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 heal yourself first, the rest will come later (alvaro)

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Message(#)heal yourself first, the rest will come later (alvaro) EmptyMar 27 Sep 2016 - 6:50

Alvaro & Camber
“heal yourself first, the rest will come later”
L’activité du groupe de parole de Camber était particulièrement florissante ces derniers temps. Bien qu’elle ne se réjouisse pas du malheur des gens et des traumatismes qui les amenaient à venir s’entretenir au cours de réunions, la jeune femme était ravie devant l’efficacité de ce qu’elle avait créé. Son groupe de parole ne lui avait pas seulement permis de se guérir elle, il avait aidé des dizaines et des dizaines de personnes. Toutes aussi mal qu’elle l’avait été un jour. De l’expérience qu’elle avait pu en tirer, les échanges en groupes étaient toujours plus stimulants et rassurants. En effet, réaliser que nous ne sommes pas qu’un être isolé dans son malheur, mais une personne parmi tant d’autres jouait grandement dans la guérison. Néanmoins tout le monde ne partageait pas le même avis concernant le fait de se dévoiler face à des inconnus et encore moins face à plusieurs inconnus. Un peu plus tôt dans la semaine, la notaire avait reçu un coup de téléphone d’un ami psychologue, lui évoquant la peine d’un de ses patients et l’avait questionné sur la possibilité de le recevoir seul à seul. Camber n’avait encore jamais fait dans l’entretien individuel mais avait finalement accepté par challenge et également parce qu’elle n’était pas du genre à ne pas répondre à un appel au secours.

Bien apprêtée dans sa robe et sa veste cintrée, la brune s’installa dans le bureau qui rejoignait la salle de réunion où son groupe avait l’habitude de se rencontrer. Dans un coup d’œil à sa montre, elle remarqua l’étonnante avance qu’elle avait prise pour venir ici et finit par lever les épaules, contente d’avoir le temps de se détendre un peu. Il ne fallut cependant que quelques minutes pour que Camber réalise qu’elle ne savait pas quoi faire dans ce genre de moments. D’ordinaire,  lorsqu’elle avait du temps libre, elle le passait avec sa famille, ou à boire un verre de vin et mourir de fatigue devant sa télévision. Or, aucune de ces activités n’étaient possibles dans cette situation. Alors qu’elle triturait une de ses mèches de cheveux inlassablement, la brune chercha du regard quelque chose à faire quand son portable vibra.
Citation :
Est-ce qu’Alvaro est bien arrivé ?

Contente d’avoir enfin quelque chose à faire, même si de courte durée, la notaire s’empara de son téléphone pour répondre que non, il n’était toujours pas arrivé. De nouveau, elle regarda l’heure. Il n’allait sûrement plus tarder et dans le cas contraire, elle commencerait à s’inquiéter.

A peine eu-t-elle le temps d’envoyer son message que le bruit de la porte légèrement grinçante de la salle se fit entendre. Les sens aux aguets, Camber releva la tête et aperçut la silhouette d’un homme. De ce qu’elle pouvait en voir d’ici, la description que son ami en avait faite semblait coller. Le sourire aux lèvres, elle quitta son bureau et vint à sa rencontre. « Monsieur Williams ? » Confiante malgré sa petite taille pourtant aidée de ses talons, la jeune femme lui tendit la main afin de la lui serrer. « Camber Huntington, mais appelez-moi Camber. Enchantée ! » La notaire avait toujours eu une facilité déconcertante à parler aux gens lors d’une première rencontre et sa bonne humeur était bien visible ici. « Mettez-vous à l’aise, enlevez votre veste et installez-vous où vous voulez » ajoute-t-elle en montrant d’un signe de main les différentes chaises qui se trouvaient à côté d’eux.  

© Starseed


Dernière édition par Camber Huntington le Mer 25 Jan 2017 - 4:51, édité 1 fois
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Message(#)heal yourself first, the rest will come later (alvaro) EmptyLun 17 Oct 2016 - 6:05

Alvaro & Camber
“heal yourself first, the rest will come later”
Le réveil fut dur pour Alvaro, ça faisait déjà depuis plusieurs jours que ses insomnies revenaient de manières intempestives. Dans ces cas-là, il passe une bonne partie de la nuit à se saouler avec du bon bourbon dans le premier bar qui lui passe sous la main. On ne peut pas dire que ça puisse arranger ses problèmes d'alcoolémie et d'impulsivité. Alors qu'il commençait enfin à reprendre, même ne serait-ce qu'un peu, le contrôle de lui-même, Alvaro décida d'arrêter du jour au lendemain ses rendez-vous chez le psychologue. L'espoir d'une amélioration était finalement bien loin. Après un énième appel, le psychologue d'Alvaro finit par le convaincre d'aller parler anonymement avec une de ses amies, lui promettant que c'était différent des rendez-vous qu'il avait pu avoir avec lui. Alvaro commençait à en avoir plus qu'assez de devoir se confier avec des nouvelles personnes qu'il ne connaissait pas. Le psychologue n'était pas la seul personne à le convaincre de ne pas garder sa souffrance pour lui et de se refermer sur lui-même, son ancienne belle-sœur, Heather, était, elle aussi, présente pour l'aider. Il avait encore un long chemin à parcourir afin de s'en sortir.

