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 coming to terms (joanne)

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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyMar 3 Jan 2017 - 23:06


joanne & hassan
coming to terms

I'm coming to terms, I'm starting to learn this ain't all it's cracked up to be. 'Cause I'm using you, you're using me, it's never as easy as we believe. 'Cause this hurts, I can't leave, I understand, but can you ? I'm just scared, you're lonely, everyone knows you're better than me. ☆☆☆



« Mais je suis pas fatigué ! » avait protesté le garnement malgré ses yeux rouges et ensommeillés, avant que sa soeur n'enchérisse « Moi non plus ... je veux une autre histoire aussi, juste une ! » Refermant le livre de contes malgré leurs protestations, Hassan était allé le poser sur l'étagère avant de revenir entre les deux lits jumeaux et de faire signe aux deux enfants de se glisser sous leurs draps « Il est déjà tard, vous devriez dormir depuis longtemps. Soyez sages avec tante Fati et ne fatiguez pas trop l'oncle Amjad demain et vous en aurez une autre, d'ac ? » Rendant à l'aînée son doudou tombé par terre, et s'assurant que le plus petit avait le sien également, Hassan les avait bordés chacun leur tour et déposer un baiser sur leurs fronts avant de rejoindre la porte de la chambre « Faites de beaux rêves. » Comme à chaque fois qu'il passait le seuil de cette chambre Hassan avait un léger pincement au coeur ; C'était celle de Sohan. Il avait passé des après-midis entières dans cette pièce à jouer avec lui à la gameboy, et trouvé refuge ici durant tout l'été qui avait suivi le décès de ses parents. Fatima et Amjad n'avaient étonnamment pas changé grand-chose à la pièce, elle était toujours telle que l'avait décoré le Sohan adolescent, comme si les deux parents espéraient toujours récupérer leur fils ... ou du moins la version de leur fils qui leur convenait. Redescendant l'escalier, il avait retrouvé Amjad au salon faisant les mots croisés de son journal en finissant sa tasse de thé, et Fatima à la cuisine en train de vider le lave-vaisselle. S'avançant pour l'aider, il s'était penché pour attraper deux ou trois assiettes et les tendre à l'algérienne « Les enfants sont couchés ? Il faut que je te parle de quelque chose. » Méfiant, parce que pour nécessiter que les enfants soient couchés le sujet devait être sérieux, Hassan n'en avait pas moins continué à sortir la vaisselle bien que son attention soit presque entièrement sur Fatima et ce qu'elle avait à dire « Je suis allée faire quelques courses ce matin, je voulais acheter des glaces pour les deux petits, et ... j'ai rencontré Joanne. » Bon, si ce n'était que ça, il n'y avait pas de quoi en faire tant de mystère, si ? Hassan avait fini par se sentir forcé de cracher le morceau quant au fait qu'il avait revu Joanne, ne serait-ce que pour éviter ce genre de hasards. « Nous avons discuté un peu toutes les deux, et ... je crois en avoir dit un peu trop. » Un peu trop ? « Mais comme tu m'as dit que vous vous fréquentiez à nouveau, j'ai pensé qu'elle était au courant de tes ... de tes ennuis, en avril. » Déglutissant comme pour tenter de chasser le malaise qui venait d'appuyer sur ses épaules, Hassan avait tendu les verres d'une main qui tremblait légèrement « On ne se "fréquente" pas ... » avait-il d'abord préféré préciser à voix basse, connaissant la tendance de Fatima à vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. « Et je ne lui en avais pas parlé, non. » Et il aurait souhaité que la blonde reste dans l'ignorance à ce sujet, et ne l'apprenne jamais. Il avait assez de Qasim et des Khadji qui agissaient avec lui comme s'il était en sucre depuis sa tentative de suicide ... Et la dernière chose dont il avait envie c'était qu'il prenne à Joanne l'envie d'agir de la même manière. « Oh. Je pensais que vous ... excuse-moi, j'ai sans doute tiré des conclusions hâtives. » C'était même certain, oui. Et la gorge soudainement nouée à l'idée de ce qu'allait entraîner cette gaffe, Hassan s'était contenté de secouer la tête et de vider le reste du lave-vaisselle en silence.

Acceptant une ou deux parties de domino avec Amjad, pour lui faire plaisir, Hassan avait néanmoins fini par prendre congé des Khadji alors que la nuit tombait enfin et laissait la température redescendre à quelque chose de plus respirable. Récupérant son vélo près du garage, il avait rejoint sa maison en dix minutes, et retrouvé Spike allongé sur le carrelage de la cuisine, tentant lui aussi visiblement de retrouver un peu de fraîcheur. Branchant son téléphone, déchargé depuis la fin de l'après-midi, Hassan avait joué avec Spike un long moment et traîné chez lui sans parvenir à trouver comment s'occuper l'esprit, avant de finalement se décider à aller se coucher. Depuis son retour d'Iran le dosage de ses anti-dépresseurs avaient diminué, et si cela n'avait pas que des avantages, cela avait au moins celui de diminuer un peu ses insomnies. Ce soir-là pourtant il avait eu un mal fou à trouver le sommeil, l'esprit parasité par la gaffe de Fatima et ce qu'elle entraînerait. Hassan n'avait pas revu Joanne qu'elle était rentrée à Brisbane, et la vérité c'est qu'il n'était pas certain d'en avoir envie. Il se sentait pris pour un imbécile, et se fatiguait lui-même de cette réputation qu'il avait d'être trop gentil, seule raison à ses yeux pour laquelle Joanne se permettait de le mener en bateau, de faire mine de l'écouter et de ne finalement pas tenir compte un seul instant de ce qu'il pouvait lui dire. Et Hassan en avait assez de brasser de l'air, vraiment. Il s'était endormi de mauvaise humeur, finalement, et levé en se sentant un peu morose, reprochant presque au soleil de briller si fort lorsque ses rayons matinaux étaient venus caresser son omoplate et le réveiller. La douche n'avait rien changé, pas plus que les deux tasses de thé et les quelques loukoums à la pistache que la femme de Qasim avait laissé, avant que tous les deux s'envolent pour quinze jours de vacances en Nouvelle-Calédonie. Le brun aurait presque pu regretter de ne pas avoir accompagné les Khadji, qui avaient décidé d'emmener les enfants pêcher dans la mangrove de Bayside ... Mais toute une journée au bord de l'eau, c'était un peu trop en demander à Hassan. Commençant donc par ramasser les jouets éparpillés dans le salon, il avait rempli la gamelle de Spike d'eau fraîche, et s'était installé dans le jardin, posant sur la table un carton de livres qu'il devait trier depuis longtemps. Certains étaient en double, d'autres l'encombraient inutilement, et d'autres trouveraient sans doute preneur chez le bouquiniste à quelques rues de l'hôpital. Il faisait déjà chaud, et malgré cela Hassan s'était laissé absorbé par son tri, laissant le soleil taper contre le dos de son tee-shirt lorsque la sonnette de l'entrée l'avait coupé dans son occupation. Refermant la baie vitrée juste à temps pour empêcher Spike de venir avec lui, et de possiblement sauter avec trop d'enthousiasme sur le visiteur, il était allé ouvrir ... pour découvrir, à la fois surpris et en même temps pas tant que ça. Il n'avait pas rallumé son téléphone toujours en charge depuis la veille, peut-être avait-elle tenté de l'appeler avant ... Qu'importe. Il n'était pas étonné de la voir là, et pour autant il ne semblait pas décidé à vouloir prendre la parole le premier, attendant qu'elle s'en charge, persuadé qu'elle devait avoir des choses à dire, puisqu'elle était venue jusqu'ici.
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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyMer 4 Jan 2017 - 0:05

coming to terms
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Remettre le pied sur le sol australien avait été comme une véritable bouffée d'air frais pour la jeune femme. Elle ne gardait pas un bon franc souvenir de ces fêtes de fin d'anée, elle préférait mêm en oublier une majeure partie. Et quoi de mieux que de rentrer chez soi pour se reprendre en main. Arrivée dans l'aéroport, elle ne s'attendait certainement pas à ce que ses parents soient là, à l'attendre. Elle n'avait pourtant transmis à personne la date ou l'heure de son retour. La dernière fois que Joanne les avait vu, tout ne s'était pas très bien passé. Le moral au plus bas, elle n'en pouvait plus de les entendre parler et tenter de la raisonner ou de lui remonter le moral. Elle leur en voulait beaucoup, et pourtant, elle était si heureuse de les voir là, à l'accueillir. Elle avait même dîné chez eux le soir-même mais n'avait pas tardé, épuisée par le décalage horaire et le voyage. Joanne voulait surtout être seule, et qu'on la laisse tranquille. Ne pas voir Jamie les jours suivants l'arrangeait bien. Elle ne voulait pas revenir sur la mascarade du Nouvel An, sur ce baiser qui prouvait qu'il voulait clairement plus que cela à ce moment-là. Et il n'y avait pas que l'alcool comme excuse. Les jours suivants étaient calmes. Joanne ne sortait que pour le nécessaire et restait bien éloignée de son ordinateur pour ne pas être tentée de prendre des nouvelles de la fondation. Elle ne s'occupait que de Daniel et de ses chiens. La voilà, sa famille à elle. De plus, les meubles qu'elle avait choisi et commandé étaient arrivés également dans les jours qui avaient suivi son arrivée. Sa maison ressemblait enfin à une véritable maison. Peut-être manquait-il encore quelques plantes et décorations pour le séjour, mais l'essentiel était là. Nunki et Sirius étaient même détenteurs d'un immense panier bien confortables. Ils préféraient y déposer leur jouet plutôt que d'y dormir, pour le moment. La jeune femme avait même fait aménagé sa chambre. Il n'y avait plus de cartons qui y traînait, ni de vêtements mal rangés. Elle trouvait que c'était plutôt une bonne manière de démarrer son année.

Jane et Martin avaient demandé si Daniel pouvait passer une nuit chez eux, histoire d'avoir deux belles journées auprès de leur petit-fils qu'ils n'avaient pas vu pendant plusieurs semaines. Ils semblaient être plus délicats envers Joanne -du moins, ils ne disaient rien qui pourraient la faire braquer d'un coup. Et elle ne pouvait décemment pas leur refuser cette faveur, elle n'était pas contre passer une soirée toute seule. Elle avait déjà envoyé plusieurs messages à Hassan, mais n'avait jamais eu de réponses. La petite blonde ne savait véritablement pas comment se mettre lorsqu'elle était tombée nez à nez avec la mère Khadji. C'était comme une mère d'adoption pour Hassan, et il était bien connu que Fatima avait toujours adoré Joanne. Elle était toujours ravie de l'accueillir à sa table et craignait qu'elle soit dénutrie du fait de sa fine silhouette. Ca la poussait à mettre une part copieuse dans son assiette lorsqu'Hassan et elle étaient invités à dîner. Joanne avait bien du mal à se positionner, quoi qu'elle était véritablement ravie de savoir que Fatima allait toujours aussi bien. Elle avait l'impression qu'elle n'avait pas vieilli, en ces trois dernières années. Forcément, elle se mit rapidement à discuter d'Hassan. La blonde se demandait alors comment elle faisait pour tenir encore debout sur ses deux jambes. "... tu ne le savais pas ?" avait dit Fatima en voyant pâlir Joanne. Celle-ci secoua négativement la tête, muette, les larmes au bord des yeux. Fatima avait rapidement compris son erreur et se pinça les lèvres. "J'ignorais même qu'il était dépressif, il... Il ne me l'avait pas dit." dit Joanne la gorge serrée. C'était étrange à quel point les parents de chacun rêvait de les voir à nouveau ensemble. Ou comme Fatima, pensait que c'était déjà le cas. Ils ne voyaient que la partie émergée de l'iceberg, et Joanne venait tout juste d'en découvrir une grande partie de ce morceau de glace immergé. Après un long moment de silence, Fatima arbora son sourire habituel. "Je sais ce qui te ferait le plus grand bien. Je me souviens bien que tu adorais mon couscous. Tu devrais venir manger à la maison. La semaine prochaine, ça te va ? Et puis, tu as encore maigri." Joanne ne se pesait plus depuis un moment. Autant elle était focalisée sur son poids juste après son accouchement, elle s'en fichait un peu ses derniers temps. En revanche, elle ne pouvait véritablement plus se regarder dans un miroire, n'aimant pas ce qu'elle pouvait y voir. Joanne acquiesça d'un signe de tête, n'arrivant plus à dénouer sa langue.

Une fois rentrée à la maison, la jeune femme sanglota longuement. Avril dernier. Ils s'étaient déjà revus plusieurs fois, avant cette tentative de suicide. Joanne lui avait alors vanté tous les bons côtés de Jamie, la vie parfaite qu'elle avait avec lui. Elle trouvait ça étrange de se rappeler qu'elle idolâtrait Jamie à ce point, à cette période. Ca lui semblait si lointain qu'elle ne se reconnaissait même plus. Heureusement que Daniel n'était pas là pour voir sa mère en larmes. Une fois calmée, elle avait essayé d'appeler Hassan. Une fois, deux fois, dix fois, il ne répondait pas. Forcément, elle venait à se demander s'il avait retenté l'expérience. Fatima avait également mentionné sa dépression, donnée que la blonde ignorait également. Oui, il était bien différent d'avant, mais elle ne se serait jamais imaginée que l'on ait pu poser un diagnostic sur son mal-être. Ca l'avait longuement travaillé, elle en avait même perdu l'appétit. C'était habituel chez elle, tout comme l'insomnie qui avait suivi. Elle fit tout de même l'effort de se laver et de se vêtir d'une robe d'été qu'elle affectionnait tout particulièrement avant de se décider de se rendre à Logan City. Même à cette heure-ci, le soleil était bien trop agressif pour sa peau bien pâle, encore plus que de coutume à cause du manque cruel de sommeil. Son coeur battait à tout rompre, elle ne s'entendait même plus penser. Lorsque le beau brun avait ouvert la porte, Joanne devina immédiatement que quelque chose n'allait pas. Du moins, il avait sur elle un regard bien différent que celui qu'il avait lorsqu'ils s'étaient quittés après qu'il ait monté sa bibliothèque. La première envie de Joanne aurait été de l'enlacer, de lui souhaiter une bonne année peut-être. Mais il n'allait certainement pas en vouloir. "Hassan..." parvint-elle à souffler tout bas. "Je... t'avais envoyé des messages, et je t'avais écrit, mais je tombais à chaque fois sur ta boîte vocale." Elle ne se sentait clairement pas la bienvenue et n'essayait même pas de faire un pas en avant, vers lui. Sentant une certaine tension entre eux qu'elle ne parvenait pas expliquer, elle se mit à jouer nerveusement avec ses doigts. "Quelque chose ne va pas ?" osa-t-elle demander. "C'est par rapport à ce que m'a racontée Fatima ?" Son regard laissait comprendre qu'il ne s'agissait pas de ça, et la petite blonde venait à être à court d'idées. "Qu'est-ce qu'il se passe... ? Qu'est-ce que j'ai fait ?" demanda-t-elle alors d'un air profondément triste.

