Liviana pencha la tête en arrière en entendant les pleurs de Luca, elle tira la couverture par-dessus son visage priant pour que les cris ne soient qu’une illusion. Elle lâcha un soupire n’arrivant pas à se souvenir de la dernière fois ou elle avait dormi une nuit entière. Ne voulant pas réveiller toute la maison, elle se glissa hors du lit et s’approcha du berceau bleu ciel qui se trouvait au bout du sien et attrapa son fils qu’elle déposa contre son épaule « Chut, je suis là, maman est là » mumura-t’elle d’une voix mélodieuse en essayant de calmer les larmes du petit garçon qui se nichait contre la poitrine de sa mère. Malgré la fatigue, les mauvais souvenirs de son accouchement et le fait que Luca lui rappelait sans cesse Samuel, elle l’aimait plus que tout au monde. Elle ferma les yeux un instant avant de jeter un coup d’œil à son réveil, il était juste deux heures du matin et la nuit semblait encore très longue. Elle sorti discrètement de sa chambre, Luca toujours dans ses bras et se dirigea vers la cuisine ou elle prépara un biberon, elle fut surprise en réalisant qu’elle faisait désormais ce simple geste avec un naturel déconcertant et pendant une seconde elle pensa qu’elle était peut-être faite pour être maman. Elle fut soulagée quand il ferma de nouveau les yeux quelques minutes plus tard, elle le déposa avec tendresse dans son berceau « Je t’aime… » avoua t’elle en déposant un baiser sur le haut de son crâne avant d’attraper le baby-phone et de sortir discrètement de la chambre. Elle afficha un léger sourire en entendant le silence de la maison, elle n’aurait jamais cru aimer cette sensation à ce point, elle attacha grossièrement ses cheveux bruns avant de descendre au salon. Elle s’étira entièrement le corps avant d’avancer vers la cuisine, elle fouilla dans le frigo à la recherche de quelques choses qui lui ferait envie et arrêta son choix sur la bouteille de lait frais, des flocons d’avoines qu’elle versa dans un bol avant de se laisser tomber sur le canapé du salon. La jeune femme avala plusieurs bouchées avant de tirer le plaid sur ses jambes prêtes à rejoindre de nouveau les bras de Morphée ; elle avait fermé les yeux depuis à peine deux minutes quand elle entendit Luca ronchonner de nouveau. Elle leva les yeux au ciel comme pour implorer un miracle avant de remonter dans sa chambre, elle se pencha au-dessus de son lit réalisant qu’il avait juste perdu sa tétine « Il faut dormir maintenant… s’il te plait » Liviana resta quelques minutes auprès de lui avant de quitter de nouveau la chambre tombant sur James qui avait l’air lui aussi totalement épuisé. Elle se mordit la lèvre, se sentant immédiatement coupable de le priver – une fois de plus – d’une bonne nuit de sommeil « Je suis désolée, on t’a réveillé ? » c’était une question idiote, il était bien trop gentil pour confirmer quoi que ce soit, mais elle ne le laissa pas répondre, elle déposa son doigt sur sa bouche et pris sa main pour descendre dans le salon, il dormait enfin et elle ne voulait pas l’entendre pleurer une nouvelle fois « Excuse-moi pour le bruit, les larmes et tout ça... vraiment » elle fit une petite moue, elle avait parfois la sensation d’être un fardeau pour lui mais elle ne s’en serait pas sortie aussi bien sans sa présence, il était comme un ange gardien pour la jeune femme. Elle se laissa tomber sur le canapé de nouveau attirer par la douceur de son plaid et tapota la place à côté d’elle pour l’inviter à s’asseoir et se laissa tomber sur son épaule nichant son visage près du sien, immédiatement sa présence apaisa la jeune femme « Tu as faim ? Je peux te préparer quelques choses si tu veux » c’était la moindre des choses, il était tellement bon, gentil et parfait avec elle. Elle se redressa et leva son regard vers celui du jeune homme en affichant un regard vide, presque triste « Je fais une erreur tu crois ? Peut-être que tout irait bien si je n’étais pas partie… » ses pensées se dirigèrent vers Sam et son cœur se serra un peu plus, elle avait encore bien trop de peine pour envisager de lui pardonner un jour.

the other side of me

Liviana & James

Impossible de vraiment voir sa tête - elle est floue comme un peu tout autour - est ce que c’est Ian ? Il lui semble reconnaître sa voix, sa façon de marcher, tend sa main mais il ne peut l’attraper. Son regard se pose sur le sol où gisent des corps inanimés, les bruits des hélices d’hélicoptères trop forts dans ses oreilles, il ne peut pas se concentrer pas réfléchir et la silhouette est déjà loin maintenant impossible de la rattraper, il a beau crier il reste statique, impuissant. « Non ! » James se réveille en sursaut, en sueur un regard rapide vers le réveille lui indiquant qu’il est au beau milieu de sa nuit. Soupirant lourdement il se laisse retomber dans son lit pour tenter de calmer les battements de son coeur qui palpite. Les cauchemars sont pourtant devenus à nouveau monnaie courante depuis quelques mois. Depuis la tempête plus exactement - comme si son corps avait refoulé les atrocités qu’il avait vu en Afghanistan mais que se retrouver confronté à l’horreur dans sa propre ville avait tout fait ressortir. Il sait bien qu’il devrait aller consulter mais ne fait rien - il n’est même pas sûr d’avoir envie d’en parler. Essayer de se rendormir c’est l’objectif principal et un peu naïvement il tente de se convaincre que c’est possible - même si tout son corps semble lui envoyer les signaux opposés. Quand les pleurs de Luca percent finalement les murs de sa chambre il ne dort donc pas - en peu de temps Liviana a pris le relais et il se retourne dans son lit sans réussir à trouver pour autant le sommeil. Finalement plutôt que de continuer à tourner dans son lit il se lève, les cheveux en bataille il sort de sa chambre pour tomber directement sur Liviana. « Salut toi. » Un léger sourire alors que ses yeux s’habituent gentiment à la lumière et se dérident. « Je suis désolée, on t’a réveillé ? » Hochant la tête de droite à gauche il se rapproche un peu de la jolie brune pour murmurer. « Non ne t’inquiète pas, je ne dormais pas. Et Mathis n’a rien entendu. » Pour une fois qu’il ne se réveille pas lui aussi, James compte bien en profiter. Pas le temps d’en dire plus que Liviana attrape sa main pour l'emmener au salon loin des deux petits et de leur sommeil délicats. « Excuse-moi pour le bruit, les larmes et tout ça... vraiment » S’approchant un peu de Liviana il pose un baiser rassurant sur sa tempe comme première réponse. « Arrête tu sais bien que ce n’est pas un soucis. De toute façon je n’arrivais pas à me rendormir je pensais faire quelque chose pour me rendre utile. » La maison était déjà propre mais il trouvait toujours de quoi s’occuper quand ses insomnies le prenaient. Puis en ce moment avec les courtes nuits de Liviana et la reprise de sa boutique si il pouvait lui éviter de devoir aussi se taper le ménage il le faisait avec plaisir. « Mais puisque tu es là… » Il était venu prendre place à ses côtés avec plaisir, glissant son bras autour de sa taille alors qu’elle nichait sa tête proche de la sienne. « Tu as faim ? Je peux te préparer quelques choses si tu veux » En vrai il était bien tout contre elle et n’avait pas envie de bouger. « Non ne t’inquiète pas, reste tranquille. » Elle méritait bien de se reposer un peu.  Alors quand elle s’était tout de même relevée un peu, se séparant de son étreinte pour le regarder, il avait légèrement froncé les sourcils, sentant bien que quelque chose la tracassait. « Je fais une erreur tu crois ? Peut-être que tout irait bien si je n’étais pas partie… » Restant quelques secondes silencieux, il avait fait glisser sa main pour venir caresser ses cheveux avec un geste tendre et rassurant sans trop savoir comment répondre. « Je ne sais pas… » C’était une question difficile pour lui - encore plus quand l’homme en question était son frère. « Je crois que c’est une décision que tu devais prendre seule Liviana, que tu dois encore prendre seule…  Ou en tout cas pas avec moi.» Si une autre personne était concerné par cette histoire c'était bien Sam « Ce que tu es prête à  pardonner ou pas… Je ne pense pas que tu aies fait une erreur en suivant ton coeur. » Évidemment lui aurait aimé qu’elle puisse pardonner son frère - mais les choses n’étaient pas aussi simples il le savait. « Peut-être plus en le laissant en dehors de cette grosses mais… Tu étais blessée. » Et de toute évidence elle l’était encore ce qu’il pouvait comprendre. « Mais je sais que peu importe tes choix les choses vont bien aller, on va faire en sorte que ça soit le cas…  D’accord ? » Lui était là et il n’était pas prêt de la lâcher. « Tu ne lui as toujours pas parlé ? » Evidemment il parlait de Sam, de son frère qui bien que responsable était rongé par la culpabilité il pouvait bien le voir. Et voir Sam aussi triste lui était au final plus dur qu’il ne voulait bien l’admettre face à sa meilleure amie.

