J’avais déposé les enfants chez Thomas qui n’était plus véhiculé depuis notre divorce. Si Alex pouvait prendre les transports en communs, Clara était trop petites pour inhaler toutes ces odeurs de pisses et de transpiration. Ses problèmes d’asthmes pouvaient s’aggraver et le mieux c’était que je me déplace moi même chez Thomas. Bien évidemment, je refusais toujours de monter et Thomas n’insistais jamais trop. C’était déjà suffisamment dur pour moi de devoir abandonner un week end sur deux mes enfants, si en plus de ça je devais faire face à sa nouvelle vie. « À lundi. » avais-je dis, avant de démarrer. C’était toujours très dur de les laisser. Mon ex-mari était un homme aimant et je savais qu’il prendrait soin d’eux, mais le fait de devoir me retrouver seule m’inquiétait à chaque fois. Bryan n’était pas dispo non plus. Il semblait m’éviter ces derniers jours, bien que j’en ignore la raison. Je préférais ne pas trop insister. J’avais croisé Cassia en allant chercher Alex à l’école, elle m’avait dit que Bryan était en ce moment très occupé, je n’en demandais pas plus pour être rassurée. Rêveuse, je m’étais trompée de chemin, me garant quelques minutes pour activer le GPS de mon téléphone. Il commençait à se faire très tard, il faut dire que j’avais passé les enfants chez Thomas à presque minuit, pour être sûre que Clara ne réclame pas son sein cette nuit.
En relevant la tête, je cru voir Bryan sortir d’un bar donnant quelque chose à un type qui repartit illico. Je plissais les yeux longuement essayant de voir au loin, si c’était vraiment lui. Son attitude était bizarre, il semblait nerveux. Un camion à ordure, stationna sur l’allé, bloquant de nouveau la vue. La logique des chose, voudrait que je rentre chez moi. Ce n’était pas prudent de rester ici, je pourrais toujours lui demander des explications plus tard. Pourtant, c’était l’occasion rêvée de savoir enfin ce qu’ils faisaient. De mieux le connaitre, moi qui ne rêvait que de ça. Bryan s’était imposé dans mon quotidien, se rendant indispensable. Il était entré dans ma vie lorsque j’étais le plus vulnérable et malgré que je ne voulais pas m’attacher, je commençais à mal supporter son absence et je m’inquiétais toujours que quelque chose ne lui arrive. C’est bête de penser comme ça, surtout que nous ne nous connaissions que très peu. Je me confiais à lui entre deux galipettes, lui racontant parfois des épisodes qui concernaient mon passé, ma famille ou encore mes enfants. Lui, se montrait moins bavard, mais je n’insistais jamais, lui laissant le temps de pouvoir plus s’ouvrir lorsqu’il se sentira prête.
Lorsque la benne dégagea enfin, Bryan n’était plus là. Je décidais d’aller faire un tour au bar. Deux types se tenaient devant la porte se demandant certainement ce que je devais faire là. « ici c’est pas pour les gonzesses, madame. » avait même osé dire l’un deux. J’avais fait un tour rapide dans les locaux. Il faut dire que ce n’est pas les bar familiaux que j’avais l’habitude de fréquenter avec mon ex-mari. C’était assez miteux, semblable à ceux que ma mère fréquentait. Bryan n’était pas là. Je quittais les lieux par la grande porte en longeant l’allé vers ma voiture. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais, le mécanicien ne serait certainement pas heureux de me voir. Cet environnement, c’était le sien, s’il ne m’en avait jamais parlé c’est qu’il ne voulait pas que je sache où il picolait les fois où nous ne nous voyons pas. Bryan s’hydratait à l’alcool, je ne l’ignorais pas, mais je ne disais rien. Je n’avais de toute façon pas réellement mon mot à dire là dessus, tant qu’au lit il assurait bien. Il y avait beaucoup de mystère que je laissais en suspens. Je voulais regagner ma voiture, lorsque j’aperçus deux hommes dans une petite impasse entrain de se battre. Du moins, l’un avait clairement le dessus sur l’autre.
Bryan? Ma raison m’ordonne de partir. C’est dangereux, mais c’est lui. L’homme qu’il tient par le col est KO mais il continue tout de même à s’acharner sur lui. Je suis extrêmement choquée de ce que je vois. Je peine à croire qu’il soit capable de faire du mal à quelqu’un d’autre. Il ne s’est même pas rendu compte de ma présence, du fait que je me sois à mon tour engouffré dans les pénombres de cette ruelle. Lorsqu’il s’apprête à achever le petit homme d’un dernier coup de poing, je trouve le moyen d’articuler difficilement : « ARRÊTE. » . Ma voix est tremblante, presque suppliante. J’ai du mal à me tenir debout face au choc. Mon coeur bat la chamade. L’homme est dans un sale état mais Bryan ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin. Je ne prend pas le risque de trop m’approcher. « Tu vas le tuer! » répétais-je de nouveau pour le dissuader de l’achever. Je ne retenais pas mes larmes, déçue, choquée et en colère de ce que je voyais. Mon Bryan n’était pas un voyou. Il avait beau collectionné les défauts, il était incapable de faire du mal à une mouche.