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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyMer 11 Jan 2017 - 3:28

En quelques jours Hassan s'était habitué au bazar organisé que représentait la présence de son neveu et de sa nièce sous son toit. Ils donnaient à la maison un éclat de vie que jamais il ne serait capable de produire en étant tout seul, ils l'emplissaient de rires, de bonne humeur, de tout ce qu'elle avait connu durant des décennies et lui manquait cruellement depuis que le brun en était devenu l'unique propriétaire. Et maintenant que les deux garnements étaient absents pour la journée il avait tout le loisir de sentir à nouveau la solitude peser sur ses épaules. Elle s'était dissipée pendant quelques semaines, quelques mois, mais elle n'avait jamais vraiment disparue et depuis son retour d'Iran elle semblait avoir trouvé un nouveau souffle … Retour à la case départ, sans doute. Les non-dits de sa relation avec Yasmine, l'enlisement de celle avec Joanne et la mort de Kenneth n'étaient que les symptômes et les illustrations de quelque chose de beaucoup plus profond, et comme à chaque fois qu'Hassan craignait de s'y confronter trop abruptement il adoptait la même technique : celle de l'autruche. Ces livres n'avaient pas absolument besoin d'être rangés ce matin-là mais pourtant il s'était attelé à la tâche comme si l'équilibre de sa journée en dépendait … et pendant qu'il pensait à cela, à ses livres, il ne pensait pas à ce qui l'avait tenu éveillé bien trop tard et avait perturbé son sommeil. Il ne pensait pas aux conséquences que le caractère de trop bavard de Fatima auraient dès lors que Joanne chercherait à entrer en contact avec lui, chose que le brun s'était bien gardé de faire de sa propre initiative depuis que la nouvelle année avait démarré. Il ne savait pas bien s'il s'était senti utilisé, ou mené en bateau par la jeune femme, mais ce qu'il savait en revanche c'était qu'il n'avait ni le besoin ni l'envie de l'entendre ruminer des choses dont elle n'avait en réalité que faire … C'était égoïste sans doute, un peu, mais Hassan avait bien assez à faire avec ses propres démons sans devoir en plus se charger de ceux dans lesquels son ex-femme semblait se complaire.

Alors il savait, au fond. Il avait rejoint la porte avec une pointe de curiosité malgré l'envie de ne voir personne, mais ce n'était pas véritablement de la surprise que l'on pouvait lire sur son visage tandis que la porte s'ouvrait et qu'il découvrait l'identité de sa visiteuse. Il aurait sans doute préféré qu'elle ne vienne pas, et pour autant il n'avait jamais douté qu'elle le ferait, preuve qu'il la connaissait encore assez pour pouvoir anticiper ce genre de réactions. Il ne savait pas quoi lui dire, cela dit, et pas vraiment envie d'être celui qui s'évertuait à chercher … Alors il s'était contenté du silence. Juste assez pour qu'elle comprenne, sans doute, que la conversation en démarrerait que si elle décidait d'y donner elle-même la première impulsion « Hassan ... » Comme si elle sentait l'enthousiasme quasi-inexistant que suscitait sa présence chez le brun, il l'avait entendue reprendre d'un ton incertain « Je ... t'avais envoyé des messages, et je t'avais écrit, mais je tombais à chaque fois sur ta boîte vocale. » Là seulement, le téléphone resté en charge toute la nuit mais pas rallumé depuis la veille lui était revenu en mémoire, et même si il y avait fort à parier qu'il n'aurait pas répondu s'il avait été allumé, Hassan avait préféré ne pas en faire le commentaire. « Quelque chose ne va pas ? » avait-elle finalement repris « C'est par rapport à ce que m'a raconté Fatima ? » Laissant un léger rictus d'agacement lui échapper, il n'avait pas eu le temps de répondre qu'elle questionnait à nouveau « Qu'est-ce qu'il se passe … ? Qu'est-ce que j'ai fait ? » Vraiment, elle allait en plus avoir l'audace de jouer à celle qui n'avait rien à se reprocher ? Oh et puis, elle faisait bien ce qu'elle voulait, en fin de compte « Peu importe ... oublie ça. Elle n'aurait pas du t'en parler. » avait-il pourtant enfin fini par souffler à son tour, d'un ton presque trop neutre pour être naturel. Mais qu'espérait-elle entendre de sa part ? Elle savait tout ce qu'il y avait à savoir, semble-t-il, et sans qu'Hassan n'ait eu besoin de prononcer la moindre phrase à ce sujet qui plus est … Pas qu'il l'aurait fait, cela dit. Ce n'était pas le genre d'informations qu'il avait prévu de divulguer à Joanne, ni maintenant ni plus tard. « Et rien, tu n'as rien fait. Mais si tu n'es venue que pour entendre de ma bouche ce que Fatima t'a visiblement déjà dit, je pense qu'on peut s'épargner ça tous les deux. » Parce qu'au fond ce n'était peut-être que cela, peut-être n'était-elle ici que pour se donner bonne conscience, et parce que les révélations de Khadji mère pesaient un peu trop sur ses frêles épaules. « On est des adultes et on n'a pas de comptes à se rendre de toute façon, pas vrai ? » Impossible qu'elle ne décèle pas la pointe d'ironie à peine voilée dans sa question, qui n'en était pas non plus vraiment une.
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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyVen 13 Jan 2017 - 1:03

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Joanne avait prévu de le revoir. Ils s'étaient quittés en de bons termes et elle espérait maintenir cette relation, qu'importe le nom qu'on pouvait lui donner. Certains trouveraient ça peut-être malsain, de renouer ainsi avec son ex-mari. Les retrouvailles avaient été inattendues pour l'un comme pour l'autre. Joanne se demandait si il comptait la revoir étant donné que tout ne s'était pas passé comme prévu, s'il comptait renouer avec elle après avoir appris sa rémission. Le hasard avait voulu que cela se passe autrement, et ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux. Elle ne s'attendait pas à croiser Fatima dès son retour à Brisbane. Elle était l'ex-femme d'Hassan, il aurait été compréhensible qu'elle ne porte plus la petite blonde dans son coeur. C'était tout l'inverse. De nouvelles en nouvelles, elle avait fini par en apprendre les moins bonnes, des faits que le beau brun avait visiblement préféré lui cacher. L'occasion ou jamais d'aller le voir, se dit-elle. Non pas qu'elle voulait en parler avec lui, c'était des choses dont on n'était jamais vraiment très fiers. Elle se doutait qu'il était peu enclin à en dire plus. A dire vrai, Fatima en avait déjà bien assez dit, il n'y avait certainement rien à ajouter. D'ailleurs, Hassan préférait même se braquer totalement contre elle. Le visage fermé, le regard dur et impassible, à insinuer et à couper des sujets de conversation qu'il jugeait inutile. La jeune femme était surprise par un tel comportement de sa part, comprenant bien que quelque chose clochait. Quelque chose qu'elle aurait fait. Lui disait que ce n'était pas le cas mais l'ironie utilisé dans le moindre de ses mots laissait penser que c'était tout de même le cas. "Non, je ne suis pas venue pour ça. Je comptais bien venir te voir, j'ai essayé de t'appeler pour savoir quand tu serais disponible, mais ça ne décrochait jamais." dit-elle avec sincérité. Joanne, alors agacée de son comportement, n'expliquant pas ce qui le contrariait, fronça les sourcils et croisa les bras. Il se braquait, eh bien, elle faisait alors la même chose. "C'est quoi ton problème, Hassan ?" lui dit-elle alors, n'allant pas par quatre chemins, contrairement à lui. Oui, elle aussi était contrariée d'être ainsi reçue, accusée d'une chose qu'elle ne savait même pas. C'était facile, bien trop facile. "C'est le fait que je sois venue, qui te pose problème ? Que Fatima m'ait parlé de ce qui a pu se passer de ton côté ?" Autant lister les choses qui le mettaient dans un tel état, elle finirait bien par trouver le bon intitulé. "Vu la tête que tu fais, justement, si, j'ai du faire quelque chose." Un long moment de silence régna entre eux. Joanne ne comptait certainement pas faire un pas en avant pour rentrer chez lui, elle ne s'y sentait clairement pas la bienvenue. "C'est le fait que je sois partie un mois à Londres ? Eh bien, il y a un adolescent qui s'est suicidé dans les locaux de la fondation. Donc tout un groupe de pensionnaires à rassurer malgré l'état de choc, des mesures à mettre en place, se montrer disponible pour les enquêteurs, faire face à la presse, rattraper les pots cassés pour ne pas ruiner la réputation de la fondation ainsi que tous les projets qui sont en train de se mettre en place. Ca prend du temps. Et à côté, il faut quand même se soucier des fêtes de fin d'année." Joanne ne savait pas se dire stop à elle-même lorsqu'il le fallait, elle restait toujours tard dans son bureau le soir, trouvant toujours quelque chose à faire. Quand Jamie était arrivé, elle était véritablement à bout, elle s'était surpassée dans son travail mais les conséquences morales et physiques de la jeune femme étaient importantes. D'où la hâte de retourner à Brisbane et de souffle un peu, se permettre une pause avant de reprendre à un rythme plus correct. "Ou est-ce le fait que Jamie m'ait rejoint ? C'est ça ?" Ils en avaient longuement discuté, Hassan n'avait pas mâché ses mots en exposant son avis concernant Jamie. "Tu crois qu'il s'est passé quelque chose, c'est ça ?" Elle haussa les sourcils, attendant une réponse, mais elle ne l'attendait même pas pour reprendre. "Nous sommes peut-être séparés, mais Jamie ne reste moins le président de la fondation, et donc, mon supérieur. Il s'est libéré dès que possible pour également prêter main forte et régler des choses que lui seul pouvait faire. C'était uniquement professionnel." A vrai dire, Joanne était presque contrariée. Même si elle ne savait pas si c'était ça qui tracassait Hassan, il était déçu qu'il ne lui laisse pas une chance de montrer qu'elle était capable de ne pas céder à Jamie - ce qui a été véritablement le cas. "Alors oui, nous avions du passer les fêtes ensemble, et je peux t'assurer que ça n'avait rien de très réjouissant. Il ne s'est rien passé entre nous, Hassan. Rien de tout. Si c'est ça ce que tu penses." Parce qu'elle ne le savait toujours pas. "Oui, j'ai passé Nouvel An dans son domaine. Parce que le seul intérêt qu'il avait à m'inviter, c'était d'être avec le petit, et certainement pas pour me voir moi. Je ne suis qu'une pièce rapportée à ses yeux, de ce côté là. Et oui, j'a regretté d'avoir accepté parce que ma fin d'année 2016 se résume à être pourrie et malsaine au possible. Et Jamie a voulu plus, après minuit, même beaucoup plus, et j'ai refusé. Il ne s'est rien passé." La voix de Joanne était inhabituellement ferme, voire même exaspérée qu'elle doive ainsi constamment se justifier.[color=#006699] "Il y aura des jours où je ne pourrai véritablement pas l'éviter, Hassan. Ce n'est pas parce qu'on s'est vus pendant une semaine que quelque chose s'est passé." ajouta-t-elle sèchement, en croisant les bras. "Alors, vraiment, je sais pas si c'est ça qui te pose problème, mais voilà, je me suis expliquée. A toi de vouloir me croire ou non. Mais j'en ai franchement assez qu'on me regarde comme tu le fais actuellement, à rester muré dans son silence jusqu'à ce que je devine ce qui ne va pas, à justifier le moindre de mes faits et gestes." Ca lui rappelait toute son enfance et son adolescence, avec ses parents, Reever et Adele. C'était une chose qu'Hassan savait très bien, la manière dont la famille Prescott se comportait avec elle. "Et si ça ne te convient pas, si vraiment, je t'énerve au point d'attendre je ne sais quoi de ma part en restant silencieux et en me jugeant du regard avec ton ironie à deux sous, je ferai mieux de partir, ce sera certainement mieux pour tout le monde, je suppose." Elle était même blessée qu'il se fiche d'elle à ce point, qu'il soit en attente d'une quelconque explication de sa part, d'une quelconque justification. Joanne n'avait aucune idée, si elle avait tapé juste ou pas, mais elle ne voyait pas ce que ça pouvait être d'autre. Mais elle était encore à fleur de peau, cela ne faisait que quelques petits jours qu'elle était rentrée. Elle avait encore toute la tension et la fatiguée accumulée sur tous les mois de décembre sur le dos -et ses nuits là-bas étaient particulièrement courtes. Qui prend qui pour un ou une imbécile, la question se posait.

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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyDim 22 Jan 2017 - 4:09

Il avait beau s'être douté qu'il pouvait s'agir de Joanne lorsqu'il était allé ouvrir, il n'avait pas pris le temps depuis la veille de réfléchir un seul instant à ce qu'il pourrait lui dire lorsqu'il la verrait - parce que la situation se serait présentée, tôt ou tard - et s'était retrouvé un peu pris au dépourvu, lorsqu'il avait ouvert la porte. Il n'était pas d'humeur à vouloir jouer la comédie, et à tenter de faire croire à Joanne que son silence radio depuis qu'il la savait rentrée d'Europe n'était que le fruit du hasard. Et en même temps il s'était contenté de garder ses contrariétés pour lui et n'avait pas tenté de la contacter pour les lui jeter à la figure, alors il estimant n'avoir rien à se reprocher ... C'était elle qui était venue jusqu'ici, alors c'était en toute logique elle qui avait des choses à lui dire. Probablement du fait des révélations de Fatima, du moins c'était l'hypothèse la plus probable à ses yeux puisque les événements s'enchainaient de telle manière « Non, je ne suis pas venue pour ça. Je comptais bien venir te voir, j'ai essayé de t'appeler pour savoir quand tu serais disponible, mais ça ne décrochait jamais. » avait-elle pourtant rétorqué, Hassan se contentant de la scruter sans rien répondre, attendant qu'elle en vienne au fait. Soit, elle n'était pas là pour ça ... mais le fait qu'il ne décroche jamais ne lui avait pas non plus mis la puce à l'oreille, à tel point qu'agacée, elle avait fini par demander « C'est quoi ton problème, Hassan ? » Malgré tout un peu déstabilisé par la manière dont elle venait de changer de ton, il avait continué de conserver le silence, puisqu'elle n'avait pas attendu pour reprendre « C'est le fait que je sois venue, qui te pose problème ? Que Fatima m'ait parlé de ce qui a pu se passer de ton côté ? Vu la tête que tu fais, justement, si, j'ai du faire quelque chose. » Vraiment, elle allait en plus jouer à celle qui ne voyait absolument pas ce qu'il pouvait bien avoir à lui reprocher, et le faire passer pour le méchant de l'histoire ? « Si tu estimes n'avoir rien à te reprocher alors tant mieux, Joanne. Maintenant que tu as pu me voir et constater que je vivais toujours tu peux repartir la conscience tranquille. » S'économisant l'envie de se montrer inutilement tranchant, Hassan s'était contenté de rétorquer d'un ton calme, mais dont le détachement semblait presque trop exagéré pour être vrai.

