| a little less conversation and a little more touch my body...(hot) |
| | (#)Mer 15 Mar 2017 - 22:16 | |
| i'm so into you, i can barely breath, and all i wanna do is to fall in deep...
(☆☆☆) Hannah s'était réveillée au son d'un coeur battant. Elle ne se rappelait plus à quand remontait la dernière fois qu'elle avait aussi bien dormi, ou la dernière fois qu’elle avait eu le sourire dès son réveil et qu’elle n’avait pas eu envie d'ouvrir les yeux. Non, la brune continua de faire semblant, garda ses paupières fermées quelques secondes de plus laissant son corps se réveiller petit à petit tout en prenant conscience de ce qu’il y avait autour d’elle. Elle entendait toujours ce coeur, le rythme un peu trop régulier pour que Saul soit encore endormi, cela ne l’étonnait guère, il avait tendance à être plus matinal qu’elle. Ou alors c’était parce qu’Hannah n’avait pas envie de basculer dans la réalité et faire face au monde extérieur. Peut-être. Sans doute. Hannah était pressée contre lui, elle l’avait été pendant tout son sommeil, les deux mains de la jeune femme agrippées au t-shirt de Saul et ruinant probablement le tissus pour très longtemps. Quelque chose qu'elle ne regrettait absolument pas, c’était le seul moyen qu'elle avait de s’assurer qu’il ne partirait pas, qu’il ne partirait plus et qu'il ne ferait pas n’importe quoi. Oui, Hannah avait plus ou moins promis que cette colocation soudaine n’était pas pour le surveiller, mais vraiment parce qu’elle avait besoin de lui. Cela ne voulait pas dire que la brune n'allait pas s’inquiéter, débarquer dans sa chambre après lui avoir souhaité bonne nuit n’était probablement pas très subtil, mais Saul ne l'avait pas encore mise à la porte. Alors elle restait. Hannah ne parlait généralement pas dans ces cas là, ou alors elle reprenait la conversation qu'ils avaient commencé sur le canapé ou dans la cuisine à propos d’un quelconque film ou d’un bouquin, elle soulevait les couvertures et elle retrouvait sa place. Était-ce ridicule d’être aussi possessive alors que Saul n'était là que depuis quelques jours ? Probablement. Avec lui, Hannah avait l'impression de redécouvrir son coeur et sa vie tout entière, elle avait cru tenir à des hommes, avant lui, mais rien ne l'avait préparé pour lui. L’absence d'un autre avait été une douleur passagère mais la sienne avait laissé un vide sans précédent. Le plus simple était de l'admettre, elle avait besoin de lui. Ce fut bien pour ça qu’elle continua de faire semblant de dormir, profitant de cette étreinte, profitant de ses bras autour de sa fine silhouette et d'une de ses mains posées sur ses hanches. Rester comme ça des heures ne l’aurait absolument pas dérangée, plus que des heures à dire vrai… En général c’était cette pensée-là qui poussait à ouvrir les yeux, se disant que son souhait ne pourrait définitivement pas à se réaliser si elle gardait Saul juste pour elle, coincé entre les murs de sa villa. Hannah ouvrit enfin les yeux et elle releva la tête, croisant enfin le regard du brun. Un fin sourire se dessina sur son visage et elle articula un simple « Hey. » incapable d’en dire plus. Devait-elle le remercier d’avoir accepté sa proposition ? Ou dire merci d’accepter de la prendre dans ses bras, de ne pas poser de questions quand elle était trop silencieuse ou quand au contraire quand son esprit semblait courir sur des kilomètres ? Peut-être que le sourire d’Hannah voulait dire tout ça et encore plus quand elle posa ses coudes sur son torse, envahissant à proprement parlé l’espace de Saul, capturant les lèvres du brun avec les siennes. Autre chose dont elle ne se lassait absolument pas, et qu'elle aurait pu faire des heures... C’était simple, contre les lèvres de Saul elle se retrouvait enfin et il l’embrassait avec quelque chose de doux, qui lui donnait envie de revenir et d’arrêter de courir et de tout simplement rester là. Hannah s’écarta avec une autre expression sur le visage, pas du tout innocente comparée au reste de ses pensées et elle finit par se relever complètement, histoire de ne pas suggérer que Saul se débarrasse du reste de ses vêtements et elle aussi de ma légère nuisette qu’elle portait… « Petit-déjeuner ? Ça me semble être une bonne idée. » La jeune femme était déjà sur ses deux pieds et arrivée à la porte, elle se retourna et lança un simple « Oh et je n'ai pas oublié quel jour on était. Mais tu auras ton cadeau ce soir... et seulement si tu demandes gentiment... bien entendu. » Hannah s'éloigna, sur la pointe des pieds, après un dernier clin d’oeil pour Saul, et quand elle quitta la chambre de ce dernier, elle était bien certaine qu'il fixait bien ses jambes. Hannah conversa son sourire tout le long du déjeuner et elle lui souhaita une bonne journée quand il quitta sa demeure, la brune toujours aussi sereine. Il fallait dire qu’elle avait commencé à penser à l'anniversaire de Saul il y a des mois en arrière, quand elle arpentait encore les rues de New York, à la recherche d'un cadeau qui aurait autant de valeur et de signification que son collier. Ça serait son vrai cadeau... maintenant rien ne disait qu'Hannah ne pouvait pas s’amuser un peu en le lui donnant. Elle était certaine que Saul la remercierait ou qu'au moins qu'il rirait bien. Avec tout ce qui se passait dans sa vie, son divorce, le fait qu'il ne pouvait pas voir ses enfants aussi souvent qu'il le souhaitait et aussi l’absence soudaine d'Hannah... Il lui fallait définitivement quelque chose de léger pour cette année. Ou alors c'était juste l'excuse qu'Hannah allait utiliser ce soir au cas où le brun n'avait pas la réaction espérée. « Miss Siede… » Hannah se retourna en entendant la voix d'Audrey. « Le gâteau sera livré à dix neuf heures précises comme vous l’avez demandé. » « Parfait, il faut vraiment qu j'aille me préparer alors… » Après une rapide douche, Hannah alla emballer le vrai cadeau de Saul, c'était sûrement à cliché à souhait d'offrir une cravate à un homme mais celle-là avait appartenu au grand père maternel d'Hannah, c’était un peu sa façon à elle d'acceuillir Saul dans sa vie et dans sa famille pour de bon et lui montrer qu'elle ne souhaitait pas qu'il reparte. Mais ça, ce serait pour beaucoup plus tard... pour le moment le plan d’Hannah était simple. Prendre une très longue douche, demander à Saul de rentrer à 19h30 très précisément en lui envoyant un sms, ignorer les coups de fils répétés de son père, jauger son reflet dans le miroir pendant de longues minutes avant de décider quelle paire de chaussures elle allait porter pour agrémenter sa tenue du soir. Ensuite c'était à Audrey de jouer, c'était à elle d'accueillir Saul, de lui dire qu'Hannah aurait un peu de retard et de le conduire dans le salon. Le majordome apporterait la pièce montée gigantesque qui avait été confectionnée juste pour l'anniversaire de Saul… et c'était à Hannah de se révéler, de l'intérieur du dit gâteau, un franc sourire sur les lèvres, et uniquement vêtue d’un énorme noeud papillon rouge qui prenait naissance autour de sa poitrine et dont l’épais tissus de velours suivait la courbe naturel de son corps. « Joyeux anniversaire ! » déclara la brune avant de lâcher un rire plus que sincère. « Je sais j’ai ruiné ton gâteau mais … je suis certaine qu’on peut trouver un arrangement. » ajouta rapidement la jeune femme. Son index passa lentement sur le nappage du gâteau et elle porta ce dernier à sa bouche, son regard rivé sur Saul. « Ou alors... tu préfères ouvrir ton cadeau tout de suite ? » Et au ton de la brune, il était facile de deviner quelle était son option favorite.
