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Kaecy & Elio
Kaecy n’était pas leur mère, mais elle essayait toujours de faire au mieux pour les jumeaux. Que ce soit en matière d’éducation, d’écoute, mais surtout en matière de nutrition. Comme Elio était incapable de faire un repas digne de ce nom sans finir par leur donner des cornflakes en guise de désert, la jeune femme s’était chargée dès le début de tenter de leur procurer une alimentation seine et équilibrée. C’était comme ça que de temps à autres elle se retrouvait au marché pour faire les courses pour la semaine. Les légumes et fruits y étaient bien meilleurs, et même s’ils n’étaient pas toujours très d’accords pour en manger, elle ne leur laissait pas passer ce point là. Ils n’étaient pas les seuls d’ailleurs, Elio aussi avait du mal parfois à ne pas faire son enfant et à en manger. Et pour le coup, il était au marché avec Kaecy aujourd’hui. Pas de son plein gré, elle ne lui avait pas dit de venir parce-qu’elle avait besoin d’aide ou autre - puisque d’habitude elle y arrivait toute seule. Elle voulait juste le cuisiner et avait eu peur d’avoir envie de l’égorger si elle l’avait fait chez eux. Quelques jours plus tôt, elle avait été voir Heidi pour lui avouer qu’elle avait compris, malgré la diversion d’Elio, qu’elle était aussi présente à leur appartement lorsqu’elle était rentrée un soir du travail. Ce qu’elle avait appris en plus, en revanche, elle ne s’y attendait pas. Alors qu’Elio avait prétexté un quelconque shooting d’elle ne savait où, il était en fait parti passer le weekend à Paris avec Heidi. Et ça, ça lui restait en travers de la gorge, à Kaecy. Pas qu’il soit parti à Paris avec Heidi, parce-que en vrai elle s’en fichait de savoir qu’il se tramait une quelconque relation entre eux deux. Non, c’était le fait qu’il lui avait menti pour ne pas avouer que sa haine pour Heidi s’était dissipée mais qu’il puisse quand même partir avec elle. Le mensonge était quelque-chose que Kaecy ne supportait pas, surtout qu’on avait souvent tenté de lui mentir, comme elle n’avait pu entendre les gens que très tard. Sous prétexte qu’elle avait un handicap, on pouvait se permettre de parler à moitié dans son dos et faire l’innocent par devant. Sauf qu’elle était sourde, pas dupe. Et sur ce coup là, ça lui brisait le coeur de savoir qu’Elio, la personne qu’elle aimait le plus sur cette planète, n’était même pas capable de lui avouer ce qu’il faisait de ses weekends lorsqu’il lui laissait gérer seule les jumeaux. Elle ruminait ces pensées depuis plusieurs jours maintenant, mais c’était trop, elle ne pouvait plus garder ça pour elle. Kaecy s’arrêta d’ailleurs sans prévenir Elio, qui marchait derrière elle, rêvassant. Il fut à deux doigts de lui rentrer dedans, et elle ne fit aucun commentaire. C’était étrange qu’il n’ait rien remarqué, d’ailleurs. « Je crois que j’ai trouvé notre repas pour ce soir. » Elle s’était arrêtée devant un stand de légumes frais, et en avait repéré un dont Elio avait particulièrement horreur. Les jumeaux n’y avaient jamais goûté puisqu’elle savait qu’Elio ne pouvait pas supporter l’endive, mais ce serait l’occasion - et ça ferait rager à coup sûr Elio cette fois ci. Elle, elle s’en fichait, elle aimait presque tout. Elle demanda alors quatre belles endives au marchant, avec un beau sourire - un de ceux qu’elle n’adressait plus à Elio ces derniers temps. Elle ne lui avait pas laissé le temps de donner son avis sur ce choix de repas, parce-que de toutes façons sa décision était prise. Et puis il valait mieux pas pour lui qu’il lui fasse la moindre remarque, s’il voulait finir le marché avec sa tête encore sur ses épaules ou ses yeux en place dans ses orbites.
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Kaecy & Elio
Kaecy m’avait tiré du lit au petit matin – bien trop tôt à mon goût. Et j’avais eu beau râler et faire preuve d’autant de mauvaise fois que je le pouvais ça n’avait rien changé. Je m’étais retrouvé entre les fruits, les légumes et les vendeurs de poissons qui ne fleuraient pas bien bon. Si elle avait réussi à me tirer jusqu’ici c’était une toute autre histoire pour que je participe. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait tenu à ce que je vienne, en plus de ça j’avais travaillé tard la nuit précédente et je ne servais à rien ici. Je ne connaissais pas le nom du trois quarts des aliments présents et de toute façon ce n’était pas moi qui allais les cuisiner. Puis le silence qui régnait entre nous ne permettait pas de qualifier ce moment de sympathique instant entre amis. Il faut dire que, depuis mon retour de paris ma culpabilité n’avait faut qu’aller en augmentant. Si cacher mon histoire avec Heidi était une chose et que je pouvais me défendre en prétextant sincèrement avoir préféré ne pas la mêler à ça. Lui mentir sur mon voyage avait sans doute été une erreur grossière, et pas le genre de choses qui avaient souvent eu place dans notre amitié Si il y a bien une personne à qui j’avais toujours tout raconté sans aucune gêne c’était Kaecy. Elle était depuis toujours le pilier dans ma vie et connaissais presque tout de moi… Du moins c’était le cas avant que Kyrah ne fasse irruption dans ma vie - et que le fossé commence à se creuser entre Kaecy et moi - les premières cachoteries - mes hontes dissimulées puis la perte de cet enfants donc je n’avais jamais pu réellement parler avait semblé entacher un peu notre belle amitié. Nos horaires n’aidaient en rien - soucieux qu’il y ait toujours quelqu’un de présent pour les jumeaux nous avions tout organisé de cette façon oubliant de trouver du temps pour nous - pour continuer d’être des amis avant d’être des tuteurs. Ce qui était valable pour tous les couples mariés marchait de toute évidence aussi pour nous. Au final la découverte de la double vie de mon père que j’avais gardé pour moi et toute cette histoire avec Heidi semblait n’être que des pierres à rajouter à l’édifice de notre amitié qui s’effilait - et j’étais bien conscient d’en être totalement responsable sans savoir pourtant comment changer les choses. C’est pourquoi je n’osais pas questionner Kaecy sur son comportement inhabituel de ses derniers jours… Apeuré à l’idée que sa réponse ne m’oblige à faire face à mes mensonges que je n’assumais pas du tout.
