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 stuck in the middle with you (benora)

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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptySam 29 Oct 2016 - 0:36

Tout cela partait d’une très bonne idée. Une initiative que Cora avait qualifié « d’idée du siècle » quand Heidi lui en avait parlé pour la première fois tellement elle semblait tombée du ciel. Sauf qu’à ce moment-là, Cora n’avait pas fait le calcul que partir en road trip avec Heidi pour se rendre sur le lieu d’un festival dans le désert, ça voulait partir avec Dean – jusque-là, ça va – et partir avec Benjamin … ce qui posait problème à la rousse qui n’avait prévu de voir ou d’entendre parler du jeune homme avant que celui-ci ne soit impliqué dans un très grave accident causant soit son décès, soit un temps de séjour à vie dans une prison. Bien évidemment, si maintenant elle se retrouve dans une voiture à fusiller du regard et Heidi, et le fameux Benjamin, c’est qu’elle n’a pas réussi à comprendre le piège plus tôt et qu’elle s’est donc laissée embarquer dans cette fameuse idée du siècle. Ce qui devait donc être un road trip parfait, composé de halte dans des restoroutes et des meilleures chansons de Britney Spears, se transforme en une atmosphère pesante de regard revolver et d’une Heidi qui tente en vain d’arracher un sourire aux deux passagers arrière.

Le voyage terminé et après le passage dans les chambres d’hôtels. Voilà la joyeuse – ou pas – bande sur les lieux du festival, ce qui ramène au moins un peu de bonne humeur au sein du groupe qui découvre tout en même temps. Pour Cora, il y’a beaucoup de chose qu’elle aimerait faire, mais sans Benjamin et sans tenir la chandelle non plus, ce qui pose un problème de conscience parce qu’autant elle aimerait vite se dégager de se traquenard pour vivre sa journée et rentrer très vite le lendemain à Sydney, autant elle sait qu’elle culpabiliserait un peu d’être venue jusque-là pour un moment avec ses amis pour finalement rester seule parce que ces derniers ont décidé d’inclure leur animal de compagnie dans l’équation. Le choix est cornélien et le dilemme l’habite pendant un long moment avant que tout ne se démêle tout seul. Heidi et Dean décide de prendre leur clic et leur clac de passer un moment « en couple » ce qui épargne à Cora la tâche de tenir la chandelle, et Benjamin a été perdu dès l’instant où le groupe est passé devant le stand où les nanas se font peindre la poitrine. Un peu de patience avait suffi pour que Cora n’ait pas à décider de quoi que ce soit, s’évite de culpabiliser et puisse passer une bonne journée, surtout qu’il n’a pas fallu une heure pour que des personnes viennent à sa rencontre pour lui poser des questions sur ce qu’elle faisait là et finalement passe la journée avec elle, comme quoi être une ancienne star de la télé peut avoir de sacrés avantages.

Le soir. La nuit plutôt, parce que Cora n’a pas cherché après les autres et ne s’est décidée qu’à rentrer à l’hôtel qu’une fois qu’elle saurait que tout l’monde dort et qu’elle peut s’éviter d’avoir à passer un moment en présence des autres. Même si elle a décoléré de ce coup bas, elle ne décolère pas de ce qui s’est passé avec Benjamin. Sur le chemin, elle se dit qu’elle en parlera avec Heidi et que si son attitude a déplu, elle s’expliquera puis s’excusera. De toute manière, même si elle l’a souhaité, elle n’a pas proposé la séparation en premier. Retour à l’hôtel. Ou plutôt motel de passage, mais tant qu’il y’a un lit et une douche, Cora ne veut pas se plaindre. A travers la porte, elle entend la télé et s’étonne qu’Heidi ne soit pas couchée. Mais pourquoi pas ? Elles pourront papoter plus tôt, ce qui rend Cora toute légère quand elle cherche sa clé dans son sac. Au moins, elle n’aura pas à sa coucher de mauvaise humeur. Sauf qu’en entrant dans la chambre, ce n’est pas Heidi qu’elle trouve devant la télé, mais le fameux Benjamin. Sans se poser de question sur le pourquoi du comment il est là, Cora l’agresse presque. « Mais, c’est pas ta chambre. » Elle regarde partout et n’observe aucune trace de Dean ou d’Heidi, ou même des affaires de cette dernière. Cora est dégoutée croyant déjà savoir à quoi elle a affaire. « Ne me dis pas qu’ils ont échangés sans me demander. » dit-elle en claquant la porte derrière elle. Okay, il est hors de question que ça se passe comme ça.
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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptyVen 11 Nov 2016 - 18:42

« Ca veut dire ce que ça veut dire ? » J'ai encore la main sur la poignée de la chambre que j'étais supposé partager avec Dean. Sur le pas de la porte, à peine celle-ci ouverte, je tombe sur mon meilleur ami et sa copine lovés l'un contre l'autre sur le drap, la télévision allumée, se faisant des papouilles guimauvauses d'amoureux transis. A la fois blasé et pas cotre l'idée d'un rapide plan à trois, je les dévisage dans l'attente de plus amples explications sur la situation ; rien ne traverse leurs lèvres et je suis celui qui doit débloquer cette mauvaise scène de sitcom. Mais là encore, il n'y en a pas un pour me répondre franchement ; Dean se contente d'un hochement d'épaules gêné et Heidi d'un sourire désolé. Message reçu ; je récupère mon sac, la clé de la seconde chambre, et retourne d'où je viens, fermant la porte derrière moi en roulant des yeux. Mes pieds traînent sur la mezzanine du motel en me menant jusqu'à mon nouveau bout de palace pour la nuit. Ce n'est qu'une fois mes affaires jetées hasardeusement sur le king size et m'apprêtant à prendre une douche bien méritée que je note la présence de toute cette parfaite panoplie de la poupée, dont trousse de maquillage et brosse à cheveux, que je réalise que cette chambre aurait du être partagée par les filles. Ce qui signifie que Cora sera bien obligée de composer avec ma présence qui l'irrite tant si elle espère fermer l'oeil cette nuit. Une seconde, un rictus amusé et satisfait anime le coin de mes lèvres dans le miroir. J'abuse de l'eau chaude et embue toute la minuscule salle de bains jusqu'à ce qu'elle prenne des allures de sauna. De la buée s'échappe même lorsque, vêtu pour la nuit, j'en ouvre la porte et passe d'une pièce à l'autre. La télévision est une vraie antiquité. Jamais n'aurais-je cru un jour voir de mes propres yeux un des derniers dinosaures cathodiques à antennes datant de l'après-guerre. Je perds dix bonnes minutes de ma vie dans la recherche d'une chaîne diffusant autre chose que des clips de musique ou des infos, en vain. Tant pis, la playlist black hiphop et r'n'b à base de malabars bodybuildés entourés de chicas en petite tenue fera l'affaire. Il ne me reste plus qu'à retrouver mon sac de pop-corn au fond de mon sac et m'étaler dans le lit. Les heures télévisuelles tordent la réalité, si bien qu'il me semble qu'une vingtaine de minutes viennent à peine de passer lorsque ma belle rouquine préférée ouvre la porte. « Corapuce ! » je m'exclame, l'air ab-so-lu-ment ravi, voire même fou de joie. Sa petite tête fait lentement deux plus deux ; la jeune femme en vient elle-même à l'unique explication de cette surprise. « Tu m'impressionnes, Sherlock. » Je ricane et lance nonchalamment un duo de pop-corn droit dans ma bouche. « Dean et Heidi ont étés pris d'une soudaine et folle envie de se secouer les hormones sous la couette. » Du moins, je ne doute pas que leur soirée se termine de la sorte, si ce n'est pas déjà le cas au moment même où nous parlons. « Et qui suis-je pour me mettre en travers des frasques impromptues et dévergondées de l'amour avec un grand A ? » Quelle horreur. « Ils ne m'ont pas demandé mon avis non plus si tu veux tout savoir. » j'avoue finalement en haussant les épaules. Mis devant le fait accompli, et voyant que personne ne comptait me faire une troisième place au chaud dans le lit, je n'ai eu qu'à me résigner à digérer cette cruelle éviction. Quoi qu'en réalité, je ne m'en formalise vraiment pas -en comparaison de Cora qui semble prête à aller manifester n sein à l'air contre cette trahison. « Allons, fais au moins semblant de ne pas mourir de l'intérieur à l'idée de dormir avec moi, il n'y a pas si longtemps que ça tu aurais déjà sauté dans le lit. » La rouquine ne peut pas me faire la tête pour toujours, n'est-ce pas ? Il y a toujours moyen de trouver un terrain de réconciliation. « J'ai du pop-corn et des capotes. » dis-je en secouant le sachet de maïs éclaté de festival froid, gras et trop salé en sa direction, un large sourire aux lèvres, transpirant de romantisme britannique.
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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptyVen 18 Nov 2016 - 14:38