Dernière édition par Hannah Siede le Mer 5 Avr 2017 - 22:11, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 18 Mar 2017 - 2:41 | |
| C'est en ouvrant un œil ce matin qu'il y avait pensé, brusquement. A cette journée, au fait qu'il prendrait un an et se rapprocherait ainsi d'un cap qu'il n'était pas nécessairement pressé de franchir, mais qui pour autant était loin de le tétaniser. Parce que vieillir, c'était autre chose que compter ses rides devant un miroir et se faire passer pour plus jeune devant des inconnus. Vieillir, c'était dans la tête, et ça pouvait très bien se passer dès lors qu'on acceptait l'idée que prendre de l'âge, c'était essentiellement avancer, dépasser les erreurs qu'on avait pu faire et s'efforcer de ne plus les reproduire. Saul, pourtant, se surprenait parfois à penser à sa mère, à Alzheimer et au fait que d'ici vingt ou trente ans, lui aussi verrait peut être cette saloperie entrer dans sa vie. Mais aussi vrai qu'il était trop tard pour changer ce qui était derrière nous, il était encore trop tôt pour penser à tout ça. Alors, ce matin, c'est le sourire aux lèvres qu'il avait émergé, doucement, et constaté que le corps qu'il avait accueilli entre ses bras la veille au soir était toujours là, tout contre lui. Hannah n'avait pas bougé, ou juste pour le laisser l'enserrer un peu plus fort, ses bras noués autour de la brune comme par crainte de la laisser lui échapper. C'était un drôle de sentiment, de se réveiller à nouveau auprès de quelqu'un, même quand dans leur cas bien des choses restaient à définir, à commencer par cette relation singulière qui les unissait depuis maintenant presque un mois, et qui ne trouvait pas son pareil dans ce que le brun avait déjà vécu. Oui, c'était un drôle sentiment de sentir ce corps s'éveiller près du sien, ce regard le scruter de bon matin et cette douce senteur s'imprégner jusque dans les plus fins tissus de sa peau. Si on lui avait demandé de réfléchir au matin de son anniversaire, il y a encore quelques semaines, sans doute l'aurait-il imaginé bien terne et solitaire, quand il avait encore toutes les raisons de penser que jamais plus la vie ne mettrait sur son chemin quelqu'un capable d'éveiller son cœur et de vouloir être à ses cotés dès les premières heures du jour. Il s'était trompé. Parce qu'Hannah était là, ce matin. « Hey. » Saul souffla à la brune, lorsque celle-ci s'éveilla à son tour, comme une poupée qui prendrait brusquement vie entre ses mains. Le sourire du brun était tendre, à l'image de celui que dessinaient les lèvres d'Hannah. Tendre, un peu rêveur aussi, si bien qu'il se demanda, un court instant, si ce réveil n'était pas un peu trop beau pour être réel. Une pensée qui quitta toutefois son esprit dès que la brune vint cueillir ses lèvres et lui donner un baiser dont elle avait le secret, et qui avait toujours cet arrière-goût de nouveauté qui lui faisait comme chaque fois naître des papillons dans le ventre. Hannah, elle, affichait cette expression malicieuse qui lui laissa penser, c'est vrai, que ce qui s'éveillait en lui chaque fois qu'ils n'étaient que tous les deux ne l'épargnait peut être pas, elle non plus. « Tu sais parler aux hommes, toi. » Le brun énonça cette fois, dans l'esquissa d'un nouveau sourire, lui-même teinté de malice, avant qu'Hannah ne quitte finalement le lit pour s'approcher de la porte. Elle évoqua son anniversaire, et il émit un rire, doux. « On m'a toujours dit que c'était impoli de réclamer. Directement, du moins. » Et affichant ce qui ressemblait à une moue quasi suppliante, il se fit la promesse qu'il ne la laisserait pas s'en tirer aussi facilement. Pas maintenant qu'elle en avait trop dit, ou pas assez. « Pas de folie, hm ? » Il tint toutefois à s'assurer, comme s'il la connaissait un peu trop pour redouter qu'elle ait pu voir trop gros, dépenser ce qui pour elle – et même pour lui – n'était jamais qu'une bagatelle. Peut être était-il mal placé pour tenir ce genre de discours après le coup du collier, à l'anniversaire de la brune, mais il ne voulait pas qu'Hannah croit devoir en faire beaucoup pour lui faire plaisir. L'observant en tout cas alors qu'elle quitta la chambre, il finit par se lever à son tour et par la rejoindre autour d'un petit-déjeuner lui aussi des plus agréables. Vint ensuite le moment de la quitter, et de rejoindre le bureau pour quelques réunions auxquelles il aurait volontiers échappé mais auxquelles il valait mieux qu'il se montre s'il ne tenait pas à irriter encore plus une certaine Patty. La journée passa alors, et c'est aux alentours de dix-huit heures qu'il entreprit finalement de quitter ses locaux, devant lesquels il fuma une dernière clope en compagnie de Vance. Car chez Hannah, qui elle ne fumait plus, Saul s'efforçait de faire des efforts. « Alors, qu'est-ce que ça fait d'avoir trente-huit ans ? Tu sais que c'est un pas de plus vers la quarantaine … j'en connais plus d'un que ça angoisserait. » Vance avait toujours les mots pour présenter les choses de la façon la moins reluisante, mais s'il se permettait ce genre de remarques, c'est certainement parce qu'il le connaissait suffisamment pour savoir que Saul n'était pas du genre à déprimer à l'idée de souffler une nouvelle bougie. « Eh bien pas moi. La seule chose qui pourrait m'angoisser, ce serait de faire autant d'erreurs à trente-huit ans que j'ai pu en faire à trente-cinq, trente-six et trente-sept. » Tirant une nouvelle bouffée, il laissa son regard s'égarer un instant avant que la main de son associé ne trouve son épaule et ne le tire de ses songes. « Allons, ça n'arrivera pas. D'ailleurs, qu'est-ce que tu dirais d'aller boire une bière, pour fêter tout ça ? » L'idée avait de quoi le charmer, après tout il buvait beaucoup moins depuis la mi-février mais s'il y avait bien un soir pour s'autoriser une pinte, c'était celui-ci. Pour autant, il dut décliner, les lèvres pincées. « Demain, plutôt ? Ce soir, j'ai déjà quelque chose de prévu. » Et au regard que lui lança instantanément Vance, il comprit aussitôt à quelle question il allait avoir droit. « Ouh, et comment elle s'appelle ? » Incorrigible Vance, qu'il pensa. « Tu penses vraiment qu'à ça. » Et s'il envisagea un court instant de lui parler d'Hannah – qu'il connaissait après tout très bien – de ce rendez-vous qu'elle lui avait donné chez elle, à dix-neuf heures trente pétantes, et de ce qui serait certainement une soirée d'anniversaire des plus agréables, il se ravisa. Parce qu'il ne voulait pas la prendre en traître, et parler de ce qu'ils partageaient, qui plus est alors qu'ils ne le savaient pas exactement eux mêmes. Parce que c'était encore frais, et qu'il restait des étapes qu'ils ne s'étaient pas encore autorisés à franchir. Saul n'avait pas de secret pour son associé, mais il ne tenait pas non plus à alimenter certaines rumeurs, après les photos parues dans la presse. Hannah et lui, c'était plus qu'une histoire toute bête juste bonne à faire jaser et à confirmer sa récente réputation d'homme volage. C'était plus que ça, et ça valait bien qu'il garde le secret encore un peu, juste pour la protéger. Finissant sa cigarette, Saul salua son ami avant de monter dans un taxi, direction la demeure qu'il avait quitté le matin-même. Arrivé sur le pas de la porte, il scruta sa montre et constata qu'il avait deux minutes d'avance. Deux minutes qu'il passa donc à attendre, lisant ses derniers mails et répondant à un sms de Ginny pour être certain de ne surtout pas entrer avant l'heure énoncée par Hannah. Quand sonnèrent enfin dix-neuf heures trente, il put alors tiliser son double des clés et pousser la porte d'entrée, aussitôt accueilli par une Audrey enthousiaste qui le conduisit immédiatement jusqu'au salon. Pour quelle raison ? Il l'ignorait encore, mais comprit que ça avait tout à voir avec son anniversaire lorsque Lewis apparut à son tour pour amener une immense pièce montée qui faillit lui donner le tournis. De quoi était-il alors question ? Est-ce qu'Hannah comptait sur lui pour avaler tout ça d'une traite, quitte à frôler la crise de foie ? A moins que … « Pitié, Lewis, dites-moi que ça n'est pas ce genre de soirées où vingt personnes sortent de derrière les canapés pour crier « surprise ! » et improviser une petite fête. » Parce qu'à voir la taille du gâteau, on pourrait légitimement croire qu'Hannah avait invité tout le voisinage pour célébrer ses trente-huit ans. Une idée qui, si elle partirait d'une bonne intention, serait nettement plus angoissante que la perspective de vieillir. Mais Lewis n'ajouta pas un mot et disparut, le laissant face à ses interrogations. Des interrogations qui prirent toutefois rapidement fin, au moment où le dessus du gâteau s'ouvrit brusquement pour laisser apparaître une Hannah flamboyante … et des plus dévêtues. Saul fit un bon en arrière, pris de surprise, le cœur menaçant d'imploser. « Hannah ?! Oh … OH ! » Le brun s'exclama, à la fois amusé et abasourdi. Puis il fit le lien, et comprit. C'était donc ça, qu'elle tramait depuis tout à l'heure. Ça, la raison pour laquelle il devait rentrer à dix-neuf heures trente précises. Ni avant, ni après. « Je comprends mieux pourquoi tu tenais tant à ce que je n'ai pas une seule minute de retard. Tu avais de la place pour respirer, là-dedans, au moins ? » Dans un rire, il s'approcha du gâteau pour aider la brune à en sortir, l'air encore stupéfait. « Hannah, tu es complètement folle. » Il souffla cette fois, dans un sourire plus tendre, un peu intimité aussi sans doute, tout en s'approchant d'elle pour venir lui dégager les cheveux du visage, doucement. « Merci, mais … je croyais que c'était justement ça, mon cadeau ? » Cette mise en scène, qui avait du nécessiter une organisation pointilleuse, et même la complicité des employés de maison. A cette idée, Saul sentit d'ailleurs ses joues s'empourprer tandis qu'il prit conscience de l'ampleur de la situation. Hannah ne portait presque rien sur elle, ce nœud ne cachait pour ainsi dire que les endroits stratégiques de son anatomie. Ce soir il en voyait beaucoup plus que jamais auparavant, et ça l'embarrassait probablement beaucoup plus qu'il ne voulait l'admettre … Sans doute parce qu'il n'aurait jamais pensé la découvrir ainsi dans ces circonstances. « Un arrangement, je crois que ça me va. J'espère simplement qu'Audrey et Lewis ont rejoint leurs quartiers et qu'ils ne risquent pas de débarquer à l'improviste et de te trouver comme ça. Je ne voudrais pas que tu nous les traumatises ... » Saul souffla cette fois, dans un nouveau rire, laissant ses bras l’enserrer délicatement et ses mains rencontrer son dos nu et sa peau si douce, qu'il caressa. « Je suis quasiment sûr qu'Audrey ne t'a pas aidé à t'habiller. » Si tant est qu'elle ait eu besoin d'aide pour enfiler ce tissu décidément peu couvrant, qui donnait à cette soirée d'anniversaire une dimension des plus surprenantes, mais qui ne lui déplaisait pas pour autant. C'est d'ailleurs sur cette pensée qu'il unit doucement leurs lèvres, croyant avoir saisi le message qu'elle avait voulu lui faire passer, et songeant peut être que si elle lui réservait d'autres surprises, il avait encore plusieurs heures devant lui pour les découvrir. |