Perdu dans mes pensés je suivais Kaecy en regrettant mon lit douillet, quand cette dernière s’était arrêtée devant un stand de légumes. « Je crois que j’ai trouvé notre repas pour ce soir. » Mon regard avait suivi le sien alors qu’il se posait sur un des légumes sans vraiment être sûr de ce que c’était. Puis la pancarte endive accrochée au dessus avait attiré mon attention. « Ha - ha - très bonne blague. » Kaecy connaissait mon aversion totale pour ce légume et j’avais cru naïvement qu’elle me taquinait, j’étais même prêt à reprendre notre chemin quand elle s’était adressée au marchant en lui demandant 4 endives. J’étais resté un instant stupéfait, jusqu’à ce que les endives en main Kaecy me lance un regard satisfait. « T’es sérieuse là ? » De toute évidence, puis qu’elle payait déjà le vieil homme et mettait les endives dans son sac. « Tu sais très bien que je déteste ça ! » Et je commençais à avoir la certitude que c’était pour cette raison qu’elle les avait prises justement. « Tu me tires de mon lit pour que je t’accompagne alors que j’ai bossé jusqu’à pas d’heure, je serre à rien et en plus t’achète des trucs que je déteste. C’est quoi la plan ? » Les mots à peine prononcés je les regrettais déjà, le simple regard que Kaecy posait sur moi était suffisant pour que d’un coup je me sente tout petit… Vraiment tout petit.
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Kaecy & Elio
« Ha - ha - très bonne blague. » Ce fut la première réaction d’Elio lorsque Kaecy lui annonça le repas de ce soir - et à vrai dire, ce fut quasiment sa première réaction de la journée trop court. Jusque maintenant, il s’était contenté de la suivre sans broncher, comme s’il cherchait encore la raison qui ait poussé Kaecy à le sortir du lit et à l’amener avec elle. Surtout qu’il ne participait absolument pas à ce tour du marché matinal. Cependant, Kaecy ne releva pas le commentaire d’Elio et sourit même, davantage satisfaite de sa décision. « T’es sérieuse là ? » « Oui pourquoi ? Il y a un soucis ? » Elle avait tenté de prendre l’air le plus innocent possible. Autant quand elle voulait, elle pouvait être un vrai amour qu’on aurait envie de croquer, autant fallait pas trop la chercher. Et ce qu’avait fait Elio était beaucoup trop gros pour qu’elle le laisse s’échapper de la sorte, sans exprimer son mécontentement. « Tu sais très bien que je déteste ça ! » Haussant les épaules, Kaecy était déjà repartie pour continuer son tour du marché. Maintenant, Elio devrait avoir compris que quelque-chose clochait, il allait donc la suivre en trainant moins des pieds - elle le connaissait par coeur. « Tu me tires de mon lit pour que je t’accompagne alors que j’ai bossé jusqu’à pas d’heure, je serre à rien et en plus t’achète des trucs que je déteste. C’est quoi la plan ? » Kaecy arrêta alors nette sa marche, se tournant lentement vers Elio pour lui jeter un regard noir. Soit il était vraiment pas réveillé, soit il était devenu con pendant la nuit, au choix. Parce-qu’il était impossible qu’il ne se doute pas un tant soit peu du pourquoi elle avait choisi ces légumes, alors qu’elle faisait toujours attention à ce que les trois gamins avec qui elle habitait aient toujours de la nourriture qu’ils aimaient. Qu’il ne se doute pas, même si c’était que légèrement, qu’il y avait un problème entre eux. Ca faisait des jours qu’elle ne lui adressait quasiment plus la parole, ou juste ce qu’il fallait pour rendre l’atmosphère presque normale pour les jumeaux. Mais apparemment, il n’y avait que elle qui voyait qu’il y avait un problème. « C’est quoi le plan ? Tu oses me demander, c’est quoi le plan ? » Comme à son habitude, Kaecy n’élevait pas la voix, elle ne supportait pas faire ça. Ou quand elle le faisait, c’était qu’elle était vraiment à bout. Et puis, le marché n’était pas un lieu pour faire une scène de ménage, c’était aussi pour ça qu’elle avait décidé de l’embarquer ici. Comme ça, ils se devraient de rester calmes devant les autres personnes présentes. « Je devrais peut-être te retourner la question, Elio Harrington: c’est quoi ton plan, à toi, ces derniers temps ? » S’il ne comprenait pas là, Kaecy ne pourrait plus rien pour lui. Soupirant d’énervement, elle tourna de nouveau les talons pour avancer plus loin vers un autre stand. Elle se devait quand même de finir de rayer sa liste de courses, sinon ils mangeraient réellement pas grand chose pour les prochains repas de la semaine. « Tu me dis toujours que je vois tout mieux que tout le monde, qu’on peut rien me cacher. En fait, tu penses que ça vaut pour les autres et pas pour toi ? Que toi, tu peux me cacher des choses ? » Ca y est, elle avait mis les deux pieds dans le plat. De toutes façons, si c’était pas maintenant, ça aurait été dans les minutes qui auraient suivi. Parce-que clairement, elle n’en pouvait plus. Depuis quelques temps, Elio et elle, c’était quelque-chose qui ne tournait plus aussi bien qu’avant. Et par dessus tout, son meilleur ami lui manquait. Par dessus tout, il n’avait jamais eu besoin de lui mentir, et le fait qu’il ait commencé récemment brisait le coeur de Kaecy comme aucun homme n’avait réussi à lui briser le coeur jusque maintenant.
