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 joamie + last days of summer

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Message(#)joamie + last days of summer EmptyMer 8 Mar 2017 - 8:00


last days of summer
the weather is getting colder, but colors make everything warmer.


Joanne se demandait toujours si la nuit où Jamie l'avait appelé s'était véritablement bien passé ou non. Cela faisait plusieurs jours désormais, et impossible de discerner le vrai du faux, le rêve de la réalité. Mais elle avait bien d'autres choses à penser à côté, avec le travail et son fils, elle n'avait pas beaucoup de temps pour tout remettre en question et se demandait si Jamie avait vraiment fait ou non cette très maladroite déclaration d'amour. En était-ce une ? Entre les compliments, cette proposition de massage, le fait que son ex et son fils lui manquent. Cela n'avait ni-queue ni-tête. Elle ne comprenait pas, tout lui semblait diffus, dans un flou total bourré d'incohérences. Alors qu'elle était plongée dans ces pensées, Daniel l'avait invité à venir avec lui dans le tipi que Jamie lui avait offert. Elle y avait accroché à l'intérieur une petite guirlandes à LED, à lumière jaune. Parfois, le petit levait les yeux, Joanne devinait qu'il rêvassait. Elle supposait qu'elle avait exactement les mêmes yeux que lui lorsque c'était elle qui se plongeait dans son propre monde imaginaire. Mais il aimait bien y inclure sa mère ces derniers temps. Et là, à l'abri de tous les regards, il lui demandait toujours de lire une petit histoire. Il se mettait sur les genoux de Joanne et l'écoutait avec attention. Il parvenait à mettre des mots sur des images, des formes, des couleurs, l'intellectuel se développait peu à peu. C'était un petit bonhomme curieux, qui aimait découvrir. C'est pourquoi la jeune femme avait décidé de l'emmmener un peu plus tard au Queensland Show. Elle savait que la ferme miniature allait énormément lui plaire. Elle avait également envoyé un message à Jamie pour le prévenir qu'ils allaient en ville. Elle ne serait pas étonnée qu'il ne vienne pas, au vu de leur précédente conversation - qui était bien étrange -, mais elle se disait qu'il voudrait quand même passer un peu de temps avec Daniel, et profiter du festival tant qu'il faisait encore beau. Bien que l'été se terminait, les soirées étaient encore très agréables. Il faisait encore chaud, même. Après la sieste du petit, elle allait donc en voiture au centre. Elle peina à trouver une place de parking, et, sur un coup de chance, une place s'était libérée au moment où elle traversait une petit rue. Daniel était dans la poussette et Joanne marchait avec jusqu'à la ferme miniature. Elle avait régulièrement regardé son portable pour voir si le beau brun avait répondu, mais rien. Il y avait des odeurs alléchantes où qu'elle aille, mais elle tenait à montrer les enclos regroupant quelques animaux à son fils. Laissant la poussette dans un coin, elle le prit dans ses bras pour passer le petit portillon et s'approcher d'une petite chèvre au pelage blanc et noir. Joanne s'accroupit. Daniel tenait debout sur ses deux jambes. Il faisait quelques pas sans se tenir, mais il manquait encore un peu d'équilibre. Il n'allait pas tarder à courir dans toute la maison, Joanne ne se faisait pas de soucis par rapport à ça. Il s'appuyait sur les cuisses de sa mère en regardant avec curiosité la biquette qui s'approchait d'eux. Globalement, il était à l'aise avec les animaux, mais il n'avait pas vraiment l'habitude de voir des chèvres. Alors Joanne lui montrait, en caressant délicatement la chèvre. Elle guida ensuite ses petits doigts vers l'animal, celui-ci se mit à lécher sa main. Le bébé s'esclaffa. "Ah, je crois qu'elle t'aime bien." dit-elle à Daniel. Il était ensuite plus en confiance pour caresser l'animal. Une fillette de cinq ans environ se précipita sur la petite chèvre et la monopolisa. Cela avait contrarié le petit. Joanne le reprit dans ses bras pour lui montrer alors un petit cochon, après lui avoir fait comprendre que c'était chacun son tour - bien que la petite fille semblait assez mal éduquée pour Joanne. Ils s'occupaient longuement alors avec le cochon, Daniel semblait beaucoup l'apprécier. Sa mère regardait de temps en temps autour d'elle pour voir si Jamie n'était pas apparu entre temps. Le ciel commençait à changer de couleurs, au fur et à mesure que la soirée avançait. Joanne finit par quitter le petit enclos avec Daniel, ayant aperçu Jamie. "Papa est là, mon trésor !" avait-elle confié à son fils avant de le prendre dans ses bras. Joanne lui sourit simplement. En le voyant, elle se rappelait leur conversation, mais n'arrivait toujours pas à discerner le vrai du faux. "Coucou." lui dit-elle tout bas. "Je suis contente que tu aies pu venir, tu vas pouvoir passer un peu de temps avec Daniel." Elle était prête à parier qu'il l'emmènerait de nouveau voir les animaux - c'était bien une passion que père et fils partageaient tous les deux, alors autant en profiter.
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyMer 8 Mar 2017 - 12:39


─ last days of summer
Last breath I feel, warm air intake. Last summer's day, last one I take for you.

« Alors comme ça, quand tu ne couvres pas du people, tu écris sur la vie des lapins ? » Emma baisse l’appareil de son champ de vision et jette un coup d’œil par-dessus son épaule. Elle a reconnu la voix, elle devine la silhouette du coin de l’œil, cela la suffit à savoir que c’est une rencontre fortuite qui ne la réjouit qu’à moitié. Une partie d’elle était prête à tenir le silence radio jusqu’à ce que je fasse le premier pas vers une éventuelle réconciliation, histoire de bien voir si oui ou non je tiens un peu à elle, d’une manière ou d’une autre. Pour en avoir le cœur net. L’autre a hésité de nombreuses fois à céder à l’envie d’être la première à appeler. « Je peux faire les deux maintenant que t’es là. » rétorque-t-elle en se tournant pour me faire face. « J’aime juste les animaux », reprend-t-elle en haussant les épaules. Après tout, elle reste une habitante de Brisbane comme une autre qui a la possibilité de venir profiter d’une belle journée dans le festival local. Son fils est un peu plus loin et tente, craintivement, de nourrir une chèvre avec une poignée de graines. C’est la première fois que je le vois, en dehors des photos sur le téléphone de sa mère ; leur ressemblance est plus flagrante en vrai, à croire que tous les garçons ressemblent énormément à leur maman. « Et toi, qu’est-ce que tu fais là ? » « Eh bien, j’aime les animaux aussi. Ca fait un sacré point commun. » Mains dans les poches, l’air innocent, le sourire complice, je lui demande tacitement de ne plus être fâchée contre moi. Son regard reste dur un moment, puis elle cède et me rend mon sourire, l’air de dire qu’il est trop difficile de me refuser quoi que ce soit avec cette moue. J’avais besoin de prendre l’air. Pour moi, aucun doute possible, la conversation téléphonique avec mon ex-fiancée était bien trop réelle. Je me revois jeter l’appareil à travers la clôture du jardin qui donne sur la mer et l’offrir aux poissons du port en lâchant dans le secret de la nuit un long hurlement de détresse. Vider ainsi mes poumons et décharger toutes ces émotions, quitte à paraître complètement cinglé, semblait sur le moment, paradoxalement nécessaire à la conservation de ma santé mentale. Sans quoi, j’explosais. Les jours passés ne furent bien sûr pas suffisants pour digérer le discours de la blonde. Je me demande combien de fois un cœur peut être brisé avant de cesser de se reconstruire. Emma et moi ne parlons qu’un instant. Elle est ici pour passer du temps avec son fils, et moi avec le mien ; nos priorités nous rattrapent bien rapidement, mais nous prévoyons de nous revoir –même si la jeune femme aime faire planer le doute à ce sujet. Je fais le tour de l’enclos pour retrouver Daniel et sa mère, que j’avais aperçus de loin. Eux ne me repèrent qu’une fois que je suis tout près. Avec un large sourire, j’accueille le petit dans mes bras. Tout excité, il a hâte de me montrer tout ce qu’il a découvert et m’indique déjà l’imposant cochon du doigt. « J’étais dans le coin. » dis-je tout simplement. J’ai fait le tour des stands, me suis surpris à être assez curieux pour avoir vraiment envie de savoir quel goût ont les insectes une fois cuits, et on m’a laissé donner le biberon à un petit kangourou dans la fermette. De quoi m’occuper l’esprit avec des expériences positives –ainsi, de l’après-midi, mon sourire n’a disparu qu’au moment d’approcher de mon ancienne compagne. Mon attention se focalise donc sur Daniel avec qui je commence à faire quelques pas. Sa sécurité rapprochée nous suivra si elle le veut, qu’importe. « Ca va mon bonhomme ? Tu découvres les animaux de tes livres en vrai ? Il y a peut-être des canards, qui sait. Mais si on allait voir les poussins d’abord ? » Sans comprendre, il acquiesce ; tant qu’il s’agit de voir de nouvelles choses, il est forcément partant. Les boules de plumes jaunes sont dans un petit enclos à part. Ca piaille dans tous les sens, et toute cette agitation rend les yeux du petit garçon bien ronds. Un grillage empêche de les atteindre, mais de toute manière, intimidé par ce grouillement, il ne s’y serait pas risqué. « uck » lance-t-il en les regardant de près. « Non trésor, ce n’est pas pareil. Eux ce sont des bébés, comme toi. Des bébés poules. » Il fronce les sourcils avec une adorable moue perplexe ; je crois qu’il saisit la comparaison entre bébés, mais, franchement, papa, je ne suis pas un poulet. Souhaitant continuer d’explorer, Daniel remet ses petits pieds par terre et m’oblige à le suivre jusqu’à un minuscule chevreau pour qui il semble s’être pris de passion au premier regard. Et, sans peur, il se jette à son cou pour lui faire un câlin. A la fois attendri et vigilent, je ne sais pas si je dois le laisser faire ou l’arracher à ce qu’il croit être une grosse peluche avant que celle-ci s’anime pour le mordre.  
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyMer 8 Mar 2017 - 13:29


