Plonger dans ses papiers Gauthier avait à peine entendu la sonnerie annoncer une visite inattendue. Relevant la tête un peu étonné il avait déposé ses lunettes sur le bureau quittant la pièce de travaille pour se rendre dans le séjour un peu interloqué. Il n’attendait personne et son frère et soeur étant absents pour toute la journée il ne pensait pas recevoir de visite aujourd’hui. Malgré tout il avait daigné se diriger vers le porte d’une démarche assurée - il ne travaillait pas aujourd’hui - du moins pas officiellement - et son bras encore enfermé dans le plâtre qu’on lui avait posé après la tempête l’empêchait de pouvoir profiter de la nature comme il le voulait, il avait alors préféré rester chez lui pour avancer un peu sur son travail et régler quelques factures pour la maison. Il ne fallait pas compter sur Charlie pour s’en charger et Theo avait bien assez à faire avec ses études de médecine. Jetant un nouveau regard sur son bras il avait tenté de passer au dessus des démangeaison qui le prenait souvent en dessous de ce dernier - plus qu’une semaine avant qu’il ne soit séparé de ce dernier. La délivrance lui semblait arriver bien trop lentement mais il n’avait d’autre choix que de se faire violence. Pour lui la patience était la vertu des mendiants - il n’en était pas un et chaque minute perdue lui semblait équivalente à une vie. Ouvrant finalement la porte il avait fait face à un jeune homme - a vrai dire il aurait été bien incapable de lui donner un âge - habillé comme un vieil adolescent il semblait pourtant approcher doucement de la trentaine. Les sourcils légèrement plissés de ce dernier c’était détendu comme sous le coup de l’étonnement en faisant face à Gauthier… En tout point différent de lui - l’homme qui lui faisait face était plus petit et ses épaules se recourbant un peu sur elles-mêmes faisaient contraste avec la carrure et la posture de Gauthier. Toujours droit comme un « i » il avait observé le jeune homme avec un peu d’altitude - et une impression de déjà vu. « Je peux vous aider ? » Le ton était froid - comme Gauthier savait si bien l’user. Il n’aimait pas être dérangé et encore moins par un totale inconnu - et pourtant il était resté statique face à l’homme attendant une réaction de sa part. Son visage lui était étrangement familier mais il n’arrivait pas à remettre un nom dessus - pas même une situation. Il avait l’impression étrange de ne pas vraiment aimer sa présence ici sans savoir pourquoi. Peut-être parce qu’il n’avait rien à faire ici. « Je vous connais non ? » Pas vraiment inquiet de blesser son ego si effectivement il le connaissait et était supposé se rappeler de lui il avait abordé directement le sujet avant que ne lui revienne une bribe de souvenir. Bianca… La photo… Le mari réalisateur dont il avait vaguement entendu parler. Il était presque sur que c’était lui - ce qui en soit était un avancé mais ne lui indiquait pas pourquoi il était sur le pas de la porte ? La jeune femme avait elle finalement fini par lâcher le morceau sur leur nuit passé ensemble ? Si c’était le cas pourquoi le petit brun restait statique ? C’était le moment qu’il fasse ou dise quelque chose avant que ce mutisme n’agace assez Gauthier pour qu’il finisse par lui refermer la porte au nez. Son éducation et ses principes en prendraient sans doute un coup mais il s’en fichait bien. Il n’avait ni l’envie ni la patience de bavarder avec un inconnu qui a premier vu n’avait rien pour l’intéresser.
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C’était clairement sur le coup de la colère mais ça n’empêche pas ce qui s’est passé. Bianca a fini par craché le morceau, elle m’avait trompé en Amérique. Avec un de ses compatriotes de grimpe, un certain Gauthier. Ça m’a fait de la peine quand je l’ai appris, mais au final c’est pas comme si je ne m’y attendais pas… Après tout, il y a eu tellement de weekend où elle disparaissait… Et il y avait des indices, même si j’étais un peu trop têtu et pas assez attentif pour y faire attention. Je me rappelle que Bianca m’avait parlé quelque fois de Gauthier, à l’époque la façon qu’elle avait de me parler de lui ne m’avait pas interpelé. Je n’avais pas un tempérament jaloux et j’était en quelque sorte contente que Bianca ait quelqu’un qui partage ses passions. J’étais bien loin de m’imaginer à quel point ils pouvaient être proche. Bianca n’a mentionné qu’un seul incident mais je ne sais pas si je peux encore lui faire confiance.
