ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
(FLASHBACK). C’est un jour comme les autres, de ceux qui exaspère le jeune homme autant qu'ils lui convienne. Il sait pourquoi il se lève ; il sait de quoi sera constituée sa journée. Pas de place pour l’imprévu et d’une certaine manière, cela ne lui déplaît pas. Il est habitué à cette routine qui consiste à se lever aux aurores, à prendre la route jusqu’à l’hôpital, à effectuer diverses livraisons et à prendre du temps sur sa pause de midi pour terminer un livre commencé il y a deux semaines de cela avec un petit patient de pédiatrie, avant de terminer son service et de conclure la soirée au McTavish. Ou au poste de police du coin, même si c’est une hypothèse à laquelle il préfère ne pas songer – ou alors il est tout simplement incapable de l’envisager. Ses journées se suivent et se ressemblent, et si pour certains une telle routine constitue un véritable enfer, Finnley s’accroche à ces derniers repères qui lui permettent de maintenir un minimum d’ordre dans sa vie. Parfois, il se rêve à vouloir qu’un événement impromptu brise la routine de sa journée, puis il se rétracte en se remémorant le dernier imprévu qui a entaché sa journée et la panique qui l’a gagné quand il a fallu s’adapter à celui-ci. La routine lui convient ; parce qu’elle n’en est pas vraiment une dans son travail. Certes, il y a toujours la livraison du courrier dans chacun des services de l’hôpital qui l’occupe une bonne heure chaque matin, ainsi que les livraisons des médicaments chez des patients incapables de se déplacer qui lui prend une partie de son après-midi, mais le reste de sa journée varie généralement et ce n’est pas pour lui déplaire. En théorie, c’est toujours le même schéma qui se reproduit : il s’occupe des livraisons ou accompagne des patients. En pratique, les patients, eux, changent chaque jour et Finn apprécie ce contact qui se renouvelle toujours. Il y a bien certains patients qu’il aperçoit à intervalle régulier, mais ça ne le gêne pas, il a développé avec ceux-ci des relations qu’il qualifierait d’amicales sans pour autant qu’elles le soient vraiment. Mais à défaut, ça lui donne l’impression d’être entouré, même si ce n’est que le temps d’une journée de travail, même si ce n’est que le temps de quelques heures avant que les conversations sur le mauvais temps fassent place au réconfort d’une bouteille de bière blonde.
Aujourd’hui ne fait pas exception à la règle, donc, et c’est sur les coups de midi que Finnley se rend jusqu’à la chambre de la petite Tessa, exemplaire de Matilda sous le bras et bâtons de réglisse dans sa poche pour la jeune fille qui lui reproche toujours de s’empiffrer de bonbons sans penser aux autres, dans l’espoir de terminer la lecture de ce bouquin avant que sa pause ne se termine. Des deux, il ne sait pas lequel est le plus ravi de compter sur la présence de l’autre, mais toujours est-il que Finn s’installe avec un grand sourire sur la chaise à côté du lit de Tessa sans se faire prier, et entame sans tarder la lecture du bouquin, alors que l’enfant pioche déjà dans son paquet de réglisse, tout ça sous le regard (faussement) désapprobateur de Finnley. L’heure passe, et alors qu’il conclut la dernière page, une infirmière fait irruption dans la pièce pour s’occuper de la petite Tessa. Finn lui ébouriffe les cheveux en guise de salutations, s’apprêtant à quitter les lieux avant que la professionnelle ne le retienne en s’adressant à lui. « Comment va Cora ? » Arquant un sourcil, il hausse les épaules avant de répondre, en poussant un soupir trahissant son agacement : « Bien, aux dernières nouvelles. » Qui doivent dater d’il y a quelques semaines, mais il n’a pas encore jugé nécessaire de lui envoyer un sms pour s’assurer qu’elle vit toujours, sans quoi les journaux en auraient déjà fait leur gros titre. « Tu n’as pas encore été la voir ou tu n’es pas au courant ? » Pivotant sur lui-même pour faire face à sa collègue, il fronce les sourcils, signe de son incompréhension. « Au courant de quoi, exactement ? » Il demande un peu froidement, agacé que tout tourne perpétuellement autour de sa starlette de sœur, tout en contenant sa curiosité désormais éveillée et l’inquiétude qui grandit en lui. « Elle est ici. J’ai pas vraiment compris pourquoi, je crois qu’il est question d’une agression à la sortie d’une… » Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que déjà Finnley a quitté la pièce pour se précipiter aux urgences.
Il ne voulait pas d’un imprévu, il ne voulait pas d’une situation oppressante ; mais surtout il ne voulait plus s’inquiéter pour sa sœur, reléguée au statut d’étrangère voilà déjà quelques années. Tout juste se contente-t-il de lui envoyer un sms de temps à autre pour ne pas totalement prétendre qu’elle est morte à ses yeux, sans pour autant prendre la peine de se déplacer quand un coup dur s’abat sur sa jumelle. Et pourtant, le voilà à traverser les couloirs presque en courant, le cœur battant et les mains moites. Si Cora a été blessée, il peut déjà avoir l’assurance qu’il ne s’agit de rien de grave, sans quoi l’infirmière aurait fait preuve d’un peu plus de délicatesse pour lui apprendre la nouvelle. Sa sœur va probablement très bien, mais cela ne suffit pas à dissuader Finn de tourner les talons et reprendre le cours de sa journée. Tout comme les souvenirs de sa rancœur envers sa jumelle ne l’empêchent pas de s’inquiéter pour elle. Il se déteste autant qu’il la déteste pour se retrouver dans un tel état d'esprit en l’espace de quelques instants. Avant qu’on lui annonce la présence de Cora entre ses murs, il se portait très bien, gardant la même animosité pour cette dernière et poursuivant le cours d’une journée monotone mais satisfaisante. Et voilà qu’il est rongé par l’angoisse, oubliant la rancœur et ayant l’impression d’appartenir à une famille soudée qui s’inquiète réellement les uns pour les autres. Il arrive aux urgences après un parcours qui lui a semblé durer une éternité, cherchant du regard la crinière rousse si reconnaissable de sa jumelle, avant qu’il ne finisse par demander des informations à une secrétaire qui lui indique la pièce où se trouve sa sœur. Il débarque sans tarder, son regard se fixe sur le lit teinté de pourpre, son cœur manque un battement et ses prunelles se déposent enfin sur la silhouette de Cora, assise sur une chaise et visiblement en forme, physiquement du moins. Son regard croise celui de sa sœur et le silence règne dans la pièce durant plusieurs instants, plusieurs minutes peut-être tant sa notion du temps est encore perturbée par les émotions qu’il vient de ressentir. Il analyse la scène et l’environnement plus qu’il ne se préoccupe de Cora et constate après quelques instants qu’elle n’est pas blessée ; elle ne semble pas même avoir une égratignure si ce n’est un t-shirt teinté de quelques taches de sang qui n’est assurément pas le sien pour qu’on la laisse sagement seule dans cette pièce. « C’est pas ton sang. » Qu’il fait finalement fait remarquer, plus pour lui-même que pour elle, comme s’il a besoin de le préciser à voix haute pour comprendre que la situation ne nécessite pas qu’il prétende s’inquiéter pour elle. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi personne ne m’a prévenu que t’étais ici ? » Si sa première interrogation a pour but de définitivement l’apaiser, la seconde se veut un reproche, à l’encontre de Cora ou de l’hôpital, il ne sait pas encore.
AVENGEDINCHAINS
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Dernière édition par Finnley Coverdale le Mar 1 Aoû 2023 - 15:09, édité 1 fois
Le poids de la culpabilité l’écrase. Cora est comme dans un autre monde, elle sent toute l’agitation caractéristique de l’hôpital autour d’elle, et pourtant, elle n’a toujours pas l’impression d’être là. Elle ne peut pas croire qu’elle soit là, à attendre dans un couloir d’hôpital qu’un médecin lui donne des nouvelles. Elle n‘arrête pas de repenser à ce qu’il s’est passé, l’agression d’Eireen, c’est comme s’il fallait qu’elle se martèle le crâne des images de ce qu’il s’est passé pour que la vérité apparaisse à ses yeux. Après tout, ce n’est pas le genre d’évènement que l’on imagine se produire sous ses yeux et Cora en est à cent lieux. C’est un cauchemar, et comme tout rêve, elle ne fait qu’attendre de pouvoir se réveiller et défaire ce nœud qui lui prend l’estomac. Elle se répète que c’est sa faute, du moins, qu’elle aurait dû voir l’agresseur venir, elle aurait dû crier, peut-être qu’il aurait interrompu son geste et que les filles seraient chez elles à papoter plutôt que là. Elle s’accuse, même si les policiers qui ont pris sa déposition et Kaleb qui est arrivé juste après lui dit et répété qu’elle n’a rien à se reprocher, que ce n’est pas sa faute à elle. Elle ne voit pas les choses comme ça.