last days of summer
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Une phrase, c'était tout ce que Jamie avait dit à Joanne avant de ne se focaliser que sur son fils. D'une longue série de confidences s'en suivait une parfaite ignorance, comme s'il voulait totalement l'effacer de sa vie. Qu'il ne lui adresse même pas un regard était particulièrement blessant, mais la petite blonde ne dit rien. Lui préférait s'éloigner avec son fils pour s'approcher d'autres animaux et les lui faire découvrir. Elle se demandait si c'était ainsi qu'il voyait leur relation de parents séparés désormais. A s'ignorer au possible, à faire comme si il ou elle n'existait pas. Il semblerait que c'était la meilleure solution pour lui, vu qu'il adoptait parfaitement ce comportement. Joanne ne comptait pas les coller en permanence, elle serait tentée d'intervenir d'une manière ou d'une autre, et qui sait comment Jamie le prendrait. Elle savait d'avance que le simple fait qu'elle reste constamment près d'eux finirait par l'irriter. Alors, bras croisés et toujours debout, elle les regardait faire, de loi. Daniel s'était rapproché d'une petite boule de poils pour qui il s'était pris d'affection. Fort heureusement, ces animaux étaient habitués à la présence de petits humains très tactiles et ne gigotaient que très peu. Parfois, l'extrême aisance que Daniel avait avec les animaux n'était pas toujours très rassurante. Bien que ce soit une très bonne chose selon Joanne, on ne pouvait jamais anticiper la réaction d'un animal. Il pouvait être doux comme agneau et se montrer agressif sans trop comprendre pourquoi. Comme là où le chevreau commençait à trouver le câlin un peu trop long. Il commençait à s'agiter et fit un geste brusque qui effrayait Daniel et qui le fit tomber sur ses fesses. L'instinct de Joanne la poussait à venir voir de plus près, voir s'il n'avait eu petit coup de corne ou s'il était mal tombé. Le petit pleurait à chaudes larmes. Il tendait les bras vers sa mère dès qu'il la vit s'approcher. Joanne s'accroupit et l'invita à se rapprocher d'elle et s'approcha de ses cuisses afin de pouvoir être lovée par ses bras. "Ce n'est rien, Daniel." lui dit-elle doucement en séchant ses larmes. "Tu sais, parfois les animaux, ils n'aiment pas faire de câlins aussi longs que ce que tu peux faire avec papa et maman." Il l'interrogea du regard. "C'est comme Nunki et Sirius. Ils sont encore tout jeunes, et ils veulent surtout jouer avec toi. Pour la petite chèvre, c'est pareil." Elle caressait délicatement ses cheveux avant de les embrasser. "Tu as mal quelque part ?" Il secoua négativement la tête. Joanne le consola en le gardant contre elle un petit moment. "Allez viens, on va aller faire autre chose pour te changer les idées. Tu peux peut-être aller manger un petit quelque chose avec papa, c'est bientôt l'heure du dîner, mh ?" lui proposa-t-elle avec un large sourire. [color=#006699]"Il y a plein de bonnes choses à manger par ici, on te trouvera certainement une purée de légumes qui change un peu de celles de maman." [:color]Puisque c'était toujours meilleur chez les autres, une loi qui n'épargnait personne. Elle laissait Jamie récupérer le petit s'il voulait le porter un peu dans ses bras. Joanne, quant à elle, avait récupéré la poussette une fois qu'elle était sortie de l'enclos. Jamie et Daniel se promenaient ensemble, elle s'arrêtait de temps en temps à des stands, dont un où elle avait acheté plusieurs sachets d'épices. Toutes les odeurs qui planaient autour d'eux étaient plus alléchantes les unes que les autres, on ne savait pas où en donner de la tête. Jamie et Joanne n'échangeaient pas un seul mot. Elle n'allait certainement pas insister, il ne semblait pas vouloir discuter avec elle, même si ce n'était que pour passer le temps. Il lui semblait que ce qu'elle lui avait dit était juste. Après tout, il lui avait laissé comprendre maintes fois qu'elle n'était pas la bonne, qu'eux deux, c'était impossible, que la seule chose qui marchait entre eux, c'était le sexe. Alors pourquoi changeait-il, un soir, au beau milieu de la nuit, de discours qui s'opposait à tout ce qu'il avait dit à Joanne jusqu'ici ? Ils finirent par arriver à un stand où les artisans faisaient soupes, smoothies et purées avec des légumes bio issus de leur potager. Sur la carte, ils proposaient de nombreux mélanges auxquels la petite blonde n'aurait jamais pensé. Notamment mélanger fruits et légumes. Pour Daniel, elle prit une purée de patate douce, carotte et potiron. Ils y avaient ajouté une pointe de miel et l'avait légèrement fait gratiner. Elle, elle avait pris un smoothie avec tomates, carottes, céleri, citron vert, citron jaune, betteraves. "Qu'est-ce que tu prends ?" demanda-t-elle à Jamie. "C'est moi qui offre." ajouta-t-elle pendant qu'elle tendait sa carte bancaire à celui qui encaissait les commandes.
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyMer 8 Mar 2017 - 17:35


