Se sortir du Starbucks presque indemne fut un miracle. Si on oubliait ce mal de crâne qui persistait et ce bras qui semblait en bien mauvaise état, surement cassé, suite au panneau publicitaire qui lui était tombé dessus, Soren se portait comme un charme. Et comme les personnes qui avaient eu un besoin urgent de soins et d’aide avaient été pris en charge soit par les secours arrivés un peu par hasard sur les lieux, soit par des personnes s’y connaissant beaucoup mieux que lui en soins d’urgence, le jeune homme avait pu prendre la route à pieds et sous la pluie pour sa destination d’origine pour la soirée: l’Electric Playground. Autant dire que, si de base il n’était pas très enjoué à l’idée d’y aller, maintenant il le faisait plus par obligation professionnelles et personnelles que par plaisir. En effet, si une catastrophe du genre avait pu arriver au Starbucks, ça avait pu arriver n’importe où ailleurs - voire faire plus de dégâts. Et il devait s’assurer que ses élèves étaient sains et saufs. Soren avait d’ailleurs perdu la notion du temps lorsqu’il arriva sur place, et vu le nombre de personnes qui s’affolaient autour de lui, ce n’était pas bon signe. Resserrant son écharpe qui lui servait d’attelle provisoire pour son bras, il s’engouffra rapidement à l’intérieur de la boite de nuit. Il croisa en effet plusieurs de ses élèves qui le rassurèrent rapidement, lui annonça qu’il n’y avait eu aucun blessé grave - ce qui était un bon point. S’il avait du passer les quinze prochains jours à recevoir des parents larmoyant, pleurant la mort de leur enfant… Soren eut un mauvais frisson à l’échine. Depuis que Pénélope était venue lui annoncer qu’il était en réalité réellement père - et non plus seulement un père de substitution pour Cami -, dès que des incidents concernaient des enfants, il avait du mal à passer outre. Il mit ensuite un bon quart d’heure à faire le tour de la boite de nuit, proposant son aide comme il le pouvait parfois - même si c’était juste pour indiquer la sortie, il se sentait presque utile de la sorte. Il repoussait comme il le poussait aussi les vagues de souvenirs des cales inondées du bateau qui n’arrêtaient pas de revenir depuis qu’il avait repris connaissance sur le sol du café, quelques heures plus tôt. Mais cette fois ci, les souvenirs semblaient tellement plus réels, il en était même venu à voir Jameson dans cette boire de nuit - mais ça devait être un mauvais souvenir, car il ne voyait pas la jeune femme venir dans ce genre d’endroit. Et pourtant, alors qu’il s’approchait, l’image de Jameson devenait de plus en plus nette. Soit il devait sérieusement aller consulter un médecin pour être sûr qu’il n’était pas en train de faire l’hémorragie cérébrale du siècle - ce qui ne l’étonnerait pas plus que ça, soit dit en passant -, soit… « Jameson ? C’est une blague ! » Soit en effet, c’était bien elle qu’il voyait de dos. Alors instinctivement, comme sur cette île lorsqu’ils n’étaient pas en train de s’engueuler, il vint la prendre dans ses bras sans même faire plus attention que ça si elle était gravement blessée, et passant outre la douleur de son bras qui s’accentua lorsqu’il l’eut dans ses - ou plutôt son - bras. « C’était étonnant que tu sois pas toi aussi dans la galère. Ca va ? T’es blessée ? J’t’emmène à l’hôpital ? »
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Je ne mettrai plus jamais les pieds dans une boite de nuit. Cette pensée avait tourné dans ma tête toute la soirée. Déjà, de base, aller me coller à des inconnus en sueur sur une piste de danse exigüe et m’agiter au rythme d’une musique passablement merdique ne m’apparaissait pas comme un programme particulièrement alléchant. Ajoutez à cela une coupure de courant. Un hurlement de d’horreur de la part d’un crétin qui aurait mieux fait d’y aller mollo sur l’alcool. Un mouvement de panique alors qu’une marée de décérébrés se jettent vers la sortie, piétinant tout le monde sur leur passage. Et pour couronner le tout, une troupe de triples buses qui décident de refermer les issues de secours à clef derrière eux, dans prendre le temps de vérifier s’il restait des gens à l’intérieur. Moi, avec ma poisse naturelle, je faisais évidemment partie de ces derniers. Ceux qui avaient gardé leur calme pendant l’instant de panique et l’avaient payé en passant sous les pieds de nos congénères psychopathes. Je fulminais. A cause de la connerie humaine, en voyant les blessures de mes compagnons, mais aussi (et surtout, il fallait l’admettre), parce que j’étais enfermée. Et que moi, les espaces concis, ça me rendait vachement nerveuse. Foutez-moi au milieu d’une forêt sauvage sur une île déserte et je serai capable de garder mon calme. Même accompagnée d’un petit nerveux qui s’acharne à gueuler dans toutes les directions. Mais enfermez-moi dans une construction humaine, sans lumière, et en compagnie de personnes que je ne connaissais pas, et je devenais une sorte de louve enragée. Forte heureusement, mon métier et ma vie en général m’avaient appris à contenir mes émotions, aussi j’ai pu garder une certaine façade de contrôle. Aider les autres m’aida aussi à garder mon calme. En me concentrant sur les gestes simple de premiers secours à accomplir, j’évitais de trop penser aux quatre murs qui m’encerclaient et semblaient se refermer sur moi petit à petit.
Apparemment, on ne se connait pas soi-même tant qu’on ne s’est pas retrouvés dans une situation qui nous amène hors de notre zone de confort. Ce soir, je pouvais en témoigner. J’aurais juré avoir fait partie des premiers à me ruer vers la sortie, une fois que ces foutues portes s’ouvriraient de nouveau. Mais au lieu de cela, je suis restée quelques instants de plus, guidant les secours jusqu’aux blessés les plus graves, qui ne pouvaient pas se déplacer. Expliquant rapidement les soins que j’avais prodigués : remise en place de rotule, bandage de fortune, position latérale de sécurité… Comme lorsque j’étais en mission avec Kyte, j’avais joué les infirmières. Et le fait que j’étais déguisée en chirurgienne frisait l’ironie foireuse. Enfin, j’ai conduit les équipes de sauvetage jusqu’au dernier blessé dont j’avais conscience. Les poings sur les hanches, j’ai senti un soupir de satisfaction s’échapper de mes narines tandis que je les regardais le hisser sur un brancard, seulement éclairés par leurs lampes frontales. Voilà ce qui m’avait manqué pendant toute cette aventure de merde. Au moins, sur l’île, Soren et moi en avions trouvé dans la cale du bateau. Au moment où cette pensée me traversa l’esprit, sa voix claqua derrière moi. Et c’était tellement étrange et inattendu que j’ai sursauté. Vivement, je me suis retournée pour vérifier si mon cerveau ne commençait pas à me jouer des tours. Comme si mon partner in crime d’aventures foireuses m’avait trop manqué au cours de celle-ci. Mais je n’hallucinais pas. Il se trouvait bien là, devant moi. Avec le sang et la terre qui tâchaient sa peau diaphane. Étrangement, ça ne me surprit même pas. J’étais presque plus habituée à le voir comme ça, ce qui en disait beaucoup sur notre capacité à nous foutre dans la merde. Sans réfléchir, je me suis écrasée dans ses bras, serrant mon étreinte autour de sa taille. Et presque comme par magie, j’ai senti la pression qui opprimait mes poumons s’échapper peu à peu. J’étais tellement ravie de le voir que je ne pensai pas deux secondes à me demander ce qu’il foutait là. Un rire aussi nerveux qu’amusé s’échappa de mes lèvres et je me suis écartée pour le regarder.
- Tu trouves aussi hein ? J’ai ironisé. Puis j’ai secoué la tête. Non, c’est inutile ne t’inquiète pas. J’ai juste quelques bleus, une cheville faiblarde et un poignet en mousse.
Un sourire aux lèvres, j’ai levé mon bras gauche devant ses yeux, montrant fièrement le bandage de fortune que j’avais réalisé avec une bande de poignet empruntée à un type déguisé en boxeur. C’est alors que mes yeux ont été attirés par le bras de Soren, retenu par une écharpe qui lui servait clairement d’atèle. Ça me fit comme une décharge électrique, et tout un tas de questions assaillirent mon esprit, dans les cordes de « qui t’a fait ça mon pauvre chou (que je le défonce) ? » et « Mais, qu’est-ce que tu fous là, bordel ? ». D’ailleurs, c’est un mélange des deux qui s’échappa de mes lèvres.
- Merde, toi par contre tu m’as l’air pas mal amoché ! T’étais coincé dans la boîte ? J’en ai fait le tour plusieurs fois et je ne t’ai vu nulle part. Fais chier. Si j’avais su j’aurais cherché avec un peu plus d’acharnement !
Je rageais. Je haïssais l’idée d’avoir laissé Soren agoniser dans son coin tandis que j’aidais d’autre personnes. Je m’en foutrais des baffes. Sourcils froncés, je m’apprêtais à lui reprocher de ne pas avoir crié mon nom pour que je vole à son secours, quand la main d’un policier dans mon dos coupa court à ma névrose. « Circulez s’il vous plait. Si vous avez besoin de soin, rendez-vous sur le parking, des navettes vous conduiront à l’hôpital. Sinon, rentrez chez-vous. » J’ai lancé un regard noir en direction du flic, mais fort heureusement, le blackout m’évita une embrouille avec un agent.
- Ça y est, j’ai grommelé en avançant vers la sortie, toujours accrochée à la taille de Soren. Monsieur s'est vu confier la responsabilité de cinq mètres carrés et il ne se sent plus.
J’avais toujours eu un peu de mal avec les forces de l’ordre. Ou l’autorité, en général. C’est d’ailleurs ce qui m’avait poussé à courir après Soren, une vingtaine d’années plus tôt, à Yellowstone. Ironie quand tu nous tiens…
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
La surprise fut clairement perceptible sur le visage de Jameson, lorsqu’elle vit que oui, Soren s’avançait bien vers elle. Et le jeune homme ne nierait pas que de l’avoir maintenant à ses côtés avait quelque-chose de rassurant, comme si c’était normal qu’elle soit là lorsque quelque-chose d’extraordinairement dangereux arrivait, comme si tout allait bien si ils étaient tous les deux à devoir se sortir de cette merde. « Tu trouves aussi hein ? Non, c’est inutile ne t’inquiète pas. J’ai juste quelques bleus, une cheville faiblarde et un poignet en mousse. » Soren eut un petit sourire, qui s’agrandit davantage lorsqu’elle leva son poignet gauche pour lui montrer son bandage, fière comme s’ils avaient de nouveaux dix ans. « Tant mieux alors si tu vas bien. » Et ce fut à ce moment là que le regard de Jameson s’arrêta sur le bras de Soren. Il aurait mieux fait de ne pas mettre cette écharpe, elle allait soit l’engueuler, soit vouloir casser la gueule à la personne qui lui avait fait ça - à force, il commençait à savoir comment elle allait réagir. Cependant, ça allait être compliqué de casser la gueule à une panneau publicitaire malencontreusement tombé sur la table du café où Soren attendait que le temps passe. « Merde, toi par contre tu m’as l’air pas mal amoché ! T’étais coincé dans la boîte ? J’en ai fait le tour plusieurs fois et je ne t’ai vu nulle part. Fais chier. Si j’avais su j’aurais cherché avec un peu plus d’acharnement ! » Le jeune homme eut un petit sourire, et alors qu’il allait répondre à Jameson, un des policiers lui coupa la chique, leur ordonnant de bien vouloir évacuer les lieux. Voyant Jameson qui bouillait déjà, il l’attrapa par la taille pour qu’elle en fasse de même avec lui et qu’elle le suive. Ils avaient dépassé l’homme depuis plusieurs mètres lorsque Jameson reprit la parole. « Ça y est. Monsieur s'est vu confier la responsabilité de cinq mètres carrés et il ne se sent plus. » Soren eut un petit rire et lui répondit du tac au tac sur un ton de moquerie.. « Tiens, mini-grincheuse est de retour ? Sois gentille avec lui, il voulait juste faire son boulot au mieux. » Ils atteignirent alors rapidement la sortie de la boite de nuit, pour s’engouffrer dans cette nuit dont ils se souviendraient définitivement toute leur vie. Soren prit l’imitation de directement se diriger vers les bus, ils n’avaient ni l’un, ni l’autre besoin d’une ambulance. « Et pour répondre à ta question, non ne t’inquiètes pas j’étais pas dans la boite. J’aurai du, je devais chaperonner les étudiants de la fac. Mais j’me suis retrouvé coincé sous un panneau publicitaire qui s’est écroulé à l’intérieur du Starbucks. T’aurais adoré ! » Rapidement, ils se frayèrent un chemin parmi la foule et arrivèrent à trouver des places à l’intérieur du bus. En s’asseyant, Soren ne put s’empêcher d’avoir un soupire de soulagement. « Ca fait du bien d’être enfin à l’abris du vent ! »
MARQUEUR POUR LE COMPTAGE DES POINTS MERCI DE NE PAS ENLEVER
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Ça alors, depuis quand Soren était-il plus raisonnable que moi ? J’ai arqué un sourcil tandis qu’il défendait le type de la sécurité, sans pouvoir résister à l’envie de m’affubler au passage d’un surnom qui en temps normal, le décrivait plutôt lui. Même s’il fallait avouer que je rivalisais aisément avec son niveau professionnel dans la catégorie « caractère de merde ». Pendant peut-être une seconde, j’ai hésité à m’énerver. Mais au final, c’est l’amusement qui a pris le dessus. J’ai senti un sourire sardonique étirer vaguement un coin de mes lèvres et j’ai profité du fait d’être accrochée à sa taille pour lui enfoncer un doigt dans les côtes. Moitié pour le chatouiller, moitié pour le traumatiser, si je devais être honnête.
