what do you want from me ? - alvaro

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alvaro & arthur

Comment mieux commencer sa journée que par un footing ? Depuis que tu as mis en place le planning d’entraînement des joueurs de l’équipe de baseball du lycée, tu as décidé de le suivre toi aussi. Ce n’est pas que tu ne faisais pas de sport normalement, bien au contraire. Tu cours depuis des années et assez régulièrement mais au moins, comme cela tu montres le bon exemple à tes joueurs si tu les croises sur ton parcours de course. Cela n’arrive pas tous les jours mais cela arrive régulièrement. Bien sûr, avec les températures estivales de Brisbane, tu cours assez tôt le matin pour ne pas souffrir de la chaleur après. Alors que tu cours, tu ne peux t’empêcher de penser au réveillon de noël que vous aviez fait chez ta mère et durant lequel tu avais revu Amelia pour la première fois en douze ans. Ne pas voir sa sœur en douze années, c’est beaucoup non ? Enfin tu ne pouvais pas changer le passé, seulement le futur. Et même le futur tu n’étais pas certain de pouvoir beaucoup le changer si Amelia ne te donnait pas une chance de le faire. Le fait qu’elle ait réussi à pardonner ta mère mais qu’elle refuse de le faire avec toi te brisait légèrement le cœur mais tu n’en disais rien, c’était certainement mieux ainsi. Avant que tu ne t’en rendes compte, tu étais de retour devant ton immeuble après une heure et demie de course. Oui, tu vivais à Brisbane depuis toujours et tes pieds et ton cerveau pouvaient t’amener inconsciemment courir au bon endroit sans que tu n’y fasses trop attention. Tu te douchais rapidement avant d’hésiter sur ce que tu allais faire de ta journée. Les vacances n’étaient pas finies encore, tu pouvais retrouver Wade sur la plage mais tu décidais d’aller tranquillement t’installer dans un café prenant avec toi un livre et le nouveau manuel de maths que tu allais devoir utiliser cette année.

Une vingtaine de minutes plus tard tu étais donc bien installé dans le café, un smoothie devant toi pour te rafraichir face à ces températures estivales qui ne faisaient que monter. Heureusement que le lycée avaient la clim sinon la reprise serait compliquée la semaine prochaine. Tu décidais de commencer à explorer le manuel, faisant quelques exercices, choisissant ceux qui te paraissaient le plus intéressant. Tu n’avais jamais été de ceux qui suivaient le manuel à la lettre de toute manière. Alors que tu étais en train de prendre des notes sur ton bloc-notes, tu ne manquais pas de remarquer qu’un homme ne cessait de te jeter des coups d’œil furtifs. Tu te demandais bien ce qu’il pouvait te vouloir parce que même s’il te disait vaguement quelque chose tu étais sûr et certain de ne pas le connaître. Du coup tu ne voyais pas très bien ce qu’il pourrait te vouloir car tu ne pouvais pas l’avoir offensé n’est-ce pas ? Tu essayais de faire comme si de rien n’était mais quand une dizaine de minutes plus tard l’homme n’avait pas bougé et te regardait toujours de la même manière, tu décidais d’aller lui demander ce qu’il voulait pour que cela soit réglé une fois pour toute. Laissant tes affaires sur la table, tu attrapais ton portefeuille et ton portable avant de te diriger vers lui. « Excusez-moi monsieur. Je peux vous aider ? Je n’ai pas manqué de remarquer que vous m’observiez depuis un moment donc que puis-je pour vous ? » Tu étais assez direct, cela ne servait à rien de tourner autour du pot de toute façon.