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Ce n'est pas de la vengeance, ni une manière de lui faire la tête. Ce n'est pas par cruauté ou par méchanceté gratuite. Ce n'est pas un comportement facile à adopter, et il ne m'enchante pas. Ignorer Joanne n'est rien de plus qu'un mécanisme de défense. Le temps de digérer tout ce qui a été dit et de savoir comment agir vis-à-vis d'elle suite à cela. Parfois la meilleure stratégie est la fuite. Si cela ne tenait qu'à moi, Joanne, comme Hannah, dans le même sac de femmes m'ayant brisé le coeur, n'aurait tout simplement plus de nouvelles de moi. Pas tant que la plaie demeure et que la rancoeur persiste. Et chez moi, les ardoises mettent bien du temps à s'effacer. Néanmoins je ne peux pas faire subir cela à Daniel ; cela reviendrait à refuser de le voir également jusqu'au moment où le juge m'autorisera à avoir sa garde, et cela n'est pas le meilleur moyen d'être un bon père pour lui. Il est déjà un assez grand dommage collatéral. Alors c'est pour lui que je suis ici, et personne d'autre. Cela est très clair dès les premiers instants. Si mon fils est le seul qui importe, s'il doit être mon unique moteur, alors soit. Il a hérité de son paternel quelques caractéristiques qui ne sont pas physiques ; la curiosité exacerbée pour son environnement, et un amour, une aisance avec les bêtes. Rien ne l'intéresse plus que cela. Il adore jouer avec les chiens et n'en a jamais peur, il préfère les livres illustrés avec des animaux, il les imite parfois, et adore passer ses doigts potelé sur les poils, les plumes et les écailles. S'il ne peut pas caresser les poussins, alors il ira câliner la chèvre. C'est aussi un bébé, comme lui, il le sait. Elle se laisse faire, patiente, un long moment. Puis elle en a assez et se dégage sans crier gare, faisant tomber le petit. Plus de peur que de mal, mais cela n'empêche pas Daniel d'évacuer l'émotion dans quelques grosses larmes. J'approche d'un pas tranquille ; après tout, il est déjà par terre, il ne peut rien lui arriver de plus. Je l'aurais rassuré et consolé si Joanne n'avait pas déboulé comme si la vie de son fils était en jeu, reprenant le monopole de la parentalité. Je déglutis, serre les dents, et tient la chandelle pour mère et fils. Comme quoi je ne cesse d'être mis à l'écart, même en étant présent. J'aurais volontiers repris Daniel si je n'avais pas deviné qu'il préférerait rester encore un peu auprès de sa mère ; Joanne finit par me le déposer dans les bras sans avoir besoin de l'avis de qui que ce soit. Pendant qu'elle récupère la poussette, j'incite Daniel à dire au revoir aux animateurs et aux animaux. Il passe la balade sur mes épaules ; bien calé, les jambes de part et d'autre de ma tête, il est le petit roi du monde de là-haut. Nous allons de stand en stand ; pas forcément les plus intéressants, mais qui attirent l'oeil du petit de part les formes et les couleurs sur les étales, l'odeur qui en provient. Bon nombre de marchands sont attendris par cette grande paires d'yeux bleus pétillants d'une intarissable soif de découverte. Je limite les dégustations afin qu'il lui reste de l'appétit pour un dîner plus consistant. C'est sur un stand de soupes que le choix de Joanne se porte. “Rien, merci.” je réponds à l'invitation de Joanne pendant que je retire Daniel de mes épaules qui fatiguent. Moi, je ne me suis pas mis de holà en matière de picorage tout le long du chemin. Nous trouvons une table à pique-nique où nous installer plus loin, avec une vue imprenable sur la finale du tir à la corde. “Je peux ?” je demande à la jeune femme en indiquant la soupe de Daniel, d'ici qu'elle veuille prendre le repas en main, mais elle m'en laisse le privilège. Captivé par le goût du velouté, le petit est particulièrement concentré sur sa dégustation et semble apprécier. De temps en temps, je lui laisse prendre la cuillère et se débrouiller. Heureusement que j'ai orné son col du bavoir que Joanne transporte dans le sac de la poussette, sans quoi la salopette de Daniel serait désormais plus orange que bleue. Amusé, je lui essuie régulièrement la bouche avec un petit rire. “Ne t'en mets pas trop partout sinon maman va se sentir obligée d'intervenir.” dis-je en lui retirant la trace de soupe qu'il a sur le bout du nez.
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyMer 8 Mar 2017 - 18:18


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Peut-être que ce n'était qu'un moyen de se protéger, que de l'ignorer et de ne pas lui parler, même pas le strict minimum. Mais ce n'était pas comme ça qu'elle l'interprétait et comptait bien lui rendre la pareille. Sur le coup, elle n'avait pas la moindre envie de faire un effort pour arrondir les bords de leur relation - bien que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire pour le bien de Daniel. Bien sûr qu'elle allait se radoucir par la suite, bien sûr qu'elle ne voulait pas qu'il y ait de conflits entre elle et lui. Mais Joanne voyait ça comme un juste retour des choses : selon elle, il voulait lui faire subir ses blessures, lui donner en retour la souffrance qu'elle avait pu lui causer par ses phrases - qu'elle ne jugeait pas méchante. Elle ne disait que ce qui avait été déjà dit, au fond. Certes, elle avait réagit au quart de tour lorsqu'elle avait vu Daniel tomber. Ce n'était que par pur réflexe, mais elle sentait le regard lourd de Jamie sur elle, lui en voulant presque d'appliquer son rôle de mère. Si les places avaient été échangées, il serait aussi venu pour voir si tout allait bien. Daniel n'était pas encore bien casse-cou, mais les bleus et les petits bobos allaient bientôt faire apparition dans la vie de bébé. Une fois que le petit avait dit au revoir aux animaux et aux animateurs, il allait sur les épaules de son père. De là haut, il pouvait voir tout ce qu'il voulait et ça l'enchantait beaucoup d'être au-dessus de tout le monde. Il se tenait tout de même fermement à son père, mais son regard curieux, lui, s'évadait où bon lui semblait. Joanne levait de temps en temps la tête pour voir si tout allait bien. Elle déambulait de stand en stand, achetant quelques articles ici et là. Ils finirent par atterrir à un stand de soupes et purées aux légumes bio. Malgré sa proposition, Jamie ne voulait rien. Joanne haussa les épaules et paya la somme voulue. Ils trouvèrent avec un peu de mal une table de pique-nique. Les lunettes de soleil sur le nez, la petite blonde sirotait tranquillement sa soupe en regardant ailleurs. Jamie voulait s'occuper de lui donner son dîner, soit. Le coude posé sur la table, la joue appuyée sur le dos de sa main, elle regardait le concours de tir à la corde, bien que ce n'était pas franchement le type d'activité qui pouvait l'intéresser. Elle les voyait sans vraiment regarder. Joanne commençait à se demander si cette journée se serait passée autrement si la conversation avait eu une autre tournure - ou s'il n'y avait pas eu de conversation tout court. Même en étant séparés, ils parvenaient à avoir des hauts et des bas, cette impossibilité d'être constant en matière de comportement et de sentiments. Joanne ne réagit même pas l'insinuation de Jamie, qu'elle prenait assez mal malgré tout, mais elle n'en montrait rien. Ce n'était pas nécessaire de se prendre la tête pour de telles futilités. Daniel n'avait pas à subir tout ça. Elle finissait tranquillement sa soupe, puis récupéra une bouteille qu'elle avait emmené avec tout le reste des affaires de Daniel dans la poussette pour en boire quelques gorgées. Puis elle cherchait le petit verre à bec en plastique qu'elle posa près de Daniel afin qu'il puisse s'en servir s'il avait soif. Puis elle retournait à nouveau à ses rêveries, en regardant ailleurs au travers de ses lunettes de soleil. Par accident, le petit fit renverser son gobelet et une bonne partie de l'eau se renversa sur Joanne. Le petit savait immédiatement que ce n'était pas bien, d'avoir joué avec son gobelet et encore de l'avoir renversé sur sa mère. Il la regardait silencieusement sans bouger, attendant une quelconque réaction. Joanne commençait à s'habituer à se changer une à deux fois par jour. Daniel essayait de se débrouiller seul, et cet apprentissage était particulièrement salissant. Elle ne lâcha qu'un petit soupir et remplit son gobelet sans dire mot, puis vissa fermement le capuchon composé du bec afin qu'il n'y ait plus ce genre d'accident. "Fais attention, mon trésor." lui souffla-t-elle simplement avec un simple sourire. Puis il retourna à ses activités, à faire ce qu'il voulait avec son père, quoi qu'il était en train de faire auparavant. Et Joanne reporta son attention ailleurs une nouvelle fois. Jamie avait bien fait comprendre que le fait qu'elle intervienne l'agaçait, alors elle n'allait pas faire quoi que ce soit à moins que le petit ne le réclame véritablement. Elle n'allait être que celle qui fliquait celui qui jouait la garde de son fils. C'était certainement comme ça depuis le début, pas vrai ? Oui, Joanne ressentait une certaine rancoeur. Il mettait ses barrières, Joanne comptait bien imposer les siennes également désormais. "On reprend la promenade ?" dit-elle au bout d'un long moment, lassée de ce qu'elle pouvait voir d'ici. Elle avait toujours adoré marché, ça lui permettait de se vider l'esprit et de penser à autre chose en en voyant de nouvelles. Parce que ce concours de tir à la corde commençait par véritablement l'ennuyer.
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyJeu 9 Mar 2017 - 19:01