La vie de la jeune femme n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait imaginé, tous ses rêves et ses espoirs semblaient avoir totalement disparu. Cette nuit encore en se réveillant, elle eut l’impression d’être au bout milieu d’un cauchemar et son cœur se serra une fois de plus. Pendant de nombreuses années, Samuel et elle avait formé le couple idéale digne d’un roman d’amour, elle était tombé amoureuse de ses faiblesses et de son grand cœur, elle avait craqué pour son passé compliqué et elle s’était battu chaque jour pour que ses démons ne soient qu’un mauvais souvenir ; il était son âme-sœur et depuis presque neuf ans elle lui avait offert son cœur. Jamais, elle n’aurait pu imaginer que cette sensation de bonheur et d’amour ferait place à de la colère et parfois même de la haine. C’était désormais les premières pensées de Liviana envers son mari,  un mélange de peine et de trahison qui faisait d’elle, une femme, une mère malheureuse. Cette nuit encore, assise dans le canapé, elle se demandait encore ce qui n’avait pas marché, ce qui avait fait qu’il ressente le besoin de s’éloigner ; elle essuya la larme qui glissé le long de sa joue avant de voir qu’elle n’était plus seule dans le grand salon « Salut toi » elle afficha un petit sourire, elle détesté se sentir vulnérable et faible même en sa présence. Elle s’excusa et comme à son habitude, James faisait preuve d’une bienveillance et d’une gentillesse incroyable, elle se demandait chaque jour ce qu’elle aurait fait sans lui « Non ne t’inquiète pas, je ne dormais pas. Et Mathis n’a rien entendu. » elle fut plus ou moins rassuré, elle s’en voulait beaucoup de priver ce petit bout de son sommeil, c’était un enfant si parfait, elle espérait que Luca devienne comme son filleul, un vrai petit ange « Encore un cauchemar ? Tu veux m’en parler ? » elle glissa sa main sur son bras, elle l’avait entendu plus d’une fois crier dans son sommeil, elle savait parfaitement que le souvenir de Ian le hanté chaque jour depuis son décès, mais elle savait aussi qu’en parler était difficile. Elle ferma les yeux, en sentant ses lèvres se poser sur sa tempe, c’était doux, totalement désintéressé et pourtant ça lui fit un bien fou « Arrête tu sais bien que ce n’est pas un souci. De toute façon je n’arrivais pas à me rendormir je pensais faire quelque chose pour me rendre utile. » il était comme elle pour ça, les nuits étaient courtes depuis la naissance de Luca et la jeune femme s’était découvert une passion pour le ménage nocturne, pour la cuisine nocturne et même pour les émissions de télé-achat qui passait sur le câble au bon milieu de la nuit « Mais puisque tu es là… » elle lui sourit, nichant son visage dans son torse, c’était une de ses sensations favorites dernièrement, elle se sentait en sécurité, comme si rien de mal ne pouvait lui arriver « Je ne sais pas ce que je ferais sans toi » avoua-t-elle très sincèrement, elle savait pertinemment qu’elle ne serait que le fantôme d’elle-même si elle ne l’avait pas. Elle voulait donc tout faire pour le remercier, elle était au petit soin avec lui, elle lui cuisinait ses plats favoris, elle se montrait la plus serviable possible essayant de satisfaire la moindre des envies – dans la mesure du possible évidemment – et elle était prête à cuisiner cette nuit aussi s’il avait faim, elle adorait ça, faire la cuisine était une de ses nombreuses passions « Non ne t’inquiète pas, reste tranquille » elle ne bougea pas, elle se contenta de lui sourire et de glisser ses doigts le long de son bras avec douceur, si Sam voyait ça, pensa-t-elle, il serait probablement furieux, mais elle s’en fichait, elle n’avait jamais caché sa proximité avec le frère de ce dernier et elle n’avait jamais menti sur leur côté tactile, il avait menti pour une femme d’un soir dont elle ne refusait de connaitre l’identité. Une fois de plus l’image de son mari avec une autre la tortura, elle avait imaginé la scène plus d’une dizaine de fois sans obtenir de réponse ou de soulagement, c’est peut-être une erreur après tout « Je ne sais pas… » il avait l’air aussi perdu qu’elle « Je crois que c’est une décision que tu devais prendre seule Liviana, que tu dois encore prendre seule…  Ou en tout cas pas avec moi.» elle hocha la tête en le regardant « Je sais que tu as raison » sa psychologue elle-même lui disait celui, elle devrait décider seule, pour le moment elle ne trouvait pas la force de lui pardonner « Ce que tu es prête à  pardonner ou pas… Je ne pense pas que tu aies fait une erreur en suivant ton coeur. » le pouvait-elle ? Oublier ? Faire comme si toute cette histoire n’était qu’un mauvais rêve, elle baissa le regard, elle n’était pas sûre d’en avoir la force un jour « Je sais que je te mets dans une position compliquée, je ne veux pas que tu te sente obligé de choisir un camp, c’est ta famille » et comme pour elle, c’était quelques choses qui comptait plus que tout « Peut-être plus en le laissant en dehors de cette grosses mais… Tu étais blessée. » elle s’en voulait parfois, de s’être montrée si dure et si fermée à l’idée de partager cette étape avec lui mais ça avait été au-dessus de ses forces « J’ai essayé, j’y ai beaucoup pensé mais c’était  dur, je ne voulais pas qu’il arrive quelques choses au bébé à cause du stress, j’étais tellement en colère, je suis tellement en colère et ça ne me ressemble pas » elle était douce, gentille, optimiste et bienveillante, elle faisait son possible pour aider les gens même des inconnus et aujourd’hui elle était pleine de noirceur « Tu ne lui as toujours pas parlé ? » elle secoua la tête, elle l’évitait au maximum « A peine quelques mots, il appelle mais lui dire qu’une part de moi le déteste n’aidera pas » elle refusait que son fils grandisse dans la haine ou de la colère alors elle jouait la silencieuse   « Je dois lui déposer Luca fin de semaine, il a demandé à l’avoir donc je suppose qu’il faudra qu’on discute… » et elle était terrifié à cette idée, comme si ce qu’il pouvait dire pouvait la rendre encore plus triste   « D’ailleurs, je ne te l’ai pas dit mais ton père m’a appelé hier, j’étais la première surprise mais il a dit vouloir me voir » elle n’avait rien contre cet homme, il s’était toujours montré gentil et accueillant avec elle mais il avait certaines valeurs et principes qui n’étaient pas du gout de la jeune femme.

