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 hit me like a meteorit (hannah)

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Message(#)hit me like a meteorit (hannah) EmptyVen 17 Fév 2017 - 21:11


you've been, following the rush, i've sinned, but i keep it hush. you're near, but it's not enough, i need this to survive.

(☆☆☆)


La Saint Valentin. Une fête commerciale pour beaucoup, un symbole impérissable pour quelques autres à qui le cynisme populaire n'avait pas encore ôté toutes leurs illusions. Les amoureux de l'amour, ceux qui chaque quatorze février investissaient les fleuristes, les chocolatiers et les bijoutiers, et qu'on reconnaissait généralement aux regards envieux qu'ils attiraient partout où les conduisait leur besoin de prouver au monde entier que lorsqu'ils aimaient, ils n'aimaient pas à moitié. C'était ces gentlemen et leurs imposants bouquets de roses, acclamés dans les rames de métro comme des héros des temps modernes. Ces rêveurs, ces poètes, qui poussaient le souci du détail jusqu'à trouver la rime qui viendrait flatter l'élu(e) de leur cœur. C'était ces hommes et ces femmes au bonheur communicatif, dont l'esprit voguait toujours bien loin des soirées DVD des quelques millions de célibataires pour qui la Saint-Valentin se résumait plus à un plateau télé qu'à un dîner au restaurant. Difficile alors d'ignorer que Saul avait longtemps appartenu à cette deuxième catégorie de personnes, lui dont l'amour avait toujours régi l'existence, dans ses meilleures décisions comme dans ses choix les plus discutables. Il l'avait expérimenté pour la première fois à l'adolescence, avait imposé à son cœur des tourments qui l'avaient fait mûrir, éclore, puis avait connu l'amour avec un grand « A », celui qui l'avait conduit devant l'autel, puis dans le pavillon tout confort d'un quartier tranquille, pour finir dans une chambre à la maternité, où sa vie avait finalement pris tout son sens. Et pourtant, ce soir, c'est seul qu'il célébrait ce jour si symbolique, une pinte de bière remplie dans une main et son téléphone dans l'autre, sur lequel il faisait nostalgiquement défiler les photos d'une vie qui désormais n'était plus. Le pub était plein, et c'est peut être inconsciemment pour ça qu'il l'avait choisi. Pour cette agitation qu'il ne retrouvait pas dans sa chambre d’hôtel, celle qu'il louait à défaut de savoir où il passerait les prochaines semaines et dont chaque recoin semblait porter l'empreinte des voyageurs esseulés qui s'y étaient enfermés, des heures durant, tels les Bill Murray d'un Lost in Translation local. Combien de temps avait-il lui-même passé allongé sur ce lit froid, les yeux rivés vers le plafond, à simplement ressasser ses erreurs et le moment exact où le train de sa vie avait déraillé ? Combien de carnets avaient-ils noircis de ses élans pessimistes, comme pour soulager son cœur d'un poids devenu trop lourd ? Bien trop, sans doute. Alors oui, ce soir, tout prétexte semblait bon pour se mêler aux autres, et oublier pour quelques instants que par les temps qui couraient, peu se battraient sans doute pour partager un verre avec lui. Portant le sien à ses lèvres, Saul se fit brusquement la réflexion qu'en choisissant le McTavish comme témoin de cette énième soirée de beuverie, il avait pris le risque de croiser un Tommy sans doute toujours remonté contre lui, et qui peut être ce soir encore apprécierait de lui refaire le portrait. Le brun leva alors les yeux pour regarder tout autour de lui, et si ces derniers ne trouvèrent aucune trace du serveur, ils distinguèrent en revanche plusieurs couples, qui échangeaient étreintes et baisers. Cette vision le crispa un instant, tandis qu'une question lui secoua l'esprit. Tous les quatorze février se résumeraient-ils à présent à contempler les autres à l'apogée de leur bonheur ? Il n'eut heureusement guère le temps d'y réfléchir plus longtemps, lorsque son téléphone émit un appel. Un appel qu'il fit d'abord mine d'ignorer, peut être de peur d'intercepter la fureur d'une Patty plus déterminée que jamais à lui faire boire la tasse de trop. Pourtant, à la notification d'un message laissé sur son répondeur, c'est dans un réflexe inévitable qu'il s'empara de son smartphone, et après une inspiration qu'il le porta à son oreille. « Monsieur Masterson, ici Bradley Tanner de McCarthy Flowers. Je vous appellais pour vous confirmer que votre commande de bouquet a bien été livrée à Madame Elsie Masterson, au 24 Logan City, comme chaque année. Bonne soirée, et joyeuse Saint Valentin à vous et votre épouse. » L'information mit quelques secondes à lui parvenir, et son cœur rata un battement lorsque l'évidence lui éclata en pleine figure. Trop occupé à se morfondre sur le branle-bas de combat qu'était devenu sa vie, il avait oublié de régler le détail qui sans doute apparaîtrait à Elsie comme l'affront de trop. Peut être parce qu'une partie de lui renonçait encore à faire le deuil d'un mariage qu'il avait pourtant consciemment sacrifié sur l'autel de la passion. Peut être aussi parce que la Saint-Valentin, c'avait longtemps été leur jour, et qu'aussi déterminé soit-il à laisser à Elsie tout le temps de le maudire et de le rayer de sa vie, l'idée qu'elle puisse cette année encore se voir offrir un bouquet de fleurs lui réchauffait le cœur face à l'idée d'avoir brisé le sien. Une heure passa alors depuis ce coup de téléphone, offrant à Saul toute l'occasion de boire un peu plus, jusqu'à manquer de chuter du tabouret sur lequel il s'était hissé. Ainsi jugea-t-il préférable de s'engouffrer à l'extérieur du McTavish tant qu'il était encore en état d'aligner quelques pas. Mais à peine eut-il toutefois le temps d'en franchir le seuil qu'il se heurta à un homme, dont il aurait sans doute mis quelques secondes de plus à noter la présence si celui-ci ne l'avait pas instantanément agrippé par le bras. « Eh connard, tu peux pas regarder devant toi ? » Et se sentant partir en arrière, Saul ne réalisa qu'après coup que le gaillard en question s'était chargé de le projeter en dehors du pub, le laissant allongé et quasi inerte sur le trottoir. N'était-ce finalement pas la preuve qu'on pouvait toujours tomber plus bas ? Saul, lui, dégringolait les marches de son estime personnelle depuis déjà un moment, au point souvent de se souhaiter le pire. Pourtant, le pire, il le vivait déjà. Car le pire, c'était d'être vautré à même le sol, bourré et misérable, à penser à ce que ses enfants et toutes les personnes auxquelles il tenait se diraient en le voyant dans cet état. C'était se redresser, péniblement, pour venir s'adosser au mur le plus proche, incapable de regagner son hôtel … si tant est qu'il en ait eu envie. C'était craquer, finalement, et se laisser aller au désespoir en noyant ses joues sous des flots de larmes brûlantes. Oui, le pire, c'était déjà cette soirée, et ce qu'il en avait fait. Alors, le cœur lourd et l'esprit embrumé, Saul récupéra son téléphone et se hasarda à composer un numéro, qu'il n'avait plus appelé depuis maintenant des semaines. Celui d'Hannah, qu'il n'avait plus revue depuis New York, depuis cette conversation dans le salon de la brune et ses conséquences sur leur relation. Elle était sans doute la dernière personne à souhaiter avoir de ses nouvelles, et pourtant la seule dont la simple pensée éclairait d'un brin d'espoir cette sombre soirée. Hannah ne saurait sans doute jamais à quel point ses mots de l'autre jour l'avaient brisé, et tout ce qu'il donnerait pour réécrire l'épilogue de leur voyage. Elle ne le saurait sans doute jamais, parce qu'elle était peut être déjà passée à autre chose … Mais pas lui, qui pouvait encore rester de longues heures à observer leur photo depuis son téléphone, et à rêver secrètement aux mots qu'il formulerait si seulement il en avait encore l'occasion. Contacter Hannah ce soir, qui plus est dans son état, était alors sans doute la pire idée qu'il aurait pu avoir … Et pourtant, la tonalité d'appel retendit bientôt, et Saul s'accrocha de toutes ses forces à l'espoir que peut être, ce soir, la brune saurait lui accorder l'once d'une seconde chance. La voix d'Hannah retentit alors brusquement à l'autre bout du fil, le laissant muet de surprise l'espace d'une seconde, avant qu'il ne souffle lui-même, d'un ton accablé. « Hannah, je … j'ai besoin de toi. »
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Message(#)hit me like a meteorit (hannah) EmptyDim 19 Fév 2017 - 20:54

14 Février. Même la date semblait narguer Hannah et quand elle jeta un coup d’oeil à son téléphone portable et constata la date, elle ne put s’empêcher de laisser échapper une légère grimace, avant de lisser ses mèches brunes. Audrey vint aussitôt à la rescousse, pour lui demander si tout allait bien et Hannah se contenta d’un maigre soupir avant de lui demander son programme pour le reste de la journée. Oui, Audrey se trouvait désormais avec elle à Brisbane, après une requête express de la brune à ce propos. Après les révélations de Saul, Hannah n’avait eu le coeur a rien. Alors que le brun s’éloignait de sa demeure, elle s’était sentie trahie, épuisée et plus que jamais triste. Un seul coup d’oeil dans le miroir et elle voyait bien que quelque chose clochait, elle qui était si douée pour ériger des murs pour se protéger ne savait même plus comment réaliser ce simple exploit. Elle avait eu envie d’hurler, de tout envoyer valser et rester cloitrée dans sa demeure de la Cinquième Avenue comme la princesse de Manhattan qu’elle était. Pourquoi pas ? Pourquoi rentrer à Brisbane ? Qu’est-ce qui l’attendait sur les terres australiennes ? Nathan ? Il serait surement content de pouvoir faire une pause de sa petite fille chérie, elle n’avait rien, pas vraiment d’amis, pas d’amants à rejoindre et personne à qui se confier. La seule personne qui avait su lui apporter un minimum de réconfort avait fini par lui arracher le coeur et ce en quelques mots. Plus Hannah y pensait et plus ses mains se resserraient autour de son collier de diamants et plus elle se disait qu’elle aurait dû tout faire pour que Saul se taise. Pour ne rien savoir, pour tout gommer et revenir au début, revenir à cette journée sur la plage. Oui, Hannah avait songé à rester à New York pour une durée indéterminée, laisser sa déprime l’envahir et se réfugier dans des soirées qui ne faisaient pas vraiment de sens et où on allait lui accorder toute l’attention. Cela avait fonctionné quoi ? Trois jours, avant qu'au détour d'un gala, on ne vienne la complimenter pour la couverture du Harper Magazine et ces photos plus que réussies avec Saul. « Tu as vraiment l’air d’une princesse… et Saul, on dirait qu’il serait prêt à tuer un dragon pour toi… aurons nous le plaisir de le voir ce soir ? » Hannah avait eu un sourire glacé face aux compliments, avant de s’emparer du magazine en question et d’analyser les quelques clichés. Il y avait une photo d’elle avec sa couronne de diamant sur la tête juste en face de l’éditorial, et quelques pages plus loin, un cliché d’elle et de Nathan, un d’elle et du mannequin ce jour-là et … deux photos d’elle et Saul. La première était lorsqu’il lui passait le collier autour du cou, il y avait un air de pur impatience sur le visage d’Hannah à cet instant précis et le brun paraissait serein. Sur la seconde photo, elle et Saul étaient en pleine conversation, leurs doigts enlacés comme ils en avaient si bien l’habitude. Où était donc passé cet homme-là ? Celui qui aurait été prêt à faire n’importe quoi pour la rassurer et la protéger de tous ? Il n’était pas là, il n’était pas à New York. Hannah était donc rentrée, ses lunettes de soleil bien en place sur son visage et son coeur un peu bancal dans sa poitrine. Car elle ne savait pas trop quoi penser, car elle avait envie d’appeler Saul, de lui pardonner et en même temps, elle voulait l’oublier. Tout était trop vif, tout faisait trop mal et tout était injuste. « … Vous avez le diner de votre père à vingt heures ce soir. » Hannah revint enfin à la réalité, à Audrey et à son agenda et elle eut un léger sourire avant de resserrer sa robe de chambre contre elle et de se diriger vers sa penderie. « Je pense que mon père sait très bien que je n’ai pas l’intention de venir… Hors de question de parader quand il vient de gagner une affaire, c’est d’un vulgaire. » soupira Hannah, ouvrant les portes de son dressing. Il n’y avait pratiquement que des vêtements neuf, quand la Siede déprimait, sa carte de crédit et son compte en banque en payaient les frais, et il était beaucoup plus facile de trouver une robe à sa taille que d’admettre que quelque chose n’allait pas, ou d’appeler Saul. La brune pouvait sentir le regard d’Audrey sur elle, et elle se tourna vers cette dernière, un grand sourire sur les lèvres. « Je vais bien… Et non… je ne vais pas l’appeler, je suis certaine qu’il a mieux à faire. » Hannah eut un regard plus qu’appuyé pour sa gouvernante, signe que le sujet était clos. Audrey avait essayé, à sa manière de ramener Saul sur le tapis au fil des derniers jours, en laissant bien évidence la copie d’Harper Magazine par exemple, ou en faisant remarquer à Hannah qu’elle n’était pas passée au théâtre depuis longtemps… ce genre de choses, la brune savait que son employé avait les meilleures intentions du monde, mais pour Hannah, il n’y avait rien à dire ou à ajouter. Les conditions qu’elle avait données à Saul étaient claires, à lui de savoir ce qu’il voulait faire ensuite. « Non… je crois que ce soir je vais aller danser… c’est bien ce que font les gens célibataires le jour de la Saint Valentin ? Et puis j’ai été sage ces derniers mois… il faut bien que tous mes efforts soient récompensés. » Le sourire qui passa sur le visage d’Hannah fut d’une toute autre nature et après avoir attrapé une robe qui lui faisait de l’oeil depuis quelques minutes, elle se dirigea vers la salle de bain. S’il y a quelques mois de cela, Hannah aurait soigné son coeur à grand renforts de whisky, histoire de le faire taire et de l’anesthésier, elle n’en ressentait pas le besoin ni l’envie. Elle ne voulait rien ressentir, ni la peine, ni la douleur, ni la déception où tous les autres sentiments creusés par l’absence de Saul. La brune les refusait tout simplement et si l’alcool ne pouvait pas l’aider, s’éloigner de tout ça et faire quelque chose de complètement stupide si. En tout cas, elle pouvait toujours essayer. Hannah émergea de sa salle de bain quelques heures plus tard, alors que la nuit tombait déjà sur Brisbane, elle eut pour son propre reflet un léger sourire et après s’être assurée que ses boucles brunes étaient bien en place et que sa robe ne lui ferait pas défaut, elle se tourna vers Audrey. « Téléphone ? Merci, et pas besoin de m’attendre, je pense rentrer très