Il est très tard dans la nuit, ou tôt le matin, quand le chirurgien sort du bloc pour lui annoncer la nouvelle. Elle est stable, hors de danger, mais elle a perdu son bébé. C’est un coup de plus pour Cora. Sa gorge se serre de plus en plus et ses pleurs, qu’elle avait réussi à calmer pour au moins paraître capable d’une vraie conversation, reviennent de plus belle. Elle cherche des yeux Kaleb au loin, il n’est pas là, et elle ne sait pas si le chirurgien va pouvoir lui répéter ce qu’il vient d’annoncer, ou si ce sera à elle. C’est un poids énorme qui atterrit sur ses épaules. Elle sait qu’elle ne peut pas. Elle panique. Elle ne veut pas avoir à lui répéter, elle ne veut pas avoir à lui dire que, parce qu’elle n’a pas été attentive, il a lui aussi perdu son enfant à naître. Elle hoche la tête face au médecin, comme s’il lui mentait. Sa respiration s’accélère sans prévenir. Elle commence à pleurer, mais ne parvient pas à reprendre son souffle entre ses larmes. Puis soudainement, tout s’écroule autour d’elle. C’est le trou noir.
Le matin est là quand elle se réveille. Malheureusement, les murs blancs de l’hôpital lui rappellent qu’elle n’a pas rêvé et qu’elle est bien là où elle se rappelle être. Elle a tout d’même les idées plus claires, malgré ses yeux rougies et ce nœud à l’estomac qui ne semble pas vouloir disparaître. Elle se demande ce qui lui reste encore à faire, quand le rideau qui l’entoure s’ouvre. « Oh, vous êtes réveillée ! Vous allez mieux ? » Demande l’infirmière, certainement venue vérifier son état. « Oui, oui. » répond Cora d’une voix très faible. Elle n’est pas prête à autant de bonne humeur. « Votre tension a chuté hier soir, mais on va vous laisser sortir dès que vous aurez mangé un peu. » ajoute-t-elle dans un sourire avant de disparaître. Elle n’a pas faim. Et elle a encore moins envie de cette nourriture d’hôpital. Elle soupire et se sort du lit où elle a été amenée. Elle cherche son téléphone, elle a besoin de connaître l’heure et de lire ses messages. Elle en a une pelleté, mais en survolant la liste des émetteurs, elle se dit qu’il n’y a rien d’important et que ça peut attendre. Elle, elle veut juste pouvoir voir Eireen au plus vite.
Aussitôt après le repas, elle signe une décharge et prend la direction de la chambre d’Eireen. Cette dernière est toujours endormie et Cora prend place à ses côtés, prête à attendre des heures son réveil. Elle en a besoin. Elle veut s’assurer que les médecins ont dit vrai, qu’elle va vraiment bien, si tenté que l’on puisse toujours aller bien après une nuit comme celle-ci. Quelques heures passent. Puis la porte s’ouvre à toute vitesse. Elle sursaute, la surprise la gagne au moment où elle se rend compte que c’est Finn qui vient de faire irruption dans la pièce. Son cœur rate un battement. Pourquoi est-il là ? Un sourire se trace malgré tout sur son visage quand elle l’aperçoit, elle se sent entière et attend qu’il prenne la parole, il semble près de le faire. « C’est pas ton sang. » observe t-il amenant ses yeux à ses baisser pour observer les traces de sang sur elle. Elle n’y pensait pas, elle devrait se changer. Elle hoche la tête pour toute réponse. Elle n’ose pas plus prendre la parole, Finn l’intimide. L’expression de son visage l’intimide. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi personne ne m’a prévenu que t’étais ici ? » Elle ne sait pas quoi répondre. A ce moment, elle se demande s’il aurait vraiment voulu savoir s’il lui était arrivé quelque chose. Cette pensée l’émeut. Elle hausse les épaules et répond doucement, de sa voix un peu cassée. « Parce que je n’ai rien. » C’est tout ce qui lui vient comme explication, après tout, comment aurait-on pu le prévenir alors qu’elle n’a rien de grave physiquement parlant. « Je .. C’est Eireen. » dit-elle en montrant du regard la jeune femme dans le lit. « Elle a été attaquée alors qu’on sortait d’un club ; J’ai tout vu. » Elle n’entre pas dans les détails. Elle en a donné bien assez, et elle ne veut plus avoir à se repasser les images de la veille. Elle se lève de sa chaise avant de se diriger vers lui pour lui proposer. « Est-ce que ça te dérange qu’on sorte ? Je préfère ne pas parler dans cette pièce, et j’aurais besoin d’un café. »
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
L’infirmière n’a pas le temps de terminer son explication que l’esprit de Finn s’est déjà braqué à l’entente du terme « agression » assimilé au prénom Cora, et c’est sans même adresser un dernier regard à sa petite protégée que Finn quitte précipitamment la pièce pour se lancer à la recherche de sa sœur. En chemin, un éclat de conscience le regagne et il tente de se raisonner ; d’abord pour diminuer le niveau de son inquiétude en supposant que s’il est réellement arrivé quelque chose de dramatique à sa jumelle il aurait été prévenu d’une manière plus délicate qu’une phrase lancée l’air de rien par une infirmière qu’il connaît à peine ; mais aussi et surtout pour atténuer la précipitation dont il fait preuve en voulant retrouver Cora dans cet hôpital qui a désormais tout l’air d’un labyrinthe alors qu’il s’y retrouvait sans peine il y a encore quelques minutes. Une précipitation que Cora ne mérite pas, lui souffle cette petite voix dans sa tête prédisposée à appuyer sur l’abandon de Cora à chaque fois qu’il aurait le malheur d’atténuer la gravité de celui-ci. Si les rôles étaient inversés, est-ce qu’elle se serait précipitée à son chevet ? Est-ce qu’elle mérite seulement qu’il se mette dans tous ses états quand la réciproque n’a jamais été valable ? La rancœur reprend le dessus, une seconde, une minute, et la raison lui revient. Les rôles ne sont pas inversés, la situation est ce qu’elle est et Cora est potentiellement blessée. Cora, la responsable de ses malheurs, la cible toute désignée de ses excès de colère, ce miroir qui s’impose à lui et qu’il voudrait briser. Mais surtout Cora sa sœur, avec qui il partage ce lien du sang qu’il souhaiterait oublier, mais qui se rappelle sans cesse à lui et lui impose de se soucier d’elle, qu’il le veuille ou non.