   
   Ben & Cora
     stuck in the middle with you

« C
orapuce ! » Son sang ne fait qu’un tour. Pourquoi lui ? Pourquoi là ? Elle ne le quitte pas des yeux le temps de réaliser ce que sa présence dans cette chambre implique. En même temps, ce n’est pas bien dur à deviner et Cora fulmine intérieurement de rage de ce coup bas que ses amis viennent de lui faire et bien sûr, le sourire stupide que Benjamin se force à arborer n’est pas en reste dans cette colère qui grimpe en elle. Elle n’en croit tout simplement pas ses yeux de ce qu’on vient de lui faire. C’est tellement égoïste.  « Tu m'impressionnes, Sherlock. » lâche t-il au moment où elle pose la question sur le pourquoi du comment ils en sont là. Pure rhétorique. Elle sait que c’est Heidi et Dean qui ont décidé de lâchement la poignarder dans le dos. « Dean et Heidi ont étés pris d'une soudaine et folle envie de se secouer les hormones sous la couette. » Parce que bien sûr, se retenir de se sauter dessus deux jours, ce n’est pas possible. « Et qui suis-je pour me mettre en travers des frasques impromptues et dévergondées de l'amour avec un grand A ? » Oh, ta gueule, pense-t-elle très sérieusement en sachant que d’ordinaire, il ne se retiendrait pas de jouer les troubles fêtes. C’est juste que là, il a l’opportunité de la faire chier elle. « Ils ne m'ont pas demandé mon avis non plus si tu veux tout savoir. » « Comme si t’étais du genre à demander leur avis aux gens avant de leur pourrir la vie. T’es un parasite. » réplique-t-elle méchamment, elle n’arrive pas à se dire qu’elle va devoir composer avec ça pour la nuit. Bien sûr, l’idée d’aller se prendre une autre chambre fait son chemin et serait la solution à son problème, mais s’ils sont tous à loger dans ce baisodrome miteux, c’est bien parce que y’a plus de place nulle part et que c’est soit un lit avec Ben (elle grimace rien que d’y penser) soit elle est à la rue et le quartier a l’air suffisamment glauque pour lui donner envie d’y traîner trop longtemps. « Allons, fais au moins semblant de ne pas mourir de l'intérieur à l'idée de dormir avec moi, il n'y a pas si longtemps que ça tu aurais déjà sauté dans le lit. » Elle se retient de rire jaune, s’insultant encore de tous les noms pour ça. Maintenant qu’elle le regarde aujourd’hui, elle n’arrive pas à saisir comment elle a pu craquer pour lui. Elle ne cache pas son air dégoutée en l’observant. Parfois, y’aurait du bon à pouvoir remonter le temps. « J'ai du pop-corn et des capotes. » dit-il en tentant de l’appâter, ce qui est pire. « Tu n’as qu’à te les mettre où je pense ! » crie-t-elle avant de marcher précipitamment vers la salle de bain pour mettre fin à cette conversation. Le verrou fermé à double tour, elle s’assied sur les toilettes le temps de mettre de l’ordre dans ses idées. La tête dans les mains, elle se retient de fondre en larme. Ça la tuerait qu’il l’entende. Pour l’éviter, elle se lève et allume la douche pour couvrir tous les bruits qu’elle devrait faire. Comment cette idée du siècle a-t-elle pu devenir la pire journée de sa vie, elle aura eu beau essayer de l’égayer, il a fallu que sa prétendue amie fasse en sorte de la remettre à terre. Elle n’arrête pas de penser que c’est si égoïste. Pourquoi est-ce qu’on ne prend jamais en compte ses sentiments à elle ? Elle profite de son moment à elle pour craquer un coup avant de se préparer à devoir ressortir de là. Parce que bon, malheureusement elle ne peut pas passer la soirée dans la salle de bain, ça lui ferait encore bien trop mal de lui céder la chambre. Après plusieurs minutes à tenter de s’armer de courage, elle se décide à agir. Ne pouvant pas ressortir de suite, du moins pas sale et sèche parce que son excuse pour pleurer dans la salle de bain, c’est de prendre une douche, elle se décide à y aller, bien que l’eau soit visiblement froide et qu’elle n’a pas à se poser trop de question pour comprendre pourquoi c’est le cas, c’est encore un coup de l’autre idiot. Après s’être préparée pour la nuit, elle se décide à sortir non sans prendre son temps pour se préparer à ne pas s’énerver et surtout, à ne rien montrer de combien la situation la fout en l’air. Elle revient dans la chambre, non sans avoir décoléré, parce qu’après tout la douche froide merci bien. Elle ne lui accorde aucun regard. Le mieux c’est de faire abstraction de lui, même si dès qu’il ouvre la bouche, elle a bien du mal à ne pas lui renvoyer ses réflexions. Aussitôt revenue près du lit, elle s’empresse de tirer le traversin et de le placer au milieu de lit. « Voilà, ça c’est ton espace et ça c’est mon espace. Si jamais tu l’envahis, je t’éclate la lampe de chevet sur la tête. » Voilà qu’elle souhaiterait presque qu’il le fasse, juste par ça la défoulerait. Elle décide également de tirer les couvertures, même si c’est difficile parce que son poids à lui est dessus, elle parvient à en avoir une bonne partie de son côté. « Puis vu que toi, tu as eu de l’eau chaude, tu ne verras pas d’objection à ce que je garde la couverture pour moi ». ajoute t-elle avant de finalement se mettre au lit. Plus vite elle sera en train de dormir, plus vite ce sera le matin et plus vite ils seront rentrés à Sydney. Mais ça, c’était sans compter que lui ne reste devant la télé.
WILDBIRD
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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptyMar 6 Déc 2016 - 17:46

