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 saul&joanne + hiding more secrets

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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyMar 20 Sep 2016 - 22:14

hiding more secrets
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Les journées se suivaient et se ressemblaient. Joanne restait pourtant à Logan City. Elle se disait que c'était pour Daniel. Qu'il connaissait les murs de la maison et qu'il adorait la présence des chiens. Si elle partait avec lui, il se sentirait un peu seul, il ne comprendrait pas ce qu'il se passe. A chaque fois qu'elle l'emmenait à la crèche, il reconnaissait le visage de l'assistante maternelle qui s'occupait de lui l'après-midi, et il s'enthousiasmait, comprenant où il se trouvait. La professionnelle avait dit à la jeune maman que le petit se sociabilisait facilement. Il avait encore des règles à apprendre pour vivre avec des bébés de son âge, mais elle était confiante. Il fallait dire que Daniel n'était pas un bébé embêtant. Il avait fait tôt ses nuits, il n'était pas difficile en matière de nourriture bien que les carottes étaient sur sa liste noire. Joanne l'y avait emmené, cet après-midi là. Bien qu'elle adorait toujours autant s'occuper de lui, elle était fatiguée. Elle peina à se remettre du décès de sa grand-mère, la personne de sa famille avec qui elle se sentait le plus proche. Elle se sentait perdue, sans elle. Et Jamie et Joanne n'étaient plus vraiment fiancés, ils n'étaient plus vraiment ensemble. Depuis leur dispute, ils ne savaient pas vraiment où ils en étaient, et ils vivaient toujours sous le même toit. C'était on ne peut plus étrange, peut-être plus malsain. Jamie gardait sa bague de fiançailles, mais Jamie l'avait retiré et mis dans la chaîne de son collier. Et depuis, rien n'avait changé. Elle avait toujours les bleus autour de ses poignets, ils prenaient une éternité à disparaître. Ils ne se touchaient pratiquement plus. La dernière fois, c'était quand Joanne lui avait annoncé le décès de sa grand-mère. Les contacts avaient été bref, mais ils étaient là. Jamie s'assurait tout de même de maintenir une sorte de distance de sécurité entre eux. Lorsque Daniel était à la crèche, Joanne ne faisait pas grand chose. Elle marchait, répondait à quelques mails pour la fondation. Elle passait devant la maison d'Hassan. Et pas loin, il y avait celle de l'un de leurs autres voisins. Elle ne le connaissait que pas son prénom, ils ne se parlaient pas plus que ça. Ca se résumait à des salutations polies et de discrets signes de tête. Mais quelque chose lui avait mis la puce à l'oreille. Elle savait qu'il était marié, qu'il avait des enfants qu'il devait aimer plus que tout. Une famille parfaite, aux yeux de Joanne, qui espérait que ce soit pareil pour elle, mais ce n'était pas le cas. Elle passait devant la maison, mais elle ne s'attendait pas à tomber nez à nez avec lui. Elle se rappelait de la fois où il l'avait vu avec une autre. On aurait pu croire que c'était une amie. Mais Joanne n'en était pas si sûre que ça. "Bonjour." finit-elle par dire avant de se rendre compte qu'elle n'avait rien fait d'autre que le regarder pendant de longues secondes. Ils étaient juste devant chez lui. "Désolée, j'ai eu une petite absence." Elle riait nerveusement. Joanne n'avait pas vraiment bonne mine. Elle était plus pâle que d'habitude, on voyait qu'elle dormait mal. Ils auraient pu s'en arrêter, et chacun aurait repris leur chemin. C'était ce que Joanne comptait faire, du moins. La jeune femme fit quelques pas, puis fit demi-tour. "Il faut que je vous dis quelque chose." Elle ne parlait pas de manière agressive. Joanne avait la voix douce, comme toujours. Elle s'approcha de lui, la gorge serrée. Elle ne voudrait pas qu'on l'entende parler. Elle ne voulait pas l'embarrasser ou lui attirer des ennuis. "Ca ne me regarde absolument pas, mais..." Joanne fuyait un peu du regard. Elle se sentait affreusement mal vis-à-vis de son épouse. Elle en avait les larmes aux yeux rien que d'y songer. "Je vous ai vu l'autre jour... avec elle." Elle haussait les épaules. Joanne se promenait par là, et elle était tombée dessus. Elle n'était pas du genre à épier le voisinage, ce n'était pas une commère. Mauvais endroit, mauvais moment, certainement.

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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyJeu 22 Sep 2016 - 2:14

Si ces temps-ci il n'était pas rare d'apercevoir Saul du coté de Logan City à des heures où il se trouvait normalement au sein de ses locaux de Redcliffe, c'est parce que les préparatifs du baptême de sa petite dernière suivaient son court et qu'il avait décidé dès le départ qu'il s'y impliquerait pleinement. Il n'en avait pas eu véritablement l'occasion lorsque ses fils avaient été baptisés, vivant à l'époque plusieurs bouleversements professionnels qui l'avaient occupé loin de chez lui, alors aujourd'hui qu'il goûtait à une stabilité bienvenue – tout du moins pour ce qui était de sa passion – Saul comptait bien se rattraper et jouer un rôle direct dans l'organisation de l’événement. Et qui disait baptême, dans une famille comme la sienne, disait forcément symbolisme et tradition, tout du moins du coté de sa famille maternelle où on ne plaisantait jamais avec les sacrements. Et bien que Saul ait toujours eu l'intime conviction qu'il valait mieux laisser à chacun le temps et l'occasion de choisir délibérément la voie de la chrétienté – comme il aurait voulu pouvoir le faire lui-même avant de se voir verser de l'eau sur le front à un an à peine – cette année il était d'autant plus décidé à offrir cette satisfaction à sa mère, dont l'état de santé se faisait de plus en plus préoccupant. Il ignorait si elle se souviendrait de ce jour comme de celui où sa première petite fille aurait découvert la foi, ou s'il s'ajouterait à l'épais brouillard qu'étaient aujourd'hui ses souvenirs, mais il savait combien tout ça aurait de l'importance à ses yeux si sa lucidité ne lui faisait pas défaut, et c'était tout ce qui importait. Alors oui, Saul s'appliquait à préparer ce qui devait l'être, déléguant à Elsie tout ce qui touchait à la décoration, et profitant justement du fait que sa femme soit partie s'équiper de ce dont elle aurait besoin pour avancer dans des tâches un peu plus administratives. Aujourd'hui, il avait ainsi contacté le traiteur pour discuter avec lui de derniers détails relatifs au banquet, et s'apprêtait maintenant à rejoindre son père pour revoir avec lui la liste de leurs priorités à quelques jours seulement des célébrations. Quittant ainsi son domicile, il ne s'attendit cependant pas à tomber nez à nez avec l'une de ses voisines, Joanne Prescott, qu'il connaissait peut être plus par le biais de la médiatisation de son époux que pour avoir souvent eu l'occasion de discuter avec elle, mais qu'il salua cependant avec le sourire. « Bonjour. » Saul ne mit toutefois pas longtemps à noter que la jeune femme arborait une mine distraite, qui pouvait donner l'impression qu'elle s'était perdue à seulement quelques mètres de chez elle, ou qu'elle n'avait pas la moindre idée de comment elle s'était retrouvée là. « Vous êtes sûre que tout va bien ? » Il l'interrogea alors, après qu'elle ait parlé d'une absence qui peut être ne l'aurait pas particulièrement interpellée si toutefois il ne lui trouvait pas une petite mine. Il n'eut cependant pas le temps de l'interroger à ce sujet, car déjà sa voisine reprit la parole, ne manquant pas de le prendre de court lorsqu'elle énonça avoir quelque chose à lui dire. Instinctivement, et parce qu'il voyait bien à son regard qu'elle était pour le moins fébrile, Saul s’imagina devoir rendre des comptes sur les agissements de ses enfants – bien connus de leurs voisins pour être assez turbulents – ou de son demi-frère, qui passait rarement inaperçu lorsqu'il se baladait dans le quartier. Mais alors qu'il s'attendit déjà à se confondre en excuses et à ravaler sa honte, c'est un Saul complètement dérouté qui l'entendit formuler des mots qui lui firent l'effet d'une casserole qu'on lui aurait lancé en pleine figure. Stoïque, le brun se convint un instant que cette insinuation n'était pas ce qu'il imaginait, ou craignait plutôt. Qu'elle ne pouvait pas savoir, qu'il avait été prudent, suffisamment en tout cas pour ne pas s'être bêtement trahi auprès de l'une de ses voisines. « Vous … » Il formula sur le coup, incapable de remettre de l'ordre dans ses pensées, car frappé par l'idée que cette jeune femme a priori inoffensive déteigne peut être une vérité qui pourrait bien lui causer des torts irréversibles, sans même en avoir conscience. « Qu'avez-vous vu, exactement ? » C'était une parade, une manière de se convaincre qu'il avait forcément mal interprété ses propos et qu'il ne pouvait pas s'agir d'une allusion à Meg, à leur histoire, et à cette partie de sa vie qui demeurait encore parfaitement préservée il y a tout juste quelques secondes. Osant recroiser son regard, Saul reprit finalement, d'un ton là aussi assez fébrile, mais pour une toute autre raison. « Vous n'avez vraiment pas bonne mine, vous ne voudriez pas venir vous asseoir à l'intérieur ? » Alors qu'il aurait certainement pu feindre d'avoir un empêchement qui mettrait ainsi un terme à une conversation qui pourrait bien s'avérer éprouvante, Saul ne pouvait ici ignorer que l'état de sa voisine l'avait immédiatement interpellé, et qu'à défaut de le mettre particulièrement à l'aise depuis quelques minutes, Joanne ne lui avait donné aucune raison de se désintéresser à son sort. Et puis, si discussion il devait bel et bien y avoir, sans doute vaudrait-il mieux qu'elle n'ait pas lieu à même la rue, au milieu d'oreilles et de regards possiblement indiscrets.
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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyJeu 22 Sep 2016 - 11:15

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Ce n'était peut-être pas poli, ni même raisonnable de venir parler à son voisin de cette façon. Mais ce n'était pas prémédité, ni voulu. Lorsqu'elle avait vu Saul, cette image lui était immédiatement revenue en tête, et elle était arrivée à un point où elle ne pouvait plus le garder pour elle-même. On ne pouvait pas dire que Joanne avait beaucoup de confidents ces derniers temps. Autant dire qu'elle n'en avait plus. Elle savait garder des secrets. Son voisin semblait être inquiet par rapport à elle. Son état, certainement. Joanne ne niait pas être fatiguée, les nuits étaient courtes et loin d'être reposantes. "Oui, oui, tout va bien." dit-elle. Mais ce n'était qu'un mensonge. Elle n'allait pas non plus lui raconter tous ses soucis actuels alors que lui en avait déjà bien assez. Joanne était une bien piètre menteuse, ce n'était un secret pour personne. On pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Prétendre ne fonctionnait avec personne, Joanne le savait bien. Saul ne semblait tout à coup pas très bien non plus, lorsqu'elle avait dit l'avoir vu. Il manquait même de mot, ne sachant que dire et abrégeant une phrase à peine commencer. Peut-être espérait-il qu'elle ait aperçu autre chose que son secret bien gardé. D'où ça question. Qu'avait-elle vu ? La jeune femme resta longuement silencieuse, et le regarda. Elle s'était lancée là-dedans, elle ne pouvait pas faire marcher arrière. Et Joanne n'avait plus envie de reculer devant ses choix. Elle prit une profonde inspiration. "Je vous ai vu être particulièrement affectueux avec une femme..." Joanne ravala difficilement sa salive. Certes, Jamie ne l'avait jamais trompé, mais elle l'avait entendu partagé ses sentiments amoureux avec elle. A ses yeux, c'était tout comme. Cela remontait à quelques temps, mais elle n'arrivait pas à s'en remettre. Jamie disait qu'elle avait brisé son coeur, il n'avait pas idée combien elle avait brisé le sien. Elle supposait qu'ils étaient quitte. "...Une femme qui n'était pas votre épouse." Joanne ne connaissait rien à leur histoire. Mais la famille Masterson semblait être une famille heureuse, ils avaient tout ce dont ils avaient besoin. Joanne adorerait avoir plusieurs enfants aussi, mais il semblerait que le destin ne lui en ai prévu qu'un, au milieu de ses fausse-couches. "Ce n'est pas le genre d'affection que l'on peut avoir pour une simple amie, ou une simple connaissance." ajouta-t-elle avec un sourire bien triste. Saul semblait terriblement mal à l'aise. La petite blonde supposa qu'il ne s'attendait pas à ce qu'on le prenne sur le fait. Peut-être qu'il ne s'attendait pas à ce qu'il soit pris tout court. Le brun lui proposa de venir chez lui, pour s'asseoir. Elle voulait bien le croire en disant qu'elle n'avait pas bonne mine, mais Joanne se doutait que ce n'était pas parce qu'il se souciait de son état qu'il l'invitait à venir chez lui. Même si Logan City était une rue calme, il y avait toujours des oreilles indiscrètes qui traînaient sans qu'on les voit. Des personnes prêtes à entendre le moindre potin pour rendre une conversation plus intéressante à la prochaine heure du thé ou à la prochaine soirées entre voisines. Joanne finit par accepter son invitation avec un signe de tête. Non pas parce qu'elle avait envie de s'asseoir, mais par simple respect pour la vie privée de son voisin. Ce n'est pas parce qu'elle savait ce qui se tramait derrière cette image de famille idéale que tout le monde devait en être informé. D'un signe de main, il invita la jeune femme de prendre la marche jusqu'à la porte d'entrée. Saul la guida jusqu'à leur salon, où elle s'installa sur le canapé. Droite comme un pic, elle regardait peu autour d'elle. On voyait que c'était une maison qui abritait des enfants. "Ca dure depuis longtemps... avec elle ?" finit-elle par demander en jouant nerveusement avec ses mains. Joanne avait le regard bas. Elle avait l'impression qu'elle ne devait pas être ici et c'était pourtant indéniable. "Est-ce qu'il y en a d'autres qui savent ?"

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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyLun 26 Sep 2016 - 21:12