Le jour du rendez-vous, Alvaro se prépara comme à son habitude. Malgré l'aspect négligé qu'il pouvait dégager de lui, il enfila un simple jogging, un pull gris et des baskets. Même s'ils ont réussi à le convaincre de se rendre à son entretien, la motivation n'était pas vraiment présente et on pouvait le lire sur son visage, qui ne laissait paraître aucun sentiment. Il partit de chez lui avec un peu de retard et malgré ce retard, il décida de passer dans un bar commander un verre de bourbon avant de se rendre à ce fameux entretien. Alvaro finit par passer la porte de l'immeuble où on lui avait donné rendez-vous. Une jeune femme s'approcha de lui et se présenta. « Monsieur Williams ? », elle continua ainsi sur sa lancé, « Camber Huntington, mais appelez-moi Camber. Enchantée ! ». La jeune femme était confiante, elle ne connaissait pas Alvaro et donc ne savait probablement pas qu'il n'était pas du genre à être très sympathique avec les inconnus. Il se contenta de lui répondre par pur politesse. « Enchanté. ». Après cette brève présentation la jeune femme continua de prendre des initiatives. « Mettez-vous à l'aise, enlevez votre veste et installez-vous où vous voulez ». Alvaro prit donc place juste en face de la jeune femme, observant ses gestes et sa posture, c'est comme s'il essayait lui-même de l'analyser pour savoir à quel genre de personne il avait à faire. « Je suis désolé de vous avoir dérangé, on a réussi à me convaincre de venir ici, mais je ne vois pas comment vous pouvez m'aider alors que j'ai déjà eu des entretiens avec un psy ainsi qu'un séjour à l'hôpital. »

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Message(#)heal yourself first, the rest will come later (alvaro) EmptyLun 17 Oct 2016 - 9:36

Alvaro & Camber
“heal yourself first, the rest will come later”
Alors qu’elle s’était avancée vers l’inconnu dans une élégance qui lui était propre, Camber pris quelques secondes pour l’observer. Elle fut principalement marquée par sa carrure pour le moins impressionnante qui l’intimidait presque du haut de ses talons d’une dizaine de centimètres. Sa tenue l’étonna tout autant, ce n’était pas comme cela qu’elle avait pu imaginer un chasseur de tête, mais bien évidemment si on en croyait son ami psychologue, la dépression jouait grandement. Ses cheveux poivre et sel indiquaient qu’il devait se trouver dans la même tranche d’âge que la notaire, voire même plus. Enfin, elle avait déjà été surprise de rencontrer des jeunes gens possédant des cheveux blancs malgré leur jeune âge, il ne fallait donc jamais se fier aux apparences. Ses yeux marquèrent une légère pause sur le regard de l’homme qui lui faisait face, son iris était d’une clarté déstabilisante. Malgré ses traits charmants, il était aisé de deviner le mal être sur son visage. Ses yeux révélaient sans retenue la fatigue et la tristesse de la dépression qu’il traversait. Touchée par cette expression qu’il affichait, Camber tenta cependant de conserver son sourire habituel.

« Je suis désolé de vous avoir dérangé, on a réussi à me convaincre de venir ici, mais je ne vois pas comment vous pouvez m'aider alors que j'ai déjà eu des entretiens avec un psy ainsi qu'un séjour à l'hôpital. » Après une réponse plus que concise à ses salutations, l’homme s’était finalement assis face à elle, dans une expression de marbre. Elle aurait espéré au moins lui tirer une esquisse de sourire mais quelque chose lui disait que cela n’allait pas être évident. Tout en lui dénotait d’une envie d’être ailleurs, son attitude comme les mots qu’il venait de prononcer à son égard. L’idée que tous ces professionnels n’aient pas été en mesure de l’aider lui glaça le sang, puis très vite, Camber reprit le contrôle de ses émotions, persuadée que parler à un professionnel et parler à une personne normale n’était pas pareil. Le tout était maintenant de l’en convaincre. « Je ne suis pas là pour vous assaillir de questions ou essayer de vous analyser comme ils ont pu le faire. Je vous écoute et je partage avec vous mon ressenti, ma propre expérience. C’est toujours plus facile d’accepter les conseils de quelqu’un qui a souffert plutôt que d’une personne qui ne tire son savoir que de livres et de cours. » Toujours debout à l’inverse d’Alvaro, la notaire le gratifia de son expression la plus rassurante et se dirigea vers la grande table qui faisait office de buffet, un peu plus loin dans la salle. « Je vais me prendre un thé, je vous sers quelque chose à boire ? » demanda-t-elle en haussant la voix afin d’être sûre qu’il l’entendait correctement tandis qu'elle continuait de marcher.


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Message(#)heal yourself first, the rest will come later (alvaro) EmptyMar 22 Nov 2016 - 13:21

Alvaro & Camber
“heal yourself first, the rest will come later”
Cette personne était quelqu’un d'intrigante pour Alvaro. Il faisait tout pour que personne ne l’approche, à part ceux en qui sa confiance ne pouvait pas être brisée. Et il est très facile de les compter, il n’y en a qu’une et c’est son ex belle-sœur, avec qui il est toujours très proche. Pourtant, cette jeune femme se tenait là, devant lui, avec un son charmant sourire, alors que la plupart l’auraient déjà dévisagé. « Je ne suis pas là pour vous assaillir de questions ou essayer de vous analyser comme ils ont pu le faire. Je vous écoute et je partage avec vous mon ressenti, ma propre expérience. C’est toujours plus facile d’accepter les conseils de quelqu’un qui a souffert plutôt que d’une personne qui ne tire son savoir que de livres et de cours. ».En fait, pour Alvaro, ça ne changeait pas grand-chose que ce soit une professionnelle ou une personne lambda. Il se souvenait toujours de cet instant comme si c'était hier, les sentiments qui se sont déchaînés, cette tristesse, ce vide qu’il a pu ressentir. Ce qu’il ne voulait pas, c’était de parler et de se rappeler, encore et encore, tout simplement.« Je vais me prendre un thé, je vous sers quelque chose à boire ? ». Alvaro ne voulait pas que ce rendez-vous s’éternise, alors cette question ne l’a pas vraiment enchanté. Même s’il a changé, dans le mauvais sens, Alvaro respectait le travail de cette femme. Il ne voulait donc pas se montrer désobligeant, même si c’était peut-être déjà le cas. « Du café si vous en avez, sinon un thé noir me suffira. S’il vous plaît. ».

