What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
La main gauche qui se crispe, se resserre sur le poignet de Matt. Son regard livide qui n’aide en rien, qui me file la frousse, qui pèse là où ça fait mal, qui n’abdique pas par contre, toujours rivé à moi, toujours là, bouge pas. Les secousses qui secouent mon corps, la douleur qui cisaille mes entrailles, la sueur qui perle, gouttes salées, rivière qui sillonne mon front, mes joues, brûle mes yeux. Et les autres qui s’affairent autour de moi, habillés de blanc, de bleu, de propre. Le javellisant qui brûle narines et un autre élancement qui m’arrache un cri, ou plutôt un soupir, animal. La scène, les tremblements, les visages inconnus, Matt qui me parle, doucement, qui me ramène à l’ordre. Et puis le silence. Le gros silence pesant, plus un son, plus un bruit, pas même un grincement de scalpel, non, le néant. Béant. Et les pleurs qui suivent. Soulagement commun, sourire que je laisse échapper, larmes qui coulent sans aucun contrôle, et le petit corps, le squelette tout frêle, délicat, humide, chaud, vivant, qu’on dépose entre mes bras nerveux. Je me veux solide alors que je faiblis, je me souhaite forte alors que nos regards se croisent pour la première fois. Noah.
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Je l’attendais depuis 1 heure déjà, au moins, au plus. Je tournais en rond, j’imaginais pas la suite, je l’appréhendais, je l’oubliais une seconde pour y revenir la minute d’après. J’avais son « oui » timide, perdu, conséquent, qui repassait en boucle dans ma tête, qui revenait s’y loger dès que le silence prenait la parole. Il avait accepté, les tests. Juste pour voir, juste au cas, au cas où il pouvait sauver ce qui nous restait de beau, d’intouchable. Il avait accepté, il m’avait offert le plus beau cadeau du monde, le plus difficile, le plus prenant, le plus intense, surtout. Noah avait besoin d’un rein, il avait besoin d’une transplantation et les possibilités se refermaient lentement mais sûrement sur son dossier, nous faisant traverser l’Angleterre au complet, pour essuyer refus sur refus. Il y avait eu l’espoir, une fois, un jeune adolescent décédé en bagnole, tout sauf sa faute, pauvre mec au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais la possibilité était disparue aussi vite qu’elle était arrivée, une question de cellules, une question de sang, des mots qui s’étaient étalés les uns sur les autres, mélangés, confus, alors que le seul qui me restait en tête était le non, retentissant. La case départ, de nouveau. Eh merde. Puis, on nous avait dit que peut-être, la maladie avait sauté une génération. Dans de rares cas, ça pouvait arriver, qu’on nous rassurait. Le bras bien tendu, l’aiguille qui s’y glisse, j’étais restée bien droite, à prier ce qu’il me restait de foi, à me répéter que tout allait, que ça marcherait, que je l’aimais tellement que tout irait bien, que l’amour triompherait, comme toujours. Mais voilà que j’étais porteuse, aussi. Clairement, noir sur blanc, feuilles qui tombent au sol, sanglots qui se retiennent à peine. On avait effleuré Bailey, il avait changé de sujet, sauvé les apparences, passé à la question suivante. Puis l’Australie était venue sur le tapis. Brisbane, les racines, les souvenirs, et lui… toujours lui.
Ezra avait dit oui, et il ignorait comment cela pouvait compter pour moi. Il ignorait à quel point mes épaules s’étaient affaissées d’apaisement, alors qu’il avait hoché de la tête, alors qu’il avait prononcé ces quelques petites lettres, ce minuscule mot qui veut tout dire. Le reste, on oublie. Notre histoire, notre passé, ma fuite, ses secrets, nos déceptions, c’étaient rien, rien du tout. Rien, nada, niet, pas la peine d’en parler, du moins pas maintenant. Encore un peu de repos, encore un peu de répit. Il avait dit oui au test, il avait accepté de se prêter au jeu du hasard, au cas où il soit un candidat possible. Au cas où il puisse sauver la vie de mon fils. De notre fils. De son fils, surtout. Le sien, sa chair, son sang, son cœur. Il était pile à l’heure lorsqu’il passa le couloir, lorsqu’il s’avança à travers les patients, lorsqu’il vint se poster à mes côtés, dans l’attente du médecin qui procèderait à la suite. « Hey. » que je le salue, sereine, posée. Aucun son, silence, doux calme, moment à deux qu’on vivait seul, chacun dans sa tête, résignés, dans l’attente. Il avance et je le suis à la trace, comme si ma présence pouvait aider, comme si je pouvais le soulager alors que je l’ignore, que j’ignore s’il veut que je reste ou que je parte. Mais je ne fuie pas, je ne fuie plus. Je n’en ai plus la force de toute façon. Et j’assiste à la prise de sang comme si de rien n’était, comme s’il ne s’agissait que d’un test de routine, une étape à cocher, un devoir à rendre. Il ne bouge pas, il suit les indications, il pousse même une blague ou deux, je souris par habitude, toujours, par réflexe. Puis il se lève. Et je demande. « Savez-vous lorsque les résultats seront disponibles? ». On me dit demain matin, au mieux. On me dit qu’ils feront leur possible. On me dit qu’on me comprend, surtout. Me comprendre, nous comprendre. Ça, c’est nouveau. Il prend sa veste, je le précède dans l’embrasure de la porte. Il a l’air livide, je ne dois pas être bien mieux. « Merci… tellement. »
Made by Neon Demon
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
Tapotant le volant des doigts, Ezra ne put s’empêcher de laisser échapper un de ces soupirs nerveux. Le voilà qu’il était garé sur le parking de l’hôpital, comme si tout était normal. Alors qu’il détestait devoir s’y rendre, moins de temps il passait entre ces murs et mieux il se portait. Il avait eu son quota de jours passés à l’hôpital dans les dix-huit derniers mois, et pourtant le voilà qu’il s’apprêtait à s’y rendre une nouvelle fois. Parce-qu’elle lui avait demandé, et qu’il la regardait encore avec ces yeux d’amoureux comme s’il avait trois ans. Et puis… C’était pour Noah. Et il ne pouvait pas se détourner de cette situation. Ginny avait fini par lui avouer que si elle était de retour à Brisbane, avec son mari qui plus est, c’était à cause de la maladie de Noah - et l’espoir qu’Ezra puisse être celui qui allait le sauver. Le jeune homme avait mis un bout de temps avant de digérer la nouvelle et la demande que Ginny lui avait fait par la suite. Faire des tests pour voir s’il était compatible avec son fils pour une éventuelle transplantation de rein. Ce n’était pas rien, et Ezra naviguait un peu dans le brouillard pour cette situation. Il ne savait pas trop où tout ça allait le mener - les mener -, mais il était quand même là, sur le parking de l’hôpital. Deux ou trois jours plus tôt, il avait rappelé Ginny pour lui dire qu’il était d’accord pour passer les tests. Ca le faisait stresser, autant le fait de devoir se faire piquer que de savoir la réponse. Soupirant, il se frotta le visage. De magnifiques cernes ornaient ses yeux, tellement le sommeil n’avait que peu été présent pendant la nuit d’avant. Mais il descendit quand même de la voiture. C’était son fils, il devait être fort pour lui. Pour une fois qu’il pouvait réellement faire quelque-chose - et quelque-chose de bien - pour lui. Faire parie de sa vie. Ginny était déjà dans la salle d’attente des salles d’examens lorsqu’il arriva. Etonnement, il était à l’heure - le stress lui faisait vraiment faire des choses inhabituelles. « Hey. » Ce fut la douce voix de Ginny qui résonna en premier, les cordes vocales d’Ezra étant trop paralysées par la stress pour réussir à émettre le moindre son pour le moment. Alors, il se contenta de lui faire un sourire, un peu tordu, mais un sourire bien réel. Pour une fois, il ne voulait pas que cette rencontre soit à propos d’eux, des choses qu’ils pouvaient se rapprocher et de leur histoire. Non, aujourd’hui ça concernait le fruit de leur histoire. Noah était au dessus de tout ça, il n’avait pas à être mêlé entre regrets et reproches, il fallait qu’il passe outre. Surtout alors que sa vie était en jeu. Rapidement, l’infirmière vint les chercher pour les faire entrer dans le bureau du médecin. Ce dernier leur expliqua la procédure, et Ezra avait l’impression qu’il lui parlait en chinois. C’était beaucoup trop d’informations d’un coup, alors que son cerveau n’était pas prêt à les recevoir sûrement. Et puis, le jeune homme n’arrivait pas à se concentrer sur les paroles du médecin alors qu’il voyait l’infirmières à ses côtés se préparer à lui faire le prélèvement. Avec une aiguille qui lui paraissait être énorme. Alors, pour tenter de détendre l’atmosphère - et de se détendre lui même -, il tenta une ou deux blagues. Les personnes autour de lui rigolèrent - par simple politesse ou par réel amusement, il ne saurait dire. Et avant qu’il n’eut eu le temps de dire ouf, l’examen était fini. Heureusement, il ne supportait plus cette atmosphère morbide qui régnait dans la pièce. « Savez-vous lorsque les résultats seront disponibles? » « Normalement, demain matin. Le prélèvement passera en urgence pour que vous n’ailliez pas à attendre trop longtemps. » Un sourire poli du médecin et quelques poignées de mains plus tard, Ginny et lui étaient sortis de cette maudite salle. « Merci… tellement. » Ezra s’arrêta alors dans son élan, dans cette salle d’attente où toutes les personnes présentes semblent tout à fait à l’aise, contrairement à lui. Il étira un petit sourire à Ginny. « C’est le moindre que je peux faire pour l’instant… Tu… » Il avait l’impression d’être de nouveau un adolescent invitant la plus belle fille du lycée au bal, les mains moites alors qu’il frottait nerveusement le pansement recouvrant le point de ponction de l’infirmière. « Ca te dit d’aller boire un café ? Il y en a un à deux pas de l’hôpital… Si je pouvais ne pas rester trop ici et puis… Ca nous permettrait de discuter calmement pour une fois ? J’aurai surement des questions à te poser, je n’ai rien écouté de ce qu’a dit le médecin. » Il tenta un petit rire qui sonna plus comme un minus cri de désespoir. Il s’en voulait d’être autant mal à l’aise alors qu’il s’agissait de Ginny, et qu’il devrait normalement pouvoir se comporter normalement avec elle - enfin, c’était comme ça qu’ils agissaient l’un envers l’autre à l’époque en tous cas.