- Depuis quand tu t’improvises citoyen modèle ? T’as du prendre un sérieux coup sur la tête...
Je l’ai singé, mon sourire s’agrandissant. Au même moment, nous mettions les pieds hors de la boite de nuit et une bourrasque m’attaqua la face, m’échevelant au passage. Ma mauvaise humeur revint aussitôt. J’ai laissé échapper un grognement féroce avant d’enfoncer ma tête dans mon cou pour me protéger de cette intempérie. Je n’avais rien contre les climats capricieux, en réalité je les trouvais plutôt agréables. Mais en général je préférais les affronter avec un coupe-vent adapté, un futal de randonnée et des chaussures de marche. Pas une tenue de bloc opératoire, une maigre blouse blanche et des pompes de ville. Comme je savais que rien de « gentil » n’allait s’échapper de mes lèvres crispées, j’ai fermé ma gueule et boitillé aux côtés de Soren, qui avait l’air de savoir où il m’amenait. Il en profita pour m’expliquer qu’il n’était pas dans la boite de nuit, ce qui me rassura passablement, l’espace de quelques secondes. J’étais même prête à faire une remarque goguenarde sur le fait que la fac l’ait choisit lui pour chaperonner (ce qui, vu sa capacité à se retrouver dans la merde, m'amusait au plus haut point), quand il m’apprit s’être retrouvé coincé sous un panneau publicitaire au Starbucks.
- Quoi ?! J’ai explosé. Qu’est-ce que tu foutais sous ce putain de panneau ? Ça aurait pu être très dangereux !
Je l’ai engueulé, comme s’il était responsable de son propre malheur. Il me sembla voir un demi-sourire étirer vaguement ses lèvres, ce qui me donna littéralement envie de le frapper, mais je me suis dit que ce serait contre-productif. D’ailleurs, nous venions de grimper dans le bus chargé de nous amener loin de cette boite de merde et je n’avais pas envie de m’en faire jeter pour cette petite agression sur sa personne. Ce n’est qu’une fois assis que je pris la peine de rebondir sur cet autre truc qu’il avait dit, sur le ton de la plaisanterie. Sauf que moi, ça ne m’amusait pas du tout. C’est donc les bras croisés et la mine butée que je lui ai répondu, ignorant royalement son soulagement d’être enfin à l’abri du vent.
- Et si tu veux tout savoir : non, j’aurais pas du tout adoré. J’aurais arraché la jambe du responsable de ce café minable pour m’en servir de levier et te tirer de là.
Alors que je faisais la gueule deux secondes plus tôt, j’ai fini ma phrase avec un petit rire nerveux. Parce que l’image m’amusait, d’une part. Surtout déguisée en chirurgienne sanguinaire. C'était cocasse. Mais surtout parce qu’elle m’inquiétait un peu, car vu mon état de colère, je m’en sentais réellement capable. Soren me faisait exploser dans tous les sens, au niveau des émotions. Et à ses côtés, je me sentais aussi excessive qu’une ado de treize ans aux hormones en ébullition. C’est peut-être pour cette raison que, alors que le bus plein démarrait enfin, je n’ai pas pu m’empêcher d’ajouter :
- M’en fou de toutes les façons dès que je rentre je vais rechercher les responsables ce Starbucks sur Google et je vais leur coller un procès au cul dont ils se souviendront jusque dans leurs cercueils en sapin pseudo-équitable et hors de prix.
J’étais bien évidemment loin de me douter que je n’étais pas prête de retrouver l’âtre chaud et rassurant de mon immense demeure. Et que les aventures ne faisaient que commencer pour le binôme infernal que Soren et moi formions. Pourtant, j’aurai dû m’en douter, quand les bourrasques se firent tellement fortes que notre bus dû lutter pour conserver un semblant de stabilité. Ou quand il y eut ce grand crac qui claqua dans les airs. Et ces arbres qui s’écroulèrent juste devant nous, renversant quelques panneaux électriques au passage et bloquant notre route. Le conducteur de bus appuya à fond sur le frein et nous fumes projetés contre les sièges avant. Et moi, avec mes idées de merdes, j’ai décidé de me réceptionner avec mon poignet déjà abimé.
- Putain de bordel de MERDE ! Qu’est-ce qu’il y a encore ?
Je fulminais. Mais je réalisai rapidement que la situation aurait pu être pire, puisque nous aurions pu être écrabouillés sous ces branchages massifs. Alors au final, quand le conducteur nous a expliqué qu’il allait faire le tour par le parc naturel bordant la ville car la voie était bloquée, je n’ai même pas protesté. Je me suis contentée de me tourner vers Soren, un pli soucieux entre mes sourcils sombres.
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Soren sentit rapidement que Jameson lui titillait les côtes alors qu’ils s’apprêtaient à sortir du bâtiment. « Aoutch ! C’est pas sympa ça ! » « Depuis quand tu t’improvises citoyen modèle ? T’as du prendre un sérieux coup sur la tête... » Et alors qu’il était sur le point quelques secondes auparavant de lui faire le regard noir, il ne put s’empêcher un sourire à son tour à la remarque de Jameson. « J’ai toujours été un modèle. » Il laissa quelques secondes de silence en suspens, fier de sa phrase. « C’est surtout que ces gars là ne sont pas entrainés pour ce genre de catastrophe, alors bon, je suis pas sûr qu’on est le droit de lui en vouloir. » Il avait légèrement haussé les épaules. Il finit par avoir le temps de lui expliquer où il était passé le reste de la soirée et où il avait eu ces nouvelles marques de guerrier. Et la réaction de Jameson ne se fit pas attendre - et quelque-part, ça ne l’étonnait plus. « Quoi ?! Qu’est-ce que tu foutais sous ce putain de panneau ? Ça aurait pu être très dangereux ! » Elle était en train de lui passer un savon, et pourtant, ça faisait sourire Soren. Parce-que maintenant, il savait quand est-ce qu’il fallait paniquer ou rester sage, et plutôt en rire - comme en ce moment même. Surtout que la réaction de Jameson était plus risible qu’autre chose à ses yeux, pensée que seul le gamin qu’il était en sa présence pouvait avoir. « C’était même carrément dangereux. Tu veux des détails ou tu vas finir par me frapper de te les avoir donné ? » Ils finirent par rapidement atteindre le bus - les rafales de vent n’étaient vraiment pas plaisantes à supporter. Jameson semblait d’ailleurs, par son attitude, être vexée. Maintenant qu’ils étaient en sécurité à l’intérieur du bus, Soren la regardait avec un sourcil haussé, interrogateur. « Qu’est-ce que t’as encore ? » Les bonnes vieilles habitudes de ne pas prendre de pincettes l’un avec l’autre quand ils se retrouvaient dans ce genre de situation avaient la peau dure apparemment. « Et si tu veux tout savoir : non, j’aurais pas du tout adoré. J’aurais arraché la jambe du responsable de ce café minable pour m’en servir de levier et te tirer de là. » Si un petit rire n’avait pas suivi cette phrase, Soren aurait cru Jameson sur parole. Parce-qu’il savait qu’en cas d’extrême urgence, elle était capable de tout pour se sortir d’une situation - voire de les sortir d’une situation - délicate. Même si la méthode n’était pas très usuelle, allons nous dire. « M’en fou de toutes les façons dès que je rentre je vais rechercher les responsables ce Starbucks sur Google et je vais leur coller un procès au cul dont ils se souviendront jusque dans leurs cercueils en sapin pseudo-équitable et hors de prix. » « T’es au courant que c’est pas la faute du responsable, hein ? Quand même ? Parce-qu’à t’entendre il est déjà mort et enterré sans savoir le pourquoi du comment. » Soren secoua la tête. Même lui n’irait pas les poursuivre en justice, et pourtant il l’avait bien senti passer ce panneau. Mais lors de dégâts comme la tempête était en train de provoquer, on ne pouvait pas faire grand chose de plus que de subir. Soren fut rapidement coupé dans ses pensées en se prenant le siège de devant lui en pleine face. Il n’avait pas eu le temps d’arrêter sa course avec son unique bras restant valide, et sa tête en payant le prix fort. « Putain de bordel de MERDE ! Qu’est-ce qu’il y a encore ? » C’était une bonne question. Pourquoi est-ce que le chauffeur venait de piler comme un abruti en pleine lancée du bus ? Soren rouvrit les yeux, portant sa main à son front et à son nez, d’où du sang coulait de nouveau. Génial, il allait finir par être drainé de la moindre goutte de sang présente dans son corps si ça continuait. « Ça va, tu n’as rien ? » Il eut un petit rire sec. « Disons que je pensais en avoir fini avec les coups sur la tête pour ce soir, mais apparement pas. Je saigne encore du nez en plus. » Au moins, Jameson et lui étaient accordés au niveau de leur vocabulaire. Redescendant sa main au niveau de sa vision, il contempla l’état des dégâts. Apparement, vu le peu de sang qui s’était retrouvé dans sa main en tâtant son visage, il râlait pour pas grand chose. Mais tout de même, il commençait à en avoir marre. Après avoir promis de ne plus remettre les pieds sur un bateau de si tôt, il allait rapidement promettre de ne plus se rende aux soirées où il n’avait pas envie d’aller non plus. « Du coup on fout quoi exactement là ? » Parce-que c’était bien beau d’être dans le bus pour rentrer chez eux, mais fallait qu’ils y arrivent et apparemment le chauffeur avait décidé de faire sa balade de l’année ce soir. « Rassure moi, on est pas monté dans un bus touristique hein ? Alors pourquoi on fait le tour du parc ?! » Comme il avait été un peu sonné par le choc de sa face contre le siège, il n’avait prêté aucune espèce d’attention à ce qu’avait pu dire le chauffeur - et se retrouvait donc à, encore, râler.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
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J’aurais voulu frapper Soren pour son insolence. Le prendre dans mes bras pour le rassurer. Le jeter par la fenêtre pour être tranquille. Ou lui expliquer qu’il ne fallait pas me faire chier et que du moment qu’il s’était retrouvé en danger et avait subi des damages corporels, je n’aurai pas de repos tant qu’une personne sur cette maudite planète n’aurait pas payé pour ce crime. Ce besoin de vengeance, c’était un truc de biker hors la loi. Quelque part, j’avais conscience que ce n’était pas une façon de penser hyper rationnelle, mais on fait ce qu’on peut avec l’éducation qu’on a reçue. Et moi, la mienne, je la tenais principalement de Kyte. En prenant ce fait en compte, je me trouvais plutôt remarquablement bien équilibrée.
