T’aérer un peu l’esprit, voilà ce dont tu avais besoin. Là tu en rêvais. Voilà comment tu te retrouvais en tenue de course un samedi tôt le matin. Tu t’étais levé, tu avais enfilé ta tenue un peu en mode autopilote avant d’attraper ton téléphone, de brancher tes écouteurs et de sortir de chez toi en veillant à fermer la porte à clé tout de même. Tu ne réfléchis pas, tu laisses tes pas te porter tranquillement sur ton parcours habituel alors que tu laisses ton esprit se vider un peu. Malheureusement pour toi, ton esprit ne peut rester vide bien longtemps en ce moment. Non, c’est juste impossible de s’imaginer qu’il restera vide. Alors tu repenses à Lily, à votre rencontre hasardeuse quelques jours plus tôt et au fait qu’elle était de retour à Brisbane. Son retour te surprenait mais il te mettait en colère surtout. Elle était partie, elle avait fait le choix de choisir le monde plutôt que Brisbane alors pourquoi revenir maintenant ? Pourquoi revenir alors que tu te sentais enfin à l’aise dans ta vie amoureuse. Enfin, s’il était possible de la nommer ainsi, rien n’était moins sûr. Tu ne comprenais pas ce qu’elle faisait là et tu ne comprenais toujours pas pourquoi elle avait vu cette bague comme une prison mais remuer le passé n’allait nullement changer le présent. Il allait falloir que tu te fasses une raison et il allait surtout falloir que tu apprennes à vivre avec Lily à Brisbane. Avec la chance que tu avais, tu étais certain qu’essayer de l’ignorer était futile, vos chemins allaient se croiser d’une manière ou d’une autre. A vraie dire, tu avais tellement imaginé ne jamais la revoir que de la savoir si près te mettait mal à l’aise, tu ne savais pas comment agir. C’était idiot, elle t’avait brisé le cœur mais assez étonnamment elle avait toujours gardé une place dans ce dernier quand même.
Chassant ses pensées, tu regardais autour de toi pour voir que tu étais au parc. Ce n’était pas réellement surprenant, tu venais régulièrement courir au parc. Tu ne pensais pas y arriver aussi vite cependant mais un coup d’œil à ta montre t’indiqua que tu n’avais juste pas vu le temps passé. Le retour de Lily avait au moins un point positif qui était de te faire oublier tes problèmes avec Amelia et cette tentative de rapprochement dans laquelle tu refusais de placer un quelconque espoir. Tu ne savais pas si vivre une nouvelle déception était possible, franchement tu n’avais pas envi de le savoir. Parce que tu étais encore perdu dans tes pensées, tu ne vis pas le chien arriver en chasse de tu ne savais pas quoi et te couper le chemin. C’est au dernier moment que ton regard se posa sur lui et pour l’esquiver tu fis un pas de côté qui se traduit par une douleur à la cheville et une chute des moins gracieuses. Tu poussais un cri de douleur sur le coup, priant pour que tu ne te sois pas trop fait mal. Alors que tu levais les yeux, tu vis s’approcher de toi un jeune homme que tu reconnus pour l’avoir croisé plusieurs fois dans le parc et dans des bars. Soupirant, tu enlevais ta chaussure et quand il fut à ta hauteur tu lui dis : « Vous n’êtes pas médecin par hasard ? » Quoi ? Les médecins peuvent chanter dans les bars de temps en temps pour se détendre !
