Une rue trop loin, un pas de trop, des fois, sans le vouloir, on peut s'attirer des ennuis, ca nous tombe dessus avant qu'on ne puisse voir arriver quoi que ce soit. Cette fois, c'était son tour.
Plus tôt dans la journée, Nino avait récupéré quelques grammes de poudre à revendre dans le secteur. Son fournisseur était Jayden, mais ce n'était pas lui qui lui avait donné sa cam. Nino n'avait encore jamais vu le boss, il passait toujours par un intermédiaire qui lui disait où aller. Jusqu'à maintenant, ca s'était toujours bien passé. Nino refourguais toujours ce qu'on lui donnait et rapportait la tune qu'il gagnait ensuite, on lui donnait sa commission et Nino repartait tranquille pour plusieurs jours. Dès qu'il avait besoin de tune, il revenait. Son taf chez Lauren Rose ne lui suffisait pas pour être à l'aise tout un mois mais c'était un choix. Ce travail était surtout une couverture pour son visa séjour. Il y avait rien de plus chiant pour Nino que d'avoir un travail à temps plein et devoir faire bonne figure devant des collègues ou un patron. Là, il bossait solo en faisant peu d'heure et Lauren Rose était pas trop sur son dos non plus. C'était tout benef, sauf pour son porte feuille. Alors la revente, c'est ce qu'il y a de mieux, c'est ce qui paie le mieux. Il s'était rendu exactement là où on lui avait indiqué, à quelques rues du club dont Jayden est propriétaire, Nino n'y voyait aucun problème.
Il poireautait depuis plusieurs dizaines de minutes mais il n'avait rien vendu, pas un gramme. Personne ne l'avait accosté et il commençait à perdre patience. A deux doigts d'appeler son fournisseur pour lui demander c'était quoi son plan pourri. Au moment même où il sort son téléphone, dégoté pour ses "relations professionnelles", Nino ressent une douleur si intense dans le dos qu'elle le projette contre le poteaux en acier devant lui. Une seconde dans le ventre qui lui fait tellement mal que cette fois il se pli en deux, bras contre son abdomen, il n'a pas le temps de se redresser qu'il se trouve par terre, rué de coups. Ils sont deux, il se prend des coups de pieds dans le corps et quelques un au visage. Impossible pour lui de riposter,.. Au bout des quelques minutes qui paraissaient interminables pour Nino, le voilà seul, gisant sur le trottoir, se sentant sali et impuissant. Personne ne passait dans cette rue. Était-ce de la violence gratuite ou était il vraiment au mauvais endroit? Il savait que dans le milieu de la drogue, rien ne venait par hasard. Si ces mecs s'en étaient pris à lui, c'était pas pour rien et il comptait bien en savoir plus. Mais en attendant, il arrivait tout juste à se redresser pour se hisser contre le mur derrière lui et rester assis. Il se met alors à jurer en italien "Allez vous faire foutre!" Il grimace. Il ne peut pas se voir dans un miroir mais son oeil droit lui permet à peine de distinguer la voiture qui se trouve à 2 mètres de lui. Son t shirt gris chiné était recouvert de taches de sang et sa pommette gauche lui faisait terriblement mal, sans compter tout le reste...
Pour lui, impossible d'aller à l'hopital, on lui poserait trop de question inconfortables auxquelles il ne voudrait pas répondre. Il aurait l'impression de vivre un interrogatoire et c'est un passage de sa vie qu'il ne veut pas revivre. Il creuse alors dans le peu de neurones qui répondent et se souvient soudainement de Duncan. Ce chirurgien qui l'avait hébergé une nuit à son arrivée à Brisbane. Où tu veux, quand tu veux, si un jour t'as besoin. C'est ce qu'avait retenu Nino. Il pensait pas avoir besoin de lui un jour, il pensait pas le revoir même, mais là, c'était le moment. Il sort alors son porte feuille de sa poche et sort un papier sur lequel il note des numéros de téléphones qu'on lui donne. Celui de Duncan y apparaît, à moitié effacé mais on peut distinguer les chiffres quand même. Il l'appelle alors, dès qu'il décroche, Nino enchaîne "C'est Nino, je suis à Fortitude valley, derrière le Stones Corner, j'me suis fais défoncer la gueule!" même parler lui demande un effort assez important, chaque mot sortie de sa bouche lui provoque une douleur intense. "J'vais avoir besoin de toi, mec!" il raccroche aussitôt, ne laissant pas trop le choix à son interlocuteur. Il savait qu'il lui viendrait en aide.
Cette journée là, Duncan n'était pas à l'hôpital mais dans son dispensaire à établir un ordres de priorités dans ses dossiers. Il ne pouvait pas prendre en charge plus de trois enfants à la fois alors il devait faire ses choix minutieusement. Il relisait chaque dossier qu'avait pu lui envoyer ses confrères encore au Mali et Duncan se posait toujours beaucoup de questions si bien que même le dispensaire vide, il y passait le plus clair de sa journée. A la place, il aurait pu très bien passé la journée chez lui mais il n'était pas du genre à ne rien à faire donc autant occupé son temps de manière utile. Son téléphone se mit soudainement à sonner, le cherchant un bref instant, Duncan ne reconnut pas le numéro qui s'affichait sur son écran. Décrochant, il ne pu rien dire d'autre à part « Allô ? ».
