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 #98 joamie + we threw our hearts into the sea

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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptySam 28 Jan 2017 - 19:00


we threw our hearts into the sea
forgot all of our memories

C'était avec beaucoup de surprise que Joanne avait reçu cet appel, d'un numéro non répertorié dans son téléphone. C'était la semaine suivante après que Jamie ait une nouvelle fois dit tout ce qu'il avait sur le coeur la concernant. Il n'avait pas mâché ses mots et semblait bien heureux de ne plus avoir d'attache particulière avec elle. Joanne s'en portait tout aussi bien, elle n'avait plus le poids de la fondation sur les épaules et ça lui avait permis d'avoir une grande bouffée d'air frais malgré tout le reste. Malgré tout ce qu'il avait dit. S'il y avait bien une chose qui l'avait particulièrement, c'était cette insinuation. Qu'il avait toujours l'idée en tête de lui prendre Daniel si elle ne faisait pas d'efforts pour elle. Mais il ne savait pas comme elle était avec lui, comment se passaient ses journées lorsqu'il n'était que tous les deux. Il ne voyait pas que sans lui, elle s'en sortait, elle était heureuse du passer du temps avec le petit. Mais sa simple présence plombait toute l'ambiance, et ainsi il ne voyait que ses mauvais côtés. Il pensait qu'elle n'était faite que de ça. Pris d'un certain élan d'enthousiasme, elle répondit au téléphone. Lorsque les présentations étaient faites, Joanne fut très nerveuse. C'était le Queensland Museum qui l'appelait, pour un entretien. Elle ne se voyait pas demander à décaler le rendez-vous qu'on lui proposait, mais l'organisation qui suivit fut faite au pied levé. Déjà, il était particulièrement étrange qu'on lui propose un entretien le samedi, mais son potentiel nouveau supérieur laissait comprendre que ça ne pouvait pas vraiment attendre et qu'ils avaient besoin d'une nouvelle paire de bras assez rapidement. Joanne sauta à pied joint sur l'opportunité. Mais dans l'immédiat, ce qui posait problème, c'était de trouver quelqu'un pour garder Daniel. Ses parents étaient retournés à Perth pour quelques temps et ne pouvaient pas donc le garder au pied levé. Joanne avait bon espoir que Suzie, la baby-sitter quasi attitrée serait disponible, mais elle était partie en weekend avec son compagnon et n'était donc pas disponible. La crèche étant fermée le weekend, elle ne pouvait pas compter sur elle non plus. Même si ce n'était l'affaire que d'une heure ou deux, elle n'avait pas grand monde à qui confier Daniel, et celui-ci ne serait certainement pas en confiance en étant avec des personnes qu'il ne connaissait pas, si un de ses parents n'était pas dans les parages. Elle n'avait plus qu'une personne à contacter. Et bien qu'elle avait la boule au ventre à l'iée de l'appeler, elle savait qu'elle pouvait compter sur lui pour ce genre de service. "Salut Jamie, c'est Joanne... Je suis désolée de te déranger, mais j'ai un service à te demander, si tu veux bien." Elle appelait en fin de matinée, et l'idée qu'il soit avec quelqu'un à comater dans le lit lui traversa l'esprit. "On vient de m'appeler pour un entretien d'embauche cet après-midi... ça paraît étrange, pour un samedi, mais il y a eu des imprévus et ils ont besoin de quelqu'un pour remplacer assez rapidement, alors je ne pouvais pas refuser. Je sais que normalement on n'a pas le droit, mais est-ce que ça te dérangerait de garder Daniel, ce ne serait que l'affaire d'une heure ou deux." Ce genre d'arrangement pouvait leur attirer des ennuis, mais Joanne ne se voyait pas débarquer avec le petit pour ce genre d'entretien. "Je te promets que je n'en parlerai à personne, ce n'est vraiment pas pour te mettre des bâtons dans les roues. J'ai... J'ai juste envie d'avoir ce poste. C'est au Queensland Museum, et je n'aurai jamais cru qu'il m'appellerait alors... Je ne voudrais pas râter cette occasion." Qu'elle estimait être en or. De tous les musées de Brisbane, c'était celui qui lui parlait le plus. Et cela avait fini par devenir une véritable obsession d'y être. Elle continuait de consulter d'autres structures mais tout lui semblait bien morose comparé au Queensland Museum. Jamie accepta - elle s'attendait tout de même à ce qu'il disait, pour on ne sait quelle raison. Après avoir déjeuné et fait manger Daniel, elle prit une douche. Elle n'avait jamais été aussi joyeuse d'enfiler l'une de ses robes qu'elle mettait lorsqu'elle avait été conservatrice. Elle se coiffa et maquilla impeccablement, même Daniel semblait ravi de voir sa mère prendre autant soin d'elle. "Je t'emmène chez papa, mon trésor. Mais ça doit rester un secret entre nous trois, ça marche ?" lui dit-elle en le prenant de ses bras et en l'embrassant ensuite. Elle avait préparé tout un sac avec des affaires de rechange et tout le nécessaire "au cas où". Du haut de ses escarpins, elle descendit le rez-de-chaussée avec son fils dans les bras et toutes les affaires nécessaire. Direction Bayside. Elle n'était jamais à l'aise à l'idée de prendre cette route, jusqu'à cette maison bien précise. Elle avait un peu la gorge serrée, craignant de voir le regard qu'il allait poser sur elle ce jour là. "C'est... vraient gentil d'avoir accepté de le gardé, je t'en suis vraiment reconnaissante."
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptySam 28 Jan 2017 - 23:01


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“Tu ne vas pas écrire à ce sujet dis-moi ?” Je ne sais pas quelle heure il est. Tard dans la matinée sûrement, il fallait rattraper les heures de sommeil perdues par le coucher tardif. Les verres de vin traînent toujours sur la table basse du salon. Pas de trace de dîner, pas de vaisselle dans l'évier, pas de miettes sur le comptoir de la cuisine. Seulement les verres, témoins de quelques préliminaires conversationnels. C'est sûrement la raison pour laquelle j'ai accepté de revoir Emma ; parce que nous pouvons parler. Peu, parce que ce n’est pas la raison pour laquelle nous nous voyons, mais juste assez pour que tout ne soit pas qu'une histoire de chambre. Du moins, que ce soit un peu plus enrichissant que ça. Les vêtements et les sous-vêtements qui jonchent le sol sont sans équivoque. Les rideaux sont tirés et ne laissent filtrer quasiment aucune lumière, si ce n'est un fin rai de particules qui scintillent d'un bout à l'autre de la pièce entre les deux pans de tissu qui couvrent la fenêtre. Cela fait un moment que nous sommes réveillés et que nous somnolons, traînons, parlons, échangeons quelques caresses. Je frôle son dos du bout des doigts, suivant la courbe entre ses omoplates jusqu'au bas de ses reins. “Sur mes nuits ici? Je n’y avais pas songé, mais maintenant que tu le dis…” Elle m’envoie un regard mutin, impossible de déchiffrer si elle est sérieuse ou non. “Ça te ferait une bonne pub. Jamie Keynes tombeur de ces dames. Si elles font des éloges à ton sujet on oubliera vite une certaine vilaine colère contre une certaine petite blonde. Elle ne sera plus qu'un incident isolé.” La chroniqueuse a l'air de le penser. En soi elle n’a pas tort. Mais cela ressemble à une fausse bonne idée -comme celle consistant à conseiller aux lectrices de me rayer de la carte. Cela fait partie de son univers particulier. “C'est hors de question, n'y pense même pas.” Elle se retourne sous les draps pour me faire face avec un air plus doux, presque mielleux. “Je plaisante.” Mais bien sûr. Incrédule, la sonnerie de mon téléphone sauve la jeune femme de cette conversation. Je l’attrape sur la table de chevet et découvre le nom de l'appelant. Cela surprend même Emma. “Qu’est-ce que… Allô?” Oh, évidemment, je ne suis plus un sale enfoiré lorsqu'il faut demander un service. Le ton est bien différent tout à coup. Personne ne fait exception à la règle, on se caresse tous dans le sens du poil lorsque l’on a besoin de quelque chose. “Joanne, si ça se sait je vais voir des ennuis.” Être tout seul avec Daniel, ce n’est tout bonnement pas permis. Joanne n'est même pas supposée être dans une autre pièce lorsque je viens voir mon fils. J’adresse un regard à Emma ; au final, cela se sait déjà, et je vais devoir espérer qu'elle tienne sa langue. Je soupire. Je n'ai pas vraiment le choix en réalité. “... D’accord, amène-le ici.” Je passe déjà pour le méchant, autant me montrer coopératif quand je le peux. À peine ais-je raccroché que la brune s’exclame ; “Daniel va venir ?! Je peux le voir ?” “Absolument hors de question. Tu dois t'en aller. Et pas un mot de tout ça.” Consigne à laquelle elle se tiendra si elle espère que nous nous revoyions. Nous quittons alors le lit et passons à la douche chacun notre tour. Nous remettons des vêtements sur notre dos, ceux de la veille pour Emma. Nous déjeunons ensemble, quelque chose ressemblant plutôt à un brunch vu l'heure. La maison n’est pas aussi propre qu'elle pourrait l'être et je m'occupe de faire un brin de rangement avant l'arrivée de Joanne. Elle ne restera pas longtemps, mais je ne tiens pas à ce qu'elle pense que je vis comme un adolescent. Elle ne tarde pas à se à la porte. Je prends immédiatement Daniel dans mes bras avec un sourire allant d'oreille à oreille, tout comme celui qu'arbore son adorable figure. “Salut mon bonhomme ! Ça me fait tellement plaisir de te voir !” Je colle un baiser sur sa joue et passe ma main sur ses cheveux. Joanne a le regard bien bas alors qu'elle me remercie pour cette faveur. Elle, n’a droit à aucun sourire, aucun rictus affectueux, pas même amical. “Pas de problème. Bon courage pour ton entretien.” C'est sincère, quoi qu'un peu froid. C’est le moment que choisit Emma pour faire son apparition, son sac sur l'épaule, prête à partir. Et elle ose faire l'étonnée en tombant sur Joanne. “Miss Prescott.” salue-t-elle avec un signe de tête avant de se tourner vers Daniel. “Oh mon dieu il est encore plus adorable en vrai ! On en mangerait ! Craquant tout comme son papa.” Elle lui tapote le bout du nez et lui adresse un clin d'oeil dans l'espoir d'avoir un petit sourire en échange, mais le petit est un peu dubitatif. “Mon fils aussi ressemble à son père, la génétique est injuste.” dit-elle à Joanne tout naturellement. Furtivement, elle claque un baiser au coin de ma mâchoire avant de s'éloigner et récupérer sa voiture. “Bye Jamie!” Embarrassé, je pince mes lèvres et attends que Joanne s'en aille à son tour, après, éventuellement, une remarque bien sentie au sujet de la belle brune qui vient de quitter la maison.
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyDim 29 Jan 2017 - 15:52