Omd, j'ai failli oublier de répondre >< J'étais tellement débordée ces dernières semaines (et je le suis tjrs) que j'ai totalement oublié, en plus d'habitude je note mes RP en cours dans mon portable et là je ne l'avais pas fait >< Mais je ne devrais plus oublier maintenant xD
Dogs are pains in my ass
Daniel Grant
&
Arthur Iver
La journée avait commencé plutôt normalement. Il faisait beau et pas trop froid, un temps parfait pour aller courir. J’avais pris l’habitude de le faire tous les matins, déjà parce-que ça me gardait un forme et puis Edward avait besoin de sortir. Les Bull Terriers n’étaient pas le genre de chiens à rester enfermer toute la journée dans une maison et puis le mien était encore jeune, il avait besoin de se défouler. Comme à mon habitude, je m’étais levé vers huit heure. Étrangement, j’avais une horloge interne qui me faisait réveiller tous les jours à la même heure, ce qui était assez ennuyant quand je finissais tard le soir. Enfin, que voulez vous. S’en était suivis un petit-déjeuner, plus ou moins complet - un fruit me suffisait amplement la plupart du temps. J’avais enfilé un vieux jogging gris, un T-shirt blanc et mes baskets de sport. Edward avait aussitôt compris ce que j’étais entrain de faire et était de lui même aller chercher son harnais à l’entrée. Il était revenu en sautillant et aboyant tellement il était pressé que j’ouvre la porte. Ce que j’avais fait quelques minutes plus tard. Je lui avais donc enfilé son harnais - je ne supportais pas de voir un chien avec une corde autour du cou - et doucement nous nous étions dirigés vers le parc. A cette heure-ci, les sentiers étaient principalement utilisés par les joggeurs, ce qui était mieux pour moi. Edward était un chien trop amical et était souvent distrait par les mains des enfants courageux qui osaient s’approcher de ce chien considéré comme dangereux, quoiqu’il en était, ça me faisait m’arrêter moi aussi et je détestais perdre mon rythme. Une fois les grilles dépassées, j’enlevais le harnais et laissais mon chien se défouler. Il n’allait jamais bien loin et dès que je m’éloignais un peu trop, il courait pour me rattraper. Je commençai donc par courir doucement, histoire de m’échauffer et ce n’est qu’à mi-parcours que j’accélérai. J’étais arrivé à un tournant quand je vis Edward accélérer après ce qu’il semblait être un rongeur avant d’entendre un cri.
- Edward !
Je vis mon chien, près d’un jeune homme à terre. Il se tenait la cheville et une grimace de douleur déformait son visage. En me voyant arriver, il me demanda aussitôt :
- Vous n’êtes pas médecin par hasard ? - Non, désolé. Vous êtes blessé ? C’est à cause de mon chien ?
Quelle question. Evidemment qu'il était blessé et franchement, je n’avais aucune idée de ce que je devais faire. Devrais-je appeler une ambulance ? Ou l’emmener moi même à l’hôpital ?
- Vous pensez pouvoir marcher ? Je devrais peut-être vous emmenez à l’hôpital...
Je me rappelai que j’étais venu à pied. Comme TOUS les matins !
- ... Mais je n’ai pas ma voiture. Laissez moi jeter un coup d’oeil. Ce n’est peut-être pas grand chose.
Bon, au final ça servait d’avoir un père chirurgien. Les livres de médecine ne manquaient pas à la maison quand j’étais petit et je me voyais encore les feuilleter avant de me faire disputer par mon père parce-que je cite “ Il y a des images qu’un garçon de ton âge ne doit pas voir ! “. Quoiqu’il en soit, j’avais retenu quelques trucs qui étrangement me revenaient en tête maintenant.