A cet instant précis, Saul n'était pas certain de savoir ce qui l'inquiétait le plus. Que sa voisine ait une petite mine qui laissait deviner qu'elle ne se portait peut être pas particulièrement bien, ou que celle-ci semble avoir dans l'idée de s'entretenir avec lui, pour une raison qui jusqu'ici lui échappait. Et si sa première source d'interrogation fut partiellement estompée par la réponse formulée par la blonde – une réponse pourtant assez peu convaincante compte tenu de la mine qu'elle affichait, mais sur laquelle il ne sentit pas en droit de répliquer à ce moment-là – la seconde ne tarda pas non plus à déboucher sur un début d'explications. Car Joanne disait avoir besoin de lui parler de quelque chose, et cette simple idée suffit à l'inquiéter suffisamment pour qu'il envisage d'ors et déjà plusieurs scénarios pouvant expliquer la démarche de la jeune femme. Et pourtant, en dépit de sa capacité à dramatiser très vite lorsqu'il se sentait pris de court, Saul fut loin de s'attendre à ce que sa voisine formule une idée qui parvint instantanément à le figer d'effroi. Les mots employés par la blonde pouvaient pourtant être interprétés de plusieurs façons, mais lui qui savait précisément ce qu'il avait à se reprocher n'eut aucun mal à faire le lien entre sa situation et les paroles de la jeune femme. Alors, l'esprit subitement embrumé par un flot de questionnements plus inquiétants les uns que les autres, Saul se risqua à lui demander quelques précisions, sachant pourtant qu'il risquait de ne plus pouvoir feindre d'ignorer ce qu'elle voulait sous-entendre lorsqu'elle aurait formulé ses pensées d'une façon plus limpide. Et justement, lorsque les mots qu'il redoutait tout particulièrement franchirent la barrière des lèvres de Joanne, Saul crut un instant que la terre avait cessé de tourner, le piégeant dans ce qui était l'un des moments les plus embarrassants qu'il n'ait jamais eu à affronter. Car c'était une chose de se justifier sur sa situation auprès d'un compagnon de boisson, d'un proche ou même de son maitre-chanteur, mais c'en était indéniablement une autre d'être subitement frappé par l'évidence que n'importe qui, y compris dans son proche voisinage, pouvait avoir été directement témoin de ce qu'il s'évertuait pourtant à cacher depuis plusieurs mois. « C'est vrai. » Saul souffla alors péniblement, incapable dans l'immédiat de formuler de meilleure réponse que ce début d'affirmation, non pas parce qu'il se refusait à admettre ce dont elle avait de toute façon été témoin – et quand bien même ça n'aurait pas été le cas, nier farouchement aurait été beaucoup plus compliqué que de mentir par omission – mais parce qu'ici l'endroit n'était peut être pas le plus adapté à une discussion aussi compromettante. Alors, jugeant que Joanne était possiblement aussi perturbée que lui, elle dont la mine continuait de lui laisser penser qu'elle n'était peut être pas au mieux de sa forme, Saul proposa à sa voisine de gagner l'intérieur de son domicile, où il lui serait déjà plus évident de formuler les mots qui restaient jusqu'ici coincés au fond de sa gorge. Une fois entrés, il l'invita à s’asseoir sur le canapé, tandis que lui resta figé près de la cheminée, comme si préserver une certaine distance avec sa voisine l'aiderait à aborder cette discussion avec un peu moins d'angoisse. Joanne s'adressa de nouveau à lui, à travers une question qu'il accueillit cette fois en baissant légèrement la tête. « Depuis un peu plus de deux ans aujourd'hui. C'est arrivé … un beau jour, sans que je m'y attende ou que je me lève un matin avec l'envie d'entamer une liaison. » C'était un détail qu'il lui tenait à cœur de formuler, afin de faire comprendre à la jeune femme qu'il n'avait aucunement prémédité le moment où sa vie avait pris un virage périlleux, et où les principes qui avaient toujours été les siens avaient vacillé sous le poids d'une passion incontrôlable, et finalement incontrôlée. « Rien ne m'y prédestinait, et pourtant lorsque je l'ai vue … j'ai eu le sentiment de l'avoir attendue toute ma vie. » Ça aussi, il ressentait le besoin de l'expliquer, parce qu'il savait combien il était facile de s'imaginer qu'un mari infidèle était forcément un homme qui ne recherchait que le plaisir, le danger, l'aventure. De se persuader qu'aimer au premier regard, c'était possible lorsqu'on avait vingt-cinq ans et qu'on rencontrait la future mère de ses enfants, mais certainement pas lorsqu'on en avait trente-cinq et que notre vie était déjà plus ou moins derrière nous. A la prochaine question de Joanne, Saul releva finalement les yeux, les lèvres pincées. « Seules quelques personnes sont aujourd'hui au courant. Soit parce que je me suis confié à elles, soit parce que comme vous elles l'ont découvert d'une manière ou d'une autre. » Il n'en avait directement parlé qu'à Abel, Camber, Adriel et Tommy, à qui il avait ressenti le besoin de se confier, pour des raisons différentes. Meg était bien évidemment au courant de sa situation depuis le départ. Quant à Lene, elle l'avait découvert malgré elle en devenant sa chauffeuse attitrée lorsque beaucoup de ses déplacements n'avaient été que des prétextes censés couvrir ses arrière. Enfin Vidal, quant à lui, l'avait trouvé un beau jour en affirmant avoir enquêté sur son compte. Ainsi nombreux étaient encore ceux à qui il épargnait aujourd'hui une vérité qui les ébranlerait bien assez tôt. Ses parents, Deepika, Maxyn, et évidemment Elsie … Tous changeraient le regard qu'ils posaient sur lui lorsque sa situation éclaterait. Tous perdraient foi et estime en celui que leur aurait menti. Et c'était précisément la raison pour laquelle il ne se sentait pas la force de les affronter. « Joanne, vous … vous permettez que je vous appelle Joanne ? » Saul reprit après quelques instants, rejoignant finalement l'autre canapé à travers quelques pas hésitants, les yeux rivés vers les siens. « Je sais de quoi ça a l'air, et qu'il doit vous être impossible de vous mettre à ma place. Et je ne vous le demande pas, car je sais que ma position est indéfendable, et que je n'ai ni excuse ni circonstance atténuante. » Qu'aussi amoureux soit-il de Meg et désireux d'épargner sa famille, personne n'était décemment en mesure d'excuser l'inexcusable. Ça, oui, il l savait. « Je sais aussi … que vous êtes bien placée pour savoir le mal que je causerai à ma femme lorsqu'elle sera mise au courant. » Cette fois, c'est dans un souffle qu'il avait repris, tandis qu'il se risquait à faire allusion à un détail qu'il n'aurait jamais osé évoquer si la conversation ne s'y était pas prêtée. Parce que Saul n'était pas idiot, qu'il savait bien que si cette histoire semblait lui tenir tout particulièrement à cœur, c'était parce qu'elle avait elle aussi expérimenté la trahison sous sa forme la plus vile, la plus douloureuse. Une trahison qui plus est dépeinte dans des revues que Saul avait feuilleté malgré lui, et sur des couvertures que ses yeux avaient évité autant que possible mais que son esprit lui n'oubliait pas. Il se souvenait d'Hannah et de Jamie Keynes, de ce qui avait été montré, sous-entendu, insinué. Mais il se souvenait surtout s'être souvent imaginé la détresse de Joanne, en voyant l'homme qui partageait sa vie être associé à une autre, comme une humiliation inévitable et dont tout le monde devait forcément profiter. Une humiliation qu'Elsie vivrait à son tour lorsque la vérité éclaterait, sans forcément qu'un journaliste en mal de scoop ait eu besoin de passer par là. « Vous avez certainement des aprioris sur moi, et je le comprends. Mais je ne voudrais pas que vous vous imaginiez que je m'endors tous les soirs avec la conscience tranquille. Il y a peut être des hommes qui se satisfont très bien de mener ce genre de vies … mais moi ça fait bien longtemps que j'ai abandonné l'idée de me regarder dans une glace. » Peut être ne retiendrait-elle que cet épisode, lorsqu'elle repenserait à l'homme qui vivait à deux pas de chez elle. Peut être passerait-elle sa vie à l'éviter après cet échange, ou qu'il aurait droit à des regards remplis de jugements chaque fois que leurs routes se croiseraient. Peut être aussi qu'elle parlerait, qu'elle aurait le courage qui lui avait toujours manqué. Mais quoi qu'il arrive, Saul voulait qu'elle sache qu'il ne se taisait pas parce que cette situation lui convenait ou parce qu'il se complaisait dans un rôle qu'il aurait lui-même pu écrire entre deux tragédies. Que c'était par lâcheté autant que par angoisse qu'il gardait le silence, simplement.


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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyMar 27 Sep 2016 - 0:00

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Le sujet de conversation n'était agréable pour personne. Ni pour elle, et ni pour lui. La jeune femme racontait les faits comme elle les avait vu, et comme elle avait pu les interpréter. Vu la soudaine pâleur de son voisin, elle avait certainement vu juste. Joanne le vit même avoir quelque sueurs froides, de fines gouttelettes venant perler son front. A se demander qui avait le plus mauvaise mine à ce moment là. Ce fut certainement pourquoi il l'invita à s'installer chez lui. Cela éviterait que d'autres voisins ne cherchent à savoir l'origine de ce soudain malaise entre Joanne et Saul. Logan City avait beau être un quartier calme, cela n'empêchait pas d'apprécier les quelques informations supplémentaires que l'on pouvait récupérer au coin de la rue. Au moins, il ne démentait pas ses faits en la prenant pour quelqu'un qui délirait, et qui interprétait mal les choses, pour chercher ensuite à rectifier le tir pour lui faire avaler n'importe quoi. Bien que Joanne était une personne très naïve, elle ne l'aurait pas cru, s'il avait cherché à sauver sa peau. Elle ne faisait plus vraiment confiance par rapport à ce sujet de conversation. Ils finissent par entrer dans la maison. Une fois installée sur le canapé, après un moment de silence, Joanne se permit d'avoir plus d'informations sur cet adultère. La petite blonde était particulièrement surprise de voir qu'il restait honnête. Il se disait certainement qu'il était grillé, et qu'il n'y avait plus vraiment de raison pour qu'il lui cache quoi que ce soit. Saul lui assura que ce n'était absolument pas prémédité, qu'il ne s'y attendait véritablement pas. Elle supposait que ça ne venait pas comme ça, en un claquement de doigt. Du moins, ça ne fonctionnait pour une relation qui durait depuis deux ans. Elle faisait désormais partie des quelques rares personnes qui étaient au courant de sa relation cachée. Lorsque Saul lui demanda s'il pouvait l'appeler par son prénom, Joanne acquiesça d'un simple signe de tête. Saul ne demandait ni sa compassion, ni sa pitié. Il avait parfaitement conscience que ce qu'il faisait était mal, mais c'était certainement plus fort que lui. La jeune femme redressa immédiatement les yeux lorsqu'il insinua qu'il voyait en elle ce qu'il pourrait faire ressentir à sa propre femme. Il lisait certainement les revues à scandale, sinon, comment pouvait-il savoir ceci ? "C'est encore... différent." dit-elle la gorgée serrée. "Et je suis en grande partie fautive de mon propre malheur." Parce que Joanne trouvait toujours quelque chose à se reprocher, et c'était sa quasi paranoïa qui avait envenimé la situation. Mais le fait que la presse adhère totalement au couple Jamie/Hannah n'aidait pas vraiment. Elle évinçait largement Joanne dans cette histoire, certainement parce qu'elle n'était pas assez connue, belle, ou intéressante. Même si ce n'était que des articles pour divertir, ça la blessait et ne faisait que l'inciter de rester en retrait et de ne plus se montrer aux événements. "Pour le bien de votre femme et de votre famille, d'un côté, j'espère qu'elle ne le découvre jamais. Qu'elle continue de vivre dans cet idylle et cette illusion que vous lui offrer." finit-elle par dire après un long moment de silence. Joanne avait un sourire triste, et les yeux bordés de larmes. "Tout autant qu'elle mérite de connaître la vérité, mais ce ne sera certainement pas moi qui vais le lui dire, ce n'est pas à moi de le faire." Si les choses devaient être bien faites, Saul était l'unique personne qui se devait d'être honnête envers celle qu'il avait épousé. "Ma vie de couple est bien différente de la vôtre, mais je sais ce que sera la douleur qu'elle ressentira le jour où elle le saura." Un peu secouée, Joanne passa une main dans ses cheveux en reniflant. "C'est insupportable de savoir que l'on partage le coeur de l'homme qu'on aime." Joanne se souvenait parfaitement de cet enregistrement qui avait été envoyé de façon anonyme. Où Hannah et Jamie se déclaraient à l'un l'autre leur flamme. Jamie lui avait certifié après cela qu'il n'y avait plus rien entre eux, mais il fallait attendre quelques mois pour qu'ils se côtoient à nouveau. Mais depuis qu'il la revoyait, Joanne avait bien du mal à leur faire confiance, à se dire qu'il ne s'agirait que d'une relation purement amical. C'était impossible. "Et si un jour elle le sait, il n'y aura pas de marche arrière possible. Vous essaierez, vous tenterez d'oublier et de faire comme si de rien n'était. Mais ça finit toujours par hanter quelqu'un jusqu'à ce que ça détruise tout." Ses yeux s'étaient à nouveau baissés. Joanne ne savait même plus pourquoi elle était encore à Logan City, si elle y avait encore sa place. Elle ne s'y sentait plus chez elle.
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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptySam 1 Oct 2016 - 21:10

C'était presque ironique, quand on y réfléchissait, que Saul se soit donné autant de mal pour dissimuler sa situation et qu'il n'ait visiblement même pas été suffisamment discret pour éviter que l'une de ses voisines ne le prenne sur le fait. Ironique, mais pas amusant pour autant, car le brun se serait bien évidemment passé de l'ascenseur émotionnel que provoquèrent chez lui les déclarations de Joanne. Sans doute aurait-il alors pu nier, avancer sans vergogne que la jeune femme avait du commettre une erreur, prendre des gestes innocents pour des preuves qui n'en étaient finalement pas. Cette parade lui aurait certainement permis de se dépêtrer de cette position pour le moins inconfortable, ou tout du moins d'éviter d'éterniser une confrontation qui avait peu de chances de tourner à son avantage. Mais Saul était aujourd'hui face à l'idée que sa situation pouvait se retourner contre lui chaque fois que sa passion prenait le pas sur sa raison et lui faisait prendre des risques insensés, et ça une partie de lui choisissait de le voir comme un avertissement, un avertissement qu'il prenait très au sérieux. Alors mentir encore davantage, en impliquant une personne de plus dans ses affabulations, ça ne lui semblait pas être la meilleure chose à faire. Et puis, c'est vrai, il y avait un petit quelque chose chez Joanne qui lui laissait penser que sa démarche n'était pas malveillante. La jeune femme ne semblait pas s'être approchée par envie de lui faire savoir qu'elle détenait un moyen d'obtenir de lui ce qu'elle voulait, mais parce qu'elle semblait elle-même particulièrement touchée et concernée par cette histoire. C'est en tout cas à l'abri d'oreilles indiscrètes que la discussion se poursuivit, tandis que Saul livra quelques détails de sa relation avec Meg. Pas par besoin ou envie d'être compris ou excusé, mais parce qu'il comprenait la curiosité de Joanne et qu'il estimait que tant qu'à être possiblement jugé, il valait mieux qu'il le soit pour de bonnes raisons. Il savait bien que personne n'irait décemment défendre avec lui l'idée que l'amour puisse parfois se conjuguer au pluriel, et fleurir au creux d'un cœur déjà pris d'assaut par une passion qui durait depuis plus de dix ans. Que personne n'irait lui accorder des circonstances atténuantes, quand il n'en avait aucune. Ou lui reconnaître qu'il avait tenté d'épargner un maximum de monde, quand c'était précisément ce qu'on lui reprocherait sans doute. Saul n'attendait véritablement pas qu'on se mette à sa place ou qu'on excuse ses agissements. Et ici, tandis qu'il se risqua à émettre l'idée selon laquelle Joanne pourrait avoir elle-même vécu une situation semblable s'il se fiait à ce que certains journaux avaient avancé, le brun savait que son propre passif faisait d'elle l'une des personnes les moins disposées à comprendre son comportement. La jeune femme formula alors quelques mots qui eurent le don de l'interpeller, tandis qu'il posa sur elle un regard bienveillant. « Vous savez, je pense que ce genre de choses nous tombent dessus sans qu'on les ait cherché ou voulu. Et je pense que votre compagnon et vous avez été aussi impuissants l'un que l'autre. » Ce qu'il voulait dire par là, c'est qu'on ne choisissait pas de tomber amoureux de deux femmes, pas plus qu'on ne se plaçait délibérément au cœur d'un triangle amoureux, aux cotés d'un homme qui n'était pas disposé à se consacrer entièrement à nous. Joanne semblait se reprocher la façon dont les choses avaient visiblement tourné entre elle et son compagnon, et bien qu'ignorant ce que cachait exactement cette confession, c'était là un point sur lequel il aurait instinctivement du mal à lui donner raison. Par la suite, Saul baissa doucement la tête. « Ça va peut être vous surprendre, mais je donnerais n'importe quoi pour avoir le courage de tout lui avouer, et d'oublier l'espace d'un instant les conséquences que cette révélation pourrait avoir sur notre mariage et notre famille. » Parce que c'était ce qui le paralysait depuis le départ, et l'empêchait d'accorder à Elsie la vérité à laquelle elle avait droit. Saul repensait ici aux paroles prononcées par Lene la fois où leurs routes s'étaient croisées. De ce qu'elle avait laissé entendre quant au fait qu'Elsie mérite qu'on lui offre une occasion de refaire sa vie si toutefois son mariage était terminé. Cette idée lui était toujours aussi insupportable, mais Saul n'avait jamais voulu emprisonner sa femme dans une relation à laquelle elle pourrait vouloir renoncer dès l'instant où elle apprendrait la vérité sur son mari, et c'était en ça qu'il avait l'impression d'être profondément injuste avec elle. Pour ça aussi qu'il s'en voulait tant d'être lâche, et désespérément paniqué à l'idée de risquer de perdre celle qui était tout pour lui, depuis plus de dix ans. Joanne disait n'avoir aucune intention de parler à Elsie, et cette idée ne parvint pas à le soulager totalement, sans doute parce qu'il en était arrivé à un stade où il était systématiquement désolé pour ceux qui contribuaient malgré eux à couvrir ses mensonge. Son gorge se serra ensuite à l'idée que sa voisine soit décidément bien placée pour savoir combien l'on pouvait souffrir lorsqu'on se retrouvait abusé par la personne à qui on avait fait confiance. Il voyait bien la souffrance que reflétait Joanne, et il se sentait indirectement coupable de ce que la jeune femme traversait. « Je n'ai aucun mal à l'imaginer, je … je serais moi même incapable de supporter l'idée de la partager avec un autre. » Saul souffla, fébrile, relevant ses yeux jusqu'à croiser son regard et le soutenir, quelques instants. « C'est un comble, n'est-ce pas. » Il reprit aussitôt, alors qu'un sourire un peu triste vint bientôt appuyer le ton sarcastique dont il venait d'user. C'était certainement aberrant lorsqu'on connaissait sa situation, mais Saul savait combien lui-même souffrirait à l'idée que le cœur, le corps et l'âme de sa femme soient aussi destinés à un autre. Combien il était finalement le mieux placé pour imaginer la peine qu'il fera subir à Elsie le jour où celle-ci apprendrait la vérité, alors qu'elle lui serait à lui-même purement insupportable. Sentant à nouveau la détresse de Joanne lorsque celle-ci reprit la parole, Saul prit finalement la décision de quitter sa place pour venir s’asseoir à coté d'elle, tournant à ce moment-là son visage avant de souffler. « Joanne, j'ignore ce qu'il s'est exactement passé entre votre compagnon et vous, mais je suis persuadé que vous n'avez rien à vous reprocher. Que si vous pensez l'avoir perdu, et que vous êtes persuadée que son cœur appartient à une autre … ce n'est pas parce que vous l'avez poussé dans ses bras. Il s'est peut être épris de … cette femme, mais il n'y a probablement rien que vous auriez pu faire pour l'éviter. » Comme Elsie n'aurait certainement rien pu faire pour éviter que sa route ne croise celle de Meg, et comme lui-même n'avait pas pu lutter contre l'attraction qu'il y avait eu dès le premier instant entre la blonde et lui. Saul avait toujours été directement témoin du fait que l'amour ne suivait ni règle ni logique, ainsi Joanne avait peut être des raisons de se sentir coupable, mais il trouverait dommage qu'elle se reproche une chose qui n'avait probablement pas dépendu d'elle. « Croyez-moi, de toutes les excuses que je pourrais tenter de trouver pour expliquer mon comportement, jamais je n'irais dire que ma femme m'a incité à entamer cette liaison. Elsie est une femme exceptionnelle, c'est moi qui n'ait pas été digne de sa confiance. » Saul reprit, d'un ton qui cherchait à se faire entendre, et comprendre, par une Joanne qu'il aimerait rassurer à son petit niveau. Il tentait ici d'occulter le fait que l'autre femme dont il était ici indirectement question n'était autre qu'Hannah, sans doute de peur que Joanne comprenne qu'il la connaissait bien et s'imagine qu'il irait de toute façon prendre sa défense. Par la suite, il poussa un doux soupire. « Si ma femme apprend la vérité, je ne pense pas qu'elle me laissera tenter de réparer quoi que ce soit. Tout comme je ne pense pas qu'elle parlera de notre mariage avec autant de nostalgie que lorsque vous évoquez votre relation avec Monsieur Keynes. » Et il ne pourrait s'en prendre qu'à lui-même, parce que peu de femmes adopteraient certainement l'attitude de Joanne, qui malgré tout semblait habitée de plus de tristesse que de colère. Elsie avait toujours eu du tempérament, et il savait qu'elle saurait utiliser sa peine pour lui faire payer ses écarts, ce qu'il accepterait sans broncher le jour où tout lui retomberait sur le coin de la figure. « Que pensez-vous faire à présent ? » Il la questionna, sans savoir s'il était vraiment en droit de lui poser la question, mais croyant deviner que sa voisine était prisonnière d'un flou artistique dans lequel il n'avait pas nécessairement envie de la laisser errer sans but, et sans avoir tenté de lui être d'une aide quelconque.
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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyLun 3 Oct 2016 - 16:13