Quand son interlocuteur raccrocha, il ne fallut pas bien longtemps pour que Duncan se remémore sa rencontre avec Nino. Cela faisait à peine trois mois qu'ils s'étaient rencontrés et Duncan lui avait promis de lui venir en cas de problème. A croire que ce jour était arrivé même si le docteur aurait préféré le contraire pour Nino. Duncan rangea tous ses dossiers puis il attrapa une sorte de sac à dos qu'il y avait dans les locaux où il mit tout le nécessaire en cas de premier secours, des bandages, les compresses, des antidouleurs, du désinfectant et un kit de suture car il savait que Nino n'irait pas à l'hôpital rien que pour l'argent que ça lui coûterait et qu'il n'avait pas. Il referma le sac à dos en attrapant par la suite son stéthoscope posait sur son bureau, il se s'en séparait jamais. Duncan quitta précipitamment son dispensaire pour ainsi rejoindre sa voiture puis Fortitude Valley. Il n'était pas bien loin mais quand même.
Au volant de sa voiture, Duncan avait un peu peur de ce qu'il allait découvrir. Il espérait que Nino ne soit pas trop blessé mais à en croire par sa voix au téléphone qui était haletante et faible, ça ne devait pas être beau. Même s'il n'avait pas passé beaucoup de temps avec Nino, il se doutait bien que tout n'était pas rose dans sa vie mais se faire attaquer dans la rue ? Ça n'importe qui pouvait en être la victime. Il gara sa voiture un peu à la va vite sur un trottoir puis il descendit en attrapant son sac à dos au passage.
- Nino ?!
Duncan s'avança dans une espèce de ruelle derrière l'hôtel que lui avait indiqué Nino quelques minutes plus tôt au téléphone. Il pressa le pas en direction du jeune homme se mettant tout de suite à sa hauteur en arrivant.
- Qu'est ce qui s'est passé ?!
Fronçant les yeux, il constata toute suite les nombreuses lésions dont Nino pouvait faire présence, il allait avoir mal. Duncan ouvrit son sac mettant une paire de gants afin de préparer ce dont il avait besoin pour lui désinfecter les plaies qu'il avait au visage. Par contre, il ne comptait pas trop rester dans la ruelle trop longtemps, histoire qu'on ne leur tombe pas dessus une deuxième fois. Duncan n'était pas très bon dans ce qui pouvait être une bagarre étant donner que ses mains étaient ses outils de travail, il était hors de question qu'il risque de se casser un seul doigt.
- Je te fais les premiers soins ici, mais faudra bouger ensuite. Je dois te recoudre et évaluer si tu as une ou plusieurs fractures. Tu penses réussir à marcher jusqu'à ma voiture ?
Le téléphone une fois raccroché, Nino n'avait plus qu'à attendre, une attente qui lui avait semblé être une éternité. La douleur était telle qu'il avait du mal à penser à autre chose. Il se promettait alors de ne plus jamais dire à quelqu'un de penser à autre chose lorsque celui ci aurait mal quelques part, à présent il savait que ce n'était pas possible. Il restait immobile et attendait un signe. Il espérait vraiment que Duncan aurait compris son message et viendrait. Si non, il se débrouillerait, il se voyait plus appeler Sohan; pour lui c'était le mec qui était le plus à même de lui donner un coup de main, au moins pour l'aider à se déplacer jusqu'à une caisse. Il allait attendre encore un peu et s'il n'avait pas de signe de vie du médecin, il passerait son coup de fil au hacker.
Il entend son prénom mais ne voit personne, il se redresse un peu plus et grimace dès qu'il bouge. Il aperçoit la silhouette de Duncan qui s'approche de lui. Il lève les yeux pour mieux le voir et sourit jaune quand le jeune homme lui demande ce qu'il s'est passé. " Une petite valse avec une belle ballerine, elle m'a marché sur les pieds et voilà... " la réponse semblait convenir pour une question pareille. Pour Nino, ce n'était pas la peine de préciser comment c'était arrivé, ni pourquoi, de toutes façons, il ne le savait pas.
Le programme de Duncan était pas trop mal. Il redoutait le contact de l'alcool contre ses plais mais ca ne pouvait pas être pire. Ça rajouterait juste un peu de piquant, ça ferait peut être diversion par rapport aux douleurs qu'il ressentait un peu partout. " Ca devrait aller ouais! " Il regarde un peu plus loin dans la ruelle et se dit que c'est jouable, mais ca allait pas être très simple non plus. Duncan devrait bien l'aider.
En évaluant par lui-même, Duncan comprit rapidement que Nino s'était probablement fait prendre par surprise par un ou plusieurs hommes. Il ne savait pas s'il avait fait quelque chose pour cela mais il n'était pas là pour le juger mais plutôt pour le soigner comme il pouvait loin de l'hôpital. Ça lui aurait presque rappeler le Mali quand il avait un paquet de dix compresses pour une vingtaine de patients avec un fond d'alcool dans une toute petite bouteille. Il ne pu s'empêcher de rouler des yeux lorsque Nino lui répondit.
