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 wayfaring stranger (joanne)

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Message(#)wayfaring stranger (joanne) EmptyDim 6 Nov 2016 - 2:28


i know dark clouds will gather around me, i know my way is rough and steep. yet beauteous fields lie just before me, where god's redeemed their vigils keep.

(☆☆☆)


C'est en milieu de matinée que Saul avait quitté son domicile, profitant de n'être attendu au siège de sa compagnie qu'en début d'après-midi pour profiter d'un grand bol d'air frais en compagnie de son plus fidèle compagnon, toujours partant pour une promenade matinale. Patty l'avait prévenu, elle ne voulait pas le voir dans les parages avant quatorze heures, et ce uniquement parce qu'il était parvenu à négocier sa présence alors que son associée comptait au départ lui imposer une petite semaine de repos. Sans doute pensait-elle lui rendre service en le traitant comme s'il n'était plus en état d'assurer de longues journées, pourtant la dernière chose dont Saul avait besoin, c'était de se retrouver seul chez lui à ressasser les derniers événements. Oui il traversait une phase difficile, mais c'était précisément la perspective de se démener dans ce qu'il savait faire de mieux qui lui donnait chaque matin l'envie de quitter son lit. Traîner chez lui dans un peignoir trop grand, à s'enfiler des bières et à rouvrir tous ses albums photos pour se faire plus de mal que de bien, ça n'était définitivement pas son truc. Pas plus que de se tenir éloigné de celles et ceux qu'il avait plaisir à retrouver chaque matin, quand il passait les portes de sa compagnie et que la simple présence de ses collègues et amis suffisait certains jours à lui changer les idées. Alors oui, ce matin il suivait les conseils bienveillants de son associée et en profitait pour passer un peu de temps avec Jango, mais Patty finirait bien par comprendre que ça n'était pas en le surprotégeant qu'elle lui rendrait service. Ainsi remonta-t-il sa rue en compagnie de son chien avant de prendre avec lui la direction du parc, qui restait l'un de leurs endroits fétiches lorsqu'il fallait se dégourdir un peu les jambes. Et pourtant, tout autour d'eux, les paysages gardaient les traces du passage de la tempête. Ce chemin autrefois si agréable paraissait alors bien triste, même éclairé par un soleil déjà des plus lumineux, et Saul ressentait encore un pincement au cœur à l'idée que même le temps n'effacerait probablement pas l'empreinte de ce déluge – et tout ce qu'il avait entraîné. Arrivant au parc, il laissa alors Jango profiter de l'herbe fraîchement tondue et s'aventurer du coté de la fontaine. Mais alors qu'il relâcha la pression que sa main exerçait sur la laisse de l'animal, Saul ne tarda pas à regretter de lui avoir laissé un peu de liberté au moment où son chien s'éloigna vers l'autre extrémité du parc. « Jango ! » Accélérant pour rattraper l'animal, Saul dut rapidement hausser le ton pour se faire entendre de son compagnon de route, vraisemblablement plus occupé à battre des records de vitesse qu'à obéir à son maître. « Eh, la maison n'est pas par là, et ne crois pas qu'on va rester ici toute la journée. » Parce qu'il le voyait venir à sa façon de le faire courir à travers tout le parc, et que contrairement à son chien Saul n'avait définitivement pas l'intention de traîner par ici jusqu'à ce soir. « Tu ... » Le brun s'apprêta alors à reprendre, au moment d'arriver près d'un banc qui incita finalement l'animal à ralentir. Car tandis que celui-ci s'arrêta face à la jeune femme qui s'y trouvait assise, c'est au moment de relever les yeux vers celle-ci que Saul reconnut sa voisine. « Joanne ? » Il souffla, son visage exprimant une certaine surprise tandis que son chien s'était étonnamment assagi, lui laissant tout le loisir de deviner la raison qui l'avait incitée à accourir jusqu'ici. C'est alors qu'il nota le bout de pain que la jeune femme tenait entre ses mains, probablement avec l'intention de nourrir quelques oiseaux. « Je crois que votre pain lui fait envie. Ce chien est un vrai aspirateur à nourriture, je devrais me réjouir qu'il n'ait pas encore aperçu le marchand de glaces. » Parce que si son chien était capable de parcourir la moitié du parc pour quelques miettes de main, Saul n'osait imaginer quelles prouesses sportives cet animal serait prêt à accomplir pour un sorbet. Les yeux toujours posés sur Joanne, Saul perdit un peu de son sourire pour adopter un air un peu plus sérieux au moment de poser à la jeune femme la question qui lui brûlait inévitablement les lèvres. « Comment allez-vous depuis … la dernière fois ? » Parce que si leur dernière entrevue s'était déjà déroulée dans des circonstances particulières, la tempête n'avait fait qu'ajouter à l'inquiétude qu'il nourrissait déjà pour Joanne après l'avoir laissée retrouver un homme au comportement plus qu'inquiétant. Et si Saul avait de bonnes raisons d'espérer qu'à ce niveau-là les choses n'avaient peut être pas empiré, il ne pouvait pas être pour autant certain que sa réponse lui plairait.


Dernière édition par Saul Masterson le Dim 6 Nov 2016 - 18:51, édité 1 fois
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Message(#)wayfaring stranger (joanne) EmptyDim 6 Nov 2016 - 18:26

wayfaring stranger
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Joanne avait toujours aimé aller au parc. Il y en avait plusieurs dans tout Brisbane, et dans chacun d'entre eux, on parvenait à se détacher de la vie citadine, cette incessante et qui ne voulait jamais se reposer. Une ambiance sereine était nécessaire pour un esprit des plus tourmentés. Elle avait l'espoir de s'y changer les idées. Le résultat était plutôt relatif. Elle avait emmené Daniel avec elle. Du haut de ses neuf mois, il s'endormait toujours aussi facilement lorsqu'il était promené, se laissant bercer par le paysage qui défilait devant ses yeux ou le sourire de sa mère. En dehors de l'angoisse de la séparation qui s'était bien installée depuis la tempête, il était un enfant adorable. Un bébé sourire, comme certains pouvaient dire. Il ne se plaignait qu'en cas de grande nécessité. Et Joanne faisait son possible  pour éviter ses parents. Depuis qu'ils savaient ce qui était arrivé à leur fille, ils reprirent des habitudes qui ne lui plaisaient guère. Même si elle appréciait leur hospitalité le temps de savoir quoi faire, elle avait l'impression d'étouffer et elle ressentait le besoin de sortir et de s'éloigner d'eux. Elle leur avait bien fait comprendre que si elle devait reprendre sa vie entièrement en main, elle voulait le faire seule, avec ses propres moyens et sa propre volonté. Cette injonction était fâcheuse, et elle ne pouvait pas se permettre de vivre sous le même toit que Jamie, elle avait bien trop peur que l'on ait eu vent de cette mesure mis en place et qu'on l'utilise pour alourdir sa peine. Déménager serait la meilleure solution, certainement. Le tout était de trouver un appartement correct, pour une mère et son enfant. Le salaire qu'elle gagnait grâce à la fondation était bien supérieur à ce qu'elle gagnait en étant conservatrice, elle pensait qu'elle aurait ainsi plus de facilités à trouver quelque chose qui pourrait correspondre à ses quelques exigences. Plongée dans ces pensées là, un chien l'en sortit soudainement. Un faible sourire étira ses lèvres et elle caressa machinalement sa petite tête avant de jeter un oeil à la poussette pour voir si son fils ne s'était pas réveillé par la présence de ce petite trouble-paix. Imperturbable, Daniel dormait toujours profondément. Elle aurait bien voulu lui montrer un peu les oiseaux, elle avait amené du pain rassis pour leur en donner. Mais ce sera pour plus tard, lorsqu'il aura terminé sa sieste. Une voix familière l'interpella. Joanne écarquilla un peu les yeux en voyant de qui il s'agissait de Saul. Elle ne s'attendait pas à le voir ici, elle ne s'attendait pas à le voir du tout. Beaucoup de choses s'étaient passées depuis leur dernière rencontre. "Ca ne doit pas être ce qu'il y a de plus appétissant pour un chien." dit-elle avec un vague sourire. Elle dissimula ensuite le pain en question dans un sachet afin de ne plus donner envie au canidé. Saul abandonna cet air de sympathie pour poser une question qui était fâcheuse. Simple, mais dont la réponse allait déplaire. Il devait s'y attendre, après tout. Les yeux bleus de Joanne en disaient. Elle haussa faiblement les épaules. "Je ne pense pas que vous aimeriez entendre ma réponse." dit-elle avec un sourire triste. "Jamie a été arrêté, à un moment où nous avions une dispute houleuse qui a été clairement entendue par les policiers. Depuis, il n'a plus le droit de m'approcher. Ni même notre fils." C'était ça, qui la désolait le plus. "Il ne peut même plus approcher son propre fils." dit-elle avec des débuts de larmes au bord des yeux. "Il pense que c'est de ma faute, ou même que ce soit Hassan. Il m'avait vu aller chez lui la veille de notre dispute, alors j'ai jugé d'être honnête avec lui, je lui ai même parlé du baiser. Et il était tellement en colère, il a dit des choses..." Elle hoqueta. "J'ai fait un coma de cinq jours après avoir eu un problème de santé pendant la tempête, et à peine réveillée, le médecin a pensé qu'il était préférable que je sache que j'aurais très bien pu en mourir. A côté de ça, il faut que je me trouve un logement avant que tout le monde ne soit au courant de cette injonction et que quelqu'un saute sur l'occasion s'il constate que nous vivons encore sous le même toit. Je ne veux pas qu'il ait plus d'ennui qu'il en a déjà." Joanne passa ses doigts dans ses cheveux. "Et j'ai peur que, dans tous les cas, il ne finisse par s'en prendre à Hassan, d'une manière ou d'une autre, alors que je sais qu'il n'y ait pour rien. La seule chose dont il peut être coupable, c'est avoir été mon époux et qu'il s'inquiète toujours beaucoup pour moi, c'est tout." Joanne baissa la tête, regardant ses doigts tremblants. "Et je me sens horriblement seule. Il n'y a personne qui... qui veuille bien absolument tout comprendre." Y compris ses sentiments pour Jamie. Ce n'était pas une donnée que Saul avait nécessairement pris en compte durant leur dernière entrevue. Ou peut-être qu'il n'y avait pas assez attaché d'importance. Elle ne lui en voulait pas. "Non, je ne vais pas très bien." résuma-t-elle avec un sourire profondément triste, en levant à nouveau les yeux vers lui.