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Joanne n'était certainement pas venue pour le juger, bien qu'il pourrait très vite tomber là-dedans. Elle n'avait jamais prévu de lui en parler. Mais il l'avait croisé dans la rue, et c'était plus fort qu'elle. Elle ne voulait pas faire sa cachottière avec lui, alors qu'ils ne se parlaient à peine. Que des mots d'usage et de politesse lorsqu'ils se croisaient, comme tout bon voisin, mais cela n'allait jamais plus loin. Et voilà qu'elle se retrouverait soudainement chez Saul, chacun à parler de leur vie sentimental alors qu'ils ne se connaissaient absolument pas. "Vous... vous les aimez vraiment toutes les deux ?" lui demanda-t-elle timidement. "Je veux dire, vous passeriez-vous de l'une pour poursuivre votre vie avec l'autre ? Ou parvenez-vous à les aimer toutes les deux, d'un amour égal ?" Elle haussa les épaules, ne sachant comment trop formuler le cours de ses pensées. "Y'en a-t-il une que vous préférez par rapport à l'autre ?" Peut-être qu'avoir la parole d'un autre homme que Jamie en la matière lui permettrait de voir les choses plus claires. Il lui était difficilement concevable d'avoir un tel sentiment pour deux personnes, mais Saul semblait lui prouver le contraire. Il ferait n'importe quoi pour avouer à sa femme son adultère, mais il ne le ferait certainement jamais, pour le bien de l'intégrité de sa famille. "Je comprends que tout soit bancale et compliqué pour vous... Mais plus vous attendrez, plus la durée de votre relation avec votre maîtresse durera. Et votre femme souffrira d'autant que la durée pendant laquelle elle a été dupée. Tout ce temps à avoir cru qu'elle était la seule femme de votre vie." Elle marqua une pause. "Du moins, j'essaie de me mettre à sa place. Et si c'était moi, j'aurais préféré que la vérité éclate de suite plutôt que de savoir qu'une partie de cette relation n'a été qu'un tissu de mensonge. Sur le coup, oui, ça fait mal. Mais je pense que le pardon est plus accessible que si l'on attend pour le lui dire." Le ton de Joanne laissait comprendre qu'elle ne le jugeait pas et qu'elle allait le laisser décider ce qui était le mieux. Elle ne jugerait pas ses choix. Quelle que soit l'issue, cela ne pouvait pas vraiment être joyeux. Saul essayait tout de même à imaginer la situation inverse avec sa femme, que ce soit elle qui soit éprise de deux hommes. Il finit par s'installer à ses côtés, tentant de faire relativiser sa voisine du mieux qu'il le pouvait. "J'ai énormément de reproches à me faire." lui rétorqua-t-elle avec un sourire triste. "Je ne pensais pas être si... jalouse par rapport à un homme, ça ne m'était jamais vraiment arrivé. Les choses étaient bien différentes avec mon ex-mari." Elle n'avait jamais eu de problèmes de ce genre avec Hassan. Tout était plus simple, évident. "Et j'ai l'impression que depuis, tout ce que je fais, ce sont que des erreurs. Je fais n'importe quoi. Et pendant longtemps, j'aurais fait n'importe quoi pour qu'il l'oublie. Il me certifiait que ce n'était qu'amical alors que quelques mois avant, il était aussi amoureux d'elle. Et c'est insupportable." dit-elle alors que des larmes commençaient à boder ses yeux. "Et ça me rend complètement folle." Joanne passa ses mains sur son visage pour se remettre de ses émotions. Saul semblait certain que sa femme regrettera ce mariage à partir du moment où elle saura la vérité. Pour Joanne, il voyait les choses bien différentes. "Si vous pouviez le dire à Jamie, peut-être que ça débloquerait la situation, je ne sais pas. Parce que je ne suis pas certaine qu'il croit la moindre phrase qui puisse sortir de ma bouche à l'heure actuelle. Aucun de nous deux sait véritablement où nous en sommes, ce que nous sommes." Elle haussa les épaules. Joanne ne savait que faire, et il fallait dire qu'elle évitait un petit peu le sujet en s'occupant de son fils à longueur de journée. Elle ne savait plus quoi faire, ni ce qu'elle voulait réellement. "Je n'en ai aucune idée." lui répondit-elle en jouant nerveusement avec ses propres doigts. "Je ne sais absolument pas quoi faire pour... qu'il se passe quelque chose, n'importe quoi. Je ne suis même plus sensée garder ma bague de fiançailles. Il l'a enlevé, lui. Il a dit que c'était le temps de réfléchir, mais... Je ne sais pas." dit-elle en regardant le bijou sur son annulaire gauche. "Je n'arrive tout simplement pas à l'enlever. je peux pas." Les manches de Joanne dissimulaient ses bleus au niveau de ses poignets, mais on pouvait deviner le début de l'un d'entre eux lorsqu'elle n'y faisait plus attention, juste avant qu'elle ne repositionne son vêtement pour cacher ce qu'il fallait.
crackle bones
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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyVen 14 Oct 2016 - 1:28

Saul n'était pas devenu subitement inconscient, il savait pertinemment quel risque il prenait en laissant entrer Joanne dans son intimité, dans une maison qu'il partageait avec son épouse et ses trois enfants, et ce alors que la jeune femme l'avait ni plus ni moins aperçu en compagnie de sa maîtresse. Et il n'était pas encore suffisamment désespéré pour vouloir provoquer le cataclysme qu'il essayait au contraire d'éviter depuis plusieurs mois, pas plus qu'il n'avait brusquement développé des tendances masochistes qui le poussaient à espérer qu'Elsie franchirait le seuil de cette porte et le trouverait au beau milieu d'une conversation plus qu'équivoque avec leur voisine. Non, si Saul avait accueilli la jeune femme dans son salon et qu'il ne rechignait pas à évoquer un sujet pourtant délicat, c'est parce qu'une partie de lui n'avait bizarrement aucune raison de douter des intentions de Joanne. Alors peut être qu'il se trompait, peut être affichait-elle un masque qu'elle aurait ensuite plaisir à retirer pour mieux trahir chacune des confessions qu'il lui aurait faites, mais à cet instant Saul préférait la voir comme une femme particulièrement bien placée pour savoir combien un triangle amoureux pouvait faire souffrir, elle qui l'avait expérimenté à ses dépends. « Je les aime toutes les deux, oui. » Saul souffla en tout cas, d'un ton légèrement éhonté, bien sûr, mais qui néanmoins laissait transparaître le fait qu'il se soit probablement convaincu que c'était là l'une des seules choses pour lesquelles il n'était peut être pas entièrement responsable. « C'est difficilement explicable, et je ne pense pas que mes sentiments pour Meg puissent être comparés à ceux que j'éprouve pour ma femme depuis plus de dix ans, alors qu'Elsie et moi nous nous aimons depuis que nous sommes en âge de faire des projets, que nous avons partagé des moments difficiles, mais aussi d'immenses bonheurs … » Et il n'était même pas question de ça, au fond, parce que ses sentiments pour Elsie et Meg perdraient de leur sens et de leur symbolique si l'on cherchait absolument à les comparer les uns aux autres, alors que beaucoup d'éléments avaient joué dès le départ dans la façon dont Saul s'était entiché des deux femmes. Des éléments définitivement incomparables alors qu'il les aimait l'une et l'autre pour ce qui les rapprochait, mais aussi pour ce qui les rendait différentes. « Mais ce que je sais, c'est qu'elles se partagent mon cœur, comme si … comme si je leur avais offert à chacune une partie de moi et qu'en l'absence de l'une d'elles, je ne me sentais jamais véritablement complet. » « Complet », ou épanoui. Comme s'il lui manquait précisément une partie de son être, sans laquelle tout était plus gris. C'était finalement ce qui expliquait sans doute qu'il n'ait jamais su choisir : aujourd'hui il ne se voyait tout simplement plus vivre ni sans l'une, ni sans l'autre. « Il n'a jamais été question d'une préférence, sinon j'imagine que je n'en serais pas là aujourd'hui. » Saul termina, dans un haussement d'épaules qui prouvait malgré tout qu'il était le premier à douter de ce qu'il avançait. Parce qu'au fond il continuait lui-même bien souvent de se demander comment il avait bien pu se retrouver piégé entre ses deux histoires, alors qu'il était resté plus de huit ans sans jamais ressentir le besoin de regarder une autre femme que la sienne, à n'avoir d'yeux que pour Elsie, et à juger les hommes qui avant lui s'étaient retrouvés dans cette même situation. Joanne avait toutefois parfaitement raison lorsqu'elle laissait entendre qu'il était dangereux de laisser passer plus de temps alors que deux années s'étaient déjà écoulées et qu'il avait eu maintes occasions de dire la vérité, aussi bien à Elsie qu'à l'ensemble de son entourage. Et Saul, lui, était sincère lorsqu'il disait qu'il serait prêt à faire n'importe quoi pour enfin avoir le quart du courage qui lui serait nécessaire pour assumer son secret. « Je sais qu'Elsie doutera de ma sincérité, qu'elle s'imaginera que je n'ai pas été moi-même dans l'intimité de notre couple et de notre famille, mais … ce que je vis avec Meg, ça n'a rien à voir avec mon mariage. » Et c'était précisément le détail que chacun aurait sans doute du mal à concevoir, alors qu'on s'imaginerait facilement qu'il n'était finalement qu'un homme blasé par onze ans de vie commune, qui s'était mis en tête de se changer les idées dans les bras d'une autre femme. « Il y a certainement des hommes qui débutent ce genre de relations parce qu'ils sont malheureux auprès de leur femme, mais moi ... j'ai tout ce dont j'ai toujours rêvé. Si je me suis épris de Meg, c'est simplement parce que je n'ai pas pu l'éviter. » Parce que ça lui était tombé dessus, comme à l'époque où il avait rencontré Elsie. Saul n'était pas monté dans un avion avec l'envie d'y séduire une jolie hôtesse de l'air, il était simplement un grand romantique que ses sentiments avaient perdu plus d'une fois. « Je sais que j'ai déjà perdu beaucoup de temps. Et je ne veux pas me retrouver dans une dizaine d'années à mentir encore et toujours à ceux que j'aime. » Alors c'était aujourd'hui, oui, qu'il lui faudrait parler. Qu'il lui faudrait s'armer de tout son courage pour oser regarder Elsie dans les yeux et formuler les mots qui le tétanisaient depuis plusieurs mois. Qu'il lui faudrait également avouer à Meg qu'il n'avait jamais eu l'intention de tirer un trait sur son mariage, sur sa famille. Et tandis qu'il tentait une fois encore de s'en convaincre, cette fois Saul prenait conscience que le temps jouait véritablement contre lui. Serait-ce assez pour qu'il applique les conseils de sa voisine ? Il n'en était pas encore certain, mais comme beaucoup les paroles de Joanne avaient assurément une influence très bénéfique sur sa volonté. La jeune femme, en tout cas, lui parut brusquement bouleversé lorsqu'elle évoqua à son tour la situation par laquelle elle était passée. La duplicité d'un compagnon qu'elle continuait visiblement d'aimer, mais aussi la souffrance qu'elle s'était longtemps imposée alors que l'évidence lui faisait face … Et tandis qu'elle se faisait également beaucoup de reproches, Saul tentait de son coté de se montrer rassurant. « Je n'ai certainement pas tous les détails, mais … je pense qu'à votre place, n'importe quelle femme qui aurait vu son compagnon en une d'un magazine avec une autre n'aurait pas vécu les choses différemment. » Il souffla alors, à présent assis à ses cotés, constatant que Joanne était particulièrement dure avec elle-même, au point de se reprocher un comportement qui pourtant paraissait des plus justifiés. « Je ne suis pas sûr que vous soyez celle qui doive se remettre en question, Joanne. » C'était son point de vue, celui d'un homme qui ignorait sans doute encore beaucoup de choses au sujet de la relation que partageait Joanne avec son compagnon, mais qui livrait ici son ressenti. « Ce que je veux dire, c'est que si Elsie apprenait que j'en aime aussi une autre … je serais bien le dernier à lui reprocher de ne plus pouvoir se fier à moi. Et plutôt que de lui laisser penser qu'elle est trop jalouse, je crois que je passerais le restant de mes jours à tenter de regagner sa confiance. » Il ne savait pas si Joanne se faisait tous ces reproches parce que son compagnon les lui avait fait en premier, mais il peinait à croire qu'on puisse inverser la situation au point de donner le mauvais rôle à une femme qui souffrait simplement d'avoir été trahie. Lui-même, dans sa posture, n'irait jamais prétendre qu'il méritait l'indulgence ou le pardon de sa femme. Joanne reprit finalement la parole, et Saul resta un instant interdit, ajoutant timidement. « Vous voudriez … que j'aille lui parler ? » Il n'était pas certain d'avoir compris ce qu'elle voulait dire par là, mais reprit aussitôt. « Je ne suis pas certain que ce serait une bonne idée. Monsieur Keynes et moi vivons un peu la même situation, mais je ne pense pas être le mieux placé pour me mêler de sa vie ... » Justement parce qu'il n'était pas en droit de juger un homme qui en était passé par les mêmes doutes que lui, quand bien même leurs deux situations avaient sans doute leurs différences. Saul pourrait bien évidemment aller le trouver, mais que pourrait-il lui dire ? Sans doute pas grand chose qui puisse aider Joanne, c'est pourquoi il se montrait hésitant. La jeune femme, en tout cas, ne semblait pas décidée quant à ce qu'elle ferait à présent. « Vous ne devez pas enlever cette bague simplement parce que votre compagnon l'a fait, lui. Si vous l'enlevez, il faut que ce soit parce que vous êtes convaincue que vous vous sentirez mieux une fois que vous l'aurez fait. » Saul ajouta finalement, après avoir détaillé pendant quelques instants la bague qui trônait effectivement toujours au doigt de la jeune femme. « Si aujourd'hui ce bijou vous rappelle surtout des moments difficiles, et toutes les fois où vous avez pu douter des sentiments de votre compagnon … peut être que vous ne vous sentiriez pas beaucoup plus mal en l'enlevant ? » C'était ce qu'il supposait, parce qu'il tendait à penser que continuer à porter ce genre de symboles pour de mauvaises raisons n'aiderait certainement pas Joanne. « Mais si elle reste malgré tout associé à de bons moments, alors je pense que vous devriez garder cette bague à votre doigt, même si lui ne l'a pas fait. » Parce que c'était à elle de voir ce que signifiait encore cette bague à ses yeux, qu'importe que son compagnon ait jugé de son coté qu'il valait mieux qu'il retire la sienne pour le moment. Peut être cela l'aidait-il lui-même à faire le point, mais peut être aussi que Joanne avait besoin de procéder autrement, sans forcément se défaire d'un bien aussi symbolique. Toujours est-il qu'au moment où Saul posa son regard au niveau des bras de la jeune femme, un détail attira inévitablement son attention, tandis qu'il crut y déceler le commencement d'une marque particulière. « Et ça, qu'est-ce que c'est ? » Il souffla alors, hésitant un court instant à initier le moindre contact, mais finissant par se résigner à déposer une main au niveau de la manche droite de la blonde, qu'il retroussa délicatement. « Joanne ... » Face à l'évidence et à ce que représentaient ces marques, le brun fut comme figé d'effroi. Avait-il véritablement sous les yeux les traces de traitements physiques inappropriés, comme il l'avait immédiatement supposé ? Dieu sait qu'il aimerait se convaincre du contraire, mais ici l'explication la plus dérangeante paraissait malheureusement la plus plausible. « Votre compagnon s'est-il mal comporté avec vous ? Vous a-t-il … fait du mal ? » Il formula ces quelques mots avec une inquiétude et une pudeur qui s'expliquait par le fait qu'il craignait bien sûr de raviver de douloureux souvenirs, ou simplement d'être accusé de se mêler de ce qui ne le regardait pas. « Tout ce que vous pourrez me dire ne sortira pas d'ici. » Parce que s'il ne faisait pas fausse route, Saul ne pouvait qu'imaginer combien évoquer ces épisodes pourrait s'avérer pénible pour Joanne. « Mais si vous avez besoin d'aide et que vous souhaitez que je prévienne les autorités pour lui éviter de recommencer … vous n'avez qu'un mot à dire, je n'hésiterai pas à faire ce qu'il faut. » Saul l'avait déjà prouvé par le passé, il n'était pas homme à fermer les yeux sur quelle que forme d'injustice que ce soit, et c'était d'autant plus vrai quand la santé d'un être humain était potentiellement en jeu. Il continuait peut être d'ignorer toute une partie de cette histoire, mais il savait très exactement ce qu'il avait sous les yeux, et combien il se sentirait minable de détourner le regard comme si les problèmes de sa voisine n'étaient pas les siens.
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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyMer 19 Oct 2016 - 23:08