Peut-être que te vider la tête n’était pas une bonne idée. Déjà parce qu’elle n’avait nullement réussie à se vider même avec tes meilleurs efforts, ensuite parce que si tu ressortais de ce jogging avec une entorse ou une fracture tu auras bien l’air malin. Tu n’as jamais été un grand ami des animaux et ce genre d’incident te rappelait bien pourquoi. Franchement, qu’est-ce que c’est con un chien … Mais apparemment c’est le meilleur-ami de l’homme alors que voulez-vous ! Après ta chute, tu te retrouves donc à terre à grimacer de douleur. Elle est toujours plus forte au début, il faut serrer les dents et après cela ira certainement mieux. Pour le coup, cela te faisait te concentrer sur autre chose que tes problèmes, c’était assez efficace. Tu serrais ta cheville, incapable de la regarder pour l’instant avant de voir quelqu’un s’approcher. Tu te fichais de voir son visage, tu voulais juste savoir s’il était médecin. « Non, désolé. Vous êtes blessé ? C’est à cause de mon chien ? » Cette fois tu lèves les yeux. Encore un autre amoureux de la gente canine. Tu lèverais presque les yeux au ciel mais tu ne veux pas être impoli. Après tout ce n’est pas la faute de cet homme si son chien est un chien qui court après les conneries qu’il sent et qu’il voit n’est-ce pas ? Ce dernier avait l’air de s’amuser avec sa proie désormais et tu n’en avais rien à faire. Tu scrutais le visage de l’homme en face de toi qui te disait quelque chose. « Je ne sais pas si je suis blessé, il va falloir regarder. » Tu ne fis pas de commentaires sur son chien, cela valait mieux. Tu te trouvais déjà bien assez ridicule là tout de suite sans avoir besoin d’en rajouter. « Vous pensez pouvoir marcher ? Je devrais peut-être vous emmenez à l’hôpital... Mais je n’ai pas ma voiture. Laissez moi jeter un coup d’oeil. Ce n’est peut-être pas grand chose. » Tu lèves un sourcil. S’il n’est pas médecin, qu’est-ce qu’il y connaît à ta blessure ? Tu regardes une nouvelle fois ce visage qui te paraît familier sans réellement savoir où tu l’as déjà vu quand cela finit par te revenir. Tu avais vu cet homme plusieurs fois chanter dans des bars où tu passais la soirée avec des amis ou en charmante compagnie. Son visage restait dans ton esprit, il était doué mais ton attention ne restait jamais longtemps sur le jeune homme, elle finissait par se tourner devant les belles femmes près de toi. « Ne le prenez pas mal mais qu’est-ce que vous y connaissez en médecine ? » Oui, tu ne voulais pas agraver la blessure, surtout si elle était minime au départ. « Parce que je suis à peu près sûr que la dernière fois que je vous ai croisé vous chantiez dans un bar. » Dis-tu en te levant t’appuyant sur ton pied valide pour sautiller tout en grimaçant de douleur jusqu’à un banc quelques mètres plus loin. Tu seras déjà mieux et puis tu ne gêneras pas les passants comme ça. Tu n’avais vraiment pas envi de le froisser mais tu devais avoir un minimum confiance en la personne avant de les laisser regarder une blessure qu’elles pouvaient agraver.
J’étais prêt à vérifier sa cheville quand sa question me stoppa : - Ne le prenez pas mal mais qu’est-ce que vous y connaissez en médecine ? Parce que je suis à peu près sûr que la dernière fois que je vous ai croisé vous chantiez dans un bar.
Je ne pus m’empêcher de sourire. Il avait toutes les raisons du monde de s’inquiéter, un professeur de littérature le jour et chanteur la nuit qui s’improvise médecin? Il est vrai que ça n’avait rien de rassurant.
- Vous pouvez me faire confiance. Je ne compte en aucun cas manipuler votre cheville mais juste y jeter un coup d’oeil. Ensuite, vous me direz si vous pensez pouvoir vous appuyer dessus sans vous écrouler.
Je jetai un coup d’oeil Edward qui était reparti jouer avec je ne savais quoi avant de tendre de nouveau mes mains vers la cheville du joggeur. Il ne semblait pas vouloir m’arrêter de nouveau et je relevai donc doucement le bas de sa jambe de pantalon.
- Bon, à vue d’oeil votre cheville est gonflée. Vous avez soit une entorse, soit au pire des cas la cheville cassée, mais bon, vous avez sûrement dû déjà le deviner. Si vous voulez le savoir maintenant, vous pouvez toujours essayer de vous lever. Si vous tenez un minimum debout malgré la douleur, ce n’est qu’une entorse, si vous ne pouvez pas vous appuyer sur votre cheville sans tomber, c’est probablement cassée. Après, pour en avoir le coeur net, il faudra faire une radio.
Je décidai de laisser le bas de son pantalon remonté. Ca ne devait pas être agréable d’avoir le morceau de tissu autour de la cheville, surtout qu’elle était gonflée donc ça devait serrer. - Bon, je devrais peut-être appeler une ambulance.
