embauchée, moi qui avait accumulé une expérience en alcool à cause de mon passé. Il n’y avait pas un seul genre de whisky, un seul type de boisson que je n’avais pas goûté. Les barmans et le propriétaire me connaissaient bien maintenant. J’étais leur cliente préférée, je ne ratais pas une seule soirée sans venir ici. C’était un peu comme ma seconde maison.
Les cocktails s’enchainaient ainsi que les boissons en tout genre. J’avais soufflé un moment, puis pris une serviette pour commencer à nettoyer quelques verres. Ils semblaient s’amuser, ils semblaient passer un bon moment. Il n’est pas rare que des bagarres naissent dans ce genre d’endroit : un homme qui avait le culot de draguer la femme d’un autre, une femme qui trompait son copain avec un autre... On pouvait dire que le bar était animé et ne manquait pas de dose de piment. J’aimais bien me mêler dans les bagarres, juste pour apaiser les tensions, mais surtout pour jeter les voyous dehors. Qu’est –ce qu’ils me dégoûtaient, sérieux... Ils n’avaient rien de mieux à faire ?
Je soupire en pensant à cette situation qui me rappelait mon ancien amour. Je fronce les sourcils, furieuse, puis un collègue tape doucement mon épaule de sa main, ce qui m’aida à reprendre mes esprits. J’hausse doucement les sourcils, puis compris qu’il avait besoin d’aide. Un simple sourire suffit à lui faire comprendre que j’avais compris. Nous étions ainsi, nous nous comprenions avec de simples gestes. Je mis ma serviette sur mon épaule et hop ! Je remplis un verre de vodka avec quelques feuilles de menthe comme l’aimait cette jeune femme assise juste devant le bar. Elle venait fréquemment ici. J’avais une bonne mémoire, heureusement !
La soirée passait tranquillement pour le moment, chose qui était assez bizarre, mais bon... Au moins on avait la paix ! J’étais occupée par le rangement, lorsque mon collègue me siffla légèrement.
"Hum ?..."
Il sourit et regarda d’un œil discret un homme que je venais tout juste de servir.
"Depuis le début de la soirée il n’a pas lâché ses yeux de toi..."
Il ricane taquin, puis je soupire tout en le regardant. Je regarde ensuite le jeune brun. Nos yeux se croisèrent, puis d’un geste rapide, je tourne le regard pour froncer les sourcils en regardant mon collègue amusé par la situation
"Va travailler toi !"
Je le tape amicalement avec ma serviette, puis pouffe légèrement. Je continuais comme si de rien était, mais j’avoue que le jeune homme attira mon attention. Pourquoi me regardait-il ainsi ? Je le regardais de nouveau d’un œil discret... Il me regardait encore... Quoi ? J’avais un bouton sur ma figure ? J’avais quelque chose sur le visage ? Ou bien était-il comme ces mecs que je croisais le plus souvent dans les bars. Je sursaute légèrement lorsqu’un client me parle. Il me demande de lui apporter sa boisson sur sa table. Je souris doucement puis c’est ce que je fis. Apportant sa commande sur un plateau, j’étais passée devant la table du brun. Ma curiosité était bien trop grande et alors que je voulais partir derrière mon bar, je fis quelques pas en arrière. S’il voulait quelque chose autant être franc non ?
"Excuse-moi, mais y-a-t-il quelque chose qui te gêne chez moi ? J’ai bien vu que tu me regardais depuis tout à l’heure, alors si tu as quelque chose à me dire vas y. Ne te gêne pas !"
Je sais, cela peut paraitre méchant pour un premier abord, mais je détestais ce genre de situation. Je n’aimais pas qu’on me regarde ainsi, c’était non seulement gênant, mais je n’aimais pas ce genre de chose.
Les soirées et Austin une grande histoire d'amour quand il était un peu plus jeune, puis la vie a fait son chemin et a choisi de lui offrir le plus beau, mais le plus encombrant des cadeaux. La vie a fait de lui un père et malheureusement pour lui il a choisi d'être un père responsable. Les sorties dans les bars se font donc moins nombreux, bien sûr pour garder sa jeunesse et surtout ne pas s'enfermer dans une routine qui ne lui plairait pas, il s'autorise une sortie par semaine, sans sa fille. Le reste du temps c'est cinéma, restaurant ou parc d'attraction avec la belle Lou. Ce samedi pour une fois il a appelé la nounou s'excusant de lui sucré cette soirée pour qu'elle vienne chez lui garder Lou. Alors oui l'appartement est tout confort, oui elle est bien payée, mais Lou est assez encombrante, assez bavarde, il faut supporter une jeune fille qui se prend pour la femme de la maison.
La soirée de libre il avait décidé d'aller au Canvas, un bar où il avait du faire un tour une fois ou deux pas plus. Il ne connaissait pas l'endroit et il était curieux de voir les gens qui y venaient. La fréquentation n'était pas la même que celle dont il avait l'habitude, il y avait moins de fric ici, c'est aussi ça qu'il aimait. Lui qui avait longtemps été élevé dans le luxe, lui qui avait longtemps fréquenté uniquement des gens de sa richesse et surtout hait tous ceux qui ne l'étaient pas avait ouvert les yeux. Il était bien plus tolérant et surtout bien plus ouvert au monde qui l'entourait et qui pouvait lui offrir tant de belles choses. Alors oui il dénotait un peu, lui qui était toujours habillé de manière très classe, toujours en costume deux ou trois pièces. Quand on voit les gens ici, certains n'ayant certainement même pas prit de douche aujourd'hui il faisait presque tache dans le paysage. Ses yeux se posèrent sur la seule fille qui avait attiré son attention, elle sortait du lot. Loin des critères qu'il avait en temps normal avec les filles, cheveux rouges, tatouages, elle sortait clairement de l'ordinaire. C'est peut être ça qui lui plaisait chez elle, enfin plaire était un bien grand mot, c'était plutôt ça qui attirait son regard. Alors lui qui n'était pas le plus discret des hommes allait très rapidement se faire détroncher, surtout qu'il la regardait depuis le début de la soirée. Elle était son centre d'attraction de cette soirée assez ennuyeuses à ses yeux.
Forcement leurs regards se croisèrent, plusieurs fois même. Lui n'avait pas forcement envie de l'aborder et ce n'était pas non plus dans sa façon de faire, mais elle l'intriguait tout de même beaucoup. Elle bossait donc n'allait certainement pas perdre de temps avec un client, il devait y en avoir tellement des mecs qui la fixaient avec insistance et pas tout le temps pour des raisons très catholiques. Elle passa une première fois à coté de lui, le gentleman n'était pas comme ses morts de faims, il n'allait pas se retourner sur sa chaise. Si elle était dans son champs de vision il regardait, si elle n'y était pas et bien il faisait autre chose. Sauf que là il entendit une voix et fut obligé de se retourner, qui venait de lui adresser la parole ? C'était elle, l’intrigante serveuse aux cheveux rouge. Elle était franche, il adorait ça, puis lui aussi l'était, même si là, la franchise allait peut-être passer pour un manque de tact. « Comment te dire, tu m'intrigues, va savoir pourquoi. Surement parce que dans mon milieu des filles comme toi on en croise jamais. Rien de méchant, rien qui me dérange chez toi, mais va savoir pourquoi mes yeux et ma tête n’arrêtent pas de te regarder. »
Voyant le visage de la jeune femme il avait été un peu trop direct, elle devait se demander qui était ce mec étrange qui n'avait certainement jamais du sortir de chez lui. Des femmes avec les cheveux rouges il y en avait déjà trois dans la pièce, mais elle avait l'avantage d'être belle contrairement aux deux autres. L'éducation il en avait eu une, mais il ne savait pas bien se comporter avec des gens qui n'étaient pas du même milieu que lui, alors il enchaina « Je suis conscient que ça ne se fait pas, si tu as bientôt fini ton service je te propose de t'offrir un verre en espérant que tu acceptes mes excuses ».