| | | | (#)Jeu 23 Mar 2017 - 21:46 | |
| Peut-être qu’Hannah en avait trop fait, peut-être qu’elle essayait de détendre l’atmosphère depuis le jour où Saul avait déposé son sac dans la chambre d’amis qu’elle lui avait préparé. Peut-être que dans le fond, Hannah était terrifiée par cette décision mais encore plus par la pensée que Saul pouvait s’éloigner ou tout simplement disparaitre de sa vie, chose qu’elle était certaine ne pas supporter. Mais vivre avec quelqu’un était un gros engagement et il était risible de se dire que c’était elle qui le lui avait proposé alors que pendant les trente et une dernières années de sa vie elle avait toujours tout fait pour fuir tout ce qui était sérieux. La stabilité était synonyme d’ennui dans le vocabulaire de la brune et elle avait toujours été persuadée que si elle finissait vraiment pas tomber amoureuse, elle serait celle qui commettrait les plus odieux des crimes, perdrait la confiance de sa moitié et finirait par abandonner ce dernier avec le coeur en miettes. Hannah se savait capable d’aimer, oui, cependant, elle ne se faisait guère plus confiance que les autres et elle avait ses réserves vis-à-vis de tout ça. La dernière personne qu’elle voulait blesser était Saul. Il était beaucoup trop important pour elle et dans sa vie désormais, c’était bien pour ça qu’elle avait voulu le garder tout proche d’elle et proche de son coeur. Peu importe les risques, peu importe ce qu’elle pouvait perdre, il valait le coup. Pour lui, elle voulait prendre tous les risques, lui prendre la main jusqu’à ce qui lui demande de la lâcher et voir ce qui se passait, ni plus ni moins. C’était dangereux, grisant, elle n'avait jamais rien connu de tel et parfois, quand elle s’endormait dans ses bras, quand elle sentait qu'elle glissait peu à peu dans le monde de l’inconscience, elle avait envie de le secouer, de lui demander pourquoi elle, ce qu’il pouvait bien lui trouver de si spécial et pourquoi est-ce qu'il avait besoin d'elle à ce point-là. Peut-être que si elle comprenait, elle pourrait lui faire ouvrir les yeux et lui faire comprendre que ce n’était que du vent, qu’il s’attachait pour les mauvaises raisons, comme tous les autres et qu'il devait fuir avant de perdre la tête lui aussi. Mais elle n'avait pas envie de prononcer ces mots-là, elle n'avait pas envie qu'il parte, elle voulait qu'il perdre la tête justement, complètement et qu’elle soit là pour le faire avec lui et pour sombrer avec lui. Alors quoi, c'était complètement ridicule et fou de sortir d’un gâteau quasiment nue mais pourquoi pas ? Elle avait déjà établi qu'il n'y avait pas suffisamment de mots dans le dictionnaire pour décrire tout ce qu'elle ressentait pour Saul, que ce soit sur le plan émotionnel ou sur le plan physique. Ce soir, comme lorsqu'elle l’avait trouvé dans cette allée il y a quelques semaines de cela, Hannah ne voulait plus parler ou se poser de questions. Elle pouvait dire rien qu'à son expression qu'elle l'avait surpris, il ne partait pas en courant, chose qu'il aurait pu faire face à cette idée ridicule mais non, il était là. « Hmmm…. plus ou moins ? » répondit simplement la brune alors que Saul lui demandait si elle avait eu de la place pour respirer dans cette pièce montée. Hannah se retint d'ajouter qu'il n'y avait absolument rien de glamour à l'intérieur d'un gâteau et que ses mèches brunes allaient probablement sentir le sucre pendant des semaines mais… Quand elle voyait le sourire sur le visage du brun, ou quand elle sentait la façon dont son propre coeur s’emballait déjà, ou les mains de Saul qui venaient dégager les mèches brunes de son visage, elle savait que ça en valait la peine et que si c'était à refaire, elle n'hésiterait absolument pas. « Je crois que complètement est le bon adjectif… » murmura la brune alors que ses propres mains jouaient avec le col de la chemise de Saul, le gardant tout proche d’elle. Elle eut encore plus envie d'embrasser Saul en le voyant légèrement rougir, le brun en train d'essayer d'imaginer comment Hannah avait fait pour organiser une telle surprise. Elle lui raconterait surement les coups de fils qu’elle avait passé dans une pâtisserie très réputée plus tard, il était certain que ce n’était pas une requête commune, surtout pas quand elle et Audrey avaient dû préciser qu'une femme d’un mètre 70 devait pouvoir se glisser dans le gâteau sans problème. Ça avait définitivement été un coup de fil marrant. « Oh ne t'en fais pas pour eux, en près de trente ans d’existence j’ai eu suffisamment de temps pour les traumatiser… » répliqua Hannah dans un léger rire. Elle laissa échapper un soupir en sentant les mains de Saul sa peau, elle savait qu’ils n'avaient jamais été aussi proches, cela faisait aussi parti de son plan, mais le reste de la soirée dépendait entièrement de lui. Hannah était prête, certes, ce n'était pas la façon la plus subtile de le dire, mais elle était prête; si Saul préférait attendre et qu'elle passe la soirée dans ses bras, cela lui allait aussi. « Et au cas où je ne l’ai pas encore dit une centaine de fois, joyeux anniversaire Saul... » Elle eut à peine le temps de murmurer ces mots-là que ses lèvres rencontrèrent celles de Saul pour un baiser qui se voulait des plus romantiques, Hannah sourit contre les lèvres du brun avant de changer la donne de leur étreinte, ses mains trouvant la chevelure du brun. Ça n'aurait pas dû être aussi bon, se dit Hannah contre Saul, la jeune femme déjà sur la pointe des pieds sans même le réaliser, mais ça l'était, plus elle embrassait Saul et plus elle pouvait sentir le bas de son ventre se serrer et plus elle savait qu'elle ne pourrait pas juste se contenter de dormir dans ses bras ce soir, c'était définitivement un mensonge. Elle ne pourrait pas juste dormir dans ses bras une nuit de plus, elle avait été sage pendant trop longtemps et elle comptait bien sur Saul pour remédier à ça. Ce fut bien pour cette raison qu'elle déposa un autre baiser au coin des lèvres du brun, puis sa joue et enfin sur sa pomme d’Adam avant de reprendre lentement la parole. « Je t’avoue que je déteste les surprises pour ma part, mais je me suis dit que ça valait la peine qu’on marque le coup … et je crois aussi que c’était ma façon de dédramatiser toute cette situation… Toi, moi… tout ça… il faut qu'on ait une conversation sérieuse je sais... mais il m’est difficile de me concentrer quand tu me regardes comme ça… » Ils devaient probablement parler du divorce imminent de Saul, de s'ils allaient être ensemble ou pas, s'ils allaient passer par l'étape du premier rendez vous ou continuer de vivre ensemble et travailler ensemble... Tellement de questions sans réponses et Hannah savait également qu’elle devait lui laisser du temps, pour son coeur, pour se remettre de tout ça. Et en même temps, la patience n’avait jamais été son fort et elle poussa un gémissement à peine voilé en quittant enfin la pièce montée pour se laisser tomber dans les bras de Saul, l'embrassant de nouveau. La brune esquissa un sourire quand les genoux de Saul finirent par heurter le canapé et qu'il se retrouva en position assise. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’Hannah se retrouve califourchon sur lui. « … Ou alors c'était juste une excuse pour te retirer tous tes vêtements. » murmura t-elle, jouant déjà avec les boutons de la chemise de Saul. |
| | | | (#)Mar 28 Mar 2017 - 20:54 | |