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Message(#)wayfaring stranger (joanne) EmptyLun 7 Nov 2016 - 23:52

Qu'un simple bout de pain ait suffi à attirer Jango à l'autre bout du parc n'était pas tellement surprenant. Après tout, s'il y avait bien une chose que Saul n'ignorait pas au sujet de son fidèle compagnon, c'est à quel point il pouvait être difficile à rassasier, même alors qu'il veillait toujours à le nourrir avant de quitter leur domicile. Ce qui en revanche était beaucoup plus étonnant, c'était que le bout de pain en question les ait directement conduit jusqu'à sa voisine, Joanne, que Saul ne s'attendait pas nécessairement à recroiser au détour d'un banc, et complètement par hasard, compte tenu des circonstances de leur dernière entrevue. Pris de court, le brun fut pour autant rassuré de constater que Joanne semblait se porter suffisamment bien pour profiter d'un bol d'air frais avec son fils. Une scène qui détonait tout particulièrement avec l'état dans lequel la jeune femme s'était retrouvée le jour où elle s'était longuement confiée à lui, mais aussi avec l'image qu'il gardait des bleus qu'il avait ce jour-là aperçus le long de ses bras. A la voir comme ça, Joanne donnait l'impression de goûter à une étonnante sérénité. Mais qu'en était-il vraiment ? Cette image idyllique ne cachait-elle pas une réalité beaucoup moins flatteuse, sachant ce qu'il savait de son couple et du tempérament de l'homme qui partageait sa vie – d'une manière ou d'une autre ? Saul, qui esquissa bientôt un sourire à la remarque censée de sa voisine, fut alors forcé de s'interroger. Mais avait-il seulement envie de lui poser une question dont la réponse risquerait d'être difficile à entendre ? Peut être pas, mais si jusqu'ici il s'était tout particulièrement soucié de son sort, ça n'était certainement pas pour s'en désintéresser aujourd'hui. Alors il se lança, sans plus d'hésitation, et se figea instantanément lorsque Joanne reprit la parole. Son compagnon avait donc été arrêté. Saul, qui aurait bien du mal à prétendre que cette idée lui déplaisait, se pinça alors les lèvres, sans nécessairement chercher à afficher la moindre stupéfaction. Parce qu'il n'était pas stupéfait. En revanche, il était outré. Outré par ce qui suivit. Outré d'apprendre, cette fois, que Jamie Keynes avait déjà retrouvé la lumière du jour, et sa liberté. Et alors qu'il hésitait entre trouver ça amusant ou profondément scandaleux, la suite lui valut de déglutir lorsqu'il comprit que la tempête n'avait pas épargné Joanne, et qu'elle l'avait même touchée de plein fouet. C'était ce qu'une partie de lui avait redouté, et c'était la raison pour laquelle sa question avait été posée avec un double sens évident. Accueillant la suite de ses confessions avec une mine compatissante, Saul finit par pousser un doux soupire. « Vous aviez raison. » Parce qu'il aurait effectivement du mal à prétendre aimer sa réponse alors qu'il paraissait évident que Joanne avait traversé des moments très pénibles depuis la dernière fois que leurs routes s'étaient croisées. « Je suis désolé, je me doute que tout ça a du être particulièrement difficile à vivre pour vous. » Il reprit, en posant sur elle un regard profondément empathique, tandis que l'attitude de sa voisine laissait effectivement penser que les derniers jours avaient été des plus compliqués pour elle. C'est la raison pour laquelle Saul hésita à reprendre la parole lorsque face à sa détresse, il ressentit bientôt le besoin de se montrer parfaitement franc. C'était risqué, il le savait, mais il lui devait une totale transparence. Ainsi inspira-t-il profondément, avant de lui souffler des mots qu'il ne pouvait garder pour lui. « Mais je vais être honnête. Ce qui me désole, ce n'est pas d'entendre que votre compagnon a été arrêté, mais d'apprendre qu'il s'en est sorti avec une simple mesure d'éloignement. » Il formula alors, non sans que le poids du regard de la blonde lui fasse perdre légèrement ses moyens. « Comme si un chèque bien garni ou un soupçon de notoriété pouvaient acheter la liberté de n'importe qui. » C'était ce qu'il ne digérait pas. Que sous prétexte que Jamie Keynes n'était pas monsieur-tout-le-monde, la justice ploie lamentablement devant lui. Qu'il n'y ait finalement pas de justice, ce que Saul ne constatait malheureusement pas pour la première fois. « Je sais ce qu'il représente pour vous et combien il vous est difficile de le condamner, mais Joanne … tout ça aurait du arriver bien plus tôt. Ça aurait du arriver dès le jour où il a levé la main sur vous. Et vous auriez tort de penser que ceux qui ont tenté de vous obtenir justice sont vos ennemis, parce que dans cette histoire tout le monde tente de vous aider. » Son regard s'était raccroché au sien avec le besoin de lui communiquer toute la sincérité qu'il mettait dans ses paroles. Car lui tentait précisément de l'aider, ne serait-ce qu'à cet instant, en formulant des mots qu'il lui fallait entendre, même si aujourd'hui ils lui faisaient probablement aussi mal que les gestes que son compagnon avait eu à son égard. « Et vous avez raison, Hassan n'a rien à voir là-dedans. Je ne doute pas qu'il ait déjà eu envie de le dénoncer, de faire en sorte que cet homme ne soit plus une menace pour personne, parce qu'il ferait probablement n'importe quoi pour vous protéger … mais ce n'était pas lui. » Et tandis qu'il croyait se souvenir que Joanne lui avait confié qu'Hassan et lui étaient les deux seules personnes à qui elle ait parlé de sa situation, Saul en vint à penser que si elle était elle-même à ce point convaincue que son ex-mari n'avait rien dit, une part d'elle s'attendait probablement à ce qu'il était sur le point de lui avouer. « C'était moi. » Saul souffla alors, sentant à ce moment-là qu'il lui était impossible de revenir en arrière, quelle que soit la façon dont Joanne risquait de réagir. « Je ne m'attends pas à ce que vous compreniez, ni à ce que vous excusiez ma démarche, mais je l'ai fait pour vous. Pour vous, et pour votre fils. » Et posant les yeux sur le bébé, Saul esquissa un tendre sourire. Un sourire peut être malvenu, mais à cet instant il ne pouvait s'empêcher de noter que le fils de Joanne devait être à peine plus jeune que Lexie, sa petite dernière. Ici c'était le père qui parlait, tout comme c'était probablement le père, avant toute chose, qui avait agi. « Et si demain c'était à refaire, je ne changerais rien. » Parce qu'il n'y avait pas à réfléchir, l'homme qu'il avait dénoncé n'avait pas sa place en société mais bien derrière les barreaux d'une cellule. Saul n'était pas impitoyable et le concept de seconde chance lui était même particulièrement familier, mais maintenant qu'il savait que Jamie Keynes avait très probablement monnayé sa sortie de prison, poussé par une lâcheté sans égal, il est vrai que ses principes tendaient à devenir beaucoup plus abstraits pour lui. « Vous devez vous dire que je vous ai trahie, en abusant de votre confiance pour nuire à l'homme que vous aimez, et je ne peux pas vous empêcher de le penser … Mais s'il vous était de nouveau arrivé quelque chose et que j'avais gardé ce que je savais pour moi, jamais je n'aurais pu me le pardonner. » Saul, dont le regard avait retrouvé celui de Joanne, redoutait à présent sa réaction. Il gardait bien en mémoire la façon dont elle avait accueilli sa confession, la fois où il lui avait avoué être proche d'Hannah, et savait que Joanne pourrait ne retenir que la manière dont il avait tenté de faire enfermer le père de son fils. Que le reste pourrait n'avoir aucune espèce d'importance pour elle. « Et je sais qu'à présent vous risquez peut être d'avoir du mal à le croire … mais je me réjouis sincèrement que vous vous en soyez sortie. » C'est alors d'un ton un peu plus hésitant qu'il avait repris la parole, mais avec une sincérité néanmoins intacte. Car l'idée que Joanne ait frôlé la mort ne pouvait pas le laisser indifférent. Pas alors que la simple idée de la savoir vulnérable face à un homme violent l'inquiétait déjà profondément. Et pas alors qu'il était bien placé pour savoir ce que son fils aurait perdu si sa mère avait été emportée par cette tempête. « Joanne. » Ses lèvres soufflèrent finalement à nouveau, tandis qu'il osa un pas dans sa direction. « Je ne dirai rien pour votre cohabitation. » Il ne dirait rien, et ce même alors qu'on pourrait croire qu'il profiterait de l'occasion pour revenir à la charge et s'assurer que cette fois Jamie Keynes n'échapperait pas à la prison ferme. Il ne dirait rien, parce que son intention n'avait jamais été de s'acharner à tout prix sur cet homme. Ce qu'il voulait, c'était faire en sorte qu'il ne soit plus une menace, et non pas en faire une affaire personnelle. Et puis, c'est vrai, il ne tenait pas non plus à ce que Joanne se persuade qu'il était décidément l'homme le moins fiable qu'on puisse rencontrer – quand bien même c'était sans doute la vérité dans une certaine mesure. « Si malgré tout ça vous avez encore suffisamment confiance en moi pour me laisser vous aider, sachez ... que je connais peut être un endroit où vous pourriez vous installer. » Un endroit qui n'avait peut être pas l'allure de la demeure qu'elle occupait actuellement, mais que Saul aimerait autant mettre à sa disposition avant d'être contraint de s'en débarrasser. Ce n'était pas grand chose, mais c'était sa façon de lui assurer qu'elle n'était pas aussi seule qu'elle le pensait, quand bien même c'était peut être précisément ce qu'elle aurait préféré à cet instant très précis.
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Message(#)wayfaring stranger (joanne) EmptyMar 8 Nov 2016 - 12:55