L'homme gisait dans son sang à moitié dans les vapes et complètement défiguré. Il suppliait, sans réussir réellement à prononcer un mot correctement. Quant à moi, j’hésitais à partir en courant, appeler les secours ou essayer de comprendre ce que je venais de voir. Mes yeux faisait des allées retour entre les deux hommes. Que s’était-il passé pour qu’il se montre aussi violant. Qu’il s’en prenne à plus faible que lui avec tant d’hargne.
« Alors, ta réponse ? » La mâchoire de Bryan se crispa. « Je te l’ai déjà donnée : c’est terminé, j’arrête. » Malgré le ton ferme qu’il employait, le blond savait que sa réponse n’était pas aussi arrêtée qu’il ne le laissait entendre. Voilà à peu près deux semaines que Mike l’avait appelé pour lui proposer un boulot. Il avait refusé d’emblée, mais Mike lui avait dit qu’il le rappellerait une autre fois, pour le laisser réfléchir. Depuis, Bryan s’était renfermé sur lui-même. Il ne voyait presque plus personne, que ce soit Ida ou même Cassia. Il se réfugiait dans le travail pour dire vrai, ne comptant plus ses heures supplémentaires au garage, et passant le peu du temps libre qu’il avait à terminer sa maison. Il avait vraiment voulu arrêter ces magouilles, vivre plus tranquillement. Une maison, une relation stable – si on pouvait appeler ça comme ça – et un emploi honorable. Mais il devait se rendre à l’évidence : ses comptes étaient presque vides. La maison lui avait coûté un bon paquet de fric, et les dépenses engendrées par les travaux étaient un puits sans fond. S’il continuait comme ça, il n’arriverait plus à payer son crédit à la banque et il devrait quitter la maison… ce qui entraînerait le départ de Cassia aussi. Et ça il ne pouvait pas le tolérer. La jeune femme n’était au courant de rien et il voulait que ça reste ainsi, c’était son problème à lui uniquement. « Putain Bryan, arrête de déconner ! Un mec comme toi ça n’arrête pas, jamais. » L’australien resta silencieux. Que pouvait-il dire de toute façon ? « Ok, t’as gagné. C’est ça qu’tu veux alors ? Tu gagneras le double. » Merde, ça devenait de plus en plus difficile de continuer à refuser son offre. Il se passa la main sur le visage pendant qu’il réfléchissait. « C’est ma dernière offre. T'en dis quoi ? » La voix de Mike au téléphone était de plus en plus agacée. Un soupire franchit les lèvres de Bryan. « C’est bon, j’m’en occuperai. » Et voilà, il avait cédé. « Parfait, je te recontacterai pour les détails. Mais ce sera du gâteau pour toi, comme d’habitude. » Mike lâcha un rire avant de raccrocher. Bran resta immobile pendant un moment avant de frapper le mur à proximité d’un grand coup de poing. « Fuck! » Il était furieux d’avoir cédé. Mais il n’avait pas le choix, et ça rendait sa colère d’autant plus grande. Il était au pied du mur, chose qu’il détestait par-dessus tout. Mais il le faisait pour Cassia surtout, et cela lui permettait de tenir bon. Jamais il ne la laisserait tomber, jamais. Mike ne mit pas longtemps à le recontacter, seulement trois jours plus tard. Il s’agissait de la même chose, c’était toujours la même chose pour Bryan. Depuis son expérience en Russie, il refusait de trop s’impliquer dans ce milieu. Il ne vendait plus, négociait plus, ne cherchait plus de clients. Non, il se contentait parfois de faire la mule, mais la plupart du temps il s’occupait de clients qui refusaient d’éponger leurs dettes. Heureusement que les banques ne faisaient pas la même chose, sinon il aurait du souci à se faire. Alors un soir, Bryan sortit de chez lui et se dirigea vers Fortitude Valley. Dans une vieille planque miteuse, il récupéra quelques sachets à remettre à l’un des mecs qui travaillaient dans un autre quartier de la ville. Redcliffe, plus précisément. Le blond s’y rendit et pénétra dans le bar qu’on lui avait indiqué. Il s’assit au bar et commanda plusieurs bières, en attendant le bon moment. Et puis, il remarqua ce mec qui le fixait un peu plus loin. Un mouvement de tête en direction de l’extérieur lui fit comprendre que c’était le bon gars. Il termina sa bière d’une traite – sa cinquième peut-être ? – et sortit du bar. Il s’approcha du gars qui l’attendait à l’ange et lui passa les six sachets qu’il avait récupérés un peu plus tôt. Mais le mec lui attrapa le bras et lui remit un sachet dans la main. « Tiens, c’est un cadeau de Mike. Il espère que tu feras moins le difficile la prochaine fois. » lui glissa-t-il à l’oreille avant de partir. Bryan rangea sans hésiter le sachet dans sa poche – il ne devait pas se faire prendre – et continua sa route en tournant dans la ruelle la plus proche, il lui restait un boulot à accomplir. Tout en marchant, il se demandait ce qu’il allait bien pouvoir faire de