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Joanne avait bien conscience qu'elle en demandait un peu beaucoup en le faisant garder Daniel. Ils avaient tous les deux connaissance des conséquences possibles mais elle ne savait pas à qui elle aurait pu le confier. Elle était soulagée qu'il accepte malgré tout, malgré la rancoeur, leur précédente conversation et toutes les insultes lancées à l'un l'autre. Ils se devaient de faire chacun un effort lorsque Daniel était en jeu. La beau brun était tout de même ravi de voir apparaître son fils, et celui-ci lui esquissa le plus large des sourires. Jamie le prit dans ses bras et l'embrassa chaleureusement. Bien qu'elle ne regardait pas vraiment son visage, la jeune femme devina qu'il n'était absolument pas ravi de la voir et ses mots d'encouragement sonnaient particulièrement faux tant le ton de sa voix était froid, peut-être même glacial. "Merci." répondit-elle tout de même avec la même douceur. Elle crut tomber des nu en voyant une brune se présenter soudainement à la porte. Joanne ne saurait dire si c'était la même de l'autre soir ou non. Elle était loin à ce moment là et la petite blonde avait l'esprit bien imbibé par l'alcool pour parvenir à se soucier de ce genre de choses. L'autre femme semblait étonnée de la voir, cela ne l'empêchait pas de connaître son nom. Mais Joanne ne connaissait pas le sien. Elle devint immédiatement beaucoup plus méfiante lorsqu'elle osa s'approcher de Daniel comme si de rien n'était, sur le qui-vive si elle osait faire quoi que ce soit. Le petit avait du ressentir cette tension provenant de sa mère parce que l'amante de Jamie n'eut droit à aucun sourire de sa part. L'inconnue parlait d'un ton trop naturel à Joanne, comme si de rien n'était, comme s'il n'y avait rien d'embarrassant ou de malsain dans cette rencontre. Pour couronner le tout, elle déposa un baiser sur le visage de Jamie avant de tourner ses talons et partir. Joanne se passa de tout commentaire, ça n'en valait pas la peine. Elle espérait juste qu'il aura l'intelligence d'esprit de ne pas ramener de multiples conquêtes lorsque leur fils sera avec lui. Celui-ci ne comprendrait rien à ce qu'il se passe et il fallait admettre que Joanne craignait qu'il y en ait une qui parvienne à le faire sourire et qui finisse par lui voler son rôle de mère. C'était ce sentiment particulièrement angoissant qu'elle ressentit en entendant la voiture de la brune démarrer - encore une brune. "Tu es sage, mon trésor, mh ? Je reviens vite, je t'aime." lui chuchota-t-elle avant de l'embrasser sur la joue. "A tout à l'heure." se contenta-t-elle de dire ensuite à son ex, toujours sans le regarder. A quoi bon dire quoi que ce soit sur ce qu'il venait de se passer ? Il n'en avait de toute façon rien à faire de ce qu'elle puisse penser désormais. A son tour, elle s'approcha de sa voiture afin de se rendre au musée pour son entretien. Celui-ci dura une bonne heure, entre l'entretien lui-même, la présentation générale de la structure ainsi que son organisation. C'était Mr. Harris, son directeur, qui avait reçu Joanne. Un homme d'une quarantaine d'années, les cheveux grisonnant au niveau des tempes et des yeux bruns. Impeccablement habillé, c'était un homme doué d'un incroyable calme. Il inspirait confiance. "C'est apprécié que vous ayez pu vous présenter ce jour. L'une de nos conservatrices est partie un petit plus tôt en congés maternité. Elle travaillait déjà en mi-temps depuis le début de sa grossesse et nous avions pu trouver quelqu'un pour fiaire le temps qu'elle ne faisait plus. C'est donc un poste temporaire à mi-temps qui vous est proposé. Nous préparons beaucoup de nouvelles expositions pour la rentrée et nous ne pouvons nous permettre de perdre des jours avec du personnel en moins. Et nous recherchions quelqu'un d'expérimenté dans le domaine pour éviter une certaine perte de temps, ce n'est pas les candidatures de personnes fraîchement diplômées qui manquent." expliqua-t-il sérieusement, les mains jointes sur son bureau. Il s'éclaircit la gorge et relut le CV de la jeune femme. "Vous aviez indiqué que vous aviez un enfant en bas âge, mais quel est votre situation maritale ?" "Je suis célibataire." "Et concernant la garde éventuelle de votre enfant si vous venez à travailler ici ?" "Il est déjà inscrit dans une crèche, il y a la possibilité de négocier les plages horaires." Il acquiesça d'un signe de tête. "J'espère que vous pourrez vite négocier ces horaires, parce que vous commencez la semaine prochaine." Joanne écarquilla les yeux. "Vraiment ?" "Je vous l'ai dit, on ne peut pas vraiment attendre." dit-il avec un fin sourire. "Si cela vous convient, bien sûr." Joanne bégaya, prise par l'émotion. Elle sentait son coeur galoper dans sa poitrine, sous le coup de la surprise et de l'excitation."Oui oui, bien sûr que oui." dit-elle avec un sourire ravi. "Parfait." dit-il en imprimant le contrat que Joanne signa sans la moindre hésitation. Le côté financier lui importait peu sur le moment, elle était si heureuse d'avoir obtenu son poste, même s'il était temporaire. Elle allait se débrouiller. Mr. Harris accompagna ensuite Joanne dans les bureaux administratifs afin qu'on lui créée son badge pour qu'elle ait accès aux locaux, et elle en profitait pour se présenter aux autres, tout sourire. Son coeur était toujours emballé. A la sortie du musée, elle remercia chaleureusement son nouveau supérieur alors qu'ils se serraient la main en guise de salut. De retour dans la voiture, elle retourna à Bayside pour récupérer Daniel. Jamie ouvrit la porte, sans le petit dans les bras. Celui-ci jouait à peine quelques mètres plus loin sur son tapis de jeux, mais il se précipita vers l'entrée à quatre pattes, tout sourire. Joanne s'accroupit bras tendus, prête à le prendre dans ses bras. Elle souriait, un véritable sourire heureux et comblé. "Viens par là, mon trésor." Elle se redressa et le câlina dans ses bras. "Maman est tellement heureuse, si tu savais." lui dit-elle. Il devait certainement le ressentir, il semblait plus souriant que jamais également. "J'ai un poste. Un mi-temps temporaire. Peut-être que ça débouchera sur quelque chose d'ici là, qui sait. J'ai bon espoir." Joanne parlait de manière positive, et elle se sentait optimiste, sentiment qu'elle n'avait pas connu depuis longtemps. Bien sûr, elle n'oublia pas ce qu'il s'était passé au moment où elle était venue lui confier Daniel. Mais si quelque chose devait être dit, ça ne devait pas venir d'elle.
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyDim 29 Jan 2017 - 17:04


