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 joamie + try to wake up

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Message(#)joamie + try to wake up EmptyJeu 1 Déc - 0:31


☙ try to wake up

 

« Lord Keynes, je suis désolé de vous déranger, mais c'est vraiment important. » La voix d'Ewan tremblote. On devine, à travers l'espace invisible à travers lequel vole le son d'un point à l'autre du globe, sa gorge serrée, et même la faiblesse avec laquelle sa main moite tient le téléphone et menace de le faire tomber. Un frottement ; il passe une main sur sa bouche et son menton, nerveusement, cherchant longuement chacun de ses mots. « Sachez que Miss Prescott est également en ligne. J'ai préféré avoir une conférence téléphonique avec vous deux plutôt que d'avoir à me répéter. » Car Dieu sait qu'il n'en n'aurait peut-être pas été capable, et si l'un aurait appris la nouvelle de vive voix, le second se serait sûrement contenté d'un mail aux formulations bancales et maladroites, ou au contraire, trop abruptes. Les sourcils froncés, le combiné ne quitte pas mon oreille. Je discerne à peine le son de la respiration de Joanne, mais elle est bien là, depuis l'autre bout de Brisbane. J'essaye de deviner Daniel dans le flou sonore, mais rien. Peut-être dort-il. Je devrais aller le voir, cela va bientôt faire une semaine. Mais après la dernière nuit passée avec sa mère, j'avoue que je n'ose pas me garer devant sa maison et frapper à la pote, planté là comme une fleur et la bouche en coeur alors qu'elle et moi savons très bien qu'une fois encore de n'ai pas tenu parole ; une fois encore, je l'ai déçue. Je ne pouvais tout simplement pas rester. Cela n'aurait pas été bien. Et puis, si la jeune femme m'en veut, si elle est en colère, tant mieux. Alors nous serons véritablement revenus au point de départ, nous nous en tiendrons au plan. Le silence commence à se faire long à l'autre bout de la ligne, Erwan ne dit toujours rien, et personne n'ose le presser tant sa simple respiration laisse comprendre la difficulté qu'il éprouve à rendre la nouvelle réelle à l'aide de mots concrets. Puis il finit par lâcher un soupir ; le plus simple sera le mieux, se dit-il, de toute manière il n'existe pas de bonne manière d'annoncer une chose pareille ; « L'un des pensionnaires est mort. » Cette fois le silence est bien plus terrible. A vrai dire, plus personne ne respire. Debout face à la baie vitrée de mon bureau dans les studios d'ABC, mon regard est soudainement bien ailleurs que sur le sommet des gratte-ciels qui avoisinent notre petit bâtiment. L'information fait l'effet d'un strike, et pourtant, il me faut quelques longues secondes pour s'assimiler. Sauf qu'Ewan ne s'arrête pas à cela ; « Il s'est pendu avec sa ceinture dans la chambre qu'il partageait avec trois autres garçons. » Je ressens un déséquilibre et m'appuie sur mon bureau de tout mon poids, vacillant, les jambes qui flanchent et me font tomber sur ma chaise. Le silence est de plus en plus lourd, tel un poids sur ma poitrine, m'empêchant d'inspirer et d'expirer. Les pensées embrouillées, pendant un instant, passé et présent m'emmêlent et me font perdre la notion du réel. Puis le retour à la lucidité, au milieu des détails que nous énumère Ewan avec un ton de machine, lui permettant sûrement de prendre lui-même un peu de distance sur cette tragédie dont il est bien plus proche que nous actuellement ; « Il s'appelait Peter, il avait tout juste seize ans. Il avait été admis chez nous il y a à peu près six mois après avoir été chassé de chez lui par son beau-père et avoir passé quelques semaines sans domicile. Le dossier dit que c'était un garçon sociable mis discret qui ne semblait pas avoir de problèmes avec les autres jeunes, il n'est fait mention de pensées suicidaires nulle part... » Il déblatère encore, mais je n'écoute plus, jusqu'à ce qu'il soit le seul à avoir assez réuni ses esprits pour poser la seule question importante à cet instant ; « Qu'est-ce qu'on fait ? » Sur le moment, je n'en sais rien. Sonné, je parviens néanmoins à articuler quelque chose de relativement sensé ; « Nous allons en parler avec Joanne et nous reviendrons vers vous avec des instructions. Joanne, j'arrive dans quinze minutes. » Je raccroche, attrape mon sac au vol  et quitte le bâtiment avec la furtivité d'un courant d'air.
 
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Message(#)joamie + try to wake up EmptyJeu 1 Déc - 1:25

try to wake up
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Joanne ne voulait plus entendre parler de lui. Moins elle entendait son nom se mentionner, mieux elle se portait. Forcément, il ne faisait pas le fier, il n'était pas venu voir leur fils depuis bien longtemps. Cela faisait une semaine qu'ils avaient passé la nuit ensemble et depuis, pas un signe de vie, rien. Elle avait vite repris ses habitudes entre Daniel, la fondation, et les cours de danse. Wesley avait très rapidement deviné ce qu'il s'était passé par la suite. Joanne était certes une personne facile à décrypter, mais lui avait comme une sorte de sixième sens. Finalement, ce gala les avait beaucoup rapproché depuis. Il l'avait même invité à dîner chez lui, il vivait avec son compagnon. C'était prévu pour la semaine suivante, elle avait hâte. Daniel venait à peine de commencer sa sieste, et comme chaque après-midi, elle en profitait pour plancher sur la fondation. Elle s'y concentrait bien plus que durant les premiers mois de vie de Daniel, elle avait encore été très fatiguée à ce moment là. Son salon et salle à manger n'avaient pas vraiment changé. Elle avait repéré deux tables pour la salle à manger, mais elle ne s'était pas encore décidée. Les papiers, les dossiers et autres chemises étaient posés sur la table, il n'y avait qu'une place pour son ordinateur portable. Elle était surprise de voir Ewan l'appeler, ils avaient une visio conférence prévue un petit plus tard. Il avait un ton inhabituel, particulièrement angoissé. Il lui prévint rapidement qu'il avait une mauvaise nouvelle à annoncer puis appela Jamie pour pouvoir annoncer tout ceci aux deux personnes étant à la tête de la fondation. Elle ne voulait même pas saluer son ex-fiancé, même pas par le biais d'un combiné. Elle préférait se concentrer sur ce que son assistant avait à dire. Joanne se pétrifia sur place lorsqu'Ewan annonça le décès d'un des pensionnaires. Bien assise sur sa chaise, elle avait les yeux rivés sur son écran d'ordinateur sans vraiment lire ce qui s'y trouvait. Les explications venaient quelques minutes plus tard, après un silence particulièrement lourd et pesant. Dès qu'elle avait le nom de l'adolescent, Joanne le chercha sur ses dossiers de l'ordinateur. Non pas qu'elle connaissait tout le monde par coeur, mais elle n'en était pas si loin. Elle lisait au moins une fois chacun des dossiers. Jamie disait passer chez elle pour discuter de cette affaire. Ce gamin lui rappelait Oliver, c'était évident. Un adolescent discret qui  finit par se pendre à un âge aussi précoce, il faisait forcément le transfert. A peine avait-il raccroché qu'elle exigeait à Ewan d'envoyer la moindre information sur ce dénommé Peter, de lui transmettre les moindre détails. En l'espace d'une poignée de minutes, elle finissait par se sentir affreusement coupable. C'était de sa faute s'il avait voulu finir ses jours dans la fondation, elle avait peut-être fait ou dit quelque chose qui l'avait blessé. En un rien de temps, les dossiers étaient défaits, les feuilles éparpillées. Elle commençait à bien paniquer. Jamie toquait à la porte, elle la lui ouvrit pour le laisser entrer et elle revint à sa paperasse pour chercher la petite bête. "J'ai cherché partout, je cherche encore." dit-elle en parlant à une vitesse inhabituelle, la voix tremblante, au bord des larmes. "Je ne sais pas ce que j'ai fait. Ca n'aurait pas du arriver. Non, ça n'aurait pas du. La fondation n'a pas été créée pour... pour ça." Elle passa une main sur son visage, puis sur dans ses cheveux, avant de continuer à fouiller dans ses papiers. "Qu'est-ce que je n'ai pas fait ? Qu'est-ce que j'ai oublié ? Je m'étais pourtant penchée pendant des heures à les prise en charge des adolescents de cet âge. Il y a tout un programme, tous les professionnels sont dessus, il y a un suivi rapproché. Je lis chaque dossier, chaque nouveau gamin qui y rentre." Son front commençait même à briller par une fine particule de sueur, ses mains à trembler. Elle n'arrivait absolument pas à gérer ses émotions face à cette situation. "J'ai foiré quelque part, c'est obligé. Je n'ai pas fait ou ai fait quelque chose et il a préféré en finir. Et je n'ai rien pu faire, je... Ils vont tous m'en vouloir, c'est de ma faute. J'ai du oublier quelque chose, ou peut-être que j'ai mal lu son passif, j'ai manqué une information, je ne sais pas. Ca va se savoir, plus personne ne voudra venir." L'esprit de Joanne était en fusion. Des centaines et des centaines d'idées se bousculaient dans sa tête, son discours n'avait plus aucun sens. Elle cherchait une réponse, elle cherchait quelque chose qui pouvait expliquer cette situation, mais elle restait tellement noyée dans ses papiers qu'elle ne pensait même pas s'y éloigner quelques instants afin d'y voir plus clair.
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Message(#)joamie + try to wake up EmptyJeu 1 Déc - 16:21


