Les commandes passées, voilà que Cassandra se sentait apparemment assez à l’aise et assez bien pour se rappeler de certains souvenirs qu’on pouvait avoir ensemble, malgré le peu d’années vécues ensemble. Et je ne m’y attendais pas vu les précédentes dires de sa part plutôt dans notre repas pas encore commencé. Mais voilà que le coup de soleil qu’elle avait reçu quand on était gamin dans un parc aquatique, elle s’en souvenait, et certainement qu’elle ne se souvenait plus que c’était avec nous, et qu’elle n’avait pas osé encore en parler. Mais elle avait bien fait, et je lui avais raconté la suite de l’histoire. Elle se sentait un peu gênée et je trouvais ça adorable. Je lui souriais tout en hochant la tête pour approuver mes dires. Je ne me fichais pas d’elle, je lui disais bien la vérité, et c’était de ces souvenirs qui ne me revenaient pas vraiment en tête et qui me faisaient plaisir à attendre de nouveau. Je me suis mis à rire quand elle s’imaginait bien me courser. C’est bien plus que ce que tu m’avais laissé fait croire. Lui répondais-je d’un ton toujours aussi attentionné et avec un sourire qui en disait tout autant. Tu sais, parfois je me dis aussi que je n’ai plus vraiment de souvenir … J’en ai quelques-uns, parfois des sensations, mais j’essaie toujours de regarder assez souvent une photo de mon … de papa, pour être sûr de ne jamais oublier son visage. J’eus un petit moment de mélancolie, mais finalement, je reprenais en proposant à ma sœur Il doit bien m’en rester une que je pourrais te filer. Enfin, si tu veux, je ne te force pas hein ! Je ne voulais vraiment pas qu’elle se sente obligée, après tout, c’est sûrement des visages dont elle ne se souvient même plus, alors peut-être pouvait-elle penser que ça ne lui servirait à rien, chose que je pouvais comprendre.
Elle ne se souvenait pas de tout. Elle avait quelques flashbacks de temps à autre. Ouais. C'était ... toujours une étrange sensation. Elle avait l'impression que c'était sa vie. Sans que ça soit réellement sa vie à dire vrai. C'était difficile à expliquer. Elle le savait. Mais Enzo ne semblait pas le prendre mal qu'elle pose tout un tas de questions. Ou bien qu'elle lui dise qu'elle ne se souvenait pas de tout. C'était normal après tout. Elle était petite. Elle était jeune. Elle avait fait ... dans la mesure du possible pour se souvenir de tout. Mais elle savait qu'elle aurait toujours cette sensation de ... Et bien, cette sensation de se demander si c'était bien elle, bien sa vie. Ou bien si elle se faisait des idées. Enfin. "Disons que ... j'ai certains souvenirs ... mais que je sais pas vraiment si j'les mets dans la bonne case." Elle eut un léger hochement de la tête. Et ne pas en parler, c'était mieux. Parce que ... Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle avait peur de se brouiller avec son frère. Non. Ce n'était pas ça. Mais d'une certaine manière, Cassandra avait peur de le blesser. Peur de lui faire mal et que ça ne lui plaise pas. C'était peut-être ... peut-être qu'elle s'inquiétait pour rien et qu'elle pouvait tout lui raconter mais bon. Elle préférait ... assurer, si on peut dire ça ainsi. Enzo en vint à lui dire, également, que lui-même avait oublié certains de ses souvenirs. Qu'il n'était pas certain de tout. Qu'il avait quelques sensations. Mais voilà. Parfois, il contemplait la photo de leur père. "J'me souviens même pas de lui." Elle secoua la tête. "Ou bien de maman." Oui. Elle ne savait plus à quoi ils ressemblaient. Grands ? Petits ? Bruns ? Blonds ? Châtains ? Quelle couleur de yeux ? Elle n'en savait rien. Du tout. Enzo lui proposait de ... Et bien, il lui proposait de lui donner une photo. Il pensait en retrouver une. Cassandra eut un hochement de la tête. "J'aimerais bien oui si tu as ça." Histoire qu'elle puisse mettre un visage sur leurs parents. Ses parents adoptifs, y'avait pas de souci. Mais eux, c'était autre chose.