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La porte refermée, je dépose le gros sac d'affaires de Daniel dans le salon et l'y installe avec quelques jouets le temps que je mette les points sur les i avec Emma. Il s'amuse un peu tout seul le temps que je passe cet appel. Je ne pourrai pas dire les choses telles que je l'ai ai sur le coeur ; malgré elle, la chroniqueuse possède un levier qui m'oblige à faire preuve d'un minimum de complaisance. Si elle décide de dévoiler ces deux pauvres heures de garde, ce service que je rends à Joanne, les conséquences pourraient être bien pires qu'elle se l'imagine. Elle ne semble pas vraiment prendre la mesure des répercussions concrètes de ce qu'elle couche sur le papier et donne à lire à des milliers de personnes. Elle manque de vue d'ensemble et de conscience de ses actes, ce qui est particulièrement étonnant pour une femme de son âge, une mère qui plus est. A moins que cela ne soit qu'une sorte de rôle qu'elle se donne. « Tu l'as fait exprès. » dis-je lorsqu'elle décroche, l'agacement se devinant parfaitement dans ma voix. « De quoi tu parles ? » répond-t-elle en se faisant toujours plus écervelée qu'elle ne l'est vraiment. « Tu savais à quel point ça serait embarrassant pour moi que vous vous croisiez comme ça, Joanne et toi, et c'était exactement le but. » « Ne sois pas ridicule. » « Tu aurais pu t'en aller après son départ, mais non, il fallait que ce soit à ce moment précis. Arrête de te payer ma tête. » Je devine son petit rire à l'autre bout du fil, je ne saurais dire s'il s'agit de satisfaction, d'amusement ou de moquerie. A ses yeux, ma réaction ne fait que prouver que je me soucie encore bien trop de Joanne, de son regard, de ses réactions, de son approbation. Que je ne suis pas aussi guéri que j'aime le croire, mais cela n'est finalement un secret pour personne. Je ne veux pas qu'elle soit blessée ou triste, malgré tout ce que je peux lui jeter à la figure parfois. Je ne veux pas qu'elle pense qu'elle sera remplacée en un claquement de doigts, dans mon coeur et auprès de Daniel, parce que je sais que je ne le supporterais pas si les rôles étaient inversés. Je ne veux pas lui faire ce que je n'aimerais pas qu'elle me fasse en somme. A mes yeux, cela relève plutôt du respect que de l'amour, simplement au nom de la relation que nous avons eu, de notre histoire ; pour Emma, ce n'est que la preuve de ma torture intérieure. « Ca va, n'en fais pas tout un plat. Elle t'a fait une scène ? » « Non, elle n'a rien dit. » « Dommage. » Je soupire. Nous raccrochons sans savoir si nous nous reverrons, sans date ou heure de rendez-vous, sans même nous dire à bientôt. Pas d'engagement, pas de promesse. Peut-être que je l'appellerai, peut-être qu'elle m'appellera, ou peut-être que ce fut la dernière fois que nous partageons un lit. Cela n'a pas d'importance. J'abandonne mon téléphone sur le comptoir de la cuisine et retourne auprès de Daniel. Autant profiter de sa présence. Nous jouons à tout ce dont il a envie. Il aime mes spectacles de peluches, il en redemande souvent. Cela suffit à l'émerveiller de voir ses doudous s'animer sans que ce soit lui qui les tienne en main, que chacun ait une voix différente, et qu'ensemble ils vivent une histoire. Entre deux jeux, il se carapate plus loin dans le salon ; il a reconnu le piano que nous avions à Logan City, celui de mon frère sur lequel je jouais parfois. Le garçon a toujours été réceptif à la musique de cet instrument. Je prends donc place sur le banc et l'assoit sur mes genoux. Sa petite main dans la mienne, je lui fais appuyer sur les touches afin de former une mélodie aléatoire. Puis je le laisse appuyer où il veut, s'amuser à faire du bruit. Ca le rend enthousiaste, de faire comme papa, plus ou moins. Le temps passe particulièrement vite. Il me semble que cela ne fait qu'une petite demi-heure que nous sommes ensemble lorsqu'on frappe à la porte -et il ne peut s'agir que de Joanne. Il me faut prendre une grande inspiration avant d'ouvrir et de lui faire face. Daniel, curieux de savoir qui me rend visite, me suit à la trace. Il crie de joie en apercevant sa mère et arrive en trombe avec la discrétion d'un éléphant jusqu'à ce qu'il soit de nouveau dans ses bras. La jeune femme semble en effet heureuse. Elle est tout sourire, et cela n'est pas que le fait de Daniel, et certainement pas le mien. Son entretien s'est bien passé, elle a eu le poste qu'elle convoitait. « C'est… super. Félicitations. » dis-je avec un fin sourire, un peu trop mal à l'aise pour me montrer aussi ravi pour elle que je le voudrais -pourtant je suis véritablement content qu'elle ait décroché cet emploi, aussi temporaire soit-il et qu'importe les horaires. Elle renoue avec sa passion, avec le métier qui lui correspond, c'est ce qu'il y a de mieux pour elle. Cela la rend déjà plus heureuse. « Tu commences quand ? » je demande, parce que cela semble être une phrase d'usage dans ces moments-là, histoire de faire preuve d'un peu d'intérêt. Un intérêt qui n'est pas faux, mais encore une fois la nervosité m'empêche de paraître aussi sincère que je le suis. J'attends le moment où Joanne me fera une remarque, me lancera un pique, ou juste un regard noir, quelque chose qui lui serve de vengeance pour l'autre soir. Pourtant elle ne dit rien. Je ne sais pas si cela la démange ou non, si elle se retient uniquement par correction, ou si elle s'en fiche complètement. Alors c'est moi qui met le sujet sur la table, ne supportant pas de ne pas savoir ce qu'elle pense à ce sujet, ce qu'elle a en tête. « La femme que tu as croisé tout à l'heure, Emma, elle… Elle est désolée des circonstances de cette ''rencontre'' et du malaise... » Complètement faux, la chroniqueuse se complaît dans la tension qu'elle a créé, mais c'est une version des faits qui passerait beaucoup moins bien. Je pince nerveusement mes lèvres, le regard fuyant essayant de se focaliser sur la petite blonde. « Ce n'est rien de sérieux. » je lui assure finalement, sans trop savoir si elle accordera du crédit à mes paroles, voire si cela a la moindre importance à ses yeux.
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyDim 29 Jan 2017 - 18:20


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Encore une fois, Joanne se demandait s'il pensait ses mots, lorsqu'il l'avait félicité pour l'obtention de son emploi. Elle, elle était on ne peut plus enthousiaste, et c'était contagieux, étant donné le sourire que son fils arborait une fois qu'elle l'avait dans ses bras. Certes, il allait un peu moins la voir, et la séparation allait être difficile pour tous les deux dans un premier temps. Mais beaucoup de mamans fonctionnaient comme ça, il n'y avait pas de raison que Joanne n'y parvienne pas, bien que l'enlèvement de Daniel soit un facteur décuplant l'anxiété. "La semaine prochaine." répondit-elle. "Il va falloir que j'appelle la crèche de bonne heure lundi pour modifier les horaires." Les gardes allaient être plus fréquentes, donc la somme reversée chaque mois aussi. Mais elle se débrouillerait, elle comptait bien s'en sortir et elle voulait s'en donner tous les moyens possibles. Joanne avait l'impression qu'il avait posé cette question pour faire semblant de s'intéresser aux organisations des semaines à venir. Du moins, le ton emprunté faisait planer un doute qu'elle ne parvenait pas à effacer. "Pour le moment, j'ai des horaires un peu moins tardifs qu'avant, ça devrait le faire. Peut-être que ça changera un peu plus tard, mais je n'y suis pas encore." Elle continuait de câliner Daniel, affectueusement. Il était particulièrement demandeur de câlins, ces derniers temps. Joanne aurait pu partir, rentrer chez elle et fêter cette merveilleuse nouvelle comme elle l'entendait, mais Jamie se décida enfin à ramener un sujet un peu plus fâcheux sur la table. Au moins, Jamie connaissait son nom. Ce n'était pas comme ces hommes qui s'arrêtaient au physique et à l'envie sans vouloir en connaître davantage sur sa partenaire. "Elle n'avait pas l'air franchement désolée, pourtant." répondit-elle simplement, en croisant enfin son regard. "Ni mal à l'aise d'ailleurs. Encore moins lorsqu'elle s'est rapprochée de Daniel." Ca avait été presque soulageant, que le petit ne se sente pas particulièrement en confiance par rapport à cette inconnue. Peut-être que cette fameuse Emma regrettait plus tard son comportement, mais elle avait l'air d'être le genre de femmes à parfaitement s'assumer et assumer tout ce qu'elle disait ou faisait. Jamie, bien moins fier, fuyait le regard de la jeune femme. Celle-ci n'attendait plus vraiment grand chose de sa part, étant donné les propos échangés durant leur précédente rencontre. "Fais ce que tu veux, Jamie." répondit-elle tout en douceur. Ce n'est pas comme s'il se souciait de ce qu'elle pouvait penser de ses amis. "Tant mieux si tu rencontres quelqu'un, tant mieux si tu préfères les coups d'un soir. Je croyais que tu ne tenais plus à justifier tes actes devant moi." Le ton employé n'était absolument pas agressif, et ne sonnait pas non plus comme un reproche. "Tu ne me dois rien." Elle lui avait déjà dit cette phrase mais la fois précédente, il ne l'entendait pas de cette oreille. Il était certain que Joanne ne comptait pas suivre son exemple sur ce point de vue là - bien qu'elle gardait avec amertume tout ce qu'il avait pu lui dire la dernière fois. Si elle le faisait, ce serait presque par vengeance. "Je n'aimerais juste pas qu'elles fassent toutes la connaissance de Daniel. Même s'il est petit, qu'il ne comprend pas grand chose encore à ce qu'il se passe. Je pense que ça finira par le perturber et..." Elle baissa les yeux. "Je... Je reste sa maman." Joanne avait tellement peur qu'elle finisse par être remplacée. Que si Jamie obtient les gardes, qu'il entame une relation relativement sérieuse avec une autre, le petit préfère passer du temps la compagne de son père plutôt qu'avec sa propre mère. Cette pensée créait une sacrée boule au ventre et elle avait bien du mal à dissimuler son malaise à ce moment là. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi il tenait à se justifier devant elle, il était le premier à vouloir se détacher d'elle, à demander de le laisser partir, mais il la retenait lui-même. En voulant préciser quelle relation est sérieuse ou non, à arrondir les angles pour que certaines nouvelles soient mieux avalées par la petite blonde. Celle-ci était bien curieuse de savoir si c'était tout de même la même brune que l'autre soir - voir si ce n'était véritablement pas sérieux ou si Jamie tentait de minimiser sa propre situation. "Je vais t'aider à ranger les affaires de Daniel, je ne voudrais pas te retenir plus longtemps." dit-elle avec un léger sourire avant de faire un pas à l'intérieur en espérant qu'il veuille bien la laisser rentrer, juste pour ça. Elle avait le coeur plus léger. Il y avait toujours ce certain malaise qui régnait à l'idée de rentrer, encore plus maintenant qu'elle savait que Jamie y emmenait ses conquêtes pour passer d'agréables nuits en leur compagnie.
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyDim 29 Jan 2017 - 19:58