la cocaïne qu’on venait de lui passer. Cela faisait un bon bout de temps qu’il n’avait pas consommé de drogue durs, seulement quelques joints à l’occasion. Avec Cassia dans les parages, ça allait être difficile de la prendre. Peut-être qu’il la jetterait, il y réfléchirait plus tard. Car là, il avait autre chose à faire. Un homme se tenait dos à lui, il se retourna quand il entendit Bryan approcher. Il était un peu moins grand que le blond, et beaucoup moins baraqué. Mais surtout, il était extrêmement maigre, il avait l’air en mauvaise santé. Et pour cause, c’était un client régulier de Mike. « Mike, c’est toi ? » Sa voix trahissait son angoisse. Non, ce n’était pas Mike. Bryan sortit de l’ombre et avant que l’homme en face de lui n’ait eu le temps de bouger, il lui colla une sacrée droite en plein dans la tronche. « Mike ne viendra pas. Tu lui dois de l’argent, alors il aimerait que tu le paies. » Il s’approcha de sa victime et l’attrapa par le col, avant de se pencher à son oreille. « Maintenant. » Et il lui mit un coup de genoux avant de le jeter au sol. Cela ne lui plaisait pas plus que ça de frapper quelqu’un, mais il avait l’habitude maintenant. Ce n’était pas la première fois. Bien au contraire, il avait l’impression de le faire depuis toujours. Et puis, au final le mec à ses pieds n’était qu’une pourriture. Il traînait dans ce milieu en connaissance de causes, il consommait sans régler ses dettes. Bryan se pencha vers lui pour le relever et c’est à ce moment que tout dérapa. Puis que l’homme en profita pour lui foutre un coup de poing. Le blond resta interdit en se frottant la joue. Sa lèvre saignait, il le sentait. Généralement, les merdeux dans son genre se laissaient frapper sans riposter, c’est pourquoi il n’était pas sur ses gardes. Mais cette fois, on avait riposté. Et il aurait mieux fait de ne rien faire, oh non. Bryan était déjà assez sur les nerfs comme ça en ce moment, sans parler du fait que l’alcool faisait son petit effet dans son organisme. Il passa sa langue sur ses lèvres, léchant le sang au passage. Le goût se répandit dans sa bouche, s’infiltra en lui. A chaque fois, il se souvenait de ce jour. Ce fameux jour. Celui où Milla lui avait été prise, celui où il avait battu un mec à mains nues. Son sang avait giclé partout sur le visage du blond, il s’en souvenait parfaitement. C’était trop, le blond perdit la raison. Son pied décolla du sol pour atterrir dans le visage de son adversaire qui fut repoussé au sol. Il continua de le frapper du pied, dans son ventre surtout. Puis il se pencha pour l’attraper par le col et le redresser. « T’es vraiment qu’une petite merde. » Il ne s’entendait même pas parler, aveuglé par la colère qui le consumait. Il le plaqua contre le mur le plus proche avant de le ruer de coups, littéralement. Il n’entendait pas les supplications de sa victime, rien. Il avait juste besoin de se défouler, d’évacuer sa rage, sa rancœur. Il ne se rendit même pas compte que le mec était inerte, qu’il tomberait à ses pieds s’il le lâchait. Mais il ne le faisait pas, continuant de le tenir debout pour mieux le frapper. « ARRÊTE. » Bryan se figea immédiatement. Son bras était en l’air, prêt à s’écraser contre le visage de l’homme qu’il tenait. Cette voix. Il n’osa pas se retourner. FAIS CHIER ! Que faisait-elle là ? Pourquoi maintenant ? De rage et de frustration, il poursuivit son mouvement et écrasa son poing… sur le mur à côté du visage de son opposant. Toutefois, il ne le lâcha pas. « Tu vas le tuer ! » Cette fois, la voix d’Ida le sortit de sa torpeur. Il vit le visage de sa victime, si on pouvait encore appeler ça un visage… Ses yeux se déplacèrent pour voir tout le sang qui avait coulé sur ses vêtements. Il observa son poing qui était abîmé par la répétition des coups. Et surtout, il tourna la tête vers la blonde. Ce fut comme un électrochoc et il desserra son emprise sur le col de l’homme qui tomba au sol de tout son poids. Le regard qu’elle lui lançait… il pouvait y lire tellement de choses, tellement. Toutes plus déplaisantes les unes que les autres. Il se passa les mains sur le visage, le frottant vigoureusement. Il voulait se réveiller, ou revenir en arrière. Tout était bien trop parti en couilles, il avait déconné. Il ferma les yeux avec force avant de les rouvrir et de fixer Ida. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Sa voix trahissait son agacement. Il était pris au dépourvu, il n’aimait pas ça. Le souffle court, il essayait de se remettre de ses émotions et de comprendre ce qu’il venait de se passer – et ce qu’il se passait encore avec Ida devant lui. « POURQUOI es-tu là ?! » Elle n’avait rien à faire ici, elle n’aurait rien du voir. Rien.