Après lui avoir servi son café, la jeune femme prit place en face d’Alvaro. Il eut un petit silence avant qu’Alvaro ne prit la parole. Vraisemblablement, la jeune femme attendait qu’il commence à parler. « Vous savez, je me considère un peu comme une cause perdue. Je n’ai plus foi en rien. Et surtout pas en l’amour, à la fin quand vous perdez quelqu’un, chaque bougie, chaque prière, ça ne rattrapera pas le fait que la seule chose qu’il te reste, c’est un manque dans ta vie, quand cette personne à qui tu tenais, disparaît. L’amour n’engendre que la tristesse. ». Pour le coup, Alvaro s’aperçut qu’il commençait à trop parler. Il s’arrêta et but une gorgée de café. «  En ce moment même, mon cœur est comme une porte avec une infinité de serrures. Je ne ressens plus aucun sentiment. Parfois je me demande même si j’ai encore une âme. Je ne vois pas comment je peux être guéri de ça. ». Alvaro prit l’initiative de se lever de sa chaise et de se diriger vers la porte, mais avant qu’il n’eut le temps de la franchir, la jeune femme l’interpella. Alvaro se retourna, le visage de Camber changea, son regard n’était plus le même. Peut-être avait-elle compris la douleur que ressentait Alvaro. Malgré ce qu’il pouvait dire, il ressentait un tas de sentiments, mais ce n’étaient pas vraiment des sentiments bénéfiques pour lui. La colère, l’angoisse, la douleur, la fureur et la tristesse, tous ses sentiments commencèrent à le ronger de l’intérieur.


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Message(#)heal yourself first, the rest will come later (alvaro) EmptyMer 25 Jan 2017 - 5:20

Alvaro & Camber
“heal yourself first, the rest will come later”
Si proposer une tasse de thé paraissait être une action des plus banales, elle ne l’était pas. A son arrivée dans son cabinet de notariat à l’époque où Camber n’était qu’une jeune stagiaire inexpérimentée, son patron lui avait donné l’un des meilleurs conseils de sa vie. Conseil qui selon elle lui avait fait gagner des divorces avec bien plus de facilités. Il était prouvé que boire quelque chose de chaud mettait la personne dans une meilleure situation et l’aidait à se détendre, particulièrement dans des moments peu propices à la détente. Elle avait vu la crispation d’Alvaro à des kilomètres, aussi n’avait-elle pas hésité une seconde avant d’utiliser sa méthode magique. « Du café si vous en avez, sinon un thé noir me suffira. S’il vous plaît. » Contente de sa coopération, la notaire s’exécuta, versant la fin du café dans un gobelet en plastique. « Bien sûr, je vous donne ça » Il y avait sûrement meilleur café que celui-ci, mais elle allait faire avec. Son thé servi, elle s’avança de nouveau vers le chasseur de tête et lui tendit sa boisson dans un sourire serviable. Quand elle fut assise, la jeune femme préféra demeurer silencieuse, peu encline à mettre une pression quelconque à son interlocuteur. Elle avait bien compris que parler n’était pas son fort, alors elle ne le forcerait pas. Sirotant tranquillement sa propre boisson, elle s’appuya sur son dossier, paisible. « Vous savez, je me considère un peu comme une cause perdue. Je n’ai plus foi en rien. Et surtout pas en l’amour, à la fin quand vous perdez quelqu’un, chaque bougie, chaque prière, ça ne rattrapera pas le fait que la seule chose qu’il te reste, c’est un manque dans ta vie, quand cette personne à qui tu tenais, disparaît. L’amour n’engendre que la tristesse. » Alors qu’elle manqua de s’étouffer avec la gorgée qu’elle venait de prendre, la brune eut le réflexe de se redresser, légèrement surprise par cet élan de sincérité. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’Alvaro se montre si sincère aussi rapidement. Ses mots la touchèrent immédiatement et son regard ne put contenir une expression de désolation. « En ce moment même, mon cœur est comme une porte avec une infinité de serrures. Je ne ressens plus aucun sentiment. Parfois je me demande même si j’ai encore une âme. Je ne vois pas comment je peux être guéri de ça. » Sans comprendre le déroulement des choses, Camber le vit alors se lever, se dirigeant sans un mot de plus vers la sortie. Posant son gobelet sur le sol, elle se leva à son tour « Attendez ! » cria-t-elle en s’approchant de lui pour attraper son bras. « Ne partez pas encore, venez » Puis sans lui laisser trop le choix, elle le tira vers la chaise où il était installé plus tôt, l’incitant à s’y asseoir de nouveau. « Je vais vous raconter une histoire. Ma grande sœur a perdu son fiancé, mort pendant une mission à l’étranger. Elle était dévastée, on l’était tous. On l’est encore un peu pour être honnête » commença-t-elle, elle-même perturbée à l’idée d’évoquer la mort de Matteo. « Mais elle a retrouvé l’amour. Aujourd’hui elle semble heureuse, vraiment, et pourtant comme vous, elle n’y croyait pas. » Dans un petit soupir, la brune reprit son souffle et continua. « Il est inutile de forcer les choses, de vouloir à tout prix retrouver l’amour. Ça viendra naturellement. En attendant apprenez à vous faire plaisir, avec des choses simples. Qu’elles étaient vos passions ? Il y a bien une activité qui vous apporte du réconfort, des personnes dont la présence vous fait du bien. » finit-elle par demander avant de reprendre son gobelet de thé pour le porter à sa bouche.