☙ try to wake up

 

Quinze minutes, et encore, la fourchette est large. Le quartier de Toowong n’est pas bien loin des locaux des studios, le plus long, à vrai dire, est de quitter ceux-ci pour rejoindre ma voiture. Puis, sur le chemin, je n’hésite pas à faire fi de quelques limitations de vitesse qui me semble absurdes. Je me surprends à déjà connaître la route par cœur, et même quelques différents itinéraires pour arriver à destination. Si bien que j’atteins la maison de Joanne un peu avant le délai estimé. A peine ais-je frappé à la porte que la jeune femme m’ouvre dans un geste négligé ; elle retourne à ses dossiers, me laissant pénétrer dans le salon tout seul. Yeux plissés, je l’observe se jeter sur des papiers en rapport avec la fondation, dont ceux qui concernent le garçon mort aujourd’hui, ce que je devine à la photo sur l’une des feuilles. Ses mains moites et tremblantes cherchent je-ne-sais-quoi, et je pense même qu’elle-même n’a pas la moindre idée des réponses qu’elle souhaite trouver là-dedans. A vrai dire, si je ne la savais pas aussi émotive, je dirais qu’elle n’est pas loin de perdre la raison. En tout cas, la scène est à la fois triste, effrayante et pathétique. Je soupire. Joanne et moi avons beau être collègues à la fondation, quoi que je sois son supérieur, nous n’avons jamais aussi concrètement travaillé ensemble : la plupart du temps, je lui fais confiance, elle dirige les projets, j’appose ma signature après vérification, basta. Cette fois est différente, et la jeune femme va véritablement expérimenter ce que mon équipe de journalistes côtoie tous les jours, et ce n’est pas le même genre de Jamie qu’elle a pu voir jusqu’à présent, que ce soit le fiancé, l’amant, et même celui qui, parfois, se montre trop sanguin. Et en la voyant aussi perdue, submergée par ses émotions, perdant complètement ses moyens dans un cadre professionnel, je devine d’avance qu’elle risque de ne pas beaucoup l’apprécier. “Joanne, cesse de paniquer. Ce n'est pas en triturant du papier que tu arriveras à quoi que ce soit. Reprends-toi, bon Dieu.” Je prends une chaise dans l’intention de m’asseoir, puis me ravise. D’un ensemble de gestes vifs et rapides, je retire tous les dossiers de sous le nez de Joanne, les regroupe, bien rangés, et les laisse sur un coin de la table. Elle n’écoutera rien du tout et ne sera pas efficace si elle continue de se focaliser sur cela alors que ce n’est qu’une perte de temps. Cela fait, je me penche sur elle, les mains sur ses épaules, et capte son regard larmoyant. “Ce n’est pas de ta faute. Tu es ici, tu fais de ton mieux. Le psy n’a rien vu non plus, les pensionnaires également. Ce n’est pas de notre faute s'il a pris cette décision.” lui dis-je d’une voix basse, calme, posée, mais non sans autorité. Peut-être avait-il pris sa décision avant même d’être pris en charge par la fondation. Peut-être était-ce un coup de tête d’adolescent, qu’il ne s’attendait pas à une morte concrète mais à ce qu’on le trouve plus tôt. Nous ne le saurons jamais. Tout comme il aurait été impossible de l’en empêcher, faute de pouvoir avoir quelqu’un sur son dos à chaque heure de chaque jour. Ce n’est de la faute de personne et tout le monde à la fois. “Nous pouvons chercher comment cela a pu nous échapper pour éviter que la situation se répète un jour, mais une fois que tout sera en ordre.” Autrement dit, plus tard, car à cet instant précis, la priorité est ailleurs, et le sentimentalisme n’a pas sa place. Joanne doit le comprendre et réunir ses esprits. “Pour le moment, ce qui importe, malheureusement, c'est ce que nous allons dire aux pensionnaires, au personnel, à la famille, à la police qui ouvrira sûrement une enquête, à la presse, et aux donateurs.” Notre réaction face à cet événement est cruciale. Nous ne pourrons plus aider qui que ce soit si nous perdons la confiance de tous ceux qui croient encore en nous car nous n’aurons pas su gérer ce genre de crise. Nous perdrons forcément quelques soutiens, mais peut-être pouvons-nous en gagner d’autres si nous prouvons que nous savons faire face. Une telle tragédie peut, malheureusement, devenir un excellent coup de projecteur sur la détresse de ceux que nous souhaitons aider, et donc, sur la fondation. C’est une occasion à ne pas manquer, une vitrine en or qui dépend entièrement des prochaines heures et des prochains jours. “On ne peut pas se permettre de paniquer, il y a trop en jeu.”
 
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Message(#)joamie + try to wake up EmptyJeu 1 Déc - 17:13

try to wake up
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Il y avait des vies qui s'éteignaient tous les jours. Joanne y avait été confrontée il y a peu de temps avec le décès de sa grand-mère, mais cette situation là était différente. Elle en souffrait encore, mais Molly avait un âge avancé, une belle et longue vie. Là, elle venait d'apprendre qu'un adolescent s'était donné la mort dans la fondation dont elle était à la tête. Elle avait été confronté à un deuil après chaque fausse-couche, mais encore une fois, ce n'était pas pareil. C'était dans un cadre professionnel, mais elle s'était malgré tout prise d'affection pour chacun de ces enfants, elle voulait tant leur donne. Et ne pas avoir pu aider Peter sonnait comme un véritable échec pour elle. Elle avait fait une erreur quelque part et elle devait la corriger. C'était du moins ce qu'elle se persuadait. La voix de Jamie était assez dure, lorsqu'il lui ordonnait de se ressaisir. Il retira de ses mains la moindre feuille de papier pour en faire un tas, bien rangé dans un coin de la table. Elle n'avait plus de quoi occuper ses doigts, alors elle se les torturait comme lorsqu'elle le faisait à chaque qu'elle était nerveuse. Jamie capta son regard pour qu'elle ait l'esprit plus clair, mais elle recula d'un pas lorsqu'il daigna poser ses mains sur elle. Il s'était bien fichu d'elle une fois, elle n'allait certainement pas lui laisser une nouvelle occasion. Après tout, ils ne se voyaient que dans un cadre professionnel, ce n'était pas nécessaire de se toucher d'une quelconque manière. Elle faisait peut-être de son mieux, mais ça n'était pas assez. Peut-être qu'elle avait pris son rôle trop à la légère depuis le début, pendant que Jamie lui assurait qu'elle pouvait largement prioriser son rôle de mère. Mais voilà que face à cette nouvelle, elle se trouvait bien négligente. Difficile de rester calme dans une telle situation. Elle n'y avait jamais été confrontée avant et Jamie devait certainement déjà avoir une idée de combien ce décès lui pesait déjà sur ses petites épaules. Elle devait aussi bien garder sa tête dessus, et elle n'était pas capable de mettre sur off toutes ses émotions en un claquement de doigt. Elle fit quelques pas dans le séjour en passant ses mains sur son visage et dans ses cheveux. Joanne ne l'écoutait que d'une oreille. Elle n'était déjà pas très douée pour les discours, voilà qu'elle allait devoir se confronter à la presse, aux regards mauvais d'absolument tout le monde pour l'annonce d'une horrible nouvelle. C'était particulièrement angoissant pour elle. Sans dire un seul mot, elle ouvrit la baie vitrée pour faire quelques pas dans le jardin. Nunki et Sirius la suivaient, ils ne restaient jamais très loin d'elle. Les deux chiens se mirent alors à jouer dans le jardin. Jamie avait un tel détachement par rapport à la situation, faisant passer les priorités de la fondation. Certainement pour se protéger de cette funeste nouvelle, mais Joanne n'appréciait pas sa manière de faire. A déshumaniser l'adolescent et à penser aux priorités de la fondation. Le business avant tout, apparemment. Au bout de longues minutes de réflexion, Joanne entrait de nouveau à l'intérieur, saisissant son portable pour envoyer un message à Ewan. "Je vais à Londres." dit-elle à Jamie. "Hors de question que je m'occupe de cette histoire d'ici, il faut que je sois là-bas. Pas que je me terre ici et que je fasse tout de loin, ce n'est pas honnête. J'avais des rendez-vous la semaine prochaine, surtout avec le cabinet d'architectes, mais je vais reporter jusqu'à que le plus gros soit fait." Elle ne doutait pas des capacités d'Ewan à trouver hôtel et avion en un temps record, elle partirait le soir-même si cela était possible. Elle ne savait pas comment elle allait gérer tout ça, avec Daniel, elle trouverait bien un moyen. "Je lui demande de te prendre aussi un billet ? Tu viens ?" La question se posait, Jamie avait un autre emploi à côté, il ne pouvait pas poser congé comme il l'entenait. Par on ne sait quel moyen, elle avait un peu retrouvé contenance, mais il y avait bien plus à faire que de prendre l'initiative de prendre l'avion jusqu'à l'autre bout du monde pour gérer cette affaire. Elle prit ensuite une feuille de papier pour y écrire une liste de tout ce qu'il y avait à faire. Presse, fondation, donateurs, c'était ce que Jamie avait dit. Préparer un discours adapté pour chacun. Puis voir tout ce qu'il y avait à faire pour l'enquête à venir, faire appel à un avocat. Elle notait tout ce qui lui venait en tête et ce qui découlait de la situation. Elle en oubliait certainement beaucoup, mais c'était déjà un bon début, et il y avait déjà beaucoup à faire.
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Message(#)joamie + try to wake up EmptyJeu 1 Déc - 18:49