| La surprise avait été totale, et son cœur, lui, peinait encore à se remettre de ses émotions. Celui-ci battait à toute allure à l'intérieur de sa poitrine, faisant vibrer sa cage thoracique et saccadant son souffle, tandis que face à lui était apparue une Hannah flamboyante, qui lui sembla un instant s'être évadée tout droit de son imaginaire, là où dormaient des pensées vers lesquelles son esprit ne s'autorisait que rarement à s'aventurer. Pourtant Hannah était bien là, juste face à lui, vêtue de ce qui ressemblait à un énorme nœud ne cachant de son anatomie que de rares parcelles qui semblaient encore cultiver un certain mystère, face à ce tout ce qui s'était pourtant déjà dévoilé juste sous ses yeux, comme une mise en bouche censée le tenir en haleine avant que ne lui soit offert le reste d'un festin que son esprit s'autorisait par moments à imaginer. Ce soir, Saul en voyait beaucoup. Beaucoup plus que jamais auparavant. Beaucoup plus qu'il n'aurait sans doute imaginé en voir lorsqu'il avait quitté son travail et répondu à l'invitation lancée par Hannah. Mais assez, il est vrai, pour que l'idée d'abandonner la brune à ses idées fantasques ne lui ait pas un seul instant effleuré l'esprit … Parce qu'Hannah était troublante, bien sûr, dans cet accoutrement qui laissait peu de doutes quant aux envies qui pouvaient l'animer, mais laissait toutefois suffisamment de place à l'imagination pour que ce petit jeu n'ait rien de vulgaire ni d'indécent, et cultive en vérité un désir qui semblait ce soir les rapprocher comme deux aimants tenus trop longtemps éloignés l'un de l'autre. La fébrilité du brun était alors palpable, car en lui s'était réveillé un feu qu'il pensait endormi, du moins depuis que la perspective de recouvrer un peu de tendresse entre des bras féminins semblait s'être envolée en même temps que l'espoir de sauver les dernières brides d'une vie destinée à s’effondrer. Et la malice dont il fit bientôt preuve parvint tout juste à masquer ce début d'agitation, tandis qu'il s'amusa de l'idée selon laquelle Hannah n'avait pas du jouir d'un très grand confort à l'intérieur de ce gâteau. Les mots bientôt soufflés par la brune étirèrent encore davantage son sourire, avant qu'il ne s'approche de la jeune femme pour lui témoigner toute sa surprise, mais aussi toute sa reconnaissance, face à un geste qui l'aurait peut être complètement déstabilisé si toutefois il n'y avait pas vu la preuve d'un grain de folie des plus attachants et une envie certaine de lui faire plaisir. « Il n'y a que toi pour avoir ce genre d'idées. » Il reprit alors, tout bas, sentant bientôt les mains de la brune agiter le col de sa chemise tandis que leurs regards ne se séparaient plus, plongeant l'un dans l'autre comme deux rivières destinées à n'en faire plus qu'une, et intensifiant les battements de son cœur avant qu'un rire ne vienne finalement troubler le silence qui sembla un instant les entourer. Le sien, au moment où il s'inquiéta du fait que Lewis et Audrey puissent potentiellement surprendre Hannah dans une tenue sans doute un peu moins traditionnelle que celles dans lesquelles ils la voyaient d'habitude. « Dans ce cas, je préfère ne même pas imaginer à ce qu'ils peuvent avoir à l'esprit maintenant qu'ils ont été complices de tout ça ... » Tout ça, à savoir ce numéro plus qu'équivoque qui semblait donner le ton d'une soirée haute en couleurs, qui n'avait peut être pas encore dévoilée toutes ses surprises … Des surprises que son esprit dessinait d'ailleurs avec plus de précision à chaque seconde qui les éloignait de l'entente platonique qui avait si longtemps régné entre la brune et lui. Car lorsque leurs lèvres se retrouvèrent enfin, l'interrompant avant même qu'il ne songe à répondre aux paroles formulées par Hannah, c'est un bien-être infini qui envahit chaque centimètre carré de son corps, réchauffant la moindre parcelle de son épiderme et crispant ses muscles dans un slow-motion aussi douloureux que grisant. Ce baiser n'avait rien à voir avec ceux qu'ils avaient déjà échangé, Saul le comprit dès l'instant où son désir se fit plus fort, et où des envies qu'il croyait appartenir à sa vie passée reprirent leurs droits sur son cœur, son corps, et chaque fragment de son être. Leurs soufflent mêlés, leurs langues nouées dans un balais déroutant, ils restèrent ainsi à flirter avec la limite qu'un seul pas leur ferait maintenant franchir. Un pas que la brune effectua justement au moment où ses mains s'égarèrent à travers ses cheveux et où ses lèvres, après s'être séparées des siennes, vinrent flatter la peau de son cou. Saul sentit sa volonté le quitter, peu à peu, et l'enserra un peu plus fort, loin de laisser cette pièce montée faire obstacle à son besoin de la sentir tout contre lui. Hannah reprit la parole, et il lui sourit, tendrement. « Tu as bien fait, ce soir je ne suis pas sûr d'avoir le cœur à parler de ce qui me mine déjà le moral le reste du temps. » Et c'est en ça que cette folle initiative n'aurait pas pu mieux tomber, en ce soir d'anniversaire où Saul ne voulait plus penser à ses contrariétés habituelles, ni laisser son cœur se serrer sous le poids des mêmes angoisses que d'habitude. Ce soir il avait trente-huit ans, il était un homme plus heureux qu'il ne l'avait certainement été durant les trois derniers mois, et la seule présence d'Hannah lui offrirait ce soir un aller simple vers un monde un peu plus doux. « Et puis, nous avons tout le temps de parler. Jusqu'à ta prochaine surprise, qui ne devrait logiquement pas tomber avant un an maintenant ... » Un nouveau rire quitta ses lèvres tandis qu'il les unit de nouveaux aux siennes, le temps d'un baiser plus court, mais tout aussi agréable. « Et ce n'est pas moi qui suis sorti d'un gâteau à moitié nu, je te signale. Tu crois peut être que ma concentration se porte bien, à l'heure actuelle ? » Il suffisait d'observer la lueur qui scintillait au fond de son regard et l'attraction qui opérait entre leurs deux corps pour deviner, sans mal, que l'heure n'était plus vraiment à la réflexion. Pourquoi il savait, bien sûr, que beaucoup de questions se poseraient bientôt et qu'il leur faudrait tenter d'y répondre, ensemble, pour situer leur relation et savoir ce qu'ils étaient réellement devenus l'un pour l'autre. Mais pas ce soir, pas alors que la soirée s'annonçait belle et que rien ne semblait pouvoir troubler la flamme qui s'était éveillée en eux. Hannah quitta finalement la pièce montée et atterrit bientôt dans les bras de Saul, dans une impulsion qui coûta au brun de se retrouver projeté contre le canapé, sur lequel il s'assit alors, la brune se tenant à présent sur ses genoux. « Depuis quand est-ce qu'Hannah Siede s'encombre d'excuses, hm ? » Ses lèvres vinrent bientôt souffler, tout près des siennes, tandis qu'il sentait déjà les mains de la brune s'animer autour de boutons de sa chemise. Leur proximité atteignit encore un autre niveau, lorsque ses mains quittèrent le dos de la jeune femme pour se déposer au niveau de ses joues, puis remonter doucement jusqu'au commencement de ses cuisses. Il prenait son temps, domptait à sa manière cette louve qui aurait pu si souvent le mordre mais qui, ce soir, semblait toute proche de lui faire officiellement une place tout près d'elle. « Pas ici ... » Il souffla toutefois, ses lèvres de nouveau attirées par les siennes, dans un baiser qu'il n'éternisa pas, de peur peut être de perdre définitivement ses moyens et de se laisser aller à ce qui n'avait pas sa place au milieu de ce salon. « Pas comme ça. » Et éloignant doucement son visage du sien, il laissa l'une de ses mains trouver la joue de la brune, y apposant une tendre caresse. « Je veux bien faire les choses. Je le veux vraiment. » Parce qu'il n'était pas question de n'importe qui, ni de n'importe quoi. Et parce que lui qui n'avait déjà jamais partagé l'intimité d'une femme sans avoir eu l'envie de s'engager dans quelque chose de sérieux, avait d'autant moins l'intention de gâcher ce moment depuis que ses récentes erreurs lui avaient coûté de perdre beaucoup d'être chers. « Ne bouge pas. » Et esquissant un nouveau sourire, il prit finalement un léger élan pour se redresser, quittant le canapé pour se retrouver de nouveau debout, sans toutefois avoir lâché Hannah, qu'il portait tout contre lui, ses jambes serrées autour de sa taille et ses bras noués autour de sa nuque. Ses mains la soutenaient mais cachaient aussi inconsciemment certaines parties de son corps, à peine dissimulées par le nœud qui l'habillait. Empruntant finalement les escaliers, il s'assura dans un premier temps que personne n'irait les surprendre pendant qu'ils évoluaient d'une pièce à l'autre, et gagna finalement l'étage jusqu'à se retrouver face aux portes des différentes chambres. La sienne, mais aussi celle d'Hannah, dont il s'approcha, doucement, avant de croiser le regard de la brune, toujours dans ses bras. « Est-ce que j'ai ton autorisation ? » Celle d'entrer, de pénétrer dans cette chambre où il ne s'était jusqu'ici jamais senti le droit d'entrer, parce qu'aussi proche avait-il été d'Hannah dès son arrivée ici, le statut incertain de leur relation l'avait contraint à dormir dans la chambre d'ami, et ce même si la brune l'y avait plus d'une fois rejoint pour simplement se réveiller dans ses bras. Ce soir, c'était différent, Saul le sentait autant qu'il le devinait rien qu'en la regardant droit dans les yeux. Mais il n'était pas chez lui, cette chambre n'était pas la sienne, alors il ne ferait rien sans l'autorisation d'Hannah. Une autorisation qu'il n'estimait pas encore acquise, à l'instar de tout le reste. |
| | | | (#)Ven 31 Mar 2017 - 22:45 | |