Lui-même détestait se voir agir ainsi, c'était ce genre de comportement qui avait manqué tout gâcher entre Yasmine et lui quelques mois plus tôt, mais c'était comme s'il ne parvenait pas à s'en empêcher. Il finissait toujours par saboter les choses, inconsciemment. Mais plutôt que de tourner les talons comme il venait de le lui suggérer, Joanne avait insisté « C'est le fait que je sois partie un mois à Londres ? » avait-elle alors hasardé, ne laissant même pas à Hassan le temps de confirmer ou d'infirmer « Eh bien, il y a un adolescent qui s'est suicidé dans les locaux de la fondation. Donc tout un groupe de pensionnaires à rassurer malgré l'état de choc, des mesures à mettre en place, se montrer disponible pour les enquêteurs, faire face à la presse, rattraper les pots cassés pour ne pas ruiner la réputation de la fondation ainsi que tous les projets qui sont en train de se mettre en place. Ça prend du temps. Et à côté, il faut quand même se soucier des fêtes de fin d'année. » Cachant mal son agacement le brun avait secoué la tête « Arrête, je suis parti en Iran à peine deux mois avant, tu penses pas que ce serait malvenu de ma part de te reprocher d'être allée où que ce soit ? » Non, ça il ne se le serait pas permis, et encore une fois elle n'avait aucun compte à lui rendre, y compris sur ses allers et venus ... Lui n'avait pas cédé, lorsqu'elle avait tenté de le dissuader de partir pour Téhéran, de même que Yasmine n'était pas parvenue à le faire flancher non plus. « Ou est-ce le fait que Jamie m'ait rejoint ? C'est ça ? Tu crois qu'il s'est passé quelque chose, c'est ça ? » Pour seule réponse, et malgré lui, Hassan avait affiché un rictus agacé « Nous sommes peut-être séparés, mais Jamie ne reste moins le président de la fondation, et donc, mon supérieur. Il s'est libéré dès que possible pour également prêter main forte et régler des choses que lui seul pouvait faire. C'était uniquement professionnel. » Vraiment ? Pourtant elle s'était sentie obligée d'en rajouter « Alors oui, nous avions du passer les fêtes ensemble, et je peux t'assurer que ça n'avait rien de très réjouissant. Il ne s'est rien passé entre nous, Hassan. Rien de tout. Si c'est ça ce que tu penses. Oui, j'ai passé Nouvel An dans son domaine. Parce que le seul intérêt qu'il avait à m'inviter, c'était d'être avec le petit, et certainement pas pour me voir moi. Je ne suis qu'une pièce rapportée à ses yeux, de ce côté là. Et oui, j'ai regretté d'avoir accepté parce que ma fin d'année 2016 se résume à être pourrie et malsaine au possible. Et Jamie a voulu plus, après minuit, même beaucoup plus, et j'ai refusé. Il ne s'est rien passé. » Enfin, elle avait fini par adopter le même ton agacé que lui, sans qu'Hassan ne sache si c'était ce qu'il attendait, ou ce qu'il redoutait « Il y aura des jours où je ne pourrai véritablement pas l'éviter, Hassan. Ce n'est pas parce qu'on s'est vus pendant une semaine que quelque chose s'est passé. » Elle n'avait toujours rien compris finalement. Ou plutôt si, elle avait compris sur la forme, mais pas sur le fond.

A son tour la blonde avait croisé les bras, et l'avait toisé avec agacement, comme si elle attendait une réaction de sa part, une réaction qui tardait à venir et qui l'avait visiblement persuadée de reprendre à nouveau « Alors, vraiment, je sais pas si c'est ça qui te pose problème, mais voilà, je me suis expliquée. A toi de vouloir me croire ou non. Mais j'en ai franchement assez qu'on me regarde comme tu le fais actuellement, à rester muré dans son silence jusqu'à ce que je devine ce qui ne va pas, à justifier le moindre de mes faits et gestes. » A nouveau il avait secoué la tête, il n'avait rien demandé, elle venait de lui déballer ses états d'âme sans qu'il n'ait rien eut à dire mais elle trouvait malgré tout le moyen de l'accuser d'en être l'instigateur « Et si ça ne te convient pas, si vraiment, je t'énerve au point d'attendre je ne sais quoi de ma part en restant silencieux et en me jugeant du regard avec ton ironie à deux sous, je ferai mieux de partir, ce sera certainement mieux pour tout le monde, je suppose. » Les bras toujours croisés, son regard fixant Joanne avec une intensité peu habituelle, Hassan avait enfin consenti à sortir à nouveau de son silence « C'est bon, tu as terminé ? » Parce que purement rhétorique, il n'avait pas attendu une réponse pour enchaîner « Je ne te demande rien du tout, ni de te justifier, ni de me rendre des comptes. Mais tu ne peux pas avoir le beurre et l'argent du beurre, Joanne ... tu ne peux pas d'un côté me demander conseil et m'assurer que je ne parle pas dans le vide, et de l'autre côté faire exactement le contraire et me prendre pour un imbécile. Tu espérais vraiment que je ne l'apprendrais pas ? Je bosse au même endroit que lui, je te rappelle. » Et dieu sait qu'il se passerait bien de l'éventualité de pouvoir croiser ce type à chaque fois qu'il avait à faire dans les locaux d'ABC, un sentiment qu'il ne doutait pas être entièrement réciproque, d'ailleurs. « Qu'est-ce que tu t'imagines, que c'est une espèce de crise de jalousie de ma part ? T'as la moindre idée de ce qui m'est passé par la tête quand j'ai appris par hasard que tu étais à l'autre bout du monde avec le type qui te tapait dessus y'a encore pas si longtemps, ça te semble si difficile à imaginer que j'ai pu être mort d'inquiétude à l'idée qu'il t'arrive quelque chose ? » A l'évidence, oui. Et en même temps elle avait passé tellement de temps à tenter de trouver des excuses à Jamie auprès de lui qu'il ne serait pas étonné de l'entendre rétorquer dans la seconde qu'il exagérait et qu'elle n'avait rien à craindre. « Mais tu sais, c'est comme ce qu'arrête pas de répéter ce type que je vois ... Tu peux pas aider quelqu'un qui n'a pas envie qu'on l'aide. » Ce type, c'était son psy. Aucune surprise là-dedans, bien qu'il ne soit simplement pas prêt à l'admettre ainsi à voix haute, gageant que les révélations de Fatima étaient amplement suffisantes. « Et je pense que tu n'as pas envie qu'on t'aide, au fond. Ou pas moi, en tout cas. » Cela lui coûtait de l'admettre, et cela lui faisait assurément de la peine aussi ... Mais il brassait du vent, il avait l'impression que rien de ce qu'il disait ne serait jamais pris au sérieux, alors à quoi bon ? « Alors ne me demande pas d'être témoin de quelque chose sur lequel je n'ai aucune prise ... pas encore. » Une fois lui avait suffit, l'écouter lui vendre ce bonheur qu'elle avait construit sans lui avec tellement de vigueur qu'elle donnait l'impression de le narguer, cela lui avait suffit ... Il n'avait pas envie d'être là à regarder, impuissant, tandis qu'elle se jetait dans ce qu'il estimait être la gueule du loup.
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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyDim 22 Jan 2017 - 15:55

coming to terms
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Ce qu'il y avait de plus incompréhensible, c'est qu'ils étaient tous les deux sur la défensive. Ils ne s'étaient jamais véritablement comportés l'un envers l'autre de la sorte. Ils avaient tous les deux une raison d'être aussi à fleur de peau, certainement. Hassan était loin d'être agressif verbalement, mais c'était largement suffisant pour impressionner la jeune femme et prendre à coeur le moindre de ses mots. Seulement, elle n'avait pas accepté le fait de devoir rompre le silence sous prétexte que c'était elle qui devait prendre la parole en première. "Avec pareil accueil, je suppose que j'ai tout de même quelque chose à me reprocher, pas vrai ?" rétorqua-t-elle. Il se fichait d'elle, tout simplement. Et voilà qu'elle devait chercher d'elle-même ce pourquoi elle devrait s'en vouloir. Ce n'était pas le voyage à Londres en lui-même, qui le dérangeant. Il aurait été en effet mal avisé de lui en vouloir pour ça étant donné qu'il était parti quelques mois plus tôt bien loin de l'Australie. La manière dont il se comportait avec lui l'agaçait effectivement. Ce n'était pas habituel dans son comportement, mais les circonstances étaient bien différentes que ce qu'elle n'avait jamais connu. Et lorsqu'elle avait fini sa tirade, Hassan en lançait une à son tour, avec le même ton. "Alors pourquoi rester silencieux, croiser les bras, et attendre que je dise quelque chose si tu n'attends rien de moi ? Tu aurais préféré que j'attende qu'il se passe quelque chose et me décide à partir parce que rien ne se serait passé ?" lui demanda-t-elle, d'un ton désinvolte. Voilà qu'il pensait qu'elle le prenait pour un idiot, qu'il se fichait d'elle avec tout ce qu'elle avait fait - ou pas fait. "Je ne cherchais pas à te le cacher, qu'il viendrait." Ce n'était pas volontaire de sa part, si elle ne l'avait pas prévenu avant. Mis à part cette phrase, Hassan ne lui laissait pas vraiment le temps de dire quoi que ce soit. Tout aussi emporté qu'elle, il faisait part de l'inquiétude qu'il avait ressenti en ayant appris que Jamie était aussi à Londres. Pourquoi n'en avait-il pas fait part, ne serait-ce que par message ? Elle ne pensait pas qu'il se serait fait autant de mouron pour elle. Peu à peu, Joanne baissait les armes. Du moins, à la place de cette colère inexpliquée qui tirait les traits de son visage, on devinait une mine plus désemparée qu'autre chose. Peut-être qu'il avait raison, peut-être pas. Mais ce qui l'attristait, c'était ce profond sentiment de solitude qui continuait à se creuser, encore et encore, au fur et à mesure de ses mots. Avait-elle envie d'être aidée ? Bien sûr que oui. Seulement, elle n'avait plus vraiment une personne envers qui elle pouvait se tourner, et surtout, se confier. Et son entourage, tous autant qu'ils étaient, ne voulaient pas l'écouter, encore moins tenter de décrypter ce qu'elle voulait dire. Joanne se mura dans son silence, les yeux baissés. Elle fit quelques pas, finissant par tourner le dos à Hassan. De grosses larmes remontaient doucement jusqu'à ses yeux. "Peut-être que j'ai juste besoin d'être écoutée." dit-elle après de longues minutes plus tard, se mettant à nouveau face à lui. Beaucoup disait qu'on l'écoutait, mais c'était d'une sourde oreille. On ne faisait pas l'effort de comprendre. "Peut-être que j'aimerais être capable d'avancer toute seule. Sans qu'il y ait qui que ce soit qui se sente obligé de m'épaule. Mes parents, Reever, Adele. Tu as toujours veillé sur moi, et... Jamie aussi, bien que ce ne soit pas fini normalement. Et maintenant, c'est à moi de veiller sur quelqu'un. Je ne pense pas en être capable, bien que je pense être une bonne mère. Mais je le dois. Je fais ce que je peux et j'ai l'impression que ce n'est jamais assez." Joanne devait s'occuper de Daniel, elle ferait n'importe quoi pour lui. "Je suis fatiguée." Le ton employé par la jeune femme laissait comprendre qu'il ne s'agissait pas là d'une simple fatigue physique. Elle était aussi psychique et émotionnelle. C'était un tout qui devenait de plus en plus insupportable pour elle. "Je suis tellement fatiguée." soupira-t-elle en essuyant ses joues pleines de larmes. De longues minutes de silence régnèrent à nouveau. "Tu as raison, tu ne devrais pas être témoin de tout ça, ni de quoi que ce soit d'autre." dit-elle avec un sourire forcé. Il était peut-être plus sage de séparer leur route, ne serait-ce que pendant un petit temps. Elle ne savait pas vraiment quelle était la meilleure solution pour lui, pour elle, pour eux deux."Tu n'as pas envie d'être aidé non plus. Tu me l'as dit. Et pourtant, tu vois ce type. Et je suis certainement la dernière personne qui puisse t'aider en quoi que ce soit." Le sentiment d'inutilité n'était que décuplé. "Et concernant ce qu'il s'est passé..." Sa tentative de suicide. "Je ne suis pas en colère contre toi. Je suis... Je ne peux pas m'empêcher de me le reprocher. De me dire que j'y suis pour quelque chose, dans tout ça." lui avoua-t-elle la gorge serrée. "Et je m'en veux, je m'en veux terriblement." Ce qui n'arrangeait pas vraiment son cas, à côté de tout le reste. Elle ne voyait pas le bout et elle n'était pas sûre qu'il y en ait véritablement un pour elle. La seule chose que Joanne put faire était de le prendre dans ses bras, de le serrer fort. Les mots lui manquaient. "J'ai failli te perdre deux fois." lui chuchota-t-elle, toujours en larmes. "Et rien que de savoir ça, c'est insupportable." Elle prit ensuite son visage entre ses mains. "Tu n'es pas le seul à t'inquiéter, tu n'es pas le seul à te dire ce qui pourrait bien m'arriver. Il y a des personnes qui t'aiment, Hassan." Il en avait certainement conscience, il devait le savoir. Elle voyait bien ses proches le sermonner suite à ce qu'il avait tenté de faire. "Quoi que tu puisses penser de ces personnes, les trouver incapable, peut-être presque idiotes ou inconscientes, sache que ces personnes t'aiment, que ça a toujours été le cas." Il fallait l'admettre. Jamie avait raison. Elle déposa un baiser sur ses lèvres avant de reculer de quelques pas. Il devait la prendre pour une folle, avec tout cette ambivalence, cette quasi déclaration d'amour et ses sautes d'humeur. Mais Joanne était épuisée, à cran, à bout. "Je n'aurais pas du élever la voix contre toi, je suis désolée." Elle passa une main sur son visage. "Et... sache juste que je n'ai pas été honnête sur un point." Ca lui était revenu à l'esprit, un peu trop tard. Mais elle avait effectivement couché une fois avec Jamie depuis leur dernière rencontre. "Je ne voulais pas te mentir, c'était sous le coup de la colère. Je suis désolée." Elle jouait nerveusement avec ses doigts, son regard était bas. Ce n'était pas son habitude, de mentir. Elle culpabilisa au possible, se maudissant d'avoir usé de faux. A vrai dire, elle s'attendait à ce qu'il ne veuille plus la voir, à se dire que c'était inutile de lui adresser la parole. Ce qu'elle comprendrait, Joanne n'était pas des plus fréquentables ces derniers temps, elle n'était plus vraiment le rayon de soleil qu'elle avait été un jour. Et cela lui semblait être une raison suffisante pour lui de ne plus vouloir la voir.