- Plutôt musclé cette ballerine.
Duncan se redressa levant le nez des compresse qu'il avait imbibé de désinfectant puis son regard croisa un bref instant celui du jeune homme.
- Ça va probablement piquer un peu.
La douleur était relative à chacun mais parfois dire que cela ne ferait pas beaucoup mal suffisait à diminuer la douleur dans l'esprit du patient, en théorie. Duncan appliqua la compresse à plusieurs endroits sur le visage de Nino afin de retirer le sang qui y coulait un peu partout. Un de ses yeux était pas mal gonflé et cela l'inquiéter un peu alors il sortit une lampe qu'avait la plus part des docteur pour faire des tests oculaires. Duncan lui demanda de suivre la lumière des yeux, ses pupilles étaient dilatés sûrement dû aux coups qu'il avait reçu quelques minutes plus tôt. Ensuite ça pouvait paraître un peu bizarre mais il lui prit les mains, visiblement, Nino ne s'était pas battu, il avait juste reçu les coups. Pour finir, il passa ses mains au niveau de ses cotes en appuyant légèrement mais ça suffisait pour le faire grimacer.
- Je dirais deux cotes fêlées et une cassée mais je ne suis pas un scanner. Pour un qui ne voulait pas mon numéro…
Un léger sourire en coin se dessina sur la bouche de Duncan. La situation n'était pas vraiment drôle mais il voulait relativiser un peu la situation en essayant de détourner légèrement l'attention de Nino lui rappelant les débuts un peu compliquer à leur rencontre. Après avoir improviser un pansement au niveau de l'arcade sourcilière du jeune homme, zone où les saignements pouvaient être important, il rangea son matériel dans son sac afin de pouvoir le mettre sur ses épaules.
- La voiture est juste au bout de la ruelle. Je vais t'aider et je suppose que tu ne veux pas aller à l'hôpital ?
Duncan connaissait déjà la réponse mais bon, autant en être sûr. Il se releva ensuite tendant sa main à Nino pour l'aider. Le tout était de ne pas trop lui appuyer sur les cotes et cela devrait aller.
Ouais, ca pique. Nino grimace à chaque fois que la compresse imbibée d'alcool se pose sur sa peau à vif mais la douleur est supportable et finalement, ne fait pas passer ses autres maux. Il fait le dur à cuire, celui qui n'a jamais mal, celui qui ne pleure jamais, mais là, il pourrait quand même lacher quelques larmes s'il se laisser aller. Mais il est fier Nino, la fierté d'un italien venu de Naples, qui plus est, de Scampia alors là, ca rigole pas. Lorsque Duncan alluma sa petite lampe devant les yeux de Nino, il eu le reflex de fermer ses yeux, éblouie par une lumière agressive en pleine nuit. Mais une fois accoutumé, il ouvre à nouveau ses yeux et se force à mes garder ouvert. Il ne savait pas trop pourquoi Duncan faisait ça, mais il se doutait que ca faisait partie des contrôle de routine. Nino n'avait pas encore vu sa tête mais il se doutait que c'était pas beau à voir. Il allait devoir appeler sa patronne pour lui dire qu'il ne pourrait pas aller travailler pendant quelques temps. Dans un sens, ca l'arrange, au moins, il allait être tranquille un moment. Bien qu'il aurait préféré être tranquille tout étant en bonne santé. Là, il allait mettre un moment avant de s'en remettre vraiment.
La douleur était devenue bien plus insuportable quand Duncan posa ses mains sur les côtes de Nino et là, un cri ne pu s'empêcher de sortir de la bouche de l'italien. Merde, fais gaffes! deux côtes fêlées et une cassée, tu m'étonnes qu'il avait mal.
C'est mort!! dit il en réponse à sa demande pour l'hopital. Nino n'aimait pas devoir rendre des comptes à qui que ce soit. Il savait que s'il allait à l'hopital, il allait devoir répondre à des questions et il y aurait même une enquête, ca craignait pour lui. Donc, ouais, c'est mort. Il fallait qu'il se redresse et pris la main que Duncan lui tendait pour l'aider. Ca n'allait pas être simple mais il pris appuie sur ses jambes et se releva. Il grimaçait encore. En étant debout, il voyait les traces de sang au sol. Rien de bien important, mais suffisant pour voir que ce n'était pas une simple bagarre à la sortie d'un bar. Là, il avait pris cher et il ignorait toujours pourquoi. Il mènerait sa propre enquête. vas-y, tranquille. dit il en commençant à marcher. La voiture n'était pas si loin mais chaque pied posé par terre lui donnait une douleur ici ou là. Après quelques mètres, pour lesquels ils avaient plus de temps qu'il n'en fallait normalement, Nino entra dans la voiture du médecin encore ouverte. Merci! lui dit il pour être venu le chercher.
