| always means forever ? (samuel) |
| | (#)Dim 19 Fév 2017 - 15:53 | |
| Liviana jeta un dernier regard autour d’elle avant de souffler, la journée avait été beaucoup plus longue que ce qu’elle avait imaginé. Livuel, l’épicerie biologique qu’elle gérait depuis quelques années maintenant avait subi plusieurs dommages lors du soir de la tempête qui s’était abattu sur Brisbane à Halloween ; les vitrines de la façade avaient volé en éclat, et l’intérieur avait été ravagé par l’eau et le vent, autant dire que des travaux s’imposait en urgence. Liviana était aussi devenue maman ce soir-là et son épicerie était malheureusement passée au second plan. Le jour J était finalement arrivé, le commerce de la jeune femme avait rouvert ses portes et pour la première fois depuis longtemps, Liviana se sentait heureuse du moins elle avait l’impression d’être à sa place. La journée passa à vitesse grand V, elle retrouva la clientèle qu’elle aimait temps ainsi que la soirée pour laquelle, elle aimait temps cet endroit. Elle jeta un coup d’œil à la grande pendule qui se trouvait derrière le comptoir et se dirigea vers la porte ou elle retourna la grande pancarte ouvert sur fermer avant de souffler, ça avait été épuisant mais ça en valait clairement la peine « Merci Ella, tu peux y aller, je vais fermer » dit-elle à la jeune blonde avec qui elle travaillait depuis plusieurs d’un an désormais ; la demoiselle ramassa ses affaires, prit Liviana dans ses bras avant de la remercier de quitter le bâtiment. Comme à son habitude, elle ferma la porte derrière elle avant de ranger la boutique, de faire le ménage et de jeter un œil aux recettes de la journée. La jeune maman resta plus longtemps que prévu dans la boutique mais il était désormais vingt-heures et elle ne pouvait plus repousser l’échéance. Elle quitta son épicerie qu’elle ferma à clé et prit un taxi jusqu’à Logan City, afin de rejoindre Samuel. Elle s’appuie contre la portière et laissa son regard se balader se perdre dans la beauté de Brisbane, réalisant que la maison dans laquelle, elle avait passé tellement de bons moments se dessinait au loin « Merci, bonne soirée » dit-elle poliment au chauffeur du taxi avant de prendre une grande respiration et de s’avancer jusqu’à la porte. Elle resta quelques secondes immobiles, envahie par un flot de sentiment qui la ramenait à ses bons moments avec Samuel ; elle essuya la larme qui perlait au coin de son œil avant de se décider à frapper à la porte, elle recula d’un pas avant de voir le visage de Samuel apparaître « Salut.. » elle se montrer le plus polie possible avec lui ne voulant pas rendre les choses encore plus compliquées entre eux. Elle passa sa main dans ses cheveux pour cacher le fait qu’elle était mal à l’aise en sa présence « Il va bien ? Ça a été ?» elle ne doutait pas une seule seconde du fait qu’il soit un père fantastique, elle avait toujours cru en lui, il était la meilleure personne qu’elle ait jamais connu et malgré leurs problèmes, elle n’avait jamais cessé de croire en lui, pas une seule fois.
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| | | | (#)Mer 22 Fév 2017 - 22:20 | |
| Tous les moments que Samuel pouvait passer avec son fils avaient quelque chose de particulier à ses yeux. A chaque fois, il ressentait ce même mélange de sentiments, ces mêmes contradictions qui l'assaillaient et l'empêchaient malgré lui de profiter à cent pour cent de la présence de Luca. En effet, le simple fait de voir son fils remplissait le jeune homme d'une certaine forme de fierté et surtout d'une indéfinissable dose de tendresse. Mais en parallèle, ces petits yeux écarquillés fixés sur lui ne faisaient que le ramener à ses erreurs et ses regrets. Samuel touchait alors du doigt cette vie dont Liviana et lui avaient toujours rêvé, et qu'il leur avait interdit à cause de sa faiblesse et de sa bêtise. Dans ces moments-là, le jeune comptable ignorait qui de la douleur ou du bonheur emplissait le plus son cœur meurtri. Mais quoi qu'il en soit, Sam ne pouvait qu'être extrêmement reconnaissance envers Liv qui le laissait voir leur fils même si cela devait certainement lui demander un certain effort. Car au-delà du fait de voir Luca, ces visites étaient également l'occasion pour Samuel de renouer un semblant de contact avec sa femme. Mais là encore, la douleur et les remords prenaient bien souvent le pas sur tout le reste, rendant les moments où ils se croisaient particulièrement gênants. Eux qui avait formé un couple si parfait que beaucoup enviaient se retrouvaient aujourd'hui comme séparés par un mur infranchissable. Pourtant, si Sam avait une certitude c'était bien celle d'être encore et toujours éperdument amoureux de Liviana. En réalité, il n'avait jamais cessé de l'aimer et ne pourrait probablement jamais se résoudre à tirer un trait sur cette histoire dont il avait lui-même précipité la fin. Comme à chaque fois que Luca passait un moment à la maison, son père n'avait pu s'empêcher de le regarder dormir pendant de longues minutes qui étaient propices à la réflexion, mais avant tout à l'admiration. Ce ne fut que les quelques coups frappés à la porte et qui annonçaient l'arrivée de Liv qui ramenèrent Samuel à la réalité, et le poussèrent à quitter la chambre pour aller ouvrir la porte d'entrée. Répondant un timide " Salut. " à la jeune femme, il s'effaça rapidement pour la laisser entrer dans cette maison qui avait longtemps été aussi la sienne. " Tout va bien. " rassura-t-il presque immédiatement, avant d'enchaîner : " Il ne devrait pas tarder à... " Interrompu par la petite voix de Luca qui s'élevait de la chambre et qui ne manqua pas de lui arracher un sourire, Sam conclut en désignant la pièce voisine d'un geste de la main. Puis, faisant volte-face, il se dirigea vers la chambre en laissant Liviana poser ses affaires comme elle le souhaitait. Le plus délicatement du monde, le jeune papa extirpa Luca de son lit et avec un maximum de tendresse et de