tard. » Et bien entendu, quand on avait la stature d’Hannah et une envie irrépressible de tout oublier, toutes les portes s'ouvraient automatiquement. La brune fit une entrée très remarquée par les journalistes dans un de ces bars huppés qui finissaient par disparaitre au bout de trois mois, et toute son attention se porta sur la piste de danse déjà plus que bondée. Voilà ce qu’il lui fallait, du bruit, pas besoin de réfléchir, pas besoin de parler, pas besoin de donner son coeur à qui que ce soit, tout le monde était là pour oublier. Hannah se mêla à la foule et trouva rapidement son rythme, au milieu des autres, là où les basses battaient leur plein et faisaient vibrer ses talons et son coeur. Chanson après chanson, morceau après morceau, elle finit par oublier qui elle était, ce dont elle avait besoin ou non. Hannah fut ramenée à la réalité quand des mains se posèrent sur ses hanches, bien sur, elle se déhanchait depuis cinq minutes devant ce grand blond, bien entendu, il allait se faire des idées. Hannah ne le repoussa pas non, peut-être que c’était la musique, peut-être qu’elle avait juste envie de tout oublier, dans le fond, il se moquait de son prénom, de savoir qui était Hannah Siede, ils n'allaient pas se revoir demain, n'allaient pas se promettre la lune, elle aurait juste de la compagnie pour une nuit… et c’était parfait non ? Hannah esquissa un sourire et se laissa aller contre le torse de ce parfait inconnu, leurs corps bougeant au rythme du morceau suivant. Hannah ferma les yeux et son sourire s’agrandit en sentant les lèvres du blond contre son cou. C’était trop facile, mais c’était ça qu’il lui fallait n'est-ce pas ? Quelque chose qui ne voulait absolument rien dire. Le corps d’Hannah sembla décider pour elle tandis qu'elle le tirait vers la sortie la plus proche, une sortie d’urgence, peu importe, et avant d’avoir eu le temps d’articuler quoi que ce soit, l’air de la nuit lui déjà caressait les jambes, des mains se posèrent sur ses hanches et des lèvres contre les siennes. Hannah oublia tout, son coeur battant, toutes les bonnes résolutions et toute la peine pour se raccrocher à ses lèvres-là, parce qu'on voulait d'elle, simplement, comme ça, juste pour une nuit et c’était comme ça qu'elle avait toujours vécu pas vrai ? Juste pour la nuit. « … Je n’ai vraiment pas envie d’arrêter mais je crois qu'il y a quelque chose qui vibre dans ton décolleté. » « Hmm ?… » Hannah prit une profonde inspiration et finit par reculer, elle constata enfin que l'homme en question faisait deux têtes de plus qu'elle et que sa chemise était déjà dans un sale état, à cause d’elle. « Juste… ne bouge pas. » Hannah respira un grand coup et sortit son téléphone portable de sa cachette, c’était probablement son père, prête à la réprimander et qui allait lui demandait où elle… Appel entrant : Saul Masterson. La brune resta silencieuse pendant les trois prochaines tonalités, avant que son regard ne se pose sur ce parfait étranger et son téléphone. Merde, songea Hannah avant de décrocher. « ... Tu es bien la dernière personne qui devrait m’appeler aujourd’hui Saul. » dit-elle en guise de bonjour. Le coeur d'Hannah battait vite, trop vite, mais c'était pour une raison bien différente à présent, elle réalisait enfin que tout cliquait et qu’il l'avait appelée. Les mots suivants la clouèrent sur place, ce n'était pas tant ce qu'il avait dit mais le ton de Saul, quelque chose clochait, quelque chose n'allait pas. « Je… Ne quitte pas. » Hannah posa son téléphone sur son épaule et fixa l’autre homme. Il finit par comprendre le message et il lui souhaita une bonne nuit et s’éclipsa après avoir déposé un dernier baiser au coin des lèvres d’Hannah. « Je ne sais pas qui est ce Saul mais... si tu réalises que c'est un idiot, tu sais où me trouver. » offrit-il en guise d'au revoir, retournant dans le bar. Il fallut à Hannah quelques secondes de plus, principalement passées à inspirer et expirer, et elle remit enfin son téléphone contre son oreille. « …. Quoi ? Qu’est-ce que tu me veux ? Tu es certain que tu as besoin de moi en particulier Saul ? A en juger par ton silence radio de ces derniers jours je dirai que non. » La brune poussa un soupir, croisant les bras et s'appuyant contre le mur de la ruelle. « Dis-moi que c'est pour une bonne raison.» murmura Hannah, fermant les yeux.
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Message(#)hit me like a meteorit (hannah) EmptyMer 22 Fév 2017 - 1:42

La sonnerie lui avait semblé interminable, tandis qu'il avait retenu sa respiration dès la première tonalité. Appeler Hannah, un soir comme celui-ci et alors que l'alcool qui s’immisçait dans ses veines à la manière d'un poison l'anesthésiait peu à peu, c'était probablement la pire idée qu'il aurait pu avoir. Mais l'appeler alors que leur dernier échange s'était soldé par des adieux dont la brutalité résonnait encore à l'intérieur de son esprit, c'était assurément le meilleur moyen de chuter plus bas encore dans l'estime de la brune. Car Saul le savait, quelque chose s'était brisé entre Hannah et lui, dès lors qu'elle avait su pour sa liaison, pour toutes ces choses qu'il avait longtemps gardé pour lui de peur de la décevoir, mais qui finalement les avaient éloignés comme l'aurait fait un gouffre. Il le savait, ce qui avait été dit ce jour-là ne s'effacerait pas de si tôt, pas plus que ce qu'il avait lu dans le regard de la jeune femme ne se dissiperait du jour au lendemain. C'est pour toutes ces raisons qu'il avait résisté à l'envie de l'appeler depuis son retour de New York, même alors que certains jours l'envie d'entendre le son de sa voix l'avait rongé de l'intérieur, même alors que certaines fois le besoin de la revoir l'avait ému jusqu'aux larmes. Pour toutes ces raisons, et parce qu'après avoir tout gâché, tout piétiné, tout ravagé, il lui devait au moins quelques semaines de répit, durant lesquelles Hannah aurait peut être tout le loisir de l'oublier, de le rayer pour de bon de sa vie, si tant est que ce ne soit pas déjà fait. Saul, lui, se lèverait chaque jour avec le regret de l'avoir laissée partir, et ce serait bien suffisant pour qu'il n'oublie jamais combien il avait été idiot. Seulement voilà, ce soir la donne avait changé, et toute l'énergie qu'il avait pu mettre à lutter contre le besoin de contacter la brune se mêlait désormais à l'envie déraisonnable de l'appeler à l'aide. Parce qu'il avait bu, que c'était loin d'être la première fois depuis qu'il était rentré de New York et qu'une partie de lui savait, bien malgré elle, qu'il boirait tant que ce poids pèserait inlassablement sur son cœur. Ce poids, c'était ces non-dits qui l'obsédaient depuis qu'il avait quitté Hannah. C'était ces mots qu'il aurait aimé lui souffler, mais qui étaient restés coincés au fond de sa gorge lorsque la brune lui avait craché à la figure des vérités qu'il lui avait fallu encaisser, difficilement, et qui aujourd'hui encore l'animaient d'une peine sans pareil. C'était cette lueur profondément triste qu'il avait lue au fond de son regard, juste avant de franchir la porte de sa demeure et de mettre plusieurs milliers de kilomètres entre la jeune femme et lui. Cette lueur, qui l'espace d'une seconde avait gommé toute la colère qu'elle lui avait jeté en plein visage, toute la fierté qu'elle avait dressé autour d'elle comme pour se protéger de lui et du mal qu'il lui avait causé, et qui le hantait chaque fois qu'il se demandait ce qu'il aurait pu faire pour panser la plaie qu'il avait ouverte au creux de son cœur. Oui, ce soir l'alcool lui avait joué des tours et tout était comme brusquement remonté à la surface. La Saint Valentin, d'abord, et cette solitude qu'il apprivoisait pour la première fois depuis onze ans. Sa passion, aussi, à laquelle il avait dédié sa vie mais qu'il ne se sentait aujourd'hui plus libre d'exercer librement, et légitimement. Et puis tous ces êtres qui hier encore lui accordaient une confiance aveugle mais qui à présent préféraient le savoir aussi loin que possible d'eux. A commencer par Hannah. Alors l'appeler, définitivement, ça n'était pas le meilleur service qu'il puisse se rendre, quand les chances pour que la brune ne veuille plus entendre parler de lui semblaient horriblement élevées. Mais à bout de force après avoir lutté des jours contre un besoin qui se faisait de plus en plus vital, Saul ne pouvait maintenant plus ignorer qu'elle était sa seule chance de corriger le tir, et d'éviter de revivre d'autres soirées aussi lamentables que celles-ci. Parce qu'elle était Hannah, qu'elle était tout pour lui depuis déjà bien longtemps et que si elle ne pouvait rien pour lui, personne ne le pouvait sans doute. Alors il l'avait appelée, le cœur au bord des lèvres, prêt à essuyer le rejet qui viendrait l'achever, proprement, simplement. Il l'avait appelée, puis avait attendu … jusqu'à entendre le son de sa voix. Là, son cœur rata un battement, puis deux, avant qu'il ne se serre aux quelques mots qu'il l'entendit formuler. Des mots prévisibles, mais qui lui firent une peine atroce, tandis qu'il trouva malgré tout le courage de l'appeler au secours, comme s'il n'avait plus rien à perdre, comme s'il ne pouvait pas tomber plus bas. A l'autre bout du fil, la brune sembla plus fébrile, et quelques secondes passèrent bientôt avant qu'il ne réalise que, peut être, son appel tombait encore plus mal qu'il le redoutait. Soit parce que cette soirée était jusqu'ici pour elle synonyme de réjouissances qu'il s'était empressé de venir gâcher, soit parce qu'elle n'était pas seule … Hannah finit par reprendre, et il déglutit, lentement, se sentant comme avalé par le mur qui l'empêchait à cet instant de se vautrer de tout son long sur le sol. Sa voix était dure, et son ton glaçant. Elle lui en voulait toujours, le détestait même sans doute. Mais elle restait Hannah, dont lui ne se détournerait pour rien au monde. Alors, passée l'angoisse de se la mettre à dos pour de bon, Saul accueillit ses dernières paroles avec un fin sourire, infiniment triste et bordé d'une mélancolie aussi douce que ravageuse. Un sourire qu'Hannah ne verrait pas, mais qu'elle pourrait presque deviner à la façon dont, troublé, il reprit finalement la parole. « Tu me manques. » Une larme silencieuse roula le long de sa joue, contournant de justesse le bord de ses lèvres avant de finir sa course contre le col de sa chemise, dans une chute qui semblait faire écho à sa propre dégringolade, qui atteignait ce soir son paroxysme. Cette larme, c'était pour elle, pour eux, pour tout ce qui avait changé depuis New York et qu'il ne supportait pas d'avoir perdu. C'était pour leur complicité, leurs rires, leurs étreintes, et ces choses qu'ils pouvaient jusqu'à lors se dire sans même prononcer un mot. C'était pour ces souvenirs qui ne le quittaient jamais. Mais surtout, c'était pour cette « raison », qui peut être ne lui semblerait pas suffisamment bonne mais qu'il n'aurait pas pu formuler avec plus de sincérité. « Ça fait des jours que tu me manques, des jours … que je ne fais que penser à toi, à nous, à ce qu'on s'est dit à New York et à tout … tout ce que j'aurais du faire pour que ça finisse autrement. » Pour que ce voyage trouve une autre fin, bien sûr, mais aussi et surtout pour que leur amitié, ou quoi qui puisse aujourd'hui les unir, ne ressorte pas fragilisée par un épisode auquel il repensait le cœur lourd. « J'avais peur, Hannah. Peur que ce soit trop tôt, ou trop tard … C'est pour ça que je ne t'ai pas appelée. Pas parce que je n'en avais pas envie, ni parce qu'au fond c'était plus simple … mais parce qu'après la dernière fois, je ne pouvais pas être certain que je ne t'avais pas déjà perdue. » Et plutôt que de prendre le risque de s'en apercevoir au détour d'un appel hasardeux, comme ce soir où l'alcool lui donnait certainement un courage dont il aurait manqué en d'autres circonstances, Saul avait préféré la laisser respirer, certainement habité par l'espoir qu'un beau jour, leurs routes se recroiseraient sans même qu'ils ne l'aient prévu, et s'unissent de nouveau sans qu'aucune rancœur ne puisse les en empêcher. « Je te demande pardon. » Sa voix se brisa brusquement, tandis qu'il soupira, comme à bout de souffle. « Pour t'avoir déçue, pour avoir tout gâché … et pour ce soir aussi. Parce que tu attendais de moi que je change, en bien, mais que j'en suis si peu capable que je me retrouve aujourd'hui assis à même le sol, à la sortie d'un pub où je n'aurais jamais du entrer … et si misérable que tu ne me reconnaîtrais probablement même pas. » Parce que si Hannah avait découvert une phase bien désolante de sa personnalité lorsqu'il l'avait retrouvée à New York, ce soit c'est un Saul égaré au milieu de chemins tortueux qui l'appelait à l'aide. Un Saul torturé, qui représentait un danger pour lui-même. « C'est pour ça que j'ai besoin de toi, Hannah. » Il reprit tout doucement, la voix tremblant sous le coup de son état. « Parce que je ne peux pas changer si tu n'es pas là pour m'en donner la force. » Parce qu'elle attendait de lui qu'il change, qu'il se reprenne en mains, mais que sans elle, sans son soutien et son amitié, il n'y arriverait pas. Parce que ce serait en partie pour elle qu'il changerait, à elle qu'il voudrait prouver qu'il pouvait devenir un meilleur homme, et que si Hannah n'était pas là pour lui rappeler tout ce qui était en jeu et combien ça en vaudrait la peine, alors le moindre de ses efforts lui paraîtrait vain, et insurmontable. « Je suis devant le McTavish, je ... si tu as des plans pour ce soir, ne t'inquiète pas, je me débrouillerai. Je loue une chambre d'hôtel, ce ... ce n'est sûrement pas très loin à pied, et … » Saul s'interrompit brusquement, laissant la fin de sa phrase en suspend tandis qu'il porta presque malgré lui son regard sur sa montre, avant d'émettre un rire silencieux, entre la nervosité et la désolation, tandis qu'il se sentit subitement idiot. Désespérément idiot. « Hannah, je … je suis désolé de t'avoir appelée à cette heure-ci. Et encore plus de l'avoir fait aujourd'hui. » Parce que ça n'était pas un jour anodin, et certainement pas pour ceux qui comme elle, comme lui, avaient déjà aimé et en avaient largement souffert. Alors de quel droit décidait-il qu'il pouvait gâcher sa Saint Valentin, sous prétexte que la sienne ne pourrait pas être pire ? Hannah méritait de rencontrer le prochain homme de sa vie, de vivre enfin des moments apaisés, de dîner dans un bon restaurant et d'être noyée sous d'élégants bouquets de fleurs … Elle n'avait certainement pas besoin de lui, de ses problèmes et de ses déclarations enflammées, qui au mieux lui prouveraient qu'il ne l'avait pas oubliée. Non, pas un seul instant, et certainement pas ce soir … Comment l'aurait-il pu ?
