Girl take a seat, rest your weary bones. Your secrets safe in my hands. Tell me about the years and let me buy an hour. Maybe help me to understand. Ain't nobody callin', ain't nobody home. Light another cigarette, burning in the cold. Waiting on the street for your man. You're trying not to look so young and miserable, you gotta get your kicks while you can. In the lighted corner, sitting on your own. What a lovely day to be lonely.
« Je pense qu’on tient quelque chose… ». Les mots de Camber résonnant sur ma messagerie vocale, encore et encore, effacés prestement après la première écoute, répétés en boucle continue dans ma tête durant les derniers jours. Quelques visites, quelques papiers, quelques refus plus tard et elle venait avec ces mots, elle prenait statut à l’aide d’une phrase sans conclusion vivable, concrète, possible. Elle avait toute ma vie entre ses mains, mes erreurs cumulées vives, cruelles, pressées. Elle savait tout de ce qui me semblait être plus gros encore que moi, elle avait semé des doutes à travers ce qui me semblait clair comme du crystal, et maintenant, elle avait plus, elle savait plus, elle osait, surtout. J’ignorais quoi, j’ignorais pourquoi, mais dans son ombre, j’avais soufflé, la pression qui quittait probablement trop tôt mes épaules, le stress qui faisait chemin ailleurs le temps des réjouissances, courtes, qui seraient au mieux allongées par l’espoir que l’avocate apporterait à notre prochaine rencontre. Elle avait été brève, fine, prompt à effacer une défaite de nouveau, prête à aller au combat encore plus forte. Elle m’impressionnait par son agilité, par son courage, par sa puissance, sa confiance. Elle n’avait pas peur, elle était persuadée de son savoir, de ses ressources. Elle me faisait penser à moi à une certaine époque, pas maintenant, pas après tout ce qui s’était passé, pas après les nombreuses chutes, les échecs cuisants, les doutes. Mais elle amenait espoir, elle amenait vérité surtout. Peut-être qu’un jour, vraiment, tout irait mieux.
▲▲▲
Je me sentais revivre. La coupe de champagne entre les doigts, je triturais mes pensées en y trouvant une faille, une échappatoire, une excuse pour le prendre à part, pour laisser la graine s’immiscer dans son cerveau. Le divorce. Je savais qu’il était trop tôt, que c’était voué à l’échec si j’en parlais déjà, si je lui mettais la puce à l’oreille. Mais depuis près de deux semaines j’étais en plein combat contre moi-même, en joute constante entre les secrets et les aveux. Camber avait convenu une rencontre avec un autre avocat en janvier, elle avait trouvé une piste qui semblait être pleine de promesses, pleine de réponses surtout. Et mine de rien, les derniers jours, aussi épuisants avaient-ils pu être, m’auraient aidé à faire le plein d’énergie, d’espoir, de force à mon tour. Encore une autre soirée à son bras, encore d’autres bulles qui franchissaient mes lèvres, encore d’autres sourires envoyés à la dérobée et je pourrais, peut-être, voler enfin de mes propres ailes. Noah étant dans un état calme et stable à l’hôpital, je me promettais déjà de lui annoncer, tout en douceur, lorsqu’il irait mieux, que ce serait lui et moi contre le monde désormais. Qu’à deux, on serait plus fort, plus heureux, et plus bénis que jamais encore. Les dernières révélations m’étaient restées en travers de la gorge et je ne comptais plus les moments où, suite à ce que l’avocate avait pu découvrir sur l’arrangement que mes parents m’avaient imposé, arrangement lié au mariage avec Bailey, j’avais voulu sauter sur le téléphone pour les confronter, pour leur demander la vérité, pour savoir ce qui vraiment les avait motivés à me faire tant de mal, à nous contrôler si fort et si horriblement. Mais j’attendais, patiente. Les astres s’alignaient enfin, les choses prenaient finalement leur place, la bonne, celle qui emboîterait une suite meilleure, une suite toute en bienveillance. Et je pouvais attendre. J’avais attendu sans rien depuis si longtemps, maintenant, il ne s’agissait que de quelques formalités, de quelques confirmations, avant de reprendre le pouls de ma propre vie. De nous sauver, Noah et moi.
Comme s’il sentait que mon esprit divaguait à des kilomètres à la ronde alors que mon corps faisait office de présence, Bailey glissa sa main autour de ma taille pour le rapprocher de lui. Bien droit, il laisse ses rires et ses poignées de main effacer millimètre par millimètre la débandade financière dont il fait preuve depuis plus d’un mois maintenant. Je le sais, je le sens, il a merdé très fort et il en ressent les conséquences jusqu’en Angleterre, où ses parents bossent corps et âmes pour tenter de rattraper le peu de réputation qu’il a réussi à salir. Le contact de ses doigts contre le tissu de ma robe suffit à me donner le signal dont j’avais besoin et je relance la conversation avec ses interlocuteurs d’une question à laquelle je connais déjà la réponse. Je déteste jouer le jeu, je déteste cacher, mentir, tromper. Et malgré le fait que Bailey n’a jamais été plus qu’une partie d’apparences, les faits sont là. Je serai incapable de me jouer de lui, de lui faire du mal, jusqu’à la fin. Chaque sourire me fait l’impression d’être un affront, et je contiens mon malaise du mieux que je le peux pour ne pas le faire passer pour un idiot, pour une tête de Turque, pour le dindon de la farce. La musique s’intensifie, les bouchées commencent à être servies et j’en profite pour accompagner le toast à la nouvelle année que les visages m’entourant lancent pour bien inaugurer la soirée. Fidèle à lui-même, Bailey doit déjà être en train d’exposer ses plans immuables pour 2017 et par habitude je tourne la tête pour voir ce qu’il a manigancé en tant que bon héritier pour racheter ses promesses bafouées lorsque je réalise qu’il a quitté mes côtés depuis peu. Ah, tiens, ça c’est étrange. Habituellement, au moins, il s’annonce…
Je m’excuse, je dépose ma flûte sur le premier plateau qui passe, et j’en profite pour aller me promener moi-même, sans plus aucune attache nécessaire. Bailey ayant pris la poudre d’escampette ne m’est pas coutume, mais je ne m’en braque pas trop et je finis par me mêler à la foule à mon propre rythme, ce qui me plait beaucoup. L’idée de peut-être croiser Saul ou Kaecy me caresse l’esprit, et je me mets en tête de partir à la chasse aux visages connus le temps de quelques minutes, petit jeu innocent qui changera vite de cible lorsque je croise à distance le regard d’Ezra, regard qui fuit le mien aussi vite qu’il l’aura trouvé. Deux situations bizarres en deux ce soir que je pense, sentant qu’Ezra et moi étions dans un bon esprit la dernière fois où l’on s’était quitté. Je me questionne, je pense à laisser aller l’affaire, à ne pas passer la dernière soirée de l’année sur des questions, sur des cris, sur des élans émotifs, mais je me reprends bien vite alors que je décide de confronter le Beauregard. Non à un Nouvel An qui démarre sur de nouveaux secrets entre nous, sur des non-dits qui font déjà mal. Pourquoi donc semble-t-il vouloir me fuir?