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L'expression de Saul était étrange, inexplicable. A vrai dire, Joanne était incapable de décrypter quoi que ce soit depuis sa séparation avec Jamie. Elle n'en avait plus vraiment l'envie. La seule et dernière personne qui parvenait à la faire sourire et à lui faire oublier tous ses tracas était ce petit être qui dormait au fond de la poussette. Saul se fit tout de même compatissant, bien qu'il n'avait certainement aucune idée de ce qu'elle était en train de vivre. Les mensonges qu'il faisaient aux deux femmes de sa vie allaient très certainement bientôt se retourner contre lui, il comprendra certainement à ce moment là, ce que c'est, de tout perdre. Les yeux de Joanne s'arrondirent au possible lorsqu'il était plus désolé de savoir que Jamie s'en était relativement bien sorti qu'autre chose. La jeune femme tombait des nus. "Cette notoriété s'est retournée contre lui. N'avez-vous donc pas vu à quel point le moindre journal, la moindre remarque sur les réseaux sociaux sont totalement contre lui ?" lui rétorqua-t-elle, estomaquée par toutes les remarques de son voisin. "Il va être jugé, que vous faut-il de plus ?" Oui, Jamie n'aurait jamais du lever la main sur elle, oui, il n'aurait jamais du être si violent verbalement avec elle. Mais elle ne supportait pas que Saul n'ait aucune retenue sur ce qu'il pouvait dire, et donc, penser. C'était particulièrement blessant pour elle, même si Jamie l'avait détruite une dernière fois en annonçant leur rupture. "M'aider..." souffla-t-elle tout bas. Elle soupira. Ses sourcils s'étaient froncés lorsqu'il disait que ce n'était pas Hassan qui avait dénoncé Jamie, se demandant comment il pouvait savoir cela. Il était facile d'en déduire la suite. La jeune femme se leva, regardant avec stupeur son voisin. Il dit enfin à haute voix que c'était bien lui qui avait dénoncé Jamie. Elle se sentait trahie au possible. Elle était à la fois stupéfaite, triste que tout ce malheur et son apogée était à cause de lui. "Pour mon fils ?" s'écria-t-elle. "En quoi priver mon fils de son père lui rendrait service, hein ? Vous, avec votre famille d'apparence parfaite, mmh ?" Elle se fichait bien d'elle, mais on privait Daniel d'un de ses parents. "Vous n'êtes pas bien placé pour savoir que jamais, ô combien jamais, il ne ferait jamais de mal à Daniel. Vous le connaissez bien mal." Il s'arrêtait aux bleus, et aux larmes de Joanne. Il n'en avait rien à faire de ce bébé qui était au milieu et qui subissait tout ça. "Que suis-je supposé lui dire lorsqu'il sera plus grand ? Lorsqu'il me demandera où est son père ? Que c'est parce que c'est un voisin qui n'a pas su tenir sa langue pour le mettre derrière les barreaux ? C'est ça, ce que je suis supposée lui dire ?" Mais Saul ne regrettait rien, il était prêt à le refaire s'il le fallait. Il n'avait pas idée combien il avait blessé Joanne en agissant de la sorte. "Trahie... Le mot est encore bien faible." lui siffla-t-elle, alors que des larmes de colère venaient border ses yeux. Elle soupira, regrettant d'avoir été aussi sotte de s'être confiée à lui. "Que je m'en sois sortie ? Vous êtes sérieux ?" Joanne n'avait vraiment pas pour habitude de s'énerver. Ca ne lui arrivait pratiquement jamais. Et pourtant, elle était si en colère contre Saul. "Jamie a rompu avec moi il y a quelques jours, mes parents ne me cessent de lancer ces regards plein de pitié, et bon dieu, je n'en ai pas envie, de ces regards là. A me caresser dans le sens du poil à tout va. Me voilà mère célibataire, avec un enfant à ma charge, en quête d'un logement, et sans avoir la moindre personne digne de confiance autour de moi." Elle le fusilla du regard, elle savait très bien qu'elle parlait de lui. "En dehors de mon ex-mari, mais il ne peut pas être suffisamment objectif par rapport à tout ça." Et elle ne pouvait pas toujours se fier, il avait déjà sa propre vie à tenter de gérer. "Au lieu de prétendre de vous soucier de moi, allez plutôt vous occuper de votre propre vie conjugale." lui rétorqua-t-elle sèchement lorsqu'il lui proposa encore son "aide". "Que dois-je faire en retour pour vous rendre la pareille, mh ? Je devrais peut-être aller dire à votre femme que vous la trompez depuis des années, et à votre maîtresse que vous n'avez jamais eu l'intention de divorcer de votre femme. Que vous voulez égoïstement garder les deux sous le coude ?" Elle ne le ferait jamais, bien évidemment. "Et ensuite, je viendrai aussi vous que je ne fais ça que pour vous, et votre famille ?" Joanne passa sa main sur son visage, peinant à garder son calme. Sa voix restait posée, mais le ton utilisé faisait toute la différence. "Je n'aurai jamais du me confier à vous, ce n'était qu'une grosse erreur. Regardez ce que ça donne, de jouer les bons samaritains, les preux chevaliers." Daniel commençait doucement à émerger, en se frottant adorablement les yeux. Elle lui mit son doudou près de ses mains afin qu'il puisse le saisir et le câliner durant son réveil. "Vous avez plutôt intérêt à dire à Jamie que vous êtes son bourreau." Ce n'était plus à elle de dire quoi que ce soit. "Et si, à cause de cette histoire, il y a une quelconque répercussion sur Hassan, ce sera à vous d'en assumer les conséquences. Il n'a rien à voir là-dedans, et Jamie est persuadé que c'est lui."

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Message(#)wayfaring stranger (joanne) EmptyVen 11 Nov 2016 - 1:56

Non, la réponse de Joanne n'était pas celle qu'il aurait espéré entendre. Pourtant, Saul l'avait quittée dans des circonstances singulières qui lui avaient déjà valu de se faire beaucoup de souci pour sa voisine, et la tempête était venue s'ajouter à la liste des raisons pour lesquelles il s'était inquiété pour elle. Mais aussi déstabilisé soit-il à l'idée qu'elle n'ait pas été épargnée par les derniers événements, l'idée que son compagnon ait été arrêté tendait au contraire à le rassurer quelques peu. Joanne n'était pas la mieux placée pour comprendre son point de vue, il le savait, au même titre que le fait qu'il se montre bientôt outré face à l'idée que Jamie Keynes n'ait pas été gardé en détention provisoire. Alors oui, il ne fut pas particulièrement surpris que son honnêteté soit mal accueillie par sa voisine. En revanche, l'animosité qu'il devina bientôt derrière ses paroles eut le don de le prendre de court. Jusqu'ici Joanne lui était apparue comme une personne mesurée, sensible mais peu susceptible de se mettre en colère, alors le ton qu'elle employait ici tranchait radicalement avec celui auquel elle l'avait habitué. « Non, mais je mentirais si je prétendais être surpris. » Saul confessa alors, peu à l'aise mais néanmoins déterminé à se montrer honnête jusqu'au bout. Non il n'avait pas surfé sur internet pour y lire ce genre de commentaires, mais il n'était pas étonné que les réactions populaires se veuillent tranchantes. « Il n'y a que vous pour le défendre, Joanne. » Et s'il disait ça sans aucun désir de la provoquer, Saul espérait en revanche que la jeune femme finirait par comprendre qu'il n'y avait qu'une femme possiblement aveuglée par ses sentiments pour défendre une attitude par définition indéfendable. « Qu'il n'échappe pas aux conséquences de ses actes, c'est tout. » Il reprit enfin, sans s'attendre à ce que cet aveu soit mieux accueilli que les précédents. Saul voulait simplement qu'un homme violent ne puisse pas espérer s'en sortir, aussi riche et réputé soit-il. Il voulait croire en une justice qui l'avait déjà déçu, et pouvoir dire à ses enfants que la violence n'était ni nécessaire, ni tolérée. Voilà tout. Et ici, bien que conscient que son honnêteté ne lui rendrait probablement aucun service, le brun était bien décidé à confesser à Joanne ce qu'il ne pouvait pas garder pour lui. Oui, il savait qu'Hassan n'avait rien à voir avec l'arrestation de son compagnon, et ce pour une raison simple : c'est lui qui était allé trouver la police pour témoigner de ce qu'il avait vu et appris. Lui qui n'avait écouté que son instinct et avait voulu aider sa voisine avec ses petits moyens. Une démarche risquée et qui, sans surprise, lui retomba instantanément dessus où moment où elle apprit la vérité. Joanne sortit alors des gonds, forçant Saul à poser un regard différent sur la jeune femme. Il ne savait plus tellement s'il s'en voulait de l'avoir mise dans cet état ou bien si sa réaction lui inspirait surtout une irritation mêlée à une déception certaine. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il n'aimait pas ce qu'il entendait et qu'aussi empathique soit-il, il ne comptait pas l'écouter l’inonder de reproches sans broncher. « C'est vrai, je ne connais pas votre compagnon. Je le connais même si mal que si je n'avais pas découvert vos bleus par hasard, j'aurais continué de penser qu'il n'était qu'un homme perdu et simplement incapable de conjuguer l'amour au singulier. Un homme comme moi, et que je n'aurais pas blâmé pour avoir fait les mêmes erreurs. » C'est ainsi que Jamie Keynes lui était d'abord apparu, lorsqu'en découvrant certaines unes de magazine puis en discutant avec Hannah, il avait réalisé combien leurs situations pouvaient être semblables à certains niveaux. « Mais je les ai vus, ces bleus, et depuis je me demande à quel point j'ai bien pu me tromper. Peut être que comme vous le dites il n'aurait jamais fait de mal à votre fils, mais je suis un père moi aussi et il y a des risques que je ne suis absolument pas prêt à prendre quand un enfant est impliqué. » Peu importe les certitudes de Joanne, Saul avait pensé autant à elle qu'à son fils lorsque la décision d'agir s'était imposée à lui. Elle connaissait peut être son compagnon, mais jusqu'ici la jeune femme avait cruellement manqué d'objectivité aux yeux du brun qui n'oubliait pas la façon dont elle avait excusé les gestes de l'homme qui l'avait malmenée. La suite lui valut finalement de pousser un soupire. « Si à vos yeux le véritable problème est cette dénonciation, alors oui j'imagine que vous pourrez lui parler de moi comme de l'homme qui a complètement ruiné vos vies. » Puisque Joanne préférait visiblement qu'il endosse seul la responsabilité de cette issue. Peut être irait-elle alors raconter à son fils combien son père était un homme irréprochable, injustement mis en cause par un voisin désireux de semer le malheur derrière lui ? Peut être, oui, et cette idée l'atteignait probablement plus que Saul voulait bien le montrer. Joanne se disait trahie et cet aveu ne le laissa pas non plus indifférent. Il se doutait que sa démarche serait mal accueillie, mais Saul avait ici le sentiment d'être injustement pointé du doigt, simplement pour avoir voulu aider une femme qui ne s'aiderait pas elle-même. La colère de sa voisine s'intensifia par la suite, et il sentit sa gorge se serrer sous le coup d'une contrariété qui grandissait aussi de son coté. C'est pourtant d'un ton encore relativement calme qu'il parvint à reprendre la parole, à l'annonce de Joanne. « Je ne savais pas que votre compagnon avait rompu. » Il ne le savait pas et une partie de lui se sentait désolée pour cette femme qu'il savait éperdument amoureuse. « Ce n'est pas ce que je voulais pour vous, du moins ce n'est pas ainsi que j'espérais que les choses se passeraient. » L'espoir qu'il avait nourri, c'était qu'un jour Joanne prenne conscience que sa relation avec Jamie Keynes lui avait causé du tort et qu'elle décide de s'octroyer une chance d'être à nouveau heureuse. Il avait espéré qu'elle ouvrirait les yeux, un jour, mais pas qu'elle subisse une rupture qu'elle n'avait pas choisie. Parce que tout ce qu'il voulait, depuis qu'il savait combien elle souffrait, c'était qu'elle décide seule de se sauver. Sa prochaine remarque ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd – il avait bien conscience d'avoir perdu sa confiance – mais c'est finalement la suite qui lui valut de se laisser aller à un discours un peu moins modéré. Sa voisine savait exactement où appuyer pour lui faire du mal, et ses menaces lui donnaient l'impression de découvrir une autre Joanne, qu'il ne désirait plus épargner. « Si vous êtes réellement convaincue que j'ai délibérément fichu votre vie en l'air, et qu'à vos yeux la seule façon de répondre à ma démarche est de vous venger, alors je ne vous en empêcherais pas. » Il énonça alors, d'un ton sensiblement plus sec, tandis qu'il gardait en travers de la gorge qu'elle lui renvoie sa situation à la figure d'une telle manière. « Mais ça ne m'empêche pas de vous trouver profondément injuste. Parce qu'aussi déçue soyez-vous, je ne crois pas avoir mérité d'être traité comme je le suis. » Comme quelqu'un qui aurait délibérément entrepris de la blesser et qui mériterait un joyeux retour de bâton. Non, Saul n'estimait pas mériter cette vendetta invraisemblable. « Mais peut être que je devrais m'excuser de m'être inquiété pour vous alors que rien ne m'y obligeait, et qu'à présent vous me faites passer pour la dernière des enflures ? » Son visage, crispé dans une expression à la fois incrédule et contrariée, témoignait des nombreux sentiments que lui inspirait cette situation. « Si c'est le cas, alors oui je suis désolé. » Pas pour elle, mais pour lui qui ne pouvait maintenant que regretter d'avoir voulu lui venir en aide. « Si ça peut vous rassurer, on ne me reprendra plus à me faire du souci pour vous. » Il énonça finalement, d'un ton franc mais qui peinait pour autant à être complètement honnête. Parce que Saul était de nature empathique et qu'aussi rebuté soit-il à cet instant face à la réaction de Joanne, une partie de lui continuerait de s'inquiéter pour elle tant qu'elle prendrait en grippe tous ceux qui tenteraient de l'aider. Pourtant, sa prochaine remarque manqua de lui faire perdre son sang-froid. Elle allait un peu trop loin et pouvait certainement s'estimer heureuse qu'il n'ait pas l'intention de se donner en spectacle au milieu du parc. « Son bourreau ? » Il releva alors, dans un sourire clairement amer. « Vous inversez les rôles, Joanne. Mais c'est toujours agréable de savoir que c'est ainsi que vous me voyez. » Comme un bourreau, donc, sachant que tout était parti de la façon dont son compagnon s'en était pris à elle. Jamie Keynes n'était donc qu'un martyre et lui un tortionnaire tout juste débarqué pour lui enfoncer la tête sous l'eau. « Et je peux accepter que vous ayez de la rancœur, mais certainement pas que vous fassiez de moi le coupable de tout ce qui vous arrive. Ce n'est pas moi qui vous ai placé dans cette situation, parce que ce n'est pas moi qui vous ai causé ces bleus. J'ai été dénoncer ce que je jugeais être un crime, et quoi que vous en pensiez je peux me regarder dans une glace en me disant qu'au moins j'ai agi de la façon qui me semblait la plus juste. » Finalement, qu'elle se dise heurtée par sa démarche n'était plus ce qui l'atteignait en particulier. C'était surtout la façon dont elle tentait de le faire se sentir minable d'avoir tout simplement voulu lui obtenir justice. Joanne le culpabilisait, peut être parce qu'elle avait senti qu'il n'était pas inébranlable, et c'était véritablement ce qui lui laissait le goût le plus amer. « Je pense être assez grand pour savoir ce que j'ai à faire. » Il finit par ajouter, cette fois interloqué par la façon dont elle s'adressait à lui. Il n'avait « intérêt » à rien du tout, si ce n'est peut être à cet instant à ne pas perdre de vue où il se trouvait et qu'il ne servirait à rien de s'emporter bêtement. Est-ce que ça voulait dire qu'il irait trouver Jamie Keynes ? A vrai dire il n'en savait rien, mais la façon dont Joanne évoqua bientôt son ex-mari lui valut de soupirer à nouveau. « Mais ne perdez pas votre temps à formuler des menaces, j'ai bien conscience que ce qui pourrait m'arriver vous est parfaitement égal. » Car si le sort d'Hassan semblait logiquement l'inquiéter, Joanne ne semblait pas particulièrement angoissée à l'idée de l'envoyer au casse-pipe, lui. « A présent j'imagine que l'inverse est tout aussi vrai. » Et cette fois, Saul reprit la parole d'un ton un peu plus morose, encore une fois bien conscient qu'il ne lui était pas réellement possible de se désintéresser à son sort, mais véritablement heurté par la réaction de Joanne et la façon dont elle avait décidé de faire de lui le coupable tout désigné du moindre de ses maux. « Et pour ce que ça vaut, moi je n'ai jamais regretté de m'être confié à vous. » Il devrait peut être, à la façon dont Joanne avait menacé de lui rendre la pareille en divulguant son secret. Seulement Saul ne se serait pas confié à elle au départ s'il n'avait pas été certain d'avoir à faire à une personne de confiance, et ici, malgré tout, il aimait penser que la Joanne qu'il avait rencontré quelques temps auparavant n'avait pas complètement disparue.
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Message(#)wayfaring stranger (joanne) EmptyVen 11 Nov 2016 - 14:40