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Disons que la balade n'est pas aussi palpitante qu'elle pourrait l'être s'il n'est pas question de s'adresser la parole. Je sais que dans d'autres circonstances, Joanne et moi serions allés au même rythme pour regarder les stands. Je ne serais pas devant elle de quelques mètres avec Daniel sur les épaules, m'assurant régulièrement qu'elle ne nous rattrape pas trop. Nous serions côte à côte, en train de nous émerveiller de choses et d'autres, bon public que nous sommes, et nous nous laisserions aller à acheter un peu de tout en parlant avec les producteurs, écoutant leurs conseils, notant leurs bonnes recettes. Pareil programme serait fort plus enrichissant. Au lieu de cela, je suis plutôt préoccupé par mon envie d'avoir au moins l'illusion d'un moment seul avec mon fils. Je ne pense pas qu'on puisse me le reprocher. Après quatre mois de visites faites sous l'oeil attentif de la petite blonde, fliqué, obligé d'être dans la même pièce qu'elle, une certaine lassitude et une frustration s'installent. Elle m'a bien montré, en intervenant tout à l'heure, qu'elle est là. Qu'elle est trop présente. Un moment seuls est trop demander, qu'elle se tienne à l'écart sans intervenir. Je ne crois pas qu'il soit si égoïste que cela de vouloir oublier les contraintes imposées par la justice pendant quelques heures. De vouloir simplement être un père avec son fils, profiter et gérer chaque aspect de ce moment. S'il tombe, je peux m'en occuper, je suis capable. Si Joanne n'était pas là, je m'en serais sorti. Mais elle était là. Il fallait qu'elle montre que malgré ma présence, la sienne prévaut. Cela laisse un goût amer, un goût qui ne s’estompe pas vraiment avec la distance ou les dégustations. Cette touche de rancœur se devine lorsque je glisse une remarque à ce sujet dans ces pseudos dialogues que j'échange avec Daniel. Oui, Joanne est en trop. J'aimerais qu'elle ne soit pas présente. Ce n'est pas tant contre elle que contre l'obligation qu'elle a d'être présente. Et après une nuit comme celle qui eut lieu l'autre jour, cette présence est particulièrement insupportable. Après un coup comme celui qu'elle m'a asséné, n'importe qui aurait besoin de temps, d'espace, d'air. Ce n'est pas le genre de luxe que je peux m’octroyer, pas si je veux voir mon propre fils. Peut-être comprendra-t-elle, avec du recul, un peu plus tard, en repensant à mon comportement de cette fin d'après-midi. Peut-être le saisit-elle déjà, car la jeune femme se fait particulièrement discrète, si bien qu'on ne la remarque plus. Sauf lorsque le gobelet de Daniel se déverse sur elle. Alors je m'attends à n'importe quoi pouvant encore souligner mon incapacité à être père tant qu'elle est dans le coin ; père et fils sont figés avec des yeux ronds posé sur elle dans l'attente de sa réaction. Au lieu de cela, pas un éclat de voix, rien. En deux temps trois mouvements, Joanne se fond à nouveau dans le décor. Sa capacité à s'effacer me déconcerte quelques secondes. Me peine même. Malgré tout, j'aimerais que les choses soient différentes. Que nous n'en arrivions pas à ces extrêmes. Sauf que je n'ai pas l'impression d'avoir le choix. Joanne propose de nous remettre en marche, ce à quoi j'acquiesce. Mais le petit se fait un peu lourd pour nous deux, ne souhaite pas marcher, et se retrouve donc dans la poussette. S'il est éveillée encore quelques minutes, la promenade le berce rapidement, et il s'endort une fois le petit gâteau au miel acheté sur un stand dégusté avec gourmandise. Il n'y a donc plus que moi et elle. Je maintiens le silence un long moment, me demandant même ce que je fais encore là. Le nez levé, j'observe le ciel qui change de couleurs. « Tu crois vraiment qu'il y a un petit espoir qu'on m'accorde enfin cette garde partagée ? » je demande finalement. Car à mes yeux, ce n'est qu'un leurre. Une illusion que l'on me fait miroiter dans le seul but de m'obliger à être sage et docile -comme si les médicaments et la menace d'un temps de prison aussi court soit-il n'étaient pas assez dissuasifs. Au téléphone, elle disait que j'avais suivi les règles et qu'elle était optimiste à ce sujet. Mais peut-être que cela ne faisait que partie de la pommade qu'elle m'appliquait avant de me dire que, ça y est, mon seul titre est celui de père de son fils, rien de plus.
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyJeu 9 Mar 2017 - 20:04