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Message(#)hit me like a meteorit (hannah) EmptyVen 24 Fév 2017 - 2:01

Quelque part, Hannah avait fermé les yeux pour oublier, pour prier et penser à autre chose. Le temps était suspendu entre sa question et la réponse de Saul et la brune avait presque envie qu’il ne dise rien. Qu'ils restent au téléphone, comme ça, éloigné par seulement quelques kilomètres cette fois-ci, comme ça, à écouter la respiration de l’autre. Comme ça, ça ne serait jamais la réalité, personne ne pourrait jamais être blessé et Hannah ne referait pas les mêmes erreurs, encore et encore. À croire qu'elle n'apprenait jamais, qu’elle était destinée à tout recommencer encore une fois, mais avec un homme différent. Pourtant, rien n'était pareil. Elle n'était plus pareille, son coeur n'était plus pareil et elle savait très bien que si Saul finissait par raccrocher, elle ne s'en remettrait pas. Si Hannah était honnête avec elle-même, si elle mettait sa fierté de côté, elle savait qu'un troisième rejet ne serait pas possible, qu'elle finirait par se résigner et vivre isolée de tous et de toutes. Avec Lawrence, l'amour avait été jeune, nouveau, innocent et naïf et pourtant, ils l'avaient pris tellement au sérieux, chose qui avait sûrement causé leur perte. Ils ressentaient trop pour leur âge et ils avaient fini avec des sentiments d’adultes dans des corps d'enfants, et ils n'étaient pas prêts, Hannah le voyait désormais, ils n'étaient tout simplement pas prêts à tout assumer et il fallait tourner la page et accepter les erreurs et les cicatrices. Avec Jamie, tout avait été beaucoup trop rapide, trop déraisonné et ils avaient commis les crimes les plus atroces juste dans le seul but de justifier ce truc qui les attirait l'un à l’autre. Jamie était une mauvaise drogue, un bâton de nicotine qui ne cessait de se raviver et ce même quand on l’écrasait. Mais la brune avait tenu bon, entre sa raison et son addiction, elle avait opté pour la raison et avait fui pour se protéger, pour continuer d’exister et ne pas finir avec les poumons noircis et le coeur en miette. Saul était… Saul était différent, il suffisait d'un regard de sa part pour faire sourire Hannah, d'un vrai sourire, plutôt discret que très peu de caméra finissait par capturer. Il n'y avait pas de jeu avec lui, pas de vraie séduction, pas d’Hannah Sara Siede, elle était juste Hannah et pouvait gaffer autant qu'elle voulait, se montrer un peu trop enthousiasme à propos d'un certain défilé ou au contraire complètement critique quand un autre sujet était mis sur le tapis. Elle était complètement et totalement libre, il avait été libre de lui tourner le dos quand il le voulait et pourtant il avait été là. « Tu me manques. » Hannah inspira profondément, une main sur le téléphone et une autre posée sur son collier; elle ne savait plus ce qu'elle voulait vraiment entendre, ce qui était vrai, ce qui était faux et ce qu'elle aurait dû attendre. Elle était complètement sur la touche, elle savait que Saul était honnête et plus il parlait et plus le coeur d’Hannah se serrait dans sa poitrine, l'air lui manquant presque. Tu me manques aussi, aurait voulu articuler la brune, mais elle demeura silencieuse, ne préférant pas l’interrompre et ignorant tout jusqu'à son coeur battant. Elle aussi avait peur, peur car il était devenu tellement important, tellement rapidement qu'elle ne voyait absolument aucune issue de secours. Et si... Et s’il partait, si Saul réalisait l'affreuse vérité qui faisait que tout le monde finissait toujours par s’éloigner d’elle. Hannah savait comment faire pour faire rêver les gens, elle savait qu'elle était belle de loin, mais plus on se rapprochait, et sans les diamants, sans les faux sourire, sans le maquillage, que restait-il vraiment ? Hannah ouvrit les yeux alors que Saul s'excusait encore, après lui avoir dit où il se trouvait. Bien sûr, un bar, chacun sa méthode pour oublier l'autre pas vrai ? Hannah s'était contentée de faire du shopping et lui… ça expliquait le silence. Mais elle avait toujours une réponse à lui donner, si Hannah s'écoutait, elle le rejoindrait sans doute, pas maintenant, c'était le milieu de la nuit, si c’était l'heure de tout se dire, Hannah voulait savoir. Et elle avait des choses à lui dire. «  Je... Ce n'est pas juste Saul. » articula faiblement la brune. Pas parce qu'elle était fatiguée, non parce qu'elle posait enfin les armes, plus vulnérable que jamais; c'était l'heure et quitte à se réveiller avec des larmes demain matin, autant que ce soit pour une bonne raison. « C’est complètement injuste. » continua tout aussi difficilement Hannah. Elle se décolla du mur contre lequel elle se trouvait et se mit à faire les cents pas, dans cette allée où pour les prochaines minutes à venir, elle semblait cachée du reste du monde. « Laisse-moi deviner ? Tu dois être complètement bourré, et c’est maintenant que tu trouves le courage de m’appeler ? Est-ce que je suis censée être flattée ? Mon dieu si je voulais ce genre de déclaration je n’aurais pas décroché… » Peu importe l'aversion soudaine de la jeune femme avec l’alcool, Saul était bien mieux que ça, elle le savait. Si Hannah était incapable de se voir comme autre chose que faible, quand elle se faisait des opinions sur quelqu'un, il était difficile de la faire changer d’avis. Et la brune avait eu le temps de réfléchir depuis leur dernière conversation, l’acte en lui-même n’avait rien de condamnable, Saul aurait pu tromper sa femme avec un millions de femme différente, Hannah s'en moquait. C’était découvrir cette facette-là de lui qui n'était pas passée, il avait toujours les épaules solides selon la brune et il n’avait pas complètement disparu, la preuve, il trouvait le moyen de s’immiscer dans sa vie encore une fois. Et Hannah devait admettre que cela ne lui déplaisait pas bien au contraire. « Mais je mentirai si je disais que je n'avais pas besoin de toi. Je n'ai pas soudainement décidé de changer Saul et ça ne se fait pas un simple claquement de doigts et il y a des fois où je suis tentée de tout laisser tomber et de juste agir comme une petite garce superficielle parce que c’est facile à faire. » Comme ce soir, se retint d'ajouter la brune, la preuve qu’elle ne pouvait pas se faire confiance, à la première dispute les vieilles habitudes revenaient. Sauf que ce n'était pas juste une simple connaissance, c'était Saul…. Était-ce si mal que ça d'en attendre plus de lui ? D’avoir besoin de plus de sa part ? Elle ne portait pas ce collier pour rien, elle aurait pu avoir des parures encore plus ostentatoires que ça, mais non, Hannah la portait fièrement car c'était lui qui l'avait choisi, lui qui avait pris le temps et lui encore qui la connaissait suffisamment bien pour savoir comment la faire sourire. Hannah n'était pas devenue meilleure non, il l'avait rendue un peu moins détestable. « Je voulais… je voulais autre chose et tu vas avoir besoin d’une amie, tu vas avoir besoin de moi dans les prochaines semaines à venir, et … je suis complètement terrorisée, si je m'écoutais je te dirai oui encore et encore… Mais pas cette fois-ci, il faut que je me protège. » Hannah était cassée à sa manière, si elle passait un bras autour des épaules de Saul, c'était sûrement pour le tirer contre elle et se glisser dans ses bras. Il y a des mois en arrière, elle l'aurait plus aidé, l’aurait défendu envers et contre tous, plus maintenant, s'occuper aveuglément de quelqu'un d'autre avant sa propre personne avait de lourdes conséquences, elle le savait à présent. « Il y a un gars bien qui est censé m’attendre au bout du tunnel non ? » C'était les mots de Saul, pas les siens, lui qui lui avait dit de ne pas renoncer et de continuer, lui qui lui avait dit que tous ses efforts finiraient par payer et qu'un jour quelqu'un verrait la vraie Hannah, et resterait dans les parages. « Et puisqu'on en est dans les confessions tardives, j’aurais voulu que ce soit toi Masterson. » Peut-être que c’était ça la vraie tragédie, que Saul était perdu et qu'Hannah non, qu'elle savait exactement où elle voulait mener Saul quand elle lui prenait la main. Ou alors c'était aussi naturel parce qu'elle lui donnait tout simplement son coeur. La réalisation frappa si soudainement Hannah qu'elle cessa de marcher, elle avait la bouche sèche et pourtant elle ne pouvait pas s'empêcher de parler. Il avait besoin de savoir, il voulait une raison de mettre un pied l'un devant l'autre, elle en avait une et c'était elle. « Parce que tu es bien la seule personne capable de m’appeler à une heure pareille pour me dire quelque chose d’aussi désespéré… et que si ça n'avait pas été toi je n’aurais pas décroché. So yeah, it’s fucking with my head how you look at me sometimes and how much I care and how much I need you … But what now ? I’m gonna need you more than you will ever need me… What do we do from here? » Et si la réponse était qu'il n'avait pas besoin d'elle comme ça, elle comprendrait, il était trop tôt pour avoir le coeur brisé de toute façon.