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Il n'y avait qu'elle pour le défendre. Parce qu'il n'y avait qu'elle qui avait cherché à le connaître et le comprendre. Mais ça aussi, Saul n'en croira certainement pas un mot. Il ne voulait pas qu'elle se sente seule, et pourtant, il venait tout juste de faire la remarque qui appuyait là où ça faisait mal. Et qui ne faisait que lui confirmer à quel point elle pouvait se sentir particulièrement seule. Saul voulait surtout que justice soit faite. Joanne s'en voulait de ne pas l'avoir deviné plus tôt. Alors qu'ils en avaient parlé ensemble, Saul avait laissé plus d'une fois comprendre qu'il fallait faire quelque chose, que l'on ne devait pas se taire et laisser ce fait passer. Il en avait donc parlé aux autorités adéquates et Jamie était désormais en attente d'être jugé. Joanne était profondément heurtée. Tout ce qu'elle avait pu confier à son voisin, qu'elle pensait véritablement digne de confiance, avait été rapporté à la police. Dieu sait quels détails il avait pu donner. Et comme Joanne aurait pu s'y attendre, Saul restait arrêté sur le fait que Jamie n'était pas un compagnon idéal du fait de ses violences. Il ne creusait, il ne cherchait pas ce qu'il y avait derrière. Il ne savait pas que ses parents avaient toujours été infâmes avec lui, que son frère s'était suicidé, qu'il n'avait jamais véritablement aimé et qu'il ne savait pas comment gérer ce sentiment devant une femme éperdument amoureuse de lui. Il y avait de nombreuses fois où dires et gestes dépassaient largement sa pensée. Il ne s'en rendait compte qu'une seule fois que c'était fait. Joanne se rappelait combien il avait regretté son geste après l'avoir violemment giflé. Saul tenait tout de même à justifier son positionnement par rapport à toute cette histoire. Il ne connaissait pas Jamie, mais il restait un mari -certes, infidèle- et un père de famille. Peut-être qu'il restait dans le fond le mieux placé pour avoir fait cette démarche. Toute cette situation allait beaucoup trop loin pour elle, ça la dépassait totalement. Et pourtant, elle était la première concernée. Joanne sentit sa gorge se serrer, et les larmes monter progressivement et venir border ses yeux qui ne brillaient que de tristesse. Elle était si malheureuse. "Je ne veux surtout pas qu'il accuse Hassan à tort. Il est persuadé qu'il est le témoin en question." répondit-elle, la voix tremblante. Joanne se devait de lui avouer que Jamie avait définitivement rompu avec elle. Rien que de le dire une nouvelle fois à haute voix fit couler les larmes le long de ses joues. Impossible pour elle de réussir à retenir une telle peine. C'en était encore horriblement douloureux. "Comment espériez-vous que les choses se passent, alors ?" lui demanda-t-elle plus ou moins calmement, en le regardant d'un air profondément triste. "Quelle était cette issue qu'il ne voyait pas ? Parce que pour lui, cela était bien la seule chose à faire." La petite blonde passait ses mains sur son visage, dans l'espoir de sécher ces larmes qu'elle espérait être les dernières. Mais le flot continuait malgré tout. Heureusement que Daniel dormait encore, il se serait inquiété s'il voyait sa mère aussi tourmentée. Elle savait que ce n'était pas ce que Saul aurait voulu pour elle. Dans le fond, il voulait certainement bien faire. Elle ne s'attendait certainement à ce qu'il réagisse de cette façon face à sa propre réaction qu'elle reconnaissait excessive. Joanne n'était que très rarement en colère. De ce fait, elle ne savait comment palier à cette émotion qui s'emparait d'elle et qui voulait la faire exploser. Saul lui fit largement comprendre à quel point il était offusqué par sa réaction, du fait qu'elle le faisait passer pour le méchant dans cette histoire. Joanne finit par se rasseoir sur le banc, épuisée par toutes ces émotions et ses nuits particulièrement courtes tant son esprit bouillonnait de réflexions et de pensées concernant sa situation. Si Saul la connaissait un minimum - et c'était le cas-, il devrait savoir qu'elle n'irait jamais dire la vérité à sa femme ou à sa maîtresse. Elle avait surtout dit ça sur le coup de la colère. "Je ne voulais pas vous froisser, je suis désolée." dit-elle le regard bas, en hoquetant. Elle avait retrouvé son calme depuis un bon de temps, mais elle ne savait pas vraiment quoi dire. Voilà qu'elle culpabilisait encore plus que de raison. Elle sanglotait longuement sans dire le moindre mot pour cela. "Il y a juste... beaucoup trop de choses à entendre, à assimiler, et à accepter." dit-elle en regardant ses doigts jouer nerveusement ensemble. Sauf qu'elle n'acceptait pas. "Et... à côté de ça, il faut que ça aille, parce qu'il y a une existence qui ne dépend que de la mienne, et il ne doit pas subir tout ça." Daniel méritait de grandir dans un environnement sain, sans qu'il ait à remarquer combien sa mère n'allait pas bien. Il ne devrait par ressentir le fait qu'il soit la dernière chose qui la poussait à se lever le matin et à sourire. C'était bien trop, pour un bébé de neuf mois. "Il faut que ça aille." Mais elle n'y arrivait pas. Elle devait trouver un logement, racheter tout le mobilier étant donné qu'elle avait tout vendu de son ancien appartement. Et tout ce qui était à Logan City appartenait à Jamie. Tout était à refaire, et elle n'avait vraiment de temps pour. Elle attendait que l'agence immobilière la contacte pour voir les biens qui lui seraient proposés. "J'aimerais vraiment pouvoir vous faire confiance, Saul, vraiment." dit-elle au bout d'un long moment de silence, toujours en pleurs. "Mais qui me dit que nous n'allez pas en parler à qui que ce soit, désormais ?" Elle le regardait d'un air sincèrement désolé. Gagner la confiance de Joanne Prescott était de base très compliqué à obtenir, alors cela devait relever de l'impossible après avoir fait ce qu'il avait fait. Même si c'était soit-disant pour son bien. Elle pensait avoir pourtant trouvé un confident, quelqu'un qui était d'extérieur à toute cette histoire. Mais il avait fini par s'en mêler. Ca lui avait fait pourtant tellement bien d'en parler, et Dieu savait à quel point elle avait encore des choses à raconter. Mais voilà qu'elle se sentait bien pire qu'avant, et qu'elle ne voyait même plus d'issue pour son propre futur, dans la totale incapacité de sortir la tête hors de l'eau.