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Joanne tourne vite la page de la fondation ; c'est un poste dont elle n'a jamais voulu et elle n'a jamais cru en ses capacités à ce sujet, j'imagine que c'est un soulagement pour elle d'en être débarrassée autant que de couper ce lien supplémentaire entre nous. Elle n'aura pas tant tardé que ça à trouver un nouvel emploi au sein d'un musée, comme je lui avais suggéré de le faire –mais je suppose qu'à ses yeux elle n'a pas vraiment suivi ma suggestion, je doute qu'elle soit encline à m'accorder ce bon conseil. Elle est véritablement enthousiaste, tandis que j'ai bien du mal à montrer ma joie pour elle. Peut-être est-ce aussi un eu effrayant de voir à quel vitesse elle retourne à sa vie d'avant, un peu comme si je n'avais été qu'une parenthèse. Elle m'a déjà bien fait comprendre que notre histoire n'avait pas suffi à briser la continuité de sa dépression, qu'aucun des maigres bonheurs connus n'a vraiment compté. Maintenant, elle ne peut plus dire qu'elle n'avance pas et que je suis le seul à aller un peu de l'avant, elle y arrive très bien. Elle refuse tout bonnement de voir à quel point notre histoire ne devient qu'un point à l'horizon à toute vitesse. Après tout, qu'est-ce que cela fut, si ce n'est que quelques mois sur toute une vie ? Daniel est le témoin immuable de ce qui a été, mais s'il n'existait pas, tout serait déjà oublié. C'est la triste vérité. Elle peut m'effacer, moi non. Personne n'oublie son premier amour. « Je ne sais pas où j'en serai d'ici deux mois mais si jamais je peux aider... » A ce moment-là, en théorie, j'aurai gagné le droit de garder Daniel sans que cela ressemble à une opération clandestine. Joanne pourra me le confier au besoin, en dehors de mes jours de garde. Néanmoins, plus j'y pense, plus je crois que j'enverrai quelqu'un faire les allers-retours à ma place pour amener Daniel ici. Me trouver face à sa mère est pour moi de plus en plus dur, et je ne veux pas, un jour, me retrouver à sa place dans une scène l'impliquant elle, moi, et mon remplaçant à ses côtés. Je veux qu'elle soit heureuse, mais je ne veux pas en être le témoin. J'invente des excuses de la part d'Emma, sans trop savoir pourquoi je tiens à redorer un peu son blason aux yeux de Joanne. Peut-être pour que son opinion de moi ne soit pas plus basse qu'elle ne l'est déjà. La jeune femme n'est pas dupe, mais je maintiens ce petit mensonge ; « Elle s'est rendu compte que c'était déplacé plus tard. » Le détachement dont fait preuve mon ex-fiancée ne fait que renforcer cette impression d'être au bord du précipice qui nous sépare et qui ne cesse de s'élargir. Il n'y a plus que ce vide entre elle et moi. Nous voilà à avoir ces conversations de parents séparés, non plus soucieux l'un de l'autre, mais uniquement des enfants. « Non, bien sûr, ne t'en fais pas pour ça. J'avais dit à Emma que je ne voulais pas qu'elle voie Daniel mais elle n'en a fait qu'à sa tête, et je ne veux pas être le type qui jette les femmes de chez lui comme des malpropres. » La prochaine fois, je ferai tout de même preuve d'un peu plus de fermeté -ce qui est devenu bien plus difficile depuis que la moindre marque d'autorité de ma part peut être susceptible d'être interprété comme un regain de violence. « Je sais bien qu'il n'a qu'une maman, et je ne compte pas te faire remplacer. Autant que je ne veux pas qu'il s'attache à quelqu'un et soit déçue de ne plus voir cette personne du jour au lendemain. Il ne verra plus les éventuelles femmes que je côtoierai tant que cela ne sera pas sérieux. » Du moins, je limiterai les contacts autant que je le peux, dans la mesure du possible. « J'espère que tu feras de même si tu vois quelqu'un un jour. » j'ajoute plus bas. « Et je ne me justifie pas. Ca me semble normal que tu saches. Il n'est plus juste question de toi et moi en tant qu'individus, quoi que nous fassions, nous sommes avant tout des parents. » Même séparés, nous faisons l'éducation à deux. Notre environnement fait partie de l'éducation que nous voulons donner à Daniel, de l'exemple que nous voulons qu'il suive. Je libère le passage pour que Joanne puisse entrer dans la maison. Sans un mot, nous nous agenouillons ensemble au milieu du tas de jouets à ranger et les remettons dans le sac. A deux, cela prendra moins de temps. Pensif, je fais mine d'être focalisé sur ce que je fais alors que je m'applique surtout à ignorer la petite blonde et la nervosité que sa présence m'inspire. Quand mon regard se pose sur le sac qui devrait être plein, je surprends le petit garçon en train d'extirper un jouet que nous venons d'y mettre. Sur le côté, en tas, il a ressorti absolument tout ce que nous venons de ranger, les retirant au fur et à mesure que nous pensions les ajouter dans le sac. Et au sourire qu'il arbore, il est très fier de son coup. « Qu'est-ce que... » Impossible de résister à cette frimousse, ce regard malicieux et son petit air innocent. Je ris, l'attrape par la taille et le jette dans le canapé pour le ''punir'' de ce tour qu'il nous a joué à coups de chatouilles. « Viens-là petit polisson ! On veut nous faire tourner en bourrique ? » Il éclate de rire, crie, se tortille dans tous les sens pendant que mes doigts titillent ses côtes. Il envoie un regard à sa mère et l'appelle comme pour demander de l'aide, entre deux éclats de rire incontrôlables. « Non, maman ne peut rien pour toi, je vais te manger ! » Au lieu de ça, je fais mine de grignoter son petit ventre dodu et ses cuisses potelées. Pensant se libérer du cannibale, je laisse Daniel se sauver à quatre pattes à l'autre bout du canapé, en descendre maladroitement, et se carapater tout aussi vite sous la table basse -hors de portée, pense-t-il- et compagnie du chien -ou est-ce un ours ?- Ben. Le calme revient, Joanne et moi terminons le rangement. Nos mains se tendent en même temps vers la dernière peluche, se frôlent et se touchent furtivement. « Pardon. » je souffle en retirant immédiatement la mienne. Sur le moment, ce genre de contact, même accidentel, me semble interdit.
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyLun 30 Jan 2017 - 0:51


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Cet entretien avait été une véritable aubaine. C’était inattendu, et Joanne n’aurait jamais pensé être contacté si tôt, si peu de temps après avoir donné textuellement sa démission à Jamie. Elle avait quelques nouvelles de ses anciens collègues, qui lui disaient que les stagiaires qu’ils accueillaient avaient bien du mal à trouver un emploi une fois le diplôme en poche. Cette fois-ci, c’était l’expérience de la jeune femme qui avait permis à décrocher cet emploi, bien qu’il soit temporaire. Peut-être qu’avec les mois qui défilent, et selon ce qu’il peut se passer d’ici là, ils seraient convaincus de la garder. Un licenciement, une mutation, une démission pour des raisons différentes. Cela faisait bien longtemps que Joanne ne s’était pas montrée aussi optimiste pour quelque chose, et c’était particulièrement bénéfique pour son moral. Cet embauche devenait alors une clé primordiale pour que la jeune femme puisse entrevoir un futur plus lumineux. Bien que la cause de la fondation la touchait, elle n’était pas bâtie pour un poste si important et n’était pas aussi passionnée qu’elle ne le serait en étant conservatrice, sa vocation de base. Quelque part, elle espérait tout de même qu’elle ne sera pas oubliée rapidement par la structure. Elle avait mis en place quelques système ne cherchant qu’à optimiser la prise en charge globale des enfants, et le secteur comptait s’étendre jusqu’en Australie. Elle espérait que ces plans là ne terminent pas à la poubelle une fois le nouveau directeur embauché. Jamie n’aura aucun problème à trouver quelqu’un de bien plus compétent qu’elle. Jamie ne semblait pas si heureux que ça pour elle, alors qu’il était parmi les premiers à lui suggérer de retourner à son premier métier. Avis qu’elle avait pris en compte, contrairement à ce que lui pouvait croire. A moins qu’il ne tenait tellement plus à elle qu’il ne ressentait plus le moindre enthousiasme à son égard. Mais malgré tout, il lui proposa son aide. Joanne esquissa un sourire discret. “C’est gentil.” dit-elle tout bas. “Il y aura certainement des weekends où je travaillerai, j’essaierai de faire en sorte que ça tombe les weekends où tu auras la garde de Daniel. On s’arrangera le moment venu.” Ils étaient tous les deux d’accord sur ce fait, de ne pas se mettre des bâtons dans les roues concernant la garde de Daniel. Ils pouvaient compter l’un sur l’autre, tant que c’était en rapport avec le petit. Elle était bien peu convaincue que la dénommée Emma ait regretté un seul instant ses propos et son comportement complètement inadaptés. “Si tu le dis.” dit-elle vaguement, en haussant les épaules, bien perplexe encore à ce sujet. Jamie assura à Joanne que c’était tout à fait exceptionnel que l’une de ses conquêtes ait fait la connaissance de Daniel. Il n’avait pas vraiment de pouvoir sur sa maîtresse - alors qu’il avait les pleins pouvoirs avec Joanne. Cela devait être déroutant, pour lui, de ne pas faire respecter sa volonté. Elle notait qu’il n’était pas contre une relation sérieuse. Joanne se disait que ce n’était pas prêt d’arriver, et que de toute façon, il faudrait de longues semaines de fréquentation avant qu’elle ne finisse par accepter de faire cette rencontre. “Nous en avons déjà parlé.” lui répondit-elle. “Je ne veux pas que qui que ce soit te remplace dans ton rôle de père, ou dans le coeur de Daniel, tu le sais bien. Je doute qu’il se passe quoi que ce soit pour le moment, mais si un jour, il y a quelqu’un qui… qui me plaît, disons, il devra attendre un certain moment avant de pouvoir le voir. Quand ce sera sérieux, comme tu dis.” lui assura-t-elle. Bien que sa relation avec Hassan restait particulièrement floue, Joanne ne se voyait pas faire entrer un inconnu dans sa vie, juste comme ça. Joanne ne trouvait pas ça normal, qu’elle sache si lui démarrait oui ou non une relation sérieuse, à moins qu’il ne cherchait à la faire regretter ou souffrir en lui rappelant tout ce qu’elle ratait en ayant fait toutes ces bêtises en étant en couple avec lui. Tous les deux agenouillés par terre, ils rangeaient bien silencieusement toutes les affaires de Daniel - et dieu sait combien il en avait déjà beaucoup. Ce petit malin s’amusait à sortir tout ce qui était rangé, et Jamie comptait se venger en bonne et due forme en le chatouillant et en jouant avec lui. Impossible de ne pas être attendri par ce petit bout de chou qui passait son temps à rire et à sourire. Le rangement se poursuit pendant que Daniel ait son petit moment de complicité avec Ben. Lui ne disait rien, quoi que le petit puisse lui faire. Il y eut alors ce soudain contact entre leur main, minime. C’était pourtant suffisant pour Jamie pour qu’il demande pardon à la jeune femme. “Ce n’est rien.” lui assura-t-elle, en récupérant la peluche pour la ranger. Ils finirent par se lever tous les deux. Joanne n’avait pas vraiment envie d’arracher Daniel à Ben, ils avaient leur petit moment de complicité. “Mon trésor, on va rentrer à la maison ? Je pense que Nunki et Sirius ont bien besoin d’être promenés, eux aussi. On peut aller au parc à jeux, si tu veux. Tu avais bien aimé faire du toboggan, tu te rappelles ?” Le mot fit réagir le petit immédiatement et il sortit de sa planque pour s’approcher de sa mère pour être porté. “Peut-être que tu veux montrer à Papa comment on fait du toboggan ? Il adorerait t'aider à en faire, je suis sûre. Il faut profiter tant qu'il est disponible, alors s'il est d'accord, on va un peu au parc à jeux avec lui avant de rentrer, ça lui fera peut-être plaisir.” Si déjà, autant qu'il profite de quelques instants encore avec son père avant de devoir rentrer à la maison.
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyLun 30 Jan 2017 - 17:06


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Can we keep our bearing straight or will we be blown off course, are we instruments of fate? Do we really have a choice?