Il ouvre la porte à la volée, marque un temps d’arrêt pour analyser la situation, partagé entre cette inquiétude qui ne diminue pas malgré le fait que ce ne soit pas sa sœur couchée sur ce lit et inconsciente, et la consternation ressentie autant envers sa collègue pour sa désinformation qu’envers Cora, pour toujours tirer la couverture à elle d’une manière ou d’une autre. Et peut-être pour ne pas l’avoir prévenu qu’elle errait entre ses murs, blessée ou non, peu importe. Peut-être. Mais ce serait s’avouer une vérité que Finnley n’a pas envie de ressentir. Il reste interdit, le temps de reprendre ses esprits, de remettre ce masque qu’il affiche perpétuellement quand Cora s’approche de lui, celui de ce frère qui ne veut plus être le sien. Le naturel n'a aucune difficulté à refaire surface dès lors qu’il pose ses yeux sur Cora et s’attarde réellement sur elle. Les traits se durcissent, la rancœur reprend du terrain, comme si Cora était vouée à être assimilée, qu’elle le veuille ou non, à ce sentiment aussi longtemps qu’ils tenteront de se côtoyer. Parler en ces termes pour décrire leur relation n’a rien d’anodin tant les choses ne sont plus naturelles entre les jumeaux. Finn aurait pu s’inquiéter verbalement pour sa sœur, en lui demandant tout simplement comment elle se sent, mais les premiers mots qui franchissent le seuil de ses lèvres consistent en une observation des plus banales. C’est pas son sang. C’est probablement celui de cette femme allongée sur le lit qu’il ne connaît même pas, mais ce n’est pas celui de sa jumelle. Et il se veut plus acide par la suite, nouvelle preuve de son incapacité à adopter un comportement adéquat quand il est en présence de Cora, quand il se questionne sur la raison pour laquelle il n’a pas été prévenu de sa présence en ces lieux. C’est une question presque rhétorique, tant la réponse lui paraît évidente maintenant qu’il a sa sœur sous les yeux et qu’il constate qu’elle n’a rien, absolument rien. Du moins, physiquement. Mais c’est surtout une question accusatrice, posé par cette partie de lui-même qu’il souhaite définitivement mettre de côté, celle du frère qui entretient le dernier vestige de la relation qu’ils ont entretenue voilà déjà deux décennies. La voix un peu cassée de sa sœur lui sert le cœur, mais les émotions sur son visage ne le trahissent pas. Elle n’a rien. Il en a la confirmation, et la dernière chose qui le retenait ici lui file entre les doigts. Cette confirmation qui veut qu’il ne prétende plus s’inquiéter pour elle, qu’il détourne les talons et quitte cette pièce sans même un regard pour celle avec laquelle il ne partage plus rien sauf son ADN. Mais si son esprit lui ordonne d’être ailleurs, son corps demeure immobile à distance raisonnable de sa sœur, alors que ses yeux daignent enfin se poser sur la silhouette inanimée qui occupe le lit. À la vague explication de Cora il ne répond qu’un pincement de lèvres qui se veut désolé. Mais la vérité, c’est qu’il ne se sent pas concerné. Ce n’est pas qu’il s’en fiche, la vision de cette demoiselle semblable à un cadavre dans ce lit lui provoquant quelques frissons malgré tout, mais c’est qu’il ignore tous des détails de la situation ou de la victime. C’est particulièrement paradoxal à la bienveillance qui le caractérise, mais la situation est complexe, comme toujours lorsqu’il est question – indirectement ou non – de Cora. « J’espère qu’elle s’en remettra. » Il finit par glisser du bout des lèvres, sincère, en détournant le regard du lit. Il l’espère réellement, mais il ne la connaît pas. Il ignore tout d’elle, sa bienveillance n’a d’égale que la compassion qu’il peut ressentir. Une compassion qui, à défaut, est dirigée vers Cora. « Non. » Il répond à la première question de sa sœur, en marquant toutefois un temps d’arrêt pour réfléchir à sa proposition. Cette petite voix s’immisce à nouveau dans son esprit, lui priant de refuser ce café, conscient que chaque minute passée avec Cora est déjà une minute de trop, et que l’impact de ces moments entre eux sera toujours et irrémédiablement douloureux. « J’ai pas beaucoup de temps. » Mensonge. « Viens. » Il dit simplement, ouvrant la porte à sa sœur et faisant quelques pas dans le couloir avant de reprendre la parole. « Tu… Tu veux te changer d’abord ? Ils doivent forcément avoir des chemises ou quelque chose de semblable à disposition. Ou, si tu préfères, je dois avoir un pull qui traîne dans mon casier. » Il propose, un peu hésitant, tant l’idée de proposer de l’aide – même minime – à sa sœur n’a rien d’habituel pour lui. Le silence s’installe à nouveau entre eux pendant quelques instants, avant que Finn ne s’arrête en chemin, sans pour autant prendre la peine de retenir sa sœur pour qu’elle en fasse de même. Encore une fois, ce n’est pas naturel pour lui de l’effleurer, d’être proche d’elle. « Tu sais, il y a de très bons psychologues dans cet hôpital, si tu veux parler de … de ce que tu as vu. Ils sauront t’aider. » Il ajoute, avant de se murer une nouvelle fois dans le silence. Malgré sa rancœur, Finn n’est pas totalement insensible. Il a compris que cet événement l’a chamboulée, qu’elle aura peut-être besoin de vider son sac, d’évoquer cette soirée, alors il lui propose cette solution, souvent mal perçue, mais souvent efficace. Il aimerait être la personne à qui elle pourrait se confier, mais il sait que ce n’est pas possible. Ce n’est pas qu’il ne veut pas, mais il ne peut pas. Il ne pourra jamais.
Le silence dans la pièce est rompu par l’intervention de Finn. Elle a les yeux levés vers lui et le sang qui cogne contre ses tempes. Elle ne s’attendait pas à le trouver dans cette pièce, et encore moins à ce qu’il vienne à sa rencontre. Elle n’ose rien dire, de peur de paraître bête ou de montrer que la surprise se transforme en joie et que sa présence lui fait plaisir pour qu’au final, il referme la porte, prétextant s’être trompé de pièce tout en faisant comme si elle n’était qu’une inconnue croisée au hasard. Ça, il sait faire. Autant qu’elle ne se fasse pas plus de mal si c’est ainsi que cette scène doit se poursuivre. Mais il a ouvert la bouche et ses mots ont l’air d’un reproche. Pour Cora, cela sonne plus comme une observation et tout ce qu’elle pense, c’est qu’elle ne devrait pas rester plus longtemps dans cette tenue. Elle s’observe avant de le regarder à nouveau prendre la parole. Elle reste muette, bien trop occupée à essayer de deviner ce qu’il se passe dans la tête de Finn à ce moment précis sans y parvenir pour autant. Voilà bien longtemps qu’elle n’a plus ce pouvoir magique là. Alors elle lui répond, doucement pour ne pas faire de bruit. Elle lui explique tout doucement qui est là, pourquoi. Il n’est pas question d’en dire beaucoup, mais juste de lui répondre parce que pour une fois qu’il parle, autant lui répondre. Elle ne fait attention qu’à ses mots, pas à son ton ou à sa distance. C’est déjà bien assez pour elle de parvenir à penser à peu près clairement après cette nuit, si en plus elle doit s’apercevoir du manque de chaleur de Finn, ce serait un coup en plus, difficile à prendre. « J’espère qu’elle s’en remettra. » dit-il, comme s’il récitait quelque chose, ou comme si la situation le forçait à glisser un mot. Elle ne prononce pas un mot, peut-être un sourire pour le remercier, mais ça sonne un peu faux parce que la scène qui s’joue est tellement pleine de distance qu’elle s’apparente surtout à une dialogue mal joué de théâtre, et Cora ne sait pas si elle doit être sincèrement reconnaissante pour Eireen des vœux de Finn, ou si elle doit juste dire merci, parce que c’est ce qu’on dit et qu’elle ne veut pas le froisser. Afin de ne pas déranger plus longtemps le repos de son amie, et parce qu’elle trouve très inapproprié de tenir une conversation dans ce genre d’endroit, elle s’ose à l’inviter à poursuivre dans le couloir. Au moins parce que comme ça, ça les forcera à rompre cette distance idiote qui se tient entre eux. Et puis, comme il l’a signalé plus tôt, elle porte des vêtements maculés de sang et se lever de cette chaise sera le premier pas pour la faire sortir d’ici et se changer. « Non. » répond t-il, réponse qui glace Cora, elle perd un moment à comprendre si ce non veut dire oui. Elle reste interdite, tout le long du silence qu’il leur impose. Elle le voit, il réfléchit tandis que son cœur se serre un peu plus. Pourtant, elle devrait l’habitude maintenant. « J’ai pas beaucoup de temps. » Ce qui ne l’aide pas. Elle ne sait pas si c’est une information, ou une excuse, mais il ne tarde pas à arrêter le mystère. « Viens. » Du moins, elle suppose que c’est sa façon à lui de dire oui. Elle se dirige vers lui avec tout d’même quelques appréhensions qu’il fasse quelque chose. « Tu… Tu veux te changer d’abord ? Ils doivent forcément avoir des chemises ou quelque chose de semblable à disposition. Ou, si tu préfères, je dois avoir un pull qui traîne dans mon casier. » propose t-il une fois qu’ils sont tous les deux dans le couloir. Elle hésite. Elle n’a pas l’habitude qu’il lui propose quoique ce soit pour lui rendre service. L’étonnement se voit sur son visage quand elle regarde Finn qui attend sa réponse. Elle n’ose pas. Elle n’ose jamais rien lui demander, de peur d’ajouter quelque chose à sa longue liste de reproches. Mais là, elle doit penser à ce qui est pratique d’abord, elle ne peut pas sortir dans cette état en plus de ne pas pouvoir se montrer. Alors elle accepte, tout d’même hésitante et un peu peureuse qu’il retire son offre. « Je veux bien. Pour ton pull je veux dire. Je pense que tout l’monde va finir par me regarder de travers sinon, je te suis. » Dit-elle toujours avec la même petite voix qui rompt avec l’image pleine d’énergie que Cora renvoie habituellement. Elle fait ce qu’elle dit et le laisse guider leur chemin. La tête baissée, elle ne dit rien. Le silence est pesant et elle sait qu’elle devrait en profiter mais c’est juste le mauvais moment. Quand il s’arrête, elle marche encore un peu avant de se rendre compte qu’il est derrière elle, elle se retourne prête à demander ce qu’il se passe. « Tu sais, il y a de très bons psychologues dans cet hôpital, si tu veux parler de … de ce que tu as vu. Ils sauront t’aider. » Elle ne sait pas quoi penser de cette proposition. Est-ce que c’est une manière de se décharger d’elle maintenant ? Comme s’il ne voulait plus la suivre, ou juste partager un café avec elle. Elle ouvre la bouche mais aucun mot n’en sort quand elle réalise que c’est peut être ça et que cinq minutes en son contact, ça doit être la durée max qu’il peut supporter avec elle. Elle ne pensait pas que sa proposition allait autant coûter à Finn. Elle finit par répondre, en hochant la tête. « Non merci, je n’ai pas besoin d’en parler. Je ne veux pas en parler. Eireen n’est pas morte. » dit-elle, comme si ça faisait partir le postulat qu’il n’y avait pas de traumatisme à avoir vu que visiblement son amie allait s’en sortir et se réveiller et que la vie reprendrait son cours, bientôt. Autre raison qui la pousse à refuser, c’est qu’elle n’est pas de ces personnes qui ressentent le besoin de s’étendre sur le divan pour raconter ce qui ne va pas chez eux. Un trait de caractère partagé par les jumeaux. « Mais merci de m’en parler. » finit t-elle par conclure plus parce qu’elle est constamment sur des œufs avec lui et qu’elle sent qu’elle doit le faire. « Tu sais, si tu as peur que je ne fasse ma psychanalyse avec toi, tu n’en as pas besoin. Je m’en remettrais. » Elle a vu pire, qu’elle se retient de dire pour ne pas avoir l’impression d’être en demande d’attention.