the other side of me

Liviana & James

Liviana est une amie attentive et dévouée et c’est encore de maigres qualités pour la décrire. James pourrait sans doute en dire bien plus sur elle, mais parfois les mots lui manque pour expliquer à quel point elle lui est précieuse. Cette personne qui ne l’a jamais abandonné, pas même quand il était au plus bas, quand il la repoussait et était odieux avec elle. C’est un force de la nature et un exemple pour lui parce que malgré ses propres problèmes elle a toujours été là - fidèle au poste sans faiblir et c’est sans doute ce qui fait la beauté de leur amitié. « Encore un cauchemar ? Tu veux m’en parler ? » Il n’est pas fier - n’aime pas parler de ça et la main de Liviana qui vient tendrement se déposer sur son bras est un réconfort suffisant. Il la recouvre de la sienne en secouant la tête de droite à gauche. « Ca va aller Liviana, merci… » Parler… Il a cru pendant un moment que ça pouvait être la solution - que son mutisme était le noeud de ses maux mais c’est un leurre. Quand il parle il n’a l’impression que de ressasser, de revenir sur des moments douloureux qui ne le quitteront jamais vraiment. Il c’est fait une raison au fond - cette noirceur c’est une partie de lui - une de celle qu’il ne laisse pas voir à grand monde mais que Liviana connaît si bien. Au lieu de parler il la suit au salon - l’entour de ses bras dans un geste protecteur. Il ne peut pas faire beaucoup plus il le sait - il voudrait évidemment mais il n’est pas la source de ses maux et se dit qu’il est sans doute mieux de ne pas s’en mêler trop… « Je ne sais pas ce que je ferais sans toi » Un baiser sur sa tempe avant de reprendre place sur le canapé il resserre un peu plus son étreinte sur elle. « Et moi donc… Je me sentirais bien seul ici. » Et ce n’est pas des mots en l’air, elle le sait sans doute aussi bien que lui, la solitude ce n’est pas quelque chose qui convient à James. Ca n’a jamais été le cas et retrouver un peu de compagnie sous son toit est au final un plaisir un peu coupable. Coupable parce que c’est comme la voler à son frère - accepter cette décision qu’elle a pris de quitter Sam alors qu’il sait les répercussions que ce geste peut avoir sur son aîné, qu'il a vu la peine et le remord dans ses yeux. Et pourtant il ne prend pas son parti, sans doute pas assez pour un frère. Il devrait sans doute dire à Liviana de retourner vers Sam, de lui pardonner mais il n’en fait rien, refusant de choisir à sa place. « Je sais que tu as raison » Lui n’est pas si sûr mais il tente de résister à la tentation de donner son avis trop abruptement.   « Je sais que je te mets dans une position compliquée, je ne veux pas que tu te sente obligé de choisir un camp, c’est ta famille » Alors qu’il avait légèrement fermé les yeux au contact de la peau de Liviana contre la sienne il le réouvre cette fois presque surpris pour l’observer et lui répondre en la regardant droit dans les yeux. « Et tu es aussi ma famille Liv, je ne choisis pas de camps, Samuel est mon frère et je l’aime et le soutiens aussi. Je sais qu’il croit que je prends partie mais ce n’est pas le cas… J’essaye juste d’être un bon ami et je te dois bien ça, tu étais là pour moi dans les moments les plus compliqués de ma vie… » Et malheureusement il était plus difficile pour Samuel de comprendre ça. Mais James savait qu’il finirait par s’apaiser lui aussi - qu’il se savait coupable ce qui ne l’avait pas empêché de souffrir de l’éloignement de Liviana lors de sa grossesse. « J’ai essayé, j’y ai beaucoup pensé mais c’était  dur, je ne voulais pas qu’il arrive quelques choses au bébé à cause du stress, j’étais tellement en colère, je suis tellement en colère et ça ne me ressemble pas » Sa main avait glissé pour attraper celle de son amie et la serrer fortement. « Je sais… » Il ne voulait pas la faire culpabiliser mais tentait aussi de se mettre à la place de son frère. Il savait mieux que personne ce que ça faisait d’être mis en dehors de cette expérience et peut-être avait il d’ailleurs pris si facilement la place de Samuel auprès de Liv pour cette même raison. « A peine quelques mots, il appelle mais lui dire qu’une part de moi le déteste n’aidera pas » Haussant légèrement les épaules James n’en était pourtant pas si sûr. « Je ne sais pas… Au moins tu serais honnête avec lui… Je crois que l’ignorer c’est le pire… » C’était comme si il n'existait plus - comme si il ne comptait plus. Mais une fois de plus Jamrs était sans doute mal placé pour parler. « Je dois lui déposer Luca fin de semaine, il a demandé à l’avoir donc je suppose qu’il faudra qu’on discute… » Il pouvait sentir l’angoisse dans sa voix et le frisson sur sa peau ne lui avait pas échappé. « Est-ce que ça va aller ? » Cette fois pourtant il n’avait pas proposé de le faire à sa place. Il était peut-être temps qu’elle affronte Sam une bonne fois pour toute même si cela allait être dure.   « D’ailleurs, je ne te l’ai pas dit mais ton père m’a appelé hier, j’étais la première surprise mais il a dit vouloir me voir » « Vraiment ? » Piqué au vif dans sa curiosité il s’était un peu décroché d’elle. « Tu sais ce qu’il te veut ? » Il avait pour sa part sa petite idée. « Tu as accepté ? Je te préviens, David à une force de persuasion hors du commun, tu devrais te préparer à ça. » Et il y avait de bonne chance que le père de famille essaye de convaincre sa belle fille de reprendre Samuel. « Samuel ne lui a rien dit mais… Notre père semble penser qu’il a abandonné son fils et que c’est un lâche… Que tu sois au courant. » David avait beau être un père présent et aimant il s'était toujours montré spécialement dur face à Samuel - ne cachant pas qu’il était une déception pour lui. Ce que personne dans la famille n’avait jamais vraiment compris et qui avait blessé son frère déjà très jeune le rendant sans doute encore plus fragile à ses critiques.

