Elle semblait d’accord sur le fait que les décisions rapides n’amenaient rien de bon. Faire des choix sur un coup de tête amène souvent des regrets et je sais de quoi je parle. A-t-elle été dans le même cas ? Regrette-t-elle des décisions qu’elle a prises trop vite ? Je suppose qu’on est tous pareils. On regrette tous des choix qu’on a pu faire dans nos vies. Et puis, c’est souvent par la suite qu’on imagine une autre façon de faire. On se pose alors des milliers de questions et surtout on s’imagine comment ça aurait pu se passer si on avait réagi différemment. Même si on sait pertinemment que ça ne changera rien. C’est plus fort que nous, c’est humain.

J’étais parti lui chercher l’une de mes cartes de visite pour lui donner mes coordonnées. Elle récupéra directement son téléphone pour y inscrire le mien et le faire sonner. Je le sortis de ma poche pour enregistrer son numéro dans mon répertoire. Bon, voilà, comme ça c’est fait. Je lui avais ensuite assuré que j’avais bel et bien changé et surtout que j’avais mûri. Je n’étais plus du genre à fuir mes responsabilités. Avec les années qui ont passé, j’ai pris du plomb dans la tête et j’ai appris de mes erreurs. Je voulais la rassurer, lui faire comprendre que cette fois, je ne comptais pas les abandonner. Et comme elle venait de le dire, en effet, on finit tous par grandir.

Elle m’assura qu’elle me tiendrait au courant et décida de partir finalement. « D’accord, je vais attendre de tes nouvelles alors. » Elle voulait déjà partir ? En même temps, on s’était tout dit. Qu’est-ce qu’on aurait pu se raconter de plus ? On n’est plus vraiment les meilleurs amis du monde alors on ne va pas s’éterniser. Le principal a été dit. Si on veut pouvoir avoir de nouveau des conversations faciles où l’on pourrait parler de tout et de rien, il va falloir laisser le temps agir. On ne peut pas se sauter au cou du jour au lendemain surtout pas avec notre passé. Je pense donc qu’en effet, c’est mieux si on se quitte maintenant. « A plus tard oui. » Je l’avais raccompagnée jusqu’à la porte que je lui avais ouvert pour lui faciliter les choses. « Bonne soirée. » Puis elle était partie. Elle avait quitté ma chambre. Une fois la porte fermée, je respirais un grand coup, fier de l’avancée que j’avais pu accomplir. Il n’y a plus qu’à attendre à présent et voir ce qu’il se passera par la suite. Dans tous les cas, je n’ai plus les cartes en main.