| this is no farewell (elio et svetlana) |
| | (#)Jeu 26 Jan 2017 - 17:25 | |
| Au cours des dernières semaines, il avait été difficile de passer à côté du phénomène Svetlana Andropovna. La couverture du Vogue Australien de Décembre avait fait couler beaucoup d'encre, et annonçait la résurrection du célèbre mannequin. Alors que le soleil de l'été faisait brûler les peaux et transpirer les corps, Svetlana avait choisi ce moment propice pour faire un coup d'éclat dont beaucoup se souviendraient. Entièrement nue sur la couverture du magazine, seuls quelques grains de sable et ombres bienvenues étaient venus dissimuler son corps de nymphe au grand public. La reine avait déserté les podiums et les shootings depuis trop longtemps maintenant ; elle avait donc décidé de faire un retour fracassant, qui ne laisserait personne de marbre. Dès l'instant où il était paru, son téléphone n'avait cessé de sonner pour la féliciter, ou pour lui proposer des contrats plus juteux les uns que les autres. Son agent l'avait appelée pour lui rapporter que les affaires étaient au beau fixe, et que décider de revenir sur le devant de la scène était la meilleure décision qu'elle avait pris depuis des années. Elle avait souri, amusée ; elle aussi se sentait bien. Mieux, en réalité. Elle s'autorisait à respirer à nouveau à plein poumons. Il était temps pour elle de reprendre sa vie en main. Temps pour elle d'être à nouveau maîtresse du jeu. Mais avant cela, elle avait pris un billet d'avion pour Sydney. Un billet d'avion qui, même si elle ne le savait pas encore, allait changer sa vie du tout au tout.
Elle n'avait pas imaginé que le destin lui jouerait un énième tour. Ou, plus exactement, elle n'avait pas imaginé que le destin lui jouerait un énième tour aussi rapidement. Avril venait d'éclore, et les températures commençaient à se rafraîchir. L'hiver approchait à grands pas, et Svetlana frissonna. Elle s'empara du sweater qui traînait, et l'enfila avant de poursuivre ce qu'elle avait commencé. Son esprit était occupé, préoccupé même. Elle rejeta ses cheveux en arrière, et fit la moue : elle avait la désagréable impression d'avoir oublié quelque chose. Elle avait pourtant été attentive et organisée ; une liste traînait sur ses draps défaits, et tout avait été coché. Elle regarda à droite, à gauche, et derrière elle : rien ne semblait traîner. Elle soupira, et alors qu'elle s'apprêtait à tout vérifier à nouveau, la sonnerie de la porte d'entrée retentit. Aussitôt, elle abandonna sa tâche et se dirigea en sautillant vers son palier. Elle ouvrit la porte sur un visage familier, qu'elle avait invité à venir. Elle ne l'avait pas vu depuis quatre mois, et cela lui semblait être une éternité. Elle avait tant de choses à lui raconter. « Elio. » Dit-elle en s'écartant pour le laisser passer. Son ami entra, et elle lui décrocha un sourire aussi magnifique que sincère. Elle était heureuse de le revoir, après quelques mois passés à voyager pour son travail. Elle se logea dans ses bras familiers, et embrassa délicatement sa mâchoire du bout des lèvres. « Viens. » Murmura-t-elle d'une voix douce en s'emparant de sa main. Elle le guida jusqu'au salon, où elle l'invita à s'asseoir sur le sofa. « Tu veux boire quelque chose ? » Elle voulait qu'il soit le plus à l'aise possible, comme d'habitude. Elio avait une place particulière dans sa vie, due à leur histoire aussi étrange que singulière. Svetlana ne le regrettait pas ; elle avait adoré les moments passés en sa compagnie. « Je te remercie d'avoir pu te libérer. J'avais vraiment besoin de te voir, et de te parler. » Déclara la Russe en revenant de la cuisine. Elle s'installa aux côtés d'Elio sur le canapé. Il semblait intrigué, mais au dernier moment, Svetlana évita la conversation. Elle ne voulait pas monopoliser la conversation avec son annonce fracassante. « Raconte-moi tout. Qu'y-a-t-il de neuf dans ta vie, depuis que je suis partie ? » Demanda-t-elle en souriant. Sa carrière relancée, Svetlana avait exercé son devoir de représentation un peu partout en Océanie, et même jusqu'en Asie. Mannequin demandé, réclamée même, elle jouissait pleinement d'un statut fraîchement retrouvé. Forcément, sa vie personnelle en avait quelque peu pâti ; si elle avait régulièrement donné de ses nouvelles à Elio, elle n'avait cependant guère eu le temps de l'appeler et d'avoir des conversations de fond avec lui. |
| | | | (#)Mar 31 Jan 2017 - 9:57 | |
