Grayson et moi nous nous tournons autour depuis des mois je crois, voir des années, dire le contraire ce serait clairement mentir, pourtant jamais l’un ou l’autre de nous n’à céder aux avances du corps, à la liberté de la chaleur humaine pour se laisser aller. Très clairement j’ai cédé tout à l’heure en me comportant de manière aguicheuse, presque allumeuse. Ce comportement me surprenait moi-même mais il avait fini par céder et j’en étais contente. J’avais passé un moment plein de sensualité et d’amour avec Grayson oubliant que je lui avait fait croire que j’avais un autre petit ami, oubliant ma sœur et mes problèmes mais tout cela était remonté bien vite à la surface quand j’entendis mon téléphone sonnait alors que j’étais encore sur la terrasse ou j’enlaçais Grayson. Je regardais le nom qui s’affichait et il s’agissait de ma petite sœur Oxanna. J’adorais ma sœur mais je savais que ça allait me faire retomber de mon petit nuage à grande vitesse. Elle était seule à la maison et me demandait ce que je faisais, pourquoi j’avais autant de retard, apparemment elle était malade, elle avait de la fièvre et elle vomissait. Je me sentais si coupable et en même temps ça me faisait réaliser pas mal de choses, je serais jamais une fille de mon âge comme les autres. Ma petite sœur est toute ma vie et je ne peux pas la décevoir, je ne peux pas non plus faire comme si elle n’exitait pas parce que l’amour peut me sourire. Non, ma priorité c’est la voir devenir une adulte responsable et pas mes petites parties de jambe en l’air qui n’intéresse personne. Je l’écoute au téléphone, regardait l’amour de ma vie une minute de plus, avant de lui dire adieu définitivement, le briser comme il m’a brisé il y a deux ans, mettant fin à tout les espoirs que j’avais mis en lui. Notre amour n’avait pas sa place et il fallait se résoudre à l’évidence. Je raccrochais avec l’envie de pleurer, je devais lui faire mal comme il m’avait fait mal et c’était le moment. Plus ça serait cruelle, plus ça serait efficace et rapide. Comme un pansement qu’on arrache violement pour ne plus en voir la trace. Je mis rapidement mes sous vêtements sur moi : « Je dois y aller maintenant… ». Je remis mes affaires, mettant mon stéthoscope dans mon sac à main sans même lui offrir un baiser, rien comme si rien ne c’était passé. Je remis mes affaires, mettant mon stéthoscope dans mon sac à main sans même lui offrir un baiser, rien comme si rien ne c’était passé. Je fronçais les sourcils avant d’ajouter : « Oublie tout ce qui c’est passé, c’était une fois comme ça, il n’y aura jamais rien de plus entre nous… » .J’étais sèche et cruelle, ce n’était pas moi. Je tournais les talons sans même le regarder une dernière fois, c’était dur. J’ajoutais en partant : « De toute façon n’oublie pas que j’ai un petit ami ». Je claquais la porte derrière moi, essuyant rapidement les petites larmes qui pointaient le bout de leur nez au coin de mes yeux.
