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 time to move on | ben&heidi

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Message(#)time to move on | ben&heidi EmptyDim 20 Nov 2016 - 1:11



❝ Time to move on ❞

Ben & Heidi
You're my best friend all right ? You don't have to tell me I'm yours. But the way I see it, we're a team. Without you, I'm just the dynamic Uno. △
Parfois sans savoir exactement pourquoi, ni comment, il y avait des personnes qui rentraient dans votre vie de façon tout à fait inattendue. Des personnes avec qui, à priori, vous aviez peu de chance de tisser des liens forts, qui perdureraient malgré le temps qui passe et les kilomètres qui séparent, et qui pourtant, sans que vous sachiez réellement comment, arrivaient à se creuser peu à peu une place immuable au fond de votre cœur. La première fois que j’avais vu Ben, je n’aurais jamais pu croire que nous serions devenus si proches avec le temps. Beau parleur, belle gueule, dragueur de supermarché comme j’aimais à l’appeler, irresponsable sur les bords, il était à l’antipode des personnes que j’avais eu l’habitude de fréquenter jusque-là. Une chose était sûre cependant, sans Dean, Ben et moi ne nous serions jamais rapprochés de cette façon. Mais j’avais eu la bonne idée de m’enticher du meilleur ami de Benjamin et je m’étais donc retrouvée à devoir le côtoyer régulièrement. Progressivement, j’étais néanmoins parvenue à découvrir la personne qu’il était sous cette carapace de Don Juan moderne. Malgré tous mes à priori, je devais avouer que c’était son côté désinvolte qui m’avait séduite au premier abord, la façon dont il se sentait libre et ne s’embarrassait pas de ce que l’on pouvait penser de lui. Avec le temps, j’avais découvert que j’appréciais également son humour ; puis sans crier gare je m’étais retrouvée à aimer la majeure partie de ses traits de caractère, les bons comme les mauvais et aussi contraignant pouvaient-ils être. Avec les années, je m’étais inexorablement rapprochée de lui, je me sentais investie de la mission de le protéger de lui-même et de ses excès en tous genre. J’étais souvent la voix qui le ramenait à la raison et sûrement la seule voix qui parvenait à lui faire entendre raison par moments. Et puis, d’un coup, sans crier gare, un matin je m’étais réveillée en me rendant compte que je ne pourrais plus jamais vivre sans lui. Ce qui était étonnant, c’était qu’à mesure que ma relation avec Dean se dégradait et que je me détachais de mon ex-fiancé, ma relation avec Ben, elle, s’en retrouvait comme renforcée. L’exemple le plus flagrant m’avait sauté à la figure quand, suite à la disparition de mon frère, c’était avant tout auprès de lui que j’étais venue chercher du soutien tandis que je ne parvenais pas réellement à parler de tout ça avec Dean qui avait pourtant essayé de m’aider à traverser cette passe difficile. Le soir où j’avais quitté Dean sur un coup de tête, je m’étais arrêtée sur le chemin de l’aéroport chez Ben pour lui dire au revoir ainsi qu’à Adam. Ces adieux m’avaient brisé le cœur, bien plus que de quitter Dean. Et comme je n’en avais pas moins attendu de lui, Ben m’avait laissé partir en m’assurant que si j’en ressentais le besoin, il ne fallait pas que je me retienne. Alors j’étais partie pour Brisbane le soir-même, laissant mon meilleur ami et son fils que je considérais presque comme le mien derrière moi ainsi que celui qui était sûrement l’homme de ma vie. Aujourd’hui, je ne regrettais rien de ma décision et je savais que j’avais fait le bon choix pour moi. J’appréciais ma vie ici et j’avais enfin pu m’accomplir professionnellement parlant. Mais les premiers mois à Brisbane avaient été une réelle épreuve, d’autant plus que j’avais dû affronter tout ceci sans la présence rassurante et apaisante de Ben à mes côtés. Et au fond, je ne m’étais jamais réellement faite à l’idée de ne plus l’avoir près de moi. Evidemment, cette sensation de vide avait été rapidement comblée quand Ben était venu s’installer ici, à Brisbane, pour mon plus grand plaisir. Les choses n’étaient plus comme à Adelaide, où je passais la majorité de mon temps en sa compagnie, parce que nous étions tous les deux occupés ici. Mais notre amitié s’était comme renforcée malgré tout ceci. Je gardais toujours Adam quand Ben en avait besoin, je passais de temps en temps pour manger avec eux, mais le fait qu’ils logent hors de la ville n’aidait pas réellement à nous voir régulièrement. C’était d’ailleurs pour palier à ce petit problème que je me retrouvais à conduire la voiture de ma mère (n’en ayant pas moi-même) jusqu’à la banlieue de Brisbane. Je me garais rapidement avant de descendre du véhicule pour venir toquer chez Ben. Une petite pointe d’excitation s’était emparée de moi : aujourd’hui les Brody investissaient le centre-ville, à quelques minutes à pied de chez moi et je ne pouvais pas rêver mieux. Après avoir sonné, j’ouvrais la porte pour pénétrer chez eux. Aussitôt Adam se précipitait vers moi en courant à toute vitesse et je me baissais pour l’intercepter au passage et le serrer contre moi. « Alors champion ! Prêt à déménager ? » Et alors que le petit me répondait, Ben faisait apparition dans l’entrée et je me redressais pour lui adresser, avec un petit sourire en coin : « Il parait que vous cherchez le service de déménagement ? Parce qu’il paraît que je suis la meilleure du coin dans ce domaine » Je venais déposer un baiser sur sa joue, comme je le faisais souvent avant de le doubler pour contempler l’ampleur de la tâche. « En tous les cas, je pense qu’on a tout intérêt à s’y mettre rapidement » dis-je, les bras croisés sur la poitrine avant de détourner le regard du salon pour les reposer sur Ben, avec un air un brin amusé.
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Dernière édition par Heidi Hellington le Lun 12 Juin 2017 - 11:13, édité 2 fois
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Message(#)time to move on | ben&heidi EmptyMer 14 Déc 2016 - 23:46