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Message(#)coming to terms (joanne) EmptySam 28 Jan 2017 - 21:44

Loin de lui l'intention de faire croire à Joanne qu'il n'y avait aucun problème, au fond le quasi-silence qu'il observait face à la jeune femme valait tout autant que s'il avait annoncé clairement la couleur ... Non, tout ce qu'il attendait c'était qu'elle le réalise toute seule, et qu'elle fasse l'effort de mettre bout à bout tous les indices pour déterminer ce qui pouvait bien être la source du mécontentement et de la déception qui s'affichaient dans le regard qu'il posait sur elle. « Avec pareil accueil, je suppose que j'ai tout de même quelque chose à me reprocher, pas vrai ? » Elle jouait sur les mots, quand Hassan lui s'agaçait de constater qu'elle ne voyait à priori pas du tout où était le problème. Et en même temps la petite voix dans un coin de sa tête ne manquait pas de lui susurrer "je te l'avais dit" parce qu'au fond à quoi d'autre s'attendait-il ? Il l'avait dit lui-même, la dernière fois que Joanne et lui s'étaient vus ... il pourrait dire ce qu'il voulait, à la minute où Jamie tenterait à nouveau de l'amadouer elle ne verrait plus que lui, et oublierait tout le reste. Mais il disait vrai pourtant, elle ne lui devait rien, pas même ça, et s'il avait le droit d'être déçu elle avait pareillement le droit de n'en avoir rien à foutre, de tourner les talons et d'enfin prendre une décision qui ne pourrait qu'accepter ou regretter. « Alors pourquoi rester silencieux, croiser les bras, et attendre que je dise quelque chose si tu n'attends rien de moi ? Tu aurais préféré que j'attende qu'il se passe quelque chose et me décide à partir parce que rien ne se serait passé ? » Il avait vaguement haussé les épaules, au fond c'était à elle de décider, elle était venue là de son plein gré, et il ne la retenait pas contre sa volonté non plus. « Je ne cherchais pas à te le cacher, qu'il viendrait. » Vraiment, c'était la seule excuse qu'elle avait à lui proposer ? Elle ne se donnait même pas la peine d'avoir l'air convaincante. « Vraiment ? Alors quoi, y'aurait fallu que je te demande clairement "est-ce que Jamie est avec toi ?" pour espérer un peu d'honnêteté ? » Mais il ne l'aurait jamais fait, parce que dans sa naïveté il ne l'aurait pas pensée capable de se jeter ainsi dans la gueule du loup « Tu ne me l'as pas dit parce que ça t'arrangeait bien. Et au fond si je ne l'avais pas découvert par pur hasard je ne l'aurai probablement jamais su. » Parce qu'elle n'aurait rien dit, et sciemment, en faisant le choix d'omettre cette information, preuve s'il en fallait encore une qu'elle savait depuis le début ce qu'il pouvait avoir à lui reprocher. Mais au fond c'est vrai, elle n'avait pas besoin de sa bénédiction, simplement Hassan n'acceptait pas qu'elle arrive ensuite en espérait être accueillie à bras ouverts, on en lui parlant d'honnêteté.

Parfois Hassan aimerait pouvoir être en mesure de lâcher prise, de décider qu'il n'en avait plus rien à faire, que tout cela n'était pas son problème, que Joanne n'était plus son problème ... Mais il s'en savait tout bonnement incapable. Le plus qu'il ait été en mesure de faire c'était ça, c'était ce divorce sans lequel Jamie n'aurait pas plus été un problème qu'une éventualité, c'était l'assurance que Joanne ne se laisse pas ronger par la maladie qui s'était abattue sur lui, et cela se situait bien à l'opposé du lâcher prise et de l'absence d'intérêt. Alors la voir ainsi s'agripper à son malheur, comme si elle ne voulait inconsciemment pas le laisser partir, il ne savait pas s'il en était capable. S'il en avait la force. « Peut-être que j'ai juste besoin d'être écoutée. » Elle avait tourné le dos un instant, comme si elle avait eu besoin d'échapper à son regard pour retrouver la constance nécessaire et les mots qu'elle était supposée dire. « Peut-être que j'aimerais être capable d'avancer toute seule. Sans qu'il y ait qui que ce soit qui se sente obligé de m'épaule. Mes parents, Reever, Adele. Tu as toujours veillé sur moi, et ... Jamie aussi, bien que ce ne soit pas fini normalement. Et maintenant, c'est à moi de veiller sur quelqu'un. Je ne pense pas en être capable, bien que je pense être une bonne mère. Mais je le dois. Je fais ce que je peux et j'ai l'impression que ce n'est jamais assez. Je suis fatiguée. » A nouveau tournée vers lui, ne semblant pas prêter attention aux larmes qui mouillaient ses joues, elle avait repris d'une voix étouffée « Je suis tellement fatiguée. » et à ces mots Hassan avait senti un pincement au cœur. Parce que ces mots-là il les avait déjà entendus, pour sûr, puisqu'il les avait prononcés ... C'était cette même justification maladroite qu'il avait avancé à Yasmine, dans cette chambre d'hôpital où une nuit d'avril la jeune femme avait vainement tenté de comprendre ce qui était passé par la tête du brun. « Tu as raison, tu ne devrais pas être témoin de tout ça, ni de quoi que ce soit d'autre. » Parce qu'il sentait ses propos sortis de leur contexte, Hassan avait secoué doucement la tête « Tu mélanges tout Joanne ... à aucun moment je ne t'ai accusée d'être une mauvaise mère. Je t'ai vue avec ton fils, je sais comment tu es avec lui, tu es une bonne mère, j'ai jamais eu aucun doute là-dessus. » Et au fond, la question n'était même pas là ; S'il y avait bien un sujet sur lequel Hassan ne se permettrait pas le moindre jugement concernant Joanne, c'était la manière dont elle élevait son enfant.

Il savait bien que sa phrase, sortie de son contexte, finirait par lui revenir en pleine figure, et lorsque la blonde avait fait un nouveau pas vers lui en donnant l'impression de le sonder du regard, Hassan avait eu beaucoup de mal à ne pas détourner à nouveau les yeux pour ne pas risquer de voir ce qui se cacherait au fond de ceux de Joanne. « Tu n'as pas envie d'être aidé non plus. Tu me l'as dit. Et pourtant, tu vois ce type. Et je suis certainement la dernière personne qui puisse t'aider en quoi que ce soit. Et concernant ce qu'il s'est passé ... Je ne suis pas en colère contre toi. Je suis ... Je ne peux pas m'empêcher de me le reprocher. De me dire que j'y suis pour quelque chose, dans tout ça. Et je m'en veux, je m'en veux terriblement. » Sa gorge s'était serrée, et sa volonté avait cédé finalement tandis qu'il baissait les yeux vers le sol. Lui dire qu'elle avait tort et qu'elle n'avait absolument aucune responsabilité dans ses idées noires ? Ce serait un mensonge. Elle n'était pas la seule raison, peut-être même pas la principale, mais elle et les mots qu'elle avait pu avoir par le passé étaient une raison parmi d'autres malgré tout. « J'ai failli te perdre deux fois. Et rien que de savoir ça, c'est insupportable. » Tressaillant légèrement lorsqu'elle s'était approchée pour finalement passer ses bras autour de lui, Hassan n'avait pas été capable de résister, malgré la colère qui l'animait encore quelques instants plus tôt, à l'instinct qui l'avait poussé à resserrer à son tour ses bras autour de Joanne et à se laisser gagner par la quiétude – factice – qu’induisait chez lui ce contact. Peut-être était-ce ce qui l’avait poussé à confier dans un murmure « Parfois je … parfois je me dis que ça aurait été plus simple comme ça. » son souffle butant contre l’épaule de Joanne. Plus simple pour lui, plus simple pour ceux qui s’usaient à force de s’inquiéter pour lui, aussi. Interpellée peut-être par ce que pouvait sous-entendre un tel aveu, Joanne avait desserré son étreinte et relevé les yeux vers lui, ses mains glissant de chaque côté de son visage « Tu n'es pas le seul à t'inquiéter, tu n'es pas le seul à te dire ce qui pourrait bien m'arriver. Il y a des personnes qui t'aiment, Hassan. » Il savait tout ça, bien sûr qu’il savait, c’était ce qui rendait les choses aussi difficiles, aussi douloureuses … Les choses seraient plus simple s’il n’y avait que lui, s’il pouvait juste en finir avec tout ça sans avoir de remords en pensant à ce qu’il laisserait derrière lui. « Quoi que tu puisses penser de ces personnes, les trouver incapable, peut-être presque idiotes ou inconscientes, sache que ces personnes t'aiment, que ça a toujours été le cas. » Elle pensait l’aider en disant cela, sans doute, même lui savait que cela devrait constituer un argument imparable censé l’empêcher définitivement de tenter une nouvelle bêtise … mais en fin de compte cela ne faisait que creuser un peu plus sa culpabilité. C’était ce qui l’avait laissé silencieux, dans un premier temps, avant que le baiser furtif de Joanne ne vienne sceller son trouble et le laisser sans voix de longues secondes. « C’est de la torture, Jo’ … faire ça, et ne me laisser aucune place. C’est juste cruel. » Parce qu’il n’avait pas oublié, lui, la place que Joanne avait à ses yeux, mais qu’il n’en avait aucune face à Jamie malgré tout. Et ce qui n’était pour elle qu’un baiser sans importance, un vague frôlement de lèvres auquel ses larmes donnait un goût salé, était pour Hassan du sel versé sur des plaies que trois ans n’avaient pas suffit à entièrement cicatriser.

Il luttait avec lui-même pour ne pas céder à ce qu’elle essayait – consciemment ou non – de réveiller chez lui. À l’envie blottie sournoisement dans un coin de sa tête de voler un autre baiser juste pour que, quitte à réveiller la tristesse latente provoquée par son divorce, ce soit au moins pour un baiser qui vaille le coup qu’on s’en souvienne. Un dont elle non plus ne pourrait pas ignorer le sens, et auquel elle repenserait plus tard. Un baiser au moins à la hauteur de ce qu’ils avaient été l’un pour l’autre à une époque. Silencieusement Joanne avait essuyé d’un revers de la main les larmes qui mouillaient ses joues. C’était toujours la même chose, au fond, à la colère succédait irrémédiablement la tristesse, et dans tout ce qui semblait avoir éloigné les deux anciens époux c’était peut-être l’unique point commun. Pas le plus glorieux, assurément. « Je n'aurais pas du élever la voix contre toi, je suis désolée. Et ... sache juste que je n'ai pas été honnête sur un point. » avait-elle repris à voix basse, reniflant légèrement, baissant les yeux sans voir alors la lueur de méfiance dans ceux d’Hassan. Un mensonge, un autre, en viendraient-ils à bout un jour ? « Je ne voulais pas te mentir, c'était sous le coup de la colère. Je suis désolée. » Il avait gardé le silence encore un moment, attendant la suite, la seconde partie de cet aveu tronqué, mais rien n’était venu. Allait-elle vraiment l’obliger à poser la question, et créer un nouveau creux dans cette discussion en montagnes russes ? « Ça sera toujours comme ça, pas vrai ? Vous deux. Ça ne sera jamais terminé. » Son agacement, peu à peu, s’était mué en fatalisme. Parce qu’il ne pouvait être question que de cela au fond, son mensonge, sur quoi d’autre aurait-elle bien pu mentir sous le coup de la colère ? Jamie, seulement Jamie. « Dis-moi qu’il ne s’en est pas encore pris à toi … Dis-moi que tu n’essayes pas encore de le protéger. » Il avait le ton presque suppliant, parce que ce serait la pire des éventualités. Pire que l’idée qu’elle ait renoué avec lui.
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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyDim 29 Jan 2017 - 17:51

coming to terms
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Malgré, Joanne et Hassan baissaient peu à peu les armes. Ils étaient certainement incapables de se tenir tête bien longtemps, ils voulaient tous les deux baisser les armes à un moment donné. Ils avaient tellement de mal à se cerner désormais, chacun avait un passif particulièrement lourd. Ca lui faisait tellement mal au coeur, de le voir ainsi remonter contre elle. Elle en souffrait énormément. "Hassan..." Ses larmes coulaient continuellement le long de ses joues. "Ce n'est pas que ça m'aurait arrangé ou pas. Je... Je ne voyais pas comment t'en parler. J'avais peur de la manière dont tu avais pu réagir. Je voulais pas... je voulais pas que tu sois énervé et que tu m'en veuilles comme tu l'es maintenant." dit-elle en baissant la tête et les épaules, force est de constater que c'était un véritable échec. Elle n'aimait pas lui tenir tête, c'était beaucoup trop dur pour elle. A bout, elle avait fini pour lui trouver le dos, peinant à soutenir son regard tout en cherchant les mots justes. Lorsqu'elle s'était retournée, la petite blonde avait exprimé sa fatigue. Ce n'était pas seulement du au manque de sommeil qu'elle avait, enchaînant les insomnies ces derniers temps. Hassan était certainement le mieux placé désormais pour savoir tout ce qui pouvait se cacher derrière ce mot. Il préférait revenir sur un point, laissant comprendre qu'il avait toujours su qu'elle serait une bonne mère. Impossible de ne pas penser à ce moment là à l'enfant qu'ils auraient pu avoir tous les deux, à la famille qu'ils rêvaient de construire si ce fichu cancer n'avait pas fait son apparition. Elle sourit faiblement, quoi qu'un peu tristement à cette remarque. D'un côté, c'était assez soulageant pour elle d'avoir un point de vue extérieur sur la manière dont elle élevait le petit. Elle avait ensuite fait part de cette culpabilité qui la rongeait et Hassan avait fini par baisser les yeux, incapable de cerner ses iris bleus plus longtemps. Cela faisait office de réponse, cette gestuelle. Joanne avait vu juste, et savoir qu'elle faisait partie des raisons qui l'avaient poussé à la tentative de suicide. Sa gorge se serrait et elle faisait de son mieux pour éviter que de nouvelles larmes ne viennent se déverser sur son visage. Ce qu'elle ressentait était indescriptible. Elle avait tant envie de se racheter auprès de lui, de se rattraper. Joanne l'avait pris dans ses bras. Elle était surprise qu'il finisse lui-même par la serrer contre lui. Elle ne saurait dire s'il y trouvait un quelconque réconfort, mais il ne s'opposait pas à cette tendresse. Une tendresse qui le poussait à se confesser, il pensait que tout aurait été plus simple s'il n'était plus là. Elle ne trouvait rien à dire, tant elle était déroutée par e tels propos. Hassan ne trouvait rien à dire non plus, face à cette déclaration d'amour un peu cachée, tout comme le baiser qu'elle venait de poser délicatement sur ses lèvres. "Je... Je sais que tout ce que j'ai pu dire laisse croire que tu n'as aucune place, comme tu dis." lui répondit-elle de sa voix douce. "Mais pourtant, elle est juste là, Hassan, elle a toujours été là." Joanne s'était menti pendant longtemps à ce sujet. Jamie, lui, avait su qu'elle l'aimait toujours le jour où il avait su qu'Hassan était à nouveau rentré dans sa vie. "Quand on s'est revu, au début... Je me disais que c'était ce que tu voulais entendre, que j'ai pu passer à autre chose, mais..." Elle haussa les épaules. "J'étais très amoureuse de Jamie, à ce moment-là. Mais le jour où s'est revu, après tout ce temps... ça a tout fait remonter, d'un coup. Et Jamie avait toujours su que tu comptais toujours énormément pour moi, que je n'étais pas, et ne serai jamais intégralement à lui, et ça le rendait fou." Une sorte de jalousie, de colère générée par une possessivité extrême. "C'est aussi ça qui a causé notre rupture, en partie." C'était les éclats de voix à ce sujet là qui avait incité les policiers à frapper plus rapidement à la porte. "C'est pas les papiers qu'on a signé, ni tout le temps où on s'est pas vu, ni les tensions qu'il y a ces derniers temps qui ont changé toute l'affection que j'ai pour toi, Hassan. Tu es... Tu es mon premier amour, celui qui avait voulu bien faire les choses en allant demander ma main à mon père, que j'ai épousé, avec qui j'ai rêvé de fonder une famille. On a vécu tellement de choses tous les deux, toutes ces belles choses. Que de belles choses." Le regard de Joanne en disait tout autant que ses paroles, affectueux, voir même amoureux par moment, débordant de sincérité. "Tu as bien plus de place que tu ne puisses le penser, et ça a toujours été la tienne. Il suffit juste de la prendre." lui assura-t-elle avec un léger sourire.