Je ne suis pas un salop et pourtant je me suis comporté comme tel face à elle il y a maintenant presque un an. Évidemment si on connait toute l'histoire on comprend que j'en suis pas un et que si j'ai caché tout ça à Masha c'est simplement par peur ou peut-être même par fierté je ne sais pas vraiment. J'ai jamais exposé ma vie privée au boulot et je ne voulais pas commencer aujourd'hui, ma sœur ne voulait pas non plus que son état de santé soit divulgué et j'ai tout simplement respecté son choix. Aujourd'hui elle va mieux et heureusement et je peux enfin reprendre une vie normal, ou du moins essayer. Ce matin lorsque je me suis levé j'étais bien loin d'imaginer ce qui allait m'attendre aujourd'hui, ma journée de boulot c'est plutôt bien passé en soit bien que Masha m'ait tourné autour toute la journée en me lançant des regards bizarres, j'ai ensuite terminé cette journée de boulot par un … petit cadeau assez spécial d'ailleurs. Lorsque je suis allé dans les vestiaires, tout simplement pour me changer, j'ai retrouvé Masha qui avait visiblement pleins d'idée derrière la tête. Ce qui devait arriver depuis des années maintenant est finalement arrivée dans cet hôpital je dois malgré tout avouer qu'évidemment, j'en avais envie depuis longtemps maintenant. Finalement, j'ai rien contrôlé puisque Masha à pris les devants, toutes les initiatives et j'ai réellement passer un très bon moment sa compagnie, malheureusement tout c'est arrêté très vite et surtout brusquement lorsque la demoiselle reçois un message sur son téléphone, ou bien un appel je ne sais pas puisque sur le coup je ne fais pas vraiment attention. Tout de suite je pense simplement à un coup de fil de la part de l'hôpital ou d'un des titulaires qui la cherche pour revenir sur un cas en urgence comme ça nous arrive souvent ici sauf que visiblement ce n'est pas ça du tout et elle s'empresse alors de rassembler ses affaires pour prendre la fuite. « Je dois y aller maintenant… » Je mets tout de même un bon moment à réagir car j'essaie de comprendre pourquoi. « Quoi … ? » C'est tout ce que je trouve à dire pour le moment alors que je la regarde faire, impuissant et complètement couper dans mon élan, frustré même finalement. Elle est à présent habillée et ses affaires sont rangés, « Oublie tout ce qui s'est passé, c'était une fois comme ça, il n'y aura jamais rien de plus entre nous… » Alors là, je dois vraiment avouer que je ne comprends pas du tout son comportement puisque ce n'est pas d'elle d'être comme ça. J'essaie alors de la retenir par la main, « Tu es sérieuses là ? » C'est tout ce que je trouve à dire une nouvelle fois. « De toute façon n'oublie pas que j'ai un petit ami » Me dit-elle alors qu'elle part et passe de l'autre côté de la porte. Effectivement j'avais presque oublié ce 'détails' puisque je me pose des questions sur ça, à savoir si c'est réellement vrai ou non. Bref, je dois tout de même me rhabiller, mais je ne compte pas abandonner comme ça, je vais la suivre pour découvrir ce qui se passe, j'en suis déterminé.
Je ne sais pas trop ce que Grayson veut et ce qu’il souhaite avec moi, je dois avouer que j’ai toujours eu du mal à le comprendre. Si il c’était jeté sur moi est ce que j’aurais accepté, est ce que je l’aurais laissé faire, sans rien dire. Je lui aurais demandé quelque chose, peut être un signe d’amour. Est-ce qu’il me voyait comme une fille qu’il pouvait se faire facilement parce que je m’étais donné à lui ? Est-ce que j’aurais du faire ça ? J’avais envie de pleurer, je devais rentrer chez moi et ne rien montrer à ma sœur, c’était elle qui était malade, je devais la soigner, que tout s’arrange. Oublier Grayson comme il m’avait oublié pendant tout le temps où il était parti. Il ne comprendrait pas, je ne voulais pas qu’il comprenne. Je voulais qu’il me lâche rentrer chez moi et noyer mon chagrin je ne sais pas dans quoi…Je vois que Grayson à l’air abasourdi, certes, une nuit en amoureux ne doit pas se passer comme ça, on serait mieux chez moi, à regarder