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Lorsque Finn entre dans la pièce, ce n’est pas un soupir de soulagement de rigueur qui s’échappe d’entre ses lèvres en constatant que ce n’est pas sa sœur qui est allongée, inconsciente, sur ce lit. Ce n’est pas non plus un sourire rassuré qu’il adresse à Cora, tout comme les premiers mots qui sortent de sa bouche ne sont pas destinés à lui faire part de l’inquiétude qui a été la sienne quelques instants plus tôt – qu’il le veuille ou non. Ce serait pourtant les réactions naturelles, presque instinctives, à adopter dans pareille situation ; mais « naturelle » n’est pas un terme adapté pour décrire la relation des jumeaux et ne le sera probablement jamais. Finn ne sait comment réagir (et surtout agir) en présence de Cora et son incapacité à trouver une solution à ce problème qui n’en possède pas se traduit par son incapacité à prononcer la moindre parole ni effectuer le moindre mouvement durant quelques instants. Il se contente d’observer sa sœur, de jauger la situation et surtout de se calmer. Et puis, il parvient finalement à prononcer quelques mots, presque accusateurs, comme tous ceux qu’il adresse à Cora. Elle lui confirme qu’elle n’a rien, qu’elle n’a eu que le rôle de témoin dans toute cette histoire – Finn ne sait pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose en fin de compte – et que s’il faut s’inquiéter pour quelqu’un, c’est pour cette dénommée Eireen dont il occulte presque volontairement la présence. Il daigne enfin observer le corps inerte de l’amie de sa sœur et se permet une remarque mécanique, mais pas moins sincère. Il ne la connaît pas, il ne va pas épiloguer longtemps sur son cas, mais il espère effectivement qu’elle s’en remettra.
Et alors qu’il réfléchit à une excuse pour quitter les lieux aussi sereinement qu’il est possible au contact de Cora – c’est-à-dire jamais totalement – celle-ci lance une invitation qui doit surprendre autant celle qui l’a formulée que celui qui est supposé l’accepter. Mais ce n’est pas si facile dans l’esprit de Finnley, et ce qui peut paraître totalement anodin pour le commun des mortels – une simple invitation à prendre un café – se transforme en véritable source de questionnements pour le jeune homme. Un café, cela n’engage à rien… du moment qu’il n’est pas partagé avec sa sœur. Il y a toujours cette petite voix dans sa tête, celle de sa raison qui s’assure qu’il ne garde que le minimum de contact avec sa sœur quand même son instinct s’y oppose, qui lui supplie de refuser. Pour des raisons évidentes ; passer du temps en présence de sa jumelle (même une heure), c’est l’assurance de voir cette rancœur continuer à se développer, à le ronger de l’intérieur comme une maladie qu’il refuserait de soigner. Et c’est justement ça le problème, Finn refuse de soigner sa relation avec sa jumelle malgré les efforts de cette dernière, et il n’est pas prêt à changer d’avis. Alors pourquoi se retrouve-t-il à accepter son invitation ? Lui-même l’ignore, la seule chose dont il est certain est que celle-ci ne le laissera pas indifférent et que même s’il a parfaitement conscience de ce point, il continue encore et toujours à accorder un intérêt à Cora qu’elle ne mérite pas. Peut-être parce qu’au fond de lui (sans être capable de se l’avouer), il croit encore à une possibilité de se rapprocher (bien qu’ils ne le seront jamais vraiment, « proches ») ou peut-être parce que cet état de souffrance permanent infligé par sa sœur est devenu l’unique lien qui le rattache à elle et qu’il n’est pas prêt d’y renoncer totalement.
Prenant toutefois garde de s’assurer une porte de sortie au cas où cette simple rencontre deviendrait réellement insupportable pour l’aîné Coverdale, il précise à sa sœur qu’il n’a pas beaucoup de temps à lui accorder. C’est un mensonge, encore un, qu’il ne tente pas même de rendre convaincant, conscient qu’à force d’en user à chaque fois que la possibilité de passer du temps avec Cora se présente, celle-ci n’est pas dupe. Sûrement ne l’a-t-elle-même jamais été. Quittant la pièce sans même adresser un dernier regard à l’amie de Cora encore inconsciente, il ouvre le chemin, d’abord dans le silence, puis reprend rapidement la parole quand son regard croise une nouvelle fois le sang qui tâche les vêtements de la rousse. Et pour une fois, il ne fait pas preuve d’égoïsme quand il est question de Cora, oubliant son ressenti pour privilégier celui de sa sœur. Une partie de lui aurait pu apprécier de la voir déambuler dans cet accoutrement aux yeux de tous il y a quelques années, quand la rancœur ne faisait pas encore ménage avec un minimum de raison et que voir souffrir Cora autant qu’il a souffert était le seul mot d’ordre, même au travers de petits vengeances dignes d’un enfant – comme celle de ne pas lui proposer de se changer. Mais Finn n’est pas sadique (il ne l’a jamais été et malgré ce qu’il se passait – et se passe encore – dans sa tête quand il est question de Cora, il est bien incapable de l’être), aussi se propose-t-il de lui fournir un pull pour ne pas braquer les regards sur elle, du moins pas plus que son statut d’actrice reconnue l’impose déjà. Il n’est pas chaleureux, mais il est toutefois sincère dans sa démarche (même s’il est toujours réticent à aider sa sœur, à tous les niveaux), et lorsqu’elle accepte il se contente d’un bref geste de la tête avant de changer de direction pour prendre le chemin des vestiaires plutôt que celui de la cafétéria. « Je suis pas sûr qu’un pull trop grand pour toi et troué de partout soit vraiment le meilleur moyen d’éviter les regards de travers. Tu gagnes pas vraiment au change. » Il dit, sur un ton monotone qui indique qu’il n’y a aucune tentative d’humour dans sa phrase. Mais Finn évite de prendre des habits auxquels il tient pour venir au boulot, ainsi le vêtement qu’il s’apprête à donner à Cora risque de lui donner une allure à l’opposé de celle qu’elle dégage habituellement, elle qui est toujours si chic devant les caméras, il est peu probable que les gens ne s’arrêtent pas sur sa tenue s’ils la reconnaissent, tout comme ils se seraient sûrement retournés sur elle à la vue du sang. Quoi qu’il en soit, le silence s’installe à nouveau entre eux. Un silence qui n’est pas gênant, tant il est devenu habituel entre les jumeaux. Un silence qui permet à Finnley de réfléchir sur la situation qui les a amenés à se retrouver et surtout, sur l’impact de celle-ci pour Cora. Et il finit par proposer une option qui lui paraît être une solution adéquate, pas forcément dans l’espoir qu’elle soit écoutée, mais plus pour espérer faire taire cette inquiétude encore présente. À défaut d’être capable de lui offrir son aide, il la redirige vers quelqu’un qui sera capable de le faire. Sans surprise, sa proposition est rejetée, et il ne se vexe pas, puisqu’il n’est pas surpris. Si les rôles étaient inversés, il aurait également refusé. C’est assez ironique puisqu’il est le premier à proposer cette solution, mais Finn serait incapable de consulter un psychologue – et Dieu sait qu’il en aurait besoin pour faire le tri dans ses pensées et sa vie. Pas parce qu’il a une mauvaise image du métier, c’est même tout le contraire, mais parce qu’il lui est impossible de se confier à qui que ce soit. Pas même sa sœur cadette, Bryn, à laquelle il cache certains pans de sa vie alors qu’ils sont particulièrement proches. « Ce n’est pas parce qu’elle n’est pas morte que tout va bien pour autant. » Se contente-t-il d’ajouter avec un vague haussement d’épaules, se permettant de donner son avis sur la question. Cette dénommée Eireen n’est pas morte, fort heureusement, mais pour qu’elle se retrouve inconsciente dans ce lit d’hôpital et pour que les vêtements de sa sœur soient tâchés de sang, l’agression était suffisamment violente pour laisser quelques marques. Des images qui se rappellent à Cora quand elle ne trouve pas le sommeil, des inquiétudes à l’idée de s’approcher d’une boîte de nuit, une certaine suspicion en voyant une personne correspondant au profil de l’agresseur… Eireen n’est pas morte, Cora n’a pas été blessée, mais ce n’est pas pour autant que tout va bien et que dès demain matin, les choses seront effacées et que la vie reprendra son cours. Il acquiesce silencieusement quand elle le remercie d’en avoir parlé, presque calme, presque heureux de prendre un café en sa compagnie. Presque. Jusqu’à ce qu’elle se permette un commentaire qui agace le roux, bien trop égoïste pour admettre qu’elle a su cerner la situation et que son raisonnement est correct. Bien trop satisfait d’ajouter encore un tort à sa sœur. « Très bien. » Il se contente de dire dans un premier temps, avant de se vouloir silencieux. Parce qu’il n’a pas l’énergie de se battre aujourd’hui, Finn, et qu’il ne veut pas se battre