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Joanne était une personne qui savait écouter. Tout autant qu'elle parvenait à verbaliser tout ce qui pouvait lui passer par la tête, bien que souvent, elle ne trouvait pas le juste mot qui traduisait ses pensées. Elle n'était pas du genre à utiliser les informations qu'on lui donnait pour se créer un rôle de justicière. Non, elle aimait bien écouter les personnes. Même si ce n'était pas toujours facile à entendre, comme le fait que Saul puisse effectivement aimer deux personnes à la fois, au point de vouloir mener une vie double. Elle aimait toujours Jamie, elle l'aimait tant. Mais elle était incapable de dire ce qu'elle ressentait pour son ex-mari. Leur dernière rencontre était particulièrement étrange, il fallait dire qu'elle se trouvait dans un état de faiblesse depuis quelques temps. Et elle avait fini par embrasser Hassan. Quelque part, ça lui avait manqué, mais de l'autre, elle savait que ce n'était qu'une erreur, et elle se laissait largement rongée par la culpabilité depuis. Elle était étonnée qu'il pose toutes les cartes sur table, que Saul trouve la volonté d'être entièrement honnêtre envers joanne. Elle savait qu'il l'était. "Et à votre maîtresse, ça ne la dérange que vous restez toujours auprès de votre femme ? Que vous partagez encore beaucoup de choses avec elle ?" demanda Joanne. Ce sentiment d'être complet, elle se demandait si ce n'était pas ce que ressentait également Jamie, vis-à-vis d'Hannah et Joanne. Se dire cela lui faisait encore plus mal au coeur. "Est-ce que ça veut dire que... Votre femme ne vous suffit plus ?" lui demanda-t-elle, la voix tremblante, au bord des larmes. "Cela signifie-t-il que je n'ai jamais suffi à Jamie ?" Tout concordait étrangement avec sa situation à elle, si bien qu'elle commençait doucement à s'emmêler les pinceaux. Elle baissa à nouveau les yeux, jouant nerveusement ses doigts. Tout ceci en était tellement douloureux, elle avait l'impression d'être poignardée en plein coeur, et ça lui faisait tellement mal. Saul s'expliquait. Comme quoi le fait qu'il ait pris une maîtresse n'avait aucun rapport avec sa vie de couple avec sa femme. C'était ainsi arrivé, sans qu'il ne puisse prévoir quoi que ce soit. Une conception bien difficile à comprendre pour Joanne. Mais elle appréciait la volonté de Saul de vouloir en parler à sa femme. La transition à la situation de la petite blonde. On ne peut plus perdue, elle ne voyait aucune issue. Et elle stagnait dans un malaise certain, à tenter de sauver les apparences pour le bien-être de son bébé. Joanne comprit que Saula vait un semblant d'idées de ce qu'il se passait. Du moins, il savait qui étaient les personnes de ce triangle insupportable. Elle releva les yeux sur lui, en pleurs. "Même si toute la presse ne cesse de dire à quel point ils seraient parfaits ensemble ?" renchérit-elle, en hoquetant. Cela ne lui donnait que l'impression que personne ne voulait qu'elle soit avec Jamie. Mais elle ne voulait pas se détacher de lui. Elle ne pouvait pas. "Il... Il m'a dit que je lui ai brisé le coeur. Justement parce que je n'arrivais plus à lui faire confiance." Saul tentait de se mettre à la place de Jamie. "Je crois qu'il attend que ce soit moi qui fasse bouger les choses, que ce soit moi qui vienne vers lui." précisa-t-elle. "Sauf que... Je ne sais pas quoi faire pour que notre couple se porte mieux." Ils étaient si proches de leur mariage, et absolument s'était effondré sans que personne ne s'y attende. Son voisin lui proposa d'aller parler à Jamie, mais se rattrapa rapidement. "Ce n'est pas vraiment une bonne idée, oui." lui avoua-telle. "Il le prendrait mal, et je ne voudrais pas que vous finissiez par en pâtir par ma faute." Et le pauvre avait déjà bien du soucis à se faire pour ses propres problèmes personnels. Ses iris bleus se fixèrent sur sa bague de fiançailles qui étaient toujours à son annulaire. "Quand je la regarde, ça me rappelle plutôt les bons moments. Toutes les promesses, les moments passés ensemble. Que malgré tout, je vis un rêve avec lui. Nous avions planifié un si beau mariage, ça aurait du être en novembre." Elle sourit tristement. "Ca me rappelle qu'il ferait n'importe quoi pour moi. Et quand je pense à tout ceci, ça me rend triste parce que j'ai la sensation qu'il ne me regarde plus de la même manière, qu'il ne m'aime plus, même si... Il y a ces très rares moments où je vois qu'il a encore un peu d'affection pour moi." Elle pensait surtout au jour où elle avait dit à Jamie que sa grand-mère à elle était décédée. Il savait que c'était une personne que Joanne adorait plus que n'importe qui. Et il l'a écouté, il est resté avec elle une bonne partie de la soirée. Il avait été très attentionné ce soir-là, tout en respectant de ne pas trop la toucher. Il savait qu'elle le craignait encore. Et il le respectait. "J'ai envie de la garder parce que j'ai envie d'y croire. Je l'aime tellement." finit-elle par dire, en larmes. La rencontre avec Hassan l'avait confuse, certains sentiment avaient fini par resurgir de ces dix ans de vie commune. Un instant de faiblesse, et elle s'était laissée piéger. Elle avait blessé Hassan ainsi, et elle le regrettait tant. Elle n'avait jamais voulu lui faire de mal. Tout comme lui, elle était particulièrement perdue. Elle ne savait plus vraiment où elle en était avec lui non plus. Plongée dans ses pensées, elle sursauta lorsque Saul reprit la parole. Il avait les yeux rivés sur les poignets de Joanne. Bien qu'alarmée, elle restait pétrifiée. Saul se permit de retrousser sans geste brusque sa manche pour voir l'étendue de l'hématome. Hassan les avait déjà vu aussi, il savait. Désormais, il y en avait un deuxième. Saul posait des questions que personne ne voudrait entendre. Encore moins lorsque l'on savait que les réponses étaient positives. Les larmes coulaient d'elles-même le long de ses joues, mais impossible de se détacher du regard du beau brun. Elle resta très longuement silencieuse, sanglotant en silence. "C'est après cette dispute là qu'il a préféré... annuler le mariage." Après qu'elle lui ait dit qu'elle n'arrivait pas à lui faire confiance tant qu'il voulait d'Hannah dans son entourage. Elle se rappelait chaque seconde de cette scène, et finit même par ressentir la douleur intense au niveau de sa joue lorsqu'il l'avait giflé. Elle y porta l'une de ses propres mains sur son visage, là où elle était douloureuse. Puis, dans un geste brusque, elle recouvra ses avant-bras et ses poignets avec son gilet. "C'est de ma faute. Tout est de ma faute. Je n'aurais pas du être si jalouse." Elle restait persuadée que ce n'était que de sa faute. Joanne se mit à paniquer lorsque Saul proposa son aide en allant dénoncer Jamie. Elle prit ses mains avec les siennes. "Non, non, il ne faut rien dire. Je ne veux pas qu'il ait des ennuis à cause de moi." lui supplia-t-elle, totalement alarmée. Jamie avait déjà un casier, et il était bien connu des forces de police. Il serait immédiatement emprisonné s'ils apprenaient qu'il avait violenté Joanne. Elle ne voulait pas que ça tourne mal pour lui. "Il... Il s'est rendu compte de son erreur, et il respecte le fait que je ne veuille pas de contact physique avec lui. Même s'il m'avait promis qu'il ne me referait plus jamais mal. Il attache une grande valeur aux promesses." Bien qu'il n'avait pas tenu celle-ci. "Mais je sais qu'il le regrette. Je peux lui pardonner, mais je ne pourrai jamais oublier..." Elle haussa les épaules. Quelque part, même si les bleus disparaîtront avec le temps, ils seront toujours présents à ses yeux. "Je sais qu'il ne recommencera pas, vous devez me croire." C'était certainement le discours de beaucoup de femmes battues, celles qui ne pouvaient pas nier. Mais Joanne ne se considérait pas comme tel. C'était différent, toute cette histoire n'avait rien d'équivalent. Elle serra un peu plus les mains de Saul. "S'il vous plaît, ne le dites à personne." Peut-être que Saul était la personne qui pourrait l'écouter. Elle savait qu'il était impossible pour Hassan d'être objectif, il ne portait pas Jamie dans son coeur. Et il connaissait trop bien Joanne pour avoir envie de la protéger. Il avait été son époux, après tout. "Il a toujours eu du mal à contrôler ses émotions. Surtout lorsqu'il est en colère. Ce n'est plus lui lorsqu'il est dans une telle rage. On voit que ce n'est plus lui, dans ses yeux." expliqua-t-elle. Elle restait ensuite longuement silencieuse. "Il reste quelqu'un de bien, je le sais."
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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyDim 23 Oct 2016 - 1:58