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Message(#)hit me like a meteorit (hannah) EmptyMer 1 Mar 2017 - 2:16

C'était comme une heureuse surprise à laquelle se mêlait une soudaine désolation. Comme une caresse suivie d'une gifle, ou quelques vers de poésie conclus d'une injure, sèche et cinglante. Hannah avait décroché, ravivant son espoir que peut être tout ne s'était pas encore dissolu entre la brune et lui, et qu'il restait quelque part les miettes de cette complicité qui les unissait jadis. Mais au son de sa voix, et à ces quelques mots soufflés par la comédienne depuis l'autre bout du fil, Saul comprit, le cœur infiniment plus lourd, que cet appel ne la réjouissait pas autant qu'il le réjouissait lui. Parce qu'elle avait tourné la page, avancé, lorsque lui en avait été incapable ? Ou bien parce qu'il n'y avait jamais rien eu, en dépit de leur moment à la plage, de ce baiser qu'elle avait déposé au coin de ses lèvres et de ces regards longuement échangés qui en avaient dit plus long que ne l'auraient fait n'importe quels mots ? Saul l'ignorait, comme il ignorait à quel point il avait peut être pu se tromper, des semaines, des mois durant. Car peut être était-il tombé dans un piège qu'il s'était tendu à lui-même, en y ayant cru un peu trop vite, un peu trop fort, et d'une façon qu'il aurait du s'interdire, dès le départ. Peut être qu'Hannah, elle, avait su doser tout ce qu'elle avait mis dans cette relation, et qu'aujourd'hui il lui était plus facile de se convaincre que ça n'avait pas compté, que ça ne compterait plus. Ou bien peut être n'était-ce encore que cette fierté que la brune mettait bien souvent en avant, et qu'il lui avait déjà connue à New York, le jour où la peine et la déception qu'il lui avait causé n'avaient transparu qu'à travers de fines larmes, apparues le temps d'humidifier ses joues rosies, sans bruit ni désordre. Peut être était-ce sa façon de lui faire comprendre qu'elle pouvait vivre sans lui, ou bien une simple parade, visant à le décourager face à l'évidence que ce coup de fil ne leur apporterait certainement rien de bon. Face à toutes ces questions, Saul ne savait finalement qu'une seule chose : il ne pouvait décemment pas l'appeler un soir de quatorze février, qui plus est après des jours de silence, et espérer qu'ils reprendraient leur relation là où ils l'avaient laissé. Pas après New York, pas après ce mur qui s'était dressé entre elle et lui, et le mal qu'ils s'étaient mutuellement causés. Il ne pouvait pas lui imposer ce coup de téléphone, non … à moins d'avoir eu une bonne raison de composer son numéro. Une bonne raison d'attendre après Hannah. Une bonne raison de l'appeler au secours, elle, et pas une autre. Car c'était ce qu'attendait la brune, qu'il lui donne une bonne raison de rester en ligne avec lui, sans plus lui jeter à la figure ce qu'elle lui avait dit à New York, sans plus lui barrer la route alors qu'il tentait de faire un pas vers elle, à sa façon. Des raisons, Saul pourrait lui en donner des tas. Il pourrait lui dire que c'était peut être ce soir leur dernière chance de sauver ce qui pouvait encore l'être, de préserver ce qui n'avait pas été détruit par leur confrontation de l'autre jour, et de quoi renaîtrait peut être tout ce qu'ils partageaient il y a encore si peu de temps. Il pourrait lui dire que cette journée ne trouverait une fin à peu près réjouissante que s'il avait le sentiment d'être parvenu à la rapprocher de lui, ne serait-ce qu'à travers ce coup de téléphone, ne serait-ce qu'une minute ou deux. Tout comme il pourrait lui dire qu'il finirait probablement la nuit dans cette ruelle, dans le lit d'une inconnue ou au fond d'un fleuve qui aurait bien voulu l'accueillir, si ça n'était pas à ses cotés. Mais Saul choisit de lui ouvrir directement son cœur, songeant qu'il lui devait une réponse aussi honnête que possible, et qu'il n'y en avait à cet instant qu'une seule pour donner à Hannah une idée de ce que ce coup de téléphone représentait pour lui. Une réponse qu'il souffla alors sans pudeur ni hésitation, à travers un plaidoyer qu'il prononça comme si la brune se trouvait juste sous ses yeux, en sentant toutefois se raviver la peine viscérale qui l'animait depuis son retour à Brisbane. A l'autre bout du fil, la voix de la comédienne se fit de nouveau entendre et Saul esquissa un sourire, presque tendre, mais infiniment triste. « S'il y a une chose que tu as du retenir de notre conversation à New York, c'est que je suis désespérément lâche, Hannah. » Sinon, pourquoi aurait-il gardé sa double vie secrète pendant tant de temps, jusqu'au point de cacher toute une partie de son existence à des personnes qui comme Hannah comptaient énormément pour lui ? Parce qu'il s'était plu à jouer la comédie ? Parce que mentir était devenu une seconde nature ? Non, simplement par lâcheté, et par peur de décevoir. « Je ne sais pas combien de temps j'aurais mis à t'appeler si je ne m'étais pas retrouvé dans ce pub ce soir, mais je … je sais que si c'était à refaire, je n'aurais même pas attendu d'avoir franchi le seuil de ta porte pour composer ton numéro. » Car si c'était à refaire, il n'aurait pas quitté New York sans avoir réparé ce qu'il avait brisé, ou tenté tout du moins. Il n'aurait pas pris cet avion le jour même de son altercation avec Hannah, ni prétendu que cet épisode ne l'avait pas détruit au plus profond de lui. Il ne l'aurait pas laissée derrière lui, anéantie autant qu'il avait pu l'être. Et peut être alors que tout aurait été différent. « Tu n'as jamais été ce genre de fille, pour moi. » Saul reprit par la suite, après un léger silence. Non, Hannah n'avait jamais été ni une garce ni une jeune femme superficielle à ses yeux. Il savait ce qu'en pensait la presse, tout comme il savait que certains, comme Jamie, iraient probablement l'avertir sur le tempérament de la brune, mais il l'avait approchée en connaissance de cause, dès le départ, et ne lui avait jamais tenu rigueur de ce caractère bien trempé sans lequel Hannah ne serait pas Hannah. La comédienne reprit finalement la parole, et le brun se pinça les lèvres, la tête légèrement baissée. « Hannah … je sais que je t'ai blessée, à ma façon, mais je … je veux toujours ton bien. Ça, ça n'a pas changé, et il n'y a rien que je ferais délibérément pour te faire du mal. Je n'ai pas besoin d'une bouée à laquelle me raccrocher pour m'empêcher de boire à nouveau la tasse, ni de quelqu'un à piétiner pour me sentir un peu moins misérable. J'ai besoin ... de mon amie, de celle que je m'efforcerai toujours de protéger, y compris de moi. » Pensait-elle qu'il resterait délibérément à ses cotés s'il se sentait sur le point de lui faire du mal à nouveau, ou de l'attirer dans les tourments dont il tentait lui-même de s'extirper ? Pensait-elle qu'il se laisserait être un frein à sa guérison, quand rien ne lui tenait justement plus à cœur que de la voir avancer ? Peut être, mais elle ne pourrait pas se tromper davantage. La prochaine remarque de la jeune femme lui fit finalement l'effet d'un retour de boomerang en pleine figure, lorsqu'Hannah fit référence aux mots qu'il lui avait soufflé, à la sortie du Canvas, le soir où il s'était efforcé d'apaiser la peine qui l'avait accablée. Des mots sincères, mais qui avaient aujourd'hui une saveur différente, parce que bien des choses l'étaient à présent elles aussi. « Je pensais ce que je t'ai dit, et je le pense toujours. J'aimerais … qu'un homme puisse te prouver qu'on peut vouloir ton bien, et rien que ton bien, et puisse panser les plaies que d'autres ont ouvertes avant lui. Mais parfois je ... je ne suis plus certain de vouloir que tu rencontres cet homme … » Sa voix se fit plus basse, comme teintée de honte, tandis qu'il ajouta. « … ou qui que ce soit d'autre. » A cet instant, c'était comme s'il prenait lui-même conscience de ce que son cœur refoulait depuis des jours, peut être des semaines, avant que l'alcool n'ouvre le couvercle sur lequel il s'était comme assis, inconsciemment, de peur d'éveiller ce qui ne devait pas l'être. Comme si brusquement, l'idée qu'Hannah rencontre l'homme qu'il avait pourtant tant espéré voir croiser sa route lui était insupportable. Comme si c'était trop dur, désormais, de l'imaginer à son bras. Alors, quand la brune reprit la parole et formula à son tour ce qui ressemblait à un aveu qu'il n'aurait jamais pensé attendre, son cœur se serra sous le coup d'une pression qu'il eut du mal à définir. L'alcool, lui, était toujours là et le plongeait de nouveau en pleine confusion, tandis que la jeune femme poursuivait sur le même ton, le clouant presque au mur contre lequel il se tenait toujours. Ses mots prenaient un sens particulier, sans qu'il sache tellement si tout ça n'était pas simplement le fantasme d'un homme qui se sentait seul, désaimé de tous et qui se prenait à rêver à ce genre de déclarations … La gorge brusquement sèche, Saul retira un instant son téléphone de son oreille pour l'appuyer contre sa cage thoracique, où son cœur battait à tout rompre. La tête plus lourde, le souffle plus court, son émotion était palpable et c'est finalement après quelques secondes qu'il se saisit à nouveau de son portable, et qu'il souffla lui-même quelques mots. « Hannah, je ... je me retrouve pris au piège moi aussi. Pris au piège par l'importance que tu as pris à mes yeux, pris au piège parce que … parce que j'aurais du savoir que tu prendrais tôt ou tard une place primordiale dans ma vie, que ça arriverait forcément si je poursuivais ce petit jeu que j'aurais du arrêter dès le départ, avant la plage, le collier, puis New York ... avant de t'avoir déçue et de nous avoir causé tout ce tort, surtout. » Mais il n'en avait rien fait, parce qu'il avait été assez naïf pour croire que son affection grandissante pour la brune ne finirait pas par lui jouer des tours. Ou bien parce que c'avait été plus simple, tout simplement, de feindre de ne rien voir quand pourtant tous les signes étaient là, face à lui, depuis déjà un moment. « Parce que le meilleur cadeau que j'aurais pu te faire, c'est de rester à ma place. Sans plus m'attacher, sans plus me perdre dans ce que je croyais contrôler, mais qui n'est finalement qu'une chose de plus qui m'a parfaitement échappé ... » Une chose de plus, au beau milieu de cette vie à présent décousue qu'il tentait tant bien que mal de tenir à bout de bras, mais qui menaçait à chaque instant de lui échapper pour de bon. « Bon sang, je … je ne sais même pas si je me souviendrai de t'avoir dit tout ça demain matin, mais ... tu te trompes, Hannah, si tu penses que je n'ai pas désespérément besoin de toi aujourd'hui. » C'est cette fois dans un souffle, presque inaudible, qu'il ajouta. « Parce que je ne peux plus continuer sans toi. Que je ne peux plus et que je ne veux plus. » Peut être le choix ne lui appartenait plus aujourd'hui, à cet instant très précis où Hannah était seule décisionnaire de ce qui adviendrait de lui, et d'eux. Mais Saul savait, au plus profond de lui, qu'il serait prêt à renoncer à beaucoup de choses avant de se sentir prêt à renoncer à Hannah. Il savait, finalement, qu'une partie de lui n'en était tout bonnement pas capable … quand l'autre s'y refusait tout simplement. Finissant par se redresser, lentement, le brun s'efforça d'aligner quelques pas, comme brusquement engourdi par le poids des mots qu'il avait laissé échapper, dicté par un instinct qu'il devait essentiellement à l'alcool. Il marcha, quelques secondes, titubant, vacillant, jusqu'à remonter la petite rue qu'il n'avait plus quitté depuis tout à l'heure. Son téléphone toujours à l'oreille, il n'articula plus un mot, comme s'il désespérait de trouver ceux qui sauraient convaincre la brune de le rejoindre à cet instant où sa présence lui provoquait un manque insupportable. Ayant finalement marché quelques instants, il finit par apercevoir un vieil homme mendiant à même le sol, dont il s'approcha, toujours en silence. Là, Saul ne réfléchit pas davantage et, comme pris d'une impulsion, se débarrassa brusquement de la chemise qu'il avait sur le dos. Il la lui tendit, dans un sourire plus bancal que s'il avait été dans son état normal, puis poursuivit sa route comme si de rien était. Ce n'est qu'après quelques secondes qu'il se stoppa, puis prit conscience qu'il n'avait maintenant plus rien sur le dos. Pourquoi avait-il fait ça ? Par charité, ou bien par besoin de se prouver que son désespoir n'avait plus de limites ? Il l'ignorait, mais le vent qu'il sentait à présent souffler contre son torse le ramena bien vite à la réalité. Hannah était toujours à l'autre bout du fil, et c'était peut être bien ce détail qui l'avait influencé l'instant d'avant. « Hannah, je viens … de donner ma chemise à un sans-abri. Maintenant tout le monde peut voir que j'ai une cicatrice au niveau du thorax, quelques grains de beauté le long du cou et que … que je ne soulève pas de la fonte tous les week-ends, bien que je devrais probablement ... » Son ton était presque rieur à présent, pourtant il y demeurait une profonde tristesse, qui faisait par moments tressauter sa voix au rythme de ses pas. « Tu … tu avais raison, je suis saoul et ça me donne le courage de faire des choses complètement insensées, que je vais probablement regretter bien assez tôt … Comme tu avais raison sur le fait que ça n'est pas juste, parce que tu ne mérites pas d'être témoin de ça, pas alors qu'en étant moi-même j'ai déjà réussi à te décevoir. » Alors dieu sait ce qu'elle penserait de lui en le voyant marcher le long de cette rue, sans chemise ni dignité, et avec pour toute compagnie les restes de sa soirée alcoolisée. « Mais Hannah, je te l'ai déjà dit dans mon bureau, le jour où tu as su pour mon père … je ne suis pas comme toi. Je ne sais pas faire face à ce qui me terrifie, tout comme je ne sais pas faire semblant de savoir gérer tout ce qui m'échappe. Je passe peut être des heures à diriger les autres et à prendre des décisions qui impactent leur vie, mais je … je ne suis pas fort, je ne l'ai jamais été. » Et c'était dans des moments comme celui-ci, où son besoin d'oublier à travers l'alcool le rendait particulièrement vulnérable, que Saul réalisait combien un grain de poussière pouvait brusquement compromettre tout l'engrenage de sa vie, et le déséquilibrer au dessus même d'un précipice. « J'ai besoin de toi. De toi plus que de n'importe qui d'autre, pas seulement parce que c'est un mauvais jour, ou une mauvaise période, ou parce que ma vie toute entière se dérobe sous mes pas … J'ai besoin de toi parce que je ne me voyais pas appeler quelqu'un d'autre ce soir, même alors que je savais que mon appel resterait peut être sans réponse. J'ai besoin de toi … parce qu'au moment où je n'étais plus sûr de rien, la seule chose dont j'étais certain c'était que je voulais de toi dans ma vie. Et parce qu'aujourd'hui, alors que tout fout le camp, il y a trois choses qui m'aident encore à me lever chaque matin. » Prenant une inspiration, il poursuivit, la voix étouffée par une émotion subitement accablante. « Ma famille, le théâtre … et toi. » Sa famille, c'était ses enfants, bien sûr, mais aussi sa mère, son demi-frère, ses cousines, et toutes celles et ceux qui peut être se détourneraient de lui à leur tour mais pour qui Saul ne cesserait jamais de se battre. Le théâtre, c'était sa passion, même si on tentait de la lui enlever, même si certains matins c'était la peur de l'inconnu et du jugement qui primaient sur son envie de se donner toujours pleinement dans ce qu'il entreprenait. Et Hannah, c'était cette petite lueur, nouvelle et fragile, qu'il suivait presque aveuglément, sans garantie qu'elle le mènerait quelque part, sans certitude qu'elle n'était pas un piège … et sans idée de combien elle finirait peut être par le perdre, à son tour. « Hannah, s'il te plaît ... » Les lèvres à demi-closes, Saul ajouta après un instant, semblant cette fois cacher sa fébrilité derrière une pointe d'humour. « Ne les force pas à m'arrêter pour attentat à la pudeur. » Parce que loin de lui l'envie de se départir de son pantalon, mais que si c'était le seul moyen d'attirer l'attention d'Hannah pour peut être la conduire jusqu'à lui, il n'hésiterait pas à poursuivre cet effeuillage des plus grotesques. Finir la nuit au poste serait sans doute bientôt le cadet de ses soucis, et les températures étaient suffisamment douces pour qu'il ne risque pas d'attraper froid. Il n'avait rien à perdre, pas même son amour propre, déjà sérieusement égratigné.