☙ try to wake up

 

Revenue de ses quelques minutes d’isolement dans son jardin, Joanne revient avec l’esprit plus clair. Déterminée à se rendre en Angleterre afin de gérer la crise sur place, ce qui est la meilleure décision qu’elle puisse faire, elle me donne enfin l’impression que je peux compter sur elle pour prendre en main la situation. Il y a quelques minutes, j’étais plutôt prêt à virer de son poste la jeune femme incapable de se reprendre et complètement paniquée qui me faisait face. La direction ne peut pas se permettre de perdre du temps avec pareilles crises d’émotivité, qu’importe la gravité de l’événement. C’est bien pour cette raison que l’on ne confie pas aux femmes les postes avec de trop grandes responsabilités ; lorsqu’elles perdent leurs moyens de la sorte, elles deviennent incohérentes, sont incapables de prendre des décisions, et font perdre du temps. Joanne me propose de venir avec elle, ce qui serait le plus logique, et pourtant, pour ma part, je suis pris au piège. « Pas tout de suite. Je ne peux pas juste partir comme ça, la chaîne ne me le pardonnera jamais. Je leur en fais assez baver en ce moment. » je réponds avant de lâcher un soupir. Il n’y a qu’un mois d’écart entre mon jugement et cette affaire, je pense que je peux tirer une croix sur mon travail si je m’envole dès ce soir pour Londres. « Mais je te rejoindrai dès que je le peux. Tu penses y rester combien de temps ? » Le mieux à mes yeux serait que Joanne demeure sur place tout le mois, passe les fêtes de fin d’année à la fondation comme je le lui avais proposé car c’est véritablement le moment d’être auprès des pensionnaires, mais cela serait un séjour particulièrement long. « Tu vas prendre Daniel avec toi ? » je demande, un peu hésitant. Aucune option est idéale : si Daniel est en Angleterre, je ne pourrai pas le voir avant de l’y rejoindre moi-même, et si Joanne le confie à ses parents, les visites risquent d’être encore plus tendues que cela n’est le cas avec Joanne. Autrement dit, je ne dois pas m’attendre à passer beaucoup de temps avec lui prochainement. Enfin, je m’assois. J’observe Joanne effectuer la liste de tout ce qui doit être fait, et il ne faut en oublier aucun aspect. « Il faut appeler Ewan pour lui dire comment annoncer la nouvelle aux pensionnaires, officiellement, et il faut impérativement assigner un psy à leur soutien psychologique. Ils devraient tous passer le voir, je pense, même les plus petits. Il faut un suivi tout particulier pour les colocataires de Peter. Il faut aussi qu’Ewan briefe tous les éducateurs pour qu’ils abordent le sujet avec pédagogie. » La mort est le thème le plus délicat qui soit à aborder. Et il s’agit d’un suicide. Ce n’est pas le poisson rouge ou le hamster de la garderie qu’il faut enterrer dans une boîte à chaussures à côté du potager. C’est un garçon bien trop jeune qui a décidé de mettre fin à ses jours. L’expliquer et le faire avaler aux enfants est bien plus facile à dire qu’à faire, et moi le premier je n’ai pas la moindre idée de la marche à suivre. Les professionnels s’en chargeront très bien. Moi, je ne peux que m’ateler à ce que je sais faire. « Je dois écrire un communiqué à envoyer aux donateurs et aux rédactions, quelque chose qui nous mette en avant… » je murmure, réfléchissant tout haut, et commençant déjà à griffonner des bouts de phrases sur du papier. Malgré la tragédie, il faut à tout prix tirer de cet événement des retombées positives, et non tomber au milieu d’un scandale qui mettrait la fondation au fond du trou. Démontrer, à l’aide de ce suicide, à quel point notre travail est essentiel. Plancher immédiatement là-dessus garde mon esprit occupé, mais mon écriture est bien plus nerveuse qu’à l’accoutumée. Je me surprends à trouver l’exercice de ce communiqué presque trop facile. Faire un parallèle avec Oliver ? Non, je n’en serais pas capable. Utiliser la mémoire d’un garçon inconnu afin de mobiliser toujours plus, en faire quasiment du marketing, je le peux, mais pas celle de mon frère. Une partie de moi méprise l’autre à cet instant, et c’est pris en étau dans cette dualité que je finis par lâcher le stylo. Un garçon est mort et mon esprit refuse d’en faire un être humain à part entière. Uniquement un concept abstrait, manipulable et malléable. Ce n’est pas si détestable que ça, non. C’est pour une bonne cause, notre cause. On ne peut pas laisser passer l’occasion de gagner plus de cœurs, plus de donateurs, plus de moyens d’aider plus de monde, même financer la structure à Brisbane. Respirant profondément, c’est ce que je me répète inlassablement. Être détaché, ce n’est pas être un monstre, c’est être pragmatique.
 
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Message(#)joamie + try to wake up EmptyJeu 1 Déc - 20:09

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Joanne s'attendait à ce qu'il réponde négativement à sa question. Il devait se tenir à carreau par rapport à tous ces derniers événements, peut-être même espérait-il de pouvoir à nouveau conduire une émission sur la radio. Mais pour cela, il ne pouvait pas se permettre une absence au pied levé, bien que les raisons étaient on ne peut plus légitimes. "Je n'en sais rien, Jamie. Aussi longtemps qu'il le faudra." lui répondit-elle. "Je ne sais pas combien de temps ça prend pour régler une histoire pareille, je ne sais pas combien de tems ça prend pour convaincre tous ceux qui sont impliqués dans cette fondation qu'ils peuvent toujours nous faire confiance. Je n'en sais rien du tout." Forcément, la question de Daniel se posait. Jamie avait rapidement deviné qu'il ne pourrait pas le voir avant un long moment, quoi qu'elle choisisse. "Bien sûr. Hors de question qu'il reste chez mes parents aussi longtemps." Joanne limitait énormément les conversations avec ses parents dernièrement. Hassan avait raison, ils devaient se faire énormément de soucis pour Joanne mais ils s'y prenaient vraiment très mal. Au point où elle voulait diminuer la communication entre eux. Elle ne les empêchait pas de passer, de discuter un peu, mais elle se braquait systématiquement dès qu'ils évoquaient de loin ou de près Jamie, ou sa vie amoureuse en général. "Je le garderai un maximum avec moi. Et sinon, je le confierai à la crèche de la fondation." Comme ça elle ne sera jamais loin de lui, ce n'était pas comme si l'on pouvait refuser ce genre de services à la directrice de la fondation. "Je l'annoncerai moi-même, si je pars dès ce soir ou demain matin, ça devrait être possible." commenta-t-elle tout en continuant d'écrire. La liste était devenue particulièrement longue. C'était beaucoup de choses à faire. D'un côté, Joanne était presque soulagée d'être à une grande distance physique de Jamie. Ce n'était pas si mal que ça, qu'il ne puisse pas directement venir avec elle. Il se montrait alors bien nerveux lorsqu'il se mit à griffonner lui-même quelques lignes, complètement obsédé par le côté financier de cette situation. Joanne lui retira le stylo de sa main pour qu'il s'arrête de se focaliser. "Je veux bien qu'on me reproche de m'impliquer trop sentimentalement à cette histoire, mais c'était tout aussi malsain et même flippant d'être si détaché que l'on ne pense plus qu'à la promotion et au marketing de cette fondation." dit-elle, les sourcils froncés. "Je sais qui ce gamin te rappelle, je sais pourquoi tu ne veux pas t'impliquer émotionnellement dans cette histoire. Je respecte tes qualité de business man, Jamie, mais bon Dieu, je trouve ça d'un total irrespect pour ce gamin et tous ceux qui ont vu son cadavre qui ne touchait pas le sol que de s'intéresser à l'argent que nous pouvons injecter dans cette fondation à cause de ce malheur. C'est toi qui le dis, qu'il y a un temps pour tout. Avant de leur dire qu'on va faire ci, ou ça, appliquons-les. C'est ça, notre priorité. Il est hors de question que je passe au second plan tous les autres pensionnaires pour avoir de nouveaux donateurs. Ayons des résultats de cette prise en charge avant de les avancer à tous ceux qui s'y intéresseront." Lui aussi devait sortir de sa propre panique, de sa propre prison qui n'était autre que le souvenir de son frère. Lui aussi devait se réveiller de ce mauvais rêve. Même s'il ne le voulait pas, il ferait forcément un transfert vis-à-vis d'Oliver. "Je ne dis pas que je ne suis pas d'accord avec ce que tu peux avoir en tête, je sais que tu ne veux que relancer la fondation. Mais offrons aussi à Peter des funérailles. Je sais que tu te protèges toi en le résumant surtout à une opportunité de marketing. Ton père aurait fait ça, pas toi. " Et malgré toute l'aversion qu'elle pouvait ressentir vis-à-vis de lui, il lui était impossible de ne pas être attendri face à un Jamie qui était bien plus vulnérable et fragile qu'il ne voulait le laisser croire. Il se barricadait derrière la froideur, le professionnalisme, le business. Joanne restait la femme qui avait le plus proche de lui, et elle le connaissait par coeur. Ce jeu du je t'aime moi non plus était plus difficile que chacun pouvait le croire. Ils continuaient de se convaincre que c'était pour le bien de tous. Tout n'était que contradiction dans sa tête. Elle fini par porter une main délicate à sa joue, et elle passa son pouce sur ses lèvres. Difficile d'oublier ce qu'il y avait eu la semaine passée. "Alors toi aussi, ressaisis-toi." dit-elle au bout de quelques secondes d'un parfait silence, mais avec de longs échange de regards. Elle retira sa main de sa joue, puis pris le papier où il avait commencé à écrire pour le chiffonner et le mettre plus loin, et lui mit devant une nouvelle feuille vierge. Qu'il recommence ce qu'il voulait écrire avec l'esprit plus clair.
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Message(#)joamie + try to wake up EmptyMer 7 Déc - 17:17