Duncan faisait attention mais malheureusement sans scanner et sans radio, il devait un peu appuyer où ça faisait mal pour constater réellement les dégâts. Bien sur, il n'allait pas le forcer à aller à l'hôpital, il pourrait très bien lui bander les cotes avec un tissus très serrer mais à coup sûr ça n'allait pas être une partie de plaisir pour Nino même en faisant attention. Pour son visage, ça disparaîtrait et il avait de la chance, Duncan était très doué pour les points de sutures et il n'aurait probablement aucune cicatrice. Ce n'était pas pour se vanter mais tous les ans, chaque interne se démarquait dans un domaine et Duncan avait largement surpasser les autres au niveau des sutures. Le chef en chirurgie esthétique lui avait presque servi une place dans son service mais Duncan voyait autre chose pour son avenir et ses structures étaient également très utile pour tous les coeurs qu'il avait pu réparer jusqu'à présent.
- Je fais attention, mais si je veux vérifier ce qui est cassé ou non, je dois appuyer…
La réponse de Nino fit lever les yeux au ciel à Duncan. C'était presque sûr qu'il ne veuille pas aller à l'hôpital et pourtant il avait appelé Duncan qui était médecin. S'il voulait être soigner au mieux, il serait obligé de lui en dire un peu plus sur ce qui s'était passé mais certes, aucun dossier ne porterait son nom dans l'hôpital. Il aida au mieux Nino à se relever passant son bras gauche autours de son cou afin de le tenir droit au mieux et de surtout pouvoir l'aider à marcher en supportant son poids. Ils se mirent tous les deux à marcher d'un pas lent mais au moins un peu près assurer de ne pas le faire dégringoler par terre.
- Je ne sais pas ce qui s'est passé et si tu ne veux pas m'en parler j'irais pas mener une enquête mais fais attention à toi…
Duncan trouvait ça un peu louche de le trouver dans une ruelle. L'endroit rêvait pour faire tout sauf des trucs légaux. Le problème c'est que même s'il voulait l'aider Nino avait été clair avec lui sur ce fait là. Pourtant c'était dommage, il aurait pu lui trouver une bonne place à l'hôpital, bon rien de dingue non plus mais il aurait eu un revenu fixe assez pour ne plus faire n'importe quoi dans un ruelle en fin de journée. Une fois qu'ils furent arriver à la voiture, Duncan ouvrit la porte pour l'aider à s’installer à la place du passager. Nino se mit à parler et Duncan lui répondit avant de fermer la porte en posant son sac à dos à ses pieds.
- C'est normal, après tout, je t'avais laissé mon numéro pour ça.
Passant de l'autre coté pour entrer à la place du conducteur, Duncan mit immédiatement le contact pour pouvoir partir au plus vite d'ici. Une fois engager dans la rue principale, il tourna un bref instant son regard vers Nino.
- Je te dépose quelque part ou on passe d'abord chez moi pour que je te fasse les points dont tu as besoin ?
Nino se contentait de se taire et de souffrir en silence quand il compris que Duncan ne prenait pas plaisir à lui faire mal et qu'il n'avait juste pas le choix. Il n'allait pas trop en demander alors qu'il refusait de se rendre à l’hôpital. Nino était toujours méfiant. Bien qu'il mourrait d'envie de repartir chez lui, il ne pouvait pas, sa vie était en danger alors il devait montrer patte blanche partout où il se rendait, y compris à l’hôpital. En même temps, il doutait qu'on lui prendrait trop la tête pour avoir été tabassé dans une ruelle, mais moins on en savait sur lui, mieux ce serait et personne n'irait fouiller dans son passé. Dans un certain sens, Nino voyait sa vie à Brisbane comme un renouveau, comme un nouveau départ. Il allait pouvoir être quelqu'un d'autre ici. Il se doutait bien qu'il ne pourrait pas chasser ses vieux démons indéfiniment, mais au moins, personne ne savait quoi que ce soit à son sujet et lui, pouvait dire uniquement ce qui l'arrangeait. Ce qui était bien différent à Scampia où tous ses faits et gestes étaient comme notés dans une bible que tout le monde pouvait consulter et presque tout le monde la consultait. Impossible de faire quoi que ce soit sans que les nouvelles ne se répandent à fière allure.
J'préfère qu'on aille chez toi d'abord. J'ai pas envie d'affoler les nanas chez qui j'habite. J'dois avoir une sale gueule. Elles vont flipper et me casser les couilles. Il grimace entre chaque phrase. Bouger la mâchoire lui lui demande des efforts qu'il n'aurait pas estimé jusqu'à maintenant. C'est pas la première fois qu'il se fait passer à tabac mais il n'a jamais été aussi touché au visage, une chance pour lui jusqu'à maintenant. Il était toujours tombé sur des voyous qui faisaient en sorte que les blessures ne soient pas trop visible de tous. Là, chaque personnes qu'il allait croiser dans la rue ensuite pourraient le dévisager et se faire mille et un film sur ce qui aurait pu lui arriver.
J'vais retrouver ces connards... dit il le poing serré en regardant à l’extérieur de la voiture. Il se tourna vers Duncan entrain de conduire. T'es médecin, t'es sous serment non? Hypocrite ou je sais pas quoi là? bon, il s'était rendu compte en prononçant ce mot que ce n'était pas le bon, mais il se foutait bien d'Hippocrate et des autres. Là ce qui l’intéressait c'était d'être sur que Duncan saurait garder le secret.