des films et se faire des câlins toute la nuit mais ce n’est pas comme ça…La vie est cruelle, vous rappelle le devoir que vous avez. Mon devoir pour l’instant c’est ma sœur et plus je serais ferme avec Grayson, moins il aura envie de me revoir, plus ça sera facile. J’ai quelques trucs dont je vais lui parler pour qu’il comprenne que quoi qu’il fasse c’est terminé et je veux vraiment plus le revoir. Je dois enlever Grayson de ma vie, comme il le ferait lui, comme il l’a déjà fait quand il refusait mes coups de fils, ne répondait plus à mes sms, me laissant sans nouvelles et dans l’angoisse la plus total. La transition sera dure mais je dois lui répondre méchamment pour qu’il parte au plus vite. « Et bien quoi, quoi ? Ce n’est pas très difficile à comprendre tout de même. Je suis très sérieuse, on c’est bien amusé, c’était cool mais c’est terminé et je ne veux pas que ça arrive aux oreilles de quiconque tu comprends bien ? Ta réputation de Don Juan te poursuit déjà suffisamment pour que j’ai rien à faire avec ça… ». Je prends mon sac à main bien décidé à partir regardant de nouveau mon téléphone et encore un message de ma petite sœur dont l’état ne doit malheureusement pas s’améliorer. Je dois vraiment filer en vitesse, je dois lui trouver un moyen de lui clouer définitivement le bec. « Tu sais ce qu’on dit Grayson, la vengeance est un plat qui se mange froid et œil pour œil dent pour dent. Je savais que j’allais réussir à te faire céder, à te faire croire que je t’aimais encore…Mais c’est du passé. Tu n’es rien, tu ne seras plus jamais rien. Je vais partir de cet hôpital dès que j’aurais mon diplôme, je vais partir et disparaitre de ta vie, exactement comme tu as disparu de la mienne. Tu continueras ta vie, tu continueras de sauter d’autres internes dans les vestiaires, tout sera comme avant et je suis certaine que tu seras presque content de mon départ. J’ai rien oublié, ta trahison, elle est toujours là. Tu as voulu joué, tu as perdu et j’ai gagné. Adieu… ». C’était tellement dur de lui dire ça, lui faire comprendre que j’en aurais rien à faire et lui non plus. Je soupire avant de claquer la porte et je m’effondre en larme comme une enfant mais je dois continuer à marcher pour rejoindre ma sœur, je dois m’occuper d’elle, je ne peux pas la laisser tomber. Elle, je suis sûre qu’elle m’aime.
Au départ, j'ai pas vraiment compris à quoi jouait Masha avec moi mais je me suis laissé faire puisqu'au final c'est aussi ce que j'attendais depuis longtemps maintenant. J'ai avoué la vérité à Masha, le pourquoi je suis parti sans rien dire de l'hôpital et du coup aussi de sa vie. Le pourquoi c'était vital pour ma sœur, mais visiblement elle ne semble pas vraiment avoir compris ou alors elle cherche absolument à me le faire payer puisque c'est ce que je comprends lorsqu'elle m'annonce qu'elle part comme ça. J'avoue être surpris et ne pas comprendre du tout, pour le coup je me sens vraiment très bête. « Et bien quoi, quoi ? Ce n'est pas très difficile à comprendre tout de même. Je suis très sérieuse, on c'est bien amusé, c'était cool mais c'est terminé et je ne veux pas que ça arrive aux oreilles de quiconque tu comprends bien ? Ta réputation de Don Juan te poursuit déjà suffisamment pour que j'ai rien à faire avec ça… » J'ai comme l'impression que finalement tout s'écroule de moi, je pensais réellement qu'elle n'était pas comme ça, qu'elle avait compris l'urgence de ma situation à l'époque maintenant qu'elle savait tout mais finalement non, tout ce qu'elle cherchait donc c'était de m'humilier … « C'est pourtant pas de toi ça... » Dis-je tout simplement sans même réfléchir. Non ce n'est pas d'elle et puis surtout de parler comme ça, aussi froidement et donc méchamment. Cette fameuse réputation me pourris la vie et je commence a en avoir bien plus que marre. « Tu sais ce qu’on dit Grayson, la vengeance est un plat qui se mange froid et œil pour œil dent pour dent. Je savais que j’allais réussir à te faire céder, à te faire croire que je t’aimais