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Message(#)heal yourself first, the rest will come later (alvaro) EmptyMer 1 Fév 2017 - 8:58

Alvaro & Camber
“heal yourself first, the rest will come later”
S’il y a bien une chose qu’Alvaro faisait rarement, voire jamais, c’était de s’ouvrir aux autres. Même avant ce terrible accident, Alvaro n’était pas quelqu’un qui parlait facilement de ses sentiments. Même si pour lui, il a eu une enfance heureuse, elle resta malgré tout difficile à vivre. Grandir sans un père est toujours difficile, surtout quand celui-ci a décidé de rejeter son enfant pour sauver son image. Il a donc toujours été prédisposé à être comme cela. Et pourtant Alvaro avait pris l’initiative de parler. Et avant même qu’il ne s’en soit rendu compte, il avait déjà ouvert une des nombres portes à la jeune femme. C’est cette peur d’en dévoiler un peu plus sur lui, qui le fit se lever et prendre la direction de la sortie. Il ne voulait pas en dire davantage, enfin c’est ce qu’il essayait de se convaincre. Et, pourtant, il se laissa faire quand la jeune femme se déplaça pour le rattraper. « Attendez ! » Alvaro savait probablement que Camber pouvait lui soutirer plus d’informations pour l’aider, même s'il ne savait pas vraiment pourquoi. « Ne partez pas encore, venez » ajouta-t-elle , le forçant à se rasseoir.  Elle se rassit à son tour, se préparant à prendre la parole. « Je vais vous raconter une histoire. Ma grande sœur a perdu son fiancé, mort pendant une mission à l’étranger. Elle était dévastée, on l’était tous. On l’est encore un peu pour être honnête » Alvaro ne savait pas trop comment prendre cette révélation de la part de la brune. Pour lui, ce n’était peut-être qu’un moyen parmi tant d’autres pour la jeune femme de le faire parler. Mais, quelque chose le marqua, pendant ce bref instant, cet instant où elle parla de cet homme mort, il retrouva le même regard et la même fébrilité dans sa voix qu’il possédait lui-même. Il se dit finalement, que c’était peut-être vrai et qu’elle pouvait finalement en partie comprendre ce qu’il ressentait. « Mais elle a retrouvé l’amour. Aujourd’hui elle semble heureuse, vraiment, et pourtant comme vous, elle n’y croyait pas. » La jeune femme soupira un coup. Alvaro ne voulait pas qu’elle se sente obligée de raconter une période difficile de sa vie. « Vous n’avez pas à vous remémorer un souvenir douloureux pour moi. Je sais ce que ça fait et… » avant même que le jeune homme eut fini sa phrase, Camber reprit la parole. « Il est inutile de forcer les choses, de vouloir à tout prix retrouver l’amour. Ça viendra naturellement. En attendant apprenez à vous faire plaisir, avec des choses simples. Qu’elles étaient vos passions ? Il y a bien une activité qui vous apporte du réconfort, des personnes dont la présence vous fait du bien. » Au contraire, s’il y a bien une chose qu’Alvaro ne voulait pas, c’était de retrouver l’amour. Ce sentiment ne signifiait plus grand-chose pour lui. Finalement, parler à une inconnue et parler à sa famille ou ses amis est bien différent. Alvaro décida donc de faire confiance à la brune. Ainsi, il relâcha la pression. « Ce n’est pas si simple. Je n’ai pas envie de reconnaître le grand amour. Mon deuil n’est toujours pas fait… Le salaud qui conduisait la voiture a fui et il n’a toujours pas été condamné. » Sa voix tout comme ses mains commencèrent à trembler de colère. Il essaya de se calmer au plus vite, il ne voulait vraiment pas faire de crise maintenant, ce n’était pas le bon moment. « Comment avancer, quand on sait que l’assassin de sa femme court toujours dehors et qu’il profite pleinement de sa vie, alors que par pure imprudence et sans même avoir la volonté de porter secours, il a décidé de prendre la vie de ma femme… » Cette relation qu’ils entretenaient n’avait pas de comparaison possible. Ils étaient totalement différents, mais ils se complétaient  parfaitement. Chaque jour était une source de bonheur à leurs yeux. Alvaro gravitait littéralement autour de sa femme, elle était devenue sa raison de vivre. « Vous savez, dans la vie d’un homme, il y a plusieurs événements marquants. Je peux donner plusieurs exemples. Il y a sa première fois, le diplôme universitaire, le mariage bien sûr, mais pour moi, ce qui devrait être l’événement le plus important pour un homme, s’il y en avait un à choisir, ça serait le moment où cet homme devient père. Bon, je dois dire que je tiens ça de ma mère, mais je pense qu’elle a raison. » Le corps d’Alvaro se remit alors à trembler. « Je pense que vous étiez déjà au courant pour l’accident... Mais je n’ai pas seulement perdu ma femme et mon âme. J’ai aussi perdu le fils que ma femme portait dans son ventre. » Alvaro n’avait pas vraiment répondu à la question de la brune, mais il se sentait obligé de donner toutes les précisions à Camber. Il commençait enfin à sentir ce besoin d’être aidé. Il ne savait pas vraiment pourquoi cet entretien était différent des autres, ni même pourquoi il pensait que Camber pouvait l’aider, mais il ne pouvait pas passer à côté de cette occasion.