- Quelque part, il est responsable. Cette merde aurait dû être mieux fixée pour ne pas voltiger dans la pièce à la première petite bourrasque minable. J’ai maugréé. Puis, je me suis sentie obligée de préciser : mais ne t’inquiètes pas, je n’avais pas prévu de l’achever. Qu’il ait une longue vie ou crève demain, j’en ai rien à foutre. C’est juste qu’il se souviendra de ma fureur jusqu’à son dernier souffle.
J’ai ponctué cette dernière remarque d’un clin d’œil, et j’ai senti un sourire étirer carrément mes lèvres. A ce stade, même moi, je n’y croyais plus vraiment. J’étais en colère contre ce type, mais si Soren n’avait pas envie de que le traîne en justice, je me contenterai de lui envoyer une personne chargée d’évaluer les risques dans les ruines de son café. Pour le simple plaisir de lui faire une petite frayeur. Je me trouvais d’ailleurs fort clémente. J’étais presque de meilleur humeur. Jusqu’à cette bourrasque plus forte que les autres, cet arbre arraché au sol, et ce coup de frein qui m’envoya voler contre le siège devant moi. Presque. Parce qu’en trois secondes, mon humeur massacrante revint en force, décuplée par la vision du sang qui s’écoulait du nez de Soren.
- Bordel de chiottes !
J’ai juré en me penchant pour observer l’étendue des dégâts. L’inquiétude quitta néanmoins rapidement mes traits. Un peu de sang avait beau tâcher la peau diaphane de Soren, le flux était peu important et ne manquerait pas de s’arrêter de lui-même. Un sourire aux lèvres, j’ai caressé le bout de son nez de mon indexe (comme on ferait avec un chaton), juste assez pour l’énerver encore un peu.
- Fais pas ta chochotte. C’est trois fois rien.
Je l’ai taquiné, reprenant volontairement l’insulte que j’avais utilisé à son égard à Yellowstone, pour le convaincre de quitter les chemins marqués par les rangers et de s’aventurer dans la forêt sauvage, qu’aucun autre humain avait foulé depuis des années. J’ai tout de même sorti un mouchoir en papier de mon sac à main et le lui ai tendu sans un mot pour qu’il puisse se débarbouiller. Ce qu’il fit, non sans ronchonner davantage. Le contraire eut été étonnant…
- Tiens, monsieur grincheux est enfin de retour parmi nous. Je commençais à me demander s’il allait nous honorer de sa présence. J’ai plaisanté avec un petit rire. Puis, plus sérieusement : T’as pas vu ? Un arbre s’est écroulé juste devant le bus, la voie est bloquée. A mon avis il doit y avoir des embouteillages un peu partout alors il va essayer de contourner la ville pour voir si c’est plus dégagé de l'autre côté. Du moins, c’est ce que j’aurais fait à sa place.
Dans le fond, je n’étais vraiment pas contre l’idée de m’éloigner des immeubles, des rues, et des autres véhicules. Les villes me rendaient déjà nerveuse en temps normal, mais cette nuit, c’était pire. Le blackout mettait les gens à cran. Les conduites étaient rapides et abruptes. Des gens intoxiqués se baladaient dans les rues, essayant de sauver leur soirée d’Halloween coûte que coûte. Et il y avait ces vents, qui s’engouffraient avec force dans les avenues, décuplés par la hauteur des bâtiments. Alors que le bus s’éloignait de ce merdier pour s’enfoncer dans le parc naturel qui bordait Brisbane, je commençai à respirer plus librement. On n’y voyait pas grand-chose, à travers la grande vitre teintée de la buée de nos respirations et le noir profond qui nous entourait, mais je devinais la nature, les arbres, et l’espace. Rien que ça suffisait à me détendre – même si ça semblait provoquer l’effet inverse sur le conducteur. Plusieurs fois, je le sentis freiner un peu brutalement ou se déporter brusquement sur la gauche ou la droite.
- Soren, tu veux bien mettre ta ceinture s’il te plait ?
J’ai demandé assez sérieusement, attachant la mienne. Dans le fond, il n’avait pas vraiment le choix. S’il refusait, je l’attacherais moi-même, dussé-je le menacer pour parvenir à mes fins. J’avais comme un truc dans les tripes qui ne me plaisait pas vraiment. La chair de poule qui dressait les poils duveteux de mes avant bras. Et un pressentiment assez merdique qui me grignotait de l’intérieur. Il conduit trop vite. Il ne maîtrise pas son véhicule par ces intempéries.
MARQUEUR POUR LE COMPTAGE DES POINTS MERCI DE NE PAS ENLEVER
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Le sourire qui commençait à prendre place sur le visage de Jameson ne manqua pas de fiare bouillir légèrement plus Soren, de plus qu’elle l’accompagna d’un petit geste presque tendre à son égard, ce qui n’était pas dans leurs habitudes. « Fais pas ta chochotte. C’est trois fois rien. » Soren chassa alors la main de Jameson de petites tapes, le regard un peu noir. Il n’avait pas besoin qu’on le materne, pour le moment, il voulait juste savoir ce que le chauffeur de bus avait prévu pour leur exécution, parce-que apparemment, il avait décidé de faire son road trip sans demander d’avis à personne. « Tiens, monsieur grincheux est enfin de retour parmi nous. Je commençais à me demander s’il allait nous honorer de sa présence. » « Oui bah tu sais ce qu’il te dit monsieur grincheux. » Comme l’enfant qu’il pouvait parfois être, il se mit à croiser le bras sur sa poitrine - l’autre étant toujours en écharpe -, regardant - ou faisant semblant de regarder puisqu’il faisait décidément trop noir pour qu’il puisse y voir quoique ce soit - en dehors du bus pour ne pas croiser le regard de Jameson. C’était puéril, mais il l’était tout le temps lorsqu’il était avec elle. Et en réalité, c’était surtout parce-qu’il était un peu dégoûté de devoir lui demander des explications alors qu’elle avait eu une vraie occasion de se moquer de lui juste avant. « T’as pas vu ? Un arbre s’est écroulé juste devant le bus, la voie est bloquée. A mon avis il doit y avoir des embouteillages un peu partout alors il va essayer de contourner la ville pour voir si c’est plus dégagé de l'autre côté. Du moins, c’est ce que j’aurais fait à sa place. » Soren haussa les épaules, comme s’il n’en avait rien à faire que le chauffeur est décidé de se la jouer solo. Lui, ce qu’il voulait, c’était surtout rentrer en un seul morceau et vivant, qui plus est. Et puis maintenant que l’adrénaline avait commencé à retomber, il sentait bien la blessure à son bras revenir au galop. Il aurait pu, en temps normal, laisser une petite grimace de douleur apparaitre mais il était encore dans une attitude de faire le fier face à Jameson alors il ne s’autorisa pas ce genre de petite mimique. Et le bus, lui, s’enfonçait toujours plus dans la réserve de Brisbane, se laissant envelopper dans une atmosphère toujours plus sombre, foutant la chair de poule à toute personne plus ou moins sensée. « Soren, tu veux bien mettre ta ceinture s’il te plait ? » Les paroles de Jameson semblaient assez sérieuses pour que Soren daigne tourner au moins quelques secondes la tête vers la jeune femme, avant de lever les yeux au ciel et d’obtempérer. Il savait que s’il ne faisait pas ce qu’elle disait, avec la voix qu’elle avait pris, ça allait mal tourner et ils allaient encore se prendre la tête. Il mit alors rapidement sa ceinture, soupirant. « C’est bon maman. Mais pourquoi tu veux que je… » Le bruit des freins, des pneus qui glissaient sur les flaques d’eau et quelques instants plus tard, le bus se penchait dangereusement sur le côté, finissant sa course dans un arbre qui bordait la route. Heureusement, ce fut le toit du bus qui prit l’arbre et le chauffeur avait eu de la chance de pouvoir ralentir assez pour éviter les tonneaux. Soren, quant à lui, eu juste le temps de mettre son bras - déjà cassé - devant son visage pour se protéger des éclats de verre. Et Jameson avait eu une bonne intuition quant aux ceintures, car sinon ils auraient été projetés de l’autre côté du bus et auraient surement été faire un câlin assez mortel à leurs compagnons de voyage de l’autre côté de la rangée du bus. Des bourdonnements se faisaient de nouveau entendre dans les oreilles de Soren. S’il n’avait pas été autant surpris par la tournure que les événements prenaient - comme s’il pouvait encore se permettre d’être surpris après tout… -, il aurait poussé un juron. Certaines personnes présentes à bord du bus commençaient déjà à s’exprimer par de cris et pour le moment, le seul réflexe de Soren fut de tourner son regard vers Jameson. « Ca va moussaillon ? » Oui, il fallait qu’il place un petit mot d’humour sinon il allait finir par bouillir définitivement. La ceinture de sécurité commençait cependant à lui lacérer la hanche et il se dit qu’elle n’allait surement pas tenir des heures à les tenir à moitié suspendus de la sorte.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Soren a vaguement essayé de protester – le contraire eut été étonnant – mais à mon grand soulagement, il s’attacha quand même. J’aurais bien aimé le claquer pour avoir osé m’appeler maman, mais il n’eut pas l’occasion de terminer sa phrase, me privant ainsi de celle d’entamer mon geste de correction. Un craquement à glacer le sang résonna dans l’habitacle, et le bus fit une embardée tellement forte que j’en conclus que cet incapable de conducteur s’était probablement mit debout sur le frein. J’aurais probablement dû le remercier d’avoir eu la décence d’attendre que Soren et moi soyons attachés pour décider de se planter, mais je sentais déjà une rage féroce remplacer la peur dans mes veines. Parce que depuis qu’il s’était lancé dans la nature à toute allure, je sentais bien qu’il ne le maitrisait pas, son tas de ferraille. Et j’en avais maintenant la preuve. Si notre guide avait pris la peine de suivre des leçons de conduite spécifiques aux conditions météorologiques extrêmes (comme c’était obligatoire dans certains pays nordiques), ce crétin aurait appris que ce qu’il venait de faire était la meilleure façon de bloquer le système de freinage et de se lancer dans une séance de dérapage. Alors évidemment, ça ne coupa pas.