C'était simple. Elle le connaissait par cœur et il n’avait aucun secret pour elle ; ensemble ils étaient comme les Harry et Hermione des temps modernes, ils pouvaient tout affronter, elle pouvait tout affronter sans se sentir faible ou seule. James l’avait rendu meilleure, il lui avait donné confiance en elle lorsqu’elle s’était senti abandonné par sa famille. Elle remarqua immédiatement sa tristesse, elle ne connaissait assez pour savoir quand il allait bien et quand ce n’était pas le cas, comme ce soir. Elle croisa son regard, il n’avait pas besoin de parler pour qu’elle comprenne ce qui se passait dans sa tête « Ça va aller Liviana, merci… » elle ne fut même pas surprise en l’entendant, cette situation lui brisait le cœur à chaque fois, elle aurait aimé pouvoir calmer ou même faire disparaitre ses démons mais elle savait au plus profond de son être que rien ne l’aiderait. Elle descendit sa main le long de son bras et noua ses doigts aux siens « Il me manque aussi, j’y pense beaucoup, surtout en ce moment, je suis sure qu’il aurait dit tu as choisi le mauvais frère ma petite » elle termina sa phrase en essayant d’imiter la voix de Ian, ce n’était pas vraiment une réussite mais elle voulait vraiment le faire sourire. Mais, elle ne mentait pas, il lui manquait, beaucoup plus que ce qu’elle laissait entrevoir, elle n’avait pas le droit d’être triste, en particulier devant James ; mais Ian était comme un rayon de soleil, il était impossible de ne pas l’apprécier, sa bonne humeur était comme contagieuse. Elle lui sourit « Il serait tellement fier de toi, presque autant que moi » elle ne voulait pas le rendre encore plus triste mais elle le pensait sincèrement, il aurait admiré son courage, sa force, sa bienveillance avec elle et Mathis. Elle ferma les yeux, son baiser était si doux qu’il l’apaisa immédiatement « Et moi donc… Je me sentirais bien seul ici… » sa révélation la soulagea, elle avait tellement peur d’être une sorte de fardeau pour lui, d’une certaine façon elle s’était imposé dans sa vie et elle refusait de faire de la sienne un enfer « On est une bonne équipe » elle leva la main et tapa dans la sienne. C’était si bon de se sentir soutenu, parfois elle avait l’impression d’être seule au milieu de son divorce, même sa propre mère ne comprenait pas sa décision, elle faisait partie de ces personnes qui pense que le mariage doit survivre à tout, même à un adultère ; elle était incapable de voir à quel point Liviana se sentait trahie, sans comprendre pourquoi il avait fait ça. Désormais, il ne se passait pas un jour sans que cette question hante la jeune maman, c’est comme si la personne avec qui elle avait vécu pendant toutes ces années avait simplement disparu. Liviana sorti de ses pensées en entendant la voix de James, il savait toujours quoi dire, même quand la situation était compliqué pour lui aussi « Et tu es aussi ma famille Liv, je ne choisis pas de camps, Samuel est mon frère et je l’aime et le soutiens aussi. Je sais qu’il croit que je prends parti mais ce n’est pas le cas… J’essaye juste d’être un bon ami et je te dois bien ça, tu étais là pour moi dans les moments les plus compliqués de ma vie… » il était tellement gentil, elle lui sourit « Tu es un bon ami, le meilleur même » elle pensa à Samuel et parfois elle souhaité simplement qu’il ne soit pas le frère de James, les choses auraient été tellement plus facile. Liviana avait beaucoup de mal à contrôler ses émotions en ce moment, elle pouvait passer du rire aux larmes en quelques secondes « Je sais » elle avait essayé tellement fort, mais pardonner et oublier ce qui s’était passé était au-dessus de ses forces « Est-ce que ça va aller ? » elle hocha la tête « Oui, j’irais bien, je dois aller bien, pour Luca » avoua-t-elle en essuyant la larme au coin de ses yeux ; elle aurait fait n’importe quoi pour son petit garçon. Elle s’allongea un peu plus dans le canapé nichant son visage dans son torse « Je ne pensais pas que c’était possible d’aimer quelqu’un aussi fort et en si peu de temps » mais elle était tombée amoureuse de sa petite tête brune à la seconde ou la sage-femme l’avait déposé dans ses bras, il était le fruit de son amour avec Samuel et la réponse à tant d’années de prière. Elle décida finalement de lui parler de son père, c’était un homme avec de grandes idées mais il s’était toujours montré bienveillant et gentil avec la jeune femme « Vraiment ? » il avait l’air aussi surpris qu’elle le jour où il lui avait téléphoné « Je sais, ça m’a fait bizarre à moi aussi » quand son numéro c’était affiché à l’écran, elle avait d’abord cru à une erreur mais c’était tout le contraire « Tu sais ce qu’il veut ? » elle n’eut pas le temps de lui répondre qu’il ajouta « Tu as accepté ? Je te préviens, David à une force de persuasion hors du commun, tu devrais te préparer à ça. » elle se redressa afin de pouvoir le regarder dans les yeux, elle n’avait jamais vu son père en tête en tête, elle était toujours accompagné de Samuel ou d’un des membres de la famille Beauregard « Ton père n’est pas le genre d’homme à qui ont dit non… il a dit qu’il voulait qu’on discute et qu’il a envie de voir son petit-fils » elle n’était pas si naïve, elle savait qu’il tenterait de la convaincre de pardonner à Samuel et de laisser une nouvelle chance à leur histoire « Samuel ne lui a rien dit mais… Notre père semble penser qu’il a abandonné son fils et que c’est un lâche… Que tu sois au courant. » elle arqua immédiatement un sourcil, elle n’arrivait pas à croire ce qu’il venait dire, ça semblait tellement impossible à croire « Quoi ? Mais pourquoi ? » elle senti son cœur se briser à nouveau, elle avait l’impression que la situation devenait de pire en pire « Je lui parlerais » elle n’avait pas peur de lui et elle était prête à assumer le fait qu’elle ait mise Samuel à l’écart pendant tout ce temps, ce n’était pas un lâche, elle l’était « Si seulement tout ceci n'était qu'un cauchemar » ça rendrait les choses beaucoup plus simple pour tout le monde.