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En ce moment, tout est différent pour moi. Je ne suis plus sûr de rien, plus sûr de ce que je dois faire et de ce que je ressens. Depuis cette soirée, le doute s’est installé en moi. Je ne regrette rien de ce qui s’est passé et même si je me sens comme un enfoiré pour être parti sans prévenir, je ne peux m’empêcher de me dire que c’était peut-être ce qu’il y avait de mieux à faire. Elle m’a fait ressentir quelque chose que je n’ai pas ressenti depuis un long moment et je ne sais pas si je suis prêt, je ne sais même pas ce que ça a pu signifier pour elle. Pour me changer les idées, je me suis dit qu’après le repas de Noël des Iver, il faudrait que j’en apprenne plus sur Arthur. Amelia a toujours été là pour moi dans les moments les plus difficiles. Je me dois de l’aider à renouer un lien avec son frère. Je ne suis pas le seul à avoir des problèmes et si je peux faire quelque chose pour eux, j’ai l’intime conviction de devoir le faire, mais je dois d’abord m’assurer de quelque chose. Je ne connais pas bien Arthur, malgré le fait que je suis resté proche avec la famille de ma défunte femme, j’en ai réellement gardé qu’avec Amelia, en dehors de sa sœur et ses parents. Je l’ai déjà aperçu à plusieurs repas, anniversaire, fêtes. Nous avons déjà échangé quelques mots, mais rien de très personnelle. Donc quand j’ai appris qu’Amelia avait décidé de tout dire à sa famille pour son problème avec son beau-père et qu’ils n’avaient rien voulu entendre, j’ai ressenti un certain mépris pour Arthur et sa mère. Même si bien sûr je ne voulais pas intervenir dans cette histoire, j’étais là pour la soutenir étant un des premiers à être au courant. J’ai donc décidé de ravaler cette rancœur et de pardonner, comme je vais essayer de convaincre Amelia de reparler à son frère. Je devrais surement continuer de ne pas m’en mêler, mais ça me fait mal au cœur de les voir comme ça. Il suffirait peut-être que d’une phrase, d’un mot. Mais pour ça il faudrait qu’ils se parlent. Il faut que j’arrive à le retrouver. Comme quoi ça peut nous changer les idées d’essayer ceux à qui on tient. De ce que j’ai déjà appris, il aurait un appartement sur Bayside, je devrais commencer par là.

C’est en prenant la route pour aller vers Bayside, que je décide de m’arrêter prendre un café. J’ai du mal à dormir en ce moment et un café ne peut que me faire du bien. « Un Caffé Verona s’il vous plaît. ». J’ai encore du temps devant moi, je vais donc prendre mon temps et éviter de me dépêcher comme à mon habitude. Quelques minutes plus tard, alors que je viens tout juste de finir mon café, qui vois-je entrer dans le starbucks ? Arthur. Qui a dit que le destin était quelque chose d’improbable ? Je décide alors de rester un peu plus longtemps et de me commander un deuxième café afin d’observer le jeune homme. Seulement la discrétion n’est pas vraiment mon fort. Arthur décide de se lever de table et il se met à marcher dans ma direction. « Excusez-moi monsieur. Je peux vous aider ? Je n’ai pas manqué de remarquer que vous m’observiez depuis un moment donc que puis-je pour vous ? » dit-il. C’est bien ce que je pensais. Il est vrai qu’on ne s’est pas souvent vu, mais j’aurais aimé qu’il me reconnaisse tout de même. « Je vois que tu ne te souviens pas de moi. Pour ta défense, je dois dire que ça fait un moment que l’on ne s’est pas vu. ». J’espère qu’il pardonnera mon manque de tact. « Excuse-moi. Alvaro Williams doit bien te dire quelque chose ? J’étais le mari de ta cousine, Crystal. ». En parlant de ça, je viens de me souvenir d’une autre petite chose que je pouvais reprocher à Arthur. « Tu sais, ta cousine décédée dans un accident de voiture, il y a deux ans maintenant. C’est vrai que c’est compliqué avec ta famille et je le comprends, mais je pensais tout de même qu’un effort aurait été fait pour l'enterrement. ». Il faut croire que ça va être peut-être plus dur à pardonner que je ne le pensais. Je ne dois pas me laisser emporter par mes émotions, si je suis là, ce n’est pas pour faire des reproches et faire ressurgir des histoires du passé, mais pour justement pour aller de l’avant. « Excuse-moi. Je suis fatigué en ce moment. Assois-toi avec moi. On a beaucoup de choses à rattraper et j’aimerais que l’on se connaisse un peu mieux. Si ça ne te dérange pas bien sûr. ».