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Kaecy & Elio
Le sourire satisfait de Kaecy avait fini de me convaincre qu’il y avait un soucis, j’étais encore incapable de dire ce qui était entrain de se jouer mais je reconnaissais chez elle cette attitude toute particulière qu’elle pouvait avoir quand elle avait quelque chose à me reprocher mais aucune volonté d’aborder le sujet de plein pied. Plus d’un fois je m’étais d’ailleurs fait avoir avec elle - avouant des pêchers alors qu’en fait elle me parlait d’autre chose et je commençais à connaitre un peu sa technique. Mais cette fois-ci l’ambiance était encore différente, ce silence planait entre nous depuis des jours sans que je n’ose le briser et sans que Kaecy ne m’oblige à la confrontation et de tout évidence il était venu le moment de briser la glace. « C’est quoi le plan ? Tu oses me demander, c’est quoi le plan ? » Kaecy n’avait aucunement besoin de hurler pour que l’on comprenne l’agacement dans sa voix - la colère aussi. Un instant j’étais resté un peu bête n’osant trop rien dire avant d’être fixé sur ce qu’elle me reprochait. « Je devrais peut-être te retourner la question, Elio Harrington: c’est quoi ton plan, à toi, ces derniers temps ? » Je m’étais senti d’un coup blêmir sour le regard accusateur de Kaecy. Je n’étais pas assez bête pour démentir – ce qui n’aurait fait que d’alimenter un peu plus sa colère mais pour autant je ne n’étais pas sûr de savoir de quoi elle parlait. De toute façon elle ne m’avait pas laissé le temps de répondre tournant les talons pour continuer son ascension parmi les stands de légumes plongeant son regard sur sa liste comme si de rien n’était. Quelque seconde j’avais hésité à la suivre, conscient que peu importe le sujet, la conversation qui allait suivre ne serait sans doute pas une partie de plaisir pour moi. Et j’étais resté silencieux comme en attente d’une sentence de sa part. « Tu me dis toujours que je vois tout mieux que tout le monde, qu’on peut rien me cacher. En fait, tu penses que ça vaut pour les autres et pas pour toi ? Que toi, tu peux me cacher des choses ? » Derrière la colère il était facile d’entendre sa voix un peu brisée et de comprendre que mon récent comportement la blessait. « Non je… » Peut-être que si, peut-être que j'avais cru un peu naïvement passer entre les gouttes. Mais je m’étais trompé, le tout étant maintenant de savoir exactement de quoi elle me parlait même si j’avais ma petite idée sur la question. « De quoi tu parles exactement Kaecy ? » Stoppant sa recherche elle avait tourné un nouveau regard noir sur moi - l’air de me demander si j’avais plusieurs secrets à cacher et je m’étais senti blêmir un peu plus alors qu’au milieu de tout ce monde, dans ce marché, je n’étais pas sur d’avoir envie de parler de ma vie privé. Puis comme si ce regard appuyait mon idée première j’avais ajouté. « C’est elle qui te l’a dit ? » A son regard il n’avait pas fallu plus longtemps pour comprendre que j’avais visé juste au niveau du sujet. Nous étions bien entrain de parler de ma relation avec Heidi que j’avais tout fait pour lui cacher. Et si je pouvais tenter de me défendre sur ce point là, je n’étais pas sûr de savoir ce qu’Heidi lui avait dévoilé de tout ça et ce que j’étais moi même prêt à en dire. « Depuis quand tu le sais ? » Et surtout qu’est ce qu’elle savait exactement. Mais si vraiment Heidi avait tout dévoilé à Kaecy je commençais un peu à baliser sur le fait qu’elle ne m’en ait rien dit. Certes je lui avais donné mon accord pour que l’on en parle à Kaecy mais pas en secret, dans mon dos et sans même m’en toucher un mot après.
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Kaecy & Elio
« Non je… » Kaecy haussa légèrement, à peine perceptiblement, son sourcil pour montrer qu’elle en venait à douter de la moindre parole qu’il venait à lui dire. Et en même temps, ses yeux racontait une toute autre histoire de celle que son comportement pouvait dire. Ses yeux criait une tristesse mêlée à une trahison, deux émotions pour lesquelles elle devait déployer de grands moyens pour ne pas se laisser submerger. Elle qui était, ou du moins très souvent, très en contrôle des situations dans lesquelles elle se trouvait, c’était tout le contraire aujourd’hui. « De quoi tu parles exactement Kaecy ? » La trahison et le regard noir l’emportèrent sur cette dernière phrase. Elle ne savait pas s’il faisait l’idiot ou s’il ne se rendait juste pas comptes de la connerie dans laquelle il s’enfonçait. Elle aurait pu tout simplement lui dire, prendre la voix douce qu’elle préférait largement employer lorsqu’ils discutaient, faire comme si de rien n’était, qu’ils en parlent rapidement et qu’ils passent à autre chose. Sauf qu’elle ne pouvait pas, elle ne pouvait plus aujourd’hui. Elle avait ce sentiment qui lui comprimait le coeur à chaque fois qu’elle repensait à toutes les fois où il avait pu lui dire des bobards - et surtout à cette fois ci en particulier, où il lui avait carrément menti sur un voyage complet. Alors, Kaecy ne disait rien, attendant qu’il comprenne par lui même. Et Elio sembla retrouver ses neurones pendant ce temps de silence, car quelque-chose sembla changer dans son regard. « C’est elle qui te l’a dit ? » Au fond, Kaecy fut soulagée qu’il comprenne, ce qui voulait dire qu’il ne comptait pas continuer de lui mentir sur le sujet. « Si c’est pas, c’est forcément elle… » De ce que lui avait dit Heidi, de toutes façons, ils étaient maintenant uniquement trois personnes à connaitre l’existence de leur pseudo-couple. Il ne fallait donc pas très longtemps pour comprendre à Elio que si ce n’était pas lui qui en avait parlé en premier à Kaecy il devait s’agir d’Heidi. « Depuis quand tu le sais ? » Ecarquillant un peu les yeux, Kaecy leva les mains vers le ciel, étonnée de la question d’Elio. De toutes les phrases qu’il aurait pu lui sortir, de toutes les pensées qu’il aurait pu avoir, de toutes les questions qu’il aurait pu poser à propos de cette conversation que Kaecy avait eu avec Heidi, il lu demandait depuis quand elle savait, comme si c’était l’élément le plus important dans cette histoire. Apparemment, ils n’avaient pas les mêmes problèmes. « Je suis désolé Kaecy, j’ai été con, j’aurai du t’en parler. Ca te dit rien ça, des excuses ? » Levant les yeux au ciel, Kaecy avança de quelques pas dans la foule, mettant un légère distance entre Elio et elle - sinon il allait se prendre une gifle avant qu’elle n’arrive à se contrôle. Elle n’en croyait pas ses oreilles - ou appareils. A croire qu’il allait finir par faire la victime dans cette histoire s’ils continuaient sur cette pente. Finalement, la jeune femme fit demi-tour, pointant un doigt en direction d’Elio. Si elle se voyait de l’extérieur, à ce moment là, elle se serait probablement auto-engueulée car elle passait son temps à dire aux jumeaux de ne pas pointer les gens des doigts, que ce n’était pas poli, et elle faisait la même avec Elio. « T’as merdé, tu le sais et la seule chose que tu me sors c’est depuis combien de temps je le sais ? Qu’est-ce que ça peut te faire Elio Harrington ? Pour toi c’est plus important de savoir depuis combien je suis au courant plutôt que de m’expliquer pourquoi tu m’as menti ? » Tapotant légèrement le torse d’Elio, elle ferma les yeux, un petit rire triste s’échappant de ses lèvres. « Tu sais que je t’aime Elio, tu sais à quel point je ferais n’importe quoi pour toi. Mais là, c’est trop gros pour que ça passe. »