| Plusieurs mois avaient passé depuis ma dernière rencontre avec Svetlana. Je ne pouvais le cacher elle me manquait un peu mais revoir sa chute de rein en première page des magazines m’avait procuré une vraie joie. J’avais cette impression qu’elle avait retrouvé sa place, comme si au final je n’avais jamais pu la voir autrement - autre part. Elle était fait pour ce monde et sa beauté suave ne l’était jamais plus que quand elle posait devant un objectif. Evidement ce retour sur le devant de la scène avait été synonyme d’absence, et si je regrettais de moins la voir les quelques fois où je l’avais eu au téléphone j’avais bien senti son bonheur, ce qui au final m’était suffisant. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que j’avais répondu positivement à son invitation me présentant devant chez elle avec - comme à mon habitude - quelques minutes de retard. « Elio. » Il avait avait fallu peu de temps pour que je prenne la jeune femme dans mes bras, respirant son odeur avec un vrai joie de la retrouver alors qu’elle déposait ses lèvres sur le bord de ma mâchoire m’arrachant un nouveau sourire. « Viens. » Je m’étais laissé entrainer sans broncher jusque dans le salon et pris place sur le sofa comme un invité bien sage. « Tu veux boire quelque chose ? » « Si tu as une bière je ne dis pas non. » Sinon n’importe quoi ferait bien l’affaire je n’avais jamais été bien compliqué pour ce genre de choses. « Je te remercie d'avoir pu te libérer. J'avais vraiment besoin de te voir, et de te parler. » Relevant un peu les sourcils je n’avais pas manqué de lui montrer mon étonnement. J’avais cru comprendre qu’elle voulait me voir mais ses quelques mots déclenchaient évidement chez moi une vraie curiosité. « Ah oui ? » Pas décidée de toute évidence à lâcher le morceau de suite elle avait retrouvé place à mes côtés en changeant de sujet comme si de rien n’était. « Raconte-moi tout. Qu'y-a-t-il de neuf dans ta vie, depuis que je suis partie ? » La regardant un peu amusé j’avais laissé un léger rire sortir de ma bouche. « C’est pas cool ce que tu fais tu sais ? On annonce pas aux gens qu’on doit vraiment leur parler de quelque chose pour ensuite changer de sujet de conversation comme si de rien n’était. » Passant mon bras autour de ses épaules je l’avais attiré à moi pour déposer un baiser sur sa tempe. « Déjà je suis content de te revoir - que tu trouves un peu de temps pour moi dans ton agenda subooké de mannequin au devant de la scène. » Lui faisant un léger clin d’oeil j’avais tout de même accepté de répondre vaguement à sa requête. « De toute façon il n’y a rien de tellement intéressant de mon côté, le travail, les jumeaux, j’essaye aussi de gérer mon célibat sans tenter de coucher avec le premier ou la première venue - à ce qui parait c’est mal sain. » J’avais compris que foutre mes relations amoureuses en l’air ne me rendrait jamais heureux - et si me débarrasser de certains vieux démons n’était pas si simple je prenais sur moi pour devenir l’adulte plus responsable que j’étais supposé être aujourd’hui. « Bon maintenant que je t’ai gavé avec la banalité de ma vie, je veux savoir ce que c’est cette chose dont tu veux me parler !? » Impatient moi ? Noooon.
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| | | | (#)Mar 31 Jan 2017 - 23:23 | |
| La Russe était sincèrement heureuse qu'Elio ait pu se libérer pour venir lui rendre visite. Elle ne comptait pas l'importuner longtemps ; elle savait qu'il avait à faire. Elle, d'ailleurs, n'était pas en reste non plus. Contrairement à leurs dernières entrevues, elle ne ferait pas tout pour le retenir ce soir. « Je devrais pouvoir te trouver ça, oui. » Déclara-t-elle en se levant, et en se dirigeant vers la cuisine. Elle ouvrit le frigo, prit la boisson d'Elio, et se servit un jus de fruits. Elle revint avec les boissons, et lui manifesta ouvertement son besoin de lui parler. Seulement, Svetlana craignait la réaction de son ami. Elle craignait son avis, son éventuelle désapprobation. Elle l'adorait, et elle ne voulait tout simplement pas le décevoir. Alors, histoire de gagner quelques précises secondes, elle changea de sujet et se focalisa sur lui. « J'en viendrai aux faits plus tard. » Promit-elle en souriant légèrement, balayant ses propos d'un revers de main. Pour le moment, elle préférait se concentrer sur lui. Elle se laissa couler contre son corps alors qu'il passait un bras derrière ses épaules, accueillant avec soulagement cette étreinte bienvenue. « Arrête de dire des bêtises. » Grommela-t-elle