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Les mots s’alignent sur des phrases toutes faites qui me viennent presque trop naturellement, je n’ai guère besoin de monopoliser une grande partie de mon cerveau pour griffonner un début de communiqué, alors ce qu’il en reste s’occupe en me torturant le corps et l’esprit en agitant sous mon nez des souvenirs bien trop douloureux ; alors rapidement, les phrases éclatent en syllabes qui n’ont plus de sens, et je ne parviens plus à écrire quoi que ce soit. Joanne m’arrache à cette pseudo transe et met papier et stylo hors de ma portée. Je lui jette un regard dur. Elle n’est pas tendre avec moi non plus dans ses propos. « Ce n’est pas du marketing, je pense aux gamins et au projet à Brisbane, ça demande de l’argent et ça n’a rien de malsain de le rappeler au plus grand nombre. Ils s’y intéresseront d’autant plus si nous leur disons ce que nous allons faire. » Mais Joanne ne serait pas Joanne si elle avait compris ceci du premier coup, n’est-ce pas ? Dans le monde selon celui de cette petite rêveuse, cela n’est pas aussi important que la prise en charge des pensionnaires et du personnel de la fondation à l’autre bout du monde. L’humain d’abord, l’argent ensuite ; c’est une logique aux intentions louables mais qui n’a rien de réaliste. “C’est mon domaine Joanne, je sais ce que je fais.” je siffle entre mes dents. Sûrement essaye-t-elle de temporiser en faisant marche arrière, déclarant finalement qu’elle n’est pas contre mon initiative, mais elle manque le coche en évoquant encore une fois Oliver entre les lignes, puis, pire, mon père. A croire que toutes les occasions sont bonnes pour me comparer ou non à lui afin de me faire aller dans une direction ou dans l’autre, sachant que sur n’importe quel sujet, qu’importe la décision qu’aurait prise Edward à ma place, je ferai le contraire, presque par principe. Pas cette fois. “Tu as tort visiblement.” Il sauterait sur l’occasion pour mettre en avant la fondation ? Il aurait eu raison, et c’est ce que je ferai aussi, qu’importe si cela me rend un peu plus comme lui. Certes, la distance que je prends face au suicide du garçon relève de l’instinct de survie, mais je suis lucide. Il le faut bien. Trop familière dans un contexte pareil, Joanne se permet d’appose sa main à ma joue, de frôler mes lèvres, me demandant trop tendrement de me ressaisir. « Arrête. » Ma main dégage la sienne. Je me lève et m’éloigne d’elle de quelques pas, bras croisés. Dans mes grandes inspirations, on devine la peine refoulée qu’elle n’a fait que remonter à la surface. Mais ce n’est pas Oliver. Cela n’a rien à voir avec lui. “Pourquoi est-ce que cela devait arriver maintenant ?” je murmure, dépité. « Comme si tout n’était pas assez compliqué en ce moment. » Notre séparation, les visites pour Daniel, mon travail, la thérapie, nos déménagements, la saison des galas, les fêtes qui approchent. La situation n’est pas propice pour un drame supplémentaire –ou peut-être l’est-elle trop. Je fais des pas nerveux dans le salon, en long et en large. Ce que cette mort me laisse, c’est un goût d’injustice. Jamais je n’aurais osé traiter Oliver d’égoïste, mais Peter, lui, me met hors de moi. « Et pourquoi s’infliger ça ?! Il était là pour être aidé, il allait trouver une issue. Ca n’a pas de sens ! » Je sens que je ne peux pas l’excuser, que je suis offusqué, et pourtant, qui suis-je pour juger la détresse et les raisons qui motivent un tel geste de la part d’un garçon si jeune ? Je n’en ai pas le droit. Je soupire, puis passe une main sur mon visage, cherchant à remettre mes idées en place. « Il faut… » Je me surprends à jouer avec mes mains comme un enfant, ou comme Joanne le ferait. Triturant mes phalanges nerveusement à la recherche de quelque chose à dire ou à faire afin de m’occuper l’esprit. Je secoue un peu mes doigts pour me faire cesser et les fourre dans mes poches. Je dois me rendre utile, d’ici, à Brisbane, tant que je ne puisse pas me rendre à Londres. Je réfléchis un instant, le regard bas posé sur l’herbe, m’efforçant de mettre la mort de ce garçon dans un coin et de garder l’esprit clair. Me ressaisir. « Il faut que tu me dises quels rendez-vous tu avais prévu dans les prochains jours, j’irai à ta place. » finis-je par dire. Je trouverai un moyen de m’y rendre, ou d’amener les interlocuteurs à moi, de replanifier tout ceci afin que ceci soit compatible avec mon propre emploi du temps. Si le projet en Australie demeure en stand-by à cause de cette histoire, nous pourrions perdre des opportunités.
 
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Message(#)joamie + try to wake up EmptyMer 7 Déc - 22:16

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

L'aisance qu'avait Jamie à placer un mot derrière l'autre était presque déconcertante au vu de la situation. Bien sûr que ce gamin lui rappelait Oliver, c'était bien trop évident pour Joanne. Il voulait jouer l'impassible, elle le remettait rapidement à sa place histoire de le remettre dans ses pompes. Elle admettait qu'elle était encore bien inexpérimentée en la matière, bien qu'elle s'y familiarisait de jour en jour. Penser au bien-être de la fondation elle-même s'entendait, mais qu'il passe si facilement à la trappe les obsèques de l'adolescent était presque offensant. "Et justement, tu me voyais sur ce poste pour avoir un oeil nouveau sur ce que tu appelles ton domaine." lui rétorqua-t-elle tout aussi sèchement, le regard tout aussi dur. C'était ce qu'il voulait, après tout, non ? Une personne qui aurait une autre approche par rapport à la fondation, quelqu'un qui n'avait jamais eu toute cette éducation économique et financière pour mettre en avant d'autres valeurs. Etrangement, Joanne en tirait presque une satisfaction lorsqu'il dégagea sa main de son visage. Un geste qui l'avait visiblement écoeuré, et c'était tant mieux pour lui. La jeune femme savait se montrer rancunière lorsqu'elle le voulait, juste une charge de revanche pour son comportement de ces derniers temps. Une fois cette affaire réglée, elle se contenterait de l'ignorer. Elle n'avait pas hâte qu'il revienne sonner à la porte, la bouche en coeur, pour voir Daniel. Comme si de rien n'était. Jamie faisait les cent pas dans le séjour, s'animant du fait que les mauvaises nouvelles s'enchaînaient rapidement. "Un malheur n'arrive jamais seul." répondit doucement Joanne, en croisant les bras. "Il paraît que les choses s'équilibrent plus tard. Du moins, c'est ce que tout le monde dit." Elle haussa les épaules, peu convaincue par ce que les autres pouvaient dire. "Peut-être qu'il n'avait pas trouvé ce qu'il recherchait, peut-être qu'il avait d'autres attentes vis-à-vis de la fondation. Ne lui jette pas la pierre dessus." Il ne le ferait pas s'il s'agissait de son propre frère. Peter ne devait pas être pour autant son souffre-douleur. "Nous sommes passés à côté de quelque chose..." dit-elle tout bas, songeuse. Jamie peinait à garder son calme, perdant ses moyens sous les yeux de son ex. Il avait toujours été bien trop fier pour montrer ainsi ses faiblesses, ça n'avait pas l'air de le déranger de montrer ses faiblesses à son ex-fiancé. Alors il faisait tout ce qu'il pouvait pour penser à autre chose, songer à faire quelque chose pour faire avancer la fondation. Il ne trouvait que ça à faire. Elle le laissait se remettre tout seul de ses émotions. Joanne rapprocha la pile de feuille de sa place pour y récupérer le planning des semaines à venir. Il y avait aussi plein de pense-bêtes un peu partout, des idées qui lui venaient lorsqu'elle faisait autre chose. Elle approcha les deux feuilles de Jamie, qui pouvait constater par lui-même que les deux semaines à venir étaient bien chargées. La majorité de ses rendez-vous se condensaient les après-midis où Daniel se trouvait à la crèche, mais elle n'avait pas parfois pas le choix de choisir d'autres jours - rappelant ainsi à ses interlocuteurs qu'elle viendrait avec lui. Jusqu'ici, cela n'avait dérangé personne, au contraire. Elle se munit d'un fluo pour mettre en valeur certains rendez-vous. "Je peux d'avance te dire qu'il est impossible de pouvoir déplacer le rendez-vous là." dit-elle en surlignant le créneau horaire en question. "C'est avec les architectes, un expert en écologie et le directeur WWF, c'était une misère pour trouver un horaire qui puisse convenir à tout le monde." Elle prit ensuite un stylo pour détailler les autres créneaux. "Les autres, ce sont principalement de potentiels donateurs, des entreprises locales qui seraient intéressés de contribuer d'une manière ou d'une autre au nouveau bâtiment. Le menuisier là devrait fournir un devis pour le mobilier, il avait promis une offre intéressante. Il y a aussi du coup des multinationales qui s'intéressent au projet, souhaitant s'investir dans cette filière là. Mais je ne les ai jamais rencontré pour le moment, ces entretiens là seront les premiers." Autant dire que Joanne avait cherché partout où elle pouvait pour récolter de nouveaux fonds, et faire en sorte que l'ensemble de la structure soit construite et remplie par des entreprises locales. Cela mettait ainsi en avant de nombreux points trop souvent mis de côté. Le téléphone de Joanne vibra. Elle lut rapidement le message. "Parfait, j'ai un vol pour ce soir, 23h." commenta-t-elle, se disant qu'elle avait tout de même un peu de temps pour préparer ses valises - et celles de Daniel. "J'avais aussi quelques entretiens téléphoniques de prévu, mais je pourrai le faire de là-bas dès que j'aurai cinq minutes."
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Message(#)joamie + try to wake up EmptyJeu 8 Déc - 17:18