Made by Neon Demon
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
All I want is nothing more, to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more I could die a happy man I'm sure. When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night - alone without you by my side. ∆
Regardant sa montre pour au moins la trentième fois d’affilées, Ezra tentait de se calmer. Il ne devait pas rencontrer Amelia avant une bonne heure et demie - ce qui lui procurait un sentiment de joie et de semi-angoisse en même temps, vu les termes en lesquels ils s’étaient une fois de plus quittés - et il ne savait pas encore s’il serait heureux de croiser d’autres personnes d’ici là. Surtout qu’à vue d’oeil, tout Brisbane était bel et bien réuni ce soir. Joie. Le serveur dut sentir le stress émaner de tous les pores de la peau d’Ezra car il vint rapidement lui proposer une coupe de champagne qu’Ezra déclina poliment. Ce n’était pas le moment de se mettre la tête à l’envers, surtout qu’avec la chaleur de l’été, il lui suffirait d’une coupe pour se mettre à danser. Ce fut d’ailleurs au moment où il releva son regard de sa montre - elle ne lui aura jamais autant servi, surtout que le temps qu’elle affichait semblait ne pas s’écouler normalement mais bien plus lentement que d’habitude - qu’il croisa pour la première fois de la soirée son regard. Et comme l’idiot qu’il était, son coeur manqua un battement. Ca faisait des années qu’il ne l’avait pas vu accoutumée de la sorte et il fallait dire que ça lui avait manqué. Ginny était là, rayonnante, magnifique alors que lui semblait déjà se liquéfier sur place. Rapidement, il changea son regard de direction en se maudissant. S’il avait croisé ses yeux, elle avait du croiser les siens en retour et voir qu’il était là. Et même s’il savait qu’ils devaient parler - qu’il devait surtout lui parler à elle -, il ne savait pas s’il serait capable de le faire là ce soir, Saint Sylvestre et notamment soirée de bonnes nouvelles, résolutions et autres conneries qui allaient de paire avec la nouvelle année qui s’annonçait. Un coup d’oeil rapide lui indiqua que la jeune femme venait effectivement bien à sa rencontre, il tenta de rassembler le peu qui restait de son courage en inspirant plusieurs fois des grands bols d’air. Et lorsqu’elle fut à sa hauteur, magnifique à souhait, il ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire idiot qui transgressait avec son stress intérieur montant. « Je vois que tu as réussi à semer ton prince charmant. D’ailleurs, si je pouvais ne pas le croiser de la soirée, notre dernière rencontre n’a pas été très… Amicale, si tu vois ce que je veux dire. » Il tenta une demi-blague et un sourire presque rieur, en vain. Ginny devait avoir repéré à des kilomètres son malaise - et ça le rendait encore plus nerveux de penser que ça pouvait être le cas. Bon sang, comment est-ce qu’il avait réussi à se mettre dans un tel pétrin avec les seules femmes qu’il côtoyait ces deniers temps ? « Tu passes une bonne soirée ? » Ezra tentait les banalités, ça mettrait peut-être un peu plus de légèreté à la suite de leur conversation. Dieu qu’il se maudissait aussi d’avoir refusé cette coupe de champagne. Un petit remontant n’aurait pas été mal venu. Enfin. Il fallait surtout qu’il arrête de boire de l’alcool et de ne pas le tenir dès qu’une situation un peu stressante s’imposait à lui, ça ne ressemblait pas réellement à un comportement de grande personne. « J’ai entendu dire que les petits fours étaient délicieux. » Idiot. Il arrêta donc de chercher des sujets de conversations plus débiles les uns que les autres, et de toutes façons voyant le regard que Ginny posait sur lui, il se savait démasqué. Il soupira légèrement alors, laissant tomber son faux-sourire avant de venir se frotter légèrement les yeux d’une main. Il se sentait minable, et en plus ils allaient finir par avoir un tournant de conversation où leurs ressentis allaient être mis à plat - et après la nouvelle qu’il avait quelques jours plus tôt, il ne savait même pas s’il serait capable de mettre des mots sur ce qu’il pouvait ressentir. Comment pourrait-il, après avoir appris qu’il ne serait d’aucune utilité dans la mission de sauver la vie de son propre fils ? A part qu’il s’en voulait sans trop savoir pourquoi, il n’avait pas de mots. « Je suis si pathétique que ça pour cacher que je suis mal à l’aise en ce moment ? » En revanche, la seule chose qu’il arrivait à à peu près conserver dès qu’il voyait la jeune femme, c’était son aisance à lui parler. Tout n’était pas réglé entre eux, mais les vieilles habitudes avaient la peau dure et leur comportement en présence de l’autre en était le meilleur exemple.
Girl take a seat, rest your weary bones. Your secrets safe in my hands. Tell me about the years and let me buy an hour. Maybe help me to understand. Ain't nobody callin', ain't nobody home. Light another cigarette, burning in the cold. Waiting on the street for your man. You're trying not to look so young and miserable, you gotta get your kicks while you can. In the lighted corner, sitting on your own. What a lovely day to be lonely.
Ses iris, scintillants à travers les lumières qui tombent du plafond. Il a toujours eu le regard vif, joueur, malin, le genre de regard qui nous fait éclater de rire avec l’expression qui l'accompagne. Un regard qui adoucit aussi, qui calme. Je cherche ce Ezra-là, celui qui à une certaine époque arrivait à tout me dire d’un éclat de prunelles – mais il est loin, déjà. Tête baissée, sourcils froncés, il s’est échappé sans même me donner une chance de répondre, d’acquiescer. La vérité, c’est que j’aurais tellement aimé qu’il soutienne, qu’il garde le front bien haut, que ses pupilles s’accrochent aux miennes. J’en viens à ne plus savoir si c’est ok, si c’est normal, si c’est une surprise ou une situation définitive. Où en étions-nous, déjà? J’avais perdu le fil entre mes sentiments et la réalité, entre le comportement qu’on approuve et celui qu’on craint. Depuis mon retour j’avais cette impression que quelque chose clochait, que tout se mélangeait, qu’il me restait tant encore à comprendre. Et malgré notre dernier moment ensemble, j’avais ce doute qui planait. Doute tout sauf fondé, si je me fiais à l’ambiance qui régnait au café, dans l’attente des résultats. De la nostalgie et des souvenirs oui, mais de l’amour doux, pur, sans arrières-pensées, surtout. De la douceur, des habitudes qui reviennent, des mains qui s’accrochent, des regards qui se trouvent. C’était si tôt pour laisser envisager quoi que ce soit, et tellement déplacé que je ne m’en remettrais jamais, mais je refusais l’idée de laisser encore une fois un silence, une incompréhension se glisser entre nous. Je m’excuse d’avance et me faufile à travers la foule, sourire aux lèvres, sachant déjà qu’il a remarqué mon arrivée, et qu’au moins il ne bouge pas. Au moins. Peut-être est-il sonné parce ce dernier rendez-vous, par tout ce qu’il a appris sur Noah, sur nous? Aurais-je été assez stupide pour croire qu'il arriverait à tout gérer, alors qu'il aurait pu simplement amoindrir, fier, le temps de cuver sa hargne ailleurs? Peut-être, mais… mais. Ma silhouette est maintenant à quelques pas d’Ezra et je m’efforce tout de même de garder une expression douce, malgré les questionnements qui se bombardent dans mon pauvre crâne fatigué. Il semble trop mal pour que je lui impose mes propres craintes, je préfère donc jouer la carte de l’aisance, celle qu’il a sortie si souvent avec moi. Celle qui fonctionnait à tout coup, avant. Il lève finalement la tête dans ma direction et, alors que j’allais le saluer de la plus naturelle des façons, j’entends le nom de Bailey frôler ses lèvres. Son sarcasme que je retiens à peine, sa demande de ne pas le croiser. Prince charmant, qui me reste en travers de la gorge. Ouais bon, en même temps, je ne suis pas surprise que le sujet tombe sur le tapis, même si bien sûr il règne comme une erreur douloureuse qu’on tente de garder loin de toute lumière. Voilà donc comment il souhaite démarrer la joute. « Il est en mode bonne figure, toutes crises seront évitées ce soir j’ai l’impression. » que je réponds, simplement, coupant au plus court. Il n’a pas besoin de savoir que le fils prodige a plusieurs avocats à ses trousses et qu’il doit possiblement une petite fortune à l’état pour avoir joué un peu trop fort sur l’élastique. Et puis la simple idée de discuter de mon mari avec l’amour de ma vie me semble le moindrement surfait. À voir.