en lui donnant une légère tape sur la main. Elle laissa échapper un petit rire, et ajouta : « Je trouverai toujours du temps pour un ami. » Elle sentit ses entrailles se nouer ; elle ne voulait pas déroger à ses promesses, mais une petite voix lui soufflait que les choses pourraient être quelque peu différentes d'ici peu. Elle l'écouta attentivement parler de sa vie, de son quotidien. Elle sourit naïvement, heureuse de constater qu'elle n'avait pas manqué grand chose. La vie continuait, et c'était parfait ainsi. « J'espère que tu ne me cases pas dans la catégorie des premières venues. » Dit-elle en faisant la moue, presque boudeuse. Svetlana avait une haute estime d'elle-même, et être mêlée à la populace ne l'intéressait pas. « Tant que tu te protèges, je ne vois pas ce qu'il y a de malsain. » Rectifia la Russe en haussant les épaules. S'envoyer en l'air, prendre son pied, baiser jusqu'au petit matin ? Svetlana était pour, et elle ne s'en était jamais cachée. « Moi, j'appelle ça profiter de la vie. » Ajouta-t-elle en souriant, contemplant distraitement sa nouvelle manucure. Elle soupira en l'entendant lui réclamer des aveux, puis commença à voix basse. « Tu n'es pas sans savoir que j'ai été bien occupée ces derniers temps... » C'était le moins que l'on puisse dire ; elle faisait la une du dernier Vogue, était affichée sur tous les panneaux publicitaires en tant que nouvelle égérie d'une célèbre marque de sacs à main, et faisait le tour des médias australiens pour parler de sa soudaine renaissance. Comme au bon vieux temps, on s'arrachait à nouveau Svetlana Andropovna – et ce n'était pas cette dernière qui allait s'en plaindre. « Mais ce n'est pas de ça dont je voulais te parler. Enfin, pas directement. » Commença-t-elle en jouant nerveusement avec une de ses bagues. « Mon visa est sur le point d'expirer. » Avoua-t-elle du bout des lèvres. Son cœur se mit à tambouriner contre sa poitrine, et elle sentit le rouge lui monter aux joues. Elle passa une main dans ses cheveux, qu'elle ébouriffa pour gagner une demi-seconde. Trois, deux, un... « J'ai décidé de ne pas le faire renouveler. » Asséna-t-elle en relevant les yeux vers Elio. La conséquence directe de sa non-action ? Elle serait une immigrée clandestine dans le pays. Si elle se faisait attraper, elle serait renvoyée en Russie par le premier vol. Ou pas, puisque la Russe avait un autre plan. Bien moins dangereux, et bien plus avantageux. « Je vais retourner vivre aux Etats-Unis, Elio. » Voilà, elle l'avait dit. Elle se leva, et se dirigea vers la fenêtre ; le soleil se couchait, et jetait un voile sur les déclarations de Svetlana. « J'ai toujours adoré cette vue. » Commenta-t-elle en posant les doigts de sa main droite sur la baie vitrée. Forcément ; elle avait une vue imprenable sur l'océan. Chaque jour, elle avait l'occasion d'admirer le lever du soleil, ou son coucher. Chaque jour, les couleurs bleutées et orangées avaient illuminé sa vie. La vue lui manquerait, c'était certain. Elle entendit Elio bouger, mais resta complètement statique. Les bras croisés sur sa poitrine, elle regardait le soleil disparaître à l'horizon. Elle sursauta en sentant Elio l'entourer de ses bras forts. Elle devait lui dire. Continuer sur sa lancée. Elle devait parler. Plus elle attendrait, plus ce serait compliqué. « Ça va me manquer. » Souffla-t-elle du bout des lèvres, esquissant un sourire malicieux. « Tu ne m'en veux pas trop ? » Demanda-t-elle, sans chercher à masquer une véritable inquiétude.
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| | | | (#)Mer 1 Fév 2017 - 12:00 | |
| Accepter ma vie d’aujourd’hui avait pris du temps - je n’étais pas sûr d’y être totalement arrivé et parfois regarder dans le passé me procurait encore un certain picotement au coeur. Mais malgré tout j’avais envie maintenant de mieux faire - de donner un meilleur exemple à mes neveux, d’arrêter de tromper, de mentir et de décevoir et si pour ça la première étape était de calmer un peu mes ardeurs j’étais prêt à au moins essayer. « J'espère que tu ne me cases pas dans la catégorie des premières venues. » Riant un peu j’avais levé les yeux au ciel pour bien montrer que c’était même idiot d’y penser. « Pas même une seconde. » Et contrairement à ses femmes d’un soir entre Svetlana et moi les choses étaient claires, il n’y avait pas de fausses promesses ou de silence volontaire qui pouvait lui laisser penser plus que ce que je n’étais prêt à donner. Nous étions des amis - avec