Savoir ce qui allait se produire ne m’aida pourtant pas à accepter la situation avec flegme. Les doigts de ma main droite s’enfoncèrent dans la mousse de mon siège tandis que ceux de ma main gauche entreprirent de labourer la cuisse de Soren. Comme si m’agripper à quelque chose pourrait mettre un terme à cette sensation de vertige qui semblait m'arracher le cœur et les poumons pour me forcer à les recracher. Avec un grincement métallique, le bus glissa sur le côté pendant quelques secondes qui me parurent excessivement longues. J’eus vaguement le temps de noter les éclats d’eau boueuse qui baptisaient notre fenêtre et j’en ai déduit que faisions un aqua planning sur une zone inondée, à moins que nous ayons déjà quitté le bitume. Au final, je crois que c’était un mélange des deux, parce que brusquement, le sol m’a paru vachement loin, sous mes pieds. Bordel de merde on est en train de se retourner. J’ai vaguement essayé de me préparer aux tonneaux qui allaient suivre. J’aurais voulu hurler, mais mon corps ne daigna pas m’offrir cette libération, et les cris restèrent bloqués dans ma gorge aussi serrée que mes dents. Le premier impact se produisit lorsque le bus s’éclata sur le côté droit, explosant toute une rangée de fenêtre. Le deuxième survint quelques secondes plus tard et frappa le toit cette fois-ci. Après les hurlements et le vacarme, ce fut le calme. Et pendant une seconde, la seule chose qu’on pu entendre fut le grondement lointain du tonnerre et la pluie martelant la carcasse cabossée et fumante qui nous retenait prisonniers. Je me suis accrochée à cet instant comme un naufragé à sa bouée, aussi longtemps que ces secondes de répit voulurent bien s’étirer. Et puis l’habitacle plongea dans le chaos. Un cri perça mon tympan droit, suivit d’un autre. Différentes voix, différentes notes. Différents types de désespoirs qui éclatèrent dans mon cerveau avec une telle force que j’en eus la nausée. Le type qui découvre qu’il ne parvient plus à bouger ses jambes. La femme qui s’étrangle parce que son compagnon ne lui répond pas. Le gosse qui braille plus fort que tous les autres comme ses parents se laissent aller à la panique. Qu’ils se taisent, qu’ils se taisent, qu’ils se TAISENT ! Et puis une autre voix est parvenue à mes oreilles. Une voix qui semblait calme comparée aux autres et qui réchauffa un peu mes membres encore contractés par le choc de l’accident. Hébétée, j’ai tourné la tête vers Soren et mes yeux accrochèrent son regard d’eau. Pendant un quart de seconde, j’ai pas réagi. Et puis mes neurones se sont reconnectés, m’arrachant brutalement à cet état de semi-conscience dans lequel je végétais. Avec cet éveil, ma capacité à analyser la situation – merdique, forcément – et surtout, à m’inquiéter pour le jeune homme que je considérais toujours comme étant sous ma responsabilité refit surface.
- Soren ! Ça va, tu n’as rien ?
Mes mains ont agrippé ses bras puis ses épaules, cherchant le chemin jusqu’à son visage pour essuyer une trace de sang sur sa joue diaphane. Le mien ? Le sien ? Celui d’une tierce personne ? Je n’en savais rien et ne cherchai même pas à trouver la réponse. J’avais juste besoin de sentir la chaleur de sa peau sous mes doigts. Et de le rassurer avec la douceur mêlée de violence qu’il m’inspirait fréquemment (et surtout dans ce genre de situations d’urgence dont nous semblions avoir le secret, il fallait l’admettre). J’ai dégagé une mèche de ses cheveux, avec un mélange d’inquiétude, de tendresse et de trucs un peu plus passionnels, un peu plus flippant, un peu plus explosifs, qui bouillonnaient dans mon cœur aux battements erratiques. J’ai pas eu le temps de réfléchir à quoi que ce soit. Je sais juste que quelque part, alors que mes yeux se noyaient encore dans l’océan des siens, j’ai senti mes lèvres se presser contre celles de Soren. Une caresse furtive terminée avant même d’avoir commencé. Et que je me suis tout de suite sentie plus apaisée, après ça. Une partie de moi était certes un peu gênée de cet épanchement aussi soudain que déplacé, mais malgré tout, ce sentiment m’était préférable à l’orage houleux qui m’avait fait perdre pieds quelques instants plus tôt. Je me suis écartée, mes sourcils légèrement froncés, et mon cerveau désormais entièrement reconnecté.
- Je n’ai rien, ne t’en fais pas. Rien qui ne se remette en quelques jours.
J’ai repris le plus naturellement du monde alors même que j’agitais mes orteils glacés dans mes chaussures et tâtais différents endroits de mon corps pour effectuer un rapide auto-diagnostique. Des contusions, des éraflures. Notre côté du bus avait été plutôt chanceux rétrospectivement – pour les passagers qui avaient pensé à attacher leurs ceintures, du moins. Tous avaient échoppé de blessures mineures, d’après ce que je pouvais distinguer grâce aux faibles lumières d’urgence qui nous éclairaient de leurs clignotements sinistres. J’ai expiré lentement, tâchant d’évaluer l’ordre de nos priorités.
- Je vais me détacher. Une fois sur le sol je t’aiderai à descendre.
J’ai proposé à Soren d’une voix posée. La ceinture me lacérait la hanche et je n’avais aucune envie de rester accrochée à ce siège plus longtemps que nécessaire. D’autant qu’on ne savait pas si le moteur avait été touché, et nous n’étions pas à l’abri d’une explosion ou de quelques flammes, pour égayer un peu notre soirée. Comme la boucle de ma ceinture s’était bloquée, j’ai dû utiliser mon couteau suisse pour trancher les liens (une chance que je ne m’en séparais jamais). La pression se relâcha brusquement, me surprenant, et j’aurai probablement glissé en vrac si Soren n’avait pas eu le réflexe de me rattraper de son bras sain. Je l’ai remercié d’un signe de tête puis j’ai entrepris d’escalader les sièges pour descendre sur la rangée du dessous, qui, par chance, était inoccupée. Autour de moi, les passagers s’organisaient déjà pour s’aider les uns les autres, et s’agitaient dans tous les sens.
- Il faut qu’on sorte de ce bus. J’ai dit d’une voix assez forte pour couvrir le bordel ambiant. Vous, dans le fond, essayez de trouver le marteau pour briser la fenêtre de sécurité. C’est le seul endroit où nous pourrons sortir facilement sans risquer de nous blesser davantage.
Visiblement ravis d’avoir une mission à accomplir, les deux types dans le fond se mirent à la recherche de l’outil miracle et j’en ai profité pour reporter mon attention sur Soren.
- T’es prêt ? J’ai demandé en me calant plus fortement sur les sièges inférieurs. Accroche-toi au siège de ton bras valide pour ne pas glisser, je vais te détacher.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Le bruit alentour se faisait de plus en plus insupportable. Le mal de crâne de Soren, quant à lui, se faisait de plus en plus présent. Il savait déjà que sa tête n’allait pas forcément très bien lorsqu’il avait retrouvé Jameson - ça lui refaisait le coup de quand il avait échappé aux méchants sur l’île maudite, après avoir pris un sacré coup sur la tête -, mais là ça devenait pire. Bon point, il arrivait encore à voir presque correctement malgré l’obscurité et son problème cérébral, ce qui relevait de l’exploit dans un endroit tel plongé dans le noir. « Soren ! Ça va, tu n’as rien ? » Il fit une légère grimace. « On va dire que ça va. Je sens plus mon bras à force d’avoir mal mais je vais survivre. Toi ? » Il avait du mal à voir si elle avait reçu des coups assez violents pour saigner ou si, comme à son habitude de warrior du dimanche, elle s’en sortait presque indemne. Il espérait profondément que la deuxième solution soit la bonne, car de ce qu’il entendait, le reste du bus n’allait pas forcément bien. Et ne voulait pas avoir à se retrouver une nouvelle fois dans la situation du bateau, lorsqu’ils avaient mené une expédition jusque la pharmacie… Rien que d’y repenser, tous les poils de son corps s’étaient dressés droit comme des piquets. Jameson continuait cependant de s’inquiéter pour lui, il pouvait le voir, elle était en train de détailler toutes les parties de son corps qui semblaient endommagées - que ce soit par l’accident qu’ils venaient d’avoir ou celui que Soren avait subi légèrement plus tôt dans la soirée. « Promis, je vais m’en sortir. » Et alors qu’il allait tenter d’esquisser un petit sourire plutôt rassurant, les lèvres de Jameson vinrent s’apposer aux siennes, rapidement, chastement, avant qu’il n’ait eu le temps de penser ne serait-ce qu’une seconde à ce qui allait se passer - et ce qui, par conséquent, était en train de se passer. Bien que ce ne fut que très rapidement et plutôt impromptu, il ne put s’empêcher de froncer très fortement les sourcils. Il n’eut le temps de ne rien broncher que Jameson reprenait déjà la parole, Soren voyant dans son regard que la situation était très claire désormais pour elle. La petite pause dans leur aventure semblait déjà terminée - et Soren regrettait toujours de ne pas être resté dans son canapé ce soir. « Je n’ai rien, ne t’en fais pas. Rien qui ne se remette en quelques jours. » Petit moue plutôt moyennement convaincue - il avait déjà mis des jours avant d’être convaincu qu’ils allaient physiquement bien après le naufrage -,il hocha rapidement la tête. « Je vais me détacher. Une fois sur le sol je t’aiderai à descendre. » Le ton que prenais Jameson indiquait qu’elle avait déjà douze longueurs d’avance sur le déroulement des prochaines actions, qu’elle était déjà en train de réfléchir à comment ils allaient s’échapper de cet enfer - voire même le thé qu’elle allait pendre en arrivant chez elle. Soren, lui, pour le moment était trop paumé pour faire autre chose que d’acquiescer les dires de sa partenaire. « Vu comment on s’est foutu de toutes façons, je vais forcément avoir de besoin de toi pour descendre. Et souris pas trop je sais que ça te fait plaisir d’avance que j’ai besoin de ton aide. » Le sarcasme, les blague, l’humour, toujours dans ce genre de situation. C’était ce qui permettait de garder les nerfs à vifs et de ne pas sombrer dans la dépression que pouvait inspirer leur situation. Par la suite, Soren tenta de rester concentré sur les gestes de Jameson - ce qui était compliqué vu qu’il ne voyait pas la moitié de ce qu’elle réalisait. Cependant, la chose qu’il vit clairement - et presque au ralenti -, ce fut le moment où Jameson donna le dernier coup de couteau à sa ceinture et qu’elle commença à glisser avant même qu’elle ne s’en rende compte. Comptes tenus qu’ils étaient complètement tête à l’envers, Soren se laissa aller au premier geste, au premier réflexe, que son corps lui dit de faire: rattraper Jameson comme il le put - et de son bras valide, sans se tromper de côté, qui plus est. Elle finit par atterrir un peu plus tranquillement sur ce qui était désormais le toit du bus. « Il faut qu’on sorte de ce bus.Vous, dans le fond, essayez de trouver le marteau pour briser la fenêtre de sécurité. C’est le seul endroit où nous pourrons sortir facilement sans risquer de nous blesser davantage. » Comme il l’avait compris dans son regard, elle avait déjà de l’avance sur la suite des événements. Soren se prit alors quelques secondes pour souffler, sachant qu’il allait devoir descendre à son tour, en sachant que même Jameson avait failli s’éclater sur le col - ou le plafond… - alors qu’elle avait tous ses membres de valides. Il soupira. « T’es prêt ? » Il eut un petit rire, glissé entre ses dents. « C’est ça ou je reste ici jusqu’à temps que quelqu’un puisse venir nous chercher. Et autant te dire que ça me tente pas, alors oui, je suis prêt. » Grognon un jour, grognon toujours. Jameson allait décidément le taper lorsqu’ils auraient tous les deux les deux pieds bien fermement collés au sol. « Accroche-toi au siège de ton bras valide pour ne pas glisser, je vais te détacher. » « Bien chef. » Ainsi, accrochant sa main autant du dossier du siège avant, aussi fortement qu’il le pouvait et surtout aussi habilement que son corps affaibli lui pouvait, il fit un petit geste de la tête à Jameson pour lui dire qu’elle pouvait y aller. Au pire, il tombait, se prenait quelque-chose en pleine figure une fois de plus - ça ne pouvait pas être si terrible que ça la troisième fois. Peut-être que si ? Il ne savait plus à force. Mais rapidement, il sentit à son tour la pression se