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Dernière édition par Ezra Beauregard le Sam 21 Jan 2017 - 17:06, édité 1 fois
What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
Il était là. Tout irait mieux, pas parce que je n’étais plus seule, mais parce qu’on était deux. J’avais longtemps cru mes parents lorsqu’ils disaient qu’une femme devait s’appuyer sur un homme, pour le nom, pour les finances, pour le prestige, pour la totalité et même plus. Mais ils n’avaient rien compris, et moi-même par la bande. C’était une équipe dont on avait besoin, un plus, un ajout, des forces complémentaires, pas un double, pas un tuteur, pas l’ombre de soi-même. Et c’était de cette façon qu’il m’avait toujours fait sentir, d’aussi loin que je me souvienne. C’était con de laisser ces sensations refaire surface à ce moment, mais c’était aussi le meilleur timing que j’avais pu connaître, là, maintenant, à la croisée des chemins, alors que plus rien ne fonctionnait, alors que je venais à bout de toutes les ressources qui me restaient. Je l’avais toujours aimé pour sa capacité à tirer les autres vers le haut, à les aider à se sentir eux-mêmes, à en être fiers. Et nos quelques échanges, malgré les premiers pas difficiles, malgré les cris, malgré l’incompréhension encore toute fraîche dans ma tête, dans mon cœur, avaient réanimés cette envie de me prouver, de retrousser mes manches un peu plus, d’être celle à laquelle j’aspirais, plutôt que celle qui s’épuisait depuis peu, qui avait l’impression d’être incapable de faire plus, celle qui tremblait, qui titubait, qui tombait aussi. Il ne l’avait probablement pas remarqué, il ignorait sûrement à quel point ses quelques mots m’avaient accroché, m’avaient redonné second souffle, et c’était tant mieux. Trop compliqué, trop difficile, trop aride même après 5 ans. Même après toujours. Et on appelle son nom, on nous invite à passer en salle de test, on lui désigne une chaise, je prends place derrière, au fond, discrète, imposteur. Il n’avait rien demandé, je m’étais imposée, mais j’avais l’impression que c’était ce genre de non-dit, ce genre de secret qu’on assume à peine, qu’on garde enfoui, mais qui est à la bonne place, au bon moment. Et je le dénote, son souffle qui s’accélère, son front qui s’humidifie, sa posture sur la chaise qui change à la demi-seconde. Il est inconfortable, il déteste, mais c’est plus grand que lui, plus grand que moi, que nous. C’est pour Noah, et il l’a compris. J’ai la main qui s’avance vers son épaule, qui se veut rassurante, calme, mais qui s’arrête dans son élan. Trop vite, trop tôt, l’intention bonne pourtant. Alors elle poursuit sa course vers sa nuque, mais s’immobilise, le pouce et l’index qui se referment, qui frôlent pour rester en retrait. Trop personnel. Les cheveux, peut-être? Non, non, ailleurs, avant, non. La main qui finit par se déposer sur le siège derrière lui, qui abdique, qui est là, en pensée, en présence, mais pas en contact. Je n’ai pas le droit.
Puis on nous libère, on donne un peu de détails sans trop en faire, et on nous invite à patienter, encore, toujours. C’est drôle, c’est ironique, c’est se presser, la course au sang, la course au test, au rendez-vous, à la préparation, pour ensuite voguer vers le laisser-aller, l’indécision, l’attente. Comme toujours. Mes pas qui résonnent dans le couloir maintenant vide, mes doigts qui s’installent vacillement sur mon épaule, glissent à l’omoplate pour venir presser, relâcher ce qui reste, détendre la suite. Puis il me rejoint, et c’est de nouveau les formalités, la force, celle qui calme, ruisseau tranquille. Je le remercie, il insiste, ce n’est rien, alors que c’est tout, alors qu’il s'en doute. J’hoche de la tête, je comprends. Pas à pas, quoi. Et l’invitation qui suit. La première fois où ce sera hors contexte, où on se retrouvera tous les deux, où il n’y aura rien d’autre que ce qu’on veut bien laisser entrer. Je me raidis devant ses mots, je regarde l’heure, réflexe de mère sûrement, réflexe plein de bonne volonté au passage. « Oh… oui. Si tu savais depuis combien de temps je rêve d’un vrai café, et pas juste d’une eau savonneuse au goût d’instantané… » à mon tour de rire, à la légère, mais tout de même c’était un progrès. Il commence à s’avancer vers la sortie et je m’adapte à son rythme, et bien vite nos pas nous guident au petit café sans prétention qui borde le coin de la rue. Je l’ai déjà vu une bonne dizaine de fois, j’y suis même entrée un matin ou deux question de respirer l’odeur du café fraîchement moulu, de commander un croissant et un allongé, de jouer à l’adulte un peu. Stupide, mais efficace en temps de crise. Il ouvre la porte, je fais la révérence devant tant de galanterie avant de sourire au passage puis d’entrer. Détendre l'atmosphère, y aller pas à pas, à la seconde. Les petites choses, les détails, les souvenirs qui remontent, que je chasse avec une commande d’espresso triple, bien serré.
Les tasses en main, je nous choisis une jolie table près de la fenêtre, entourée de canapés qui me semblent plus confortables que tous les sièges de l’hôpital mis ensemble. Tiens, ça fera amplement l’affaire. Je m’y installe même comme un charme, laissant mon corps s’y effondrer sans la moindre grâce. Pour la féminité, on repassera. Puis je lève la tête vers Ezra qui lui aussi semble apprécier le confort des gros coussins moelleux du canapé face au mien. J’en retire même mes souliers pour y allonger mes jambes, c’est pour vous dire. Silence, arôme de café qui vient chatouiller mes sens, une pause à travers tout le brouhaha, et tout le reste. « Alors, ces questions? » que je finis par demander, retrouvant tranquillement un peu de constance, ramenant mes jambes contre moi. Fallait dire que vivre aux urgences depuis près de 2 ans m’avait permis de développer un jargon médicinal plutôt impressionnant. Si seulement j’avais le talent et les outils suffisants pour compléter le tout et en finir avec la maladie de Noah…. Je me ressaisis, comme toujours, le regard doux, le sourire qui complète. « Et faut que je te dises. T’as fait ça comme un champion là-bas. J’ignorais ce talent inné pour donner du sang. » l’humour qui m’étonne, qui reprend sa place, joute sarcastique à laquelle on se plaisait, avant. Mince, on ravale, on garde ça pour plus tard, pour dans quelques mois au moins. Pas de nostalgie, pas maintenant.
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Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
Même si les mots semblaient avoir du mal à se former dans sa bouche, Ezra finit par réussir à inviter Ginny à prendre un café. C’était fou de voir que lorsque vous éprouvez quelque-chose pour quelqu’un, il devenait tout de suite mystérieusement difficile de lui adresser la parole sans avoir l’air d’un demeuré. Un peu silence survint après sa demande, et Ginny sembla hésiter pendant quelques instants. Ezra ne lui en aurait pas voulu, après tout il ne faisait plus partie de sa vie depuis plus de cinq ans, il était normal qu’elle n’ait pas plus de temps à lui accorder que celui qu’elle avait pris pour cet examen. « Oh… oui. Si tu savais depuis combien de temps je rêve d’un vrai café, et pas juste d’une eau savonneuse au goût d’instantané… » Elle était emparée d’un petit rire et ce fut un sourire malicieux qui s’affichait sur le visage d’Ezra. Parce-qu’il retrouvait l’humour de la jeune femme et le sensations qui avaient appartenu au passé jusqu’à ces derniers temps. Et puis, il lui dit qu’il aura des questions, ce qui est bien vrai. Après tout, il ne connait rien à rien sur ce que son fils et son ancienne petite amie sont en train de vivre. Il ne connait pas les effets sur le santé à court ou long terme, les conséquence physiques et quotidiennes sur la vie d’une jeune femme comme Ginny. Et puis même, ça lui permettra aussi de passer simplement du temps avec elle et il ne dirait pas non à cette opportunité. Rapidement, leurs pas les guidèrent vers le café en question et les senteurs prirent possession des narines du jeune homme avant qu’il ait le temps de le réaliser. Le chemin était passé tellement rapidement à ses yeux, perdu dans ses pensées. Ginny commanda un expresso bien serré et il en fit de même -plus pour se redonner le courage qu’il avait perdu pendant la prise de sang que parce-qu’il était fatigué. Même s’il avait eu du mal à dormir correctement ces derniers temps, depuis que Ginny lui avait parlé de ce don à vrai dire, il n’était pas fatigué au point de devoir demander un type café corsé au comptoir. Et puis, ça donnait un air sérieux, de prendre un café serré. Rapidement, Ginny choisit une table entourée de deux fauteuils qui semblaient plus confortables l’un de l’autre, et s’y installa en un rien de temps - et confortablement. Ca devait être ça, quand vous avez l’habitude de trainer dans les hôpitaux, après vous êtes à l’aise partout. Ezra se détendit alors, ôtant sa veste, trouvant une position confortable à son tour. Il n’était pas autant à l’aise que la jeune femme, mais au moins il était confortable pour prendre son café et discuter - car il pouvait presque sentir les paroles de Ginny prêtes à sortir de sa bouche. « Alors, ces questions? » Inspirant pour se donner du courage, Ezra ne savait pas trop par où commencer. Après tout, il avait tellement de question, il ne pouvait se permettre de les poser toutes - et même, certaines questions n’étaient absolument pas les bienvenues dans ce genre de conversation. « Et faut que je te dises. T’as fait ça comme un champion là-bas. J’ignorais ce talent inné pour donner du sang. » Avec un très léger rire, Ezra eut une petite moue attendrie. « Même si je te crois pas parce-que je sais que je suis une fillette lorsqu’il s’agit d’aiguilles, merci. Je suis sur que tu aurais été meilleure à ma place. » Un compliment, sans qu’il ne s’en rende compte et lorsqu’il l’a dit, il est trop tard. Ce n’était pas le moment de jouer au pré-adulte voulant attirer dans ses bras la petite soeur de son meilleur ami. Ce temps là était révolu pour le moment - et puis même, Ginny était mariée; de gré ou de force ça restait quand même un mariage. Lentement, il monte son regard vers la jeune femme, l’observant plus attentivement qu’il n’a pu avoir le temps de le faire jusque maintenant. Sondant son regard, profitant pour actualiser ses souvenirs de son visage, avant de prendre un air plutôt sérieux. « Comment ça va, toi ? » Sa voix est douce, posée, calme. Parce-que pour une fois, elle représentait comment il se sentait à l’intérieur au moment même où il s’adressait à la jeune femme. Parce-que le fait de s’être donnés rendez-vous pour Noah avait changé la donne, en ce moment même il ne lui en voulait plus autant. Et même si sa question pouvait surprendre parce-que c’était lui qui venait de se faire piquer et que ça pourrait être à Ginny de lui demander comment il allait, c’était définitivement la première question qu’il voulait lui poser. Avant celles sur la maladie, sur la vie à l’hôpital, sur Noah et tout ce qui pouvait se rattacher à leur fils. Savoir comment elle se portait, comment elle s’en sortait à travers toutes ces épreuves, là était l’inquiétude et la curiosité d’Ezra.