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Dernière édition par Bryan Foster le Jeu 29 Déc 2016 - 12:11, édité 1 fois
Bryan me faisait peur. Lorsqu’il se retourna pour me regardait, je fis un pas en arrière. Je n’étais plus sûr de ce qu’il était capable de faire ou dire ou même de qui il était. Je ne l’avais encore jamais vu dans cet état là. Lui qui avait toujours peur de me blesser comme si j’étais faites en porcelaine, venait de mettre KO un homme. Ce dernier ne bougeait plus. Bryan saignait aussi mais son état n’était pas à plaindre. Je ne voulais pas croire ce que je venais de voir. Il devait bien y avoir une bonne raison à cet acharnement, au fond de moi j’espérais que la raison soit honorable. Cette homme aurait très bien pu être un violeur, un pédophile ou un criminel que Bryan aurait voulu arrêter. Mais, je n’avais plus l’âge de croire au père-noël. La situation m’était trop familière pour l’avoir déjà vécue adolescente. Je restais un moment à le regarder, ne trouvant rien à dire et ne sachant vraiment quoi penser. Bryan s’était frotté le visage, essayant de se calmer. Ma présence l’avait surpris. Il avait recouvert sa figure du sang de cet étranger. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Je détournais le regard à sa question. C’était à moi de me justifier maintenant? Ma présence était une aubaine, Dieu sait s’il allait s’arrêter de le frapper; Avait-il au moins conscience de ce qu’il avait fait. J’aurais dû me douter qu’il trainait dans des affaires louches en ayant plus de ses nouvelles. Son corps témoignait clairement d’une appartenance à un gang, et puis ses cicatrices révélaient son côté bagarreur. Il ne parlait que très peu de son passé. Dans le fond j’aimais croire qu’il s’était calmé, qu’il repeignait tranquillement sa maison en travaillant gentiment pour Ezra. Quoi de plus honorable qu’une personne qui travaille durement pour entretenir son foyer.
« POURQUOI es-tu là ?! »Je n’osais pas trop parler, de peur qu’il s’en prenne à moi. Son ton n’avait rien de doux, son regard non plus. Bien qu’au fond de moi, j’avais l’intime conviction qu’il ne me ferais jamais de mal. Nous étions bien trop proches pour qu’il ose faire quoi que ce soit qui pourrait me nuire. « je.. » dis-je sans réussir vraiment à articuler quoique ce soit. Peut être que j'aurais dû partir. Cet endroit n’était pas fait pour moi, c’était dangereux de trainer par ici aussi tard. « il est mort? » demandais-je enfin jettant un coup d’oeil à l’homme au sol. La panique m’envahit soudain. C’était la seule chose que j’avais réussi à dire. Mes pensées se bousculaient, toutes plus horribles les unes que les autres. Mon coeur battait très fort, je m’accroupis un instant pour essayer de reprendre mes esprits. Il fallait prévenir la police. Je regardais Bryan, passant mes mains dans mes cheveux complètement affolée : « Tu l’as tué? » répétais-je un peu plus fort. Je n’aurais jamais dû m’arrêter. Qui était l’homme qui se tenait là devant moi. Que je faisais rentrer dans Ma maison avec Mes enfants. Je ne l’avais pas vu depuis plusieurs jours et il ignorait mes appels. Je pensais avoir fait quelque chose de mal. Il me manquait énormément et j’avais l’impression de devoir une fois encore faire face à mes problèmes seule. Il avait su s’imposer dans mon quotidien, se rendant bientôt indispensable. Je ne me l’étais pas encore avouée, mais Bryan commençait à avoir une place importante dans ma vie. J’avais même pensé le présenter officiellement à mon fils, Alex car notre relation commençait à être un peu plus qu’une histoire de cul. Il jouait parfaitement le rôle du nouveau mec, ne refusait jamais de me rendre service et j’adorais nos petits moments ensemble. Je continuais à trouver ça excitant qu’il quitte ma maison avant le réveil des enfants ou l’arrivée de Thomas. Notre petit jeu ne trompais plus personne. Thomas l’avait grillé une fois partir en douce. Je n’avais pas démenti, préparant mon ex-mari à l’éventualité d’être à son tour remplacé. C’était peut être SA merde, mais une partie de moi ne pouvait pas le laisser seul, ça ne me ressemblait pas d’abandonner une personne qui comptait pour moi.