Le plateau toujours entre mes mains, je n’avais pas pu m’empêcher de me retourner pour lui adresser la parole. S’il voulait quelque chose autant en venir directement sans tourner en rond. C’était gênant, surtout la façon dont il me regardait, comme si j’étais un alien, ou une créature venue d’un autre monde. D’habitude, les hommes qui me regardaient ainsi voulaient passer une nuit en ma compagnie, et vous imaginez bien qu’elle était ma réponse. Maintenant, j’avais pu me faire une réputation dans le bar, et les clients pervers savaient déjà ce qu’ils les attendaient si jamais ils voulaient encore s’adresser à moi de la sorte.
En parlant de ça, j’avais pu entendre quelque chuchotement par ci par là. Certains avaient peur pour lui, d’autres ne voulaient que la bagarre. Comme déjà dit, j’avais pu me faire une sacrée réputation ici, surtout avec mon caractère. Certains hommes qui pensaient être plus intelligents que d’autres, m’attendaient des fois dehors, à la fin de mon service, mais c’est toujours à ce moment là que la bagarre prenait lieu. Certain en avait encore des marques en ce jour. C’est dingue comment on pouvait sous estimer une femme, surtout une femme qui était de petite taille. Mon allure fragile et frêle faisait croire aux autres que j’avais besoin d’aide pour me défendre, ou bien que j’étais impuissante. Ca me faisait rire à chaque fois.
Pourtant, cet homme était différent... Il n’était pas comme ceux que j’avais l’habitude de rencontrer dans ce genre de barre. Il faisait ... Tache. On pouvait clairement voir qu’il était d’un milieu assez aisé. Ces détails ne m’importais que peu en fait. Je suis orpheline, mais j’avais eu la chance d’être adoptée par une dame qui était d’un milieu aisé, d’où la maison que j’avais aujourd’hui à Pine Rivers. Je serrais doucement les bords de mon plateau tout en écoutant ses paroles. « Dans mon milieu des filles comme toi on en croise jamais »... PARDON ? Il voulait dire quoi par là ? Cette phrase me fit froncer les sourcils pour quelques instants tout en le regardant.
"Tu entends quoi par là ? Des filles comme moi ? Je suis une fille comme toutes les autres filles de ce monde, c’est surtout ton milieu qui est détraqué."
Un long soupire passa entre mes lèvres. Je devais me calmer. Il avait l’air par contre de dire la vérité, mais quelque chose m’intriguait chez lui tout comme je l’intriguais. Je ne savais pas encore quoi, mais j’allais sûrement le savoir bientôt. Il répliqua en me proposant de m’offrir un verre si j’ai fini mon service. Un long sourire sarcastique se dessina sur mes lèvres.
"Ah d’accord...Je comprends mieux... C’est ta façon de draguer ? Tu penses vraiment que ton petit jeu va marcher avec moi ?"
Je continuais de le regarder, fronçant légèrement les sourcils pour un instant tout en disant ma phrase
"Je te pensais plus intelligent à un instant, mais on dirait qu’on avait tous les deux torts. En tout cas, j’espère que tu passeras une bonne soirée..."
Oui, mais comparer Austin a un client habituel du bar serait quelque chose de totalement fou et même un aveugle à l’odeur ferait la différence. Austin n'est pas du même monde il ne cherche pas à le cacher et quand bien même il essayerait il n'y arriverait pas. Il est comme ça, droit, direct et souvent très blessant, mais ce n'est en rien de la méchanceté. Quand il veut être méchant on le voit dans son regard et ça aussi il sait très bien le faire, mais ce soir non, c'est bien de la curiosité. Alors oui, il la regarde comme un chien en cage, comme un alien, comme une bête de foire, mais voilà des filles comme ça il n'en voit que très rarement. D'une parce qu'il ne regarde pas et n'a jamais regardé les conneries que l'on peut voir à la télévision. De deux parce qu'il n'a jamais été dans une école publique et que les extravagances capillaires n'ont jamais été toléré dans ses écoles successives. Puis parce que les seules filles avec les cheveux rouges qu'il avait croisé ou vu de loin étaient totalement dégueulasse. Elle avait la beauté et l’extravagance pour elle, c'était quelque chose d'assez rare pour être souligné, mais peut-être pas assez rare pour qu'il la drague.
Il ne cherchait pas la bagarre, il avait du se battre une fois dans sa vie et ça n'avait pas ressemblé à grand-chose. Il n'est pas du tout pacifiste, totalement conscient que la guerre est obligatoire, qu'il la faut pour construire des riches, pour imposer des idées, mais pourquoi faut il forcement se battre à la sortie d'un bar. Pour montrer sa virilité ? Austin le faisait très bien à l'horizontale, un mec pouvait bien lui en coller une, lui casser un membre qu'importe il ne douterait pas de lui. Alors que ceux qui le pensent l'oublient tout de suite, aujourd'hui elle n'allait pas se battre, enfin pas avec Austin. Il comprit rapidement qu'elle venait de tiquer sur sa phrase, qu'importe il parlait comme il pensait, souvent sans filtre. Il ne réfléchissait qu'au boulot et encore il lui est déjà arrivé de perdre un fournisseur parce qu'il sentait la sueur ou quelque chose du genre. Quand quelque chose froisse le beau brun il ne sait faire qu'une chose, le dire. Quand quelque chose est bien, il est forcé de le dire aussi. Tel un professeur d'école, il récompense et sait punir.
« Détraqué dans mon milieu ? Mouai, j'ai quand même de grands doutes, mais après chacun son avis et je respecte totalement le tien. J'entends que des filles comme toi on en croise pas tous les coins de rues, je pense même que si tu as ce style c'est parce qu'il te plait certes. Mais que dans un coin de ta tête c'est aussi un moyen de te faire remarquer, d'être vu. » Il était sans filtre, mais pas totalement idiot, voilà certainement pourquoi il ne se lança pas dans une psychanalyse qui faisait de lui quelqu'un d'assez lourd quand il le voulait. Il pensait qu'elle avait eu des ennuis durant son enfance, qu'elle avait peut-être été délaissée par son père et que se faire remarquer par les autres était un moyen de combler se possible manque. Quand elle l'accusa de la draguer il ne pu s’empêcher de laisser échapper un rire, fin, mais un rire tout de même. Elle s'enflammait assez vite et passait très vite du coq à l’âne. Peut-être qu'ici elle était la reine, que tout le monde la voulait dans son lit, c'était même très probable. Mais Austin n'était pas le client lambda, il n'était pas le genre d'affamé de fin de soirée qui voulait baiser celle qui ressemblait plus à une femme. « Tu te donnes beaucoup d'importance d'un coup. Te draguer on en est pas là, loin de là même. Je t'ai regardé, j'ai t'ai offensé avec ma remarque. Alors je ne sais pas comment ça se passe ici, mais chez moi on présente ses excuses. Ce que je fais en te proposant en verre, si tu veux le boire seule au comptoir, fait donc... ».
Il pouvait énerver autant qu’impressionner, il était très calme, toujours calme. Très posé et surtout le plus souvent poli. Il avait eu une éducation qu'il n'avait pas lâchée, même si sa famille était depuis partie un peu en vrille. Voir la jeune femme s’énerver et lui rester très calme, lui plaisait toujours autant. « Je ne pense pas avoir eu tord, toi non plus. Mais merci, bonne soirée à toi aussi et bon courage pour le boulot » lâcha t'il avant de boire une gorgée de sa vodka.
Il était toujours aussi calme, comme si mes paroles ne l’avaient touché en aucun point. J’étais furieuse et je devais me calmer. J’étais beaucoup trop sentimentale sur ce coup là et je devais apprendre à mieux maitriser ma colère. Certes, il n’avait encire rien fait, il était au contraire resté à sa table le long de la soirée... Il était bien différent, même un idiot l’aurait remarqué.... C’était ainsi que je me comportais, à cet instant... Quelle idiote. Je ne savais même pas rester calme autour d’un garçon, je devais tout le temps le contredire, le rabaisser... Tout ça n’était peut être que dans ma tête, peut être que tous les hommes n’étaient pas pareil... Je jugeais beaucoup trop les hommes avant de les connaitre. C’était surement dû à mon échec dans le passé.