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C'est essayant de voir ses pieds pour ne pas dégringoler dans l'escalier en tenant un carton au dessus de son ventre rond que j'aperçois Debra depuis le rez-de-chaussée, quelques secondes avant une imminente catastrophe qu'il est encore temps d'empêcher. « Je peux savoir ce que tu fais là ? » je m'exclame soudainement, la faisant légèrement sursauter. L'enfer est pavé de bonnes intentions ; il aurait suffit de ça pour que son pied glisse et qu'elle ne dévale les marches sur les fesses, se blessant et potentiellement le bébé. Sauf que je n'y ai pas pensé, sur le moment. « J'ai l'air de faire un ping pong ? Je t'aide, banane. » Je colle ma main sur mon visage et secoue négativement la tête. Non mais quelle idée. « Debby, pose moi ce carton sur le champ et fais moi le plaisir de filer chez une pote. T'es enceinte, jesus. » Vous me direz, être enceinte ne veut pas dire que Deb doit passer sa vie alitée à ne rien faire, cela ne fait pas d'elle une infirme pendant neuf mois, et j'en fais sûrement trop. Mais c'est mon petit neveu ou ma petite nièce là-dedans, et je tiens à faire sa rencontre en un morceau, ce qui n'est déjà pas gagné s'il ne faut compter que sur ma sœur pour prendre soin d'elle. Mieux vaut trop en faire que pas assez dans son cas. Mon doigt lui montre la porte d'entrée de la maison, mon regard est insistant. La brunette se résigne, laisse le carton, enfile ses chaussures et s'en va je-ne-sais-où -et je m'en fiche bien tant que je ne la revois pas avant ce soir. Adam et moi reprenons le remplissage de cartons. On devine qu'il s'agit d'un déménagement d'hommes d'un simple coup d'oeil au contenu des boîtes brunes ; des affaires jetées en vrac, qu'importe tant que l'on peut fermer le tout et le transporter. C'est à la l'image du foyer ; un joyeux bordel. Il est dit généralement qu'un déménagement est l'occasion d'effectuer un grand ménage, de jeter les vieilleries, de prendre quelques bonnes résolutions de rangement. Je ne me berce même pas de cette illusion : notre appartement, comme tout endroit où j'ai vécu, sera un foutoir dans lequel je passe vaguement l'aspirateur et le chiffon à poussière le dimanche matin. Mieux vaut ça que d'aller à la messe. Néanmoins, s'il n'est pas prévu que les habitudes changent, je sais que changer de lieu de vie nous fera le plus grand bien. Quoi que nous ne sommes pas restés ici bien longtemps, la distance avec la ville est rapidement devenue insupportable. Devoir mettre deux heures de voiture pour rentrer après une journée journée au tribunal, il n'y a rien de pire. J'aime cette maison malgré tout, et pour le même loyer, nous aurons deux fois moins d'espace. Il faut ce qu'il faut. Adam n'est pas très enthousiaste et m'en a beaucoup voulu de l'arracher ainsi à son école, à ses amis. Il s'en fera d'autres, mais il ne le réalise pas encore. D'ailleurs, lorsqu'il file accueillir Heidi qui vient de frapper à la porte, il ne manque pas l'occasion de se plaindre ; « Papa a dit qu'on allait plus avoir de jardin, où est-ce que je vais jouer au football moi maintenant ? » La moue dépitée, il hausse les épaules en soupirant avec exagération afin de bien marquer son mécontentement. Je lève les yeux au ciel. Dans l'entrée à mon tour, mon large sourire suffit à souhaiter la bienvenue à la jeune femme. « Hé ! Ca tombe bien, on a besoin d'une experte. » A mes côtés lors des événements les plus importants de ma vie australienne, Heidi a encore répondu présente pour ce changement de cap. Voilà bien des années qu'elle s'est imposée comme ma meilleure amie et qu'elle se cesse de prouver qu'elle mérite cette place toute particulière dans mon coeur. Difficile à admettre lorsque l'on connaît mon point de vue sur l'amitié homme-femme. Pourtant il ne me viendrait pas à l'idée d'avoir des vues sur l'adorable petite brune, non seulement à cause de Dean, mais aussi parce que mon affection pour elle s'apparente à une curieuse hybridation entre celle pour une sœur et pour une mère. Prête à se mettre au travail, Heidi admire l'ampleur de la tâche. « J'ai déjà fait quelques cartons, là. » dis-je en indiquant trois pauvres paquets dans un coin du salon. Non, je n'ai strictement rien préparé, et oui, je viens tout juste de m'y mettre. « Disons que j'ai été occupé. » Pas du tout. C'est les vacances scolaires et j'ai pris quelques jours pour être avec Adam -et ma playstation. « On a la camionnette jusqu'en fin d'après-midi, après je dois aller la rendre. Ne me demande pas comment le canapé va rentrer dedans., je n'en sais rien. » On trouvera bien. Dans l'adversité, le cerveau humain se retrouve doté d'incroyables capacités d'innovation et d’ingéniosité. Et puis, nous sommes de la génération Tetris, ou bien ? Pour s'occuper pendant que les adultes parlent, Adam s'est trouvé un carton vide à se mettre sur la tête ; avec un peu d'imagination, cela devient un super vaisseau spatial avec lequel courir partout en imitant des tirs de lasers. « Oh, Buzz l'Eclair ! Fais attention, il y a des trucs fragiles ! » « Oui Papa ! » Il poursuit alors son exploration dehors afin de profiter du jardin pour la dernière fois. Malgré mon sourire en l'observant s'amuser, je soupire. « J'aurais bien aimé filer notre nouvelle adresse à sa mère mais madame n'est toujours pas réapparue. » dis-je sous couvert de sarcasme pour ne pas sembler inquiet. Ce que je pense, c'est qu'elle a déserté. Je suis venu avec Adam pour elle, et elle a pris peur. Qu'importe, ce n'est pas ce qui doit me préoccuper aujourd'hui ; je remonte mes manches, et je me prépare à vider cette maison pour embrasser le nouveau départ que cette famille mérite.
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Message(#)time to move on | ben&heidi EmptyDim 1 Jan 2017 - 23:28



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« Papa a dit qu'on allait plus avoir de jardin, où est-ce que je vais jouer au football moi maintenant ? » A peine arrivée voilà déjà qu’Adam en profitait pour se plaindre une nouvelle fois du déménagement imminent. Un petit sourire tendre s’affichait sur mon visage alors que je venais caresser la joue du garçon, le pauvre avait connu plus d’un déménagement dans sa petite vie. « Tu sais bien que c’est le mieux pour ton père ce déménagement. Ca sera l’occasion de rencontrer de nouveaux amis et de te rapprocher de chez moi » lui dis-je en m’accroupissant pour m’adresser à lui face à face. La tête de Ben apparaissait alors à l’arrière-plan et après avoir embrassé le front de son fils, je me redressais pour lui sourire en retour. « Hé ! Ca tombe bien, on a besoin d'une experte. » disait alors Ben. « C’est mon deuxième prénom » Je lui adressais un clin d’œil avant d’aller faire un tour dans le reste de l’appartement pour contempler l’ampleur de la tâche qui nous attendait « J'ai déjà fait quelques cartons, là. » disait-il et je pouffais de rire avant de lever les yeux au ciel. « Disons que j'ai été occupé. » avouait-il finalement. « Ben voyons » répliquais-je en souriant toujours, visiblement amusée de la situation. Après des années à côtoyer Ben, je n’étais plus surprise par son comportement et en acceptant de venir l’aider, je savais déjà dans quoi je mettais les pieds. De toute façon, quoi que m’ait demandé de faire Ben, j’aurais toujours accepté de l’aider, c’était bien là l’un des fondements de notre amitié. « On a la camionnette jusqu'en fin d'après-midi, après je dois aller la rendre. Ne me demande pas comment le canapé va rentrer dedans., je n'en sais rien. » disait-il l’air un peu dépité, clairement, il était un peu dépassé par les événements et n’avait pas vraiment planifié le tout, mais j’étais certaine qu’en alliant nos forces nous serions capables de venir à bout de ce déménagement avant la fin de la journée. Je ne pouvais cependant m’empêcher de rire en nous imaginant, tel Mr Bean, à conduire une camionnette sur le toit de laquelle nous aurions attaché un canapé. Et Adam en profitait pour faire l’imbécile avec un carton vide sur la tête. « Oh, Buzz l'Eclair ! Fais attention, il y a des trucs fragiles ! » le prévenait Ben, avec sérieux. « Oui Papa ! » s’écriait le petit alors que je le poursuivais pour le pousser dehors, en le faisant rire. Il disparaissait dans le jardin, pour profiter de ce carré d’herbe pendant qu’il pouvait encore le faire et je surprenais le regard de Ben, un peu trop songeur à mon goût. « A quoi tu penses ? » lui demandais-je, un peu curieuse. « J'aurais bien aimé filer notre nouvelle adresse à sa mère mais madame n'est toujours pas réapparue. » répondait-il finalement. Oh. Loan. Un sujet particulièrement sensible, que ce soit pour Ben ou pour Adam. Voilà quelques temps qu’elle ne donnait pas de nouvelles et n’était pas réapparue dans la vie d’Adam. Pour ma part, j’avais un peu de mal à me positionner quant à la jeune femme que je connaissais assez peu et dont je me méfiais un peu. Sans trop savoir si je m’en méfiais parce que j’ignorais ses réelles intentions ou si je m’en méfiais uniquement parce qu’elle menaçait d’une certaine façon ma place auprès de Ben et d’Adam. « Si elle veut vous retrouver, elle le fera, crois-moi. Elle l’a déjà fait une première fois » lui dis-je doucement en attrapant son bras pour me blottir contre, dans un geste de réconfort. A notre époque, il était peu probable qu’elle ne dispose d’aucun moyen de contacter Ben, entre les réseaux sociaux et les informations qui traînaient un peu partout sur internet. « Allez, mettons-nous au travail » l’encourageais-je. Je m’attaquais aussitôt à une pile de BD qui se trouvait dans le salon, que je déposais rapidement dans un carton. Maintenant que j’étais là, il n’était plus trop question (je soupçonnais quand même Ben de n’en faire qu’à sa tête dans mon dos) d’y aller à l’aveuglette. J’essayais d’organiser au mieux le tout, pour assurer un déménagement efficace et le plus rapide possible. J’essayais de pousser Ben à faire un peu de tri, en vain. Rapidement, c’était devenu un petit jeu, auquel Adam participait en demi-teinte lui aussi. Nous nous amusions à nous passer certains objets comme une balle de hand afin de tout disposer dans les cartons de façon plus rapide. « Au fait, comment va ta petite sœur ? » demandais-je à Ben. Je ne connaissais pas beaucoup Debra. Cette dernière était en effet arrivée il y avait tout juste un an tout droit d’Irlande et semblait fuir tout regard et présence étrangère, aussi il était assez difficile de se faire une opinion sur la jeune fille.
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Message(#)time to move on | ben&heidi EmptyDim 29 Jan 2017 - 0:20