Alors qu'il mettait ici des mots concrets sur sa situation, et qu'il tentait d'expliquer à Joanne sa position vis à vis d'Elsie, de Meg, et de ce triangle amoureux qu'il avait malgré lui initié, Saul réalisait qu'il ne s'était encore jamais autant livré sur ce qui le tiraillait depuis maintenant deux ans. Pas même à Abel, ou Adriel, avec qui il avait pourtant souvent évoqué la question mais vis à vis de qui il avait peut être toujours préservé une certaine pudeur, de peur sans doute de ne pas être totalement compris. Ici c'était différent, justement parce qu'échanger pour la toute première fois avec Joanne semblait l'aider à s'affranchir de sa crainte perpétuelle du jugement, du reproche. Parce qu'elle lui paraissait forcément plus objective, qu'elle n'avait en sa possession que les éléments qui l'aideraient à comprendre ce qu'il traversait, et pourquoi il en était là aujourd'hui, sans se laisser influencer par celui qu'il avait pu être avant que sa route ne dévie de sa direction, quand ses torts se limitaient à accorder trop de temps à son travail. Alors oui, il était plus à l'aise face à ses questions que lorsque son demi-frère mettait le sujet sur la table. Et il avait même à cœur de lui répondre tout à fait sincèrement, parce que Joanne savait ce qu'il en était mais avait pour seule envie de comprendre, sans jugement aucun. « Meg savait en me rencontrant combien ma famille était importante pour moi. Elle s'est longtemps montrée compréhensible, et ne montrait rien de ce qu'elle pouvait éprouver lorsque nous étions tous les deux. » Saul souffla alors à la prochaine question de sa voisine, laissant ses lèvres dessiner un maigre sourire au moment où il repensa à ses premiers mois avec Meg, et à la façon dont la jeune femme avait pu donner le change, et garder pour elle une peine et une frustration qu'elle n'avait jamais laissé se dresser entre eux. « Mais je lui ai menti. A elle aussi. » Il reprit pourtant, la tête légèrement baissée, désireux d'être complètement honnête. « J'ai compris qu'elle finirait par vouloir plus que ce que nous vivions, qu'un jour elle ne pourrait plus attendre ni me partager. Que c'était inévitable, même si elle pouvait rester des années sans rien me demander. Et parce que j'avais peur que ce jour-là sonne la fin de notre relation … » Il soupira, relevant les yeux vers les siens. « J'ai prétendu que ma femme et moi allions divorcer. » Et là, Joanne comprendrait que le mensonge était décidément le meilleur allié qu'il ait trouvé dans cette situation impossible. Qu'il n'avait pas qu'un tort, mais bien plusieurs. Mais qu'au moins il le reconnaissait. « C'était une erreur de plus et je la regrette profondément. Et aujourd'hui je n'ose plus revenir en arrière, lui avouer qu'Elsie et moi sommes toujours ensemble, et heureux, parce qu'elle ne mérite pas que je lui envoie ça à la figure. Pas alors qu'elle s'est toujours montrée patiente avec moi. » Pas alors que Meg n'avait jamais eu un mot plus haut que l'autre, qu'elle ne lui avait jamais fait ni reproche ni crise de jalousie, et qu'elle n'avait jamais formulé le moindre ultimatum, alors qu'elle aurait pu. Comment pourrait-il revenir sur sa promesse, lui asséner qu'il se sentait incapable de renoncer à son mariage et que la seule chose qu'il pouvait lui offrir, c'était la moitié de son cœur, de son temps, de son être ? Il avait été trop loin et savait que Meg ne resterait pas éternellement compréhensive, et que pour la première fois celle-ci pourrait estimer qu'elle n'avait rien à gagner dans cette situation, pas tant qu'il chercherait à gagner du temps pour repousser un choix inéluctable. Par la suite, sa voix se fit plus posée encore, tandis qu'il ajouta. « C'est ... plus compliqué que ça. Je crois que chaque histoire est différente, mais je sais qu'aucune femme avant Meg n'avait jamais remis en question mes principes et mes certitudes, justement parce qu'Elsie avait toujours été la seule femme dont j'avais besoin. » Il avait pourtant côtoyé de nombreuses femmes, parfois très attirantes, et avec qui il aurait peut être pu se passer quelque chose si Saul avait voulu se risquer à l'infidélité comme le faisaient beaucoup d'hommes passés plusieurs années de mariage. Mais pendant neuf ans il n'avait eu d'yeux que pour une seule femme, incapable d'en désirer une autre. Jusqu'à Meg. « Peut être que c'est pareil pour votre compagnon, et que … qu'il n'aurait jamais pensé pouvoir aimer une autre femme avant de la rencontrer. Que si ça n'avait pas été elle, alors il n'y aurait eu personne d'autre. » Saul lui adressa un regard rempli de compassion, parce qu'il se doutait que cette éventualité ne serait pas pour autant plus évidente à accepter pour Joanne. Mais lui savait que c'était une chose de fricoter avec la moitié de la ville parce qu'une seule femme ne nous suffisait pas, et une autre d'être simplement tombé amoureux deux fois en onze ans, sans avoir recherché ni le danger de l'adultère ni le frisson de l'inconnu. Saul n'était ni malheureux ni frustré auprès d'Elsie, il ne rentrait jamais chez lui à contre cœur, ne faisait jamais l'amour à sa femme par obligation et ne se sentait aucunement prisonnier de son mariage. Il s'était simplement retrouvé face à une situation qu'il n'avait pas pu éviter, face à un coup de cœur qui s'était imposé à lui. C'est ce qu'il expliqua alors à Joanne, à travers des mots tout droit sortis de son cœur, comme s'il lui lisait une partition qu'on y avait directement gravée. Et c'est avec la même sincérité qu'il tenta par la suite de se mettre à sa place, à son tour, devinant qu'elle portait ici une culpabilité accablante, et injustifiée à bien des égards. Parce que la jalousie qu'elle semblait se reprocher lui paraissait légitime, à lui qui pouvait amplement concevoir qu'une femme amoureuse ne reste pas sans réagir lorsque son compagnon nourrissait des sentiments pour une autre, qui plus est lorsque même les journaux en faisaient étalage. « La presse ne fait que les offrir en pâture à un public en mal de scoop. Il m'aura fallu du temps, mais j'ai fini par comprendre comment fonctionnent les journalistes, et je ne pense pas qu'ils se soucient réellement de savoir s'ils sont assortis ou même heureux ensemble. » Autrement dit, ce n'était pas dans un magazine qu'il irait prendre des nouvelles de la vie sentimentale d'Hannah, quand bien même il n'était pas idiot et savait depuis le départ qu'il n'y avait pas de fumée sans feu et que l'imagination des journalistes avait ses limites. Lorsque Joanne reprit la parole, Saul se pinça les lèvres, forcé de lui livrer à nouveau son ressenti. « Je ne trouve pas très honnête de sa part de vous faire endosser la responsabilité de l'échec de votre relation. Mais si comme vous le dites il attend de vous que vous fassiez le premier pas, peut être qu'il saura vous accueillir en faisant lui-même quelques efforts. » Du moins c'est ainsi que les choses seraient parfaitement équitables, du point de vue de Saul. Parce qu'il continuait de penser que la confiance se méritait et que les hommes comme eux ne pouvaient guère se plaindre de perdre tôt ou tard celle de leur compagne, alors il aimait penser que cet homme saurait contribuer à ce que ses rapports avec Joanne soient plus évidents dans un futur proche. « Il lui faut sans doute un peu de temps pour faire le point et être sûr de ce qu'il vaut, pour lui comme pour vous. Vous êtes certainement aussi perdus l'un que l'autre, mais un jour je suis certain que vous saurez quoi faire. » Et posant sur elle un regard qui témoignait à nouveau de la sincérité dont il faisait preuve lorsqu'il lui assurait que d'après lui le temps pouvait avoir de nombreux bienfaits, Saul hocha ensuite doucement la tête lorsque Joanne laissa entendre qu'une entrevue avec Jamie Keynes ne serait décidément pas une bonne idée. Le brun ignorerait quoi lui dire, et comment s'y prendre alors que leurs situations étaient semblables. Et à présent qu'il connaissait Hannah, mais aussi Joanne, il aurait l'impression de s'être malgré lui introduit dans l'intimité de cet homme et se sentirait d'autant moins à l'aise à l'idée de lui conseiller quoi que ce soit. Ainsi Saul s'intéressa plutôt à la bague que portait toujours Joanne, et dont elle disait être incapable de se séparer. Peut être parce qu'elle n'était pas supposée le faire, qu'elle n'y était pas prête et qu'une partie d'elle restait profondément attachée à ce bijou, à sa symbolique. Et à l'entendre, il semblerait effectivement qu'il fasse écho à de précieux moments, et des souvenirs heureux. Alors Saul esquissa un doux sourire, et reprit. « Alors vous devriez peut être la garder à votre doigt, et ne l'enlever que si un jour vous en ressentez le besoin. » Parce qu'à cet instant, il n'y avait aucun doute sur le fait que ce bijou avait encore sur elle des effets bienfaiteurs, comme un lien sacré avec une histoire à laquelle elle n'était pas prête à renoncer. « Dites-le lui. Peut être qu'il a besoin de l'entendre, peut être … que perdre votre confiance l'en a fait douter. » Saul finit par ajouter, dans un souffle, tandis que sa main se déposa fébrilement sur l'épaule de Joanne et que son regard s'attrista. La voir si amoureuse d'un homme qui n'avait pas été irréprochable, ça le partageait entre l'espoir que l'amour que lui portait Elsie saurait lui aussi résister à l'épreuve qui les attendait, à la colère et aux désillusions par lesquels son cœur passerait inévitablement lorsque son masque tomberait et que la vérité serait connue, et l'idée que ni Jamie Keynes ni lui ne méritaient probablement autant de larmes et de regrets. Restant alors quelques secondes à chasser certaines idées de son esprit, ce n'est qu'après quelques instants qu'il reposa les yeux sur Joanne, et qu'un détail attira tout particulièrement son attention. Au niveau de son poignet apparurent en effet des marques équivoques, qu'il identifia instantanément comme étant le résultat de violences physiques, que Joanne ne s'était probablement pas infligée à elle-même. Alors il comprit, la gorge serrée et l'effroi pour seule expression, qu'il n'était plus seulement question d'une relation sentimentale compliquée, mais de quelque chose d'autrement plus grave, qui le concernait maintenant autant qu'elle. Retroussant lentement ses manches, il aperçut finalement de quoi effacer ses derniers doutes, et se retrouva face à une évidence qu'il se reprocha instantanément d'avoir ignoré jusqu'ici. Il n'avait rien vu avant que son regard ne s'égare par hasard au niveau de ses poignets. Il n'avait rien pressenti les fois où ils s'étaient croisés dans la rue, sans jamais vraiment engager la conversation. Alors oui il s'en voulait. D'être resté dans l'ignorance et de ne l'avoir finalement découvert qu'au détour d'une conversation qu'il avait passée à évoquer ses doutes et ses tiraillements. Des choses forcément dérisoires maintenant que la situation de Joanne faisait raisonner en lui une sonnette d'alarme qui aurait pu – et du – se déclencher plus tôt. La jeune femme avoua à demi-mot ce dont il était déjà certain, et Saul se sentit affreusement fébrile, avant que Joanne ne se fasse finalement des reproches qu'il ne put accepter d'entendre. « Non Joanne, je ne peux pas vous laisser dire ça. Il n'y a qu'un fautif et ce n'est pas vous. Quoi que vous ayez dit ou fait, il n'aurait jamais du réagir comme il l'a fait. » Il lui assura, d'une voix calme mais qui cherchait véritablement à se faire entendre, les yeux rivés vers les siens. Il ne pouvait pas la laisser penser qu'elle était responsable, qu'elle avait mérité ou provoqué ce qui lui était arrivé, pas plus qu'il ne pouvait décemment faire comme si cette situation ne le concernait pas et retourner à sa petite vie sans plus se soucier du sort de Joanne. Alors oui, maintenant que l'évidence était là, face à lui, il lui paraissait indispensable de l'aider, de lui donner les moyens de faire en sorte que ce genre de traitements ne lui soient plus infligés. Mais au moment où il sentit les mains de Joanne se refermer sur les siennes, Saul comprit qu'elle n'arrivait décidément pas à condamner le comportement de son compagnon. « Mais Joanne ... » Il souffla alors, légèrement incrédule face à la façon dont elle pouvait encore défendre cet homme, quand Saul devait déjà prendre sur lui pour ne pas aller le confronter directement, cette fois. « Qu'il ait des regrets ne veut pas dire qu'il était en droit de lever la main sur vous. Il n'y a rien qui justifie ça, et ce serait une erreur de ne rien dire. » Une erreur, parce que ça reviendrait à accepter qu'on puisse se laisser emporter par sa colère et blesser sa compagne sous le coup d'une impulsion, comme si ça n'était jamais que quelques bleus, comme si ça n'était pas grave. Mais aussi parce que les hommes comme Jamie Keynes avaient besoin d'aide, c'était là sa conviction profonde. « Je vous en prie, ne me demandez pas ça. » Saul ajouta, tiraillé entre son envie de respecter la volonté de Joanne et son besoin irrépressible de lui rendre justice. La gorge nouée par la frustration qu'il éprouvait à hésiter alors qu'il ne devrait probablement pas, Saul inspira profondément, se risquant subitement à une confession. « Cette autre femme, celle pour qui votre compagnon éprouve aussi des sentiments … Je la connais bien. » Il lâcha ainsi ces quelques mots avec nervosité, sans plus quitter son regard ni chercher à libérer ses mains des siennes. « Je ne voulais pas vous le dire parce que j'avais peur que vous vous imaginiez que je serais incapable de vous comprendre ou de me mettre à votre place … mais maintenant je ne m'inquiète plus seulement pour vous, mais aussi pour Hannah. » Parce qu'Hannah n'était pas n'importe qui pour lui, et qu'il n'avait jamais été dupe face à la façon dont elle pouvait toujours prétendre être parfaitement inébranlable. Il avait su dès qu'il l'avait vu qu'elle avait besoin d'aimer autant que d'être aimée, et la simple idée de la savoir avec un homme impulsif et potentiellement dangereux lui déchirait les entrailles. « Si je ne dis rien et qu'il recommence, auprès de vous ou bien auprès d'elle … je ne pourrai pas me le pardonner. » Parce qu'il aurait pu faire en sorte de l'éviter, mais qu'il n'aurait rien dit, rien entreprit. « Joanne, si j'avais levé la main sur ma femme, qu'elle était venue vous trouver et que vous aviez finalement découvert ces marques sur sa peau … est-ce que vous l'auriez laissé repartir sans tenter de lui venir en aide ? » Probablement pas, car dès lors qu'on avait la possibilité de secourir quelqu'un, détourner les yeux et prétendre ne pas se sentir concerné relevait de l'impossible, à moins d'être près à en découdre avec sa conscience. Et Saul, lui, n'était pas certain de vouloir à nouveau se confronter à la sienne.
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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyLun 24 Oct 2016 - 17:58