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Message(#)heal yourself first, the rest will come later (alvaro) EmptyMer 8 Fév 2017 - 13:03

Alvaro & Camber
“heal yourself first, the rest will come later”
Si son ami psychologue lui avait annoncé que le cas d’Alvaro était compliqué, Camber ne s’était pas pour autant attendue à ce qu’il tente de s’en aller après si peu de temps passé avec elle. De plus, ils n’avaient pas encore vraiment eut le temps d’échanger, ce qui la désolait grandement. Son objectif premier était de le convaincre de rester, mais elle le savait, il allait falloir jouer les bouchées doubles. Boire un thé chaud ce n’était qu’une étape minime, une petite aide. Le plus dur restait à venir. Lorsqu’elle eut réussi à le faire revenir vers elle, s’installant de nouveau sur les sièges qu’ils avaient occupés un peu plus tôt, Camber se laissa aller à la confession. Il fallait parfois savoir donner de soit pour aider les autres, quoi que cela puisse lui infliger. « Vous n’avez pas à vous remémorer un souvenir douloureux pour moi. Je sais ce que ça fait et… » Une réelle compassion pouvait se lire sur le visage d’Alvaro, détail qui la toucha. Contrairement à ce qu’il pouvait penser, cet homme était encore capable de bien d’émotions et c’était ce qu’elle allait lui démontrer. Aussi continua-t-elle sur sa lancée, sans se préoccuper de sa remarque. Maintenant qu’elle lui avait conté son histoire, un récit dans lequel elle l’espérait son interlocuteur pourrait se reconnaître, la notaire l’interrogea sur ses passions. « Ce n’est pas si simple. Je n’ai pas envie de reconnaître le grand amour. Mon deuil n’est toujours pas fait… Le salaud qui conduisait la voiture a fui et il n’a toujours pas été condamné. » Camber sentit son cœur manquer un battement. Son ami ne l’avait pas prévenu de la cause du décès de sa femme. Un accident de voiture. Encore quelque chose qui parlait à la jeune femme. La mâchoire crispée, elle maintint son calme et écouta la suite avec attention. « Comment avancer, quand on sait que l’assassin de sa femme court toujours dehors et qu’il profite pleinement de sa vie, alors que par pure imprudence et sans même avoir la volonté de porter secours, il a décidé de prendre la vie de ma femme… » Faire abstraction de sa propre histoire n’était pas chose facile et bientôt, de sombres souvenirs avaient envahi son esprit. De la colère. Une envie de vengeance. Elle avait connu cela, ces sentiments, ce besoin de faire justice. « Croyez-moi, la colère ne vous apportera rien. Je parle en connaissance de cause. Il ne faut pas vous focaliser sur cet homme, je pense qu’il le regrette déjà assez. Il faut que vous pensiez à vous, à votre deuil. Je ne sais pas si vous êtes religieux, mais quoi qu’il en soit, le destin se chargera des choses. Ce n'est pas à vous de faire justice. Cela va vous détruire plus qu'autre chose » C’était son propre groupe de parole qui avait fini par convaincre Camber, des années plus tôt, que la rage était contre-productive. C’était désormais à son tour de faire comprendre cela à Alvaro.

Visiblement bouleversé, l’homme reprit la parole. « Vous savez, dans la vie d’un homme, il y a plusieurs événements marquants. Je peux donner plusieurs exemples. Il y a sa première fois, le diplôme universitaire, le mariage bien sûr, mais pour moi, ce qui devrait être l’événement le plus important pour un homme, s’il y en avait un à choisir, ça serait le moment où cet homme devient père. Bon, je dois dire que je tiens ça de ma mère, mais je pense qu’elle a raison. » La brune ne pouvait qu’approuver ses paroles, qu’elle acquiesça d’un air paisible, attendant la suite de ses confessions. « Je pense que vous étiez déjà au courant pour l’accident... Mais je n’ai pas seulement perdu ma femme et mon âme. J’ai aussi perdu le fils que ma femme portait dans son ventre. » Cette nouvelle lui fit l’effet d’un électrochoc. Rapide et violent. Camber n’avait jamais eu d’enfant, néanmoins elle était en mesure d’estimer le malheur qu’un tel événement pouvait créer. La gorge serrée, elle mit un certain temps à pouvoir parler. « Je suis… sincèrement désolée… » La voix tremblante, elle mordit un instant sa lèvre, contenant le flux d’émotions qui jaillissait en elle. « Ma question va peut-être vous paraître indiscrète, ou dure, mais il faut que je vous la pose » commença-t-elle doucement. « Avez-vous fait le deuil de cet enfant ? Vous avez probablement déjà assisté à l’enterrement de votre femme, mais l’enfant… est-ce que vous avez fait quelque chose pour lui ? Vous savez, l’esprit a parfois besoin de concret pour réaliser quelque chose. Et ce n’est qu’une fois que l’événement a été assimilé qu’il est capable d’oublier. » Lui laissant un peu de temps pour assimiler ses mots, Camber termina son gobelet désormais tiède de thé, puis reprit la parole. « Vous ne pourrez pas avancer sans cela Alvaro. Vous pourrez voir tous les psychologues du monde, participer à toutes les réunions de mon groupe, ça ne changera rien. » Elle marqua une légère pause. « C’est difficile je vous l’accorde, mais c’est la meilleure chose à faire. » Il le fallait, le plus rapidement possible.