précautions, rejoignit Liv dans la pièce principale. Après avoir bercé l'enfant quelques instants un léger sourire aux lèvres, le comptable releva les yeux vers la jeune femme et déclara : " Je vais lui préparer un biberon tout de suite... Je crois qu'il n'attendra pas que vous soyez rentrés ! " Et alors qu'il adressait un nouveau sourire un peu crispé à Liviana, il lui tendit délicatement leur fils, réprimant un frisson à l'inévitable contact de leurs mains. Ne souhaitant pas s'attarder sur l'image de sa femme portant Luca dans ses bras, Samuel fit volte-face et fila vers la cuisine pour s'atteler à la préparation du biberon avec la plus grande des concentrations. Et alors qu'il se sentait presque plus à l'aise sans le regard de Liv posé sur lui, il reprit d'une voix un peu plus forte pour qu'elle l'entende : " Il a dormi presque tout l'après-midi... Comme d'habitude, c'est un petit ange. "
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| | | | (#)Jeu 23 Fév 2017 - 18:33 | |
| Tout va bien se passer, elle répéta cette phrase pendant plusieurs secondes avant de frapper à la porte. Elle prit une profonde inspiration, en réalité elle avait envie de prendre ses jambes à son cou et d’être le plus loin possible de cette bâtisse. Elle n’aurait jamais imaginé se sentir si mal à l’aise ici, dans cette maison qui avait accueilli tant de moments de bonheur, elle vivait ici avec Samuel depuis plus de sept ans, c’était sans aucun doute l’endroit qu’elle préféré à Brisbane, l’endroit où elle se sentait la plus heureuse, la plus en sécurité. Après quelques secondes d’attente, il ouvrit la porte, elle croisa son regard, il avait l’air fatigué mais malgré tout il avait l’air d’aller bien « Salut » c’était si froid entre eux, si tendu qu’un frisson lui parcourut le corps, oh si seulement elle pouvait faire en sorte que le temps s’accélère. D’abord hésitante, elle entra finalement dans la grande maison, elle ne pouvait pas récupérer son fils dans la rue et elle ne voulait pas rendre les choses encore plus compliquées. Elle l’attendit dans la hall, regardant tout autour d’elle, rien avait changé, comme si les choses étaient resté figé depuis le jour où elle avait fait ses valises « Tout va bien » elle se tourna vers lui, elle ne doutait pas une seule seconde de ses capacités paternelle mais elle était rassurer de constater que la journée s’était bien passé « Il ne devrait pas tarder à… » elle n’eut pas la fin de sa phrase, les cris de Luca se firent entendre, elle reconnaîtrait ces cris entre milles « C’est rien, ça peut attendre dix minutes » avoua-t-elle en sachant que c’était idiot, le trajet aurait été insupportable s’il pleurait mais elle voulait juste s’en aller. Il quitta la pièce avant qu’elle ne puisse ajouter autre chose, ne sachant quoi faire elle déposa son sac à main dans l’entrée, à sa place habituelle, elle avança dans la grande maison et posa son regard sur les photographies qui se trouvaient sur le buffet, elle sourit en voyant qu’il avait ajouté une photo de Luca à l’hôpital, il était si petit, si différent du bébé qu’il était aujourd’hui, il changeait a une vitesse incroyable. Elle reposa la photo sur le meuble quand son regard fut attiré par un autre cliché, un peu plus loin, elle prit le cadre dans ses mains, ils s’embrassaient, le jour de leur mariage, le jour le plus heureux de sa vie, elle repensa a cette journée parfaite et son cœur se serra « Je vais lui préparer un biberon tout de suite… Je crois qu’il n’attendra pas que vous soyez rentrés ! » elle sursauta en entendant le son de sa voix et reposa le cadre immédiatement espérant pour qu’il ne l’ai pas vu en train de regarder les photos « Il est très ponctuel concernant ses repas, un vrai gourmand » elle afficha un très léger sourire avant d’attraper leur fils, un nouveau frisson parcourut son corps à son simple contact, tu me manques tellement pensa-t-elle avant de rapporter son attention sur le petit qui avait cessé de pleurer « Tu m’as manqué mon amour » elle déposa un baiser pleins d’amour et de tendresse sur le crane de son fils avant de la poser contre sa poitrine murmurant alors une de ses berceuses favorites. Le petit attrapa les cheveux de la jeune femme, il s’amusait avec, la moindre de ses actions faisait sourire la jeune maman, elle était devenu le genre de femme qui s’extasier devant son enfant « Il a dormi presque tout l'après-midi... Comme d'habitude, c'est un petit ange. » elle avait presque oublié qu’elle se trouvait chez lui et qu’il n’était qu’à quelques mètres. Elle se mordit la lèvre avant de le rejoindre dans la cuisine, c’était idiot de crier alors qu’elle était dans la pièce d’à côté « Je n’ai pas de problème la journée, il se réveille beaucoup la nuit par contre… la pédiatre dit qu’il est agité mais qu’il trouvera son rythme » dit-il en espérant que les choses iront mieux rapidement, le manque de sommeil commençait à se faire sentir, par chance dieu avait créer l’anti-cernes. Luca recommença à s’agiter à la vue du biberon que son père était en train de préparer et elle ne put s’empêcher de sourire en le voyant si impatient et excité « Tu veux lui donner ? » contrairement à elle, il n’avait pas l’occasion de le faire souvent et c’était important pour elle qu’il tisse des liens avec son fils même si leur situation était compliqué. Une fois le biberon prêt, elle lui déposa dans ses bras, cette image était tout ce qu’elle avait toujours voulu, l’homme de sa vie et une famille mais son rêve s’était transformé en cauchemar « Comment tu vas Sam ? » cette question lui brûlait les lèvres depuis son arrivée, ils avaient beau être sur le point de divorcer, elle s’inquiétait toujours pour lui, et même si la question était idiote, elle avait besoin de savoir qu’il s’en sortait ou du moins qu’il essayait. |
| | | | (#)Sam 25 Fév 2017 - 16:15 | |