Alors j’ai décidé de le rencontrer. Je ne saurai pas dire pourquoi, mais j’ai voulu voir ce mec en vrai (et peut être bien lui foutre mon poing à la figure). Je sais pertinemment que ça ne changera rien à ce qui s’est passé mais j’ai quand même l’espoir que ça me soulagera un peu et je veux voir la tête de cet enflure. Je sais que même si les fautifs dans cette histoire c’est moi et mon ex-femme, je ne comprend pas qu’un mec puisse coucher avec une femme mariée. Et ne me faite pas croire qu’il ne savait pas que Bianca était mariée, je sais qu’elle gardait toujours sa bague sur elle, je lui avais même offert une chaine pour qu’elle la garde sur elle quand elle grimpait. Alors à la rigueur il pensait que j’étais mort mais j’ai des doutes… Tu apprends à connaitre les gens avant de coucher avec eux donc il devait avoir entendu parler de moi.
Me voilà donc, devant un palace à hésiter entre sonner et prendre mes jambes à mon coup et oublier toute cette histoire. Je finis par prendre me courage à deux mains et sonne à la porte, je ne suis pas baraqué dans mon genre mais je devrai faire le poids face à ce petit con. Je ravale vite mes pensés lorsque la porte s’ouvre sur un tas de muscle mesurant presque 2 mètres (enfin de me point de vue en tout cas). J’ai l’impression de me recroqueviller sur moi-même devant ce colosse. Ma première idée de lui foutre mon poing dans la gueule s’envole aussitôt et est remplacée par l’envie de prendre mes jambes à mon cou en hurlant. Le géant baissa les yeux sur moi. « Je peux vous aider ? » Je resta muet un instant presque pétrifié. Puis je me raclai la gorge et tenta ma chance « Rhm, je souhaiterai parler avec Gauthier Hazard-Perry. » On ne se sait jamais c’est peut-être pas lui mais son coach de boxe ou un truc comme ça. Hulk me regarda de la tête un pied avec un regard faussement poli (il s’emblerait que je l’ennui au plus haut point) Il finit par prendre la parole « Je vous connais non ? » Manque de bol, j’étais bien face à l'amant de mon ex-femme.., mais il semblerai qu'il ne me connaissair pas... Hmm, enfin, j’espère bien que non, parce qu’honnêtement il me fout un peu les jetons. Je déglutie avec grande peine. « Je ne pense pas… Mais j’ai entendu parler de vous plus d’une fois. » Je décide de ne pas mentionner Bianca tout de suite… Je préfère rester vague pour l’instant. Monsieur muscle sembla quelque peu agacé, il devait se demander ce que je fous ici… Et moi aussi. Maintenant que je l’avais en face de moi, il était clair que jamais je ne pourrai faire le poids contre lui. Je veux dire, même s’il ne se défend pas j’ai plus de chance de me faire mal en le frappant qu’autre chose. Au final, je n’avais pas 36 milles solutions pour me tirer de ce faux pas. Je finis par sortir la carte du réalisateur même si ça me répugne d’en arriver là. Je tendis la main vers lui et me présenta « Bob Thomas, je suis réalisateur. » Je vois un éclaire traverser les yeux de mon adversaire mais je poursuit. « J’ai un nouveau projet en cours et comme je le disais, on m’a beaucoup parler de vous. Je me suis dit que vous pourriez peut-être… m’aider ? » Je manque de m’étrangler en prononçant ce mot… Lui m’aider… Voilà ce qui nous arrive quand on fait le con et qu’on veut se venger. On se retrouve comme une petite merdre à demander de l’aide à… la personne qu’on voulait frapper. Maintenant avec un peu de chance, Musclor va simplement refuser de m’aider et je vais pouvoir retourner à ma petite vie, sans risquer ma peau.