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C’est un peu comme si mon petit monde se retrouvait secoué comme une boule à neige, mis sans dessus-dessous, secoué avec force, puis embrouillé par le tournoiement des flocons jusqu’à ce qu’ils se posent dans le fond. En attendant, le paysage ne fait que changer dans l’eau trouble. Des années semblent nécessaires avant que le dernier flocon ne touche le sol pour de bon. Et je ne peux rien faire, ce qui est sûrement la pire des sensations ; celle d’être désarmé, impuissant. Je n’ai pas pu empêcher ce couple de voler en éclats, ni la justice de ne pas m’épargner, et encore moins ce garçon de se suicider. Tous les événements sont forgés dans une terrible fatalité qui met à mal toute forme de positivisme. Ce ne sont pas les phrases toutes faites de Joanne qui permettront de voir le monde actuel sous un meilleur jour –d’autant plus qu’elle n’y croit pas elle-même. « C’est d’une grande aide. » j’ironise avec un rictus mauvais, décidément à fleur de peau, les nerfs mis à mal par ce décès dont personne, vraiment personne ici n’avait besoin pour envenimer la situation. A partir de là, je serre les dents et garde ma bouche fermée jusqu’à ce que mon calme soit retrouvé, sans quoi les piques ne visant qu’à me défouler fuseraient, et cela n’aiderait absolument pas non plus. Voilà que c’est Joanne qui me fait la morale et qui attend de moi que je me reprenne, quelle ironie. Puisqu’il n’y a que la froideur du travail pour tiédir mon tempérament, c’est sur les tâches à effectuer depuis Brisbane que je me concentre. La fondation ne doit pas pâtir de cette tragédie plus que nécessaire, nous ne pouvons pas tout geler subitement. Je décide d’aller aux rendez-vous prévus par Joanne à sa place, et elle ne s’y oppose pas. Un rapide briefing me permet d’avoir une vision d’ensemble du planning des deux prochaines semaines. « D’accord. Je potasserai tes dossiers à ce sujet avant de me lancer. Ca ne devrait pas être bien compliqué. » dis-je en lisant en travers les différents noms inscrits sur l’agenda, complètement absorbé, jusqu’à ce qu’une petite voix provenant de l’arrière de mon crâne me susurre que ce genre de paroles peuvent être vexantes pour la jeune femme. « Sans offense. » je corrige immédiatement, ne souhaitant pas la laisser penser que je prends son travail de haut, l’air de dire que si elle peut le faire, alors je le peux forcément avec une grande facilité. Le portable de la directrice vibre, un message d’Ewan : Joanne et Daniel s’envolent dans quelques heures. Mon cœur se serre, c’est si instantané. Pendant combien de temps ne pourrais-je pas voir mon fils ? « Ce soir… » je murmure en faisant mine d’acquiescer d’un signe de tête. Le monde semble se plaire à me mettre Daniel hors de portée. Encore une fois, tout ceci ne semble pas réel. Ce décès, Joanne qui part pour Londres, mon fils à l’autre bout du globe, et moi qui reste sur place. Cela ne peut pas être en train d’arriver. Je fais face à la jeune femme, réfugié pour encore quelques minutes dans le professionnalisme ; « Tu m’appelleras dès qu’il y aura quoi que ce soit, je veux être tenu au courant au jour le jour, qu’importe si c’est au milieu de la nuit. » Avec le décalage horaire, il y a bien des chances pour que cela soit le cas, et que j’entende le son de sa voix dans le combiné aux premières heures du matin. « Et je vous rejoindrai dès que possible. » je répète pour en persuader je-ne-sais-qui. Je crois bien que la dernière fois où nous avons été si éloignés l’un de l’autre pendant une longue durée remonte à… quand nous ne nous connaissions pas. La perspective de savoir Joanne et Daniel à l’autre bout du monde me rend nerveux. Pourtant, il n’y a rien à craindre. Être cloué au sol australien est frustrant au plus haut point. Des couinements de bébé se font entendre à l’étage. Le petit s’est réveillé de sa sieste. Hésitant, j’ose à peine demander ; « Je peux monter m’en occuper ? » C’est ma dernière occasion de passer du temps avec lui avant qu’ils ne s’envolent tous les deux.
 
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Message(#)joamie + try to wake up EmptyJeu 8 Déc - 18:50

try to wake up
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Bien que Jamie était une personne particulièrement fière, mais depuis qu'il était arrivé là, il ne semblait pas embarrassé de se montrer ainsi désarmé à la jeune femme. Celle-ci se contentait de l'observer, sachant qu'elle ne pouvait plus rien faire pour le soulager. Il était nerveux, ne savait pas quoi faire de ses quatre membres. Et, à l'opposé, il faisait de son mieux pour garder l'esprit clair et ne faisait que penser à la fondation, et aux bénéfices qu'ils pourraient tous tirer de cette situation. Joanne ne se laissait pas atteindre par l'air mauvais qu'il pouvait avoir lorsqu'il lui parlait - il aimait avoir le dernier mot. Il était décidément bien sensible rien qu'à cause des circonstances du décès de l'adolescent. C'en était aussi de trop pour Jamie. En effet, ils n'étaient pas épargnés. La séparation, l'arrestation, le jugement, le véritable point de rupture. Ils tentaient tous les deux de se reconstruire, et voilà que ce malheureux événement leur tombait sur le nez. Joanne lui présentait alors les rendez-vous qu'elle avait prévu dans les temps à venir. Pas difficile de s'y retrouver, elle avait coloré les créneaux selon la raison de l'entretien, mais elle préférait tout de même lui spécifier ce qui était le plus important. Joanne n'était pas à proprement parlé formée dans l'administratif, elle avait véritablement tout découvert sur le tas lorsque Jamie lui avait donné cette place de directrice. Il y avait des moments où tout lui semblait être tiré par les cheveux, ou très compliqué. Il ne serait pas surprenant que cela semble facile, peut-être même évident pour Jamie, qui ne manquait pas de le faire remarquer. Joanne vint à se demander si son travail était vraiment si simple que ça, mais il se rattrapa d'autant qu'il le pouvait. "Pas de soucis." répondit-elle simplement, avec un haussement d'épaules. Le bel homme semblait tout aussi perturbé par le départ imminent de la petite blonde et de son fils. Comme s'il ne le réalisait pas. Joanne croisa les bras, puis, quelques secondes plus tard, il avait pris comme un ton de grand chef pour lui dicter quasiment des ordres. Pas de conditionnel, pas de formule de politesse, juste un futur simple lui laissant deviner qu'elle n'avait pas le choix. La jeune femme ne fit aucune expression particulière. Elle était seulement bien peu enthousiaste de devoir l'appeler et d'entendre sa voix alors qu'elle sera si loin de lui. Il répétait une nouvelle fois qu'il prendrait l'avion dès qu'il le pourrait. Elle savait qu'il n'arrivait pas cette semaine-ci, ni la suivante d'ailleurs. Il ne pouvait pas s'échapper comme ça des studios, surtout après tout ce qui venait de se passer. Il devait se tenir à carreau. Avant même qu'un silence ne s'impose, on entendait Daniel se réveiller et s'impatienter. Elle était presque surprise que Jamie lui demande aussi timidement d'aller pour le chercher. Il aurait très bien pu monter lui-même sans sourciller, quoi qu'elle dise. "Oui, bien sûr, vas-y." dit-elle doucement avant de se désintéresser à lui pour se concentrer sur les papiers qu'elle devait désormais trier et ranger correctement. Elle n'en avait pas terminé lorsqu'ils redescendaient au rez-de-chaussée, avec un Daniel qui émergeait encore un petit peu mais qui était bien ravi de voir son père vu comme il était agrippé à lui. "Coucou, mon chéri." dit-elle avec un large sourire en s'approchant de son fils pour l'embrasser et lui caresser tendrement la joue. "C'est papa qui te donne le goûter, tu veux ?" lui demanda-t-elle. Le petit acquiesça d'un petit signe de tête, ravi, ayant l'air de comprendre que Jamie allait encore rester un peu. "Allez vous installer, je vous rapporte tout ce qu'il faut." Elle se dirigea dans la cuisine pour chercher un laitage, une compote de fruits, et un petit gâteau. "Le boudoir, seulement s'il a bien fini le reste d'abord, il le sais très bien." expliqua-t-elle à Jamie. Elle savait qu'il avait tendance à donner à Daniel ce dont il avait envie, faisant de lui un véritable papa gâteau. Joanne avait fait un peu déplacé de l'autre côté de la table les derniers papiers à ranger, et s'installa avec l'ordinateur non loin de là, tenant à terminer son tri aussi rapidement que possible. En même temps qu'elle rangeait, elle terminait ses échanges d'email avec certaines personnes, notamment Ewan, pour régler quelques détails avant son arrivée - dont le choix de l'hôtel où elle logerait.
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Message(#)joamie + try to wake up EmptyVen 9 Déc - 22:57