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« Si c’est pas toi, c’est forcément elle… » Evidement la question était idiote, les seules personnes au courant de cette relation étant Heidi et moi même, mais quelques part j’avais envie de croire qu’elle n’avait pas vendu la mèche sans m’en parler avant, ou au moins après. Qu’elle ne m’avait pas volontairement laissé dans une situation où elle savait que j’allais être en conflit avec Kaecy. Et la question qui avait suivi n’était sans doute pas plus adaptée à la situation mais un peu égoïstement la première qui m’était venue à l’esprit en comprenant qu’Heidi nous avait vendu. Au moins je comprenais maintenant mieux le comportement de Kaecy ses derniers jours, ce qui me donnait déjà une idée approximative du temps qui s’était écoulé depuis qu’elle était au courant. « Je suis désolé Kaecy, j’ai été con, j’aurai du t’en parler. Ca te dit rien ça, des excuses ? » Baissant légèrement le regard, je n’avais trop su quoi répondre. Je n’étais pas sur de lui devoir des excuses pour cette relation cachée, je n’étais sans doute pas obligé de tout lui dire même si je pouvais comprendre que cela la blesse, mais sans aucun doute si Heidi lui avait parlé de Paris j’étais dans ce cas totalement en tord. Et je n’avais, à vrai dire, pas les bons mots pour formuler des excuses à ce propos, bien conscient que j’avais tout bonnement mal agit, et que Kaecy - comme toujours - méritait bien mieux que ça. La laissant prendre les devants alors que je la suivais péniblement j’avais presque sursauté en voyant son doigt se pointer dans ma direction. « T’as merdé, tu le sais et la seule chose que tu me sors c’est depuis combien de temps je le sais ? Qu’est-ce que ça peut te faire Elio Harrington ? Pour toi c’est plus important de savoir depuis combien je suis au courant plutôt que de m’expliquer pourquoi tu m’as menti ? » Toujours penaud je ne répondais toujours rien la laissant m’engueuler comme un enfant au milieu de la foule, alors que les gens se tournaient vers nous l’air interrogateur. Certains semblaient même s’être arrêtés pour regarder ce qui devait ressembler à une scène de ménage. « Tu sais que je t’aime Elio, tu sais à quel point je ferais n’importe quoi pour toi. Mais là, c’est trop gros pour que ça passe. » Elle semblait maintenant attendre ma réponde qui tardait à venir. Finalement un simple « Je sais… » Peu convainquant avait franchi mes lèvres et je le savais loin d’être suffisant dans cette situation. Kaecy reprenant ses courses, je l’avais suivi dans une silence de mort, ni elle ni moi ne prononçant un mot pendant de très très longues minutes. Me positionnant à côté d’elle alors qu’elle observait quelques nouveaux légumes - que les jumeaux allaient sous doute détester - j’avais finalement articuler un mince « Désolé… » Alors que je palpais les tomates devant moi, bien conscient que mon geste était des plus idiot vu ce que j’y connaissais en légume ou autre truc qui y ressemble. « Est-ce qu’on doit faire ça ici ? » Parler de tout ça au milieu d’un marché et de gens qui laissaient trainer leur oreilles sans aucune gène semblait me déranger bien plus qu’elle. « Pour info je t’aime aussi… Et j’ai jamais voulu te blesser. Je croyais que ça serait plus simple de cette façon et… J’assumais pas vraiment… Je voulais pas te faire mentir pour moi… D’ailleurs, j’étais pas sur que tu le ferais. » Ce qui était sans doute un peu idiot, Kaecy étant ma meilleure amie. Mais pour le coup je n'étais pas sûr qu’elle prenne mon parti. Sans doute parce qu’au fond de moi je savais que je foirais tout - et ce n’était pas faute de déjà l'avoir entendu de la bouche d'Heidi. « Tu sais pour Paris ? » Avant de faire des vraies excuses autant que je m'assure qu'elle était au courant. Il semblait maintenant claire que si ça n'était pas le cas j'allais devoir trouve le moyen de lui expliquer ça sans la mettre dix fois plus en colère.
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Kaecy & Elio
Elle resta un bout de temps, ainsi, à sonder le regard d’Elio - ou tout du moins, le peu de regard qu’il semblait réussir à lui accorder. « Je sais… » Il savait. C’était tout ce qu’il arrivait à lui dire, à lui sortir comme phrase alors qu’elle venait de déverser une - petite - partie de la colère qui l’animait sur lui. Il venait de lui avouer qu’il avait merdé mais il s’arrêta là, sans rien ajouter de plus. Et ça, Kaecy ne voulait pas laisser ça comme ça. C’était trop facile, il s’était foutu d’elle et il n’allait pas en rester là. Elle lui lança un regard froid une dernière fois avant de tourner les talons et de repartir faire ses courses. C’était plus pour se libérer de cette émotion qui l’animait - et qu’elle n’aimait définitivement pas - plutôt que par réelle nécessité. Parce-qu’en soit, les courses, elle pourrait y retourner un autre jour et seule. Mais au moins, aujourd’hui, Elio semblait comprendre que ce n’était aussi pas le moment de se défiler puisqu’elle sentait sa présence dans son dos. Au moins, il ne fuyait plus la situation. Il ne lui donnait pas d’explications mais il avait arrêté de fuir, c’était une presque bonne étape - peut-être même l’étape la plus compliqué, parce-que ça impliquait qu’il s’était rendu-comptes à quel point il avait merdé. Ils restèrent un bon bout de temps à marcher, l’un à la suite de l’autre, sans s’adresser la parole ni porter un regard envers l’autre. Kaecy, elle, tentait réellement de se calmer et de trouver toutes les raisons possible et imaginables qui avaient pu conduire Elio à agir de la sorte. Cependant, comme pendant les derniers jours qui s’étaient écoulés, elle ne trouvait rien. Elle ne s’était même pas aperçue qu’elle s’était arrêtée devant un étalage, regardant les produits machinalement, quand la voix d’Elio résonna au creux de ses oreilles. « Désolé… » Fermant les yeux, Kaecy soupira lentement. Elle savait qu’il essayait, mais ça la frustrait qu’il n’essaie pas davantage. « Est-ce qu’on doit faire ça ici ? » Elle tourna légèrement la tête vers Elio, un sourcil haussé. « A la maison tu m’évitais presque, je dois te rappeler, et en général quand on est tous les deux là c’est que les jumeaux sont là aussi. D’où cette petite sortie aujourd’hui. » Elle détourna le regard d’Elio. C’était pathétique. Elle n’avait jamais pensé qu’ils doivent en arriver aux vraies scènes de ménage comme on pouvait voir dans les films diffusés à la télévision. Et pourtant, en ce moment même, si Elio avait été son conjoint, ça aurait eu le même impact sur Kaecy - et en y réfléchissant bien, il semblerait même qu’avec lui ça ait encore plus d’impact que dans un vrai couple. « Pour info