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Message(#)hit me like a meteorit (hannah) EmptySam 4 Mar 2017 - 1:23

Hannah aurait voulu avoir la force de raccrocher. Si seulement, si seulement elle ne s’accrochait pas autant à ce téléphone, autant aux mots de Saul, peut-être qu’elle aurait pu voir une issue de secours, peut-être qu’elle aurait pu respirer correctement et se dire que tout ne serait pas fini pour eux. Qu’il y aurait encore un eux quelque part, après New York, après cette nuit, une fois que le réveil arriverait et qu’ils auraient tous les deux des regrets et le souvenir d’une nuit ratée. Pour l’instant, il n’y avait que ça, il n’y avait que la nuit et Hannah qui tremblait comme une feuille alors qu’elle n’avait pas froid, alors qu’elle avait la chaleur de Brisbane pour l’envelopper, pour la protéger et la garder loin de tout ceci. Mais les mots étaient sortis, les mots s’étaient échappés de ses lèvres et dans un sens, Hannah demandait à Saul de la délivrer, de mettre fin à cette mascarade, qu’il admette qu’il ne voulait pas d’elle, pas comme ça, et elle pourrait enfin passer à autre chose. Enfin. Elle ne s’était pas hâtée de recoller les morceaux de son coeur une fois Jamie parti, pour qu’un autre vienne les lui voler. Elle en avait assez, assez des hommes, assez de l’amour en personne et elle aurait dû tout arrêter, oui, elle allait tout arrêter demain, une fois le soleil levé, peut-être qu’elle fumerait une autre dernière cigarette et qu’elle arrêterait tout ça. Qu’elle se concentrerait enfin sur sa carrière et rien d’autre, elle laisserait les magazines faire des récits de sa vie amoureuse et décrire une Hannah plus heureuse que la Hannah qui se déplaçait dans les rues de Brisbane. Ou alors elle retournerait à New York, l’oublierait lui et tous les autres, tous les autres hommes qui n’avaient pas compté et qui ne compteraient jamais. Il n’y aurait plus qu’elle et les tableaux du MET et elle pourrait pleurer comme elle le voulait, et tout oublier, oublier qu’elle n’était jamais la bonne, jamais assez et qu’elle allait surement finir seule, car cela lui convenait parfaitement bien. Alors que Saul la libère, ici, tout de suite, maintenant qu’ils en finissent, qu’il étouffe leur futur dès à présent et qu’elle arrête de rêver. Qu’elle arrête de penser à cet après midi sur la plage, où sa robe avait fini partiellement trempé, ses pieds couverts de sable et qu’il ne lui avait pas lâché la main alors qu’elle se comportait comme une véritable enfant. Les choses étaient plus simples alors, beaucoup plus simples et rien n’avait d’importance. Les mots arrivaient enfin et Hannah poussa un première soupir, presque rassurée que Saul retrouve enfin l’usage de la parole, parfait, il pourrait l’achever et lui rappeler qu’elle ne devait jamais offrir son coeur de cette manière. Pas ce genre de fille ? Si Hannah était exactement ce genre de fille, celle qui aimait trop, qui était incapable de distinguer le vrai du faux et qui finissait par mentir pour ce protéger. Elle n’avait jamais menti à Saul, dans le fond, elle tenait déjà trop à lui pour lui infliger cette peine là, elle n’avait jamais menti non, et tout ça pour quoi ? Hannah se passa une main dans les cheveux, presque figée, clouée sur place par les mots de Saul qui prenaient tout leur sens au fur et à mesure que le temps passait. S’il ne voulait pas une amie que voulait-il alors ? Qu’est-ce qu’ils fabriquaient ? Qu’est-ce qu’ils étaient l’un pour l’autre ? Hannah en avait assez de jouer avec cette limite sans vraiment savoir où tout ça la mènerait, elle n’était pas l’amie, jamais la maitresse et définitivement pas la petite-amie. Alors que fabriquaient-ils ? Était-ce normal d’avoir autant besoin de quelqu’un à ce point là ? Son coeur lui hurlait que si, il battait déjà pour Saul à sa façon, de la seule façon qu’il connaissait, à savoir trop fort et sa tête lui disait non, de s’arrêter, de réfléchir, de repenser aux larmes qu’elle avait déjà versées et celles en train de naitre au fond de ses yeux. Il mentait pas vrai ? Il n’avait pas besoin d’elle, pas comme ça. C’était forcément l’alcool qui parlait, elle n’avait aucune raison d’être émue à cet instant, aucune raison de resserrer son collier entre ses doigts et aucune raison de trembler d’avantage. « Parce que je ne peux plus continuer sans toi. Que je ne peux plus et que je ne veux plus. » Si Saul mentait, le mensonge était beau, il était un bien meilleur acteur qu’elle, Hannah n’avait même pas les mots pour lui répondre, elle ne savait pas quoi dire. Que pouvait-elle lui dire ? Que sobre ou pas, alcool ou non, personne ne lui avait jamais fait une telle déclaration ? Que Lawrence avait exigé qu’elle lui promette son coeur pour l’éternité ? Que Jamie avait trouvé le courage de lui dire qu’il voulait d’elle seulement en utilisant une comparaison des plus houleuses dans un restaurant ? Personne, personne n’avait jamais eu autant besoin d’elle, et maintenant, c’était à elle de choisir si elle voulait rester dans cette allée, à verser des larmes pour son coeur blessé ou si elle voulait y faire quelque chose. Elle était censée être changée, ne plus laisser personne lui marcher sur les pieds, personne ne pouvait vraiment faire ça. Et puis il y avait Saul, probablement perdu à l’autre bout de la ville qui… qui venait de donner sa chemise à un sans abris. À ces mots là, Hannah essuya ses larmes d'un revers de la main et le traita de fou et de bien d’autres noms dans sa tête. Il n'y avait plus aucun doute possible, elle versait bien ses larmes là pour une raison, la même raison qui faisait que Saul ne sortait pas de sa tête et qu'elle était incapable d’enlever ce collier… Parce qu’il y avait une version d’elle-même qui existait sans lui, et elle ne voulait pas y retourner. Elle en avait assez de se battre entre sa raison, la logique, et son coeur, juste une fois, pour une fois, elle voulait poser sa tête contre le torse de quelqu'un et entendre un coeur battre pour elle, rien que pour elle. « Saul je… assez. Stop. Arrête de parler. » La voix d’Hannah se fit entendre après plusieurs minutes de silence et la brune prit une profonde inspiration, elle pouvait lui dire tout ce qu'elle avait sur le coeur, réaliser tout ça en si peu de temps lui donnait le vertige, mais il en était hors de question. Elle ne pouvait définitivement pas faire ça au téléphone. Pas comme ça, et certainement pas ce soir. « J’arrive… ne bouge pas j’arrive tout de suite. » Hannah ne lui laissa pas le temps d’ajouter quoi que ce soit et finit par raccrocher, un mot de plus de la part de Saul et elle risquait vraiment de finir en larmes dans cette allée, une chose dont elle n’avait pas besoin à cette seconde précise. La brune s’accorda une longue minute pour respirer, faire en sorte que ses mains ne tremblent pas trop et réfléchit à ce qu'elle s’apprêtait à faire. Que disait-elle à propos des regrets déjà ? Elle les aurait plus tard, beaucoup plus tard. Hannah bougea enfin, après s'être passée la main dans ses mèches brunes pour ce qui semblait être la dixième fois de la soirée; il n'y avait plus l'ombre d'un photographe devant l'entrée du club, il était beaucoup trop tard, et malheureusement, aucune trace de son chauffeur. La brune n'avait pas vraiment le temps, non, les secondes semblaient s'effacer trop vite à présent et elle grimpa dans le premier taxi qui paraissait un minimum accueillant. « Pub McTavish… et dépêchez-vous. » Elle avait soudainement retrouvé son ton autoritaire, était-ce une urgence ? Oui, quand Saul et son coeur étaient concernés, cela semblait être une vraie urgence. Ils ne s’étaient pas revus depuis New York, une partie d'elle espérait qu'il ne resterait plus aucune once de déception dans son regard, mais ça, c'était difficile à anticiper. Non, Hannah passa les cinq prochaines minutes à tourner son collier dans tous les sens, anxieuse pour la première fois en trente deux ans d’existence. Elle n'était jamais nerveuse, même pas pour Jamie, même quand elle lui avait enfin avoué ses sentiments sur ce pont, elle l'avait fait avec une certaine clarté qui était plus pour elle que pour lui. Elle n'avait jamais douté de ses actions face à un homme et avant Saul, elle n'avait jamais été aussi vulnérable. Pourtant Hannah en était certaine, s’il plongeait ce soir, elle finirait par sauter et couler avec lui, jusqu'au fond s'il le fallait. « On est arrivé… ! » Hannah sursauta légèrement à ces mots, le trajet avait été plus rapide que prévu, elle paya le conducteur et au moment de s’extirper du véhicule, elle fit demi-tour. « ... Passez moi votre veste. » L’homme lui offrit un regard surpris et Hannah finit par pousser un soupir et lui tendre un autre billet, elle récupéra la veste quelques secondes plus tard et regarda le taxi s’éloigner avant de faire face au bar encore ouvert et aux rues quasiment désertes. Elle aurait tout donné pour avoir une cigarette, mais elle savait, plus que jamais, que c’était autre chose qu’il lui fallait et surtout, quelqu'un d’autre. Hannah remonta donc les rues, ses talons claquant toujours sur le sol, à la recherche de Saul, il ne pouvait pas être allé bien loin, non ? Elle finit par croiser le sans abris en question et lui donna les quelques dollars qu’elle avait encore sur elle, lui aussi sembla comprendre ce qu’Hannah cherchait, peut-être qu'elle avait l'air aussi folle et désespérée que Saul, et elle finit par suivre la direction indiquée. Un sourire triste apparut sur le visage d'Hannah quand elle aperçut la silhouette de Saul, son coeur ne pouvait pas battre plus fort et pourtant, il se serra davantage et sembla imploser dans sa poitrine quand leurs regards se croisèrent enfin. Hannah ne savait pas vraiment si elle devait continuer de le regarder, ou poser on regard noisette sur la cicatrice qu'il avait mentionné ou tout simplement courir dans ses bras et le traiter de tout les noms. Elle se rapprocha, à pas mesurés et elle leva la main en voyant que Saul allait parler. « Non… c’est mon tour de parler maintenant. Et je veux que tu m’écoutes.» lâcha Hannah, faisant un pas supplémentaire. «  Pour ce que ça vaut, je ne pense pas que tu es lâche. Je pense juste que tu es perdu. Que ton monde vient de s’écrouler et tu ne sais pas ce que tu dois faire, c’est normal d’être perdu… Je n’ai pas la prétention de comprendre ce qui t’es arrivé Saul, mais je pense que tu as plus que saisi les conséquences de tes actes et que je n’ai jamais eu l’intention de te repousser. J’étais juste tellement persuadée que tu n’étais pas aussi marqué que moi, c’est stupide je sais, on a tous des cicatrices, j’espérais juste que tu pourrais accepter les miennes. Ce que tu as fait, sans jamais m’en demander plus et en respectant mes propres limites. » Sans même le réaliser, et sans qu’Hannah s'en rende compte, il était devenu sa force, sa raison de devenir meilleure et même de continuer à sourire. « Et je vois les tiennes Saul, et je n’ai absolument aucune raison de fuir. Je n’ai pas envie de fuir … je suis juste aussi perdu que toi, je prétends juste mieux. Je ne suis pas en train de dire que je vais te sauver ou résoudre tes problèmes non. Il faut que tu saches que tu n'es pas le seul qui ressent ça et que pour un autre, j’aurais surement raccroché et que je ne serais pas venue. Mais je suis là non ? » Hannah murmura sa dernière question, ses pas l’avaient guidée où elle voulait se rendre depuis le début de la soirée et elle déplia la veste pour la mettre sur les épaules de Saul. Et ses mains restèrent là quelques secondes de plus, son esprit fouillant, cherchant d'autres mots, mais elle en avait assez de parler, il y avait assez de mots pour un soir. Hannah finit donc la seule chose qui pourrait contenter son coeur et montrer à Saul ce qu'elle voulait vraiment; elle passa ses bras autour du cou du brun, se rapprochant encore plus de lui. Et comme il y a des semaines en arrière, ses lèvres se posèrent au coin de celles de Saul, sauf que cette fois-ci, elle ne s’arrêta pas et remonta, ses lèvres effleurant les siennes pour enfin l’embrasser. Et ce n’était définitivement pas le genre de baiser qu'on donnait à un ami et pas de ceux dont on pouvait facilement se défaire, non, pensa Hannah tandis que ses mains glissaient dans les cheveux de Saul, s'il tombait alors elle aussi.