encore…Mais c’est du passé. Tu n’es rien, tu ne seras plus jamais rien. Je vais partir de cet hôpital dès que j’aurais mon diplôme, je vais partir et disparaitre de ta vie, exactement comme tu as disparu de la mienne. Tu continueras ta vie, tu continueras de sauter d’autres internes dans les vestiaires, tout sera comme avant et je suis certaine que tu seras presque content de mon départ. J’ai rien oublié, ta trahison, elle est toujours là. Tu as voulu joué, tu as perdu et j’ai gagné. Adieu… » Je l'écoute attentivement et chaque mot qu'elle mot qu'elle prononce me brise le cœur, j'ai l'impression de ne plus pouvoir bouger, de ne plus pouvoir parler et mon sang se glace petit à petit. J'ai l'impression que tout ça est un cauchemar tout simplement et que je vais finir par me réveiller. Masha part et je peux enfin m'asseoir sur le banc pour essayer de me reprendre. Je m'habille et toujours ailleurs, j'essaie de prendre la sortie, Masha marche vite elle semble vraiment être pressé, mais je ne lâche rien et veux tout de même essayer de la rattraper quitte même à lui courir après en pleine rue. La rue justement la voilà, je suis sortie sans ma veste simplement en t shirt alors qu'il fait très froid maintenant, mais au final ce n'est pas très grave, je regarde a droite puis à gauche mais ne trouve pas la jeune femme. C'est lorsque je regarde de l'autre côté de la rue que je l'aperçois enfin. « MASHA !! » Dis-je en hurlant pour qu'elle se retourne enfin.
Je détestais ma situation, je détestais devoir mentir et je détestais encore plus devoir mentir à l’homme que j’étais. Lui faire du mal comme ça, oui c’était cruel. Mais c’était pour essayer de me dire que je ne le reverrais plus, que les choses finiraient là, que c’était comme ça. Comme un pansement qu’on arrache. Je voyais sa figure, je voyais qu’il n’allait pas bien, non il ne me reconnaissait pas, non ce n’était pas moi. Pourquoi les choses ne pouvaient-elles pas être plus simples, pourquoi je ne pouvais l’aimer, nous aimer tous les deux, bonheur simple et facile. Bonheur, tout simplement. Je crois que je n’avais jamais connu le vrai bonheur depuis mes dix huit ans et la mort de mes parents. Je soupire avant de le regarder droit dans les yeux et lui répondre : « Oui, je suis très sérieuse… ». Je me rhabille vite fait et je cours vers ma petite sœur, ma voiture n’est pas garée toute à côté car il y avait beaucoup de personnes sur le parking. Ma petite sœur m’appelle alors encore une fois et je ne peux pas faire autrement que décrocher, elle m’explique qu’elle est entrain de vomir, qu’elle pense avoir une gastro et qu’étant médecin je devais arriver rapidement. Je commençais à être énervé : « Je vais arriver, je vais arriver, j’ai compris que tu n’allais pas bien, tu peux me donner 5 minutes pour arriver non ?! ». Parfois j’avais l’impression d’être une maman alors que je n’avais jamais eu de copains vraiment sérieux. Les larmes commençaient à couler sur mes joues, je ne pouvais pas être heureuse avec Grayson qui me courrait après. Non tout ce que je devais faire c’était partir, courir, je me retournais alors avec des larmes aux yeux. « Tu dois me laisser, je voudrais tellement être la femme pour toi Grayson mais non…Je ne t’ai pas tout dit Grayson. Il faut m’oublier, je t’en prie, tu dois juste m’oublier… ». Je m’approche alors de ma voiture, me retournant de Grayson et essayant ne plus le regarder puis je monte dans ma voiture et je regarde dans le rétroviseur pour être sur qu’il ne va pas continuer à courir. Je ne veux pas qu’il continue de courir. Ma vie n’est pas un film, je ne veux pas être l’héroïne d’un film. Je veux juste le voir rentrer à l’hôpital, prendre son manteau car il va avoir froid et partir. Aller voir quelqu’un d’autre. Même si ça me fendrait le cœur de le voir avec une autre. Je n’imaginais tout simplement pas le voir avec une autre femme, c’était moi la femme de sa vie mais je devais dire adieu à celui que j’aimais, je ne pouvais pas éternellement regarder ce rétroviseur.