the other side of me

Liviana & James

Souvent la présence de Liviana est suffisante, le fait de ne pas être seul est un aubaine, un échappatoire un moyen de ne pas trop penser, de ne pas ressasser. Ce qu’il fait quand il est seul dans son lit à chercher le sommeil. Souvent aussi elle accepte son silence sans rien dire mais pourtant ce soir se permet quelques mots qui viennent serrer son coeur. « Il me manque aussi, j’y pense beaucoup, surtout en ce moment, je suis sure qu’il aurait dit tu as choisi le mauvais frère ma petite » Un léger sourire se dessine sur ses lèvres mais il ne répond rien. Pour lui ce n’est pas quelque chose de particulier à cet instant - il pense à Ian tous les jours et toujours avec cette même impression de vide. Mais la vie continue il le sait et regarder vers le passé n’est pas le bon moyen. « Sans doute oui… » Il sait bien qu’elle fait ça pour l’aider mais ne sait pas trop si c’est le cas, si il a envie qu’on lui parle de Ian, même à demi-mots. Parfois il en ressent le besoin - quand lui vient l’impression qu’on l’oublie alors il en parle brièvement, pas avec n’importe qui mais juste pour s’assurer de ne pas l’oublier. Peut-être n’a t’il même pas envie de passer à autre chose au fond - ressentir ce vide c’est garder pour Ian cette place qui n’appartient qu’à lui. « La tempête a fait remonter beaucoup de chose mais ne t’inquiète pas d’accord ? » Il sais qu’elle va quand même le faire, parce que c’est son rôle d’amie. C’est comme ça qu’ils fonctionnent tous les deux. « Il serait tellement fier de toi, presque autant que moi » Sentant une émotion puissante le saisir il retient les larmes qui lui montent soudainement aux yeux en s’approchant de Liviana pour déposer un baiser sur sa tempe. « J'espère… » Posant sa main sur son épaule il lui donne l’impulsion pour bouger, pas désireux de s’étendre plus sur un sujet qui fait remonter la mélancolie chez lui. Rapidement il finit par lui dire qu’il est heureux de l’avoir ici lui aussi. « On est une bonne équipe » Il tape dans sa main avec un sourire tout en retrouvant le canapé. Tous deux se posent dessus, vu de dehors ils doivent bien plus ressembler à un couple de vieux amoureux qu’à des amis. A vivre dans la même maison et élever leurs enfants ensemble et le sait bien la relation qui le lie à Liviana est atypique. Et le fait qu’elle ait épousé son frère n’aide en rien c’est une certitude, si ça a fini de sceller leur lien c’est aussi ce qui rend aujourd’hui cette situation si compliquée. « Tu es un bon ami, le meilleur même » Il lui sourit tendrement. « C’est parce que tu le mérites ma belle. » Elle est sa meilleure amie et avec sa soeur la femme la plus importante de sa vie et ça il ne s’en cache pas. C’est aussi pour cette raison qu’il s’inquiète et voudrait l’aider et en même temps il sait bien qu’il ne doit pas trop intervenir - il en a déjà fait assez. « Oui, j’irais bien, je dois aller bien, pour Luca. Je ne pensais pas que c’était possible d’aimer quelqu’un aussi fort et en si peu de temps » Non sans un petit sourire un peu taquin il ajoute. « Oui je suis comme ça moi, irresistible. » Puis il croise son regard et rit un peu en lui faisant comprendre qu’il sait bien qu’elle ne parle pas de lui mais de son fils. « Je sais ce que c’est et à quel point c’est effrayant d’aimer un petit être aussi fort. Mais… qu’est ce qu’on ferait sans eux ? » Maintenant que Mathis est dans sa vie, il se demande presque comme il a pu vivre sans lui. Malgré tout, elle a beau lui assurer que les choses iront bien il en doute une peu mais se contente d’un hochement de tête. « Tu veux qu’on fasse quelque chose ensemble quand Luca est chez son papa, je peux prendre congé et on pourrait en profiter pour faire quelque chose les deux. Je suis sûr que Kate se fera un plaisir de garder Mathis. » Il n’ose pas lui confier les deux crapules, parce que quand ils se mettent à pleurer en même temps c’est l’enfer. Mais il a l’impression d’avoir aussi besoin de retrouver des instants avec son amie - hors de cette maison et de cette pseudo vie de famille qu’ils ont ensemble. Quand finalement le sujet avait dérivé sur son père - James s’était un peu détaché de la petite brune pour la regarder étonné.   « Je sais, ça m’a fait bizarre à moi aussi » C’était le moins qu’on puisse dire, non pas que son père n’ait jamais chanté les louanges de sa belle fille mais tout de même. « Ton père n’est pas le genre d’homme à qui on dit non… il a dit qu’il voulait qu’on discute et qu’il a envie de voir son petit-fils » Il était bien placé pour savoir qu’effectivement son père avait souvent ce qu’il souhaitait et encore plus quand il prennent les gens par les sentiments. Cependant il pensait qu’il était mieux de l’avertir sur les relations actuelles qui liaient Samuel et son père. « Quoi ? Mais pourquoi ? » Haussant un peu les épaules il s’était relevé dans le canapé sous le regard de son ami. « Je ne sais pas trop… Parce que Samuel ne lui a rien dit et qu’il a l’habitude de croire ce qu’il veut. Ce qu’il voit c’est que Samuel n’était pas là pour toi… Il ne comprend pas… » Et tout comme James essayait de rester en dehors de la relation entre Liv et Samuel il en faisait de même avec son père. Jugeant que si Samuel n’avait pas voulu dire la vérité à son père c’était bien son choix. « Je lui parlerais » Se raclant un peu la gorge il s’était contenté de conseiller sans trop être sûr. « Peut-être que tu devrais en parler à Samuel… avant.  » Lui même ne savait trop rien de ce que son paternel savaient ou pas et leur dernière réunion de famille ayant tourné en règlement de compte il n’avait pas osé poser la question. « Si seulement tout ceci n'était qu'un cauchemar » Ne sachant trop quoi répondre, James avait attrapé la main de Liviana pour la serrer fortement dans la sienne profitant du silence de l’instant pour fermer un peu les yeux. « Tu veux aller te coucher dans la chambre d’amis ? Je crois que je ne vais pas me rendormir - je pourrais m’occuper de Mathis s’il se met à pleurer. » Si lui ne pouvait pas avoir ses heures de sommeil il espérait que Liviana au moins puisse en profiter.

Ne pas pouvoir soulager sa peine était insupportable. Elle rêvait parfois d’avoir le pouvoir d’enlever sa tristesse en le touchant simplement. Le fantôme d’Ian la hantait encore. Il lui arrivait de sentir sa présence en rentrant chez elle, de sentir son parfum en levant le matin, il lui manquait mais elle ne disait jamais rien, comment aurait-elle pu oser comparer ses sentiments à ceux de son meilleur ami ? Pourtant elle essaie, par sa présence, par ses mots de l’aider à avancer. En croisant son regard, elle sourit, timidement « Sans doute oui…»  elle se mord la lèvre en l’entendant, le son de sa voix est si triste qu’elle sent son cœur se serrer. Elle a toujours espérait que les choses iraient mieux un jour, qu’un matin il se lèverait avec le sourire mais ce n’est qu’une illusion, comme s’il pouvait se remettre de la mort de son frère, de son frère jumeau. « La tempête a fait remonter beaucoup de chose mais ne t’inquiète pas d’accord ? » elle relève son regard vers le sien en l’entendant et hoche la tête en laissant échapper un léger oui. La simple évocation de cette soirée, mets Liviana dans un état second, un frison parcourt son corps, le chair de poule s’installe sur ses bras, elle se revoit tétanisée dans son taxi, hurlant sous l’effet des contractions, seule comme jamais. Elle ne dit rien cependant, pas la peine de l’inquiéter plus que nécessaire. Liv se redresse sur le canapé et glisse sa main dans la sienne, elle devine aisément la tristesse dans son regard « J’espère » c’est une évidence pour elle, ça l’a d’ailleurs toujours été. En quelques années, James était devenu un homme fort, un homme courageux et plein de bon sens ; il était de très loin la meilleure chose qui lui soit arrivée, il lui avait apporté le bonheur, la joie, et des instants qu’elle n’oublierait jamais. Beaucoup de gens, avait du mal à comprendre la relation qu’elle avait avec James, tout le monde lui disait qu’un jour elle l’épouserait, qu’une amitié aussi intense entre une fille et un garçon n’était pas possible. Mais personne ne pouvait comprendre ce qu’elle ressentait pour lui, il était une partie d’elle-même, simplement « C’est parce que tu le mérites ma belle » un sourire étire ses lèvres. Sa présence est rassurante, il lui arrivait de se demander où elle serait ou ce qu’elle ferait s’il n’était pas là, elle serait une énième mère célibataire dépassait par les évènements. Mais aujourd’hui, malgré tout ce qu’il s’était passé dans sa vie, elle n’arrivait plus à imaginer sa vie sans son petit garçon, il était parfait, elle l’aimait plus que tout au monde « Oui, je suis comme ça moi, irrésistible » elle ne peut s’empêcher de rire en l’entendant « Je suis désolée de te décevoir mais mon fils est plus beau que toi » elle rit à son tour en le regardant dans les yeux. Discuter de son fils la calme toujours, surtout avec lui, après tout il l’aime presque autant qu’elle « Je sais ce que c’est et à quel point c’est effrayant d’aimer un petit être aussi fort. Mais… qu’est-ce qu’on ferait sans eux ? » cette idée lui semble désormais folle « Je ne pourrais plus vivre sans lui, il est mon centre de gravité » avoua-t-elle. Elle était perdue en ce moment, elle s’interrogé sur son avenir, que ferait-elle ? Retrouverait-elle Samuel un jour ? Elle n’avait aucune réponse, en dehors du fait qu’elle ne pourrait plus vivre sans son fils. « Tu veux qu’on fasse quelque chose ensemble quand Luca est chez son papa, je peux prendre congé et on pourrait en profiter pour faire quelque chose les deux. Je suis sûr que Kate se fera un plaisir de garder Mathis. » elle ne sortait plus vraiment, elle avait du mal à s’amuser ou à prendre du plaisir, elle aurait aimé avoir la force de ne pas être aussi blessée par la tromperie de son mari. Mais cette idée était charmante, elle n’avait plus envie d’être continuellement une femme seule et triste « J’adorerais ça. J’ai très envie d’aller à la plage et de profiter des derniers jours de chaleurs » dit-elle en souriant, peut-importe ce qu’elle ferait, elle savait qu’en sa compagnie, la journée serait parfaite « D’ailleurs, comment-va Kate ? J’ai entendu qu’elle était en ville mais je n’ai pas osé l’appeler » elle l’adorait, en dehors de James, c’était peut-être la Beauregard avec qui elle était la plus proche, elle avait trouvé chez elle, la sœur dont elle avait toujours rêvé ; quand Samuel l’avait proposé comme marraine pour son fils, la réponse avait été évidente, elle n’aurait vu personne d’autre dans ce rôle. Elle aimait cette famille comme la sienne, et même si elle était séparée de Samuel, ils resteraient à ses yeux sa seconde famille. Elle avait d’ailleurs reçu il y a quelques jours, un appel de son ancien beau-père, un homme à qui il était impossible de dire non, elle l’appréciait énormément, il la rendait aussi très nerveuse parfois mais il s’était toujours montré tendre et gentil avec elle, ce qui n’était pas toujours le cas avec ses fils. Elle imagina aisément la conversation entre Samuel et son père, il n’avait pas osé lui tenir tête « Je ne sais pas trop… Parce que Samuel ne lui a rien dit et qu’il a l’habitude de croire ce qu’il veut. Ce qu’il voit c’est que Samuel n’était pas là pour toi… Il ne comprend pas… » elle était presque furieuse, elle savait que son ex beau-père pouvait se montrer très dur avec ses enfants, elle n’osait pas penser à ce qu’il avait pu dire à son fils, ni l’état dans lequel Sam avait dut se trouver après leur conversation « Peut-être que tu devrais en parler à Samuel… avant.  » elle secoua la tête en le regardant, elle détestait cette situation « Je ne vais pas laisser son père croire que Samuel à abandonner son fils. Je ne peux accepter ça James, tu devrais le voir avec Luca, il est… il est exactement l’homme dont je suis tombée amoureuse » dit-il la voix tremblante. Nerveuse, elle senti les battements de son cœur s’accélérer, elle détestait l’injustice et le mensonge, elle serait incapable de faire comme si de rien n’était. Elle s’installa dans le fond du canapé et rapporta ses genoux contre sa poitrine « Ça aurait été tellement plus facile si je n’avais pas fait partie de sa vie, il serait sans doute plus heureux » elle baissa son regard, elle se demandait sans cesse comment les choses seraient si elle n’avait pas croisé le chemin de Samuel, il serait heureux, elle en était persuadé. Elle senti la main de James dans la sienne, ce simple geste lui fit un bien fou, elle se laissa tomber contre lui déposant sa tête sur son épaule « Tu veux aller te coucher dans la chambre d’amis ? Je crois que je ne vais pas me rendormir, je pourrais m’occuper de Mathis s’il se met à pleurer. » elle secoua la tête, elle se sentait bien, les battements de son cœur était plus lent « Ça te dérange si je reste avec toi ? » elle s’endormirait peut-être dans ses bras un peu plus tard mais pour le moment elle ne voulait être nulle part ailleurs « J’ai envie de cookies, ça te dis ? » elle lui fit les yeux doux, c’était de loin son péché mignon et aussi sa spécialité en matière de pâtisserie.