| En refaisant son apparition dans la pièce principale, Samuel eut la surprise de trouver Liviana avec un cadre photo à la main. Et pas n'importe quel cadre, puisqu'il s'agissait d'une photo immortalisant le jour de leur mariage. Il n'était pas rare que le jeune homme se plonge lui aussi dans la contemplation de ce souvenir heureux, qui lui évoquait autant de nostalgie que de tristesse. La jeune femme avait reposé le cadre précipitamment, et Sam préféra ne pas relever en faisant semblant de ne rien avoir remarqué. Après avoir déposé Luca dans les bras de sa mère, le comptable fit volte-face pour se diriger vers la cuisine. Mais en entendant la voix de Liviana prononcer « Tu m’as manqué mon amour » , il marqua un temps d'arrêt presque malgré lui en fermant douloureusement les paupières. Même si cette idée pouvait paraître totalement déplacée, les quelques mots de la jeune femme le ramenèrent brusquement à l'époque où elle les prononçait pour lui, après une longue journée de travail lorsqu'ils se retrouvaient enfin tous les deux à la maison. Mais bien vite, Samuel reprit ses esprits pour filer préparer le biberon de son fils et, en faisant comme si de rien n'était, reprit la parole depuis la cuisine. Quelques instants plus tard, Liv le rejoignait en expliquant que le petit Luca était particulièrement agité la nuit. Une fois de plus, Samuel se sentit tout à coup coupable de ne pas pouvoir être là auprès d'elle, chaque nuit pour prendre le relai lorsqu'elle avait besoin de repos et que leur fils en décidait autrement. " Tu sais... si tu veux je peux... je peux aussi le garder quelques nuits. Ca ne me dérange pas, enfin... je ne t'impose rien mais, je serai ravi. Et puis tu pourrais te reposer un peu... " proposa le jeune homme un peu maladroitement, avant d'acquiescer vigoureusement lorsque Liv lui demanda s'il souhaitait donner à manger à Luca. Déposant quelques instants le biberon qu'il venait de préparer sur la table, il récupéra délicatement Luca dans les bras de sa mère et l'installa correctement contre lui avant de lui donner ce pourquoi il s'agitait tant. Une fois de plus, toute l'attention de Sam fut immédiatement accaparée par ce petit bonhomme entre ses bras, qui se délectait de son biberon tout en observant son père de ses grands yeux brillants. Et alors qu'une léger sourire se dessinait sur les lèvres du comptable, ce dernier s'effaça lorsque Liviana posa la question la plus délicate qui soit. Aussitôt, il releva les yeux vers elle, plantant son regard dans le sien sans trop savoir quoi répondre. Une vague d'hésitation s'empara de lui, et dura un peu trop longtemps pour qu'il puisse paraître naturel. Sam n'allait pas bien, et il ne pouvait malheureusement s'en prendre qu'à lui. Il avait tout perdu par sa faute, à cause de sa bêtise, et se trouvait tout bonnement incapable d'affirmer que tout allait bien en regardant sa future ex-femme dans les yeux. Aussi, il baissa de nouveau son regard vers Luca et en éludant totalement la question de la jeune femme, se contenta d'enchainer : " Et toi ? " Il doutait que Liviana daigne en rester là, sans aucune réponse, mais il ne perdait rien à essayer. " Comment ça se passe à la boutique ? "
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| | | | (#)Dim 26 Fév 2017 - 16:29 | |
| Se retrouver face à son époux dans cette maison ne faisait que rappeler à la jeune femme que leur histoire s’était terminée dans la souffrance. C’était idiot mais il y a plus de neuf ans, quand elle avait rencontré Samuel, elle s’était senti comme une princesse, il était certes bien différent de l’image qu’elle avait d’un prince charmant mais elle avait compris au fil des rendez-vous et des discussions qu’il était encore mieux que le garçon idéal décrit chez Walt Disney, il était tout ce qu’elle avait toujours souhait, sans même le savoir. Aujourd’hui en le regardant avec leur fils dans les bras, elle se rappela tout ceci, tous les sentiments débordant d’amour qu’elle avait éprouvait, qu’elle éprouvait pour lui « Tu sais... si tu veux je peux... je peux aussi le garder quelques nuits. Ça ne me dérange pas, enfin... je ne t'impose rien mais, je serai ravi. Et puis tu pourrais te reposer un peu... » elle se mordit la lèvre incapable de dire quelques choses pour le moment, elle savait parfaitement qu’il faisait ça par pure gentillesse et sans arrière- pensées, mais tout était si compliquée dans la tête de la demoiselle « Je vais y penser, je te promets… » elle ne se serait jamais permise de lui mentir en particulier si cela concerné leur enfant. Elle posa son regard sur son fils, il semblait si calme, si heureux dans les bras de son père, elle culpabilisa immédiatement en réalisant qu’elle se montrait parfois trop dure avec lui, il lui avait beaucoup de mal mais Luca n’y était pour rien et elle se détesterait s’il souffrait un jour de la situation « … ou on peut faire un essai, fin de semaine si tu veux, je te déposerais tout ce qu’il faut » dit-elle en ignorant s’il avait le nécessaire pour s’occuper d’un bébé toute une nuit mais elle ne doutait pas du fait que tout ce passerait bien. Le regard de Liviana se perdit dans la pièce avant d’atterrir sur l’escalier qui menait à l’étage, elle se rappela avoir sauté de joie en le voyant la première fois, elle avait toujours rêvé d’en avoir un chez elle ; les chambres, son ancienne chambre se trouvait par là-bas, elle se demanda s’il avait aménagé quelques choses pour Luca, ils en avaient parlé à l’époque où elle n’était même pas enceinte « Il dors encore avec moi, enfin, son berceau est dans la chambre que j’occupe chez James, il est encore si petit que j’ai du mal à l’imaginer seul dans une chambre » avoua-t-elle sans même comprendre pourquoi elle se confiait à lui de la sorte, mais c’était naturelle, presque comme avant. Nerveuse, elle prit appuie contre le plan de travail qui se trouvait derrière elle, curieuse mais surtout inquiète, Liviana ne put s’empêcher de prendre de ses nouvelles, malgré la tristesse qu’elle éprouvait, elle avait besoin de savoir qu’il s’en sortait, qu’il avançait, qu’il essayait de