Comme je le pensais, ses souvenirs étaient assez mélangés et confus, et le fait qu’elle se retienne de les partager, c’était simplement du au fait qu’elle ne savait pas exactement à quelle période de sa vie ces souvenirs appartenaient. Elle me le confirmait donc et lui répondais simplement un Je vois. Elle était tellement jeune quand tout cela s’est produit, qu’il était normal que tout se mélange dans sa tête, surtout avec des traumatismes comme l’on avait subi. Mais voyant que cela lui faisait plaisir de se remémorer ces souvenirs, je me suis alors dit qu’elle serait sûrement curieuse de voir une photo de notre famille. Telle qu’elle était quand tout était encore parfait. Quand notre père était encore en vie. Quand elle prononça le mot « maman », je me retrouvais de nouveau très jeune, avec cette sensation étrange et aimante, alors que tout s’était écroulé peu de temps après que notre père fut tué. Une sensation à présent qui était des plus désagréables. En attendant, Cassie souhaitait tout de même avoir une photo pour elle, de cette famille qui aura malheureusement duré trop peu. Tu sais, en parlant de notre mère … Je fus alors interrompu malgré moi par le serveur qui apportait nos plats, mais chose qui m’arrangeait bien. Parce que d’abord oui, je mourrais de faim, mais aussi, cela m’aidait à trouver les mots justes. Je remerciais le serveur avant de reprendre ce que j’étais en train de dire Ce que je voulais te dire, c’est que notre mère … si jamais tu voulais la revoir, c’est … elle était dans un hôpital psychiatrique pas très loin de Ashgrove … aux dernières nouvelles tout du moins. Et ces nouvelles remontent à quelques années. Avouais-je à ma petite sœur. Je n’avais encore jamais réussi à aborder ce sujet avec elle. Faut dire qu’elle ne s’était pas montrée très curieuse elle non plus. Faut dire que parfois Mina peut être bien pire que moi.
Elle se souvenait de chose et d'autres. Elle avait quelques souvenirs. Mais elle n'avait pas forcément tout en tête. Non. Ou du moins, elle ne savait pas si c'était en Australie. Ou bien si c'était à Londres. Elle avait tendance à tout mélanger à dire vrai. Et c'était un peu ... comment dire ... c'était pas forcément agréable. Elle n'avait pas envie de faire un impair. Elle n'avait pas envie de dire quelque chose qui ne pourrait pas lui faire plaisir à dire vrai. Enzo commença à lui dire quelque chose. A propos ... A propos de leur mère. Mais Enzo fut interrompu par le serveur qui venait leur apporter à manger. Cassandra respira la bonne odeur dégagée par le saumon. "Hmmm ... Ca sent trop trop bon." Elle eut un hochement de la tête. Elle avait faim. Et elle avait envie d'attaquer ce saumon. Elle jeta un coup d'oeil à l'assiette de son frangin. "Ca m'a l'air d'être bien également ce que tu as pris." Ouais. Ils avaient fait des trop bons choix. Enzo en vint à lui dire ce qu'il avait sur le coeur. Le fait que ... Et bien, le fait que leur mère, elle était internée. Hôpital psychiatrique. "Oh ..." Ouais. Oh. Que pouvait-elle dire dire plus ? Elle ne se souvenait pas très bien de sa mère. Elle ne savait plus trop à quoi elle ressemblait. Non. Elle était loin de se douter qu'elle avait pété une pile et qu'elle avait fini zinzin. Enzo n'avait pas forcément de nouvelles concernant leur mère. Non. "Je présume que ... Tu n'as pas trop envie de la voir ..." C'était même sûr et certain. Si Enzo restait loin d'elle, s'il ne prenait pas de nouvelles d'elle, c'était qu'il devait avoir une raison. Une très bonne raison.