hiding more secrets
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

On dit toujours que l'herbe est plus verte ailleurs, ce qui est souvent faux. Il suffisait de gratter un petit peu, de connaître un peu plus son voisin pour comprendre que chacun avait des problèmes. Dans ce cas là, il y avait d'étranges similitudes, qui avaient d'abord créé un certain malaise. Mais au fur et à mesure de leur conversation, la situation de chacun se révéla être un très bon outil pour se comprendre, bien qu'il y avait de nombreux transferts. Mais cela ne lésait en aucun leur échange. Joanne ne voulait que le comprendre, Saul semblait véritablement être étriqué dans son histoire sans avoir d'issue. Il lui confia alors qu'il avait non seulement menti à sa femme, mais aussi à sa maîtresse. En prétendant être sur le point de divorcer. Il ne cessait de baisser son regard, de soupirer. Joanne se rendait bien compte qu'il regrettait un grand nombre de ses actes. De mensonge en mensonge, il s'enfonçait davantage, comme s'il se retrouvait dans des sables mouvants. Impossible d'en sortir à moins d'en mourir. Joanne se sentait désolée pour lui, alors que c'était une personne qui avait eu horreur des mensonges. Elle ne savait que dire face à cette nouvelle révélation. "Vous avez deux vérités à avouer." conclut-elle avec un regard désolé. Il leur mentait à toutes les deux, et Joanne avait bien du mal elle-même à ne pas se sentir navrée pour Saul, bien qu'il ait englué avec lui le coeur de deux femmes. Un moins l'un d'eux allait être brisé, sinon les deux. Elle ne put s'empêcher de se demander si Jamie lui mentait aussi, et à Hannah également. Etrangement, elle n'était pas en colère contre Saul, contre ce qu'il faisait. Avec ses explications, il était difficile de lui en vouloir, bien que sa vie n'était au final qu'un long tissu de mensonges. Ses sentiments, eux, par contre, étaient bien réels. Elle ne savait plus vraiment où elle en était et ne cessait de comparer la situation de Saul avec la sienne. Joanne finisse par se convaincre toute seule sur le fait qu'elle n'avait jamais suffi à Jamie. Saul la corrigea, disant que chaque situation était différente, qu'il n'y avait rien à comparer. Elle ne tentait même plus de retenir ses larmes. Elle baissa ses yeux et resta longuement silencieuse, le coeur serré. "Je suppose qu'aucune vérité n'est bonne à entendre." dit-elle avec un rire on ne peut plus forcé. Ses mains essuyaient ses joues bien humides. A son tour, Saul essayait de comprendre, de se mettre à sa place. "Alors pourquoi s'acharnent-ils tant ?" lui demanda-t-elle en relevant les yeux vers lui. "C'est quelque chose qui commence à dater, et à revenir redondant. Je ne lis pas la presse à scandale, mais ils devraient finir par s'en lasser, non ? Eh bien non, ils n'arrêtent pas, ce sont toujours les mêmes sur qui on préfère faire couler l'encre." Il était impossible pour elle d'ignorer totalement ce que disait la presse. Ce n'était que matière supplémentaire pour son esprit de la torturer, encore et toujours. Pendant un temps, elle était parvenue à ignorer tout ceci, après que Jamie lui ait garanti qu'Hannah ne ferait plus partie de sa vie. Mais dès qu'il lui avait révélé qu'ils étaient finalement revenus l'un à l'autre, tout était reparti de plus belle. Une machinerie qui n'avait jamais cessé réellement de tourner, et qui empêchait Joanne d'y voir clair. Elle se trouvait lamentable. "Je crois que c'est déjà un effort pour lui de savoir que je suis toujours sous son toit. Ce n'est plus vraiment chez moi. Il m'a dit que je lui ai brisé le coeur, à cause de ce manque de confiance." dit-elle en baissant les yeux, constatant que ses mains tremblaient. "Je ne pense pas qu'il veuille en faire davantage. Et je ne sais plus vraiment ce qu'il attend de moi." Elle haussa les épaules. "J'essaie de garder un fond de relation. Même s'il rentre tard le soir, je continue de lui faire à manger, j'entretiens la maison. Et même si je dois avouer que c'est difficile pour moi en ce moment, j'essaie de le laisser passer un peu de temps avec notre fils." Joanne avait une relation très fusionnelle avec lui. A ses yeux, c'était tout ce qui lui restait. Elle ne pouvait pas parler de tout ça avec Saul ne voulait certainement que du bien à Joanne, mais il ne savait pas ce que c'était de lui conseiller de laisser le temps au temps. Les journées étaient interminables pour elle, et elle avait l'impression de dépérir un petit peu plus chaque jour. Son esprit avait de quoi travailler, et aucun des scénarios qu'elle ne puisse s'imaginer était positif. Du moins, ça ne l'était pas pour elle. "Je préférerai savoir dès maintenant ce qu'il en est, quitte à ce que je me retrouve dans la rue sans rien, plutôt que de devoir attendre plus longtemps à se demander ce qu'il adviendra de notre couple. C'est insupportable." Comme si son coeur était serré dans un étau. Son voisin n'avait certainement pas toutes les informations nécessaires pour comprendre comme fonctionnait leur couple. Ils vivaient tout d'une telle intensité que chaque preuve d'amour tout comme chaque dispute allait dans les extrêmes. C'était proportionnel et exponentiel. "Je ne crois pas qu'il me croirait. Je ne pense pas qu'il me trouvera sincère. Il me demanderait alors pourquoi je me comporte de la sorte, pourquoi je ne lui fais pas confiance. Ce n'est qu'un cercle vicieux." Et elle ne voyait pas ce qu'elle pourrait faire pour s'en sortir. Malheureusement pour Joanne, Saul avait constaté les hématomes présents sur ses poignets. Des traces qu'elle aurait bien préféré dissimuler jusqu'à sa disparition. Mais voilà qu'il y avait désormais deux témoins de la violence de Jamie envers la femme qu'il aimait. Il n'était pas difficile de faire le lien, on n'attrapait pas de tels bleus sans une force volontaire. Elle se reprochait tout, parce qu'elle ne voyait pas reprocher quoi que ce soit à Jamie. Saul la contredit juste après qu'elle ait terminé sa phrase, lui assurant qu'elle n'avait pas à s'en vouloir. Il lui soutenait le regard d'une manière à ce qu'elle ne puisse pas s'en détacher. Il était prête à intervenir, à faire en sorte qu'elle soit en sécurité. La petite blonde ne voulait pas mettre Jamie dans le pétrin, c'est pourquoi elle supplia Saul de ne rien faire. Elle en avait les larmes aux yeux, tant elle craignait qu'il finisse par être dénoncé. "Mais je ne veux pas qu'il ait des ennuis à cause de moi." répéta-t-elle d'une voix tremblante. Elle se sentit pâlir lorsqu'il osa lui révéler qu'il connaissait Hannah. Qu'il la connaissait bien. Soudainement, Joanne rompit tout contact physique avec lui. Peut-être qu'il ne voulait qu'être honnête avec elle, mais cela sonnait presque comme une trahison. Elle dévisagea longuement Saul sans dire le moindre mot. C'était bien facile de lui révéler cette information après qu'elle se soit intimement confiée à lui. Hannah et Joanne étaient complètement opposées. Il était à ses yeux impossible que quelqu'un puisse apprécier ou même s'inquiéter -comme il le disait si bien- pour les deux. C'était incompatible, ça ne pouvait pas marcher. "Vous vous faites bien plus de souci pour elle, pas vrai ?" lui demanda-t-elle finalement, avec un rire quasi nerveux. "Bien évidemment." répondit-elle alors d'elle-même. Joanne se leva et fit quelques pas, regrettant amèrement d'être entrée dans cette maison. Tout ceci n'était qu'une grande mascarade. Saul ne l'avait certainement questionné que dans le but de savoir à quoi il devait s'attendre si Hannah s'approchait trop près de Jamie. "Vous allez tout lui raconter, c'est ça ?" lui demanda-t-elle en élevant un peu la voix. "Eh bien, je peux vous dire une chose : elle n'en aura rien à faire. Strictement rien. Parce que je ne suis pas à plaindre à ses yeux. Elle n'en a rien à faire de moi, ni même de mon fils. Elle dira certainement que j'aurais du me défendre, que j'aurais du mieux me comporter, mais je peux vous assurer qu'elle n'ira ô combien jamais dans mon sens. Peut-être qu'elle ira dans le vôtre si vous vous connaissez si bien." Joanne n'était pas le genre de femmes à savoir s'imposer, à savoir montrer ce qu'elle veut. D'autant plus qu'il lui arrivait très peu d'élever la voix ou d'être véritablement énervée. Sa voix n'était pas forte à la base. Son ton s'était juste raffermi vis-à-vis de Saul, montrant bien par là qu'elle se refermait bien plus envers lui. Elle croisa les bras. "Pourquoi votre femme serait-elle venue me trouver ?" lui rétorqua-t-elle. Elle ne la connaissait que de vue, il n'y avait aucune raison pour qu'elle vienne vers elle, encore moins pour ce genre de choses. "Je n'aurais jamais du vous en parler. Je n'aurais pas du." dit-elle en faisant quelques pas dans le séjour. Elle se sentait trahie, utilisée pour le bien de quelqu'un d'autre. Elle ne résumait plus qu'à cet enveloppe de chair qui avait protégé Daniel avant qu'il ne naisse, un bouc émissaire pour éviter qu'Hannah ne se retrouve dans une situation similaire. Elle n'était qu'esclave de ses sentiments et de ses idées noires, et ce n'était pas très encourageant pour trouver une lumière pour ce qui lui restait de sa vie. Elle craignait Saul, désormais. Qu'il finisse par dénoncer Jamie, qu'il vienne raconter tout à son amie. Même avec lui, elle se sentait seule, alors que quelques minutes plus tôt, elle voyait en lui un confident. Sa déception était indescriptible. Ca se voyait certainement, sur son visage. La méfiance. Tout le monde disait qu'elle n'arrivait jamais à dissimuler ses émotions, qu'on pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Il y a des fois où Joanne se disait qu'elle aurait du peut-être partir avec Hassan. La dernière chose qui la retenait ici, qui la retenait tout court, c'était son fils. Elle devrait peut-être partir, elle en avait bien trop dit. Elle avait l'impression que sa tête allait exploser, surtout après que Saul lui ai confessé, de bonne ou de mauvaise foi, être proche d'Hannah. "Mon... Le voisin m'a dit qu'il vous a laissé la clé de sa maison avant qu'il ne parte. Il a dit que je pourrai la récupérer." Joanne avait failli révéler encore une information dont Saul aurait certainement fait usage. Il n'avait pas besoin de savoir qu'Hassan était son ex-mari, même si la demande qu'elle venait de lui faire laisser supposer qu'elle était proche de lui.
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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptySam 29 Oct 2016 - 21:11

A mesure que se poursuivait sa conversation avec Joanne, Saul faisait preuve d'une honnêteté un peu plus poussée, qui l'amena finalement à confier jusqu'aux détails les plus inavouables de sa situation. La façon dont il pouvait tromper son épouse depuis maintenant deux ans, mais aussi les mensonges dont il usait même auprès de celle qui patientait dans l'ombre depuis de longs mois, et à qui il avait fait espérer qu'une relation officielle serait enfin possible dès lors que son divorce aurait été prononcé. Un divorce qui n'arriverait évidemment pas, pas tant qu'il continuerait à vouloir gagner du temps pour éviter aux deux femmes qu'il aimait des souffrances pourtant inéluctables. Face à cette confession non négligeable et qui dressait décidément de lui un portrait peu flatteur, Joanne fit alors preuve de la même compréhension qu'auparavant, et sembla même sincèrement désolée lorsqu'elle reprit la parole, parvenant à dessiner sur les lèvres du brun un léger sourire. « Et vous devez certainement vous dire que je n'ai aucune chance de m'en sortir maintenant que ma situation ne présente plus aucune issue. » Il souffla, comme une question rhétorique, alors qu'il imaginait que l'air navré qu'arborait Joanne tenait beaucoup du fait qu'elle n'ait probablement pas beaucoup d'espoirs que les choses se terminent bien pour lui. « C'est aussi ce que je pense, que mes mensonges finiront par me retomber sur le coin de la figure, que ce n'est simplement plus qu'une question de temps. Et à force je crois que je ne suis même plus certain de vouloir l'éviter. » Parce que ce n'était pas une vie de mentir constamment à ceux qui l'entouraient, d'endosser le costume du père de famille irréprochable pour ensuite se retrouver seul face à ses problèmes de conscience. Saul redoutait les répercussions qu'aurait la révélation de son secret sur sa vie et celle de ses proches, mais il mentirait s'il disait ne pas espérer, parfois, que le destin se chargerait de le démasquer sans plus lui donner l'occasion de se complaire dans sa lâcheté. Supposant en tout cas par la suite que chaque histoire était différente mais que comme lui beaucoup d'hommes devenaient probablement infidèles après avoir fait la rencontre qui avait suffi à balayer leurs principes et leurs certitudes, c'est le cœur à nouveau serré qu'il fut témoin de la peine ressentie par Joanne, avant qu'il ne soit question de la presse à scandales et de la façon dont celle-ci pouvait s'employer à appuyer là où ça faisait le plus mal. « Probablement parce que leur acharnement est rentable, d'une manière ou d'une autre. » Le brun supposa, les lèvres légèrement pincées car bien conscient que c'était là une épreuve de plus pour Joanne, qui déjà savait qu'une autre femme s'était immiscée dans le cœur de l'homme qu'elle aimait. « Mais ne prenez pas ça trop à cœur, Joanne. Nous vivons à une époque où il est facile d'avoir son quart d'heure de gloire à la une d'un magazine, parce que la presse sait comment appâter son public et que ce qui fonctionne une fois fonctionnera toujours. Je pense que le piège, c'est justement d'accorder à ces journalistes plus de crédit et d'attention qu'ils n'en méritent. » Mais parce qu'il avait conscience que c'était plus facile à dire qu'à faire, et qu'on ne pouvait décemment pas ignorer des articles qui nous confrontaient à un sentiment de trahison mais surtout de totale impuissance, Saul esquissa finalement un sourire teinté de compassion, tandis qu'il se fit fatalement la réflexion qu'il pouvait de son coté au moins se réjouir du fait que les journalistes ne lui aient toujours accordé qu'une modeste attention, ce qui sans doute lui avait évité de perdre entièrement le contrôle d'une situation qui lui échappait bien assez comme ça. « Vous faites bien d'entretenir les habitudes que vous aviez avant que les choses ne se compliquent entre vous. Je suis certain que vous voir tous les jours ne le laisse pas indifférent, et que d'une manière ou d'une autre ça le fait réfléchir sur votre relation. » Il reprit par la suite, au moment où Joanne s'interrogea sur la façon dont elle pourrait bien faire bouger les choses maintenant que son compagnon et elle traversaient une phase difficile, avant de reprendre sur un ton encore un peu plus rassurant. « Je suis sûr qu'il ne vous demanderait pas de quitter son domicile avant d'être certain que vous auriez autre part où aller. Mais je pense surtout qu'il ne voudra pas prendre de décision avant d'y avoir mûrement réfléchi, et c'est une bonne chose, même si ça implique de rester dans l'ignorance encore quelques temps. » Une bonne chose, parce qu'aucune décision n'était bonne si elle était prise dans la précipitation, et notamment lorsqu'il était question de réfléchir à l'avenir d'une relation à laquelle on s'était pleinement consacrés, des années durant, et qui peut être pouvait être sauvée d'une fin qui n'avait rien d'inéluctable tant que chaque parti avait encore entre ses mains les moyens de la préserver. « Et qu'est-ce que vous lui répondriez ? » Saul ajouta, aux prochaines paroles de Joanne, et en vrillant son regard au sien. Il savait maintenant que la blonde était la première à se reprocher la jalousie dont elle avait pu faire preuve vis à vis de l'homme qui partageait sa vie, une jalousie que Saul trouvait décidément justifiée compte tenu de leur situation, et il espérait ici que sa voisine parviendrait à admettre que sa confiance à l'égard de son compagnon s'était altéré par sa faute à lui, parce qu'il lui avait donné des raisons de douter de sa droiture, et que ce n'était pas une question de sentiments. La suite, en tout cas, valut à Saul de perdre toute consistance tandis qu'il fut directement témoin d'une dimension hautement plus perturbante de la relation qui unissait Joanne à son fiancé. Sous ses yeux, les hématomes présents le long des bras de la jeune femme laissaient peu de doute quant aux traitements qu'elle avait pu subir, et Saul constata brutalement qu'on pouvait vivre à cinq minutes de chez quelqu'un et pourtant tout ignorer de ce qui se tramait derrière les murs de sa demeure. En l'occurrence, s'il savait déjà que Jamie Keynes n'était pas un homme irréprochable, il n'aurait pour autant jamais suspecté qu'il puisse se laisser emporter par des excès de violence. Alors ici, il se sentait inévitablement coupable de n'avoir rien vu, pas même lorsque Joanne était entrée chez lui et qu'elle s'était longuement confiée sur sa relation avec cet homme. Saul, qui à présent avait à cœur d'aider Joanne et d'empêcher d'une manière ou d'une autre que ce genre de choses se reproduisent, comprit cependant que sa voisine craignait trop de causer des ennuis à son fiancé pour vouloir obtenir justice. Et plus il tentait de lui faire entendre raison, plus Saul avait le sentiment que Joanne se reprocherait toujours d'avoir influencé le comportement de Jamie – qu'il s'agisse de ses égarements amoureux ou de sa violence – et que pour cette raison il aurait le plus grand mal à la convaincre de se faire aider. « Joanne, vous avez un enfant en bas âge. Si son père a pu lever la main sur vous dans un moment d'égarement, il peut très bien s'en prendre à lui et le regretter tout autant par la suite. » Il souffla alors, loin d'avancer cet argument de bon cœur mais pensant que c'était peut être sa meilleure chance de faire réagir la jeune femme. « Je suis désolé … je sais que ce n'est pas ce que vous voulez entendre, mais je pense que vous ne rendez service à personne en lui trouvant des excuses, et certainement pas à vous-même. » Et s'il pouvait comprendre que ses sentiments pour son fiancé l'incitent à lui pardonner plus facilement ses erreurs, Saul avait en revanche beaucoup plus de mal à concevoir qu'on puisse délibérément protéger un homme susceptible de mettre en danger ceux qui l'entouraient. Alors non, Joanne ne pouvait pas attendre de lui qu'il oublie ce qu'il avait vu, qu'il enterre dans un coin de son esprit l'idée qu'elle se retrouverait peut être un beau jour en danger parce qu'il n'aurait rien fait. Et puis, s'il était bien évidemment question de Joanne, il était également question de Hannah, dont Saul connaissait la vie sentimentale dans les grandes lignes, aussi bien par le biais des journaux que depuis que la jeune femme parvenait plus facilement à s'ouvrir à lui. Alors oui, il s'inquiétait également pour la brune, parce qu'il savait Hannah bien plus sensible qu'elle ne le laissait penser et qu'il ne voudrait pas apprendre qu'elle était retombée dans les bras d'un homme susceptible de lui faire du mal. Mais évoquer la comédienne à ce stade de leur discussion, alors qu'il la savait partiellement responsable des tourments de Joanne et qu'elle était certainement la dernière personne dont elle souhaitait entendre parler, s'avéra particulièrement maladroit. Car la réaction de sa voisine ne se fit pas attendre, et Saul comprit bien vite que son amitié pour Hannah était de l'ordre des détails qu'il aurait décidément mieux valu qu'il garde pour lui. Pris de court et profondément embêté, il mit ainsi quelques secondes à retrouver sa consistance face à une Joanne subitement virulente. « Joanne, ne dites pas ça. » Il répliqua, dans un souffle, quittant sa place à son tour et la suivant du regard tandis qu'elle se déplaçait à travers la pièce. « Aujourd'hui ce sont vos bleus que j'ai sous les yeux, et pour vous que je me fais du souci. Le fait qu'Hannah soit mon amie ne veut pas dire que je m'inquiète plus pour son bien-être que pour le votre. » C'est vrai, Hannah comptait à ses yeux et une partie de lui se sentait certainement responsable d'elle depuis qu'il savait que peu de gens l'approchaient suffisamment près pour pouvoir veiller à ce qu'il ne lui arrive rien, mais c'était les bras de Joanne qui se trouvaient recouverts de bleus, et elle qu'il cherchait désespérément à aider même contre son gré. « C'est pour vous deux que je m'inquiète, alors je vous interdis de penser que votre sort m'indiffère. Il suffit de vous écouter pour comprendre que vous n'avez pas du tout conscience de la gravité de la situation, alors croyez-moi si ça ne tenait qu'à moi je ne vous laisserais même pas rentrer chez vous. » Saul se montrait honnête, une partie de lui luttait à cet instant pour ne pas en découdre directement avec cet homme qu'il aimerait mettre hors d'état de nuire, et plus encore alors qu'il avait la perturbante impression que dans le cas contraire, Joanne le laisserait recommencer sans broncher. Hannah, elle, avait les armes pour s'imposer face à quiconque ne lui voulait pas du bien, il en était intimement convaincu et c'était sans doute la raison pour laquelle il n'avait pas encore décroché son téléphone pour lui demander d'oublier jusqu'à l'existence de ce Jamie. Mais Joanne était différente, la façon dont elle parvenait encore à prendre la défense de son compagnon n'était pas pour le rassurer, alors oui, définitivement, son sort le tracassait. « Je parlerai de notre discussion à Hannah, oui, mais uniquement pour qu'elle puisse se protéger. Je sais … que vous avez toutes les raisons de la déprécier, tout comme je sais que vous trouverez toujours des excuses à votre compagnon … mais je suis convaincu que vous ne souhaiteriez à personne, pas même à Hannah, de subir les coups d'un homme impulsif et potentiellement dangereux. » Parce qu'il n'en démordait pas, pour lui rien ne justifiait qu'on puisse lever la main sur une femme et il ne fallait pas être particulièrement fataliste pour redouter que ce genre de comportements soient annonciateurs d'épisodes encore plus dramatiques. « Joanne. » Saul reprit, cette fois plus doucement, attendant de pouvoir capter son regard pour y plonger le sien, après avoir aligné quelques pas dans sa direction. « Je sais que j'ai fait preuve de maladresse en vous avouant que je connaissais Hannah, mais vous auriez tort de penser que je cherche à prendre son parti ou à vous utiliser par rapport à elle. » Parce qu'il s'était simplement efforcé de lui faire comprendre qu'il n'était pas seulement question d'elle et que la façon dont elle choisissait de réagir face au comportement de son compagnon pourrait avoir des conséquences sur sa vie, mais aussi sur celles de beaucoup d'autres personnes. « Oubliez ça. » Il ajouta ensuite, dans un souffle, jugeant que Joanne n'était plus nécessairement dans les meilleures dispositions pour se mettre à sa place lorsqu'il tentait de lui faire comprendre qu'il se sentait à présent beaucoup trop concerné par cette histoire pour garder le silence et se contenter d'espérer qu'il n'arriverait plus rien à sa voisine. Joanne disait regretter de s'être confiée à lui, et Saul baissa légèrement la tête, ne relevant les yeux vers les siens qu'au moment où elle enchaîna sur une remarque inattendue, qui le laissa interdit l'espace d'un instant. « Oh … oui, Hassan m'a prévenu que quelqu'un viendrait sûrement les récupérer. » Et il faisait du coup maintenant le lien entre la jeune femme évoquée par Hassan et sa voisine. Il ignorait si ces deux-là étaient amis – peut être Hassan connaissait-il Joanne de l'époque où il vivait déjà dans le quartier ? – mais il n'avait aucune raison d'aller à l'encontre de la volonté de son voisin. « Tenez. » Il reprit alors, après avoir récupéré les clés que lui avaient préalablement remis Hassan, et en les tendant à la jeune femme. Immobilisant toutefois son geste au moment où la main de la blonde se referma autour des clés, Saul s'assura d'avoir toute son attention pour reprendre la parole, d'un ton calme qui cherchait peut être à apaiser l'atmosphère maintenant que la pression était légèrement retombée. « Je comprendrais que vous ne vous sentiez plus en confiance sous ce toit et que l'idée de me revoir vous mette mal à l'aise pour plus d'une raison … » Parce qu'ils en savaient autant l'un que l'autre sur la complexité de leur vie sentimentale respective, mais aussi et surtout parce que Joanne n'avait pu lui cacher les traces des traitements physiques que lui avaient infligé son fiancé, et que Saul avait été très clair sur ce qu'il pensait faire de cette information. « … mais j'aimerais que vous vous sentiez libre de me contacter si vous en ressentez un jour le besoin. Alors voici mon numéro, juste au cas où. » Et sur ces mots, il récupéra rapidement l'une des cartes de visite qu'il gardait toujours dans l'une de ses poches, la lui tendant en espérant que cette attention ne serait pas mal accueillie, et que Joanne comprendrait qu'il cherchait simplement à lui offrir une alternative si un jour elle ressentait le besoin de se tourner vers quelqu'un mais que se confier à ses proches s'avérait trop embarrassant pour elle. « Considérez ça comme ma façon de vous remercier de ne pas m'avoir jugé, tout à l'heure. » Parce qu'elle aurait pu condamner ses choix, ses mensonges, et le fait qu'il ne vaille pas mieux que Jamie Keynes ou n'importe quel homme incapable de décider à qui destiner son cœur. Joanne n'avait aucune raison de lui offrir sa compréhension, et pourtant elle l'avait fait. Alors oui, si à présent elle était peut être tentée de refuser son aide, il espérait qu'elle accepterait au moins sa gratitude.
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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyLun 31 Oct 2016 - 15:16