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Ben & Heidi
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Heidi sait y faire avec les enfants, elle. Elle a toujours été bien plus douée que moi avec Adam, et franchement, plus d'une fois je me suis demandé comment j'aurais fait pour m'en sortir avec le petit lorsqu'il se carapatait encore en couche-culotte à travers notre appartement à Adelaide si elle n'avait pas été là. La jeune femme a rapidement pris la place d'une mère pour le garçon, et pour moi aussi. Pourtant elle n'a pas d'enfants elle-même, elle ne semble pas vraiment prête d'en avoir, et elle s'en sort comme une cheffe. Je suppose que c'est naturel, chez les nanas. On leur met un gosse dans les bras et elles savent comment s'y prendre, elles ont un coin du cerveau où se planque la notice d'utilisation de ces mini-humains et elles le gardent bien pour elles. Quoi qu'il en soit, Heidi est devenue une référence en matière de parentalité à mes yeux. Devant telle ou telle situation, il n'est pas rare que je me demande « qu'est-ce que Heidi ferait ? » et d'appliquer ce que je pense être la bonne réponse. Je crois que ça m'évite de nombreuses bourdes. Je suis encore loin d'être parfait, et je ne le serai sûrement jamais. Pas tant qu'être adulte restera un concept qui m'échappe. Néanmoins, je prends mes responsabilités. Loan, elle, je ne sais pas trop. Je ne sais pas où elle est, ni même si elle compte revenir, si elle a des ennuis, ou si elle a juste décidé de partir. Je m'inquiète et ça m'emmerde de m'inquiéter en même temps, autant que ça m'agace de ne pas savoir quoi répondre à Adam à chaque fois qu'il demande de ses nouvelles. C'est compliqué de lui faire comprendre que nous sommes venus jusqu'à Brisbane pour quelqu'un qui finit par disparaître sans qu'il n'aille penser que cela est de sa faute, qu'elle le fuit parce qu'elle ne veut plus de lui. Les gosses se montent facilement la tête comme ça. Mais c'est un garçon courageux qui fait preuve de patience. Encore une fois, Heidi sauve la mise à ce sujet-là. Elle fait la maman de substitution, et ça fait le job. Au final, si ce n'est plus pour Loan, ce sera pour elle que nous sommes ici. Parce que je suis un grand gamin qui a besoin d'elle, et parce que mon propre gamin a aussi besoin d'elle. Ne serait-ce que savoir qu'elle n'est pas loin est rassurant, et bientôt, nous serons encore plus proches l'un de l'autre. Loan se débrouillera pour nous trouver. « C'est vrai. Tu sais, je vais finir par croire qu'elle est une sorte d'agent secret. Elle se casse on ne sait où et va savoir combien de temps sans dire un mot, comme si elle partait en mission, et elle arrive à me retrouver où que je sois à chaque fois. Avoue que ça s'tient. » Il n'y a pas de raison que ça n'arrive que dans les séries et les films. Sans plus nous attarder sur les sujets qui fâchent, nous nous mettons au travail ; ce déménagement ne se fera malheureusement pas tout seul et nous n'avons pas toute la semaine, sans oublier que je suis du genre désordonné qui ne jette jamais rien, alors ce ne sont pas les entassements de choses et d'autres qui manquent. Heidi fait ça bien, elle trie, elle organise, elle liste, elle numérote, elle cherche à donner une logique à chaque carton, et à en optimiser l'espace au mieux. Mes cartons, à l'opposé, sont à mon image. Adam, lui, se rend utile en filant un coup de main à tout le monde. Pendant que je vide une étagère pleine de bouquins de droit, Heidi prend des nouvelles de ma petite sœur. Je ne crois pas qu'elles se connaissent en dehors de ce que je dis de l'une à l'autre. Debra sait que Heidi est ma meilleure amie, et Heidi sait que ma sœur est ma favorite, mon petit trésor, que je continue de charier comme quand j'avais treize ans. « Oh Deb elle… Elle continue de gonfler comme un putain de ballon. Elle a toujours été maigre comme un clou, une vraie brindille, du genre à s'envoler au premier coup de vent, et là elle a plutôt la silhouette de Kirby, mais avec le caractère de Bowser à cause des hormones. » Je trouve mes comparaisons de gamer particulièrement parlantes et proches de la réalité. Au moins, Heidi se fait une bonne idée de l'état de la situation. Ce qui est pratique, c'est que je suis bien trop je-m'en-foutiste pour m'offusquer de toutes les crises de nerfs de ma sœur. Mais je crois que cela ne fait que l'énerver encore plus. Logique féminine, ô mystère de la nature. « Je te l'avais dit qu'elle est en cloque, non ? » je demande, soudainement pris d'un doute. « Boh, maintenant tu le sais. » Rien n'est un secret pour Heidi. Ce qu'elle ne sait pas, elle finira toujours par le savoir, et de toute manière je n'ai pas envie de lui cacher quoi que ce soit. « Je sais pas ce qu'elle va faire du gosse, elle est au moins autant faite pour être mère que moi pour être père, alors imagine les dégâts sur la prochaine génération de Brody. Déjà que la précédente est bien atteinte. » Nos pauvres parents doivent se demander ce qu'ils ont fait de mal, et en toute honnêteté je ne sais pas s'ils doivent se blâmer du parfait ratage que nous sommes. J'imagine que l'éducation stricte et catho n'a pas joué en leur faveur sur des esprits libres et fugaces comme les nôtres. Dites-nous de ne pas faire quelque chose, et notre premier réflexe sera de le faire. Qualité qu'a peut-être bien hérité Adam ; quand je lui dis de faire attention à ce qui est fragile, il trouve le moyen d'en faire tomber un et de le casser. Le bruit sourd de la grande figurine de collection qui heurte le sol me fait sursauter. Mes yeux ronds comme des billes tombent immédiatement sur la bêtise, et le garçon tout honteux à côté. « Pardon papa... » Je me précipite sur la scène de crime et constate les dégâts, le bras cassé de Tony Stark qui me fend le coeur. « Mais, mais… T'as bousillé Iron Man ! Merde Adam ! » Merde moi-même, pas de grossièretés devant le gosse. Je dois surveiller mon langage en toutes circonstances. « Je suis désolé... » qu'il répète, le regard bien bas, triturant ses doigts dans son dos. « Ca me fait une belle jambe tiens. » je crache sans réfléchir. Forcément, accablé par la culpabilité, le gamin commence à renifler, les yeux rouges et la lèvre tremblante. Et c'est moi qui me sent idiot. « Non, pleure pas mon grand... » Ma main sur son épaule ne suffit pas à le consoler, mais je ne suis pas franchement plus inspiré sur le moment. Est-ce que je dois demander pardon, dire que ce n'est pas grave ? Après tout, un super-héros avec ses deux bras, c'est surfait, hein. Mon regard cherche Heidi, l'air démuni et implorant de l'aide.
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Message(#)time to move on | ben&heidi EmptyMar 21 Fév 2017 - 15:21