La couleur est immédiatement donnée. Cora ne sera pas coopérative. C’est fulminante, les oreilles fumantes et les pommettes rouges, que la rouquine disparaît dans la salle de bains, tapant des pieds, claquant la porte comme une adolescente. J’arque un sourcil en sentant le mur en papier à cigarette dans mon dos être sujet à un subtil tremblement. Est-ce qu’elle n’en ferait pas un peu trop ? La question ne se pose même pas, c’est évident, Cora en fait des caisses. Les femmes sont ce qu’elles sont, si susceptibles, émotives, un tantinet hystériques. La journée a été longue, j’imagine que la jeune femme est au moins aussi fatiguée que je l’étais en espérant pouvoir regagner ma chambre un peu plus tôt, et cela ne doit pas jouer en la faveur de ses nerfs si fragiles. Je soupire, hausse les épaules, lance un pop-corn dans ma bouche, et songe à autre chose –comme cette paire de fesses lancée dans un twerk endiablé. C’est foutrement ridicule et ça n’a rien d’excitant, mais je suppose que ça doit plaire à pas mal de mecs pour que l’on s’obstine à faire "danser" ça à autant de pauvres filles en quête de trois minutes de gloire sur MTV. Loin de m’en soucier, je ne saurais dire combien de temps ma colocataire d’un soir est restée dans la salle de bains. Je doute qu’elle ait eu de l’eau chaude, j’avoue que je n’ai pas vraiment pensé qu’une tierce personne puisse vouloir en profiter également ce soir. My bad. A en juger par l’humeur de Cora qui est nullement meilleure qu’à sa sortie théâtrale, je dirais que l’eau était froide comme son cœur et le ton qu’elle emploie pour, grosso modo, me dire d’aller me faire voir. Un rictus amusé animant le coin de mes lèvres, j’observe la rouquine diviser le lit en deux et jurer ma mort si je ne respecte pas son territoire. “C’est fort diplomate de ta part.” j’ironise, et même si je serais tenté de mettre un orteil au nord du Mur, mon instinct de survie m’en empêche ; dieu seul sait que la jeune femme est capable ou non de véritablement me fendre le crâne, et je ne tiens pas à le savoir. Avec une force sortie de je-ne-sais où, je suis quasiment éjecté du lit, déséquilibré par les allumettes qui servent de bras à une Cora qui s’agrippe et tire les couvertures vers elle. “Et comment je suis supposé de pas mourir de froid pendant la nuit ?” Parce que les journées australiennes ne sont jamais vraiment fraîches si l’on compare la météo à celle de Dublin, on peut même dire que dans cette partie du globe l’été dure trois cent soixante-cinq jours par an, les nuits, en revanche, peuvent faire grelotter même l’irlandais qui vous parle. C’est donc confortablement enroulée façon maki dans la couette que la jeune femme fait mine d’aller dormir. Décidé à garder le sourire face à une Cora priant pour que je m’étouffe dans mon oreiller pendant la nuit, décidé à la taquiner aussi, je me penche à son oreille à mes risques et périls ; “Si c’est à cause de l’eau chaude que t’es si remontée, tu sais, je peux me dévouer pour te réchauffer.” Mais je crois que la réponse est non. “C’est pas faute de proposer gentiment.” Tant pis. Je me redresse, reprend un pop-corn et augmente sensiblement le volume de la télévision. Si c’est la guerre qu’elle veut… Pendant quelques secondes –c’est le temps nécessaire avant que je ne me lasse- j’utilise mes projectiles en maïs comme des petites météorites qui attaquent la planète Cora. Ils rebondissent et disparaissent dans sa chevelure flamboyante toute propre. Vite ennuyé, je soupire. “Franchement, tu surjoues à mort, ça rendait beaucoup mieux à la télévision.” dis-je la moue boudeuse et franchement déçu. Les yeux rivés sur la télévision, je rends aux clips musicaux toute mon attention.
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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptySam 10 Déc 2016 - 15:50



   
   Ben & Cora
     stuck in the middle with you

B
on, étant donné qu’elle est coincée là, autant mettre en place un système pour faire en sorte que cette nuit se passe sans meurtre, ni suicide. Cora partage le lit en deux, et étant donné qu’elle est déjà gelée à cause de la douche froide qu’elle a été forcée de prendre, elle s’approprie l’entièreté de la couverture. De toute manière, si Benjamin objecte, elle se tient prête à aboyer. Il devrait être déjà content qu’elle l’autorise à dormir à côté d’elle et non pas sur le tapis, ce qui serait bien la place parfaite pour le chien qu’il est. “C’est fort diplomate de ta part.” Le fait que ça l’amuse autant participe grandement à la nervosité de la jeune femme, pour toute réponse, elle lui offre un grognement censé lui faire comprendre qu’il doit se taire et comme plus vite elle est couchée, plus tout ceci prend fin, elle n’attend pas même pas que Benjamin se décale gentiment pour lui laisser la couverture (comme si c’était possible t’façon) et l’éjecte – ou plutôt le renverse – pour pouvoir gagner sa place au chaud. . “Et comment je suis supposé de pas mourir de froid pendant la nuit ?” demande t-il alors qu’elle ne le calcule même plus, elle s’enroule bien rapidement dans la couverture pour se réchauffer et ferme les yeux en espérant que Morphée fera bientôt son travail, à cela elle ajoute pour lui répondre. « Tu t’démerdes. Tu peux toujours rejoindre Heidi et Dean, je suis sûre que ça ne manque pas de chaleur avec eux. » Et maintenant, dodo. Elle fait abstraction du bruit de la télé, de Benjamin et ne pense qu’au fait que la journée a été longue et fatigante et malgré toute la nervosité qu’elle ressent à cet instant précis, elle devrait tout d’même réussir à le faire. Evidemment, ses espoirs sont encore trop beau. “Si c’est à cause de l’eau chaude que t’es si remontée, tu sais, je peux me dévouer pour te réchauffer.” Elle l’ignore. Même en réalisant qu’il a empiété sur son territoire pour lui dire ça, elle n’ose pas réagir plus. “C’est pas faute de proposer gentiment.” Là encore, elle ne relève pas. Elle sait qu’il la provoque et elle doit rester plus forte que lui si elle veut rendre supportable la situation. Ses yeux se ferment encore plus fort, de sorte à bien signifier à sa tête qu’elle doit dormir. Compter les moutons ne sert à rien, tout comme s’imaginer dans un endroit très très loin d’ici. L’ultime provocation de Benjamin, soit de monter le son de la télé, ne fait que la tenir de plus en plus éloigné de son but. La musique est bien trop forte, bien trop mauvaise pour qu’elle puisse continuer comme ça, à faire comme si ça ne la dérange pas. Elle essaie bien de se répéter qu’à un moment, elle n’entendra plus rien mais elle est bien trop irritée pour que le processus se mette en route et elle commence à sérieusement envisager d’éclater la lampe de chevet sur le crâne de l’étudiant (ou l’inverse). “Franchement, tu surjoues à mort, ça rendait beaucoup mieux à la télévision. ” dit-il d’un ton las. Elle ne joue pas, ou bien juste à ne pas montrer combien elle le déteste et combien elle a mal de devoir se trouver là en sa compagnie alors qu’elle n’a jamais caché qu’elle ne voulait avoir à souffrir sa présence, jamais. Toujours décidée à rester calme, Cora répond sèchement. « Justement, c’est pour ça que j’ai arrêté. Maintenant, dors ! » Il ne va pas le faire, mais elle se console en s’disant que si demain elle est levée avant lui, elle ne va pas se gêner pour organiser des représailles. Après un long moment dans sa position, elle se retourne et passe une main dans ses cheveux pour que ceux-ci ne gênent pas sa nouvelle position. Elle sent quelque chose. « Qu’est ce que ? » Elle se relève et sort de son cocon de couverture pour y voir de plus près. Elle ne voit pas qu’elle vient d’attraper mais il semblerait qu’il y’en ait d’autres. Ça la frappe juste après. « Putain mais t’es un gosse ou quoi ? » Elle se lève en furie hors du lit et rallume la lumière pour s’observer dans le miroir. Là, elle dégage bien au moins cinq grains de pop-corn. « Mais, t’es sérieux ? tu peux pas juste me faire chier avec tes clips de merde, aussi que tu m’balances tes pop-corn dans les cheveux ? Tu t’rends compte de que ça aurait donné demain matin ? » demande t-elle avant de réaliser que ça ne sert à rien de lui faire la leçon, il ne comprendrais pas, ou bien il s’en ficherait. « Non mais sérieusement, je dois faire quoi pour tu arrêtes de pourrir l’existence ? Parce que ton jeu ne m’amuse pas du tout. Je te déteste ! » Sa voix monte. Au moins, c’est sorti, même si ça l’emmerde de se sentir presque trop vulnérable.
WILDBIRD
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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptyDim 8 Jan 2017 - 0:09