Heureusement, Ezra se retient de tout autre commentaire et s’étend maintenant sur les bouchées, sur ma soirée. J’arque la nuque, attentive, le laissant s’exprimer sur la qualité des canapés un temps. Quelque chose cloche, il n’est pas du genre à faire la conversation pour meubler, il n’est pas du genre à chercher ses mots, à hésiter, à être à bout de souffle, pas comme ça, pas maintenant. C’est mon truc à moi, ça. Le malaise, les doutes, les réponses vagues, le déni. Les mots lancés à la va vite pour combler les silences, les conversations improvisées exprès pour faire passer les malaises. Mais Ezra lui, c’est un naturel. Ses mots coulent comme de rien, il s’adapte à tout et à tout le monde… sauf à moi, apparemment. Je ne cache pas ma déception, mais je la ravale. Elle ne sert à rien maintenant. « Ma soirée? Oh, elle est très éducative. Je peux te citer le nom de tous les députés présents, et même ceux de leur femme. J’ai aussi deux ou trois détails de plus, leurs cocktails préférés, la marque de leur bagnole, la chanson qu'ils font jouer en boucle, celle qui les gêne un brin. » je rigole, habilement surprise de notre capacité à inverser les rôles comme si de rien n’était. Où sont le Ezra et la Ginny d’avant? Ils me semblent bien loin, alors qu’il porte fièrement son complet et que ma robe me donne l’impression d’avoir des jambes de plusieurs mètres. « Mais en toute confidence… » je me rapproche de lui, moqueuse « … je rêverais d’être écrasée en pyjama devant la télé à célébrer l’année avec une pizza. » J’espère tenir là un nouveau sujet pouvant le remonter, pouvant l’attirer ailleurs, loin de ce malaise qu’il semble se creuser à chacun de mes mots. Malaise qu’il me confirme bientôt. « Pas pathétique, juste honnête. » c’est la vérité, et je ne pourrais pas être plus heureuse qu’il me la livre aussi simplement. Voilà qui est mieux. J’en ajoute même une couche, fronçant les sourcils, scrutant son visage, ses mains. « Par contre, ça paraît pas du tout, tu me l’apprends là. » j’éclate de rire, un peu par habitude, surtout par surprise. Je deviens dangereusement à l’aise plus les secondes passent – et ce nouveau bonheur me semble un peu trop beau pour être vrai. Comme si ma tête, mon cœur, mon corps avaient mis de côté tout ce qui avait bien pu se passer et se dire durant les 6 dernières années. Ouais, mince. J’inspire doucement, je laisse une seconde passer, puis une autre, le temps de retrouver un semblant d’attitude normale. Bon, là, ça va mieux. « Je suis quand même un peu surprise. J'étais restée sur l’impression que tout allait bien... mieux, après la dernière fois. Et je suis vraiment contente de te revoir ce soir. Mais si tu es mal, c’est qu’il y a quelque chose, non? » Je laisse de côté toutes les horreurs qu’on aurait pu se dire, tous les comptes qu’on voudrait se rendre. Je suis foncièrement heureuse de voir Ezra. Ni plus ni moins. La douleur, la honte, le cœur brisé qui se recolle un peu plus à chaque nouvelle rencontre y sont pour beaucoup. « Tu n’es pas obligé d’en parler, je veux juste que tu saches que tu peux me dire s’il y a quoi que ce soit. Je suis là. » et je ne compte pas partir de sitôt, que j’ai envie d’ajouter, mais ce serait trop. Déplacé, terrible à lui mettre entre les dents. Je préfère m’abstenir, ne pas me donner ce droit. Et revenir sur du doux, du poli, du sympathique. « Alors, c’est le bon moment pour t’offrir une coupe de champagne? J’ai l’impression qu’après 2 gorgées tu risques de tout déballer, de toute façon. » L'humour, toujours.
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Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
All I want is nothing more, to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more I could die a happy man I'm sure. When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night - alone without you by my side. ∆
« Il est en mode bonne figure, toutes crises seront évitées ce soir j’ai l’impression. » Petite moue faussement satisfaite au visage, Ezra changea rapidement de sujet. Pas qu’il ne voulait pas parler de Bailey, le marie de Ginny - il devait avouer que parfois il était curieux de savoir ce qu’elle pouvait lui trouver -, mais ce n’était pas son sujet de conversation préféré et surtout il ne le rendait pas du tout à l’aise. Alors il partit sur des banalités, des choses plus légères comme l’enjouement de la jeune femme pour cette soirée qui se devait d’être spéciale, selon les dires de certains, avant la nouvelle année. « Ma soirée? Oh, elle est très éducative. Je peux te citer le nom de tous les députés présents, et même ceux de leur femme. J’ai aussi deux ou trois détails de plus, leurs cocktails préférés, la marque de leur bagnole, la chanson qu'ils font jouer en boucle, celle qui les gêne un brin. Mais en toute confidence… Je rêverais d’être écrasée en pyjama devant la télé à célébrer l’année avec une pizza. » Il eut un léger - très léger -rire qui aurait pu passer pour un rire moqueur tellement il semblait étriqué lorsqu’il sortait de sa gorge. « A qui le dis tu… » Pour une fois, de eux deux, ce fut Ginny qui écopa de l’aisance au sein de la conversation. Ezra était le genre d’homme à ne pas aimer parler de lui et de tout ce qui le touchait de près, alors depuis des années il avait développé des techniques pour être à l’aise en toutes circonstances dans les conversations sans avoir à parler de lui. Et apparemment, c’était Ginny qui jouait son rôle ce soir - et le sien se rapprochait plus de celui que la jeune femme enfilait en règle général. C’était étrange, comme sensation, d’être celui des deux à ne pas se sentir à l’aise. Et il préféra d’ailleurs rapidement le notifier à Ginny. « Pas pathétique, juste honnête. Par contre, ça paraît pas du tout, tu me l’apprends là. » Au moins, il ne passait pas pour un idiot fini. Presque pas. Et il savait qu’elle se moquait gentiment de lui et que la moitié des personnes présentes autour d’eux avaient pu sentir son malaise d’être ici, à ce moment là, ce soir. Il la remercia cependant dans sa tête de ne pas sauter sur l’occasion de le mettre encore plus mal à l’aise et d’aborder doucement, habillement, la source de son malaise - qu’il avait lui même encore du mal à identifier complètement. « Je suis quand même un peu surprise. J'étais restée sur l’impression que tout allait bien... mieux, après la dernière fois. Et je suis vraiment contente de te revoir ce soir. Mais si tu es mal, c’est qu’il y a quelque chose, non? » Touché. « Tu n’es pas obligé d’en parler, je veux juste que tu saches que tu peux me dire s’il y a quoi que ce soit. Je suis là. » Ezra soupira. Il était idiot de penser que Ginny n’allait pas s’arrêter sur ce détail, qu’elle n’allait pas poser de questions. A sa place, il l’aurait fait alors pourquoi se priverait-elle ? Et puis, il lui avait avoué la dernière fois que ça se passait bien, et le malaise du jour était pourtant évitant. « Je sais, je sais… » Sa voix résonnait comme légèrement irritée, il essayait de le dissimuler car ce n’était en aucun cas la faute de Ginny. Il s’énervait lui même depuis qu’il était arrivé, et il se demandait d’ailleurs d’autant plus en ce moment même pourquoi il était venu ce soir. Il avait hésité et hésité encore, et clavait abdiqué parce-qu’il avait promis à Amelia qu’ils se verraient à la soirée, comme leur habitude le voulait - et voilà maintenant qu’il sentait que la conversation fatidique, qui lui faisait perdre la raison depuis quelques jours, aller se passer avec Ginny. « Alors, c’est le bon moment pour t’offrir une coupe de champagne? J’ai l’impression qu’après 2 gorgées tu risques de tout déballer, de toute façon. » Coulé. D’accord, il n’était pas bien compliqué de savoir qu’Ezra ne tenait pas l’alcool et qu’il parlait de plus en plus facilement au fur et à mesure que les boissons psychotropes coulaient le long de son oesophage. « Ce serait surement le bon moment oui… Prends en une aussi alors. » Du regard, il cherchait à la fois un des serveurs présents à la soirée pour lui désapproprier temporairement - et lui vider surtout - deux coupes de champagne; et cherchait à la fois un endroit où ils pourraient discuter plus tranquillement. Ce n’était pas le fait que des gens pouvaient entendre leur conversation ou des brides de conversation. C’était qu’Ezra savait qu’elle n’allait pas être très plaisante et il préférait qu’ils se retrouvent plus au calme pour laisser libre court à leurs réactions, émotions, expressions. « Viens avec moi. » D’un geste presque naturel, il vint attraper d’une main une des coupes de champagne pour la tendre à Ginny. Il s’en prit une pour lui aussi et contre toutes attendre - contre ses propres attentes surtout -, il vint délicatement prendre la main de Ginny dans la sienne pour l’entrainer à travers une de ses portes qu’il venait tout juste de repérer. Ils tombèrent sur un pièce présentant une lumière un peu tamisée, calme et surtout à l’écart de la foule - l’endroit idéal, surtout qu’Ezra pourrait utiliser les part d’ombre de la pièce pour ne pas être vu de Ginny lorsqu’il aurait des réactions plus intimes; il savait que ça allait arriver, il le sentait au plus profond de son être. « Tu as raison. Ca allait mieux. Et puis… » Il s’arrêta un instant, relevant le regard vers une Ginny qui semblait encore plus perdue qu’à l’accoutumé - il n’aimait pas ça et ne voulait pas laisser le suspense se propager dans la pièce plus longtemps. « J’ai eu le retour de l’hôpital pour les tests, Ginny. » L’expression froide, lisse et tellement brisée à la fois de sa voix pouvait laisser comprendre, rien qu’à elle seule, la suite de la conversation.
Girl take a seat, rest your weary bones. Your secrets safe in my hands. Tell me about the years and let me buy an hour. Maybe help me to understand. Ain't nobody callin', ain't nobody home. Light another cigarette, burning in the cold. Waiting on the street for your man. You're trying not to look so young and miserable, you gotta get your kicks while you can. In the lighted corner, sitting on your own. What a lovely day to be lonely.