relâcher, plus tranquillement que pour le cas de Jameson, autour de ses hanches. Et naturellement, son corps vint se remettre dans le sens de la gravité - merci Jameson qu’il sentait le soutenir et son bras valide de ne pas le lâcher en cours de tâche. Se pieds vinrent toucher dans le bon sens le désormais dénommé sol, et il put soupirer un bon coup. « Une bonne chose de faite… » Relevant le regard vers le reste du bus, il ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Maintenant que sa vision était de nouveau totalement performante - passons les problèmes de luminosité et couleurs associés à son dysfonctionnement génétique -, il pouvait voir à quel point il était dans la merde. Le peu de gens sensé était part, comme l’avait dit Jameson, à la recherche du marteau magique mais le reste des gens semblait encore bien paniqué - bien qu’ils avaient presque tous arrêté de hurler dans tous les sens. « On fait quoi, on reste et on aide ou on se barre en juifs pour une fois et on rentre chez nous ? » un sourcil haussé, Soren releva son regard vers Jameson et ne mit pas longtemps avant de savoir la réponse qu’il voulait qu’elle prononce pour eux deux. « La deuxième solution était trop belle pour être vraie. » Ce soudain désentrain pour aider les autres personnes présentes était plutôt inhabituel pour Soren, mais vu que les images du corps de la pauvre jeune femme dans les cales du bateau lui revenait telles des hallucinations à chaque fois qu’il posait son regard sur quelqu’un, il ne voulait - plus inconsciemment que consciemment - que sa situation à lui, pour une fois, n’empire. Remettant son écharpe de fortune bien en place, il commença à s’activer pour aider les personnes les plus mal en point à sortir du bus. Jameson s’affecta aussi de son côté, entrainant dans son sillon les personnes les plus en forme à l’aider. L’odeur de l’essence se faisait malheureusement de plus en plus présente - et Soren n’aimait pas ça du tout. Alors que seulement deux ou trois personnes restaient encore à bord du bus - des personnes qui étaient déjà bien blessées en montant dans cette machine infernale -, Soren retourna auprès de Jameson, la mine grave. « Va falloir qu’on active, sinon je pense que ça va finir en barbecue party par ici. Et on sera les jambonneaux à bouffer à la fin de cette histoire. »
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Aussitôt dit, aussitôt fait. J’ai attendu que Soren soit bien accroché au siège devant lui et je me suis dressée sur la pointe des pieds pour atteindre la ceinture qui le retenait accroché à ce qui était désormais le plafond. Cette fois-ci, je n’eus pas à utiliser mon couteau car la boucle céda assez facilement, et Soren glissa hors de son siège avec bien plus de grâce que moi. Admettons-le, j’étais un peu jalouse de la force de son bras valide, qui soutenait quasiment tout le poids de son corps. Je n’étais pas certaine d’être capable du même exploit, en dépit de l’importance que j’accordais à la musculation. Les mecs, ils ne se rendent pas compte à quel point ils sont avantagés par la nature, j’ai maugréé intérieurement, à jamais frustrée d’être née avec une paire de seins à la place d’une paire de couilles. J’ai quand même attrapé les jambes de Soren de mes bras pour l’aider à redescendre en douceur, parce que je me doutais bien que vu sa taille, il ne pourrait pas se soutenir seul très longtemps. Une fois ses deux pieds sur le sol, mon compagnon promena immédiatement son regard sur le reste du bus, probablement pour évaluer la situation comme je l’avais fait un peu plus tôt. L’imitant, j’ai pu remarquer que les types que j’avais envoyés à la recherche du marteau avaient mené leur mission à bien et entreprenaient maintenant de briser la vitre du fond. De fait, chacun essayait de se rendre utile à sa façon et l’atmosphère du bus était déjà beaucoup moins chaotique, même si beaucoup de personnes n’arriveraient vraisemblablement pas à sortir de ce tas de ferraille sans aide. Au moment où je me faisais cette réflexion, Soren me demanda si nous devions la leur fournir ou nous barrer « en juifs ». J’ai froncés les sourcils et l’ai regardé un peu durement, parce que pour moi il n’était évidemment pas envisageable de tourner le dos à des personnes qui avaient besoin d’aide. Non seulement ce n’était pas éthique, mais ce n’était pas légal. Au final, je n’eus même pas à argumenter car Soren décida lui-même de rester pour mettre la main à la pâte. Rassurée, je n’ai pas pu lutter contre l’envie de le taquiner – parce que son expression m’avait un peu froissée elle aussi, soyons honnête.
- Au risque de trahir mes origines juives, on reste.
J’ai confirmé avec un sourire caustique. J’ai aidé Soren à remettre son écharpe en place de façon à m’assurer que son bras était bien protégé et on est partis chacun de notre côté. J’ai fait un rapide état des lieux pour essayer de savoir où je serais la plus utile. Ça m’a permis de constater que quelques braves types s’étaient donnés la mission d’aider les passagers à sortir du bus par la fenêtre du fond, et l’évacuation se passait relativement bien de ce côté-là. Soren, lui, ne tarda pas à aider quelques personnes plutôt mal en point à rejoindre l’arrière du bus et couvrait donc la partie médiane. Restait l’avant. J’ai fait signe à une nana un peu paumée mais visiblement robuste de me suivre, et on s’est dirigées entre les débris de verres à la recherche des passagers potentiellement abimés, puisqu’ils avaient pris l’impact en frontal. Fort heureusement, la plupart avaient pensé à mettre leurs ceintures, aussi nous n’avons eu qu’à les détacher comme je l’avais fait pour Soren et les prier de remonter vers l’arrière du bus. De temps à autres, certains passagers étaient trop blessés pour marcher, alors deux ou trois autres se relayaient pour les porter. J’essayais de ne pas me laisser ébranler par la vision de ces corps mutilés et restait concentrée sur les gestes que j’avais à fournir pour être plus efficace. Le pire fut l’instant où, après avoir vidé quasiment tout l’avant du bus, je me suis dirigée vers la cabine du conducteur, laissant mes camarades de fortune aider les derniers blessés à quitter le véhicule. Il était immobile, affalé comme une poupée de chiffon jetée sur le sol. Sa nuque prenait un angle improbable et ses yeux formaient comme deux globes opaques sur son visage ensanglanté. Ignorant les battements erratiques de mon cœur, j’ai tendu deux doigts pour prendre son pouls, par acquis de conscience. Évidemment, je n’ai rien trouvé. Quant à la radio du bus, elle avait elle aussi rendu l'âme, à mon grand désarroi. « Tu as besoin d’aide ? », a demandé une voix dans mon dos, probablement celle de la fille que j’avais embarqué avec moi. J’ai pris une inspiration pour me recomposer et me suis retournée vers elle, cachant le corps inerte du mien.
- Non, il n’y a plus personne derrière.
J’ai dit d’une voix posée. Fort heureusement, bloquer mes émotions, ça me connaissait. Je dois même dire que c’est un réflexe qui me venait presque plus naturellement que n’importe quel autre. Il fallait dire que mes actions militantes m’avaient bien préparée dans mon adolescence, douce époque où j’avais pris l’habitude de faire des sittings dans divers abattoirs bovins de Colombie-Britannique, dans l’espoir de bloquer les chaînes d’abattage pour protester contre la consommation de viande. Une activité extra-scolaire moyennement adaptée à la gosse de seize ans que j’étais alors, mais mon mentor n’avait jamais jugé utile de se questionner un peu sur l'impact psychologique que ces actions pourraient avoir sur moi. Aujourd’hui, je n’avais aucun regret. J’étais persuadée que ces expériences avaient permis de façonner la muraille en titane qui s’érigeait pour me protéger chaque fois que je me retrouvais dans des situations où l’émotivité devenait immanquablement une faiblesse. Il y eu un bruit de pas, et puis Soren apparu de nouveau à mes côtés, son beau visage figé dans une sorte de gravité alors qu’il m’encourageait de m’activer. J’ai froncé les sourcils, ouvrant à nouveau mes sens à mon environnement. C’est alors que derrière l’odeur cuivrée du sang ou âcre du moteur chaud, j’en ai senti une autre bien distinctive… et bien plus inquiétante : celle de l’essence.
- Compris. J’ai répondu avec un hochement de tête. J’ai passé ma vie à défendre les animaux d’élevage, c’est pas pour finir moi-même en grillade !
J’ai répliqué, sans trop savoir s’il s’agissait d’une plaisanterie ou si j’étais totalement sérieuse. Quoi qu’à la réflexion, c’était probablement un peu des deux. Sans même qu’on ait à se concerter, Soren et moi avons attrapé un type qui ne pouvait plus marcher et on a foncé vers la sortie. Suivant le mouvement, d’autres personnes valides se sont empressées de récupérer les deux blessés restants pour les amener en sécurité à l’extérieur. Je n’ai même pas eu le temps d’apprécier la sensation de la terre meuble sous mes pieds que mon regard fut attiré par quelque chose d’orangé, dansant sur ce qui était désormais le toit du bus. Bordel de merde, comment ça s’est déclenché ça ? J’ai pas posé la question à haute voix, parce que la réponse s’imposait d’elle-même : probablement lors de l’impact. Ce qui signifiait que cette flamme dangereuse flottait au-dessus de nous pendant toute la durée du sauvetage. Une véritable bombe à retardement.
- Il faut qu’on se tire d’ici, j’ai dit en accrochant le regard de Soren, qui m’aidait toujours à soutenir le blessé. Puis je me suis tournée vers les autres survivants : On est beaucoup trop près du bus. Avec ces flammes, il peut exploser à tout moment. Aidez les blessés à se déplacer et allez-vous réfugier derrière ces roches en contrebas.
Puis, mettant en œuvre mon propre plan, j’ai entrepris de descendre le dénivelé en compagnie de Soren et de notre blessé à demi-conscient. Avec son bras en écharpe et ma cheville en bouillie, c’était une mission plutôt complexe, mais nous nous sommes accrochés. Au final, nous étions les derniers à nous réfugier, et le bus explosa quelques secondes plus tard, éclairant les arbres de lueurs orangées et polluant ma forêt de son épaisse fumée noire et odorante. Je me pris à remercier l’averse qui éviterait au moins un incendie forestier et une catastrophe environnementale. En revanche, j’étais beaucoup moins ravie des tremblements qu’elle me provoquait, et du froid qui me glaçait les membres. « Il faut appeler les secours ! » Hurla un homme, probablement en réponse au choc qu’on venait tous de subir en voyant le bus exploser sous nos yeux. « Impossible, tous les réseaux sont saturés depuis le début de la soirée ! » répliqua une voix féminine que je ne parvins pas à identifier. J’ai jeté un coup d’œil à la troupe autour de nous et c’est sans grande surprise que j’ai réalisé que je ne faisais confiance à aucun d’entre eux pour nous sortir d’affaire. Alors je me suis tournée vers Soren, parce que lui, je savais par expérience qu’il avait ce qu’il fallait dans les tripes pour aborder ce genre de situation dangereuse. Et la détermination que j’ai lue dans son regard ne fit que confirmer cette intuition. J’ai hoché la tête, comme en réponse à moi-même et je me suis adressée au reste de la troupe, assez fort pour couvrir le brouhaha et la pluie qui martelait la nature autour de nous.
- Ces roches sont remplies de cavités qui feront un abri parfait. Aidez les blessés à s’y installer, faites du feu, essayez de vous sécher et de vous réchauffer. Soren et moi allons remonter la route à la recherche d’un poste de garde forestier où il y aura certainement des radios pour prévenir les secours.
Je n’ai pas vraiment vérifié que nos compagnons étaient d’accord avec ma proposition. Dans le fond, je n’en avais strictement rien à foutre, parce que pour moi c’était la seule chose censée à faire, comme grand nombre d’entre nous ne pouvait pas se déplacer. Et puis il fallait admettre qu’écouter les autres, dans ce genre de situation, ne faisait pas partie de mes qualités (ou de mes priorités). En revanche, l’avis d’une personne comptait : Soren. Je me suis tournée vers lui et mes yeux ont à nouveau cherché les siens.
- Qu’est-ce que t’en penses l'aventurier ; tu te sens prêt pour une petite randonnée en pleine tempête ?