passer à autre chose « Et toi ? » ce n’était pas la réponse qu’elle attendait mais elle réalisa quelques secondes plus tard que c’était sa manière de lui dire qu’il n’allait pas bien « Comment ça se passe à la boutique ? » elle haussa les épaules en croisant les bras autour de sa taille « J’ai rouvert la semaine dernière, les travaux ont été compliqués et un peu trop long à mon gout mais je suis contente, ça fait du bien de travailler à nouveau » elle n’ajouta pas que cela lui permettait de se changer les idées et surtout de ne plus penser à lui, elle ne voyait pas l’intérêt de lui faire de la peine et même si elle le souhaitait, elle en serait tout bonnement incapable « Tu sais, j’ai remarqué que tu ne m’avais pas répondu… » nerveuse, elle se mit à jouer avec l’une de ses mèches de cheveux sans le quitter des yeux « Dis-moi comment tu vas ? Et je le serais si tu me mentais » elle le connaissait par cœur après tout. |
| | | | (#)Ven 3 Mar 2017 - 22:23 | |
| Samuel n'était pas spécialement à l'aise et le simple fait de se voir dans cette situation le tuait. Liviana était la femme de sa vie, celle qui savait tout de lui et avec qui il avait toujours souhaité finir ses vieux jours et pourtant, il avait la douloureuse impression de se trouver devant une étrangère. Tout dans leurs comportements respectifs ne faisait qu'instaurer plus de distance entre eux alors qu'ils avaient jadis été si proches et tout en l'observant, le jeune homme réalisait peu à peu tout ce qu'il avait perdu. Liv était belle, bien plus que de raison, et elle lui avait donné le plus parfait des fils mais par sa propre faute, Sam était aujourd'hui condamné à discuter de sa garde pour une journée ou une nuit. Mais quoi qu'il en soit, il était déjà extrêmement reconnaissant à Liviana de lui laisser le droit de voir Luca régulièrement, et accepta sa proposition avec un sourire. " C'est parfait. " déclara-t-il en hochant la tête et en reposant un nouveau regard attendri sur Luca. Naturellement, Liviana expliqua ensuite que le petit dormait encore avec elle et qu'elle avait bien du mal à s'éloigner de lui pour le laisser seul dans une chambre à part. Samuel ne put s'empêcher de songer qu'il reconnaissait bien là la femme dont il était tombé amoureux, toujours prévenante et extrêmement tendre avec ceux qu'elle chérissait. " Il y a toute la place nécessaire pour l'installer dans notre chambre... " répliqua alors le comptable comme pour la rassurer, avant de réalise pour de bon les mots qu'il venait de prononcer. Une fois de plus, ce qui lui avait toujours paru naturel résonnait aujourd'hui dune manière un peu particulière, et l'évocation de "leur" chambre lui fit baisser les yeux presque honteusement. Désormais, il était le seul occupant de cette pièce devenue beaucoup trop grande et froide pour lui, et le fait d'y accueillir Luca le temps d'une nuit mettrait certainement un peu de vie dans cet endroit, symbole de l'échec de son mariage avec Liv. Alors que ses yeux retrouvaient timidement le chemin de ceux de la jeune femme, il murmura un " Merci... " timide mais rempli de sens, soulignant ainsi la reconnaissance qu'il éprouvait ainsi que son soulagement de pouvoir être là pour son fils et le voir grandir... même à distance. Vint ensuite la question qu'il avait tant appréhendée, et à laquelle il fut incapable d'apporter la moindre réponse, préférant la retourner vers Liv en évoquant sa boutique. C'est ainsi qu'il apprit que les travaux étaient terminés et qu'elle avait rouvert depuis une semaine, ce à quoi il répondit d'un nouveau sourire timide en affirmant : " C'est une bonne chose. " Mais bien vite, Liviana revint sur cette question cruciale qu'il avait pourtant habilement évitée. Samuel remarqua immédiatement cette mèche de cheveux qu'elle entourait autour de son doigt, comme à chaque fois qu'elle était nerveuse et cela ne l'aida pas franchement à se sentir plus en confiance. Mais après tout, la jeune femme avait entièrement raison et elle saurait instinctivement s'il lui mentait ou non. Le comptable poussa alors un énième soupir et alors que son regard se perdait de nouveau dans la contemplation de son fils, il reprit à mi-voix : " Qu'est-ce que tu veux que je te dise Liv... J'peux pas te dire que tout va bien, parce que c'est pas le cas. " Sam marqua un petit silence, avant de poursuivre d'un air désabusé : " Et je ne peux m'en prendre qu'à moi. Si tu me manques, si cette maison est beaucoup trop grande et vide, si on ne peux pas avoir ce dont on a toujours rêvé tous les deux avec Luca... c'est à cause moi. Alors non, je ne peux pas te dire que ça va. "
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| | | | (#)Mar 7 Mar 2017 - 11:51 | |
| Voir son fils dans les bras de son père l’a fait sourire. En quelques mois, Luca était devenu le centre de son univers, elle tenait pour lui et grâce à lui. Pendant des années, elle avait priait pour un enfant avec Samuel, elle avait rêvé du jour où elle lui annoncerait sa grossesse et de toutes les premières fois qu’ils vivraient tous les trois. Evidemment, ses rêves avaient pris une tournure différente. Mais Sam restait le père idéal pour son fils et le voir si tendre avec le petit garçon ne faisait que confirmer ses pensées. Liviana avait beaucoup de mal à être naturelle avec lui, elle se montrait avait beaucoup de mal à faire des efforts avec lui et à passer au-dessus de leur problème mais il s’agissait de l’avenir de leur enfant désormais. Elle fit un pas vers lui en lui accordant plus de temps avec son fils, malgré sa colère, elle s’en voulait chaque jour de le priver de son petit garçon qui changeait et grandissait tellement vite « C’est parfait » elle afficha un léger sourire, c’était la meilleure chose à faire, elle ne voulait pas être le genre de femme qui prive un enfant de son père par simple rancœur « Il y a toute la place nécessaire pour l’installer dans notre chambre… » elle releva son regard vers le sien, notre chambre, elle