| Hannah n’aurait jamais pu anticiper la réaction de Saul et c’était surement cela qui lui plaisait le plus chez le brun. Elle ne pouvait pas encore dire qu’elle le connaissait par coeur, mais il était certain qu’ils n’étaient plus des étrangers l’un pour l’autre et qu’Hannah ne se sentait absolument pas ridicule devant lui. Ce soir en était une belle preuve et si c’était à refaire, la brune n’hésiterait pas une seule seconde. Que ce soit pour le surprendre, voir naitre un sourire sur son visage ou le simple désir dans son regard. Car il y avait eu tellement de non-dits depuis la mi-Février, depuis le moment où Hannah avait enfin posé ses lèvres sur celles de Saul. Bien sûr, elle y avait longuement songé avant, avait rangé les pensées bien loin et en avait fait de même pour la clé, bien certaine de ne jamais y revenir car elle ne pouvait pas songer à Saul dans ces termes-là. Mais depuis tout avait changé, un seul baiser avait suffi à les précipiter dans une spirale infernale et ici, et ces lèvres-là, celles de Saul, Hannah savait qu’elle ne serait jamais lassé de les embrasser. Il y avait quelque chose de nouveau dans chaque baiser, à chaque fois, elle se redécouvrait et elle avait envie de lui livrer un peu plus d’elle-même et rester en sécurité dans ses bras. Ce n’était pas qu’une question de réconfort mais belle et bien de désir, ce qui expliquait bien la tenue d’Hannah ce soir. Il fallait se dire que la mannequin n’en était pas à son premier coup d’essai, pas quand il s’agissait de parvenir à ses fins, mais cela n’avait jamais été aussi important. Ce n’était pas quelqu'un qu’elle se chargerait de vite oublier au réveil ou même une fois que les rayons du soleil seraient enfin là et qu’elle pourrait se remettre une couche de rouge à lèvres. Non, c’était Saul, son Saul et il n’était pas question qu’il l’oublie ou qu'il regrette un seul instant ce moment, et c’était bien cette pensée qu’Hannah avait en tête au moment où elle avait trouvé sa place au dessus du brun, prête à laisser sa marque. Il ne s’agissait pas de marquer son coeur ou son âme ce soir; non, Hannah voulait laisser des marques indélébiles sur sa peau, le genre de cicatrices qu’il pourrait regarder fièrement devant un miroir et sur lesquelles elle pourrait apposer ses lèvres nuit après nuit. « Depuis quand est-ce qu'Hannah Siede s'encombre d'excuses, hm ? » Une remarque qui arracha l’ombre d’un rire à la brune qui voulait déjà capturer les lèvres de Saul, pour qu’il ne soit plus en mesure de formuler la moindre phrase cohérente ou même de penser. Elle eut son premier soupir de plaisir en sentant les paumes de Saul contre ses cuisses et Hannah esquissa un sourire, le laissant explorer à sa guise. La brune ne possédait pas une once de honte, non, elle était incapable d’être gênée, Hannah était mannequin après tout et même en tant qu’actrice son propre corps restait son outil et instrument principal, elle avait toujours été bien dans sa peau… Pourtant, une toute partie d’Hannah espérait que Saul appréciait ce qu’il voyait et qu’il ne voudrait plus s'arrêter. Pas tout de suite en cas. Elle, elle ne le voulait pas, elle ne pouvait pas et la jeune femme songeait déjà à défaire la boucle de la ceinture de Saul pour laisser court à ses fantasmes les plus inavouables. Mais Saul fut celui qui l’arrêta encore une fois, surement pour de bonnes raisons, d’excellentes raisons d'ailleurs, qu’Hannah ne pouvait pas entendre car elle se contenta d’un soupir de frustration avant de chercher à le persuader qu’ici et maintenant étaient absolument parfait. « Ou on pourrait juste… okay fine. » Le regard de Saul était trop intense pour être vrai à présent, de même que cette main sur sa joue. Hannah avait soudainement trop conscience de son propre corps et celui de Saul, peut-être que son désir et son envie allaient la faire flancher, ou c’était ce ton qu’il employait toujours quand il s’adressait à elle comme si… comme si elle était la personne la plus importante de son univers et qu’il avait besoin de savoir qu’elle allait bien. Même maintenant. Même quand il aurait pu tout bâcler, la faire basculer dans le canapé et prendre ce qu’elle était en train de lui donner sans y réfléchir plus que cela. Hannah hocha une nouvelle fois la tête, prête à lui laisser les commandes et essayer à sa façon, chose qu’elle ne faisait pas si souvent que ça, donner le contrôle à quelqu'un d’autre, cette simple notion la terrifiait toujours mais il semblait bien que c’était Saul, et personne d’autre, qui allait lui donner envie d’abandonner toutes ses règles. Et pour une bonne raison. Elle enroula naturellement ses bras autour du cou de Saul; ce dernier la portant avec une aisance folle. Hannah ne le quitta absolument pas du regard, pas certaine de comprendre son besoin de prendre autant de précaution. Elle se rendit à peine compte qu’ils étaient devant la porte de sa chambre avant que Saul ne lui demande l’autorisation pour entrer. Cette simple question fit naitre un sourire, plus sincère que jamais sur le visage d’Hannah et avant même de répondre, elle attira le visage du brun contre le sien pour un autre baiser plus doux que les précédents. Parce qu’il ne réalisait pas qu’il était le premier à demander la permission. Tant d’autres s’étaient contentés de prendre, de piller, en utilisant l’excuse qu'elle était forte, et qu’elle s’en remettrait et que dans le fond c’était ce qu’elle voulait. Personne ne prenait vraiment la peine de respecter ses limites, sauf Saul. Si Hannah avait eu un seule doute, un seul regret, tous s’envolèrent à cette seconde, l’actrice réalisant que non, ils n’étaient définitivement plus de simples connaissances, ou collègues de travail ou ami. Ce soir, et probablement pour toutes les autres nuits, bonne ou mauvaise, elle serait à lui. « Bien sûr que oui. » murmura Hannah contre ses lèvres. Elle se pencha pour ouvrir la porte elle-même et elle laissa Saul les guider à l’intérieur. Elle savait qu'ils auraient du temps, un autre soir où elle lui montrerait sa penderie et son immense collection de chaussures, ou qu’elle lui parlerait de la boite à bijoux qui trainait sur sa table de chevet qui avait appartenu à sa mère, ou de l’exemplaire d’Hamlet qu’elle gardait toujours sur son oreiller… Un autre soir. Pour le moment, Hannah laissa Saul la déposer sur le lit et elle ne perdit pas une seule seconde pour tirer le metteur en scène sur elle, ses mains se débarrassant définitivement de la chemise de Saul pour déjà caresser ses épaules, la brune l’embrassant de nouveau. Il semblait bien que ce soir, les lèvres de Saul étaient son oxygène et qu’elle avait cruellement besoin de respirer. Et avoir Saul au dessus d’elle était plus qu’électrisant, Hannah ne réalisa même pas qu'elle venait de passer une de ses jambes autour de la taille de Saul, les rapprochant encore plus. Peut-être que c'était pour ça que la température dans la pièce semblait augmenter et que chacun de ses baisers était encore plus effréné que le précédent. La brune finit par se reculer, sa tête posée sur l'oreiller et elle laissa ses mains dériver sur le torse nu de Saul, lentement, jusqu’à ce qu’elle se retrouve au niveau de sa ceinture. « Si tu veux faire les choses bien c'est le bon moment, je ne suis pas certaine de pouvoir être sage encore longtemps. » |
| | | | (#)Mer 5 Avr 2017 - 21:39 | |
| Cette soirée était encore à peine entamée, et pourtant ni Saul ni Hannah ne semblait plus douter de la tournure que celle-ci prendrait. Lovés l'un contre l'autre, les bras du brun autour de la jeune femme tandis que celle-ci avait gagné ses genoux, ils semblaient prendre plaisir à gravir une à une les marches qui les conduiraient bientôt dans un monde à part, un éden qui verrait naître les prémices de ce à quoi Saul n'avait jusqu'à lors jamais réellement osé rêver. Peut être parce qu'hier encore il se demandait ce qu'une jeune femme comme Hannah, qui avait pour elle la beauté en plus d'avoir la jeunesse et le talent, pourrait décemment vouloir vivre avec un homme comme lui, dont le parcours jalonné d'erreurs faisait les choux gras de la presse depuis maintenant plusieurs semaines et qui se retrouverait d'ici peu au cœur d'un divorce dont il n'osait pas encore réellement imaginé les retombées. Hannah aurait eu mille raisons de passer son chemin, d'interrompre ce qui avait débuté près d'un mois plus tôt, sans plus aiguiser la flamme qui brûlait entre eux depuis le soir de la Saint Valentin, ni apprivoiser un cœur qui battait déjà au rythme du moindre de ses souffles. Oui, rien que ce soir, Hannah aurait pu s'épargner des efforts et simplement lui souhaiter un joyeux anniversaire, ainsi qu'une trente-huitième année idéalement meilleure que les trois dernières. Elle aurait pu, et pourtant tout son être semblait le réclamer tandis que Saul, lui-même, brûlait d'un désir qu'il sentait infiltrer dans la moindre de ses veines, animant son corps des milliers de décharges électriques. C'est alors à ce moment-là qu'il comprit. Que pour elle, comme pour lui, l'envie de s'unir comme un seul être et de communier à la lueur d'une toute nouvelle existence n'était que la surface d'un souhait bien plus grand, bien plus symbolique. Et que pour chacun d'eux, chaque baiser, chaque caresse était en soi une façon de se dire silencieusement ce qu'ils représentaient réellement l'un pour l'autre. Qu'ils n'étaient plus amis comme ils avaient pu l'être au départ, lorsqu'ils n'étaient encore qu'une comédienne et son metteur en scène, réfléchissant aux mêmes projets, partageant une même scène et s'apprivoisant au rythme de leurs réussites communes. Qu'aujourd'hui, s'ils regardaient dans la même direction, ça n'était plus seulement parce qu'il était question de théâtre, ou d'une complicité qui trouvait certainement sa source dans ce qu'il avait à la fois de si différent, mais de si complémentaire aussi. Qu'en fait, tout ça, ça n'était pas la finalité de ce qui leur courait certainement après depuis des semaines, voire des mois, mais le début de tout le reste, et de ces nombreux chapitres qui ne demandaient peut être maintenant qu'à s'écrire, et où leurs deux êtres demeureraient liés symboliquement, charnellement … amoureusement aussi. Son cœur rata un battement alors que cette idée lui traversa l'esprit. Bien sûr qu'il en était là aujourd'hui. Bien sûr qu'Hannah était sa raison de croire encore en l'avenir, au bonheur, en l'amour. Et que s'il la serrait si fort, c'était autant parce qu'il mourrait d'envie de lui faire l'amour ce soir que parce qu'il ne supporterait plus qu'elle lui échappe. Ses mains se promenant sur la peau de ses cuisses, il fut alors frappé d'une autre évidence : si ce salon avait certainement son charme pour bien des choses, il n'était certainement pas l'endroit où il désirait aller plus loin avec Hannah. Parce qu'aussi seuls étaient-ils peut être à cet instant, tout dans cet endroit lui criait qu'un rien pourrait brusquement briser la magie de ce qu'ils partageraient ce soir. Si Lewis faisait un détour hasardeux par le salon, ou que le téléphone se mettait à sonner … Non, c'était là un risque qu'il ne désirait pas prendre, pas plus qu'il ne souhaitait lui faire l'amour sur la banquette de ce canapé, comme un adolescent