je t’aime aussi… Et j’ai jamais voulu te blesser. Je croyais que ça serait plus simple de cette façon et… J’assumais pas vraiment… Je voulais pas te faire mentir pour moi… D’ailleurs, j’étais pas sur que tu le ferais. » Un petit silence s’installa entre les deux jeunes gens. Il était presque parti pour faire ses excuses, alors elle ne voulait pas l’interrompre - même si, présentement, elle avait envie de le frapper. « Tu sais pour Paris ? » Kaecy lâcha l’article qu’elle tenait depuis deux bonnes minutes - de toutes façons, elle n’était plus d’humeur à acheter quoi que ce soit pour aujourd’hui, même les choses qui pourraient faire crier Elio. Se tournant de nouveau lentement son corps vers Elio, levant son regard embué de tristesse vers son meilleur ami, elle préféra signer ses mots que de les prononcer cette fois. Pourquoi tu crois que je suis autant blessée, Elio ? Une petite moue tout autant triste que son regard vint s’ajouter à son visage. Car c’était ça, la partie qui la mettait dans tous ses états. Autant qu’il aille jouer à des jeux peu catholiques avec Heidi, Kaecy ça la faisait sourire. Depuis le temps que quelque-chose devait se tramer entre eux, les gens qui se détestent finissent souvent par être ceux les plus attirés les uns envers les autres. Mais qu’il lui mente sur une complète destination, sur un weekend entier, se déchargeant des responsabilités qu’ils avaient tous les deux endossé auprès des jumeaux quelques années plus tôt maintenant, sans prendre en compte le fait que Kaecy aimerait faire de même de temps en temps - mais que pour lui, elle ne le ferait surement pas si l’occasion se présentait… Ca ne passait pas à ses yeux. Qu’est-ce que ça te coutait de m’en parler, hein ? Tu sais bien que je t’aurais pas jugé. Enfin, Elio, je pensais qu’on était devenu plus adultes avec notre nouvelle vie… Elle secoua sa tête. « Tu veux aller ailleurs pour en parler ? Parce-que je vais pas te lâcher comme ça. Je veux vraiment qu’on aille au bout de cette discussion sans que tu te défiles, mais je sais que tu parleras pas si on reste là. »
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Kaecy & Elio
Peut-être du fait de la surdité qui l’avait habité totalement pendant des années - Kaecy semblait bien moins mal à l’aise que moi de parler de sujet aussi privé au milieu de tout ces gens. J’avais bien envie de tenter de faire des efforts mais nous donner en spectacle n’était pas une idée qui m’enchantait. « A la maison tu m’évitais presque, je dois te rappeler, et en général quand on est tous les deux là c’est que les jumeaux sont là aussi. D’où cette petite sortie aujourd’hui. » Baissant une fois de plus le regard je ne pouvais même pas la contredire - j’avais volontairement évité de rester seul avec elle depuis des semaines - des mois peut-être par ce que la simple idée de lui cacher des choses me déplaisait profondément. Et pourtant je l’avais fait - j’étais coupable et je n’étais qui plus est pas sur que mes raisons soient vraiment valables à ses yeux… Ni aux miens d’ailleurs. J’avais merdé - sur toute la ligne et je m’en rendais bien compte. Blesser la personne la plus importante à mes yeux - la seule qui avait toujours été là pour moi - sans faillir - sans laisser mes bêtises à répartition l’éloigner. Il y a longtemps qu’elle aurait pu faire marche arrière… Et parfois je me demandais si aujourd’hui elle ne restait pas juste parce qu’elle se sentait bloquée… Parce qu’elle savait à quel point les jumeaux avaient besoin d’elle - à quel point je pourrais être destructeur pour eux si j’étais seul… Et pour moi rien n’était pire que le regard emplit de tristesse et de déception qu’elle posait sur moi aujourd’hui. « Pourquoi tu crois que je suis autant blessée, Elio ? » Serrant la mâchoire j’avais cette fois tenté de soutenir son regard qui pourtant m’arrachait le coeur. Je n’étais pas sûr d’être vraiment rassuré de la voir signer. Pour Kaecy la langue des signes était celle du coeur et le fait qu’elle l’utilise à ce moment même ne faisait que d’augmenter ma culpabilité et mon malaise. « Qu’est-ce que ça te coutait de m’en parler, hein ? Tu sais bien que je t’aurais pas jugé. Enfin, Elio, je pensais qu’on était devenu plus adultes avec notre nouvelle vie… » Tel un enfant qui se fait réprimander je ne pouvais assumer cette conversation - jouant nerveusement avec mes mains alors que je serrais la mâchoire pour ne pas laisser l’émotion s’inviter en moi. « J’essaye Kaecy… J’ai envie de faire mieux je te le promets… Pour toi, pour les jumeaux c’est juste… » Juste que quoi ? Que j’étais idiot ? Sans doute bien trop égoïste… Que même en sachant que je foncais dans le mur la seule chose à laquelle je pouvais penser c’était accélérer. Qu’une partie de moi semblait destinée à s’auto-détruire sans penser aux conséquences sur mes proches. Je ne pouvais pas en dire plus - ce n’était ni l’endroit ni le moment pour moi et Kaecy l’avait bien compris. « Tu veux aller ailleurs pour en parler ? Parce-que je vais pas te lâcher comme ça. Je veux vraiment qu’on aille au bout de cette discussion sans que tu te défiles, mais je sais que tu parleras pas si on reste là. » Est-ce que j’en avais envie ? Sans doute pas… Me défiler c’était tout ce qui me venait en tête - trouver un moyen d’éviter à nouveau cette conversation. Mais je connaissais assez Kaecy pour savoir qu’elle ne me lâcherait plus maintenant… Elle avait mis des semaines à aborder le sujets mains maintenant qu’il était sur le tapis je ne pouvais plus l’éviter. « Oui… » Toujours penaud je n’avais pas dit un mot alors que nous sortions du marché… Pas plus alors que nous marchions l’un à coté de l’autre à la recherche d’un coin tranquille. Le parc étant presque vide c’est sur l’herbe fraichement coupée que nous nous étions finalement installés dans le plus grand silence. Mon regard au sol je jouais encore nerveusement avec les brins d’herbe sans trop savoir quoi dire… Le silence me pesait mais les mots semblaient encore plus difficiles et dangereux. « Que… Qu’est ce que tu veux savoir Kaecy ? » Ce n’était au fond peut-être pas tant ce qu’elle voulait savoir qui importait mais ce que j’étais prêt à lui dire. « Je ne sais pas quoi dire je… Je suis un idiot… Je sais bien que je n’aurais jamais du te mentir c’est juste que… Un mensonge en entrainant un autre j’ai essayé de me convaincre que c’était mieux comme ça… Mieux que tu ne saches pas mais… Je sais que Paris était une erreur et je m’en suis voulu… Je m’en veux… Vraiment… Je sais tout ce que tu fais pour les jumeaux tout ce que tu abandonnes toi aussi et c’est injuste… de te mentir de partir comme ça et… J’ai pas d’excuses… Je voudrais vraiment avoir une bonne raison à te donner parce que tu la mérite mais… J’en ai pas. » Pourquoi j’avais agi de la sorte ? Aujourd’hui je me posais moi même la question. Tous ses mensonges étaient destinés à être découvert et à me revenir dans la figure et au fond de moi je l’avais sans doute toujours un peu su… Juste espéré que ça dure plus longtemps… Comme si je pouvais mettre ma vie sur pause.