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La question pouvait paraître stupide et pourtant, je ne me serais pas vu agir en m'étant passé de la poser. Je ne suis pas chez moi, je ne suis même pas véritablement le bienvenu ; je le sens bien, l'instant d'avant, je n'étais qu'un patron aux nerfs douteux, et maintenant, je ne suis que le père qui veut voir son fils comme le juge le lui en a donné la maigre permission. Je ne me plains pas du regard et du comportement de Joanne à mon égard, c'est ce que j'ai cherché, je l'ai voulu, et désormais je l'ai. Alors peut-être que la nuit que nous avons passés ensemble sera bien la dernière. Avec l'autorisation de la jeune femme, remerciée d'un faible signée de tête, je quitte le salon et emprunte l'escalier jusqu'à l'étage, gravissant les marches deux à deux comme si je n'avais pas la moindre seconde avec mon fils à perdre avant qu'ils ne s'en aillent. Ce soir est plus proche de minute en minute après tout. Daniel s'agite dans son lit, il n'aime plus rester allongé autant qu'avant. Je le trouve sur ses deux jambes, accroché aux barreaux, jappant dans l'espoir d'attirer l'attention et d'être extrait de cette pièce bien sombre. La lumière allumée, il m'aperçoit, ravale son caprice et me regarde avec intérêt. « Salut mon bonhomme. » Je lui adresse un sourire, qu'il me rend bien volontiers. Malin, il se laisse retomber assis et tend les bras en l'air, sachant très bien que je vais l'extirper du lit. L'odeur qui émane du bébé laisse deviner que son réveil n'a pas été des plus agréables, et que le petit monsieur a toutes les raisons du monde d'être un brin grincheux. « On va s’occuper de toi, petit skunk. » C'est le seul rituel qui ne me manque pas, je l'avoue, le changement de couche. Je m'y retrouve toujours facilement sur la table à langer de cette nouvelle chambre et les placards, connaissant bien assez Joanne pour savoir où elle range les choses. Pendant ce temps, Daniel se distrait tout seul et gazouille avec la peluche que je lui ai offerte et dont, en effet, il ne semble pas vouloir se détacher. « Tu l’aimes ton canard, hm ? » Cela me fait plaisir, c'est vrai. J'aime croire qu'il pense un peu à moi quand il joue avec. Faute de savoir correctement prononcer le nom de l'animal, on pourrait croire qu'il l'a baptisé « Dug ». Il est toujours si adorable et sage. Nous retrouvons Joanne au rez-de-chaussée quelques minutes plus tard. Elle a toujours le nez dans les papiers qu'elle trie, mais elle s'en retire pour saluer son fils. Elle se charge également de réunir tous les éléments de son goûter pendant que je l'installe sur sa table haute et lui explique que je lui rendrait son canard une fois qu'il aura tout mangé. « Maman travaille, elle a beaucoup à faire. » lui dis-je également entre deux cuillères de compote, le devinant bien intrigué par l'activité de Joanne. Je doute néanmoins qu'il comprenne le concept du travail. « Et plus tard, vous allez tous les deux partir en voyage, dans un avion. » L'avion lui parle un peu plus. Comme tous les bébés, il sait très bien que c'est le moyen de transport qui porte la nourriture dans sa bouche. « Vous allez en Angleterre, c’est un autre pays, très loin d’ici. Et tu vas rencontrer plein d’autres enfants. » Il le comprend aussi. A sa bouille, on voit que tout ce qui concerne les enfants à ses yeux veut dire crèche, et copains. Cela n'a pas l'air de lui déplaire. Son attention est néanmoins attirée par le boudoir, mis hors de sa portée. Il tend les bras et agite ses petits doigts en couinant pour lui réclamer alors qu'il n'a pas terminé -mais papa ne doit pas connaître cette règle n'est-ce pas ? « Non, maman a dit après la compote et le yaourt. » Dommage. Il comprend le « non », la limite imposée, et reprend une cuillère de compote. Il porte ses grands yeux bleus sur moi, implorant d'avoir son boudoir. « N’essaye pas de m’avoir comme ça. » dis-je en me retenant de dire. Bien tenté. Daniel est loin d'être un bébé idiot ou en retard. Les sonorités lui parlent, les concepts se dessinent, tout comme son caractère. Il ne cesse de grandir et d'évoluer, cela est plus frappant à chaque fois que je le vois. Il gagne son gâteau en fin de repas et le déguste l'air victorieux, avec un enthousiasme proportionnel au nombre de miettes sur son bavoir. « Regarde toi, tu en mets partout. » je murmure avec un petit rire cette fois. Et lui aussi, cela l'amuse. Pendant tout ce moment, j'ai quasiment oublié la présence de Joanne près de nous. Je ne me souviens qu'elle se trouve là que lorsque mon regard se pose furtivement sur elle avec le besoin curieux de savoir si elle approuve ou non mon comportement de père, si je fais ce qu'il faut comme il le faut. Plus tard, Daniel et moi sommes dans le salon, par terre. Nous jouons avec Nunki et Sirius jusqu'à ce que le garçon s'en lasse et réclame du temps uniquement avec moi, sans les chiens. Ceux-ci retournent s'embêter l'un l'autre, et nous, nous faisons un peu de musique stridente avec le petit piano lumineux sur lequel il aime taper -mais pas anarchiquement, toujours en réfléchissant à la prochaine touche sur laquelle il appuiera, même si l'enchaînement mélodique laisse à désirer. Lorsqu'il décide qu'il est temps de partir à l'aventure, il s'agrippe à moi pour se hisser sur ses deux jambes, puis il se tient au canapé pour faire un pas, tombe sur ses fesses, persévère, et tombe et se relève inlassablement. « Il faudra bientôt lui courir après. » dis-je à Joanne avec un léger sourire. Ce qui détermine autant Daniel, c'est le canard oublié sur la table de la salle à manger, et c'est bien jusqu'à là-bas qu'il compte se rendre par tous les moyens.
 