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Au fond, j’étais excitée comme une puce, excitation que je tâchais un minimum de contenir pour éviter que nous finissions ce déménagement à pas d’heure. Mais savoir qu’après un peu plus d’un an, Ben et Adam se rapprochaient enfin de chez moi, c’était une nouvelle qui me mettait toute en joie. C’était quand même étrange, cette façon dont je m’étais attachée à ces deux êtres, les hommes de ma vie comme j’aimais à les appeler pour plaisanter. Pourtant nous n’étions pas loin de la vérité là, si Adam ne possédait pas un seul de mes gènes, j’avais passé des nuits entières à le couver lorsqu’il était malade, j’avais soigné ses premières blessures, calmé ses premiers caprices, comme une mère l’aurait fait. Et si un jour, Ben ou Adam devaient m’être arrachés, je ne savais pas de quoi j’étais capable, mais rien que cette pensée me donnait le vertige. Observant à travers la baie vitrée du salon, le garçon qui s’amusait dehors avec un sourire attendri, mon visage s’assombrissait lorsque Ben évoquait Loan, la véritable mère d’Adam. Celle qui avait un jour débarqué chez lui pour lui mettre un enfant de deux ans dans les bras avant de s’en aller de nouveau. J’étais réellement attristée que les choses se passent de cette façon pour Adam, qu’alors que Ben faisait des efforts pour le bien-être de son fils, Loan, une fois de plus, jouait à l’Arlésienne. Pourtant, une autre part de moi (une part que je n’assumais pas réellement, il fallait l’avouer) était parfois un peu soulagée que Loan ne soit pas avec nous. Non seulement parce qu’Adam n’avait pas besoin de s’attacher un peu plus à sa mère pour la voir de nouveau disparaitre comme elle semblait si encline à le faire. Mais également parce qu’égoïstement, j’avais peur que la place d’une autre femme dans la vie de Ben et Adam ne menace ma propre place auprès d’eux. Ce qui était absurde puisque de toute façon, un jour ou l’autre, Ben trouverait enfin chaussure à son pied, celle capable de calmer son besoin d’indépendance et je ne pouvais, ni ne voulais rien faire pour empêcher tout ceci. « C'est vrai. Tu sais, je vais finir par croire qu'elle est une sorte d'agent secret. Elle se casse on ne sait où et va savoir combien de temps sans dire un mot, comme si elle partait en mission, et elle arrive à me retrouver où que je sois à chaque fois. Avoue que ça s'tient. » glissait alors le jeune homme à propos de la mère d’Adam et je riais un peu. « C’est peut-être la version à laquelle tu devrais te tenir pour Adam. Avant qu’il ne soit en âge de comprendre et que tu sache si Loan se décide à refaire surface d’ici quelques temps. » lui suggérais-je avec un petit sourire en coin. Ce n’était peut-être pas très reluisant de le bercer de pareilles illusions, mais il valait mieux qu’Adam imagine sa mère menant à bien de périlleuses missions plutôt qu’il se demande si ce n’était pas sa présence dans le coin qui faisait fuir celle qui lui avait donné la vie. Perdue dans mes pensées, je fixais un instant Ben, tentant de décrypter ses pensées. « Et toi, vis-à-vis de l’Arlésienne, tu te positionnes comment ? » me hasardais-je, curieuse de savoir ce que ressentait mon meilleur ami à ce propos. Je savais que c’était un sujet sensible et que même à moi, Ben peinait bien souvent à mettre des mots sur ce qu’il ressentait, préférant bien souvent détourner le sujet avec une petite blague habilement tournée. C’était là une perche que je lui tendais, s’il voulait se confier, il pouvait saisir l’occasion sachant pertinemment que si ce n’était pas le cas, je n’allais pas insister pour obtenir le fin mot de l’histoire.

Rapidement, j’avais cependant rappelé tout le monde à l’ordre pour réellement attaquer ce déménagement qui s’annonçait sportif. Je dirigeais les opérations, essayant d’organiser tout ça au mieux. Et pour nous occuper, je demandais des nouvelles de sa petite sœur à Ben. « Oh Deb elle… Elle continue de gonfler comme un putain de ballon. Elle a toujours été maigre comme un clou, une vraie brindille, du genre à s'envoler au premier coup de vent, et là elle a plutôt la silhouette de Kirby, mais avec le caractère de Bowser à cause des hormones. » répondait-il aussitôt et le regard légèrement interrogateur que je lui lançais le faisait enchaîner : « Je te l'avais dit qu'elle est en cloque, non ? Boh, maintenant tu le sais. » concluait-il en haussant vaguement les épaules. « C’était donc ça » réalisais-je aussitôt. Ca expliquait bien des choses, comme le comportement fuyant de Debra et son humeur bien souvent massacrante. « Tu sais à combien de mois elle en est ? » lui demandais-je, bien que presque sûr que Ben n’en aurait pas la moindre idée. S’il était père, il n’avait jamais eu à s’occuper de la grossesse et de l’accouchement de Loan, héritant seulement plus tard d’un beau bébé de 2 ans. « Et je suppose que ce n’était pas réellement dans ses plans ? » lui demandais-je à nouveau, seule explication que je trouvais au fait qu’elle soit si peu souriante malgré l’heureux événement. « Je sais pas ce qu'elle va faire du gosse, elle est au moins autant faite pour être mère que moi pour être père, alors imagine les dégâts sur la prochaine génération de Brody. Déjà que la précédente est bien atteinte. » soupirait-il en secouant la tête. « Il serait bien en effet que vous appreniez à mettre un préservatif. » plaisantais-je en lui adressant une petite moue mutine et un clin d’œil. « Mais Ben, t’es un père génial. Il n’y a pas de raison qu’avec un peu d’aide de ta part, Debra n’arrive pas à être une mère toute aussi géniale. » lui dis-je avec douceur. « Regarde-le, il n’a vraiment pas l’air d’un enfant malheureux, ton fils. » Je désignais du menton, le petit avorton qui gambadait toujours dans le jardin, une passoire sur la tête en se prenant pour ce qui ressemblait à un chevalier.

J’étais en train de rassembler dans un même carton l’ensemble de nombreux jeux vidéo dont disposait Ben quand le bruit de quelque chose qui se casse me fait relever la tête. Je trouve alors Adam, l’air penaud, devant l’objet du délit : une figurine d’Iron Man que Ben a depuis aussi longtemps que je le connais, à même le sol, un bras en moins. Aïe. « Pardon papa... » Et je n’ai même pas eu le temps d’intervenir que la réponse sèche de Ben ne se fait pas tarder : « Mais, mais… T'as bousillé Iron Man ! Merde Adam ! » Je lui donnais alors un coup dans les côtes : « Ton langage ! » Adam, proche des larmes, s’excusait à nouveau : « Je suis désolé... » Mais Ben était trop occupé à déplorer l’amputation accidentelle de son héros pour remarquer la lèvre tremblante d’Adam : « Ca me fait une belle jambe tiens. » lâchait-il avant de comprendre son erreur. Un coup d’œil au garçon, les larmes aux yeux, suffit à l’attendrir. « Non, pleure pas mon grand... » dit-il, tapotant la tête du petit avant de me lancer un regard de détresse. Je lève les yeux au ciel en souriant un peu avant de m’approcher du petit qui pleure pour de bon cette fois. Je le prends dans mes bras, le soulève de terre et embrasse son front en essuyant les larmes qui roulent sur ses joues. « Chhhh... Est-ce qu’Iron Man a vraiment besoin de ses deux bras ? N’est-il pas un super héros après tout ? » Je berçais un peu Adam, caressant sa joue avec tendresse tout en accordant un petit sourire en coin à Ben. « Bon allez, fini les larmes. Il est temps d’aller empaqueter tes jouets mon grand. On y va tous les deux ? » proposais-je alors avant de prendre la direction de l’étage, le garçon toujours dans mes bras. « Je te laisse finir le salon » Ben hocha la tête alors que je lui accordais un petit sourire amusé et que je disparaissais à l’étage. Ranger la chambre d’Adam était, contre toute attente, rapide et facile à faire. Etant essentiellement remplie de jouets, il n’y avait que peu de tri à faire et nous avions tôt fait de remplir plusieurs cartons. C’était en rangeant la dernière caisse de jouets que je tombais sur deux pistolets à eau. Un simple regard avec Adam, me confirmait que nous étions sur la même longueur d’onde. J’allais aussitôt les remplir dans la salle de bain avant d’en confier un au petit, qui revigoré à l’idée d’arroser son père s’était finalement arrêté de faire la tête. Indiquant au garçon d’être silencieux, nous descendions les escaliers sur la pointe des pieds, tels deux agents secrets en mission. Rapidement, la cible était à vue, de dos, accroupie en train de ranger je ne savais quoi dans un carton. « 1, 2, 3…. » chuchotais-je à Adam. Et à la fin du compte à rebours, nous arrosions tous les deux Ben qui sursautait sous le coup de la surprise. « A l’attaaaaaaque ! » criais-je alors que nous nous précipitions sur Ben pour l’arroser encore plus, Adam riant à gorge déployée.
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Message(#)time to move on | ben&heidi EmptyDim 5 Mar 2017 - 0:08