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Etre de trop. Ce n'était pas la première fois que Joanne ressentait ça, loin de là. Ca avait même commencé durant son enfance. Bien que sociable, elle peinait à s'immiscer dans des groupes, à en faire partie. Elle avait quelques amis avec qui elle était proche, mais son cercle n'avait jamais été très grand. Parce que parfois, elle se sentait de trop. Tout comme aux soirées mondaines où elle allait, avec ou sans Jamie, séparés ou non. Elle ne s'y était jamais sentie à sa place, bien qu'elle avait été invitée, bien qu'on semblait apprécier sa présence. Parfois, elle avait l'impression de ne pas appartenir au monde. Elle ne faisait partie que du sien, construit de toute pièce par son imaginaire. Il n'y avait que là, qu'elle se sentait véritablement à l'aise. Une part d'elle-même était restée dans son enfance et elle s'y plaisait bien. C'était ainsi qu'elle procédait afin de faire passer le temps et permettre à père et fils de se retrouver tous les deux en tête à tête, dans la mesure du possible. C'était bien trop tôt pour elle, d'accepter que son enfant pouvait se passer de sa mère. C'était presque blessant. De là émergeait un sentiment d'inutilité avec tout le reste. Le fait que Jamie veuille faire ressentir à Joanne qu'elle était de trop était d'une cruauté sans nom, qu'importe la raison d'un tel comportement. Oui, à ce moment précis, il la blessait plus que de coutume. Même lorsque Daniel avait renversé l'eau sur elle et qu'il savait très bien que c'était une bêtise, elle réagit de manière totalement effacée. Une fois qu'elle était totalement ennuyée par ce qu'elle voyait autour d'elle, elle suggéra de reprendre. Même pour répondre à une question, il ne voulait pas lui parler. Lui qui n'espérait jamais arriver à ce genre d'extrême dans leur relation, voilà qu'il ne cessait de mettre des points d'honneur pour s'y engoufrer. Le visage totalement fermé, Joanne se laissait bercer par ses pensées, bien qu'aucune d'entre elles ne soient véritablement positives sur le moment. Elle était presque surprise qu'il finisse par lui adresse la parole et prit un certain temps à comprendre qu'il lui parlait bien à elle. "Tu sais déjà ce que j'en pense. Je n'ai pas changé d'avis à ce sujet." répondit-elle d'un ton léger pouvant paraître déroutant. Malgré le fait que Joanne le détestait à ce moment précis, son positionnement concernant la garde de Daniel n'avait pas changé. Que Jamie ait la garde du petit un weekend sur deux allait être bénéfique pour le père tout comme le fils. Car encore une fois, Joanne ne se comptait absolument dans l'équation. Elle n'avait même pas songé à ce qu'elle ferait de ces weekends sans son fils - elle peinait à se l'imaginer pour le moment. "Mais pas la peine de me répéter. Ca ne me ferait qu'intervenir plus longtemps et ça t'empêcherait de continuer à profiter de ton fils." dit-elle en reprenant un terme qu'il avait employé un peu plus tôt. Joanne accéléra alors un peu le pas, histoire de les laisser seuls à nouveau. Et peut-être qu'elle avait un petit peu besoin de l'être aussi. Se sentir de trop aussi longtemps était devenu insupportable. Elle se fraya alors un chemin dans la foule, sans trop savoir où elle allait - tant qu'elle s'éloignait de lui. C'était ce qu'il voulait après tout, n'est-ce pas ? Profiter d'un temps avec Daniel sans sentir ce regard constant posé sur lui. Il devrait être content, il obtenait ce qu'il désirait. La jeune femme n'avait plus vraiment le coeur de s'approcher des stands, d'accepter de déguster quelques mets pour être tentée ensuite d'en acheter. Elle voulait juste marcher. Elle ne savait plus à quand remontait la dernière fois qu'elle avait fait une de ses longues promenades seule. C'était quelque chose qui lui manquait. Certes, ça inquiétait Jamie, ça le rendait fou de rage parce qu'elle n'emmenait jamais son téléphone avec elle. Mais le besoin de se décrocher totalement de la réalité était conséquent. Là, Joanne avait son sac à main, on ne pouvait pas lui reprocher de s'être éloignée sans rien avoir sur elle. La jeune femme finit par s'asseoir sur un banc, après un long moment où elle réalisait qu'elle ne faisait que tourner en rond, à tout faire pour éviter son ex. Elle ne pouvait pas s'éloigner d'ici, pas tant qu'elle n'avait pas récupéré Daniel. Les mains jointes posée sur ses genoux, elle réalisait combien elle était épuisée à nouveau. Jamie tenait-il vraiment à continuer de la faire sentir coupable de la sorte, par tous les moyens possibles ? Parce que c'était ce qu'il était en train de faire. Le banc où elle était installée n'était pas trop mal placé, facilement repérable. Elle réalisait quelques temps plus tard qu'elle n'était en fait pas si loin de la ferme miniature, où il y avait déjà bien moins d'enfants qu'auparavant. Même, de manière plus général, moins de monde continuait de déambuler le long des stands. Tous voulait en profiter avec un peu moins d'effervescence et sans avoir à se faire marcher sur les pieds.
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyVen 10 Mar 2017 - 10:52


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La douceur de la voix de Joanne n’ôte pas la froide distance de ses paroles. Le message est passé ; si je n’ai pas envie de lui parler, ce qu’elle a bien saisi dès le départ, nul besoin de me forcer à faire la conversation. Je m’avachis un peu sur le guidon de la poussette et lève les yeux au ciel. Le passif-agressif reste une spécialité typiquement féminine et la petite blonde ne fait pas exception. Elle me renvoie la balle piquante que je lui avais lancée plus tôt, l’utilisant cette fois pour s’esquiver de toute forme de discussion avec moi. L’air blasé, je soupire ; « Il dort. » Il n’y a rien à profiter lorsque Daniel est assoupi, et il semble bien parti pour une sieste qui durera tant que la poussette roulera. Mais profiter de son enfant, ce n’est pas que joui des bons côtés, c’est la leçon du jour. C’est aussi tracter la poussette sur des kilomètres si l’on veut continuer à se balader, et cela seul, car Joanne décide de me semer. Ma bouche s’ouvre pour l’appeler, mais je me ravise. Le concept du droit de visite semble lui échapper, il n’est normalement pas question de me laisser entièrement seul avec Daniel. Sauf que Joanne n’en fait toujours qu’à sa tête, qu’elle sait se montrer particulièrement bornée, et que je n’ai aucune envie de me battre à cet instant. Au final, qu’elle me distance, ce n’est pas plus mal. Elle a besoin d’air, moi aussi. Pendant que Daniel pique un somme, donc, je termine de faire le tour des stands avant que ceux-ci ne ferment. Je craque pour un dernier pot de confiture et une bouteille d’un vin local. Ayant fait le tour, mes pas me ramènent jusqu’à la ferme miniature. La plupart des animaux sont rentrées dans leurs cabanes, au fond de l’enclos, mais quelque uns se laissent encore caresser par quelques enfants infatigables. C’est l’heure, pourtant, où les petits deviennent irritables et certains se laissent aller à de grosses crises de larme –le signal sonore indiquant aux parents qu’il est l’heure de rentrer. Après quelques minutes passée à observer les animaux, je devine la silhouette de Joanne de l’autre côté. J’avance jusqu’à elle avec la poussette que je laisse devant nous et m’assois à côté d’elle. « Tu n’es pas supposée partir comme ça, tu vas finir par nous faire avoir des ennuis un de ces jours. » Quoi que je doute que nous soyons fliqués et que qui que ce soit puisse savoir que Joanne se permet de détourner les yeux de son fils quand son dangereux ex-fiancé est dans le coin, néanmoins, les règles sont les règles, et je ne tiens pas à voir mes droits parentaux suspendus plus longtemps uniquement parce que la petite blonde décide qu’elle veut se balader seule. « Pas que j’aime avoir une baby-sitter. » je souffle. Loin de là. « Encore une dizaine de jours et nous serons débarrassés de cette situation avec un peu de chance. » Si la chance se décide à être de notre –de mon côté. Daniel est placé face à nous, il dort encore. Malgré cette sieste, je doute qu’elle ressente la moindre difficulté à s’endormir plus tard. Il est simplement comme son père ; asseyez-le dans une voiture et il sombrera instantanément. Etalé au fond de l’assise, ses joues semblent soutenues par ses épaules sur lesquelles sa lourde tête a roulé. Il respire profondément, tranquillement, ne bouge pas d’un pouce. C’est facile, de perdre des dizaines de minutes à observer un bébé. Je passe délicatement mon index sur son visage. Même rasé de près, je ne me souviens pas avoir eu les joues aussi douces un jour. Le voilà qui commence à s’étirer. Il bat des jambes, tend les bras, ses frotte les yeux et bat des paupières jusqu’à réussir à les garder ouvertes. Dans les vapes, il fait la moue. « Oh, c’est maintenant que tu te réveilles toi ? » Juste quand je me disais que j’allais partir, et après avoir passé une bonne demi-heure seuls tous les deux à piquer un somme. Mais l’injustice se poursuit lorsqu’il m’ignore, sans pour autant en avoir l’intention, n’ayant d’yeux que pour Joanne vers qui il tend les bras en réclamant un câlin, grognant un « mama » en émergeant difficilement.
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyVen 10 Mar 2017 - 11:32