Il a l’air mal à l’aise, Gauthier ne peut pas passer à côté, un peu idiot aussi à se balancer comme ça de droite à gauche comme si on venait de le prendre la main dans le sac. « Rhm, je souhaiterai parler avec Gauthier Hazard-Perry. » Le trader hausse un sourcil, comment cet homme connaît son nom ? Qu’est ce qu’il lui veut. Il n’est pas très patient Gauthier, n’aime pas trop être dérangé encore plus par des inconnus. « C’est moi. Qu’est ce que je peux faire pour vous ? » Il a l’impression que son interlocuteur blanchit d’un coup, ses épaules s’affaissent comme si il pouvait devenir encore plus petit que ce qu’il n’est déjà. Cette attitude l'agace encore plus rien de pire que les gens qui hésite pour lui. Et pourtant il a l’impression de le connaître ce jeune garçon. « Je ne pense pas… Mais j’ai entendu parler de vous plus d’une fois. » Il fronce légèrement les sourcils, se demandant bien ce que ce jeune homme lui veut - jusqu’à ce que l’éclaire de lucidité le saisisse. Évidemment, il sait qui est cet homme - puisqu’il a passé un moment très intime avec sa femme. Un sourire légèrement narquois naît sur ses lèvres. Est-ce qu’il est au courant ? Il n’en sait trop rien, le trouve bien docile pour un homme trompé mais bien trop mal à l’aise pour que ça ne cache rien. « Ah oui ? Et je pourrais savoir qui me porte autant d'intérêt ? » Est-ce qu’il va lui parler de Bianca ? Ca serait intéressant. « Bob Thomas, je suis réalisateur. » Enfin le petit mec tend sa main vers lui - il ne peut s’empêcher de se dire que ça n’est pas trop tôt, en général c’est la première chose qu’on fait quand on est polie. Par la même occasion il confirme ses soupçons avec son prénom. Lui même tends sa main pour serrer fortement celle de Bob. Il trouve que sa poignée de main est un peu molle - comme lui en fait. Il ne s’étonne pas trop qu’au final il n’ait pas su garder sa femme - Bianca étant un femme de feu et pas du genre à se laisser faire. Il s’étonne même qu’avec son charisme, elle n’ait pas trouvé mieux que ça. Mais c’est sans doute parce qu’il juge vite - un de ses plus grands défauts. « J’ai un nouveau projet en cours et comme je le disais, on m’a beaucoup parler de vous. Je me suis dit que vous pourriez peut-être… m’aider ? » Toujours les sourcils froncé il se demande si c’est une caméra caché ? Quelle étaient les probabilités pour que le mari de Bianca vienne un jour lui demander de l’aide ? « Vraiment ? Quel genre de projet ? » Pour qu’il puisse l’aider il n’y a pas mille sujets que son projet peut aborder - et puisqu’il est marié à Bianca il ne doute pas que ça a un rapport avec l’escalade. « Vous êtes le mari de Bianca je me trompe ? » Il sait bien qu’il ne se trompe pas mais préfère aborder le sujet directement pour tâter le terrain. Il ne peut s’empêcher de se demander ce que Bob connaît de sa relation avec sa femme. Même si au final ça a peu d'intérêt. Il n’a d’ailleurs aucune idée du travail que l’homme peut bien faire - il ne c’est jamais intéressé - son truc c’est bien plus les vieux films et vu l’âge de bob il n’a pas dû réaliser grand chose dans cette veine.
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J’ai une forte envie de me frapper (en espérant que ce colosse ne le fasse pas à ma place). Ça fait déjà une petite dizaine de minutes et je sais que cette idée est mauvaise du début à la fin. J’ai bien compris la leçon, je n’agirai plus selon mes pulsions de vengeance (je ne suis pas assez baraqué pour ça de toute façon). Pour l’instant j’ai trouvé une bonne excuse pour ma présence ici et c’est déjà pas mal. Si on creuse un peu, le plan est quelque peu bancal mais comme ce gars n’a pas l’air très intéressé je devrait m’en sortir. J’explique alors que je suis là pour un projet. Mon estime de moi-même prend un sacré coup quand je demande de l’aide à ce goujat mais comme je suis presque sur qu’il va refuser je me console avec ça.