trop pressé d'arriver à ses fins. Alors, portant Hannah tout contre lui, il se mit en quête d'un endroit où le temps ne serait plus aux craintes ni aux questions, mais bien à la nuit qui s'offrait à eux. C'est ainsi qu'ils gagnèrent l'étage, jusqu'à arriver devant cette porte que Saul avait souvent observé, rêvant parfois d'y rejoindre Hannah, sans toutefois jamais oser la pousser. Mais ce soir, alors que leur relation prendrait une toute nouvelle dimension, l'heure était peut être venue de pénétrer son univers, et cette pièce où était peut être enfin sa place. Mais il n'entrerait pas de lui-même, alors qu'il n'y avait rien qu'il respectait plus que l'intimité de la brune, et ce jardin secret qu'il ne comptait pas piétiner comme le premier maladroit venu. Ainsi, à demi-mot, il vint susurrer à la brune une demande qu'il eut presque honte de formuler, mais qui lui sembla nécessaire. La réponse de la jeune femme se fit d'abord sentir par un doux baiser, qu'il accueillit avec plaisir mais surtout un profond soulagement, avant qu'elle ne l'invite officiellement à entrer, lui ouvrant elle-même cette porte qu'il osa donc franchir. Hannah toujours dans ses bras, il vint alors la déposer sur son lit, la sentant aussitôt appeler son corps, qui vint épouser le sien dans une chute silencieuse. Un baiser scella leur proximité, tandis que commença une danse inédite entre leurs deux corps, leurs lèvres, leurs peaux. Saul ne respirait plus que le parfum d'Hannah, tout comme il ne voyait plus qu'elle, et combien elle était ravissante et désirable, au milieu de ce flou qui rendait tout le reste imperceptible et dérisoire. Les mains de la brune dévalèrent son torse le temps d'un contact électrisant, et la suite lui valut de sourire, doucement, alors qu'il devina qu'ils en étaient maintenant arrivés à en vouloir plus, l'un et l'autre. « Tant mieux, parce que ce soir je crois que c'est la Hannah dissipée que je préfère. » Il souffla, encore tout proche, avant de s'éclipser un instant de leur bulle pour se départir de son pantalon, qu'il ôta sans détacher son regard de celui d'Hannah. Revenant tout contre elle, sa peau se languissant de la sienne après seulement quelques secondes et ses mains la parcourant de tout son long, il retrouva ses lèvres dans un baiser langoureux, puis laissa finalement ses doigts dévoiler la poitrine de la brune, jusque là encore dissimulée par le nœud qui l'habillait partiellement. Des doigts qui vinrent en flatter les contours, avant que ses lèvres ne quittent les siennes et prennent le relais, embrassant la peau de ses seins, s'y éternisant de longues secondes, alors que grandissait en lui l'envie de lui faire du bien, plus de bien. Sa bouche dévala alors la peau d'Hannah jusqu'à trouver son ventre, son nombril, ses hanches qu'il combla à leur tour de baisers, fiévreux et électriques. Sa peau sembla frémir au contact de ses lèvres, mais c'est lorsqu'il s'aventura plus bas, découvrant le reste de son corps jusqu'à laisser l'une de ses mains, puis ses lèvres, flatter l'intérieur de ses cuisses qu'il la sentit s'abandonner à lui et à ce moment qu'il voulait rendre inoubliable. Son autre main s'était apposée sur son ventre et y effectuait des caresses, douces, venant contrebalancer la passion qu'il mettait dans chaque baiser qui le rapprochait de l'intimité de la brune. Une intimité que ses lèvres finirent par atteindre et que sa langue vint goûter, d'abord avec la timidité d'un homme dont la dernière relation intime remontait à plusieurs mois et qui redécouvrirait ce soir les plaisirs de la chair entre les bras d'une femme superbe et aventureuse … puis avec une toute autre intensité, s'appliquant à stimuler chaque parcelle de son intimité, chaque centimètre de cette zone érogène qu'il comptait bien abreuver de tout son désir. Quelques instants passèrent et c'est le visage d'Hannah qu'il vint finalement retrouver, ses lèvres fondant sur les siennes avec envie tandis que ses doigts cajolaient son cou, ses clavicules, ses épaules. « Si tu avais le moindre doute, je peux encore m'arrêter. » Saul vint souffler, tout contre ses lèvres, comme la promesse qu'aussi électrisé soit-il par ce moment et la perspective de lui dédier sa nuit et toutes celles qu'Hannah voudrait passer à ses cotés, il ne la piégeait pas et lui accorderait le droit de changer d'avis, aussi longtemps qu'ils effleureraient le point culminant de cet échange sans y parvenir. Après, bien sûr, il serait trop tard. « Mais je dois te faire une confession ... » Logeant à présent ses lèvres contre son cou, tout près de l'oreille de la brune, il souffla. « Je ne crois pas qu'il puisse y avoir de meilleure façon de fêter cette journée qu'en le faisant ici, avec toi … et toute la nuit. » Et sur ces mots riches d'un sens qu'il ne cherchait pas à lui dissimuler, Saul en appela d'ors et déjà à l'imagination de la brune, se cambrant légèrement entre ses jambes et laissant son bassin titiller l'intimité d'Hannah à travers le tissu de son boxer, cette même zone qu'il avait déjà préalablement stimulée et où il rêvait de se perdre, encore, tout entier cette fois. |
| | | | (#)Ven 7 Avr 2017 - 12:38 | |
| « Pourquoi est-ce que ça ne m'étonne pas ?» avait murmuré la brune en réponse à la remarque de Saul, ce dernier lui avouant préférer la Hannah qui était dissipée. Elle se retint d'ajouter que ce n'était qu'en sa présence et seulement pour ses beaux yeux mais Hannah pouvait comprendre l'argument. Elle qui était toujours perfectionniste et qui ne laissait jamais aucun détail au hasard, il était difficile de l'imaginer perdre le contrôle et pourtant c'était exactement ce qui se passait dès que Saul était concerné et ce qui était en train de se passer à cette seconde précise. C'était lui qui faisait que son coeur n'était jamais tranquille, que sa respiration était plus bruyante qu'ordinaire ou que ses mains tremblaient de cette façon. Lui et lui seul. Hannah avait connu le désir, passager et éphémère, celui qui lui avait fait trouver les bras de nombreuses personne au fil des années, pour une nuit, pour avoir un toit pour la nuit et dans le fond pour se donner une raison d'exister et de continuer. S'il y avait quelqu'un pour murmurer ou souffler son prénom dans la pénombre, là, dans la nuit froide et noire alors c'était que ça en valait la peine pas vrai ? Quelqu'un voulait d'elle, elle n'était pas juste une plastique, pas juste une façade et pas juste une couverture de magazine, Hannah devenait alors réelle. L'illusion avait été parfaite pendant un temps mais, à présent, ses yeux couleur noisettes rivés sur Saul qui s'était relevé pour se délester d'un vêtement de plus, Hannah réalisait que non, ça n'avait pas été du désir, ça avait été un élan pour survivre, quelque chose de complètement fou qu'elle avait fait pendant des années, sans issue de secours, en croyant que cet forme d'amour-là pouvait la satisfaire. Elle s'était lourdement trompée, ce qu'elle voulait, ce qu'elle avait toujours voulu c'était ça. Ce qui brillait dans les yeux de Saul et qui le poussait à se dépêcher pour venir de nouveau effleurer et caresser la peau d'Hannah avec la sienne. Parce qu'il ne comptait pas laisser passer une seconde de plus sans que leurs deux corps soient en contact. C'était ça. Ni plus. Ni moins. Sans concession et Hannah savait qu'après ce soir elle n'accepterait rien d'autre. C'était son Saul ou rien d'autre, sa peau à lui contre la sienne, ses sourires, ses mèches brunes, son coeur à lui. Ou rien d'autre. Alors chacun de ses baisers ne serait qu'une reflet de cette pensée-là. Hannah tremblait à présent, sous le coup de tout, l'émotion, son coeur qui semblait imploser à l'intérieur d'elle car on lui donnait enfin ce qu'il avait tant attendu et Saul. Saul qui ne perdit pas de temps et qui déposa des baisers précis et presque dévastateurs sur la peau de la brune, la mettant à nu littéralement. Hannah avait l'impression de brûler et de suffoquer sous ses caresses et pourtant elle ne reculait pas, elle ne pouvait pas reculer quand c'était également lui qui allait la sauver, elle s'arqua sous chacun de ses touchés, le laissant descendre, le laissant explorer, se retrouvant soudainement uniquement vêtue du collier qu'il lui avait offert. Et la brune sut qu'elle n'avait jamais été aussi belle. Parce qu'elle n'était que ça au final, elle n'était qu'à lui, et Hannah en trembla encore, sentant les lèvres du brun se poser à l'intérieur de sa cuisse là où elle était encore plus vulnérable. Mais elle voulait l'être pour lui, qu'il voie tout et prenne tout, Hannah n'avait plus rien à perdre et tout à gagner, elle le savait à présent. Une de ses mains se perdit dans la chevelure de Saul quand ce dernier laissa sa langue la marquer à un tout autre endroit. Hannah n'offrit absolument aucune résistance et soupir après soupir, plainte après plainte, elle se sentit tomber, sa main droite bien logée dans la chevelure de Saul et l'autre agrippant les draps, comme une ancre vers la réalité. Jamais Hannah ne l'aurait imaginé dans une telle position et jamais elle n'aurait pensé répété son nom en boucle comme une prière, écartant elle-même les jambes pour en avoir plus et pour lui en montrer plus. Sa poitrine se soulevait encore dans une autre inspiration saccadée quand il remonta et elle accueillit ses lèvres à lui contre les siennes avec un sourire non dissimulé. Il n'y avait plus de doute possible, elle voulait Saul, maintenant, si son coeur s'était acharné pendant des mois à lui dire, tout son corps le lui hurlait à présent; plus qu'une envie, c'était un besoin intarissable... de lui. De ses caresses, de ses baisers, de lui, afin qu'ils ne fassent plus qu'un et qu'Hannah soit complète. Ce n'était pas grave si elle avait déjà donné certaines parties d'elle à d'autres, qu'elle en avait abandonné pendant sa course vers lui car elle n'avait pas eu