Je suis surpris par un tel comportement de sa part et je ne réalise pas tout de suite, c'est seulement quelques minutes plus tard que là enfin je me dis qu'elle est simplement en train de me faire payer ce que j'ai fait il y a une année maintenant. Je comprends sans vraiment trop comprendre puisque je me suis expliqué avec elle au sujet de mon départ, elle sait que je ne suis pas parti avec une autre ou pour le plaisir de la faire souffrir non, je suis partie pour essayer de sauver la vie de ma sœur. C'est vrai, j'aurais pu la prévenir ne serais-ce que par un petit texto, mais même ça j'ai pas su faire alors oui je comprends qu'elle soit en colère, mais aujourd'hui qu'est-ce que je peux faire de plus pour me faire pardonner ? Je la trouve cruelle à ce moment-là de me faire ça et puis en même temps je dois me résoudre à la comprendre et la pardonner. Elle sort de l'hôpital presque comme une voleuse qui prendrait la fuit d'un magasin, « Tu dois me laisser, je voudrais tellement être la femme pour toi Grayson mais non…Je ne t'ai pas tout dit Grayson. Il faut m'oublier, je t'en prie, tu dois juste m'oublier… » C'est comme un cauchemar, j'ai l'impression de ne rien comprendre à son discours, qu'est-ce qu'elle ne m'a pas dit ? Qu'est-ce qu'elle cache ? Et pourquoi l'oublier ? Je ne comprends pas et je ne comprends pas non plus le rapport avec ce que nous nous sommes dit auparavant. Tout est vraiment très confus dans ma tête, le vrai bordel finalement. Elle traverse alors cette route oui le trafic est vraiment continu puis part probablement rejoindre sa voiture. J'essaie de la suivre je cours sur le trottoir d'en face en essayant d'éviter les gens à toute vitesse jusqu'au moment où j'arrive presque à hauteur de sa voiture pour traverser simplement je ne regarde pas forcément des deux côtés. Je travers à toute vitesse alors qu'une voiture est en train d'arriver également à toute vitesse de son côté.
Cela me brise le cœur de lui dire ces choses si méchantes, jamais je ne pourrais penser ça, jamais je pourrais lui faire du mal volontairement ce n’est pas mon intention, moi j’ai toujours voulu son bien être. Je me suis toujours dit que ce garçon est trop bien pour moi. Qu’il méritait mieux que moi. Je m’étais toujours dit ça au fond de moi ; qu’il ne devait pas assumer Oxanna, qu’il ne pouvait pas vivre avec une ado rebelle sous le simple prétexte que mes parents étaient morts et que moi je devais m’en occuper. C’était trop dur à gérer pour lui. Pour deux jeunes gens. Et puis, oui, au fond de moi, je ne le verrais jamais comme un garçon sérieux mais plutôt comme le bel interne de l’hôpital qui veut se faire un maximum de filles. Ce qui n’est pas mon cas, moi, mon objectif n’a jamais été de draguer un maximum de personnes même si je peux être charmeuse. Je voudrais rester avec lui mais je me dis que c’est plus raisonnable de le voir partir de ma vie définitivement. Je prends ma voiture et voit qu’il me suit en courant dans le rétroviseur, je ne sais pas pourquoi il fait ça, il a aucune chance je vais forcément rouler plus vite avec ma voiture. Alors que j’arrête de regarder le rétro, quelques secondes après j’entends un bruit. Je me retourne alors et je ne vois plus Grayson courrir, simplement une voiture prendre la fuite et les autres s’arrêtaient, comme si il y avait eu un accident… Je n’y crois pas. Je m’arrête sur la bande d’arrêt d’urgence et je cours sur le lieu où il y a eu apparemment un accrochage. Je vois alors Grayson à terre, qui ne bouge pas beaucoup. Milles choses me passent par la tête, j’ai trop peur pour lui, j’ai peur qu’il lui soit arrivé vraiment quelque chose de grave : « Laisser moi passé, je suis urgentiste… ». Je me fais une place parmi les curieux qui regardent le spectacle et autant dire que c’est dur de voir mon amoureux dans cet état là. Je pose une main sur son cœur qui bat et il respire mais il a les yeux fermés, peut être une petite perte de connaissance : « Grayson,j e t’en supplie dis moi quelque chose, je t’aime Grayson, je pensais pas ce que j’ai dit. Je t’aime, c’est toi, c’est personne d’autre, ouvre les yeux je t’en supplie… ». L’émotion de l’amoureuse prend le pas sur ce qui doit être normalement le calme du médecin.