« Vraiment ? Quel genre de projet ? » Il me dit ça d’un ton vraiment sarcastique et j’ai tout sauf envie de répondre à cette question. En fait actuellement j’ai envie d’une seule chose, prendre mes jambes à mon cou et ne jamais plus remettre les pieds ici. Moi qui pensais qu’il allait juste me remercier et décliner mon offre, voilà qu’il porte un faux intérêt sur le sujet. Mais bon, je suis un homme et je suis venu ici pour rencontrer l’amant de mon ex-femme alors c’est ce que je vais faire. Pas question de me dégonfler. « Hmm, il y a deux trois ans, sur les conseils d’une amie. J’ai réalisé un court métrage sur la montagne, enfin en gros, et ça m’a plutôt bien plus et j’aimerai me lancer dans un long métrage. » Bon je n’avais pas prévu de faire ça avant de trois ans, donc pour le coup ce n’est qu’un semi-mensonge. « Et pas conséquent, j’aurai besoin d’un spécialiste de l’alpinisme et on m’a parlé de vous. » A nouveau, c’est partiellement juste, c’est vrai que j’ai entendu parler de ses qualités d’alpiniste par Bianca (et plus d’une fois…) Mais de là à lui demander de l’aide… Surtout maintenant que je sais ce qu’il a fait. Arh, si j’avais un peu plus de cran je ne serai pas là à demander de l’aider à ce coureur de jupon.
« Vous êtes le mari de Bianca je me trompe ? » « Ex-mari. » J’ai répondu du tact au tact, ce qui n’était pas la meilleure des réaction mais entendre son prénom sortir de sa bouche m’horripile. « Hrm, nous avons divorcé il y a presque un an. » Je ne m’étends pas sur le sujet, après tout ça ne le regarde pas et je pense qu’il ne n’a rien à faire. « Enfin bref, pour revenir sur ce projet, j’avais pensé à vous mais je pense que vous êtes surement bien occupé. Donc je vais peut-être vous laisser. » J’ai dans l’espoir que ce Gauthier me laisse m’en aller comme si de rien était. En plus il semblerait que je le gêne depuis mon arrivé alors je ne crois pas qu’il va se plier en quatre pour que je reste par ici. Espérons que je m’en sorte sans égratignure et que j’oublie vite ce faux pas.
Pas tellement curieux, c’est peut-être le fait de se retrouver face au mari de Bianca qui le pousse à un minimum de gentillesse et à ne pas claquer la porte et retourner à ses affaires. Est-ce qu’il est désolé ? Pas vraiment, ni même honteux mais c’est bien plus un sorte de pitié qui le prend pour cette homme cocu qui vient lui demander de l’aide à lui. L’amant de sa femme. Le destin a décidément un drôle d’humour. « Hmm, il y a deux trois ans, sur les conseils d’une amie. J’ai réalisé un court métrage sur la montagne. » Il lève un sourcil au ciel, d’accord il veut bien l’écouter mais si il pouvait lui épargner les détails de sa vie ça lui va aussi. « Enfin en gros, et ça m’a plutôt bien plus et j’aimerai me lancer dans un long métrage. » « Hmmm » Il attend un peu plus avant de parler « Et par conséquent, j’aurai besoin d’un spécialiste de l’alpinisme et on m’a parlé de vous. » « Ah bon ? » Certes c’est un domain qu’il maîtrise mais de là à hériter du statut de spécialiste. Finalement plutôt qu’une réponse il lui pose la question qui reste en suspend depuis le début - qui expliquerait aussi qui a bien pu lui parler de lui.« Ex-mari. » Elle aura donc fini par le quitter, en même temps il ne s’en étonne pas plus il ne semblait pas capable de la rendre heureuse. « Hrm, nous avons divorcé il y a presque un an. » Il n’a pas vraiment besoin des détails, ne les a pas demandé d’ailleurs mais certaines personnes ont moins de pudeur que d’autre. Il n’a pas revu Bianca depuis cette fameuse escapade, ils n’ont pas gardé contact, excepté quelques messages dans lesquels ils n’ont jamais parlé de son mariage mais plus de leurs projets d'ascensions respectifs. « Enfin bref, pour revenir sur ce projet, j’avais pensé à vous mais je pense que vous êtes surement bien occupé. Donc je vais peut-être vous laisser. » Décidément si même lui n’est pas capable de tenir son projet tout seul - c’est sur qu’il ne va pas s’y investir à sa place. Il semble bien versatile et peu sûr de lui - deux caractéristiques qui peuvent vite agacer Gauthier. « Très bien. » Il ne va pas le retenir en plus de ça. « Bonne journée alors. » Décidément il est vraiment venu le déranger pour ça ? Certaines personnes devraient sincèrement réfléchir avant de faire n’importe quoi - l’impulsivité ça va un moment merci.