quelques petits extra et cette relation nous convenait à tous les deux. « Tant que tu te protèges, je ne vois pas ce qu'il y a de malsain. Moi, j'appelle ça profiter de la vie. » Souriant un peu je reconnaissais bien là Svetlana et son besoin de liberté. « Je ne dis pas que ça ne m’arrivera plus jamais. » Mais que ce n’était pas l’exemple que je voulais donner au jumeaux. Même si je ne pouvais pas totalement contrôler mes envies. Et encore moins quand l’alcool était de la parti. Balayant le sujet je m’étais alors intéressé à la fameuse annonce que Svetlana m’avait promis et qu’elle semblait repousser pour le moment. « Tu n'es pas sans savoir que j'ai été bien occupée ces derniers temps... » C’était une certitude je n’avais pas pu passer à côté. « Mais ce n'est pas de ça dont je voulais te parler. Enfin, pas directement. » Le ton de sa voix ne me plaisant que moyennement je m’étais relevé un peu dans le canapé pour l’observer. « Mon visa est sur le point d'expirer. » Ne pouvant m’empêcher de faire un peu d’humour j’avais ajouter sur le ton de la plaisanterie. « Dis moi pas que tu vas me demander en mariage. » Me doutant que ce n’était pas vraiment ça le problème et qu’elle pourrait sans aucun doute le renouveler sans mon aide. Mais de toute évidence elle ne le voulais pas. Comprenant petit à petit ce que ça signifiait je l’avais pourtant laissé continuer. « Je vais retourner vivre aux Etats-Unis, Elio. » « Ho… » Ne trouvant rien d’autre à redire j’avais pourtant senti mon sourire quitter doucement mes lèvres alors que Svetlana se levait du canapé dans le silence. Me donnant un premier aperçu de la froideur de mon corps quand elle en était loin. Ce qui de toute évidence allait être une habitude maintenant. « J'ai toujours adoré cette vue. » Observant d’abord d’un regard un peu triste la jeune femme je n’avais pourtant pas envie de me laisser sombrer de la mélancolie. « Moi aussi. » Ma voix laissant deviner une réflexion un peu plus coquine et pour cause mon regard n’était pas posé de la vue qu’elle observait mais bien sur les courbes de son corps. Comprenant tout de même que ce moment n’était pas si simple pour Svetlana je m’étais levé pour la rejoindre, l’entourant de mes bras et respirant un grand coup comme pour m’enivrer de son odeur avant qu’il ne soit trop tard. « Ça va me manquer. » Posant mon menton sur son épaule j’avais regardé avec elle la vu magnifique qui s’offrait à nous. « J’espère que tu ne parles pas que de la vue… » Parce que pour sur Svetlana allait me manquer… Au final elle me manquait déjà, il y a avait des mois que je ne l’avais pas vu et de toute évidence ils allaient après cette rencontre se transformer en années. « Tu ne m'en veux pas trop ? » Souriant un peu je m’étais redressé pour attraper ses hanches et la faire pivoter de façon à ce qu’elle me fasse face. « Pas une seconde Svetlana. » J’étais sincère même si mon sourire était un peu triste. « Evidement je suis un peu triste mais… Je te comprends tellement… Si ma vie était un peu différente je serais peut-être même venu avec toi… L’Amérique me manque… J’ai passé quelques belles années là bas. » A voyager, à lapider l’argent d’un héritage qui aurait pourtant pu être d’une grande aide aujourd’hui. « Quand est-ce que tu pars ? » J’avais l’intuition que la départ allait être tôt - bien trop tôt.
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| | | | (#)Jeu 2 Fév 2017 - 15:51 | |
| « Je te souhaite que ça t'arrive encore, et encore, jusqu'à ce que tu trouves la bonne personne. » Déclara le mannequin en souriant. D'un accord tacite, Elio et Svetlana avaient décidé de ne pas parler de leurs autres relations – cela leur évitait bien des tracas et des pointes de jalousie. Eux, ils étaient là l'un pour l'autre, en toute circonstance. Ils étaient dans leur bulle, dans leur petit cocon. Ils n'avaient pas à se rendre de compte, ni à s'enquérir des bonnes et des mauvaises nouvelles. Ils se contentaient juste d'être présents – que ce soit pour regarder un film, boire un verre, aller au cinéma, ou faire l'amour jusqu'au petit matin. Mais cette fois-ci, la Russe outrepassait les limites et se permettait d'empiété sur la vie privée de son ami. « Je suis sûre que les jumeaux aimeraient te voir en compagnie de quelqu'un. » Quelqu'un de sérieux et de bien, cela allait sans dire. Les neveux d'Elio grandissaient, et ne tarderaient sans doute plus à poser des questions plus personnelles – voire embarrassantes – à leur oncle chéri.