Je ne doutais pas qu’il soit prêt psychologiquement. J’espérais juste que son corps malmené tiendrait le coup. Tout comme ma cheville, d’ailleurs. Mais encore une fois, nous n’avions pas vraiment d’autre choix que d’essayer.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Jameson dut comprendre que Soren ne plaisantait plus lorsqu’il finit par la rejoindre après avoir aidé quelques blessés puisqu’elle reprit, à son tour, un regard et un visage sérieux. « Compris. J’ai passé ma vie à défendre les animaux d’élevage, c’est pas pour finir moi-même en grillade ! » Et c’était d’ailleurs à ce moment là qu’on pouvait clairement comprendre que le côté sérieux de Soren avait repris le dessus puisqu’il ne prit même pas la peine, ni le temps, de faire une petite remarque pour taquiner sa partenaire de crise. Rapidement et naturellement,ils se dirigèrent tous les deux vers un autre homme pour l’aider à se sortir du bus, le gamin étant à moitié conscient. Bien sûr, Soren devait prendre sur lui car même s’il ne se voyait pas ne pas aider, son bras l’empêcher d’être performant comme il l’aurait voulu. Et surtout, il lu faisait mal. Mais pour une fois, il ne broncha pas et suivit Jameson à l’extérieur du bus. Leurs deux regards furent attirés par la même chose. « Il faut qu’on se tire d’ici. On est beaucoup trop près du bus. Avec ces flammes, il peut exploser à tout moment. Aidez les blessés à se déplacer et allez-vous réfugier derrière ces roches en contrebas. » Soren avait hoché la tête, reprenant rapidement son souffle pour reprendre sa course avec la moitié du poids de l’homme inconnu sur lui. « Je te suis sans soucis, je t’ai dit, le barbecue c’est pas comme ça que je veux finir. » Les autres rescapés avaient rapidement suivi le mouvement sous les ordre du Capitaine Jameson, et ce fut peu de temps après que tout le monde se retrouve à l’abris que le fameux bruit d’explosion du bus se fit entendre. Même s’il s’agissait de chaleur, le bruit était à vous glacer le sang. Et paradoxalement, il faisait étrangement silencieux par la suite - comme si ça avait jeté un sort magique et que tout le monde avait perdu sa langue. Deux personnes derrière eux finirent par briser le silence en parlant d’appeler les secours et de réseau manquant - Soren se rendit donc compte qu’ils étaient plus dans la merde que prévu. Comme d’habitude, fallait dire. Tournant son regard de l’autre côté de l’homme toujours à moitié inconscient, il croisa les yeux de Jameson. Comme à son habitude, la jeune femme n’était ni paralysée par la peur, ni énervée, ni rien de toutes ces émotions négatives. Non, ce qui l’animait en ce moment même ressemblait surement à ce que Soren pouvait ressentir en lui: de la détermination. Il fallait qu’ils fassent quelque-chose, n’importe quoi, mais il fallait qu’ils se bougent pour sortir de cette situation. Et avant même qu’il puisse formuler à haute voix quoi que ce soit, Jameson hochait déjà sa tête dans sa direction avant de venir s’adresser au reste de la troupe. « Ces roches sont remplies de cavités qui feront un abri parfait. Aidez les blessés à s’y installer, faites du feu, essayez de vous sécher et de vous réchauffer. Soren et moi allons remonter la route à la recherche d’un poste de garde forestier où il y aura certainement des radios pour prévenir les secours. » Apparement, aucun de leurs compagnons semblaient vouloir broncher, ils se mirent d’ailleurs plutôt rapidement en route vers l’endroit que venait de leur indiquer Jameson. Cette dernière et Soren se retrouvèrent donc rapidement en tête à tête. « Qu’est-ce que t’en penses l'aventurier ; tu te sens prêt pour une petite randonnée en pleine tempête ? » Soren eut un petit sourire, mélangé à un petit soupire. Remettant son bras dans une position un peu plus confortable - si tout du moins c’était possible lorsqu’on parlait de bras cassé -, il se redressa par la suite un tantinet. « De toutes façons, je crois qu’il faut mieux qu’on réponde à l’appel de l’aventure avant qu’elle viennent encore nous tirer par les pieds. » Il avait quelque peu retrouvé son humour, ce qui était bon signe; ça informait que leurs vies n’étaient plus en situation de péril imminent. Soren finit par alors rapidement jeter un coup d’oeil autour d’eux; sans grand succès malheureusement. « Dis moi, est-ce que tu te rappelles avoir vu des indications quelconques sur notre cheveux jusqu’ici, dans le bus ? Quelque-chose qui pourrait nous aider à savoir exactement où on est ? » Il tourna de nouveau son regard vers Jameson, tentant de voir si son expression de visage allait indiquer quelque-chose de bon ou, au contraire, une mauvaise nouvelle. « J’ai tenté de repérer la route que le chauffeur prenait, en fonction des virages et du temps qu’on a roulé avec cette tempête. Et, je sais que tu voulais trouver un poste de secours, mais… » Il fit une petite grimace, comme s’il s’excusait auprès de sa compagne de galère par avance. Car, même si l’idée qu’il était sur le point d’émettre n’était pas la pire qu’il aurait pu avoir tout au long de sa vie, elle risquait de les mettre un peu plus dans des situations dangereuses vis-à-vis de la météo. « Je sais, enfin si je me suis pas trompé sur l’endroit où on est, qu’il y a une auberge, ou un espèce d’hôtel, un peu plus loin dans la forêt. Il est plus près en distance que le poste de garde forestier le plus proche, c’est pas sur cette route là qu’il y en a le plus. Mais du coup, va falloir qu’on coupe à travers bois et la tempête et les arbres ne font pas bon ménage… » Il haussait un sourcil interrogé vers Jameson, attendant de voir sa réaction, sa réponse, sa soif d’aventures.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Notre situation avait beau être passablement merdique, le sourire de Soren était communicatif, et j’ai senti mes lèvres s’étirer à leur tour. Il m’a dit qu’il valait mieux répondre à l’appel de l’aventure plutôt que d’attendre qu’elle vienne encore nous tirer par les pieds et j’ai laissé échapper un ricanement ironique.
- Ça, tu peux le dire.
De toute évidence, les catastrophes n’avaient aucun mal à nous trouver Soren et moi, et ce don semblait décuplé lorsque nous étions ensemble. Je me demandais si c’était une sorte de malédiction ou bien s’il y avait une explication rationnelle à tout cela. Si les molécules de nos corps créaient une sorte de champs magnétique merdique qui déréglait les éléments de la nature, par exemple. Ou alors, peut-être qu’on aimait trop ça, le danger. Et que nos êtres avides de sensations fortes s’arrachaient au quotidien pour l’affronter dès que l’occasion leur était présentée. Sans plus attendre, on a lentement gravi la pente vers la route que nous venions de quitter et où le bus se consumait encore lentement, projetant des reflets chatoyants sur les troncs noircis de la forêt. Observant autour de lui, Soren m’a demandé si j’avais eu l’occasion de repérer l’endroit où nous nous trouvions. Et j’aurais adoré lui dire que oui, mais j’étais bien trop occupée à m’échauffer sur le sort que je réserverai aux responsable de l’accident qui avait abîmé le bras de Soren pour penser jeter un coup d’œil à l’extérieur. Alors j’ai secoué négativement la tête.
- Tout ce que je sais c’est qu’on a dû sortir de la ville par l’ouest alors on est probablement dans la forêt de Mount Coot-Tha. J’y fais souvent des trails avec ma chienne. Mais avec ce temps et l’obscurité, je serais incapable d’être plus précise. D’autant que je me repère toujours aux sentiers sur lesquels je me promène d’habitude, jamais aux routes.
J’ai ajouté ces derniers mots avec colère. Ça m’énervait de ne pas savoir plus précisément où nous nous trouvions. De ne pas avoir de carte topographique ou de GPS. De coupe-vent étanche ou de chaussures de marche. Je n’étais pas préparée à me paumer en pleine nature. Et pourtant je pouvais visualiser ce coin de mon dressing où mon sac à dos de survie m’attendait, plein de tout ce dont je pourrais avoir besoin. Au moins, mon couteau suisse était là, contre ma cuisse. Mais c’était une maigre consolation qui n'atténuait nullement ma frustration, d’autant plus importante que je me sentais maintenant responsable des passagers du bus planqués dans les grottes, et de Soren (mais ça, ce n’était pas nouveau). Et concrètement, je n’avais pas de solution pour les aider à part de me promener à l’aveuglette sur les routes en espérant croiser un poste de garde-chasse. Et ça m’emmerdait. J’ai sorti mon téléphone sans trop y croire, seulement pour constater que je ne captais toujours rien. A mes côtés, Soren observait curieusement la route et quand il s’est remis à parler, c’était comme s’il revivait le voyage dans sa tête, essayant de se souvenir des virages et des kilomètres parcourus. Je l’ai laissé exprimer tout ça sans l’interrompre, parce que je savais que le cerveau humain était capable de ce genre de miracles. Pas le mien. Je n’avais jamais été dans l’observation et me basait plutôt sur mon intuition. Mais ma « sœur », était capable de ce genre d’exploit. En voiture, elle battait régulièrement mon GPS, si bien que je ne l’allumais jamais lorsqu’elle se trouvait à mes côtés. Soren finit décider qu’il avait une vague idée de l’endroit où on se trouvait, et qu’à défaut de tomber sur des postes de secours, on pourrait peut-être atteindre un hôtel en coupant à travers bois. Il n’avait pas vraiment l’air emballé par sa proposition, mais moi je l’ai accueillie avec joie, parce que peut m’importait que ce soit un plan foireux, au moins c’était un plan. Et s’il y avait un truc que je détestais plus que tout, c’était de ne pas savoir dans quelle direction aller. Alors j’ai hoché la tête sans trop hésiter.
- Qu’importent les postes de garde forestier, un hôtel de forêt aura probablement des téléphones avec une prise de terre qui fonctionnera malgré la tempête. Peut-être même une infirmerie.
Il n’était pas concevable qu’une auberge de forêt, même vétuste, n’ait pas de trousses de premiers secours dans le cas où des voyageurs blessés s’y rendraient. Peut-être même que leur électricité était reliée à l’extérieur de la ville ou que des médecins se trouvaient parmi les pensionnaires. Mais mieux valait que je ne me fasse pas trop d’espoirs et m’en tienne à ce dont j’étais certaine : cet endroit nous permettrait d’appeler des secours, et de nous mettre à l’abri. Alors j’ai cherché le regard de Soren qui m’observait toujours, guettant ma réaction, et j’ai hoché la tête.
- On y va.
Et c’est ce qu’on a fait. On a traversé la route trempée et j’ai suivi Soren dans les sous-bois. Mes pieds s’enfonçaient dans la terre meuble et je regrettai une fois de plus de ne pas avoir emporté mes chaussures de randonnée. Avec la pleine lune pour seule guide, j’essayais de me concentrer sur le chemin escarpé que nous avions emprunté, pour ne pas me prendre les pieds dans une racine et traumatiser davantage ma cheville meurtrie. Ça me permettait aussi d’oublier le froid humide qui semblait s’infiltrer jusque dans mes os. La pente était raide, alors on l’a grimpée en silence, s’aidant mutuellement pour éviter de tomber. Lorsqu’on est arrivés en haut, un panneau de bois vieilli indiquait diverses directions, et je n’ai pas pu m’empêcher de laisser échapper un ricanement macabre en découvrant l’une d’entre elles : Slaughter Falls.
- Les chutes du massacre. Génial. J’ai pas du tout l’impression d’être dans ce genre de films d’horreur pourri qui se déroulent le soir d’Halloween.
J’ai secoué la tête avec un sourire crispé sur les lèvres, mais j’étais pas vraiment certaine d’avoir envie de rire de tout ça. Parce que j’avais le souvenir de notre dernière mésaventure encore bien présent dans mes veines, et que je n’abordais pas la situation hyper sereine. C’était presque comme si je m’attendais à voir surgir un psychopathe de derrière les arbres pour nous lacérer à coup de tronçonneuse. J’ai resserré mes bras contre moi pour étouffer un frisson et puis mes yeux ont accroché autre chose.