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Dernière édition par Ezra Beauregard le Sam 21 Jan 2017 - 17:07, édité 1 fois
What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
Les muscles qui se détendent, les idées qui s’adoucissent. Je laissais le vrombissement autour de nous faire le reste, calmer les mots qui peinaient à franchir mes lèvres, alléger les pensées d’avant qui venaient se loger entre mes rires et ses regards. Avant d’avoir été l’homme de ma vie à l’époque, il avait été un ami. Une âme que j’avais choisie, bien insérée dans ma vie avec soin, avec délicatesse. Un humain de lumière, le genre de personnes qui nous marquent par les petits détails, par les grandes envolées. Je ne comptais plus les fois où j’avais pu compter sur Ezra, où ses avis, toujours justes, toujours doux, toujours bons avaient eu l’effet d’un baume sur ma vie, sur moi. Ses impressions sur mes premiers pas en photos, ses réponses à mes questions existentielles sur l’amour, ses confidences alors que la confiance me quittait, ses éclats de rire quand je reprenais le dessus. Encore une fois, à sa façon, il avait été là lorsque ça comptait, là lorsqu’il le fallait, et malgré la distance, malgré notre rupture catastrophique, malgré l’abandon, malgré les tromperies, les pleurs, la hargne, il était là, bien là. Solide, stoïque, toujours. L’envie de lui dire merci me chauffait la gorge et je me laissai à le lui partager plus tôt par mes mots, maintenant par les regards que je lui envoyais. J’étais tiraillée entre l’amour pur, parfait, irrationnel que j’avais pour lui, bien au-delà de ce que j’avais vécu avant, face à ce qu’il venait de faire pour moi, pour Noah. Un amour bien enfoui, difficile à définir, encore plus horrible à quantifier, nouveau secret qui nourrissait maintenant mes paroles alors que je les changeais pour mieux, que je les calmais en portant ma tasse à mes lèvres, en jouant sur l’humour, comme toujours, pour m’en sortir. Ezra, encore et jamais. Et je n’en étais même pas surprise. La suite devrait juste être en douceur, la suite devrait juste être teintée de cet amour-là, peu importe ce qu’il en ferait, comme il le prendrait, comme il le voudrait, et tout finirait par bien aller.
« Fillette un jour, fillette toujours. » je rigole de plus belle devant sa conclusion, la tête ailleurs. Les souvenirs qui reviennent, qui font bon ménage pour une fois. « Et mine de rien c’est tout comme le vaccin qu’on avait eu contre je ne sais plus quelle grippe. J’avais la frousse, tu m’as rassurée comme personne, et la première chose que je sais c’est que tu as presque perdu connaissance à l’infirmerie avant même la piqure! » je me souviens du moment où, hilare, il était venu me rejoindre dans le couloir avec le teint blafard, et le granola que l’infirmière lui avait donné pour l’aider à reprendre des forces. Le pauvre… Oh. Comme à retardement, ce sont ses derniers mots qui reprennent mes esprits du revers. Moi, avoir fait mieux. Il ne savait donc pas que j’avais été écartée rapidement des possibilités. Un filtre, sombre, nostalgique, caresse mon visage alors que j’arque la tête, articulant mes mots en douceur. « C’était pour la bonne cause. Mais même si j’ai pas tressaillé, ce sont les résultats qui ont échoués lamentablement... » Je ne savais même plus ce que je lui avais dit sur l’avant, sur Noah, sur sa maladie, sur tout ce que le pauvre gamin d’amour avait pu vivre durant les 2 dernières années. Alors pour ce qui touchait à ma propre santé, à mes propres défaites, on repassera. J’allais changer volontairement le sujet vers quelque chose de plus gai, vers le moral de Noah qui remontait en flèche depuis deux jours, vers le rayon de positif qui se pointait le nez, mais Ezra profita de mon hésitation pour renchérir avec ces quelques mots qui amenaient tant, tellement, trop. Une question, infinité de réponses. Je repense à Thomas, je repense à ce que j’ai bien pu lui dire, à ses mots, doux sur mes blessures. Je pense à ravaler surtout, fidèle à moi-même. Mais l’effet de surprise passé, j’en conviens qu’il est bien temps d’être honnête avec lui. Je lui dois au moins cela. « Je ne te mentirai pas, ça pourrait aller bien mieux. Je veux dire, je suis consciente d’être très chanceuse, que Noah est très chanceux aussi. Il est entouré d’infirmières et de docteurs géniaux, il se reconstruit un peu plus chaque jour et puis avec les tests d’aujourd’hui tout pourrait facilement reprendre son cours. Mais… » je m’arrête, interdite. « Mais c’est plus fort que moi, il y a toujours ce doute, cette petite voix qui me dit que tout n’arrêtera pas de s’écrouler si facilement. Et ça m’enrage, parce que c’est pas moi du tout d’avoir des doutes, des peurs, des craintes. De voir le négatif, de redouter que derrière chaque bon moment y’a quelque chose de mauvais qui se trame. » Ce doute qui s’immisce, qui prend une place, toute petite, suffisante dans ma tête, dans mon cœur. Ce doute qui m’a fait gaffer il y a longtemps déjà, dans la petite salle de bain de la maison familiale anglaise. Ce doute qui stagne depuis que j’ai quitté Brisbane. « J’imagine que c’est ce que ça fait quand on se sent entièrement impuissante. Quand il n’y a rien qu’on puisse faire pour changer le cours des choses. Rien d’autre qu’attendre. » J’ajoute tout bas, à lui, mais surtout à moi. Une réponse qui couvre Noah oui, mais qui couvre aussi tout ce qui a suivi notre départ précipité vers Londres. Ne pas agir, se laisser guider, laisser la peine servir d'excuses. Constater est une chose, le dire à voix haute une autre. Et d’un coup, la conversation prend un tournant si dramatique et si lourd que j’en ressens un malaise, pesant, qui serre mon ventre et mes esprits. Retrouver l’ancienne Ginny, celle qui s’amusait il y a quelques secondes, minutes plus tôt. Les bribes d’avant.
« Tu sais quoi? » je lève la tête, consciente que je lui en demande beaucoup, mais j’ose. Au cas où. « J’aurais envie d’un moment où il n’y a que le positif qui compte. Où on se rappelle que du mieux, que du beau. J’aurais envie de te parler de tous les moments où Noah a été heureux, où il m’a fait sourire, où tout était parfait. » c’est dur à dire, c’est dur à mettre en image dans ma tête, mais déjà, ça me soulage. Je sais qu’Ezra pourrait refuser, je sais qu’il en aurait tous les droits. Mais je lui dois tellement, je lui en suis si redevante, que de lui apporter un peu de douceur, que de lui parler de notre fils et de toute la beauté dont il a déjà fait preuve durant sa courte vie me semble être la meilleure façon de le remercier, à ma manière. « Des moments que j’aurais voulu que tu vives avec nous, toi aussi. » qui glisse sans que j’arrive à le retenir, sans que je ne sois pleinement consciente des conséquences.
Made by Neon Demon
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
Un silence, à la fois doux et anxieux, s’installa entre les deux jeunes gens. Pendant quelques secondes même, Ezra se demanda de nouveau s’il avait bien fait de lui poser la question. Elle pourrait refuser de lui répondre, la donne entre eux avait été changé il y avait tellement longtemps qu’il ne savait plus ce qu’ils se devaient ou ce qu’ils, justement, ne se devaient plus. Ezra garda ce contact rétinien avec la jeune femme, tentant d’anticiper sa réaction - comme si c’était encore possible et que le temps avait préservé leurs réponses dans une bulle bien particulière qui ne leur appartenait qu’à eux. « Je ne te mentirai pas, ça pourrait aller bien mieux. Je veux dire, je suis consciente d’être très chanceuse, que Noah est très chanceux aussi. Il est entouré d’infirmières et de docteurs géniaux, il se reconstruit un peu plus chaque jour et puis avec les tests d’aujourd’hui tout pourrait facilement reprendre son cours. Mais… » Parce-qu’il y avait toujours un mais dans toutes les situations, pas vrai ? Ezra en est à retenir sa respiration quant à la suite de la réponse de Ginny. Voulait-il vraiment entendre la suite ? Son coeur lui disait que oui, parce-qu’il voulait toujours savoir après tout ce temps comment elle allait, mais ses tripes se tordaient d’anxiété de savoir ce qu’elle pourrait ajouter. « Mais c’est plus fort que moi, il y a toujours ce doute, cette petite voix qui me dit que tout n’arrêtera pas de s’écrouler si facilement. Et ça m’enrage, parce que c’est pas moi du tout d’avoir des doutes, des peurs, des craintes. De voir le négatif, de redouter que derrière chaque bon moment y’a quelque chose de mauvais qui se trame. » Lentement, son regard se perdit au delà de la jeune femme, son esprit analysant ce qu’elle venait juste de dire. Parce-que pour Ezra, tout ça, vivre avec cette angoisse permanente de ne pas savoir de quoi le lendemain serait fait, c’était tout nouveau. Jusque très récemment, pour lui, Ginny avait refait sa vie avec leur fils - et dans sa tête, son fils allait bien, était en bonne santé et loin de cette épée de Damocles qui semblait se tenir depuis sa naissance au dessus de sa tête. Alors forcément, entendre quelqu’un prononcer de tels mots, c’était plus compliqué pour lui à gérer. Il n’y était définitivement pas habitué. Et le doute qui s’installait, jour après jour, en son sein à lui aussi. « J’imagine que c’est ce que ça fait quand on se sent entièrement impuissante. Quand il n’y a rien qu’on puisse faire pour changer le cours des choses. Rien d’autre qu’attendre. » Les paroles de la jeune femme font écho à ses pensées. Parce-qu’il était, de son côté et malgré le test qu’il venait de passer, encore complètement impuissant. Et ce n’était jamais agréable pour un parent de se sentir de cette manière face à la vie de son enfant. La paternité, Ezra l’avait toujours vécu à travers les yeux des autres. Il avait été là lorsque Thomas, son frère, avait eu son premier enfant - la première progéniture de la famille Beauregard à vivre auprès de sa famille. Au début, Ezra s’était longtemps dit que ça aurait du être lui, le premier à présenter son fils à sa famille, le premier à avoir les doutes d’un père lorsque son enfant pleure en