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Etre parent, ce n'était pas que profiter que des moments où le petit était réveillé, de bonne humeur, n'ayant besoin rien d'autre que de jouer et s'amuser. Certes, quand ils étaient ensemble, la jeune femme faisait son possible que Jamie puisse profiter de ces instants là avec son fils. Tout n'était pas rose et il allait s'en rendre compte en s'en occupant un weekend sur deux. Peut-être qu'elle voulait qu'il comprenne aussi ça, ce que c'est d'être parent célibataire, seul pour gérer un petit être de jour en jour. Et ils avaient tous les deux besoin d'air vraisemblablement. Aucun n'arrivait à supporter la présence de l'autre et ils n'avaient pas envie de s'expliquer. Malgré le monde qu'il y avait, la petite blonde se sentait seule. Assise sur son banc, elle s'était totalement renfermée sur elle-même et se plongeait dans ses pensées. Cela faisait des semaines qu'elle espérait que tout soit résolu. Certes, elle n'avait plus à s'inquiéter sur le plan financier. Mais c'était tout l'aspect moral et psychologique qui continuait de dégringoler. Joanne ne trouvait pas d'issue. Il y avait des hauts et des bas. Elle voyait beaucoup de bas, ces derniers temps. Dès qu'elle sortait un peu la tête de l'eau, il y avait de nouveau quelque chose pour la faire couler. Ca devenait particulièrement épuisant, à la longue. Au bout d'un long moment, le bel homme refit son apparition avec la poussette en face du banc sur lequel il s'installa également. Elle ne fit pas de remarque à son commentaire. Elle le savait très bien et n'avait rien à ajouter. C'était lui qui la faisait se sentir de trop. Joanne pensait qu'il cherchait justement à ce qu'elle finisse par partir pour les laisser tranquille. Par pur automatisme, Joanne se décala de quelques centimètres. Maintenir une distance physique était un bon élément pour s'effacer dans le besoin. Voilà qu'il la définissait comme étant une baby-sitter. Joanne leva les yeux au ciel, mais ses lunettes de soleil dissimulaient ces iris bleus presque exaspérés. Elle se murait dans son silence. Ils n'échangeaient aucun mot pendant plusieurs dizaines de minutes, parce qu'il n'y avait certainement plus rien à se dire. Le petit finit par longuement émergé en prenant le temps de s'étirer et de se réveiller. Puis il ne demandait que l'attention de sa mère. Il tendait les bras vers elle et la réclamait inlassablement jusqu'à ce qu'elle accepte de le porter. Le bébé se blottit immédiatement contre elle, la tête appuyée contre sa poitrine. Il somnolait encore contre elle. La jeune femme lui caressait doucement les cheveux et l'embrassait de temps en temps. "Mon trésor, tu ne veux pas faire un câlin à papa ?" lui demanda-t-elle tout bas. "Tu sais, tu ne le reverras pas avant longtemps et tu vas beaucoup lui manquer." Mais Daniel était bien lové dans les bras de sa mère. "Daniel..." dit-elle tout bas. Il finit par se redresser pour regard sa mère - qu'il vénérait toujours du regard. "Papa sera très triste, tu sais. Tu vas beaucoup lui manquer et vous n'avez pas souvent l'occasion de vous voir tous les deux. Tu veux que papa soit triste ?" lui demanda-t-elle. A cet âge là, les enfants étaient beaucoup plus mâlins qu'ils ne le laissaient croire. Ils comprenaient ce qu'on pouvait lui dire. "Va lui faire un gros câlin, serre-le très très fort dans tes bras. Ca lui fera plaisir, j'en suis certaine." lui conseilla-t-elle en caressant sa joue. Il finit par accepter et tendit les bras en direction du bel homme pour qu'il soit pris dans ses bras. Daniel se bottit immédiatement contre lui, la tête sur son épaule. Joanne le voyait sourire. Il se rendait compte que c'était aussi génial, de faire des câlins à son père. La jeune femme le regarda quelques secondes d'un air attendri avant de regarder à nouveau ailleurs, histoire qu'elle s'efface à nouveau du décor pour que les deux autres puissent profiter de ce moment ensemble. Personne ne pouvait dire qu'elle négligeait la relation père-fils qu'il y avait entre eux, elle avait toujours fait tout son possible pour qu'elle soit maintenue malgré les circonstances et les visites du père qui se faisaient de plus en plus rares. Ce n'était pas évident tous les jours, mais c'tait une obligation qu'elle s'était toujours imposée. Elle ne voulait pas privée son fils de père et inversement, bien que chaque visite ou rencontre n'était pas facile, souvent assez pénible. Elle avait toujours trouvé les bons mots pour faire comprendre certaines choses à Daniel. Elle espérait vraiment que Jamie obtienne cette garde. Joanne, en tant que femme, ne pouvait pas tout apprendre à son fils, certaines choses, c'était à Jamie de les faire. Des discussions d'homme à homme, comme diraient certains. Malgré les tensions quasi constantes entre lui et elle, et tout comme elle le lui avait dit auparavant et comme à chaque fois, elle espérait de tout coeur que cette garde soit mise en place, parce que c'était ce qu'il y avait de plus bénéfique pour Daniel et lui.
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyVen 10 Mar 2017 - 12:32


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Egalement tout à fait capable de m’effacer, je laisse la mère tirer le fils de la poussette et le prendre dans ses bras, puisqu’elle seule est réclamée par le petit garçon. Et il se blottit volontiers contre elle, la bouille calée sur sa poitrine, somnolant encore un peu. Je me contente de l’observer ; il tourne la tête vers moi et je lui adresse un fin sourire auquel il répond à peine, mais au moins il me rend mon regard. Malgré un pincement au cœur face à la dure réalité de la prépondérance de la mère sur le père, et ce fossé qui est creusé par mon absence au quotidien, je peux bien me contenter de cela. J’ai conscience qu’il la réclamera toujours elle plus souvent que moi, que Joanne est la première personne à laquelle il pensera le matin, et la dernière le soir. C’est ainsi qu’un bébé fonctionne. Pas que j’y connaisse quoi que ce soit en la matière, c’est simplement une évidence pour moi, il suffit de les voir. Mais la petite blonde vise sûrement le trophée de mère de l’année lorsqu’elle se met en tête de sauver la situation et d’avoir assez pitié de moi pour persuader Daniel qu’il veut faire un câlin à son père. Absorbée par son marchandage absolument odieux à mes yeux, elle ne remarque pas que je la dévisage. Je n’en crois pas mes oreilles. Si le petit n’avait pas fini par céder –mais comment aurait-il pu en être autrement face à pareil chantage ?- je serais intervenu pour refuser de le prendre dans ces conditions. Je refuse de fonctionner de cette manière. Le regard dur envers Joanne, je prends mon fils dans mes bras et tente de me radoucir. Qu’il n’aille pas croire qu’en voulant me faire plaisir il rend son père en colère contre sa mère. Je l’étreins un instant, l’embrasse sur le front, mais je ne le garde pas longtemps dans mes bras, trop contrarié à l’idée d’être complice de ce genre de mascarade. Non. Je remets Daniel dans la poussette et quitte le banc, agacé par la simple proximité avec Joanne. « Ne refais pas ça. Le culpabiliser, comme ça. » Qu’importe si elle m’en veut de ne pas me montrer reconnaissant pour son intervention, encore une fois déplacée, qu’elle face la moue l’air de dire qu’elle n’est décidément pas capable de faire quoi que ce soit de bien –ou toute autre mièvrerie dictée par son esprit biaisé. Ce que j’ai vu et entendu ne passe pas. C’est peut-être la première fois que nous avons un différend en matière d’éducation pour Daniel. Quoi qu’il en soit, je dois mettre ce holà immédiatement. Il est hors de question que cette situation soit réitérée. « S’il te veut toi, c’est comme ça. Ca n’a rien de bon de le prendre par les sentiments pour le forcer à aller vers moi. Vous avez une relation que je n’ai pas avec lui et que je ne risque pas de développer en ne le voyant qu’une fois toutes les deux semaines, mais je l’accepte. Ne te sens pas obligée de le pousser à venir vers moi quand ça n’est pas spontané de sa part. Je refuse qu’on le pousse à me réclamer sous peine de me rendre triste et qu’il finisse par se sentir mal de préférer être dans tes bras plutôt que les miens alors qu’il en a le droit, et que c’est normal. Est-ce que tu trouverais ça correct que, chez moi, il te réclame au réveil et je le persuade de me faire un câlin parce que "sinon je vais être triste" ? Non, c’est malsain. » C’est même une pratique qui m’écoeure au plus haut point –et j’en ai vécu, de la manipulation émotionnelle de ce genre depuis l’enfance, l’obligation de faire une chose ou l’autre sinon papa, maman, et tous les ancêtres seront déçus, tristes, en colère. Je croise les bras. Mon regard ne peut s’empêcher d’être rempli d’un certain dégoût. J’en ai assez de me faire voler ma place et qu’on décide de celle-ci pour moi. « Peut-être que tu veux bien faire, mais arrête. Arrête d’essayer d’avoir le monopole du mérite de l’harmonie de la relation père-fils. Je peux me débrouiller. C’est à moi de créer le lien avec mon fils, Joanne. Pas à toi. »
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyVen 10 Mar 2017 - 15:50