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Message(#)heal yourself first, the rest will come later (alvaro) EmptyJeu 16 Mar 2017 - 3:08

Alvaro & Camber
“heal yourself first, the rest will come later”
Alvaro venait de franchir le pas. Un petit pas qui peut paraître anodin pour la majorité, mais qui pour Alvaro voulait dire beaucoup. C’était mettre des mots sur une réalité qu’il ne voulait pas accepter, il ne le pouvait pas.  Même à ce moment-là, Alvaro se trouvait toujours dans le déni, se comportant comme si cette réalité n'existait simplement pas, alors qu'il la percevait tous les jours. Il essayait donc tant bien que mal de ne pas en parler pour rester dans ce déni et rendre cette réalité moins cruelle et moins douloureuse.  Pourtant, il était là, devant une personne qu’il ne connaissait pas, sortant de ce déni. Le corps d’Alvaro tremblait toujours quand il se remémorait le destin funeste qu’a connu sa femme, mais il n’était pas seul dans cet état.  La jeune brune n’était pas vraiment à l’aise, comme si elle était parfois perdue dans ses propres souvenirs. Des souvenirs qui devaient refaire surface après avoir entendu les confessions d’Alvaro. Évidemment, ça le toucher lui aussi, malgré le fait qu’ils ne se connaissaient pas, il pouvait voir une personne qui le comprenait, une personne qui avait, elle aussi, connu des drames dans sa vie. C’est peut-être pour cette raison qu’Alvaro a réussi à se libérer. « Je suis… sincèrement désolée… » C’était un rendez-vous vraiment différent. La plupart des psychologues ne font que  remettre les gens en question, poser des questions, répondre à une question du "client" par une autre question, mais pour Alvaro ce n'était pas ce qu'il attendait d'eux. Il ne savait pas comment s’ouvrir à des personnes qui n’attendaient qu’un chèque à la fin de la consultation. La jeune brune interpella à nouveau Alvaro alors qu’il était resté muet, le sortant une fois de plus de ses pensées. « Ma question va peut-être vous paraître indiscrète, ou dure, mais il faut que je vous la pose » Alvaro regarda la jeune femme avec un air intrigué, ne sachant pas vraiment la question qu’elle allait bien pouvoir lui poser. Il essaya de lui répondre avec un léger sourire. « Posez-moi votre question. Je ne pense pas qu’il y a de la place pour l’indiscrétion dans un rendez-vous comme celui-ci. » La voix du jeune homme était toujours aussi tremblotante, essayant de ne pas succomber à la tristesse. « Avez-vous fait le deuil de cet enfant ? Vous avez probablement déjà assisté à l’enterrement de votre femme, mais l’enfant… est-ce que vous avez fait quelque chose pour lui ? Vous savez, l’esprit a parfois besoin de concret pour réaliser quelque chose. Et ce n’est qu’une fois que l’événement a été assimilé qu’il est capable d’oublier. » Cet enfant, ou plutôt ce fils qu’allait avoir Alvaro et sa femme était-il la source du problème ?  Peut-être bien. On dit souvent que de perdre un ami, ses parents, sa femme, sont des épreuves dures à surmonter, mais aussi que la perte d’un enfant et totalement différente, c’est peut-être la pire chose que peut vivre un père ou une mère. « Vous ne pourrez pas avancer sans cela Alvaro. Vous pourrez voir tous les psychologues du monde, participer à toutes les réunions de mon groupe, ça ne changera rien. » Alvaro resta silencieux, préférant écouter ce qu’avait à dire la jeune femme. « C’est difficile je vous l’accorde, mais c’est la meilleure chose à faire. » Après l’avoir attentivement écouté, il reprit à son tour la parole. « On voulait l’appeler Enrique, en hommage à mon oncle qui m’a élevé à la place de mon père. Quand on nous a annoncés qu’on allait avoir un fils, j’ai tout de suite replongé dans le passé. Je n’ai pas eu l’éducation d’un père, certes mon oncle était là, mais c’est tout de même différent. Je ne savais pas si j’allais être à la hauteur, ou si j’allais être comme mon propre père. Je n’avais personne vers qui me tourner pour avoir des conseils. Je commençais donc à ressentir ce stress que beaucoup de parents doivent ressentir quand ils sont sur le point d’avoir leur premier enfant. Mais en commençant les travaux de la chambre du petit, je ne ressentais plus ce stress et les cauchemars que je faisais la nuit avaient laissé place à des rêves moins sombres. À mesure que le ventre de ma femme grossissait de jour en jour, je commençais de plus en plus à ressentir  le besoin de tenir ce petit bonhomme dans mes bras. Mais… mais… » Alvaro s’arrêta quelques secondes, les coudes sur les genoux, les mains cachant son visage, il avait fini par succomber. Après quelques secondes Alvaro releva la tête, on pouvait voir des traces de larmes fraîchement essuyées sur son visage. « J’ai bien écouté ce que vous m’avez dit. Je ne sais pas si je suis un cas isolé ou non, mais parfois je me demande si je ne devrais pas retourner dans un centre. Je ne sais pas si je suis prêt à revenir dans le monde réel. Quand je vois tous ces couples heureux avec leurs enfants, je ne peux pas m’empêcher de penser à ce que peut être leur vie. Malheureusement, c’est une avalanche de tristesse qui finit par me gagner. » Alvaro essayait tant bien que mal à se ressaisir, il passa ses mains dans ses cheveux avant de continuer. « Il y a eu une cérémonie pour le petit, en même temps que celle de ma femme, mais je ne pouvais pas faire grand-chose de plus. » Il essuya ses dernières larmes, avant de continuer. « Il y a la tristesse et la colère, sans oublier cet envie constante de vengeance, mais j’ai  également l’impression d’être perdu. On avait tellement de projets pour nous et notre famille et depuis cet accident tout s’est effondré. Je ne sais plus quoi faire. J’ai commencé à rester cloîtrer chez moi ne sortant que pour remplir mon réfrigérateur. Je ne sais plus comment avancer. L’enterrement et la cérémonie  ne m’ayant pas aidé, j’ai perdu toutes notions de temps et je n’arrive plus à distinguer le rêve de la réalité. Peut-être que mon problème ne vient pas que de cet accident, peut-être que ça vient également de moi… »
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Message(#)heal yourself first, the rest will come later (alvaro) EmptyMer 22 Mar 2017 - 11:00