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Message(#)wayfaring stranger (joanne) EmptyLun 14 Nov 2016 - 21:08

Si Saul était lui-même quelqu'un de relativement calme, qui perdait rarement son sang-froid et préférait souvent l'ignorance à la confrontation, il était malgré tout bien placé pour savoir que les caractères les plus tempérés pouvaient parfois connaître un revirement des plus brusques lorsque divers facteurs tendaient à leur faire perdre pied. L'épuisement psychologique, une peine tellement forte qu'elle nous déchirait les entrailles, une patience arrivée à bout … C'était là quelques unes des causes de ses rares emportements, et la preuve que personne n'était totalement infaillible lorsque le calme laissait place à une fureur qu'on ne pouvait contenir. Alors ici, face à une Joanne qu'il n'avait jamais connu aussi indignée, Saul comprenait que sa douceur apparente pouvait aussi laisser place à une animosité incontrôlable et qui lui valait de subir un puissant volte-face. Elle n'y pouvait probablement rien, ou pas grand chose, et lui hésitait entre lui en tenir rigueur et se montrer compréhensif – autant qu'il le pouvait du moins lorsque les propos prononcés par la brune l'atteignaient au plus profond de son être. Ces derniers lui avaient lui-même valu de perdre peu à peu son sang-froid, tandis que montait en lui le désir de répliquer face à ce qu'il estimait être des accusations injustes. Parce qu'il avait parlé à la police, dénoncé un homme qui se trouvait être comme lui un père de famille, et certainement quelqu'un qui n'avait pas seulement que des défauts … Mais s'entendre dire qu'il avait pu le faire pour ruiner l'existence d'une femme et de son enfant, ça il avait bien du mal à l'accepter. Joanne avait raison sur un point, il ne connaissait pas Jamie Keynes et ignorait à quel point il pouvait certainement avoir de bons cotés. Mais sa voisine, dont les sentiments amoureux transparaissaient à travers chaque mot et chaque regard, n'était probablement pas tout à fait objective face au comportement d'un homme qu'elle aimait visiblement quoi qu'il lui en coûte. Et lui, qui était aussi un père, n'avait pu patienter dans son coin en attendant la prochaine fois où Joanne serait peut être venue lui trouver, de nouveaux bleus dissimulés sous ses manches. Celle-ci disait alors vouloir éviter à Hassan d'injustes accusations, et ça n'était pas un point sur lequel Saul risquait de lui donner tort. Lui aussi ne voulait pas que l'ex-mari de la jeune femme assume les conséquences des risques que lui avait pris. Mais ici l'appréhension de Joanne soulevait une question qu'il se sentit obligé de formuler. « Parce qu'une partie de vous redoute qu'il ne se contente pas de l'accuser, n'est-ce pas ? » Saul souffla alors, en tâchant cette fois de peser ses mots, tandis que sous ses yeux la colère de Joanne semblait désormais tendre vers une tristesse tout aussi accablante. « Vous, vous saviez que ce n'était pas Hassan. » Elle le lui avait dit au moment où elle avait évoqué l'arrestation de Jamie Keynes. Qu'elle ne croyait pas Hassan capable de le dénoncer, que pour elle ça ne pouvait pas être son œuvre. Pour autant, avait-elle pris conscience que par élimination, cela ne pouvait donc être que lui ? Saul ne saurait dire si la surprise avait pris le pas sur la colère lorsqu'il lui avait dit la vérité, mais Joanne ne lui avait pas donné l'impression d'être complètement préparée à ce qu'il lui avait avoué. « Est-ce qu'il sait qu'une autre personne est au courant ? » Qu'une autre personne avait vu ses bleus et était donc susceptible d'avoir parlé. Avait-elle évoqué ses doutes auprès de son compagnon, ou n'avait-elle pas osé lui avouer qu'elle s'était aussi confiée à quelqu'un d'autre ? Là encore, Saul l'ignorait, mais manifesta par la suite une certaine désolation lorsque la jeune femme lui confia que sa relation avec Jamie Keynes avait pris fin, suivant le souhait de son ancien compagnon. Saul voyait bien que Joanne continuait d'aimer cet homme et était naturellement empathique à sa peine, mais il déplorait aussi et surtout que cette issue ne soit pas exactement celle qu'il lui aurait souhaitée.« J'avais l'espoir que vous finiriez par voir à quel point cette relation vous rendait malheureuse, et que vous décideriez de partir, non pas à cause de lui mais simplement pour vous. » C'est ce qu'il souffla alors, les lèvres légèrement pincées, et son regard raccroché au sien. « Aujourd'hui c'est lui qui a choisi d'écrire cette fin, et qui vous inflige une dernière peine. Alors non, ce n'est pas ce que j'espérais pour vous, parce qu'en subissant cette rupture vous risquez de vivre dans le souvenir de cette relation, et d'avoir un peu plus de mal à avancer. » Saul se montrait honnête, il savait que vivre une rupture qu'on n'avait pas choisi était le meilleur moyen de rester profondément accroché à la personne qui avait décidé de partir. Et bien que Jamie Keynes ait probablement pris la meilleure décision pour Joanne et pour lui, ça ne l'empêchait pas de se sentir désolé la jeune femme. Celle-ci, pourtant, lui valut de s'emporter légèrement lorsqu'il se retrouva bientôt confronté à des menaces qui réveillèrent chez lui aussi un profond sentiment de trahison. Parce qu'ici, Joanne lui renvoyait sa situation à la figure en usant d'un cynisme qu'il trouvait particulièrement perturbant, tandis qu'elle semblait savoir de quelle façon l'atteindre et lui causer autant de peine que d'angoisse. Pensait-elle alors ce qu'elle disait ? Comptait-elle réellement s'employer à lui causer du tort, par souci d'orgueil ou bien de vengeance ? Il y a encore quelques minutes, Saul n'aurait eu aucun mal à répondre à cette question, mais ici la réaction de Joanne lui faisait perdre ses moyens et sa capacité à la cerner. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il donnerait beaucoup pour revenir au temps de leur premier échange, quand tout paraissait plus simple, mais surtout plus sain. C'est ce jour-là qu'il avait nourri l'envie d'aider Joanne, et ici il n'aimait pas avoir la sensation de s'être fourvoyé, égaré dans son besoin maladif de porter secours à une femme qui parfois lui rappelait peut être un peu trop sa mère, son allégeance lorsqu'il était question d'amour, et les regrets qu'il avait eu de n'avoir pas su voir suffisamment tôt que son deuxième mariage l'avait rendue affreusement malheureuse … Joanne finit par se rasseoir sur le banc, et c'est avec une pointe d'appréhension qu'il accueillit ses prochaines paroles. Des paroles pourtant étonnamment calmes. Des excuses. Des mots soufflés entre deux sanglots et qui lui donnaient présentement l'impression que leur échange avait à nouveau basculé. Alors, s'asseyant aux cotés de sa voisine, c'est lui-même d'une voix posée qu'il reprit la parole. « Tout ce qui m'importe, c'est que vous n'alliez pas vous imaginer que j'ai fait ça pour vous nuire à vous ou à votre enfant. » Parce que c'était l'impression qu'il avait d'abord eu, or elle ne pourrait pas se méprendre plus sur ses intentions qu'en se mettant ce genre d'idées en tête. « Si votre sort m'indifférait ou que je vous voulais du mal, croyez-moi je n'aurais rien dit … Ça aurait été beaucoup plus simple pour tout le monde. » Pour elle, pour lui, pour Jamie Keynes, pour leur fils, pour Hassan, ainsi que pour toutes les personnes qui se trouveraient de près ou de loin impliquées dans cette histoire. Saul n'avait pas pris cette décision à la légère ou sans avoir envisagé qu'elle pourrait avoir des conséquences sur la vie de plus d'une personne, et aujourd'hui qu'il réalisait qu'il était encore loin du compte, il ne voulait pas lui laisser penser qu'il avait pu opter pour une solution de facilité ou entreprendre de faire un maximum de dégâts. « Joanne. » Il reprit ensuite, après quelques secondes passées à l'observer, elle qui se trouvait tapie dans sa tristesse. « S'il vous plaît, ne vous mettez pas dans cet état. » Et sans qu'il ne sache trop comment, sa main quitta le banc pour venir se déposer sur le bras de la blonde, sur lequel il exerça une maigre pression, simplement destinée à initier un contact qu'il espérait réconfortant. « Vous n'êtes pas moins capable qu'une autre de vous en sortir. Je sais que ce sera difficile, et qu'aujourd'hui ça vous semble insurmontable … mais vous y arriverez. » Joanne doutait et c'était normal, sa situation avait brusquement changé et il lui faudrait adapter sa vie en conséquences. « Laissez-vous simplement du temps, vous n'y arriverez peut être pas en deux jours ou en deux semaines … mais tout finira par devenir plus simple. Je vois combien vous aimez votre fils et je suis sûr que vous prendrez les meilleures décisions pour lui. » Il lui suffisait d'observer Joanne lorsque ses yeux se posaient sur son enfant pour voir combien il lui tenait à cœur de le protéger de tout ça, et il ne doutait pas un seul instant que son bonheur serait toujours sa première priorité. « Il y a des personnes qui peuvent vous aider le temps que vous vous retourniez ? Vous avez parlé de vos parents, du fait qu'ils se faisaient du souci pour vous … je suis certain qu'ils vous aideront si vous en avez besoin. » Et s'il crut ressentir un pincement au cœur en formulant ces quelques mots, c'est parce que Saul avait conscience que lui ne pourrait plus compter sur les siens quand sa vie basculerait. Son père n'était plus là, sa mère ne le reconnaissait presque plus … et même dans le cas contraire, rien ne garantissait qu'il aurait toujours eu leur soutien s'il s'était retrouvé aussi seul que Joanne. « J'ai fait ce que je jugeais juste, à présent je n'ai plus aucune raison d'en parler. » Saul ajouta par la suite, les yeux toujours rivés vers ceux de la blonde. Il ne cherchait pas tant à regagner sa confiance qu'à simplement lui ôter une préoccupation de la tête, pensant qu'elle avait assez de choses au sujet desquelles s'angoisser ces jours-ci. « Vous semblez à bout, Joanne. » Cette fois son ton se faisait véritablement préoccupé, tandis que la fatigue psychologique de la jeune femme lui apparaissait aussi clairement que sa colère il y a encore quelques instants. « Vous devriez prendre une journée pour vous occuper de vous, et pour vous vider l'esprit. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais vous devez parfois vous autoriser une pause si vous voulez tenir le coup. » Bien que sincèrement bienveillant, Saul n'avait pourtant pas la prétention de penser qu'elle pourrait vouloir se fier à nouveau à lui, quand bien même il était plutôt bien placé pour savoir que se tenir trop prêt d'une pile de soucis était le meilleur moyen de se la prendre un beau jour sur la figure. Joanne avait enchaîné un comas, une rupture, et devait maintenant réorganiser sa vie et celle de son fils … C'était beaucoup pour une seule femme, et elle lui donnait déjà l'impression d'avoir quasiment atteint ses limites.
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Message(#)wayfaring stranger (joanne) EmptyMer 16 Nov 2016 - 19:07