aujourd’hui, pas quand sa sœur est chamboulée, pas quand il vient à peine de s’inquiéter pour elle, pas quand il a envisagé, pendant une fraction de seconde, qu’il était possible d’oublier le temps d’un café les querelles, les rancœurs et les ressentiments. Finnley n’a pas l’énergie, mais il a cette fierté mal placée qui le met parfois dans des situations indélicates, comme il s’apprête à le faire. Parce que sa fierté vient d’être touchée, parce que s’il est parfois capable de se raisonner comme au début de cette rencontre, celle-ci peut disparaître rapidement et faire place à cette mauvaise foi qu’il tente de gommer au contact des autres. Tous, sauf Cora. « Alors on va parler de la pluie et du beau temps, j’imagine. » Qu’il souffle par la suite, en levant rapidement les yeux au ciel face à cette remarque qu’il n’a pas pu retenir de franchir les limites de son esprit. Une remarque qui peut paraître déplacée (et probablement qu’elle l’est), mais qui est tristement véridique, tant les sujets de conversation entre les jumeaux se limitent aux mêmes conversations lambda qu’on pourrait avoir avec son épicier de quartier. Tournant la tête vers Cora, partagé entre l’envie de s’excuser et sa fierté qui lui interdit de le faire, il reprend rapidement la parole pour justifier sa pensée. « J’veux dire, si tu veux pas en parler, à quoi bon ? Je veux pas te forcer, c’est juste que … on a pas grand-chose d’autre à se dire, tu le sais aussi bien que moi. » Il dit calmement, en soutenant le regard de sa jumelle. Il semble lancer les hostilités, mais ce n’est pas par envie de se disputer avec Cora – surtout pas aujourd’hui – c’est simplement que la situation lui semble si forcée qu’elle lui est presque douloureuse à supporter. « J’ai pas grand-chose à dire, en tout cas. » Il termine, toujours calme, sans pour autant mettre un terme à la rencontre et refuser son café, mais il veut savoir quel est l'intérêt, s’il y en a un. Il doit savoir.
Elle a l’estomac noué à l’instant où elle quitte la chambre avec Finn. Elle est très mal à l’aise, ce qui la culpabilise quand elle y pense parce qu’elle reste en compagnie de son frère – jumeau qui plus est – et qu’elle ne devrait pas être mal à l’aise. Ce n’est pas un sentiment naturel et Cora a beau tout faire pour essayer de le cacher ou de se tranquilliser pour ne pas avoir l’air totalement idiote à côté de lui, elle n’y parvient pas. L’attitude totalement détachée et froide de Finn ne fait que la refroidir encore plus à dire ou faire quoi que ce soit, alors elle se contente d’avancer avec sa timidité, son nœud à l’estomac et ses yeux plantés vers le sol. Elle se prend à penser que peut-être il aurait mieux valu qu’il referme cette porte en agissant comme si elle était une inconnue, elle n’aurait pas alors eu la sordide idée de lui proposer un café. Elle a un mauvais pressentiment, comme à chaque fois, il ne sortira rien de bon de cet échange. De plus, elle voit sur le visage de Finn qu’il n’est pas plus à l’aise qu’elle à se balader dans ce couloir d’hôpital. Il termine par briser ce silence, sûrement motivé à intervenir à cause de tous les regards qui leur – lui peut-être – sont adressé dans les couloirs de l’hôpital, et lui propose simplement un pull, ou de se changer afin que l'attention générale ne se concentrent plus sur les tâches de sang qui maculent les vêtements de l'actrice, mais Cora ne retient que le pull de Finn et accepte sa proposition, peu importe les motifs qui l’ont vu naître. Ça peut paraître anodin comme geste, mais Cora le voit comme un pas en avant vers elle et se refuse à l’ignorer. C’est ainsi qu’ils prennent la direction inverse de celle d’origine, celle des vestiaires. C’est un peu connaitre l’envers du décor d’entrer dans les salles réservées au personnel, elle se prend soudainement d’une curiosité à observer les moindres détails, mais est bien vite ramenée à la réalité par Finn dont l’intention n’était sûrement pas de lui faire faire le tour du propriétaire. « Je suis pas sûr qu’un pull trop grand pour toi et troué de partout soit vraiment le meilleur moyen d’éviter les regards de travers. Tu gagnes pas vraiment au change. » fait-il remarquer, mais Cora, tout ce qu’elle voit en enfilant ce pull, c’est qu’il vient de Finn, c’est comme un cadeau qu’il lui fait et ses yeux ne peuvent s’empêcher de briller tandis qu’elle ajuste le vêtement trop grand à sa silhouette. « Ne t’inquiète pas pour ça. » dit-elle en retroussant les manches un peu grandes pour elle. « Merci Finn » ajoute t-elle, sincèrement et sans pour autant en retirer la gêne qui existe entre eux puisqu’elle s’installe à nouveau avec son ami le silence. C’est pourtant tellement banal aux yeux des autres mais, juste un geste de générosité d’un des jumeaux envers l’autre, et celui reçoit ne sait pas comment réagir. C’est très difficile d’exprimer de la reconnaissance, même si dans le fond, Cora ne retient absolument aucun grief contre son frère. Elle se dit juste que, un pas de plus vers lui, une parole de trop et il pourrait s’évanouir dans la nature, c’est pourquoi elle ne tient pas à le remercier trop vivement. Le silence accompagne leur nouvelle promenade vers la cafétéria, machinalement, Cora finit par jouer avec les manches trop grandes de son pull et les entortillant autour de ses mains. Cela lui parait le meilleur moyen de penser à rien, du moins ni à Eireen, ni à Finn. Elle se contente de le suivre, jusqu’à ce qu’il aborde le sujet d’un psychologue, rapport à l’évènement qui vient de se produire, ce que Cora réfute immédiatement. Elle ne tient pas à devoir raconter une fois de plus la soirée qu’elle vient de vivre. Elle ne tient pas à parler tout court. Elle se repose sur son propre mécanisme d’enfouissement, et ressortira ses pensées elle sera prête à le faire. « Ce n’est pas parce qu’elle n’est pas morte que tout va bien pour autant. » rétorque Finn, il a raison et Cora se sent incapable de réfuter cette remarque. Il n’empêche que c’est pas pour autant qu’elle souhaiterait voir quelqu’un. Elle n’est même pas capable d’avoir une conversation profonde avec son propre frère, pourquoi le faire avec un total inconnu ? S’il lui parle de ça par peur qu’elle fonde en larme devant lui, elle ne s’empêche pas de lui dire qu’il n’a rien à craindre à ce sujet. Elle en a vu d’autres, et des pires. Si elle ne peut pas ôter de sa tête les images de la veille et s’arrêter de penser à son impuissance lors des évènements, elle sait qu’elle est forte et qu’elle surmontera ça. Il lui tarde qu’Eireen reprenne conscience, qu’elles mettent ça derrière elles, ensemble. « Très bien. » Sa réponse sonne la fin de cette conversation à laquelle Cora aurait préféré ne pas avoir à penser. « Alors on va parler de la pluie et du beau temps, j’imagine. » Et voilà. Elle l’attendait cette réflexion qui allait sûrement être le point de départ d’une nouvelle altercation entre les jumeaux, dont elle se serait passée pour la journée. Elle qui bêtement s’empêchait de trop l’ouvrir pour éviter l’inévitable. Elle a un pincement au cœur en le regardant se tourner vers elle, elle sent qu’il va poursuivre et a dans l’intention de lui dire « pas aujourd’hui » mais sa voix se brise en même temps que Finn ajoute « J’veux dire, si tu veux pas en parler, à quoi bon ? Je veux pas te forcer, c’est juste que … on a pas grand-chose d’autre à se dire, tu le sais aussi bien que moi. » Il est très calme. Mais Cora se méfie d’un Finn calme, elle préfère quand il est froid parce que dans ces moments-là, il se contente de grogner ou répondre vaguement, quand il est calme, c’est parce qu’il se force à l’être pour pouvoir communiquer avec elle et jamais positivement. « J’ai pas grand-chose à dire, en tout cas. » conclue t-il tandis que Cora déglutit, elle sait bien que, ses propos sont justes et qu’ils n’ont absolument aucun sujet de conversation à deux, elle n’a pas non plus grand-chose à lui dire mais est-ce nécessaire de pointer ce sujet maintenant ? Elle le regarde, interdite. « Je veux juste dire que tu n’as pas à te sentir obligé de m’écouter parler de ce qu’il s’est passé. Je ne veux pas te mettre dans une situation inconfortable. » se force t-elle à expliquer pour mettre des mots sur son intention, elle poursuit en s’enfonçant dans sa malaisance. « J’aimerais bien moi, qu’on parle d’autres choses que de sujets qui n’ont absolument aucun intérêt pour nous mais » Mais il le prend mal dès qu’elle se risque à poser une question un peu plus personnel ? Non, ce serait trop beau si elle était capable de lui dire. « Mais aujourd’hui, je ne me sens pas d’attaque pour dire autre chose que des banalités. » Non, les sujets profonds, tout ça. Elle concentre déjà le gros de son énergie à tenter de ne pas fondre en larme, ou de contrôler ses nerfs, rapport à ce qu’il s’est passé.