« Pourquoi avoir rompu ? » me demandait Emma ce matin, tout comme la fois précédente. La question l’intéresse sûrement pour écrire un papier dans lequel elle pourra citer ma réponse, et avoir une petite exclusivité sur la vérité. La véritable raison de l’éclatement du joamie. « Le quoi ? » avais-je demandé, un sourcil arqué. « Le joamie. Comme, tu sais, le brangélina, ce genre de trucs. C’est votre petit surnom. » J’en ai longuement ri. Je ne pensais pas que nous méritions un surnom de couple, ce genre de petite appellation affective normalement réservée aux vraies stars. Je ne sais pas ce qui nous a valu ce genre d’honneur. J’étais encore dans l’ombre avant de commencer à fréquenter Hannah, je suppose qu’il y a de ça. Faire partie de son entourage a amené un peu de sa lumière sur moi, et ensuite… Ensuite, il y a eu de quoi faire couler de l’encre, écrire des papiers et des papiers. Cela ne s’est jamais vraiment arrêté depuis l’année dernière. Et Emma semble vouloir profiter de la vache à lait autant que possible. Au final, je n’ai pas répondu à sa question concernant les raisons de ma rupture avec Joanne. Pour tout le monde, mon arrestation et mon caractère violent a eu raison de nous. Plus tard, les gens penseront sûrement que mes troubles de personnalité n’ont pas facilité les choses – et la petite blonde prendra d’autant plus des airs de Sainte Joanne. Du reste, mes raisons ne regardent que moi. Mes pensées, mes réflexions, accélérées par mon entrevue avec Hassan dans l’ascenseur, le choix imposé par Hannah. Ce n’est pas grave si personne ne sait à part moi, pas même mon ex-fiancée. Mieux vaut qu’eux tous pensent que je ne l’aime plus, et peut-être que cela deviendra un peu plus vrai de jour en jour. En attendant, je compose avec les battements aléatoires de mon cœur, avec toutes ces émotions contradictoires, ces pensées qui me ballottent l’esprit. Les moments où je l’aime, et les moments où je la déteste. Je ne sais jamais vraiment sur quel pied danser, quel comportement adopter, quel masque mettre. Je fais au jour le jour, j’improvise, sans trop savoir ce que je veux. C’est un peu plus évident lorsqu’un simple frôlement de mains suffit à me troubler. Difficile de me ressaisir. Nous finissons de ranger. Joanne et Daniel sont sur le départ, prêts à se rendre au parc. On me propose même de venir. “Je…” Je n’ai pas l’impression d’avoir ma place dans le tableau parfait de la famille monoparentale. La jeune femme veut sûrement se montrer courtoise. “Sans façon, merci.” je réponds finalement avec un sourire gêné. Je préfère autant éviter de me montrer en compagnie de mon ex et de mon fils dans les endroits aussi publics que bondés que peuvent être les parcs un samedi après-midi. “Mais amusez-vous bien.” La décision paraît assez incompréhensible. Refuser de passer du temps avec Daniel alors que cela m’est proposé gentiment ? Cela me met tout bonnement mal à l’aise, d’être au milieu d’autres familles à l’allure parfaite, et risquer les regards de ceux susceptibles de nous reconnaître. Rester chez moi avec les chiens est à mes yeux la meilleure option. Ben ne l’entend pas de cette oreille. Comprenant qu’il ne sera pas de la balade avec mon petit maître, il se met en tête d’emboîter le pas de Joanne. Il ira, avec ou sans moi. Et Milo finit par lui poursuivre le bout de la queue. C’est que malgré la taille du terrain appartenant à la maison, ils ne seraient pas contre voir autre chose que le jardin où il n’y a guère d’autres canons à rencontrer. Ils n’ont visiblement aucun remord à me laisser seul. « Bon, d’accord. » je soupire. J’attrape mes clés, ferme la porte derrière moi et prends ma voiture pour suivre celle de Joanne. Nous nous garons devant sa maison et continuons à pied jusqu’au parc. Les chiens sont aux anges et Daniel gazouille dans la poussette pendant que nous marchons vers l’aire de jeux. « Ils grandissent bien. » dis-je au sujet de Nunki et Sirius qui trottent sur leurs petites pattes à côté de nous. En tout cas, ils n’ont pas l’air malheureux. « Qu’est-ce que nous allons faire pour son anniversaire ? » je demande en désignant Daniel. La date approche à grands pas, et à vrai dire, la rapidité avec laquelle ce jour arrive est une sacrée claque. « Déjà un an… » Arrivés au niveau des jeux, je défais les laisses des chiens et m’installe sur un banc. Daniel est allé à l’attaque du toboggan avec Joanne. Au final, ce n’est pas plus mal de prendre l’air. Je me contente très bien de les observer, un petit sourire en coin. Aujourd’hui est un jour où tout ça me manque.
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyLun 30 Jan 2017 - 17:59


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Joanne savait qu'il n'aurait jamais osé demander de passer un peu plus de temps avec Daniel. Il avait déjà pris le risque de passer deux heures seul avec lui, alors que c'était quelque chose qui lui étais interdit. Elle se disait que c'était l'occasion et c'était une journée où elle tolérait un minimum sa présence, contrairement à la dernière fois. Elle savait que s'il acceptait, il n'allait pas s'éterniser. Peut-être qu'il voulait rentrer chez lui, ou appeler sa maîtresse pour passer avec elle une nuit qu'il comptait bien marquer dans son esprit. Daniel adorait aller au parc à jeux, depuis que Joanne lui avait fait découvert cet endroit, il avait l'esprit aventurier - tant que sa mère restait à côté. Dans un premier temps, Jamie préférait décliner. Apparemment, c'était lui qui ne voulait pas plus la voir pour aujourd'hui. Mais il y en avait un qui semblait particulièrement motivé à passer du temps avec la petite blonde et le petit maître, et c'était Ben. Il avait bien compris qu'une promenade était en jeux, et qu'il y avait moyen de passer un peu de temps avec des personnes qu'il adorait. Se fichant bien de l'avis de Jamie, il suivait Joanne, tout pataud, bien heureux d'avoir droit à sa promenade. Forcément, Milo avait suivi le mouvement et le beau brun finit par céder à son tour. Il fallait juste faire un petit détour par Toowong pour aller récupérer Nunki et Sirius, qui furent on ne peut plus ravis de retrouver leurs deux autres copains à quatre pattes. Ils marchaient tous en direction du parc. Nunki et Sirius n'étaient absolument pas fuyards, au contraire, ils avaient plutôt tendance à rester coller à Joanne. Elle ne les tenait que très rarement en laisse.. "Ils sont dans une période où ils grignotent un peu tout ce qu'ils veulent." expliqua-t-elle, avec un sourire amusé. ."Ils ont jugé bon de manger quelques uns de mes livres et magazines. Et quelques unes de mes paires de chaussures. Ils ont vite compris leur bêtise, je suppose qu'ils n'ont franchement pas l'habitude de m'entendre hausser un peu la voix." Elle riait.. "Mais oui, ils grandissent bien. Et en même temps que Daniel, finalement. Ils sont très complices tous les trois." Joanne ne comptait plus le nombre de clichés qu'elle avait pris des trois hommes de sa maison lorsqu'ils jouaient ensemble. Il était bien étrange que Jamie parle d'un "nous", concernant l'organisation du premier anniversaire de leur petit bout de chou. ."Un an, oui." répéta-t-elle tout bas. Le temps était passé particulièrement vite, bien qu'il y avait certaines minutes qui étaient  longues, parfois. ."Je ne sais pas vraiment ce qu'on pourrait faire." dit-elle en haussant les épaules. ."Quelque chose juste tous les trois, mais quoi précisément, je ne sais pas vraiment. Je pense que tout ce Daniel voudrait, c'est qu'on soit là tous les deux, passer du temps avec nous deux. On peut faire quelque chose de simple, chez toi ou chez moi, avec les chiens." Joanne allait certainement faire quelque chose avec ses parents un autre jour, lorsqu'ils seraient revenus de Perth. ."Ca fera certainement bizarre pour nous deux, mais... Je pense que tout ce que Daniel voudrait, c'est d'avoir ses parents rien que pour lui durant cette journée qui est la sienne." Ils pouvaient bien prendre sur eux tous les deux pour permettre au petit d'en profiter un maximum. "Qu'est-ce que tu en dis ?" Joanne pourrait préparer un gâteau, acheter de quoi décorer un petit peu la maison, elle ne comptait pas lésiner sur les moyens même s'ils n'étaient qu'à trois le jour j. Elle voulait offrir un maximum à son fils, dont un bel anniversaire. Arrivés au parc, Joanne allait avec Daniel au toboggan, qui était dans une cabane surélevée. Il voulait grimper les marches tout seul, fier comme tout, mais il était toujours un peu moins confiant arrivé en haut du toboggan. Il suppliait quasiment sa mère du regard pour qu'elle lui tienne au moins la main le temps de la descente. C'était toujours arrivé en bas qu'il s'esclaffait en se rendant compte qu'il adorait, et il était bien déterminé pour continuer encore deux ou trois fois. Au bout d'un moment, Joanne s'installa sur l'une des balançoires, avec le petit sur les genoux, faisant quelques mouvements avant et arrière. L'une de ses mains tenait l'une des cordes, l'autre maintenait Daniel contre elle. Lui se laissait largement bercer par ces mouvements réguliers. Il y avait un large sourire sur ses lèvres, ce qui faisait également sourire la jeune maman. Au bout de quelques minutes, elle leva les yeux -toujours ce sourire comblé aux lèvres- vers Jamie, qui lui les observait depuis son banc, également avec un rictus en coin de ses lèvres. Ils se regardaient, et pour une fois depuis bien longtemps, il n'y avait ni rancune ni amertume, aucune émotion négative. Juste une certaine forme de tendresse, largement générée par l'amour qu'ils portaient tous les deux pour Daniel. Peut-être un brin de nostalgie de cette vie de famille qu'ils rêvaient tant. Il y avait fort à parier que, l'espace d'une milliseconde, ils auraient espéré que ce parc à jeux soient animer par leurs enfants, qu'importe combien ils auraient pu en avoir tous les deux. Joanne ne saurait dire combien de temps ils s'étaient regardés ainsi. Pendant ce temps, Nunki et Sirius cherchaient un peu d'affection auprès de leur mentor, Ben, qui lui prenait un bain de soleil. Jaloux, Milo estimait qu'il était de les rejoindre également. Joanne finit par se lever et s'approcher auprès du banc. "Tu ne veux pas aller jouer un peu avec lui ? Ca lui ferait plaisir." C'était tout de même curieux qu'il ait fini par accepter de venir au parc à jeux et qu'il ne veuille pas vraiment profiter de son fils en jouant avec lui, préférant rester ainsi assis sur son banc à attendre que le temps passe. A moins que ce ne soit devenu qu'une obligation pour lui.
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyLun 30 Jan 2017 - 20:09