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Les mots utilisés par Joanne étaient certainement trop forts pour pouvoir être prononcé dans de telles circonstances. L'emportement avait été si inattendu pour elle qu'elle avait eu une certaine perte de contrôle. Cela faisait des semaines qu'elle était particulièrement à fleur de peau, mais l'on avait plutôt tendance à réussi à la faire pleure plutôt que l'énerver -ce qui en soit, était un exploit. Oui, elle se faisait du souci pour Hassan parce qu'il avait été largement accusé par Jamie - certainement parce que c'était la seule personne capable de cela. Et Joanne voyait bien qu'il y avait une profonde injustice dans toute cette histoire et elle désirait tant que les choses se règlent. "Il n'en vient pas toujours aux mains." Saul avait un petit peu la jugeote facile, il se disait certainement que Jamie réglait tout à l'aide de ses poings, ce qui n'était absolument pas le cas. Il s'était toujours montré protecteur envers Joanne, venant d'une jalousie qui n'autorisait aucun autre homme que lui de pouvoir la toucher. Joanne avait commencé à croire qu'elle était capable de le canaliser un petit peu, mais elle avait eu tort. Vu comment les choses s'étaient terminées. "Et je n'aurais jamais pensé que vous l'auriez fait." ajouta-t-elle. "Pourtant ça ne pouvait être qu'un de vous deux." Ils étaient les deux seuls à savoir. Elle haussa les épaules, le visage éteint. "Oui, il sait que quelqu'un d'autre est au courant. Mais pour lui, il est tellement évident qu'il s'agisse d'Hassan qu'il n'a même pas voulu chercher plus loin." Ensuite, tout avait voler en éclat, et il s'était fait arrêter. Les policiers avaient pu entendre les éclats de voix et reporter eux-mêmes ce qui avait pu être dit. La jeune femme regardait d'un air profondément triste. Toute cette histoire l'avait vidée, et elle se disait qu'elle était encore très loin d'être au bout de ses peines. "C'est vrai que ça a été très compliqué depuis qu'il..." Elle frotta nerveusement ses poignées. Elle avait parfois l'impression que la douleur revenait, l'espace de quelques secondes. "S'il n'avait pas renoué avec Hannah, ou plutôt, si Hannah n'avait pas renoué avec lui, tout aurait été bien différent. Ce n'était absolument pas comme ça, avant." ajouta-t-elle la gorge serrée. Joanne se souvenait très bien que Jamie lui avait confessé l'avoir revu au beau milieu de leurs vacances, alors qu'ils se promenaient pieds nus dans le sable. Saul disait ne pas s'attendre à ce qu'il y ait une rupture, du moins, que Jamie en soit l'instigateur. Il pensait qu'elle risquerait de rester trop accrocher à cette relation que son voisin trouvait bien malsaine. Même si c'était récent, Joanne était déjà bien coincée. Elle l'était déjà avec sa relation avec Hassan, surtout depuis qu'elle connaissait les véritables raisons qui l'avaient poussé à vouloir se séparer d'elle. Deux ruptures alors que les sentiments étaient toujours on ne peut plus présents. Saul insistait une nouvelle fois sur le fait qu'il ne pensait pas à mal en dénonçant Jamie. Mais tout ceci continuait de s'apparenter comme tel aux yeux de la jeune femme, qui voyait sa situation empirer, encore et encore. C'était quelque chose qu'il ne semblait pas parvenir à comprendre, ou du moins, il n'arrivait pas à se mettre à sa place. Saul voulait se montrer réconfortant en posant une main sur son bras. Mais, comme après son divorce, elle avait bien du mal à accepter tout contact masculin. Ca la mettait horriblement mal à l'aise. Hassan et Jamie faisaient étrangement exception, et encore, cela restait parfois limité, ou l'on se rendait compte que ce n'était pas raisonnable, et tout se transformait rapidement en regrets. Joanne prit énormément sur elle pour accepter cette simple main posée sur elle. "C'est ce que tout le monde dit. Ca va aller. Tu vas y arriver. Comment peut-on même savoir si je vais m'en sortir ou non ?" C'était défaitiste comme discours, mais c'était aussi vrai. "Je ne peux pas attendre, Saul. Je ne peux pas attendre ni deux jours, ni deux semaine. Mon fils ne peut pas mettre sa vie en pause. Il a neuf mois, et c'est un âge où il peut se passer une multitude de choses. Et il faut qu'il les vive dans un environnement sain, à un endroit où il se sentira bien, et surtout, chez lui. Je ne peux pas me laisser le temps pour quoi que ce soit." Il était hors de question que cette situation nuise davantage à Daniel. Celui-ci s'était d'ailleurs réveillé de sa sieste, et commençait à étirer ses petits membres. Joanne le prit délicatement dans ses bras, et l'embrassa pour le saluer, lui disant quelques mots d'amour tout bas. Elle se réinstalla sur le banc, le petit blotti contre elle. Il avait les yeux rivés sur cet inconnu qu'il ne connaissait pas. Daniel avait les yeux de sa mère, c'était incontestable, et les cheveux bien plus foncés, comme Jamie. C'était un bébé souriant, agréable. Il avait présenté une franche angoisse de la séparation depuis la tempête, alors que Joanne avait fait un malaise. "Tu dis bonjour, Daniel ?" dit-elle tout bas au bébé, qui continuait de regarder Saul avant de lui afficher un grand sourire avec sa tétine qui tenait à peine dans sa bouche. Elle baissa les yeux lorsque Saul disait qu'il trouvait qu'elle était à cran. "Non, surtout pas. Je peux pas me vider l'esprit." lui répondit-elle. "Dès que je suis seule, c'est tout l'inverse." Et ces pensées étaient beaucoup plus péjoratives que n'importe quoi. "Il faut que je m'occupe de Daniel. Mes parents m'hébergent depuis que je suis sortie de l'hôpital, et j'en suis très reconnaissante, mais je n'en peux plus. Ils pensent bien faire, mais leur manière de dire les choses..." Elle haussa les épaules. Elle ne voulait plus être maternée ou surprotégée. "Il faut que je trouve un logement, il faut que j'emménage, il faut que je travaille, que je m'occupe de Daniel. Je ne peux pas et ne veux pas de temps pour moi. Je n'en ferai rien." Hors de question pour elle de décrocher quoi que ce soit. Il y avait le futur de Daniel en jeu, elle n'allait certainement pas se permettre quoi que ce soit à une période aussi trouble qu'il fallait décanter.

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Message(#)wayfaring stranger (joanne) EmptyLun 21 Nov 2016 - 3:09

De tous les détails que Saul avait pris en compte au moment de contacter la police pour accomplir ce qu'il estimait être son devoir de voisin, de père de famille mais aussi de citoyen à part entière, les accusations risquant de peser sur l'ex-mari de Joanne avaient été l'un de ceux qui auraient pu le dissuader de témoigner si le hasard n'avait pas voulu qu'il ait de bonnes raisons de vouloir obtenir justice à cette femme. Parce que depuis qu'il savait que son voisin avait partagé la vie de Joanne, mais surtout combien ce mariage pouvait être vu d'un mauvais œil par Jamie Keynes, Saul tendait à craindre qu'il le pense particulièrement bien placé pour vouloir l'éloigner de la blonde. Joanne l'avait confessé elle-même durant leur dernier échange, elle craignait que Jamie finisse par s'en prendre à Hassan, qui plus est après lui avoir parlé du baiser échangé avec son ex-mari. Et il y a encore quelques minutes, Joanne lui faisait comprendre qu'il avait tout intérêt à ce que Jamie ne se mette pas en tête de faire payer à Hassan les conséquences de ses actes. Alors oui, à présent les paroles de Joanne le laissaient perplexe. Il avait visiblement tort de penser qu'elle puisse craindre que Jamie fasse passer l'envie à Hassan de se mêler de leurs histoires, pourtant il lui semblait que c'était ce qu'elle avait précisément sous-entendu, peut être alors dans le but de le faire culpabiliser. Préférant ne pas relever, Saul se pinça doucement les lèvres par la suite. « Vous m'aviez demandé de ne rien dire, et croyez-moi j'aurais préféré ne pas avoir à m'en mêler. » Saul énonça alors, après que Joanne ait laissé entendre qu'aussi prévisible soit théoriquement son témoignage, elle n'aurait malgré tout jamais pensé qu'il irait jusqu'au bout. « Mais il fallait que quelqu'un témoigne et je savais que vous ne le feriez pas, pas après m'avoir donné l'impression que vous pourriez tout lui pardonner. » Il n'avait pas eu à lui poser directement la question pour savoir que Joanne n'aurait pas consenti à rencontrer ces policiers à sa place et à dénoncer l'homme qui l'avait violentée. Il se souvenait encore précisément de l'expression qu'elle avait arborée lorsqu'elle l'avait supplié de ne surtout rien dire, et de la façon dont elle avait voulu excuser son geste. Lui avait un regard différent, plus extérieur, et avait pu témoigner en faisant abstraction d'un certain nombre de choses. « Vous pensez … que cette histoire de baiser a pu renforcer sa méfiance vis à vis d'Hassan ? » Il était possible que la révélation de ce baiser, visiblement survenue peu de temps avant l'arrestation de Jamie, ait pu lui laisser penser qu'Hassan œuvrait pour récupérer son ex-femme, ou du moins l'éloigner de lui. Saul ignorait encore beaucoup de choses au sujet de cette histoire et notamment des années que Joanne avait passé auprès de son nouveau voisin, mais il croyait comprendre qu'une vive rivalité opposait les deux hommes qu'elle avait aimé. Apprenant par la suite que Jamie avait choisi de rompre avec la jeune femme, c'est un Saul honnête qui osa confier qu'il lui aurait souhaité une issue différente, où elle n'aurait pas été celle que l'on quittait mais celle qui prenait l'initiative de partir. Et bien que sensible à la détresse de Joanne, ses prochaines paroles l'incitèrent à réagir. « Hannah n'est pas responsable de la façon dont votre compagnon et vous vous êtes éloignés. Elle aussi s'est attachée à un homme qui l'a placée en porte à faux, et comme vous elle a beaucoup souffert de la situation. » Il se permit ainsi de lui souffler, avec tact mais aussi d'un ton qui laissait peu de doute quant à son envie de défendre Hannah aujourd'hui. « La dernière fois, vous sembliez convaincue qu'il ne pourrait jamais lui faire de mal, mais il y a des comportements qui blessent autant que des gestes. » Il l'avait constaté le soir où Hannah avait laissé parler tout ce qu'elle avait sur le cœur, et où il avait compris combien elle avait souffert en silence pour un homme qui n'avait jamais su lui donner tout ce qu'elle aurait du recevoir. « Il faut être deux pour renouer, Joanne. » Ses lèvres finirent par prononcer, tandis que son regard resta posé sur la blonde. C'était certainement difficile pour elle d'évoquer Hannah dans un moment pareil, mais ce serait un tort de penser qu'elle les avait conduits jusqu'à cette fin. Jamie Keynes avait fait des erreurs, tout comme lui en faisait depuis plus de deux ans, et c'était cette pile d'erreurs ajoutée à des comportements inexcusables qui avaient certainement scellé le sort de leur couple. Hannah avait suffisamment souffert de son coté pour ne pas en plus endosser la responsabilité de la peine des autres. La suite contrasta en tous les cas avec le discours précédemment tenu par Joanne. La jeune femme employa cette fois un ton plus mesuré, lui présentant même des excuses auxquelles il n'aurait jamais osé prétendre. Saul savait ne pas se montrer rancunier lorsque la situation ne le justifiait pas, ainsi ici il était prêt à oublier le sentiment d'injustice qu'il avait senti grandir en lui face aux paroles précédemment énoncées par la jeune femme, et qu'il parvenait à mettre sur le compte des moments difficiles par lesquels elle venait de passer. Tout ce qu'il lui importait, finalement, c'était qu'elle lui accorde au moins le bénéfice du doute. Qu'elle n'aille pas se convaincre qu'il avait pu intervenir dans cette histoire avec l'unique but de semer le trouble au sein d'une famille, ou de ruiner sa vie et celle de son enfant. Saul disait vrai, tout aurait été beaucoup plus simple s'il n'était pas intervenu, y compris pour lui. Et tandis qu'il posa par la suite une main un peu hésitante sur le bras de la blonde avec l'espoir que ce geste parviendrait à l'apaiser au moins un petit peu, il lui sembla observer que Joanne s'était crispée sous ce contact, l'obligeant à se poser une question inévitable : devait-il retirer sa main si comme il l'imaginait celle-ci ne lui était d'aucun réconfort ? C'est alors ce qu'il fit, lentement, et sans oser le moindre commentaire de peur que cet échange ne devienne à nouveau particulièrement inconfortable pour tous les deux. Il resta simplement quelques secondes à se maudire, avant de tenter à travers des mots ce qu'il venait de tenter à travers ce geste maladroit. Il s'employa ainsi à la rassurer, pourtant bien conscient que ce genre de paroles n'arrangeraient pas tout. Et à la façon dont Joanne reprit la parole, il se retrouva il est vrai dans sa façon de voir le verre à moitié vide. Lui aussi ne vivait pas la meilleure période de sa vie et se demandait certains jours pourquoi continuer, à quoi bon, si ça en valait seulement la peine. S'il n'allait pas droit au mur quoi qu'il fasse, et s'il ne ferait pas mieux de se résigner à accepter d'avoir perdu tout contrôle sur sa vie. Pourtant, ici, il n'était pas question des idées qu'il se mettait parfois en tête, et Joanne n'avait certainement pas besoin de savoir que l'homme qui tentait ici de la rassurer avait lui-même le cœur meurtri et rongé par les doutes. « Je ne vous dis pas de tout laisser en suspend, simplement d'accepter l'idée que vous aurez besoin de temps pour pleinement rebondir. Il n'y a aucune honte à ça, et s'il était en âge de comprendre, je suis sûr que votre fils ne vous reprocherait pas d'avoir un peu de mal à vous en sortir au début. » Et posant les yeux sur Joanne tandis qu'elle vint justement étreindre son fils avec tout l'amour qu'elle semblait capable de donner à cet enfant, c'est un sourire attendri que ses lèvres esquissèrent. Ce bébé lui rappelait sa fille et combien il voulait aussi lui donner le meilleur de lui-même. « Il est adorable. » Saul souffla, après que l'enfant l'ait longuement observé et que sa mère se soit adressée à lui, toujours nettement émotionné par cette vision qui toucherait n'importe quel père. « Profitez-bien de ses premières années, ça grandit tellement vite ensuite. » Il savait de quoi il parlait, pour avoir vu ses fils grandir à une vitesse folle et passer du calme et de l'innocence de leurs premiers mois de vie à leur turbulence actuelle. Sa fille, elle, était à peine plus âgée que Daniel, et c'est rongé par ses regrets de n'avoir peut être pas accordé suffisamment de temps à ses deux premiers enfants quand il aurait du que Saul tentait aujourd'hui d'être plus présent pour Lexie. Osant en tout cas conseiller à Joanne de prendre un peu de temps pour elle afin de s'éviter un trop plein de stress dans ces moments compliqués, c'est par un maigre sourire que Saul accueillit bientôt sa réponse. « Vous êtes sans doute mieux placée que moi pour savoir ce que vous devriez faire. » Ce n'était pas qu'il n'osait pas la contrarier, mais Saul tendait ici à penser qu'il ne servirait à rien de la forcer à voir une réalité dont Joanne ne voulait légitimement pas tenir compte. Elle ne voulait pas concevoir qu'un jour son corps et son mental pourraient lui implorer du répit, et c'était certainement normal pour une mère qui avait à cœur de se dépasser pour son fils. Pour autant, Saul n'était pas décidé à la laisser se lancer dans cette course effrénée sans réagir. « Je ne sais pas si vous avez gardé ma carte, ou si vous envisagez toujours de l'utiliser … mais ma proposition de l'autre jour tient toujours. » Il souffla alors, un peu gêné il est vrai de faire allusion à cette carte qu'il lui avait tendu lors de leur dernier échange et dont elle aurait sans doute de bonnes raisons de vouloir se séparer aujourd'hui. Simplement, la donne n'avait pas changée, il était prêt à répondre présent si un jour Joanne avait besoin de quelqu'un à qui parler, ou d'un soutien. « Est-ce que vous prévoyez de rester ici ? » Saul ajouta par la suite, en regardant tout autour de lui, désirant par là savoir si Joanne comptait profiter du parc encore un petit peu. « Je ne suis pas attendu au bureau avant le début de l'après-midi mais je pensais aller déjeuner en ville, alors je peux vous faire profiter de ma voiture si vous voulez que je vous dépose quelque part. » Là encore, il avançait d'un pas hésitant après leur échange de tout à l'heure où chacun s'était un peu emporté. Son naturel revenait ici au galop et Saul trouvait normal de lui proposer un coup de main maintenant qu'il avait bien conscience de toutes les difficultés que Joanne devrait braver au quotidien. Ce n'était pas de la déposer en voiture qui transformerait l'existence de la jeune femme, mais c'était une manière de lui prouver qu'il voulait définitivement agir dans son intérêt, même si ses dernières actions l'avaient convaincue du contraire.
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Message(#)wayfaring stranger (joanne) EmptyLun 21 Nov 2016 - 22:29