- Auberge du silence, à deux kilomètres. J’ai lu à voix haute. Ça donne envie… C’est de ça dont tu parlais ? En tout cas, on dirait qu’on est sur la bonne voie.
On a repris notre route, et j’ai essayé d’ignorer les bruits qui nous entouraient. Mais les forêts australiennes m’étaient beaucoup moins familières que la nature américaine. Les bruits, les odeurs et les reliefs m’étaient inconnus et en devenaient passablement inquiétants. Alors j’ai essayé de ne pas penser aux serpents, aux crocodiles, aux dingos et aux araignées géantes qui peuplaient probablement cette forêt. Bon sang, les grizzlis et les bisons étaient pas loin de me manquer. Mes pensées ont naturellement convergé vers Yellowstone, et j’ai senti un sourire incertain se frayer un chemin sur mon visage.
- Tu m’avais parlé de la nature australienne, quand on s’était perdus dans la forêt. Et de toutes les bestioles qui y vivaient, tu te souviens ? J’aurais jamais cru m’y retrouver avec toi, et encore moins qu’on s’y paume.
J’ai relevé les yeux vers Soren, franchement amusée désormais. Parce que c’était près de vingt-trois ans plus tôt et que j’avais comme l’étrange satisfaction de voir une sorte de boucle se boucler. Robin m’aurait sorti que c’était le destin ou une connerie du genre, mais je préférais m’émerveiller des mystères du hasard. Et ça me faisait un peu l'effet d'avoir le don d'ubiquité. D'être là-bas et ici, défiant toute notion du temps et de l'espace.
Je précise, les Slaughter Falls, ça existe réellement j'ai vu ça en cherchant le nom de la forêt et sa disposition par rapport à Brisbane, j'ai halluciné. Si t'as envie de faire Soren lui raconter une légende flippante sur le lieu fais toi plais, c'est ambiance
follow in no footsteps listen for the true guides
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Contrairement à ce qu’il aurait pu penser, Jameson trouva le plan de Soren absolument génialissime - alors qu’il comptait un peu sur elle pour trouver un plan mieux, plus digne de ce nom, car il y avait une forte probabilité pour qu’avec celui qu’il venait de proposer, il se prenne un arbre sur la tête après cinq minutes de marche. Mais la jeune femme initia un mouvement en direction de la forêt et Soren finit par la suivre. Ils marchèrent d’ailleurs en silence, ce qui avait quelque-chose de réconfortant et d’angoissant. La dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés dans des galères, ils avaient passé presque littéralement tout leur temps à se foutre sur la gueule. Aujourd’hui, la partie plaisanteries semblait ne pas être de mise. Parce-qu’ils savaient aussi, dans le fond, qu’il ne fallait pas qu’ils restent indéfiniment dans cette forêt alors que la nuit était beaucoup trop présente. Soren devait d’ailleurs se concentrer sur le chemin qu’osait prendre Jameson pour être sur d’être sur de tous les dangers potentiels que comportait ce nouvel itinéraire. Avec une chance inouïe jusque maintenant - montée de colline sans encombres comprise -, ils finirent par arriver à un croisement. Soren plissait les yeux, tentant de deviner les mots qui étaient inscrits sur le panneau qui s’offrait à eux, mais il se rendit à l’évidence: il allait devoir laisser Jameson faire la lecture. « Les chutes du massacre. Génial. J’ai pas du tout l’impression d’être dans ce genre de films d’horreur pourri qui se déroulent le soir d’Halloween. » Un petit rire à la fois moqueur et peu assuré sortit des lèvres crispées de Soren. « Ne me dis pas que tu as peur du noir, au moins ? » La situation était surement mal choisie pour se taquiner, se faire chier, et en rigoler. Oh oui, surement. Mais c’était l’instinct de survie qui ressortait - toujours. « Auberge du silence, à deux kilomètres. Ça donne envie… C’est de ça dont tu parlais ? En tout cas, on dirait qu’on est sur la bonne voie. » Soren finit par faire une petite moue. « Je me rappelais pas que le nom était aussi peu accueillant… Mais ça doit être ça oui. » Il soupira, cherchant rapidement du regard le chemin. « Dans tous les cas, ça m’a l’air d’être une auberge. Et comme tu disais tout à l’heure ils seront surement équipés. Alors allons-y. » Il crut voir Jameson hocher rapidement la tête avant de reprendre la route qui semblait indiquée, et Soren la suivit sans broncher. Ils se devaient de trouver une aide au moins pour les personnes qui étaient restées en contre-bas - en ce qui les concernait eux, ils aviseraient, ils étaient presque rodés maintenant. Leur chemin s’enfonçait d’autant plus dans la forêt, et Soren se rappelait les fois où, plus jeune, il avait pu venir faire le con avec ses potes pour échapper à la surveillance des parents, boire des bières en cachette, rentrer à vélo chez lui alors qu’il ne voyait pas à trois mètres. Jameson le tira d’ailleurs rapidement de ses pensées. « Tu m’avais parlé de la nature australienne, quand on s’était perdus dans la forêt. Et de toutes les bestioles qui y vivaient, tu te souviens ? J’aurais jamais cru m’y retrouver avec toi, et encore moins qu’on s’y paume. » Il eut un petit rire. Bien sur qu’il s’en rappelait. De son enfance, il ne se rappelait pas beaucoup des détails mais cette excursion à Yellowstone, il s’en rappelait dans les moins détails. « Et même qu’à l’époque, ça t’impressionnait énormément. C’est toujours le cas, maintenant que t’en es aussi proche ? » Il leva un petit sourcil interrogateur, avant d’avoir un petit rire. Il savait que c’était des conneries, puisque même de nombreux australiens pure souche n’aimaient pas se retrouver en compagnie de ces bêtes toutes plus bizarres qu’étranges. Il fit rapidement un tour de radar du regard, en prenant en compte ce qu’il pouvait percevoir. « De toutes façons, je pense qu’on devrait être tranquilles ce soir. Les animaux sentent bien mieux que nous les catastrophes naturelles arriver, ils doivent s’être carapatés loin d’ici. » Il y eut un petit silence, et une idée traversa alors l’esprit de Soren. Il ne savait pas si c’était son mal de crâne, la tournure de la soirée ou tout simplement le fait qu’il se sente obligée d’amuser la galerie par moments dans ce genre de situations, mais il était sur le point de mettre un mini-plan à exécution - et il savait que Jameson allait le tuer par derrière, mais ils avaient encore un peu de marche avant d’arriver à l’auberge, maintenant qu’il s’était repéré, il était d’ailleurs même plus serein. « De toutes façons, ce ne sont pas les bêtes qui me foutent le plus la frousse, ici. » Il fit exprès de laisser un petit temps de suspense. « On raconte de drôle de choses sur les forêts par ici. Quand on était petits, on se donnait même comme défit d’y mettre rien qu’un pied avec Adriel. Et puis quand tu grandis, t’y rentres, t’y entends des bruits assez… Etranges. » Il fit une petite moue, à la fois indécise et maitrisée. Il espérait simplement que Jameson ne s’était pas déjà renseignée sur les légendes urbaines de Brisbane, sinon il allait réellement passer pour un débile. Mais après tout, c’était le genre de choses qui nous intéressaient quand on était petits, et après on y pensait plus non ? « Et il est vrai que les chutes sont le lieu le plus célèbres dans le coin. Pour ses disparitions plutôt étranges. De nombreuses personnes seraient passées dans cette région… Sans jamais en revenir. » Il tentait de garder le mieux qu’il pouvait son sérieux, tout en continuant d’avancer droit et sans perdre la cadence - il ne voulait quand même pas mettre six heures à trouver cette auberge à cause d’une histoire bidon. « Une force mystérieuse les aurait attiré dans le vide et… Les personnes se seraient laissées entrainer. Le saut de l’ange quoi. » Il guettait avec impatience la réaction de Jameson, et guettait déjà devant lui le chemin pour réussir à partir en courant sans se prendre les branches qui jonchaient le sol. Et alors que la jeun femme commençait à réagir à son histoire -et que Soren se retenait réellement d’exploser de rire -, un bruit, un vrai, réellement suspect se fit entendre dans le dos de Soren. Ce qui crispa le jeune homme, lui faisant accélérer son coeur comme jamais. Ce n’était pas parce-qu’il racontait des histoires, des inventions urbaines, qu’elles devaient comme par miracle se réaliser aujourd’hui. « T’as entendu ou pas ? » Tout d’un coup, Soren s’était mis à chuchoter comme si un méchant sorti tout droit des comptes de son enfance se tenait derrière lui, et qu’il allait se faire manger tout cru en se faisant entendre.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
J’ai senti Soren se détendre un peu à mes côtés et un petit rire s’est échappé de ses lèvres alors qu’il se remémorait à son tour nos aventures à Yellowstone tant d’années auparavant. Il m’a demandé si je me souvenais à quel point j’avais été impressionnée par ses descriptions de la faune et de la flore sauvage, et le nier aurait été mentir.
- Ça m’avait fascinée, toutes tes histoires. Je dois avouer que c’est une des raisons qui m’ont poussée à suivre mon petit copain australien de l'époque et m’installer ici après mes études. Mais la nature, c’était pas trop son truc, alors j’ai dû attendre de me débarrasser de lui pour aller l'explorer.
J’ai dit avec un petit rire. L’histoire, je préférais la raconter comme ça. Avec un ton léger et auto-dérisoire. Parfois, j’arrivais même à me convaincre que c’était aussi simple que ça. Le genre d’histoire d’amour qu’on créé pendant ses études et qui au final ne marche plus aussi bien lorsqu’on commence à travailler et à devenir adulte. Ça me permettait d’oublier tous les aspects franchement dégueulasses de notre relation, ses manipulations, son besoin de contrôler tous les aspects de ma vie, ses insultes déguisées derrière de faux compliments, mon isolement et ma détresse. Toutes ces merdes dysfonctionnelles que je n’avais pas su repérer à temps et qui m’avaient laissée avec un cœur tout balafré et une muraille en titane autour. Une protection foutrement efficace que je n’étais jamais parvenue à ôter pour qui que ce soit par la suite.
- Mais nan, ça ne m’impressionne plus autant maintenant. Du moins pas quand je suis préparée et que mes deux chevilles fonctionnent correctement.
J’ai poursuivi avec une petite grimace, parce que ça m’énervait de penser à Joshua et que je n’avais aucune envie de m’éterniser sur le sujet dans ma tête. Alors je me suis concentrée sur Soren qui me rassurait concernant les animaux sauvages, et je devais avouer qu’il n’avait pas tort sur ce point. Les animaux avaient dû sentir la catastrophe arriver des heures avant qu’elles ne se produisent. Ils s’étaient tirés dans des zones moins touchés ou tout simplement planqués dans leurs terriers. Et bordel, j’avais une envie folle de les imiter. Mais Soren et moi, nous avions une mission. Alors même si j’avais envie de ralentir parce que cette foutue cheville me lançait de plus en plus, on a continué. On a marché un peu en silence, comme si on essayait tous les deux de conserver nos forces jusqu’à l’hôtel, et puis finalement il a repris la parole pour me dire que les animaux, c’était pas ce qui l’inquiétait le plus. J’ai relevé les yeux vers lui et haussé un sourcil, comme pour l’encourager à préciser sa pensée. Ce qu’il fit, au demeurant, et j'ai commencé à regretter de l'y avoir incité. J’ai laissé un petit rire ironique s’échapper de mes lèvres.
- C’est parce que tu savais pas différencier un craquement de branche d’un claquement de dents.