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Le nez dans ton manuel de mathématiques, ta concentration était au maximum. Et pourtant, ce regard qui ne cessait de se poser sur toi depuis quelques minutes commençait à te gêner. Te fondre dans la foule était quelque chose que tu savais très bien faire quand il le fallait. Et qui s’intéressait à un gars entouré de feuilles de papiers avec des équations dessus et un manuel de maths ? Un peu plus et tu ressemblerais parfaitement à un étudiant. Tu en étais un en quelques sortes. Te fier aux exercices du manuel n’était pas ton fort et tu tenais à tous les réaliser avant de choisir seulement les meilleurs et les plus adaptés aux différentes étapes de ton enseignement avec les élèves. Oui, personne ne pouvait nier que tu étais un professeur impliqué. N’ayant ni enfant, ni femme, tu étais toujours le premier à te proposer pour encadrer diverses fonctions organisées par l’établissement comme tu avais pris le poste de coach de l’équipe de baseball. Cela te faisait un peu d’argent en plus mais tu avais appris avec les années que cela t’apportait bien plus que cela. Tes collègues te devaient tous des faveurs suite à des remplacements imprévus lors d’absences et tu ne doutais pas qu’il arriverait certainement un moment dans ta vie où tu en aurais besoin. Tu le fais avec plaisir cependant, ne comptant pas les faveurs, te contentant de savoir que quand ce sera toi qui seras dans la merde, ils seront là tout simplement. Parce que oui, un lycée est mine de rien une petite société, une petite communauté aussi et même si votre place dans cette société ne définit pas votre place plus tard dans votre vie, cette expérience vous apprend beaucoup. La tienne t’avait beaucoup appris en tout cas. Tu avais donc essayé d’ignorer ce regard posé sur toi face à cet inconnu qui semblait te connaître. Peut-être le parent d’un élève ? Mais en général ces derniers étaient ravis de venir te voir … Quand le regard devint trop intense et gênant, tu décidais de prendre le taureau par les cornes. Tu avais toujours été franc, cela n’allait pas changer aujourd’hui.

Tu t’approchais donc de l’homme et tu lui demandais si tu pouvais faire quelque chose pour lui. Après tout, il devait bien avoir une raison pour te fixer ainsi depuis tout à l’heure non ? « Je vois que tu ne te souviens pas de moi. Pour ta défense, je dois dire que ça fait un moment que l’on ne s’est pas vu. » Tu lèves un sourcil. Tu es toujours incapable de le remettre et cela t’énerve au plus haut point. Mais il ne tardera certainement pas à se présenter. « Excuse-moi. Alvaro Williams doit bien te dire quelque chose ? J’étais le mari de ta cousine, Crystal. Tu sais, ta cousine décédée dans un accident de voiture, il y a deux ans maintenant. C’est vrai que c’est compliqué avec ta famille et je le comprends, mais je pensais tout de même qu’un effort aurait été fait pour l'enterrement. » Oh … Ca y est, tu te souviens de lui. Tu ne t’en veux pas réellement de ne pas l’avoir reconnu parce que cela fait des années que tu ne l’as pas vu. Avec l’histoire autour d’Amelia, ta cousine avait pris le chemin de ta sœur et elle ne t’avait adressé la parole qu’aux fêtes de famille quand tu prenais la peine de t’y rendre dans la plus grande banalité. Ce n’était plus le genre de chose qui te blessait, avec le temps tu t’étais habitué à ne plus réellement avoir de famille. Sa mort t’avait attristée, elle ne méritait nullement cela et son mari ne méritait pas non plus de la