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Message(#)joamie + try to wake up EmptyVen 9 Déc - 23:43

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Joanne l'oubliait totalement, préférant s'occuper l'esprit avec sa paperasse à trier plutôt qu'à se concentrer sur la présence de son ex-fiancé. Elle savait depuis longtemps qu'il était un bon père - avant que lui-même ne s'en rende compte-, et elle jugeait que ce n'était pas nécessaire qu'elle épie le moindre de ses faits et gestes. Il avait un droit de visite et Joanne devait être présente. Au cas où, comme ils diraient tous. Mais elle savait mieux que quiconque qu'il ne ferait rien à Daniel. Bien entendu, personne ne la croyait, sinon Saul n'aurait jamais fini par dénoncer ces faits qui ont emmenés Jamie dans une situation où il était bien difficile de s'en sortir. Les répercussions sur sa vie en général étaient nombreuses, il n'était pas nécessaire d'additionner les châtiments qui pesaient déjà bien lourds sur ses épaules. Il se devait de respecter les limites que Joanne imposait, surtout vis-à-vis de l'éducation de Daniel. Et c'était ce qu'il faisait. Elle n'écoutait que d'une oreille ce qui se passait. A la fin du goûter, Jamie emmenait Daniel au salon pour qu'ils passent un peu de temps ensemble. Cela laissait le temps à la petite blonde de finaliser enfin tout son rangement, tout était enfin bien en ordre. Lorsqu'elle leva enfin les yeux, elle vit son fils se mettre debout en s'appuyant sur tout ce qu'il pouvait, mais s'accrocher au pantalon de son père semblait être ce qui le mettait le plus à l'aise. Elle le regardait d'un air attendri, particulièrement persévérant. Elle acquiesça d'un léger signe de tête à Jamie, avec un sourire particulièrement discret avant de se concentrer uniquement sur Daniel à nouveau. Celui-ci tendait les bras en commençant à chouiner. Joanne prit la peluche en main. "C'est ça, ce que tu veux ?" lui demanda-t-elle. La petit babilla un peu plus fort, certainement pour répondre à sa question. "Viens le chercher, alors. Même si ce n'est pas sur tes deux jambes, tu y arrives très bien à quatre pattes, Daniel." lui dit-elle avec un sourire. Joanne l'encouragea encore pendant quelques minutes avant qu'il ne s'y mette. Nunki et Sirius adoraient gambader avec lui dans ces cas-là, et Joanne dut les recadrer une fois pour qu'ils ne s'approchent pas de lui. Ils en avaient le droit, mais c'était l'une des premières règles qu'ils avaient apprises avec Joanne, et ils la respectaient à la lettre. Daniel riait toujours lorsqu'il marchait à quatre pattes, ça l'amusait beaucoup. Il s'agrippa ensuite sur les genoux de Joanne, qui lui tendit enfin ce qu'il convoitait. "Bravo, mon chéri. Tu vois, tu te débrouilles comme un chef." lui assura-t-elle avec un large sourire, très fière de lui. Elle lui caressa tendrement le visage avant qu'il ne se laisse tomber sur ses fesses pour faire un câlin au canard. Les deux parents le regardaient avec affection avant qu'elle ne reprenne la parole. "Daniel, chéri ?" Ses yeux bleus se levèrent vers sa mère avec curiosité. "Je dois aller en haut pour faire nos valises, Maman a encore plein de choses à faire. Et je suis certaine que ça ferait plaisir à Papa de rester encore avec toi. Il y a a encore des jeux que vous n'avez pas fait ensemble." Et elle ne savait pas quand il allait le revoir, autant qu'il profite de l'occasion. "Ca lui ferait plaisir que tu lui fasses un câlin, un très très gros câlin, tu sais comment on les fait, cela." Il confia alors la peluche à sa mère avant de faire le trajet dans l'autre sens. S'il y avait bien une chose que Daniel adorait faire et avoir, c'était les câlins. Il ne fallait jamais trop en faire pour qu'il vienne les réclamer de lui-même, et il avait aussi tant d'amour à donner. Une fois qu'il était sur les genoux de son père, prêt à se coller à lui pour l'enlacer longuement, Joanne se leva pour aller à l'étage. Elle avait l'occasion de sortir ses vêtements les plus chauds, pour Daniel aussi. La jeune femme n'avait pas vraiment idée de quoi emmener, se disant que dans le pire des cas, elle pourrait faire un petit passage à Londres pour s'acheter ce qu'elle aurait pu oublier, ou ne pas avoir. Elle ne savait pas vraiment combien de temps elle avait passé le nez dans ses bagages, entre les affaires de toilettes, les chaussures, les innombrables affaires pour Daniel. Et il fallait qu'elle sélectionne également ses jouets préférés, au moins pour l'occuper dans l'avion lorsqu'il ne dormira pas. Munie d'un petit sac de voyage, elle réapparut dans le salon pour choisir ce qui lui plaisait le plus. "Tu peux rester pour lui son dîner aussi, si tu veux." suggéra-t-elle d'un ton neutre, tout en continuant à rassembler toutes les affaires nécessaires. Elle s'éclipsa ensuite à la cuisine pour appeler ses parents, et leur demander un service. Ils se jetèrent sur l'occasion pour renouer bien évidemment avec Joanne, avec qui ils avaient à peine conversé ses dernières semaines. Elle leur expliqua rapidement la situation et leur demanda de s'occuper des chiens durant son absence. L'appel fut tout de même particulièrement bref, elle avait encore bien trop à faire pour se permettre de bavarder.
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Message(#)joamie + try to wake up EmptySam 10 Déc - 0:20


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De loin, j'observe, attendri, Daniel qui traverse de lui-même de salon bien déterminé à récupérer son nouveau doudou préféré. J'admire sa ténacité, sa volonté de faire une partie du chemin sur ses deux jambes potelées malgré un équilibre plus que bancal, bien agrippé à tout ce que ses doigts peuvent trouver de stable. Puis il déboule à quatre pattes jusqu'à sa mère, encouragé par les chiens. On ne peut que craquer face au balancier droite-gauche qu'effectuent une paire de fesses de bébé en couche lorsqu'il avance ainsi, tapotant le sol de ses mains et de ses genoux avec enthousiasme. On ne peut que se sentir fier également, d'avoir un fils heureux, qui rit d'un rien, et qui n'est qu'une boule de tendresse ambulante. Il ne maîtrise pas le langage, pourtant il associe papa et l'idée d'un câlin assez rapidement ; il revient vers moi pour appliquer à la lettre le conseil de sa mère, très fier de remplir cette mission. Les bébés adorent rendre service, c'est dans leur nature. Ils sont foncièrement bons. Daniel l'a toujours prouvé, sa première activité préférée consistant à nous donner ses jouets il y a quelques mois. Juste les donner. Et avoir le plaisir de les retrouver lorsqu'ils lui étaient rendus. Le petit koala grimpe sur mes jambes sans grande difficulté et se blottit contre moi. Mes bras l'étreignent et je dépose un baiser sur son crâne de plus en plus chevelu. « Ca c'est un câlin d'expert ! » Joanne se rend immédiatement à l'étage pour faire les valises. Je me demande pour combien de jours de vêtements est-ce qu'elle prévoit d'emporter. Je ressens un léger malaise à l'idée d'être ici, à jouer, plutôt qu'à l'aider. Pourtant je ne crois curieusement plus avoir le droit de poser mes mains sur ses robes et ses gilets. « Tu seras gentil et sage avec maman, hm ? » je murmure à Daniel, même s'il ne m'écoute pas vraiment, car faire entrer le carré dans le trou rond est trop frustrant pour accorder de l'attention à quoi que ce soit d'autre. « C'est important. Ca ne sera pas facile pour elle à Londres. » Il lève enfin les yeux vers moi, comprenant que je lui parle. Il a hâte de parler à son tour, cela se sent, il aime les conversations. « Elle aura besoin de toi. C'est toi l'homme de sa vie maintenant. » dis-je en lui tapotant le bout du nez, ce qui le fait légèrement loucher puis rire. « Il faut faire mieux que ton père. » je souffle dans un soupir. Les enfants veulent souvent faire mieux que leurs parents. J'ai toujours souhaité être différent du mien. Daniel fera sûrement pas pareil, pas forcément par désamour pour moi ou par désaccord, mais simplement pour s'affirmer en tant qu'individu. Personne ne souhaite être prédéterminé. J'accepte d'un signe de tête la proposition de Joanne qui récupère quelques jouets de Daniel pour les mettre dans un sac -sous le regard intrigué du premier intéressé qui ne semble pas apprécier de perdre ses biens de vue, possessivité familiale. « Est-ce que je peux vous déposer à l'aéroport ? » je me risque à demander. Quitte à gratter du temps avec mon fils, autant le faire jusqu'au bout et pouvoir lui dire au revoir le plus tard possible. « Ca t'évitera de payer une fortune en parking pour ta voiture, ou un taxi. Et ça ne me dérange pas. » Elle, en revanche, je devine que l'idée ne la convainc pas totalement. A vrai dire il suffit de la durée entre la question et la réponse -toujours en attente- pour comprendre que cela ne l'enchante pas. A moins qu'elle ne soit absorbée par autre chose, mais j'en doute. Elle commence tout juste à nourrir une aversion vis à vis de ma personne qui peut rendre difficilement supportable de partager à mes côtés un trajet en voiture. « Tu ne vas pas refuser une bonne paire de bras pour aider à porter toutes ces valises n'est-ce pas ? » j'insiste avec un sourire pour dédramatiser. Et puis, Joanne sait très bien que mon principal intérêt, en dehors d'aider, est de rester quelques minutes de plus avec mon fils.
 