the other side of me

Liviana & James

Il est bien comme ça, Liviana dans ses bras, la maison dans le calme avec les deux petits qui dorment en haut. Il pourrait presque oublier le reste, la complexité de leur situation, la douleur que ça entraîne parfois. Il n’a jamais vraiment tenté de mettre des mots sur sa relation avec Liviana, meilleure amie ça sonne bien mais ça lui semble presque peu - elle est comme une partie de lui aujourd’hui dont il ne pourrait se défaire. Il ne l’aime pas comme on aime une amante, ou peut-être n’a t-il jamais osé de peur de perdre la perfection de leur union amicale, mais il aime la simplicité de leur relation. Entre eux il n’y a pas de drame, de cris, de trahison, la relation semble couler de source comme ça. Il ne se choque d’ailleurs jamais qu’elle puisse vouloir se glisser dans son lit ou s'endormir dans ses bras, parce qu’il ne cherche pas à comprendre. Parce que pour eux c’est normal même si il sont bien conscients que les gens de l’extérieurs jugeraient autrement leur relation. Eux ne se questionnent pas trop… Ca marche comme ça pour eux, et depuis longtemps. « Je suis désolée de te décevoir mais mon fils est plus beau que toi » « Ohhh… » Il fait semblant de se prendre une balle dans le coeur, mimant la souffrance d’un homme que l’on a blessé.  « Ca fait mal. » Puis il rigole un peu. Personne n’est plus beau que Luca aux yeux de sa mère est c’est bien normal il le sait. « Je suis au moins dans le top 10 j’espère ? » Il la taquine un peu, désireux de rendre l’atmosphère un peu moins pesant que ses dernières minutes où les sujets abordés n’étaient pas si joyeux. « Je ne pourrais plus vivre sans lui, il est mon centre de gravité » Il ne l’aurait pas mieux dit lui même et ne trouve d’ailleurs rien à redire, posant simplement sa tête contre celle de son amie avant de lui propose de passer un peu de temps les deux. Au fond ils sont un peu comme un couple à enfant, à force de n’être plus que des parents leur amitié à été un peu mise de côté. Il ne saurait se souvenir la dernière fois qu’ils ont fait quelque choses tous les deux, sans emmener les petits avec eux. « J’adorerais ça. J’ai très envie d’aller à la plage et de profiter des derniers jours de chaleurs » « J’aime beaucoup l’idée. » Si il y a été quelquefois avec Mathis, il est sûr que l’on ne profite pas de la même façon entre adultes. « En plus de ça fait longtemps que je ne t’ai plus fait boire la tasse. » Il lui fait un léger clin d’oeil amusé, en sachant bien qu’ils vont sans doute se taquiner un peu dans l’eau comme des enfants. « D’ailleurs, comment-va Kate ? J’ai entendu qu’elle était en ville mais je n’ai pas osé l’appeler » Cette fois il hausse un peu les épaules. « Tu devrais, elle serait sans doute heureuse d’avoir de tes nouvelles. » Comme pour lui, il lui semblait que sa soeur n’avait pas envie de prendre partie. « Elle m’a dit que Sam lui avait demandé d’être la marraine de Luca, elle était aux anges. » Et il ne doutait pas que Liviana avait eu elle aussi son mot à dire. « Sinon je crois que ça va… Les retours sont toujours un peu durs.. » Et il était bien placé pour le savoir, même si sa soeur en parlait peu. « Mais elle est là pour au moins quelques mois. » 6 plus exactement, 6 mois ou il pourrait à nouveau respirer correctement et ne pas se faire du mouron à chaque fois que le téléphone sonnerait chez lui. Petit à petit la conversation avait dévié sur un autre sujet, et pas des moindre puisqu’il s'agissait de papa Beauregard et James s’était livré à quelques confessions à ce propos qu’il avait un peu regretté par la suite. « Je ne vais pas laisser son père croire que Samuel à abandonner son fils. Je ne peux accepter ça James, tu devrais le voir avec Luca, il est… il est exactement l’homme dont je suis tombée amoureuse » Ca semblait presque douloureux pour elle de le dire, de faire face à cette vérité qu’ils auraient dû vivre ensemble. Etre une famille avec Luca, s’aimer, vivre ensemble et s’épanouir. « Je crois juste que… C’est à Sam de décider ce qu’il veut que notre père sache ou non… » Qu’elle défende Samuel n’était au final pas un soucis, mais il avait sa part de responsabilité dans cette situation et James n’était pas sûr de ce que son père connaissait de tout ça. « Ça aurait été tellement plus facile si je n’avais pas fait partie de sa vie, il serait sans doute plus heureux » Ouvrant la bouche presque outré par ses propos sa main était venue saisir celle de son amie. « Liv, je t’interdis de dire des choses comme ça ! Tu n’as pas connu Samuel avant toi mais moi oui ! C’est toi qui a fait de lui l’homme qu’il est, plus ouvert, plus épanoui. Je ne suis pas sûr qu’une autre femme aurait pu lui offrir ça un jour… Tu lui as donné des années de bonheur et… il a fait une erreur qu’il regrettera sans doute toute sa vie… »§ Cette tromperie stupide qui a tout détruit. « Mais je sais qu’il ne regrette pas les minutes passées avec toi, alors ne le fais pas non plus. » Il refusait cette idée et était persuadé qu’au travers de la tourmente Samuel trouvait lui aussi des instants de bonheurs. « Et tu lui as offert Luca. » Le plus beau des cadeaux sans aucun doute. Après quelques minutes de silence il avait alors demandé à la jeune femme si elle voulait profiter de sa nuit, lui plutôt certain qu’il ne s'endormirait pas à nouveau.  « Ça te dérange si je reste avec toi ? » « Non, bien sûr que non. » Il n’avait jamais voulu la mettre dehors d’ailleurs. « J’ai envie de cookies, ça te dis ? » Amusé par le regard qu’elle portait sur lui, il avait enlevé sa main de la sienne pour taper sur ses genoux. « Va pour les cookies. » Tous deux se rendant à la cuisine pour sortir tout ce qu’il leur fallait et s’atteler à la préparation de cookies. James un peu taquin mettant un peu de chocolat sur le nez de Liviana cette dernière lui lançant un peu de farine, elle avait pourtant fini par enfourner le tout et restée quelques secondes devant le four. James était alors venu glisser ses bras autour de sa taille pour les croiser sur son ventre, collant son torse à son dos et posant sa tête sur son épaule pour regarder le spectacle de cookies qui gonflaient dans le four. Cette tendresse entre eux elle avait toujours existé, et il ne se sentait jamais rassasié des câlins de Liviana. « Ca me donne faim… Et avec toi je sais qu’ils seront délicieux. Ma pâtissière préférée. » Piquant un baiser sur sa joue il s'était séparé d’elle pour aller se servir un verre d’eau, attrapant un autre verre et lui lui montrant l’air de demander si elle en voulait un elle aussi. Mais sans le faire pourtant.