Elle rit en secouant la tête. Elle, épouser Elio Harrington ? Ils couraient tout droit au divorce avant même d'avoir été en mesure de signer les papiers attestant qu'ils s'étaient unis pour le reste de leur vie. « Aucun risque. » Promit-elle, amusée par la réflexion d'Elio. Elle préférait le garder en ami ; là, elle était sûre que rien ni personne ne viendrait les séparer. Finalement, après de longues secondes d'hésitation et d'inquiétude, Svetlana révéla la raison pour laquelle elle avait souhaité s'entretenir avec son ami : son départ imminent pour les Etats-Unis. Cette décision n'avait pas été facile à prendre, mais elle avait fini par s'imposer comme une évidence : nouvelle vie, nouvelle ville. Si elle reprenait sa carrière là où elle l'avait arrêtée, le reste ne serait que surprise et nouveauté. Mais elle ne s'en faisait pas trop ; elle ne serait pas seule. Quelqu'un lui tenait fermement la main, alors qu'elle sautait dans le vide. Elle se leva, et se dirigea lentement vers la baie vitrée. Elle fût bientôt rejoint par Elio, qui l'entoura de ses bras puissants, dans lesquels elle se laissa bercer. « Non. » Répondit-elle, alors qu'une de ses mains venaient recouvrir celle de son ami. Elle savait qu'elle s'envolait vers de nouvelles aventures, et que sa vie sur la côte ouest des Etats-Unis ne seraient pas désagréable. Elle savait qu'il n'y avait pas meilleur endroit que là-bas pour réussir sa carrière, et pour mener une existence paisible. Ou presque paisible. Mais ça, elle lui en ferait part dans quelques secondes. Elle se laissa faire lorsque les doigts de son ami la firent pivoter. Elle soutint son regard, désormais assurée de son soutien. Elle lui offrit un pauvre sourire navré lorsqu'il lui avoua être quelque peu triste, et elle finit par encadrer son visage de ses mains. « Merci. » Murmura-t-elle, soulagée de voir qu'il ne lui en voulait pas. « Ne dis pas ça. Ce n'est pas une scène d'adieux. » Déclara-t-elle d'une voix douce. Bien sûr, elle ne serait plus aussi proche qu'en ce moment précis. Bien sûr, faire des plans sur un coup de tête ne serait plus aussi facile. Mais elle avait foi en eux, foi en leur sincère amitié. « Je compte bien revenir, au moins pour passer des vacances bien méritées. » Elle avait décidé de garder son appartement à Brisbane, malgré son emménagement sur un autre continent. Elle aimait l'idée d'un possible retour, même éphémère, un jour ou l'autre. « Tu pourras venir quand bon te semblera. Tu seras toujours le bienvenu. San Francisco est une ville magnifique au printemps.» Assura la Russe, nouant ses doigts à ceux d'Elio. « Où as-tu vécu ? » Demanda Svetlana, curieuse d'en savoir davantage quant aux années de débauche qu'Elio mentionnait à peine. Mais très vite, son ami lui rappela la réalité en lui demandant quand elle comptait partir. « Je prends un avion de nuit ce soir. » Avoua-t-elle du bout des lèvres. « Tu es la dernière personne que je vois avant de partir pour l'aéroport. » Et cela n'était pas anodin ; au contraire, c'était dire à quel point Elio comptait à ses yeux. |
| | | | (#)Lun 6 Fév 2017 - 9:34 | |
| « Je suis sûre que les jumeaux aimeraient te voir en compagnie de quelqu'un. » Etonnamment je la rejoignais sur ce point bien que je ne sois pas aussi sûr que les choses soient bien claires pour eux. « Ils me voient tous les jours avec Kaecy… Et je ne suis pas persuadé qu’ils comprennent vraiment la différence qu’il y a par rapport aux parents de leurs amis. » Evidement ils comprenaient le fait que nous n’étions pas leur parents - ils n’avaient pas oublié leur mère et même si ils ne connaissaient rien de leur père - ils se doutaient qu’il devait bien exister et n’était pas moi. Mais la relation que nous entretenions avec Kaecy était assez complexe pour que beaucoup nous pensent en couple - parfois même les gens se figuraient que les jumeaux étaient nos réelles enfants, regardant la tableau familiale de notre vie avec une pointe d’envie. Et pourtant c’était loin d’être aussi simple. Alors il était assez évident que rajouter une pièce rapportée à cette histoire ne l’était pas plus. Il était alors plus simple de me concentrer sur des histoires plus simples, telle que celle que nous avions avec Svetlana et qui ne demandait pas un réel engagement. Svetlana ne demandait pas à rencontrer ma famille ou a être vraiment inclue dans ma vie - ayant bien assez à faire avec la sienne et c’était parfait pour moi. Nous n’avions aucun compte à nous rendre - juste le plaisir de se retrouver parfois pour un instant d’intimité. J’avais pourtant bien vite compris à ses mots que ces instants allaient se faire bien moins réguliers - voir même inexistant. Svetlana allait partir - je ne pouvais pas prétendre que c’était une vraie surprise - quelque part j’avais toujours eu l’impression que son passage ici n’était qu’éphémère - que ce n’était pas vraiment sa place ou l’endroit ou elle pourrait s’épanouir. Et pourtant je savais déjà que sa présence allait me manquer et créer un réel vide dans ma vie. M’enlever une partie de ce que je trouvais rassurant d’un un quotidien qui m’effrayait parfois. Svetlana était se vent de liberté que je ne trouvais plus si facilement et elle me le prouvait encore une fois en partant - en se laissant porter par ses envies. Mais je ne lui en voulais pas - loin de là. Peut-être étais-je juste un peu envieux. « Merci. Ne dis pas ça. Ce n'est pas une scène d'adieux. » Je n’en étais pas aussi sur qu’elle mais n’avais pas envie de la contredire aujourd’hui. J’étais persuadé de toute