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Tout ne se déroule définitivement pas comment je le souhaite, mais après réflexion je ne sais même plus pourquoi je suis venu ici. A quoi bon rencontrer l’amant de mon ex-femme a quoi ça peut bien m’avancer ? En plus me voilà m’impétrant dans un mensonge qui n’a aucune sens et qui semble laisse mon interlocuteur de marbre (et c’est peu de le dire). Il se contente de faire des petites onomatopée à la fin de mes phrases, mais je sens qu’il n’en a clairement rien à carrer de ce que je raconte. Son air supérieur commence d’ailleurs légèrement à m’agacé et je finis par lâché prise et lui annonce que je ne vais pas le déranger d’avantage. Je ne m’attente pas à ce qu’il me retienne et c’est bien ce qu’il fait « Très bien. Bonne journée alors. » Mes épaule s’affaissent et je commence à pivoter sur moi-même pour prendre mes jambes à mon cou. Cependant, je m’arrête dans mon geste… Me rappelant pourquoi je suis venu à la base. Je voulais rencontrer l’homme avec qui mon ex-femme m’a trompé oui, savoir à quoi il ressemble, qu’est-ce qu’il a de plus que moi (ça je le sais…) mais je voulais aussi savoir s’il savait pour notre mariage.
Alors avant de me retourné une nouvelle fois, je décide de prendre un grande respiration, me chuchotant à moi-même que je n’étais pas venu pour moi. Je décide aussi qu’il était temps que je regarde l’homme qui me faisait face droit dans les yeux. Avec toute l’audace que je réussi à rassembler je reprend la parole une dernière fois. « Avant que je ne parte, je suis venus vérifier quelque chose… A ce moment là, vous saviez pour notre mariage n’est-ce pas ? » L’expression de l’alpiniste change légèrement même si son visage reste aussi fermé qu’une porte de prison et d’un côté tant mieux, je ne crois pas que je pourrais assumer qu’il me répondrait avec un grand sourire. Il prendre d’ailleurs la parole, honnêtement je ne saurais même pas redire ce qu’il a dit… Tout ce que je sais, c’est que la réponse ne m’a pas plu.
Une vague de frustration me submerge littéralement, je ressent toute la hargne que j’ai retenu lorsque Bianca m’a appris son aventure et par dessous tout, je ne cesse d’imaginer ce qu’il a pu se passer dans ses montagnes ! En fond sonore j’ai même droit au rire de Bianca, enfin un rire différent des autres fois, comme si elle se moquait royalement de notre mariage. Et ça a explosé, mon poing est parti tout seul, je ne suis pourtant pas un violant normalement mais je n’ai pas pu le retenir. Je sais que ça ne résoudra rien, même si inconsciemment ça m’a fait de bien. Je reprend mon calme et mon poing, je ne sais que dire, y’a-t-il vraiment quelque chose à dire après ça ? Peut-être désolée mais le fait est que je ne sais pas vraiment si je suis désolée… « J’aurais pas du faire ça… Je sais très bien que ça ne réglera pas mon problème. » Maintenant je n’ai plus qu’à attendre le retour du colosse, espérons que mon petit dérapage en valait la peine parce que je sais pas comment je vais m’en sortir.
Il est faible, c’est ce que Gauthier se dit en regardant le garçon devant lui. Il est de ceux qui rebroussent chemin et ne se battent pas pour ce qu’ils veulent. Il a de la peine à imaginer qu’il a été marié à Bianca, une fille au caractère de feux comme elle, il a de la peine à imaginer le couple. Mais de toute façon l’homme semble prêt à s’en aller alors ça a peu d’importance. Il lui souhaite une bonne journée, se retient de lui dire qu’il lui a fait perdre son temps, commence à fermer la porte, mais l’homme se retourne, pris d’une énergie nouvelle pour lui poser une question. « Avant que je ne parte, je suis venus vérifier quelque chose… A ce moment là, vous saviez pour notre mariage n’est-ce pas ? » Il est donc au courant, c’était même le sujet de sa visite de toute évidence mais il a préféré parler de ce projet stupide sans doute inventé sur le moment. « Je ne vois pas ce que ça change. C’est des histoires entre votre femme et vous. » Ou plutôt ex femme de toute évidence. Lui il s’en moque - il n’a pas de remord non plus - ne montre aucune gêne face à l’homme en face de lui. Si sa femme l’a trompé ce n’est pas de sa faute, il était juste là à ce moment là, il n’est pas le coupable et ne va pas faire semblant de l’être pour lui faire plaisir.
