One cannot plot the unexpected and the unexpected moments are always sweeter △
Je frissonnais un peu, resserrant ma veste autour de moi pour essayer de faire un peu plus barrage au vent. C’était malheureusement la fin de l’été, les températures descendaient un peu et au bord de l’eau, comme aujourd’hui au port, le vent soufflait de plus en plus fort. Pourtant, le photographe m’avait assuré que c’était une journée idéale et que la météo de ce genre était parfaite pour un shooting. Si l’expert le disait alors… Je lui faisais une entière confiance. « Mais non pas ici » soupirais-je à l’attention de mon employée qui s’évertuait à vouloir mettre les portants dans le champ du photographe. J’attrapais le portant, lourd sous le poids des vêtements accrochés dessus, pour le décaler, le mettre quelques mètres plus loin, là où l’appareil ne risquait pas de le croiser. J’étais sous pressions ces derniers temps, il fallait à tout prix que je lance la promotion de ma prochaine collection en temps et en heure et je n’étais pas encore familière avec toutes les responsabilités qu’impliquait le fait d’avoir fondé ma propre maison de couture. Quelques assistants terminaient d’installer le buffet avec café, thé et viennoiseries à volonté pour tout le monde alors que le photographe installait son matériel et que je me rongeais les sangs. Pourvu que tout se déroule comme prévu, cette journée allait me coûter suffisamment cher et j’étais encore financièrement très instable pour ne pas pouvoir me permettre de gâcher le moindre centime. Bon sang mais où était passée Beth ? Alors que j’avais dégainé mon téléphone, prête à appeler ma collègue, j’apercevais sa silhouette au bout de l’embarcadère, flanqué des deux mannequins que nous avions pour la journée : une grande blonde élancée et un beau brun musclé. En les voyant apparaître je me détendais un peu. Au fond, il n’y avait pas de raison que les choses ne se déroulent pas comme prévu. Le photographe et moi nous étions mis d’accord sur un décor absolument fabuleux : le port de Brisbane. Très attachée à ma ville natale, j’avais absolument tenu, comme à chaque shooting promotionnel, que les photos soient prises en extérieur, dans les rues de Brisbane. Cette ville était une partie de l’âme de ma marque et je n’étais pas prête à céder sur ce point. Avec un léger soleil dans le ciel dégagé, un peu de vent et les beaux voiliers en arrière-plan, il était en effet difficile de faire mieux comme décor. Les mannequins finissaient par arriver à notre hauteur et je me dirigeais droit vers eux. « Bonjour, merci d’être venus. Je… » Je m’interrompais soudainement, mon regard se posant sur le jeune homme. « Priam ? » Je ne pouvais pas m’empêcher de rire, un peu surprise de le trouver là. Cette fois-ci, bien oblige de déléguer un peu au vu de la quantité de travail que nous avions à la boutique, j’avais chargé Beth du recrutement des mannequins. Et ainsi donc elle avait dégoté rien de moins que l’ex petit-ami de ma meilleure amie. « Je ne savais pas que tu étais mannequin » dis-je, encore un peu étonnée de me trouver face à lui. Je cessais cependant de le dévisager pour saluer l’autre mannequin aux origines scandinaves à en juger par son accent. « Je ne sais pas si vous avez déjà vu la nouvelle collection automne-hiver avec Beth, mais suivez-moi, je vais vous montrer ce que vous allez porter aujourd’hui. » Je les guidant alors vers un petit chapiteau de fortune, érigé sur l’embarcadère du port le temps d’un shooting. A l’intérieur, les coiffeurs et maquilleurs préparaient leur matériel. Je m’arrêtais finalement depuis deux portants. Alors que Beth se chargeait de présenter les pièces de la collection à la demoiselle, je montrais à Priam ce qu’il allait porter aujourd’hui. « Je ne sais pas si tu as attendu parler de la maison » lui demandais-je alors, tout incrédule à l’idée de me retrouver face à lui, à tel point que j’en oubliais presque d’être sur mes gardes vis-à-vis de lui comme je l’étais depuis qu’il avait trompé Cora il y avait plusieurs années. « Bon c’est pièces assez classiques, mais très élégantes. Tout le travail de couture est surtout dans le détail. L’avantage c’est que la plupart des pièces isolées permettent de s’adapter aussi bien à une tenue de jour qu’à une tenue bien plus sophistiquée. Normalement, Beth a dû demander à ton agent tes mensurations, mais on sera là pour faire les quelques petits ajustements de dernière minute. » lui expliquais-je tout en lui montrant un à un les vêtements du portant.
Le regard de Priam se balada à travers la vitre, ce coin de la ville était de loin l’un des plus beau de Brisbane, il se perdit dans l’eau qui se jetait sur le bord du port, il avait toujours eu dans l’idée de s’offrir un bateau et à chaque fois qu’il mettait les pieds ici, cette envie renaissait, comme aujourd’hui. Il ignorait sa destination mais il se doutait qu’il s’agissait d’une énième shooting sans aucun doute pour une marque de sous-vêtement. Il soupira, cette journée allait être interminable et pénible, il composa le numéro de son agent avant de porter son téléphone à son oreille, répondeur, merveilleux « C’est moi, tu peux oublier les shootings, c’est le dernier que je ferais » dit-il d’un ton décidé avant de glisser son IPhone dans la poche de sa veste ; il retourna à sa première occupation quand la voiture s'arrêta. Il remercia le chauffeur du taxi avant de lui payer la somme et sorti plus ou moins décider à faire en sorte que cette journée se termine le plus vite possible. Il prit son courage à deux mains et avança vers la petite foule de gens qui se trouvait à quelques mètres de lui, il arrêta une jeune femme, à peine majeure qui semblait débordée par la situation, à en juger par les goûtes de sueurs qui perlait sur son front « Excusez-moi je suis Pri… » il n’eut même pas le temps de finir, elle était déjà loin et il n’était même pas sûr qu’elle ait entendu ne serait-ce qu’un bout de sa phrase. Mais une autre femme, plus âgé s’approcha, elle se présenta et lui indiqua la marche à suivre pour le reste de la journée ; il déposa ses affaires dans l’endroit qui lui servirait de loge pour la journée avant de rencontrer les autres mannequins qui eux étaient des professionnels et pas des sportifs à la belle gueule. Après quelques minutes de discussions passionnantes sur les dernières tendances ou sur les dernières It-girl à la mode, ils furent appelés par la première jeune femme perdue, qu’il avait remarqué quelques minutes auparavant. Il suivit poliment les ordres n’ayant pas l’intention d’attirer l’attention. Il prit place entre deux petits jeunes quand la photographe arriva « Bonjour, merci d’être venus. Je… » il rit, si seulement elle savait qu’il préférerait regarder la reine des neiges plutôt que d’être ici « Priam ? » il sorti de ses pensées en entendant son prénom « Oui ? Présent » dit-il d’un ton nonchalant avant de se pencher légèrement en avant afin de découvrir le visage de la fameuse photographe dont tout le monde semblait parler ici « Heidi Hellington, j’aurais dû m’en douter » il avait entendu son prénom quelques minutes auparavant mais il n’avait pas fait le rapprochement entre la photographe et la meilleure amie de son ex-petite amie, finalement la journée allait être encore beaucoup plus longue que ce qu’il avait imaginé. « Je ne savais pas que tu étais mannequin » il afficha un petit sourire en remarquant que tout le monde les regardaient « Je ne le suis pas, longue histoire » malheureusement ce n’était ni l’endroit, ni le moment pour un déballage de vie. Il reprit sa place dans la ligne, il se senti encore plus mal à l’aise qu’à son arrivée, si seulement son téléphone pouvait sonner pensa-t-il « Je ne sais pas si vous avez déjà vu la nouvelle collection automne-hiver avec Beth, mais suivez-moi, je vais vous montrer ce que vous allez porter aujourd’hui. » il suivit les autres qui semblaient en totale admiration face à ce qui se trouvait autour d’eux. Il balada son regard sur les pièces, il fallait l’avouer, la collection était réussi, de bon gout et ce n’était pas un shooting en boxer ce qui le ravi. Plusieurs mannequins commencèrent à sa faire coiffer et maquiller pendant que le sportif lui regardait un peu les vêtements qui se trouvait autour de lui, il avait même réparé des pièces plutôt sympa quand Heidi s’approcha à nouveau de lui « Je ne sais pas si tu as attendu parler de la maison » il secoua la tête, n’ayant pas l’intention de lui mentir ou de lui faire de la lèche « Sans te vexer, pas du tout et je ne suis pas un bonne élève alors je n’ai fait aucune recherche mais vous avez des trucs sympa » il était toujours franc et il savait que c’était une chose qu’elle appréciait, par le passé du moins « Bon c’est pièces assez classiques, mais très élégantes. Tout le travail de couture est surtout dans le détail. L’avantage c’est que la plupart des pièces isolées permettent de s’adapter aussi bien à une tenue de jour qu’à une tenue bien plus sophistiquée. Normalement, Beth a dû demander à ton agent tes mensurations, mais on sera là pour faire les quelques petits ajustements de dernière minute. » il quitta une veste des yeux et rapporta son attention sur la jeune femme « Oh, la connaissant, j’imagine qu’elle a tout organisé dans les moindres détails » avoua-t-il d’un air blasé en réalisant soudainement qu’il n’avait pas parlé à Heidi depuis que Cora et lui avait rompu, par sa faute « Dis-moi, comment tu vas depuis le temps ? Tu as beaucoup d’admirateurs sur le set tu sais ? » c’était sincère, il n’avait rien entendu de négatif la concernant « Je préfère demander tout de suite, tu comptes me tuer aujourd’hui ou on est ok ? » ils avaient été de bons amis à une époque mais il connaissait la règle concernant les meilleures amies et les cœurs brisées par un petit ami coupable d’adultère.