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Message(#)joamie + try to wake up EmptySam 10 Déc - 0:57

try to wake up
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

A vrai dire, Joanne avait aussi pris le temps de souffler un peu, en faisant ses valises. Cette journée était devenue bien trop chargée pour elle, et elle savait d'avance que les prochaines n'allaient pas être vraiment mieux. Qui sait, si cette situation de crise durera une semaine, peut-être plusieurs. C'était beaucoup de pression et elle n'était pas certaine de pouvoir un jour demander à ce qu'on lui octroie un congé sans qu'on ne l'appelle ou l'interpelle pour pouvoir décrocher. Mais elle savait d'avance qu'elle en avait besoin, cette fin d'année était très loin d'être facile pour elle, mais elle se devait de rester à l'affût et entière pour Daniel. Etre maman, était un job à plein de temps, sans de vraies vacances. Et puis là, elle ne sera pas vraiment chez elle pendant un temps indéterminé. Après l'effervescence de la nouvelle, elle appréhendait un peu, bien qu'elle savait qu'elle allait être chaleureusement accueillie. Elle terminait ensuite de sélectionner les jouets pour son fils et ferma le sac pour le mettre devant l'entrée. Elle devait également préparer un sac avec de quoi le changer si nécessaire dans l'avion. Elle accueillit la question de Jamie d'un air perplexe. Joanne se demanda dans un premier temps s'il se fichait une nouvelle fois d'elle, ou s'il avait une idée particulière derrière la tête. Plongée dans ce questionnement, un long silence s'installa entre eux, à se regarder dans le blanc des yeux. Jamie cherchait certainement à alléger un peu l'ambiance en la relancer avec un sourire qu'elle n'était pas certaine d'apprécier. Il était clair qu'il voulait gratter la moindre seconde avec Daniel. Dieu sait lorsqu'ils se reverront à nouveau. "Si tu veux, oui." lui souffla-t-elle tout bas. Qu'il ne s'attende pas non plus à ce qu'il y ait de longues et plaisantes conversations dans la voiture, parce que ça n'allait pas être le cas."Merci." ajouta-t-elle, encore plus bas, avant qu'on ne la prenne pour une personne impolie. Le temps passait à folle allure, jusqu'à ce que le ventre de Daniel ne commence à crier à famine. Joanne lui avait rapidement réchauffé un plat qu'elle lui avait préalablement préparé. Et, pendant que Jamie s'occupait de le nourrir, elle se fit un sandwich bien garni qu'elle mangea sur le pouce. "Tu voudras bien le mettre en pyjama, après ?" Il allait être bien plus à l'aise dans ses vêtements de nuit dans le voyage plutôt que dans son adorable salopette. C'était en parlant de pyjama que Joanne remarqua qu'elle avait oublié de prendre sa turbulette pour l'hiver. Elle fit un rapidement aller-retour à l'étage pour récupérer les quelques choses qu'elle aurait pu oublier. Puis une fois redescendue, le petit avait fini son plat principal, et il savait qu'il avait droit à un dessert derrière, ce que Joanne lui chercha rapidement dans le frigo, alors qu'elle avait toujours son sandwich en main. Une fois qu'elle en avait avalé le dernier morceau, elle but un verre d'eau avant de monter une nouvelle fois à l'étage pour se changer, et être un peu plus présentable. Rien de très classe non plus, mais c'était toujours mieux que ses vêtements de mère au foyer. Elle récupéra également son manteau le plus chaud, et descendit les valises qu'elle avait laissées à l'étage. Lorsqu'elle était à nouveau au rez-de-chaussée, Daniel était en pyjama, et même déjà avec son manteau, prêt à partir. Il était un peu perplexe, et commençait à fatiguer - sinon il n'aurait pas sa tétine en bouche. "Il va y avoir beaucoup de changements, mon chéri, je suis désolée." lui dit-elle en lui caressant d'un air sincèrement navré. Elle ne savait pas vraiment comment il allait vivre ce décalage horaire. C'était un peu tout ou rien, elle espérait juste qu'il parvienne à s'adapter rapidement. Daniel avait toujours eu ces capacités en lui, mais cette fois-ci allait être un peu différente des autres. "Tu vas te faire des nouveaux copains là-bas. Ils sont tous le même accent que Papa, tu verras." Il allait très certainement apprécier la crèche de la fondation, elle savait ce qu'il y avait, et elle savait que ça lui plairait. Ca va certainement aussi le perturber, de voir ces nouveaux visage, de faire de nouvelles connaissances. En soi, ce n'était pas un mal, mais ça n'allait peut-être pas être très évident pour lui dès le début. Elle l'embrassa sur la joue, alors qu'il était toujours dans les bras de Jamie. Après quoi ce dernier lui confia le petit afin qu'il puisse mettre les bagages dans le coffre.
 
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Message(#)joamie + try to wake up EmptySam 10 Déc - 1:41


☙ try to wake up

 

Plus ou moins à contrecoeur, Joanne accepte ma proposition de les emmener, elle et Daniel, jusqu'à l'aéroport. C'est bien la seule petite chose que je puisse faire pour l'aider, outre d'ocuper Daniel pendant qu'elle se chargeait des valises. Elle ne cesse de monter et descendre les escaliers, s'assurant de ne rien oublier. Joanne a beau être prévoyante, elle sait être distraite par ses pensées de grande rêveuse, il ne serait pas étonnant qu'une fois à Londres elle se rende compte qu'elle a tout simplement pensé à tout sauf à sa brosse à dent. C'est ainsi que la jeune femme qui n'avait jamais quitté le continent avant de me connaître part seule avec notre fils à l'autre bout du globe ; que celle qui fut conservatrice de musée s'envole pour gérer la situation de crise que traverse la fondation. Elle nage dans l'inconnu et l'improvisation, et peut-être paniquera-t-elle plus tard, mais pour le moment, depuis qu'elle s'est ressaisie plus tôt dans l'après-midi, la petite blonde fait preuve d'un sang froid exemplaire. Néanmoins je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter un peu pour elle. Elle aura Ewan, et je serai à portée de téléphone à tout moment, mais le stress pourrait l'emporter sur sa clarté d'esprit. Sans oublier que la teneur de ses décisions pourrait être la même que celles de ses paroles lorsqu'elle tentait de me résonner. Qu'importe, de toute manière, je n'ai pas d'autre choix que de lui faire confiance -comme je l'ai toujours fait jusqu'à présent. Il n'y a qu'elle pour gérer la crise. Moi, je suis pieds et poings liés ici. Pendant que les valises engloutissent les affaires de Joanne et Daniel, je m'occupe de donner à dîner à notre garçon qui commence à véritablement se questionner à propos de cette agitation de la part de sa mère. Un peu plus lorsqu'il se retrouve habillé pour la nuit alors que je ne le monte pas pour le mettre au lit. Malin, il sait désormais qu'il peut aider à être habillé ou déshabillé en tendant les bras et les jambes. Il facilite la tâche autant qu'il le peut, ce qui me permet de le changer en moins de deux. Je le confie à Joanne le temps de m'occuper des bagages ; nous prenons la voiture de la jeune femme faute la mienne ait un coffre assez grand pour accueillir les valises, elle n'est pas faite pour ce genre de choses, c'est à peine si la banquette arrière permet de glisser ses jambes. Je m'occuperai de ramener le véhicule ici plus tard, et je laisserai sûrement les clés aux parents de Joanne puisqu'ils passeront s'occuper des chiens. Daniel rechigne un peu à être installé dans le siège auto, j'admets que cela n'a rien de confortable. Il n'a pourtant pas le choix, et je finis par boucler toutes ces fichues ceintures. Je me charge de la conduite, Joanne a bien assez penser. Et si je suis occupé sur la route, je ne me sentirai pas obligé de faire la conversation, ce qui l'arrange certainement. Comme tous les aéroports, celui de Brisbane semble trop loin, trop grand, trop compliqué. Un vrai dédale qui nécessite d'être arpenté une dizaine de minutes avant que nous ne trouvions une place. Je crois que Joanne n'a jamais osé se plaindre de mes crénaux trop assurés, mais avec Daniel à l'arrière, je sens son regard désapprobateur posé sur moi lorsque je m'enfonce d'une traite un peu brusque entre les deux lignes blanches. Le petit s'est endormi dans le siège auto. Réveillé par l'agitation, il se montre un brin ronchon dans les bras de sa mère, et se calme rapidement. Les bras ballants, il se laisse porter jusqu'aux portiques de sécurité. « Et voilà... » je soupire une fois les bagages enregistrés. Il ne leur reste plus qu'à rejoindre les portes, et je ne peux pas les accompagner là-bas. Résigné, dépité, je souffle à nouveau. « Bon courage avec tout ça. » dis-je presque trop formellement. « N'oublie pas de m'appeler. » Je sais qu'elle ne l'oubliera pas, je ne sais pas pourquoi je le lui rappelle. Peut-être parce que je sais qu'elle n'en aura pas envie. Mon attention se porte sur Daniel qui somnole et pique du nez. Je lui caresse sa joue rebondie. « Bon voyage mon bonhomme. Tu vas me manquer. Je t'aime tellement. » Je me penche pour lui donner un baiser. Machinalement, j'embrasse également Joanne sur le front. Et je ne réalise l'erreur que sur le coup. J'effectue quasiment un bond en arrière. « Je... » Mon coeur palpite. Le vieil automatisme s'est glissé dans mes gestes. Je n'ai pas réfléchi. Mon regard un peu panique balancé entre les deux yeux bleus de la jeune femme. Que faire maintenant ? « A bientôt. » Fuir, vite et bien, et oublier cet incident supplémentaire.
 
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