façon que ça ne changerait pas grand chose. « Je compte bien revenir, au moins pour passer des vacances bien méritées. » Pinçant légèrement les lèvres j’avais tenté de me laisser convaincre. « Alors ce ne sont que des au revoir. » J’espérais sincèrement que c’était le cas - qu’elle n’allait pas disparaitre de ma vie aussi brusquement qu’elle y était rentrée - avec fracas et sans demander mon avis. « Tu pourras venir quand bon te semblera. Tu seras toujours le bienvenu. San Francisco est une ville magnifique au printemps.» Une fois de plus j’avais hoché la tête - tout en sachant pertinemment que les choses ne seraient pas aussi simples - qu’avec les jumeaux je ne pourrais jamais m’absenter aussi longuement et que je n’allais sans doute pas les entrainer avec moi dans un périples pour rejoindre l’une des mes conquêtes - même si Svetlana n’était pas n’importe qui. Mais j’avais envie de croire que le vent me mènerait peut-être un jour à passer par là-bas - peut-être pas prochainement… Mais un jour. « Où as-tu vécu ? » Mon périples en Amérique était une chose dont je parlais peu - en parti parce que je n’en avais que de vagues souvenirs - parce qu’à cette époque de ma vie j’avais abusé de certaines substances - assez pour que parfois je ne sois plus sur de mes souvenirs - de ce qui était véridique ou hallucination. « Un peu partout à vrai dire… Je m’arrêtais jamais bien longtemps dans une ville. » Cette liberté de faire ce que je voulais c’était tout ce qui comptait à l’époque. « Mais San Francisco est un de mes meilleurs souvenirs - je peux comprendre pourquoi tu veux retourner là bas… Cette une ville qui te va parfaitement. » Bien mieux que Brisbane sans aucun doute. « Je prends un avion de nuit ce soir. » La réponse avait été encore plus difficile à encaisser que prévu - voyant ce départ se profiler si rapidement. J’avais laissé mon regard un peu triste parcourir le sien sans trouver de mots. « Tu es la dernière personne que je vois avant de partir pour l'aéroport. » Touché par ces quelques mots et l’importance qu’elle semblait d’un coup me donner j’avais fait glisser ma main dans son cou, le caressant du bout du pouce. « Je vais essayer de te laisser de Brisbane le meilleur souvenir possible alors. » Déposant mes lèvres sur les siennes avec tendresse ma main toujours dans sa nuque l’autre était venu se glisser sous son haut pour remonter le long de sa colonne vertébrale et sentir sa peau frissonner contre la mienne. Resserrant un peu mon étreinte j’avais intensifié ce baiser avant de finalement la lâcher pour coller mon front au sienne - essayant de maitriser un sentiment de tristesse qui m’emparait bien malgré moi. « Tes bagages sont prêts ? » Je voulais savoir combien de temps j’avais encore devant moi avant de la voir s’envoler pour peut-être très longtemps loin de moi et de cette ville qui avait vu notre histoire grandir. Qui avait fait de Svetlana, bien malgré moi, une de ses personnes si importantes dans ma vie.
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| | | | (#)Dim 12 Fév 2017 - 16:30 | |
| Svetlana n'avait passé que trop peu de temps en compagnie des jumeaux pour essayer de comprendre ce dont ils avaient conscience et ce qu'ils ignoraient. La Russe n'avait fait que passer en coup de vent, et les rares fois où elle avait croisé les deux têtes blondes, elle avait fait de son mieux pour se faire passer pour une simple amie de la famille. Sa relation avec Elio n'était pas suffisamment sérieuse ou stable pour qu'elle leur soit présentée, et ça lui convenait parfaitement. Quant à Kaecy, elle tenait son rôle de mère – ou de belle-mère, ou de meilleure amie de leur oncle, qu'importe – à la perfection. Svetlana s'était d'ailleurs plusieurs fois emportée à son sujet, dubitative et méfiante parce qu'elle tournait bien trop autour d'Elio. « Ils grandissent vite. Ils seront bientôt en mesure de comprendre. » Déclara-t-elle sobrement. Les mains enlacées, les baisers passionnées, un lit partagé. Autant de détails qui mettraient la puce à l'oreille des jumeaux. Mais Svetlana espérait bien que, tôt ou tard, Elio trouverait chaussure à son pied. Une femme qui saurait le combler, l'accepter, et élever les jumeaux en sa compagnie. Ce ne serait pas elle ; ils l'avaient toujours su. Leur relation, aussi idyllique puisse-t-elle avoir été, n'avait jamais été faite pour durer dans le temps. Ce soir, Svetlana reprenait pleinement sa liberté et déménageait sur un autre continent. Ce soir, Svetlana prenait un virage aussi dangereux qu'excitant. Ce soir, sa vie serait chamboulée – une fois de plus. « Bien sûr. » Confirma-t-elle d'une voix tremblante, malgré un sourire sincère, alors qu'ils évoquaient des au-revoir plutôt que des adieux. La Russe invita Elio à venir lui rendre visite à San Francisco quand bon lui semblerait ; il serait toujours le bienvenu. Elle savait qu'il ne lui serait pas facile de voyager, alors que tout le retenait ici. Mais elle avait bon espoir. Ils s'entendaient trop bien pour qu'il ne l'oublie aussi vite. « Je vois le genre. » Répliqua-t-elle avec un sourire entendu, amusée par la situation. Elio, un débauché ? Svetlana l'avait suffisamment fréquenté pour savoir qu'il en avait totalement la carrure. Mais les obligations l'avaient obligé à se ranger, à oublier sa vie d'antan au profit d'une vie plus calme, plus posée. « C'est vrai. » Affirma-t-elle. Son agent aurait aimé qu'elle opte pour Los Angeles, mais Svetlana avait toujours été du genre à n'en faire qu'à sa tête. Elle n'avait jamais particulièrement