Son sourire me mettait soudainement mal à l’aise. Je sentais un pincement au cœur, quelque chose d’inhabituel... J’étais sur mon trône, j’étais bien assise, bien installée, mais là je dégringole bien vite. Je continuais de le regarder, me pinçant finalement doucement la lèvre inferieure. Il semait le doute, mes pensées devenaient de plus en plus sombres...Je devenais fragile. C’est drôle comment de simples paroles pouvaient m’affecter, bien plus que les gestes. Je restais pour le moment muette à l’écouter. Il rouvrît la discussion sur son milieu, et je ne comprenais pas vraiment pourquoi il insistait sur ce sujet.
Depuis le début de la soirée, tout en me regardant il avait dû m’analyser, analyser mes faits et gestes... Peut-être avait-il raison, peut-être que mon style était une sorte de cri, quelque chose que je ne pouvais exprimer ni par les paroles ni pas mes gestes... SUFFIT ! Il jouait bien trop avec mes nerfs, bien trop avec mes pensées que je rêvais debout maintenant, je pensais bien trop et je commencer à douter de moi-même.
Tout le long de la discussion, j’avais fini par arrêter de parler, l’écoutant juste ce qu’il avait à dire clarifiant ainsi ses intentions. Il était aimable, et cela se voyait. Si lui n’avait jamais vu de femmes ayant mon style, moi je n’avais jamais vu d’hommes se comportant ainsi. Mes anciennes fréquentations étaient si mauvaises que j’avais perdu le sens de la vie. Finalement, je retourne derrière mon bar, y déposant mon plateau. Je restais toujours dans mes pensées, puis un claquement de doigts me fit retrouver la réalité. C’est encore le barman. Il avait vu la petite scène et me donna quelques conseils. Il me proposa d’aller me reposer, il continuera la soirée avec les autres. Je pouvais ainsi disposer. Je ne fis qu’un léger sourire puis pris deux verres de vodka.
Ainsi je retourne à la table du jeune brun, déposant un verre de vodka devant lui, puis dit
"Cadeau de la maison"
Je reste debout avec mon verre entre les doigts, regardant le jeune homme dans les yeux.
"Puis-je te tenir compagnie alors ? Ou bien mon attitude t’a tellement déplu que tu ne veux plus prêter attention à moi ?"
Prêter attention... Mon style prêtait peut être attention, et peut être au fond tout ce que je cherchais était de l’affection. "Je m’appelle Lana, et toi ?"
Je n’aimais pas qu’on prenne mauvaise impression sur moi, alors autant clarifier les choses tout comme il était lui aussi franc avec moi. J’aime beaucoup la franchise, et pour le moment, nous avions ceci en commun.
Austin ne se vantait pas de ne pas être comme les autres bien au contraire, mais il n'était pas comme les hommes qu'elle avait l'habitude de côtoyer. Il avait toujours été en école privée, il avait ensuite été à Berkeley ou il avait fait les 400 coups avec des gens tous plus fous les uns que les autres. Il avait été dans la confrérie des dragueurs, dans la confrérie des sportifs puis dans la confrérie des fêtards. Alors quand on le voyait ici, pas ivre, pas en train de foutre le bordel, pas en train de dragueur tous ce qui bouge on se demandait vraiment si c'était lui. Alors oui la trentaine lui était passé dessus, mais elle n'avait pas fait de dégâts bien au contraire elle n'avait fait que le bonifier. Ce soir il était tranquille tout simplement parce qu'il était loin de ses bases, loin de son confort, très loin des bars qu'il côtoie. Avec des filles toutes habillées plus courtes les unes que les autres, qui vous saute dessus car elles savent très bien qu'un homme ici est un homme friqué. Puis elles lisent toutes les Times et Austin y apparaît souvent comme le meilleur parti d'Australie, comme il l'avait été à New York. Riche, jeune, beau et surtout célibataire sans attache (ni belle mère, ni beau père.). Oui ici il était personne et c'est surement ça qui lui plaisait le plus, personne ne s’intéressait à sa richesse, ici personne ne s’intéressait à lui tout court et de temps en temps ça faisait beaucoup de bien. La preuve en est, cette jeune serveuse qui s'en prend bien volontier à lui et pour rien. Pas la peine de rager, pas la peine de s’énerver, elle doit être comme ça, surement à cause des gens qu'elle à l'habitude de croiser, des hommes avec un comportement pas toujours agréable.
Austin en vieillissant devenait sans forcement le vouloir le genre de personne que l'on écoute, oui on écoute très rarement ceux qui hurlent. On préfère se pencher sur celui qui n'hausse pas la voix, celui qui donne l'impression de savoir et surtout de ne pas vouloir écraser. En lui se mélange beaucoup de personnes quand on y pense, le jeune homme de son enfance, qui était fermé à tout et à tout le monde. Celui qui voulait toujours avoir tout et qui surtout avait toujours l'impression d'avoir raison. Ensuite le jeune adulte qui a menti maintes et maintes fois à son père pour continuer Berkeley, surement plus pour la fête que pour les études. Puis l'homme qui a eu son diplôme, qui a pris place à coté de son père et qui c'est fait tout petit. Ne connaissant rien, héritier légitime il devait tout de même faire ses preuves. De longues heures à écouter, puis à refaire, à copier pour ensuite avoir son style, son propre style. Maintenant qu'il avait trente ans il le savait il lui restait beaucoup de choses à apprendre, mais il en avait déjà assez pour être écouter et surtout pour éclairer certaines personnes. Non pas qu'elle avait besoin de lumière, mais il lisait clair dans son jeu. Les gens qui manquent de confiance se cachent, ou se montrent. Elle était du deuxième groupe, ce n'était ni agressif, ni péjoratif, chacun a sa place.
La dernière phrase avait surement jetée un froid vu qu'elle avait totalement disparue du paysage. Voilà Austin dans toute sa splendeur, il pouvait être aussi cassant qu'agréable, souriant que fermé. Mais bon cette fois-ci il n'y était pour rien, elle avait attaqué, attaqué encore et lui n'avait fait que se défendre. Elle avait beaucoup plus aprioris sur lui qu'il n'en avait sur elle, pour une fois il avait le bon rôle. Mais une petite dizaine de minutes après elle vint une nouvelle fois se présenter à lui, deux verres à la main, elle venait peut-être discuter, s'excuser, il n'en savait rien, mais il leva la tête vers elle. « Installez-vous donc on ne laisse jamais une femme debout alors qu'on est assis. » Austin avait cette foutue habitude de vouvoyer tout le monde, que ce soit au travail avec ses employés, ou avec ses associés, son père lui avait toujours dit de mettre de la distance. Mais ce soir et comme souvent il mélangeait boulot et la vie de tous les jours secouant la tête il poussa la chaise pour qu'elle prenne place « Et toi tu t'es remis du fait que je n'ai pu m’empêcher de te regarder toute la soirée ? »
« Enchanté Lana, je m'appelle Austin » dit-il avec un large sourire, pour lui l'histoire était déjà oubliée, elle avait son avis, lui le sien, ils n'étaient pas en débat, ils pouvaient bien parler un peu tout les deux. « Tu as finis la soirée ? » dit-il pas si innocemment que ça. Il savait lui aussi observait et il l'avait vu en train de discuter avec son barman, son patron, enfin il ne savait pas, mais il avait cru comprendre qu'elle avait eu un petit coup de pousse pour venir ici.
J’inspire une première fois, puis une seconde fois. Je vis que mon collègue me fit signe d’avancer. Je lui tire la langue de façon à ce que personne d’autre que nous, ne voit cette scène, puis souris. Je devais l’admettre, c’était la première fois que je me mettais dans ce genre de situation et je devais m’excuser... Ce n’était pas si difficile de s’excuser, mais je n’avais pas l’habitude de m’excuser devant un homme. La vie pouvait nous mettre dans de belles situations.