Je ne me reconnaissais plus, et drôlement, c’était ce qui me rassurait le plus de cette scène. Il ne fallait pas se voiler, Ezra était tout sauf à sa place, et cela avait jadis le don de m’alarmer, de m’inquiéter. Lui qui se comportait comme un poisson dans l’eau en tout et pour tout, le voilà bien malhabile dans ses gestes, dans ses paroles. Jouer à l’adulte, à celle qui déconcentre, qui allège les troupes, qui remonte les sourires, c’était suffisant pour m’occuper l’esprit ailleurs, pour me donner bonne conscience, pour m’éviter de partir en vrille dans ma tête comme dans mon cœur et de finir aussi incertaine et anxieuse qu’il pouvait l’être. L’humour fût d’abord ma première arme, évidente, et je dénotai les quelques sourires qui vinrent se glisser sur ses lèvres, un peu trop par force pour me laisser toutefois tranquille. C’est l’honnêteté qui remporta la seconde palme, qui détendit un peu plus ses épaules crispées, son visage fermé. Tout dans ce moment avait le pouvoir de me renvoyer là où il ne fallait absolument pas que j’aille, là où la facilité, où le naturel, où nous, simplement nous, arrivions à nous retrouver. Et par chance, l’attitude mécanique d’Ezra suffit à me calmer, à m’empêcher d’oser un peu trop, à me retenir dans mon élan trop loquace, trop vivant. S’il avait été plus réceptif, s’il avait joué de la blague, s’il avait répondu comme le Beauregard que je connaissais, celui dont mes souvenirs ne se lassaient pas, c’est là que ç’aurait été dangereux et je… rien. Je, rien. À mes mots rassurants, à la porte que je lui laisse ouverte pour se confier, pour me dire si quoi que ce soit dans mon comportement, le sien, ou la vie en générale cloche, il se contente de me répondre comme un gamin rebelle pris en délit. J’esquisse un sourire, incapable de me fâcher devant le portait qu’il dresse sous mes yeux. Jouer à la maman était devenu une seconde – et même une première – nature depuis Noah, et malgré le fait que j’étais très loin d’avoir ce même rôle pour Ezra, je savais bien que peu importe ce qui le tracassait, il le déballerait seulement et simplement lorsque lui-même le déciderait. À quoi bon passer les quelques minutes que nous avons ensemble à toucher ce qui doit peut-être rester silencieux encore un peu? Ses prunelles finissent par se glisser dans ma direction, et alors que j’espère y voir une ombre de soulagement qu’une possible confrontation soit esquivée, c’est un voile de noirceur que j’y reconnais. Je sens mon ventre se serrer, incapable de supporter qu’il, à cet instant précis, n’est vraiment, mais vraiment pas bien. Évidemment, mes épaules prennent en pesanteur alors que je m’auto flagelle, que je me convaincs qu’il s’agit là de ma faute et seulement de la mienne. Pourquoi avait-il fallu que je vienne le rejoindre alors qu’il avait clairement manifesté son envie que j’en fasse autrement? Pourquoi avait-il fallu que j’aborde un sujet puis un autre, que je tente de le faire rire? Je devais sonner faux, si faux, si injuste…
Mais il a fallu que j’en vienne à la blague, de nouveau. Une coupe de champagne, peut-être? Je me fais peine à voir. Alors que je m’étais promis de le laisser venir à moi, à nous, à son rythme, voilà que je m’impose dans sa cadence, sans la moindre invitation. Pourtant, alors que je crois qu’il ouvrira la bouche pour me remercier avant de passer son tour, c’est par l’affirmative qu’il m’invite à rester. Me proposant même une flûte, galant, avenant. J’accepte, interdite, sachant déjà que ce champagne restera probablement dans sa coupe jusqu’à la fin de la soirée, incapable d’embrouiller mes sens qui déjà perdent si facilement le nord. « Merci. » un mot, tout simple, qui s’est vu répété encore et encore durant les dernières semaines. Empli de sens surtout. Il n’était pas obligé, il aurait pu faire faux bond à tout moment, mais il était resté. Pour Noah, que je me répétais, uniquement pour lui, et c’en était déjà bien assez. Jamais je n’aurais été assez égoïste, assez puérile pour croire qu’il nous aidait un peu pour moi aussi, pour cet ancien nous. Irréaliste. J’inspire doucement, tentant de retrouver la Ginny qui arrivait si bien à se contenir, à laisser ses pensées se calmer le temps qu’elle entretienne la conversation, mais il est déjà trop tard – et mon cœur fait un bond alors que je sens les doigts d’Ezra enlacer les miens. Nous avons été les champions de l’évitement depuis le fameux baiser. Nous avons dévié la trajectoire de chacun de nos gestes, chacun de nos corps à la perfection pour s’empêcher de retomber, d’oser à nouveau, de mal faire surtout. Et le contact de sa main, chaude, de ses doigts, nerveux, suffit à ressasser l’interdit, à me rappeler des moments où on avait su savamment s’esquiver d’une scène ou d’une autre. Une fête où Matt était en périphérie, une soirée avec un peu trop d’amis à notre goût, un cours qu’il jugeait tout sauf important pour ma future carrière, une heure au boulot où il tournait en rond. Son pas pressé, sa demande de s’isoler, tout dans ses gestes me crient à l’urgence mais je suis trop curieuse, trop honteuse surtout, pour lâcher sa main. Évidemment, je suis le pas, docile, m’assurant que personne n’a vu ce qui a pu se produire. Aucun regard ne m’accroche et je crois donc – peut-être à tort – que nous avons su disparaître sans trop de dommages collatéraux. Bien, mieux du moins. Sortant de mon silence, je laisse Ezra fermer la porter derrière lui avant de tourner mon attention vers lui, inquiète. « Ezra, qu’est-ce qui se passe? » je me veux douce, posée, calme. Mais toute touche d'humour a bien vite quitté mes paroles. Il est passé, ce moment. Au fond, bien ancré, je sais que jamais il n’aurait osé risquer autant pour peu. Quelle discussion, quels mots craignait-il à ce point pour devoir m’amener à l’écart? Il ne me laisse pas le temps de paniquer, ou alors, si peu, avant d’ouvrir la bouche et de me confirmer ce que je savais déjà. Oui, même si tout allait bien, rien ne va plus. Je pose la coupe de champagne sur la table à mes côtés, arquant la nuque, tentant d’arriver à lire l’expression sur son visage, essayant de voir ce qui peut bien suivre, ce que j’ai manqué, ce que j’ai fait surtout. La faute, ma faute, je la vois venir à vitesse grand V. Puis je m’immobilise dans mon geste. Je n’ai besoin de rien dire, de ne rien excuser, de ne rien demander. Il a déjà tout déballé. Les tests, l’hôpital, Noah.
C’est d’abord l’air, que je sens manquer. Pression insoutenable sur ma poitrine, sur ma cage thoracique. Je tente d’inspirer mais rien, rien n’entre. Puis le tremblement, fin, qui agite mes doigts, que j’agrippe les uns aux autres, tentant tant bien que mal de les contrôler. À bout de souffle, tremblante. Malgré la lueur timide de la lune, malgré l’ombre qui caresse son visage, je dénote tout de suite son expression. Froide, arrêtée. Il n’oserait pas jouer de moi. Jamais il ne me ferait cet affront. Et pourtant, j’ose tout de même demander, la voix détachée, calculée « Qu’ont-ils dit? ». Je me rattache à la mauvaise blague, je me rattache à la surprise qu’il pourrait vouloir me faire, laissant sortir mes parents, Matt, Bailey et même Noah des placards nous entourant. Tous rassemblés pour me confirmer à quel point j’ai été jouée de parts et d’autres, durant les 5 dernières années. Mais rien, silence. « Ezra, s’il-te-plaît… » je dois l'entendre ajouter, confirmer, infirmer. Je laisse la distance qui nous sépare se réduire de moitié alors que j’avance vers lui, accélérant le mouvement, espérant qu’il me réponde, qu’il me revienne, qu’il éclate de rire, qu’il m’envoie cris et haine, n’importe quoi. Son silence, le mien, la pièce feutrée, cachée, tout pèse trop, trop fort, trop vite. Et pour la troisième fois ce soir, nos regards s’accrochent. Ce que je savais déjà se confirme d’un battement de cils, alors que je vois l’infini de ses iris me livrer la réponse déjà si évidente. Négatifs. Les tests sont revenus négatifs. Il n’a rien besoin d’ajouter, il n’a rien besoin de dire de plus, tout est déjà dévoilé. Fin, tombée du rideau, à d’autres. J’avale difficilement, j’inspire un peu mieux et j’hoche doucement de la tête, résolue. Nous avons essayé, voilà ce qui est bon. C’était une option probable, mais pas immuable qu’on m’avait dit. J’avais préféré faire confiance aux contes de fée, aux histoires parfaites à la finale emplie de bonheur. Mais pas tout de suite, pas avant d’avoir surmonté une autre épreuve, un autre refus. Un calme presqu’inquiétant vient prendre le relai et je continue de soutenir son regard, incapable de baisser les yeux, incapable de me refermer sur moi-même, sur nous, à cet instant précis. « Merci, d’avoir faits les tests. » encore cette maudite gratitude qui m’arrache le cœur, qui cisaille mes pensées. « Ça n’a pas dû être facile pour toi depuis le début, et je m’en excuse. Je tiens simplement à te dire que tout ce que tu as pu faire compte énormément, autant pour Noah que pour moi. » mes paroles sont réfléchies, prudentes. J’essaie de tempérer le flot d’émotions, j’essaie d’alléger surtout le poids qui doit lui peser. Tenter de lui enlever les responsabilités que je lui ai imposées, il y a maintenant un an de cela. Tenter de rattraper mes erreurs, de lui éviter de sombrer dans le même chaos, la même horreur vers laquelle je semble doucement me glisser – à nouveau. « Je suis désolée que tu aies eu à vivre cela. Si j’avais pu t’en sauver, jamais je n’aurais osé revenir… » Les souvenirs de ma discussion avec Amelia me reviennent en tête. Ses paroles, à quel point Ezra avait été démoli, à quel point je l’avais brisé. Et voilà qu’encore, à nouveau, je rejouais la même scène. « Je suis tellement désolée… » que je répète de nouveau, sale égoïste, détournant maintenant le regard, jugeant que c'en était assez. La larme qui prend naissance et coule doucement sur ma joue est de trop. Juste, trop.