C'était particulièrement frustrant, cette constante envie de l'avoir dans ses bras, de l'embrasser. Lorsqu'elle le voyait, elle avait envie de lui donner cette tendresse qu'elle lui offrait quotidiennement lorsqu'ils étaient ensemble. Ils étaient tous les deux très tactiles en quête constante d'affection de l'être aimé. Elle y avait à peine goûté, elle en voulait plus. Mais elle n'osait pas, craignant un quelconque rejet de sa part. En même temps, Joanne confessait avoir glissé un mensonge sous le coup de la colère, et elle l'avait très vite regretté. Elle préférait lui en parler, qu'il sache tout, être à nouveau entière, intègre et honnête envers lui. "Ca s'est terminé." lui assura-t-elle, avec un ton laissant deviner que c'était bien vrai. Elle secoua immédiatement la tête lorsqu'Hassan fit part de ses craintes que Jamie s'en soit encore pris à elle. "Non non, je t'assure que non. Il ne m'a rien fait de la sorte. Il sait ce qu'il reste s'il fait à nouveau quoi que ce soit, de toute façon." L'enjeu n'était pas des moindres, il s'agissait de la garde de son fils. Le verdict était pour bientôt. "C'était... juste une nuit, pas très longtemps après que tu étais passé monter la bibliothèque. On avait bu, il y avait eu une certaine consommation d'alcool... Je lui avais demandé juste une chose, qu'il n'a pas respecté. Et au réveil, le matin, j'ai repensé à tout ce que tu m'avais dit, que je me jetterai comme ça dans la gueule du loup, je me suis sentie plus qu'idiote. Utilisée." dit-elle en baissant les yeux, peu fière de s'être laissée influencée par les sentiments qu'elle avaient encore pour Jamie à ce moment. "Il a réessayé, à Londres mais j'ai refusé, il n'a pas eu ce qu'il voulait. Je ne suis pas qu'un... bon coup, ni un objet sexuel." Son ton laissait comprendre combien elle avait refroidie par le comportement de Jamie vis-à-vis d'elle. Hassan savait combien Joanne associait le sexe au sentiment amoureux. Elle ne comprenait pas les personnes qui aimaient les histoires d'un soir, sans le moindre sentiment pour le ou la partenaire. "Tout ce que tu m'avais dit avait pris tout son sens à ce moment là... Et je me sens tellement bête par rapport à ça." Elle comprendrait qu'il soit en colère contre elle, mais Hassan semblait l'avoir principalement portée sur le fait que Jamie aurait pu s'en prendre à elle une nouvelle fois. Devenue bien plus timide, Joanne regardait ses pieds. "Je pensais tout ce que je t'ai dit tout à l'heure, tu sais... ce que je ressens pour toi. Même par rapport à ce que tu m'as dit plus bas, que tout aurait été plus simple si..." Elle soupira. "Rien n'a été simple pour toi, et je peux comprendre que tu aies envie de lâcher prise, à un moment donné. Nous avons changé, tous les deux, et tu m'as dit que je ne reverrai certainement jamais celui que j'ai épousé... Mais ça ne change rien de... ce que je ressens pour toi." La gorge serrée, elle ajouta tout bas. "Tu me manques."

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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyMer 1 Fév 2017 - 16:51

Hassan était sidéré par le fait que Joanne ne voit aucun problème à partir à l'autre bout du monde en compagnie de l'homme qui, à peine quelques semaines avant, n'avait même plus le droit de l'approcher sans risquer une sanction judiciaire. Cela lui semblait relever du non-sens le plus total, et pourtant une partie de lui n'en était pas surpris et même tendait à s'en résigner ; Rien de ce qu'il dirait n'y changerait quoi que ce soit, il le savait, il l'avait même dit. A défaut d'autre chose le brun pensait au moins en avoir terminé avec l'impression que Joanne se moquait de lui, mais ce qu'elle exigeait de sa part quelques mois plus tôt en lui forçant la main pour qu'il révèle des choses qu'il n'avait pas envie de révéler ne s'appliquait visiblement pas à elle en contrepartie. Il lui devait l'honnêteté, et elle ne lui devait rien du tout, semble-t-il. « Hassan … » avait-elle à nouveau murmuré tandis que ses larmes donnaient libre court à leur envie de couler sur ses joues « Ce n'est pas que ça m'aurait arrangé ou pas. Je … Je ne voyais pas comment t'en parler. J'avais peur de la manière dont tu aurais pu réagir. Je voulais pas … Je voulais pas que tu sois énervé et que tu m'en veuilles comme tu l'es maintenant. » Il avait secoué la tête, lassé de se voir sans cesse attribuer le rôle du méchant, et presque agacé qu'elle ose dire qu'elle craignait ses réactions à lui, quand en revanche elle ne semblait pas s'inquiéter outre mesure des réactions de Jamie durant le temps qu'elle avait passé avec lui. A croire qu'elle en avait oublié qui de Jamie ou lui avait levé la main sur elle. « Ce que je te reproche c'est que tu te trouves subitement des excuses pour manquer d'honnêteté, alors que tu étais la première à la brandir comme un étendard quand je refusais de te donner les raisons pour lesquelles j'ai demandé le divorce. » A cette époque-là il n'était pas question pour elle d'accepter que l'on puisse mentir pour le bien de quelqu'un, il lui fallait la vérité à tout prix, suffisamment même pour imposer à Hassan une vérité qu'il n'avait probablement pas besoin d'entendre à l'époque, simplement pour exiger de lui qu'il en fasse de même ensuite. Et sans le savoir c'était également à ces choses-là que la jeune femme lui avait subitement fait repenser lorsque, remettant sur le tapis les révélations faites par Fatima, elle lui avait fait part de la culpabilité que lui avait inspiré le fait d'apprendre sa tentative de suicide. Bien sur que cela avait influé, il ne pouvait décemment pas assurer le contraire, ou seulement pour éponger la culpabilité de la jeune femme et il ne s'en sentait pas le courage. Il était fatigué d'arrondir les angles et de ménager les autres sans que la réciproque ne s'applique jamais à lui.

Et Joanne ne le ménageait pas, à vrai dire Hassan n'était même plus capable de dire pourquoi la blonde était venue jusque chez lui, tant elle semblait affirmer tout et son contraire et ne plus savoir comment agir avec lui. Si bien qu'il ne savait plus non plus comment agir avec elle, toujours fâché et en même temps sensible à la détresse dans laquelle elle semblait toujours plongée, et qui lui rappelait douloureusement sa propre détresse. Toujours méfiant et en même incapable de résister à la rassurance et à la chaleur que provoquaient chez lui chaque marque de tendresse de la blonde. Toujours pas remis de ce divorce et en même temps troublé par ce semblant de baiser qu'elle osait sans savoir où elle en était de son côté et sans penser au mal que ses hésitations étaient susceptibles de lui faire à lui. « Je … Je sais que tout ce que j'ai pu te dire laisse croire que tu n'as aucune place, comme tu dis. Mais pourtant, elle est juste là, Hassan, elle a toujours été là. » Presque par instinct Hassan avait eu un léger mouvement de recul, à peine perceptible, mais significatif de la peur d'une nouvelle confidence versatile et qui ne durerait que le temps que Joanne voudrait bien lui donner « Quand on s'est revu, au début … Je me disais que c'était ce que tu voulais entendre, que j'ai pu passer à autre chose, mais … J'étais très amoureuse de Jamie, à ce moment-là. Mais le jour o on s'est revus, après tout ce temps … ça a fait tout remonter, d'un coup. Et Jamie avait toujours su que tu comptais toujours énormément pour moi, que je n'étais pas, et ne serais jamais intégralement à lui, et ça le rendait fou. » Y'avait-il matière à s'étonner d'une nouvelle preuve que ce type avait toujours considéré Joanne comme sa propriété, plutôt que comme une personne dotée de libre-arbitre ? « C'est aussi ça qui a causé notre rupture, en partie. » Une partie d'Hassan se disait qu'il était probablement censé se sentir désolé, au fond, mais il ne parvenait pas à s'y résoudre. S'il n'avait jamais gratté la surface, jamais appris ce qui se cachait derrière les « je suis très heureuse » de Joanne lorsqu'elle lui dépeignait sa nouvelle vie, sans doute se serait-il senti désolé d'apprendre que les choses ne s'étaient pas bien terminées pour elle une fois encore … Mais plus maintenant, plus comme ça. « C'est pas les papiers qu'on a signé, ni tout le temps où on s'est pas vus, ni les tensions qu'il y a ces derniers temps qui ont changé toute l'affection que j'ai pour toi, Hassan. Tu es … Tu es mon premier amour, celui qui avait voulu bien faire les choses en allant demander ma main à mon père, que j'ai épousé, avec qui j'ai rêvé de fonder une famille. On a vécu tellement de choses tous les deux, toutes ces belles choses. Que des belles choses. » Mais de belles choses que la situation actuelle et leurs difficultés à retrouver la même longueur d'onde était en train d'entacher. Pouvait-on réellement espérer garder les choses intactes lorsque les protagonistes, eux, avaient changé autant qu'elle et lui avaient changé en l'espace de ces trois ans ?

La conversation avait un ton presque surréaliste, ils étaient là tous les deux à se confondre en reproches mutuels et en aveu, sur le pas de la porte, et sans que ni l'un ni l'autre ne semble plus penser au fait que ce n'était sans doute pas le lieu le plus adéquat pour ce genre de discussion. L'attitude de Joanne envers lui rendait Hassan totalement perplexe, peinant à suivre le fil du raisonnement qui liait son incompréhension, puis sa colère, son élan de confidence, ce baiser furtif et maintenant l'aveu d'un mensonge de plus. « Ça s'est terminé. » lui avait-elle affirmé lorsqu'Hassan s'était résigné à comprendre qu'il était encore question de Jamie, et qu'il en serait probablement toujours ainsi désormais. Il en doutait. Et en même temps il saurait sans doute plus s'y faire qu'à l'idée qu'il s'en soit à nouveau pris à elle. « Non non, je t'assure que non. Il ne m'a rien fait de la sorte. Il sait ce qu'il reste s'il fait à nouveau quoi que ce soit, de toute façon. » Et c'est vrai que Jamie lui avait donné l'air de quelque de totalement raisonné et raisonnable. Non. « C'était … juste une nuit, pas très longtemps après que tu étais passé monter la bibliothèque. On avait bu … Je lui avais demandé juste une chose, qu'il n'a pas respecté. Et au réveil, le matin, j'ai repensé à tut ce que tu m'avais dit, que je me jetterai comme ça dans la gueule du loup, je me suis sentie plus qu'idiote. Utilisée. » Il ne lui ferait pas l'affront de lui dire qu'il l'avait prévenue, mais une partie de lui ne pouvait s'empêcher de ne pas se sentir désolé, et même de se demander si elle n'avait pas eu besoin de ça pour que cela lui serve de leçon. « Il a réessayé, à Londres, mais j'ai refusé, il n'a pas eu ce qu'il voulait. Je ne suis pas qu'un … bon coup, ni un objet sexuel. Tout ce que tu m'avais dit avait pris tout son sens à ce moment-là … Et je me sens tellement bête par rapport à ça. » Mais est-ce que cela lui servirait de leçon, en fin de compte ? Il ne parvenait pas à totalement s'en convaincre, et n'avait pas eu autre chose à lui offrir que son silence lorsque, honteuse, elle avait à nouveau baissé les yeux vers le sol. « Je pensais tout ce que je t'ai dit tout à l'heure, tu sais … ce que je ressens pour toi. Même par rapport à ce que tu m'as dit plus bas, que tout aurait été plus simple si … » S'il avait réussi son coup, oui. Si son instinct de survie n'avait pas fait des siennes au dernier moment et évité probablement qu'il ne passe à travers le pare-brise de sa voiture et finisse écrasé entre elle et le tronc d'arbre où il était venu s'encastrer « Rien n'a été simple pour toi, et je peux comprendre que tu aies envie de lâcher prise, à un moment donné. Nous avons changé, tous les deux, et tu m'as dit que je ne reverrai jamais celui que j'ai épousé … Mais ça ne change rien de … ce que je ressens pour toi. » Son cœur s'était serré, tant c'était le genre de choses qu'il ne s'autorisait plus à croire sur paroles. « Tu me manques. » Relevant les yeux vers elle il avait esquissé un sourire triste « Toi aussi, tu me manques. » Comme presque chaque jour depuis ces trois dernières années, en vérité. Par réflexe il avait attrapé à nouveau le bout des doigts de Joanne, les serrant entre les siens avec douceur. « Et celui que tu as épousé aussi, il me manque. » Cet optimisme tellement exacerbé qu'il en devenait presque agaçant pour certain, à lui il lui manquait.