le choix, Saul pouvait trouver les pièces manquantes, faire en sorte qu'elle ne boite plus, plus jamais. « Toute la nuit ? Oh tu penses que je vais te laisser ... sortir du lit demain matin ? » murmura Hannah sur un ton joueur. Sa voix tremblait légèrement mais elle savait qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur. « On va faire durer ton anniversaire un peu plus longtemps Saul...Et ce même si je dois t'attacher à ce lit moi-même.» Un simple fantasme ? Non c'était plus une confession, Hannah savait déjà que ce moment allait arriver et elle pouvait déjà voir l'air étonné de Saul, qui ne lui disait pas non alors qu'elle lui avouait avoir toujours rêvé de faire ça. Mais pas pour ce soir, ce soir était trop important. L'arrêter semblait complètement exclu. Il fallait qu'il le comprenne. Hannah finit par saisir le visage de Saul entre ses deux mains, ses pouces lui caressant les joues, son regard planté dans celui du brun. « Saul je...» I love you and I don't want you to ever let go ? Peut-être que c'était trop, peut-être qu'elle le lui dirait dans quelques jours, dans quelques mois, ou alors il le savait déjà, qu'il savait déjà qu'il était essentiel dans sa vie, qu'il était même l'essentiel, et qu'il n'y avait plus rien à dire, plus rien à murmurer et qu'il faudrait qu'elle vive avec cette nuit-là. Et toutes les autres qu'il allait lui donner, car il n'allait pas la laisser partir au réveil et que surtout, il ne partirait lui. Le regard d'Hannah devait probablement trahir tout ça, toute ces choses qu'elle ne disait pas, tout ce qui lui aurait probablement donné envie de fuir avec un autre homme mais qui lui donnait envie de courir dans las bras de Saul; si bien qu'elle en eut les larmes aux yeux un fin sourire sur le visage. Il n'y avait plus de masque, elle ne voulait pas lui cacher ces larmes là. « Je suis prête, pour ce soir, pour nous... Je crois que je n'ai jamais autant voulu quelqu'un de toute ma vie.» Hannah eut un rire, sincère qui se transforma en un son qui ne pouvait s'apparenter qu'à du plaisir lorsque ses lèvres trouvèrent enfin celles de Saul et qu'elle l'embrassa sans aucune retenue. Son corps bougea également, ses hanches surtout pour venir rencontrer son bassin à lui, ce qu'il sentait là était bien son désir à l'état pur, ni plus ni moins. Hannah s'arquait un peu plus sous le brun, à chaque baiser, chacun d'entre eux ponctué par une intonation qui était soit le prénom du brun soit un I want you précipité, presque volé des lèvres de la brune qui ne semblait pas contrôler ses réactions. Si bien qu'elle se retrouva à se frotter sans aucune gêne et sans aucune retenue contre Saul, le coeur battant et avec ses mains qui ne restèrent pas en place non plus; elle caressa le bas du dos de Saul, seulement pour descendre une nouvelle et commencer à se défaire de la dernière barrière de vêtements qui les séparait. Plus question de faire marche arrière maintenant. |
| | | | (#)Mer 12 Avr 2017 - 4:53 | |
| Auprès d'Hannah, ce soir, Saul ne calculait rien. Pour la première fois depuis des mois, il n'agissait pas en fonction des autres et de leur opinion, ou par peur de se rajouter des ennuis s'il prenait la mauvaise décision, qu'il envoyait le mauvais signal ou donnait matière à ce qu'on enrichisse le portrait peu flatteur que la presse avait déjà du faire de lui. Parce que sur ce lit, tout contre une Hannah qui se laissait apprivoiser, découvrir et désirer, il ne voulait rien faire, rien décider qui ne soit pas le fruit d'un désir spontané, naturel, dénué de contrôle ou d'auto-censure. Il pensait avec son cœur avant de penser avec sa tête, parce qu'il n'y avait pas à réfléchir. Il était déjà certain de vouloir être ici, de vouloir y être aussi longtemps qu'Hannah l'accepterait dans son intimité, et c'était bien la seule chose à laquelle il lui fallait penser ce soir. Le reste, c'était cette spontanéité qui donnait l'impression que pour l'un, comme pour l'autre, tout ça avait lieu pour la toute première fois. C'était cette découverte de l'autre, qui passait par le toucher, mais aussi par des regards riches de sens, d'intentions, et par ces mots qu'ils échangeaient comme pour dédramatiser l'instant, et y ramener cette complicité qui après tout ne les lierait pas moins maintenant qu'ils franchissaient une nouvelle étape. Parce qu'une petite part d'eux, enfouie sous ces impulsions d'ors et déjà teintées d'ardeur, se trouvait certainement tétanisée aux prémices d'un échange qui les rapprocherait plus qu'aucun autre ne l'avait fait avant. Parce que ce soir la dernière barrière tombait et en dévoilait beaucoup, sur eux comme sur ce qu'ils espéraient faire de cette nuit, et de celles qui suivraient. Saul, lui, pouvait sentir cette pointe d'angoisse serrer ses muscles tandis qu'il redécouvrait ces sensations déroutantes, dévorantes, au contact de cette peau qui semblait attirer la sienne comme un aimant et de ce corps dont il voudrait déjà chérir la moindre parcelle. Sa respiration s'emballait chaque fois qu'il sentait ses mains sur lui, le défaire de cette pudeur qui l'accompagnait encore quelques instants plus tôt, dans le salon, lorsqu'il avait jugé préférable de se retrouver seuls à l'étage pour se prouver combien ils se désiraient l'un l'autre. A présent Saul ne craignait plus de se dévoiler, ni d'en faire ou d'en montrer plus que jamais auparavant. Il voulait Hannah, il la voulait toute entière, comme une amie, une amante et l'être cher qu'elle était aujourd'hui à ses yeux. Il voulait qu'elle soit à lui, au moins pour cette nuit, au moins pour les prochaines heures, et pour ces moments qu'il rêvait déjà de lui offrir. Alors ce soir, c'est vrai, c'est une Hannah dissipée, indocile, qu'il espérait découvrir. Une Hannah loin du sérieux qu'il lui avait longtemps connu, du professionnalisme qui avait d'abord régi leurs échanges, du contrôle qu'elle ne semblait jamais perdre sur aucune situation. Il voulait qu'elle s'abandonne, comme lui, à cette nuit pleine de promesses. Qu'elle se laisse chérir, désirer, combler. Aimer. Qu'elle n'ait peur de rien et surtout pas de lui. Un frisson le parcourut alors lorsqu'il se redressa pour se défaire de son pantalon et qu'il croisa le regard de la brune, troublé et impatient, comme pouvait l'être le sien en la voyant ainsi allongée sur ce lit, si désirable. Il ne put ainsi rester loin d'elle bien longtemps, replongeant déjà tout contre son corps avec l'envie d'y apposer son empreinte, et d'y tatouer chacun des mots qu'il lui soufflerait probablement s'il ne supposait pas que l'heure, à cet instant, était à un tout autre genre de conversation. Hannah l'avait dit-elle même un peu plus tôt, ils auraient tout le temps de soulager leur cœur, de se dire les choses restées en suspend, de se confier l'un à l'autre les yeux dans les yeux. C'est ainsi que Saul laissa ses lèvres explorer la peau de la brune, délivrant baisers et caresses le long de sa poitrine, de son ventre, de ses cuisses. Jusqu'à l'intimité d'Hannah où ses lèvres se perdirent, le temps de la découvrir, de l’apprivoiser, jusqu'à la plus intime part d'elle-même. La main de la brune trouva ses cheveux, et tout son être sembla accueillir son initiative avec plaisir et ravissement. C'était tout ce qu'il voulait, la combler sous chacune de ses caresses, sous chacun de ses baisers, jusqu'à ce qu'Hannah soit pleinement sûre d'une chose : il lui offrirait tout. Retrouvant ses lèvres, Saul prit néanmoins le temps de rappeler à la brune que tout ça, bien sûr, n'était pas une fatalité. Que si le moindre doute planait sur cet échange, il s'arrêterait aussitôt sans lui en tenir rigueur. Mais il se montra honnête, toutefois, soufflant également qu'il n'y avait rien qu'il souhaite à cet instant davantage que d'aller au bout de cet échange, avec elle. Toute la nuit s'il fallait. Et tandis qu'Hannah lui souffla à son tour quelques mots, c'est un rire sonore que le brun lâcha à l'idée clairement émise par la jeune femme. « Si je comprends bien, tu n'as pas fini de me surprendre ... » Il susurra alors, laissant sa main caresser sa joue avant que son front ne vienne doucement rencontrer le sien. Ses lèvres, elles, s'étiraient à présent en un sourire complice. « Ça me plaît. Beaucoup, même. » Qu'elle lui réserve certainement de nombreuses surprises, mais aussi et surtout qu'elle ne s'en cache pas. Quant à l'idée de se retrouver peut être un jour prochain attaché à ce même lit, elle l'intriguait autant qu'elle avait sûrement tendance à un peu l'inquiéter. Ce soir, en tout cas, il était pleinement libre de ses mouvements et comptait bien en profiter. Sentant alors bientôt les mains d'Hannah lui saisir le visage, Saul se sentit de nouveau submergé par d'infinies émotions lorsque leurs regards restèrent plongés l'un dans l'autre, comme s'ils ne pouvaient plus se séparer eux non plus. La jeune femme avait débuté une phrase qu'elle n'avait pas fini, et pendant quelques secondes il se demanda ce qu'elle lui aurait dit, si seulement elle s'était sentie prête. Mais parce que ça n'était sûrement pas le cas, pour une raison ou bien pour une autre, il se contenta de lui sourire, toujours plus tendrement. Lui aussi aurait beaucoup à lui souffler si le contexte s'y prêtait, mais les occasions se feraient certainement nombreuses et un mur de désir ne se placerait pas toujours entre eux. Ce soir, ils étaient trop impatients de se trouver, enfin, pour échanger des mots qui méritaient qu'on prenne le temps de leur donner du sens. Finalement la voix d'Hannah s'éleva de nouveau, et il la serra un peu plus fort. « Je te veux, moi aussi. » Tout dans son souffle, dans sa voix, dans son attitude le lui prouvait. A chaque instant. A chaque seconde qui les rapprochait de cette finalité qu'ils recherchaient tous les deux. « Hannah, je te veux tellement. » La fin de sa phrase fut étouffée par le nouveau baiser