Made by Neon Demon
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
All I want is nothing more, to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more I could die a happy man I'm sure. When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night - alone without you by my side. ∆
A peine les mots d’Ezra furent prononcés que le silence se faisait déjà oppressant autour des deux jeunes gens. Comme si tout ce qui les entourait, meubles compris, savaient qu’ils s’étaient glissés dans une situation délicate. Ezra a l’impression d’avoir les oreilles qui commencent à siffler à force d’entendre son coeur battre aussi fort, aussi rapidement, comme très peu de fois dans sa vie il a pu le faire. Sa bouche devint sèche, sa salive difficile à avaler. Son corps sentait, comprenait beaucoup plus rapidement que lui qu’il avait réellement engagé cette conversation avec Ginny. Ca faisait plusieurs jours qu’il avait appris la nouvelle, plusieurs jours qu’il tournait en rond chez lui en tentant de comprendre ce que le médecin lui avait dit. Parce-que pour lui, même si une partie de son cerveau avait toujours été consciente que ça pouvait ne pas fonctionner, il était persuadé que pour une fois il allait pouvoir être la solution qui change tout. Qu’il allait enfin pouvoir faire quelque-chose pour son fils, là où d’autres pères auraient emmené leurs fils au parc jouer au ballon. Ezra s’était intimement persuadé qu’il allait pouvoir être le donneur compatible, le rein que Noah attendait désespérément, et qu’il pourrait dans quelques mois l’emmener à son tour jouer au ballon. « Qu’ont-ils dit? » La voix de Ginny résonnait aussi faible que celle d’Ezra lors des derniers sons qu’il avait émis. Il peut sentir, même à plusieurs mètres d’elle, toute l’inquiétude, la déception et la tristesse qui émanaient de tous ses pores de peau. Il n’osait qu’à peine relever le regard vers la jeune femme cependant, ne sachant comment gérer seul ce qu’il ressentait - et il savait que s’il relevait son regard vers Ginny maintenant, elle comprendrait directement la suite du discours d’Ezra et le coeur de la jeune femme se briserait, là, sous ses yeux, plus impuissant qu’il ne l’avait jamais été dans sa courte vie. « Ezra, s’il-te-plaît… » Contre toutes attentes de sa propre part, en l’entendant prononcer son prénom de la sort, en entendant Ginny le supplier de lui répondre comme elle venait de faire, c’était le coeur d’Ezra qui s’était fendu en premier. Il l’avait senti, lentement mais surement, la douleur. De part en part, d’un pôle à l’autre de ce petit muscle si puissant. Et il l’avait surtout bien ressenti puisque la dernière fois que telle douleur s’était produite en son sein, c’était le jour où il avait appris que Ginny était partie. Quelle ironie présente ce soir en sachant que c’était en compagnie de cette même personne que ce phénomène se produisait de nouveau. Malgré ce qu’il pouvait ressentir en ce moment, Ezra se devait de répondre à la jeune femme. Maintenant qu’il avait lancé le sujet, qu’il s’était lancé sur cette pente glissante, il n’avait pas le droit de la laisser dans un état d’attente pareil. Surtout que, même s’il expérimentait depuis peu cette angoisse que seuls les parents doivent pouvoir ressentir lorsque leur enfant ne va pas bien, Ginny l’avait vécu - presque - seule pendant des années. Et il n’était pas celui qui avait le droit de lui faire subir ça de nouveau. Lentement, beaucoup trop lentement surement, le jeune homme finit par relever ce regard brisé et embué vers Ginny. Leurs yeux se croisent et s’accrochent directement, comme des aimants. Et il le voit. Il n’a pas besoin d’ouvrir la bouche et de prononcer mot. Il voit qu’elle a compris - parce-qu’il n’a pas pu le cacher. Même s’il n’aimait absolument pas ça, Ezra était un livre ouvert; surtout pour Ginny, c’était une de ces personnes qui, malgré le temps qui passe, le comprendrait toujours trop rapidement. Elle avait encore fait preuve de ce talent ce soir - et il pouvait voir son regard à elle se briser, devenir plus terne, d’un coup. Un coup de plus dans son coeur à lui. Il voudrait ouvrir la bouche, expirer rapidement pour dire ces mots qui le titillaient, qui menaient de sortir - mais aucun son ne semblait vouloir sortir lorsque ses lèvres s’entrouvrirent. C’était comme s’il était devenu muet d’un coup de baguette magique. A la place, quelque-chose à mi-chemin entre le soupir et le petit rire nerveux se fit entendre, discret, mais c’était ce qui traduisait le mieux son état du moment. Indécis. Et il voyait Ginny qui semblait déjà réussir à reprendre une certaine consistance. C’était incroyable de voir en direct ce qu’une femme, une mère, était capable d’endurer quand ça ne la touchait pas elle mais son enfant. Ezra - qui ne comprendrait que beaucoup plus tard, lors ses émotions lui permettraient - était fier de la Ginny qu’il avait devant lui en ce moment même. De cette Ginny plus forte, plus déterminée que jamais. Une Ginny qui avait pris de l’assurance au fur et à mesure des années - et au fur et à mesure, apparemment aussi, que la maladie de Noah avançait. Ce fut elle, sans surprise, qui réussit à briser en premier ce silence qui ressemblait au silence de la mort. « Merci, d’avoir faits les tests. Ça n’a pas dû être facile pour toi depuis le début, et je m’en excuse. Je tiens simplement à te dire que tout ce que tu as pu faire compte énormément, autant pour Noah que pour moi. » Ce sourire qu’il tentait de sortir, qui ressortit plus comme une affreuse grimace tiraillée par la tristesse et le désespoir qu’un sourire agréable à regarder. Il était sur de ressembler à un clown face à Ginny qui semblait beaucoup plus calme que lui - en surface, du moins, mais c’était toujours ça de pris. « Ginny… » Sa voix ressemblait plus à celle d’un chaton étranglé qu’à une réelle voix humaine, tellement l’émotion le prenait de cours. Il n’avait clairement pas prévu de se sentir aussi mal en annonçant cette nouvelle à la jeune femme, même s’il savait qu’il allait surement se retrouver dans un état plutôt pathétique. D’où le fait qu’il avait grandement apprécié que cette pièce soit à moitié plongée dans la pénombre. « Je suis désolée que tu aies eu à vivre cela. Si j’avais pu t’en sauver, jamais je n’aurais osé revenir… Je suis tellement désolée… » Boomerang. Pour la deuxième fois de la soirée, le coeur d’Ezra se déchira, un peu plus. Le fait qu’il imagine que Ginny n’aurait pu jamais revenir s’il n’y avait pas eu ce problème, cet incident de parcours concernant la santé de leur fils. Qu’elle ne lui aurait jamais présenté le petit être qui aurait du appeler Ezra papa. Elle serait restée de son côté, à des kilomètres et des kilomètres de sa personne. Et aussi, par conséquence, il ne l’aurait pas revu elle. Car il ne pouvait nier que ça ne l’emplissait pas de joie lorsqu’il voyait son sourire dans un coin de rue, de pièce, de musée, de tout endroit où ils avaient pu se rencontrer jusque maintenant. Même la voir à l’hôpital lui faisait plaisir, comme un idiot, l’adolescent qu’il avait pu être autrefois - alors qu’il détestait profondément les hôpitaux. Ginny finit par détourner son regard du sien, et Ezra se sentit perdu à ce moment là. Au moins, quand il avait son regard dans le sien, il avait l’impression qu’il se retenait à quelque-chose. Là, ses émotions s’emballaient clairement, ils pouvaient les sentir