Heureusement, le jeune homme ne paraissait pas être rancunier, au contraire, il m’invita à m’assoir. Ce genre de phrase paraissait pour celles que les dragueurs utilisaient généralement, ou c’était juste de la politesse. Vous voyez, je ne sais plus faire la différence entre gentillesse et autre chose surtout venu de la part d’un homme. Depuis ma jeunesse, j’avais deviné que derrière ce sourire, cette gentillesse, se cachait un monstre, quelque chose qui pensait pouvoir détruire la vie d’une personne. Une créature, qui n’était pas du tout un être humain.
Cet homme m’intriguait énormément et je ne pouvais que rester calme en ce moment. Je m’assis alors tranquillement sur ma chaise, passant mes mains dans mes cheveux pour retirer quelques mèches rebelles de mon visage. C’est alors que j’hausse doucement les sourcils face à sa phrase. Je souris un peu, juste par amusement. J’étais si bête... J’avais peur de venir, peur de remettre mon regard dans le siens, mais on dirait qu’il assurait la discussion, chose qui me montrait qu’il n’était pas offensé. "Un peu... Je veux dire... Je n’ai pas l’habitude qu’on me regarde ainsi, tu dois surement comprendre... C’était assez gênant. Je n’aime pas qu’on me regarde de cette façon c’est tout. C’était bizarre. Je suis désolé si mes propos ne t’ont pas plu, mais d’habitude les hommes qui regardent ainsi les femmes, il y a toujours une raison derrière ceci, et la plupart du temps... Dans les bars..."
Je fis une légère pause, détournant doucement le regard... "Bref...Oublie...Ce n’est rien... Et tu sais tu peux me tutoyer !"
Je souris doucement, le regardant de nouveau. Je ne savais pas s’il avait compris où je voulais en venir. Je fus tirée de mes pensées lorsqu’il se présenta à moi. Il s’appelait donc Austin. Je souris doucement de nouveau et dit finalement.
"Enchantée, et oui, j’ai fini pour ce soir."
Je pris une gorgée de mon verre. Cela faisait du bien ! J’avais dû arrêter de consommer l’alcool pendant plusieurs mois, et il n’y a que récemment que je bois en petite dose. J’étais fière de ce que j’avais accompli pour le moment, ca m’avait aidé à oublier, même si quelques plaies refaisaient surfaces.
"Tu viens souvent ici ? Ton visage ne m’est pas complètement étranger... D’habitude j’ai une bonne mémoire, mais peut être que cette fois-ci ma mémoire me trahi..."
Je pose mes coudes sur la table, tout en le regardant encore. Il n’était vraiment pas comme les autres, il était si ... Différent. C’était comme s’il venait de son propre monde...
"Dis-moi...Pourquoi tout a l’heure, tu insistais sur le milieu d’où tu viens... Je veux dire... Ca m’importe peu que tu sois riche ou pauvre, ces détails me sont si inutiles, mais je ne pense pas que ce soir ton cas... Je me trompe ?..."
Je fis une légère moue, marquant un instant de réflexion
"Ca se voit bien que tu ne viens pas de ce quartier... Je me demande qui tu es vraiment..."
Oui parfois Austin pouvait passer pour un garçon à l'ancienne, vous savez les hommes qui ouvrent les portes, qui tirent la chaise. Il le fait souvent, c'est ça façon d'être son éducation et il n'y peut rien, il est comme ça. Mais qu'elle se rassure il peut aussi être le pire des connards, le genre de mec qui se sert des filles et les jettent. Et bien en y réfléchissant non pas réellement, il ne ment jamais ou que très rarement, il ne promet pas mots et merveilles à une fille qu'il ne veut pas aimer. Toute manière l'amour ne lui est tombé qu'une seule fois dessus, il la laissé partir et depuis s'interdit de retomber amoureux. Donc il ne promet plus rien aux jeunes femmes, il est poli, courtois, mais le reste c'est du sexe, rien de plus. Avec elle par exemple il n'imaginait rien pour le moment, il n'avait pas forcement de but, on peut très bien passer un bon moment avec une femme sans pour autant lui sauter dessus. Il pense peut-être ça parce qu'il a fait l'amour ce matin dans son bureau avec une de ses secrétaires, oui monsieur Wayne est quand même assez portée sur la chose. Encore une contradiction en lui, comme un peu toute sa vie, il aime le sexe, mais ne saute pas sur tout ce qui bouge ( c'est surement ça qui fait qu'il a tout ce qu'il veut), il aime les gens, mais n'hésite pas à abuser de la loyauté de ses employés ( c'est surement pour ça qu'il réussit aussi bien). Après que les femmes aient peur des beaux parleurs, des sourires de façade et surtout des bonnes impressions il le comprend tout à fait. Il a le bon rôle, il pourrait très bien être un violeur, un meurtrier, il est un peu comme eux quand on y pense. Ils doivent être plusieurs dans leur tête, celui qui dit de tuer, celui qui dit de violer et celui qui dit que c'est mal. Austin c'est pareil il lui arriver de se parler à lui même, mais que Lana se rassure c'est quand il prend une décision dans les affaires, jamais quand il faut découper un corps.
La discussion était enfin lancée, la jeune femme en face de lui était pas forcement à l'aise, mais elle se détendait petit à petit. Il menait la danse encore une fois, mais il était comme ça, n'aimant pas les blancs il les remplissait, quand une discussion allait ans le mauvais sens, ou surtout dans le sens qui ne lui convient pas il changeait de discussion, de façon cachée ou totalement sèche. Il maniait la langue anglaise parfaitement, mais avait encore un peu de mal avec les particularités locales, ce qui le rendait parfois maladroit. « Je comprends parfaite c'est même pour ça que je t'ai demandé d'accepter mes excuses, si tu es à cette table c'est que c'est fait, pourquoi revenir en arrière ? Si tu veux une réponse, disons que j'ai toujours cru peut-être betements que les gens tatoués étaient comme des tableaux, les tableaux on les regardes c'est pourquoi ils ont été fait. Tes tatouages s'ils sont visibles c'est surement pour la même chose. » il adorait les tableaux c'était l'héritage de sa mère qui l'emmenait souvent voir des expositions. Voilà peut-être la vraie explication au bug qu'il avait eu sur elle, la regarder lui faisait penser à un tableau, les tableaux lui faisaient penser à sa mère, le cercle était bouclé.
Regardant le verre de la jeune femme il le leva pour la remercier et en bu une gorgée avant d'enchaine « C'est la première fois que l'on m'offre un verre. Ce n'est pas si déplaisant que ça, même si j'avais proposé de t'en offrir un... Ce sera le prochain » tenir l'alcool était facile pour lui, mais il réfléchit et d'un coup il fit un non de la main « Je ne compte pas te saouler, rassure toi ! » dit-il sans rire, il ne blaguait pas. Elle était craintive avec les hommes surtout avec ceux qu'elle avait l'habitude de fréquenter, lui n'était pas pareil, mais préférait mettre les points sur les « i ». Quand elle lui annonça que son visage lui avait l'air familier il ne le montra pas, mais il fut une nouvelle fois déçu, il n'aimait pas forcement être reconnu, c'est pour ça qu'il donnait très rarement son nom. Puis bon dire dans une conversation je suis un Wayne, j'ai 155 hôtels, je suis classé dans les riches de FORBES pouvait faire un peu prétentieux.
« Non c'est la première fois que je viens ici, mais je suis en Australie depuis trois ans, on s'est peut-être croiser dans un bar, ou dans un restaurant ou tout simplement dans la rue. La ville n'est pas si grande que ça quand on y pense » bon il trainait très peu dehors, il allait dans les restaurants hors de prix et ne trainait pas dans des bars comme celui-ci sauf ce soir. Mais ça elle n'avait pas besoin de le savoir. « Je me moque totalement d'où viennent les gens tant qu'ils sont agréables, mais quand je parlais de mon milieu je voulais surtout dire l'école. J'ai été dans des écoles privées, où on avait un uniforme et ceux jusqu'à très tard dans ma scolarité. Des filles tatoués ou même des garçons tatoués j'en avais pas. Des filles aux cheveux rouges encore moins. C'est ça que je voulais dire ». Il préféra ne pas répondre à la phrase qui suivit, il faisait souvent ça, noyer le poisson pour ne pas parler de choses qu'il n'avait pas envie d'aborder.