Je soupirai en me rappelant que je ne prenais jamais mon portable lorsque je courais. Déjà parce-que je n’avais pas de poche pour le mettre et puis il ne me servait à rien... Enfin jusqu’à maintenant.
- Je ne l’ai pas non plus sur moi. Quel boulet je fais. Au fait, je m’y connais un peu médecine oui. Mon père est chirurgien, ça aide.
Je jetai un coup d’oeil au alentour, histoire de voir si je pouvais pas demander de l’aide mais apparemment nous étions les seuls dans cette partie du parc. - Bon, vous pensez pouvoir vous lever ?
Les animaux sont les amis de l’homme. Ouais, c’est ce que l’on dit en tout cas. Toi tu n’es pas vraiment sûr que ce soit le cas mais bon, tu n’as jamais détesté les animaux non plus donc tu n’as aucun mal à vivre en paix avec les bêtes. A part quand ces dernières s’amusent à te faire tomber et te faire mal à la cheville. Parce que tu as autre chose à faire que de porter une attelle pendant des semaines à cause d’un chien qui a reniflé tu ne sais quoi. Son maître ne tarde pas à te rejoindre et tu l’avoues, tu n’as pas réellement confiance en ses connaissances médicales. Tu ne le connais pas mais tu l’as déjà croisé dans quelques bars alors qu’il se produisait avec sa guitare. Clairement, il n’était pas médecin. « Vous pouvez me faire confiance. Je ne compte en aucun cas manipuler votre cheville mais juste y jeter un coup d’oeil. Ensuite, vous me direz si vous pensez pouvoir vous appuyer dessus sans vous écrouler. » Tu lèves un sourcil mais tu ne dis rien. Il peut regarder s’il a envie tant qu’il ne touche pas cette dernière pour ne pas aggraver la situation. Tu as pris place sur le banc et tu enlèves ta chaussure avant de reposer ta cheville à terre laissant le soin au jeune homme en face de toi d’y jeter un coup d’œil. « Bon, à vue d’oeil votre cheville est gonflée. Vous avez soit une entorse, soit au pire des cas la cheville cassée, mais bon, vous avez sûrement dû déjà le deviner. Si vous voulez le savoir maintenant, vous pouvez toujours essayer de vous lever. Si vous tenez un minimum debout malgré la douleur, ce n’est qu’une entorse, si vous ne pouvez pas vous appuyer sur votre cheville sans tomber, c’est probablement cassée. Après, pour en avoir le coeur net, il faudra faire une radio. » Tu n’avais nullement envie d’aller à l’hôpital pour faire une radio mais tu n’allais pas avoir le choix. Mieux valait éclaircir la situation que tu ne te fasses pas plus mal que ce que tu n’avais déjà. Décidant de suite son conseil, tu te lèves et tu poses ta cheville pour faire un pas. La bonne nouvelle ? Tu ne t’écroules pas. La mauvaise, tu as certainement une belle entorse. Mais si cela ne signifie qu’une attelle, tu devrais pouvoir vivre avec quelques temps. « Je ne pense pas m’être cassé quelque chose mais une entorse n’est pas à exclure. » Dis-tu en reprenant place sur le banc. Tu n’allais pas rester debout juste pour le plaisir dans ta situation. « Bon, je devrais peut-être appeler une ambulance. Je ne l’ai pas non plus sur moi. Quel boulet je fais. Au fait, je m’y connais un peu médecine oui. Mon père est chirurgien, ça aide. » Cela ne te rassurait nullement de savoir que son père était médecin. Tu avais des élèves qui étaient fils et filles de médecins et ils ne connaissaient strictement rien à la médecine et ne comptaient pas se perfectionner dans ce domaine. « Vous savez que les compétences ne sont pas héréditaires n’est-ce pas ? » Ne pus-tu t’empêcher de demander. Tu étais très bien placé pour te positionner sur cette question. « Bon, vous pensez pouvoir vous lever ? » Tu soupires face à cette question. Te lever, tu vas pouvoir te lever. Mais tu connais assez bien ce parc pour savoir que tu ne pourras certainement pas marcher jusqu’à la sortie la plus proche. « Je peux me lever par contre je ne peux pas marcher jusqu’à la sortie la plus proche, c’est trop loin. Soit vous allez chercher quelqu’un qui a un téléphone, soit j’attends ici que quelqu’un passe par là. » Cela peut prendre plus ou moins de temps mais le parc est assez fréquenté donc ça devrait aller.