hiding more secrets
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Et dire que dans un simple quartier, on pouvait trouver des histoires improbables. A croire que l'on ne connaissait jamais bien ses voisins. Saul ne voyait décidément pas d'issue dans la situation dans laquelle il s'engluait un petit peu plus tous les jours. Il se voyait sans issue aussi. "Je ne suis pas la personne la plus optimiste qui puisse exister." lui dit-elle doucement. "Mais j'ai envie de croire pour vous que vous trouverez un moyen de vous en sortir avec le moins de dégâts possibles. Il doit forcément y avoir un moyen." Elle était sincère, elle espérait tant pour lui qu'il trouve la solution qui permettrait de tout résoudre. "Est-ce que ça signifie que vous allez leur dire ?" Qu'il soit ainsi plus ou moins prêt à encaisser ce qui s'annonce. Joanne comprenait que cela semblait être particulièrement imminent, s'il ne cherchait plus à vouloir éviter quoi que ce soit. Des histoires dignes de roman à l'eau de rose, mais la réalité était bien plus douloureuse que cela. Ils se partageaient alors l'un l'autre leur peine, leur tracas et leur tristesse et il semblait qu'ils parvenaient à se comprendre. La situation était loin d'être similaire, bien qu'il y avait des points qui se rejoignaient étroitement. Ils essayaient chacun de se comprendre l'un l'autre, bien que ce n'était toujours pas très évident. "C'est plus facile à dire qu'à faire." lui rétorqua-t-elle tristement. Elle haussa les épaules. "Je ne suis pas de ce monde-là. Et ce n'est pas après avoir côtoyé un homme pendant plus d'un an et demi, et qui lui, a vécu ça toute sa vie, que l'on arrive à s'y faire. Pas vraiment." Elle haussa les épaules. Il était bien trop facile de toucher Joanne, de l'atteindre. Une cible encore très facile, même si Jamie avait fait énormément de choses pour qu'on ne l'atteigne pas. Cette presse à scandale était devenue comme une hantise pour elle. Saul semblait être bien sûr de lui lorsqu'il disait que c'était une bonne chose, qu'elle conserve toutes ces petites habitudes. Selon lui, rien de tout ceci ne laissait Jamie indifférent. C'était difficile à dire pour elle, elle peinait de plus en plus à le décrypter, pour le peu de fois où ils se voyaient. Elle haussa les épaules à sa question. "Je ne sais pas vraiment. Je lui dirai que je n'ai pas envie de le perdre. On fait toujours des trucs idiots lorsqu'on a cette peur qui nous prend aux tripes, non ?" Elle n'en savait rien. Elle n'avait jamais eu ce genre de soucis avec Hassan, jamais en dix ans de vie communes. Elle le regarda avec effroi lorsque Saul lui dit que selon lui, il n'y avait pas de raison qu'il ne finisse pas par s'en prendre à Daniel. Pour lui, il ne fallait pas qu'elle trouve d'excuse à Jamie. La petite blonde ne savait pas quoi répondre à cela, elle en restait muette un long moment. Encore plus lorsqu'elle apprit que Saul était un ami d'Hannah. "Vous saviez depuis le début qui je suis par rapport à Jamie, et qui est Hannah par rapport à lui. C'est peut-être mes bleus que vous voyez aujourd'hui. Mais peut-être que vous vous en souciez uniquement par peur d'avoir les même sur elle, pas vrai ?" lui lança-t-elle avec un regard ne montrant à quel point elle était blessée de ce qui s'avérait être à ses yeux, une trahison. Il s'était également levé, à la regarder faire les cent pas autour de lui. Joanne ne savait plus croire de lui. Il avait pourtant été si honnête avec lui, et c'était seulement à la fin de toute cette avalanche de révélations qu'il se décidait à lui confesser qu'il connaissait Hannah ? Elle ne savait pas quoi croire. Si c'était une véritable volonté de sa part de faire preuve d'honnêteté ou s'il cherchait à la tourmenter bien plus qu'elle ne l'était déjà. Elle le croyait un peu plus lorsqu'il disait être capable de l'empêcher de rentrer chez elle, si cela ne dépendait que de sa volonté. Il semblait que Saul avait facilement repéré la fragilité de sa voisine, et il avait pu ainsi donc constater la différence de caractère avec Hannah. Elle étaient parfaitement opposées. "Je ne pense pas qu'elle veuille que je lui souhaite quoi que ce soit." dit-elle en croisant les bras, ayant un peu retrouvé son calme. "Ce ne serait que de l'hypocrisie à ses yeux, qu'importe de quoi il s'agit." Elle baissa les yeux. Son voisin s'approcha d'elle de quelques pas en la sollicitant en l'appelant par son prénom. Elle leva alors ses yeux qui semblaient être constamment bordés de larmes et elle l'écouta. "Alors pourquoi me l'avez-vous dit ?" lui demanda-t-elle. "Juste parce que vous vouliez être honnête avec moi ? Tout en sachant que ce que je peux penser d'elle et de sa relation avec Jamie ?" Elle ne comprenait pas vraiment ses intentions, pour le coup. "Vous devez certainement penser que je dois être une personne bien méprisable, de ne pas apprécier ainsi une personne qui s'avère être votre amie." Cela ne changeait rien au fait de ce qu'elle pouvait penser d'Hannah, mais Saul avait fini par se retrouver malgré dans cette situation, ayant en main des informations qui pourraient vraisemblablement changer absolument tout. Saul ne lui en tenait pas rigueur, et récupéra la clé d'Hassan afin de la confier à la jeune femme. Saul s'assura d'avoir son attention pour lui dire qu'elle pourrait toujours compter sur lui si elle en ressentait le besoin. Elle était touchée qu'il se soucie tant d'elle, cela semblait être vrai. Il confia sa carte de visite à la jeune femme en lui confiant sa carte de visite avec son numéro de téléphone. S'il ne se souciait que d'Hannah, il ne ferait pas tout ça pour la petite blonde. Elle fixa longuement la carte, incapable de dire quoi que ce soit. "Merci." Ce fut le seul mot qu'elle parvint à prononcer au bout d'une minute d'un grand silence, mais on pouvait aisément deviner à quel point elle était touchée et reconnaissante de ce geste. "Je crois avoir encore besoin de parler un petit peu." lui avoua-t-elle en bégayant un petit peu. Elle était même désolée de devoir lui imposer cela, mais étant donné qu'il détenait des informations importantes, il avait besoin de savoir quelque chose d'autre pour tout comprendre. Elle gardait précieusement la carte et les clés dans sa main. "Votre voisin... Hassan." commença-t-elle. "C'est mon ex-mari. Jamie va être fou de rage lorsqu'il apprendra qu'il a emménagé à Logan City." On devinait dans son regard que Joanne craignait énormément la réaction de Jamie lorsque le moment sera venu. Il n'appréciait pas qu'un autre homme ait pu posséder ce qui lui appartient désormais. "Hassan, il a... C'est lui qui avait demandé le divorce. L'histoire n'est pas bien compliqué, mais on peut résumer cela à un dernier geste d'amour pour moi, de sa part." Elle ne savait si Hassan voulait que tout le monde sache qu'il était malade et condamné, mais qu'il y avait miraculeusement survécu. "Cela fait déjà quelques temps que nous nous étions revus, mais c'était compliqué... Et là, juste avant de partir, il les a aussi vu. Les bleus." Elle se sentait coupable quelque part, elle aurait préféré qu'il ne le sache pas. Joanne ne savait pas si elle pouvait également lui parler du baiser. Leur dernière rencontre avait été troublante, inexplicable. On pourrait résumer cela à un moment de faiblesse, où chacun d'entre eux avait besoin de retrouver une affection oubliée. Mais raviver de si beaux souvenirs n'avaient jamais été aussi douloureux.
crackle bones
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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyJeu 3 Nov 2016 - 18:35