Cassandra avait commandé du saumon, et il est vrai qu’il sentait très bon, voire même plus que ma viande. Mais une fois l’assiette sous mon nez, mon ventre se mit encore plus à gargouiller de faim. J’allais commencer sur un sujet délicat, mais la bonne odeur me redonna de la bonne humeur. Même si ce n’était que le temps de quelques secondes. Il fallait que je lui avoue ce secret qu’on a gardé jusqu’à présent avec Mina. Certainement parce qu’on avait peur du jugement de Cassie, peur de la décevoir parce qu’on a écarté notre mère de notre vie. Mais si on ne veut pas avoir des questions qui nous prennent vite au dépourvu, autant en parler les premiers. On avait eu la chance que notre petite sœur ne soit pas si curieuse. Sûrement aussi que de son côté, ça pouvait être gênant de demander des nouvelles de personnes dont on a tout oublié. Pour elle, on était, avec Mina, les deux seules personnes dont elle se souvenait le mieux dans le début de sa vie, dans sa première famille. Je commençais à manger mon plat, quand elle exprima ce que je ressentais Pas du tout même. Amplifiais-je alors. Même Mina a parfois envie d’aller la voir. Mais on se rappelle à chaque fois toutes les erreurs qu’elle a fait. Elle s’est totalement laissé aller quand notre père est mort. Elle ne s’est plus du tout occupé de nous et c’est moi qui me chargeait de tout. Elle ne faisait que sombrer dans l’alcool. Et à cause de ça, on a été séparé. J’imagine que tu peux comprendre pourquoi je ne tiens pas à la revoir … Lui confiais-je alors, espérant qu’elle arrive à comprendre un minimum mes choix. Des choix de Mina aussi, parce que même si parfois, elle aimerait bien rendre visite à notre mère, elle n’a pour l’instant encore jamais osé. Mine de rien, elle a détruit notre enfance, et pour réparer ce genre d’erreur qui au final est un choix, c’est assez compliqué, voire même impossible. On a très bien réussi à s’en sortir sans elle, et on va réussir à continuer ainsi.
A bien y penser, elle n'avait jamais posé la question. Non. Elle ne savait pas vraiment ce qu'était devenu leur mère. Elle n'avait pas cherché ... Elle n'irait pas jusqu'à dire que ... qu'elle s'en fichait. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle s'en foutait de l'avenir de leur mère. Non. C'était pas ça. Mais elle cherchait à nouer le contact avec son frère et sa soeur, dans un premier temps. Elle pensait que c'était bien plus important que ... Et bien, que chercher à savoir ce que sa mère devenait. Parce qu'après tout, comme le disait si bien Enzo, elle était responsable de ce qui leur était arrivé. Elle avait sombré dans l'alcool. Elle avait fait en sorte de boire, encore et encore, de ne plus s'occuper de ses enfants. Ils avaient été laissés seuls, livrés à eux-même, avec un Enzo à peine assez âgé pour prendre soin de ses petites soeurs. Après quoi, l'orphelinat. C'était un sujet assez délicat mine de rien. C'était un sujet dont ils n'avaient pas forcément parlé. Pourquoi ? Parce que ... Parce que Cassandra avait eu la chance d'être adoptée assez rapidement tout de même. Ce qui n'était pas le cas d'Enzo. Et elle n'avait pas forcément envie de lui renvoyer ce bonheur, cette chance qu'elle avait pu avoir en pleine face. Enfin. Peut-être que ça ne lui ferait rien d'en parler. Mais bon. Cassandra ne voulait pas prendre le risque. Du tout. Elle ne voulait pas prendre le risque de le blesser alors que ce n'était pas ce qu'elle voulait. Il avait sans doute les épaules pour mais elle ne voulait pas prendre le risque. Du tout. Enfin. Enzo ne voulait pas voir leur mère. Pour Mina, c'était différent. Parce qu'elle avait envie de le faire parfois. Mais elle se résignait à le faire. Elle pensait à la douleur. Au fait qu'ils avaient été abandonnés. Qu'elle n'avait pas pris soin d'eux. Le coeur de la brune était un peu serré. L'entendre en parler ... Ouais, la douleur était toujours là pour Enzo. Bien présente. Bien encré. Elle eut un hochement de la tête. "Oui, je comprends ça." Elle ne lui en reparlerait pas. Non. Elle n'en parlerait pas à nouveau. C'était certain. Parce qu'elle voyait très bien que ça le blessait au fond. "Bon et sinon." Parce que oui, ils parlaient famille. Mais jusqu'à présent, elle n'avait retrouvé que son frère et sa soeur. Et ils n'avaient pas parlé du reste. "On a bien des cousins et des cousines qui sont dans les parages, non ?"