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Kaecy & Elio
« J’essaye Kaecy… J’ai envie de faire mieux je te le promets… Pour toi, pour les jumeaux c’est juste… » Regardant Elio signer, elle finit par lever un sourcil, presque discrètement, à la fin de sa phrase. C’était que quoi, au juste, après tout ? Parce-qu’elle avait beau avoir retourné la question dans tous les sens dans sa tête, elle n’avait trouvé aucune réponse. Ou alors, ce n’était pas une réponse qui lui semblait logique à elle - ce qui semblait être le cas. Soupirant, elle finit par secouer la tête et proposer à Elio d’aller en parler ailleurs. Il ne parlerait pas ouvertement comme elle le voulait qu’il le fasse et comme il pouvait le faire s’ils restaient là. Elio accepta et ils finirent par rapidement sortir du marché. Kaecy savait qu’elle devrait surement y retourner le lendemain pour finir les courses, mais ce n’était pas ce qui comptait pour le moment. Elle devait parler avec Elio, ça passait avant. Ils finirent pas arriver aux détours d’un parc et l’herbe fraichement coupée devint leur nouveau banc. Kaecy finit même par s’installer aussi confortablement que s’ils étaient chez eux, dans le canapé, retirant rapidement ses chausses - après tout, elle ne savait pas combien de temps Elio allait mettre avant de vouloir réellement parler. Le silence régnait en maitre entre eux mais Kaecy, même si elle n’aimait pas ça, préférait laisser les rênes à Elio et qu’il puisse décider du meilleur moment pour lui, pour s’ouvrir. Rien ne pressait et elle ne voulait brusquer personne. « Que… Qu’est ce que tu veux savoir Kaecy ? » La voix d’Elio finit par résonner au creux de ses oreilles et elle rouvrit les yeux, qu’elle avait fermé quelques instants pour pouvoir profiter des derniers rayons de soleil de l’été qui toucherait bientôt à sa fin. « Je ne sais pas quoi dire je… Je suis un idiot… Je sais bien que je n’aurais jamais du te mentir c’est juste que… Un mensonge en entrainant un autre j’ai essayé de me convaincre que c’était mieux comme ça… Mieux que tu ne saches pas mais… Je sais que Paris était une erreur et je m’en suis voulu… Je m’en veux… Vraiment… Je sais tout ce que tu fais pour les jumeaux tout ce que tu abandonnes toi aussi et c’est injuste… de te mentir de partir comme ça et… J’ai pas d’excuses… Je voudrais vraiment avoir une bonne raison à te donner parce que tu la mérite mais… J’en ai pas. » Pendant que le jeune homme avait pu - enfin - vider son sac, Kaecy n’avait pas lâché le visage d’Elio du regard. Elle avait capté la moindre expression et micro-expression, la moindre mimique, le moindre geste. Elle voulait comprendre pleinement, réellement, la situation. La partie où elle avait la rage contre Elio avait décidément déguerpi, et ça lui plaisait plus car elle n’était pas sentir ce genre de sentiment et d’émotion à l’égard du jeune homme. Même si elle lui en voulait toujours d’avoir menti, au moins elle n’avait plus envie de lui exploser la tête dans son bol de café le matin au petit déjeuner. Et puis de le voir comme ça, s’ouvrir alors qu’il avait été plus fermé qu’une huître pendant des semaines, qu’il l’évitait comme un chef, ça lui faisait du bien. Outre leur relation spéciale qui s’était instauré au fil des mois à partir du moment où Kaecy avait emménagé avec Elio et les jumeaux, devenant ainsi officieusement une de leurs tuteurs, leur relation qu’ils partageaient avant avait toujours été une priorité pour Kaecy. Et ces derniers temps, elle avait l’impression qu’ils en étaient loin, de cette relation aveugle de confiance. Elle voulait que tout ça revienne, et il était inévitable que pour que ça arrive, il fallait qu’ils se parlent et se fassent confiance de nouveau. Délicatement, Kaecy finit par venir prendre les mains d’Elio entre les siennes, lui faisant un petit sourire. Après tout, le fond de ses actes concernait le fait qu’il voulait la protéger. Indirectement et maladroitement, mais c’était ça. « Je pense que je vais mettre quelques temps à m’en remettre, parce-que mine de rien, ça m’a vraiment brisé le coeur que tu pouvais m’avoir autant menti. Quand j’ai compris pour Heidi et toi, alors que tu ne voulais pas m’en parler, j’ai compris pourquoi. Ce n’est pas facile, ta place, sa place, la mienne aussi. Mais… » Elle finit par baisser délicatement son regard sur leurs mains liées, comme s’ils ne pouvait qu’affronter les épreuves ensemble, qu’ils n’étaient plus dissociables, liés par quelque-chose que personne ne pourrait réellement comprendre. Mais qui malgré tout, s’effritait de temps à autres. Machinalement, elle commença à tracer de légers cercles avec son pouce sur le dos de la main d’Elio, comme pour effacer ces fissures, effacer les erreurs, reformer le passé pour qu’il ne soit qu’un bloc solide. « Quand Heidi m’a dit pour Paris, je t’avoue que je n’ai pas compris… Tu n’étais même pas obligé de me dire avec qui tu partais, même si c’était Heidi, et que donc la seule chose qui t’empêchait de me le dire c’était parce-que tu m’en avais pas parlé plus tôt. Quand tu m’as dit que c’était pour du boulot, au final, j’étais heureuse, ça te permettait d’avoir une nouvelle opportunité. » Elle allait enchaîné sur quelque-chose, mais elle se retint, réfléchissant si c’était la meilleure chose de lui poser la question. Certes, elle voulait savoir, plus pour son bien à lui que pour satisfaire sa propre curiosité. Mais est-ce que ça leur permettrait de vraiment remettre les choses à plat ou est-ce que, au contraire, ça serait une entrave à ce qui ressemblait à un traité de paix et de confiance ? Kaecy releva son regard, le plongeant dans celui d’Elio. Elle se devait de demander. C’était en lien avec tout ça, tout ce qui leur était arrivé, ce qui continuerait de leur arriver par la suite. « Est-ce que tu la revois, Elio ? » Elle ne savait pas si elle pouvait se permettre de prononcer son prénom ou si ça déchainerait une vague de souvenirs douloureux pour Elio - plus que par le simple fait de la mentionner sans la nommer.