plein milieu de la nuit sans raison vraiment apparente. Et puis, au fur et à mesure que le temps passait et qu’il comprenait que ça n’arriverait pas de si tôt - en tous cas pas avec l’enfant qu’il avait eu avec Ginny -, il s’était résigné à vivre ces moments de doute, d’amour et d’attente justement par procuration. Il avait d’ailleurs ressenti ce genre de sentiment d’impuissance lorsque le deuxième enfant de Thomas, Clara, était née prématurée. Mais aujourd’hui, ces dernières semaines, c’était différent. C’était de lui et de son fils dont il était question. Et c’était beaucoup plus compliqué à analyser et à intérioriser. Pendant quelques instants, Ezra oublia même qu’il était dans ce café avec Ginny et qu’ils discutaient presque comme si de rien n’était parce-qu’il sentait ce sentiment complètement merdique et beaucoup trop prenant prendre une place surdimensionnée en son sein. Ce fut la voix de Ginny, sans pour autant qu’il ne tourne le regard vers elle, qui le ramena en partie à la réalité - alors qu’il sentait qu’il aurait du dire quelque-chose pour faire écho à ses paroles bien plus tôt. « Tu sais quoi? » Ses yeux légèrement relevés vers elle maintenant, il lui indiquait d’un regard qu’elle pouvait continuer et qu’il était - presque - toute ouïe pour elle. « J’aurais envie d’un moment où il n’y a que le positif qui compte. Où on se rappelle que du mieux, que du beau. J’aurais envie de te parler de tous les moments où Noah a été heureux, où il m’a fait sourire, où tout était parfait. Des moments que j’aurais voulu que tu vives avec nous, toi aussi » Ezra tenta de faire abstraction de la dernière partie de paroles de Ginny. Car c’était ce genre de phrases, de mots, qui en général le mettait hors de la réalité - c’était dans ces moments là que toute la colère, la rancune mais aussi la culpabilité refaisaient surface. Soupirant légèrement, attrapant sa tasse de café comme pour boire la gorgée qui lui donnerait la force nécessaire, il releva le regard vers Ginny - ne la regardant pas tant que ça, plutôt occupé à se repasser tous les films qu’il s’était fait de Noah jusque maintenant. « J’ai toujours pensé qu’il serait fan de football américain, comme moi. Que j’aurai pu l’emmener voir des matchs avec ses oncles. Vrai ou pas ? » Sa voix était roque, signe que ce genre de conversation le touchait assez pour ne pas réussir à maitriser pleinement les émotions et sentiments qu’il pouvait ressentir. Sa question était sortie de façon plutôt non-contrôler, il ne savait pas si Ginny voulait en venir à cette tournure de conversation quand elle lui avait proposé de lui parler de son fils - non, de leurs fils. Mais c’était ce genre de question qu’Ezra avait pu se poser pendant des années, sans avoir de réponse puisqu’il avait très bien compris à l’époque que Ginny ne voulait plus entendre parler de lui et encore moins, tout simplement, lui parler. Certains éléments révélés plus récemment lui avait fait comprendre qu’il y avait eu deux visions complètement différentes de la situation, mais ça n’empêchait que ses questions étaient toujours restées sans réponse. Alors, se redressant légèrement, il tenta de pendre son courage à deux mains pour s’ouvrir légèrement plus à Ginny, sur leur fils. Après tout, fut un temps où ils n’avaient rien à se cacher et encore moins les états d’âme dans lesquelles ils pouvaient se trouver. « Désolé, je ne sais pas si c’était comme ça que tu comptais m’apporter des éléments sur le petit, mais… Je me suis toujours posé cette question. »
What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
Aussi vite la question avait franchi mes lèvres que je me confondais silencieusement en excuses. Damn, Ginny. J’avais qu’un seul rôle ici, ne pas trop jouer sur le sentimental, tout sauf tourner le couteau dans une plaie que j’avais si bien aider à affiler. Mais la douleur était maintenant trop pesante, étouffante. Je sentais ma gorge se serrer devant son hésitation, mon ventre se contracter, mes doigts s’entredéchirer. Il avait tous les droits de lever la tête vers moi, de me rire au nez, de me crier des bêtises. Il m’avait blessée plus encore que personne n’aurait jamais pu le vouloir, mais son cœur avait lui aussi été victime des dommages collatéraux, son cœur avait éclaté en mille miettes à travers le continent, faisant écho au mien qui à l’autre bout de son monde n’arrivait plus à voir la lumière. Je l’avais maudit, j’avais voulu l’oublier – lui, et ses mots entendus de la bouche de Matt, lui et sa fuite, lui et son déni qu’il n’avait jamais su assumer, même pas dans une lettre, un appel. Pourtant, ce n’était pas des yeux noirs qui l’observaient aujourd’hui. Ce n’était pas un cœur brisé qui tentait de faire un trait sur ses traits, qui se tenait devant lui. Ce n’était que moi, et moi toute entière à la fois. C’était bien loin de la rancœur, de la peine, de l’horreur des dernières années. C’était une Ginny pleine de compassion, pur lui, pour moi, de nostalgie aussi. Des moments où tout allait bien, avec, et sans lui. Des parcelles de ma vie que j’aurais voulu partager avec le Beauregard, comme un ami d’abord, comme un amour ensuite. Je l’avais aimé et je l’aimerais probablement toute ma vie, d’un amour incapable à expliquer, à décrire. L’amour d’une enfant, d’une jeune âme qui n’a encore rien vu, rien vécu, et qui se plait à croire que la vie c’est ça, c’est tout, c’est lui. Alors sa voix, d’abord rauque puis plus assumée, qui reprend le fil me remplit de joie. La chaleur réchauffe mes joues, la tasse de café entre mes mains se stabilise sans même le moindre effort. Le regard qu’il m’envoie, les iris qui s’accrochent, les souvenirs qui essaient de trouver ce que le passé et le présent peuvent s’apporter l’un et l’autre. Puis ses mots, doux. Sa question, d’une innocence, qui m’arrache un sourire, honnête, empli d’amour. Il joue le jeu, il met de côté tout ce qui blesse, tout ce qui arrache, tout ce qui casse, pour mettre l’accent sur ce qui compte. Encore une fois, s’il savait toute la reconnaissance dont je fais preuve dans la seconde suivante, et celle d’après.
« Ça a commencé doucement, en fait. C’est Matt qui avait laissé son ballon de foot à la maison, un soir. Noah l’a pris sous son bras et s’est mis en tête de le cacher un peu n’importe où. Chaque fois à des endroits plus cons, plus évidents. Il voyait que ça me faisait rire, alors il a fait son malin et il a continué. » Mon sourire ne fait que s’agrandir de voir les yeux d’Ezra s’illuminer. Peu, c’est si peu, mais déjà, c’est un souvenir supplémentaire auquel il, je, on peut s’attacher. « Et une fois, je lui ai montré à jouer au parc. Bon, tu sais déjà que ça s’est terminé avec une recherche des règles sur mon portable parce que j’en fini plus de les oublier… mais l’essentiel était là. » C’est un autre monde qui se dessine, là. J’ai honte, mais je ne rêve que de continuer cette discussion, que de créer une faille dans notre univers, dans le temps, pour nous y loger l’espace de quelques heures. Un cocon à l’abri du reste, à travers lequel j’entends à peine les bruits nous entourant, les conversations, les tasses qui tiquent, la musique qui chuchote. Ezra ajoute, il insiste sur la question, sur ses interrogations, sur Noah aussi. J'empare tout ce que je peux de ses dernières paroles, laissant chaque mot faire son sillon, son chemin. « C’est exactement comme ça que je voyais cette discussion, tu vois. » prudente, j’y vais quand même pas après pas, mon emportement de tout à l’heure ayant pu le brusquer dans son envol. Je n’insiste pas trop en lui mentionnant le nombre incalculable de fois où j’aurais voulu lui raconter, les premiers mots, les premiers pas, les sourires, les pleurs. Il saura, en temps et lieu, quand il le voudra, quand la cassure serait plus fine, plus douce. « À moi. » que j’ajoute maintenant, relançant la conservation avec toute la tendresse du monde. « Tu étais casse-cou, quand tu étais gamin? Du genre à sauter dans tous les sens, à t’agripper là où il ne faut pas? À multiplier les mauvais plans? Parce que Noah parfois, il est le pire cascadeur du monde et… il ne détient assurément pas ce côté-là de moi. » un rire fin, vient s’ajouter à mes mots. La petite Ginny en mal d’être, qui passait son temps à se cacher, à rester dans sa zone de confort et à éviter toute forme de danger jadis me revient à l’esprit. Oh, qu’elle est loin tout de même.
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Ezra Beauregard
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ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