Duncan roulait avec prudence bien qu'il écoutait tout ce que lui disait Nino dans l'espoir d'en apprendre un peu plus sur ce qui s'était passé. Déjà, il était satisfait de constater qu'il ne dormait plus dans la rue et qu'il avait quelque part où aller. Apparemment, il vivait avec plusieurs jeunes femmes. Duncan tourna dans une rue, il était proche de chez lui. Il n'avait rien répondu à sa première affirmation après tout, il fallait qu'il le recoud sinon ça n'allait pas être joli et pour que sa mâchoire dégonfle, hélas ça demanderait plusieurs heures. Il serra un peu les dents, on pouvait probablement le distinguer à la jointure de sa mâchoire, lorsque Nino disait vouloir les retrouver. Tout ça pour quoi ? Se faire casser la figure une deuxième fois ?
- Et ça t'apportera quoi au juste ? Tu devrais plutôt trouver l'origine. Pourquoi toi et pas un autre.
En régle générale, Duncan n'était pas partisan de « celui qui tapera le plus fort » mais parfois, il n'y avait pas d'autre issus. Pourtant, il trouvait ça important de trouver l'origine de ces coups. Il y avait forcément quelque chose qu'il avait fait ou dit avec la mauvaise personne et voilà ce que ça lui avait coûté. Il fronça les yeux légèrement avant de reprendre.
- Hippocrate… Et même si je n'étais pas sous serrement, je serais venu. Dans le cas contraire, j'aurais envoyé les flics. Ça prouve quelque chose non ?
Dans une dernière accélération, Duncan tourna son volant pour garer la voiture dans son allée. Il regarda brièvement si personne n'était dehors pour le voir arriver. Ses voisins n'étaient pas aussi ouvert d'esprit que lui. Pour la plus part, ils étaient mères ou pères de familles et ils ne voulaient surtout pas de quelqu'un comme Nino dans leur quartier. J'entends par là quelqu'un qui pourrait leur valoir des ennuies alors que dans ce cas présent c'est eux qui pourraient en créer au jeune homme. Ironique non ?
- Aller, on sort !
Duncan fit rapidement le tour de la voiture pour ouvrier à Nino et l'aider à sortir sans trop qu'il force. Ce n'était pas facile et avec deux, trois cotes en mauvaises état même respirer devait lui faire un peu mal. Duncan récupéra son sac et fit entrer Nino chez lui.
- Allonge toi sur le canapé, je vais chercher ce qu'il faut dans ma salle de bain.
Il avait un vrai arsenal là-dedans. Si la fin du monde était pour demain, il avait de quoi soigner la population restante pour au moins une année et j'exagère à peine.
Nino n'était pas du genre à se laisser faire. Il avait cette soif de vengeance quand on s'en prenait à lui. C'était aussi pour ça qu'il était à Brisbane et nul par ailleurs. Il avait cette envie de vengeance envers son frère, cette rancœur qui le bouffait à chaque moment. On pouvait dire que Nino avait de manière générale une envie de vengeance contre la vie. Elle l'avait pas vraiment gâté. Un père qui en a jamais rien eu à foutre de lui, une vie miséreuse, une mère disparue, des emmerdes et encore des emmerdes. A croire qu'il y avait ceux qui auraient droit à une vie paisible, heureuse et ceux pour qui tout s'acharne. Certains diraient que Nino l'avait cherché, qu'il faisait tout pour être dans cette situation, qu'il s'en sortirait jamais car il en était simplement incapable. Ils ont peut être raison. Mais il y a cet autre avis, l'avis de Nino qui se dit que la vie est une chienne, que la vie veut sa vie, mais qu'elle l'aura pas de si tôt, que même s'il devait souffrir chaque jour, il en ferait pas ce cadeau. Pour sa mère, il se battra jusqu'au bout, au sens propre, comme au sens figuré.
La satisfaction de leur coller mon poing dans la gueule. C'est trop facile de venir par derrière et frapper dans le dos. J'étais tout seul... c'est trop facile. dit il toujours le poing serré. Tu dois pas savoir c'que c'est toi... sous entendu, toi, le médecin de bonne famille, ta vie pépère dans ton quartier tranquille, tu dois pas savoir c'que c'est ouais... Enfin, Nino était pas là pour faire le procès de Duncan. Après tout, il avait juste eu plus de chance que lui. Il était mieux tomber, c'est tout. Surtout que celui qui est présent pour lui à ce moment, c'est bien lui. Et vue le temps qu'il avait mis pour se pointer dans cette ruelle, il avait pas traîné. Et pour ça, Nino avait pas le droit de se montrer odieux, même s'il avait mal. Il allait donc ravaler sa fierté et se montrer un minimum reconnaissant. D'ailleurs, il a pas tord, il aurait pu envoyé les flics pour s'occuper de lui mais il l'a pas fait fait. Il s'est déplacé lui même. Ouais, désolé. mea-culpa, moment historique. Ca prouvait beaucoup pour Nino, c'est vrai. Là, il avait confirmation qu'il pouvait vraiment avoir confiance en lui, du moins, jusqu'à la prochaine fois. Ne jamais baisser ses arrières, c'était une règle de base?