Si la technique consiste à m'ignorer jusqu'à ce que je me lasse de mes propres bêtises et que je la laisse tranquille, eh bien je dirais que Cora tient le bon bout, mais je doute qu'elle ait la patience et la volonté nécessaire pour me battre à un jeu pareil. Je ne suis pas le roi des enquiquineurs pour rien, et c'est un titre auquel je tiens, je luste ma couronne tous les matins avant de l'emporter dans mon pèlerinage de conneries quotidien. C'est plus qu'un état d'esprit, c'est un art si vous voulez mon avis. Ou est-ce une manière peu subtile mais efficace de dissimuler des blessures cachées par un mystérieux passé qui ont glacé le coeur et l'âme de ce beau brun ténébreux à l'allure, désormais, d'un cow-boy solitaire dans le désert Australien -non, pas du tout. J'emmerde le monde pour ne pas tomber dans l'ennui, car il n'y a rien de pire que l'ennui, parce qu'une personne qui perd patience face à moi m'amuse comme un bouffon divertissait le roi ; en somme, je me sens toujours un brin supérieur à ceux et celles qui jugent à tour de bras mon comportement et les paroles, et cela est encore plus jouissif quand les personnes en question étaient persuadées, chaque année, que je ne passerai pas à la classe supérieure alors qu'au final aux ont abandonné, et je suis toujours là. Ce n'est pas de la chance, c'est du travail, car il y en a plus sous cette tignasse brune que l'on ne veut bien le croire. Mais je garde ma capacité à être sérieux pour ceux qui comptent, et garde mon masque de clown pour ceux qui font partie de ce grand show qu'est la vie. Il est bien malheureux que Cora se prenne tant au sérieux. Je mettrais bien cela sur le dos de sa célébrité, mais je crois qu'elle est ennuyeuse de nature ; je me féliciterai toujours du soir où je suis parvenu à la faire assez boire pour qu'elle accepte de danser sur Single Ladies, chorégraphie officielle comprise. Un grand moment de gloire. Si elle ne m'en voulait pas autant, je crois que nous aurions pu nous amuser tous les deux, imiter les twerks à la télé ou les gros bras qui rappent avec le vocabulaire d'un enfant d'école préparatoire. Quel dommage.  Au moins mes tentatives d'agacement fonctionnent. « Mais j'ai pas sommeil mamaaaaaan. » je réponds alors que la jeune femme m'ordonne de dormir, prenant bien entendu la voix agaçante et trop aiguë d'un gosse de cinq ans. « Et j'ai pas eu mon bisou bonne nuit, et je peux pas dormir sans mon bisou bonne nuit. » Je vais me prendre cette lampe de chevet, le radio-réveil et la table qui va avec, droit dans la tête. Pourtant cela ne me dissuade pas de laisser la musique à un nouveau sonore désagréable même pour moi, uniquement par fierté. Incapable de dormir, Cora se retourne, et je veille  à ne pas perdre une miette de la manière dont son visage se décompose ; j'en développe un image par image en dix exemplaires que je placarde partout sur les parois de mon crâne afin de ne jamais l'oublier. « Oh mon dieu ta tête est pricelesss. » je m’esclaffe en essayant de ne pas m'étouffer avec le pop-corn que j'ai en bouche – cela ferait bien trop plaisir à la demoiselle. Le regard pétillant, je l'observe retirer les grains de ses cheveux un à un dans l'espoir d'amoindrir les dégâts. « C'aurait fait des pop-corn pas mangeables, un vrai gâchis, je sais bien. » je réponds l'air désolé. « Allez, c'est pas bien grave, tu aurais juste tout coupé. Ca aurait rafraîchi ton style, darling. » Petit battement de cils avant que la rouquine n'explose et se retient de grimper sur le toit du motel pour hurler sa rage à mon encontre à tout le pays. J'arque un sourcil. Le plus sérieusement du monde, je pose mon sac de friandises sur la table de chevet de mon côté puis me dresse à genoux -de mon côté du lit, s'il vous plaît. Les lèvres pincées, mon petit cerveau masculin cherche les bons mots. Et finalement, je lâche un soupir, une main posée sur le coeur avec conviction. « Tu me blesses tellement, moi qui fait tout pour attirer ton attention, parce que, tu sais, je manquais d'attention quand j'étais petit, et j'ai tant besoin de l'amour d'une femme qui puisse remplacer celui que ma mère ne m'a jamais donné. » Pas du tout, mon enfance était très heureuse, merci. Je cesse de faire profiter de mes talents d'acteur à Cora et redeviens le Ben qu'elle peine tant à supporter sans se rassurer par l'achat d'un kit de pendaison sur Amazon. « Tu sais quoi, plutôt que d'être énervée pour rien, si tu veux me détester, il faudrait au moins en profiter pour se faire un hate sex d'anthologie. Je parie que je te fais crier plus fort qu'Heidi. » Mon plus beau sourire aux lèvres, tout fier de mon manque absolu de subtilité, j'attends la réaction de la rouquine -son adhésion totale à vrai dire- qui tarde à se faire entendre. « Come on ! T'es tellement sérieuse, pète un coup. »
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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptyVen 20 Jan 2017 - 2:57



   
   Ben & Cora
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E
lle n’accorde pas une grande importance à ses paroles et avec lui, elle sait qu’il ne vaut mieux pas renchérir, ce serait lui donner matière pour qu’il soit encore plus chiant qui ne l’est déjà et la patience de Cora ne s’en remettrait pas, elle est déjà à deux doigts de craquer et elle peine à faire en sorte que le son de sa voix ne la trahisse pas. Une chose dont elle aurait bien horreur, fondre en larme devant lui. C’est pourquoi, elle ne répond pas à ses moqueries sur la façon dont elle apparaissait à la télévision. Elle ne se vexe même pas, tout ce qu’il dit est fait pour la mettre en rogne, elle ne veut pas tomber si facilement dans le panneau et pour toute réponse, elle lui ordonne de dormir. Bien sûr, qu’il obéisse relève totalement de l’utopie. « Mais j'ai pas sommeil mamaaaaaan. » se met-il à geindre comme un enfant, elle ne se retourne pas, mieux vaut ne pas lui accorder trop de crédit. « Et j'ai pas eu mon bisou bonne nuit, et je peux pas dormir sans mon bisou bonne nuit. » Elle le fait taire en lui balançant un coup d’coude à l’aveuglette, bien sûr, elle ne sait pas si elle l’a touché, si elle lui a fait, mais au moins il se tait. C’est tout de même bien dommage que la violence soit le seul langage qui le fasse réagir. Enfin dans le cas présent, ça le fait juste taire, ce qui n’est tout d’même pas si mal et pas suffisant pour qu’elle puisse faire abstraction de sa présence comme elle l’aimerait. La télé crie encore et l’empêche de trouver le sommeil. Elle continue à prendre sur elle pendant un moment. L’absence d’interaction entre eux arrive presque à la calmer et elle commence à se dire qu’elle va réussir à survivre à cette nuit (enfin, plutôt que lui y arrivera car la menace de mort ne pèse pas sur elle) mais ça, c’était jusqu’à ce qu’elle se retourne et découvre le petit jeu puérile auquel il s’adonnait pendant qu’elle essayait vainement de dormir. Le visage de Cora doit passer par toutes les couleurs. Elle en avait imaginé des choses qu’il pourrait faire pour la faire chier, mais là, il a atteint un certain level qu’elle ne peut pas laisser couler. « Oh mon dieu ta tête est pricelesss. » Elle essaie de faire plus attention à retirer les morceaux de pop-corn collé à sa chevelure qu’à écouter les réflexions de Benjamin, elle gueule aussi, mais ça, c’est plus pour elle qu’elle le fait parce qu’elle aura beau essayé d’être la plus méchante possible, elle ne lui fera pas réaliser qu’il a dépassé les bornes. « C'aurait fait des pop-corn pas mangeables, un vrai gâchis, je sais bien. » Et n’aurait-il pas pu se les mettre ailleurs ? Elle grogne pour toute réponse. Vraiment, elle ne s’amuse pas. Elle ne fait que se demander qu’elle est la prochaine étape ? Il fait venir un tatoueur pendant son sommeil pour lui faire tatouer une bite sur le front ou monsieur a une idée encore plus brillante ? « Allez, c'est pas bien grave, tu aurais juste tout coupé. Ca aurait rafraîchi ton style, darling. » Elle ne l’achète pas son air qui s’en veut à moitié, de toute manière, jamais elle ne croira Benjamin dans quoi qu’il dise. Elle finit tout d’même par lui livrer une partie de ce qu’elle a sur le cœur. Elle le déteste et à ses yeux, le mal qu’il se donne pour la faire mettre dans une état pas possible ne fait que rend de plus en plus évident le fait qu’elle ne pourra jamais être amie avec lui, pas même pour faire plaisir à Heidi et que jamais elle n’arrivera à prendre avec maturité ce qu’il lui a fait. « Tu me blesses tellement, moi qui fait tout pour attirer ton attention, parce que, tu sais, je manquais d'attention quand j'étais petit, et j'ai tant besoin de l'amour d'une femme qui puisse remplacer celui que ma mère ne m'a jamais donné. » Elle le fixe en train de jouer la comédie. Elle n’achète rien de ce qu’il dit et ne fait que le regarder en silence, le temps de décider de ce qu’elle va faire. « Tu sais quoi, plutôt que d'être énervée pour rien, si tu veux me détester, il faudrait au moins en profiter pour se faire un hate sex d'anthologie. Je parie que je te fais crier plus fort qu'Heidi. » Elle le regarde changer de jeu en un clin d’œil. Elle souffle. Un silence plane pendant lequel elle continue d’hésiter, elle ne veut pas sortir parce qu’elle est certaine de tomber malade, mais elle ne peut pas passer une minute de plus avec lui. « Come on ! T'es tellement sérieuse, pète un coup. » « Non. » Elle répond nerveusement et se pince les lèvres pour ne pas céder à l’envie de pleurer. Elle tient ses cheveux entre les mains, toujours collé à cause du sucre. «On est pas amis Benjamin, je … tu ne comprends pas que tu as dépassé les limites ? Je ne me détendrais pas avec toi, je ne veux même pas être sympa avec toi, rien, parce que ta sale gueule me rappelle juste que tu es un connard et que tu as détruit le peu d’estime que j’avais de moi. Merde, je te déteste. Et là seule raison qui fait que j’suis là, c’est parce que je ne savais que tu y serais. J’ignore pourquoi Dean et Heidi sont tes amis, mais vraiment profites-en, parce que ce seront les seuls. » ça sonne un peu comme une mise en garde. A vrai dire, elle ne sait même pas pourquoi elle continue à gaspiller sa salive, pourquoi elle se fait autant chier avec lui. Elle se décide, tant pis ce qui l’attend dehors, ce sera toujours moins pénible que d’être là. Elle file dans la salle de bain, pour la seconde fois de la soirée. Son reflet dans le miroir ne fait que lui donner un aperçu encore plus vrai de la mine affreuse qu’elle se figurait avoir, mais toujours pas de larme pour grossir le tableau. Elle a déjà baissé les bras mais ne fait qu’en retarder les effets. Un, deux, trois coups de ciseaux trouvé dans les tiroirs et le tapis est maculés de cheveux roux. Maintenant, c’est définitif et avant de quitter la pièce et la chambre, elle enfile son sweat à capuche et cache à l’intérieur les conséquences de la grande intelligence de son co-chambreur. Le reste de la scène, ce n’est qu’elle qui file à travers la pièce, attrapant chaussures et sacs au passage avant de claquer la porte pour se trouver un nouvel abri de fortune.