perdre. « Ma mère et mes sœurs sont venus. Nous savons tous les deux que je n’avais rien à faire là pour plusieurs raisons la principale étant que ma cousine ne me portait pas réellement dans son cœur. J’ai été plusieurs fois sur sa tombe cependant. » Tu avais refusé de jouer l’hypocrite mais elle restait ta cousine alors tu allais porter des fleurs sur sa tombe une ou deux fois par an. C’était déjà bien assez à tes yeux face à la relation que vous aviez entretenu. « Excuse-moi. Je suis fatigué en ce moment. Assois-toi avec moi. On a beaucoup de choses à rattraper et j’aimerais que l’on se connaisse un peu mieux. Si ça ne te dérange pas bien sûr. » Tu levais un sourcil une fois de plus. Tu n’avais rien contre Alvaro, tu ne comprenais juste aucunement pourquoi il avait envi de te connaître vu qu’il venait de te reprocher ton indifférence face à la mort de sa femme. Cela n’avait aucun sens à tes yeux. « Je suis réellement désolé mais j’ai du mal à comprendre pourquoi me connaître vous intéresse. Vous ne semblez pas me porter dans votre cœur plus que Crystal le faisait or nous ne nous sommes pas croisés depuis assez longtemps pour prouver que Brisbane est une ville assez grande pour que nous puissions vivre ensemble. Alors qu’est-ce que vous voulez ? » C’était peut-être brutal mais tu n’étais un bisounours que quand les situations le permettaient ce qui n’était nullement le cas ici à tes yeux.

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D’habitude ce n’est pas vraiment mon genre de me mêler des affaires des autres. J’évite au maximum de parler des problèmes des autres, j’en ai tellement… mais moi qui ai perdu une partie de ma famille, ça me fait mal de voir celle d’Amy déchirée comme ceci. Il faut profiter de ceux qu’on aime avant de se rendre compte qu’il est trop tard et qu’on finisse par regretter le passé. Je sais très bien que ça ne va pas être une tâche facile de vouloir les réconcilier. Cette foutue histoire est vraiment horrible. J’ai été le premier à en être au courant, mais à l’époque j’ai décidé de ne rien dire, ne connaissant pas tellement Amy ou sa famille… J’ai voulu respecter son choix de ne rien dire. Maintenant que j’y pense, si cette révélation était venue d’un regard extérieur, ça ce serait peut-être passé autrement. Malheureusement on ne peut pas changer le passé et le moins que je puisse faire pour elle, c’est d’être présent pour l’aider à retrouver sa famille. « Ma mère et mes sœurs sont venus. Nous savons tous les deux que je n’avais rien à faire là pour plusieurs raisons la principale étant que ma cousine ne me portait pas réellement dans son cœur. J’ai été plusieurs fois sur sa tombe cependant. » S’il y a bien une chose que j’ai gardé à l’esprit quand je croisais Arthur à l’époque, c’était sa franchise et le fait qu’il ne mâche pas ses mots. De ce que je peux voir, ça n’a pas vraiment changé. Je m’excuse une nouvelle fois, si je cherche à réconcilier Amy et Arthur, ce n’est peut-être pas le bon moment pour me le mettre à dos. Je ne sais pas pourquoi j’ai réagi comme ça quand il m’a parlé. Les vieilles rancunes sont peut-être un peu plus tenaces que je ne le pensais. « Je suis réellement désolé mais j’ai du mal à comprendre pourquoi me connaître vous intéresse. Vous ne semblez pas me porter dans votre cœur plus que Crystal le faisait or nous ne nous sommes pas croisés depuis assez longtemps pour prouver que Brisbane est une ville assez grande pour que nous puissions vivre ensemble. Alors qu’est-ce que vous