Pour la première fois, je discutais avec un garçon qui n’était ni con, ni saoul. Ca faisait du bien de voir que tout le monde n’était pas pareil, que chacun est unique à sa façon d’être, d’agir, de vivre. Je ne pensais pas que cet impact me servirais de leçon, surtout, je me sentais de plus en plus à l’aise. Je me sentais... Libre. Libre de parler normalement avec un inconnu, de sexe opposé et qui plus est aimable et sympathique. J’avais de la chance ce soir et j’espérais que la discussion allait continuer ainsi. C’est si étrange comment nos préjugés peuvent être fondés sur de mauvaises bases. Plus je parlais avec lui, plus j’essayais de comprendre quel genre d’homme il était. Une chose est sûre, son éducation était très bien fondée.
Je n’avais pas l’habitude d’ouvrir mon cœur aux personnes que je ne connaissais pas encore et je ne le ferais surement pas...Pas ce soir en tout cas. On pourrait croire que j’étais un livre ouvert, que je n’avais rien à cacher, mais cela n’était qu’un échappatoire, une façade dont je me servais pour échapper aux questions assez gênantes. Je m’assis un peu plus correctement, et à ce moment la, le jeune brun m’expliqua clairement pourquoi il me regardait. Mes cheveux...Mes tatouages. Il avait comparé mes tatouages à un tableau. Cette comparaison me fit légèrement sourire.
"Tu aimes l’art ?"
Les tatouages étaient de l’art. Chacun avait son style, mais pas n’importe qui pouvait faire tatoueur. Les vrais tatoueurs, il n’y en a pas assez dans ce monde, ils étaient bien rares. Je ne me sentais pas offensée sur ce coup là, j’avais bien aimé sa comparaison, je ne le nie pas. Il avait déjà terminer son premier verre et avait commencé son second.
Je souris lorsqu’il proposa d’offrir mon second verre, mais directement s’exclama en clarifiant qu’il ne voulait pas que je sois saoul. J’en ris doucement, c’était bien la première fois que je riais de cette façon. Mon rire était cristallin, joyeux. Je tenais si bien l’alcool que je ne comptais plus les verres que je buvais. J’étais sûrement parmi les rares personnes qui pouvaient autant tenir l’alcool.
"Je ne vais pas devenir ivre a cause de deux verres de rien du tout tu sais. Je tiens bien l’alcool, alors ne t’inquiète pas, ca serait avec plaisir."
Je souris de nouveau puis bu une autre gorgée, mon verre maintenant à la moitié. L’alcool était comme de l’eau pour moi, à chaque fois que j’étais triste, que je me souvenais de ma mère adoptive, de mon passé, je noyais ma colère dans l’alcool. Bien des fois j’étais emmener à l’hôpital à cause d’un excès, mais jamais mortel. C’était à ce moment que j’avais compris que je devais me ressaisir. Aujourd’hui, l’alcool ne représentais rien d’important a mes yeux. Je buvais lorsque je m’amusais avec mes amis, rien de plus, rien de moi.
"Depuis trois ans..."
Il avait emménagé en Australie depuis trois ans... Peut-être qu’en vrai je l’ai déjà rencontré dans un des bars de la ville. Je ne me souviens plus, mais bon... Ce n’était pas important. Je le connaissais un peu mieux à présent, et il n’était plus un étranger...Du moins, pour le moment.
"Oui peut-être...Je trainais beaucoup dans les bars à cette époque, peut-être qu’on s’est croisé dans l ‘un d’eux sans jamais se prêter attention."
Finalement, je termine mon verre de vodka juste avant de l’écouter parler de son école. Son milieu scolaire était bien strict. Lorsque j’étais à l’académie, ils me laissaient me teindre les cheveux... C’était peut-être parce que je suivais une formation musicale ?... C’était surement très différent du milieu où il vivait.
Je suivais notre discussion minutieusement, si bien que j’ai bien vu qu’il n’avait pas répondu à ma dernière question. Il ne voulait surement pas se dévoiler aussi facilement face à une « inconnue ». Comme je le comprends... Voilà encore un autre point en commun.
"Si mes cheveux rouges t’on fait cet effet, alors je n’imagine pas ce que tu feras si tu voyais mes cheveux avec une autre couleur..."
J’avais l’habitude de me teindre fréquemment les cheveux, des fois roses, bleus, vert. Des fois je combinais deux couleurs par exemple le roux et le rose... J’en riais juste a imaginer sa réaction, ca serait assez drôle j’imagine...
"J’attends mon second verre"
Dis-je malicieusement en pointant mon verre déjà vide du bout de mon index.
"Tu sais... J’aime bien ta franchise, peu de gens possède cette qualité. Et pour être franche à mon tour, j’avais eu besoin d’un coup de pouce pour revenir à ta table... Je suis encore désolée."
Alors oui Austin avait de très bons cotés, oui Austin était le genre de mec qui pouvait facilement mettre à l'aise les gens, mais Austin est surtout le genre de mec qui peut facilement se montrer sous un visage qui n'est pas le sien. N'oublions pas que pendant la majeure partie de sa vie il n'a pas voulu s'approcher des gens pauvres, du peuple comme il les appelait souvent. Alors dire de lui qu'il est agréable et sympathique n'est pas totalement vrai, la seule chose qui pourrait être vraie c'est de dire qu'il est different, parce que different il l'est. Mais ce soir en plus d'être de bonne humeur il est le nouveau Austin, ce changement de pays lui a permis de se racheter une conduite. Oui parfois il a du mal à aller vers certaines personnes, il a beau être riche il ne s'approchera jamais d'un sans abris, en échange il donne beaucoup aux œuvres caritatives pour les enfants malades. Les enfants sont vrai point faible, il pourrait dilapider toute sa fortune pour des enfants malades.
Ce soir il avait en face de lui le genre de spécimen qui aurait pu lui faire détester les gens qui sortent de l'ordinaire, sur la défensive comme jamais elle avait tel un serpent piqué pour se défendre. Mais pour une fois il n'avait été que maladroit, pas agressif. Forte heureusement l'ambiance s'était apaisée et il était maintenant très contente d'être attablé avec la belle aux cheveux rouges. Pour lui il n'y avait ni drague ni grande complicité pour le moment. Juste un moment agréable à faire la connaissance d'une personne qu'il ne connaissait pas et qui ne rentrait pas dans les critères généraux qu'il avait. « J'adore l'art et ce depuis tout petit » il n'était peut-être pas tatoué et n'allait certainement pas se faire tatouer de si tôt, mais il adorait l'art. Voir des tableaux dans des galeries, voyager dans des pays lointains pour voir une toile. Il avait fait un peu de peinture durant son adolescence, une vraie catastrophe, il ne tenait pas en place alors comment voulez-vous qu'il arrive à tenir derrière une toile. Donc conscient de ses failles il avait préféré acheter des tableaux de maitres, un moyen d'avoir de l'art à la maison, puis peut-être qu'un jour Lou se mettrait à la peinture. Chose qui l'étonnerait aussi beaucoup vu la mauvaise qualité des dessins qu'elle fait et son incapacité à rester en place plus de cinq minutes.