Nino laisse Duncan sortir de la voiture et pousse avec son pied la portière pour se pencher vers l’extérieur. Une fois le médecin de son coté, il peut s'appuyer sur lui pour sortir et se diriger vers la maison. Cette fois, il était en terrain connu. Il se souvenait très bien de sa première et dernière fois ici. Il n'était plus surpris par la petite taille de la maison. Une fois à l’intérieure, Nino s'installa sur le canapé comme lui avait indiqué Duncan. Il attendait qu'il revienne vers lui, prêt à souffrir encore à cause des points qu'allait lui faire le soignant.
Duncan aurait pu répondre à « l'attaque » de Nino sur le fait qu'il ne devait pas connaître ça. Certes, il n'avait jamais traîné dans les rues mais s'il faisait allusion à la vie actuelle que pouvait avoir Duncan alors il n'avait pas entièrement raison. Il n'était pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, son père l'avait abandonné lorsqu'il avait neuf ans et depuis il avait travaillé dur pour que sa mère soit fier de lui. En dehors de ça, il avait aussi connu les cotes fêlés et les points de sutures le jour où il avait prit une balle au Mali. Heureusement que ce jour là il portait un gilet pare bal car la balle se serait directement loger entre deux cervicales. Le choc l'avait projeté en avance et sa tête avait heurté le sol. Duncan garda ça pour lui car il savait que de toute manière, Nino n'en avait rien à faire et que cela ne lui servirait à rien de se défendre face à lui. Autant rester le gosse de riche, de toute manière ça ne serait pas la première qu'on l'associait à ce genre de personne, ça lui était égal. Quelques minutes plus tard, il s'excusa et Duncan sourit en retour avant de sortir de la voiture et entrer enfin chez lui. En revenant de la salle de main, il se rendit dans la cuisine pour prendre un verre d'eau et l'apporter à Nino.
- Tu devrais prendre ça, pour la douleur.
Il lui tendit deux médicaments avant d'ajouter.
- Tu penses pouvoir gérer la douleur ? Y en aura pas pour longtemps mais je veux faire ça proprement.
Duncan s'était assit sur un tabouret juste à coté du canapé où était installé le jeune homme. Il avait disposé tout son matériel sur sa table basse afin de tout bien préparer comme sur un champ opératoire. Ce n'était pas la première fois qu'il travaillait avec le minimum de matériel et en dehors d'un très joli box où une infirmière lui passait le matériel si nécessaire, par conséquent, il était plutôt calme. Il prépara une petite seringue avec un anesthésiant local, ce serait au moins ça. Duncan se désinfecta les mains, enfila des gants puis il se tourna vers Nino.
- Prêt ? Essaye de rester décontracter pour que la peau de ton visage ne bouge pas.
Duncan revient vers Nino et lui tend des cachets. Surement un truc pour faire passer la douleur. Nino se méfie toujours de ce qu'on peut lui donner mais il sait bien que le médecin va pas lui faire de mal. Après quelques secondes à observer la main de l'homme tendue vers lui, il se décide à saisir les médicaments. De son autre main, il prend le verre d'eau. Les deux cachets en bouche, il boit plusieurs gorgée du liquide limpides pour faire passer les pilules. Merci. Maintenant, il était prêt à souffrir un peu plus. Il laissa Duncan préparer son matériel et quand il vit la grande aiguille avec laquelle il allait le recoudre, Nino ravala sa salive.J'espère que tu sais ce que tu fais. Bien sur qu'il savait mais se poser cette question et apporter la réponse lui même semblait le rassurer. Il voyait bien que Duncan avait des gestes assurés et qu'il n'avait pas l'air de faire n'importe quoi. Il n'aurait pas tout ce matériel chez lui si non. D'ailleurs, pourquoi en a t il autant? .Je suis pas vraiment prêt, mais vas y ! de toutes façons, il a pas le choix. Il penche sa tête en arrière et fait la balance de droite à gauche pour se décontracter un peu. Il regarda à nouveau Duncan et fit un signe de la tête pour lui dire d'y aller. Il tenterait de se décontracter comme il lui avait demandé.
Nino ferma les yeux et tenta de se concentrer sur une chose agréable. Il n'avait pas une liste très longue de chose qui lui plaisait vraiment et le détendait mais parfois il pensait à sa mère. Même si elle était décédé il y a quelques année, qu'elle lui manquait beaucoup, souvent les souvenirs qui le ramenait à elle étaient positifs. Ca lui faisait du bien et ca l'aidait à se détendre surtout quand il était nerveux. Sa mère était comme un anti-dépresseur, un anti-anxiolytique. En particulier quand il pensait à ces moments où elle venait l'embrasser le soir avant de dormir. Elle les bordait, lui et ses frères et chacun avait droit à son baiser sur le front et un petit mot de réconfort. Elle les protégeait contre les cauchemars, c'est ce qu'elle disait et Nino n'avait pas le souvenir d'en avoir fait étant petit. Contrairement à ces dernières années où les nuits étaient bien plus compliquées. Voilà, sa mère en tête, on pouvait voir sur son visage qu'il allait déjà un peu mieux, enfin prêt.