Alvaro & Camber
“heal yourself first, the rest will come later”
Cette entrevue était de loin un des rendez-vous les plus compliqués qui lui avait été demandé de gérer. Depuis la création de son groupe de parole presque dix ans plus tôt, Camber avait assisté à des confessions toutes les plus difficiles et douloureuses qu’on puisse imaginer. Elle avait vu de nombreuses larmes, des crises de nerfs ou encore de grosses colères. On lui avait parlé de suicide, de la perte d’un proche, de ruptures; mais jamais une situation ne l’avait autant touchée que celle de l’homme qui se tenait face à elle. Cet accident de voiture qui avait coûté la vie de sa femme lui rappelait beaucoup trop intensément sa propre expérience; quant à la douleur qu’on lisait dans ses yeux, c’était insoutenable. Etre seule face à lui, sans la présence d’un groupe devait probablement jouer pour beaucoup dans le partage des sentiments. Face à lui, la notaire se sentait comme une éponge, absorbant chacune de ses peines, incapable de se détacher de sa propre douleur. Pourtant plus que tout, elle désirait l’aider. Au-delà d’avoir fait une promesse à son ami en acceptant de rencontrer le chasseur de tête, elle en ressentait le besoin. Aussi tenta-t-elle une nouvelle approche, prenant d’abord soin de lui demander son autorisation. « Posez-moi votre question. Je ne pense pas qu’il y a de la place pour l’indiscrétion dans un rendez-vous comme celui-ci. » Un léger rire s’échappa de ses lèvres. Il n’avait pas vraiment tort, malgré tout Camber restait la personne la plus diplomate et polie du monde. Quoi que ce rendez-vous puisse engendrer. C’est donc avec son accord qu’elle l’interrogea sur son enfant et le deuil qu’il avait pu en faire, presqu’au bord des larmes tant les mots étaient douloureux à prononcer. « On voulait l’appeler Enrique, en hommage à mon oncle qui m’a élevé à la place de mon père. Quand on nous a annoncés qu’on allait avoir un fils, j’ai tout de suite replongé dans le passé. Je n’ai pas eu l’éducation d’un père, certes mon oncle était là, mais c’est tout de même différent. Je ne savais pas si j’allais être à la hauteur, ou si j’allais être comme mon propre père. Je n’avais personne vers qui me tourner pour avoir des conseils. Je commençais donc à ressentir ce stress que beaucoup de parents doivent ressentir quand ils sont sur le point d’avoir leur premier enfant. Mais en commençant les travaux de la chambre du petit, je ne ressentais plus ce stress et les cauchemars que je faisais la nuit avaient laissé place à des rêves moins sombres. À mesure que le ventre de ma femme grossissait de jour en jour, je commençais de plus en plus à ressentir  le besoin de tenir ce petit bonhomme dans mes bras. Mais… mais… » Le souffle de Camber s’amenuisait au fur et à mesure de son histoire, bien consciente que tout cela amenait à une fin peu heureuse. Lorsqu’elle le vit cacher son visage dans ses yeux, comprenant bien rapidement la raison d’un tel geste, la notaire - d’ordinaire distante avec ses membres – posa sa main sur son avant-bras. Ce n’était pas grand-chose, néanmoins c’était sa façon à elle de lui montrer qu’elle était là pour lui et qu’il ne fallait pas craindre de se laisser aller en sa présence. Elle n’était personne pour juger. « J’ai bien écouté ce que vous m’avez dit. Je ne sais pas si je suis un cas isolé ou non, mais parfois je me demande si je ne devrais pas retourner dans un centre. Je ne sais pas si je suis prêt à revenir dans le monde réel. Quand je vois tous ces couples heureux avec leurs enfants, je ne peux pas m’empêcher de penser à ce que peut être leur vie. Malheureusement, c’est une avalanche de tristesse qui finit par me gagner. » Ses paupières se fermèrent un instant, comme si fermer les yeux pouvait l’aider à repousser cette tristesse qui la gagnait. Dans un soupir, elle porta de nouveau son attention sur lui, le cœur lourd. « Il y a eu une cérémonie pour le petit, en même temps que celle de ma femme, mais je ne pouvais pas faire grand-chose de plus. Il y a la tristesse et la colère, sans oublier cette envie constante de vengeance, mais j’ai  également l’impression d’être perdu. On avait tellement de projets pour nous et notre famille et depuis cet accident tout s’est effondré. Je ne sais plus quoi faire. J’ai commencé à rester cloîtrer chez moi ne sortant que pour remplir mon réfrigérateur. Je ne sais plus comment avancer. L’enterrement et la cérémonie  ne m’ayant pas aidé, j’ai perdu toutes notions de temps et je n’arrive plus à distinguer le rêve de la réalité. Peut-être que mon problème ne vient pas que de cet accident, peut-être que ça vient également de moi… » Une trop grosse responsabilité semblait reposer sur les épaules de Camber. Soudain, elle n’était plus convaincue de son utilité pour lui, de savoir si oui ou non, elle était réellement en mesure de l’aider. Il paraissait si meurtri, détruit.