Un sourire presque innocent, timide, vint s’installer sur les lèvres de Ginny à la question que lui pose Ezra. Il ne le prend pas mal, d’ailleurs, sa question peut surprendre et paraitre infantile lorsqu’il la pose. Mais pour lui, apprendre ce détail serait quelque-chose de plus, d’important, quelque-chose qu’il n’a jamais eu jusque maintenant. « Ça a commencé doucement, en fait. C’est Matt qui avait laissé son ballon de foot à la maison, un soir. Noah l’a pris sous son bras et s’est mis en tête de le cacher un peu n’importe où. Chaque fois à des endroits plus cons, plus évidents. Il voyait que ça me faisait rire, alors il a fait son malin et il a continué. » Le sourire de la jeune femme s’agrandit au fur et à mesure qu’elle lui raconte cette bride d’histoire, ce petit bout de passé qui semblait être tant heureux dans son souvenir. Alors, par mimétisme et s’imaginant la scène, Ezra commençait à sourire aussi, comme s’il avait été là à ce moment là à chercher le ballon après Noah, qu’il s’était amusé avec Matt à rendre fou le petit en se faisant des passes à travers le salon. Comme au bon vieux temps. Un temps désormais révolu mais qui paraissait tellement encore possible si on tendait juste assez la main pour le cueillir. « Et une fois, je lui ai montré à jouer au parc. Bon, tu sais déjà que ça s’est terminé avec une recherche des règles sur mon portable parce que j’en fini plus de les oublier… mais l’essentiel était là. » Délicatement, Ezra baissa son regard et son visage pour que Ginny ne puisse pas capter le regard moqueur et le sourire rieur qui se sont emparés du visage du jeune homme. Ca aussi, c’étaient des éléments du passé qui n’étaient pas si dépassés et qui sonnaient comme familiers aux oreilles d’Ezra. « Je vois plutôt bien, en effet. Mais du moment que tu ne lui as pas affirmé trop de conneries, il devrait bien s’en sortir plus tard alors. » Première vraie taquinerie qu’Ezra envoyait en direction de Ginny. Première fois qu’il se permettait d’être autant familier et autant détendu en sa présence, qu’il se permettait de se laisser autant aller, attitude décontractée dans ce petit fauteuil, appréciant de plus en plus la texture de son café. Première fois depuis qu’ils pouvaient se revoir qu’il se sentait aussi bien en sa présence, il fallait dire. Même si ça pourrait facilement tourner en moment douloureux, se remémorer le passé avait ce côté confortable et rassurant, car malgré tout, à la fin, Ezra savait de quoi il parlait. Parce-que parler de Noah revenait à parler des moments que Ginny avait passé lorsqu’elle était loin de lui - et intérieurement, il ne l’avouerait pas mais ça lui faisait du bien de savoir ce qu’elle avait fait lorsqu’il n’avait pu être là à ses côtés. Il remarqua qu’elle ne mentionna pas Bailey dans le souvenir qu’elle venait de lui narrer. Comme s’il n’avait pas été une part importante des éléments qu’elle tenait à lui apporter. Etrange, mais Ezra ne put s’empêcher de remarquer ce détail et de garder cet élément dans un coin de sa tête - pour plus tard, surement. Et même si elle lui a répondu comme il l’aurait souhaité, le jeune homme préféra lui demander si ses questions, légèrement inopinées, ne la dérangeaient pas. « C’est exactement comme ça que je voyais cette discussion, tu vois. » Alors le sourire d’Ezra s’agrandit. « À moi. » La position du jeune homme dans son fauteuil changea légèrement, comme s’il se préparait à être assailli de questions - ce qui ne risquait pas non plus d’être le cas, Ginny n’était pas du genre à lui sauter dessus jusqu’à l’étouffement juste pour avoir des réponses. Elle l’aurait déjà fait depuis le temps, depuis leur première rencontre, si elle l’avait réellement voulu. Ezra se racla délicatement la gorge, se préparant à l’interrogatoire imminent. « Je t’écoute. » « Tu étais casse-cou, quand tu étais gamin? Du genre à sauter dans tous les sens, à t’agripper là où il ne faut pas? À multiplier les mauvais plans? Parce que Noah parfois, il est le pire cascadeur du monde et… il ne détient assurément pas ce côté-là de moi. » Alors qu’il s’attendait à une question un peu plus personnelle, sur des éléments de leur passé commun qui auraient pu fâcher ou qui auraient pu porter défaut lors de leurs derniers échanges - voire même leurs échanges d’avant leurs retrouvailles -, Ginny resta sur une question assez innocente et surtout sur un terrain neutre, quelque-chose à laquelle Ezra pouvait répondre sans trop se mouiller ni trop s’exposer. Et puis même, la question de la jeune femme le fit sourire. Ca lui faisait remonter en mémoire plein de souvenirs auxquels ils n’avaient pas forcément pensé depuis quelques temps déjà, de ses frères, soeur et lui même lorsqu’ils étaient encore hauts comme trois pommes. Il prit une rapide gorgée de café, cette fois ci juste par plaisir et non pour se donner du courage. « J’étais surtout celui qui savait bien faire le pitre pour énerver le paternel. Pas que les autres étaient sages hein, James et Ian savaient bien y faire quand ils s’y mettaient tous les deux, mais ils ont toujours eu, dans le fond, ce côté rangé des militaires. Ian un peu moins quand même, de tous mes frères… Thomas était déjà plus vieux que moi et ne jouait presque plus dans la même catégorie quand j’ai commencé à pouvoir en faire voir de toutes les couleurs à mon père. » Son regard était perdu dans les souvenirs, les images défilant devant ses yeux. Comme si d’un coup, il avait fait un bon de vingt-ans en arrière, voire même vingt-cinq ans s’il tenait à se ramener à un âge plus rapproché de celui de Noah. « Je n’ai jamais eu ce côté militaire de mes frères à toujours finir par obéir aux adultes - même si j’avais tout autant qu’eux peur de notre père. Mais déjà à l’époque, j’étais celui qui ne faisait pas tout pareil. Ca les faisait rire d’ailleurs, les bougres, ils adoraient me laisser me faire prendre en flagrant délit par mon père pour que je me fasse engueuler. » A y regarder de plus près, c’était toujours un peu la même chose. Entre les Beauregard, c’était un concours permanent de celui qui se ferait le moins engueuler par le père à la fin de l’année, lors des comptes annuels de noël. « Je m’étais même cassé le bras une fois, mais cette histoire m’a bien servi de leçon parce-que tous mes copains de l’école avaient eu le droit d’aller à la piscine et que moi je n’avais pas le droit à cause de mon plâtre. J’avoue que ça m’avait calmé pendant quelques temps à l’époque. » Il eut un semblant de petit rire, repensant à la soufflante qu’il s’était pris par son père lorsqu’il l’avait retrouvé aux urgences après avoir été appelé par l’école, qu’il avait appris que son fils avait chuté d’un des arbres de l’école et que maintenant son bras avait un angle plutôt inquiétant pour un membre humain. Ezra finit, après avoir fini de se perdre dans ses pensées, par relever son regard vers Ginny, toujours cette étincelle de malice aux coins des yeux. « Ne me dis pas que Matt ne t’a jamais poussé à faire des conneries quand vous étiez petits. Jill devait être un sacré numéro aussi, non ? » Parce-que malgré tout, il la connait, Ginny. Même si le plus souvent, le côté de sa personnalité qui ressortait était celui de la discrète, de la polie, la timide, il y avait bien plus en elle. Il le savait car il avait tenté de faire ressortir ce second côté de sa personnalité tout le temps qu’ils avaient pu être ensemble - que ce soit en tant que couple ou en tant que personnes qui se cherchent encore. Il avait toujours vu plus loin, de toutes façons, en elle. Dès le début de toutes façons, il avait vu bien plus que simplement la petite soeur de Matt, son meilleur ami - et c’était comme ça qu’il avait senti son coeur battre pour de vrai pour la première fois, qu’il avait compris que cette fille lui collerait à la peau toute sa vie durant. Qu’elle serait toujours quelqu’un de bien plus que ça pour lui.
What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
Son sourire s’accroche au mien alors que je ressasse les premières prouesses de Noah et de son ballon de football. Petits détails dans la vie du bonhomme, moments heureux où il gambadait à travers la maison, le rire au bord des larmes, les joues carmin, des envies taquines qui ressortent. J’avais eu la chance de mettre au monde le petit garçon le plus joueur, le plus heureux, le plus souriant au monde, et ce genre de souvenirs me rappelait à quel point il était une petite perle d’amour, à quel point il était mon bonheur sur deux pattes. Je le revois encore retenir son souffle, l’oreille tendue vers mes pas ou ceux de Matt qui se rapprochaient. Je l’entends aussi, l’éclat de rire qui se retient de moins en moins, le petit corps secoué de tremblements causés par sa propre hilarité. Je confesse mon piètre essai à lui apprendre à jouer selon les règles, alors que je ne les maîtrisais pas moi-même faute de n’avoir jamais rien compris et/ou écouté lorsqu’Ezra et Matt tentaient de m’apprendre à l’époque. « C’est ça le problème. Me connaissant, il croit sûrement que le football américain se joue comme le hockey canadien… la honte. » j’éclate de rire devant ce constat que j’imagine déjà se dérouler devant mes yeux, pauvre gamin chaussant ses patins avant d’arriver sur un terrain verdoyant. Mon rire fait écho aux éclats d’Ezra et c’est soulagée de tout ce qui a pu s’accumuler entre nous que je vois sa silhouette se détendre un peu plus, sa mâchoire se relâcher. La pression des premiers souvenirs s’estompe de mes épaules. Ça va là, on est bien. Si j’avais presque risqué le calme qui s’était installé entre nous deux de force, c’était maintenant doucement devant nous que je pouvais le voir se profiler, bien fort, puissant. Un calme dans lequel je me complaisais de plus en plus – épuisée de devoir tout calculer par mes propres soins depuis plusieurs mois déjà. Je porte ma tasse de café à mes lèvres, laissant la nostalgie parler d’elle-même, lui offrant un peu de silence pour qu’il imagine à son tour le scénario, pour qu’il puisse aller puiser dans cette anecdote ce qu’il avait besoin. En douceur, rien pour le brusquer, jamais. On avait trop fait, on avait trop dit, maintenant, il fallait repartir sur un semblant de bases solides. Du concret, du doux, du beau. Cette boule d’amour qui doucement prend forme en moi me pousse à me réinstaller, à poser une question à mon tour, voulant élucider les capacités assez phénoménales de Noah à jouer au cowboy, à faire preuve d’un peu trop d’audace du temps où l’hôpital n’était pas sa routine. Ce à quoi Ezra répond naturellement à propos de sa propre enfance, de ses propres souvenirs. Je laisse mon corps s’adapter aux coussins qui l’entourent, ramenant mes jambes un peu plus près, suivant son récit avec attention, un sourire qui n’en peut plus de grandir. Je le vois très bien, haut comme trois pommes à sautiller dans tous les sens, à répéter des conneries, à excéder papa Beauregard comme personne. Il avait le profil parfait pour l’emploi, la gueule d’ange et l’esprit vif, l’humour qui dérange, qui amuse. L’entendre parler de ses frères me laisse pensive, imaginant cette ribambelle, cette famille que je n’ai que trop peu connue, mais qui avait tout de même su me faire une place, grande, intime, à l’époque. Malgré tout ce qu’Ezra avait pu me dire, malgré sa relation parfois conflictuelle avec son père, je savais que Noah, avec la touche Beauregard qui coulait dans ses veines, aurait tout pour devenir quelqu’un de bien lorsqu’il serait grand. Je n’en doutais absolument pas une seule seconde.