- Tu es le premier que je recouds aujourd'hui mais ça devrait bien se passer…
Un léger sourire en coin se dessina sur les lèvres de Duncan. Il ne ratait plus aucune suture depuis des années alors il n'y avait pas vraiment de soucis à se faire mais quelque chose lui disait que même s'il expliquait tout ça à Nino, ça ne le rassurerait pas. Une fois que le jeune homme eu fermé les yeux et respirer une bonne fois, Duncan attrapa d'abord une petite seringue pour anesthésier sa blessure.
- Respire, je pique.
Après avoir injecter le produit, il mit une paire de gants en vinyle attendant que le produit face effet puis il attrapa l'aiguille et le fil commençant à le recoudre. Par chance, la blessure n'était pas trop abîmer, elle est nette et propre. Le problème avec les blessure au front c'est que ça saigner beaucoup et sans points de sutures elle pourrait mettre un certain temps à cicatriser en laissant une trace pas vraiment joli. Ça aussi, Duncan doutait que ça gêne beaucoup Nino, qu'une petite cicatrice puisse l'embêter. Le visage du jeune homme se crispait par moment, Duncan en était déjà à son troisième point, encore deux et ça devrait être bon.
- Plus que deux points, c'est bientôt fini. Après ça je vois avoir de la vodka ou du whisky ça pourrait te faire du bien.
Fallait être réaliste, y avait rien de mieux qu'un verre d'alcool pour endormir une partir du corps qui pouvait faire mal, bon fallait pas en abuser mais il en avait vu de toutes les couleurs depuis son altercation avec les deux autres caïds. En finissant ses points quelques minutes plus tard, Duncan passait ensuite du désinfectant dessus puis un pansement.
- Je vais te donner de quoi changer ton pansement tous les deux jours et dans dix jours, je t'enlève les points, d'accord ?
Duncan s'agita de nouveau pour ranger tout son bazar qu'il avait mit sur la table basse. Il prépara les pansements nécessaire pour Nino, accompagner de quelques anti-douleurs qui pourrait lui être utile mais ça c'était plus pour ses cotes qui allaient probablement lui en faire voir de toutes les couleurs pendant quelques jours. Duncan fouilla dans ses affaires afin dans sortir une bande qui servait habituellement à bander une plaie sur un membres par exemple. La tenant dans sa main il se mit à parler de nouveau.
- Cette bande c'est pour tes cotes, il faut absolument qu'elle soit bien serrer pour les maintenir au maximum. Tu as mal lorsque tu respires ou ça peut aller ?
Nino sentie l'aiguille s'enfoncer doucement dans son front pour être anesthésié. Nino n'avait jamais eu peur des prises de sang ou des vaccins, bien qu'il n'était pas le genre à avoir son carnet de vaccination à jour et n'était pas non plus le genre à faire régulièrement des prises de sang pour un check up santé. Mais quand c'était nécessaire, il ne rechignait pas. Par contre, en ce qui concerne se faire recoudre, quand il voyait la taille de l'aiguille, c'était un peu plus impressionnant. En quelques secondes, Nino avait l'impression d'avoir perdu une partie de son visage. Il ne sentait plus la droite de son front et avait la sensation que son arcade du même coté tombait pour fermer son oeil. Cependant, il pouvait de temps en temps sentir quelque chose de désagréable et son visage se crispait. Toute fois, ça devait être moins douloureux que s'il ne l'avait pas endormie, Nino se montrait patient et restait silencieux. Il ne voulait pas déranger Duncan pendant sa mission du soir. Pour ce coup, Nino lui en devrait une bonne. Il sait être redevable qu'il pensait que ca en valait la peine.
Du sky, carrément ouais! rien de tel qu'un bon verre de bourbon bien frais pour se remettre les idées en place et pour oublier ce sale moment passé. De manière générale, Nino n'était jamais contre un verre d'alcool. Il se détendit lorsqu'il vit Duncan poser son aiguille sur la tablette à coté d'eux. Il se redressa doucement et grimaça sentant que ses côtes lui faisaient vraiment mal. Ouais, je reviendrai. Il tentait de calculer rapidement quand tomberai le jour où il devrait revenir. Il n'allait pas oublier et il espérait que d'ici là il irait bien mieux. Il ne pouvait pas rester trop longtemps dans cet état, il craignait que Lauren ne le vire à vrai dire. Même s'il n'aimait pas ce job, au moins, ca le raccrochait à Brisbane plus que n'importe quoi. C'était son pass pour l'Australie. Nino regardait Duncan qui s'agitait, qui n'arrêtait pas d'aller et venir pour préparer ce dont Nino aurait besoin dans les prochain jour. Des pansements, des cachets et pour finir un grand bandage. Il se demandait comment il allait réussir à s'enrouler la dedans tout seul. Il n'aurait d'autre choix que de demander de l'aide, au moins les premiers jours. Nino se doutait que pour cette fois, c'est Duncan qui allait s'en charger, du coup, il tenta de retirer son t shirt mais lever les bras lui demandait bien trop d'effort et surtout lui faisait beaucoup trop mal.Quand je respire, ca va. Ca fait mal, mais je vais supporter, y a pas le choix. Par contre, va falloir déchirer le t shirt...