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
S’il a réellement été inquiet, l’espace de quelques instants, lorsque la confusion l’a laissé penser que Cora avait été blessée lors d’une agression, il n’a plus à l’être maintenant qu’il a conscience que tout cela n’était qu’une méprise. Malgré tout, la situation et la vision d’une Cora visiblement chamboulée par ce qui s’est déroulé sous ses yeux quelques heures auparavant l’empêche d’être ce Finn glacial qu’elle a l’habitude de côtoyer. Il n’est pas des plus chaleureux, il ne compte pas lui faire croire qu’une telle confusion permet d’arranger les choses momentanément entre eux, mais il ne peut pas l’enfoncer plus comme il aime à le faire habituellement. Pas aujourd’hui. C’est probablement la raison qui l’a poussé à accepter ce café, dans une envie de faire un pas vers elle, le temps de quelques heures, tout en gardant en tête qu’aussitôt cette rencontre achevée, le mépris habituel qu’il ressent à son égard reprendra ses droits. La tension est palpable entre eux lorsqu’ils quittent la pièce et si Finnley a conscience d’en être en grande partie responsable, il n’envisage pas d’en faire plus en termes d’efforts. Se vouloir silencieux plutôt qu’incisif en présence de Cora est déjà un effort considérable de sa part, tout comme son acceptation à prendre ce café qu’elle a proposé, il prend suffisamment sur lui-même pour estimer qu’il a fait sa part du job et qu’il n’a pas à paraître être plus sympathique qu’il ne l’est réellement en présence de sa sœur. Et de toute évidence, même s’il le souhaitait, il n’y parviendrait pas. Car aussitôt l’inquiétude passée, la pensée qui a accaparé son esprit fut celle de trouver un moyen de décliner la proposition de Cora – ce qu’il n’a finalement pas fait.
Le silence règne entre eux, un silence presque bienvenu et apaisant en vue des échanges habituels entre les jumeaux, un silence signe d’une trêve malgré la tension qui ne cessera certainement jamais d’exister entre eux. Bien qu’ils marchent côte à côte, une distance les sépare et bien qu’ils soient jumeaux, c’est à peine s’il lui adresse un regard lorsqu’ils entreprennent de traverser le couloir. Il ne s’attarde sur elle que lorsque les regards de ceux qu’ils croisent le ramène à la réalité et à la situation vécue par Cora durant la nuit. Il faut qu’elle se change, et il n’est pas certain que l’hôpital dispose d’autres choses que de chemises prévues pour les patients, il est donc préférable qu’il lui propose le pull qui traîne dans son casier. Ce dernier n’est pas vraiment en bon état comme il le souligne, mais c’est déjà mieux qu’un haut maculé de sang. Nouvel effort de sa part alors qu’il ne voulait pas en faire plus. Il déteste la façon dont Cora a de gagner à chaque fois, probablement sans même qu’elle s’en rende compte, et au travers de situations qui sont anodines et qui semblent totalement stupides pour quiconque a un regard extérieur sur la situation. Comme lui prêter un pull alors qu’il se jure régulièrement de ne pas filer le moindre coup de main à sa sœur, que ce soit à la suite d’un appel au milieu de la nuit ou simplement pour lui donner la météo du jour. Ils finissent par regagner les vestiaires et Finnley fait remarquer que sa solution ne risque pas nécessairement de détourner les regards d’elle. Il hoche la tête lorsqu’elle estime qu’il n’a pas à s’inquiéter pour ça, et se contente d’un air pincé frôlant le sourire lorsqu’elle le remercie. Le silence règne à nouveau alors qu’ils regagnent la cafétéria et, une nouvelle fois, c’est Finn qui finit par briser celui-ci lorsqu’il évoque la possibilité pour Cora de se confier à un professionnel, une proposition bien vite déclinée sans qu’il ne le prenne mal – puisqu’il en aurait fait de même. Comme justification à son refus (bien qu’elle n’ait pas vraiment à le faire, Finnley n’étant pas celui qui lui demanderait des comptes concernant cela) elle aborde la vie sauve d’Eireen. Cette dernière n’est pas morte (fort heureusement), mais, à ses yeux, ce n’est pas une raison suffisante pour estimer que « tout va bien ». Dans tous les cas, Cora ne compte pas se morfondre en sa présence, ce qui n’est pas pour lui déplaire, car il ne saurait comment se comporter avec elle dans une telle situation. Tout juste lui tendrait-il un mouchoir à défaut d’une épaule, et probablement que le néon de ce couloir aurait plus d’intérêt que le regard de sa sœur qu’il serait incapable d’affronter. Mais si elle n’a pas envie de parler, à un autre et surtout à lui, de ce qu’il s’est passé, sur quel sujet de conversation peuvent-ils échanger ? La question demeure pour Finn, qui ne fait certes pas l’effort de se creuser les méninges pour dénicher le sujet adéquat, mais qui sait pertinemment qu’ils se contenteront de banalités d’usage comme s’ils étaient d’illustres inconnus. Ce dont il ne peut pas se plaindre, puisqu’il est le premier à vouloir faire de Cora une inconnue.
Sa remarque dépasse le stade de sa pensée et semble résonner dans ce couloir désespérément silencieux, et si Finn s’agace contre son incapacité à garder ce genre de réflexions pour lui dans de telles situations délicates, il n’en est pas pour autant désolé – cela ne reflète que la réalité. Le rouquin s’attarde une nouvelle fois sur sa sœur alors qu’il met au clair sa pensée. Il ne veut pas la forcer à parler, c’est une évidence, mais il s’agissait-là du seul sujet de conversation susceptible de les rapprocher le temps de quelques instants. Désormais, il n’y a plus que des banalités sur lesquelles Finn n’a plus aucune envie de s’attarder. Il se veut calme, mais ne tente pas de la protéger de sa franchise, puisqu’il conclut en révélant que, de son côté, il n’a pas grand-chose à dire. À lui dire. Qu’importe son manque de délicatesse, il n’en possède pas quand il est question de Cora. « Tu n’as pas besoin de ça pour que ce soit le cas. » Il réplique froidement, laissant définitivement tomber les dernières barrières qui s’interposaient entre sa froideur, son désintérêt et Cora. La vérité, c’est que Cora n’a pas besoin d’évoquer ce qui s’est passé cette nuit pour que la situation soit inconfortable, sa simple présence l’est. Finnley a le cœur lourd et l’esprit confus, partagé entre cette rancune tenace envers Cora et cet agacement dirigé envers lui-même pour se comporter comme un gamin capricieux alors qu’il approche de la trentaine et qu’il serait temps pour lui de passer à autre chose. À mesure que les paroles de sa sœur s’enchaînent, le calme de Finn s’envole. S’il n’était pas d’aussi mauvaise foi, il mettrait sa fierté de côté et accepterait ces remarques qui sont parfaitement justifiées sachant qu’il est le premier à avoir lancé les hostilités. Mais quand il s’agit de Cora, Finn est incapable de voir ses propres erreurs – ou alors il les met sur le compte de sa sœur. « Moi non plus. Et même en matière de banalités, j’ai rien à te dire. » Oh, il pourrait s’il le voulait. Parler de Bryn et ses études, mais c’est un sujet qu’il refuse d’aborder avec Cora même si cette dernière paie la scolarité de leur jeune sœur. Il pourrait discuter de son travail, à quel point celui-ci lui plaît, mais Finn sait que tôt ou tard il balancera sa rancœur à la figure de sa sœur et évoquera ses rêves brisés de faire carrière dans un domaine médical. Il pourrait évoquer ses relations, parler de ses rares amis afin de lui prouver qu’il a une vie sociale ou évoquer son dernier flirt et démontrer qu’il a un cœur, mais ils ne sont pas suffisamment proches pour qu’il lance cette conversation. Il y a de nombreux sujets qu’ils pourraient évoquer tous les deux, mais Finn ne le souhaite pas. Alors forcément, ils sont face à une impasse. « J’y arrive pas, Cora. » Il soupire alors qu’il prend ses distances avec elle, s’appuie contre l’un des murs du couloir et ne pose plus même les yeux sur sa jumelle. « Je suis content de savoir que tu vas bien, vraiment. Mais c’était pas une bonne idée d’accepter ce café. Je… je tenais vraiment à faire un effort aujourd’hui, vu la situation. Enfin, je croyais que j’y tenais. Faut croire que je me suis trompé. » Il admet en faisant glisser ses mains sur son visage et en appuyant sa tête contre la paroi, le regard rivé sur le plafond. « Je peux pas faire semblant, Cora, même dans cette situation. J’arrive pas à te parler, j’arrive même pas à te regarder. J’vois pas ma sœur, je… vois celle qui nous abandonné. Il se rétracte. Je serai jamais ce frère que tu aimerais que je redevienne alors … laisse tomber. » Il ne parle pas seulement du café. Il parle de tout, d’eux, des vaines tentatives de sa sœur de reconstruire une relation qu’elle a brisée à jamais, des souvenirs qui s’accrochent encore à lui et qui l’obligent encore à avoir une conscience quand il est question de Cora. Une séparation qui, vu la situation et le ton employé par Finn, est celle qui se rapproche le plus d’une rupture en douceur que des pertes et fracas normalement imposés par les altercations continues entre les jumeaux. « S’il te plaît. » Sa froideur fait place à une supplication, une ultime demande à Cora de cesser ses efforts qui n’aboutiront jamais. De cesser les invitations qu'au fond d'elle, elle sait qu'il finira toujours par accepter. Parce qu'il prétend le contraire, Finn, mais il s'accroche, à son détriment, contre sa propre volonté. Il se veut de nouveau silencieux, avant d’enfin concéder à poser son regard sur Cora. « Tu as quelqu’un qui peut venir te chercher pour te ramener chez toi ? » Dans le cas contraire il lui appellera un taxi. Et après il oubliera cette journée. Il l’oubliera.