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« Elle ne me manque pas plus que ça. J'espère juste qu'elle va bien. » Dire que je m'inquiète pour Loan serait lui donner plus d'importance qu'elle n'en a réellement. Bien sûr, en tant que mère d'Adam, elle s'est imposée dans ma vie, et sa présence n'est plus une option -sauf su madame le décide visiblement. J'imagine que dans d'autres temps, pas si lointains que cela, ou si nous avions nous-mêmes des mœurs conservatrices, la naissance du petit nous aurait poussés à nous marier dans l'urgence. En tout cas, je sais que c'est ce que mes parents auraient voulu ; même au téléphone je pouvais deviner la pâleur de leurs visages lorsqu'il a fallu que je leur explique que leur premier petit fils était issu d'un coup d'un soir, qu'il n'était pas question que je mette la bague au doigt de sa mère, et d'ailleurs, que celle-ci n'a pas jugé bon de m'informer de l'existence du gamin avant ses deux ans. Pour des cathos dans leur genre, c'est un peu comme si je venais de leur réciter quelques versets du livre de l'apocalypse. Je ne veux même pas imaginer ce que cela sera lorsque Debra et moi finirons par leur avouer l'existence pas plus glorieuse d'un second petit enfant. S'ils ne finissent pas par faire un arrêt cardiaque à cause de nous, ils pourront dire que le Seigneur les protège. De nous. La nouvelle ne paraît pas choquer Heidi plus que ça. Elle en voit de toutes les couleurs avec un seul Brody, elle peut bien s'imaginer que la petite sœur est calquée sur le même modèle -elle serait surprise de voir que la troisième, elle, est sage comme une image, rangée, emballez c'est pesé. « Pas bien loin du terme je crois bien, genre deux mois. Pour ce qu'elle veut bien en parler... » dis-je en haussant les épaules. D'une, j'y connais rien. Deux, mentionner le bébé met Debra dans des états pas possibles. Trois, j'évite toute situation tendue comme la preste. Alors nous n'en parlons pas. Je m'assure seulement qu'elle ne fasse pas n'importe quoi avec mon futur neveu ou future nièce. Elle et moi savons qu'elle n'est pas taillée pour élever un enfant. Heidi, elle, paraît plus confiante que deux Brody réunis, suggérant que si j'arrive à m'en sortir comme père, ma sœur le peut aussi. Certes, Adam n'est pas un gosse malheureux, mais l'unique raison pour laquelle j'ai encore le droit de m'occuper de lui, c'est bien parce que les services sociaux ne sont pas passés par là. « Ca c'est parce qu'il sait prendre soin de lui-même. » je murmure. Avec un père de mon gabarit, un gamin doit grandir un peu plus vite que les autres, apprendre qu'il ne peut pas avoir de grandes attentes, et qu'il devra souvent répondre à ses besoins seuls. Non pas parce que son père est un mauvais bougre, il le comprendra si ce n'est pas déjà le cas, mais parce qu'il ne sait pas faire, parce que ça n'est pas inné. Il s'élèvera tout seul en partie, et fera rapidement la part des choses concernant ce qu'il peut prendre en exemple sur moi, et ce qu'il devra trouver ailleurs. Je ferai toujours de mon mieux pour mon garçon, mais je suis lucide : faire de mon mieux ne sera jamais assez. Il y aura des moments où je décevrai, d'autres où je lui ferai de la peine. Il suffit de me voir perdre les pédales à cause d'une simple figurine, perdant le sens des priorités pendant quelques secondes. « Mercredi ! » je m'exclame pour corriger le juron que j'ai déjà lâché, comme si cela pouvait changer quoi que ce soit désormais. Adam pleure déjà. Heidi à la rescousse tente de le consoler, elle a toujours été douée pour ça. Moi, les larmes me laissent complètement impuissant, muet et atone. « Essaye de sauver le monde sans br- » je commence à rouspéter avant de comprendre que la stratégie consiste à dire ça pour minimiser la bêtise du petit et diminuer sa culpabilité -rattrapant ainsi mes mots. « Ouais, non, il en a pas besoin. » Je fais signe à Adam de laisser tomber, non, vraiment, ça n'a pas d'importance, ça vaut pas le coup de s'énerver ou de pleurer, c'est qu'une figurine, une stupide figurine. Heidi prenant les choses en main, elle monte avec lui à l'étage pour s'occuper d'emballer la chambre du garçon dans des cartons. Je suis assigné à l’empaquetage du reste du salon. « Oui Captain Hellington. » Dieu seul sait comment tout cela rentrera dans le camion. Nos skills en Tetris seront des plus utiles. Les mains sur les hanches, j'admire un instant tout le bordel qu'il me reste mettre dans les cartons, les étagères à démonter, la déco à décrocher. « Well... » Courage. C'est bien moins drôle, seul, mais je me mets sérieusement à la tâche. Un, deux, trois, dix cartons sont si rapidement remplis que j'en viens à craindre que nous manquerons de conteneurs, mais sûrement pas de contenant. Tandis que je termine de scotcher le haut d'une boîte bien pleine, je sens sur ma nuque un jet d'eau. Je crois que ce n'est qu'une fois trempé que je réalise le cri d'attaque lancé par mes deux assaillants en même temps que leur salve de tirs de pistolet à eau. L'heure de la rébellion a sonné ; j'attaque Heidi pour la désarmer et parviens à la mouiller avec sa propre arme, ainsi qu'à viser Adam. Mais elle finit par reprendre le dessus et me repousser. Je fais mine de tomber à la renverse et me laisse asperger en m'exclamant « Je fonds ! Je fooooonds ! » à la manière de la méchante sorcière de l'ouest -référence que même Adam aura car le Magicien d'Oz fait partie des fondements de son éducation cinématographique. Je ne suis sûrement pas un père parfait, mais avec moi, il ne manquera pas de culture à ce niveau là. Un instant, je fais le mort. Le garçon s'approche, comme pour s'assurer que la cible est bien à terre. Une fois qu'il est assez prêt, je le surprends, traître, avec une attaque de chatouilles. Le voilà qui gigote comme un asticot par terre, jusqu'à ce que mon regard rencontre celui d'Heidi. « Oh, ça c'est le regard qui dit qu'il est temps d'arrêter de jouer. » Adam se remet de ses émotions avant de sauter sur ses jambes. «  Allez, retourne ranger ta chambre kiddo. » Je l'embrasse sur le front et lui donne une tape encourageante dans le dos. Les prochaines heures sont encore et toujours à base de rangement. Heidi et moi commençons à déposer meubles et cartons dans le camion de manière stratégique. « Tu sais, je pensais que ça serait plus facile, dis-je pendant que nous faisons des allers-retours. Pas le déménagement je veux dire, c'est toujours une plaie de tout transférer d'un endroit à l'autre. Mais partir d'ici… Je suis pas peu content qu'on aille enfin en ville, même si ça sera petit et pas peur cher. Plus petit veut dire moins de ménage, c'est un bon point. Et puis, on pourra se voir plus souvent, ça sera bien plus facile de se rendre visite, et c'est très cool. » Je dépose le carton entre mes bras au sommet d'une pile dans le camion et descends de celui-ci en me frottant les mains de la poussière générée par les boîtes. « C'est juste que cette maison a été notre premier chez nous, avec Adam. » Mon appartement à Adelaide ne compte absolument pas. C'était petit, c'était incroyablement bordélique. J'avais cédé ma chambre à mon fils et je dormais dans le salon. Personne n'avait son espace, c'était un cauchemar. « Ca a aussi été une de mes rares bonnes décisions. » Venir à Brisbane, revenir auprès d'Heidi, m'éloigner de la nouvelle condescendance de Dean. Nous étions loin du centre ville, mais nous avions de l'espace. C'était un endroit parfait pour que Adam grandisse sereinement. Mais cette situation a trouvé ses limites, et il est parfois nécessaire de sortir de sa zone de confort pour avancer. C'est effrayant et excitant, c'est une aventure en soi. Je soupire, pas encore parti et déjà nostalgique. J'aurais aimé pouvoir déplacer la maison brique par brique jusqu'à un emplacement plus pratique. On ne peut pas tout avoir. Me sentant observé, je tourne la tête et tombe sur le regard d'Heidi, peut-être moqueur, amusé, ou attendrie. En tout cas, comme si j'étais aussi mignon qu'une loutre en peluche. « Me regarde pas comme ça, même Benjamin Brody a le droit d'être sensible parfois. » Puis je relève le menton et me saisis d'un autre carton à porter jusqu'au camion.
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Message(#)time to move on | ben&heidi EmptyDim 12 Mar 2017 - 1:34