La gorge toujours nouée, il avait laissé ses doigts jouer silencieusement avec ceux de Joanne, sans savoir lequel des deux aurait l'audace de relever le premier entièrement les yeux vers l'autre. Et finalement c'était lui qui, redressant la tête, avant soupiré d'un ton tristement amusé « Regarde-nous. A discuter sur le pas de la porte comme deux ados qui ne savent pas quoi faire d'eux-même. » Attrapant plus véritablement sa main, il lui avait fait signe et l'avait invitée à le suivre à l'intérieur, refermant la porte derrière eux et s'y adossant d'un air pensif. « Tu sais je … je crois que je comprends ce que tu veux dire. Quand tu dis que tu es fatiguée. » Tout comme il comprenait sans mal la frustration qui pouvait découler du fait de ne pas être capable de l'expliquer par des mots … Lui n'était jamais parvenu à l'expliquer à Qasim et à Yasmine. C'était la seule chose qu'il avait été capable d'avancer pour expliquer son geste, il était fatigué. Physiquement, nerveusement, et simplement fatigué de cette sensation de stagner et de ne plus avoir aucun but. Ça n'avait jamais été une excuse suffisante pour l'un comme pour l'autre, et encore aujourd'hui tous les deux espéraient d'Hassan qu'il leur fournisse un jour une explication un peu moins vaseuse, qui ne viendrait sans doute jamais. « Et je ne voudrais pas que tu finisse par en arriver aux même extrémités que moi. Alors je … je ne sais pas trop ce qui pourrait t'aider, ou si c'est dans mes cordes. Mais je peux essayer. Je veux essayer. » Il avait simplement besoin qu'elle lui dise comment, qu'elle lui donne les bonnes clefs, puisque tout seul il ne semblait pas réussir à les trouver. Jusqu'à maintenant il n'aurait peut-être même pas osé demander, mais les mots de Joanne avaient suffit à lui glacer le sang, et à lui faire craindre qu'elle ne soit sans le savoir sur la même pente savonneuse que lui. « Même si ça veut seulement dire de te laisser parler en promettant de ne faire aucun commentaire et de simplement écouter. Si c'est ce que tu veux, je peux le faire. » Peut-être pas sans se faire violence, parfois, mais il était persuadé de pouvoir le faire. Et même il se devait de le faire, peut-être, parce que dieu sait qu'il aimerait avoir quelqu'un à qui déballer tout ce qu'il avait sur le cœur sans craindre la réaction face à lui. Des doigts de Joanne, la main d'Hassan était remontée le long de son bras, ses deux mains enserrant finalement la jeune femme par les épaules avant de remonter jusqu'à ses joues. Son pouce avait essuyé vaguement un reste de larme sur le visage de la blonde, il et était resté à la regarder pendant ce qui lui avait semblé être une éternité. Peut-être parce qu'il se rappelait toujours comme si c'était hier de cet après-midi où, les papiers du divorce signés et leur séparation définitivement prononcée, il l'avait regardée monter dans un taxi en se disant que c'était sans doute la dernière fois qu'il la voyait, et qu'il n'aurait même pas pu regarder au fond de ses yeux une dernière fois. Pas pu l'embrasser une dernière fois non plus, leur dernier baiser – furtif, un baiser « à ce soir, je pars travailler » – lui laissant un goût amer d'inachevé, comme l'était le frôlement de lèvres que Joanne s'était autorisé quelques instants plus tôt. Loin, très loin de ce que pourrait être un baiser qui, s'il devait être le dernier, refléterait ce qui les avait lié tous les deux par le passé, et tel  qu'Hassan espérait maintenant obtenir en laissant ses lèvres attraper celles de la blonde avec l'envie du désespoir.
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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyMer 1 Fév 2017 - 18:35

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Hassan n'en pouvait plus d'entendre les maiges justifications du comportement de Joanne. Il secouait la tête, l'air blasé, lassé de ces arguments qui ne tenaient pas la route selon lui. La jeune femme éprouvait tant de difficultés à s'exprimer, dans ce genre de situations. Elle n'avait jamais eu aucun problème pour déclarer son amour, décrire la moindre émotion au regard ce sentiment. Mais lorsqu'il s'agissait de quelque chose de péjoratif, elle était déroutée, court-circuitée. Impossible d'exprimer clairement sa pensée ou son raisonnement. Et elle n'allait pas se permettre de réessayer parce qu'Hassan en voulait certainement pas en entendre davantage. Le mal était fait. Joanne baissa les armes, les épaules bien basses, incapable de prononcer quoi que ce soit. Elle se renfermait sur elle, meurtrie, à se demander alors pourquoi il tolérait encore sa présence ici, juste devant sa maison. Il avait certainement toute foi, toute estime en elle. Du moins, c'était ainsi que Joanne percevait la moindre de ses réactions. Le temps et les événements les avaient tellement changés tous les deux qu'il était devenue bien difficile de se comprendre, de s'accepter. Et même de se reconnaître, alors qu'ils avaient vécu presque dix ans d'amour. Cela semblait à peine croyable, et pourtant. Joanne ne savait pas sur quel pied danser pour espérer retrouver une relation stable avec lui, qu'elle soit amicale ou amoureuse. Elle ne se voyait absolument pas couper entièrement les ponts avec lui, bien que l'idée fut tentante plus d'une fois. Dans ces moments là, elle se disait qu'il vivrait bien mieux sans qu'elle ne soit là, à lui rappeler tout ce qu'ils avaient perdu depuis. Mais Joanne tenait tant à lui, elle voulait s'occuper de lui, espérer le voir sourire à nouveau. Elle devait encore se confronter au divorce, et à la rupture avec Jamie. C'était beaucoup pour elle. Elle avait alors tenté de lui faire comprendre l'importance qu'il avait encore à son égard. Et elle ressentait le besoin de le lui dire, qu'importe s'il veuille bien la croire ou non. Joanne faisait entièrement preuve d'honnêteté, mais il fallait que le beau brun en soit réceptif, qu'il ne laisse pas son jugement altérer la moindre de ses paroles. Pour elle, son silence laissait deviner qu'il ne la croyait pas, qu'il doutait de chacun de ses sentiments.

Elle était démunie par son long silence, ce côté impassible qui ne laissait transparaître aucune pensée. Joanne s'attendait à un rejet de sa part, face à cette non-réaction à tous ses aveux. Elle ne voulait plus rien lui cacher mais c'était une donnée qu'il ne voulait apparemment pas prendre en comtpe. Désespérée, la petite blonde se disait qu'il était certainement temps qu'elle le laisse tranquille, avec ses pensées. Mais elle sentait alors le regard d'Hassan se poser sur elle. Joanne sentait son coeur se serrer dans sa poitrine, encore plus lorsqu'il saisit délicatement le bout de ses doigts, qui était toujours froids. Il avait toujours été d'une grande délicatesse avec elle, il le prouvait une nouvelle fois. Joanne regardait les doigts du brun jouer avec les siens, avec une certaine timidité. Elle n'osait plus dire grand chose. Il avait été le premier à redresser la tête, à bien vouloir la regarder tout en exprimant le cours de sa pensée. Elle sourit tristement à ses paroles. "On a toujours été deux ados, quelque part." Il ne leur fallait jamais grand chose pour s'amuser ou pour rire. Par cette pensée, Hassan prit plus clairement la main de Joanne afin de l'entraîner à l'intérieur, au lieu de rester planté à l'extérieur. Joanne se laissait faire sans la moindre résistance, quoi qu'elle était était surprise qu'il l'invite à entrer plutôt que de lui demander de partir. Il tenait à revenir sur une phrase qu'elle avait dit un peu plus tôt et qui l'avait visiblement marqué. Adossé contre la porte, Hassan avait toujours les doigts de Joanne dans sa main. Il avait véritablement peur que des idées suicidaires ne finissent par également traverser l'esprit de la jeune femme, ayant pleine conscience de sa fragilité. Il faisait part de sa volonté de l'aider, il ne voulait pas la voir dans un lit d'hôpital en apprenant qu'elle avait cherché à attenter à sa propre vie. Versant des larmes de crocodile, Joanne lui dit, la voix tremblante et la gorge serrée. "Tu veux... vraiment m'aider, après tout ça ? Après tout ce que j'ai fait ?" Il y a encore peu de temps, il lui reprochait ses mensonges, sa manière d'agir, ses réflexion incompréhensibles pour lui. "J'aurais aimé être là pour toi, pour tout. J'aimerais tant pouvoir toujours le devenir." Autant pour le cancer que pour la tentative de suicide. Avec la culpabilité, il y avait les regrets. Et dieu sait combien tout ceci pesait bien lourd sur les épaules de Joanne, en plus de tout ce qui la travaillait chez elle. "Mais oui, je suppose que tu es le seul à pouvoir le comprendre vraiment." dit-elle avec un sourire triste. Elle était à bout, et tout ce qui venait de se passer avec Hassan n'avait en rien arrangé les choses, mais il semblait vouloir l'aider malgré tout. "Merci." Malgré les pleurs, on pouvait deviner toute la reconnaissance de Joanne. C'était tout ce qu'elle parvenait à prononcer pour le moment. Les mains d'Hassan glissait lentement vers le haut de ses bras - Joanne ne savait pas trop ce qu'il cherchait à faire, sur le moment. Il finit par saisir délicatement son visage, passant ses pouces sur ses joues pour essuyer les larmes qui y étaient en train de couler. Cela n'empêchait pas ses joues de rester particulièrement humides malgré tout. Il l'observait ensuite pendant de très longues minutes, elle ne savait pas ce qu'il était venu chercher dans ses yeux, ce qu'il se disait en se plongeant dans ses iris bleus. Joanne fut bien incapable de les détacher des siens. Elle ne bougeait même plus, elle ne disait rien, et le laissait faire. Elle ne s'attendait certainement pas à ce qu'il finisse par rapprocher son visage du sien afin de pouvoir l'embrasser à son tour, mais certainement pas aussi furtivement que Joanne ne l'avait fait auparavant. Elle sentait son coeur s'accélérer. Ce n'était même pas un baiser similaire à la fois d'avant, c'était bien plus intense cette fois-ci. Elle se laissait rapidement subjuguée par la douceur de ses lèvres, de tous les souvenirs que ça pouvait lui évoquer. Ca lui rappelait ce qui suivait souvent ce genre de baisers, lorsqu'ils étaient ensemble. Ce n'était pas le genre de baisers que l'on pouvait faire à une personne pour qui on ne ressentait rien. Il l'aimait encore, elle l'aimait encore, cela en devenait presque évident. Joanne ne saurait combien de temps ces caresses avait duré. Le fait qu'il n'y ait cette fois-ci aucune retenue faisait passer les secondes, peut-être les minutes, particulièrement vite. Elle avait même passé ses bras par-dessus ses épaules, rapproché encore son corps du sien. Ils ne s'arrêtaient de s'embrasser que lorsqu'ils furent véritablement à bout de souffle. L'un de ses bras restait toujours au-dessus de ses épaules. Avec la main de son autre bras, elle lui caressait avec tendresse la joue. Son front était collé contre le sien. Les mots n'avaient pas vraiment leur place, sur le moment. Elle le regardait avec autant d'affection qu'elle avait su lui faire lorsqu'ils étaient ensemble, éperdument amoureux. Peut-être que le pire dans tout ça, c'est qu'elle avaient encore envie de sentir se ses lèvres contre les siennes. "Ca aussi, ça m'a manquée." lui souffla-t-elle tout bas, envoûtée par son regard. Elle effleurait l'arête de son nez avec le bout du sien. Joanne ne saurait dire ce que tout ça signifiait, véritablement. Elle n'en avait pas vraiment l'envie, ce serait se reposer une multitude de questions, et ça, elle n'en voulait pas pour le moment. Tout ce qu'elle désirait, c'était l'embrasser à nouveau, et c'est ce qu'elle fit, étant donné qu'il ne semblait pas particulièrement contre.

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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyVen 3 Fév 2017 - 23:57

Hassan aurait bien été incapable de dire ce qu'il espérait au juste de cette conversation … Pas d'être pris au sérieux, de toute évidence, il doutait que son avis retrouve un jour la moindre valeur aux yeux de Joanne, et au fond il ne pouvait pas l'y obliger. Peut-être qu'il n'espérait rien, en fin de compte, habitué depuis qu'il avait commencé à tenter – vainement – de reprendre sa vie en main à se contenter de ce qu'on voulait bien le laisser obtenir, plutôt que de ce qu'il souhaitait au plus profond de lui. Ce qu'il souhaitait par-dessus tout appartenait désormais au domaine de l'impossible, et les jours où la colère ne prenait pas le dessus sur le reste il arrivait presque à se convaincre que rien n'arrivait jamais par hasard. Hassan n'attendait plus rien, il n'espérait plus rien, c'était peut-être ce qui l'avait transformé lui l'homme qui avait toujours su où il allait en esprit tellement inconstant. Incohérent, presque. La même incohérence qui le poussait quelques instants plus tôt à ne pas vouloir faire rentrer Joanne chez lui dans le simple but de signifier la déception et le désarroi qu'elle lui inspirait, et qui lui faisait maintenant se demander ce que l'un et l'autre fichaient toujours sur le pas de la porte. « On a toujours été deux ados, quelque part. » La remarque de la blonde, tandis qu'Hassan l'attrapait par la main pour la mener à l'intérieur et refermer la porte derrière eux, lui avait arraché un vague sourire. Tantôt attendri, tantôt triste, parce qu'à lui les trois ans n'avaient pas été suffisant pour se décider entre repenser à leurs années ensemble avec tendresse, ou y repenser avec tristesse. C'était un mélange des deux qu'il ne pourrait pas expliquer, un mélange qui laissait tour à tour place à l'un ou l'autre de ces deux sentiments de manière plus marquée, accentuant encore un peu cette inconstance émotionnelle dans laquelle il se sentait englué.

Incapable de laisser repartir la main de Joanne, qu'il gardait toujours serrée entre ses doigts, il était revenu avec une pointe d'angoisse sur les mots qu'elle avait eu un peu plus tôt. Il se faisait peut-être des idées, ou extrapolait un peu trop, mais il ne pouvait s'empêcher de repenser à ces mêmes mots sortant de sa propre bouche et au sens caché qu'ils avaient sans qu'il n'ait jamais été capable de les expliquer. « Tu veux … vraiment m'aider, après tout ça ? Après tout ce que j'ai fait ? » Qu'elle ne tente pas de chercher la moindre logique dans ses actions, lui-même n'en trouvait aucune. « C'est jamais aussi simple … pas vrai ? » Si je décide de t'en vouloir alors tu ne compteras plus, même sur le papier cela n'avait aucun sens. Si cela ne comptait plus alors aucune raison de se ronger les sangs, c'était ça la vérité, et tant que Joanne compterait Hassan continuerait à se soucier d'elle … peu importe que cela finisse par lui faire du tort à lui. Ou du mal. « J'aurais aimé être là pour toi, pour tout. J'aimerais tant pouvoir toujours le devenir. » Ses doigts avaient pressé un peu plus ceux de la blonde, et sa tête toujours collée contre la porte avait pivoté avec une apparente tristesse. Tout n'était qu'histoire d'occasions manquées, d'abord c'était lui qui n'avait pas voulu d'elle, puis cela avait été elle qui n'avait plus voulu de lui … Et maintenant ? Ils voulaient tous les deux, sans être certains de s'en sentir capables. « Mais oui, je suppose que tu es le seul à pouvoir le comprendre vraiment. Merci. » Il n'y avait aucune fierté à en retirer en fin de compte, s'ils parvenaient à se comprendre au moins un peu actuellement c'était parce que dans leurs têtes ronronnaient les mêmes idées noires, la même impression que rien n'irait jamais mieux. « Ça va aller. » avait-il alors murmuré avec douceur, ses pouces caressant ses joues pour en chasser les restes de larmes. Parfois il trouvait ce genre de phrases un peu vaines, et pourtant lorsque Yasmine la lui avait soufflée la dernière fois qu'ils s'étaient vus Hassan avait eu l'impression de se sentir plus léger l'espace de quelques instants. Ça n'était pas vain, de tenter d'alléger un peu Joanne à son tour.