aimé ce lieu surfait, où tout n'était que paillettes et gloire éphémère. Cependant, la Russe ne pouvait nier que d'autres raisons la poussait à aller dans cette ville magnifique. Des raisons un peu moins avouables, un peu plus personnelles. Elle s'apprêtait à en dire davantage, mais elle se ravisa lorsqu'Elio lui demanda à quel moment elle allait partir. Svetlana ne s'était jamais attardée, et ce soir ne serait guère différent. Elle vit Elio se rapprocher, et l'effleurer du bout des doigts. Elle le laissa l'embrasser, d'abord avec tendresse, puis avec volupté. C'était le dernier baiser qu'ils partageaient, et Svetlana savait qu'ils en étaient tous deux conscients. « Merci. » Murmura-t-elle, les paupières toujours closes, alors qu'il s'éloignait de quelques millimètres. « Ils sont déjà partis, pour la plupart. » Elle éluda la question, revenant à un dernier élément qu'elle souhaitait absolument partager avec Elio. « Ça, en revanche, c'était un baiser d'adieu. » Souffla le mannequin, sa paume venant caresser la joue de son désormais ancien amant. Elle sourit, simplement heureuse. La page se tournait ; la boucle était bouclée. « Je ne t'ai pas tout dit, concernant ce départ. » En silence, elle s'empara des mains d'Elio, qui étaient restées dans son dos. Et, tout doucement, elle les fit glisser jusqu'à son ventre. Il avait compris. Évidemment. Il la connaissait bien. Mentalement et physiquement. Il avait eu l'occasion de l'observer sous toutes les coutures, et jamais, ô grand jamais, son ventre ne lui avait paru si rond sous son toucher expert. « Je ne pars pas tout à fait seule à San Francisco. » Souffla-t-elle à voix très basse. Ses lèvres s'élargirent en un sourire timide, mais heureux. Elle avait vécu son passage à la trentaine comme une fatalité ; elle l'abordait désormais avec enthousiasme. Cette année, elle serait mère. « Je suis à la fois excitée, chamboulée et super inquiète. Mais Kyeran a su me convaincre. » Ajouta-t-elle, répondant ainsi à la question qu'Elio devait se poser. |
| | | | (#)Mar 14 Fév 2017 - 9:16 | |
| J’avais de la peine à envisager ce départ si soudain - aussi étonnant que ça soit cette relation avec Svetlana faisait partie des choses les plus stables de ma vie - dans sa non stabilité - elle était un point rassurant - une impression aussi que je n’avais pas totalement perdu ce qui avait fait de moi le garçon que j’étais à l’époque. « Ils sont déjà partis, pour la plupart. » Pas vraiment envieux de m’aventurer plus sur le sujet et elle non plus de toute évidence je m’étais contenté d’un sourire un peu triste. « Ça, en revanche, c'était un baiser d'adieu. » Fronçant légèrement les sourcils je l’avais regardé sans trop comprendre - certes elle allait partir mais il me semblait qu’on avait encore quelques heures devant nous… J’avais mal compris ou… « Je ne t'ai pas tout dit, concernant ce départ. » Toujours interloqué je l’avais pourtant laissé attraper mes mains pour les faire dériver lentement sur le devant de son corps - mes yeux s’arrondissant alors que je touchais maintenant la légère courbure de son ventre en comprenant ce qu’elle voulait me dire avant même qu’elle ne parle. « Mais non !! » L’étonnement pouvait se lire dans mon regard et s’entendre dans ma voix les quelques mots étant sortis sans que je puisse les retenir. Je ne pouvais décemment pas y croire et pourtant l’évidence était devant moi. « Je ne pars pas tout à fait seule à San Francisco. » Soufflant un peu toujours sous le choc mes mains caressaient maintenant son ventre légèrement rebondit comme un tonton gaga. « Ca c’est une surprise. » Jamais je n’avais imaginé Svetlana en mère - je ne pouvais d’ailleurs toujours pas me faire à l’idée qu’un petit être allait chambouler sa vie. Qu’elle allait avoir quelqu’un sur qui veiller - que sa vie allait changer du tout au tout. Mais cette nouvelle avait l’air de l’enchanter… Ce qui m’étonnait tout autant mais me ravissait. « Je suis à la fois excitée, chamboulée et super inquiète. Mais Kyeran a su me convaincre. » Elle avait répondu à mes questions avant même que je n’ai besoin de les poser. « C’est… Wouah… Je suis heureux pour toi Svetlana. » Plus que tout j’espérais que tout se passerait bien pour elle - qu’elle n’ait jamais à vivre la perte de ce bébé - je savais trop bien à quel point cela pouvait être destructeur. « Je ne savais pas que tu avais un homme dans ta vie. » Enfin j’avais évidemment déjà entendu vaguement parler de ce Kyeran - mais sa vie privée restait secrète pour moi - tout comme je lui parlais très peu de la mienne. C’était mieux comme ça. « Mais je suis heureux que tu ne sois pas seule… Et je suis sûr que tout ira bien. » Je commençais à comprendre que ma place n’était plus vraiment ici… Nos adieux avaient déjà été fait d’une certaine façon et je sentais cette pointe de nostalgie me saisir… je n’avais pas envie de la partager avec Svetlana, sa vie était sur le point de changer et de voir beaucoup de bonheur s’y apporter. Je ne ferais pas partie de cette nouvelle vie et c’était un peu étrange de se le dire mais sans doute comme ça que les choses étaient destinées à se passer entre nous. « Je te souhaite beaucoup de bonheur Svetlana… Vraiment. » Déposant un baiser attendit sur son front j’avais finalement fait un pas en arrière. « Tu me donneras des nouvelles promis ? Et je veux une photo de ce petit ou cette petite dès qu’il voit le jour ! Avec un peu de chance pour lui, ce bébé aura tes yeux. » Et sa chute de reins… Mais je gardais cette information pour moi un peu amusé.