Malgré le fait que cela soit un sujet assez délicat, je me devais d’en parler à ma sœur. Parce que oui, j’avais cru comprendre que sa vie de famille adoptive avait été heureuse. C’est tout ce que j’ai toujours voulu pour elle. Enfin, pas lorsque j’étais encore enfant ou ado, non, j’avais été égoïste, même si je concédais parfois qu’elle était mieux là où elle était, qu’à l’orphelinat. Sauf qu’on a été séparé et c’est certainement la pire des choses, ce qui faisait que je n’arrivais pas à apprécier la chance qu’elle avait. Et pourtant elle en a eu, j’en suis bien conscient aujourd’hui, et ce, depuis quelques années à présent. Encore heureux qu’ils nous empêchent pas de nous retrouver, tout comme ils nous empêchent d’être toujours uni malgré les déboires ou les malheurs qu’arrivent aux parents. Mais pour ça, obligés d’attendre que les deux membres soient adultes. Je me devais donc de parler de notre mère, ce qu’il s’était produit, pourquoi on était une famille brisée, et surtout où elle se trouvait, parce que non, elle n’était pas morte. Enfin, pas aux dernières nouvelles. Je voyais bien que ça dérangeait ma petite sœur, alors autant changer de sujet, c’est évident. Même si la famille restait un sujet assez important entre nous et qu’elle me demandait confirmation sur la famille que nous avions ici Oui, un cousin et une cousine. J’ai appris leur existence il y a peine trois ans je crois. Une excellente nouvelle, surtout que notre cousine était un excellent ami à la base. Je me suis mis à rire avant de manger encore un peu plus de mon assiette. Je souriais à ma sœur, un peu honteux en songeant à ce qu’il s’était passé avec notre cousine. Mais c’est une histoire ancienne et valait mieux faire comme si ça n’était jamais arrivé.
Oui. Parler de leur mère ... c'était un sujet délicat. Elle n'avait pas forcément des souvenirs de leur mère. Ou très peu. Elle ne se souvenait donc pas comment elle pouvait agir quand ... Et bien, quand elle était plus jeune. Elle ne savait pas pourquoi elle avait mal agi, ce qui s'était passé, la dérive et tout cela. Elle en avait entendu brièvement parlé avec ses parents adoptifs. Mais ils n'étaient que ses parents adoptifs. Ils ne savaient pas tout. Et surtout, ils n'avaient pas tous les détails. Mais alors pas du tout. Donc oui, même si Cassandra avait pu leur poser la question, même si elle avait cherché à en savoir plus à ce sujet, même si elle avait désiré en apprendre plus, elle n'avait pas vraiment pu en savoir plus. Mais alors pas du tout. De ce fait, oui, elle avait Enzo. Et elle le questionnait. Normal en même temps. Même si elle voyait très bien que ... ce n'était pas génial. Mais alors pas du tout. Il était peiné par cette histoire. Il était peiné par les agissements de leur mère. Le fait que c'était de sa faute. Elle était responsable de cette déchéance. Elle était responsable du fait qu'ils étaient ... Et bien, qu'ils avaient été séparés. C'était moche. C'était très moche. Mais ils ne pouvaient pas revenir là dessus. C'était fait. C'était comme ça. Et maintenant, maintenant, elle était dans un hôpital psychiatrique. Est-ce que Cassandra pousserait le vice à demander dans quel hôpital elle était ? Pas certaine qu'elle ferait le déplacement. Oui, cette femme était sa mère biologique. Cette femme était sa véritable mère. Néanmoins ... Et bien, néanmoins, elle ne la considérait pas comme sa mère. Sa mère, c'était Madame O'Malley. Celle qui s'était occupée d'elle depuis son plus jeune âge. Pour sûr. C'était elle. Et personne d'autre. Enfin. Cassandra piocha un peu dans son riz qu'il trempa dans la sauce du saumon avant de le porter à sa bouche. La sauce était une tuerie. Comme toujours. Cassandra lui demanda si y'avait de la famille dans les parages. Autre Enzo et Mina. Cousin et cousine dans les parages. "Ah !" Cassandra eut un sourire. "Il faudra que je les rencontre alors." Histoire d'en savoir un peu plus sur sa famille. Ouais. Elle se faisait pas d'inquiétude à ce sujet. Elle les croiserait forcément. Elle passerait du temps avec eux. Enzo en vint à lui dire que ça faisait pas longtemps qu'il les connaissait. A peine trois ans. "Une de tes bonnes amies ?" Cassandra regarda son frère. Elle ne savait pas trop ce qu'il voulait dire par excellent mais bon, il allait éclaircir ce point. Non ?