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Ça c’était pour le moins une surprise. Une surprise qui me ramenait aussitôt à mes années universitaires. Et si tout n’avait pas été facile à cette époque je n’avais pas pu me retenir de sourire en découvrant que c’était Priam qui avait été repéré par mon employée pour incarner l’esprit de ma collection. « Oui ? Présent » disait-il avant de poser son regard sur moi et de me reconnaître aussitôt : « Heidi Hellington, j’aurais dû m’en douter » lâchait-il finalement. Je lui avouais alors ma surprise de la croiser sur le set, ignorant tout de sa carrière dans la mode. Ce qui n’était pas très difficile puisque j’ignorais en fait tout de lui depuis que j’avais quitté Sydney et qu’il s’était séparé de Cora. « Je ne le suis pas, longue histoire » répondait-il simplement. Sa réponse pouvait sembler un peu sèche, pas réellement engageante pour la conversation mais je ne m’en formalisais pas. Il fallait dire que Priam et moi n’avions pas d’excellents rapports depuis qu’il avait trompé Cora et que ces deux s’étaient séparés. Si j’avais avant ça toujours entretenu des rapports cordiaux avec lui, je m’étais aussitôt rangée du côté de ma meilleure amie pendant leur séparation et ma relation avec Priam s’en était retrouvée fort dégradée. Je n’insistais donc pas, de toute façon peu encline à dévoiler ma vie privée devant le reste de mes collaborateurs et je reprenais alors rapidement mes explications concernant l’objectif de la journée. Rapidement, avec Beth, nous dévoilions aux deux derniers mannequins les pièces qu’ils allaient porter aujourd’hui et je me retrouvais donc à montrer à Priam ses différents looks. « Sans te vexer, pas du tout et je ne suis pas un bon élève alors je n’ai fait aucune recherche mais vous avez des trucs sympa » répondait-il lorsque je lui demandais s’il avait déjà entendu parler ma maison de couture. « Tu ne me vexes pas. » Un petit sourire ne pouvait s’empêcher d’étirer mes lèvres, reconnaissant bien là l’un de ses principaux traits de caractère : la franchise. Qualité qui était appréciable chez lui mais également à l’origine de plusieurs de nos altercations dans le passé. Me retenant de faire un commentaire et me demandant de plus en plus ce qu’il faisait ici, j’enchaînais en lui expliquant l’esprit de ma maison, ce que je cherchais à faire et à exprimer pour qu’il puisse s’en inspirer au moment où le photographe que j’avais engagé le prendrait en photo avec mes habits sur le dos. « Oh, la connaissant, j’imagine qu’elle a tout organisé dans les moindres détails » déclarait-il, l’air un peu morne, au sujet de Beth. « Bien entendu, elle est vraiment sérieuse dans son travail. » confirmais-je sans relever son air blasé. Tant que cela n’apparaissait pas sur les photos ou qu’il parvenait à s’en servir pour les photos, je n’avais rien à redire. « Dis-moi, comment tu vas depuis le temps ? Tu as beaucoup d’admirateurs sur le set tu sais ? » Je riais un peu, appréciant de savoir que l’on ne disait pas de mal de moi dans mon dos. « Eh bien écoute, je vais bien. Ce n’est pas facile tous les jours de se lancer dans sa propre affaire, mais les choses se déroulent plutôt bien pour le moment et je suis plutôt optimiste pour la suite. » lui avouais-je alors, ne pouvant cependant m’empêcher de songer que tellement de choses avaient changés depuis la dernière fois que nous nous étions parlés. A l’époque, j’avais rencontré Dean, qui était rapidement devenu mon petit-ami. J’étais alors persuadée qu’il était l’homme de ma vie, mon futur mari et le père de mes enfants. Et si notre histoire avait duré dans le temps, contrairement à celle de Cora et Priam, que nous étions presque allés jusqu’à nous marier, j’étais aujourd’hui de retour à Brisbane, seule. Je me rapprochais dangereusement de la trentaine alors que mes chances de fonder une famille, elles, s’amenuisaient de plus en plus. « Je préfère demander tout de suite, tu comptes me tuer aujourd’hui ou on est ok ? » se risquait-il alors à me demander et de nouveau, je riais un peu. « On est ok. » confirmais-je avec un petit sourire en coin. « De l’eau a coulé sous les ponts, c’est de l’histoire ancienne tout ça » Alors que je prononçais ces paroles, je ne pouvais m’empêcher de me demander si Priam était toujours en contact avec Cora, cette dernière ne me l’avait pas dit, mais il se pouvait aussi qu’elle fasse de la rétention d’informations, d’autant plus que je n’évoquais plus le sujet Priam depuis des années maintenant. Etait-elle au courant que son bellâtre était de retour en ville ? Note à moi-même : lui poser la question lors de notre prochaine entrevue. « Et toi alors comment tu vas ? Et comment est-ce possible que tu sois là si tu n’es pas mannequin ? » J’étais curieuse de savoir à quoi le nouveau Priam ressemblait, comment il avait évolué dans la vie. Je sélectionnais la première tenue qu’il devait porter, il s’agissait d’un pull en laine, aux inspirations marines et d’un pantalon en lin. « Allez, trève de bavardages, enfile-moi ça » lui dis-je alors, en désignant du menton une cabine pour qu’il puisse se changer. Il ne tardait pas à ressortir de la cabine et je m’empressais aussitôt de venir admirer le résultat. « Ça tombe parfaitement ! » m’enthousiasmais-je aussitôt, agréablement surprise du résultat. « Tu n’es peut-être pas mannequin de profession Priam, mais je suis désolée de te l’apprendre, tu as l’air naturellement fait pour. Cette tenue te va parfaitement. » Je tournais autour de lui rapidement, à la recherche du moindre défaut, du moindre ourlet bâclé, de la moindre épingle restante, avec un sérieux à toute épreuve. Rapidement, il était appelé à la coiffure et au maquillage, alors que je venais observer le reste des mannequins, retouchant çà et là quelques ourlets et quelques boutons. L’effervescence commençait à monter, les choses sérieuses n’allaient pas tarder à commencer. « Prêt ? » demandais-je finalement à Priam lorsqu’il fut fin prêt. « Alors en piste ! Le photographe vous attend juste-là bas. » dis-je en désignant le concerné qui opérait de son côté les derniers ajustements. « On va commencer par quelques prises sur le ponton avant de monter dans le violier. » Je donnais les directives, sûre de moi et avec une image mentale très nette de ce que j’attendais pour la suite des événements.
Le monde était vraiment petit. En arrivant ici ce matin, Priam n’avait pas imaginé, une seule seconde tomber sur une vieille connaissance. Tout le monde semblait désormais les regarder, légèrement mal à l’aise il essaya de ne rien laisser transparaitre, au fur et à mesure des secondes les autres mannequins et stylistes semblaient avoir trouvé des choses plus intéressantes à faire. Priam, lui, se concentra sur les vêtements qui se trouvaient tout autour de lui ; il aimait la mode mais ne se considérait pas comme un exprès pour autant. Il n’était pas du genre à mentir ou à faire de la lèche aux autres alors il se contenta d’être le plus sincère possible quand elle l’interrogea sur la collection « Tu ne me vexes pas » il afficha un petit sourire, elle le connaissait plutôt bien depuis tout ce temps et il la connaissait aussi, il savait qu’elle n’était pas le genre de personne à se vexer pour rien. Tout était calibré comme des notes sur du papier à musique ; tout était aussi précis qu’une opération chirurgicale, son agent était douée pour ce genre de chose, il savait s’en même avoir demandé que tout se déroulerait bien « Bien entendu, elle est vraiment sérieuse dans son travail. » il confirma ses propos par un simple hochement de tête, il ne voyait pas l’intérêt de discuter tout ça plus longtemps. En la regardant le sportif n’arrivait pas à se souvenir de la dernière fois où il l’avait vu ; Elle n’avait pas changé, elle était toujours aussi belle avec son visage angélique qui inspirait confiance, mais pourtant elle semblait différente, plus mature, plus forte, plus indépendante. Il ne put s’empêcher de lui faire remarquer que tout le monde parlait d’elle avec admiration ici, il était même surpris de ne pas avoir compris qui elle était plutôt « Eh bien écoute, je vais bien. Ce n’est pas facile tous les jours de se lancer dans sa propre affaire, mais les choses se déroulent plutôt bien pour le moment et je suis plutôt optimiste pour la suite. » sans lui avouer, il était impressionné, elle semblait avoir réussi et s’être fait une place dans ce milieu qui était difficile, elle avait de quoi être fière d’elle « C’est cool, j’espère que ça continuera pour toi » dit-il très sincèrement ne sachant pas encore comment les choses allaient entre eux. Ils se connaissaient depuis plus de dix ans, il devait être heureux de la revoir pourtant il se sentait légèrement mal à l’aise en sa présence, sans doute parce qu’il n’était pas doué avec les retrouvailles et qu’il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle le détestait. Son regard se baladait un peu partout autour de lui, il cherchait quelques choses à dire, une remarque ou un sujet de conversation mais une seule question lui brulait les lèvres et il ne put s’empêcher de lui poser. « On est ok » il fut immédiatement soulagé, il n’était même pas sur de recroiser son chemin un jour mais il voulait pourtant être sûr qu’elle n’éprouvait pas une haine profonde à son égard « De l’eau a coulé sous les ponts, c’est de l’histoire ancienne tout ça » elle avait raison, sept années avaient passé depuis que son histoire avec Cora s’était terminée et pourtant il avait encore parfois la sensation que c’était hier « On en parlera plus après ça. Mais je suis désolé, et je te remercie d’avoir été là pour elle » il la regarda dans les yeux, elle était très proche de Cora et il savait qu’elle avait ramassé ce qu’il avait brisé. Il regrettait son attitude chaque jour depuis cette fameuse nuit, il avait été idiot et stupide et il faisait tout ce qu’il pouvait pour se faire pardonner aux yeux de sa rousse. « Et toi alors comment tu vas ? Et comment est-ce possible que tu sois là si tu n’es pas mannequin ? » il ne put s’empêcher de retenir un rire « C’est ce que je me demande depuis que je suis arrivé figure toi » il entendait déjà son agent lui dire à quel point il était chanceux, que ce shooting était génial, que c’était une superbe opportunité et que beaucoup tuerait pour être à sa place mais il n’avait qu’une seule