voulez ? » Son caractère est finalement plus fort que je ne le pensais, peut-être même plus fort que le mien. Ce sera peut-être un peu plus compliqué que prévu, en général deux personnes de fort caractère ne s’entendent pas très bien. « Je peux comprendre que ce soit difficile à imaginer que je désire te voir, mais je ne suis vraiment pas là pour ressasser le passé. » Si c’était vraiment le cas, j’aurais peut-être dû m’y pendre autrement et à vrai dire, ce que je viens de lui dire est plutôt faux. Si je suis ici c’est justement pour parler de ce passé, mais entre Amy et Arthur, je ne veux pas vraiment parler de moi dans cette histoire. « Désolé d'avoir été agressif, c’est seulement que c’est toujours difficile pour moi… même maintenant. Je me suis laissé emporter. Tu ne vas peut-être pas me croire, mais je me suis arrêté ici en ayant l’idée de venir te voir après. Le fait est qu’on se croise maintenant alors qu’on ne s’est pas vu depuis plusieurs années. Donc finalement Brisbane n’est peut-être pas si grand. » Je ne sais pas trop comment prendre l’approche avec le jeune brun. Je viens d’essayer et on ne peut pas dire que ça a très bien marché. Il va falloir que je fasse un peu plus attention à ce que je dis. « Tu as été plutôt direct avec moi, donc, je pense que je vais faire la même chose. Même si ça me semble plutôt compliqué, j’ai envie d’essayer. J’ai perdu une partie de ma famille et quand je vois la vôtre désunie ça me fait de la peine pour vous. » Il ne va peut-être pas comprendre là où je veux en venir, mais je pense qu’il le verra bien assez tôt. « J’ai envie de te réconcilier avec Amy, enfin, j’ai envie de vous aider à vous reparler, à redevenir un frère et une sœur. Je peux comprendre que tu trouves ça bizarre, mais j’espère que tu accepteras mon aide.» C’est important pour moi de voir s’il est motivé. Je ne vois pas comment je pourrai parvenir à mes fins si jamais il n’éprouve pas ce désir de reparler à sa sœur. « C’est donc pour ça que j’ai décidé de venir vers toi, je veux apprendre à te connaître au lieu de me fier aux idées que j’avais sur toi. »

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Alvaro Williams … Tu devais avouer ne pas avoir un très bon souvenir de cet homme que tu n’avais jamais réellement appris à connaître. Il avait été là cependant, au milieu de cette histoire aux côtés de ta cousine qui avait été heureuse elle aussi de couper les ponts. Le revoir aujourd’hui ne te faisait ni plaisir ni pas plaisir, cela ne te faisait rien du tout. Tu ne comprenais pas très bien ce qu’il te voulait parce que ce n’était pas comme s’il te devait quoi que ce soit. Il devait toujours être en contact avec Amelia, ils étaient proches de ce que tu te rappelais donc tu ne voyais pas ce qu’il venait faire là particulièrement vu qu’il connaissait toute l’histoire. Il t’était arrivé de te faire aborder par des amis d’Amelia qui ne comprenaient pas pourquoi vous ne vous voyiez plus. Ils te reconnaissaient grâce à de vieilles photos certainement et tu te contentais de leur dire de se mêler de leurs affaires. Face aux accusations de l’homme en face de toi, tu refusais de te sentir coupable de quoi que ce soit. Non, tu n’allais pas t’en vouloir de ne pas avoir été à l’enterrement de ta cousine. Elle n’aurait pas voulu t’y voir de toute manière. Cela ne voulait pas dire que tu n’avais pas été sur sa tombe après l’événement pour lui payer tes respects parce qu’elle restait tout de même ta cousine. Et puis tu exprimais ton