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Le premier anniversaire du premier enfant, c’est une question qui se pose forcément. C’est un événement qui est plus important pour les parents que pour le bébé au final, ce qui est un peu délicat dans notre cas, mais cela n’empêche pas de marquer le coup. Joanne propose que nous ne soyons qu’à trois. Ezra et Madison auraient pu se joindre à nous en tant que parrain et marraine du petit, mais cela reviendrait à leur imposer une ambiance des plus étranges. Je pense que je ferai quelque chose avec eux de mon côté, tandis que Joanne célébrera l’occasion avec ses parents. « Plutôt chez toi, je pense. C’est plus chez lui que chez moi. » dis-je avec un petit sourire. Une autre fois nous pourrons fêter un anniversaire dans ma maison, mais pour le moment c’est un environnement étranger pour lui. « Oui, je suppose que ça fera l’affaire. » Elle moi, le petit, j’imagine qu’elle fera un gâteau qu’il aura le droit de manger avec les doigts, et un tas, un immense tas de photos. Ainsi, quitte à ce que Daniel ne se souvienne de rien, nous aurons de quoi lui rafraîchir la mémoire. Et quand il aura lui-même des enfants, il comprendra pourquoi c’était important pour nous, pourquoi cela valait la peine d’être ensemble. Il en a le droit, à ces moments en famille. Cette illusion dont il comprendra de plus en plus la teneur. Nous n’avons pas besoin de prétendre, juste de lui permettre de nous avoir ensemble au même endroit quelques heures. Je fais presque office de figurant pendant ce moment au parc. Je laisse Joanne jouer avec lui, parce qu’elle sait s’y prendre. Je m’occupe des chiens de mon côté, lorsqu’ils réclament mon attention. Mais je les observe souvent, j’admire leur complicité, et la manière dont le soleil fait briller de l’exacte même manière leurs yeux bleus. Je crois que je ne remarque le contact visuel que Joanne et moi partageons que quelques secondes après son début. Et lorsque je le réalise, mon cœur se met à galoper. Cela fait si longtemps que nous n’avons pas eu un échange pareil. Presque tendre, presque nostalgique. Si seulement elle savait mon état durant ces quelques secondes. La jeune femme quitte la balançoire avec Daniel et vient s'asseoir près de moi. J'imagine que cela fait peu de sens d'être venu pour ne rester que sur un banc et ne pas jouer avec le petit. « Non, je… Ce n’est pas trop mon élément, ce genre d’endroits. » Aller au parc a toujours été synonyme de punition pour moi. Petit, j’adorais y aller. Je tannais mes parents jusqu’à ce qu’ils craquent parce que j’étais sociable et aventurier ; je voulais aller voir les autres enfants, jouer avec eux, grimper partout, ramper partout, courir partout, faire le singe. C’était encore mieux quand Oliver était avec moi. Il était plus tempéré, mais il était bien le seul de la famille à jouer avec moi. Il y avait toujours une bêtise à faire, un genou à égratigner, une bosse à faire pousser, et surtout des vêtements à déchirer. Au final, pour mes parents, me laisser aller au parc revenait à me laisser être un petit sauvage, et à me récupérer à la fin de l’après-midi comme tel. Lorsqu’ils venaient, aussi rare cela soit-il, il me fallait ignorer leur regard désapprobateurs, leurs cris, leurs menaces, quand ils ne se contentaient pas de m’attraper par le bras pour m’enguirlander et me tirer l’oreille devant tout le monde dès que j’osais me comporter comme un enfant normal. Petit à petit, le parc est devenu un endroit de frustration. Et puis, ils finirent tout simplement par m’en dégoûter. Tant pis pour toute cette énergie ; pour avoir la paix, mieux valait rester à la maison, dessiner ou faire du piano. Mon père et ma mère ne savaient pas jouer. Ils n’ont sûrement jamais été enfants. Ils ne savaient pas faire parler une peluche, prendre dans les bras, féliciter, encourager. Rien de tout ça. « Je ne sais pas trop comment faire. » Je joue avec mon fils comme je crois que cela doit être fait, et non parce que je peux m’inspirer de quoi que ce soit que j’aurais vécu. Edward ne s’est jamais assis par terre avec moi au milieu d’un tas de jouets. C’est à peine s’il m’a lu une histoire avant de dormir. Je me sens souvent ridicule, peu assuré quand je joue avec mon garçon. Je ne suis réconforté que par le sourire de Daniel, comme un signe d’approbation pour me dire que je ne fais pas les choses si mal que ça. Mais le parc… Je crois que c’est encore trop demander. Je peux plus naturellement envoyer un bâton à chercher aux chiens que de tenir la main au petit quand il dévale le toboggan. C’est pourtant simple comme bonjour, il n’y a aucun calcul arithmétique à faire, mais je ne peux pas. Tout me visse à ce banc. Peut-être que cela viendra avec le temps. J’adresse un petit sourire à Joanne. « Ca me va de rester là, tu sais, de vous regarder. Il a l’air de s’amuser avec toi. Je suis certain que ça ne fait aucune différence pour lui. » Nous sommes là tous les deux. Qu’importe qui le fait jouer tant qu’il a son père et sa mère dans son champ de vision, qu’il a la possibilité de réclamer la présence ou un câlin de l’un ou l’autre quand il le veut. Peut-être que dans quelques mois, quelques années, il me tiendra rigueur de ne pas bouger du banc, comme si une force m’y retenait, une peur comme un poids posé sur mes genoux qui m’empêche de me lever. D’ici là, j’espère parvenir à me défaire de ce blocage. Et sinon, je serai le parent avec qui il pourra toujours peindre, dessiner et faire de la musique. « Tu es vraiment faite pour ça. » je murmure à Joanne, forcé de constater l’aisance qu’elle a à être mère et que je n’aurai jamais pour être père. Ce n’est pas pour rien qu’elle souhaitait autant avoir des enfants, c’est inscrit dans son ADN. Je caresse affectueusement le visage de Daniel, lui-même caresse la truffe de Ben qui s’est dressé sur ses pattes arrières, appuyé sur mes jambes, attendant que je relance le bâton. J’échange encore un regard avec Joanne, un court instant. La douceur de la peau de sa joue, lorsque son visage frôlait le mien, me manque. Ce petit échange de chaleur et d’affection. Son parfum. Le murmure de sa voix soufflée à mon oreille avec douceur et tendresse. Ou juste le contact de sa main. Je m’arrache aux souvenirs de ces sensations et lance le bâton à de nombreux mètres de là. Ben file comme l’éclair sous le regard d’un Daniel captivé.
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyLun 30 Jan 2017 - 21:45