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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptySam 18 Fév 2017 - 1:58

A genoux sur le lit, dans cette posture de gosse infernal attendant la prochaine opportunité pour faire des bêtises et faire tourner son petit monde en bourrique, je me prends en pleine figure le « non » particulièrement glacial d'une Cora à bout de nerfs, et à vrai dire, même sans son long speach, ce mot, ce ton, auraient pu suffire à me faire comprendre que je suis allé trop loin. Du moins, si la jeune femme s'adressait à quelqu'un d'autre, et non à moi. J'écarquille les yeux, un peu sonné néanmoins par la température polaire qui vient de s'installer dans la chambre, nourri par la rage de la rouquine qui continue de se débattre avec le pop-corn dans ses cheveux, ses agrégats de mèches soudés par le caramel. Les insultes n'étaient peut-être pas nécessaires, les paroles de Cora sont déjà bien assez tranchantes comme ça, mais je ne m'en formalise vraiment pas -je suis du genre à traiter quelqu'un de connard pour rire et à ne pas comprendre pourquoi certains s'en offusquent. Ce qui m'étonne en revanche, c'est la véhémence de la jeune femme, sa rancoeur, pour ne pas dire son dégoût vis à vis de ma personne, et qu'elle se décide enfin à me vomir après tout ce temps passé à garder ses pensées à mon sujet pour elle. Je me fiche qu'on me traître de clown, qu'on me trouve parfois pathétique, méprisable, je suis comme je suis et je suis particulièrement fidèle à ma nature. Mais s'il est une chose qu'on peut dire, c'est que je ne suis pas un méchant garçon. Je ne l'ai jamais été. Je ne suis pas toujours galant, je manque beaucoup de tact, mon humour est douteux, et parfois je flirte beaucoup trop avec les limites. Il semblerait que, cette fois, je l'ai franchie. « Wow. » je lâche, sur le cul. Voilà ce qu'elle pense de moi. Le plus désespérant, vous me direz, est sûrement cette même pensée, cette capacité à oublier que la situation ne tourne pas autour de moi, et que la remarque à me faire n'est pas tant que Cora me déteste, mais plutôt qu'elle avait l'air franchement blessée. « ...Tout ça pour du pop-corn ? » je demande timidement, de bonne foi. Non, décidément, je n'ai rien compris. Rien du tout. La jeune femme retourne dans la salle de bains pour sauver ses cheveux du sucre et se voit bien obligée de tailler dans ses belles mèches flamboyantes. « Hé tu veux que je t'aide à faire une Britney Spears ? » ais-je l'intelligence de lancer à travers la porte qui nous sépare avant de rire grassement. On rase tout et on en parle plus. Les magazines adoreraient ça, j'en suis certain. Un vrai booster de carrière. Elle sort, et j'ai à peine le temps de lever les yeux qu'elle enfile sa capuche sur sa tête, mais je devine son expression désabusée, et vu les cheveux qui jonchent le seul de la salle de bains, peut-être bien qu'elle s'est fait une Brit'. « Corapuce, arrête, c'est pas si terrible que ça. » Ce n'est pas ma condescendance qui la gardera dans la chambre ; la voilà qui claque la porte derrière elle, et moi, persuadé qu'elle reviendra dans quelques minutes la queue entre les pattes parce qu'on se pèle les miches dehors, je hausse les épaules et me demande s'il serait possible de faire une poupée vaudou à partir des cheveux de la demoiselle afin de lui jeter un sort et qu'elle accepte de coucher avec moi. Elle ne revient pas, le temps commence à se faire long. Je me lève et ouvre la porte de la chambre, lâche un « Cora ? » avec un air idiot -parce qu'elle n'a clairement pas stationné devant le paillasson tout ce temps. Je me laisse emporter par une vague d'inquiétude qui me pousse à prendre ma veste, enfiler mes chaussures, et partir à sa recherche. En traversant le parking du Motel, j'aperçois un sweat à capuche ; sans réfléchir, je lui cours après et lui attrape le bras. « Cor-aaaaaaaaah pardoooon…. » Mauvaise pioche. La vieille peau ayant visiblement derrière elle une longue carrière de meth head ou une belle histoire d'amour avec ce cher Jack Daniel, si fripée qu'elle me donne des frissons, n'est décidément pas celle que je cherche. Je bredouille comme un abruti pendant de longues secondes, me demandant si les plaques rouges sur son visage ne seraient pas la lèpre, si je ne viens pas d'attraper la lèvre, et quand est-ce que mon joujou préféré tombera d'entre mes jambes ou si je commencerai par perdre un orteil. « Désolé je ne… je… cherche seulement mon amie, petite, rouquine, mignonne, gros boobs. Non ? Non. Bien sûr. Je vous dérange pas plus longtemps... » Est-ce que je sens toujours mes orteils ? J'ai un doute. En tout cas, mes jambes fonctionnent, et je file rapidement vers la réception -si on peut appeler ça comme ça- au-dessus de laquelle clignote un grand 24/7 en néons rose au vrombissement insupportable. Cette fois, c'est le bon sweat à capuche. « Désolé mademoiselle, toutes les chambres sont prises, je ne peux rien faire... » se confond le responsable de nuit avec une compassion qui sonne un peu faux. A croire que même s'il restait une clé sur le portant derrière lui, il ne la lui donnerait pas, parce que la flemme, et qu'avoir des clients, c'est surfait. C'est en craignant de me prendre un coup de sonnette sur le crâne que je me risque à poser ma main sur l'épaule de la jeune femme. « Cora, déconne pas, reviens. Promis j'arrête. Je touche plus au pop-corn, j'éteins la télé, je touche pas à ta moitié de lit, tu peux même garder la couette. » Je n'aime pas l'idée qu'elle soit seule dans ce bled paumé au milieu de nulle part et dont elle ne connaît rien d'autre que la zone du festival qui doit être bien abandonnée à cette heure, ou en d'autres termes, le lieu parfait pour commettre le meurtre d'une jolie rouquine.
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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptyDim 26 Fév 2017 - 16:30