se senti immédiatement nostalgique, elle aurait pu se mettre à pleurer s’il n’était pas devant elle. Elle prit une profonde inspiration pour contenir le flot d’émotions qui la gagnait « Je sais que tu feras ce qu’il faut pour qu’il soit bien » c’était à cet instant sa seule certitude. Elle commençait à se sentir de plus en plus mal à l’aise, elle avait même l’impression d’étouffer. Tout ceci n’avait aucun sens pour elle, ils étaient heureux malgré leurs problèmes et elle l’aimait plus que n’importe qui sur terre ; discuter de garde, de week-end ne faisait que confirmer leur séparation « Merci… » le son de sa voix était si triste, elle avait l’impression d’être en face d’un autre, il avait perdu l’étincelle qu’elle voyait chaque jour dans son regard « Si tu veux d’ici quelques semaines on pourra discuter d’une vrai garde alterné. Je ne tiens pas à ce qu’il grandisse sans son père » la simple idée de laisser son fils, de ne pas le voir tous les jours lui faisait de la peine, mais pas autant que d’entendre Luca lui reprocher l’absence de son père un jour. Au fond, elle espérait que ses paroles puissent raviver cette étincelle dans son regard pour quelques secondes au moins. Ils se mirent à discuter, parler d’autre chose que de leur fils ne lui semblait pas possible et pourtant « C’est une bonne chose » elle eut l’impression que la boule qu’elle avait dans le ventre venait de se dénouer « J’en ai profiter pour refaire le décoration, j’avais besoin de changement » dit-elle, elle avait opté pour des teintes plus chaudes et cocooning, elle voulait que les gens se sentent bien dans sa boutique et ils semblaient apprécier le changement. Finalement reposer cette question ne lui sembla pas être une bonne idée « Qu’est-ce que tu veux que je te dise Liv… Je ne peux pas te dire que tout va bien, parce que ce n’est pas le cas » elle se mordit la lèvre et la boule dans son estomac se reforma « Et je ne peux m'en prendre qu'à moi. Si tu me manques, si cette maison est beaucoup trop grande et vide, si on ne peut pas avoir ce dont on a toujours rêvé tous les deux avec Luca... c'est à cause moi. Alors non, je ne peux pas te dire que ça va » elle se tourna un instant pour essuyer la larme qui roulait sur sa joue « Pourquoi ? » elle se tourna de nouveau vers lui, elle s’était toujours promis de ne jamais pleurer devant lui mais elle s’en fichait désormais « Qu’est ce qui s’est passé Sam ? Je sais qu’on avait des problèmes tous les deux mais à ce point ? C’était si étouffant d’être avec moi ? » elle le regarda dans les yeux, elle n’avait jamais eu envie de l’écouter et d’essayer de comprendre ce qui c’était passé mais aujourd’hui elle avait besoin de réponse sincère. Luca, lui semblait s’être endormie dans les bras de son père, il était si calme « Je t’aimais tellement Sam, et je t’aimerais toujours, mais ça ne suffit plus maintenant » elle avait perdu toute confiance en lui, elle savait que si elle décidait d’oublier, elle se demanderait toujours s’il ne recommencerait pas dès qu’ils auraient un problème. |
| | | | (#)Dim 12 Mar 2017 - 19:27 | |
| Sans même le vouloir, Samuel avait fait un lapsus en évoquant "leur chambre", celle qu'ils avaient partagée pendant des années et qu'il occupait désormais seul. Immédiatement, Liviana avait relevé son regard vers lui et en le croisant, le jeune homme put y lire toute la tristesse qu'il redoutait et dont il était le principal coupable. La jeune femme fit néanmoins preuve de force, et reprit le fil de la conversation sans se laisser submerger par ses émotions. Elle semblait faire entièrement confiance à Samuel pour tout ce qui concernait leur fils, et le comptable ne pouvait s'empêcher de lui en être reconnaissant. Bien sûr, il ne voyait pas Luca aussi souvent qu'il l'aurait voulu et ne vivait même pas avec lui au quotidien, mais il s'était attaché à ce petit être en un temps record. Malgré la situation actuelle, il restait le fruit de son amour avec Liviana et l'objet du rêve qu'ils avaient si longtemps nourri tous les deux. Et même s'il avait un peu de mal à se l'avouer, Luca représentait aussi un moyen de rester en lien avec Liv et de la recroiser régulièrement même si leurs échanges étaient désormais plus qu'étranges. D'ailleurs, la jeune femme profita de ce moment pour évoquer la question de la garde alternée. Et alors qu'il aurait du être plutôt heureux de pouvoir voir son fils plus régulièrement, cette évocation lui fit l'effet d'un véritable coup de poing. Liviana avait demandé le divorce et leur séparation était plus qu'officielle, mais la garde alternée de Luca venait encore ajouter à cette procédure qui l'éloignait d'elle, et qui donnait un caractère définitif à cette séparation. Attristé, Samuel hocha tout de même légèrement la tête en balbutiant : " Oui... on en parlera. " à mi-voix. La conversation s'orienta ensuite sur la boutique de Liv, qu'elle avait apparemment redécorée suite aux dégâts causés par la tempête. Elle disait avoir besoin de changement et une fois de plus, Sam ressentit une pointe de culpabilité. Mais comme il le craignait, la jeune femme ne tarda pas à revenir à la question fâcheuse de l'état dans lequel il se trouvait et cette fois, Samuel n'eut pas le cœur de lui mentir. Tant bien que mal, il lui expliqua la situation dans laquelle il se trouvait mais son cœur se serra davantage lorsqu'il vit Liviana se tourner brièvement. Le jeune homme devina qu'elle écrasait la larme qu'il avait vue perler au coin de ses yeux, et il eut instantanément envie de la prendre dans ses bras pour la réconforter. Mais bien évidemment, au-delà du fait qu'il portait encore Luca, Sam n'était clairement plus légitime dans ce rôle-là et il devait aujourd'hui de contenter de poser son regard empli de désespoir sur Liv sans broncher. Epreuve qui s'avéra d'autant plus difficile lorsqu'elle se livra soudain sans prévenir, revenant avec tristesse sur leurs problèmes de couple et les sentiments qu'elle éprouvait encore