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Après une crise majeure, suivi de larmes de crocodiles, il n’y avait rien de mieux qu’une petite bataille de pistolets à eau pour remettre tout le monde de bonne humeur. C’était du moins là, l’idée qui m’était venue. Et sans plus tarder Adam et moi avions lancé une offensive fort déloyale sur le pauvre Ben, désarmé et pris par surprise alors qu’il rangeait (pour une fois). « Je fonds ! Je fooooonds ! » criait-il alors que nous l’arrosions, hilares et fiers de notre coup. S’en était suivi une bataille fort amusante, permettant à Adam et à Ben d’oublier l’amputation prématurée sur leur figurine, une bataille de laquelle nous étions tous les trois sortis trempés, épuisés mais de bonne humeur. « Oh, ça c'est le regard qui dit qu'il est temps d'arrêter de jouer. »  déclarait Ben en arrêtant de chatouiller son fils. « Il faut bien, si tu veux rendre cette camionnette avant la fin de la journée » lui dis-je, satisfaite néanmoins que les choses soient rétablies entre Ben et son fils. « Allez, retourne ranger ta chambre kiddo. » Mon meilleur ami embrassait son fils sur le front avant que ce dernier ne disparaisse en quatrième vitesse, terminant ce que nous avions commencé plus tôt. La partie la plus épuisante, désagréable et compliquée du déménagement commença alors : le chargement des meubles dans la camionnette. A deux nous tâchions tant bien que mal de casser les différents meubles en optimisant l’espace au maximum, tout en assurant une certaine stabilité à l’ensemble. « Tu sais, je pensais que ça serait plus facile » déclarait Ben après que nous ayons particulièrement galéré à faire entrer le canapé dans le van et un rire me prenait aussitôt. Comment pouvait-il penser que déménager à deux serait plus facile que ça ? « Pas le déménagement je veux dire, c'est toujours une plaie de tout transférer d'un endroit à l'autre. Mais partir d'ici… Je suis pas peu content qu'on aille enfin en ville, même si ça sera petit et pas peu cher. Plus petit veut dire moins de ménage, c'est un bon point. Et puis, on pourra se voir plus souvent, ça sera bien plus facile de se rendre visite, et c'est très cool. » se reprenait-il en comprenant pourquoi je me moquais de lui. « Mais… ? » lui demandais-je alors, pour l’encourager à aller au bout de ses pensées. Parce que je savais bien qu’il fallait souvent le pousser un peu, pour obtenir des confidences de sa part. « C'est juste que cette maison a été notre premier chez nous, avec Adam. Ca a aussi été une de mes rares bonnes décisions. » avouait-il finalement, m’arrachant un sourire attendri. « Là-dessus je ne peux pas te contredire. » Si quitter Adelaide avait été une décision aussi difficile à prendre pour moi, c’était uniquement parce que cela impliquait de laisser Ben et Adam derrière moi. Et lorsque mon meilleur ami m’avait annoncé qu’il me rejoignait en ville, ça avait été la meilleure nouvelle que j’avais reçu ces trois dernières années. Je ne savais toujours pas comment Ben avait réussi ce tour de passe-passe, mais sans m’en rendre compte, il était devenu un pilier dans mon existence, ma bouteille d’oxygène, parfois un peu lourde sur mon dos, mais définitivement essentielle à ma survie. Avec un petit sourire à la fois amusé et attendri, j’observais mon meilleur ami dans une phase sentimentale que je ne lui connaissais que rarement. « Me regarde pas comme ça, même Benjamin Brody a le droit d'être sensible parfois. » répliquait-il en croisant mon regard. « Et si je peux me permettre ça te va plutôt bien au teint. » concluais-je, me saisissant à mon tour d’un carton pour le déposer dans le camion.

Contre toute attente, nous étions venus à bout des allers-retours interminables entre la maison et la camionnette. Je pénétrais une dernière fois dans la maison vide de Ben et je devais avouer qu’à moi aussi ça me faisait quelque chose. Si cette maison avait été un renouveau pour Ben, elle avait eu ce symbole dans ma vie également. Ça avait été mon point de chute pendant un an, dès que j’avais le vague à l’âme, dès que j’avais besoin de me ressourcer auprès du jeune homme et de son adorable fils. Je faisais le tour du salon, les bras croisés, observant les lieux une dernière fois, ayant un peu de mal à reconnaître l’endroit maintenant vidé du bazar entassé par les deux garçons. J’entendais les pas de Ben, qui faisait à nouveau irruption dans la maison après avoir refermé la camionnette qui était désormais prête pour le départ. Je me tournais vers lui, comprenant aussitôt que ses pensées faisaient écho aux miennes et sans tarder, j’étais venue me lover contre lui, le serrant contre moi de toutes mes forces. « Tout va bien se passer. » lui chuchotais-je, sans trop savoir si c’était à lui ou à moi que je destinais ces paroles. Je finissais néanmoins par m’arracher à son contact pour appeler Adam qui était retourné profiter de ses derniers instants dans le jardin de la maison. « C’est l’heure d’y aller mon grand. » Adam accourait, passant la porte fenêtre qui menait dans le salon pour le découvrir vide et sa réaction ne se faisait pas attendre. Il fondait en larmes en se précipitant entre les jambes de Ben qui ne tardait pas à le soulever de terre pour le prendre dans ses bras en lui murmurant des paroles de réconfort. Moi je me contentais de serrer l’épaule de l’avocat avec affection, avant de prendre la direction de la camionnette pour leur laisser un dernier instant, ensemble et seuls, dans cette maison qui avait été la leur. Puis Ben me rejoignait, déposait Adam dans son rehausseur avant de l’attacher, et passait derrière le volant, déposant les clés de cette maison dans le vide poche, dès le lendemain, il avait rendez-vous avec les nouveaux propriétaires pour leur donner les clés en main propre. Je lui avais lancé un petit regard, arquant légèrement un sourcil, comme pour lui demander silencieusement s’il accusait le coup. Je caressais les cheveux d’Adam qui observait par la fenêtre son ancienne maison alors que Ben démarrait la camionnette en direction du centre-ville et de leur nouvel appartement. Après un trajet très tranquille et silencieux, chacun plongés dans ses pensées et Adam s’étant finalement endormi, nous arrivions à destination. Nous parvenions à trouver une place pour la camionnette au pied de l’immeuble. « Ne me dis pas que c’est reparti » soupirais-je, un peu découragée à l’idée de devoir refaire tout le travail accompli avant, mais en sens inverse. Bon gré, mal gré, nous nous y remettions, déchargeant un à un les différents cartons que nous avions fait le matin même, puis nous déchargions les meubles. L’exercice n’avait pas été sans risques, l’ascenseur étant bien trop petit pour contenir les plus gros meubles, Ben et moi nous étions lancés dans l’aventure de monter les meubles à pieds. Nous avions bien failli lâcher ce fichu réfrigérateur au milieu de la cage d’escalier, j’avais manqué de me faire écraser par le poids du canapé et nous avions tous les deux trébuché plus d’une fois, manquant de nous tordre les chevilles dans les marches. Pourtant, alors que la journée se terminait, que nous étions tous les deux en nage, lessivés et à bout de force et de patience, la camionnette était enfin vidée de son contenu. Plantée au milieu du salon où les meubles et les cartons trônaient posés çà et là, alors qu’Adam avait déjà commencé à déballé un carton contenant des jouets, Ben se décidait à rendre la camionnette au loueur de véhicule. Après une petite demi-heure, il était de retour, me trouvant avachie sur le canapé, après que j'ai commencé à débarrasser les cartons contenant les objets et produits de première nécessité. « Tu sais quoi ? Je propose qu’on en reste là pour aujourd’hui. Je viendrai t'aider à déballer le reste des cartons demain. » lui déclarais-je alors qu’il prenait place à mes côtés. « Que diras-tu de se faire livrer pizza et de brancher ta Playstation ? Je crois qu’on a bien mérité de se poser un peu. » lui suggérais-je alors, n’éprouvant pas le besoin de rentrer chez moi tout de suite. Je voulais profiter de cette journée à fond, avec mon meilleur ami et son fils.
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Message(#)time to move on | ben&heidi EmptySam 8 Avr 2017 - 17:30