envie taper dans un ballon « Mon truc c’est le sport et mon agent pense que j’ai le physique idéal pour le mannequinat également. Je crois qu’elle me voit comme un genre d’influencer, elle a tendance à s’emballer un peu vite… » elle était très gentille, parfois trop, et il ne voulait plus se battre avec elle sur ce genre de chose. Au fond, c’était de l’argent facile. Il balada son regard sur les vêtements qu’elle avait dans la main, il se demandait si c’était pour lui et elle lui confirma assez rapidement « Allez, trêve de bavardages, enfile-moi ça » ce n’était pas le genre de vêtements qu’il avait l’habitude de porter ; au contraire il ne se souvenait pas d’avoir mis un jour un pantalon en lin « C’est bien parce que c’est toi » dit-il avec une touche d’humour dans le son de sa voix. Il attrapa les vêtements et se dirigea vers la cabine d’essayage. Il retira l’ensemble de ses vêtements à l’exception de son caleçon et enfila les fringues qu’elle lui avait données quelques secondes auparavant. Il jeta un coup d’œil dans le miroir avant d’ouvrir le rideau et de s’approcher d’Heidi « Ça tombe parfaitement ! » il ne dit rien, elle était sans aucun doute plus douée que lui dans ce domaine et il avait une confiance aveugle en elle « Tu n’es peut-être pas mannequin de profession Priam, mais je suis désolée de te l’apprendre, tu as l’air naturellement fait pour. Cette tenue te va parfaitement. » ce n’était pas dans ses habitudes mais il se senti légèrement rougir, même s’il n’en était pas convaincu, c’était toujours agréable d’entendre un tel compliment « Tu me dragues Hellington ? » il la regarda dans les yeux avec un air très sérieux pendant quelques secondes avant d’esquisser un sourire « Mais merci, c’est très gentil » il ne bougea plus, tentant d’être le plus sérieux possible. Il l’abandonna pendant quelques secondes puisqu’il se fit chouchouter par une adorable coiffeuse et une maquilleuse plus que mignonne. Une fois le travail fini, il regarda son reflet dans le miroir, il prit une profonde inspiration et quitta sa chaise « Prêt ? » il hocha la tête, il entrait désormais dans un rôle et il ferait tout ce qu’il pouvait pour que ce shooting soit parfait « Alors en piste ! Le photographe vous attend juste-là bas. » il jeta un coup d’œil derrière lui et s’approcha du fameux photographe dont il serra la main « On va commencer par quelques prises sur le ponton avant de monter dans le violier. » le cadre était vraiment magnifique, la journée n’allait peut-être pas être si mauvaise « Allez, admire mon corps de rêve Hellington » il lui sourit avant de prendre la pose. Le photographe était le genre de personne qui mets à l’aise par une simple phrase, Priam se senti tout de suite soulagé. Il fit tout ce qu’on lui demanda sans emmètre le moindre soupire. Il changea de tenu et d’endroit plusieurs fois avant de regarder les clichés avec le photographe, elle avait raison, il avait l’air d’être fait pour ça – ce qui le surpris – finalement ce n’était pas si désagréable. Au bout d’un long moment à faire le beau, il s’approcha d’Heidi, plutôt satisfait « Alors les photos te plaisent ? » demanda-t-il en la voyant regarder l’immense ordinateur ou se trouvait les photos ; son avis était important, après tout elle était la créatrice et il était prêt à reprendre la pose si elle n’était pas satisfaite « Je n’aurais jamais cru porter un pantalon en lin un jour mais tes fringues sont vraiment top » et il ne lui aurait jamais dit s’il ne le pensait pas « Je me doutes qu’une créatrice aussi talentueuse est overbooké, mais t’as le temps d’aller prendre un verre ? » et autant dire qu’un non n’était pas acceptable.
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Retrouver Priam ici était une coïncidence aussi amusante que surprenante. Et bien que nos rapports n’aient pas toujours été au beau fixe, j’étais contente d’avoir l’occasion de recroiser son chemin pour prendre de ses nouvelles et peut-être faire table rase du passé. Après tout, si Cora était passée à autre chose, je pouvais bien en faire de même de mon côté. Si je n’avais pourtant pas osé aborder le sujet Cora de moi-même, c’était Priam qui s’était chargé de le mettre sur le tapis. « On en parlera plus après ça. Mais je suis désolé, et je te remercie d’avoir été là pour elle » avait-il dit lorsque je lui avais confirmé que le passé était le passé. « Tu n’as pas à t’excuser auprès de moi, tu sais. Ni à me remercier d’avoir été là pour elle, c’était mon rôle d’amie et j’ai toujours eu à cœur de l’honorer. Ce qui s’est passé entre vous, ne me concerne pas » Certes, à l’époque ma relation avec Priam avait fortement pâti de ce qu’il s’était passé entre lui et Cora. J’avais forcément choisi le parti de ma meilleure amie et pour lui apporter mon soutien, j’avais plus ou moins coupé les ponts avec Priam et nos rapports étaient dès lors devenus plus tendus. Décidant de passer à un sujet plus agréable et moins tendu, je demandais à Priam ce qu’il faisait ici : « C’est ce que je me demande depuis que je suis arrivé figure toi. Mon truc c’est le sport et mon agent pense que j’ai le physique idéal pour le mannequinat également. Je crois qu’elle me voit comme un genre d’influencer, elle a tendance à s’emballer un peu vite… » répondait-il et je ne pouvais retenir un petit rire amusé. « Voilà qui te ressemble plus, en effet. » Déjà à l’époque où nous étions à l’université, Priam était sportif et ne jurait que par ça. C’était donc beaucoup plus logique pour moi qu’il fasse carrière dans le sport plutôt que dans le mannequinat. Je finissais cependant par le pousser à aller s’habiller, puisque nous avions un programme chargé pour le reste de la matinée et que ce photographe me coutait les yeux de la tête chaque minute qu’il passait sur le set. Rentabilité, c’était bien le mot clé de la journée car mon entreprise n’était pas encore suffisamment rentable pour me permettre de ne pas compter chaque centime que je dépensais. « C’est bien parce que c’est toi » avait-il répondu avant de filer se changer. Lorsqu’il réapparaissait, vêtu avec les vêtements de ma collection je ne pouvais m’empêcher de faire remarquer à voix haute que ça lui allait parfaitement bien. « Tu me dragues Hellington ? » lançait-il et je riais un peu avant de répliquer : « Ne rêve pas trop non plus, Strand. » Il ajoutait alors : « Mais merci, c’est très gentil » dans un petit sourire avant que je ne l’envoie rejoindre le reste des mannequins face au photographe pour lancer le début du shooting. « Allez, admire mon corps de rêve Hellington » déclarait Priam ce qui me valait un éclat de rire instantané. « Tu aimerais bien ! » De toute façon, je n’avais pas d’autre choix que d’observer le jeune homme prendre la pose, avec les autres mannequins sous l’objectif du photographe. J’étais installée sur un fauteuil, juste derrière l’écran d’ordinateur sur lequel s’affichait instantanément les photos prises. Sans la moindre retouche de la part du photographe, les photos rendaient déjà parfaitement bien. Les couleurs et la vue du décor avec le port en arrière-plan, rendaient totalement justice aux différentes tenues qui s’intégraient parfaitement au paysage. C’était tout bonnement exactement comme j’avais imaginé les choses. De temps à autre, je glissais au photographe quelques indications sur ce que je voulais, je me permettais également de reprendre quelques mannequins sur leurs tenues. Les choses se déroulaient à merveille et à toute vitesse, et après presque deux heures de shooting intense, le photographe déclarait qu’il en avait fini. Il venait me rejoindre aussitôt du côté de l’ordinateur pour regarder en détail les photos avec moi et pour commencer à sélectionner celles que nous comptions garder pour faire la promotion de la marque dans les prochains jours quand Priam s’approchait de moi : « Alors les photos te plaisent ? » demandait-il. Je relevais les yeux vers lui avec un petit sourire en coin satisfait : « Elles sont magnifiques, regarde. » Je faisais alors rapidement défiler les photos sous ses yeux pour lui montrer un peu ce à quoi tout cela ressemblait. « Bien sûr, il reste beaucoup de post production à faire, quelques retouches à apporter pour faire ressortir encore plus les créations sur ces photos magnifiques, mais le gros du travail avait déjà été fait. « Alors qu’est-ce que tu en dis ? » lui demandais-je en retour. « Je n’aurais jamais cru porter un pantalon en lin un jour mais tes fringues sont vraiment top » répondait-il, m’arrachant un petit rire amusé. « Le compliment me touche. » lui avouais-je alors. « Je me doutes qu’une créatrice aussi talentueuse est overbookée, mais t’as le temps d’aller prendre un verre ? » se risquait-il à me demander. Sa proposition me prenait un peu de court, néanmoins je ne pouvais décemment refuser. « Ecoute, il me reste quelques détails à voir avec le photographe, il faut encore que j’aille remercier les mannequins et que je donne les dernières instructions à mes employés. Mais si tu es disposé à attendre un peu, c’est avec plaisir que j’accepte. » Sur ce, je retournais rapidement à ma conversation avec le photographe pour lui donner mes instructions et lui expliquer ce que j’attendais de ses retouches pendant que Priam allait se changer. Je le retrouvais une vingtaine de minutes plus tard, changé, en train de manger un morceau avec le reste des mannequins que j’étais venue remercier et féliciter pour leur travail. « Je te proposerai bien de repartir avec ce pantalon en lin, mais tu ne le remettras pas n’est-ce pas ? » J’avais en effet cru comprendre que c’était loin d’être le style du jeune homme. « Mais si tu as envie d’aller boire un verre avec moi, c’est le moment. » lui dis-je alors. Rapidement nous quittions le set, où quelques employés restaient pour rassembler le matériel et régler les derniers détails. Nous marchions lentement le long du port, pour rejoindre un café situé à quelques rues d’ici. « Alors, qu’est-ce que tu deviens ? En dehors de ta brillante carrière dans le sport ? Je serai curieuse de savoir ce qui t’amène par ici, à Brisbane. » lui demandais-je alors. Au fond, ce n’était pas la question qui me brûlait le plus les lèvres mais je ne voulais pas tout de suite aborder le sujet Cora. Je resterais néanmoins curieuse de savoir s’il avait gardé contact avec Cora et la nature de leur relation aujourd’hui.