Courir après une femme … non mais c'est franchement la première fois pour moi et probablement aussi la dernière je pense. Je dois avouer que sur ce coup-là j'ai vraiment été comme un enfant, j'ai agi comme tel et je m'en veux évidemment énormément. J'aurais dû agir en homme tout simplement, j'aurais dû dire à Masha les quatre vérités, nous aurions dû parler comme deux adultes que nous sommes à présent et pas agir comme des adolescents. Je m'en veux également de ne pas avoir trouvé les mots rapidement, j'aurais dû être franc et sincère et pas attendre comme un pauvre imbécile de réaliser ce qui était en train de m'arriver sous le nez. Enfin bref, maintenant de toute façon c'est bien trop tard pour moi pour dire ou faire quoi que ce soit. Je suis sortis de cet hôpital à toute vitesse sans même regarder où j'allais, un véritable abruti sur ce coup-là oui c'est certain. Au lieu de faire attention à ma direction non, j'ai préféré fixer sa voiture et partir en sa direction et c'est là qu'une voiture m'a percuter de plein fouet. Je sais pas vraiment ce qui m'arrive en réalité, je sais pas non plus réellement où je suis je sais juste que j'ai les yeux fermer, qu'il fait froid et qu'il y-a de l'agitation autour de moi. « Grayson,je t'en supplie dis moi quelque chose, je t'aime Grayson, je pensais pas ce que j'ai dit. Je t'aime, c'est toi, c'est personne d'autre, ouvre les yeux je t'en supplie… ». Je peux très clairement reconnaître la voix de Masha, mais j'arrive pas à comprendre pourquoi elle me dit ça et surtout pourquoi je n'arrive pas à lui répondre. J'essaie pourtant, mais aucun mot ne souhaite sortir de ma bouche, j'essaie de bouger ne serais-ce qu'un doigt, mais même ça visiblement c'est trop compliqué pour le moment. Je respire, c'est déjà bien, c'est déjà bon signe malgré tout. Je sens quelque chose couler le long de ma bouche et je ne sais pas ce que c'est … ah si, peut-être du sang je sais pas vraiment si c'est bon signe pour le coup.