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Une page qui se tourne, cela ne peut pas laisser complètement indifférent. On peut se montrer ironique, cynique, plus ou moins sensible aux événements, mais lorsqu'un chapitre se ferme et qu'un autre débute, il y a forcément cette sensation dans la poitrine, dans le ventre, le vent du changement qui chatouille de l'intérieur et rend plus ou moins nostalgique, et plus ou moins heureux. Cette maison me manquera, c'est certain, bien qu'il n'a jamais été question d'y demeurer pour toujours. Je ne veux pas me faire plus sentimental que je ne le suis, je n'ai pas versé de larme quand j'ai quitté l'Irlande, ma famille, alors ceci n'est qu'une étape de plus. Je sais que c'est pour le mieux. Je sens le regard attendri et quelque part presque maternel que Heidi pose sur moi alors que je fais l'éloge du temps passé entre ces murs. « Oh, merci, chérie. » dis-je en remettant derrière mon oreille une mèche décolorée qui n'existe pas, et battant des cils, la bouche en coeur. Et puis, quitte à être à fond dans le personnage, c'est avec mon petit cul d'enfer dont les roulements de gauche à droite doivent secouer les plaques tectoniques que je m'en vais prendre un nouveau carton à déposer dans le camion. A force d'allers et retours, nous arrivons au bout ; la maison est quasiment vidée, il ne reste là que ce que nous ne voulons ou ne pouvons pas emporter. Des vieux meubles que nous prendrons plaisir à changer dans notre nouveau chez-nous, des babioles dans le garage, des étagères impossibles à arracher des murs. Ce n'est déjà plus chez nous ; c'est un espace vierge pour qui voudra y poser ses valises et, peut-être, comme nous, démarrer une nouvelle vie. Entre les murs nus résonnent nos pas, et les pleurs d'un Adam qui réalise soudainement notre départ. Le garçon fait son poids, il n'est plus la crevette d'il y a trois ou quatre ans, et je ne suis pas un grand adepte de la salle de sport, pourtant je le prends dans mes bras un instant. Ses larmes mouillent mon cou dans lequel il a réfugié son visage. Quand je le repose au sol, j'essuie ses joues humides et lui adresse un sourire. « Allons, les super-héros ne pleurent pas face à l'aventure, et c'est ça qui nous attend. De l'aventure. » Si c'était mon genre, je lui aurais dégainé une phrase bien mielleuse à base de « chez nous c'est là où nous sommes tous les deux », mais honnêtement, entre un appartement confortable en centre-ville et un pont, même si Adam est là, je préfère encore avoir un toit sur la tête. C'est avec un peu de vague à l'âme que nous prenons tous la route, la présence rassurante et réconfortante d'Heidi suffisant à faire passer la nostalgie et à me rassurer. C'est une autre bonne décision, j'en suis convaincu. The Police résonne dans l'habitacle tandis que nous approchons de notre nouveau chez nous de minute en minute, et qu'une certaine excitation prend le dessus sur la nostalgie. Excitation qui ne retombe nullement à plat une fois en bas de l'immeuble qui abrite notre appartement, et ce malgré l'air désespéré qu'affiche mon amie à l'idée de devoir recommencer le cycle infernal des allers-retours. « Je peux ne pas te dire que c'est reparti, mais pas sûr que ça change quoi que ce soit. Allez, courage, fidèle sidekick ! » Une tape dans le dos, et on s'active. Sur le chemin, l'un des cartons remplis de vêtements s'est renversé dans la camionnette ; il y a des cravates un peu partout pour mettre de la couleur. J'en prends une, et plutôt que de la ranger, je la noue autour de ma tête pour m'en faire un bandana façon Rambo, en plus classe, plus beau gosse, et beaucoup plus cher. J'invite Heidi à arborer le même signe des guerriers du déménagement, pendant que j'en orne la tête brune d'Adam. « Tiens, ça va te donner de la force. » Immédiatement, il se jette sur un carton bien trop lourd pour lui, mais qu'il tente de soulever tant et si bien que sa face toute entière devient rouge, alors que le carton, lui, ne bouge pas d'un pouce. « C'est ça, t'y es presque, mais on va commencer doucement hein ? » dis-je en lui confiant un paquet bien plus léger. « Oh, et l’ascenseur est en panne, et nous sommes au cinquième étage. » j'ajoute, juste pour me payer sa tête. Car l'ascenseur fonctionne parfaitement, et il ne le comprend que lorsqu'il nous voit, Heidi et moi, d'ors et déjà dans l'appartement lorsqu'il l'atteint enfin, jambes et bras déjà usés. Lorsque le ciel dénote des teintes rosées, c'est qu'il est temps de mettre les bouchées doubles. Nous crachons tout ce qu'il reste hors du camion, et je file le rendre pendant que la jeune femme déballe le minimum nécessaire à notre survie. Me connaissant, nous vivrons dans les cartons un bon moment si personne ne se dévoue pour m'arracher du canapé dans mes grands moments de flemme, ce que Heidi sait faire mieux que personne. Néanmoins, quand je reviens, c'est elle qui laisse sa carcasse fatiguée de future trentenaire s'étaler sur le sofa. Adam, de son côté, lance à travers sa porte que « ma chambre est trop cool ! » ce qui me fait sourire de satisfaction. A mon tour, je prends place dans le salon ; allongé dans le canapé, la tête sur les jambes de la brunette, sachant très bien qu'elle n'y verra aucun inconvénient. Notre mission est accomplie pour aujourd'hui, et il est désormais on ne peut plus nécessaire de reprendre des forces avant de poursuivre l'installation demain : pizza et jeux vidéos sont de rigueur. « Toi, tu sais comment me parler. » Je claque un baiser sur sa joue rose et me redresse pour appeler Adam ; « Captain pizza ! C'est une mission pour toi ! » Oui, j'ai dressé mon fils pour qu'il commande les pizzas à ma place -mais aussi le chinois, le japonais et l'italien. C'est ma manière à moi de le rendre polyglotte. Il prend mon téléphone, sachant parfaitement comment cela marche, mais aussi quels goûts nous préférons, si bien que lorsqu'il me rend l'appareil, il me notifie simplement que la commande arrivera dans trente minutes. Parfait. Je trouve la volonté de me lever pour brancher la télévision, ainsi que la console de jeux. Cela ne prend pas plus d'une dizaine de minutes pour un expert dans mon genre, dompteur de câbles et de manettes. « Street Fighter ou Mario Kart ? » je demande en tendant les deux pochettes à Heidi. « Pas que ça change quelque chose à l'issue du duel parce que tu sais parfaitement que je te mets une raclée à chaque fois. Je parie que tu t'obstines pour avoir le chocolat de la consolation à la fin. » Petit rituel entre nous : le vaincu a droit à un carré de chocolat à chaque défaite. Sauf que le vainqueur y a droit aussi. Au final, c'est chocolat pour tout le monde, et on s'en fout. Heidi fait son choix et j'insère le disque dans la fente de la Playstation -avec une imitation d'orgasme en passant, ne me demandez pas pourquoi, mais plutôt pourquoi pas. La jeune femme prend sa manette habituelle, et je retourne m'avachir dans le canapé avec l’élégance d'un éléphant de mer, utilisant un carton comme repose-pieds. « Eh, jt'ai pas dit, Deb' m'a dégoté un date. Je vais avoir besoin d'une adorable jeune femme pour garder mon fils adoré, tu en connais une ? » je balance pendant la sélection des personnages, l'air de rien, n'ayant pas peur d'abuser, et ne songeant pas une seule seconde que Heidi puisse me refuser quoi que ce soit. Franchement, qui le pourrait ?
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Message(#)time to move on | ben&heidi EmptyMer 24 Mai 2017 - 0:16