Vous savez que les compétences ne sont pas héréditaires n’est-ce pas ?
En repensant à sa question, je ne pus m’empêcher de sourire. Je me relevai, prêt à aller demander de l’aide. Je sifflai Ed qui accouru aussitôt en sautillant et aboyant. Je me penchai sur mon chien et lui caressa vigoureusement la tête. - Ecoute-moi, tu vas rester près de lui ok ?
Edward et moi avions un lien spécial. En tout cas, c’était mon impression. Je n’étais peut-être pas aussi présent que je le voulais mais je sentais qu’il ne m’en voulait pas et qu’il profitait à fond de chaque moments que l’on passait ensemble. En ce moment même, je savais qu’il m’avait compris car il arrêta aussitôt de jouer et partit s’installer près du blessé, s’asseyant et observant autour de lui.
- Mon chien restera près de vous. Il n’est pas méchant, ne vous inquiétez pas. Au fait, les compétences ne sont peut-être pas héréditaire mais potasser des livres de médecines pendant son temps libre ça aide pas mal.
C’est sur ces derniers mots que je partis en trottinant en direction d’une partie moins à l’écart du parc. J’aurais sûrement plus de chance de trouver quelqu’un si j’allais vers des sentiers plus fréquentés. Je marchais quelques minutes à peine quand je trouvais deux joggers en pleine discussion pendant qu’ils s’étiraient. Je me dirigeai vers eux avant qu’ils ne repartent courir et leur criai à mi-chemin :
- Excusez-moi ! J’aurais besoin de votre aide.
Celui de droite, un jeune homme d’une vingtaine d’année sûrement, se tourna vers moi et répondit :
- Oui bien sûr, il y a un soucis ? - Mon ami s’est foulé la cheville et je n’ai ni voiture, ni téléphone. - Oh, nous avons une voiture ! Nous pouvons le transporter si vous voulez. - Ca serait vraiment gentil.
Je leur fis signe de me suivre, ce qu’ils firent aussitôt. Nous discutâmes sur la route, tout en accélérant le pas. J’espérai qu’il n’y avait eu aucun soucis de son côté, même si je doutais qu’il se soit passé quelque chose. Cet endroit n’était pas réputé pour être mal fréquenté et avec Edward à ses côtés, il ne risquait rien. Quand je crus reconnaître l'endroit où je les avais laissé, je criai : - Je reviens avec de l'aide !