A présent, Joanne n'ignorait plus rien de la complexité de la situation dans laquelle s'était enlisé Saul. Elle savait qu'il mentait à tout le monde, ou presque, et que rares étaient les fois où il n'était pas forcé de redoubler d'efforts et d'imagination pour justifier ses faits et gestes auprès de l'une ou l'autre des deux femmes à qui il s'évertuait à mentir. Elle savait donc à quel point sa situation était critique, et qu'il ne l'emporterait probablement pas au paradis. Et pourtant, la jeune femme disait croire qu'une issue était toujours possible, ce qui lui valut d'esquisser un sourire un peu triste. « Si ce moyen existe, vous savez, je ne suis pas sûr de le mériter. » Parce qu'il n'avait rien fait pour s'extirper du pétrin dans lequel il s'était délibérément jeté voilà maintenant un peu plus de deux ans. Il avait attendu que le temps fournisse des efforts que lui n'était pas prêt à faire, peut être dans l'espoir que sa situation se résoudrait d'elle-même. Il avait été lâche, paresseux et la seule chose qu'on pouvait encore lui accorder, c'était qu'il ait aujourd'hui conscience de mériter ce qui lui pendait probablement au nez. A la question bientôt formulée par la blonde, Saul se pinça les lèvres, puis reprit. « Je ne sais pas. Par moment, je me sens suffisamment courageux pour affronter les conséquences que ces révélations impliqueraient. Pour tirer un trait sur ma réputation, sur ma famille, et pour assumer aux yeux de tous ceux à qui je tiens. » Parce que par moment il ne voyait plus que la peine qu'il infligerait à Elsie, à Meg et à tous ceux auxquels il avait menti après avoir laissé passer autant de temps, et c'était suffisant pour qu'il soit brusquement animé d'une folle envie de tout dire, de tout avouer. « Mais le plus souvent, une seconde suffit à ce que ce courage s'envole … Lorsque je pense à mes enfants, à ce qu'ils penseraient de leur père s'ils étaient en âge de comprendre, et au fait qu'ils seraient probablement les premiers à se détourner de moi. » A cette simple idée, son visage marqua une expression attristée, et son cœur, lui, se serra. Décevoir ses enfants était sa plus grande angoisse, celle qui le tenait éveillé certaines nuits et lui faisait tant craindre de devenir un beau jour cet homme jugé et déprécié qu'il deviendrait inévitablement lorsque sa situation serait découverte. Leur regard et leur opinion importaient forcément plus que n'importe quel autre aux yeux du père aimant qu'il était, et rien ne pourrait l'atteindre plus profondément que d'être source de peine, de colère ou de honte pour eux. La situation de Joanne, elle, impliquait un facteur que Saul ne rencontrait heureusement pas dans sa position : la presse à scandales, toujours susceptible de faire apparaître en première page ce que beaucoup préféreraient garder dans leur sphère privée. Le fait que la jeune femme vive particulièrement mal l'acharnement des journalistes n'avait alors rien d'étonnant, bien que Saul soit d'avis qu'il valait mieux ne pas leur accorder plus de crédit qu'ils n'en méritaient. « Essayez simplement de vous dire que l'aval de la presse ne vaut rien, et que personne n'est tenu de respecter leur opinion. Ni vous, ni votre compagnon, ni cette autre femme. » Qu'ils encensent ou bien dénigrent telle ou telle union, leur avis n'engageait qu'eux, ainsi Joanne devait garder bien à l'esprit que le fait qu'ils associent continuellement son compagnon à une autre femme – ici, pour ne pas citer Hannah – ne signifiait pas pour autant que qui que ce soit s'interposait entre cet homme et elle. Saul comprit en tous les cas par la suite que Joanne s'efforçait de conserver avec Jamie Keynes les habitudes qu'ils avaient du temps où leur relation était plus évidente, ce qui avait tout d'une bonne idée à ses yeux. Mais ce qu'il cherchait à lui faire dire, lui, c'est qu'elle n'était décidément pas la seule fautive dans cette histoire et que la jalousie qu'elle se reprochait depuis le départ était bien née par sa faute à lui. Sa réponse ne lui donna peut être pas entière satisfaction, mais il esquissa malgré tout un sourire. « Je suis sûr que lui aussi a déjà eu l'insupportable impression que quelque chose allait lui échapper. Il devrait être en mesure de comprendre que vous craigniez simplement de le perdre. » C'est en tout cas ce que Saul supposait, lui qui était particulièrement bien placé pour savoir qu'on commettait parfois des erreurs en tentant simplement de préserver une relation à laquelle on n'était pas prêt à renoncer. Mais tandis que la conversation se poursuivit sur une note plus sombre au moment où il comprit que Joanne avait subi l'impulsivité de son compagnon mais qu'elle ne semblait pas vouloir obtenir réparation pour le mal qui lui avait été fait, c'est bientôt dans un élan d'honnêteté qu'il crut bon de lui avouer qu'il connaissait Hannah, l'autre femme si souvent évoquée par sa voisine. Une confession qu'il ne tarda pas à regretter face à l'animosité bientôt manifestée par Joanne, qui lui reprochait d'avoir très mal choisi son moment pour lui avouer ce genre de choses. « C'est vrai, vous avez raison, je ne veux pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. » Saul admit alors d'un ton penaud, suite aux propos de la jeune femme, et légèrement heurté par la méfiance qu'elle semblait à présent lui destiner. « Mais ma démarche n'a rien à voir avec mon affection pour Hannah ou avec sa position par rapport à votre couple. Je veux simplement vous éviter, à l'une comme à l'autre, de vous mettre en danger en accordant le bénéfice du doute à un homme qui n'ira pas mieux tant qu'il n'aura pas été aidé. » Il savait pertinemment quel état l'avis de Joanne sur la question, mais le sien était tout aussi catégorique. Alors oui, il voulait éviter à Hannah de subir les foudres de cet homme lors d'un nouveau moment d'égarement, tout comme il tentait ici de protéger Joanne, y compris d'elle-même. Et le fait que la jeune femme s'évertue à penser que sa démarche était intéressée parvenait il est vrai à l'ébranler, parce qu'une partie de lui ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'il ne méritait pas la suspicion qu'elle lui destinait. Pas après l'avoir écoutée, épaulée, conseillée, et ce sans aucune autre intention que celle de la comprendre et de l'aider à sa manière. Les yeux posés sur elle, il garda alors le silence quelques instants tandis qu'une confession lui brûla les lèvres. Une confession qui l'aiderait peut être à comprendre. « Le deuxième mari de ma mère, le père de mon demi-frère … c'était un homme alcoolique, et incontrôlable. » Un homme que Saul n'avait jamais rencontré, mais qu'il avait la perturbante impression de connaître malgré tout par le biais de conversations surprises entre ses deux parents, durant les années qui avaient suivi leur deuxième union. « Elle n'a jamais voulu l'avouer devant moi, mais j'ai toujours su qu'il l'avait battue. Qu'il les avait probablement battus tous les deux. Et aujourd'hui il n'y a rien que je ne donnerais pas pour leur obtenir justice. » Et si ces mots suffisaient encore aujourd'hui à crisper le moindre de ses muscles, c'est parce que cette idée s'ajoutait à la peine qu'il avait déjà ressentie à l'époque où sa mère avait refait sa vie avec cet homme, et avait eu cet autre fils qu'il n'avait connu que bien plus tard. Savoir qu'il avait été exclu de sa vie à une époque où sa mère aurait eu besoin de lui, de son père, c'était comme vivre avec l'idée qu'il était malgré lui passé à coté d'une occasion de la protéger. Alors sans doute se rattrapait-il aujourd'hui, en veillant sur elle et en nourrissant secrètement le désir de retrouver un jour celui qui s'était permis de lever la main sur sa mère. Mais alors qu'il n'était pas certain de savoir ce qu'il espérait que cette confession provoque chez Joanne, Saul comprit par la suite qu'elle n'était décidément pas prête à accorder le bénéfice du doute à Hannah. Et plutôt que d'en rajouter en prenant sa défense, il préféra s'approcher de la blonde, faisant alors directement face à ses accusations. « Parce que je voulais que vous compreniez que vous taire, ce n'est pas seulement prendre le risque qu'il lève à nouveau la main sur vous, c'est aussi prendre le risque de mettre d'autres personnes en danger. » Qu'il s'agisse d'Hannah, de son fils ou bien d'une tiers personne, il désirait simplement que Joanne prenne conscience qu'elle avait entre ses mains le moyen d'éviter que cet homme s'en prenne à quelqu'un d'autre, dans futur plus ou moins proche, en agissant aujourd'hui. « Et peu importe ce que penserait Hannah, moi je sais que vous ne souhaiteriez de mal à personne. » Il ne la connaissait peut être véritablement que depuis quelques instants, mais tout chez Joanne indiquait qu'elle était incapable de nuire – directement ou non – à son prochain. Il n'y avait qu'à voir la façon dont elle s'évertuait à défendre un homme à qui elle devait pourtant les bleus qui habillaient aujourd'hui ses bras. « Et bien vous vous trompez. » Saul ajouta ensuite, au moment où la blonde reprit la parole et énonça une idée qu'il était forcé de contredire. « Vous êtes en droit d'avoir des a prioris sur Hannah, et ce n'est pas à moi de vous dire à qui vous devez accorder votre sympathie. Je l'apprécie, c'est vrai, mais vous et moi ne sommes pas dans la même situation. J'ai un regard complètement différent sur la personne qu'elle est, et je peux plus facilement me mettre à sa place. » Est-ce qu'il estimait qu'Hannah gagnait à être connue ? Évidemment. Est-ce qu'il irait pour autant reprocher à Joanne d'en avoir une mauvaise opinion ? Non, parce qu'il gardait bien à l'esprit que si la comédienne était pour lui une collègue de talent et une amie, sa relation et son passif avec Joanne étaient tous deux bien différents, et c'est ce qui expliquait qu'ils n'aient définitivement pas la même vision de la personne qu'elle était.  « Mais si je dois me montrer honnête, je suis intimement convaincu qu'Hannah n'est pas une mauvaise personne. » Cette fois encore, il avançait à tâtons, craignant que sa façon de lui dire les choses lui fasse inévitablement de la peine. Ici il ne prenait pas la défense d'Hannah, mais il osait affirmer qu'il pensait l'avoir cernée comme une personne bienveillante, qui valait largement qu'on ne s'arrête pas à la première impression qu'elle pouvait parfois faire, ou à la carapace qui lui servait si habilement à se protéger des autres, mais aussi certainement d'elle-même. Finalement, Joanne demanda à récupérer les clés que lui avait préalablement laissées Hassan, l'occasion pour Saul de constater que ces deux-là se connaissaient manifestement, et que la blonde était logiquement la jeune femme mentionnée par le brun. Lui tenant alors les clés de son voisin, Saul se risqua à formuler une proposition tacite, visant à faire savoir à Joanne que dans l'hypothèse où l'idée de le revoir la mettrait légitimement mal à l'aise, elle pourrait en revanche le contacter par téléphone, au numéro inscrit sur la carte qu'il lui tendit bientôt. C'était sa manière de lui prouver qu'il se souciait réellement de son bien-être et de sa sécurité. Sa manière de s'assurer que Joanne n'hésiterait pas à se tourner vers lui si les circonstances l'exigeaient, qu'importe que cet échange ait pu parfois s'avérer inconfortable pour l'un comme pour l'autre. C'est alors un Saul à demi surpris qui accueillit la réponse formulée par la blonde, ou plutôt son « merci », rassurant compte tenu de ses précédentes réactions. Mais la suite se fit plus surprenante encore lorsque Joanne demanda à se confier à nouveau à lui. « Je vous écoute. » Saul souffla alors, sans trop savoir à quoi s'attendre, mais bien décidé à lui destiner la même bienveillance que tout à l'heure. Et quand finalement elle reprit la parole, soufflant une révélation à laquelle il aurait difficilement pu s'attendre, la surprise du brun ne tarda pas à se refléter sur son visage. « Votre … ex-mari ? » Il nota spontanément, après être resté interdit l'espace de quelques secondes. « Excusez-moi, je suis simplement surpris. Hassan ne m'en avait pas du tout parlé, j'ignorais même qu'il avait été marié. » Son voisin et lui n'avaient pour ainsi dire qu'assez peu échangé depuis leur rencontre, et sans doute n'était-ce pas un sujet qu'Hassan avait jugé bon d'évoquer d'entrée de jeu. Les prochaines paroles énoncées par Joanne eurent alors le don de réveiller à nouveau son inquiétude. « Et vous avez peur qu'il perde à nouveau le contrôle, je me trompe ? » Il reprit, les yeux toujours rivés vers les siens, croyant ici deviner que Joanne appréhendait réellement la réaction de son compagnon face à un sujet qui, de son propre aveu, le mettrait hors de lui. Et tandis qu'elle se confia par la suite sur les circonstances de son divorce avec Hassan, la suite attira tout particulièrement son attention lorsqu'il comprit que son voisin avait lui aussi été témoin de ce qui l'avait plongé en plein effroi quelques instants plus tôt. « Est-ce qu'il vous a lui aussi conseillé de parler de ce qui s'est passé ? » Probablement, car à entendre Joanne son ex-mari s'était séparé d'elle à regrets, ainsi il était probable qu'Hassan n'ait pas manqué de s'inquiéter pour elle lorsqu'il avait compris quel danger elle courait. « Je comprendrais que vous ne soyez pas certaine de vouloir suivre mes conseils, mais Hassan n'est pas n'importe qui pour vous et il veut forcément votre bien. Alors quoi qu'il ait pu vous dire ou vous conseiller, je pense que vous devriez l'écouter. » C'était tout ce qu'il pouvait faire à ce stade, après que ses propres sollicitations n'aient rien donné. Hassan était définitivement mieux placé que lui pour conseiller Joanne et tenter de lui faire entendre raison. Saul avait peut être la meilleure volonté du monde à cet instant, mais il pourrait difficilement faire le poids contre un mariage et ce qu'il en restait visiblement encore aujourd'hui.
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Message(#)saul&joanne + hiding more secrets EmptyJeu 3 Nov 2016 - 20:08

hiding more secrets
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Saul ne pensait pas mériter de s'en sortir, de cette situation dans lequel il s'était coincé et enfoncé tout seul. Joanne le regardait d'un air désolé. Elle aurait voulu lui proposer des solutions, lui donner le croquis d'une piste, mais rien ne lui venait à l'esprit, absolument rien. A côté de ça, il semblait plus ou moins prêt à faire éclater la vérité au grand jour, mais son courage s'effondrait dès qu'il pensait à ses enfants. Joanne était mère, elle savait de quoi il parlait. Elle n'imaginait pas décevoir Daniel une seconde. Elle ne voudrait pas faire quoi que ce soit qui puisse le rendre triste. Pire, qu'il veuille ne plus la voir. Elle baissa les yeux, ne sachant que trop répondre à ses peurs. Elles étaient totalement légitimes. "Si jamais la situation évolue, ou... même si elle n'évolue pas, vous pouvez toujours compter pour moi si elle voulait en parler." finit-elle par dire doucement. "Ca peut peut-être vous aider à dire les choses à haute voix, les exprimer librement." Et Joanne était particulièrement disponible, elle passait le plus clair de son temps à la maison. Elle s'occupait de la fondation par le biais de son ordinateur, et elle s'occupait aussi de Daniel. En dehors de ça, elle n'avait pas vraiment d'activités ou d'occupation. Par moment, son travail de conservatrice lui manquait énormément. A son tour, Saul la conseilla en lui répétant qu'il valait mieux ignorer la presse et ses nombreuses spéculations. Les mots qu'ils utilisaient à chaque fois étaient particulièrement blessants pour elle, il lui était impossible de passer à côté et d'ignorer tout ceci. Ca lui brisait le coeur à chaque fois. "Cela n'a jamais empêché certaines personnes d'en faire le commentaire pour les quelques soirées mondaines où j'ai pu l'accompagner. "Ah, mais je pensais que vous étiez avec Hannah Siede." "Vous seriez bien mieux avec Hannah." etc." répondit-elle doucement, l'air triste et les yeux baissés. Aux yeux de Joanne, tout le monde préférerait que Jamie et Hannah soient ensemble. Le couple glamour par excellence, celui qui se fait remarquer et envier à n'importe quelle sortie. Joanne, elle, n'était rien. Elle était ennuyeuse. "Je ne sais pas..." dit-elle doucement. Elle savait qu'il était extrêmement possessif, mais ne saurait dire s'il avait la crainte de la perdre. Elle ne savait pas non plus s'il la croirait si elle lui disait qu'elle avait peur de le perdre. Vint un sujet bien plus épineux. Saul venait de lui révéler qu'il était proche d'Hannah, et la jeune femme craignait qu'il n'utilise toutes les informations qu'il venait d'apprendre pour protéger la mannequin. Il admit qu'il ne voulait pas qui lui arrive quoi que ce soit à Hannah. Mais il tenait à préciser que ces instants de confidences n'avaient rien à voir avec sa volonté de le protéger. Joanne sentit son coeur sauter lorsqu'elle l'entendit qu'il ne semblait pas vouloir lâcher le morceau vis-à-vis de Jamie. Elle venait de lui demander de ne pas dénoncer Jamie, et pourtant, son voisin ne cachait pas sa volonté de vouloir rendre justice. Il expliquait pourquoi en partie, révélant que sa mère avait été victime de violence conjugale. Il ne voulait certainement pas que ce genre de choses arrive à nouveau à Joanne. Saul se souciait véritablement d'Hannah, c'était légitime et compréhensible. Pas tout à fait pour Joanne. Pour elle, on ne pouvait pas se soucier d'elle et d'Hannah. C'était un peu comme si c'était impossible pour elle qu'une seule personne puisse apprécier et vouloir protéger les deux. Et pourtant, c'était le cas de Jamie et de Saul. Oui, Joanne ne l'appréciait pas, mais pas au point de vouloir qu'il lui arrive quelque chose. "Je ne sais pas trop pourquoi, mais j'ai le pressentiment que Jamie n'arriverait pas à faire de mal à Hannah." Elle haussa les épaules, ne sachant pas vraiment d'où lui venait cette pensée. Hannah savait se défendre, se faire comprendre et retourner complètement Jamie comme bon lui semblait. Elle était bien plus forte que Joanne. Alors forcément, les mots de Saul la blessaient énormément, si bien que de nouvelles larmes coulaient malgré elle le long de ses joues. Elles se jalousaient l'une l'autre, c'était certain, mais Hannah avait apparemment des amis qui lui étaient fidèles et sur qui elle pouvait compter. L'amie la plus proche de Joanne était partie il y a des mois de cela, sa grossesse l'avait forcé à s'éloigner de ses collègues, Hassan était de l'autre côté du monde. Jamie et elle ne se parlaient plus. Son entourage s'était grandement amoindri, et celui d'Hannah ne faisait certainement que s'agrandir. C'était tant mieux pour elle, elle le méritait et c'était ce que Joanne pensait pour elle. Mais cela ne faisait que lui rappeler à quelle point elle se sentait seule. Alors elle ne savait pas vraiment ce qui lui prenait de vouloir tout confier à Saul, y compris sa relation avec Hassan. "Ca a été très dur... pour nous deux. Ca doit certainement le rendre triste d'évoquer quelque chose qu'il a du renoncer." Et puis Hassan n'était pas toujours très bavard, il ne se confiait pas à n'importe quoi. "Ca fait deux ans que nous sommes divorcés, nous étions ensemble pendant près de dix ans." Joanne avait sa rencontre durant sa première année de fac, et ils ne s'étaient plus lâchés depuis ce jour. Ca avait été un véritable coup de foudre pour tous les deux. "Jamie est... possessif. Il ne supporte pas vraiment l'idée que j'ai pu aimer un autre homme, que cet autre homme ait pu m'avoir comme épouse." Ce qui était à lui un jour l'était pour toujours, en somme. "Je ne voudrais pas qu'il s'en prenne à Hassan." Parce qu'il en était capable. "Il aimerait que je sois en sécurité, oui." répondit-elle en baissant la tête. Mais jamais Hassan ne se permettrait de faire quoi que ce soit pour mettre Joanne en danger. "Notre relation entre lui et moi est... compliquée. Surtout depuis la dernière fois que nous nous sommes vus avant qu'il ne parte à Téhéran..." Ayant encore grand besoin de parler, elle confia également à Saul qu'ils s'étaient embrassés, dans un moment de faiblesse pour les deux protagonistes, et que ça l'avait quelque peu perturbée. Saul tentait de convaincre Joanne de différentes manières, en utilisant les sentiments qu'elle puisse encore avoir pour Hassan. Joanne sentit son coeur se serrer. Elle savait que Saul voulait qu'elle soit en sécurité, mais pour le moment, tout ce qu'elle pouvait faire était de le remercier pour son écoute et lui souhaiter le meilleur malgré les circonstances. Elle lui rappela avant de s'éloigner de lui qu'il pouvait compter sur elle s'il avait besoin de parler. Parce que c'était très certainement le cas, tout comme elle.
crackle bones
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