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Message(#)hit me like a meteorit (hannah) EmptyMar 7 Mar 2017 - 21:18

Si l'alcool ne lui avait pas rendu particulièrement service depuis le début de cette soirée, ce dernier avait au moins le mérite de lui faciliter les choses à présent qu'il se trouvait en ligne avec Hannah, moins paralysé qu'il ne l'aurait sans doute été dans son état normal, et alors que la perspective de faire un pas vers la brune l'horrifiait il y a encore quelques heures. Car cet échange, il l'avait suffisamment appréhendé pour savoir qu'il pourrait à lui seul creuser le gouffre qui s'était déjà créé entre la brune et lui, et l'éloigner d'Hannah pour de bon. Parce que c'était peut être trop tôt, ou trop tard, et que ce besoin viscéral de renouer le contact avec la brune n'était peut être qu'à sens unique, après tout. Car peut être qu'Hannah avait su avancer, rayer New York de son esprit et balayer d'un revers de la main tout ce dont elle ne voulait maintenant plus se soucier … à commencer par lui. Ça expliquerait son silence, et le fait qu'il semble être si mal tombé au moment où la jeune femme avait finalement décroché. Comme si elle ne l'attendait plus. Comme si lui avait perdu le droit de se tourner vers elle dès le jour où il avait franchi le seuil de sa porte et mis plusieurs milliers de kilomètres entre la brune et lui. Ou simplement dès l'instant où il avait tombé le masque devant elle, et ôté ce costume d'homme malhonnête qu'il endossait bien malgré lui depuis trois ans. Oui, Hannah avait certainement espéré que cette soirée de Saint Valentin s’achèverait sur une note différente, et non pas au détour d'un coup de fil hasardeux, auprès d'un Saul passablement alcoolisé, qui n'avait pas franchement bien choisi son moment pour lui clamer qu'il avait besoin d'elle et la supplier de ne pas le laisser seul plus longtemps dans cette ruelle déserte, mais aussi et surtout dans l'impasse qu'était devenue sa vie. Elle aurait certainement espéré qu'il lui épargne ses couplets mielleux, gonflés par une confiance brusquement retrouvée, bien qu'uniquement insufflée par les verres qu'il avait enchainé durant des heures. Parce que tout ça tombait mal, il le savait, mais que Saul ne pouvait désormais se résoudre à garder pour lui ce qui demandait tant à sortir. Parce qu'il n'était plus nécessairement en état de penser, ou uniquement à tout ce qu'il avait pris le risque de perdre le jour où il avait laissé Hannah se braquer sans plus tenter de la récupérer. L'alcool aurait pu lui embrouiller les idées, mais l'aidait en vérité à voir les choses autrement, et à les regarder bien en face. Il n'était plus question du reste, ce soir, mais uniquement d'Hannah, de lui, et de ces mots qu'il mourait d'envie de lui souffler depuis New York mais qui jusqu'ici étaient restés piégés à l'intérieur de son cœur, confinés par une peur légitime : celle de la perdre pour de bon. Il n'était plus question de son mariage, de Patty ou de la presse. Parce que ce soir, tout son monde ne tournait plus qu'autour d'Hannah, et que ça l'aidait fatalement à lui parler comme il avait longtemps rêvé de le faire. Alors oui, Saul était lancé, et rien ne pouvait désormais plus l'empêcher d'ouvrir son cœur et d'en disséquer chaque partie, chaque recoin, dans l'espoir de prouver à Hannah qu'il donnerait tout pour bénéficier d'une seconde chance, d'un sursis, de quoi que ce soit qui leur permettrait d'être à nouveau réunis, comme dans son bureau, comme sur le banc, comme sur la plage. Mais ce qu'il désirait par dessus tout, c'était lui confesser ce qu'il gardait jusqu'à lors pour lui, et qui pourtant grandissait, jour après jour, au fond d'un cœur devenu trop étroit pour contenir tout ce que lui inspirait à présent la comédienne. Des sentiments sur lesquels il ne parvenait peut être pas exactement à mettre des mots, mais qui étaient bien là, sommeillant en lui depuis suffisamment longtemps pour que les lui confesser lui semble finalement incroyablement naturel. Hannah prendrait peut être peur, car peut être était-il trop tôt pour qu'elle prenne à nouveau une telle importance aux yeux de quelqu'un … mais il fallait qu'elle entende ces confessions, et qu'elle comprenne que ce qu'elle lui avait elle-même avoué à demi-mot, quelques instants plus tôt, étant on ne peut plus partagé. Qu'il se trouvait lui-même aux prises avec des pensées, des sentiments et des désirs qu'il ne contrôlait plus. Que son regard avait changé, évolué, vers quelque chose qui lui faisait parfois peur, mais qui aussi parfois lui donnait tout simplement envie de croire que ce qu'il croyait perdu à jamais ne s'était peut être éloigné que pour mieux revenir. Le bonheur. La sensation de compter pour quelqu'un en dépit de tout le reste. Toutes ces choses qu'il ne méritait peut être plus, mais dont il avait tant besoin. Son plaidoyer prit finalement fin lorsque sa route croisa celle d'un sans-abri, à qui il fit bientôt don de sa chemise, sans même réaliser sur le coup à quel point son état le conduisait jusqu'à des extrêmes qu'il n'aurait pas imaginé côtoyer. Mais il était trop tard pour revenir en arrière, trop tard aussi pour effacer ce qu'il avait confessé à Hannah, ainsi Saul s'enlisa dans ce qu'il finirait peut être par regretter, au petit matin, quand les effets de l'alcool se seraient dissipés et qu'il se retrouverait face aux conséquences de ses aveux. Dans l'immédiat, il ne regrettait rien, et certainement pas de l'entendre bientôt l'interrompre pour lui intimer de rester là où il était pendant qu'elle s'occupait de le rejoindre. Le regard brillant d'une lueur nouvelle, il sentit son cœur s'emballer à l'idée qu'elle serait bientôt là, face à lui, comme il le désirait depuis le départ. Qu'importe la façon dont il lui avait ouvert son cœur, il aurait tout le temps de se demander s'il n'avait pas fait une erreur en lui disant toutes ces choses, car à cet instant tout ce qui comptait c'était que la brune soit prête à le rejoindre, et qu'ils soient sur le point de se retrouver, enfin, pour la première fois depuis New York. Saul attendit alors patiemment, l'espace de quelques minutes, d'apercevoir sa silhouette dans l'obscurité. Ce fut chose faite après quelques instants, lorsqu'Hannah lui apparut comme un mirage, mystique et éblouissant, et s'approcha de lui, prenant la parole avant même qu'il n'ait pu songer à lui souffler combien sa présence ce soir lui réchauffait le cœur. « Je t'écoute. » Il se contenta alors de murmurer, tout bas, les yeux rivés vers les siens tandis qu'Hannah se livrait, à son tour, avec cette même transparence qu'il lui avait lui-même destinée quelques instants plus tôt. C'est ainsi qu'il l'entendit lui souffler ces choses si belles, si rassurantes, après des semaines de doutes et de craintes quant à l'avenir de leur relation. Des choses qui le firent chavirer pour de bon, comme s'il pouvait être plus subjugué et reconnaissant qu'à cet instant. L'espoir semblait donc de nouveau permis, et le pardon à portée de main. Peut être cette nuit verrait-elle s'écrire un nouveau chapitre de leur relation. Peut être était-il même déjà entamé. « Tu es là oui, et ça … ça compte énormément pour moi, Hannah. » Le brun reprit tout doucement, à ses dernières paroles, et après que la brune ait déposé sur ses épaules une veste qui capta un instant son attention. Il désirait par là lui faire comprendre qu'il mesurait largement ce que sa présence à ses cotés signifiait ce soir, et combien il avait pu se méprendre en supposant que cette flamme qui scintillait autrefois entre la brune et lui avait pu s'éteindre au cours de leur voyage à New York. Cette flamme, au contraire, brûlait plus et mieux que jamais, ce soir, sous le regard conquis d'un Saul qui retrouvait la Hannah qu'il n'aurait jamais du quitter, et qu'il n'aurait surtout jamais pu perdre. Cette flamme … il la vit même prendre une ampleur imprévisible au moment où la jeune femme réduisit la maigre distance qui les séparait encore, renforçant leur proximité tandis que leurs deux visages pouvaient maintenant se frôler. Saul pouvait sentir son souffle contre sa peau, mais aussi et surtout ses lèvres contre les siennes … jusqu'au moment où elles s'en emparèrent, sans détour, sans annonce, le temps d'un baiser qui sembla surgir des tréfonds de son imagination, mais qui pourtant semblait tout ce qu'il y avait de plus réel. D'abord figé de surprise, le brun ne mit pas longtemps à réaliser ce qui était entrain de se passer. Et qu'Hannah, en l’occurrence, avait scellé leurs lèvres dans un contact qui jusqu'alors était l'une des barrières qu'ils n'avaient jamais franchies, tous les deux. Est-ce que c'était agréable ? Grand dieu, oui, et plus encore que son esprit ne parvenait probablement à se l'avouer. Alors, aussi maître pouvait-il encore être de ses réflexes, c'est lui-même animé d'une impulsion incontrôlable qu'il prolongea cet échange, capturant ses lèvres, s'en emparant, longuement, jusqu'à ce que leurs souffles s'entremêlent et leurs langues s'apprivoisent, dans un balais prodigieux. Depuis combien de temps ne l'avait-on plus embrassé comme ça ? Il ne saurait plus le dire, au regard de l'état déplorable de sa vie sentimentale … Tout ce qu'il savait, c'est que pour rien au monde il n'effacerait ce moment qui semblait suspendu dans le temps, et durant lequel le monde tout entier semblait s'être brusquement consumé. L'un de ses bras se referma alors autour de la taille de la brune, la maintenant tout contre lui tandis que son autre main partit à la conquête de sa chevelure, où ses doigts s'entremêlèrent au rythme d'une danse que suivaient aussi leurs lèvres. Délicieux, voluptueux … il pourrait en soi qualifier ce baiser de beaucoup de choses, mais la première idée qui lui vint à l'esprit fut finalement qu'il eut été trop court, dès l'instant où l'échange prit finalement fin, le laissant essoufflé, chamboulé, mais heureux. « Je ... » Il souffla, tout contre ses lèvres, rouvrant les yeux pour s'apercevoir qu'ils étaient toujours au beau milieu de cette rue, quand il lui avait pourtant semblé que ce baiser les avait transporté à des milliers de kilomètres d'ici, loin de Brisbane et de l'agitation nocturne. « Je réalise que je ne t'ai même pas remerciée. » D'être venue, jusqu'à lui, quand rien ne l'y obligeait. Mais aussi d'avoir effacé des semaines de chagrin et de frustration en lui offrant ce baiser, ce moment incomparable et des plus précieux, qu'il chérirait aussi longtemps qu'il serait en mesure de se remémorer de cette soirée. Éternellement, espérait-il. Son regard se teinta ainsi d'une infinie douceur et ses lèvres dessinèrent un sourire tendre, tandis que sa main quitta les cheveux de la brune pour remonter jusqu'à son visage, sa mâchoire, puis sa joue, contre laquelle son pouce apposa une caresse. « Je ne le referai plus ... me mettre dans cet état, boire comme si c'était la solution à tous mes problèmes. Je ne le referai plus, c'est une promesse. » Une promesse qu'il tiendrait, et pas seulement parce que cette soirée lui avait prouvé – si tant est qu'il en ait eu besoin – que boire à outrance était en soi le meilleur moyen de s'ensiler plus encore dans des soucis dont il ne voyait déjà pas le bout. Aussi parce qu'Hannah ne méritait pas de le voir dans cet état, pas alors qu'elle même luttait durement pour dépasser certaines de ses habitudes. Il lui devait de faire des efforts, car ça n'était pas juste de se détruire et de lui demander de le regarder faire. Non, ça ne l'était pas. « Hannah, je … je sais que tu n'étais pas seule ce soir, je l'ai compris au son de ta voix. » Ses mots quittèrent cette fois ses lèvres dans un souffle presque inaudible, tandis que son regard ne quittait plus le sien et que son front, doucement, vint frôler celui de la brune. Il aurait certainement du garder cette impression pour lui, pour son cœur qu'il sentait s’oppresser de nouveau rien qu'à l'imaginer en compagnie d'un autre, en ce soir de Saint Valentin où il était pourtant légitime qu'une jeune femme comme Hannah ait combattu une solitude qu'elle ne méritait pas, qu'importe qui ait été l'heureux élu à avoir pu profiter de quelques instants en sa compagnie. Oui, il aurait certainement du garder ça pour lui, mais ça n'était finalement qu'une chose de plus qu'il avait besoin de livrer, à sa manière. Une chose qui ne le rendait ni amer ni nécessairement triste, mais qui éveillait quelque chose en lui. Quelque chose qui restait difficile à définir, mais qui existait bel et bien. « Il avait beaucoup de chance. Tu es magnifique. » Il le pensait, ce soir peut être plus que n'importe quel autre. Ce n'était pas seulement cette robe qui pourtant la sublimait, ni l'alcool qui lui faisait certainement perdre le peu d'objectivité dont il était encore capable au sujet d'Hannah. C'était autre chose, et la raison pour laquelle il demeurait bien incapable de la quitter des yeux depuis son arrivée. Et plus encore depuis quelques minutes. « Et j'espère me souvenir de chaque instant. » Saul reprit finalement, tout bas, venant cette fois replacer l'une de ses mèches de cheveux derrière l'oreille de la jeune femme, à qui il sourit avec plus de tendresse. « Sinon je t'autorise à me les rappeler … » Il se