Duncan ne pu empêcher un léger rire sortir de sa bouche lorsque Nino répondit favorablement à son invitation à boire. Il savait plus ou moins qu'il n'aurait pas refusé mais à vrai dire, il allait s'en prendre un aussi. Ce n'était pas tous les jours qu'il allait dans les coins de rue de Brisbane pour venir en aide à des gens. D'habitude on lui apportait directement aux urgences et il avait un peu perdu cette habitude qu'il avait pu avoir au Mali. Ce n'était pas rare qu'il se rende dans des villages en guerre et qu'ils sauvent des gens bloquaient sous des gravas de maison bombarder. Bon ce n'était peut-être pas si similaire que ça. Il attrapa la bande qu'il commença à dérouler.
- Je vais te montrer comment la mettre, mais le mieux se serait que quelqu'un t'aide à la mettre…
Il était presque sûr que Nino respecterait ça au moins les premiers jours car vu la grimace qu'il venait de faire il avait mal et le seul moyen de ne plus avoir mal était d'immobiliser ses cotes. Nino se mit à dire qu'il faudrait déchirer son tee-shirt mais Duncan n'en voyait pas de réel besoin. Après tout, il n'allait pas tous les jours déchirer son tee-shirt parce qu'il ne pouvait pas lever son bras.
- Si tu déchires tous tes tee-shirts ça va être compliquer. J'ai un truc très simple. Tu commences par ton bras valide et tu finis par celui qui te fais mal. Pour t'habiller c'est le contraire en passant la tête entre les deux.
Duncan le laissa faire puis il s'approcha de lui pour mettre la bande.
- Bon tu vas sentir que ça sert mais c'est ce qu'il faut, faut vraiment pas que ça bouge c'est important sinon ça va mettre des mois avant de ressouder car au moindre choque ça bougera encore.
Posant le début de la bande au milieu de son torse, Duncan commençait à faire le tour en commençant par la passer sur son dos puis la faire revenir ensuite devant. Ça plusieurs fois jusqu'à arriver de nouveau devant. Il attrapa une épingle exprès pour tenir se genre de bande. Il lui montra comment bien la fixer pour ne pas que ça se détache.
- Je pense que tu es un peu prêt en bonne état, ton œil risque de virer au violet dans pas longtemps, tu veux de la glace ? Dans ton whisky et sous ton œil ?
Il s'écarta du jeune homme pour aller sortir la bouteille de son placard qui lui servait un peu de bar à bouteille même s'il n'en avait pas une grande quantité puis la posant sur la table, il alla sortir des glaçons du congélateur juste au dessus de son frigo.
J'vais m'arranger pour qu'on m'aide ouais. Maintenant que Nino était un grand blessé de guerre, il croiserait plus souvent Silver. Il ira forcément de moins en moins à droite et à gauche, au moins le temps d'avoir moins mal. C'est la collocataire de Silver qui allait être heureuse de le voir plus souvent au loft. Elle qui l'a toujours trouvé sympa et attachant, elle allait être ravie... ou pas. Il allait d'ailleurs se faire un malin plaisir à en rajouter pour jouer la victime devant elle. Vous savez, l'homme malade... cet être insupportable qui gémi au moindre frisson. Il s'en réjouissait d'avance tiens. Nino était prêt à sacrifier son t shirt quand Duncan lui expliqua exactement comment il devait s'y prendre pour le retirer sans avoir besoin de le déchirer. Le médecin avait raison, il n'allait pas jeter un t shirt à chaque fois qu'il devrait se changer. Du coup, Nino écoutait bien les conseils qu'il lui donnait. Il commença alors par le bras qui pour lui, lui procurait moins de douleur pour passer sa tête ensuite, puis enfin retirer son haut en passant sa manche par le bras le plus douloureux. Il grimaçait encore mais c'était plus supportable que les mouvements qu'il avait fait juste avant. Il avait bien noté que pour remettre son vêtement, il devait faire la même chose mais à l'inverse. Nino se redresse ensuite pour que Duncan puisse lui mettre la bande. En gros, je vais en chier! si au moindre mouvement, au moindre choc, Nino risquait d'avoir mal, ca allait être mal partie pour lui. Il était pas du genre à pouvoir rester en place très longtemps. Il avait ce besoin de bouger. Il allait surement finir par péter un plomb. Au pire, t'as rien pour me foutre dans le coma pendant deux ou trois mois et on en parle plus? dit il sur un presque ton d'humour. Si toute fois, ca aurait été possible, il aurait signé tout de suite. Il laisse Duncan l'enrouler dans cette grande bande blanche, c'est pas une partie de plaisir pour lui mais il tente de ne rien laisser paraître, du moins, d'être le moins chiant possible. Autant dire qu'il souffre en silence.
Surtout dans le Whyski. et un peu pour mon oeil ouais. dit il en fientant un sourire. Par contre, plus de ski que de glaçon, tu seras sympa. autant anesthésier tout ça et vite.