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Joanne était particulièrement déroutée par la réaction de Jamie. A vrai dire, elle ne le comprenait pas. Elle ne l'avait jamais compris, contrairement à ce qu'ils voulaient croire à un moment donné. Il la regardait avec dégoût, avec un mépris peu quantifiable. Jamais il ne la regardait de cette façon là. Oui, cette manière de la regarder la touchait, mais elle ne laissait rien transparaître durant sa longue tirade. "Tu as une étrange manière de maintenir ce lien entre père-fils." rétorqua-t-elle sèchement. Les sourcils froncés, elle finit par se relever également. "C'est bon, tu as fini de cracher tout ton venin ? A me reprocher ce que tu veux de toute cette situation ?" lui demanda-t-elle d'un ton étrangement calme. "Tu avais soit-disant regretté tes mots en m'ayant qualifié de mauvaise mère, mais depuis notre petite conversation nocturne, rien de ce que je fais n'est bien. A croire que l'idée même de t'avoir envoyé un message pour te proposer de passer un peu de temps avec Daniel était de trop. Ah non, excuse-moi, je me trompe, c'est moi qui suis de trop. Joanne n'aimait pas s'énerver devant Daniel. Il ne méritait pas d'être témoin d'une querelle de ses parents. "Alors peut-être que tu t'es plongé dans des recherches en matière d'éducation et d'autorité parentale, tant mieux pour toi. Peut-être même que tu sais mieux que moi ce qui est bon ou pas de faire auprès de Daniel. J'en sais rien, et franchement, je m'en fiche." Lui qui avait été tout mielleux lorsqu'il disait qu'elle était une bonne mère. Tout ça, Joanne se disait que c'était du pipeau, que ça l'a toujours été. Rien qui ne permette de se mettre en valeur, bien au contraire. "Alors oui, peut-être que ce n'était pas bien. Peut-être que je ne devrais plus jamais intervenir. Mais si on continue dans cette foulée là, autant que j'arrête de t'envoyer des messages pour te donner des occasions diverses et variées de le voir, peut-être qu'il faudrait que j'arrête de te prévenir s'il fait une poussée de fièvre ou te faire part des nouveautés importantes. Parce que c'est pour bien faire, c'est pour... avoir le monopole comme tu dis. Alors d'accord, je vais arrêter tout ça si c'est vraiment ce qui te met hors de toi. Je vais te laisser te débrouiller pour créer ce lien père-fils. Je vais me débrouiller pour expliquer le pourquoi du comment lorsque Daniel a un gros chagrin en réclamant son père et qu'il ne veut même pas être dans mes bras. Je vais bien trouver une excuse qui puisse te convenir à toi aussi." Joanne croisa les bras également. "Alors d'accord, je vais arrêter. Pas de problème." conclut-elle. "Et si je suis vraiment de trop et que tu penses que je fais tout mal, tu n'as qu'à demander la garde exclusive." Joanne plaça son sac à main sur son épaule, comptant bien partir. "Reproche-moi ce que tu veux, Jamie. Mais s'il y a un truc que tu ne peux pas me reprocher, c'est d'avoir été sincère avec toi durant notre conversation de l'autre jour. Maudis-moi si ça me chante, fiche-toi de moi autant que tu voudras sur moi, ma volonté de faire les choses bien, crache-moi dessus autant si c'est ça qui te fait du bien. Mais je n'y peux rien si tout ce qui peut sortir de ma bouche de ne te convient, ou que tu doutes de mes paroles." Cette fois-ci ses yeux se bordaient de larmes. "Et ce n'était pas mon intention de te faire à nouveau du mal mais je ne m'attendais pas à ce que tu puisses... avoir des sentiments pour moi. Jusqu'ici, tu laissais penser le contraire." Joanne avait tenté d'être la plus diplomate possible dans sa réponse, en espérant ne pas trop le blesser. Mais pour que son comportement ait si subitement changé et qu'il se mette quasiment à la haïr. Un long moment de silence régna, certainement le temps que la tension ne redescende. Elle avait baissé les yeux, ne pouvant plus supporter son regard. "Plus jamais devant Daniel." dit-elle après ce long moment de silence. Il n'avait pas à être témoin de tout ceci, le pauvre n'y pouvait rien. Elle essuya rapidement ses joues. Voilà, il n'y avait vraiment plus rien à se dire. "Reviens-le voir quand tu veux... je ferai en sorte de ... pas exister à ce moment là." C'était ce qu'il désirait, après tout, non ? Ces paroles remettaient sérieusement en question la capacité de Joanne à élever seule son fils. Un bon coup au moral, et une sacrée perte de courage. Elle se baissa pour récupérer dans les affaires de Daniel le doudou qu'elle confia à son fils. Les mains sur la poussette, elle préférait initier la marche en direction de sa voiture pour s'éloigner de lui. A croire que rien n'ira jamais entre eux, même séparés.
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyVen 10 Mar 2017 - 17:34