incompréhension face à son envie de te connaître. Cela semblait tellement étrange et sortir de nulle par aussi. « Je peux comprendre que ce soit difficile à imaginer que je désire te voir, mais je ne suis vraiment pas là pour ressasser le passé. » Tu lèves un sourcil, c’est plus fort que toi parce que s’il n’était pas là pour ça, son accusation d’introduction était un mauvais exemple quand à ses intensions. Mais tu acceptais de lui donner le bénéfice du doute parce qu’après tout, pourquoi pas ? Cela ne changerait rien pour toi de le laisser parler. « Désolé d'avoir été agressif, c’est seulement que c’est toujours difficile pour moi… même maintenant. Je me suis laissé emporter. Tu ne vas peut-être pas me croire, mais je me suis arrêté ici en ayant l’idée de venir te voir après. Le fait est qu’on se croise maintenant alors qu’on ne s’est pas vu depuis plusieurs années. Donc finalement Brisbane n’est peut-être pas si grand. » Tu peux comprendre que la mort de Crystal soit toujours quelque chose de compliqué pour lui. Tu n’es pas quelqu’un de sans cœur, perdre sa femme ce n’est jamais quelque chose de facile et tu avais pu voir à quel point ils étaient amoureux le peu de fois où tu les avais croisés. Tu trouvais sa déclaration encore plus incroyable que ce qu’il avait dit auparavant. Pourquoi voulait-il te voir ? Cela ne faisait aucun sens dans ton esprit mais tu ne pouvais nier que tu étais curieux. Curieux de savoir pourquoi cet homme qui t’avait ignoré si longtemps voulait soudainement te parler ? Tu ne pus t’empêcher de dire cependant : « Pour ce que ça vaut, je suis vraiment désolé pour Crystal. Nous n’étions plus proches depuis longtemps mais elle ne méritait pas de mourir si jeune. » Non, ta cousine et toi ce n’était pas l’amour fou mais jamais tu n’avais souhaité sa mort ou quoi que ce soit d’autre. A tes yeux, tout le monde méritait d’être heureux, particulièrement dans ta famille même si cela voulait dire ne pas vous voir pendant des années. « Tu as été plutôt direct avec moi, donc, je pense que je vais faire la même chose. Même si ça me semble plutôt compliqué, j’ai envie d’essayer. J’ai perdu une partie de ma famille et quand je vois la vôtre désunie ça me fait de la peine pour vous. J’ai envie de te réconcilier avec Amy, enfin, j’ai envie de vous aider à vous reparler, à redevenir un frère et une sœur. Je peux comprendre que tu trouves ça bizarre, mais j’espère que tu accepteras mon aide. C’est donc pour ça que j’ai décidé de venir vers toi, je veux apprendre à te connaître au lieu de me fier aux idées que j’avais sur toi. » Cette fois tu es carrément stupéfait. Parce que cela ne faisait aucun sens, cela était bizarre comme il venait de le dire. De nouvelles questions germaient dans ton esprit et la première était de savoir pourquoi maintenant ? Tu avais essayé de reparler à Amelia des dizaines de fois ces dernières années et personne n’avait proposé son aide pour quoi que ce soit. Qu’est-ce qui pouvait bien avoir changé ? Parce que tu étais sûr et certain que ce n’était pas Amelia qui avait changé d’avis, votre repas de Noël l’avait bien prouvé. « Je suis désolé de poser cette question mais pourquoi m’aider ? Pourquoi maintenant ? Qu’est-ce que ça t’apporte ? Parce que ça fait douze ans que j’essaye et que j’attends qu’Amelia daigne au moins m’adresser la parole et en douze ans personne ne m’a aidé. Je peux comprendre c’est pas ça le problème mais pourquoi ? » Oui en fait c’était un pourquoi général que tu mettais là sur le tapis.