parcourir tout son corps dans tous les sens. Ne répondant plus à aucun ordre que le peu de cerveau fonctionnel tentait d’envoyer. De plus, bien que la luminosité soit faible, il voit cette petite goutte argentée dévaler la pente de sa joue, venir se glisser sous son menton avant de se perdre dans son cou, se réduisant petit à petit avant de presque disparaitre. Simple, étroite, mais assez pour qu’Ezra fusse de nouveau mal en regardant Ginny comme ça. Oui, elle semblait tenir le coup - de l’extérieur. Elle avait du miser des tonnes et des tonnes sur ces tests et cette potentielle compatibilité pour sauver Noah. Misant des espoirs en lesquels peu de personnes de son entourage avaient cru. Beaucoup d’énergie aussi, avec tout ce déménagement et ce changement radical de vie pour le gamin - après tout, il n’était pas vieux et ce changement radical avait du être compliqué pour lui aussi. « Ginny… » Sa voix fut plus claire cette fois ci, bien que toujours autant triste. Soupirant légèrement, il parcourut le peu de distance qu’il restait entre eux, se retrouvant à quelques centimètres de la jeune femme. Lentement, il releva son visage d’un doigt, et délicatement, comme s’il s’agissait d’une poupée apte de se briser à tout moment, de son doigt vint effacer la trace de la larme - la seule, unique mais puissante. Il tenta de percer son regard, de le sonder et de comprendre dans quel état elle pouvait à son tour se trouver - mais la tristesse et la déception étaient trop grande pour qu’il puisse trouver la moindre parcelle d’autres émotions, sentiments. Plissant les yeux, fronçant légèrement les sourcils, il vint ensuite lentement la prendre dans ses bras - lui laissant, si l’occasion lui semblait appropriée, le temps de se retirer et de le planter là; si c’était trop dur pour elle toute cette ambiance entre eux. « Je suis désolé, Ginny, si tu savais combien je suis désolé… » Il sentit à son tour une petite larme qui alla se perdre dans les cheveux de la jeune femme, le visage d’Ezra étant juste au dessus de la cime de celui de Ginny. Il ne sait pas combien de temps ils restèrent ensuite comme ça, collés, accrochés l’un à l’autre. Ezra avait l’impression que c’était la fin. Son coeur le ressentait comme ça en tous cas, comme si ils étaient arrivés au point de non-retour. Il finit cependant par se décaler pour venir accrocher son regard à celui de la jeune femme. « Ce n’est pas la réponse à quoi on s’attendait, je sais… Mais Ginny, même si ça fait mal d’entendre ce genre de réponse, je… Je suis quand même content que tu sois revenue pour ça. Pour Noah. » S’il y avait encore une honte d’humour et de potentielle bonne humeur en lui, Ezra aurait sorti un de ses sourires en coin dont seul lui avait le secret. Mais cette humeur là avait foutu le camp à partir du moment où il avait croisé Ginny, plus tôt dans la soirée. Enfin, s’il était honnête avec lui même, elle avait même foutu le camp dès qu’il avait quitté ce petit cabinet de médecin, à l’hôpital, ces quelques jours plus tôt. « Tu… » Il prit une petite pause, réfléchissant aux mots qu’il voulait réellement dire par la suite - il ne voulait pas sortir quelque-chose qui rendrait leurs coeurs encore plus meurtris qui pouvaient déjà l’êtres. « Tu sais comment ça va se passer, maintenant ? » Ils en avaient un peu parlé, légèrement, rapidement, comme si cette issue n’avait pas eu d’importance dans les précédentes rencontres. Là, ils ne pouvaient plus prendre d’autres raccourcis. Même si officiellement, il n’était pas son père et que les papiers disaient que seul Bailey, en plus de Ginny, était responsable de ce petit bout de chou, Ezra savait au plus profond de lui qu’il ne laisserait pas la situation comme ça. Il ne le voulait pas et puis il n’arriverait pas à vivre avec lui même s’il laissait ces moments, ces décisions, lui filer entre les doigts. « Parce-que je m’en fous de ce que pourrais te dire Bailey. Et… Qu’importe ce qu’il se passe, je serai là… J’essayerai de pas merder encore, tu sais. » Entre le dire à haute voix et l’avoir entendu dans sa tête, ça ne sonnait pas pareil. Pour lui, après s’être entendu le dire, Ezra avait l’impression d’être un de ses mecs chiants à mourir des films. Mais pourtant, même si les mots étaient surement maladroits, c’était ce qu’il pouvait se rapprocher le plus de ce qu’il ressentait. Mais lui et l’expression de ressentis, quelconques qu’ils soient, ce n’était pas encore trop ça.
Girl take a seat, rest your weary bones. Your secrets safe in my hands. Tell me about the years and let me buy an hour. Maybe help me to understand. Ain't nobody callin', ain't nobody home. Light another cigarette, burning in the cold. Waiting on the street for your man. You're trying not to look so young and miserable, you gotta get your kicks while you can. In the lighted corner, sitting on your own. What a lovely day to be lonely.
C’était comme si on jouait aux grandes personnes. Comme si on revenait aux lubies qu’on s’inventait, installés confortablement dans son lit d’adolescent, deux jeunes adultes avec la vie devant eux. On avait commencé par fabuler à propos d’un dîner bénéfice où on aurait été invités – imposés – par mes parents. La robe couleur crystal, le costard noir ébène. Il prévoyait déjà voler la bouteille de champagne alors que je précisais qu’on serait trop occupés à parler de notre prochaine exposition de photos au centre-ville, exposition qui nous avait ramené une petite fortune et qui aurait payé pour nos 5 voyages annuels en Europe. Il avait rattrapé le tir, disant que depuis qu’on avait les jumeaux, on sortait peu, et qu’après deux flûtes de champagne j’aurais été un peu plus – trop – tactile. Qu’on aurait finit dans la limousine à cuver nos bulles à grands coups de visite nocturne de la ville, rigolant devant ces adultes pédants qui auraient eu le même âge que nous, mais le cœur vidé par tant d’attentes décousues. Nous, on serait des adultes marrants, nous on serait des artistes, des manuels, des gens biens, des gens simples. Et ce nous, maintenant m’amenait aux limites de l’asphyxie. Plus le droit de rêver, plus le droit de croire à la blague, à l’erreur même. Retour à la case départ, cul-de-sac, issue impraticable. La fameuse robe que j’imaginais il y a plusieurs années, celle qui lui arracherait le plus grand des sourires, celle qui ferait briller ces yeux me serrait maintenant les hanches, la cage thoracique, les poumons, le cœur. J’avais tout faux. Son complet qui semblait avoir été fait par et pour un adulte, un vrai, ce tissu trop riche, trop sombre, trop rêche. Il avait tout faux. Le maquillage qui me pèse, les cheveux qui m’agressent, je sens mes bijoux qui tiquent à chaque nouvelle erreur, mon rouge à lèvres qui me fait l’effet d’être une parure, une blague, un affront à celle que je voulais être jadis, à celle que je suis devenue, hideuse. J’étouffe, je ne suis pas à ma place, et ses paroles ne me le confirme que trop bien. Alors je le remercie. Je fais ce qu’il y a de plus évident à faire, de plus logique. Je lui transmets ma gratitude, j’en sors mon discours bien mis, bien posé le temps de retrouver mes esprits, de retrouver mes racines. Et je me dis que ça passera, que ça se terminera vite, et que je pourrai enfin respirer. Au fond, c’est la sortie que je cherche, c’est la solitude, le temps de me poser, l’espace, le silence qui me manque. Qui m’aidera à