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C'était d'un air perplexe que Joanne recevait sa réponse. Comment ça, il ne savait pas comment faire ? Jamie avait toujours su jouer avec son fils. Faire l'avion, animer ses peluches, lui raconter une histoire. Il était bien plus inconfortable pour le porter les premières semaines. Il était encore tout petit, tout léger, il tenait dans les deux mains de son père. Mais Joanne lui avait montré, elle l'avait accompagné jusqu'à ce qu'il se sente à l'aise avec les gestes à avoir avec un enfant en bas âge. Elle savait bien qu'il n'avait pas de référence, qu'Edward Keynes n'avait absolument pas exercer son rôle de père auprès de Jamie. Ce dernier ne savait pas quoi faire, ce qui était plus adapté ou non. "Tu as toujours su comment faire, pour jouer avec lui." lui assura-t-elle avec un sourire. "Tu le fais rire, sourire, rêver en lui faisant l'avion, ou que sais-je." Joanne commençait à peiner à porter le petit à bout de bras, sa masse musculaire était bien moindre que celle de Jamie. "Tu sais comment t'y faire, tu ne veux juste pas le croire, ou l'admettre." Accepter qu'il était un bon père, et qu'il n'était pas comme le sien. "Aie confiance en toi." Ce n'était pas parce que le monde l'accusait de violences conjugales qu'il devait aller dans leur sens et penser qu'il n'était pas doué pour être père. Il n'y avait qu'eux deux qui connaissaient les réelles circonstances de ces réactions excessives, ils étaient les seuls à comprendre. Pour lui, le rôle de mère était dédié à Joanne. Elle était née pour avoir une famille, pour s'occuper de ses enfants. Elle ne put se retenir de sourire à son compliment. "C'est un rêve qui s'est réalisé. Malgré toutes les embûches et les difficultés." Les problèmes de fertilité de Joanne se sont prononcés plus d'une fois. Après avoir caressé le visage de son fils, Joanne et Jamie se regardaient à nouveau l'un l'autre. Elle n'était pas sûre de parvenir à décrypter ce qu'elle voyait dans cette paire d'yeux verts. Il y avait beaucoup de nostalgie, peut-être encore un peu de tendresse. Pourtant, il était le premier à reculer au moindre contact physique, à refuser que la petite blonde pose ses mains sur lui, même pour les gestes les plus insignifiants. Ils regardaient tous Ben courire vers le bâton, puis s'installer pour le mâchouiller joyeusement. "J'ai repensé à la question que tu m'avais posée avant de que tu ne partes en trombe. Quand tu m'as demandée ce que je voulais." Sa voix était douce, elle ne cherchait absolument pas à revenir dans le conflit. "Ce que je veux, c'est offrir le meilleur possible pour Daniel. Peut-être que ce n'est pas normal, d'avoir ça comme objectif principal, au point de s'oublier. Mais c'est aussi quelque chose de très motivant pour... pour se prendre en main, finalement. Et rester toute la journée à la maison, bosser quand je le voulais à la fondation, c'était une bonne chose. Je veux dire, je pouvais être constamment avec Daniel, mais je ne voyais pas grand chose d'autre. Et ce n'était pas bon, pour moi. Tout ce que je faisais, c'était attendre qu'il se réveille de sa sieste ou de sa nuit pour m'occuper de lui. Et le musée me manquait." Une chose que Jamie avait deviné dès la seconde où elle lui avait annoncé qu'elle devait abandonner son poste. "Après notre rupture, j'étais terrorisée qu'on m'arrache encore quelque chose que j'aimais plus que tout, et ce qu'il me restait, c'était Daniel. C'était peut-être un peur injustifiée, j'en sais rien." Et Jamie n'avait que rajouter du sel sur cette plaie en la menaçant plus d'une fois de faire en sorte d'éloigner Daniel d'elle s'il y avait besoin. "Et après je me suis dit que le temps allait passer vite, et qu'un jour, il finirait par aller à l'école, ou même avancer, aller plus régulièrement à la crèche. Et que là, la séparation allait être très compliquée. Ce n'est pas très sain, d'être totalement ventousée à lui. Et ce n'est pas bénéfique pour lui non plus, il faut que j'arrête de reposer certaines choses sur lui." Elle baissa les yeux vers son fils, qui avait fini par poser lourdement sa tête contre le torse de sa mère, il s'assoupissait doucement. "Et c'était aussi une de mes motivations de trouver un autre boulot. Ca me manquait, mais c'est aussi pour son bien. Il a besoin d'être un peu plus en contact avec les petits de son âge, pour ne pas qu'il soit terrorisé à son premier jour à l'école. Et pour éviter que je le sois moi aussi." Elle rit nerveusement. "Et je veux tout ça. Je veux retrouver mon métier, je veux que Daniel puisse bien grandir, qu'il soit heureux et qu'il s'épanouisse comme il l'entend. Je veux que tu en obtiennes la garde et que vous ayez vos moments à tous les deux. Lui aussi, je dois le laisser partir, un peu." Il devait être guidé, mais Joanne se devait de lâcher prise.[color=#006699] "Comme je te laisse partir toi. Je ne veux pas, et je ne pense pas avoir été une entrave pour toi, depuis qu'on est séparé. Et même si parfois c'est douloureux, même si parfois, tu m'as choquée et blessée dans certains de tes propos, je fais de mon mieux pour avancer de mon côté aussi. Et... je n'y peux rien si j'ai atterri à ce gala, j'ignorais que tu y étais - et Mina ne me croyait pas. Wes voulait à tout prix m'y emmener, me faire enfiler cette robe et espérer que je passe une bonne soirée pour oublier un peu tout ce qu'il se passait à la fondation. Rien de plus. Alors je suis désolée si ma simple présence te dérangeait, ce soir-là. J'avais bu, beaucoup bu, et le fait de t'avoir vu partir avec cette femme, sur le coup, ça m'a fait mal, et là, je me suis dit que tout était absolument fini." La touche final, après ce qu'il s'est passé en Angleterre, après qu'il lui est proposé de devenir sa sexfriend, après toutes les insultes déversées sur elle. Le point d'honneur d'une relation houleuse, mais passionnée. "Je veux aussi que tu t'en sortes, de ton côté."
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyMar 31 Jan 2017 - 18:10


─ we threw our hearts into the sea
Can we keep our bearing straight or will we be blown off course, are we instruments of fate? Do we really have a choice?

Joanne n’y croit pas vraiment, que je ne sois pas capable de simplement jouer avec mon fils dans un parc. Cela ne change rien de la maison après tout, n’est-ce pas ? Ce ne sont que d’autres possibilités. Le bac à sable, le toboggan, la balançoire. Rien de compliqué, rien qui ne justifie de ressentir une quelconque difficulté. Et je ne saurais expliquer à la jeune femme cette impression d’être retenu, soudé à ce banc, ce soudain manque de confiance en moi. Je me contente de sourire timidement à ses paroles qui se veulent rassurantes et encourageantes –mais qui ne suffiront pas à me décider à participer plus activement à cette sortie. « Peut-être une prochaine fois. » dis-je, complaisant, sans savoir s’il y aura une prochaine fois et si je ne ressentirai pas ce blocage cette fois-là non plus. J’essayerai, en tout cas, je ne suis pas du genre à manquer de bonne foi lorsqu’il est question d’essayer –sûrement parce que je digère difficilement l’échec, cela fait aussi partie de la méthode d’éducation Keynes. Au calme, Daniel commence à s’assoupir. Il est encore petit, et le parc fatigue rapidement, surtout lorsque l’on tient une occasion de piquer un somme confortablement installé contre sa maman. Puisqu’il ne réclame plus d’attention, Joanne et moi pouvons discuter, baissant naturellement la voix pour ne pas faire plus de bruit que nécessaire –même s’il est connu que le petit ne se réveille pas si facilement. La jeune femme a visiblement réfléchi à notre dernière discussion, quoi qu’il faille qualifier cela de dispute. Je ne pensais pas qu’elle s’attarderait sur la moindre de mes paroles, il n’y a pas de raison que mon avis comptent pour quoi que ce soit à ses yeux. Mais elle a cherché à savoir ce qu’elle veut vraiment, et sa réponse ne me surprend qu’à moitié. Elle restera une maman avant tout. Mais une maman qui réalise que son enfant ne sera pas toujours un bébé, qu’il ne restera pas éternellement à la maison, qu’il grandira et qu’elle ne pourra pas mettre sa vie en suspend jusqu’à son retour de l’école comme elle le faisait en attendant qu’il se réveille de sa sieste, comme on allume et éteint un robot dédié à une unique tache. Qu’elle se raccroche autant à Daniel suite à notre rupture ne me semble pas dénué de sens, il était le seul repère encore viable. Aujourd’hui, son futur poste au musée lui rappelle qu’elle a des options, qu’il est possible d’avancer. Elle paraît bien plus sereine concernant l’avenir qu’il y a quelques jours. La seule chose qui me prend au dépourvu, c’est que Joanne mentionne le gala de la galerie, et le moment où nos regards se sont croisés lorsque je suis parti accompagné. C’est ce qui a concrétisé la fin de cette relation. « Ca l’est… » je souffle. Terminé. C’est un peu plus réel à chaque pas que nous faisons dans des directions opposées. De plus en plus éloignés de ce que nous avons été. « Ne t’en fais pas pour moi. » dis-je avec un fin sourire. Je n’ai jamais été doué pour être seul, même si je l’ai très souvent été, ni pour être en couple à vrai dire. J’ai toujours été autant un danger pour moi-même que pour mon entourage, grand roi des situations malsaines malgré moi. Alors je ne sais pas ce qu’il adviendra de moi, si j’avancerai et quand cela sera le cas. Je ne sais pas si je tomberai amoureux encore une fois, si je me l’autoriserai. Rien n’est planifié. Même ma carrière est incertaine. Mais je m’en sortirai. « Si tout ce que tu m’as dit représente ce que tu veux, alors je ne peux que t’encourager à aller dans ce sens. Je t’avoue que je suis content que tu veuilles te redonner une place, avec le musée et la danse. Tu te fais des amis, tu te reconstruis un entourage. C’est vrai que ça n’était pas très sain d’être constamment auprès de Daniel, je… je me sens un peu coupable de ça. J’ai eu peur du moindre manque d’attention qu’il puisse avoir et au final, c’était trop. » Mon regard se pose sur le petit qui somnole. Je soulage Joanne de son poids en le mettant dans sa poussette, où il pourra s’affaler comme bon lui semble. « J’aurais aimé être moins doué en matière de mauvaises décisions. » j’ajoute avec un petit rire. Ca, je doute de pouvoir le changer. Ce n’est pas faute de toujours vouloir faire au mieux, de faire les choix qui me paraissent justes ; je tire toujours à côté de la cible. Sauf peut-être concernant ma rupture avec Joanne. De plus en plus, cela semble être la meilleure décision à prendre. « Et je ne te reproche pas d’avoir été présente au gala. » je reprends. « J’aurais aimé venir te saluer mais c’était un peu trop délicat. Et Vee était ravie que tu sois là. Ce n’est que Mina qui a du mal à supporter de ne pas être le centre de l’attention. » J’hausse les épaules. Nous n’y pouvons rien, il faut se contenter de l’ignorer, de ne pas se laisser atteindre, voire d’en rire. « Je ne pensais pas que ça te toucherait d’une quelconque manière que je parte avec Emma. » j’ajoute plus bas. Je pensais qu’elle était bien passée à autre chose vu les rejets essuyés, assez pour qu’elle s’en fiche. Ce n’est sûrement que par principe. Dans le fond, nous sommes tous du genre à continuer de convoiter ce qui nous a appartenu, même si cela n’est pas toujours logique. Les sentiments ne le sont pas.  
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyMar 31 Jan 2017 - 23:21