   
   Ben & Cora
     stuck in the middle with you

E
lle voit rouge. Les mots s’échappe d’elle sans qu’elle ait vraiment réfléchit à un discours. De toute manière, si elle voulait blesser Benjamin, elle sait très bien qu’elle n’y arriverait pas, ce garçon rien ne l’atteint jamais et si chacune des supplications qu’elle lui adresse depuis une heure pour qu’il lui foute la paix ne fonctionnent pas, elle ne voit pas ce qui pourrait marcher. Mais voilà, le vase vient tout juste de déborder et Cora en est arrivé à un point où elle ne veut plus prendre sur elle pour éviter que la situation ne dégénère. Elle lui exprime clairement sa pensée, sur un ton dont elle ne se serait jamais crue capable. Elle a les joues en feu à la fin de son speech, et un peu coupable de ce qu’elle vient de lui dire, elle se retourne pour tenter en vain de sauver sa chevelure. C’est peut-être pas grand-chose vu de l’extérieur, mais pour une personne qui a eu autant l’habitude de devoir soigné son apparence – et pour une fille en général – c’est vraiment très grave ce qu’il se passe et alors que ses doigts tentent de rattraper l’impossible, elle se retrouve obligée de se résigner et ça ne fait qu’amplifier la boule de nerfs qu’elle est déjà. . « Wow. » dit-il à la fin de son laïus, elle ne se tourne même pas pour lui accorder la moindre attention. « ...Tout ça pour du pop-corn ? » Elle observe que malgré ce qu’elle peut dire, il trouve encore le moyen de se foutre de sa gueule. Lassée de l’entendre, elle fuit à nouveau vers la salle de bain dans un grognement. De nouveau face au miroir, elle se rend à l’évidence qu’elle va devoir couper ses cheveux, ce n’est pas pour autant qu’elle ose passer à l’acte. « Hé tu veux que je t'aide à faire une Britney Spears ? » Si Ben n’avait pas eu l’intelligence de clamer cette réflexion à travers la porte, elle aurait sûrement pris le temps de réfléchir à une solution plus adaptée et qui n’aurait pas nécessité de sacrifier une partie de sa magnifique tignasse. Mais l’envie de quitter cet endroit et d’être le plus loin possible de Ben revient en force à chaque fois qu’il ouvre la bouche et sans réfléchir plus longtemps, quelques coups de ciseaux viennent délivrer les mèches de Cora. Sans attendre plus longtemps elle sort de la pièce et file à travers la porte, sans se soucier de bousculer Ben au passage. Peu importe ce qui l’attend dehors, elle se dit que ça ne pourra pas être pire ici. « Corapuce, arrête, c'est pas si terrible que ça. » dit-il, lui rappelant à l’occasion qu’elle déteste ce surnom qu’il lui a trouvé, mais tout ce qu’il obtient comme réponse, c’est le claquement de la porte de la chambre.

Le froid la heurte dès son premier pas dehors. A nouveau, elle se demande de qui provient l’excellente idée d’aller à un festival dans le désert, où il fait trop chaud le jour et archi-froid la nuit. Toujours est-il qu’elle ne reste pas là, la lumière est allumée à l’accueil du motel, elle s’empresse de s’y rendre. L’ambiance autour du motel reste tout d’même très glauque, à chaque pas qu’elle fait, elle est très vigilante au moindre bruit qui peut se produire autour d’elle. Sans dire qu’elle a peur, elle n’est pas hyper rassurée. Personne n’est là lorsqu’elle ouvre la porte de la réception. De derrière un rideau situé de l’autre côté du comptoir, elle entend le bruit d’une télévision et en déduit que le réceptionniste doit être train d’accorder toute son attention à son écran plutôt qu’à sa clientèle. Après avoir attendu quelques minutes qu’il réponde au bruit de la cloche de la porte, elle se risque à se racler la gorge pour attirer son attention et prononce un peu haut un « Il y’a quelqu’un ? ». Pas de réponse. Mais après une nouvelle attente, des bruits de pantoufle qui trainent sur le sol se font entendre et un visage rendant celui de sa mère presque aimable apparait. « Bonsoir ! J’aimerais une chambre s’il vous plait. » Forcément, dans son accoutrement, elle se rend compte qu’elle n’a pas l’air de la cliente idéale – c’est surtout le regard du standardiste qui la détaille de haut en bas qui lui indique qu’elle ne doit pas avoir l’air très fraiche – et qu’à cette heure de la nuit, on dort, on ne cherche pas de chambre, mais elle insiste. « Désolé mademoiselle, toutes les chambres sont prises, je ne peux rien faire... » dit-il, tandis que la cloche de la porte sonne à nouveau derrière elle, elle ne se tourne pas puisqu’elle ne s’attend pas à ce que Benjamin parte derrière elle. « Vraiment ? Je pourrais dormir dans un placard, n’importe quoi avec quatre murs. » assure t-elle avant d’ajouter en espérant que la misère humaine puisse enfin jouer à sa faveur. « Je me moque du prix, je peux vous payer le prix de trois chambres s’il le faut. Il me faut juste un endroit où dormir ce soir » ajoute t-elle tandis que l’homme hoche à nouveau la tête. « Je n’ai rien mademoiselle. Vous auriez du y réfléchir avant de venir par ici. » Une rire nerveux s’échappe d’elle. Elle y avait pensé, puis soudainement sa meilleure amie avait décidé de lui planter un couteau dans le dos et de la laisser avec l’être le plus infect qu’elle connaisse. Parlant du loup, il fait remarquer sa présence en prenant la parole. « Cora, déconne pas, reviens. Promis j'arrête. Je touche plus au pop-corn, j'éteins la télé, je touche pas à ta moitié de lit, tu peux même garder la couette. » La tête dans les mains, elle continue de réfléchir à ce qu’elle pourrait faire. Réveiller Heidi & Dean ? A cette heure, ils ont sûrement fini de jouer à la bête à deux dos et que Dean décampe pour aller avec Ben serait une solution. Mais est-ce qu’elle se permettrait ? Non. D’ailleurs, il vaut mieux pour elle qu’elle ne croise pas Heidi avant d’avoir dormi. Elle pourrait aller dormir dans la voiture, mais elle n’a pas les clés. « Ben, retourne te coucher. » dit-elle, lasse, ses yeux se posent sur le canapé de la réception. Soudainement, il lui semble vraiment confortable. Un silence se forme pendant lequel il ne se décide pas à la laisser seule. « Je suis sérieuse. Je repasserais demain matin prendre mes affaires mais je pense t’avoir assez consacré d’énergie. Je vais rester ici. » Elle finit finalement par s’asseoir sur ce canapé qui lui fait de l’œil depuis un moment, son regard se jette vers le rideau, avec de la chance, le réceptionniste se foutra autant de sa présence sur ce canapé que lorsqu’elle était derrière le comptoir. Ses mèches coupées lui atterrissent devant le visage, c’est vrai que depuis le coup d’ciseau, elle n’a pas vraiment regarder quel effet ça faisait sur elle d’avoir des cheveux en moins. Elle s’en saisit du bout de doigts et observent ses pointes avant de lâcher sur un ton accusateur. « J’espère que t’es content, j’ai l’air d’une sdf à cause de toi. »


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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptyLun 6 Mar 2017 - 0:46