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La manière dont j'entretiens mes relations avec mon fils est mon affaire, c'est bien ce que j'essaye de faire comprendre à Joanne. Qu'elle n'a pas à intervenir à tout va, tout comme je ne me permets jamais de remettre en question ses choix. Du moins, c'était le cas jusqu'à présent. C'est bien la première fois que j'ose opposer mon avis au sien, critiquer sa manière de faire -et je devine que si j'avais ouvert la bouche à d'autres occasions, le résultat aurait été aussi grotesque et désastreux. Comment oublier à quel point Joanne ne supporte pas la moindre critique ? Voilà une bonne piqûre de rappel. Toute remarque paraît être une attaque directe à sa confiance en elle, une remise en question de son existence toute entière. Un mot, et c'est tout son rôle de mère qui semble compromis. Elle ne me dégoûte plus, au moins, elle me dépite, me désespère. Si j'en étais arrivé au point d'oublier quelles facettes de la jeune femme étaient un véritable enfer à vivre au quotidien, ma mémoire est soudainement rafraîchie. Elle ose le grand écart entre deux sujets diamétralement différents en les liant d'une manière incongrue qui m'échappe complètement. N'indiquer quand elle est disponible pour que je passe voir mon fils, qui est mon unique droit parental restant, m'envoyer un simple message pour m'indiquer lorsqu'il est malade par exemple, ne sont pas des faveurs qu'elle me fait : cela fait partie de son rôle. Elle ne fait aucune différence entre le caractère intrusif de ses interventions, et le comportement normal d'une mère. Entre alimenter, faciliter le lien entre moi et Daniel malgré la distance, et le forcer d'une manière contre nature. En résumé, comme d'habitude, Joanne est à côté de la plaque. « Mais qu'est-ce que tu racontes ?! » je m'exclame complètement interloqué par l'incohérence de ses paroles. Son manque de logique me fait perdre mon latin, et je passe quelques secondes à chercher les mots à placer sur sa réaction absolument incongrue. Pour ne pas dire stupide. « Je te demande d'arrêter de forcer les choses et toi tu montes immédiatement sur tes grands chevaux à faire dans les extrêmes en parlant de ne plus me tenir au courant de rien ! Tu t'entends parler ? C'est du grand n'importe quoi Joanne, ça n'a aucun sens ! » Mais je ne compte pas sur elle pour le comprendre. Comme je le disais, la petite blonde est un spécimen borné, capable de maintenir ses positions aberrantes jusqu'au bout, les défendant bec et ongles, et allant même ajouter couche sur couche d'autres arguments sortis de nulle part. Comme la soudaine intervention de notre conversation de l'autre soir dans cette dispute, comme si sa réponse vis à vis de mes sentiments a le moindre rapport avec le reproche qui lui est fait en premier lieu. Tout ceci est de plus en plus absurde. « Ca n'a rien à voir avec cette conversation Joanne, nom de Dieu ! » Qu'est-ce qu'elle peut me faire perdre patience. Même supposément anesthésié par mes médicaments, il demeure cette envie de la prendre par les épaules et de la secouer jusqu'à ce que les idées lui soient remises en place. Il y a forcément une connexion dans ce petit cerveau, un branchement mal fait, pour qu'elle soit le seul être au monde à faire d'une critique une remise en question totale sur le sens de sa vie. Comme souvent dans ces moments-là, ses larmes me laissent de marbre, incrédule. Sa petite exigence consistant à interdire les disputes devant Daniel me fait rire jaune. « Après ta manœuvre tu n'es pas en position de dire ça. » Si elle peut user de manipulation émotionnelle, je peux bien hausser le ton. Ce n'est pas moi qui menace de me mettre encore plus à l'écart de sa vie parce que j'ai osé critiquer sa manière de faire après tout. Joanne attrape le guidon de la poussette et se met en marche, me laissant sur place. Je me contente de mettre les mains dans les poches, la suit sur quelques mètres et la rattrape ; il y a mon propre sac accroché à la poussette qu'elle est en train d'emporter. Idiote. Je le récupère, lui lance un regard noir, et lâche avant de m'éloigner à mon tour en direction de ma voiture ; « Peut-être bien que t'es plus cinglée que moi. »
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Message(#)joamie + last days of summer EmptyVen 10 Mar 2017 - 19:08


last days of summer
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Cela faisait plusieurs années que la santé mentale de Joanne était fragilisée. Pas seulement dans le fait de l'avoir rendu totalement frêle et incapable de se redorer elle-même le blason. Mais aussi du fait que cette constante instabilité créait dans son esprit des liens qui n'avaient pas lieu d'être, mais qui devenaient subitement parfaitement cohérents aux yeux de la jeune femme, qui n'avait aucune maîtrise sur cette torsion d'idées aux résultats ô combien douloureux et dépourvus de sens. Cette capacité là faisait une nouvelle fois ses preuves devant Jamie, qui tentait une nouvelle fois, et de manière bien indélicate, de lui faire comprendre que tout ceci n'avait aucun sens. Qu'elle voyait le mal où qu'il soit, dans la moindre parole qui lui était dédiée. Un méli-mélo d'idées qui l'empêchait de penser correctement et de faire preuve de cohérence dans ses propos. Une facette d'une paranoïa qu'elle n'avait jamais su maîtriser jusque là. Jamie disait haut et fort que toute cette mascarade, tout ce comportement n'était en aucun cas relié à leur conversation durant leur nuit blanche. "Alors d'où ça vient, cette rancoeur que tu as depuis que tu nous a rejoins ? Cette parfaite ignorance, l'envie de ne pas m'adresser un seul mot et à bien me faire comprendre que là, durant cette soirée, il n'y avait pas un moment où je n'avais pas ma place ? Tu ne vas pas me dire non plus que c'était ton humeur du jour, si ? J'y peux rien, Jamie. C'est la loi, c'est comme ça, tu l'as bien dit tout à l'heure. Je sais que c'est chiant, je sais que tu voudrais n'avoir des moments qu'avec lui, sans que cette mère tarée et insupportables au possible ne te traîne dans les pattes à longueur de temps. Qu'est-ce qui a changé depuis son anniversaire, si c'est pas ce dont on a parlé l'autre fois, hein ?" lui demanda-t-elle. "Moi aussi j'ai hâte d'avoir une réponse du juge, et j'en ai aussi envie pour toi, pour le bien de Daniel, que tu obtiennes cette garde, c'est ce qu'on veut tous. Et dans ma position, je peux rien faire de plus. Alors oui, il faut qu'on se supporte, qu'on fasse au mieux pour que ça se passe bien. Je reconnais mes erreurs, je sais que je suis parfois trop intrusive et j'ai pas grand chose pour me justifier si ce n'est de... vouloir bien faire." Sur sa dernière phrase, sa voix se radoucit largement, jusqu'à ce qu'elle devienne à peine audible. Elle n'allait pas faire d'excuses, elle savait que ça allait irriter davantage Jamie. C'était quelque chose dont il avait horreur. Mais la jeune femme avait fini par reconnaître ses torts, bien que cela ne soulageait en rien ce doute sur ses capacités à être mère. L'homme, quant à lui, ne se gênait pour garder une voix dure malgré tout. Joanne n'avait rien à redire, elle préférait s'en aller et rentrer à la maison. Mettre Daniel au lit parce que c'était bientôt l'heure et elle verrait bien ce qu'elle ferait ensuite. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle avait embarqué avec le sac de Jamie. Il l'avait suivi en restant derrière elle puis finit par se rapprocher pour le récupérer. "Certainement, oui." admit-elle tout bas, le regard bien bas. Joanne ne s'était jamais considérée comme étant plus saine d'esprit que lui. "C'est pour ça que j'ai recommencé à consulter un psy." souffla-t-elle alors. Elle avait bien compris qu'elle ne pouvait pas gérer ses pensées seules. Trouver quelqu'un après Shawn n'était pas une mince histoire. Elle n'en avait parlé à personne, c'était quelque chose qu'elle avait véritablement voulu gardé pour elle jusqu'ici. Ce n'était pas une mauvaise chose que Jamie le sache, n'est-ce pas ? La petite blonde n'avait que fait trois séances pour le moment. Elle n'avait pas encore réussi à s'ouvrir et à évacuer toutes ces idées qui n'avaient plus aucun sens. Peut-être qu'un professionnel était plus à même de remettre un peu d'ordre à tout ceci. Hassan disait vouloir être là pour elle, mais Joanne s'en voudrait de lui faire peser en plus de tous ses soucis les siens, ça serait bien trop lourd pour lui. C'était pour elle une initiative difficile à tenir, ça lui avait demandé à nouveau tout un lot de courage pour acceptée une nouvelle fois d'être aidée. Joanne s'était arrêtée de marcher depuis un moment déjà, avant même d'avoir confessée qu'elle voyait à nouveau un psychologue. Daniel avait accidentellement jeté sa peluche par terre. Elle s'accroupit, la frotta rapidement de la main afin d'en enlever quelques brindilles qui s'y étaient attachées. Elle lui donnait également sa tétine, qu'elle lui autorisait dans la soirée s'il le lui réclamait. Lui comprenait que tout ne se passait pas bien, et ça le rendait inquiet. Alors Joanne le rassurait par quelques paroles douces, en lui annonçant notamment ce qu'elle lui avait prévu pour la soirée. Un bain, un biberon, une histoire avec maman. C'était un chouette programme pour un bébé, ça. Du moins, ça lui redonnait immédiatement le sourire.
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