L’idée d’un petit Ezra au bras cassé m’attendrit sans même m’en rendre compte, et mon visage trahit sûrement mon expression attristée devant ce souvenir le mettant de côté. Pauvre gamin, qui a voulu tester ses limites et qui se punit lui-même… « Je me suis toujours demandé si la cicatrice que tu avais au bras était juste une tache de naissance un peu trop coriace… » que je laisse aller, amusée, fixant le dit bras au loin. « J’ai ma réponse, Indiana Jones junior. » le souvenir de cette ligne, mince, probablement le résultat de cette fameuse chute qui me revient en mémoire, claire, visible. Je la balaie pourtant de mes pensées alors qu’Ezra relance la conversation dans ma direction, s’attaquant maintenant à mes propres souvenirs d’enfance. Matt, Jill, la dynamique à la maison, ma tendance à rester sage envers et contre tous. « Matt… Matt avait cette facilité désarmante de tout faire sans que personne ne se rende compte de rien. Je ne compte plus le nombre de fois où il a fait des bêtises et où c’est tombé sur Jill, par sa faute. » je ris, devant la véracité de la chose. « Mais Jill ne se laissait pas faire, tu t’en doutes. Ils finissaient toujours par se crier dessus, avant de ne plus se lâcher. Les deux étaient explosifs ensemble et moi, j’observais, j’essayais de comprendre comment ils faisaient pour agir aussi fort, sans avoir peur. » c’est un fait. Gamine, j’étais une peureuse invétérée. Avec l’âge et avec Ezra jadis, j’ai appris à relativiser, à craindre ce qui méritait de l’être, et à surpasser ce qui n’avait pas assez de poids pour être une menace. Mais à l’époque, je n’étais bien souvent pas plus qu’une ombre. « J’ai essayé une fois, de les suivre. De grimper dans un arbre, de voir ce que ça faisait de déjouer les règles. Et j’ai fini à l’hôpital avec la jambe cassée à deux endroits. So much pour l’audace. » je roule des yeux, ressentant encore parfois le serrement du plâtre autour de mon mollet, un genre de traumatisme j’ose croire. « Le pire, c’est que j’avais suivi Matt à l’époque pour impressionner le voisin, le genre mystérieux, plus vieux, plus courageux aussi. Je voulais lui montrer à quel point j’étais cool moi aussi, tellement relax face à tout ça. » je sens Ezra qui attend la suite, perplexe à savoir si mes frasques d’enfant irresponsable avaient porté fruit. « C’est lui qui a eu le premier haut le cœur quand il a vu l’os à travers ma jambe bien ouverte. Le pauvre, il a détourné le regard tout l’été quand il me croisait à la piscine. »
J’aurais pu continuer comme ça encore longtemps. Matt ramenait une nouvelle histoire rocambolesque autour de la table chaque soir. Jill elle, était du genre à laisser les récits de ses déboires monter jusqu’aux oreilles de nos parents avant de se déclarer vainqueur. Et moi? Je suivais la vague, doucement. « J’ai remarqué que Noah a aussi ce petit côté discret, observateur. Il a seulement 6 ans et il m’épate déjà à savoir décoder exactement ce que les gens veulent lui dire, avant même qu’ils n’ouvrent la bouche. Petit génie. » c’était un trait que j’avais moi-même su développer, ou du moins, vu évoluer doucement au fil des années. Mais à son âge, il arrivait encore à m’épater comme personne. Puis j’ajoute, hilare « Mais ça ne rachète pas ses prouesses de clown. Dans mon atelier, il a déjà foutu un bordel sans nom simplement parce que j’avais mentionné ne pas être capable de trouver le bon bleu pour peindre une réplique du dessin animé qu’il adorait à la télé. » au moins, il m’avait aidé à ranger le chaos qui avait suivi les jours d’après, un grand sourire étalé sur ses lèvres. « C’était simplement parce que l’inspiration manquait ces jours-là. » que j’ajoute, haussant les épaules. « Et il l’avait vu venir, il avait même demandé avec sa petite voix bien innocente si je ne le trouvais pas parce que je ne voulais pas le chercher. » j’en avais eu les larmes aux yeux à l’époque, mais pas besoin de l’ajouter. Noah avait compris bien des choses avant moi, à savoir à quel point j’avais relégué la peinture aux oubliettes après tout ce que j’avais vécu, ce qu’on avait vécu. « On a fini par le retrouver en rangeant le désordre… et je me suis racheté en lui improvisant un tatouage sur l’avant-bras. Il n’a pas voulu le laver pendant des jours. » ma mère avait même manqué perdre connaissance en voyant les couleurs ornant sa peau, croyant que j’avais complètement perdu la tête. C'est fou tous ces détails qui se sont greffés à ma mémoire sans que je m'en rende le moindrement compte. Je croise de nouveau le regard d’Ezra, perdu à travers mes souvenirs, perdu à travers ses pensées. Un pincement au cœur, fin, vient se faufiler en moi. De lui raconter cela, de le mettre à jour sur Noah, sur sa vie, c’est encore plus triste que je le croyais. Malgré les sourires, je n’en dénote pas moins qu’il aurait dû être là, qu’il aurait dû vivre tout ça. Il aurait fait un père merveilleux, une figure dont Noah aurait pu être fier, une carrure solide sur laquelle il aurait pu se retenir, s’appuyer, devenir plus fort. Il n’était pas trop tard pour lui donner envie d’être encore plus présent dans la vie de Noah, et malgré les paroles qu’il avait pu dire à Matt il y a déjà plusieurs années, malgré son refus à l’époque, ce que je voyais là, sous mes yeux, me confirmait ce que je savais depuis le début. Ezra sera le meilleur père du monde. « Tu sais, je ne devrais pas te dire ça mais… » je me retiens, interdite. L’envie de tout déballer, de tout régler me caresse l’esprit, mais je me reprends au dernier moment. « Quand tu le rencontreras, il suffit d'apporter avec toi une glace au chocolat et quelques BDs de Flash. Et là, tu peux être sûr qu’il va t’aimer plus que quiconque, moi compris. » le clin d'oeil que j'ajoute à mes paroles veut tout dire. Mine de rien, j’appréhende autant que j’ai hâte qu’Ezra rencontre Noah. Je sais que le sujet reste encore tabou entre nous deux, mais la mention fait son chemin d'elle-même. Avec un peu d'audace peut-être, mais surtout accompagnée de toute l'honnêteté du monde. La mienne.
Made by Neon Demon
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
« Matt… Matt avait cette facilité désarmante de tout faire sans que personne ne se rende compte de rien. Je ne compte plus le nombre de fois où il a fait des bêtises et où c’est tombé sur Jill, par sa faute. Mais Jill ne se laissait pas faire, tu t’en doutes. Ils finissaient toujours par se crier dessus, avant de ne plus se lâcher. Les deux étaient explosifs ensemble et moi, j’observais, j’essayais de comprendre comment ils faisaient pour agir aussi fort, sans avoir peur. J’ai essayé une fois, de les suivre. De grimper dans un arbre, de voir ce que ça faisait de déjouer les règles. Et j’ai fini à l’hôpital avec la jambe cassée à deux endroits. So much pour l’audace. » A l’idée de voir la petite Ginny suivre ses frères et soeur et échouer lamentablement, un petit sourire se dessina sur les lèvres d’Ezra. « Pas trop Indiana Jones à ton côté de ce que je vois. » Même si, oui, clairement il se fichait d’elle, ça restait mignon. Il n’oserait pas - encore - se foutre ouvertement de ses quasi-exploits, mais il savait qu’un peu d’humour portant l’un sur l’autre ne ferait pas de mal. « Le pire, c’est que j’avais suivi Matt à l’époque pour impressionner le voisin, le genre mystérieux, plus vieux, plus courageux aussi. Je voulais lui montrer à quel point j’étais cool moi aussi, tellement relax face à tout ça. » Le sourire qu’il portait quelques instants plus tôt se fit moins présent et ses sourcils se firent légèrement plus froncés. Pas qu’il voulait que ça se voit, mais à l’énoncé de la jeune femme, il se demandait qui pouvait bien être cet homme mystérieux qu’elle tentait d’impressionner lorsqu’elle était petite. Pas de jalousie, juste une curiosité plus poussée que la normale - car il n’en avait, jusque maintenant et lorsqu’ils se côtoyaient encore, jamais entendu parler. Il attendait simplement de voir comment la jeune femme allait continuer son récit - et si le dit homme allait être mentionné plus en détails; sinon, il allait devoir mettre sa curiosité de côté car il n’oserait pas lui demander de qui elle pouvait parler. « C’est lui qui a eu le premier haut le cœur quand il a vu l’os à travers ma jambe bien ouverte. Le pauvre, il a détourné le regard tout l’été quand il me croisait à la piscine. » Bon, au moins, il n’avait apparemment pas été très aventureux concernant la jeune femme lorsqu’elle s’était habillée d’un joli plâtre. Cette partie là de l’histoire redonna un petit sourire en coin à Ezra. Comme quoi, ils pouvaient toujours en apprendre sur le passé de l’un et de l’autre même en s’étant côtoyés de très près pendant des mois, des années plus tôt. « J’ai remarqué que Noah a aussi ce petit côté discret, observateur. Il a seulement 6 ans et il m’épate déjà à savoir décoder exactement ce que les gens veulent lui dire, avant même qu’ils n’ouvrent la bouche. Petit génie. » « Comme toi. » Il vint prendre rapidement une gorgée de café avant que celui-ci ne devienne réellement froid. Le café, c’était bon, mais à condition qu’il soit dans une température correcte; froid ça ne rimait plus à rien. « Je me rappelle quand je t’ai connu, au début, tu observais beaucoup tout ce qui t’entourait. Beaucoup, je trouvais ça marrant. » Parce-que lui avait toujours été de ces personnes qui vont vers les autres, qui prennent la parole, sans peur. Qui osent se mettre en avant pour faire rire les autres, quitte à paraître idiot et ridicule, du moment que ça ne l’atteint pas personnellement. Il finit par faire un petit sourire à Ginny, lui indiquant qu’elle pouvait continuer. Il l’avait coupé dans son élan, mais naturellement un commentaire lui était venu - et il n’avait pas pu s’empêcher de le partager avec la jeune femme. « Mais ça ne rachète pas ses prouesses de clown. Dans mon atelier, il a déjà foutu un bordel sans nom simplement parce que j’avais mentionné ne pas être capable de trouver le bon bleu pour peindre une réplique du dessin animé qu’il adorait à la télé. C’était simplement parce que l’inspiration manquait ces jours-là. Et il l’avait vu venir, il avait même demandé avec sa petite voix bien innocente si je ne le trouvais pas parce que je ne voulais pas le chercher. » Ezra s’était laissé glisser dans les mots, le récit de la jeune femme, s’imaginant à son tour voir la petite tête blonde de Noah courir partout dans cet atelier, à l’image de Ginny, à la rechercher du crayon parfait. Entendre son rire résonner contre les murs lorsqu’il s’était aperçu du désordre qu’il avait réussi à causer, à lui tout seul. « On a fini par le retrouver en rangeant le désordre… et je me suis racheté en lui improvisant un tatouage sur l’avant-bras. Il n’a pas voulu le laver pendant des jours. » Le sourire tendre qui tente de s’étirer sur les lèvres alors que l’esprit d’Ezra était déjà parti bien loin. Parce-que ces souvenirs que pouvait lui raconter Ginny, il ne les connaissait pas lui. C’était du tout nouveau, du tout beau, intacte. Comme si elle les lui livrait sur un plateau. Alors il prenait le temps de les imaginer pour ne pas les oublier, que ces images qu’il tentait d’apercevoir restent gravées dans sa nouvelle mémoire à lui. Et même, s’il ne l’avouerait pas, une pointe de nostalgie commençait à pointer dans son coeur, lui rappelant doucement la réalité de la chose; il n’avait jamais été là pour Noah, pour ce genre de souvenirs, et il pourrait possiblement ne jamais l’être. Même s’ils avaient la tête dans les nuages à la suite de cette prisée sang qui pourrait sauver leur destin à tous les trois, Noah restait malade, gravement malade. Et il pourrait ne jamais s’en sortir. Alors oui, bien sur qu’Ezra était heureux de pouvoir entendre tous ces souvenirs - après tout, il avait demandé à les entendre, mais il avait peur finalement que ce soit de trop, trop tôt. Qu’il ne puisse pas supporter. Ce fut la voix de Ginny qui le sortit de ses pensés, lui remettant les pieds sur terre. « Tu sais, je ne devrais pas te dire ça mais… » Il y eut un petit silence, Ezra se gratta discrètement la gorge. « Oui ? » « Quand tu le rencontreras, il suffit d'apporter avec toi une glace au chocolat et quelques BDs de Flash. Et là, tu peux être sûr qu’il va t’aimer plus que quiconque, moi compris. » Ezra resta figé quelques instants, n’étant pas sûr d’avoir réellement bien compris les paroles de la jeune femme. Car, si c’était le cas, elle était en train de lui dire qu’il allait réellement pouvoir voir son fils. Pas juste rapidement, entre deux échanges houleux ou presque à travers le judas d’une porte, non, une vraie rencontre officielle allons nous dire. Où il pourrait avoir un échange avec lui et tout ce qui s’en suit. Comme dans une vraie relation père-fils, chose qui n’avait jamais existé jusque maintenant. « Tu… Tu serais d’accord pour que je le rencontre, réellement ? » Il s’arrêta rependant, ne sachant s’il devait dire la phrase d’après. Il ne voulait pas poser la question qui fâche et qui ruine l’ambiance, alors qu’ils semblaient presque, pendant quelques instants, se retrouver. Mais, il se devait. Ca le rassurerait d’avoir la réponse, et au moins il saurait à quoi s’attendre - même si la réponse n’était pas réellement celle espérée. « Une rencontre où il saurait qui je suis ? » Car, de ce qu’il avait compris jusque maintenant, pour Noah c’était Bailey le père de famille - son père. Et c’était pou ça qu’avait eu lieu l’altercation entre Bailey et Ezra, d’ailleurs. Ezra finit par secouer la tête, soupirant légèrement. « Enfin, ce n’est peut-être pas la meilleure idée pour lui… Peut-être… »