Moins vain en tout cas que de tenter de se persuader que la façon dont il avait récupéré les lèvres de Joanne apporterait plus de réponses que de nouvelles questions, parce qu'il savait très bien que ce serait exactement le contraire. Mais ses neurones, provisoirement mis au placard, avaient cédé leur place à l'envie aveugle de se laisser porter tandis que la blonde refermait ses bras autour de son cou et pressait son corps contre le sien. A se perdre entre les lèvres de Joanne, à sentir son souffle glisser contre sa bouche tandis que leurs langues se cherchaient, il en oubliait presque de respirer et ce fut donc sans surprise pour reprendre leur souffle que l'un et l'autre avaient mis fin au baiser, sans pour autant se résoudre à quitter la proximité qui s'était automatiquement instaurée entre eux durant ces quelques minutes. Son front collé à celui de la jeune femme il avait fermé les yeux quelques secondes, laissant leurs nez se frôler et la main de Joanne glisser avec douceur contre sa joue. Ses yeux s'étaient rouverts sur le bleu de ceux de la jeune femme, et un sourire égaré s'était dessiné sur son visage tandis qu'elle murmurait « Ça aussi, ça m'a manqué. » et laissait leurs visages se frôler à nouveau et leurs lèvres se caresser, choisissant d'initier un nouveau baiser auquel Hassan avait répondu avec suffisamment de ferveur pour qu'une réponse formulée de vive voix ne soit pas nécessaire. Sa langue occupée à redécouvrir celle de Joanne, le brun avait laissé ses doigts quitter les joues rosies de la blonde et redescendre pour attraper sa taille, accompagnant par son étreinte la manière qu'avait la jeune femme de rapprocher leurs corps et de lui permettre de sentir les battements de son cœur à elle cogner contre son torse à lui. Quittant sa bouche, les lèvres d'Hassan avaient glissé plus bas contre la mâchoire de Joanne, se permettant de redécouvrir des parcelles d'épiderme et des sensations qu'il avait eu le malheur, à une époque, de prendre pour acquis pour finalement les perdre. L'une de ses mains quittant la taille de la jeune femme pour remonter le long de sa colonne vertébrale, il s'en était servi pour amortir la rencontre entre le dos de l'australienne et le garde-corps de l'escalier, tout proche. Son autre main, elle, avait migré de la taille de Joanne jusqu'à sa hanche, ou ses doigts étaient venus froisser légèrement le tissu de sa robe d'été. Le souffle à nouveau court de leurs échanges de baisers, il récupéré la maîtrise de sa respiration et laissé leurs souffles se mêler l'un à l'autre et leurs lèvres se caresser avec tendresse, leurs yeux se croisant avec suffisamment d'intensité pour qu'Hassan puisse se permettre de l'interroger du regard. Savoir ce qu'elle le laissait faire ou ne pas faire, savoir ce qu'elle attendait ou pas de lui, parce qu'il la savait plus à l'aise lorsqu'elle sentait qu'elle pouvait garder un peu de contrôle sur ce qui parvenait jusqu'à elle, et parce que c'était le deal qu'il avait passé avec lui-même. Se contenter jusqu'à nouvel ordre de ce qu'on voulait bien lui donner, ni plus ni moins, pour s'éviter ainsi la frustration d'envier des choses hors de sa portée. Et dieu sait qu'à cet instant précis Joanne et chaque centimètre carré de ce qu'elle était se classaient en tête des choses dont il avait envie, sans savoir si elles étaient à sa portée ou non.
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Message(#)coming to terms (joanne) EmptySam 4 Fév 2017 - 15:50

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Le beau brun ne semblait pas vouloir laisser repartir la jeune femme, malgré tout ce qui venait de se dire. Il y avait eu bien trop d'ambivalence depuis qu'elle avait sonné à sa porte, à croire qu'ils en avaient tous les deux perdu le nord. Il avait donc décidé de la laisser entrer, certainement par peur de la laisser seule après ce qu'elle venait de dire. Le désespoir qui la tiraillait derrière ces quelques mots qui pouvaient la décrire. Elle était fatiguée. Dans un état de faiblesse qui pourrait pousser certaines personnes à commettre des actes désespérés et irréversibles. Hassan faisait partie de ces gens là, et il ne semblait pas vouloir voir son ex-femme glisser sur la même pente, la voir vivre un enfer identique au sien. C'était peut-être pour ça qu'il ne voulait pas la voir partir, qu'il serrait toujours un peu plus les doigts de Joanne dans les siens. Il se voyait en elle, comme dans un miroir dont il n'aimait pas le reflet. Non, rien de tout ceci n'était simple. "Ca l'avait bien été, entre nous, pas vrai ?" dit-elle tout bas, la gorge serrée et avec un sourire triste. Pendant ces neuf ans de vie commune, tout sonnait comme une évidence. Chaque acte, chaque geste concordait et les faisait rapprocher de l'un l'autre avec une telle facilité. Il n'y avait rien de compliqué entre eux, et c'était ce qui faisait la beauté de leur couple. Il fallait reconnaître qu'il y avait de nombreux regards envieux posés sur eux. Ca va aller. C'était la phrase qu'il lui soufflait alors qu'il tentait de faire sécher définitivement les joues de la petite blonde à l'aide de ses doigts. Joanne trouvait un certain réconfort dans son regard. Lui, il s'en sortait. Péniblement, certes, mais il était toujours là. Alors pourquoi pas elle ? Pourtant le baiser qu'il était en train de lui donner n'avait rien de pénible. Impossible de ne pas se rappeler toutes ces fois où ils s'embrassaient, où ils adoraient s'aimer de cette manière. Comme ils le faisaient avant, jusqu'à ne plus avoir de souffle. Il n'avait pas idée combien ça lui faisait plaisir de le voir sourire de cette façon. Un rictus qui n'était ni forcé, ni triste, ni crispé. Malgré la proximité de leur visage, le temps qu'elle passait à le caresser avec le bout de son nez. Cette affection lui manquait, Hassan avait rapidement compris, et ce depuis le début de leur relation, qu'elle avait besoin de beaucoup de tendresse. Et il lui en donnait à foison. Après ces quelques mots, le brun transmettait les siens au travers l'ardeur qu'il avait en lui rendant son baiser. Tout en poursuivant ce contact on ne peut plus langoureux, Hassan chercha à faire rapprocher davantage le corps de Joanne contre le sien en posant délicatement sur sa taille. Il pouvait désormais sentir son coeur tambouriner dans sa poitrine. Tout ceci éveillait tellement de souvenirs de leur couple - les plus plaisants, à vrai dire. Joanne ne put s'empêcher de lâcher un soupir lorsqu'il embrassait la peau de sa mâchoire, le haut de son cou. Ce n'était pas un secret pour lui que Joanne était particulièrement sensible au niveau du cou. Elle sentait les doigts d'Hassan serrer le tissu léger de sa robe, au niveau de sa taille. Cela fit très légèrement soulever le jupon, révélant un peu plus l'une de ses cuisses. Des gestes qui laissaient largement deviner qu'il en voulait plus, qu'il avait envie de plus. Mais Hassan était loin d'être du genre à imposer sa volonté. Il avait toujours été très respectueux avec elle, lui ayant toujours laisser le temps de prendre la décision. Il avait été son tout premier petit ami après tout, c'était avec lui qu'elle avait couché pour la toute première fois. Depuis, Joanne n'avait certainement pas perdu de sa pudeur, si bien que ça la rendait particulièrement nerveuse à l'idée qu'il puisse à nouveau la voir dénudée. Son corps avait un peu changé, en trois ans, après une grossesse. Mais le principal soucis de Joanne était qu'à ses yeux, une relation sexuelle était tout bonnement inenvisageable pour elle en dehors d'une relation amoureuse. Elle ne saurait dire si c'était véritablement le début de quelque chose de nouveau ente eux à ce moment là, où si c'était plutôt l'envie, le désir qu'ils ressentaient l'un pour l'autre qui les poussaient à mettre certains principes de côté, juste pour le plaisir de se retrouver de cette façon là. Ce n'était pas l'envie qui manquait, pour l'un comme pour l'autre. Mais Joanne avait tellement peur de l'après-coup, qu'il y ait d'éventuels, un malaise plus prononcé entre eux une fois que ce sera fait. Alors qu'ils venaient tout juste de se prendre la tête, de réaliser que pour le moment, ils n'arrivaient pas à se comprendre, mais qu'ils restaient là pour l'un l'autre malgré tout. Ce flot d'idées torturait l'esprit de la jeune femme lorsqu'Hassan attendait son approbation -ou non. Juste ses baisers et ses si douces caresses, elle n'en voulait pas vraiment plus, ce jour-là. Le message passait sans problème et elle savait qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur. Aussi, Joanne n'était pas dans le meilleur état moral pour faire ce genre de choses, elle doutait grandement de ses capacités, sur le moment. Il s'était toujours contenté de ce qu'on voulait lui donner. Elle posa délicatement son front contre le sien, toujours bien blottie contre lui car il était hors de question qu'il ne se détache d'elle pour le moment. Ses doigts se mirent à caresser délicatement l'endroit où il y avait son tatouage, à travers son haut. Sans trop de raison valable, elle avait toujours aimé touché, ou embrasser sa peau marquée. Lorsqu'elle lui faisait des massages - soit réclamés, soit spontanés-, elle s'y attardait toujours, où y déposait quelques baisers. A croire qu'elle aimait les hommes qui se marquaient la peau à vie, surtout lorsque cela était particulièrement significatif pour son porteur. Elle effleura parfois ses lèvres avec les siennes, appréciant ce moment d'intimité hors du temps et de l'espace. Elle espérait que ça se prolonge un peu, encore un peu. Quelques baisers langoureux, leur peau qui était effleurée par l'autre, l'intensité de ce regard qui se maintenait. Ils retrouvaient ensemble des brides de leur relation passée, et aimaient tous les deux s'y replonger, l'espace d'un instant. Joanne n'avait aucune où tout ceci pourrait les emmener. Elle était bien là, coincée entre le garde-corps de l'escalier et lui. Elle lui vola ensuite un baiser, et en déposant un autre au niveau de son côté. "Rassure-moi, tu l'as toujours, hein ?" dit-elle en continuant d'effleurer la localisation de son tatouage, avec un sourire presque amusé. Elle aimait tant lorsqu'il la regardait ainsi, lorsqu'il cherchait encore un peu de sa chaleur, de sa tendresse, bien qu'ils ne pouvaient pas se permettre de céder pour aller plus loin. Pourtant, Joanne n'avait pas retiré la main du brun, qui tenait toujours le tissu entre ses doigts. Elle peinait elle-même à calmer son rythme cardiaque et à rendre ses joues moins roses qu'elles ne l'étaient devenues. Il comprendrait que Joanne ne voulait pas qu'ils lèsent de cette façon une relation déjà plus que bancale. Il fallait donc supposer qu'aucun des deux ne voulait véritablement se détacher de l'autre pour le moment, qu'importe la souffrance infligée depuis leurs retrouvailles.
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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyVen 10 Fév 2017 - 3:57

Une infirme partie de la fatigue nerveuse qui semblait accabler la petite blonde s'était abattue doucement sur les épaules d'Hassan, tandis que dans un soupir l'arrière de sa tête allait reposer contre la porte devant laquelle il s'était adossé. Non, rien n’était jamais simple, pas dans le monde où ils s’étaient retrouvé catapultés tous les deux, loin du bonheur naïf dans lequel ils avaient un temps évolué. « Ça l'avait bien été, entre nous, pas vrai ? » Sans doute … Mais peut-être un peu trop, en fin de compte. Peut-être que l’univers tentait dieu seul quel rééquilibrage après s’être rendu compte que dans leur histoire tout avait été trop simple, trop évident … trop heureux. Est-ce que cette détresse qui les accablait maintenant était le prix à payer d’avoir eu tant droit au bonheur pendant presque une décennie ? Ils ne l’avaient pas volé, pourtant. Un couple cela s’entretenait, se cultivait … Il y avait des efforts à faire des deux côtés, des compromis, ce n’était jamais inné : Tous les deux avaient travaillé pour leur bonheur conjugal. Alors non, ils ne l’avaient pas volé … et pourtant quelqu’un là-haut avait décidé de les punir. Le sourire de Joanne était triste, aussi triste que celui d’Hassan lorsqu’il avait serré ses doigts dans les siens. Des jours comme celui-ci le brun aurait payé cher pour revenir en arrière et tenter de faire les choses autrement, et puis d’autres jours il était plus lucide. Il se rappelait que ce n’était pas la finalité qui comptait, que d’avoir survécu n’aurait rien changé à la maladie, à ce qu’elle avait fait subir et su révéler chez lui ainsi que chez ceux qui l’avaient regardé devenir l’ombre de lui-même. La révélation du pire, et de ce désespoir dont Joanne se serait imprégnée telle une éponge et qui l’aurait usée, abîmée. Mais aujourd’hui Hassan ne l’était pas entièrement, lucide, et Joanne lui semblait toute aussi usée et abîmée par des sur lesquelles il n’avait aucune emprise. C’était à la fois un soulagement et un fardeau, de ne pas – ou plus – être la seule chose qui soit un poids sur les épaules de la jeune femme. Tout comme il était triste de savoir qu’aux yeux de tous les autres, tous ceux qui comptaient pour lui, le brun se sentait lui-même comme un poids mort dont il ne savait pas comment les délester … ou pas sans rompre la promesse qu'il avait faite en avril dernier, et qu'il tentait tant bien que mal de respecter depuis.

Leur étreinte ressemblait à une bulle de savon : infiniment fragile, mais les abritant provisoirement de leur détresse quotidienne en les coupant du monde. La sensation des lèvres de Joanne contre les siennes avait quelque chose de rassurant, parce que familier, et parce que le ramenant à des souvenirs d'une période que son esprit avait désormais tendance à idéaliser. L'amour de Joanne allait de paire avec cette période de sa vie où tout allait bien, et cet échange momentané d'affection lui donnait l'illusion de goûter à nouveau un peu à cette insouciance, le poussant à vouloir un peu plus, à chercher un peu plus tandis que ses lèvres glissaient de sa bouche jusque sur le reste de sa mâchoire, et arrachaient à la blonde un soupir d'approbation. Cela ressemblait à une vieille ritournelle, du genre que l'on n'avait pas fredonné pendant une éternité mais dont la mélodie revenait en tête sans la moindre difficulté une fois retrouvées les deux ou trois premières notes. Comme avec ce regard qu'Hassan avait lancé à Joanne et qu'elle connaissait trop bien, celui qui lui laissait les rennes et acceptait de s'en remettre à ce qu'elle décidait, et auquel elle avait choisi de répondre par la tendresse de quelqu'un qui ne cherchait rien de plus que cela. Un peu étourdi par l'emballement de son propre palpitant le brun avait laissé son souffle se mêler à celui de la jeune femme, tandis que leurs lèvres se frôlaient à nouveau. Les bras de Joanne toujours enroulés autour de son cou le dissuadaient de relâcher son étreinte sur elle, comme s'il craignait de rompre le charme une bonne fois pour toutes s'il s'y risquait, et un frisson avait parcouru ses bras lorsque les doigts de la blonde avaient décidé de glisser là où commençait le lion dessiné entre ses omoplates. « Rassure-moi, tu l'as toujours, hein ? » L'air amusé de Joanne lui avait arraché un léger rire, et lui volant un nouveau baiser il avait répondu dans un murmure contre ses lèvres « Toujours. Et un quatrième. » En plus des trois qu'elle connaissait déjà, et sans compter ce cinquième qui lui trottait dans la tête depuis un moment déjà, et pour lequel il pesait encore le pour et le contre. Marquer sa peau de façon aussi permanente n'était jamais anodin ou vide de sens, et Hassan ne l'avait jamais fait à la légère.