pour Sam. " C'est pas ça... je... " Le comptable balbutiait, incapable de trouver des excuses qui de toute façon n'existaient pas. Car la vérité la plus douloureuse était bien là : il n'avait aucun excuse, aucune bonne raison d'avoir agi comme il l'avait fait et c'était précisément cela qui nourrissait tous ses regrets aujourd'hui. " Je t'aime Liv. Je donnerai n'importe quoi pour revenir en arrière, pour rester auprès de toi à la maison au lieu d'aller à cette foutue soirée... " lança Samuel sans jamais lâcher le regard de son interlocutrice. " J'ai complètement perdu le sens des réalités, je... je regrette tellement. J'ai jamais voulu te faire de mal, je sais que tu ne me pardonneras jamais... " Alors que sa voix commençait à dérailler et que ses yeux devenaient brillants, Sam détourna enfin le regard et marqua un temps d'arrêt avant de conclure, d'une voix bien plus faible : " Je suis désolé. Désolé d'avoir tout gâché... "
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| | | | (#)Ven 17 Mar 2017 - 14:35 | |
| Elle ne s’en rendit compte que quelques secondes plus tard. Evoquer une garde partagé avec quelques choses de définitif qui semblait mettre un terme à son histoire d’amour. Dans la seconde, elle regretta ses paroles, elle le comprit en croisant le regard brisé de Samuel ; tout ceci n’avait aucun sens. Il avait bafoué la promesse de leur union avec une autre, elle avait demandé le divorce, elle ne devrait pas se sentir aussi coupable et malheureuse à l’idée d’être loin de lui. Et pourtant, depuis presque un an, pas une seule journée ne passait sans que sa présence lui manque, si seulement il pouvait voir à quel point. Elle prit appuie contre le petit meuble en bois qui se trouvait dans son dos « Oui… on en parlera » elle baissa son regard, incapable de lui répondre, elle était la cause de toute la tristesse qui se trouvait dans sa voix. Depuis qu’elle avait passé la porte d’entrée, Liviana avait la sensation d’être dans un univers parallèle, elle parlait avec lui de sa boutique, des changements, de ses projets comme si de rien n’était, comme si elle retrouvait un ami qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps. En réalité elle était juste perdue, totalement perdue. Elle réalisa qu’elle avait besoin de réponses, elle avait fuie toute conversation sérieuse avec lui, elle avait refusé pendant des mois de lui adresser la parole, elle avait refusé de l’écouter. Aujourd’hui, elle avait besoin de savoir ce qui s’était passé dans la tête de son mari ce soir-là « Ce n’est pas ça… je… elle réalisa à cet instant qu’il était aussi perdue qu’elle. Elle ne dit rien, elle devait le laisser parler, elle se promit à ce moment précis de lui laisser une chance, une chance de s’expliquer « Je t'aime Liv. Je donnerai n'importe quoi pour revenir en arrière, pour rester auprès de toi à la maison au lieu d'aller à cette foutue soirée... » elle se mordit la lèvre, croisant ses bras sur son ventre essayant d’être la plus forte possible. Elle n’avait cessé de se demander ce qui s’était passé à cette fameuse soirée, combien de verre avait-il bu ? Comment cette femme l’avait séduite ? A quel instant, il avait cédé ? Toutes ses questions la torturait mais les réponses l’effrayait. Elle prit une profonde inspiration et releva son regard vers celui de son mari « J'ai complètement perdu le sens des réalités, je... je regrette tellement. Je n’ai jamais voulu te faire de mal, je sais que tu ne me pardonneras jamais... » elle secoua la tête en entendant ce qu’il disait, elle savait à quel point il regrettait, elle avait vu toute cette culpabilité dans ses yeux quand il lui avait avoué la vérité mais ça n’avait jamais suffi « Arrêtes, s’il te plait, tu n’es pas le seul fautif… » elle en était persuadé depuis le début mais elle n’avait jamais osé le dire à haute-voix, même James à qui elle disait tout n’était pas au courant de ses pensées les plus profondes « Je te connais par cœur, tu n’aurais jamais fait ça, tu n’aurais jamais couché avec cette femme si tu n’en avais pas eu envie. Tu aurais dit non, si tu ne l’avais pas désiré… » c’était sans aucun doute une erreur mais il avait eu envie d’une autre femme qu’elle et c’était peut-être le plus douloureux à ses yeux « Et tu ne l’aurais pas désiré si j’avais été suffisante. Comment est-elle ? Je suis sure qu’elle est très belle… » elle ne savait pas qui elle était, elle avait cherché dans sa mémoire, elle avait rencontré ses collèges a des dîners mais elle n’arrivait pas à savoir laquelle d’entre elles avaient brisé son mariage. Elle se redressa, passant nerveusement sa main dans ses cheveux bruns « Je suis désolé. Désolé d'avoir tout gâché... » elle l’était aussi, désolée. Liviana était une femme très terre à terre, elle réfléchissait avant de prendre une décision, elle n’était pas du genre à foncer tête baissé, elle savait qu’elle avait une part de responsabilité dans son divorce. Il ne serait pas allé voir ailleurs si elle tout allait bien entre eux. Elle jeta un œil à son fils, Luca même endormi l’apaisé « Il y a quelques choses que j’ai besoin de savoir. S’il te plait, ne me mens pas… » elle le regarda dans les yeux et s’approcha, elle glissa sa main sur celle de son fils, il avait l’air si paisible. Elle resta silencieuse quelques secondes, se trouver à quelques centimètres de Samuel ne la laissait pas indifférente, elle laissa finalement les mots sortir de ses lèvres « … est-ce-que c’est parce que je n’arrivais pas à t’offrir une famille ? » c’était l’explication la plus logique à ses yeux ; ils en avaient rêvé tellement de fois, elle l’avait déçue plus d’une fois lorsque le test affichait négatif. |
| | | | (#)Ven 24 Mar 2017 - 11:18 | |