Etre tombé sur elle était sans doute un signe du destin, du moins c’est ce qu’il pensa en croisant son regard. Le pourcentage de chance pour qu’il tombe sur une connaissance dans ce genre d’endroit était faible et pourtant Heidi était belle et bien devant lui. La revoir le plongea dans le passé, il fit un bon de plusieurs années en arrière lorsqu’il était encore avec Cora et que tout était au beau fixe. La mélancolie le gagna, il éprouvait des regrets depuis longtemps, il avait fait du mal à la personne qu’il considérait comme la femme de sa vie et il avait laissé la jeune styliste s’occupait d’elle sans jamais s’excuser pour ses actes. C’était peut-être trop tard mais il s’excusa auprès de la brunette, la remerciant par la même occasion pour tout ce qu’elle avait fait pour son amie à l’époque « Tu n’as pas à t’excuser auprès de moi, tu sais. Ni à me remercier d’avoir été là pour elle, c’était mon rôle d’amie et j’ai toujours eu à cœur de l’honorer. Ce qui s’est passé entre vous, ne me concerne pas » elle n’avait pas tort mais pourtant il n’avait pu s’empêcher de le faire surement parce que malgré le temps il se sentait toujours coupable – et au fond il savait que ce sentiment ne s’effacerait jamais – [color:9eeb=483D8B] « Oublions tout ça alors » il se senti rassuré, il était persuadé qu’elle allait le tuer avant la fin de la séance d’une façon ou d’une autre ; mais finalement les choses se passaient plutôt bien. Les minutes passèrent et elle l’interrogea sur sa présence ici, il n’était pas à l’aise sur un set mais il était bien trop poli pour dire le contraire ou pour se comporter comme un parfait crétin. Il lui expliqua que ce n’était pas vraiment ce qui le faisait vibrer mais que c’était une de ses obligations « Voilà qui te ressemble plus, en effet. » elle le connaissait depuis très longtemps, il avait toujours été passionné par le sport, depuis tout petit, c’était l’unique raison pour laquelle il avait donné tout ce qu’il pouvait à l’époque du lycée et de l’université, il devait obtenir sa bourse sportive pour réaliser ses rêves. Le moment fatidique arriva rapidement puisqu’il se glissa en cabine afin d’essayer les vêtements de la collection d’Heidi ; contrairement à ce qu’il avait pensé en arrivant sur le plateau, les fringues étaient canons mais surtout il se sentait plutôt à l’aise dans un style qui n’était pas du tout le sien. D’humeur taquine, il ne put s’empêcher de lui lancer une petite remarque en sentant son regard sur sa personne « Ne rêve pas trop non plus, Strand. » il leva les yeux au ciel en affichant un air déçu presque boudeur. Les autres mannequins arrivèrent autour de lui, il était le plus vieux ici, il se senti mal à l’aise pendant une fraction de seconde avant de réaliser que contrairement aux autres il ne jouait pas sa carrière. Il lança une nouvelle remarque à Heidi qui attira le regard de tous les gens qui se trouvaient autour d’eux, c’était en réalité assez drôle « Tu aimerais bien ! » il lui sourit, l’un des mannequins à côté de lui semblait choqué qu’il ait osé parlé de la sorte à la styliste ce qui le fit rire « Détendez-vous les gars, on est là pour s’amuser. Non ? » il n’était pas sûr que tout le monde soit d’accord avec lui mais au moins il allait passer un bon moment. La présence d’Heidi était finalement un point positif, il se sentait à l’aise et bien dans ses baskets, il s’amusa à prendre de nombreuses poses essayant de se montrer le plus professionnel possible. Après de nombreuses minutes, le photographe le remercia et il s’approcha d’Heidi afin d’avoir son avis sur les clichés « Elles sont magnifiques, regarde » son regard passa de la jeune femme à l’ordinateur ou se trouvait les photographies, il en regarda plusieurs avec attention, finalement il n’était peut-être pas si mauvais « Alors qu’est-ce que tu en dis ? » à sa grande surprise il aimait ça, du moins il ne se trouvait pas trop mal « J’en dis que je suis plutôt beau » avoua-t-il en toute modestie ; il rajouta quelques choses concernant les vêtements, c’était très loin de son style habituel mais il commençait à envisager ce genre de vêtement pour la vie quotidienne « Le compliment me touche. » il lui sourit, c’était tout à fait sincère. Il était heureux d’être venu, revoir Heidi lui faisait plaisir et tout naturellement, il l’invita à prendre un verre, il n’aurait pas imaginé lui faire cette proposition en arrivant ici mais il avait vraiment envie de rattraper le temps perdu « Ecoute, il me reste quelques détails à voir avec le photographe, il faut encore que j’aille remercier les mannequins et que je donne les dernières instructions à mes employés. Mais si tu es disposé à attendre un peu, c’est avec plaisir que j’accepte. » il hocha la tête « J’ai quelques admiratrices là-bas, je te retrouve après » dit-il en accompagnant ses propos d’un clin d’œil ; un peu plus loin se trouvait un groupe de fille d’à peine vingt-ans qui semblait intéressé par le shooting et par les mannequins, il alla discuter pendant plusieurs minutes avec elles avant de rejoindre Heidi une vingtaine de minutes plus tard « Je te proposerai bien de repartir avec ce pantalon en lin, mais tu ne le remettras pas n’est-ce pas ? » il haussa les épaules en regardant son reflet dans le miroir « Peut-être pas ce soir. Mais si tu me l’offres, je te promets d’y faire honneur » il trouverait l’occasion de le reporter mais surtout il avait l’intention de parler des talents de la jeune styliste à son entourage. « Mais si tu as envie d’aller boire un verre avec moi, c’est le moment » c’était parfait « Laisse-moi cinq minutes » il retourna dans la cabine ou il s’était changé plutôt et enfila les vêtements dans lequel il était venu plutôt. Cinq minutes plus tard il retrouva Heidi avec un large sourire sur le visage « Les filles m’ont parlé d’un café plus loin près de la plage, il parait qu’il est incontournable. T’es partante ? » cet endroit avait quelque chose de spécial et c’était l’occasion de découvrir un peu plus cette partie de la ville. Il quitta le set en compagnie de la styliste sous le regard de plusieurs personnes et il prit la direction du café avec elle « Alors, qu’est-ce que tu deviens ? En dehors de ta brillante carrière dans le sport ? Je serai curieuse de savoir ce qui t’amène par ici, à Brisbane. » il avait compris dans la seconde ce qu’elle voulait dire et il n’avait pas l’intention de lui mentir « C’est ta façon de me demander si je suis venu ici pour elle ? » il passa sa main dans ses cheveux et y plaça ses lunettes de soleil avant de regarder droit devant lui « Officiellement c’était pour le boulot, j’ai eu la place de mes rêves et j’adore cette ville. Mais dans le fond je crois que oui, sa présence à jouer » c’était peut-être la première fois qu’il le disait à voix haute mais il se senti libéré de dire une telle chose « Et au final je me sens chez moi ici. Je ne suis pas sûr que je pourrais vivre ailleurs » avoua-t-il en poussant la porte du café. Comme ses admiratrices lui avaient dit plutôt, cet endroit était génial, il donnait sur la plage directement « Qu’est-ce que je t’offre Hellington ? » il se tourna vers elle.