pencha cette fois pour souffler à son oreille, la voix teintée de chaleur, et de malice. « … un à un. » Et alors que son autre bras lui enserrait toujours la taille, c'est doucement qu'il déposa ses lèvres tout contre la peau de sa mâchoire, le long de laquelle il apposa des baisers, furtifs mais brûlants, avant que ses lèvres n'épousent finalement les courbes de son cou et s'y attardent un peu plus, comme par envie de s'y laisser mourir … ou par besoin d'y apposer son empreinte. C'est à cet instant que ses lèvres frôlèrent le bijou qui demeurait accroché au cou de la jeune femme, et qui attira brusquement son attention. Ce collier, bien sûr, il le reconnaissait. C'était son cadeau, celui qu'il lui avait offert le jour de son anniversaire, juste avant la plage, et cette après-midi si singulière passée au bras de la brune. C'était son cadeau, oui, et il demeurait à la seule place où il avait toujours espéré le voir, même après New York, même après ces semaines de silence durant lesquelles Hannah avait certainement eu des dizaines d'occasion de s'en débarrasser, pourtant. « Je suis ravi que tu le portes toujours. » Saul souffla alors, se redressant cette fois pour continuer de fixer le bijou quelques secondes, avant que ses yeux ne retrouvent ceux d'Hannah. « Et je suis désolé pour ce que je t'ai dit, à New York. Je n'ai jamais douté du fait que tu le garderais, j'ai juste dit ça … parce que je craignais à ce moment-là que ce cadeau ne soit plus tellement approprié, ou qu'il te fasse plus de mal qu'autre chose. » A cause de ce qu'elle avait appris sur lui, et sur cette vie prétendument rangée qui était supposée être la sienne mais qui en vérité n'était plus qu'une illusion depuis trois ans. Une illusion qui avait éclaté à la figure de la jeune femme au moment où elle avait certainement eu le plus envie de croire qu'il puisse être irréprochable, et qui avait bien failli tout gâcher entre eux. Finissant par glisser sa main dans la poche arrière de son pantalon, Saul en ressortit son téléphone, sur lequel il s'attarda quelques secondes, avant de le montrer à Hannah. « Tu te souviens ? » Il demanda, au moment où s'y afficha la photo sur laquelle ils apparaissaient l'un et l'autre. Une photo qu'Hannah avait prise le jour de son anniversaire, et qui depuis ce jour n'avait jamais quitté ni son mobile, ni son cœur.  « Je la regarde souvent, tu sais. C'était la première fois que tu portais ce collier, et puis … je crois qu'elle représente surtout énormément de choses à mes yeux. » C'était pourtant comme si lui-même ne mesurait pas encore toute le symbolisme qui entourait cette simple photo, de la complicité qui en émanait à la façon dont Hannah avait déjà frôlé ses lèvres, ce fameux jour, et réveillé certaines choses qui ne prenaient tout leur sens que ce soir. Il se revoyait rougir à ce contact inattendu, et se poser mille et une questions qu'il s'était efforcé d'oublier dans la seconde, parce que c'était le mieux à faire, ce jour-là, et plus simple aussi. « Parce que tu représentes énormément de choses à mes yeux. » Et tant pis s'il se répétait, tant pis si la façon dont il avait prolongé son baiser l'instant d'avant en avait dit plus long à ce sujet qu'il ne pourrait probablement encore le faire avec de simples mots … C'était le soir où il pouvait tout dire, ouvrir son cœur et chaque parcelle de son être sans plus penser au jour d'après et à ses conséquences. Il était saoul, heureux de serrer Hannah tout contre lui, et tout sauf impatient à l'idée que cette petite bulle de bonheur puisse éclater.
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Message(#)hit me like a meteorit (hannah) EmptyVen 10 Mar 2017 - 22:01

Hannah avait pris des tas de mauvaises décisions dans sa vie. Certains s'amusaient même à dire qu'elle excellait dans le domaine, et toutes les décisions avaient eu ses conséquences, un homme différents, des hommes différents, des lèvres différentes et une signification toute particulière. C'était souvent un jeu qui avait guidé ses pas, parce que c'était plus simple de prétendre, parce que si elle prétendait que rien ne pouvait l'atteindre, elle pouvait être forte, elle pouvait être grande et fière et se protéger de tout. La brune s'était bercée de cette illusion pendant longtemps, avait fuit la seule chose qu'elle voulait vraiment et qui pourrait un tant soit peu la contenter. Elle l'avait dit à Lawrence quand ils s'étaient revus cet été, Hannah connaissait sa place, savait que tout venait et partait, qu'elle avait beau être à la mode, être la plus jolie des fleurs pour le moment, elle finirait forcément par se faner et par dépérir. Les plaisirs éphémères ne l'intéressaient pas, qu'on scande son nom non plus, elle voulait juste être heureuse, continuer de lire à sa guise et sentir le vent dans ses cheveux. Ni plus, ni moins. Quand Hannah imaginait son futur, elle se voyait toujours seule, une veste sur les épaules, une valise à la main, remplie de photos, de regrets et de livres à terminer. Elle n'avait jamais vu quelqu'un d'autre à ses cotés, tous les hommes qui avaient marqué sa vie n'avait jamais fait partie de sa vision parfaite, de ce futur tranquille. Lawrence avait été bien trop fou et téméraire et dans une telle image, il lui aurait conseillé quel livre emporter et aurait fini par décréter que partir était stupide et qu'ils pouvaient rester. Pour Jamie, elle ne savait pas, il l'aurait surement suivi, loin de tout, mais il y aurait toujours eu cette distance entre eux, toujours cette partie de son coeur qu'elle ne pouvait pas atteindre. Et puis il y avait Saul. Et tout cliquait, tout cliquait tellement que ça en était effrayant, tout cliquait tellement que le moindre défaut, le moindre pas qu'il faisait en arrière lui coupait le souffle et lui faisait comprendre à quel point il était important. Il aurait su comprendre ses moments de silence, et l'aurait laissée lire à sa guise, Hannah réfugiée dans ses bras au fil des pages. Elle voulait ça, elle le voulait tellement qu'elle était paralysée rien que d'y penser, surtout quand elle réalisait que Saul avait pris et gagné sa place dans sa vie juste en étant lui-même. Et ça, ce soir, même si c'était une partie de lui qu'elle ne comprenait pas, elle ne pouvait pas fuir. Parce qu'elle ne pouvait pas choisir, si elle le voulait, elle devait tout prendre et l'aider à panser ses blessures et passer à autre chose. C'était bien pour ça que les lèvres d'Hannah s'étaient posées sur celles du brun, parce qu'elle était désespérée, qu'elle en avait assez de se battre avec ce qui était correct et ce qu'elle voulait vraiment. Et que s'il ne l'embrassait pas en retour... alors elle saurait, elle saurait qu'elle avait tout perdu et qu'elle pouvait commencer à constituer cette fameuse valise et se cacher de tous. Oui, la brune était dramatique à ce point, voilà à quoi elle en était réduite au beau milieu de la nuit. Mais son coeur s'accéléra davantage, criant lui-même de joie alors qu'elle sentit les lèvres de Saul contre les siennes, qu'il l'embrassait également, son bras se calant autour de la taille d'Hannah. Elle en tremblait, car tout ce qu'elle avait voulu depuis le début, c'était se réfugier là, tout contre lui, elle en tremblait et elle le laissa s'emparer de ses lèvres, laissant sa marque, pendant que dans sa tête, Hannah se répétait les mots suivants en boucle : please don't let me go, please, please. La brune inspira profondément quand elle dut s'écarter et elle resta tout contre lui, son front collé contre celui de Saul et ses mains jouant avec le col de la veste nouvellement acquise. Elle rouvrit les yeux au son de sa voix, attendant qu'il parle lui. Elle n'avait littéralement plus de mots, une partie d'Hannah voulait le faire taire par un autre baiser mais elle se concentra sur son discours et pas sur la vision qu'offrait Saul à présent, avec sa chevelure dérangée à cause d'elle et ses lèvres légèrement rougies à cause de son rouge à lèvre à elle. Elle inspira encore une fois et hocha la tête alors qu'il lui promettait de ne plus boire. Hannah avait tellement eu envie de se laisser aller quand il avait fini par partir de sa demeure New Yorkaise mais elle avait tenu bon, ce n'était pas tant le gout de l'alcool qui lui manquait au final... c'était surtout le sentiment de paix et son coeur qui se taisait enfin après quelques verres de whisky. Mais non, elle savait à maintenant qu'elle ne faisait qu'anesthésier son coeur pour faire partir tous ces sentiments qu'elle ne maitrisait pas. La brune était incapable de faire les choses à moitié, Saul en était la plus belle preuve désormais, maintenant qu'il était rentre dans sa vie, hors de question de le faire repartir; elle avait trop besoin de lui. « Hannah, je … je sais que tu n'étais pas seule ce soir, je l'ai compris au son de ta voix. » Leurs regards se croisèrent et elle acquiesça silencieusement encore une fois, murmurer des excuses auraient été bien futiles, Hannah ne savait pas vraiment quoi lui dire. Ce n'était pas non plus une partie d'elle qu'elle aimait, le changement n'était pas facile, et l'absence de Saul avait laissé un vide impossible à combler... essayant de le remplir ou de l'effacer semblait stupide et pourtant. Pourtant elle avait failli essayer. Ce coup de fil l'avait sauvée, Saint-Valentin ou pas, il était trop important pour qu'elle fasse encore ce genre de bêtises. Hannah esquissa un sourire bien triste alors que Saul la complimentait, face à lui, toute remarque sarcastique qu'elle aurait pu lancer s'effaça et elle se contenta de déposer un baiser sur sa joue en guise de remerciement. Son expression se fit encore plus douce alors que le brun replaçait une des mèches de cheveux derrière son oreille, un geste innocent en contraste avec les autres mouvements de Saul et surtout ceux de ses lèvres. Bientôt, Hannah se retrouva avec la respiration saccadée et ses mains de nouveau dans les cheveux de Saul. Elle avait terriblement envie de l'embrasser, plus que ça, elle en avait besoin. Si elle laissa vraiment son esprit vagabonder, Hannah l'aurait déjà tiré dans le taxi le plus proche pour le ramener chez elle et le guider jusqu'à sa chambre à coucher. Si seulement. Mais ils avaient encore tellement de choses à régler, que malgré son désir croissant tout cela paraissait prématuré, et quand Saul était concerné, Hannah ne voulait vraiment sauter aucune étape. Même la photo qu'il lui montrait à présent sur son téléphone faisait partie de leur souvenir, d'eux et Hannah déposa un baiser plus léger et plus chaste sur les lèvres de Saul avant de lui répondre. « J'ai essayé de l'enlever, je t'en voulais, mais je n'en suis pas capable... je crois que ça en dit beaucoup non ? » murmura t-elle, un air légèrement coupable sur le visage. Quand Saul le lui avait suggéré, elle avait mal accusé le coup et avait réussi à se séparer du bijou pendant une poignée de secondes. Son reflet dans le miroir ne lui avait pas plu et elle avait conclu que ce n'était tout simplement pas elle, pas sa Hannah à lui d'une certaine façon. « Tu n'as pas intérêt à m'oublier Saul... sinon je vais te le rappeler. » Elle insista bien sur le dernier mot, elle savait qu'il y avait probablement trop d'alcool dans le système de Saul à l'heure présente, mais ils en parleraient dans quelques heures, dans quelques jours s'il le fallait, mais Hannah ne comptait plus le laisser seul. Non, à dire vrai, la brune venait juste de prendre sa décision, elle hésitait entre lui dire de but en blanc et l'embrasser et elle fit les deux. « ... Viens vivre avec moi. » lâcha t-elle après un autre baiser. Sa requête pouvait sembler complètement folle mais elle y avait déjà réfléchi, bien avant de revenir à Brisbane, se disant que c'était la meilleure solution. Rester à l'hôtel n'était guère idéal et rester seul avec le divorce qui allait venir et la bataille pour la garde de ses enfants...  « Je suis sérieuse, j'avais peur... en Décembre je crois et je refusais de regarder la vérité en face mais si ça peut marcher... tout ça. » Son index passa rapidement entre la maigre distance qui la séparait de Saul. « Je sais que tu as des choses à régler, ton divorce, la troupe, tes enfants aussi... » Hannah prit une autre inspiration, elle savait qu'elle s'engageait encore sur une route compliquée avec un homme qui n'était pas sans attaches. Mais il était probablement deux heures du matin maintenant, elle était dans les bras de Saul et elle était saisie du genre de frisson qui était très agréable et elle était certaine que si ce n'était pas pour le bras de ce dernier autour de sa taille, ses genoux auraient flanché depuis longtemps... Son coeur voulait ça, du compliqué avec lui. « Je ne veux pas ajouter à tout ça, je veux juste être là, pendant que tu t'occupes du reste et après on pourra... » Hannah haussa les épaules, un léger sourire sur les lèvres, ils pourraient faire tout ce qu'ils voulaient, continuer de s'embrasser ou se tenir la main ou beaucoup plus. « Je ne sais pas si ce que je dis fais du sens mais je ne veux pas que tu partes, que ce soit ce soir ou un autre.» Et comme pour montrer à quel point elle était sérieuse, elle scella ses propos par un autre baiser, ses mains à plat contre le torse nu de Saul désormais.