Ta meilleure amie a beau tenir une animalerie, elle ne te convaincra jamais d’aimer les animaux. Tu ne les détestes pas mais tu ne les portes pas dans ton cœur non plus et vu ton expérience d’aujourd’hui, cela ne risque pas de s’arranger. Franchement, si tu t’es cassé la cheville juste en faisant un jogging à cause d’un chien, tu vas réellement finir par te jeter d’un pont, tu ne vois pas d’autres solutions. Assis sur un banc, tu te dis que ce n’est peut-être pas grand chose, tu pries de toutes tes forces pour que ce ne soit qu’une petite foulure. Une attelle pendant quelques temps ça passait. L’homme qui était le propriétaire du chien et dont tu ignorais le nom rappela son animal avant de dire : « Mon chien restera près de vous. Il n’est pas méchant, ne vous inquiétez pas. Au fait, les compétences ne sont peut-être pas héréditaire mais potasser des livres de médecines pendant son temps libre ça aide pas mal. » Tu regardes cet homme comme s’il avait une troisième tête. Il est sérieux ? Il pense que tu as envie de rester avec son chien alors que ce dernier est la cause de tes malheurs ? Non, tu n’en as pas la moindre envie. Et tu te fiches de savoir qu’il est gentil, tu ne lui feras jamais confiance. Et puis franchement, le gars ne devait pas avoir de vie ! Qui lit des bouquins de médecine dans son temps libre ? Tu n’eus pas le temps de répondre qu’il était de toute manière parti chercher de l’aide. Voilà que tu te retrouvais seul avec le chien. Non mais quelle matinée … Tout ça pour te vider la tête, la prochaine fois tu te la videras devant une émission de télé réalité à la con plutôt que de sortir et de te faire mal à cause de chien. On aura tout vu … Soupirant, tu t’appuyais contre le dos du banc attendant le retour du propriétaire de ce chien. S’il ne revenait pas, tu n’allais pas t’occuper de son chien pour lui. Ce serait un peu bête cependant vu comment il semblait attaché à l’animal. Tu soupirais alors que tu le vis réapparaître avec d’autres personnes. « Je reviens avec de l'aide ! » Tu tentes un sourire, la vérité c’est que tu n’as pas l’humeur joyeuse. C’était déjà le cas en te levant, maintenant c’est encore pire. « Ce serait très gentil si vous pouviez appeler une ambulance. » Dis-tu avec un sourire aux personnes en face de toi. Tu doutais toujours de pouvoir marcher jusqu’à la sortie la plus proche et tu préférais ne pas aggraver ta blessure.
Apparemment, tout allait bien, autant pour le blessé que pour mon chien et j’en étais rassuré. Aussitôt, les deux joggeurs vinrent à la rencontre du jeune homme, sans réellement savoir quoi faire. Ce dernier tenta de sourire, mais cela ressemblait plus à une grimace et il dit :
- Ce serait très gentil si vous pouviez appeler une ambulance.
Ils acquiescèrent aussitôt et je vis l’un des deux attraper son portable avant de s’éloigner un peu.
- Je vais rester ici le temps que l’ambulance arrive. Si vous pouviez me rendre une petite faveur, éviter de rendre mon chien totalement coupable de tout ça, je n’aimerais pas qu’il ait des problèmes à cause d’une histoire d’écureuil.
Bon, il pouvait bien faire ça pour moi non ? C’est pas comme si je l’avais laissé là à se débrouiller tout seul. Et puis, je n’avais pas envie d’avoir de soucis avec la police ou je ne savais qui. Je ne voulais surtout pas qu’ils croient que Edward était dangereux.
- Je ne vous demande pas de dire que vous êtes tombé tout seul mais de ne pas dire qu'il vous a sauté dessus ou quelque chose comme ça. Ça serait sympa
Le second joggeur était resté en retrait, attendant son ami. Je me tournai donc vers lui et lui dit en souriant : - C'est vraiment gentil d'avoir accepté de nous aider. Je ne sais vraiment pas comment j'aurais fais sinon.
Il se contenta de sourire à son tour et de me marmonner un " de rien " avant de baisser la tête. Je n'insistai pas et me contentai d'attendre le retour du second jeune homme, qui revint une petite dizaine de minutes plus tard, son téléphone en main.
- L’ambulance ne devrait pas tarder. - D’accord, merci beaucoup.
C’est sur ces mots qu’ils reprirent le jogging. J’étais de nouveau seul, avec le blessé et mon chien qui était toujours assis, surveillant les alentours. Je l’avais vu observer de très près les joggeurs mais voyant qu’ils étaient sans crainte, il n’avait rien fait. - Sinon, je suis désolé pour tout ça. Edward aime pourchasser tout et n’importe quoi.
Après ces derniers mots je me tus, laissant un silence assez gênant s’imposer. L’ambulance arriva une dizaine de minutes plus tard et je dus repartir vers l’entrée pour les guider, laissant une fois de plus le duo seul. J'étais revenu assez rapidement avec les ambulanciers à mes côtés. Je les laissai évidemment faire leur travail et partis récupérer mon chien avant de le mettre en laisse. On me posa quelques questions sur le léger accident puis on me laissa repartir, non sans avoir pris mes coordonnés auparavant.