Je finis par me relever, mimant les cent pas et passant une bonne dizaine de fois la main dans les cheveux comme si j’allais pouvoir trouver l’idée de génie pour nous sortir de là. « Tu sais quoi? » finis-je par dire, peu convaincu de ce que j’allais faire mais ça me semblait être la seule option « je vais appeler les secours. ». La vue du sang m’avait toujours rendu malade. Je tremblais en m’approchant de l’homme au sol. Je pris une grande inspiration puis passa ma main sur son cou à la recherche de son pouls. Il me fallut bien quelques secondes avant de réussir à l’entendre, au même moment l’homme grogna ce qui m’arracha un cri « Putain de merde! » J’étais à la fois soulager de ce que je venais de voi et morte de trouille. J’avais beau joué les dures à cuire, je n’en restais pas moins peureuse. Je contrôlais mal mes émotions. J’essayais de me calmer, ça ne servait à rien de paniquer. Je m’éloignais de l'homme, cherchant mon téléphone dans la poche arrière du jean. Il fallait appeler les urgences. « Tu devrais partir » dis-je à Bryan pensant pouvoir gérer seule l’arrivée des secours. On ne me laisserait surement pas tranquille, on allait me bombarder de questions, me demander ce que je faisais là, qu’est ce que j’avais vu, si j’avais vu l’agresseur. Toutefois, j’étais à peu près sûre de pouvoir en sortir indemne. Qui oserait briser l’omerta? La plupart des gens qui étaient susceptible d’avoir vu la scène étaient liés de prés ou de loin à une affaire louche. Le type lui même ne pourrait pas cafter. J’ignorais ce qu’il avait fait pour que Bryan soit ainsi, mais j’étais prête à mettre ma main au feu qu’il n’était pas tout blanc. J’étais persuadée que rien n’allais m’arriver, ce qui ne risquait pas d’être le cas du blond, s’il ne partait pas rapidement.
Le cœur de Bryan battait la chamade. Il sentait le sang affluer dans ses veines, celle de son front palpiter. La situation semblait hors de contrôle, chose qu’il détestait par-dessus tout. Il devait se reprendre, retrouver son calme, se sortir de là… une nouvelle vague de colère le submergea. Il n’aurait pas dû s’acharner autant pour un vulgaire coup de poing, il aurait dû se contrôler. Mais surtout, Ida n’aurait pas dû se trouver ici. Bordel, qu’est-ce qu’elle foutait ici ?! Il lui fit face, l’affronta du regard. Et il lui hurla dessus en lui posant la question. Comme si c’était elle qui était en faute, comme si c’était elle qui avait fait quelque chose de mal. Non, bien sûr que non. Il savait pertinemment que c’était lui le fautif, et ça le rendait dingue que la blonde l’ait vu comme ça. Il avait peur de la perdre, il ne voulait pas la perdre. Car oui, c’était bien ça le problème. Ida ne l’avait jamais vu ainsi jusqu’à maintenant, il avait consciencieusement fait ne sorte qu’elle ne voit jamais ce visage de lui. Tout était gâché à présent, que penserait-elle de lui maintenant ? Le blond avait peur que la réponse ne lui plaise pas. Ida lui avait assez parlé de son passé et notamment des fréquentations de sa mère pour savoir que ça ne lui plaisait pas du tout. Comment accepterait-elle de vivre la même chose ? Qu’un homme tel que lui soit à proximité de ses enfants ? Il avait merdé, complètement merdé. « Je.. » Il pouvait bien voir que cette situation la perturbait tout autant que lui. Mais surtout qu’elle avait peur, et il se maudit de lui faire ressentir ça. Il allait reprendre la parole quand Ida parla. « Il est mort? » La question ne le perturba pas tant que ça. La mort, Bryan l’avait déjà rencontrée. Il lui avait fait face, l’avait côtoyée. Il haussa des épaules, imperceptiblement puisque Ida posa la question encore une fois. Le garagiste tourna la tête vers le corps allongé à ses pieds. Le visage tuméfié de sa victime n’était pas bon signe mais Bryan avait déjà vu pire, et vécu pire. « J’crois pas. » souffla-t-il pour la rassurer. Puis il fixa silencieusement Ida, qui faisait les cent pas tout en réfléchissant. Il pouvait voir qu’elle essayait de trouver une solution, mais il ne comprenait pas pourquoi. Il lui suffisait de partir ou d’appeler la police, pourquoi se tracassait-elle ainsi ? « Tu sais quoi ? » Il la regarda avec curiosité. « Je vais appeler les secours. » Bryan faillit s’étouffer avec sa salive. Avait-il bien entendu ? Elle voulait appeler les secours ? Non, il n’avait pas entendu. Elle s’approchait même de l’homme étendu au sol. « T’es folle ou quoi ?! » Il ne criait plus mais son ton restait froid et dur. Si elle faisait ça il était dans la merde, mais vraiment dans la merde. Elle n’avait pas conscience des personnes qu’il fréquentait, du milieu dans lequel il trempait, ni même du passif qu’il avait avec les autorités. Si elle avertissait n’importe qui que ce soit, il était foutu. Le cri de la blonde le sortit dans ses pensées. Le drogué n’était pas mort, c’était une bonne chose finalement. Même si Bryan n’en doutait pas, il n’avait pas eu l’impression de frapper assez fort mais vu qu’il était dans un état second à ce moment-là, il pouvait se tromper. « Tu devrais partir » Ida sortait son téléphone pour appeler les secours. « A quoi tu joues bordel ? » Le blond avait de plus en plus de mal à la comprendre. Elle croyait