Aussi loin qu’elle se souvienne, Liviana avait toujours voulu être mère. Enfant, elle imaginait déjà une grande maison à la campagne avec une barrière blanche et des petites têtes brunes courant dans le jardin. Son envie n’avait fait que s’accroitre quand elle avait rencontré Samuel, elle avait su en la regardant qu’il serait le père de ses enfants. Après des années d’essai, de prière et de pleurs, son rêve s’était finalement réalisé. Pas un seul jour ne passait sans qu’elle soit reconnaissante pour la naissance de son petit garçon, il était parfait et elle en était folle amoureuse, en à peine quatre mois, Luca était devenu le centre de son univers. Son amour pour lui était sans fin. Comme toutes les mères, Liviana manquait d’objectivité, personne ne lui arrivait à la hauteur, il était le plus beau comme elle le fit remarquer à son meilleur ami « Ohhh… » elle ne put s’empêcher de rire en le voyant jouant l’homme profondément blessé, la comédie n’était malheureusement pas son point fort « Ça fait un mal » elle se mordit la lèvre et posa sa main sur sa joue, lui montrant qu’elle compatissait à sa douleur « Désolée… » dit-elle en haussant les épaules « Je suis au moins dans le top 10 j’espère ? » elle resta pendant de longues secondes silencieuse, n’exprimant rien du tout, le faire patienter était tellement drôle. Elle se redressa et s’approcha de son oreille « Tu es dans le top trois chaton, mais ne le dis à personne surtout » murmura-t-elle en affichant un air mystérieux tout en posant son doigt sur le bord de ses lèvres. Elle prit de nouveau appuie dans le fond du canapé, son visage enfouie contre son épaule, pour la première fois depuis longtemps elle se senti sereine, être dans ses bras dans ce silence avait effacé tout le stress qu’elle accumulé depuis plusieurs jours. L’idée d’être séparé de Luca la rendait toujours triste, pourtant elle était impatiente de partager une journée loin de tout ça avec lui et la plage semblait être l’endroit idéal, « J’aime beaucoup l’idée » elle lui sourit, en fermant les yeux elle pouvait presque sentir l’odeur de la mer « En plus de ça fait longtemps que je ne t’ai plus fait boire la tasse » elle fit immédiatement les gros yeux en l’entendant, elle n’avait aucune forme dans les bras et elle savait qu’elle ne pas le poids à côté de lui mais pourtant elle était prête à se battre « Eh ! » elle lui donna une petite tape dans le ventre avant de lui lancer un regard digne d’une guerrière « Méfie-toi Beauregard, je risque de te faire couler la première » dit-elle avec grande conviction. Elle savait déjà que cette journée serait parfaite, ils allaient jouer comme des enfants, manger de la glace sur le sable et oublier tous leurs problèmes. Elle se senti plus légère, penser à autre chose qu’à son divorce lui faisait un bien fou ; elle eut un sourire sur le visage à la seconde ou il évoque Kate, elle était la sœur qu’elle n’avait jamais eu, elle était si heureuse d’entendre qu’elle était rentrée saine et sauve de sa mission « Tu devrais, elle serait sans doute heureuse d’avoir de tes nouvelles. » elle n’en doutait pas une seconde, mais pourtant elle n’osait pas appuyer sur le fameuse touche appeler « Je le ferais. Je voulais la laisser se poser un peu tu vois » ce n’était pas totalement faux mais elle ne voulait pas que sa belle-sœur se sente obligée de prendre un parti ou de dire du mal de son frère. Elle détourna le regard pendant une seconde avant de rapporter son attention sur James « Elle m’a dit que Sam lui avait demandé d’être la marraine de Luca, elle était aux anges » un sourire étira ses lèvres. Quand Luca était né, elle avait immédiatement imposé son meilleur ami comme parrain sans même prendre le temps de consulter son mari, c’était lui ou personne d’autre ; alors elle lui laissa choisir une marraine pour leur fils, priant pour qu’il choisisse Katherine, ce qu’il avait fait «  Elle est parfaite. Je sais que mon fils sera aimé et en sécurité s’il nous arrivait quelque chose, à Samuel et moi » pour Liviana, se rôle était important, c’était beaucoup plus qu’une signature sur un bout de papier, en les choisissant, elle leurs avait confié son fils. « Sinon je crois que ça va… Les retours sont toujours un peu durs... » elle avait entendu James et Ian en parler plus d’une fois mais elle était incapable d’imaginer ce qu’elle pouvait ressentir « Mais elle est là pour au moins quelques mois. » c’était une bonne nouvelle, elle décida à cet instant de prendre sur elle et de l’appeler dans la semaine pour un déjeuner ou un moment entre fille « Elle est tellement courageuse, je l’admire » dit-elle avec un large sourire. Presque naturellement, la conversation dévira sur le père Beauregard, Liviana l’aimait énormément même si la plupart du temps elle n’était pas d’accord avec sa façon de penser. Elle n’était qu’à moitié surprise quand il lui raconta ce qui s’était passé entre Samuel et lui, elle en eut le cœur littéralement brisé – une fois de plus – « Je crois juste que… C’est à Sam de décider ce qu’il veut que notre père sache ou non… » elle était en colère mais elle baissa sa garde, James était toujours de bon conseil, comme la voix de la sagesse « Okay… Je lui parlerais » elle fit une bonne moue en le regardant, elle détestait ne pas être d’accord avec lui. Elle ne put s’empêcher de penser que tout aurait été plus simple, si elle n’avait pas croisé la route de Samuel, elle était parfois persuadée qu’il serait plus heureux sans elle mais James ne semblait pas partager son idée « Liv, je t’interdis de dire des choses comme ça ! Tu n’as pas connu Samuel avant toi mais moi oui ! C’est toi qui a fait de lui l’homme qu’il est, plus ouvert, plus épanoui. Je ne suis pas sûr qu’une autre femme  ait pu lui offrir ça un jour… Tu lui as donné des années de bonheur et… il a fait une erreur qu’il regrettera sans doute toute sa vie… » elle sursauta en le sentant saisir sa main avec une telle vigueur, évidemment il ne pouvait pas comprendre ce qui se passait dans sa tête à cet instant précis « Mais je sais qu’il ne regrette pas les minutes passées avec toi, alors ne le fais pas non plus. elle senti les larmes lui monter aux yeux, pleurer l’épuisait mais elle se senti profondément triste « Et tu lui as offert Luca. » elle ravala ses larmes en pensant à son petit garçon qui dormait à l’étage « N’importe qu’elle femme aurait pu lui donner un enfant James. Ce que tu dis me touche beaucoup mais je ne changerais pas d’avis » elle pouvait se montrer très têtue quand elle le voulait. Elle déposa un baiser sur le bord de sa joue et se nicha dans ses bras, elle n’avait plus envie de discuter de son frère ou de son couple. Elle décida de rester contre lui pour le reste de la nuit « Non, bien sûr que non » elle afficha un petit sourire et glissa sa main dans la sienne, elle joua avec ses doigts avant de sentir son ventre s’exprimer. Elle eut immédiatement envie de cookies et elle savait qu’il y avait tout ce qui lui fallait dans le frigidaire « Va pour les cookies. » elle attrapa sa main et quitta le canapé avec lui ; elle prit la direction de la cuisine avec le baby-phone dans la main qu’elle déposa sur le plan de travail. Elle sorti tout ce qu’il fallait pour préparer les fameux cookies et commença la préparation avec lui. Ils jouèrent comme deux gamins, elle se retrouva avec du chocolat sur le visage et elle souffla sur son visage toute la farine qu’elle avait dans les mains avant de se mettre à rire « Je retire ce que j’ai dit plutôt, tu es le plus beau de tous » elle déposa les petits ronds de pates sur la plaque chaude qu’elle enfonça dans le four. Un nouveau sourire étira ses lèvres lorsqu’elle senti le jeune homme l’enlacer, naturellement elle déposa ses mains sur les siennes regardant les cookies gonfler lentement dans le four « Ça me donne faim… Et avec toi je sais qu’ils seront délicieux. Ma pâtissière préférée. » elle ferma les yeux un instant en sentant ses lèvres, n’importe qui aurait dit qu’un moment de tendresse pareil n’était pas normal pour des amis, pourtant elle se senti immédiatement bien, comme flottant sur un nuage. Elle se tourna vers lui et hocha la tête, attrapant le verre d’eau qui lui tendait si gentiment, elle le remercia et en prit une bonne gorgée avant de le regarder, elle ne put s’empêcher de rire en voyant qu’il avait de la farine plein les cheveux « Je t’en ai mis vraiment partout… » elle se mordit la lèvre, elle n’avait pas ris de la sorte depuis un bon moment. Elle posa son verre sur le plan de travail et sorti les cookies tout chaud du four qu'elle déposa dans une assiette « Ils sont prêt » . Elle se hissa sur le plan de travail et lui tendit un cookie « Pour toujours ? » elle lui tendit la main, elle avait besoin qu’il lui dise qu’entre elle et lui, il n’y avait que l’éternité.