| Samuel avait rarement été aussi mal à l'aise en face de Liviana. Lui qui avait toujours tout fait pour la rendre heureuse, fière, et lui apporter tout ce qu'elle désirait se retrouvait aujourd'hui dans la pire position qui soit. Il avait tous les torts et par son geste, il avait réduit à néant tout ce qu'ils avaient bâti ensemble. Certes, la présence de Luca les obligeait à continuer de se côtoyer régulièrement, mais le simple fait de voir ce petit être innocent qui ne demandait qu'à grandir au sein d'une famille unie et aimante qu'il avait lui-même anéantie rendait Samuel d'autant plus triste et démuni. Car Liviana l'avait dit elle-même : ils s'aiment encore profondément, mais ça ne suffisait plus aujourd'hui. Le comptable était allé trop loin, et leur relation semblait avoir atteint un point de non-retour, quoi qu'il puisse bien en penser ou en espérer. La jeune femme évoquait déjà une garde partagée pour leur fils, et tout tendait à lui prouver qu'elle était passée à autre chose. Contrairement à lui, Liviana semblait vouloir se tourner vers l'avenir et oublier la douleur qui avait teinté le quotidien de ces derniers mois. Mais même s'il admirait un peu cette force dont elle faisait preuve, le jeune homme se sentait totalement incapable de tourner la page. Pas alors qu'il s'apprêtait à regretter cette maudite nuit jusqu'au dernier jour de sa vie. Et alors qu'il en avait été l'instigateur, la conversation dévia subitement sur cette fameuse nuit, celle où tout avait basculé pour un ou deux verres de trop. Sans qu'il ne s'y attende, Liviana lui donna presque l'impression de prendre sa défense en évoquant les raisons qui l'avaient poussé à agir comme il l'avait fait. Un peu décontenancé, Sam fronça les sourcils avant de secouer la tête en entendant son interlocutrice parler de la beauté de celle qui était à l'origine de ce cataclysme. " Mais... non ! Je... j'en sais rien... " Depuis des années, il n'avait plus d'yeux que pour Liviana et c'était bel et bien encore le cas aujourd'hui, alors comment était-il censé savoir si cette collègue dont il avait partagé les draps était belle ? Il avait eu beau tourner et retourner la chose dans son esprit, Samuel n'avait jamais trouvé la moindre raison valable qui aurait pu expliquer son geste, et c'était peut-être bien là le plus douloureux. Il avait été assez stupide pour tout gâcher sans raison, par simple bêtise. Et Sam avait beau s'excuser, il savait pertinemment que ça ne suffirait pas à se justifier. Le mal était fait et à présent, il ne lui restait plus qu'à en assumer les conséquences. Mais lorsque Liviana supposa qu'il l'avait trompée parce qu'elle était incapable de lui offrir une famille, Samuel céda. Profitant de la proximité qu'elle avait elle-même établie en s'approchant de Luca, le jeune homme glissa sa main libre sur celle de Liv. Ce contact physique, aussi incongru soit-il étant données les circonstances, le ramena instantanément aux souvenirs du couple qu'ils formaient avant qu'il ne dérape. Mais il tâcha de ne pas se laisser emporté par cette nostalgie, et reprit d'un ton extrêmement sérieux : " Non Liv. Tu n'as absolument rien à te reprocher, je ne veux pas que tu te sentes coupable de quoi que ce soit... " Sans lâcher sa main, Sam remonta son regard vers la jeune femme décidément bien trop proche de lui comparé à ce qu'il avait connu ces derniers mois. " C'est pas de ta faute. C'est moi le seul et unique coupable de tout ça, et je m'en voudrais toute ma vie. " Le jeune homme n'avait jamais été très doué pour exprimer ce qu'il ressentait et les circonstances ne l'aidaient pas franchement, mais il poursuivit malgré tout : " J'ai jamais désiré cette fille. Il n'y avait que toi... et il n'y a toujours que toi. J'avais bu, beaucoup trop, et j'ai fait n'importe quoi sans penser aux conséquences. Mais tu m'as tellement apporté Liviana... j'avais pas le droit de te faire ça. J'y arrive pas sans toi. " A l'évocation de ce dernier aveu, Samuel ne put faire autrement que de baisser les yeux, presque honteux de devoir se montrer si faible alors qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui et que Liviana, elle, réussissait visiblement à se projeter vers un avenir sans lui.
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| | | | (#)Lun 3 Avr 2017 - 16:11 | |
| Depuis sa rupture, Liviana était passé par toutes sortes d’émotions. La colère avait pris possession de son être avant de laisser place à la tristesse, l’incompréhension et désormais la culpabilité. Pendant de nombreuses années, Liv avait souffert d’un gros manque de confiance en elle, l’absence de ses parents et ses problèmes physique n’avait fait qu’empirer ce sentiment. Aujourd’hui cette sensation avait refait surface avec l’adultère de Samuel, elle se sentait comme le vilain petit canard qui n’était pas assez bien pour rendre son mari heureux. Elle se demandait depuis plusieurs semaines maintenant à quoi pouvait ressembler sa maitresse, elle l’imaginait grande, blonde avec des jambes interminables qui avait conscience de sa beauté et qui en profitait, comme elle l’avait fait avec Samuel. Elle lui fit part de ses pensées et sa réaction ne se fit pas attendre « Mais... non ! Je... je n’en sais rien... » elle afficha un air triste, ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre « Tu n’en sais rien ? Un, elle n’est pas belle aurait était parfait » dit-elle froidement ; elle n’avait jamais été du genre à juger les autres mais elle n’éprouvait aucun respect pour cette femme. Elle s’interrogeait sur les raisons qui l’avait poussé à se perdre dans les bras d’une autre femme, elle savait que l’alcool avait joué mais elle était persuadée que le fond du problème n’était autre qu’elle. En lui avouant ses sentiments elle détourna le regard, l’idée même de lire de la tristesse dans ses yeux la faisait souffrir mais elle n’eut pas d’autre choix en sentant la main de son mari dans la sienne, presque comme avant « Non Liv. Tu n'as absolument rien à te reprocher, je ne veux pas que tu te sentes coupable de quoi que ce soit... » elle senti les battements de son cœur se faire de plus en plus rapide, ce simple contact la bouleversa, elle réalisa une fois de plus qu’il lui manquait affreusement