J’ai rejeté Grayson parce que je savais qu’il pouvait m’apporter quelque chose de bien, parce que j’avais peur qu’il n’est plus envie de me voir, qu’il me rejette comme il m’avait rejeté. J’avais utilisé nos failles du passé pour tout remettre en question. Pour lui dire que j’avais utilisé ça et ça me faisait vraiment mal à moi aussi de lui dire au revoir comme ça, j’avais pleuré pour en arriver jusqu'à ma voiture et j’avais démarré à toute vitesse jusqu'à ne plus le voir dans le rétroviseur et comprendre qu’il lui était arrivé quelque chose. Je m’arrête et je vois qu’il n’est plus sur la route mais bien touché…Il a été percuté et tout naturellement je vais auprès de lui, je ne sais pas si il m’entend mais j’espère que oui. Je décide de tout lui avouer, même si ce n’est pas le meilleur moment mais un passant est entrain d’appeler les pompiers et comme il respire et a un pouls je ne vois pas ce que je peux faire d’autre que de lui parler : « Mon cœur, je suis désolé, je ne voulais pas te dire que mes parents étaient morts et que j’avais en charge ma petite sœur ado...Parce que je ne voulais pas que ton regard sur moi change, que tu es pitié de moi…Les gens ont en général pitié de moi. Et je voulais pas d’imposer une sœur dont je m’occuperais toujours, je ne peux pas imposer une ado à un mec, je ne voulais pas tout gâcher. Tout ça c’est ma faute, je suis complètement nulle. Réveille-toi s’il te plait… ». Mais bien sûr il ne dit rien, il ne bouge pas le petit doigt et j’essaie de le réveiller en lui donnant des claques sur les joues mais cela ne semble pas marcher. Je vérifie que sa tête et bien dans le bon axe par rapport au reste du corps, pas de soucis de ce côté la…Il respire toujours, son pouls est normal. Cependant il y a une tache de sang que je n’ai pas vu à cause de son manteau que je viens d’ouvrir. Une tâche de sang à l’abdomen, peut être une hémorragie d’ailleurs. Quel organe ? Peut être le foie, je dirais le foie oui, je mets alors ma main sur son torse pour ne pas qu’il perde trop de sang. Je suis un peu soulagé quand je vois les secours qui arrivent. Je soupire en lui disant : « Voilà, on va s’occuper de toi mon cœur, ça va aller mieux… ». J’espérer toujours qu’il ouvre les yeux…En attendant le pompier commença à se rapprocher de lui et de moi pour nous poser des petites questions concernant l’accident et je lui donne autant d’information que je peux.
Je ne comprends pas tout simplement ce qui m'arrive. Je me retrouve projeter au sol sans même comprendre. J'ai froid, je ne peux pas bouger je ne peux même pas parler alors que j'entends tous les bruits autour de moi. Sérieusement qu'est-ce qui pouvait m'arriver de pire maintenant ? Je lute de toutes mes forces pourtant, mais je n'arrive pas ouvrir les yeux correctement enfin, je n'arrive pas a les ouvrir tout court en réalité. J'espère vraiment me sortir de là au plus vite, mais surtout arriver à me réchauffer car il fait drôlement froid au sol bizarrement. D'un seul coup il y a une voix que je connais très bien maintenant, qui s'approche de moi pour me parler, « Mon coeur, je suis désolé, je ne voulais pas te dire que mes parents étaient morts et que j'avais en charge ma petite soeur ado...Parce que je ne voulais pas que ton regard sur moi change, que tu es pitié de moi...Les gens ont en général pitié de moi. Et je voulais pas d'imposer une soeur dont je m'occuperais toujours, je ne peux pas imposer une ado à un mec, je ne voulais pas tout gâcher. Tout ça c'est ma faute, je suis complètement nulle. Réveille-toi s'il te plait... » Woh ... Je ne m'attendais pas du tout à ça moi. Comme quoi elle doit avoir une vie plus compliquée que la mienne finalement. Elle essaie de me donner des claques sur les joues pour me réveiller visiblement et j'ai envie de lui d'arrêter parce que ça fait pas spécialement plaisir, mais j'y arrive pas et je crois qu'à force de lutter je vais finir par tout lâcher ça devient vraiment de plus en plus dur tout ça. « Voilà, on va s'occuper de toi mon coeur, ça va aller mieux... ». Je crois sentir la main de Masha dans la mienne alors j'essaie de lutter une dernière fois à défaut d'arriver à ouvrir les yeux et de parler, je vais essayer au moins de serrer sa main autant que possible. Je me concentre un maximum et j'arrive à faire une légère pression sur cette dernière qui j'espère, est vraiment la main de Masha et pas celle d'un secouriste.