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Contre toute attente Priam se prêtait au jeu du mannequinat de bon cœur et avec une aisance presque étonnante. Lui qui précisait quelques instants plus tôt que faire le modèle photo n’était pas dans ses domaines de prédilection, il exécutait le tout avec une désinvolture à en faire pâlir plus d’un. Je ne pouvais m’empêcher de remarquer les regards un peu impressionnés des autres mannequins, intrigués par son naturel et la familiarité avec laquelle il s’adressait à moi, la directrice de la maison de couture. Pendant une bonne partie de la séance photo, j’avais pu admirer Priam faire son show, comprenant tout à coup pourquoi son manager insistait tant pour qu’il joue les mannequins le temps d’un shooting plus souvent. Pour sûr, avec une attitude et un résultats pareils, sa côte de popularité ne risquait de chuter. C’était là le meilleur coup de communication que Priam pouvait faire, mettant ainsi un gros coup de projecteur sur sa carrière. Après plusieurs heures, à placer les mannequins, faire les retouches make-up ou vestimentaires, je m’approchais de l’ordinateur sur lequel sortait toutes les photos aussitôt qu’elles étaient prises. Le résultat était saisissant et une fierté immense s’emparait de moi. Finalement, Priam venait me trouver, une fois ses photos terminées pour observer le travail qu’il venait d’accomplir et je ne manquais pas de lui signifier à quel point j’étais satisfaite du rendu avant de lui demander son avis en retour. « J’en dis que je suis plutôt beau » répondait-il et je riais un peu, lui donnant un coup de coude avant de rétorquer : « Ce n’est pas la modestie qui t’étouffe, toi, n’est-ce pas ? » Finalement, il en venait même à complimenter mon travail et je l’en remerciais. C’était alors qu’il me proposait d’aller boire un verre avec lui et que j’acceptais la proposition, curieuse d’en savoir plus sur ce Priam 2.0 dont je venais d’avoir un aperçu aujourd’hui. « J’ai quelques admiratrices là-bas, je te retrouve après » lâchait-il lorsque je lui précisais que j’avais besoin de régler des détails de dernière minute avant de pouvoir m’éclipser avec lui hors du set. Je levais les yeux au ciel, amusée par sa réponse alors qu’il se dirigeait droit vers un groupe de jeunes femmes qui semblaient intriguée par notre petit rassemblement sur le port. Pendant ce temps, j’allais remercier mes équipes, échanger quelques instructions pour la suite des événements, tout en leur donnant les consignes à suivre pour le traitement des photos et l’organisation pour la suite. Je finissais par rejoindre Priam quelques vingtaines de minutes plus tard, en lui proposant de garder le pantalon qu’il avait porté sur les photos. « Peut-être pas ce soir. Mais si tu me l’offres, je te promets d’y faire honneur » répondait-il, à mon grand étonnement. « Eh bien, écoute, il est à toi. Rappelle-toi juste de dire d’où il vient quand tes supporters voudront savoir qui te donne ce style très pointu » plaisantais-je avec un petit sourire en coin. « Laisse-moi cinq minutes » disait-il finalement avant de disparaître dans la cabine pour se changer et revêtir ses propres vêtements. « Les filles m’ont parlé d’un café plus loin près de la plage, il parait qu’il est incontournable. T’es partante ? » me proposait-il alors, avec un large sourire et j’hochais aussitôt la tête, en signe d’approbation. « Si ce sont tes fans qui nous le recommandent, il est incontournable qu’on y aille, c’est parti ! » Je le taquinais un peu, amusée de le voir si à l’aise alors qu’il semblait attirer l’attention facilement autour de lui. Sur le chemin en direction du café, je me laissais aller à poser quelques questions à Priam, histoire de savoir un peu ce qu’il devenait aujourd’hui et quel bon vent l’amenait du côté de Brisbane. « C’est ta façon de me demander si je suis venu ici pour elle ? » répondait-il aussitôt, déclenchant un petit rire chez moi. Le côté très direct de Priam m’avait prise un peu de court mais me plaisait plutôt. « Eh bien, je mentirais oui, si je disais que je ne suis pas curieuse de savoir si c’est pour elle que tu es venu par ici. » Je lui adressais un petit sourire désolé, consciente que parler de Cora n’était peut-être pas le meilleur sujet de conversation au monde pour entamer une discussion de retrouvailles. « Officiellement c’était pour le boulot, j’ai eu la place de mes rêves et j’adore cette ville. Mais dans le fond je crois que oui, sa présence a joué » Je ne pouvais me retenir de lui adresser un petit sourire en coin, presque satisfait. C’était assez incroyable ce lien qu’il restait entre eux malgré ce qu’il s’était passé. « La place de tes rêves dans le Rugby c’est ça ? » Je tâchais de me souvenir de ce que je savais sur le Priam de l’époque, celui que j’avais rencontré et côtoyé à Sydney pendant mes études. « Je t’avouerai que je suis le Rugby beaucoup moins assidûment que le surf, surtout depuis que j’ai l’atelier à gérer » Australienne dans l’âme et élevée sur les côtes de Brisbane, j’avais toujours baigné dans le surf, dès mon plus jeune âge. Et si mon emploi du temps chargé ne me permettait plus aujourd’hui de pratiquer le surf aussi souvent, je n’en restais pas moins fanatique. En revanche, je n’avais jamais vraiment joué au Rugby, sauf toute petite lorsque mon père était encore parmi nous et je me contentais bien souvent de suivre les matchs à la télé lorsque mon emploi du temps me le permettait (c’est-à-dire pas bien souvent depuis quelques mois). « Et au final je me sens chez moi ici. Je ne suis pas sûr que je pourrais vivre ailleurs » ajoutait-il à propos de Brisbane et je ne pouvais qu’acquiescer. « Brisbane est vraiment un petit coin de paradis. J’ai essayé de m’expatrier, de trouver ma place ailleurs. Mais je crois que cette ville est ancrée dans mon cœur à tout jamais. » En effet, après mes études à Sydney, j’avais suivi Dean, mon petit-ami de l’époque et ex-fiancé, à Adelaide, à l’autre bout de l’Australie et je ne m’étais jamais sentie aussi peu chez moi que là-bas. Mon cœur entier appartenait à Brisbane, c’était ici que je voulais faire ma vie, élever mes enfants et vieillir. Priam poussait la porte de l’établissement, me laissant passer devant lui et je me dirigeais aussitôt vers la terrasse qui donnait directement sur la plage. « En effet, tes admiratrices sont de très bon conseil. » le taquinais-je alors, en m’installant à une table. « Qu’est-ce que je t’offre Hellington ? » me demandait-il alors et après un instant de réflexion je lui répondais : « En cet fin d’après-midi, je me laisserai bien tenter par une pinte de bière pression » lui dis-je alors avec un petit sourire en coin. C’était peut-être mon côté beauf qui s’exprimait mais selon moi il n’y avait pas meilleure façon de finir une journée par une bière bien fraîche. Priam s’éclipsait alors un instant pour aller commander au bar nos boissons et revenir quelques instants plus tard avec ma bière dans une main et sa consommation dans l’autre, s’installant face à moi. « Merci » lui dis-je alors qu’il déposait ma pinte devant moi. « Du coup, puisque tu me tends la perche, je me demandais : Cora est pleinement au courant de ta présence en ville ? » C’était important pour moi de savoir un peu où ils en étaient avec ma meilleure amie, afin de ne pas commettre d’impair qui pourraient leurs causer du tort, à l’un comme à l’autre. « A ces retrouvailles alors ! » dis-je en levant en l’air ma pinte, avant d’en boire une gorgée.