Le fait de rencontrer des cousins cousines alors qu’on est sensé tout savoir de sa famille, non, ce n’est pas anodin. Je n’en ai pas voulu à mon père de nous avoir caché cette famille, il avait coupé les ponts avec son frère très jeune, et malgré les efforts de ce dernier pour retrouver mon père, il n’avait pas réussi à le retrouver. Depuis oui, il avait fondé sa famille et la nôtre avait naquit. Et le temps avait passé, notre père était mort au combat si je puis dire, vu qu’au final, c’était davantage lors d’une descente. Mais il était en service, alors pour moi, c’est tout comme, ça le rend encore plus héroïque ainsi. Même si j’ai douté de son héroïsme pendant un temps. J’étais déçu, extrêmement déçu que cette famille n’ait pas été trouvée par l’orphelinat, puis ensuite que notre père ne nous ait jamais rien dit. Maos cela ne sert à rien d’en vouloir à un homme qui m’a inspiré, qui nous a aimés et s’est occupé de nous quand il était encore de ce monde. Alors j’ai simplement accepté l’idée et en fus content de retrouver de la famille. Cassie semblait ravie d’avoir également une plus grande famille et semblait impatiente de les rencontrer. Je lui souriais et hochais la tête pour confirmer qu’il fallait qu’elle les rencontre. Mais il y aura forcément des occasions. Rien que pour les anniversaires de notre petit neveu ou même de ma fille. Cassie me demandait où je voulais en venir avec une de mes bonnes amies. Je me suis mis à rire alors que je venais à peine d’engloutir ma bouchée et lui répondais Non non, pas Une amie, mais Un ami. On a très vite sympathisé, d’ailleurs il m’avait même présenté sa sœur … Je me sentais honteux, je ne voulais pas en parler à la base, mais c’était sorti. Oui, le pire dans tout ça c’était que j’avais vraiment eu envie de sortir avec elle, et bien rapidement (pas assez tout de même !) on avait découvert le poteau rose. De quoi être bien honteux lors des réunions de familles.
Ils mangeaient. Tranquillement. Tout en discutant de famille. Ouais. La famille, c'était quelque chose d'important. Même si elle avait une famille aimante à travers les O'Malley, elle voulait apprendre à connaître sa deuxième famille. Ou plutôt, sa famille biologique. Oui. C'était important de savoir qu'ils étaient dans les parages. C'était important qu'elle sache qu'ils existaient. C'était important qu'elle les rencontre. Ou du moins, qu'elle sache qui ils étaient. Alors oui, c'était pour cela que Cassandra posait des questions. Parce qu'elle ne voulait pas rester ignorante. Elle porta un peu de riz qu'elle avait trempé dans la sauce du poisson à sa bouche. C'était juste un délice. Un pur délice à dire vrai ! Qu'il était bon ! Cela ne l'empêchait pas d'écouter attentivement ce que Enzo pouvait lui dire. Elle avait mal compris ce qu'il lui avait dit un peu plus tôt. Au départ, ça partait d'une amitié. D'une belle amitié sans doute. Et puis, Enzo avait rencontré la sister. "Et je présume que c'est à ce moment là que vous avez compris que vous étiez liés tous les trois ?" A dire vrai, Cassandra se demandait comment ils avaient pu se rendre compte qu'ils étaient dans la même famille. Des tests médicaux ? Des photos ? Des petites choses dans le genre ? Elle n'en savait trop rien. C'était peut-être le cas. Ouais. Va savoir. En tout cas, oui, la jeune femme était intriguée. Et pas qu'un peu. "Ils sont gentils ? Tu as des photos ?" Ouais. Cassandra dégainait un peu les questions mais c'était bien normal. Elle voulait en savoir plus.