Ce n'était qu'un jeu, n'est-ce pas ? Tout ça. Cora qui désespère à l'idée de passer la nuit avec moi, son air de me détester, ses crises de nerfs, sa manière de me tourner le dos furieusement dans le lit, même ses cris et ses larmes d'exaspération. Ce n'est pas vraiment vrai, c'est du cinéma, c'est pour faire comme si. Comme les enfants. Quand on imagine être un personnage de dessin animé ou de série, et qu'on joue nos aventures avec les copains. Je suis le méchant dragon, et elle est la princesse. Je l'embête, je la taquine, je la pousse à bout, je m'en amuse, parce que ça n'est qu'un jeu. Hein ? J'en désespère plus d'un à ne prendre ni la vie, ni mon entourage au sérieux. Être le clown de service, c'est parfois être le type fatiguant. Mais le plus souvent, n'est-ce pas celui qui parviendra à vous décrocher un sourire qu'importe les circonstances ? Non pas que je pensais faire rire Cora. Ce ne sont pas les mêmes règles avec elle. Je la pique, elle me pique, je la pousse, elle me casse une assiette sur la tête, et cela va crescendo. Et c'est amusant, de voir jusqu'où l'autre ira avant de craquer. Néanmoins dans ce genre de partie, il n'y a rien à gagner. On ne s'en rend compte que lorsque l'on dépasse les limites du jeu. Souvent, cela ne nous saute aux yeux que trop tard. Encore faut-il vouloir l'admettre. Mais Cora ne me déteste pas vraiment, n'est-ce pas ? Elle n'est pas si en colère que ça, ce n'est pas grave après tout. Elle fait du cinéma juste pour me faire réagir, ça fait partie du truc. J'en fais trop, elle me crache dessus, je lui cours après. Comme dans les films, eh. Sauf que ce n'est pas un film, et ce n'est pas un jeu. Je le comprends lorsque j'entends la voix de la jeune femme, profondément lassée et désabusée, me demander de partir, de la laisser tranquille, et de retourner me coucher sans elle. Ce n'est pas l'agacement passager de celui qui fait une overdose de ma lourdeur naturelle. C'est le désespoir palpable de celle qui ne peut plus être dans la même pièce que moi, qui ne peut plus poser ses yeux sur moi. Qui n'en peut plus. Et cette tonalité parvient à me toucher au coeur. Peut-être qu'elle m'en veut vraiment, qu'elle me déteste bel et bien. Peut-être pensait chacun de ses mots, dans la chambre, que c'est véritablement son opinion à mon sujet. Peut-être que ça n'a jamais été un jeu pour elle. La voilà qui élit domicile dans le canapé de la réception. Un sofa miteux qui semble dévoré par des mites affamées. Le concierge n'ose rien dire, il arque un sourcil, désemparé face à la scène qui se joue devant lui. Il aimerait lui dire qu'elle ne peut pas rester ici, que ça ne va pas être possible, mais le criquet de sa conscience sur son épaule lui susurre que la rouquine n'a pas besoin de ce genre d'intervention à cet instant. Et puis, si ce n'est que pour une nuit. Alors il hausse les épaules et retourne à sa télévision. Son chat, dont le poil fut blanc autrefois, tâché de gris aujourd'hui, retrouve sa place sur ses genoux. Cora lâche une nouvelle remarque à propos de ses cheveux, et cette fois, je sens tout le poids du reproche m'écraser en me demande une petite gifle au passage. « Ca va. » je lâche. « C'était pas mon intention, okay ? Arrête d'en faire des caisses, c'est pas si grave. Ca repoussera. » De l'immature je passe à l'impatient. Le fait que je m'en veux, que je sais que j'ai merdé, mais qu'il est plus facile de croire que c'est elle qui en fait trop. Je ne pensais pas à mal après tout, et l'autre me gronde comme si j'étais un gosse. « Tu veux que je dise quoi ? C'était qu'une connerie, j'ai pas réfléchi, mais y'a pas mort d'homme que je sache. Je peux pas recoller tes tifs un à un, c'est comme ça. Alors lâches-moi avec ça, toi et tes grands élans de drama queen. » Entre ses reproches et les miens, pas besoin d'espérer que nous réussirions à dormir dans le même lit, voire même continuer à respirer le même air. Braqué, bras croisés, la toisant comme si cette nana abrutie a bien sa place dans ce canapé moisi, je me fais plus arrogant que vexé pour masquer mon désarroi. « Tu veux dormir ici ? Soit. Tu viendras pas dire que j'ai pas essayé de me rattraper. » Sur ce, je la laisse là et quitte la réception. Le son de la clochette me donne envie de l'attraper et de l'arracher du plafond. Je marche d'un pas furieux jusqu'à la chambre, prend les clés dans ma poche et… cherche encore les clés dans ma poche. Et encore. Rien. Oh non, bon dieu. Pourquoi ? Le front sur la porte, je soupire. C'est pas permis d'être aussi abruti. Je suis bon pour rebrousser chemin, la queue entre les pattes, pour demander au gérant le double des clés afin de ne pas me retrouver dans la même situation que Cora. Et elle, oh, elle ne va pas se gêner pour se moquer de moi. Peut-être même que c'est elle, après m'avoir longuement nargué et complimenté pour mon incroyable technique de mise en veille permanente de mes neurones, qui me fournira sa copie de la clé. Je vois déjà son air vainqueur. Après quelques minutes nécessaires afin de rassembler mon courage, je retourne sur mes pas. Je décide de royalement ignorer la jeune femme, le menton bien haut lorsque j'appuie sur la sonnette du comptoir pour attirer l'attention du manager. Mais je crois qu'il s'est endormi, devant la télévision, avec son immonde ersatz de félin sur les jambes.
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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptyJeu 16 Mar 2017 - 0:38



   
   Ben & Cora
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D
ans le reflet de la vitre à ses côtés, elle peut observer pour la première fois son reflet avec cette nouvelle coupe de cheveu. Ses bout des doigts elle prend ses mèches, et sent maintenant le regret de ne pas avoir réfléchit plus de trois secondes à cause de cet abruti pour au moins essayer de les couper droit. Quand elle se regarde, elle se dit qu’elle est loin la petite chérie de l’Australie, et que si elle avait écouté sa mère, elle ne serait sûrement pas perdue près du désert, à la porte au beau milieu de la nuit, affublée comme une accroc à la meth. Son regard finit par se détourner pour observer Benjamin à travers la vite, c’est sa faute. Tout ça. Et elle ne se prive pas pour le lui dire. « Ca va. » dit-il, comme si ça faisait déjà un bon moment qu’elle l’accusait alors qu’elle ne fait que commencer. « C'était pas mon intention, okay ? Arrête d'en faire des caisses, c'est pas si grave. Ca repoussera. » Evidemment. C’est tellement facile de se déresponsabiliser en s’disant que le temps va faire tout le travail à sa place. Ça repoussera peut-être, mais Cora n’oubliera pas qu’elle a touché le fond de la pitoyabilité à cause de lui et ça, non monsieur, ça ne va pas. « Donc parce que tu ne l’as pas voulu, je ne dois rien dire. Non Benjamin, ça ne marche pas comme ça. Qu’importe que tu l’aies voulu, tes actes ont des conséquences. » II serait temps de grandir, qu’elle se retient d’ajouter, probablement parce qu’elle sait que ce genre de remarque est sans effet avec lui, qu’elle l’a assez dit et répété, et que merde, elle est fatiguée. Quelqu’un pour prendre la responsabilité de ce garçon ? « Tu veux que je dise quoi ? C'était qu'une connerie, j'ai pas réfléchi, mais y'a pas mort d'homme que je sache. Je peux pas recoller tes tifs un à un, c'est comme ça. Alors lâches-moi avec ça, toi et tes grands élans de drama queen. » Son visage rougit, pas de la façon espérée. Elle ne trouve même pas de quoi lui répondre. Elle bouillonne et en même temps, elle se sent tellement misérable qu’elle n’arrive pas à canaliser ses émotions. Elle le déteste et elle cherche à savoir ce qui a bien pu lui passer par la tête le jour elle a commencé à s’acoquiner avec lui. Il n’y a rien de bien qui puisse ressortir d’un échange avec Benjamin. « Dégage. » se contente-t-elle de dire avant de poser sa tête sur le dossier du canapé. « Juste, dégage. » Elle souffle à nouveau. Elle ne veut pas s’énerver et prendre le risque qu’à cause du bruit, le standardiste vienne la foutre dehors. « Tu veux dormir ici ? Soit. Tu viendras pas dire que j'ai pas essayé de me rattraper. » Elle retient un rire. A quel moment a-t-il essayé de se rattraper ? Est-elle devenue momentanément sourde pendant qu’il lui faisait des excuses. Non, elle ne croit pas. Tout ce qu’elle entend par la suite, c’est le bruit de la clochette, indiquant le départ du garçon. Cora savoure ses premières minutes de complète solitude. Enfin débarrassée. Elle ferme les yeux, s’essaie à faire le vide pour ensuite faire le point sur sa soirée et décider d’un plan pour demain, parce que clairement, elle préfèrerait dépenser son compte en banque entier dans un taxi jusqu’à Sydney, plutôt que de rentrer en voiture. Un coup d’œil à la pendule. Dans quelques heures, elle agira. En attendant, elle s’empare du premier magazine qui lui tombe sous la main, évidemment, dans un endroit comme celui-ci, tout ce qu’on trouve, c’est auto-moto paru en 1997. Elle n’en est qu’à la première page quand la clochette retentit à nouveau. Et bien, que de monde dans ce motel, cette nuit. Elle lève les yeux pour distinguer Benjamin qui si dirige vers l’accueil, mais elle ne bronche pas. Elle ne sait pas trop pourquoi il revient ici, et ne cherche pas à le savoir. Elle se répète de l’ignorer. Sauf que, pendant ce temps, les minutes passent et Benjamin aura tenter d’incruster cette pauvre sonnette dans le comptoir à force de taper dessus, personne ne répond. « Je l’ai entendu ronfler. » Elle se décide tout de même à briser le silence, c’était soit ça, soit rire. « Après ton départ. Donc ne t’attend pas à une réponse de sa part. » Elle garde le nez dans ses pages automobile, feuillète, lis quelques articles sur l’importance d’un bon appui tête et sifflote, au moins parce qu’elle savoure ce moment où Ben continue de s’impatienter tandis que personne ne lui répond. Ça valait presque le coup de ne pas avoir de chambre libre. « Tu devrais aller de coucher, il sera là demain matin. » Enfin, y’aura au moins quelqu’un d’autre capable de lui répondre. Après, elle ne comprend pas trop pourquoi il… « A moins que » C’est bête mais la seule hypothèse quant au retour de Ben ici, c’est qu’il n’est pas sortie avec sa clé. A ce moment précis, elle ne pourrait jamais autant remercier les lois du karma d’avoir penché en sa faveur. Un sourire sur le visage elle se redresse. « Non rien. Mais t’as raison, je vais retourner me coucher en fait. Bonne chance avec lui. » Oui, parce qu’elle suppose qu’il ne va tout d’même pas la suivre. Elle peut toujours décider au dernier moment de garder sa clé dans sa poche, quitte à se peler l’cul devant la porte.
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Message(#)stuck in the middle with you (benora) EmptyDim 16 Avr 2017 - 13:56