A sa grande surprise, Priam avait appréciait cette séance photo, contrairement à d’habitude le photoshoot s’était déroulé dans la bonne humeur et la présence d’Heidi sur le set y était sans aucun doute pour quelques choses. Après s’être habillé avec les vêtements qu’il portait avant le shooting, le sportif se rapprocha de la jeune femme afin de faire un point sur le journée mais surtout pour voir le résultat des clichés. Il les examina avec attention, même si ce n’était pas ce qu’il préférait dans sa célébrité, il se montrait toujours professionnel ; satisfait du résultat il ne put s’empêcher de faire une petite remarque sur le fait qu’il était incroyablement beau sur les clichés. « Ce n’est pas la modestie qui t’étouffe, toi, n’est-ce pas ? » amusé il haussa les épaules comme si de rien n’était, en réalité il savait qu’il pouvait se permettre ce genre d’attitude avec elle, elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il n’était pas un sportif sans cervelle imbu de sa personne. Finalement retrouver Heidi venait de rendre sa journée meilleure, il réalisa en croisant son regard que ce petit bout de femme avait manquait à sa vie, sa séparation avec Cora les avaient éloignés ; naturellement il lui proposa de continuer la soirée en sa compagnie, à sa grande surprise elle accepta, Priam la laissa s’occuper de la fin du photoshoot avant de la retrouver un peu plus tard. Il avait pas mal de chose à lui demander, ils ne s’étaient pas vu depuis une éternité et il se doutait que la vie de la petite brune avait dû changer depuis le temps. Une fois qu’il eut retrouvé la jeune femme il lui proposa de partager un moment dans un petit café qui se trouvait un peu plus loin sur le port, un endroit que d’autres filles venaient de lui conseiller « Si ce sont tes fans qui nous le recommandent, il est incontournable qu’on y aille, c’est parti ! » il afficha un petit sourire avant de commencer à marcher dans la direction qu’on lui avait indiqué. Sans grande surprise, le sujet de Cora arriva dans la discussion, il se doutait qu’elle avait des questions, leur relation était encore aujourd’hui bien ambigüe pour certaines personnes « Eh bien, je mentirais oui, si je disais que je ne suis pas curieuse de savoir si c’est pour elle que tu es venu par ici. » il s’était posé la question il y a quelques années et il lui expliqua ce qu’il avait compris, le sport était la réel raison mais au fond la présence de Cora ici avait jouait un rôle plus important que ce qu’il avait imaginé, être loin d’elle lui semblait impossible. « La place de tes rêves dans le Rugby c’est ça ? Je t’avouerai que je suis le Rugby beaucoup moins assidûment que le surf, surtout depuis que j’ai l’atelier à gérer » il comprenait, en particulier parce que ce n’était pas un sport très appréciait par la gente féminine « Je suis chez les Wallabies depuis plusieurs années maintenant » avoua-t-il, cette équipe était devenu comme une famille pour lui. Désormais, vivre loin de Brisbane lui semblait impossible, il avait eu des propositions pour de meilleures équipes plus prestigieuses mais il se sentait chez lui ici et aucune ville au monde ne le ferait se sentir aussi bien qu’ici. « Brisbane est vraiment un petit coin de paradis. J’ai essayé de m’expatrier, de trouver ma place ailleurs. Mais je crois que cette ville est ancrée dans mon cœur à tout jamais. » il afficha un petit sourire, elle venait de résumer en une phrase ce qu’il pensait. Ils arrivèrent dans le café, il poussa la porte la laissant ainsi passer devant et la vue qu’offrait cet endroit était largement à la hauteur de ses espérances, cet endroit était tout simplement sublime, presque magique « En effet, tes admiratrices sont de très bon conseil. » il s’installa sur une table en compagnie de la jeune femme les pieds quasiment dans le sable. Il jeta un coup d’œil à la carte avant d’interroger Heidi sur ce qui lui faisait envie « En cette fin d’après-midi, je me laisserai bien tenter par une pinte de bière pression » immédiatement un sourire étira ses lèvres « Je te reconnais bien là, ça sera deux, merci » dit-il en se tournant vers le serveur qui venait de se placer devant eux pour prendre leur commande. Dans la minute, le serveur fit de nouveau son apparition déposant leur commande sur la table, il imita Heidi en remerciant le jeune homme avant de rapporter son attention sur son amie « Du coup, puisque tu me tends la perche, je me demandais : Cora est pleinement au courant de ta présence en ville ? » il hocha la tête un peu surprise qu’elle ne lui en ai pas parlé « Elle ne t’as pas parlé de moi ? Je suis un peu déçu » dit-il en portant son verre à ses lèvres avant de s’appuyer dans le fond de sa chaise « On… on développe une sorte d’amitié tu vois ? On s’est retrouvé à un gala au nouvel an ensemble… on va bien » dit-il en essayant de se convaincre que cette relation était normal même si ce n’était pas le cas pour ses proches « Ne lui répète pas mais j’ai besoin d’elle dans ma vie… » sans sa présence son existence perdait un peu de sens. « A ces retrouvailles alors ! » il leva son verre et trinqua avec elle en affichant un large sourire « Je suis content d’être tombé sur toi Hellington » dit-il très sincèrement avant de rapporter son attention sur elle « Et toi alors ? Tu deviens quoi maintenant, t’es mariée ? Amoureuse ? Fiancée ? » après tout ils avaient du temps à rattraper.
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Retrouver Priam à Brisbane dans de telles conditions avait un côté surréaliste. Ce n’était cependant pas désagréable loin de là. J’avais toujours eu un bon contact avec le jeune homme quand nous étions plus jeunes et qu’il était avec Cora. Evidemment, les choses s’étaient compliquées lors sa relation avec ma meilleure amie avait pris fin. J’avais dû faire un choix, pas assez proche de Priam pour rester en contact avec lui, privilégiant de loin cette tête rousse qui s’était forgé une place immuable dans mon cœur lors de nos études à Sydney. Et c’était un choix que je ne regrettais pas aujourd’hui, quand bien même mes rapports avec Priam étaient devenus tendus aussitôt qu’il s’était séparé de Cora. Après ça, le temps et les kilomètres avaient simplement fait leur travail habituel, nous éloignant un peu plus. Revoir Priam, sans Cora dans l’équation, dans un contexte aussi éloigné de ce dont nous avions l’habitude, avait permis de briser la glace assez facilement. Et tout naturellement, j’avais retrouvé ce qui m’avait plu au premier abord chez Priam lorsque nous n’étions encore que de jeunes adultes. D’une certaine façon, je me rendais compte qu’il avait manqué à ma vie. Pas ce genre de manque qui laissait comme la présence d’un vide. C’était le genre de manque dont en prenait conscience quand il était enfin comblé, comme présentement. C’était donc tout naturellement que je m’étais laissée tenter par son invitation à aller prendre un verre, curieuse et intriguée à l’idée de rencontrer ce Priam grandi et plus mature qui se tenait face à moi. J’avais déjà été agréablement surprise par ses talents insoupçonnés de mannequin, j’étais à présent curieuse de découvrir les autres aspects de sa vie, ce qu’il faisait quand il ne posait pas devant l’objectif d’un photographe. Et j’obtenais rapidement ma réponse : « Je suis chez les Wallabies depuis plusieurs années maintenant » Je lâchais alors un petit sifflement approbateur. Les Wallabies, ce n’était pas rien. Si ces derniers temps, je suivais de loin de Rugby, n’ayant pas beaucoup de temps à consacrer au sport depuis que j’avais monté ma propre entreprise, le prestige de l’équipe de Rugby australienne ne m’échappait pas. J’étais fière de mon pays et l’équipe était reconnue comme étant l’une des meilleures sélections nationales au monde. « A nous la première place au Rubgy Championship alors. Les All-Blacks n’ont qu’à bien se tenir. » ajoutais-je avec un petit clin d’œil entendu. La rivalité entre Nouvelle-Zélande et Australie au niveau d’une des plus prestigieuses et difficiles compétitions de Rugby au monde, n’était un secret pour personne, d’autant plus que la Nouvelle-Zélande avait une fâcheuse tendance à s’éterniser un peu trop souvent sur la première place. « J’allumerai plus souvent ma télévision pour avoir le plaisir de voir ton corps d’athlète suer dans le maillot jaune. » Je le taquinais un peu, réellement admirative malgré tout. Ce n’était pas rien comme sélection. C’était même un véritable accomplissement pour un professionnel du ballon ovale. Et cela ne m’étonnait pas de le voir attirer de admiratrices, comme celles qui lui avaient conseillé ce petit bar. La vue était imprenable sur la baie de Brisbane, surtout avec une telle météo, il n’y avait vraiment rien à redire. Une fois installés à une table, nous ne tardions pas à commander et Priam se joignait à moi pour prendre une pinte de bière pression. « Je te reconnais bien là, ça sera deux, merci » me lançait-il et je souriais en coin amusée. « La troisième mi-temps, il n’y a que ça de vrai parait-il. » le taquinais-je en faisant ouvertement une référence au cliché qui pesait sur les rugbymen et la facilité avec laquelle ils soulevaient le coude pour ingérer les pintes de bières à l’issue des matchs, un préjugé qui avait la vie dure mais qui avait le mérite de me faire rire. Et alors que le serveur déposait nos pintes remplies du liquide ambré et amer, je m’autorisais à évoquer Cora avec Priam, ne pouvant plus retenir les questions qui me titillaient depuis que je l’avais croisé. « Elle ne t’as pas parlé de moi ? Je suis un peu déçu » Je riais un peu en secouant la tête. « Tu connais Cora, elle est assez secrète et ne lâche rien tant qu’elle ne se sent pas prête. » C’était quelque chose que j’avais rapidement compris en fréquentant la jeune femme à l’université. J’avais accepté son côté mystérieux, je m’étais faite à l’idée qu’elle ne se livrerait jamais totalement à moi et je m’en étais accommodé sans broncher, restant malgré tout à sa disposition si elle voulait tout à coup se confier à moi. « Et puis en toute honnêteté, je crains de ne pas avoir été l’oreille la plus attentive qui soit ces derniers temps. » confessais-je dans une moue un peu désolée. J’avais plus croisé Cora entre deux coups de feu à l’atelier que je ne l’avais vue ces dernières semaines. La mise en place de mon atelier de couture m’avait demandé beaucoup de sacrifices, notamment en termes de vie personnelle et d’interactions sociales. J’avais véritablement mis l’accent sur ma carrière pour espérer faire marcher mon affaire, au détriment de mes relations amicales et amoureuses. Un choix qui n’avait pas toujours été facile à vivre mais que je ne regrettais pas à l’heure actuelle. « Mais je compte bien me rattraper sous peu. Je la kidnappe pour un petit voyage en Floride avec moi » Je souriais un peu bêtement, on ne pouvait plus impatience de m’octroyer des vacances (qui n’en seraient pas totalement puisque c’était avant tout pour la promotion de ma ligne de vêtements que j’allais sur le sol américain) en compagnie de ma meilleure amie. « On… on développe une sorte d’amitié tu vois ? On s’est retrouvé à un gala au nouvel an ensemble… on va bien » Une petite moue malicieuse se dessinait sur mon visage alors que Priam parlait d’amitié. « Une sorte d’amitié, n’est-ce pas ? » reprenais-je, amusée. J’étais bien placée pour savoir qu’être ami avec son ex n’était pas forcément chose aisée. D’autant plus qu’une part de moi ne pouvait s’empêcher de se dire que la relation entre Cora et Priam avait encore un goût de trop peu, d’inachevé. « C’est une super nouvelle que vous ayez repris contact et que les choses se passent bien entre vous, vraiment. » Leur lien était indéniablement fort et je savais qu’ils se manquaient l’un l’autre, ce que Priam confirmait bien vite : « Ne lui répète pas mais j’ai besoin d’elle dans ma vie… » Je riais alors avant de pincer les lèvres en faisant mine de fermer ma bouche à double tour et de jeter la clé, agrémentant le tout d’un petit clin d’œil complice. Et nous nous décidions alors de trinquer à ces retrouvailles fortuites mais ô combien agréables. « Je suis content d’être tombé sur toi Hellington » me lançait-il et, touchée, je lui répondais dans un petit sourire que : « Et moi donc ! J’ai en plus de super photos de toi pour immortaliser ce moment ! Peut-être que j’en accrocherai une au-dessus de mon lit » Là-dessus, je n’avais pas réellement changé, j’étais toujours cette jeune femme pleine de joie de vivre, incapable de rester sérieuse bien longtemps et qui avait de l’énergie à revendre. Alors que je portais mon verre à mes lèvres pour boire une gorgée de bière, Priam s’intéressait alors à mon cas désastreux : « Et toi alors ? Tu deviens quoi maintenant, t’es mariée ? Amoureuse ? Fiancée ? » Petit rire, un peu jaune. « Je dirais plutôt seule et névrosée. » J’affichais une petite moue légèrement boudeuse. « Disons que j’ai trouvé le moyen d’envoyer sur les roses l’homme parfait quelques temps avant notre mariage… Mais j’ai quand même du mal à me détacher de Dean, à faire le deuil de ces huit années passées à ses côtés. » C’était moi toute seule qui avait précipité notre couple à deux-cents kilomètres heure contre un mur, c’était moi toute seule qui l’avait planté sur le perron de notre maison pour retourner vivre ici. Et si je ne regrettais pas du tout d’avoir choisir de revenir à Brisbane pour m’accomplir pleinement, pour ne plus me contenter d’être la « femme de », j’avais toujours Dean dans la peau. Je n’étais pas capable de me projeter réellement sur la durée avec qui que ce soit. Pas même Elio, à qui je faisais pourtant porter le chapeau pour le désastre qu’était notre relation compliquée. « Et disons que ce n’est pas la seule bêtise que j’ai faite. J’attire les relations compliquées et les ennuis, je pense. Et le côté très possessif de mon grand-frère n’aide pas réellement. » Pour sûr, Matteo et son côté de frère surprotecteur ne me permettait pas forcément d’y voir plus clair dans le tourbillon nébuleux qu’était ma vie sentimentale. « Je ne crois pas être une fille douée en amour » J’haussais vaguement les épaules, impuissante. « Et je suis désespérément à la recherche de simplicité. » Je lui adressais un petit sourire en coin. « Et toi alors, je suppose que le maillot des Wallabies doit grandement faciliter les choses pour trouver une Madame Strand ? » Les sportifs de haut niveau, c’était le piège facile, le fantasme de plus d’une femme au monde. D’autant plus que Priam était loin d’être moche.