Cette histoire que j’avais vécu avec ce cousin et cette cousine était assez hors norme. Je n’en revenais toujours pas quand j’y repensais. Bien sûr, je n’assumais pas la relation interdite que j’ai entretenue avec ma cousine, ça me gêne terriblement, même si mon cousin se fout de notre gueule à chaque fois. En même temps, c’est de sa faute aussi, il n’aurait pas dû nous présenter. Cassandra comprit oui que c’était juste après la faute que tout s’était révélé. Pas parce que ça nous était tombé dessus comme ça, mais bien parce que j’avais pu retrouver des informations sur mon père. Exactement. J’étais en train de faire des énièmes recherches pour te retrouver, et je suis tombée sur l’acte de naissance de notre oncle. J’ai creusé et rapidement j’ai retrouvé cette famille perdue. Parce que oui, notre père n’avait pas daigné nous en parler, et je trouve donc ça normal d’en parler à la petite dernière de la famille, comme on aurait du savoir de base. Mais quand on a appris qu’ils avaient eu des conflits d’intérêts, je n’ai pas pu en vouloir plus longtemps à mon père. Certes, il aurait du nous en parler, mais il n’est plus là pour se défendre, alors ça ne sert à rien. Autant apprendre à connaitre cette nouvelle branche de la famille, en oubliant les rancunes et le passif de nos pères. Ma petite sœur se trouva de nouveau très curieuse face à cette famille dont elle ne peut avoir vraiment aucun souvenir. Je me suis alors mis à rire de façon spontanée et rapidement je lui répondais Oui, ils sont cools, ils nous ont accueillis à bras ouvert et ils sont impatients de te rencontrer aussi. Je dois avoir quelques photos de l’anniversaire d’Adam, mais pas sur moi. Oui, mon portable est une antiquité, j’ai à peine quelques photos de ma fille et ma sœur.
Enzo en vint à lui expliquer un peu comment ça s'était produit. Le fait qu'il faisait des recherches pour retrouver sa petite soeur et qu'il était, alors, tombé sur l'acte de naissance de l'oncle en question. Cassandra eut un sourire et elle hocha quelque peu la tête. "C'était un véritable coup de chance alors." Ouais. Un sacré coup de chance à dire vrai. Et pas qu'un peu. Vraiment, Enzo avait tout fait, mine de rien, pour réassembler leur famille, dans la mesure du possible. Il avait tout fait, ouais, tout fait pour réunir sa famille. Et c'était une belle chose mine de rien. Une très belle chose. Ouais, c'était louable de sa part. Cassandra était contente de tous les efforts qu'il ait pu faire pour ... Et bien, pour la retrouver. Ouais. Elle porta une nouvelle bouchée à ses lèvres tandis que son frère lui parlait des cousins. Du fait qu'ils étaient gentils. Plutôt sympathiques. Et qu'ils avaient hâte. Elle eut un sourire. "J'ai hâte également." Elle eut un hochement de la tête. "J'ai hâte de les voir au moins. Et puis de papoter un peu avec eux." Et d'apprendre à les connaître. De leur parler. De passer du temps avec eux. Enzo ajouta qu'il avait des photos mais pas sur lui. Elle pencha la tête sur le côté. "Avec un peu de chance, je finirais par les rencontrer assez rapidement." Elle aimerait bien en tout cas.