What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
Vague de souvenirs qui vont, qui viennent, et qui reviennent encore. Chaque nouvelle mention me rappelle à quel point le petit bonhomme a su percer tout ce que j’avais de limites, de doutes, de craintes, pour y amener son sourire, sa lumière, sa chaleur. Si à son arrivée j’avais cru être tout sauf capable, si j’avais perdu pied de la plus horrible des façons, il n’avait jamais arrêté de partager son amour et ses espoirs, les bras bien hauts, tendus, pour que je ne le laisse plus jamais aller. J’avais tout fait par la suite pour lui offrir une enfance douce, calme, confortable. Les mensonges s’y étaient immiscés par obligation, mais entre lui et moi, lorsqu’on oubliait les autres, lorsqu’on ne s’attardait qu’à nous, juste à nous, il n’y avait pas plus vrai, plus beau. Il m’impressionnait un peu plus chaque jour, encore plus maintenant alors qu’il luttait contre sa maladie sans jamais se plaindre, sans ajouter de sanglots tout sauf nécessaires à ses douleurs, ses réveils en sursaut, ses inconforts médicamentés. Noah était une source d’inspiration infinie, il me donnait une force surhumaine, une force de maman, que j’arrivais graduellement à comprendre, et je lui serais toujours reconnaissante d’avoir su me donner une chance alors que même moi, je croyais ne plus y avoir droit. De Matt et Jill on revient doucement à mon fils, notre fils, et à sa capacité à lire les gens sur le bout de ses petits doigts dodus, ce à quoi Ezra relie une part de ses souvenirs à lui, une impression qu’il avait sur moi, à l’époque. C’est vrai, au final, quand on y pense, que j’avais toujours été du genre à observer, à analyser, à tenter de comprendre, d’apprivoiser surtout. Mécanisme d’auto-défense certain, c’était devenu avec le temps un comportement naturel, une carapace d’intuition et de compréhension, qui m’avait aidé à me sortir de plusieurs situations toutes plus difficiles les unes que les autres. Je sourie donc, constatant qu’il ne reste pas que de mauvais souvenirs entre nous, de mauvaises allégations. Ezra et sa capacité à me cerner, à m’attraper jadis à part pour me demander ce que je voyais que lui ne voyait pas – ce que j’assimilais qui restait inconnu à ses yeux. Il se moquait à l’époque, gentiment mais tout de même, il jouait de mes prunelles qui fixaient, qui tentaient de capter l’incaptable. Et aujourd’hui encore, ces gestes, ces habitudes reprenaient place tout doucement alors que je laissais mes iris faire leur travail, le détaillant un peu plus chaque seconde, devant ce flot de souvenirs auxquels il s’adaptait du mieux qu’il pouvait vu les circonstances. Cette discussion aurait facilement pu tourner au vinaigre, aux accusations, aux médisances – mais autant lui que moi avions repris le dessus sur nos sentiments, du moins, le temps d'un café. Probablement la vie qui avait arrangé les choses, ou alors l’espoir d’un jour meilleur pour Noah. Ou simplement le fait que nous avions grandi, que nous étions devenus des adultes, avec toute la sagesse que cela implique. À voir. Cette potable maturité me donne même assez de courage pour parler d’une suite, d’une potentielle rencontre, effleurée de futilités, mais à propos tout de même. Sa réaction me scie un peu plus et je m’attends déjà à voir tout notre calme s’envoler en fumée… avant qu’il n’ajoute, doucement, le cœur fait d’espoir quelques questions pleines de sens. Les mots de Matt me reviennent en tête, ou plutôt ceux d’Ezra qu’il m’avait relatés après leur rencontre fatidique 6 ans plus tôt et je préfère laisser passer, laisser la chance, croire qu’on change, avec la vie, que son avis a évolué. Surtout après avoir contribué à sa façon à la vie d’un gamin qu’il pourrait bien avoir changé pour le mieux une prise de sang plus tard. J’inspire donc tout le courage, toutes les forces que j’ai en moi en ce moment, pour poursuivre cette conversation que j’ai moi-même amorcée, et qui devrait très certainement trouver réponse un jour, proche.
« Oui, bien sûr. » comme en évidence. Il avait tous les droits, surtout après aujourd’hui, et je ne me verrais jamais couper Noah de la chance de rencontrer son père, le vrai, et pas celui brodé par des secrets que j’avais encore bien en travers de la gorge. Bailey n’était pas mauvais en soi, et il s’assurait que le gamin aille bien, qu’il soit rassuré, qu’il soit entouré. Il avait fait un boulot considérable en sachant à quel point j’étais distante, difficile, sauvage parfois. Bailey, malgré tous ses défauts, avait eu la malchance de ne rien gagner au change avec moi, et pourtant il avait toujours redoublé d’efforts pour que Noah ait un semblant de vie normale. Rien qui ne le brusque, rien qui ne le trouble, surtout depuis notre retour en sol australien, et toutes les émotions et les discussions que cela avait pu amener. Normalement, il était celui qui assurait le rôle de père sur papier et sur place, mais c’était bien avant que je ne puisse seulement penser qu’Ezra serait prêt, ouvert, intéressé. Les événements, les tests, la possibilité de donner un rein, d’aider à sa façon, ont dû le motiver à voir plus loin, à prendre la place qui lui revenait, et malgré le scénario mis en place je ne me voyais absolument pas lui refuser cette demande. Toutefois, il devait s’attendre à ce que, pour Noah, ça ne soit pas si direct, si rapide que cela. J’ose espérer qu’il comprendrait, alors que je sentais ma voix s’adoucir, mon regard aussi. S’il-te-plaît Ezra, fais-moi confiance et tout ira bien. « Noah saura la vérité. J’y tiens plus que tout. Je veux qu’il comprenne aussi, qu’il ait tous les morceaux du puzzle, qu’il n’ait plus aucunes zones sombres à deviner. » lorsqu’il aurait la force, lorsqu’il serait mieux, je m'étais juré de ne plus rien lui cacher, d’aller de l’avant avec la vérité. Il ne méritait pas de passer des jours, des semaines, des mois, des années encore à travers cette tirade. Je prends une pause toutefois, sachant que la suite n’était pas aussi réjouissante. « Mais il devra être dans un meilleur état, par contre. Ce genre de révélation risque de le secouer, et je ne me pardonnerais jamais de le brusquer maintenant alors qu’il est trop faible. Il faut qu'il le voit comme du positif, parce que c’en est – la vérité. Mais j’ai besoin de plus de temps, et lui de plus de forces. » mon regard se voile, j’espère qu’il comprend, j’espère de tout cœur qu’il ne s’en offusquera pas, qu’il ne partira pas en hargne face au petit délai que je lui imposais. Ma voix se veut implorante, pleine d’espoir. « Il ne s’agit pas d’une excuse bidon, j’espère que tu sais. Je te jure que ces mots, cette demande que tu viens de me faire, c'est probablement la plus belle chose que j’ai pu entendre de ta part, après que tu aies accepté de passer les tests. Alors crois-moi lorsque je te dis que je veux tout faire en mon pouvoir pour que cette annonce arrive au bon moment, et qu’elle résulte exactement comme il le faut, dans l’amour et les sourires. » j’expire, laissant aller la pression des dernières phrases, laissant aller mes craintes aussi. « Je le fais pour Noah. Il n'a pas à savoir entre deux tests. Il doit comprenne l’ampleur de la chose, et avoir tout le temps nécessaire pour développer un lien avec toi. » j’ignore maintenant si j’en dis trop, ou pas assez. Si je lui en mets sur les épaules, ou si je lui en retire, et pour être honnête, la légèreté que je ressens me confirme que peu importe mes maladresses, nous sommes sur le bon chemin. Du moins, je l’espère de tout mon coeur. Ezra semble pourtant acquiescer, ou du moins, concéder à mes demandes et je ne retiens pas le sourire, fin, qui se dessine sur mes lèvres. Échappée belle, encore une fois. « Je ne sais pas si ce n'est qu'une impression, mais je sens un bon vent de renouveau là, de bonnes nouvelles. Les choses semblent aller mieux, tout d’un coup. » je n’étais pas reconnue pour être celle qui parlait avant d’agir, et qui consistait les résultats avant de les voir se dessiner, mais il était loin le temps où j’avais eu autant confiance en la suite. C’était rassurant, doux, parfait, le temps de quelques secondes.
Mon café en main, je le termine savourant les arômes du liquide, et de la suite des choses. Mon regard s’accroche à l’horloge un peu plus loin, et je réalise qu’il s’agit là du plus long moment que nous avons passé ensemble depuis mon retour… et ce, sans aucune dispute ou remontrances. Espérons qu’il s’agisse de notre nouvelle façon de faire, d’une habitude que nous instaurerions désormais coûte que coûte, malgré notre statut. « Ça fait du bien de discuter avec toi, de laisser le reste de côté. » que je me confie, honnête, simple. Il en fera bien ce qu’il veut, mais à mon sens, c’était une bonne façon de clore le tout. Une nouvelle idée me caresse toutefois l’esprit, et je tourne la question dans ma tête encore et encore, doutant de sa réaction, testant ses limites et les miennes avant même d’avoir prononcé quoi que ce soit. Mais qui risque rien n’a rien, et il me semble qu’il s’agirait là d’un bon compromis en attendant le meilleur moment annoncé plus tôt pour la rencontre entre eux deux. « J’ai oublié mon portable dans la chambre de Noah… » que j’avance, à tâtons. « Je sais que vous avez besoin de temps, mais à cette heure il dort sûrement à poings fermés. » Ezra a compris, il a totalement absorbé mon plan, ou du moins les bribes de ma solution temporaire. J’éclaircis quand même le reste, ne pouvant plus supporter que d’autres secrets s’immiscent entre nous. « Ce n’est sûrement pas une bonne idée et ça va à l’encontre de tout ce que j’ai dit tout à l’heure, mais si tu veux venir le voir un peu, prendre quelques secondes avec lui sans qu’il ne sache, question de te faire à tout ça et d’avoir du concret sous les yeux… tu peux m’accompagner. ». Signe de ma bonne foi. Mon corps se redresse, accusant le mouvement, ajoutant un peu plus de profondeur à ma suggestion. Puis je laisse glisser, compréhensive « Mais tu n’es pas obligé du tout. Je veux respecter son rythme, mais le tien aussi. Si tu n’es pas à l’aise et que tu préfères attendre, on fera comme ça. » En douceur, surtout.
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Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
What would they find if they uncovered all my tracks of roads I'd snuck down and darkness and never turn back? Well they'd find what they're looking for, secrets and so much more. What would they find if they searched for a heart of gold? They'd find sacrifices of time and of money never told. 'Cause there's so much good in the worst of us, so much bad in the best of us. It never makes sense for any of us to criticize the rest of us. We'll just find what we're looking for, we'll find it and so much more.