Pendant une seconde, Priam eu l’impression que le temps s’était arrêté, pendant des années il l’avait considéré comme un membre de sa famille, comme une amie qu’on protège et malgré le long silence qu’il y avait eu entre eux, Heidi était toujours la même nana enthousiaste et pétillante qu’il avait rencontré il y a des années. Finalement les années ne semblait pas les avoir éloigné, il se sentait à l’aise avec elle comme si cette distance n’avait jamais existé. Ils discutèrent, de tout, de rien, de la vie en générale, même s’il avait la sensation de ne pas l’avoir quitté, il ignorait beaucoup de chose concernant sa vie et cela semblait réciproque. Le sportif savait désormais qu’Heidi avait percé dans la mode, il se rappela le t-shirt qu’elle avait fait à Cora, celui avec son nom et son numéro dans le dos, elle était douée et il était heureux de constater qu’elle avait pu réaliser ses rêves. Tout comme elle, Priam avait foncé tête baissé dans ses rêves et dans le sport, il était devenu celui qu’il avait toujours rêvé, un membre des Wallabies, une de ces plus grandes fiertés « A nous la première place au Rubgy Championship alors. Les All-Blacks n’ont qu’à bien se tenir » il approuva d’un signe de tête, les All-Blacks était une légende, le rêve de beaucoup de rugbyman mais pour rien au monde il n’aurait souhaité quitté l’équipe qu’il considérait comme sa seconde famille. « J’allumerai plus souvent ma télévision pour avoir le plaisir de voir ton corps d’athlète suer dans le maillot jaune. » il afficha un petit sourire en l’entendant dire ceci, comme tous les hommes il appréciait lorsqu’une femme flatter son égo. Finalement le duo passa la porte du bar dont on lui avait parlait un peu plutôt et il ne fut pas déçu, il était quasiment parfait, évidemment aucun bar à ses yeux ne valait le Canvas mais il semblait agréable. Ils s’installèrent à une table, s’éclipsa le temps d’aller chercher deux bières puis s’installa de nouveau en face d’elle ; Cora fut au centre des discussions plus vite que ce qu’il avait imaginé, mais il pouvait comprendre qu’elle envie d’en savoir plus sur la relation qu’il partageait avec sa meilleure amie. Il fut presque un peu déçu de constater que son ex-petite amie ne lui avait rien dit, pas un mot « Tu connais Cora, elle est assez secrète et ne lâche rien tant qu’elle ne se sent pas prête. » elle avait raison sur ce point, mais une part de lui imaginait déjà qu’elle avait peut-être honte de lui avoir laissé une sorte de seconde chance « Et puis en toute honnêteté, je crains de ne pas avoir été l’oreille la plus attentive qui soit ces derniers temps. » il arqua un sourcil en entendant ceci. Elles étaient toutes les deux aussi proche qu’Hassan et lui, il ne doutait pas une seconde de l’amour que Heidi avait envers Cora alors imaginer une distance entre elles lui semblaient impossible « Mais je compte bien me rattraper sous peu. Je la kidnappe pour un petit voyage en Floride avec moi » un petit sourire étira ses lèvres, il préférait de loin la fin de cette histoire même si savoir Cora si loin ne lui plaisait pas vraiment « Vraiment ? J’espère que tu penseras à m’envoyer une carte postale ou à me ramener un sublime t-shirt, I love Florida » dit-il avec une touche d’humour espérant qu’elle n’a pas remarqué l’expression de son visage. Puis il tenta de répondre à ses questions en mettant des mots sur sa relation avec sa rousse, en réalité elle était inexplicable, personne ne pouvait comprendre ce qu’il y avait entre Cora et lui mais il essaya d’être le plus clair possible. Ils étaient amis, du moins c’est qu’il affirma « Une sorte d’amitié n’est-ce pas ? » il hocha la tête en avalant une gorgée de sa bière « C’est une super nouvelle que vous ayez repris contact et que les choses se passent bien entre vous, vraiment. » il fut soulagé d’entendre ceci, il avait blessé sa meilleure amie et il aurait compris si elle n’avait pas souhaité sa présence dans la vie de la jeune femme. Parler et se confier à Heidi était facile, elle était digne de confiance et il savait qu’il ne répéterait rien à leur connaissance commune s’il le lui demandait, elle lui confirma en faisant signe de fermer sa bouche et il leva son verre, à leur secret. Finalement cette journée qu’il avait imaginé cauchemardesque était agréable et retrouver cette petite tête brune était la meilleure chose qu’il s’était passé dans sa vie depuis un moment Et moi donc ! J’ai en plus de super photos de toi pour immortaliser ce moment ! Peut-être que j’en accrocherai une au-dessus de mon lit » un rire s’échappa de ses lèvres « J’ai toujours su que tu étais folle de moi. Mais ne t’en fais pas, tu gardes mon secret, je garderais le tiens » il imita le geste qu’elle avait fait quelques minutes plutôt et prit une nouvelle gorgée de sa bière avant de la questionner sur sa vie. Il l’imaginait mariée ou sur le point de l’être « Je dirais plutôt seule et névrosée. » aoutch, il semblait avoir mis le doigt sur le mauvais sujet Disons que j’ai trouvé le moyen d’envoyer sur les roses l’homme parfait quelques temps avant notre mariage… Mais j’ai quand même du mal à me détacher de Dean, à faire le deuil de ces huit années passées à ses côtés. » il afficha un air compatissant, il était réellement triste pour elle, elle méritait d’être heureuse et savoir qu’elle ne l’était pas lui brisa presque le cœur « Je comprends, oublier une personne qui a vraiment compté c’est plus facile à dire qu’à faire… » et il était très bien placé pour le savoir. « Et disons que ce n’est pas la seule bêtise que j’ai faite. J’attire les relations compliquées et les ennuis, je pense. Et le côté très possessif de mon grand-frère n’aide pas réellement. » une fois de plus il comprenait exactement ce qu’elle voulait dire puisqu’il était aussi le grand frère dont elle parlait, il était ainsi avec Mia, un brin trop protecteur, c’était à ses yeux un geste d’amour qui pouvait se montrer oppressant parfois « Je suis sûr qu’il agit ainsi parce qu’il t’aime énormément et quand tu es le grand frère tu as tendance à dépasser un peu les bornes pour protéger ta petite sœur… » il baissa légèrement son regard en disant cela, il se demanda si sa cadette ressentait aussi ce qu’Heidi décrivait. « Je ne crois pas être une fille douée en amour. Et je suis désespérément à la recherche de simplicité. » il releva son regard vers elle en l’entendant dire ceci, la simplicité semblait être à des kilomètres de sa vie actuelle. Il termina sa bière en entendant sa nouvelle interrogation « Et toi alors, je suppose que le maillot des Wallabies doit grandement faciliter les choses pour trouver une Madame Strand ? » il afficha un petit sourire en coin en l’entendant « Et bien, figure toi que oui ça attire les filles, beaucoup de filles mêmes…. Tu sais le genre de nanas plus intéressé par ton fric ou par la notoriété que par toi ? » il était sortie avec d’autres personnes depuis Cora mais aucune n’avaient pu pénétrer son cœur comme la rousse l’avait fait. « Je suis avec quelqu’un, elle s’appelle Iris, ça fait pas vraiment longtemps et j’sais pas trop si ça marchera entre elle et moi mais je rêve aussi d’une relation simple, un truc naturel et sans prise de tête tu vois ? » mais même s’il faisait beaucoup d’effort ce n’était pas le cas avec sa petite amie actuelle. Il passa sa main dans ses cheveux en réalisant qu’elle n’était peut-être pas la bonne personne avec qui parler de sa nouvelle petite amie « Enfin bref, ce n’est pas vraiment intéressant » dit-il avec un sourire gêné. « Sinon t’es toujours branchée surf et océan ? » demanda-t-il en essayant de changer de sujet.