Le poing qui vient frapper son visage le laisse un moment songeur, il en a reçu des biens plus violents que ça quand il faisait des sports de combat - il encaisse bien. C’est bien plus la surprise qui le pend alors qu’il porte sa main à son menton son regard noir se posant sur le petit homme qui se tient devant lui sans plus savoir quoi faire. « J’aurais pas du faire ça… Je sais très bien que ça ne réglera pas mon problème. » Un léger rire sort de la bouche de trader. « Je pensais pas que vous en seriez capable. » Il l’a sous estimé de toute évidence, il a au moins eu le courage de défendre un minimum son honneur. « On va dire que c’est de bonne guerre. » Il le dit tout de même sur un ton froid. « Mais je me moque de vos problèmes alors maintenant dégagez ! Et que je ne vous revois pas dans le coin ou vous pourriez regretter ce geste. » Son regard noir et son ton décidé en disent long sur ce qu’il pense de la situation. Il ne va pas riposter - parce que c’est ce que tout homme doté d’un peu de courage aurait fait - et que vu comme le petit brun se liquéfie sur place ce simple geste lui a demandé une bonne dose de courage. Mais ce n’est pas pour autant qu’il se radoucit - on ne le frappe pas sans conséquences alors Bob à tout intérêt à déguerpir… Et vite avant qu’il ne change d’avis.
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J’ai dit que j’étais quelqu’un de non violant non ? Et bien je devrais peut être le retirer maintenant que mon poing vient de s’écraser sur le visage d’Hulk. Je me retiens d’ailleurs de ne pas secouer ma main afin de faire disparaitre la douleurs qui se propage actuellement dans tout mes doigts. Une fois le coup parti je ressens pourtant un soulagement. Une fois l’adrénaline redescendu je prends conscience de ce que j’ai fait et des risque que j’encoure. Je ne me vois cependant pas me plier en excuses (peut-être parce qu’au fond je ne suis pas vraiment désolé) « J’aurais pas du faire ça… Je sais très bien que ça ne réglera pas mon problème. » J’attends avec une légère inquiétude la réaction du Colosse, serrant le dent prêt à recevoir mon retour, en espérant qu’il m’en restera quelqu’une après cette histoire… L’alpiniste finit par prendre la parole et quelque chose qui ressemble à un rire se fait entendre « Je pensais pas que vous en seriez capable. » Je fronce les sourcils, est-ce que j’ai bien compris ? Est-il vraiment entrain de me féliciter de l’avoir frapper ? D’accord je suis le premier étonné d’avoir frapper cet homme mais faut-il vraiment que ce soit une fierté ? « On va dire que c’est de bonne guerre. » De bonne guerre ? Ce type s’est tapé ma femme (enfin mon ex-femme) et en échange un malheureux coup de poing fera l’affaire… Je n’en suis pas convaincu mais vaut mieux pas se frotter à ce mec. « Mais je me moque de vos problèmes alors maintenant dégagez ! Et que je ne vous revois pas dans le coin ou vous pourriez regretter ce geste. » Je tente de rester de marbre mais je pense que je dois faire pâle figure maintenant que ma rage est redescendu. Je n’apprécie cependant pas la façon dont d’il me parle, on dirait que je suis un chien à qui l’on ordonne de foutre le camp. Mais bon je crois que j’ai eu ma dose de problème pour aujourd’hui, je vais peu être me rentrer sans plus d’encombres. Je me force cependant à ne pas baisser les yeux, gardant le peu de courage qu’il me reste « Ouais, je vais faire ça… Merci de m’avoir reçu. » Je tourne les talons et m’en vais d’un pas que j’espère sur et pas trop rapide. Une fois sortie de l’allée et sur que Gauthier ne me voit plus je ne peux m’empêcher de secouer frénétiquement ma main. « Putain ! ça fait un mal de chien. » Je plie et déplie ma main avec l’espoir que la douleur disparaisse mais en vain. J’aurais apprécier que toute cette mésaventure soulage mon coeur de toute cette histoire mais ce n’était que de courte durée, je pense qu’il va me falloir un peu plus de temps de ce côté là. Je soupire « Bon, j’ai plus qu’à acheter un pâque de glace. »