❝ Time to move on ❞

Ben & Heidi
You're my best friend all right ? You don't have to tell me I'm yours. But the way I see it, we're a team. Without you, I'm just the dynamic Uno. △
La séquence émotion, causée par le départ définitif de la maison qu’avaient occupés Ben et Adam depuis leur arrivée à Brisbane, ne s’éternisait pas. Il fallait dire qu’entre Benjamin et moi, il y avait peu de gens ici enclins à se laisser aller trop longtemps et trop souvent à l’émotion. Non pas que nous étions sans cœurs, mais plus pudiques, plus réservés, moins aptes à parler des sujets qui nous touchaient réellement. Sans pouvoir nier que j’avais quand même le cœur gros d’assister à ce tournant décisif dans leurs vies, je décidais de faire bonne figure. De toute façon, il n’y avait guère de temps pour les effusions de larmes et la réalité de ce déménagement me rattrapait bien plus vite que je ne l’avais imaginé. Tout à coup, l’idée de devoir remonter tous ces meubles et cartons dans la pièce à vivre, ne me disait rien. Mais je finissais par me plier à la tâche, consciente que de toute façon nous n’avions pas le choix. Ben me donnait quelques paroles d’entraînement, avec Adam, nouant autour de notre front des cravates qui s’était échappées de leur carton avant que le déménagement ne reprenne de plus belle. Finalement, Ben s’éclipsait pour aller rendre la camionnette dans les délais impartis tandis que je commençais à vider çà et là quelques cartons, histoire de m’assurer que les garçons auront au moins pour les premiers jours le matériel nécessaire à leur installation. Pourtant lorsque le jeune irlandais revenait enfin du loueur de véhicule, il me retrouvait assise sur le canapé, terrassée par la fatigue et surtout la flemme. Selon ma petite partie personne nous avions déjà fait bien suffisamment pour la journée et nous avions tous largement mérité une soirée de détente et de repos avant de reprendre de plus belle demain pour tenter de faire de cet appartement un véritable cocon pour eux. Me trouvant affalée sur le canapé, Adam s’enthousiasmant de sa chambre, Benjamin ne tardait pas à venir prendre place à son tour sur le canapé, posant sa tête sur mes genoux et machinalement, je venais caresser doucement ses cheveux, un peu distraitement. Un petit sourire étirait mes lèvres alors que je prenais maintenant conscience que ce n’était plus 20 minutes de trajet qui m’attendaient pour retrouver mon meilleur ami et son fils, mais 5 minutes à pied. Clairement, ce déménagement était une bonne décision, j’en étais certaine. Je suggérai alors de passer la soirée à manger des pizzas en jouant aux jeux vidéo, connaissant d’avance la réponse qui ne tardait pas à venir : « Toi, tu sais comment me parler. » s’enthousiasmait aussitôt Ben en embrassant ma joue. « Il est vrai qu’avec les années, j’ai commencé à cerner le spécimen, je l’avoue » répliquais-je avec un petit sourire en coin avant qu’il n’appelle son fils qui étaient reparti dans sa chambre : « Captain pizza ! C'est une mission pour toi ! » Le regarda à la fois amusé et attendri, je regardais, comme à chaque fois, Adam débarquer en quatrième vitesse dans le salon pour commander les pizzas de tout le monde. Au fond, parfois, certaines personnes étaient surprises (pour ne pas dire choquées) de l’attitude de Ben vis-à-vis de son fils mais je restais persuadée que, grâce au laxisme et à la désinvolture de son père, Adam serait un jeune homme bien plus mature et indépendant que d’autres enfants de son âge. Il allait devoir grandir un peu plus vite que tous les autres et ça n’avait rien d’un handicap, selon moi. Sans compter sur le fait qu’il était plus intelligent et rusé. Une fois les pizzas commandées et la console branchée, Benjamin se tournait vers moi pour me poser l’ultime question de la soirée : « Street Fighter ou Mario Kart ? » et alors que j’ouvrais la bouche pour répondre, il enchaînait : « Pas que ça change quelque chose à l'issue du duel parce que tu sais parfaitement que je te mets une raclée à chaque fois. Je parie que tu t'obstines pour avoir le chocolat de la consolation à la fin. » Affichant alors un air profondément outré, je balançais à la tête de Benjamin un coussin du canapé. « Je crois que tu inverses les rôles mon cher. Habituellement c’est moi qui te met une râclée monstrueuse à Mario Kart. Et ce n’est pas parce que je t’ai laissé gagner la dernière fois à Street Fighter que je serai aussi indulgente aujourd’hui. » répliquais-je, malicieuse mais l’air menaçant avant d’attraper aussi sec ma manette habituelle. « Alors battons-nous sur mon terrain de prédilection : Mario Kart » répondis-je avec un large sourire, prête à tout donner. Ben s’exécutait, lançant ledit jeu-vidéo avant de revenir s’installer à mes côtés. Dans les starting-blocks, plus concentrée que jamais, la voix de Ben me ramenait pourtant à la réalité : « Eh, jt'ai pas dit, Deb' m'a dégoté un date. Je vais avoir besoin d'une adorable jeune femme pour garder mon fils adoré, tu en connais une ? » Détournant provisoirement mon regard de l’écran télévisé, m’assurant que ce n’était pas un moyen détourné de Ben pour tenter de me déstabiliser avent ma course., j’arquais finalement un sourcil : « Debra ? » Je ne connaissais pas vraiment très bien la sœur de mon meilleur ami mais je l’imaginais assez mal jouer les entremetteuses. « C’est bien qu’elle essaye un peu de te sortir un peu » répliquais-je taquine en lui tirant la langue, pas réellement sérieuse en lui adressant un clin d’œil appuyé. Et sans grande honte, à l’instant précis, je n’éprouvais pas le moindre scrupule à ne pas réellement faire tout un foin des histoires des Benjamin. Il n’était pas prêt à se caser, à dire adieu à sa liberté. Aussi, je savais bien que même s’il revoyait plusieurs de fois de suite la même fille, les choses ne devaient jamais réellement sérieuses de son côté et je m’épargnais bien souvent la corvée de rencontrer ces jeunes femmes. Et pourtant, cette fois-ci, je ne pouvais pas mieux me tromper. Mais le lancement de la partie de Mario Kart avait tôt fait de me faire changer de sujet pour tenter de faire mordre la poussière mon meilleur ami.
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