vraiment l’aider en faisant ça ? Elle se trompait lourdement. Elle ne comprenait toujours pas qu’il avait l’habitude de ce genre de situations, contrairement à elle. Et pourtant elle essayait de tout résoudre, de tout régler. Il soupira et s’approcha d’elle en grommelant. « Ne fais pas ça. » ordonna-t-il fermement en lui attrapant le poignet. Il serra assez fort pour la stopper dans son geste mais pas assez pour lui faire du mal, il avait réussi à reprendre ses esprits. Mais Ida semblait persuadée de faire la bonne chose, alors elle essaya de se dégager le bras pour appeler les secours. « Putain mais laisse-moi régler ça merde ! » dit-il en lui prenant son téléphone des mains, elle ne lui laissait pas le choix. Sans plus attendre, il sortit son propre téléphone et composa un numéro. « Mike ? Ouais, c’est Bryan. Ecoute, j’ai besoin de toi. Ouais j’ai trouvé le mec, mais ça a merdé. Ouais, vraiment merdé. Putain mais laisse-moi finir ! J’suis à côté du bar là, le mec est au sol a moitié mort. Envoie quelqu’un le récupérer, faut le soigner. Ouais je sais putain, pas besoin d’insister ! Tu vas l’avoir ton fric, alors fous-moi la paix. J’te rendrai le sachet que tu m’as filé et je ferai le prochain boulot gratos et on sera quitte, ok ? Ok, dépêche. » Il raccrocha en pestant. Mike avait failli le laisser dans sa merde, heureusement que Bryan avait réussi à le convaincre de s’en occuper. « C’est bon, c’est réglé. » annonça-t-il à Ida en se retournant vers elle et en lui redonnant son portable. « On doit partir maintenant, personne ne doit savoir que tu étais là ! » Il ne voulait pas qu’elle se retrouve dans ses histoires à cause de lui. Il lui attrapa le bras et se mit à marcher rapidement pour s’éloigner de cette ruelle. Il s’arrêta plus loin, et se tourna vers la jeune femme. « Tu… tu vas bien ? » Il espérait qu’elle ne soit pas trop secouée par ce qu’elle venait de voir, même s’il y avait de quoi.
Bryan ne m’avait pas laissé le choix. Je venais de composer le numéro des urgences lorsqu’il m’arracha le téléphone des mains. Il voulait régler les choses à sa manière. Je n’étais plus sûre de lui faire suffisamment confiance, mais désormais mon portable était entre ses mains. Il allait de soit que tant qu’il n’aurait pas trouver de solution je ne bougerai pas de là. Rapidement, je dégageais mon bras de son emprise, le toisant à mon tour du regard. J’essayait de l’aider mais il devait répondre de ses actes et prendre ses responsabilités. Voyant que je ne décolère pas, il finit par céder, passant un coup de fil à un certain Mike. Je restais assez proche de lui pour entendre toute la conversation. Et malgré que Bryan jouait les gros durs, ce Mike avait une grande emprise sur lui. Je commentais à voix basse chacune de ses paroles. Je restais persuadée que la venue des secours aurait été plus bénéfique pour l’homme au sol plutôt que ce Caïd qui était surement à l’origine de tout ce cinéma. Ce qui me mettait de plus en plus en colère. Pourtant, lorsqu’il raccrocha, il ne me laissa pas l’opportunité de riposter. « On doit partir maintenant, personne ne doit savoir que tu étais là ! » , j’aurais voulu me débattre, lui montrer que mon idée était meilleure que la sienne mais à la place je me laissais tirer hors de cette rue. D’abord, parce que je ne voulais pas avoir affaire à ce Mike, il allait de soi que ce n’était pas un enfant de choeur et puis malgré que j’étais fâchée de ce que je venais de voir, je ne voulais pas que mon Bryan ait de graves ennuis, sans oublier mes enfants et Thomas qui pourrait profiter de la situation pour avoir leur garde.
Il était évident que Bryan était lié à un cartel. J’avais souvent fermé les yeux à ses silences. Je me doutais bien qu’il trainait parfois dans des affaires louches mais tant que je n’en avais pas la preuve, je ne disais rien. Une partie de moi regrettait de n’avoir rien pu faire pour cet homme. J’avais eu cette impression de déjà vue. Peut être parce que j’avais déjà vécu une situation quasi-similaire plus jeune avant que Kyte ne me sorte de là. Bryan me faisait beaucoup penser à mon ex-beau père, aussi bien en mal qu’en bien. Je m’étais donné du mal à quitter Oslo, pour avoir une vie plus paisible. Thomas m’ayant apporté toute la stabilité dont j’avais manqué plus jeune. Avec lui, j’avais l’impression d’évoluer dans un milieu moins hostile avec un entourage plus équilibré. J’avais renoncé à mon passé douloureux. En contrepartie, j’avais mis entre parenthèse la Ida que j’étais réellement, cachant la plupart de mes facettes qui aurait pu faire peur au commun des mortels. Thomas était au courant de mon passé, je ne lui ai jamais rien caché à propos de ma mère, d’Oslo ou même de mes propres dérives. Seulement, j’avais fait en sorte d’embellir la réalité pour ne pas le choquer. Il ne pouvait pas comprendre. Contrairement à Bryan avec qui je ne mesurais pas le poids de mes mots. Je pouvais raconter ce que je voulais, il comprenait exactement ce que je disais. Ce qui aurait dû être qu’une histoire de cul, a fini par évolué. Je me confiais à lui, j’avais besoin de sa présence. J’avais beau ne pas l’avouer, mes sentiments pour Bryan devenaient de plus en plus fort.