C’est très dur de lui avouer que mes parents sont morts et de lui dire que ma petite sœur est encore une adolescente et que je dois m’occuper d’elle. Ce n’est pas le genre de chose que je dis à tout le monde mais plutôt à mes amis proches, j’aurais pu le dire à Grayson bien avant, quand nous étions des amis encore assez proches. Mais j’avais tout caché car Grayson m’avait toujours plu, je l’ai trouvé mignon et beau dès le départ. Je lui disais aujourd’hui la vérité et c’était peut être lâche de le faire alors qu’il était au plus mal. Il ne pouvait en effet pas me répondre vu son état mais quelque part j’espérais qu’il m’entendait car je ne voulais pas prendre mon courage à deux mains de nouveau. Je voudrais qu’il comprenne maintenant que j’ai tout fait ça pour lui. Pour ne pas le choquer. Je sentais alors sa main qui tenait la mienne se serrer légèrement, avait-il tout compris de ce que j’avais dit ? Je ne savais pas mais une chose est sur, il me comprenait alors peut être que son cerveau n’était pas en compote, peut être qu’il allait me comprendre. Ne pas m’en vouloir. Je ne sais pas pourquoi je me demandais son avis là-dessus alors que son état était très préoccupant. Peut être parce que justement j’avais très peur de l’avenir. Si cet avenir n’avait pas lieu, si j’avais tout fait et que finalement ça ne servait à rien. Si l’état de Grayson était trop grave. Des larmes coulaient sur mes joues car j’avais très peur, trop peur. Les secouristes commençaient à me donner des nouvelles après une inspection brève de celui qui devait devenir mon petit ami. « Que se passe t-il ? ». Demandais-je avec hâte, je savais qu’il était entre la vie et la mort. Enfin j’espérais qu’il était plus près de la vie que de la mort, la secouriste essayait de me répondre et de mes donner des infos. « Son état est grave, il n’est pas encore conscient alors nous l’emmenons à l’hôpital mais vous pouvez venir avec nous… ». Bien sûr que j’allais venir avec lui, je n’allais pas le laisser là. Elle me parlait d’inconscience mais je me disais que s’il avait serré ma main c’était bel et bien qu’il m’entendait. Je me mets alors dans l’ambulance assise alors que je passe ma main sur celle de Grayson pour lui témoigner mon soutien. Je lui murmurais : « Je t’aime Grayson, reste avec moi, si tu t’en vas j’aurais plus rien.. ».
J'ai pas peur, tout ira bien je sais que je vais être entre de bonnes mains alors j'ai pas peur. En réalité je sais pas ce qui m'arrive, je sais pas ce que j'ai, je sais seulement que c'est douloureux. Ne pouvant ni bouger ni communiquer le mieux que j'ai à faire de toute façon c'est de rester calme et d'attendre que des médecins s'occupe de moi et d'après ce que j'ai l'impression d'entendre autour de moi ça va être le cas dans peu de temps. Je crois bien que tous mes membres, ou presque en tout cas, me font réellement mal c'est une douleur assez atroce, mais je m'accroche je suis jeune encore et j'ai pas envie de finir ma vie ici sur un trottoir et comme ça aussi rapidement alors que j'ai encore pratiquement rien vécu non hors de question. Lorsque l'ambulance arrive je ressens quelques secousses et donc je comprends que je suis en train d'être transporté. Lorsque j'entends les sirènes je sais que nous sommes en route pour l'hôpital et j'espère tenir au moins jusqu'au bout sans trop de dégât. Je sens toujours la main de Masha dans la mienne donc je sais qu'elle est toujours là et qu'elle ne va pas me lâcher du moins elle restera jusqu'au bout, tant qu'elle peut en tout cas. Je ne sais pas si le trajet est long ou non je ne m'en rends évidemment pas compte, mais je comprends très bien lorsque j'arrive puisque je ressens une nouvelle fois des secousses et des voix autour de moi, probablement les médecins qui m'entraînent à l'intérieur pour des examens et tout ce qui va s'en suivre après.