« Tu me diras à travailler dans un bar vaut mieux tenir l'alcool, sinon c'est un moyen de finir bien mal » il fit un tour d'horizon pour voir qui était présent dans la salle, il comprit très vite que la première femme ivre serait très certainement ramassé par un mec peu scrupuleux et qui abuserait d'elle, soit dans les WC, soit dans la voiture pour les plus gentleman. « Puis bon ici je pense qu'il vaut mieux que les femmes restent maitresses de leurs mouvements, il y a de trois gugus qui m'inspire pas confiance à moi. Alors une femme n'en parlons pas. » encore une fois il portait des jugements, il n'était pas fort pour ne pas dire ce qu'il pense. Encore une fois il était sans filtre, ne prenant pas la peine de se dire que la jeune femme aimait peut-être ce genre de mec, qu'elle avait surement des amis dans le lot, mais qu'importe elle voulait un mec franc, Austin se posait en maitre.
Austin contrairement à ce que l'on peut penser quand on le voit n'a pas non plus une vie toute rose, ok il avait des parents qui s'aimaient, une famille qui faisait tout pour lui et qui était tout pour lui. Mais ce qu'on oublie c'est que sa mère lui a mis plusieurs coups de couteau, qu'elle a aussi poignardé son père. Que tout deux ont préférés lui mentir en disant que c'était sa petite amie qui avait fait ça histoire d'éviter un scandale. Puis que son père n'avait pas supporté le poids du mensonge et avait tout balancé, puis était mort, tout comme son grand père, son mentor. Austin avait en apparence une vie parfaite, l'argent cachait beaucoup de choses, le reste il se l'inventait. Il avait beaucoup de défaut, il ne voyait que très rarement la vie en rose, mais il était persuadé d'une chose, on est le héro de sa vie si on en prend la décision. « Les gens d'ici pensent que la ville est immense, mais je la trouve tellement petite, j'ai l'impression qu'ici tout le monde connait tout le monde. C'est à la fois intéressant et à la fois flippant. Tu n'es jamais tranquille ici » Parfois New York lui manquait puis il pensait à sa petite et il comprenait vite qu'il avait fait le bon choix. Puis New York il y allait une fois par mois, pur le boulot et pour voir sa mère. Car même en prison on ne renie pas sa mère.
Il leva la main pour commander deux vodka qui arrivèrent assez rapidement. Un homme taquin lui aurait dit que le service marchait mieux sans elle, mais il n'était pas ce genre d'homme, taquiner, il ne savait pas faire, il était assez direct et assez froid pour ne pas avoir à rajouter de blanc dans la conversation. « Arrête donc de t'excuser l'histoire est passée. Un coup de pouce pour faire quoi ? Venir me parler ? Je fais si peur que ça ? »
Ayant fini mon verre, mon doigt suivait le rythme de la musique qui remplissait la salle. Je donnerais tout pour monter sur scène maintenant. Aujourd’hui je n’avais pas eu l’occasion de finir ma vidéo que je devais poster sur youtube, le travaille m’avait fatigué, alors j’avais dormi tout l’aprèm. Il fallait dire que veiller la nuit ne me réussissait pas trop, il fallait que je pense à me reposer de temps en temps.
Comme je l’avais bien compris, il aimait l’art. Sa comparaison ne trompait pas. La musique était aussi un art, n’importe qui pouvait jouer du piano ou de la guitare, mais il n’y avait qu’un nombre limité de personnes qui savaient apprécier la bonne musique et transmettre leur expression au public. Tout mon monde reposait sur la musique, le chant... Si on m’enlever ce qui me donnait vie, c’était comme si on m’isoler de l’oxygène. Je ne pourrais jamais imaginer ma vie sans musique.
Son commentaire sur l’alcool me fit un peu sourire. Je ne sais pas quelle impression je lui avais donné, mais je me demandais si je devais corriger ceci. Je tapais légèrement le bout de mon index sur la table, comme si j’étais en train de réfléchir, le regard un peu dans le vide. Ma frange cachait légèrement mes yeux alors que je l’écoutais parler. Je souris un peu plus finalement, puis lève la tête pour le regarder de nouveau.
"Je n’ai pas travaillé toute ma vie Barmaid tu sais. Il y a quelques années, je n’avais même pas envisagé de travailler ici... Mais je me suis attachée à cet endroit, c’est un peu comme ma seconde maison. De plus, le propriétaire n’engage pas n’importe qui ici, mais il savait que j’avais les qualifications pour devenir membre de son staff."
Je souris un peu plus... Les qualifications requises... Oui, c’était ça. Mon expérience en alcool m’avait aidé à intégrer le staff, de plus, depuis des années je venais ici pour noyer mes peines, alors ils étaient devenus comme une seconde famille... Ou presque. La vie à la maison était si ennuyante que je ne pouvais pas rester sans rien faire, même si je devais enregistrer mes chansons. Pourtant, il fallait que je trouve quelque chose de dynamique, quelque chose qui changerait la routine et je l’ai trouvé ici.
"Les femmes font ce qu’elles veulent, tout comme les hommes. Il y a des femmes qui leur plaisent de se mettre dans des situations... Pas très saine... Mais bon, je m’en fiche pour être honnête. Je ne vois pas pourquoi je dois me préoccuper de personnes que je ne connaisse pas. Chacun est libre de faire ce qu’il veut, les gens ne sont là que pour juger... Et encore... Ils ne sont pas mieux que les autres..."
Je soupire doucement... Qu’est ce que je détestais lorsque des personnes parlent des autres, les critiques, alors qu’ils ne sont même pas fichus eux-mêmes de faire quelque chose de bien dans leur vie.
"Mais si j’étais à la place de ses femmes, je ne laisserais jamais un homme m’approcher, surtout s’il était ivre et con. Je ne m’amuse pas de cette façon, c’est idiot... Peut être que d’autres personnes trouvaient stupide ce que je dis, mais j’ai d’autres plaisirs dans la vie qu’ils le veuillent ou non."
Mes prunelles fixèrent les siennes en disant ma phrase. J’aimais bien regarder ses yeux lorsque je lui parlais, j’essayais de voir ses réactions, ce qu’il pensait... Une fois mon verre arrivé je pris une nouvelle gorgée. C’était si délicieux. Je n’avais pas bu d’alcool depuis une semaine déjà.
"Tout le monde connait tout le monde ?"
J’en ris un peu, rien de méchant, juste que cela m’avait amusé. D’un cote il avait raison, la ville n’était pas si grande que ça
"Je ne sais pas pour tes connaissances, mais moi je ne connais pas vraiment grand monde. Même si je sors très souvent, je ne fréquente pas n’importe qui"
Ces dernières années m’avaient servis de leçons. Je ne faisais plus aussi cofinance qu’à mes début. C’était difficile, surtout pour quelqu’un d’aussi sentimentale que moi, mais c’était ainsi. La vie était ainsi.
"Tu n’es pas tranquille toi ?"
Je lève ensuite doucement les sourcils suite à sa phrase. J’en ris de nouveau puis fit un léger non de ma tête. "Non au contraire, tu ne fais pas peur du tout, de plus je ne vois pas de quoi j’aurais peur... C’est juste que... Je n’ai pas l’habitude de m’excuser... Mais j’avoue que cette fois-ci j’avais tort, alors j’avais besoin d’une petite aide pour me calmer et pour me pousser à faire...Le bon choix."
C’est alors que la musique s’arrêta. Je lève le regard, puis me tourne pour regarder mon collègue qui me faisait signe. C’était étrange, d’habitude la musique ne s’arrêtait jamais. Le barman arriva juste derrière moi pour me chuchoter que la jukebox avait eu un problème et que je devais animer un peu la soirée le temps de la réparer. Je me pince doucement la lèvre inferieure puis regarde Austin.
"Il y a un petit problème... Mais je ne serais pas longue...Tu m’attendras?"
Je ne lui laissais pas vraiment le choix. Je me lève vite et prend la direction vers la scène qui était un peu plus loin que notre table. Je pris le micro et m’adresse donc aux clients. J’avais donc la chance de chanter ce soir aussi. Les clients habituel s’exclamèrent content de pouvoir écouter ma musique. Très vite, un de mes collègues commença à jouer de la guitare, m’asseyant sur un tabouret au milieu de la scène, le micro devant moi. Je commençais donc à chanter, remplissant le bar de ma voix et de la musique qui se propageait même à l’extérieur. Je souriais en même temps que je chantais, je me sentais cette fois-ci complètement déstressée.