the other side of me

Liviana & James

Le retour de Kate en ville avait été un vrai soulagement pour lui - il avait aussi permis de chasser momentanément les cauchemars qui la concernaient - ce qui n’avait pas empêché les autres de continuer à affluer.  «  Elle est parfaite. Je sais que mon fils sera aimé et en sécurité s’il nous arrivait quelque chose, à Samuel et moi » James ne voulais même pas pensé à cette idée, grimaçant légèrement, il avait gardé le silence un peu pensif, sans savoir si il serait vraiment prêt à se relever face à deux pertes comme eux, la mort de Ian l’avait déjà mis à terre pendant 3ans, il n’avait pas les épaules pour en supporter plus. « Elle est tellement courageuse, je l’admire » A nouveau, il avait grimacé avant de soupirer légèrement. « Peut-être trop même. » Au point de continuer à mettre sa vie en danger, encore et encore. Il aurait aimé parfois pouvoir protéger sa petite soeur et l’empêcher de se jeter dans la gueule de loup, ce même loup qui avait mangé Ian. Comme il aimerait pouvoir protéger tous les membres de sa famille, et Liviana en faisait partie très clairement alors la voir se faire du mal de la sorte en se rabaissant lui était inacceptable. « N’importe qu’elle femme aurait pu lui donner un enfant James. Ce que tu dis me touche beaucoup mais je ne changerais pas d’avis » Il voit bien que le sujet lui fait du mal et n’insistera pas plus. « Mais tu n’es pas n’importe quelle femme. » Se permet il quand même de rajouter en serrant sa main un peu plus fortement dans la sienne avant de la serrer dans ses bras. Le sujet chassé tous deux étaient passés à la cuisine pour s’occuper des cookies et un peu de se taquiner l’un l’autre aussi. « Je retire ce que j’ai dit plutôt, tu es le plus beau de tous » Rouvrant les yeux en essayant de ne pas se mettre de la farine partout James avait souri à Liv en l’aidant à enfourner avant de venir la prendre tendrement dans ses bras, un moment entre eux loin du monde extérieur les yeux rivé sur les cookies. Il s’était finalement défait de son étreinte pour leur servir à boire. « Je t’en ai mis vraiment partout… » Frottant un peu sa tête pour faire tomber la farine il avait rit à son tour. « Oui t’es pas possible vraiment… » Après un clin d’oeil complice il s'était approché du comptoir alors qu’elle sortait les cookies du four. « Ils sont prêt » Son oeil avait guigné sur la plaque où reposait les pâtisseries plus qu’alléchantes, attendant qu’elles refroidissent un peu avant de tendre la main pour qu’elle lui donne un cookie. « Pour toujours ? » Sa main attrapait le cookie. « Pour toujours. » Elle est la seule personne à qui il pouvait le dire. Parce qu’avec Liviana il n’avait pas de doute - il lui était impossible d’imaginer sa vie sans elle, elle était son pilier, son âme soeur au delà de ce que les gens pouvaient comprendre. Amenant le cookie à sa bouche il avait un peu ventilé en riant. « C’est chauud. » avalant le bout de cookie avait peine comme un enfant. « Mais c’est délicieux. » Embarquant quelques cookies avec eux, ils avaient retrouvé place sur le canapé, Liviana blottit dans ses bras. « Tu devrais te reposer encore un peu. » Profiter du fait que Luca dorme, parce qu’il risquait de rapidement la réveiller à nouveau. Après avoir mangé un ou deux cookies, elle s'était finalement endormie dans ses bras, James pour sa part n'avait plus trouvé le sommeil mais il s'était laissé apaisé par la respiration de Liviana, dans cette maison, ensemble ils savaient créer une bulle de sécurité, loin d’un monde qui pouvait parfois les blesser.