Ses doigts frôlent de leur bout la matière en laine du pull que Finn vient de prêter à Cora. Il a son odeur. C’est un geste qui paraitrait presque anodin, et pourtant ce pull est l’équivalent de dix noëls pour Cora. C’est un symbole, un signe que tout n’est pas perdu et qu’il reste capable d’un acte de gentillesse envers elle. Alors qu’elle se jette dans la contemplation de ce bout de tissus troué, qui n’en a absolument pas l’air à ses yeux, un nouveau silence prend forme, elle n’a juste pas les mots et marche toujours sur des œufs de peur de dire celui de trop, leur relation est si bousillée qu’elle se contente simplement de marcher derrière lui et n’en demande pas plus. Même si l’heure suivante se passe dans le silence le plus complet, face à lui et son regard fuyant, Cora est contente, consciente qu’elle pourrait difficilement lui en demander plus. Seulement, ça ne se passera pas comme elle aimerait. Dès que le silence se brise, que Finn suggère une simple chose, qu’elle aille confier ce qu’elle a vu à un psychologue qui pourrait l’aider, tout tombe. Elle ne comprend pas ce qui le braque tant dans sa réponse. Ils sont tous les deux fait de la manière. Il est exactement comme elle, à ne jamais parler de ce qui est important, à ne jamais partager la moindre pensée un tant soit peu personnelle ; à ne jamais rien faire savoir de ses états d’âmes. Alors, pourquoi prend t-il sa réponse de cette manière ? Ce n’est pas comme si son attitude trahissait un besoin qu’elle le fasse, ou une inquiétude pour sa santé mentale. Elle a juste décliné, gentiment. Elle a tenu à lui faire savoir qu’elle ne comptait pas plus être un fardeau pour lui. En gros, qu’il n’avait pas à s’en faire. Evidemment, comme à chaque fois qu’elle lui dit quelque chose, c’est utilisé contre elle. Et elle aura beau justifié son intention, lui dire qu’elle ne veut pas l’obliger à quoi que ce soit, elle aura toujours tort. Un fait qu’elle a malgré tout appris à accepter avec humilité. « Tu n’as pas besoin de ça pour que ce soit le cas. » C’est sûrement censé lui faire l’effet d’un verre d’eau dans la figure (c’est le cas) mais elle est si habituée à ce genre de remarque qu’elle encaisse sans broncher et continue de lui répondre comme si de rien était, comme si elle n’était pas fatiguée de ces remarques un peu trop facile à balancer à son goût. Ce moment n’est juste pas le moment. Parce que Finn est là en face d’elle, elle n’oublie pas pour autant que sa meilleure amie est présentement endormie dans une chambre de cet hôpital, et qu’elle a assisté à toute la scène qui l’a foutu là. Comment pourrait-elle échanger autre chose que des banalités ? « Moi non plus. Et même en matière de banalités, j’ai rien à te dire. » Elle avait cherché à l’éviter, mais c’était inévitable qu’à un moment, ça se retourne contre elle. Pourtant, elle est sûre qu’elle aurait pu trouver des choses à discuter avec lui, des choses banales mais pas forcément inintéressante comme comment ça se passe à l’hôpital, est-ce qu’il y’a une émission qui lui plait en ce moment, est ce que ça lui dirait de prendre des cours de pelote basque … Elle aurait trouvé. Mais en même temps, à quoi bon le forcer si même se tenir dans la même pièce qu’elle lui est insoutenable ? « J’y arrive pas, Cora. » ajoute t-il, elle se tait en sentant la suite venir. « Je suis content de savoir que tu vas bien, vraiment. Mais c’était pas une bonne idée d’accepter ce café. Je… je tenais vraiment à faire un effort aujourd’hui, vu la situation. Enfin, je croyais que j’y tenais. Faut croire que je me suis trompé. » Elle ne le quitte pas des yeux, alors qu’il fait déjà tout pour ne pas la voir elle. « Je peux pas faire semblant, Cora, même dans cette situation. J’arrive pas à te parler, j’arrive même pas à te regarder. J’vois pas ma sœur, je… Je ne serai jamais ce frère que tu aimerais que je redevienne alors … laisse tombé. » Elle fronce les sourcils. C’est dur ce qu’il lui dit. Elle n’aurait pas pensé que la rancune puisse être aussi difficile, elle n’arrive pas à lui en tenir autant alors qu’elle-même est victime de cette situation qui s’est imposée à eux contre son gré. Elle sait que, ce serait simple pour eux d’avoir cette discussion mais elle sait en même temps que c’est plus facile pour Finn de la haïr que de remettre en question le fil d’une histoire qui se déroule depuis plus de vingt ans. « S’il te plaît. » supplie t-il, l’amenant à baisser le regard. Eppe porte sa main à son visage et pose ses doigts au creux de ses yeux pour juste se retenir de pleurer. Aujourd’hui marquera le jour où tout semble lui échapper des mains et elle regrette de ne pas se sentir apte moralement parlant à soulager Finn. « Tu as quelqu’un qui peut venir te chercher pour te ramener chez toi ? » ajoute t-il, dans ce cas, ça doit bien vouloir dire qu’il n’y aura pas de café. Muette, elle regarde par-dessus la baie vitrée donnant sur la cafétéria les fantômes d’un Finn et elle en train de partager un simple moment. Il n’y avait même pas besoin de parler. Les mots compliquent toujours tout. Elle relève la tête vers lui, il se sent prêt à la laisser là. Elle veut rester avec Eireen, et ne compte pas quitter cet hôpital. « Je vais retourner auprès d’Eireen. » dit-elle doucement, avant de reprendre plus fort avant qu’il ne parte. « Mais Finn ! Je ne peux pas me résoudre à faire ça, ce serait donner raison à tous tes reproches et j’espère sincèrement qu’un jour, on sera capable de parler de banalités et même des choses qui nous touchent personnellement sans que ça ne soit difficile. Aujourd’hui, je n’y arrive pas mais, pour des raisons qui nous sont extérieure mais je réessaierais demain, et ainsi de suite. » Non, définitivement, il n’a pas fini d’entendre parler d’elle. C’est sûrement un peu égoïste de la part de Cora de s’imposer à lui de cette manière, de ne pas accepter ce désir de la voir hors de sa vie une bonne fois pour toute mais elle reste incapable de faire ça. Il lui faut Finn pour se sentir complète. Quand elle lui donne du temps ou qu’elle essaie de ne pas le brusquer, c’est uniquement dans le but qu’il lui revienne et moins dans celui de le préserver. C’est bête, triste, sûrement désespérée mais c’est le genre de chose que l’on fait quand on aime quelqu’un. Elle le regarde qui prend ces distances encore plus. « Finn ? » Elle l’appelle, une dernière fois. « Merci d’être venue voir si j’allais bien, et pour le pull. »