J’étais à bout de souffle, ayant dû prendre le rythme du viking pour nous éloigner de la rue. Il avait fini par s’arrêtait et de nouveau, j’en profitais pour récupérer mon bras. J’étais plutôt chamboulée de ce qui venait de se passer, ne réussissant pas trop comment il fallait que je réagisse. J’étais en colère, fatiguée, choquée et perdue de ce qui venait de se produire. « Tu… tu vas bien ? ». Avait-il osé me demander. Ni une, ni deux, je lui mis une énorme gifle. « Pauvre Type. » lui crachais-je à la figure Notre relation commençait à devenir sérieuse, il savait combien s’était difficile pour moi de refaire à nouveau confiance à un homme. Mon divorce m’avait énormément fragilisé et pour lui j’étais prête à tourner la page. Mon sac n’était pas complètement vidé, dans ma tête c’était la pagaye j’avais une tonne de chose à lui dire. Des larmes de colère me floutaient la vue: « Ne t’approches plus ni de moi, ni de ma famille. » lui dis-je, en le menaçant de l'index. Il venait de tout foirer. Il avait beau avoir quarante ans, dire vouloir se poser, dans sa tête Bryan refusait de grandir. Il pensait pouvoir jouer les brutes de services en toute impunité. Je me sentais trahie. Qu’il préfére garder ses petits secrets pour lui, je pouvais le comprendre mais qu’il traine toujours dans des dossiers aussi lourds, je ne pouvais pas l’accepter. D’autant plus, qu’il m’avait prouvé qu’il n’était pas prêt à lâcher son job, promettant au Caid de lui rendre la pareille la prochaine fois. Il n’avait a aucun pensé à nous, si l’on pouvait encore parler d’un éventuel nous. j’étais déçue et j’avais l’impression d’avoir perdue mon temps. Je ne voulais pas donner raison à Thomas sur Bryan, mais dans le fond il n’avait pas tord.
Bryan avait arraché le portable des mains d’Ida pour l’empêcher d’appeler les secours, elle ne lui avait pas laissé le choix. Bien que la situation ait dérapé et semblait dramatique, il avait déjà vécu bien pire que ça et il s’en était toujours sorti. C’était la blonde qui risquait de tout fait capoter si elle agissait selon les envies, elle ne devait rien faire du tout. Bien sûr elle ne comprenait pas, elle voulait faire les choses bien, à sa manière. Sauf que cela risquerait de créer bien plus de problèmes qu’autre chose. C’était à Bryan de régler ce merdier, et il savait exactement quoi faire. Il devait appeler Mike, lui dire de venir nettoyer derrière lui. Cet acte demandait au blond de prendre sur lui, c’était un effort surhumain. Il détestait dépendre des autres et encore moins leur devoir quelque chose – surtout à une pourriture pareille – mais avec Ida dans les parages il n’avait pas le choix. Il devait l’éloigner à tout prix avant que quelqu’un n’arrive et ne la voit, si elle était associée à ça… non, il ne préférait pas y penser. Il attrapa son propre téléphone et appela Mike. Bien sûr, il fut réticent dans un premier temps. Mais après avoir négocié un peu, il finit par céder. De toute façon, Bryan avait toujours travaillé proprement jusqu’à ce soir alors il n’avait aucune raison de lui accorder cette faveur. Surtout que maintenant, il avait un moyen de pression contre le garagiste. Bryan savait pertinemment qu’il allait s’en servir contre lui, et qu’il entendrait rapidement parler de cette histoire. Mais il était prêt à faire ce sacrifice, pour rassurer Ida et l’obliger à partir le plus vite possible. En parlant de la jeune femme, il jeta un coup d’œil dans sa direction pendant qu’il téléphonait et vit qu’elle lui en voulait atrocement. Son regard était dur, ferme, elle le toisait littéralement. Il savait bien qu’il avait merdé, mais à quoi s’attendait-elle exactement ? Même s’il ne lui en avait jamais parlé, ses silences et les non-dits qu’il y avait devaient suffire à lui faire comprendre qu’il n’était pas lisse. Pouvait-elle jurer qu’elle ne s’était jamais doutée de rien ? Que c’était une complète surprise que de le voir ici, dans une pareille situation ? Non, elle ne pouvait pas être hypocrite à ce point. Il détourna les yeux pour finir de négocier, puis raccrocha quand il obtenu gain de cause. Maintenant, il fallait fuir. Il attrapa le poignet de la blonde et l’obligea à le suivre, il savait que sinon elle ne ferait que le ralentir et ce serait prendre le risque de tomber sur les hommes de Mike. Bryan ne pouvait pas assurer à 100% que le mec allait s’en sortir, peut-être que Mike allait tout simplement décider de se débarrasser de lui. Pas de témoin, pas de victime, pas