One cannot plot the unexpected and the unexpected moments are always sweeter △
Retrouver Priam avait une étrange mais bienvenue saveur de nostalgie, avec lui j’avais l’impression de revenir à mes années d’étudiante, aux prémices de mon amitié solide avec Cora, au début de ma relation avec Dean, aux premiers pas de Ben dans ma vie, autant de gens qui étaient entrés dans ma vie pour y laisser une empreinte indélébile. Ils m’avaient tous marqués au fer rouge, Priam un peu moins, notamment parce que j’avais fait le choix de soutenir Cora à fond. Mais recroiser sa route aujourd’hui, tout en sachant que les choses allaient plutôt bien entre ma meilleure amie et lui, me faisait étrangement du bien. « Et je peux savoir ce qui te fait croire que tu mérites une carte postale ou un tee-shirt ? » répliquais-je aussitôt, lui adressant une petite moue taquine, comme à mon habitude. Sans trop savoir si c’était inné, une conséquence directe de mon enfance passée aux côtés de Matteo ou encore ce refus de grandir qui me caractérisait, mais je ne pouvais retenir bien longtemps ce côté espiègle dans ma personnalité qui m’aidait la plupart du temps à briser la glace avec aisance. Bien-sûr, il n’y avait plus de glace à briser avec Priam, mais j’avais toujours la sensation qu’à taquiner un peu mon interlocuteur, les langues finissaient par se délier plus facilement. Et ma conversation avec Priam en était la preuve vivante. Sans trop y aller avec mes gros sabots, j’étais parvenue à m’avancer sur la pente savonneuse qu’était la relation du jeune homme avec ma meilleure amie, et, miracle de la chose, aucun de nous deux ne semblait trouver cette conversation mal placée ou mal venue. Au contraire, Priam semblait plutôt enclin à se livrer au sujet, sans trop tourner autour du pot, évoquant une sorte d’amitié naissante entre lui et la rousse et je ne pouvais m’empêcher de tiquer à cette déclaration. Pourtant loin de voir ce rapprochement d’un mauvais œil, j’accueillais l’information avec enthousiasme. Cora était selon moi seule depuis bien trop longtemps. Et j’avais toujours eu la sensation qu’il restait un peu de unfinished business entre les deux. Peut-être qu’aujourd’hui, matures et bien plus self-aware, les deux pourraient retrouver doucement le chemin de leur relation amoureuse écourtée. Cette idée me mettait un peu de baume au cœur et élargissait doucement mon petit sourire en coin, bien que je gardais mes pensées pour moi, pas encore prête à partager mon opinion à ce sujet avec Priam. De toute façon celui-ci était déjà passé à un autre sujet, m’informant qu’il était content d’être tombé sur ma carcasse au hasard de la sorte et j’avais aussitôt répondu à mon tour par l’affirmative. Clairement cette journée était une journée plutôt positive entre les photos qui étaient de pures merveilles et le plaisir de boire un verre avec une vieille connaissance. « J’ai toujours su que tu étais folle de moi. Mais ne t’en fais pas, tu gardes mon secret, je garderais le tiens » qu’il répliquait alors et je riais. « Marché conclu. » approuvais-je. Malheureusement, la conversation déviait sur un sujet bien moins joyeux que nos retrouvailles ou celles de Priam et Cora. Mes relations amoureuses étaient toutes des tragédies, me poussant sérieusement à envisager de finir ma vie seule, avec Ben, son fils et Cora pour me sortir de chez moi de temps à autre. Je ne parvenais pas à savoir si le problème était que je ne m’entichais jamais de l’homme qui me fallait ou si j’étais juste extrêmement douée pour faire fuir le bonheur. L’air désolé de Priam me tirait un petit sourire contrit alors que j’haussais les épaules, l’air de dire que ce n’était pas si grave. Après tout, j’avais mon boulot pour m’épanouir, ma famille et mes amis pour me soutenir, je n’étais pas totalement à plaindre quand on y songeait. « Je comprends, oublier une personne qui a vraiment compté c’est plus facile à dire qu’à faire… » Evidemment, nous savions tous les deux qu’il avait compris ça bien avant moi, en se séparant de Cora. Je lui confiais alors de façons très évasive mes escapades avec Elio et les réactions épidermiques que cela provoquait chez Matteo, à mon grand regret. « Je suis sûr qu’il agit ainsi parce qu’il t’aime énormément et quand tu es le grand frère tu as tendance à dépasser un peu les bornes pour protéger ta petite sœur… » Je plissais le nez, visiblement pas totalement d’accord avec les propos du jeune homme. « Je sais me défendre. A vrai dire, je pense que j’ai fait plus de mal qu’on ne m’en a jamais fait. » réalisais-je alors soudainement. C’était moi qui avait quitté Dean de la pire des façons, Elio et moi nous faisions mal l’un l’autre, nous avions mis un terme à notre relation avec Matt lorsque nous étions au lycée d’un commun d’accord. Et même quand je pensais à toutes les autres petites histoires que j’avais vécu et qui comptaient bien moins à mes yeux aujourd’hui, je ne parvenais pas à me souvenir une seule fois où un garçon avait pu me blesser. « Et puis, si tu veux mon humble avis, ce n’est pas moi la rescapée du front. Entre nous deux, le Hellington dont il faut prendre soin, c’est bel et bien lui, même s’il ne veut pas le reconnaître. » Après avoir passé un an entre coma et amnésie, Matteo devait aujourd’hui affronter les séquelles de l’explosion de son campement. Désireuse cependant de ramener la conversation sur un sujet bien moins pitoyable que ma vie sentimentale, je demandais à Priam si le maillot des Wallabies était un gros atout séduction ou pas. « Eh bien, figure-toi que oui ça attire les filles, beaucoup de filles mêmes…. Tu sais le genre de nanas plus intéressé par ton fric ou par la notoriété que par toi ? » Je secouais un peu la tête, en pinçant les lèvres avant de sourire. « L’inéluctable revers de la médaille... » Pour sûr, un joueur de sport professionnel faisait toujours son petit effet, il suffisait d’ajouter un physique attrayant comme celui de Priam pour obtenir un cocktail détonnant. « Je suis avec quelqu’un, elle s’appelle Iris, ça fait pas vraiment longtemps et j’sais pas trop si ça marchera entre elle et moi mais je rêve aussi d’une relation simple, un truc naturel et sans prise de tête tu vois ? » Je ne pouvais qu’hocher la tête vivement, songeant avec ironie que c’était également ce que je recherchais et que nous ne devions pas être les deux seuls individus sur terre avec ce même désir, mais pourtant, les choses simples semblaient tellement rares… « Enfin bref, ce n’est pas vraiment intéressant. Sinon t’es toujours branchée surf et océan ? » changeait-il presque subtilement de sujet. « Plus que jamais. Surtout que je viens de retrouver mon binôme récemment donc j’en profite à fond. Ca fait tellement de bien de remonter sur la planche. J’ai l’impression d’avoir 16 ans à nouveau. » En effet maintenant que Matt était de retour d’Angleterre, nous avions eu largement le temps de renouer avec notre passion commune. Ça faisait tellement de bien de retrouver ces rituels, ces moments privilégiés passées avec lui, sur le grand bleu. « Je t’apprendrais si tu veux. » lâchais-je avec un petit sourire en coin, clairement amusée. Terminant ma bière, je remarquais cependant l’heure qui s’affichait sur ma montre. « Déjà ? » soupirais-je. « C’est fou comme le temps passe vite en bonne compagnie. Ecoute Priam, ce n’est pas que je m’ennuie avec toi mais il faut que j’aille aider Judith à fermer l’atelier, m’assurer que tout est en ordre… » J’étais une acharnée du travail, j’avais clairement parfois du mal à déléguer certains aspects de mon travail, bien trop attachée à tout ce que ça représentait pour pouvoir prendre les choses à la légère. « Merci pour cette journée. » dis-je, en lui adressant un sourire qui venait du cœur avant de poser un billet sur la table. « C’est pour moi, je compte sur toi pour me rendre la pareille une prochaine fois. » Excuse toute trouvée pour avoir l’occasion de revenir boire un verre tous les deux. J’embrassais sa joue rapidement avant de disparaitre, non sans lui adresser un petit signe de la main en m’éloignant.
BESIDETHECROCODILE
mea maxima culpa :
Milles excuses pour le délai C'est vraiment indécent, mais je suis sur une bonne voie et je retrouve mon rythme français peu à peu. J'espère que tu sauras trouver la force de me pardonner En attendant, je me suis dit que ce RP commençait à dater, donc j'ai préféré avancer pour le clôturer, tu peux y répondre une dernière fois ou l'archiver une fois que tu auras lu ma réponse En tous les cas, dès que je serai certaine d'avoir sorti la tête de l'eau, je serai ravie d'avoir un nouveau sujet avec toi Si tu veux toujours de moi bien-sûr