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Message(#)hit me like a meteorit (hannah) EmptyMer 15 Mar 2017 - 1:01

La voir apparaître au bout de cette allée lui avait procuré un sentiment inédit, presque indescriptible, qui l'avait partagé entre une plénitude délectable et une troublante appréhension. Parce qu'une partie de lui avait peur, malgré tout. Peur qu'Hannah soit venue mais n'envisage pas pour autant de lui pardonner ses faux pas, et de reprendre avec lui cette route qu'ils avaient longtemps emprunté cote à cote, et que lui donnerait tout pour fouler à nouveau, mais pas sans elle. Parce qu'à cet instant précis où il la voyait avancer droit dans sa direction, Saul savait très exactement ce qu'il voulait. Il voulait qu'Hannah n'ait plus jamais à traverser toute la ville pour être à ses cotés. Il voulait qu'elle soit là, près de lui, aussi souvent et aussi longtemps qu'elle en aurait envie. Il voulait que le passé et le conditionnel restent à leur place pour que s'écrive un futur où il serait question d'elle, de lui, d'eux. Il voulait tout simplement oublier ce qu'il avait raté, et se concentrer sur ce qu'il n'avait pas encore totalement détruit et qui pouvait peut être encore lui éviter de tomber plus bas. Ses enfants, bien sûr, et cette complicité que ni ses frasques ni leur mère ne pourraient certainement altérer. Mais aussi Hannah, qui aujourd'hui représentait suffisamment de choses à ses yeux pour qu'il sache, au plus profond de lui, qu'il n'aurait réellement la force d'avancer que si elle était là. Peu importe les limites qu'ils s'imposeraient. Peu importe qu'il puisse serrer sa main aussi souvent qu'il en aurait envie ou doive se contenter d'observer un autre le faire à sa place. Ce qu'il voulait lui, c'était qu'Hannah soit heureuse, avant même de vouloir l'être avec elle. Parce que c'était ça de tenir réellement à quelqu'un, sans autre condition que d'être là, chaque jour, pour le voir sourire. Saul ne renoncerait pas à elle, parce qu'avoir failli la perdre une fois lui avait suivi. Alors, lorsque la brune se retrouva finalement à moins d'un mètre de lui et que leurs regards purent se croiser, longuement, c'est le cœur battant à tout rompre qu'il grava cet instant au plus profond de sa mémoire, puis l'écouta lui souffler ce qui suffit à effacer ses dernières craintes. A présent, il savait. Hannah était revenue vers lui, non pas pour écrire la fin définitive de leur relation mais bien pour qu'ils se laissent une autre chance d'avancer l'un à coté de l'autre, quoi que l'avenir leur réserve. Elle était là, pour lui, parce qu'il n'était pas n'importe qui pour elle, comme elle n'était pas n'importe qui pour lui. Ces mots, qu'une partie de lui avait certainement espéré entendre depuis qu'il était revenu de New York, vinrent alors apaiser plusieurs semaines de frustration et d'appréhension, et tranquilliser un esprit qui longtemps avait ressassé leurs moments et tenté de comprendre ce qui avait pu finalement les éloigner l'un de l'autre, quand rien ne les y prédestinait au départ. Mais peu importe aujourd'hui, car Hannah était là et qu'il ne laisserait plus le moindre avion se mettre entre la brune et lui. Un avion qui n'aurait pas pu lui sembler plus loin qu'au moment où la brune rapprocha finalement son visage du sien, jusqu'à venir lier leurs lèvres dans un baiser aussi surprenant qu'agréable, qui sembla mettre un terme définitif à ce qui les opposait il y a encore quelques semaines. A présent, plus rien d'autre ne comptait que la chaleur de ses lèvres, la sensation de son souffle mêlé au sien et cette proximité toute inédite que la moindre parcelle de son être tentait maintenant de préserver. Combien de temps restèrent-ils ainsi, à simplement profiter l'un de l'autre et de ce moment à part ? Saul l'ignorait, mais aurait pu prolonger l'instant indéfiniment, tant cette tendresse était la bienvenue ce soir, et tant ce baiser avait du sens pour lui. Un sens implacable et qu'il ne pouvait plus nier. Il dut toutefois se détacher, à regrets, maintenant toutefois son bras autour de la taille de la brune au moment de lui souffler des mots qui voulaient dire beaucoup pour lui. Une promesse, celle de ne plus se retrouver dans cet état après cette soirée, ni lui imposer à nouveau cette vision désolante d'une partie de lui qu'il n'aimait pas plus qu'elle. Puis, sans trop savoir pourquoi, c'est plus doucement encore qu'il reprit, au sujet de cet homme qui était peut être encore près d'elle tout à l'heure, lorsqu'il avait appelé et interrompu ce qu'il n'était pas sûr de vouloir réellement s'imaginer. Qu'importe, la simple idée de savoir qu'Hannah n'avait pas été seule un soir comme celui-ci était réconfortante. Le reste, finalement, n'avait pas à s’immiscer entre elle et lui, et encore moins à cet instant. Hannah ne dit pas un mot et elle eut bien raison, il n'attendait pas d'elle des explications qu'il n'était pas en droit de demander. Pas après New York, pas après lui être apparu comme un salaud sans morale … pas même après ce savoureux moment, survenu peut être quelques heures trop tard. Ainsi accueillit-il simplement le baiser qu'elle déposa sur sa joue par un doux sourire, avant de lui faire savoir qu'il espérait se souvenir de chacun des instants qu'ils partageaient ce soir, même lorsque les effets de l'alcool seraient retombés et que cette soirée lui paraîtrait peut être plus obscure. Il ne voulait rien oublier, et certainement pas ce qui venait d'arriver. Entre eux, il y avait toujours eu des moments plus précieux que d'autres, que leurs deux cœurs avaient imprimé soigneusement et qui y perdureraient toujours. Leur conversation à cœur ouvert sur le banc à la sortie du Canvas, l'étreinte qu'ils avaient partagé dans son bureau après la mort de son père … et puis, bien sûr, ce collier et cette photo qui symbolisaient à eux seuls l'un de leurs plus beaux moments. Alors oui, il était profondément touché et rassuré qu'en dépit de tout ce qu'il y avait eu, Hannah ne se soit pas séparée de ce bijou. Parce que ce cadeau, il le lui avait offert comme il lui aurait offert son cœur, et que constater qu'il avait toujours sa place autour de son cou lui provoquait un contentement et une reconnaissance sans égaux. « Juste assez. » Ses lèvres soufflèrent alors, avec tendresse, après qu'Hannah ait déposé un nouveau baiser sur ses lèvres et confirmé ce dont il se doutait déjà : il lui avait été impossible de se séparer de ce collier. Parce qu'il voulait dire autant pour elle que pour lui ? Probablement. « Alors faisons en sorte que je n'en ai même pas le temps. » Saul poursuivit ensuite, laissant son pouce caresser la lèvre inférieure de la brune, qu'il ne quitta plus des yeux. Si son état ce soir lui faisait craindre que ses souvenirs seraient peut être plus embrouillés à son réveil demain matin, une chose était néanmoins certaine : ce qui s'était propagé dans son cœur ce soir ne s'éteindrait pas. Qu'importe que certains détails lui échappent, qu'importe que la trame de cette soirée lui paraisse subitement plus illogique … Rien ne viendrait effacer cette impression d'avoir subitement tout pour être heureux, même en ces temps difficiles, même au milieu d'une guerre ouverte. Rien. Hannah reprit la parole à son tour, et cette fois ses mots lui parvinrent dans un écho particulier, le figeant de surprise l'espace d'un court instant, tandis qu'il resta à simplement l'observer, les lèvres entrouvertes. « Tu ... » Il chercha ses mots, réorganisa ses pensées tandis qu'il analysa sa demande, son sens et la façon qu'elle avait eu de la lui formuler. « C'est vraiment ce que tu veux ? » Il osa ainsi demander, accroché à son regard comme si une partie de lui mourait d'envie d'entendre que oui, bien sûr, c'était très exactement ce qu'elle voulait et ce qu'elle avait voulu dire. Pourtant, pris d'un doute inévitable, Saul esquissa un sourire des plus tendres et lui souffla. « Hannah, si c'est … si c'est mon état de ce soir qui te fait craindre que je ne sois plus capable de rester seul et de m'occuper de moi … je te l'ai dit, je vais faire en sorte d'arrêter ce genre de plans. Et je le pense. Alors si tu t'inquiètes pour moi, vraiment, sache que je ne recommencerai plus. » Peut être qu'Hannah s'imaginait qu'aussitôt seul ç nouveau, il recommencerait ses bêtises, écumerait de nouveaux bars à la recherche de sensations fortes et finirait définitivement mal. Peut être qu'il lui avait fait réellement peur en l'appelant tout à l'heure, et qu'elle craignait maintenant pour sa sécurité, pour son bien-être. Mais lorsque la brune reprit, il comprit enfin. Qu'elle voulait véritablement qu'il reste auprès d'elle, non pas par crainte de le laisser seul, mais bien parce qu'elle voulait qu'il occupe une place à ses cotés. Une place qu'elle était prête à lui faire, sous son toit. Une place dont il mesurait largement le symbolisme, même dans son état. Prolongeant alors le nouveau baiser qu'elle posa sur ses lèvres, Saul resta quelques secondes collé tout contre elle, avant d'esquisser un plus grand sourire, presque béat. « Oh. » Le cœur rempli d'une chaleur délectable, il resserra plus encore son étreinte, maintenant certain du sens de sa demande. « Alors si j'ai le choix entre déprimer plus longtemps dans ma chambre d'hôtel et venir vivre avec une fille extraordinaire, je crois que ... » Il laissa passer quelques secondes, se mordant les lèvres et fronçant les sourcils, avant de se pencher vers son oreille pour venir souffler un doux « Je vais y réfléchir encore un peu. » Et restant tout contre elle quelques secondes supplémentaires sans plus articuler un mot, Saul finit par pouffer de rire, se reculant jusqu'à pouvoir croiser son regard et y lire de quoi le décourager de plaisanter plus longtemps. C'est pourquoi il reprit, à voix basse. « Ça va, ça va, je plaisante. Viens par là. » Et récupérant ses deux mains pour venir encercler le visage de la brune, il retrouva tout son sérieux au moment d'énoncer, cette fois parfaitement certain que cette réponse était celle qu'il désirait lui donner. « C'est oui. Bien sûr que c'est oui. » Il déposa alors un doux baiser sur ses lèvres, comme pour sacraliser ces quelques mots. « Je te l'ai dit, tu es l'une des raisons pour lesquelles je m'accroche, aujourd'hui, et qui … qui me pousseront sans doute à me battre demain. Aussi bien pour mes enfants, pour mon boulot … que pour tout ce que je risque de perdre mais qui ne m'échappera pas tant que j'aurai la force de lutter. » Parce qu'il savait que bien des combats l'attendaient maintenant que sa situation était connue de tous, mais que si cette soirée lui avait bien prouvée une chose, c'est que ça n'était pas d’enchaîner les verres dans un pub ni de se promener saoul dans les rues qui lui serait d'un quelconque secours face à la presse, à la justice, et à son épouse. Non, bien sûr que non. « Tu es cette force, Hannah. Alors oui, je veux rester auprès de toi aussi longtemps que tu me le permettras, parce que tu es la meilleure chose qui me soit arrivée depuis un bout de temps. Et parce que … parce que je ne veux plus jamais prendre le risque de te perdre, moi non plus. » Et parce qu'après tout, elle avait raison, tout ça pouvait peut être marcher. Quoi qu'ils soient l'un pour l'autre aujourd'hui, quoi qui les attende au bout du chemin qu'ils décideraient d'emprunter … ça pouvait peut être marcher. « Mais ce ne sera pas sans conditions. » Saul reprit toutefois, enserrant de nouveau sa taille à l'aide de ses deux bras tandis que son ton se faisait plus malicieux et que son regard, de nouveau plongé dans le sien, était cette fois un brin rieur. « Je t'exposerai tout ça en temps voulu. En attendant, je crois qu'on a mieux à faire que parler. » C'est ainsi qu'il l'embrassa, à nouveau, sans plus se soucier du reste. De cette soirée qu'il avait bien failli bousiller à l'instar de beaucoup d'autres, de son niveau d’alcoolémie encore passablement prononcé et de ces quelques passants qui quittaient les bars alentours et qui s'étonneraient sans doute de le voir à moitié débraillé … Il se fichait de tout ça parce qu'à cet instant seul comptait ce qui s'était dit, ce soir, dans l’intimité de cette rue. Tout ce qu'il y avait eu, et tout ce qu'il y aurait sans doute encore maintenant qu'ils se retrouvaient liés d'une façon inédite. De plusieurs façons, même. Et dieu sait que le reste, à coté, lui paraissait décidément dérisoire.
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