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| | | | (#)Dim 19 Fév 2017 - 22:26 | |
| Elle avait déposé les deux mains d'Elio sur son ventre légèrement rebondi, qui ne laissait aucunement place au doute : Svetlana était enceinte. Elle, le mannequin si fière de son corps ; elle, la femme libre et affranchie de toute contrainte ; elle, qui manquait souvent de maturité et de réflexion lorsqu'il s'agissait de prendre une bonne décision – c'était elle qui allait enfanter dans quelques mois. « Ça l'est aussi pour moi. » Avoua-t-elle en haussant les épaules. Mais c'était une belle surprise. Une erreur, un manque de maturité et de discernement ; mais une joie indescriptible, incommensurable. « Merci. » Dit-elle avec un sourire, déposant ses lèvres sur la joue d'Elio. Il avait l'air aussi surpris qu'heureux, et Svetlana était rassurée de voir que son ami ne faisait pas tout pour la dissuader de vivre cette expérience. Surtout que sa situation sentimentale était loin d'être exemplaire et stable. Elle avait quitté Kyeran quelques années plus tôt, craignant de s'attacher trop vite et trop fort à cet homme qui avait six ans d'écart avec elle. Persuadée qu'elle n'était pas celle qu'il lui fallait et que tôt ou tard, leurs envies divergeraient, elle avait fui plutôt que d'assumer ses sentiments. « Il ne l'était plus depuis longtemps. » Commença-t-elle en soupirant. Elle lui épargna les péripéties qu'ils avaient traversées, et poursuivit : « Mais avec cet enfant, on pense que c'est le moment où jamais pour se laisser une vraie chance. » Ils s'étaient installés, dans un endroit neutre, et avaient déposé toutes leurs cartes sur la table. Ils s'étaient parlés à cœur ouvert, et ils avaient pris ce qui leur semblait être la meilleure décision – à la fois pour eux, mais aussi pour leur enfant. « Merci. » Souffla-t-elle, émue par la tendresse et la délicatesse de son ancien amant. Elle laissa échapper une larme en le voyant s'éloigner, et rit de sa propre faiblesse en le regardant. « On va mettre ça sur les hormones, d'accord ? » Plaisanta-t-elle. Elle se rendait bien compte qu'elle s'apprêtait à faire un saut dans le vide, dans l'inconnu le plus total, sans aucune assurance que tout cela fonctionnera. Mais elle en avait vu d'autres, et elle ne se laisserait pas abattre. Foi de Svetlana. « Bien sûr. » Affirma-t-elle en souriant. Elle sursauta en sentant son téléphone vibrer dans sa poche. « Excuse-moi. » Dit-elle à Elio avant de répondre. C'était le taxi, qui devait l'amener à l'aéroport, qui voulait lui dire qu'il venait d'arriver. Elle se dirigea d'un pas rapide vers sa chambre, récupéra sa valise, et retourna dans le salon. « Je suis navrée de te mettre dehors, mais... Je vais devoir y aller. » Sa nouvelle vie l'attendait, et elle ne pouvait pas se permettre d'être en retard. Ils se dirigèrent vers l'entrée, et Svetlana murmura : « Je te laisse partir en premier. » La raison ? L'émotion, qui risquait de la submerger à tout moment. Elle se dressa devant lui, passa ses bras autour de son cou, et le serra contre elle. « Promets-moi d'être heureux. » Ce qu'il fit. Svetlana le regarda partir, et ne referma sa porte d'entrée qu'au moment où Elio disparaissait dans l'ascenseur. Symboliquement, elle tirait un trait sur sa vie Australienne.
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| | | | | | | | this is no farewell (elio et svetlana) |
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