wayfaring stranger
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Saul disait ne pas vouloir se mêler de cette histoire plus que de coutume. Mais il avait cerné Joanne en partie, et sa conscience ne pouvait pas la laisser seule. Il avait bien compris qu'elle ne comptait rien dire aux autorités compétente, qu'elle pardonnait peut-être trop facilement. Jamie en avait déjà payé les frais des heures qui ont suivi, il avait bien compris qu'elle refusait à nouveau tout contact de sa part. On ne pouvait pas dire que c'était à partir de ce moment là que cela s'étendait au genre masculin, étant donné qu'elle avait embrassé Hassan les semaines qui suivaient. "Il ne le fallait pas. Jamie en payait déjà largement les frais en ne se le pardonnant pas à lui-même." lui dit-elle. Ce n'était peut-être rien pour la père de famille. Mais Jamie avait toujours ça sur la conscience, et ça lui pesait plus qu'on ne pourrait l'imaginer. Il n'aimait pas se montrer ainsi, l'homme brisé et plein de regrets qu'il était. Il était un peu trop fier pour ça. "Je crois qu'il s'est toujours un peu méfié de lui." lui répondit-elle. "Depuis qu'Hassan était réapparu. Il a toujours que ce divorce n'était jamais résolu. J'avais beau lui dire que je voulais faire ma vie avec lui, qu'Hassan ne pouvait pas s'imposer et ne le ferait pas. Mais il ne m'a jamais véritablement cru."Elle haussa les épaules, en baissant. "Il n'acceptait surtout pas que j'ai pu épouser et aimer un autre homme avant lui. Sa possessivité l'en amène jusque là. Alors forcément, il le déteste, c'est presque viscéral." Et ça, Joanne n'avait jamais pu faire quoi que ce soit pour ça. Si Jamie blâmait Hassan, Joanne en faisait de même avec Hannah. Elle savait combien l'actrice pouvait compter pour Saul. Bien entendu, ce dernier la défendait ardemment, faisant à nouveau valser un profond sentiment de solitude et de rejet en Joanne. Ca la faisait sentir terriblement seule. Non, ce n'était jamais la faute d'Hannah, jamais. C'était ce que tout le monde disait. Qu'elle n'y était pour rien. Joanne sentait sa gorge se serrer une nouvelle fois en entendant ses propos. Elle refusait catégoriquement de croire que Jamie voulait renouer avec elle initialement. Ils s'étaient revus par hasard, et tout avait repris à partir de là. Lui, il voulait une vie de famille, il voulait voir Daniel grandir et espérer avoir d'autres enfants. Elle secoua négativement la tête, en sanglotant à nouveau. Elle avait l'impression de vivre un cauchemar éveillé. Impossible de s'en sortir. Joanne tressaillit dès que son voisin posa une main amicale sur son bras. Cela partait d'une bonne intention, il ne l'avait seulement jamais connu du temps où elle venait de divorcer et il ignorait donc que dans ce genre de situation, les contacts physiques avec Joanne étaient à éviter. Il finit tout de même par retirer sa main, ayant certainement ressenti le malaise qui s'était soudainement imposé. "Justement, Daniel est trop petit pour comprendre tout ce qu'il se passe. Pourquoi il a changé de maison, pourquoi il ne voit plus autant son père. Il ne me reproche rien, et lorsqu'il saura tout quand il sera plus grand, il ne m'en voudra pas. Mais à son âge, il a surtout des besoins. A boire, à manger, énormément d'amour, un toit où il se sent en sécurité. Et ce n'est pas chez ses grand-parents, cet endroit là. Je ne veux pas m'éterniser parce qu'il en a besoin maintenant, de cette maison." Son idée n'était peut-être pas claire pour Saul, mais elle l'était pour elle. Elle priorisait et mettait avant-tout les besoins de Daniel devant. C'était tout ce qui comptait pour elle pour le moment. Joanne avait une certaine somme d'argent de côté, mais elle n'y avait jamais véritablement osé touché. Il y avait aussi l'héritage de sa grand-mère récemment décédée qu'elle comptait utiliser pour s'acheter un bien. Et l'argent de l'ancienne maison, celle qu'elle avait partagé avec Hassan, ce serait pourtant l'occasion parfaite pour redémarrer d'un bon pied. Mais Joanne n'osait pas vraiment. Elle avait tendance à oublier cet argent là. Elle ne le considérait pas vraiment comme le sien, même si c'était sa propre part après avoir vendu la maison au moment du divorce avec Hassan. "Je profite de chaque jour." lui assura-t-elle avec un maigre sourire. "C'est tout ce qui compte. Que lui soit heureux, et s'épanouisse." Jamie lui avait souvent reprocher de s'oublier beaucoup trop, de ne pas prendre soin d'elle. Joanne avait toujours eu l'impression de ne pas pouvoir s'octroyer du temps rien que pour elle. "Je l'ai gardée, oui." La carte avec ses coordonnées. "Je me demande comment vous faites." souffla-t-elle. "De dire que vous vous sentez prêt à m'écouter tout en sachant que je ne peux pas supporter une personne qui vous est apparemment très chère." Elle haussa les épaules. "Vous n'êtes pas si objectif que ça par rapport à la situation, finalement." Ca ne sonnait pas comme un reproche, et ça n'en était pas un. Mais Saul était bel et bien plus impliqué que ce qu'il ne pouvait le penser. "Ca doit être étrange pour vous." Et c'était peu dire. Son voisin se risqua ensuite à lui proposer de la déposer quelque part, si elle en avait l'avait. "Je crois que je vais rester ici." lui répondit-elle doucement, n'étant pas sûre de comprendre sa manoeuvre. "Daniel aime bien le parc, et je lui avais promis de lui montrer comment nourrir les oiseaux." Ce n'était pas grand chose, mais c'était une promesse tout de même. "Il adore les oiseaux, surtout les canards." Elle embrassa la tête de Daniel, et l'une de ses mains caressait la base de son crâne. "Mais merci pour votre proposition." lui dit-elle tout de même, ne voulant pas le vexer de quelconque manière. "Je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps."