Je l’ai taquiné, n’empêche que j’avais comme un frisson qui me parcourait la colonne vertébrale et que j’étais pas certaine qu’il soit dût au froid qui me glaçait les os. Il a poursuivi son histoire, et j’ai commencé à comprendre pourquoi ces putains de chutes avaient un nom aussi glauque, et aussi pourquoi l’atmosphère m’avait semblé plus pesante dans ce coin de la forêt. Il fallait être honnête, j’en menais pas large. Et pour autant j’ai essayé de rationaliser. Je connaissais mon imagination débordante et je n’avais aucune envie qu’elle me happe dans une sorte de paranoïa qui pourrait s’avérer dangereuse, vu les circonstances.
- C’est peut-être parce que les gens viennent là avec l’idée de se foutre en l’air, justement. Y’a une forêt comme ça au Japon. La « mer d’arbres », elle s'appelle. Certains disent qu’elle est hantée par des esprits vengeurs mais je pense surtout que les gens-
J’étais prête à continuer mes explications rationnelles (même si je commençais un peu à les regretter parce qu’elles me fichaient tout autant la frousse que les divagations de Soren) quand un bruit sec retentit derrière nous. Et alors là ma parole, j’ai cru que mon cœur allait s’arrêter tellement il a explosé dans ma poitrine. Je me suis stoppée net et j’ai cherché le regard de Soren, qui n’avait pas l’air plus rassuré que moi. En fait, il devait même être carrément tétanisé parce qu’il s’est mis à chuchoter, alors que j’avais jamais réussi à lui faire baisser le volume quand on était en expédition sur notre île maudite. Ça m’aurait probablement fait marrer si la situation ne me semblait pas aussi inquiétante. J’ai hoché la tête pour lui signifier que j’avais entendu le bruit moi aussi, et j’ai refermé la main autour de mon canif, prête à m’en servir. Ensuite, je me suis retournée doucement, scrutant la pénombre. Si j’étais honnête, je dirais que je m’attendais presque à me trouver nez à nez avec un fantôme à la face éclatée, alors quand j’ai rien vu d’autre que ce chemin morbide qui s’étendait à perte de vue jusqu’aux chutes du massacre dans notre dos, ça m’a pas franchement rassurée. Je comprenais pas d’où pouvait provenir ce bruit, parce que je l’avais entendu tout près de nous. J’ai scruté la pénombre en vain, puis j’ai fini par me retourner vers Soren. J’ai ouvert la bouche pour dire un truc mais un grondement a déchiré le ciel, me faisant sursauter. Et puis un éclair a suivi, alors j’ai essayé de laisser ma peur de côté et de me raccrocher à ma logique.
- C’est surement une branche qui s’est détachée d’un arbre, on ferait mieux de continuer pour éviter de se prendre une saucée encore plus importante.
Comme Soren avait l’air plutôt d’accord, j’ai continué à avancer. Je ne sais pas trop si c’est ce bruit flippant derrière moi, l’envie de trouver un abris ou bien les histoires à la con de Soren, mais je marchais quand même d’un pas vachement plus décidé qu’à l’aller. On ne disait plus grand-chose, chacun concentré sur les bruits de la forêt et de l’averse. Et puis brusquement, je l’ai vu, le fantôme. Il flottait à quelques mètres devant nous sur la route. Une grande silhouette blanche dans une robe en lambeaux et couverte de sang. La créature a poussé une sorte de longue plainte à glacer le sang et j'ai enfoncé mes ongles courts dans l’avant-bras de Soren. J’arrivais pas à analyser ce que je voyais en face de moi. J’avais l’impression d’être dans un putain de cauchemar hyper réaliste et de ne pas parvenir à me réveiller. J’avais envie de foutre le camp, ou de rebuter cette merde éthérique au chalumeau. Mais j’ai pas eu le temps de faire quoi que ce soit parce que la créature s’est lentement tournée vers nous, qu’elle a poussé un nouveau hurlement-sanglot à hérisser les cheveux, et qu’elle a fondu sur nous. Et là ma parole, j’ai pas pu retenir le hurlement qui grandissait dans ma gorge depuis le début. J’ai sorti mon couteau par un réflexe un peu idiot, comme s’il allait m’être de la moindre utilité pour pourfendre un fantôme. Sauf que le spectre, lorsqu’il a vu la lame briller à la lumière de la lune, il s’est arrêté net et il a jeté un regard terrifié vers moi en plaçant ses mains ouvertes devant son corps blanchâtre. C’est à peu près à ce moment-là que j’ai compris qu’il s’agissait juste d’une jeune femme terrifiée et couverte de fond de teint blanc dans un costume de mariée funèbre. « Je vous en prie, ne me faites pas de mal ! » elle a couiné, les joues pleines de larmes mêlées de son mascara. J’ai jeté un coup d’œil à Soren et j’ai rangé mon couteau, puis je me suis approchée de l’inconnue.
- Ça va aller, j’ai dit d’un ton ferme qui aurait gagné à être plus chaleureux. Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?
Entre deux sanglots, la fille nous a expliqué qu’elle faisait la fête en ville avec quelques amis rencontrés sur Instagram, mais que lorsque la tempête avait éclaté, elle avait pris peur et voulu rejoindre l’hôtel où elle séjournait avec ses parents en voyage. Évidemment, avec le temps qu’il faisait, elle avait foutu sa bagnole dans un arbre et errait depuis des heures dans cette forêt lugubre, incapable de retrouver son chemin.
- C’est fini, j’ai dit en posant une main sur son épaule pour essayer de l’apaiser. On se rendait à l’hôtel nous aussi, alors tu n’as qu’à venir avec nous. Il ne devrait plus être loin maintenant, pas vrai Soren ?
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
« Ça m’avait fascinée, toutes tes histoires. Je dois avouer que c’est une des raisons qui m’ont poussée à suivre mon petit copain australien de l'époque et m’installer ici après mes études. Mais la nature, c’était pas trop son truc, alors j’ai dû attendre de me débarrasser de lui pour aller l'explorer. » La petite remarque de Jameson sur son ancien petit ami fit rire Soren. Vu le tempérament de feu de la jeune femme, il était surpris qu’elle ait même réellement attendu qu’il soit parti pour en faire qu’à sa tête. « Mais nan, ça ne m’impressionne plus autant maintenant. Du moins pas quand je suis préparée et que mes deux chevilles fonctionnent correctement. » Soren tira une petite grimace rapide. « Je pense que ça vaut pour nous deux du coup. La nature ici ne m’impressionne pas, quand je suis bien en forme. » Parce-que même s’ils n’avaient pas tant de chance que ça de croiser des bêtes autant bizarres qu’étranges, la tempête les aurait fait déguerpir, il n’était pas tant rassurer que ça de savoir qu’ils ne pourraient pas courir correctement s’ils en avaient besoin. Alors, pour tenter de les faire penser à autre chose - et parce-qu’il ne pouvait s’empêcher de la taquiner à longueur de temps aussi -, Soren vint raconter à Jameson une vieille légende à propos de la forêt dans le coin. Apparemment, elle semblait entrer un peu dans son jeu, puisqu’elle se paya sa tête à son tour lorsqu’il lui dit entendre des bruits étranges les fois où il était venu dans les parages. « C’est parce que tu savais pas différencier un craquement de branche d’un claquement de dents. » Il leva les yeux au ciel, faisant comme s’il n’avait pas entendu la remarque de la jeune femme, avant de continuer son histoire. C’est peut-être parce que les gens viennent là avec l’idée de se foutre en l’air, justement. Y’a une forêt comme ça au Japon. La « mer d’arbres », elle s'appelle. Certains disent qu’elle est hantée par des esprits vengeurs mais je pense surtout que les gens- » Bien sûre, pour se rassurer, pour les rassurer aussi peut-être, ou pour paraitre fortes et pour lui prouver qu’elle n’était pas tomber dans son panneau débile, Jameson commença à donner des explications rationnelles à l’histoire que venait de lui raconter Soren. Sauf qu’à ce moment là, au pire moment de tous il fallait admettre, un réel bruit étrange se fit entendre quelque-part non loin d’eux. La panique et la peur prirent de suite le dessus au sein de Soren, et apparemment, vu que Jameson s’était à son tour figée en plein milieu de leur marche, elle ne devait pas en mener si large non plus. Il finit par lui demander s’il était le seul à l’avoir entendu ou s’il n’était pas fou, mais elle ne lui répondit pas de suite. A la place, un éclair se fit entendre et voir - ce qui fit sursauter de nouveau Soren, comme une poule mouillée. Jameson finit par lui répondre à ce moment là. « C’est surement une branche qui s’est détachée d’un arbre, on ferait mieux de continuer pour éviter de se prendre une saucée encore plus importante. » Il hocha la tête sans réellement réfléchir, puisque les explications de Jameson lui semblaient bien plus tentante que ses histoires à lui maintenant qu’il avait peur aussi. Les deux aventuriers se mirent alors de nouveau en chemin, bien plus rapidement qu’avant, comme si la balade de santé était terminée et qu’il marchait pour sauver leurs culs maintenant. Et ils allaient arriver bien assez rapidement au refuge dont Soren parlait depuis le début s’ils continuaient comme ça, jusqu’au moment où la silhouette devant eux n’était plus un mirage mais réelle - Jameson vint d’ailleurs arracher la peau de l’avant-bras de Soren à y enfoncer ses ongles de la sorte. Et alors qu’ils se mirent tous les deux à prendre peur comme jamais, Jameson ayant même sorti son couteau, il se révéla que la silhouette était une jeune femme déguisée pour Halloween. « Je vous en prie, ne me faites pas de mal ! » Heureusement, Soren réussit à retenir assez longtemps son cri de terreur pour le ravaler et garder sa fierté avec, alors que Jameson avançait déjà vers la jeune femme. « Ça va aller. Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? » La réponse de la jeune femme fit lever les yeux au ciel à Soren, mais il se retint de faire des commentaires, ce n’était pas le moment. Après tout, ils étaient bien de leur côté monté dans un bus avec un chauffeur fou - paix à son âme. « C’est fini. On se rendait à l’hôtel nous aussi, alors tu n’as qu’à venir avec nous. Il ne devrait plus être loin maintenant, pas vrai Soren ? » Le regard de Soren était déjà en train de scruter les environs, tentant comme il le pouvait avec sa vision réduite de voir ce qu’il se trouvait autour de lui. Mais trop d’éléments devenaient significatifs pour les mettre de côté et ne pas y croire, même avec sa vision à lui. Il vint inspirer un grand coup, avant de lever son bras et de montrer du doigt un endroit un peu plus loin, dans la pénombre, derrière un amas d’arbres. « Confirme moi si je me trompe, mais je crois qu’on y est arrivé même. » La seule chose qui lui paraissait étrange, c’était qu’aucune lumière n’émanait de la bâtisse dont Soren avait des souvenirs d’enfant. Le regard toujours un peu suspicieux, la peur ayant tout de même déguerpi, il finit par regarder la jeune femme puis Jameson. « Avançons. » Parce-qu’ils ne pouvaient se permettre de rester encore bien longtemps dehors, dans la forêt alors que l’orage faisait toujours rage autour d’eux. Leur petit groupe de trois désormais se remit en route, la jeune femme nouvellement rencontrée ayant beaucoup de mal à contenir ses sanglots. Une fois l’amas d’arbres que Soren avait réussi à deviner contourné, ils réussirent à atteindre la route qui menait, une centaine de mètres plus loin, au fameux hôtel, refuge, tout ce que vous voulez qui pourrait leur sortir leurs derrières de la forêt pour le moment. Les cent derniers mètres se firent d’ailleurs dans un silence plus que lourd, insoutenable, et la porte d’entrée de l’hôtel se tenait rapidement devant eux par la suite. Et Soren n’avait pas rêvé, aucune lumière n’émanait d’une des ouvertures. Il vint se glisser derrière Jameson, pour pouvoir lui murmurer l’oreille sans que l’autre jeune demoiselle n’entende ses dires. « Une maison qui fonctionne sur groupe électrogène indépendant mais qui n’a pas de lumière, ça ne te parait pas louche ? »