Un instant les mots lui manquèrent, aussi son regard resta posé dans le vide, les yeux légèrement embués de larmes discrètes. Pleurer devant Alvaro n’allait pas l’aider à avancer, il fallait rester forte, pour lui. Quand elle eut doucement reprit son calme et une respiration à peu près normale, Camber pivota son visage vers lui, attrapant sa main avec tendresse. « Je me sens tellement dépassée par tout ce que vous vivez. Mais avant toute chose, ne pensez jamais que vous puissiez être un problème. Ce que vous vivez en ce moment, c’est une réaction plutôt normale compte tenu de ce qui vous arrive. Si rester dans votre canapé une journée entière sans voir personne vous fait du bien, faites-le. Je sais que tout le monde essaie de vous convaincre de sortir, de voir des gens, mais je sais ce que c’est. Ce n’est pas ça dont a besoin. Ce qu’il faut c’est du temps. » Son regard brun s’était plongé dans celui d’Alvaro avec une grande intensité. « Le temps est le meilleur remède Alvaro, ne vous mettez aucune pression. » Elle marqua une petite pause, accentuant la pression de sa main sur celle de l’homme. « Je pense que vous avez déjà fait beaucoup d’efforts ce soir pour me dire tout ça et qu’il vaut mieux ne pas trop en demander. Ce que je vais vous proposer c’est de rentrer chez vous, vous vider l’esprit et de me contacter quand vous en aurez envie. Que ce soit pour revenir ici pour me parler, pour intégrer une séance de groupe ou tout simplement si vous avez besoin de sortir pour quelque raison que ce soit. Déjeuner, dîner, boire un verre. D’accord ? » Pour appuyer ses paroles, Camber se leva, tirant Alvaro vers elle pour l’inviter à faire de même. Puis dans un sourire qui se voulut chaleureux, elle continua « Et s’il vous plait, envoyez moi un message quand vous êtes arrivé chez vous » d’une voix presque maternelle. Dans son état, on n’était jamais trop prudent.  


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Message(#)heal yourself first, the rest will come later (alvaro) EmptyLun 27 Mar 2017 - 5:03

Alvaro & Camber
“heal yourself first, the rest will come later”
Alvaro ne savait pas vraiment pourquoi ce rendez-vous était différent des autres. Il avait bien des petites idées en tête, mais rien de certains. C’était probablement dû à la confiance qu’inspirait la jeune femme, elle n’avait pas l’air de faire semblant de comprendre et de partager ce que ressentait Alvaro, pas comme les derniers psychologues qu’il a rencontré. Il ne le savait peut-être probablement pas encore, mais ce rendez-vous a eu plus d’effet qu’il ne pensait. Il se doutait que leur discussion touchait à sa fin et que c’était bientôt l’heure pour lui de quitter les lieux, mais il se surprit à vouloir rester, ressentant sûrement cette tranquillité qu’il cherchait depuis longtemps, alors que c’était lui-même plus tôt qui avait fait part de son manque de motivation à venir parler avec une personne. Il a réussi à mettre de côté sa fierté et à accepter l’aide d’autrui. Après l'accident, on lui a souvent reproché de se refermer sur lui-même, de s'isoler. Il essayait de se dire qu'un jour tout allait changer, mais sans jamais en être vraiment convaincu. Il en ressentait tout de même le désire et c’était pour cette raison qu’inconsciemment il avait accepté de se rendre à cette consultation. Il fallait qu’il passe à autre chose. La jeune femme écouta attentivement Alvaro, attendant qu’il finisse. Elle lui attrapa la main, Alvaro fut étonné par ce geste avant de se rappeler que cette consultation n’avait rien à voir avec les précédentes. « Je me sens tellement dépassée par tout ce que vous vivez. Mais avant toute chose, ne pensez jamais que vous puissiez être un problème. Ce que vous vivez en ce moment, c’est une réaction plutôt normale compte tenu de ce qui vous arrive. Si rester dans votre canapé une journée entière sans voir personne vous fait du bien, faites-le. Je sais que tout le monde essaie de vous convaincre de sortir, de voir des gens, mais je sais ce que c’est. Ce n’est pas ça dont a besoin. Ce qu’il faut c’est du temps. » Le regard de la jeune femme se fit plus intense, Alvaro était plongé dedans, comme envoûté par ses yeux et ses paroles. « Le temps est le meilleur remède Alvaro, ne vous mettez aucune pression. » Il continua d’écouter attentivement la jeune brune, restant muet, étant incapable de sortir un mot de sa bouche. Il prit sa dernière gorgée de café avant de poser son gobelet sur une petite table basse. « Je pense que vous avez déjà fait beaucoup d’efforts ce soir pour me dire tout ça et qu’il vaut mieux ne pas trop en demander. Ce que je vais vous proposer c’est de rentrer chez vous, vous vider l’esprit et de me contacter quand vous en aurez envie. Que ce soit pour revenir ici pour me parler, pour intégrer une séance de groupe ou tout simplement si vous avez besoin de sortir pour quelque raison que ce soit. Déjeuner, dîner, boire un verre. D’accord ? » Il est vrai que c’était tout nouveau pour lui de s’ouvrir comme il l’a fait. Toutes ces émotions, tous ses aveux l’ont bien fatigué et c’était sûrement visible sur son visage. « Ça sera avec plaisir. Je vous remercie de m’avoir écouté, m’avoir libéré d’un poids, m’avoir montré une nouvelle voie que je peux désormais emprunter. Notre conversation m’a donné l’envie d’avancer, j’espère que ma motivation ne s’éclipsera pas au fil du temps. Merci encore. » Ils se levèrent tous les deux, Alvaro commençait à se tourner vers la sortie quand la jeune brune lui adressa encore quelques mots. « Et s’il vous plait, envoyez moi un message quand vous êtes arrivé chez vous » Alvaro afficha un léger sourire avant de lui répondre. « Je n’y manquerai pas, mais vous n’avez pas à vous inquiéter. » Le chasseur de tête leva la main pour dire au revoir à la jeune femme, puis il quitta la pièce. Alvaro voulait prendre un nouveau départ, être quelqu'un d’autre. Il ne savait pas vraiment si ça pouvait fonctionner, mais il en ressentait au moins l’envie et c’était un bon point de départ. Quelques minutes après être sorti, il attrapa son portable pour envoyer un message à Heather. Étant quelqu’un de direct, Alvaro n’écrivit que quelques mots.

Citation :
Merci pour m’avoir forcé à y aller.

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