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Kaecy & Elio
Mes mains tremblent, mon coeur bat à cent à l’heure dans ma poitrine, j’ai peur. Peur d’avoir tout foutu en l’air d’avoir franchi la ligne avec Kaecy aussi. Alors quand ses mains viennent saisir les miennes je sens le soulagements s’emparer de moi. Je soupire en tremblant encore un peu, serrant fortement ses mains dans les miennes tout en remontant mon regard vers elle. « Je pense que je vais mettre quelques temps à m’en remettre, parce-que mine de rien, ça m’a vraiment brisé le coeur que tu pouvais m’avoir autant menti. Quand j’ai compris pour Heidi et toi, alors que tu ne voulais pas m’en parler, j’ai compris pourquoi. Ce n’est pas facile, ta place, sa place, la mienne aussi. Mais… » Parce qu’il y avait toujours un mais, un mais que je comprenais pourtant que j’acceptais. Je pouvais au moins faire ça aujourd’hui, arrêter de nier mes erreurs parce qu’elles existaient et m'avaient mené là où j’étais aujourd’hui. « Quand Heidi m’a dit pour Paris, je t’avoue que je n’ai pas compris… Tu n’étais même pas obligé de me dire avec qui tu partais, même si c’était Heidi, et que donc la seule chose qui t’empêchait de me le dire c’était parce-que tu m’en avais pas parlé plus tôt. Quand tu m’as dit que c’était pour du boulot, au final, j’étais heureuse, ça te permettait d’avoir une nouvelle opportunité. » Baissant à nouveau les yeux je m’étais mordu la lèvres avec anxiété. « Je sais j’ai… J’ai été idiot. » Sur tout la ligne et je savais qu’elle méritait mieux que ça. Mais je m’étais laissé happé dans ce cercles vicieux de mensonges… depuis bien avant Heidi déjà et j’étais conscient que Kaecy comme moi le savait. Qu’elle y pensait sans doute souvent sans oser aborder le sujet alors quand un « Est-ce que tu la revois, Elio ? » était sorti de la bouche de Kaecy il avait su - de suite - de qui elle parlait. Cette simple évocation faisant revenir des souvenirs douloureux à son esprit. « Non… » La voix peu sur il avait relevé le regard sur Kaecy qui l'observait avec une pointe d'incertitude dans le regard. « Je te le promets Kaecy c’est fini, vraiment fini cette fois. Elle ne reviendra pas. » Est-ce que c’était mon choix ? Pas exactement et j’étais encore bien incapable de dire ce que je ressentais à ce propos. Cette fille avait brisé quelque chose en moi, mais plus que tout elle avait été à l'origine même de cette éloignement avec Kaecy, des premiers mensonges, des premières difficultés, des questionnements. « Je ne me suis jamais excusé pour ça non plus je sais que… Je n’ai pas chamboulé que ma vie en la laissant y rentrer je… » J’étais amoureux, pas comme on doit aimer - d’un amour qui fait souffrir et qui n’a aucun sens, je détestais tout d’elle et pourtant je ne pouvais m’en passer comme si je cherchais volontairement à me détruire. « Je ne veux plus laisser une femme se mettre entre nous… Personne. C’est toi la femme de ma vie Kaecy et je… Je ne serais rien sans toi. » Déposant un baiser sur sa main j’avais senti l’émotion me saisir à nouveau. « J’ai besoin de te retrouver… De te parler à nouveau c’est juste que… Parfois j’ai pas les mots. Je ne sais pas comment... » Ca avait été le cas avec la perte de Nina, de cette fille qui aurait dû rentrer dans nos vie mais qui nous avait quitté avant. Et j’étais conscient que mon mutisme à la suite de cet événement y avait été pour beaucoup dans l’écart qui avait été créé entre nous.