de crime. Mais il était persuadé qu’il n’allait pas le faire, en tout cas il n’avait jamais entendu une telle histoire le concernant. Sinon… eh bien, il devrait vivre avec cet acte sur la conscience. Ce ne serait pas le seul regret de sa vie, bien au contraire. Le blond s’arrêta quelques ruelles plus loin, pour permettre à Ida de reprendre son souffle mais aussi – et surtout – pour prendre de ses nouvelles. Il se doutait bien qu’elle devait être en état de choc, qui ne le serait pas ? Lui-même pouvait sentir son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Il avait beau être habitué et tremper dans ce milieu depuis toujours, l’adrénaline ne disparaissait jamais. Et c’était tant mieux, c’est ce qui lui permettait de rester en vie. « Pauvre Type. » Comme si la gifle n’avait pas suffit. Bryan aurait préféré qu’elle ne se contente que d’une gifle, les mots étant toujours plus douloureux que les coups. Comme si sa présence était devenue nocive, sa voisine s’éloigna quelque peu de lui tout en le fusillant du regard. Regard qui fut bien rempli de larmes, pour son plus grand désespoir. Car même s’il ne disait rien et ne montrait rien, cela lui faisait un mal de chien de la voir dans cet état… et d’en être le principal – et unique – responsable. « Ne t’approches plus ni de moi, ni de ma famille. » Il déglutit, se remémorant tous les bons moments qu’ils avaient passés ensemble… mais aussi les derniers mots de Constance avant qu’elle ne disparaisse, et la fuite soudaine de Giorgia. Encore un rejet, encore une femme qu’il faisait fuir. Le blond avait du mal à se contrôler, de nombreux sentiments contradictoires se livraient une guerre sans merci en lui. Toutefois, s’il bouillonnait intérieurement, extérieurement il ne bougea pas d’un pouce. Son regard resta posé sur Ida, presque froidement. « Ok… » finit-il par murmurer inaudiblement. Puis il se reprit, se racla la gorge et se frotta le visage avec ses mains. « Ok, si c’est ce que tu veux. » reprit-il les dents serrées. Son ton était tout sauf amical. « Après tout, il ne faudrait pas qu’on te voit en ma compagnie hein ? Il ne faudrait pas qu’un monstre comme moi reste près de toi ! » Un rictus mauvais déforma son visage. « J’avais oublié que Ida Beauregard ne se salissait pas les mains, que Ida Beauregard était une femme sans histoire et qui pouvait se permettre de juger les autres selon son humeur, que Ida Beauregard était MIEUX QUE TOUT LE MONDE ! » Sa voix résonna à travers la ruelle alors que le ton montait – du moins, de son côté. Il détestait se retrouver au pied du mur, il détestait ne pas pouvoir se défendre, il détestait être jugé. Mais plus que tout, il se détestait de tenir autant à Ida. Qui elle ne lui laissait même pas l’occasion de s’expliquer, qui ne voulait pas l’écouter, qui ne laissait pas la moindre chance d’avoir une raison pour expliquer ce qu’elle avait vu. Non, il semblerait qu’elle tienne si peu à lui qu’il était plus simple pour elle de tourner la page en un claquement de doigts, de le chasser de sa vie avec une simple phrase. « Continue de jouer à la femme parfaite Ida, continue de jouer un rôle. Mais nous savons très bien qui tu es vraiment. » Car oui, elle lui avait parlé de sa vie, de son passé. Il savait qu’elle lui ressemblait plus qu’elle ne voulait l’admettre, qu’elle connaissait ce milieu même si elle se plaisait à reconstruire totalement sa personnalité depuis qu’elle était arrivée en Australie. « Ce sera comme si je n’avais jamais existé, comme si on ne s’était jamais adressé la parole. Tu verras. » Il appuya sur les derniers mots qu’il prononça près de son visage avant de s’éloigner d’elle. Elle avait bien réussi à venir toute seule, elle saurait rentrer par ses propres moyens. Surtout qu’ils s’étaient assez éloignés de l’endroit précédent pour que personne ne tombe sur elle. Et elle avait été très clair, elle voulait qu'il ne l'approche plus et il ne l'approcherai plus. Mais elle ne savait pas à quel point Bryan était bon pour disparaître. Il ne savait pas pour qui elle le prenait, mais si c’était ça qu’elle voulait elle allait être servi. Il n’allait pas lui courir après ni faire le moindre effort, oh non. Après toutes ces années et toutes ces douloureuses expériences, le blond avait appris à se blinder, à se protéger derrière d’immenses barrières. Si elle le voyait comme un pauvre type désormais, ça ne servait à rien d’aller plus loin. Ce n’était pas la première fois pour lui, ni la dernière.