me calmer, à me faire une idée de la chose, à voir la suite. Respectant la distance, je le laisse comprendre qu’il a fait ce qu’il a pu, qu’il n’a maintenant plus besoin de se déranger. Parce que c’est comme cela que je le vois depuis le début. Maintenant, je vais enfin pouvoir sortir de sa vie, et arrêter mon petit jeu. Arrêter de tourner dans la plaie, arrêter de le forcer, de jouer avec son cœur, avec ses sentiments, le respecter vraiment, et respecter tout ce qu’il a pu vouloir il y a 6 ans de cela. Il ne voulait pas être là, il ne voulait pas vivre cela, il s’était retiré là où il avait pu – et maintenant, malgré sa demande, j’avais tout bousillé. Il était désormais temps de tirer ma révérence, temps d’arrêter son calvaire, temps de m’isoler surtout. Personne, sans personne, seulement Noah, ni même Bailey. Oui, besoin de m’isoler, et besoin de rien d’autre. De personne d’autre surtout. J’inspire, venant à ma conclusion, à la nôtre, puis sursaute. Ma tête tangue vers le côté, tentant de masquer la fichue larme, idiotie, qui glisse sur ma joue. Il ne verra pas, il ne verra jamais…. Et il voit. Évidemment qu’il voit, il voit toujours, il a toujours vu. Puis il prononce mon nom, encore et une fois de trop. Plus vite que je ne peux réagir, le voilà qui est maintenant près, tout près. Frisson le long de mon échine, les paupières qui s’activent, la respiration qui fige. Puis, il y a le contact. La boule commence à se former dans mon ventre. Fine, puissante, elle grimpe doucement, avant de se loger dans ma gorge, impassible. Son doigt, fin, qui commence par chasser cette larme de trop sans grande cérémonie. Je retiens mon souffle, j’évite de bouger, de fuir ou de rester, je ne sais plus. Je n’ai pas le droit, et il ne l’a pas plus. Pourtant, ce sont ses bras que je sens enlacer ma taille à reculons, apprivoisant chaque seconde, me laissant l’air, l’espace, la fuite évidente si le besoin naît et est intraitable. Mais je reste là. Pire, j’avance un peu plus, laissant ma tête tomber là où elle trouve naturellement sa place. Je laisse nos corps s’appuyer l’un sur l’autre. Et là où j’aurais cru y voir une faiblesse de ma part, une lâcheté innommable, c’est plutôt un sentiment rassurant qui s’empare de moi. C’est normal, tout ce qu’il y a de plus normal. J’inspire légèrement, calmée par je ne sais quel miracle. Tout est clair pourtant : il s’agit de la fin. Finalité douce, une étape de plus, un chapitre qui se termine. Deux âmes, deux parents, une équipe qui se conforte, qui prend le temps de faire le vide pour mieux faire le plein. Le silence nous permet de comprendre, d’accepter, de souffler, de trouver réconfort dans une situation qui nous appartient, et qui ne serait compréhensible par personne d’autre. Un cocon, un secret. Sa voix fait office de résultat, excuses qui sont futiles à mes oreilles. Je laisse ma tête en place, je laisse mon corps en place, soufflant avec tout l’amour du monde « Tu n’as pas à être désolé, au contraire… » il n’y a rien à dire, il n’y a rien à ajouter de plus, il n’y a que nous et c’est déjà bien assez. Je sens Ezra qui bouge, qui lentement mais sûrement se détache, arrivant à attraper ce reste de regard que j’ai, ces prunelles qui s’adaptent à la noirceur, à la pénombre comme elles le peuvent. Ces mots, rassurants, vrais, j’arrive à les comprendre avec toute la difficulté du monde, stoïque malgré mon corps qui menace de s’écrouler sous la rafale de doutes qui l’assaillent. Flot de pensées qui s’arrachent, qui s’acharnent. Si j’avais écouté ma petite voix, si j’avais écouté mon instinct, je ne serais jamais partie. Je n’aurais jamais suivi Matt, je n’aurais jamais obéis à mes parents, et je t’aurais confronté. Je serais allée au fond des choses. Mais je te respectais trop, tellement, pour te forcer à vivre cela, contre ton gré, contre toutes tes attentes. Je croyais t’avoir tant déçu Ezra. Je croyais… « Peu importe l’issue, Noah est chanceux que tu sois son père. Je n’en ai jamais douté une seule seconde. » Égoïste, horrible égoïste. « Malgré tout ce qui a pu se passer, malgré tous les malaises, les disputes, la rage, les secrets… malgré tout ça, je ne peux pas te mentir et te dire que je ne suis pas contente d’être revenue. Qu’on soit revenus. » Chaque mot est dit plus bas que l’autre, chaque mot qui ne s’assume plus. Je devais partir, je devais arrêter de lui faire si mal, je devais arrêter d’être si insensible, si fermée, si abominable. Le temps passe, puis un ange, et deux. La réalité revient vite, accompagnée d’une question, une seule, sur la suite des choses. J’inspire, toujours immobile entre son étreinte, stupidement fragile, reprenant constance. « La suite... la suite sera de lui expliquer que notre plan n'a pas fonctionné comme prévu. Il savait que venir à Brisbane voulait dire donneur potentiel. Il savait aussi que ce n'était pas assuré complètement, qu'il y avait un espoir, mais que ce n'était pas officiel et confirmé. Il m'impressionne tellement, il comprend si vite et il s'adapte tellement bien... En ce moment, il est stable, il va bien, il ne va pas mieux, mais il ne va pas mal non plus. Je vais continuer les démarches avec les médecins, tenter de trouver un autre plan, ou peut-être même un donneur tombé du ciel. » je laisse glisser un petit rire, contrôlé, nerveux. « Tu ne connaîtrais pas quelqu’un, toi? » la blague, toujours, comme seule béquille. Je souffle. Il renchérit et encore, toujours, cette impression que quelque chose cloche, qu’il ne réagit pas comme prévu, qu’il me cache ses vraies intentions, celles d’un père avide d’aider, de rester, d’être là, pour tout et pour toujours. Mal à l’aise, je sens mon corps se raidir un peu plus, signe d’alarme. Mais j’ose tout de même – ce que je vois sous mes yeux prenant étrangement plus de sens que bien des choses dans ma vie. « Ezra, je… » beaucoup, beaucoup de courage. « Je te l'ai déjà dis, je tiens vraiment à ce que tu le rencontres. Je sais que ce ne sera pas facile, je sais que je vais devoir bien le préparer, que ce ne sera pas tout de suite et que je devrai attendre que tu sois prêt, mais… » ma voix se brise, pourtant je soutiens toujours son regard, suppliant en silence. « Je veux que tu sois là. J’ai toujours voulu que tu sois là. Je veux qu’il sache la vérité, à son rythme, mais je ne veux plus lui mentir. Et Bailey comprendra. Il n’aura pas le choix. » Oh. Il n’est pas le seul à avoir merdé jadis ; nous étions bien deux. Quand la vérité frappe. « On était jeunes Ezra. Je ne peux pas te blâmer pour avoir eu peur et pour… c’est fini, c’est passé. Si maintenant tu veux entrer dans sa vie, on fera tout ce qu’il faut pour que ça arrive. J'y tiens, pour Noah, pour toi, pour nous. » La pression devient doucement ingérable, mon corps faisant un nouveau mouvement vers l’arrière, finissant par se libérer un peu plus, retrouver de l’air, retrouver sa stature, son point d’ancrage. « Je… » je finis par marcher un peu, reculer, me diriger vers le semblant de sortie, la porte, la fenêtre, je l’ignore. Je veux simplement de l’air, je veux simplement respirer un peu, revoir mes options, me remettre de tout ce qui se passe à l’intérieur, de tout ce qui cause cette rage, cette incompréhension, cette douleur. « Je vais y aller maintenant. J’ai besoin de temps. » la main sur la poignée, je regrette mon choix, tout en l’assumant encore plus que je ne l’aurais cru.