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Je ne sais pas comment il va réagir à la fin de cette conversation. Il doit trouver ça tellement bizarre de ma part de venir vers lui et surtout pour l’aider à se réconcilier avec Amy alors qu’il n’a pas voulu la croire à l’époque et je peux le comprendre, je serais moi-même le premier à me poser des questions si j’étais à sa place. Mais comme on dit il faut toujours laisser une seconde chance et je suis maintenant prêt pour pouvoir lui en laisser une et par la suite l’aider à renouer un lien avec Amy même si ce n’est qu’un lien fragile, c’est toujours mieux que rien. Son visage est tellement expressif. J’espère qu’il acceptera mon aide et de coopérer pour que ça puisse marcher. « Pour ce que ça vaut, je suis vraiment désolé pour Crystal. Nous n’étions plus proches depuis longtemps mais elle ne méritait pas de mourir si jeune. » Contrairement à ce qu’il peut penser, ses mots représentent beaucoup pour moi et pour Crystal j’en suis sûr. Elle ne lui a jamais vraiment avoué, mais malgré les problèmes qu’il y a eu, il était toujours son grand cousin et elle ne pouvait pas le détester même si elle n’avait jamais digéré sa réaction et son manque de soutien pour sa sœur. Il va enfin reprendre la parole après mon petit discours… J’ai besoin d’entendre sa réponse. « Je suis désolé de poser cette question mais pourquoi m’aider ? Pourquoi maintenant ? Qu’est-ce que ça t’apporte ? Parce que ça fait douze ans que j’essaye et que j’attends qu’Amelia daigne au moins m’adresser la parole et en douze ans personne ne m’a aidé. Je peux comprendre c’est pas ça le problème mais pourquoi ? » Il a l’air tellement désemparé. Je ne savais pas qu’il avait tant essayé pour renouer avec elle. Enfin, Amy m’en avait déjà parlé, mais je ne pensais pas que c’était récurrent. Je comprends que ça ne peut qu’accentuer ses interrogations à l’égard de mes intentions. « Je… Je suis désolé… Amy m’en avait déjà parlé, mais j’étais loin de me douter du nombre de tes tentatives… » J’espère qu’il ne va pas se braquer et qu’il ne refusera pas mon aider, pas maintenant que j’ai trouvé la force de pouvoir le faire que ce soit pour lui, pour Amy ou même pour moi. « Je me rends bien compte maintenant que ça peut paraître bizarre, voire même insensé, mais je suis en pleine réflexion existentielle et je me rends compte qu’il y a des choses que je peux arranger maintenant. C’est pour ça que ça m’a pris si longtemps. » Avant de finir ma tentative pour le convaincre, je reçois un sms. Je ne veux pas encore mettre un terme à notre discussion, pas maintenant. Je décide donc de ne pas regarder mon portable par politesse à son égard. « Je ne sais pas vraiment ce que ça peut m’apporter, mais que ce soit pour Amy à qui je tiens beaucoup ou même pour toi, je pense pouvoir vous aider et donc en finir avec cette histoire même si je sais bien que ça ne sera peut-être pas comme avant et qu’il y restera toujours un souvenir. » Mon portable vibre une nouvelle fois. Je décide donc de le prendre afin de voir qui ça peut bien être. Je constate alors que le temps est passé tellement vite que je n’ai pas fait attention à l’heure. Si ça continue je vais rater un rendez-vous important. Ça m’embête vraiment de devoir partir sans savoir sa réponse, mais peut-être qu’il faut que je lui laisse un peu de temps pour y réfléchir. « Je suis vraiment désolé. J’aimerais rester pour continuer de parler avec toi, mais le temps est passé très vite et si ça continue je vais rater mon rendez-vous. Ça m’ennuie vraiment de devoir partir, mais je n’ai pas vraiment le choix. Je te laisse ma carte de visite, j’ai vraiment envie qu’on se revoie. J’ai même une idée, j’ai un ami qui peut m’avoir des places pour des matchs de baseball, si jamais tu es d’accord on pourrait aller voir un match, on sera vraiment bien placé. Encore désolé de partir alors qu’on n’a pas vraiment fini de parler, mais je te laisse y réfléchir. N’hésite surtout pas à m’appeler ! » Malgré mes doutes je reste tout de même confiant. Je suis persuadé qu’il va me recontacter… j’en suis vraiment persuadé.

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