Il est vrai que le fait que je tombe ainsi sur l’acte de naissance de mon oncle alors que j’étais en train de chercher une trace de ma petite sœur, était une sacrée chance. Mais en même temps, le fait qu’ils aient gardé le même nom de famille, ça aide aussi. Certes, nous avons pas mal de Valentine dans le pays, c’est pour ça aussi que la recherche fut difficile pour Cassandra, mais il y en avait déjà beaucoup moins qui étaient nés en Irlande. Forcément cela m’a intrigué et en voyant le nom des parents, il n’eut aucun doute possible. Alors oui, j’ai eu le besoin de me renseigner encore plus et de les retrouver. Ce qui avait séparé ces frères-là était assez stupide, mais voilà, cela s’était passé ainsi et on ne pouvait rien y changer, juste essayer de rattraper le temps perdu. Même si au final, avec le fil de la vie, ce n’est pas non plus évident de se voir assez souvent. Forcément Cassie était pressée de les rencontrer, elle était venue à nous pour retrouver sa famille perdue qu’elle avait connue, alors, rencontrer de nouvelles personnes de la famille, oui, ça donne envie. Il n’y a vraiment pas d’âge pour se retrouver. Oui c’est sûr. Affirmais-je face aux paroles de ma petite sœur. Mais toute bonne chose arrive à son terme et nos deux assiettes étaient terminées. J’avais tellement mangé que l’envie d’un dessert était loin d’être présente. Mais je demandais tout de même à ma sœur Un petit dessert ou on y va ? Lui proposais-je alors. Je ne me souvenais même plus si elle était venue en voiture ou non, je verrais donc bien plus tard si je la raccompagne ou non. Il se faisait un peu tard, et l’idée qu’elle rentre seule ne me réconfortait guère. Alors oui, je suis un frère peut-être un peu trop surprotecteur, mais je viens à peine de la retrouver, et elle m’a horriblement manqué.
Ouais, une sacrée chance le Zozo qu'il avait eu de tomber sur cet acte de naissance. Ouais. Une sacrée chance. Il cherchait une petite soeur. Il se retrouvait avec des cousins. Ce qui n'était pas plus mal en soit. Il agrandissait la famille, en quelque sorte. Une belle famille ... ouais ... Bien évidemment, Cassandra n'en oubliait pas sa famille adoptive. Elle avait passé beaucoup de temps avec eux. Et ils resteraient dans son coeur. Quoi qu'il arrive. Elle ne voulait pas les oublier. Et elle ne le ferait pas. Elle en était certaine. En tout cas, oui, elle avait hâte ... Hâte de les rencontrer. Hâte d'apprendre à les connaître. Hâte d'en savoir plus sur eux. Cassandra poussa quelque peu son assiette. Elle avait fini de manger. Enfin, il en restait encore un peu dans l'assiette mais elle n'en pouvait plus. Et elle n'était pas certaine de pouvoir avaler une bouchée de plus. "J'crois que j'vais mourir." Et elle s'était mise à rire. Ouais. C'était un peu trop. Heureusement qu'elle n'avait commandé que cela, et qu'elle n'avait pas opté pour une entrée également. Sans quoi, elle aurait eu du mal. Beaucoup de mal. Enzo lui demanda si elle voulait un dessert. "Non ... Sauf si tu veux que j'explose." Bon, après, oui, elle n'était pas bien épaisse. Mais elle ne pouvait pas manger plus. Ca serait trop. Bien trop. Et ça serait un peu abusé à dire vrai. Cassandra s'était levée. Enzo en avait fait de même. Direction le comptoir pour payer. Parce qu'ils n'allaient pas partir sans payer après tout. Non. Surtout qu'ils avaient bien mangé. Après quoi, Enzo avait proposé à sa petite soeur de la ramener chez elle. Chose qu'elle avait accepté, bien sûr. Une bonne soirée. Une très bonne soirée. Ca aurait été encore mieux si ... Et bien, si Mina avait été là. Mais c'était quand même une bonne soirée.
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