Le torse bombé par une fierté et un ego parce que trop grands pour mon propre corps, je me refuse d'adresser un regard à Cora. Elle n'existe pas, elle a été aspirée dans une autre dimension, elle porte une cape d'invisibilité, je m'en fous. Elle n'est pas là. De toute manière, il est acté qu'elle dormira là, puisqu'elle y tient, alors il ne servirait à rien de rouvrir le débat, ni d'en aborder un autre. Et puis, zut à la fin, moi aussi je commence à avoir sommeil. J'appuie sur la sonnette une fois, puis fait preuve d'autant de patience que j'en suis capable, c'est à dire une attendre d’approximativement dix secondes ; je sonne une deuxième fois, une troisième, et toujours rien. Au final, ce n'est absolument pas la voix que j'espérais entendre qui se met à résonner dans l'accueil de motel pourri. « Ne me parle pas. » je lâche sans accorder d'attention aux paroles de celle-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom. Elle veut me répudier, moi aussi je le peux. Elle veut jouer à qui explosera comme un ballon de baudruche à cause de sa fierté, je peux la battre à plate couture. « Je ne t'entends pas. » je chantonne alors qu'elle insiste. Je ne sais pas si elle essaye de rendre service ou de me narguer, ou encore, de faire en sorte que je m'en aille rapidement afin d'avoir la paix ; croyez-moi, si je le pouvais, je ne serais pas là, à respirer le même air que l'autre scélérate, mais ma clé est dans la chambre et il est hors de question que je me mette à genoux et à pleurnicher pour que Cora me file la sienne. Je suis donc bloqué dehors. L'appel du lit au matelas trop mou et tâché de pisse, de la couette pleine de puces, de l'oreiller déplumé, se fait de plus en plus insistant. Et c'est qu'il fait froid quand on se balade en t-shirt et pieds nus dehors dans le désert. Je vais crever d'hypothermie d'ici à ce que l'autre guignol me file sa clé. La rouquine ne tarde pas plus longtemps à comprendre la situation. Elle prend le chemin de la chambre, et je reste là, bras croisés, parce qu'il est hors de question que je la suive comme un bon toutou. Mais merde, je veux dormir moi aussi. Alors je compte jusqu'à dix et je me dirige à mon tour vers notre espèce de grand cagibi. La porte se referme sur moi. « Cora ? » Knock-knock. Elle n'a sûrement pas vu que j'étais juste derrière et qu'elle m'a enfermé dehors. Je frappe à nouveau. Toujours rien. Cette fois, cette porte close transpire la rancoeur et la vengeance. « Cora, déconne pas... Arrête j'me les pèle dehors, ouvre... Cora ! » Mon insistance et ma pseudo-politesse ne mènent à rien du tout. J'imagine que la jeune femme s'est glissée sous la couette, a pris tous les oreillers pour elle, et s'est installée en position de l'étoile de mer -la seule qu'elle sache faire. Alors je donne un coup de pied dans la porte comme un gosse contrarié. « Saloperie d'envoyée de Satan avec ton putain de plat de carottes râpées sur ta grosse tête vide ! » J'ai envie de me rouler par terre, de taper des poings et des pieds sur le sol, et de faire autant de bruit que possible jusqu'à ce qu'elle ouvre -ou qu'un autre client du motel, sûrement un biker de mauvais poil, vienne me casser la figure pour tapage nocturne, ce qui serait un merveilleux point final à cette soirée à multiples rebondissements. « Tu sais quoi, avec ta bouche aussi grosse qu'une ventouse de calamar, tu roules des pelles comme un foutu Lipoutou ! » Mais je parie qu'elle n'a même pas la référence, l'autre inculte, parce qu'elle est trop bien pour ça, hein. Vient la vieille pie penchée sur la mezzanine pour voir quel genre de psychopathe est en train de piquer une crise, la clope au bec et les cheveux entortillés dans ses bigoudis, le genre de dégaine interdite depuis la fin des années soixante par la brigade du respect oculaire. « C'est pas bientôt fini ?! » Je recule de quelques pas pour lui adresser mon majeur en bonne et due forme. Elle disparaît, je suppose qu'elle lâche l'affaire, jusqu'à ce qu'elle revienne avec son seau à glaçons pour me le jeter dessus tendis que je détale à travers le parking pour retourner dans le bureau de l'accueil. Je passe la nuit dans le canapé, le magazine d'auto-moto sur la tronche parce que l'enseigne clignotante du motel m'empêchait de dormir. Au réveil, je me demande si pioncer ici a eu statistiquement pus de chances de me faire chopper le sida, la peste ou la malaria. J'aurais vendu ma mère pour pouvoir prendre une douche, mais quand le gérant se lève enfin, il me jette de là fissa. Dehors, ébloui par le soleil reflété par toutes les carrosseries encrassées par le sable sur le parking, je trouve Heidi, Dean et Cora terminant de mettre les sacs dans le coffre de la voiture. Je n'ai pas la moindre idée de l'heure qu'il est. « Qu'est-ce qu'il t'es encore arrivé ? » pouffe la petite brune, les mains sur les hanches, façon maman. « On a entendu gueuler à vôtre étage, ça allait ? » renchérit Dean qui ne semble pas se douter que les disputes provenaient de notre chambre, et non de voisins trop passionnés -d'ailleurs je me note de leur faire une remarque sur le silence provenant de leur chambre, mais plus tard, quand je serai de meilleur poil. Derrière eux, je devine Cora et son petit sourire en coin, tellement fière de son coup. « Toi, tais-toi. J'ai pris deux cent ans dans les lombaires à cause de toi. » je fulmine en la pointant d'un doigt menaçant. Heidi décide de prendre la situation en main et s'approche de moi pour apaiser le petit garçon amer que je suis à cet instant. Et lorsqu'il ne semble plus question que je décapite la rouquine pour m'en faire une tête miniature, elle tape dans les mains comme une maîtresse d'école. « Bon, allez, tous en voiture. »
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