Contre lui Hassan sentait toujours le rythme cardiaque de la jeune femme signifier son trouble, mais calant leur respiration l'une sur l'autre tous les deux s'étaient laissés porter quelques minutes par le silence, et avaient tâché de retrouver l'esprit un peu plus clair. Ses doigts abandonnant pourtant finalement le pli de sa robe, le brun avait laissé ses deux mains se croiser autour de la taille de Joanne et effleuré le haut de son épaule du bout des lèvres, y déposant quelques baisers furtifs. Il se sentait comme si soudainement, la blonde se lovant ainsi contre lui, l'idée de s'en détacher lui semblait aussi insupportable qu'angoissante. C'était à cela que l'on reconnaissait la solitude, à ce nuage noir et menaçant qu'elle laissait planer au-dessus de la tête et pour lesquelles on se sentait prêt à n'importe quel sacrifice pourvu que cela aide à lui échapper. « Reste avec moi ce matin … » avait-il finalement murmuré à son oreille, le bout de son nez caressant sa joue. Il ne savait pas vraiment à quoi faire, et le moment où il se tenait sur le pas de la porte en refusant de la faire rentrer lui semblait remonter à une éternité désormais, mais la solitude qui suivrait l'instant où elle quitterait non seulement ses bras mais aussi cette maison lui semblant tout à coup impossible à affronter. « Je me défends plutôt bien dans une cuisine, parait-il. » avait-il finalement repris d'un ton plus léger, cet argument n'en étant pas vraiment un puisqu'il doutait qu'il fasse pencher la balance dans la décision de Joanne. Il n'était là que pour rassurer la blonde quant à ses intentions envers elle, sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'une ruse pour tenter de revenir à la charge plus tard, mais simplement d'une volonté de profiter quelques heures de sa compagnie, jusqu'à ce que midi arrive. Tenter de trouver un équilibre entre ce qui les opposait en début de conversation et ce qui semblait les empêcher de se détacher l'un de l'autre désormais, pour – peut-être – tenter d'y voir plus clair. A moins qu'ils n'éclaircissent rien du tout, et qu'Hassan se contente simplement de la présence de la jeune femme sans savoir ce qu'elle pourrait bien signifier plus tard.
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Message(#)coming to terms (joanne) EmptySam 11 Fév 2017 - 15:59

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La relation entre Hassan et Joanne avait été certainement ce que beaucoup rêvait d'avoir. La petite étincelle dès la première seconde, avec le cliché de la jeune et petite nouvelle du campus qui tombe sous le charme d'un étudiant qui connaissait déjà l'université comme sa poche. Pourtant, ce savant mélange leur avait permis de vivre une histoire d'amour sans encombre sans complication avant qu'Hassan ne prenne connaissance de son cancer. Ils étaient très vite tomber amoureux de l'un l'autre, désireux de prendre leur temps pour leurs projets bien qu'ils avaient tous les deux les mêmes idées en tête. Fiançailles, mariage, fondation d'une famille. Ils avaient presque tout gagné et auraient pu vivre indéfiniment heureux ensemble, mais le destin leur avait jouer de mauvais tours. Oui, tout avait été si simple entre eux. C'était un mot qui s'était bien effacé de son vocabulaire, depuis. Difficile de décoller à nouveau, de se dire qu'il fallait tout recommencer. Sa relation avec Jamie avait été compliquée, bien qu'intense et particulièrement passionnée. Ses retrouvailles avec Hassan étaient loin d'être évidentes non plus, et cela semblait s'empirer dès qu'ils se rencontraient. Un équilibre difficile à trouver, entre les remords et la culpabilités, la méfiance et l'incertitude. Comment se positionner face à l'autre ? Joanne n'était pas en mesure de décrire sa relation avec Hassan. Semée d'ambivalence et d'aveux, elle ne savait plus où en donner de la tête. Un temps, ils se lançaient chacun des reproches. Un autre temps, tout semblait en dehors de la réalité qu'ils cherchaient tous les deux à fuir pendant un instant. Juste pendant quelques baisers, histoire de se replonger dans les souvenirs qu'ils considéraient tous les deux comme un havre de paix. Même si ce n'était que pour quelques minutes. Hassan se plaisait à parcourir un peu à nouveau la peau de son ex-femme, comme un habitude qui ne s'était pas perdue malgré le temps passé. Il y déposait de légers baisers, avant de chercher une certaine approbation dans le regard bleu de Joanne. Celle-ci se contentait de ce qu'il y avait déjà et elle ne voulait pas vraiment avoir plus. Il ne semblait pas avoir bien envie de se détacher d'elle malgré tout. Ils gardaient leur visage proche de l'autre. La jeune femme voulait s'assurer qu'il avait toujours ses tatouages, qu'elle effleurait au travers de son t-shirt. Hassan n'avait pas idée combien ça lui faisait plaisir, à Joanne, de le voir rire. Elle avait l'impression qu'il ne l'avait plus vu faire depuis bien longtemps. "Un quatrième, vraiment ?" lui demanda-t-elle, bien curieuse de savoir ce qu'il avait voulu se marquer sur sa peau. S'en suivit un long moment de silence, sans que ni l'un ni l'autre n'ait vraiment envie de retrouver cette étrange réalité. Joanne fut presque surprise de l'entendre lui demander de rester, pour la matinée, même pour le déjeuner puisqu'il mettait en avant ses talents culinaires. Elle lui sourit tendrement, alors que son nez effleurait toujours la peau de sa joue dans l'attente d'une réponse. "C'est d'accord." souffla-t-elle tout bas. La petite blonde avait bien senti qu'il le demandait par nécessité. La manière dont il maintenait son étreinte laissait comprendre qu'il craignait la voir s'éloigner de lui. "Viens, allons nous asseoir sur le canapé, mes jambes ont un peu faibli, avec toutes ces émotions." dit-elle toujours aussi, comme pour ne pas perturber la quiétude de la maison. Elle prit délicatement ses mains pour l'attirer jusque dans la salle de séjour, afin de s'installer sur le canapé, l'un quasiment greffé à l'autre. Joanne avait posé sa tête sur son épaule, ses doigts restaient croisés aux siens. "Tu n'envisages pas d'être avec quelqu'un, et pourtant, tu n'as pas l'air d'avoir envie de rester." finit-elle par dire doucement. Elle redressa sa tête pour le regarder et lui caressa tendrement la joue avec sa main libre. "Tu sais, j'adorerais connaître ce nouveau toi. Même si tu ne l'aimes pas, même si l'homme que j'ai épousé te manque. J'ai bien compris qu'il serait bien difficile de le retrouver, alors j'aimerais bien connaître celui qui est en face de moi, et qui, finalement, ne demande qu'à être accepté tel qu'il est. Je ne fais pas beaucoup de choses bien, ces derniers temps, mais ça, ça doit en être une." Elle lui sourit doucement. "Peut-être que ça nous permettra de savoir ce que nous sommes, qui nous sommes pour l'un l'autre." La barrière était floue et Joanne, tout comme lui, ne savait pas vraiment quoi en faire. Ils n'étaient pas vraiment un couple, ils n'étaient pas vraiment des amis. Elle n'était pas contre sa tendresse, ni ses baisers, elle avait bien apprécié ce qu'il s'était passé juste avant. Mais il lui était bien difficile de croire que tout pouvait rester ainsi, à s'embrasser et se caresser lorsqu'ils en avaient besoin et revenir plus tard sur le véritable fond de leur relation, comme si l'on jouait à pile ou face. Difficile de trouver un juste milieu dans toute cette histoire.  
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Message(#)coming to terms (joanne) EmptyVen 17 Fév 2017 - 20:52

Hassan se souvenait encore du regard presque horrifié de Fatima, la première fois qu'elle avait eu vent de l'initiative commune qu'avaient eu Hassan et son frère de marquer leur peau de façon indélébile, à leur retour d'Iran en 2001. Ce tatouage, le premier pour l'un et pour l'autre, était le seul que les deux frères possédaient en commun, bien qu'ils aient ensuite chacun de leur côté et à de diverses occasions décidé d'agrandir leur propre collection. Celle d'Hassan s'était construite petit à petit, toujours après une longue réflexion, et jamais de manière définitive … Preuve en était que l'idée du cinquième mûrissait dans son esprit depuis plusieurs mois maintenant. Avant cela il y avait eu le précédent, « Un quatrième, vraiment ? » comme s'en était d'ailleurs étonnée Joanne, mais pas non plus résolu à disserter à ce sujet Hassan s'était contenté d'acquiescer d'un vague signe de tête, preuve qu'elle devrait à ce sujet se contenter de cela pour l'instant. La voix, la présence de Joanne contre lui lui donnant l'illusion que le temps s'était suspendu un instant commençait à se dissiper sans qu'il ne comprenne pourquoi, sans qu'il n'ait rien fait pour, et dans un coin de sa tête le brun avait cru voir le nuage noir de sa solitude revenir à toute allure, cherchant l'instant propice pour s'abattre à nouveau sur ses épaules. Lui demander de rester ressemblait au caprice d'un enfant après un cauchemar, Hassan osait espérer qu'il valait mieux que ça, et pourtant il s'était entendu poser la question et n'avait pu retenir le léger soupir de soulagement lorsque la blonde avait murmuré « C'est d'accord. » et attrapé ses mains pour l'entraîner jusqu'au salon, ajoutant encore « Viens, allons nous asseoir sur le canapé, mes jambes ont un peu faibli, avec toutes ces émotions. » d'un ton à peine plus haut et en joignant le geste à la parole.

Le salon avait un peu changé depuis l'époque où elle l'avait laissé. Hassan avait profité que son frère soit là pour recouvrir le carrelage d'origine par un faux parquet couleur ébène, ainsi que se débarrasser du papier peint vieillissant choisi par les anciens propriétaires et le remplacer par un coup de peinture couleur lin ; Les murs restaient nus et un peu tristes, mais le brun n'avait pas encore eu l'occasion de se pencher sur la décoration, et ne le ferait probablement pas tant que son neveu et sa nièce seraient encore là. Un court instant perdu par le fil de ses pensées, Hassan avait relevé les yeux vers Joanne en sentant sa main serrer la sienne « Tu n'envisages pas d'être avec quelqu'un, et pourtant, tu n'as pas l'air d'avoir envie de rester seul. » Mais le paradoxe était justement là, elle le touchait du bout des doigts presque aussi réellement qu'elle venait de caresser sa joue. « C'est pas aussi simple. » il avait secoué la tête, doucement « Si ça tenait qu'à moi les choses seraient différentes, la solitude c'est pas dans ma nature, ça ne le sera jamais. » Et en vérité avant sa rémission il n'avait tout simplement jamais eu à s'y confronter, il n'avait jamais vécu seul. De ses parents il était passé à partager un toit avec son frère, qu'il n'avait quitté que lorsque l'un et l'autre avaient décidé de s'installer avec leurs moitiés respectives. Puis lorsqu'il avait quitté Joanne Hassan s'était installé quelques temps chez Sohan, le temps de trouver un appartement dans lequel on ne l'avait jamais réellement laissé errer seul ; Qasim s'y était même provisoirement installé à son tour lorsqu'Hassan avait passé plusieurs mois à l'hôpital. Non, la vraie solitude était venue ensuite, lorsque la vie avait repris son cours sur le reste, et que le brun s'était retrouvé livré à lui-même, à devoir appréhender ce statut de divorcé dont il n'avait pas eu l'occasion de prendre conscience avant, et de la solitude qui allait avec. « C'est juste que … On n'a plus vingt ans, tu vois, personne ne va s'accrocher à quelqu'un qui ne peut faire aucun plan sur l'avenir. » Autant rester lucide, il y avait plus vendeur qu'un homme pour qui le risque de vous claquer entre les doigts était réel. « Et les relations sans importance ça ne m'intéresse plus. » Papillonner, tromper l'ennui ou la froideur de ses draps avec quelqu'un dont il ne connaîtrait que le prénom dans le meilleur des cas ? Ça ne ressemblait simplement plus à Hassan.

Et le pire sans doute, c'était qu'au milieu de tout ça le brun ne savait même plus quelle place il était supposé donner à Joanne, ou même quelle place il avait envie de lui donner. Elle ne rentrait pas dans une case, ça n'avait jamais été le cas, mais la situation dans laquelle ils se trouvaient actuellement échappait même à la logique avec laquelle Hassan fonctionnait habituellement. « Tu sais, j'adorerais connaître ce nouveau toi. » avait-elle finalement repris, le brun écoutant presque avec appréhension quant à ce qui suivrait cette phrase. « Même si tu ne l'aimes pas, même si l'homme que j'ai épousé te manque. J'ai bien compris qu'il serait difficile de le retrouver, alors j'aimerais bien connaître celui qui est en face de moi, et qui, finalement, ne demande qu'à être accepté tel qu'il est. Je ne fais pas beaucoup de choses bien, ces derniers temps, mais ça, ça doit en être une. » La gorge d'Hassan s'était serrée, parce que Joanne n'avait assurément pas conscience du besoin qu'il pouvait avoir d'entendre quelqu'un lui dire ça, au moins une fois. D'entendre autre chose que le discours tenu par Qasim, par Yasmine, par Fatima, qui semblaient toujours espérer et attendre le retour de quelqu'un qui n'existait tout simplement plus. C'était compliqué pour Hassan d'essayer de tourner la page et d'accepter que les choses ne seraient plus ce qu'elles étaient, qu'il devait faire le deuil de celui qu'il était avant tout ça, et que ses proches continuent à s'y accrocher également ne rendaient les choses que plus difficiles encore. Il n'avait pas besoin d'entendre que tout irait mieux et qu'il redeviendrait ''lui-même'', il avait surtout besoin d'être convaincu que ce n'était peut-être pas un drame s'il ne redevenait jamais cette personne qu'il avait été, et que celle qu'il était maintenant était peut-être suffisante, au fond. « Peut-être que ça nous permettra de savoir ce que nous sommes, qui nous sommes pour l'un l'autre. » Répondant au léger sourire de Joanne par un autre, le brun avait posé un court instant sa main sur celle que la jeune femme avait glissé contre sa joue. Peut-être qu'il n'y avait pas de vraie réponse à cela, de manière de définir précisément ce qui pouvait encore les lier tous les deux … Peut-être. Hassan n'avait simplement pas la force d'y réfléchir pour l'instant.

La fébrilité et l'engourdissement dont il se sentait atteint depuis de longues minutes semblait peu à peu le quitter, et se détachant finalement de Joanne Hassan avait fait éclater cette bulle de savon qui les entourait. « Je vais nous faire du thé. » avait-il finalement décrété, quittant le canapé pour rejoindre le côté cuisine. Ses mains s'étaient mises à trembler légèrement tandis qu'il remplissait la bouilloire, et sans savoir pourquoi le brun n'avait pas réussi à relever les yeux vers son ex-femme pour croiser son regard. Il avait finalement fallu attendre que Spike couine avec tristesse en donnant un coup de patte dans la baie vitrée qui menait au jardin. « Oh mon pauvre vieux, je t'avais oublié. » Ouvrant la vitre, il avait suivi le chien du regard tandis qu'il allait jusqu'à sa gamelle d'eau, puis s'ébrouait avant d'aller trottiner vers Joanne avec curiosité, intrigué sans doute par l'odeur des deux chiens que la jeune femme devait porter avec elle. Optant dans ses placards pour un thé à la menthe, le plus indiqué en cas de températures estivales comme celles qui réchauffaient Brisbane ce jour-là, Hassan avait rempli deux tasses et regagné le canapé, déposant le tout sur la table basse et passant une main dans l'encolure de Spike avant de relever les yeux vers Joanne. « Merci. De mettre des mots sur ce que j'essaye d'expliquer depuis des mois. » Mais sans jamais y parvenir, alors que sortant de la bouche de Joanne cela semblait couler de source. Elle le cernait toujours plus qu'elle ne le pensait, en fin de compte.
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