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Kaecy & Elio
« Je sais j’ai… J’ai été idiot. » Elle ne l’aurait pas contredit sur ce point là. Mais elle n’allait pas non plus revenir dessus, elle voyait qu’il avait compris son erreur et même si son petit coeur brisé à elle mettrait encore un peu de temps avant de guérir, au moins elle savait qu’Elio comprenait son point de vue maintenant. Et comme il était dans un moment où le jeune homme semblait lui faire de nouveau assez confiance pour s’ouvrir à elle, Kaecy lui posa une question qui lui titillait l’esprit depuis bien des temps maintenant - mais qu’elle n’avait jamais osé réellement aborder, parce-qu’elle avait peur de faire souffrir Elio plus qu’autre chose. « Non… Je te le promets Kaecy c’est fini, vraiment fini cette fois. Elle ne reviendra pas. » Une voix peu assurée mais des mots qui lui semblaient justes. Kaecy laissa ses yeux analyser le regard d’Elio quelques instants supplémentaires, afin d’en être sûre, avant de venir hocher délicatement la tête. Il n’avait pas tord, elle avait été aussi affectée de cette relation. Pas autant qu’Elio, parce-que ça ne l’avait concerné directement. Mais ça l’avait détruit lui - alors elle avait été mal elle aussi. « Je ne veux plus laisser une femme se mettre entre nous… Personne. C’est toi la femme de ma vie Kaecy et je… Je ne serais rien sans toi. » Un petit sourire à la fois tendre et satisfait vint s’installer délicatement sur son visage. Dans ces mots, ces paroles, elle retrouvait une part du Elio qu’elle connaissait, avait toujours connu. Celui qui restait honnête envers lui-même et les autres, existence épargnée des mensonges délibérés de sa part. « J’ai besoin de te retrouver… De te parler à nouveau c’est juste que… Parfois j’ai pas les mots. Je ne sais pas comment... » Délicatement, Kaecy porta sa main au visage d’Elio, venant lui apporter une petite caresse affective. Son sourire avait grandi, lui aussi. « Elio, Elio, Elio… » Elle eut un petit rire tendre, avant de venir s’asseoir entre les jambes d’Elio, rabattant ses bras autour de ses épaules. Comme ils l’auraient fait s’ils n’avaient pas des sujets sur le feu. Comme il l’avait toujours fait. Et, en regardant de l’extérieur cette scène, comme un couple l’aurait fait. Ils étaient bien sur autre chose qu’un couple. Ils était un duo, et Kaecy ne lâcherait ça pour rien au monde. « Je m’en fiche des mots, Elio. Juste… Tu ne peux pas me fuir comme ça. » Elle ne voyait plus Elio, elle espérait donc pouvoir encore assez anticiper ses réactions pour continuer de parler quand il le fallait et, au contraire, taire les mots lorsque la situation n’était plus opportune. « Quand on était petits, on n’avait pas besoin des mots, rappelle toi. Je savais d’ailleurs à peine parler. » Elle eut un léger rire, en souvenir de ce temps où tout était plus simple - ou les problèmes d’adultes ne les atteignaient pas encore. « Et je sais que tu sais, mais je te le répète quand même: tu peux me parler. Même avec les mauvais mots, je écouterai quand même. Je te lâche pas moi, tu sais. » Parce-que la dernière avant Heidi qui avait tenté d’être une femme de sa vie l’avait détruit et avait fui à la première grosse difficulté. Certes, elle savait que ça n’avait pas été facile du côté de la blonde non plus, mais elle n’avait pas vu les dégâts à longs termes sur Elio. « Concernant Heidi maintenant, si tu le sens avec elle: fonce. Je m’en fiche moi, Elio. Sois heureux un peu pour toi aussi. Tu le mérites après tout. » Et elle vint à son tour embrasser sa main, la gardant contre son visage par la suite, présence rassurante après tout ces mois à rester à l’écart de l’autre, à se croiser dans un couloir ou dans une conversation sur les sujets de leur vie d’adultes avec deux enfants à charge.
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Kaecy & Elio
Je n’aurais pas imaginer, mais pouvoir parler à Kaecy à nouveau me soulage d’un poids qui me pèse depuis longtemps. Je suis conscient que les choses ne vont pas s’arranger aussi facilement et qu’il faudrait du temps à notre relation pour retrouver le lien si unique qui est le nôtre. J’avais ébréché un peu ce lien mais comptait bien m’en occuper à la super glu aujourd’hui. Kaecy devait redevenir à nouveau ma priorité - comme elle l’avait toujours été. « Elio, Elio, Elio… » le simple contact avec elle calme mon coeur et je la laisse venir s’installer sur mes genoux, resserrant mes bras autour de son corps ma tête venant se nicher dans son cou pour m’y engouffrer comme un enfant dans celui de sa mère. « Je m’en fiche des mots, Elio. Juste… Tu ne peux pas me fuir comme ça. » Je le savais, j’avais même de la peine à expliquer pourquoi - pourquoi j’avais pris autant de distance. « Je ne le veux pas. » J’avais bien trop besoin d’elle - elle était ma moitié, la seule dont je ne pourrais jamais me passer dans ma vie. « Quand on était petits, on n’avait pas besoin des mots, rappelle toi. Je savais d’ailleurs à peine parler. » Je m’en rappelle, le souvenir venant dessiner un sourire sur mon visage alors que je relève la tête pour le regarder. C’est fou d’imaginer que même sans mot on se comprenait mieux qu’aujourd’hui - on communiquait bien plus facilement. « Et je sais que tu sais, mais je te le répète quand même: tu peux me parler. Même avec les mauvais mots, je écouterai quand même. Je te lâche pas moi, tu sais. » Je le savais, mais j’avais sans doute besoin de l’entendre, encore plus aujourd’hui, quand la plus grande peur de ma vie résidait dans l’idée qu’elle finirait par se lasser de mon attitude d’imbécile et partir - fuir loin de moi. « Toi aussi Kaecy… Je ne suis pas toujours un bon ami mais je serais toujours là pour toi. » Prenant sa main dans la mienne je l’avais apportée à ma bouche pour déposer un rapide baiser. « Concernant Heidi maintenant, si tu le sens avec elle: fonce. Je m’en fiche moi, Elio. Sois heureux un peu pour toi aussi. Tu le mérites après tout. » Je n’étais pas sûr que c’était ce que je voulais, encore plus maintenant qu’elle avait tout déballé à Kaecy sans même m’en parler. Une partie de moi lui en voulait et j’avais la sensation qu’elle m’en voulait aussi - de ne pas assumer ou alors de l’avoir obligé à mentir elle aussi - même et surtout à son frère qu’elle venait juste de retrouver. Tout ce que je savais c’est qu’il me faudrait mettre les choses à plat très prochainement… Même si je n’en avais aucune envie, inquiet de ce que cette conversation aurait comme impact. « Merci… » A nouveau mes bras s’étaient resserré autour de Kaecy restant là dans le silence, juste à la sentir proche de lui, pour de vraie cette fois. « On peut rentrer maintenant ? » Je n’avais aucune envie de retourner au marché. juste besoin de retrouver notre chez nous - les jumeaux - notre famille un peu étrange. « J’aimerais te parler de quelque chose… mais pas ici… chez nous… » Il était temps que je parle à Kaecy de ce qui m’occupait l’esprit depuis plusieurs semaines. Cette famille que mon père avait eu dans le dos d’Erin, 6 enfants d’une autre femme qu’il avait reconnu sans gêne. Mes demi-soeurs et frère. Je voulais aussi en parler aux jumeaux parce que cette révélation risquait d’avoir un impact sur nos vies à tous… mais pour ça j’aurais besoin de son aide - j’aurais besoin de ma meilleure amie.