Austin aimait les tableaux, la peinture, un peu la sculpture, mais manque de chance pour lui il n'avait, mais alors jamais aimé la musique. Il n'écoutait jamais la musique tout seul, alors oui dans un bar ou dans une boite, il y avait de la musique il faisait avec, mais il n'était pas sensible à la bonne musique. La seule qu'il écoutait c'était celle de son ascenseur, il avait fait une demande pour l’arrêter, mais il faut croire que les musiques ascenseurs sont tellement obligatoires que même le grand patron ne peut pas l'enlever. Certaines personnes sont ouvertes à aucunes formes d'art, lui il l'était, mais pas à toute. Alors la jeune femme qui avait l'air d'aimer ça à en voir la façon qu'elle avait de taper sur son verre au rythme de la musique allait une nouvelle fois être déçue. Le jeune homme en face d'elle n'avait rien de commun, le commun des mortels a toujours un MP3 sur les oreillers, la musique en permanence. Lui non, par contre le fond d'écran de son téléphone ou de son ordinateur, c'est une reproduction informatique des plus grands tableaux du dix-huitième siècle. Il adorait cette nouvelle façon de faire, reproduire sur tablette des œuvres d'arts, ça donnait une nouvelle vie à l'oeuvre et surtout la rendait accessible à tous. Chose qui n'est pas le cas avec la peinture qui est malheureusement ouverte qu'à une élite (voilà surement pourquoi depuis son plus jeune age il adore ça). Elle fut un peu offusquer quand il vint à lui parler d'alcool. Elle devait avoir un petit problème avec l'alcool, quand je dis problème pas forcement de l'ivresse, mais des comptes à régler ou peut-être de mauvaises expériences, comme nous en avons tous. « Je ne jugerai jamais une personne sur son emploi, au contraire j'aurai plutôt tendance à juger ceux qui volontairement ne font rien. Les pays ont besoin de nous tous, du plus bas au plus haut. L'essentiel est d'avoir un job qui nous rends heureux, puis forcement qui nous permet au moins de payer nos factures. » . Dans sa bouche ce discours pouvait sonner faux et pourtant il pensait ce qu'il disait, il faut des pauvres pour savoir que l'on est riche, il faut des éboueurs pour que la rue soit propre, des serveurs pour que l'on puisse manger au restaurant. Tout le monde a sa place dans la société, après il n'a pas dit que tout le monde devait avoir accès à tous les jobs...
Ecoutant le discours de la jeune femme, il comprit qu'elle adorait son métier et c'était quelque chose de bien. Barmaid n'était pas un mauvais métier, elle avait affaire à beaucoup de gens et surtout pouvait allier la fête avec son travail. Non je ne suis pas en train de dire que je vois Austin dans le même métier, bien au contraire, il a deux mains gauches, il n'aime pas forcement le contact avec les gens. Autant dire qu'il n'est, mais alors pas fait pour un métier de service. Tout est encore une fois question d'éducation, il a été formaté pour devenir une puissance, un homme de poigne qui dirige, comme il le dit surement de manière hautaine, mais il le dit quand même, il n'y a que les nuages au dessus de lui, voilà pourquoi son bureau est dans une tour assez haute de Brisbane. Ecoutant attentivement la jeune femme « Ce que tu dis est parfaitement censé, malheureusement la société est faite comme ça. Les gens jugent ceux qui les dirigent, ceux qui dirigent jugent leurs employés. Rajoutons à ça que les dirigeants se jugent entre eux et les employés aussi. Comme tu le dis très bien la seule chose dont on est maitre c'est des gens avec qui on est, nos fréquentations. On est déjà assez mal entouré dans la vie de tous les jours pour s'entourer mal en dehors du travail. Sur ça je te rejoins à 200 % » il pouvait paraître pompeur quand il se lance dans de longs discours, mais ce qu'il dit reflète parfaitement ce qu'il a toujours pensé. Lui ne juge pas forcement, il impose ce qu'il pense.
« Je viens de New-York alors oui on est surement prétentieux à toujours comparer notre ville aux autres. Mais ici j'ai l'impression de croiser toujours les mêmes têtes. Regarde tu pensais m'avoir déjà vu quelque part. » elle lui avait donné le parfait exemple. Quand on croise quelqu'un ici, on a l'impression de l'avoir déjà vu, ce n'est pas le cas du tout à New-York où l'on peut vivre sans jamais croiser deux fois la même personne, bien qu'on fréquente les mêmes lieux. « Si je suis tranquille, peut-être même un peu trop ici. Mais comment dire, ici on est toujours a vu de tout le monde. J'ai l'impression que les gens se regardent tout le temps. Comme dans un petit village » Comparer Brisbane à un petit village pouvait prêt à rire, mais la comparaison avec une ville Américaine était bien là. L'Australie un continent qui faisait la taille de certains états de son pays natal. « Oui je t'attends pas de problèmes » dit-il sans réellement comprendre ce qu'il se passait, la jeune femme se levant pour se rendre … de la scène. Il aurait dû le deviner une femme tatoué, cheveux rouge qui bosse dans un bar devait aussi pousser la chansonnette. Il allait rester pour lui faire plaisir, il lui devait bien ça après l'avoir épier durant toute la soirée.
Il y avait eu du bruit dans la salle à cause de la panne, mais une fois que la musique avait commencé, on ne pouvait entre que le son de la guitare. C’était merveilleux comment on pouvait calmer une foule en colère avec de simples notes. Quelques uns se regroupaient devant la scène pour avoir une meilleure vue, alors que je restais assise sur le tabouret a chanter, regardant chaque personne que je pouvais dans la salle. Je n’étais pas timide, je n’avais pas le trac. Je ne savais même pas ce que s’était. J’étais en phase avec mon monde, j’étais enfin... Heureuse. Lorsque je tenais mon micro, je ne pensais plus à rien. Mes problèmes s’envolaient d’un coup, je ne voulais qu’une chose : m’amuser et les séduire avec ma performance.
J’enchainais les chansons que j’introduisais comme étant de mes propres créations. Une chanson, puis la seconde... Je prenais de légère pause pour boire un peu entre chaque chanson. Il était déjà tard, mais aucune personne ne quitta la salle. J’étais contente de voir que j’avais un bon nombre de fan, j’étais contente de voir qu’il appréciait mes chansons. Certaines personnes avaient mémorisé certaines de mes chansons et chantaient même des fois avec moi.
De loin, je pu voir Austin encore assis, a regarder. Mon regard se porta finalement sur mon collègue qui me faisait signe que la jukebox a été réparée. Je souris, mais j’avais déjà commencé une chanson alors je devais certainement la terminer. C’était la première chanson que j’avais écrite, et j’avais mis tous mes sentiments dedans. Cette chanson exprimait la trahison que j’avais reçue. Je faisais de mon mieux pour transmettre les émotions au public.
Une fois terminée, je les remercie de m’avoir écouté, étant encore émue par ce que je venais de chanter. Je ne pouvais m’empêcher de sentir les paroles des chansons que j’interprétais. Je ne pouvais pas chanter sans émotions, c’était impossible. Très vite, la musique de la jukebox repris, et je me dirigeais de nouveau vers la table où Austin m’attendait toujours. Un léger sourire se dessina sur mon visage. Ca m’a fait du bien de chanter, au moins, ça m’avait déstressée.
"Désole d’avoir été longue, j’espère que je ne t’es pas cassée les oreilles."
J’essayais de faire une blague pour ne pas qu’il remarque mon changement d’humeur. Je ne voulais pas qu’il commence ses questions, même si je doute fortement qu’il se sentait concerné. Je bu finalement d’un trait ce qui restais de mon verre.
"Tu te plais en Australie au moins ? Je sais que Brisbane est une ville plus petite que New York, mais quand même... Chacun ses gouts."