« Oui, bien sûr. » Le fait que Ginny lui réponde aussi rapidement, aussi instinctivement, lorsqu’il lui demande si Noah saura enfin qui il est par rapport à lui le rassure. Ezra se sentait plus léger, comme si on venait de lui enlever un poids qu’il n’avait jamais pris conscience de porter. C’était un peu comme si les choses revenaient dans leur ordre naturel. Car, même s’il savait que Noah était son fils, il n’en doutait pas un seul instant et il le considérait vraiment comme tel, malgré les dires qui pouvaient circuler, tant que le petit n’aurait pas non plus cette information, tout restait comme dans un songe - à moitié irréel, à mi-chemin entre le rêve féérique et ce rêve dont on n’arrivait jamais à s’extirper. Etrange sensation. « Noah saura la vérité. J’y tiens plus que tout. Je veux qu’il comprenne aussi, qu’il ait tous les morceaux du puzzle, qu’il n’ait plus aucunes zones sombres à deviner. » Relevant lentement son regard vers Ginny, Ezra savait qu’elle n’avait pas réellement fini sa phrase, que sa pensée n’était pas complète. Il pouvait le sentir dans sa façon dont son corps se retenait d’été complètement à l’aise - contrairement à tout le reste de leur rencontre -, comment sa voix semblait avoir été coupée en pleine lancée, volontairement.Il déglutit lentement, sachant qu’ils allaient forcément y arriver. « Mais ?.. » Parce-qu’il y avait toujours un mais. Ezra ne savait pas trop où Ginny voulait en revenir, avec la suite de ses paroles qui ne tarderaient pas à se faire entendre. Est-ce par rapport à lui, à elle, leur fils ou tout simplement que le chien de garde, Bailey s’opposerait à cette rencontre tant attendue ? Est-ce qu’il s’interposerait en traitant Ginny et Ezra de menteurs auprès du petit, voulant absolument garder auprès de lui cette image qui semblait être bonne depuis des années ? « Si c’est à cause de lui… » Oh oui, dans un autre monde, dans une autre histoire, dans d’autres circonstances, ils auraient pu bien s’entendre. Après tout, s’ils aimaient - si c’était le cas pour Bailey - la même femme, c’était qu’il y avait bien une raison. Qu’ils avaient des points communs. Ils auraient pu, peut-être, bien s’entendre, devenir proches voire même amis. Mais les faits faisaient que, dans cette réalité là, ça ne semblait en aucun cas possible. Alors, Ezra restait là, tel un idiot, suspendu aux lèvres de Ginny. Attendant qu’elle daigne finir sa pensée, pour qu’il soit aussi fixé de son côté. « Mais il devra être dans un meilleur état, par contre. Ce genre de révélation risque de le secouer, et je ne me pardonnerais jamais de le brusquer maintenant alors qu’il est trop faible. Il faut qu'il le voit comme du positif, parce que c’en est – la vérité. Mais j’ai besoin de plus de temps, et lui de plus de forces. » Il n’avait, effectivement, en aucun cas pensé à cette possibilité. Certes, ça avait été un choc de savoir toute l’histoire de son fils, mais Ezra restait un adulte - et il avait presque vu pire lorsqu’il avait appris le décès de son frère, Ian, des années plus tôt; il n’en était d’ailleurs pas totalement remis, mais qui pourrait l’être au sein de ses proches après cette nouvelle ? - et il était vrai qu’un petit bout de chou comme lui, aussi fort soit Noah, avait besoin d’être mieux pour encaisser cette vérité qui risquait de changer toute sa réalité. « Il ne s’agit pas d’une excuse bidon, j’espère que tu sais. Je te jure que ces mots, cette demande que tu viens de me faire, c'est probablement la plus belle chose que j’ai pu entendre de ta part, après que tu aies accepté de passer les tests. Alors crois-moi lorsque je te dis que je veux tout faire en mon pouvoir pour que cette annonce arrive au bon moment, et qu’elle résulte exactement comme il le faut, dans l’amour et les sourires. » Retenant un soupire, Ezra serra légèrement se mâchoires. Oui, elle avait raison. Même si ça lui faisait mal au coeur, il savait au fond de lui qu’elle avait raison. « Je le fais pour Noah. Il n'a pas à savoir entre deux tests. Il doit comprenne l’ampleur de la chose, et avoir tout le temps nécessaire pour développer un lien avec toi. » Si cette conversation avait été placée sur le ton de l’humour tout du long, Ezra ne se serait pas retenu d’ajouter qu’ils avaient besoin de temps pour développer leur lien naturel, celui qu’ils auraient du avoir tout au long des six dernières années. Celui qui aurait du être formé dès que le père et le fils auraient croisé leurs regards, ce jour là, à la maternité. Mais ce n’était pas le bon moment pour plaisanter de ces choses là. Peut-être que d’ici quelques années, lorsque Noah serait grand et sauvé, ils pourraient presque en rire. Mais là, ce n’était vraiment pas le moment. Alors, lentement mais pour montrer à Ginny qu’au fond, il comprenait, Ezra hocha sa tête. Quelques coups, suffisant pour être vus par la jeune femme. Et puis, après tout, ça lui donnerait plus de temps à lui aussi pour se préparer à cette rencontre. Ce moment de révélations intenses, de chamboulement de plusieurs vies. « Je ne sais pas si ce n'est qu'une impression, mais je sens un bon vent de renouveau là, de bonnes nouvelles. Les choses semblent aller mieux, tout d’un coup. » Regardant d’un regard tendre Ginny, en coin, Ezra se força à avoir un petit sourire. Pour la rassurer. Pour lui montrer que oui, effectivement, ça allait mieux. Ce n’était pas encore la grande joie, mais il pouvait sentir aussi ce vent de changement dont elle n’avait pu s’empêcher de parler. Il avait is du temps à venir, à croire qu’il était parti en voyage pendant tout ce temps. Mais il était vrai que maintenant, Ezra semblait presque le sentir venir lui caresser la joue, se montrant enfin. « Espérons que ça continue dans ce sens. » La situation était étrange. En règle générale, c’était Ginny la terre-à-terre et Ezra l’optimiste. Aujourd’hui cependant, les rôles semblaient avoir changé, étant dans les chaussures de l’autre. Ezra était nouveau à tout ce monde, et il avait besoin de temps et de recul pour encore assimiler les dernière pièces du puzzle. En revanche, Ginny espérait et priait depuis des années pour que tout aille mieux. Alors oui, l’optimisme était de son côté à elle pour une fois - mais ce n’était pas déplaisant à voir. Elle finit par porter une dernière fois sa tasse à ses lèvres, et Ezra savait que ça allait être la fin. Il ne savait pas depuis combien de temps ils étaient là, à discuter, à se confier. Peut-être des minutes, des heures, il n’avait pas fait attention. « Ça fait du bien de discuter avec toi, de laisser le reste de côté. » Il eut un petit sourire en coin, comme si les paroles de la jeune femme faisaient écho à ses propres pensées. « Effectivement, pour une fois, ça fait du bien… » Il fallait avouer que depuis que la jeune femme était de retour en ville, leurs échanges n’avaient pas forcément été qu’amicaux et de tout repos. Mais pour une fois, aujourd’hui, tout c’était bien passé. Tout avait été on ne peut plus que normal. « J’ai oublié mon portable dans la chambre de Noah… » Le regard du jeune homme se posa de nouveau sur Ginny, intrigué, titillé par ses nouvelles paroles. « Je sais que vous avez besoin de temps, mais à cette heure il dort sûrement à poings fermés. » Et il finit par le baisser de nouveau, plissant les lèvres. Elle n’avait pas grandement besoin d’en rajouter plus, il savait qu’elle savait qu’il avait compris. Son plan, ou ses idées, étaient plus ou moins claires aux premières paroles. « Ce n’est sûrement pas une bonne idée et ça va à l’encontre de tout ce que j’ai dit tout à l’heure, mais si tu veux venir le voir un peu, prendre quelques secondes avec lui sans qu’il ne sache, question de te faire à tout ça et d’avoir du concret sous les yeux… tu peux m’accompagner. Mais tu n’es pas obligé du tout. Je veux respecter son rythme, mais le tien aussi. Si tu n’es pas à l’aise et que tu préfères attendre, on fera comme ça. » Ses paroles sont douces, son ton est mesuré et posé. Elle y allait à taton, mesurant l’ambiance régnant entre eux avant d’ajouter un mot de trop, un mot qui pourrait mal passer. « Je… » Ezra ne s’attendait pas à ce qu’elle lui pose cette question, qu’elle lui propose cette solution temporaire là, maintenant. Alors, il était un peu désemparé. Perdu entre les pours et les contres de la situation, perdu entre les dires de son coeur et ceux de son cerveau qui semblaient entrer en conflit avec aise. Les secondes passaient sans qu’il ne s’en rende vraiment compte. Soupirant, passant la main dans ses cheveux, mal à l’aise. Il ne savait pas s’il devait répondre ce qu’il devrait dire, ou ce qui était le mieux pour lui. Entrapercevoir cette petite bouille d’amour qui, d’un côté, était sienne ou simplement laisser passer cette chance pour que tout vienne à point, au bon moment, quand tout le monde y serait à sa place et préparé. Tant de questions qui refaisaient surface sans qu’il n’en ait envie, tant de doutes quant à sa place dans cette situation, quant à ce qui pourrait arriver ensuite. « Je suis désolé, mais je pense que je vais passer pour cette fois… » Réponse murmurée, certainement aussi regrettée. Mais il savait qu’il devait s’en tenir là pour aujourd’hui. C’était le mieux à faire, même s’il était reconnaissant envers de Ginny d’enfin comprendre ses attentes et ses besoins à lui. Après tant d’années passées dans l’ombre de cette relation et cette famille. Ezra finit par délicatement se lever de son fauteuil. Il savait, sentait, qu’il était le moment maintenant pour lui de partir. Il n’avait pas ajouté d’explications supplémentaires, il sentait que Ginny pourrait comprendre sa décision. S’approchant du fauteuil de la jeune femme, restée en face de lui jusque maintenant, il vint se pencher pour déposer délicatement un baiser sur sa joue. Rapide, chaste, déposé comme on le déposerait sur un peau de porcelaine. Il fut un temps, au final pas si lointain que ça, où il lui aurait donné un baiser passionné sans se retenir, sans y réfléchir à deux fois. Tout était différent, désormais, il le savait, le sentait, et malgré le temps passé, ça lui faisait toujours du mal. Il finit par se redresser léger sourire tendre aux coins des lèvres. « Merci… Pour ce moment. Ca fait du bien de te revoir, Ginny. Et… » Il eut un léger soupire, tentant de faire transparaître tout l’espoir qui le composait dans ce soupire. « Je te tiens au courant dès que les nouvelles arrivent. » Parce-qu’il tente, lui aussi, d’être optimiste. De garder le sourire et de se dire que les meilleurs jours sont ceux à venir. Il finit par sortir du café et retourner à sa voiture, tentant de ne pas penser à la possibilité qu’il a eu d’aller voir son fils - ils se verraient lorsque le moment serait plus juste, plus simple, plus joyeux.