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Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
All I want is nothing more, to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more I could die a happy man I'm sure. When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night - alone without you by my side. ∆
« Tu n’as pas à être désolé, au contraire… » Il aurait pu parier qu’elle aurait dit quelque-chose de la sorte, le laissant en dehors de la responsabilité de la situation. Et pourtant, il ne voulait pas qu’elle le décharge de cette responsabilité. Il voulait être mêlé à tout ça, mis dans cette histoire et en être une part entière. Car maintenant qu’elle lui en avait parlé, c’était trop tard pour qu’il fasse marche arrière. Avant que Ginny ne décide de revenir dans sa vie, il n’aurait pas fait de pas en sa direction pour ne pas l’importuner, elle lui avait clairement fait comprendre qu’elle ne voulait plus le voir - et encore, elle ne voulait tellement plus le voir à l’époque que ce n’était même pas elle qui lui avait dit qu’elle partait. Mais maintenant, Ezra ne partirait plus. « Peu importe l’issue, Noah est chanceux que tu sois son père. Je n’en ai jamais douté une seule seconde. Malgré tout ce qui a pu se passer, malgré tous les malaises, les disputes, la rage, les secrets… malgré tout ça, je ne peux pas te mentir et te dire que je ne suis pas contente d’être revenue. Qu’on soit revenus. » Les mots que Ginny prononçait auraient du faire du bien à Ezra, le réconforter dans ses dernières décisions de s’accrocher. Mais en même temps, à les entendre, il ne pouvait s’empêcher de se rappeler pourquoi ils en étaient arrivés là. Pourquoi elle avait du revenir, pourquoi elle était partie. Les mots étaient beaux, parce-que malgré tout, elle avouait bien clairement que son père, le père de Noah, c’était lui. Sauf que ça voulait aussi dire, dans sa façon de parler, qu’elle comprenait aussi que l’aventure pouvait s’arrêter du jour au lendemain - aujourd’hui. Ezra ne voulait pas rester dans cette optique. Il avait été tenu à l’écart de ce qui aurait du être sa vie quotidienne pendant tant d’années. Il ne voulait pas retourner dans cette zone d’ombre, dans cette vie emplie de non-dits, d’absence, de manque au devoir. Il voulait être là, faire de son mieux, se rattraper en quelques sortes. « La suite... la suite sera de lui expliquer que notre plan n'a pas fonctionné comme prévu. Il savait que venir à Brisbane voulait dire donneur potentiel. Il savait aussi que ce n'était pas assuré complètement, qu'il y avait un espoir, mais que ce n'était pas officiel et confirmé. Il m'impressionne tellement, il comprend si vite et il s'adapte tellement bien... En ce moment, il est stable, il va bien, il ne va pas mieux, mais il ne va pas mal non plus. Je vais continuer les démarches avec les médecins, tenter de trouver un autre plan, ou peut-être même un donneur tombé du ciel. » Un petit rire nerveux échappa à Ginny alors qu’Ezra baissait le regard. Il n’était pas habitué à toutes ces paroles aux quotidien, il tentait de s’adapter mais cette soirée lui montrait aussi à quel point il n’était pas à jour dans cette histoire, jusqu’où son absence avait été un soucis. Parce-que tout ce que disait Ginny, là, ça lui faisait peur à lui. Même s’il tenterait de faire le fort devant elle - parce-qu’elle n’avait clairement pas à endosser un rôle de protectrice envers lui, elle avait déjà assez de soucis à supporter toute seule. « Tu ne connaîtrais pas quelqu’un, toi? » Il relève la tête, ne sachant pas si c’était une vraie question ou une blague qu’il lui échappait dans ce moment d’inconfort acquis. Il ne savait s’il devait répondre ou si la question était réthorique. Mais vu le silence qui s’imposait par la suite, il comprit que la deuxième option était celle qui était juste. De toutes façons, il n’aurait su que lui répondre. Il préfère partir sur quelque-chose dont il est sûr de son côté, il voudrait pouvoir être là pour Noah, pour elle. Etre présent. « Ezra, je… » Et il ne sait pas s’il veut entendre la suite. Car le voix qu’elle prend pour parler et la tournure de la situation, il pouvait clairement sentir que ce n’était pas aussi simple que ça, aussi facile que d’apprendre à connaître un cousin qui venait d’arriver dans la famille après être resté des années dans l’ombre de sa connaissance. Il savait, il l’avait vécu deux ans plus tôt en apprenant que sa mère n’était pas exactement la personne que ses frères, soeur et lui même avaient mis sur un pied d’estale pendant des années. Alors, même si l’inconfort régnait déjà en maître en son sein, Ezra a l’impression que la situation venait de prendre encore un échelon sur l’échelle de la bizarrerie. Il sait que les mots qui vont suivre peuvent être blessants et ne pas être ceux qu’il attendait. Mais il préféra garder son regard dans celui de la jeune femme, de la laisser parler pour savoir ce qu’il allait réellement advenir. « Je te l'ai déjà dis, je tiens vraiment à ce que tu le rencontres. Je sais que ce ne sera pas facile, je sais que je vais devoir bien le préparer, que ce ne sera pas tout de suite et que je devrai attendre que tu sois prêt, mais… » La voix de Ginny est brisée, autant que le coeur d’Ezra semblait ne jamais se remettre de cette situation. A chaque mot qu’elle prononçait, son coeur partait en vrille. Tapant dans sa poitrine, dans ses oreilles, sous ses tempes. Il avait l’impression de n’être plus qu’un palpitant géant qui ne peut être contrôlé davantage. « Je veux que tu sois là. J’ai toujours voulu que tu sois là. Je veux qu’il sache la vérité, à son rythme, mais je ne veux plus lui mentir. Et Bailey comprendra. Il n’aura pas le choix. On était jeunes Ezra. Je ne peux pas te blâmer pour avoir eu peur et pour… c’est fini, c’est passé. Si maintenant tu veux entrer dans sa vie, on fera tout ce qu’il faut pour que ça arrive. J'y tiens, pour Noah, pour toi, pour nous. » Fronçant légèrement les sourcils, regard meurtri, il vint reculer lentement d’un pas - machinalement, comme pour se protéger. Comme si les mots ne pourraient pas autant l’atteindre s’il prenait de la distance. Ses bras ballants, ne sachant que faire de son corps, comme s’il était de trop dans cette pièce. Il pouvait le ressentir, son malaise à elle. Et il n’arrivait pas à bouger pour faire en sortes que ça s’améliore. Parce-que ses paroles, leur contenu, ne lui permettait plus de réfléchir clairement. Ginny émettait des propos qui n’arrivaient pas à faire complètement sens dans sa tête. Te blâmer pour avoir eu peur. Les paroles s’embrouillaient dans la tête d’Ezra puisqu’il n’arrivait pas à saisir le principe de les avoir dites. Iil avait peur maintenant, certes, depuis qu’il avait appris que son fils était malade, il avait peur. Mais jusque là, il avait surtout été déçu, blessé et triste. Mais il n’avait pas eu peur. Ezra ne se sentait pas bien. Sa respiration commençait à lui manquer, il avait arrêter d’inspirer, d’expirer, quand il avait commence à tenter de réfléchir. Son regard était flou et il n’avait même pas vu que Ginny avait, à son tour, bougé. « Je… » Il fallait qu’il se bouge, qu’il dise quelque-chose, qu’il sorte de cet état. Mais c’était comme si son corps ne répondait plus, n’était plus connecté à son cerveau, qu’il n’en était plus le maitre. « Je vais y aller maintenant. J’ai besoin de temps. » « Ginny ? » Ce fut cette voix dans le couloir qui tira Ezra de sa stupeur. Pas les paroles de Ginny, pas son expression de son manque d’espace en l’instant, non cette voix d’homme qu’il connaissait - malgré lui. Il réussit à diriger son regard en direction de cette voix, tombant sur un Ginny main sur la poignée, gênée, triste et semblant à peine tenir debout. Du temps, elle avait dit avoir besoin. Ils en auraient besoin tous les deux. Ezra ravala ses doutes, son chagrin afin de s’éclaircir la voix au maximum - ne voulant plus laisser son état interne, son mal-être, paraitre. « Tu… Tu devrais y aller oui. Et puis, on sait tous les deux qu’il ne vaut mieux pas qu’on soit dans la même pièce, lui et moi. En plus si tu es là… » Parce-qu’ils tenaient tous les deux à Ginny, à Noah, mais Bailey et lui ne tenait pas les même positions dans l’histoire. Et malheureusement, les mêmes droits. Ezra finit par détourner le regard, le laissant se perdre dans les ombres de la pièce, les ombres de cette discussion. De leur amour, de leurs engueulades et de leur futur émietté juste sous leur nez, sans qu’ils en puissent rien faire pour se défendre. « On reparlera plus tard pour… Tout ça. » Il n’avait plus la force de prononcer le prénom de leur fils tellement il avait l’impression que son coeur allait lâcher à tout moment s’il le faisait. Et puis même, pour le moment, il ne voulait plus parler de cette situation tout court. Il avait trop mal pour pouvoir supporter une dose de douleur en plus. Il fallait mieux que tout se termine pour le moment et que, comme Ginny l’avait, qu’ils prennent leur temps chacun de leur côté. Ezra finit quand même par relever, difficilement, son visage vers Ginny. A accrocher une dernière fois son regard, à capter cette dernière étincelle de possibilités qui s’éteignait sous ses yeux. « Passe une bonne soirée, Ginny. » Et son ombre à elle qui finit par se dissiper dans la foule que dissimulait la porte depuis tout ce temps. Suspendu.