C'est pas de ta faute. C'est moi le seul et unique coupable de tout ça, et je m'en voudrais toute ma vie » elle fut sur le point de prendre la parole et de lui répondre mais prit la parole à nouveau « J'ai jamais désiré cette fille. Il n'y avait que toi et il n'y a toujours que toi. J'avais bu, beaucoup trop, et j'ai fait n'importe quoi sans penser aux conséquences. Mais tu m'as tellement apporté Liviana. Je n’avais pas le droit de te faire ça. J'y arrive pas sans toi » elle ne put s’empêcher d’imaginer cette fameuse soirée, elle pouvait presque sentir son parfum, elle revoyait le costume noir qu’il portait cette nuit-là et elle imagina cette fille accrochée au coup de son mari sans aucun scrupule. Elle détacha sa main de la sienne et essuya la nouvelle larme qui coulait sur sa joue « L’alcool n’est et ne sera jamais une raison » elle passa sa main dans ses cheveux, mettre les problèmes sur le dos de l’alcool était trop facile, beaucoup trop facile pour qu’elle puisse accepter la situation. Elle se pencha et déposa un baiser sur le crâne de son fils, ce simple contact l’apaisa immédiatement « Tu crois que j’y arrive sans toi ? C’est très loin d’être facile Sam, être seule avec un bébé ce n’est pas ce dont je rêvais » c’était même à des kilomètres de son idéal ; il était son idéal, la seule personne avec qui elle avait toujours souhaité vivre et fonder une famille. Elle luttait de toutes ses forces pour continuer à vivre et pour passer au-dessus afin de donner la meilleure vie possible au petit garçon brun qui se trouvait dans les bras de Samuel « Ce soir-là je voulais t’aimais, qu’on arrive à avoir un enfant ou non parce que j’avais déjà une famille avec toi » elle voulait que les choses s’arrangent entre eux, elle avait tout misé sur cette soirée mais il avait décidé de lui faire part de son erreur et elle était partie. Liviana balada son regard autour d’elle et tomba sur la grande horloge du salon « Je devrais y aller. Je te l’apporterais fin de semaine promis » elle avait rangé son ton mélancolique pour laisser sa voix douce reprendre le dessus. |
| | | | (#)Mar 11 Avr 2017 - 18:26 | |
| Samuel n'avait clairement aucun argument pour expliquer son geste. La femme qui l'avait fait cédé était tellement insignifiante comparé à Liviana, tellement éloignée de cet idéal que la belle italienne représentait... et pourtant, Sam s'était laissé embarqué dans cette histoire éphémère qui avait réduit son couple à néant. Aujourd'hui, même un simple contact comme celui qui avait enfin l'audace d'initier en prenant la main de Liv lui paraissait presque étrange. Terriblement agréable, un peu comme s'il venait combler un manque qui n'avait que trop duré, mais étrange quand même. Tout ce qui lui paraissait naturel auparavant avec la jeune femme prenait à présent une tournure inédite, et cela ne faisait qu'accroître le fait qu'elle lui manquait énormément. Dans un dernier élan de courage, le comptable tenta de faire comprendre à sa femme à quel point la vie lui était impossible sans elle mais la première réponse qu'il récolta lui annonça directement la couleur. Liviana retira rapidement sa main de celle de Sam et vint essuyer une larme sur sa joue. Ce geste, aussi simple soit-il, brisa une nouvelle fois le cœur du jeune homme qui ne put faire autrement que d'écouter les vérités que Liviana lui énonça ensuite. Les yeux rivés vers Luca, Sam restait silencieux, encaissant chacun des mots que l'italienne égrainait avec une logique implacable. La situation était déjà insupportable pour lui mais quelque part, il avait mérité cette souffrance qui faisait désormais partie de son quotidien. Pour Liviana en revanche, toute cette histoire lui était tombée dessus sans qu'elle ne demande rien à personne et Samuel osait à peine imaginer le mal qu'il lui avait fait ce soir-là. Ce soir dont elle parlait, et qui avait changé leur vie à jamais. Ce soir qui avait signé la fin de leur si belle histoire. Une fois de plus, Samuel ne trouva pas la force de renchérir, de se justifier une nouvelle fois en sachant pertinemment qu'il ne disposait d'aucun argument valable. Sa seule peur était à présent de faire plus de mal que de bien et dans ces conditions, il préférait se taire. Les yeux rougis de Liviana lui en apportèrent d'ailleurs la confirmation, témoignant qu'il avait déjà fait preuve d'assez de maladresse pour aujourd'hui. Puis, le moment qu'il regrettait malgré tout arriva lorsque le regard de la jeune femme croisa la pendule du salon. Une fois de plus, Sam allait retrouver sa solitude et cette maison beaucoup trop grande pour lui, vide des gazouillis de Luca qui avait rythmé sa journée mais aussi vide de l'image de Liviana. De cette présence si naturelle et douloureuse à la fois. La jeune femme avait retrouvé sa voix douce que Samuel aimait tant, et qui pouvait laisser croire que rien ne s'était passé. Comme souvent, il admira sa force et sans s'y opposer, s'approcha pour déposer délicatement Luca dans ses bras. Inconsciemment, il s'attarda un peu comme pour prolonger au maximum le contact physique, tant avec son fils qu'avec Liviana. Puis, après s'être détaché d'eux à regrets, Sam fila récupérer les affaires du bébé pour les rassembler et ainsi simplifier la tâche de Liv qui s'occupait d'habiller Luca pour le protéger du froid. Comme toutes les fois précédentes, les quelques mots échangés à partir de ce moment furent d'une extrême banalité, comme s'ils étaient subitement redevenus des étrangers l'un pour l'autre. De la même manière, les au revoir se firent sans effusions et à peine la porte d'entrée refermée, Samuel se laissa tomber lourdement dans son canapé pour y passer le reste de la soirée à cogiter, en gardant un souvenir de cette dernière entrevue avec celle qui était et resterait la femme de sa vie. RP TERMINE
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| | | | | | | | always means forever ? (samuel) |
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