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Cette rencontre est à l’image de la relation qui unit les jumeaux depuis plusieurs années : délicate et instable, où chaque mot, chaque geste, chaque sous-entendu peut provoquer la levée du drapeau blanc – bien que l’apaisement n’en soit jamais vraiment un et qu’il ne dure jamais très longtemps – ou, à l’inverse, être perçu comme une véritable déclaration de guerre. Si Cora est continuellement celle qui lève le drapeau blanc, ce qu’elle fait encore aujourd’hui en lui proposant de prendre un café ensemble, Finn est généralement celui qui débute les hostilités et aujourd’hui encore il est susceptible de déclarer la guerre à tout moment. Cora marche sur un fil avec lui, il en est conscient et peut-être même qu’il profite de cette situation pour avoir la – légère – satisfaction de voir sa jumelle s’écraser face à lui, quand il a dû le faire face à elle durant la majeure partie de sa vie. Si l’invitation de Cora et plus précisément l’acceptation de Finn qui a suivi est synonyme d’une paix de courte durée entre les deux jumeaux devenus étrangers, l’invitation de Finn et le refus de sa sœur de consulter un professionnel marquent le premier revers de cette rencontre. Un revers qui sera probablement suivi de plusieurs autres, si on prend en compte le mauvais caractère du jeune homme qui n’attend qu’une chose : refaire surface et s’abattre sur sa sœur. Son refus de se confier à un spécialiste sur cet événement traumatisant, même sans en avoir été directement la victime, est un motif suffisant pour contrarier Finnley, alors même qu’il comprend parfaitement ce choix. Qu’il le veuille ou non, il a plus en commun avec Cora qu’il ne veut bien l’admettre, dont cette capacité à taire ses états d’âme et à se débrouiller seul, en toutes circonstances. Le réel problème n’est pas le refus de sa sœur – cela ne lui est pas vraiment égal, il se fiche bien d’aider cette dernière ou non – c’est sa précision concernant le fait qu’elle ne veut pas parler de ce qu’il s’est passé. Ni à un professionnel, ni à lui, pas demain, mais surtout pas aujourd’hui. Finn n’a pas envie de tirer les vers du nez de sa sœur, si ce qu’il s’est passé l’intrigue évidemment, il ne se montre pas aussi curieux qu’à son habitude, la réserve était de mise lorsqu’il interagit avec sa sœur. Il n’a pas envie d’assister à une puissante crise de larmes que seul un câlin calmera, ni de se montrer particulièrement doux et réconfortant pour tenter de calmer l’esprit de sa jumelle, dans le fond l’interdiction de Cora s’avère arrangeante, mais Finn est bien trop borné pour voir les choses sous cet angle. La seule chose sur laquelle il se focalise est son mauvais jugement qui l’implique dans cette situation détestable. Parce que les minutes passent, et l’effet de l’aura de Cora sur lui s’applique. La politesse requise fait place à la froideur habituelle, le calme est remplacé par un agacement de plus en plus difficile à contenir et les efforts de sympathie ne tardent pas à être effacés par cette rancune tenace, aussi difficile à supporter pour Cora qu’elle est handicapante pour Finnley. Il n’en faut pas plus à l’aîné que la présence silencieuse de sa sœur et cet affront déguisé sous la forme d’un refus poli pour que son humeur change. Il lui en faut pas plus, parce que le fait de s’opposer à sa sœur est devenu presque vital pour lui, qu’il n’a plus réellement besoin de raisons pour que ce soit le cas – bien qu’il tente toujours d’en trouver pour la forme.
Elle n’a pas besoin d’évoquer ce qu’il s’est passé cette nuit pour qu’elle le place dans une situation inconfortable, elle n’a pas même besoin d’ouvrir la bouche pour que ce soit le cas et Finn ne fait plus usage de formules joliment déguisées pour le faire comprendre à sa sœur. Sa conscience se heurte à son cœur en réalisant dans quel contexte il tient de tels propos, mais il est incapable d’être raisonnable. L’inquiétude s’est totalement évaporée, raison pour laquelle son comportement change de façon brutale, mais pas inhabituelle, et qu’il décide de se montrer sincère avec elle. Il n’a rien à lui dire, c’est aussi simple que cela. Il n’y a aucun détail – important ou complètement anodin – de sa vie qui mérite d’être partagé avec elle. C’est ainsi qu’il agit avec elle depuis plusieurs années, en la tenant éloignée de sa vie et en l’empêchant d’être mise au courant des principaux faits qui marquent celle-ci. Aujourd’hui ne fait pas exception à la règle, et même un échange de banalités concernant la météo ou le dernier événement en date à Brisbane serait briser cette règle, en révélant ce qui lui passe par la tête, alors qu’elle n’est pas supposée avoir accès à ces informations, que ce soit l’annonce de sa dernière rupture ou son goût prononcé pour le mauvais temps, moins il en dit à Cora, mieux il se porte. Car ne rien lui dire la range immédiatement dans la catégorie des inconnus, et c’est exactement ce qu’elle est supposée être à ses yeux. Alors non, il n’a pas de banalités à lui dire, aussi surprenant cela soit-il.
Et les barrières s’effondrent. Plus aucune retenue, plus aucune tentative de compassion et d’amabilité, simplement le véritable Finn qui reprend le dessus et qui s’ouvre un peu plus qu’à son habitude pour qu’elle prenne enfin conscience de la situation telle qu’il la vit, pour qu’elle ouvre les yeux sur l’inutilité de ses efforts. Et tant pis si cela implique d’être tranchant, d’admettre qu’il ne tient plus à faire un demi-pas en sa direction, d’avouer pour la première fois à voix haute qu’il ne la considère plus comme sa sœur. Il faut qu’elle comprenne. Qu’elle comprenne que ce n’est pas seulement désagréable, mais atrocement douloureux. Pas seulement pour elle, mais surtout pour lui. Que lui faire face, ce n’est pas juste être envahi d’une rancune particulièrement tenace, mais c’est accepter l’effondrement de toute une vie et de rêves qu’il ne verra jamais se réaliser. Que se montrer aussi froid et incisif auprès d’elle ne lui fait pas du bien, au contraire, que ça lui fait terriblement mal et que, parfois, juste parfois, il rêve qu’elle disparaisse pour que ce mal s’en aille, enfin. Par pitié, il faut qu’elle comprenne. Mais elle ne comprendra jamais. Il aimerait interpréter le silence dont elle fait preuve comme une façon de se remettre en question, mais il sait qu’elle encaisse, simplement. Que si elle se sentait réellement touchée au point d’accorder du crédit aux propos de son jumeau, elle s’en défendrait. Mais elle ne le fait pas, parce qu’elle ne comprend pas. Et qu’elle ne pourra probablement jamais comprendre.
Il ne sait pas s’il s’en veut, s’il s’inquiète réellement du sort de sa jumelle ou s’il s’agit que d’une formule de politesse lorsqu’il veut s’assurer qu’elle puisse rentrer saine et sauve chez elle, mais toujours est-il qu’à défaut de se proposer pour la reconduire, il se propose de prendre les dispositions nécessaires pour que quelqu’un s’en charge. Il semblerait toutefois qu’il n’en ait pas besoin, puisqu’elle compte retourner auprès de son amie. Il pince les lèvres. Ses amis ont la chance de connaître une Cora qui met un point d’honneur à retourner auprès d’eux. Et alors qu’il se croit enfin libéré de sa sœur, celle-ci l’interpelle. S’il n’était pas aussi pressé d’oublier cette rencontre dans un verre – ou plusieurs dizaines – auquel son esprit songe de plus en plus pour tenter de rendre la fin de cette journée plus supportable que son début, il se lancerait dans une nouvelle joute verbale dans l’espoir de raisonner enfin sa sœur quant à l’inexistence de leur relation. Mais il n’a pas la force, ni la patience. Et pas nécessairement l'envie d'anéantir cette conviction, sans réellement le comprendre. Il lève simplement les yeux au ciel en poussant un grognement de désapprobation dans un premier temps, avant d’ajouter « fais-toi une raison, Cora. Ce jour n’arrivera pas. » Il précise, d’un ton parfaitement neutre et détaché. Sans même lui adresser un dernier regard, il reprend son chemin dans le but de continuer sa journée de travail, alors qu’elle l’interpelle une dernière fois, provoquant un nouveau râle d’exaspération du rouquin, qui marque un temps d’arrêt sans pour autant se retourner. Se contentant de hocher la tête dans son coin en guise d’entendu, il poursuit d’un pas rapide son chemin pour s’éloigner, afin de ne pas prendre le risque d’être à nouveau interpellé. Et si c’est le cas, c’est déjà trop tard.