we threw our hearts into the sea
forgot all of our memories

Jamie ne semblait tout de même pas bien motivé à s'essayer à quoi que ce soit ce jour bien que son ex avait sorti quelques arguments pour le mettre en confiance. Rien n'y faisait. Alors leur petit bout de chou avait fini par s'assoupir après cette après-midi pleine d'émotions et de sensations. Rien n'était plus confortable que la chaleur de sa mère, ou celle de son père. Il avait bien hérité du sommeil de ce dernier, parfaitement imperturbable. C'était une occasion pour que Joanne embraye la conversation concernant leur précédente dispute. Celle-ci avait été dure, particulièrement virulente, avec les quatre vérités sorties à chaque phrase. Même des pensées qui auraient du rester cachées dans un coin, mais qui ont été exprimées, puis regrettées. Leur relation était bel et bien terminée, après que Joanne l'ait vu passer à autre chose, du moins, sexuellement parlant, et c'était la seule sur laquelle ils se convenaient parfaitement bien. Il ne voulait pas qu'il s'inquiète pour elle. Elle n'allait pas l'être alors qu'elle savait qu'il allait certainement redevenir le Jamie d'avant. Quoi que ce son traitement l'empêcherait certainement d'aller chercher des ennuis dans le bar du coin. Il se défoulait autrement, certainement. "Je pense que nous avions eu tous les deux très peur. Surtout après l'enlèvement, je craignais chaque seconde où j'étais un peu séparée de lui." Elle se souvenait bien lui avoir dit qu'elle se sentait comme une femme au foyer des années cinquante, c'était peut-être un petit peu vrai. Il prit délicatement Daniel des bras de Joanne afin de le laisser poursuivre sa sieste dans la poussette. "Et je me dis qu'un mi-temps, ce n'est pas plus mal. C'est transitoire pour lui comme pour moi, c'est finalement une solution idéale. Je me débrouillerai, pour le reste." dit-elle, assez optimiste. "On est deux." ajouta-t-elle, concernant ces mauvaises décisions. Il y en avait toujours eu dans leur couple, mais les leurs avaient des répercussions qui avaient été fatales et qui avaient donné ce résultat là. "Ce n'est pas vraiment une solution à retenir, pour moi, cette histoire de séparation avec Daniel, de trouver le juste milieu dans sa vie. Je ne me vois pas avoir d'autres enfants. Ca ne me met pas très à l'aise, d'avoir à l'idée d'avoir des enfants de pères différents." C'était presque malsain pour elle, anormal, pour son esprit de famille purement traditionnelle. Elle savait déjà très bien se contenter de Daniel, bien qu'au fond elle avait toujours rêvé d'avoir plusieurs enfants. Vint le sujet du gala, Jamie disant qu'il ne lui reprochait pas d'être venue. "Elle était ravie parce que c'était certainement une occasion pour elle de me tirer les vers du nez pour que j'accepte son shoot. Pratiquement tout le monde m'en a parlée. Elle n'a plus vraiment de raison de me le demander, désormais." Elle n'était plus compagne ou fiancée du célèbre, riche et beau Jamie Keynes, elle n'était plus à la tête d'une fondation caritative. Elle redevenait ce qu'elle était avant de l'avoir rencontré, il n'y avait rien d'intéressant à tirer d'elle, surtout pour un magazine comme Vogue. "Ce n'était pas qu'une question d'être au centre de l'attention ou non. Elle te veut toi, surtout, juste pour elle." Pour une relation ou au lit, Joanne n'en savait rien. Etre aussi possessif avait quelqu'un n'était jamais anodin ou purement amical. Elle découvrait ensuite que la femme qui l'avait accompagné le soir du gala était la même qu'elle avait vu plus tôt dans la journée. Alors qu'il lui avait dit que ce n'était rien de sérieux. Vraiment ? "J'avais bu, à fleur de peau, Mina venait de me cracher tout son venin sur moi pour bien marquer son territoire. Oui, j'étais à fleur de peau, et oui ça m'a un peu touchée de te voir partir. Il y avait beaucoup de circonstances atténuantes." expliqua-t-elle tout aussi bas que lui. "Maintenant, la pilule est passée. C'était dur sur le coup, et ensuite, je me suis dit que c'était normal, que tu..." Il comprendrait. Jamie avait toujours un besoin particulier de sexe, soit par amour, soit par frustration, il n'allait pas non plus faire voeu d'abstinence après s'être séparée d'elle. Il ne lui devait rien non plus. En revanche, c'était perturbant qu'il tourne aussi vite la page alors qu'il n'y avait pas si longtemps que ça, il avait demandé à Joanne d'être uniquement sa partenaire sexuelle, en somme. "C'est comme ça. Maintenant, il faut continuer." conclut-elle alors, avec un nouvel haussement d'épaules. Joanne n'allait pas se mêler de sa vie, à partir du moment où Jamie ne présentait pas Daniel à toutes ses conquêtes. C'était la seule condition qu'elle lui imposait et il était d'accord avec ce principe là. Un long moment de silence régna, les sujets de conversation s'amenuisaient à chaque fois qu'ils se voyaient. "Je ne voudrais pas te retenir plus longtemps..." souffla-t-elle au bout de longues minutes, avec un léger sourire. "Tu voudrais certainement profiter autrement de ton weekend que de rester avec moi, surtout que Daniel dort maintenant." Elle avait l'impression qu'il se forçait à rester avec elle. Joanne comptait de toute façon se promener encore un peu dans le parc, histoire de profiter de la chaleur de l'été et permettre à ses deux chiens de se défouler un peu.[/color]
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Message(#)#98 joamie + we threw our hearts into the sea EmptyMer 1 Fév 2017 - 0:51


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La transition s'effectue pas à pas. Joanne retourne à son ancienne vie, et moi à la mienne. Comme si cette interlude n'avait rien changé. Il n'y a que Daniel qui s'est ajouté à l'équation. Tout ça pour ça, je me dis, et je trouve cela étrange. Ces hauts, ces bas, ces crises, ces larmes, les rares bonheurs, les épreuves ; presque deux ans de relation houleuse au possible, des ruptures, deux demandes en mariage, des plans d'avenir, des trahisons, des efforts, de la sueur, parfois même du sang, et quelques moments de complicité. L'équivalent d'une vie condensée dans ces quelques mois à deux. Tout ça pour qu'il n'en reste rien, si ce n'est qu'un vague sentiment de gâchis, et un retour à la case départ, avec pour seul témoin de ce qui a été, Daniel, qui ne nous permettra jamais d'oublier. Nous redeviendrons bientôt ces deux inconnus dont les chemins n'auraient jamais du se croiser dans ce bar. Et si je n'étais jamais intervenu ce soir-là ? Je ne veux plus vraiment croire au destin. Ou alors, à ses erreurs, ses brouillons. Nous nous résumons à une ligne d'une grande histoire sur lequel l'univers a tiré un trait tout du long. Est-ce que nous serons laissés sur le bas côté, ou est-ce que nous reviendrons dans la trame un jour ? Est-ce que nous n'étions que les figurants de l'histoire de quelqu'un d'autre, et après avoir joué notre rôle, notre utilité n'est plus ? Ou est-ce qu'il existe un grand narrateur quelque part qui se penchera sur nous, sur elle, ou sur moi, et nous offrira une nouvelle chance ? Je devine comme un point final ici. Dans ce parc, dans cette conversation. Le fait de dire tout haut que cette histoire est terminée m'a mis un sacré coup. C'est pourtant la réalité, celle que j'ai forgée moi-même. Et malgré mon sourire, mes cris, mes moments de dégoût, ou d'indifférence, malgré tout ce qui se balance dans ma tête et torture mon coeur, malgré la certitude d'avoir fait ce qu'il fallait, je donnerais tout pour qu'il en soit autrement. Pour que nous soyons ici en tant que famille, mariés depuis quelques semaines maintenant, attendant avec impatience la date de notre lune de miel, enthousiasmés par le premier anniversaire de notre fils, espérant déjà compter un membre de plus l'année prochaine. J'aimerais tant que tout soit différent. Je me dis que tout ceci a sûrement eu plus de sens pour moi que pour elle. Qu'elle aura oublié quand je chercherai encore un moyen d'arrêter de saigner et de refaire confiance. Qu'elle sera heureuse pendant que je retournerai au milieu de la marée de masques et de chiffres. Je ne peux pas m'empêcher à cet instant, quand Joanne m'invite presque à partir, de me sentir si profondément triste que cette peine semble s'étendre à tout mon corps comme une gangrène. J'ai le coeur lourd, la gorge serrée pendant un instant, les poumons engourdis. Je peine à déglutir et dire quoi que ce soit. Je me trouve idiot, à fixer son regard bleu un instant, à m'y accrocher. « A vrai dire, je n'ai rien de mieux à faire. » dis-je de plus en plus bas. Même si j'avais quelque chose à faire, je crois que le vide qui s'est installé dans ma poitrine aurait aspiré toute volonté de faire quoi que ce soit de la même manière dont il me vide de toute énergie à ce moment-là. « Et ce n'est pas tous les jours que nous arrivons à supporter la présence l'un de l'autre, non ? » j'ajoute avec un petit sourire. Cela pourrait de pas durer. Il suffirait d'un mot pour que tout dérape. En réalité, mieux vaut arrêter sur une bonne note, et faire de cet instant un souvenir relativement agréable, plutôt que de risquer de le gâcher. C'est ce que je sais faire de mieux après tout, et c'est un talent dont je n'aimerais pas user aujourd'hui. De plus, je sens que ma gorge se serre encore, que mon estomac se retourne, pris par une nausée de regrets, et que ces jambes de plomb qui m'empêchent de quitter le banc menacent de tomber à genoux pour demander pardon. « Mais je suppose que toutes les bonnes choses ont une fin. » j'use pour justifier mon départ. Alors je me force à me lever et rappelle les chiens. J'attache les laisses à leur cou. Puis je me penche pour embrasser Daniel sur le front, et dis à Joanne que je l'appellerai pour la prochaine fois où je passerai le voir. Je retiendrai le chagrin alimenté par les voix qui me répètent que nous n'étions rien, qu'elle m'oublie, cette peine qui fait trembler mes mains sur mon volant, jusqu'à mon arrivée chez moi. Et perdant toute force une fois le palier de la maison passé, je resterai adossé à la porte, assis sur le tapis, me noyant pendant de longues minutes, perdant toute volonté.
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