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Message(#)wayfaring stranger (joanne) EmptyDim 27 Nov 2016 - 20:06

Si Saul ne regrettait pas sa décision d'avoir alerté les autorités sur ce qu'il estimait être une faute suffisamment grave pour qu'elle ne soit pas laissée sans suite, il aurait en revanche préféré ne jamais avoir à se mêler de cette histoire. Parce qu'il n'était pas idiot, il voyait bien que son intervention impliquait son lot de conséquences et que la première d'entre elles consistait à creuser un fossé entre sa perception des choses et celle de Joanne. La blonde lui tenait légitimement rigueur de sa décision, mais elle peinait surtout à lui accorder le fait qu'il ait simplement voulu agir dans son intérêt, et c'était certainement ce qui était aujourd'hui le plus dur pour lui, qui savait par expérience qu'il était très difficile d'aider quelqu'un qui ne voulait pas l'être. Il l'avait constaté maintes fois avec Abel, et avait gagné quelques premiers cheveux blancs dans la bataille. Alors ici, face à une Joanne qui estimait que la situation n'aurait jamais due être portée aux oreilles de la police, Saul tendait à afficher un certain fatalisme. « Nous ne tomberons jamais d'accord, vous le savez aussi bien que moi. » Il souffla ainsi, ses lèvres dessinant malgré tout un léger sourire, parce qu'il n'était pas tant agacé que légèrement désespéré face à l'idée que ses arguments ne seraient certainement jamais entendus, jamais considérés et encore moins acceptés. Ce n'était peut être pas si grave, le sujet pourrait tout aussi bien être évité à l'avenir, bien qu'il lui serait toujours assez difficile d'ignorer le fait que son intervention n'avait pas vraiment eu les effets escomptés, tout du moins sur Joanne. Celle-ci lui expliqua en tout cas que la rivalité perceptible entre Jamie et Hassan ne datait pas d'hier et résultait tout simplement du fait que son ancien compagnon voit d'un mauvais œil qu'elle ait pu épouser un homme avec lui. Une précision qui vint conforter Saul dans son sentiment que la relation qui unissait Joanne à Jamie n'était pas tout à fait conventionnelle, mais qui malgré tout ne manqua pas de le surprendre. « J'ai toujours pensé qu'il devait être extrêmement difficile d'accepter qu'un homme puisse nous remplacer dans le cœur d'une femme qu'on a longtemps aimé, mais j'ignorais qu'on pouvait en arriver à lui reprocher d'avoir connu quelqu'un avant nous. » Et il ne disait pas ça avec indignation, mais d'un ton véritablement pensif. Lui n'avait jamais expérimenté aucune de ces deux situations, Elsie n'ayant jamais été mariée avant lui, ainsi il avait bien conscience de n'être peut être pas le mieux placé pour comprendre que certaines formes de jalousie puissent conduire à de tels extrêmes. A ses yeux, aimer quelqu'un c'était aussi accepter ce qu'il avait déjà pu vivre, y compris l'idée qu'il ne nous ait pas nécessairement attendu pour rechercher le bonheur, mais sur ce point bien précis sa vie sentimentale se rapprochait un peu moins de celle de Jamie Keynes. Par la suite, c'est un Saul certainement maladroit qui se permit de prendre la défense d'Hannah, non pas pour causer plus de peine à Joanne mais parce qu'à ses yeux elle ne méritait pas d'hériter plus longtemps du mauvais rôle dans toute cette histoire. Il avait longuement parlé avec la brune et avait compris combien tout ça avait pu la faire souffrir, elle aussi, alors ici il se sentait investi du devoir de défendre son honneur et l'idée qu'elle se soit simplement éprise d'un homme qui n'avait pas su lui donner tout ce qu'elle aurait été en droit d’espérer. A ses yeux, la présenter comme l'élément qui avait à long terme fragilisé un couple était injuste, et difficile à entendre pour l'ami qu'il était. Mais difficiles à entendre, ses paroles le furent également pour Joanne, dont l'émotion ne put le laisser indifférent. « Je suis désolé, je voulais juste … me montrer honnête avec vous. » Il tenta alors de formuler, sincèrement, et en croisant son regard avec une certaine hésitation. Une hésitation qui se ressentit également dans sa façon de déposer par la suite une main sur le bras de sa voisine, là aussi avec l'espoir que ce contact parviendrait à l'apaiser. Mais lorsqu'il crut constater que son initiative la paralysait plus qu'elle ne l'aidait, c'est éhonté qu'il retira finalement sa main, laissant passer quelques secondes en se promettant d'éviter tout geste malheureux à l'avenir. C'est alors par des mots qu'il tenta ensuite de se montrer rassurant, toutefois bien conscient que Joanne se plaçait dans une urgence qui l'incitait à vouloir régler un maximum de détails en un minimum de temps, pour offrir à son fils le confort dont il avait besoin. Et c'était naturellement une chose qu'il comprenait, étant lui-même un père attentif pour qui les intérêts de ses enfants passeraient toujours en priorité, bien qu'à à ses yeux la jeune femme gagnerait à s'accorder une plus grande indulgence. « Je suis sûr que vous trouverez l'endroit idéal pour vous deux, où vous pourrez vous reconstruire auprès de votre fils. » C'était en tout cas ce qu'il lui souhaitait sincèrement, parce qu'il voyait combien Joanne voulait bien faire et qu'il avait envie de croire qu'elle pouvait s'en sortir comme elle le voulait, sans l'aide de personne. C'est néanmoins dans un fin sourire qu'il ajouta. « Mais si je peux me permettre un conseil, je pense … que vous ne devriez pas hésiter à vous reposer quelques fois sur vos parents. Vous avez dit tout à l'heure que personne autour de vous n'était digne de confiance, mais je suis sûr qu'ils pourraient vous surprendre. » Il l'avait dit, ce n'était qu'un conseil et son intention n'était aucunement de lui laisser penser qu'il savait mieux qu'elle ce qu'elle était supposée faire et sur elle était censée se reposer. Simplement, c'était le genre de choses sur lesquelles il avait été beaucoup amené à réfléchir ces derniers temps, et il voulait lui faire profiter d'un avis entièrement bienveillant. « Profitez de les avoir près de vous tant que vous le pouvez. Je vous assure que ça vaut mieux que d'avoir des regrets ensuite. » Il savait de quoi il parlait, la récente disparation de son père lui ayant laissé de nombreux regrets. Ses enfants avaient toujours connu leur grand-père mais les choses auraient certainement été différentes s'ils n'avaient pas eu l'occasion de se laisser une seconde chance lorsque Saul avait été adolescent et que le retour de sa mère avait changé la donne pour eux. S'il avait du le perdre sans même avoir pu se réconcilier avec lui, sans doute cette perte aurait-elle été d'autant plus difficile à accepter pour lui. C'est en tout cas attendri que Saul reprit ensuite la parole, après que Joanne ait enlacé son fils avec tendresse et que la vision de l'enfant dans les bras de sa mère ait particulièrement ému le père qu'il était. Joanne disait profiter de chaque jour en compagnie de son fils, et Saul la croyait sur parole, ayant déjà pu constater que rien ne pourrait interférer dans l'amour qu'elle portait à son enfant. Puis, osant cette fois faire référence à la carte qu'il avait donné à Joanne le jour où ils avaient longuement discuté à son domicile, c'est fébrile qu'il lui fit comprendre qu'il était toujours prêt à l'aider, ne serait-ce qu'en restant une oreille attentive pour elle, si elle en avait un jour besoin. Mais la réponse bientôt formulée par la blonde le prit légèrement de court, tandis qu'elle fit de nouveau allusion à Hannah. « Je pourrais vous poser la même question. » Ses lèvres soufflèrent alors, d'un ton encore un peu hésitant, avant qu'il n'ajoute. « Vous savez ce que votre ex-compagnon m'inspire et combien j'aimerais que ses écarts soient sanctionnés, et pourtant vous vous confiez une nouvelle fois à moi. » Ainsi c'était sans doute aussi surprenant dans un cas que dans l'autre, mais Saul, lui, tentait tout simplement de ne pas mélanger ce qui ne devait pas l'être à ses yeux. Oui Hannah comptait beaucoup pour lui et son affection était certainement vouée à grandir encore davantage maintenant que certaines barrières étaient tombées, pour autant il ne jugeait pas Joanne d'avoir des raisons de la déprécier, il l'avait d'ailleurs déjà laissé entendre. « Je sais qu'à vos yeux, le fait que je sois proche d'Hannah implique forcément que je ne peux pas être de votre coté et vouloir votre bien. Mais ce sont deux choses bien distinctes à mes yeux. » Il y avait Hannah d'un coté et Joanne de l'autre, sans qu'une comparaison doive forcément être faite. Saul tentait d'aider Joanne comme il s'était efforcé d'épauler Hannah lorsqu'elle en avait besoin, et en aucun cas les rapports entre les deux jeunes femmes ne l'influençaient vis à vis de l'une ou de l'autre. Preuve en était qu'il l'avait corrigée au sujet d'Hannah quelques instants plus tôt, mais n'avait pas jugé bon d'interrompre leur échange pour autant. « Je ne pense pas qu'Hannah accorderait autant d'attention au fait qu'il nous arrive de discuter tous les deux. » Saul reprit par la suite, dans un sourire qui cherchait à lui faire comprendre qu'il serait dommage qu'elle reste plus longtemps focalisée sur le fait qu'Hannah ait une certaine place dans sa vie, car ça ne changeait rien en soi. Peut être Hannah préférerait-elle aussi qu'il se garde bien de sympathiser avec Joanne, mais il osait penser que la brune n'en remettrait pas pour autant en question ses intentions à son égard et la sincérité qu'il lui destinait. Finissant par proposer à Joanne de la déposer en ville si toutefois elle prévoyait de quitter le parc pour vaquer elle aussi à d'autres occupations, c'est dans un nouveau sourire qu'il accueillit sa réponse. « Dans ce cas, je vais m'assurer que Jango ne perturbe plus vos plans et lui donner de quoi se rassasier une fois chez nous. » Son chien avait déjà prouvé que le pain de Joanne le faisait saliver – il avait après tout traversé la moitié du parc pour lui – ainsi il valait certainement mieux que l'animal ne soit plus là lorsqu'elle apprendrait à son fils à nourrir les canards. « Tu viens, Jango ? Tu auras droit à une autre promenade ce soir si tu te tiens tranquille, mais d'ici là on va rentrer à la maison et Carmen va s'occuper de toi. » Carmen, la femme qui s'occupait de ses enfants depuis quelques mois et qui avait tenu à venir les garder ce matin même en sachant que Saul ne se rendrait pas au travail avant le début de l'après-midi. Sans doute essayait-elle aussi de le ménager à sa façon, rien ne l'étonnerait moins venant d'elle. « A bientôt, Daniel. » Saul reprit après quelques secondes, s'approchant de quelques pas de l'enfant pour lui adresser un large sourire, reportant ensuite son attention sur Joanne. « Bonne journée, Joanne. Prenez soin de vous. » Et après avoir maintenu son regard quelques secondes, Saul s'éloigna du banc en compagnie de Jango, avec qui il regagna l'entrée du parc. Cet échange lui avait fait vivre un véritable ascenseur émotionnel mais Saul repartait avec l'esprit un peu plus léger, bien qu'envahi des mêmes appréhensions à son égard que lorsqu'il l'avait quitté la dernière fois. La seule différence, c'était qu'aujourd'hui il pouvait se dire qu'il avait essayé de l'aider, à sa façon, et même si cette initiative avait été mal accueillie. Il avait fait ce qu'il avait pu et ne pourrait probablement pas faire grand chose de plus. C'était déjà ça.
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