Je n’ai jamais visité d’autres pays, et pour le moment Brisbane me plaisait bien. Je n’avais pas encore signé de contrat avec une maison de disque, et pourtant, depuis que j’étais devenu célèbre sur youtube, j’avais reçu plusieurs offres de plusieurs studios. Rien ne presse pour le moment, je préfère prendre mon temps. Il est vrai qu’après, je ferais surement une tournée dans le monde, puisque la plupart de mes abonnés ne sont même pas d’Australie. Je ne sais pas si je pourrais franchir un grand pas comme celui-ci, je ne sais pas si je pourrais tout quitter ne serait-ce que pour quelques semaines, tout laisser derrière moi... C’était un grand projet et j’étais encore incertaine. Il fallait du temps, et pour le moment, je ne manque pas de temps.
Il faut l'avouer, la jeune femme a une voix d'or, il faut tout de même l'avouer, mais pour le reste aie, Austin n'aime, mais alors pas du tout. Le style de chanson, le rythme les paroles, c'est un peu trop punk pour lui qui n'a jamais été sensibilisé à ce genre de musique. Puis bon elle va penser qu'il en a fait exprès, mais au moment de sa seconde chanson c'est son portable qui sonne, regardant discrètement qui essayait de le joindre, l'appel venait de New-York, hors de question pour lui de le rater. Se levant alors qu'il savait pertinemment que c'était très mal poli il sortit du bar pour pouvoir y répondre. C'était un de ses collaborateurs qui avait besoin de son avis pour la publicité de la chaine, autant dire quelque chose de très important quand on voit l'argent qu'ils mettent dedans. Expédiant la discussion tout en restant professionnel et surtout en allant dans le bon sens il rentra dans le pub, elle devait avoir commencé la troisième chanson. Toujours le même style, toujours la même voix, dommage qu'elle fasse ce dont on attendait d'elle. Cheveux rouges, tatouages, il aurait parié qu'elle chanterait ce genre de chanson, il aurait été agréablement surpris de la voir chanter avec une voix douce, mais qu'importe chacun fait ce qui lui plait. « J'ai entendu la première et la dernière chanson, le reste malheureusement et je m'en excuse j'ai reçu un appel. C'est le problème d'avoir les collaborateurs à New-York, ils bossent pendant que je dors ou quand je sors. » la franchise n'allait pas s’arrêter là malheureusement, encore une fois il mit les deux pieds dans le plat, bien comme il faut. « Tu as franchement une belle voix, mais c'est pas trop mon style de musique. Pour te dire je suis très peu intéressé par la musique c'est bizarre quand on y pense. C'est l'art que tout le monde aime et moi je suis un peu réfractaire. Mais sacré talent » il était franc du début à la fin, que ce soit sur le fait qu'il n'aime pas la musique, mais qu'elle avait une belle voix, sa passe c'est bien, sa casse tant pis.
Austin et son franc parlé, il ne pourrait pas faire comme tout le monde ? Mentir pour faire plaisir ou détourner la vérité pour qu'elle fasse plus lisse, plus sympathique, non au lieu de ça il tape, il tape pour enfoncer des portes ouvertes. Oui elle le sait vous n'êtes pas du même milieu, oui elle le sait vous n'avez pas les mêmes centres d’intérêts pas la peine de lui rabâcher. Elle changea de discussion et ça allait certainement lui sauver la vie. Pourquoi avoir changer totalement de continent ? Et bien la question était très simple, mais la réponse elle était beaucoup plus compliquée pour ne pas dire totalement compliquée. « J'adore l'Australie et la ville, sa me rappelle un peu la Californie. Je voulais changer d'air, changer de vie et je ne regrette pas du tout. Ma petite adore l'endroit, il y a toujours du soleil, il fait toujours bon. » il n'allait pas parler de son père, de sa mère en prison et de toutes les choses qui l'ont poussées à aller . « Pour rien au monde je quitterai Brisbane, c'est chez moi maintenant. Bon je suis toujours content de retourner en Amérique voir la famille, mais y vivre je ne penses pas que je pourrai maintenant. »
C'était surement la première chose sur laquelle ils étaient d'accord, ils aimaient tout deux l'Australie, pour diverses raisons. Lui connaissait pas mal de continent, ils avaient tous des pour et des contres, mais l'Australie était quand même tranquille. Loin de tout mais tranquille. « Je t'offre un troisième verre ? Vu que tu n'as pas de problèmes d'alcool je pense que je serai ivre avant toi » il y avait une éternité qu'il n'avait pas pris de cuite, ce soir ne serait pas l'exception à la règle, il ne boirait pas plus de cinq verres.
J’avais remarqué qu’il s’était absenté, mais je n’avais pas trop prêté attention à ce détail. Je regardais la salle comme à chacune de mes performances, je regardais le public pour voir leurs émotions, ce qu’ils en pensaient, s’ils aimaient ce que je faisais ou non. Je fis un léger non de ma tête lorsqu’il s’excusa pour s’être absenté, mais il avait bel et bien écouté mes autres chansons.
"Ne t’excuse pas, c’est normal."
Je souris légèrement lorsqu’il me complimente sur ma voix, mais dit franchement que ce style ne lui plaie pas beaucoup. C’était son opinion je ne pouvais pas le contredire. Mon sourire resta afficher sur mes lèvres tout au long de ses paroles. Il était si étrange, il n’était pas comme les autres, et peut-être c’était ça qui faisait tout son charme. Chacun était habitué au style qu’il aimait le plus, au style qu’on nous offre dès notre enfance. Mon milieu, oui maintenant je commence à parler comme lui, était si différent du siens. Je n’aimais pas spécialement la musique classique et peut-être que ma voix sonnerait faux avec ce genre de chanson... Je ne pouvais pas changer qui j’étais et lui non plus. Nous sommes nés ainsi, nous ne pouvons rien y faire... C’était ainsi.
"Chacun ses gouts tu sais. J’approuve tes paroles a 100%, tu n’aime pas ce style et je respect ton opinion. De plus, je pense que c’est a cause de nos vieilles habitudes, tu n’écoutais peut être pas ce genre de musique lorsque tu étais jeune, ou bien tu ne t’y es pas attacher. Chacun à sa propre façon de s’exprimer que ce soit a travers la musique classique ou la pop ou le rock."
Je souris de nouveau en parlant. Plus je le connaissais plus je me suis dit qu’il y avait un grand écart entre nos deux mondes. Nous étions comme le jour et la nuit, comme la lune et le soleil. Il me détacha de mes pensées lorsqu’il me dit qu’il appréciait l’Australie, mais que le décalage horaire était un léger problème. C’est alors que je fus surprise d’apprendre qu’il avait une petite fille. Bizarre, je n’ai pas vu d’anneau à son doigt... Autant ne pas lui demander directement, je n’aimerais pas moi-même qu’on me pose la question.
"Elle a quel âge ta petite fille ?"
J’aimais beaucoup les enfants, surtout les bébés. Ils étaient si chou qu’on ne pouvait que sourire en les regardant. J’aurais bien voulu avoir moi-même une petite fille, ou un petit garçon...Mais bon... On ne pouvait pas toujours avoir ce qu’on voulait. J’appris ensuite que sa famille était a New York. Je me demandais si sa famille lui manque... Il était à l’autre bout du monde quand même. Je n’aimais pas spécialement parler de la famille, surtout que moi-même, je ne connais pas mes parents biologiques.
"Je veux bien un troisième verre et ne t’inquiète pas, si tu finiras ivre je ne te ferais rien."
Je tire amicalement la langue taquine. Je n’étais pas du tout ce genre de fille et je ne le serais jamais.
"Tu as peur de terminer ivre ? Si c’est le cas, on arrête pour ce soir, tu reviendras quand tu seras en meilleur forme."
Je ris de nouveau toujours aussi taquine. Je ne savais pas si c’était le genre à plaisanter, mais je ne pouvais pas m’empêcher de le taquiner. Il était si différent, et peut-être bien c’est ce que je commençais à aimer chez lui.
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