qu'ils initièrent, et Saul soupira contre ses lèvres en sentant le corps de la brune s'animer sous le sien. Leur désir commun lui dévorait les entrailles, saccageant l'intérieur de son être comme pour lui implorer de ne pas retarder l'échéance plus longtemps. Si bien que lorsqu'Hannah entreprit de le débarrasser de son sous-vêtement, Saul l'abandonna volontiers pour se retrouver nu, à son tour, contre la peau de la comédienne. La tension monta d'un cran supplémentaire, malmenant leurs corps, leurs cœurs, dans une attente aussi délectable que douloureuse. Car c'était douloureux de vouloir quelqu'un à ce point. Douloureux, quand on étouffait certainement ce désir depuis des mois. Quand on s'était contemplés, appréciés, apprivoisés longuement mais sûrement, jusqu'à se rendre indispensables l'un à l'autre, sans même en avoir vraiment conscience. Et quand on ne s'était jamais tenus aussi près de la délivrance. Une délivrance que Saul était maintenant bien décidé à leur offrir, à tous les deux, tandis qu'il se cala parfaitement entre ses jambes, laissant leurs intimités se réchauffer une dernière fois avant d'unir leurs corps, enfin, dans un bruyant soupire. La sensation fut électrisante, et ses membres, eux, se raidirent le temps d'une fraction de seconde, alors qu'il savoura le plaisir d'être enfin en elle. Ses mouvements de bassin s'accompagnaient de soupires, puis de gémissements, le plus souvent étouffés contre la peau ou les lèvres d'Hannah. Ses lèvres, justement, il vint de nouveau y plaquer les siennes, langoureusement, tandis que tout son être s'agitait sous le coup d'intenses vagues de plaisir. Son corps, éprouvé par l'ardeur qu'il mettait dans ses gestes, dans ces va-et-vient teintés d'autant de force que de douceur, en demandait toujours plus et semblait maintenant hors de son contrôle. Saul voulait qu'Hannah se souvienne de cette nuit, qu'elle n'oublie jamais ni le goût de ses lèvres, ni le parfum de sa peau, ni le son de ses plaintes. Qu'elle n'oublie jamais le plaisir ressenti, partagé, et la puissance qu'il mettait dans chacun de ses mouvements pour qu'elle perde la tête et oublie jusqu'à l'endroit où elle se trouvait. Il ne se souvenait pas avoir déjà fait l'amour à une femme de cette façon, avec la hargne et l'application d'un homme qui voulait que sa présence se ressente encore durant les heures, les jours qui suivraient. D'un homme qui en avait cruellement besoin. Il lui donnait tout, ne comptait ni ses efforts ni les sons qu'il laissait résonner aux quatre coins de la chambre, et s'en félicitait chaque fois qu'il sentait cette même chaleur l'envahir. Ses mains plaquées contre ses hanches tandis que les siennes rencontraient toujours l'intérieur de ses cuisses dans des mouvements dont la force s'atténuait par moments pour s'adoucir, Saul s'abandonnait complètement entre les bras d'Hannah. Il était tout à elle, elle le savait maintenant. |
| | | | (#)Dim 16 Avr 2017 - 21:45 | |
| Et dire qu'il y a quelques heures de cela, Hannah avait hésité. Elle s'était dit que Saul trouverait son idée complètement stupide et qu'il passerait une partie de la soirée à enlever le nappage dans ses cheveux et lui dire à quel point elle était ridicule. Comme quoi... Ils avaient tous les deux besoin de cela, de cette pause plus que méritée, comme si une simple célébration pouvait les éloigner de tout. Hannah n'était pas de celles qui faisaient des cadeaux, en règle générale elle se contentait de les recevoir, mais pour Saul elle avait fait une exception... Juste pour ce soir, juste pour lui, juste pour toute une vie. « Hannah, je te veux tellement. » C'était des mots qu'elle avait toujours rêvé d'entendre, des mots qui la faisaient doucement trembler et qui lui conjurait d'en demander plus. Plus de Saul. Plus de lui et plus d'eux. Elle n'avait plus besoin de se cacher, plus besoin de prétendre, Saul était là présent et il n'avait besoin qu'une d'une seule chose... elle. Quelque part, c'était complètement fou, avoir besoin de l'autre à ce point-là, ils auraient dû s'arrêter et réfléchir, pouvait-on vraiment avoir besoin de quelque comme ça ? De cette façon complètement irrationnelle et démesurée ? Sa vie dépendait de Saul désormais, ils étaient liés, Hannah pouvait le sentir, ils l'avaient toujours été d'une certain façon, d'abord à cause de leur amour commun pour la scène et pour tout ce qui tournait autour de leur art. Mais il n'y avait pas que ça, c'était autre chose qui avait pris naissance dans les bras de Saul quand il avait accueillie la brune tout contre lui ce soir où elle avait versé ses premières larmes face à lui. Autre chose alors qu'elle lui prenait la main dans les rues de Brisbane, comme si c'était quelque chose de parfaitement normal. Et définitivement plus qu'une simple affection au moment où elle l'avait retrouvé dans les rues de la ville, complètement désespéré. Plus qu'un ami, Saul était devenu son ancre, son sourire, son coeur, sa raison et dans le fond son oxygène. Alors oui... Hannah ne pouvait que se poser la question, en fixant ses iris-là qui lui renvoyaient la meme intensité, était-ce normal ? Sûrement pas, mais quand le sentiment était réciproque, il était alors tellement normal, tellement simple de se laisser tomber et de se laisser emporter dans les bras de l'autre, sans réfléchir plus que cela, sans essayer de mettre des mots sur tout ce que cela pouvait représenter ou signifier. La vérité c'était qu'Hannah voulait entendre ces mots-là depuis des mois, depuis le moment où il avait passé ce collier autour de son cou et qu'elle l'avait enfilé sans plus y penser, comme si c'était tout ce qui lui manquait, juste ce collier. Qu'elle avait été incapable de l'enlever, clouée sur place par la possibilité que le retirer voulait sans doute dire perdre Saul. Cette angoisse s'était transformée en quelque chose d'autre, elle avait mué en quelque chose de plus viscéral et maintenant, elle était certaine que Saul lui appartenait, de la tête aux pieds et qu'il devrait toujours se retrouver ici, entre ses jambes, entre ses cuisses, pour y vivre et dans le fond pour y mourir. Ni plus ni moins, c'était la vérité, pure et simple, à laquelle elle ne pouvait pas échapper et qui ne lui faisait pas peur. Elle avait fini de courir, elle était à la maison, sous chacun de ses baisers, sous chacune de ses caresses effrénées, il pouvait tout prendre, il avait dû attendre tellement longtemps, tellement longtemps pour elle. Juste pour elle. C'était un désir assénant, étourdissant et Hannah ne savait plus si c'était ça qui lui donnait le tournis ou alors les lèvres de Saul contre les siennes ou encore le fait qu'il se retrouvait enfin nu au dessus d'elle et qu'il n'y avait plus aucun moyen d'échapper à la réalité du moment. Ce n'était pas sa première fois, ni celle de Saul et pourtant, tout avait l'air nouveau ce soir, si bien qu'Hannah se demanda s'ils n'avaient pas trouvé un moyen de tout arrêter. Là, perchés dans son lit, arrêter la raison, chasser ses peurs et juste être eux. Juste Hannah et Saul et rien de plus, sans les masques, sans les contraintes et sans rien d'autre. Sans personne pour les juger ou les rappeler à l'ordre ou tenter de mettre un nom sur ce qu'ils étaient et sur ce qu'ils faisaient. Le sentiment était bon et Hannah semblait ivre de cette nouvelle émotion tout comme elle semblait être ivre de Saul, et de ses baisers, ou de la peau du brun contre la sienne et juste tout. Parce qu'à présent, il finissait là où elle commençait et vice-versa. Hannah s'agrippa à ses épaules au moment où il unit leur deux corps, ses ongles s'enfonçant légèrement dans sa peau à lui. Hannah ouvrit les yeux pour rencontrer le regard du brun et peut-être qu'il réussit à le lire dans son regard ou à l'entendre dans le prochain son qui quitta les lèvres d'Hannah mais il n'y avait que ça qu'elle voulait, pour les prochaines heures, pour les prochains jours, Saul en elle, comme ça et pas autrement. Hannah trembla sous son prochain coup de bassin et ses bras encerclèrent la silhouette de Saul, pour ne pas le laisser partir, pour ne plus jamais le laisser partir et pour qu'il reste ici, toute la vie, comme ça entre ses cuisses, réveillant ce qu'il y avait de plus bas chez elle et en la faisant gémir son nom de cette façon. Hannah n'était plus, non, la brune n'existait plus, elle n'existait que par lui et par chacun des mouvements du brun, elle n'acceptait que ce qu'il lui donnait lui, ni plus ni moins. Si bien qu'Hannah semblait chasser chacun de ses souffles dans cette étreinte, suivant chacun des mouvements du bassin de Saul, la respiration haletante, tout son corps envahi par une vague de plaisir à chaque fois qu'il se retrouvait logé à l'intérieur d'elle. Hannah ne contrôlait absolument plus rien, s'offrait toute entière à lui, plus corps que âme à cette seconde précise, certaine que les mains de Saul laisseraient des marques dont elle ne pourrait plus se passer. Qu'il la marque, ce fut une des seules pensées cohérentes qu'eut la brune, quémandant un autre baiser, une de ses mains se perdant encore dans la chevelure de Saul. Saul qui respirait dans son cou, qui se noyait encore plus en elle et qui la faisait s'arquer de plaisir à chaque va-et-viens. Hannah se retrouva à resserrer son étreinte de seconde en seconde, de mouvement en mouvement, l'actrice pas certaine de savoir où elle voulait vraiment laisser trainer ses mains et ses lèvres. Peut-être contre celles de Saul pour y apposer des baisers fiévreux, pour cacher ses plaintes, ses gémissements et toutes les confessions gênantes qu'elle aurait pu faire. Peut-être contre ses épaules pour le maintenir à sa place contre elle, pour que sa poitrine d'homme continue de venir caresser la sienne dans une friction qui était tellement enivrante que cela allait assurément finir par avoir raison d'elle. Ou alors plus bas, vers son dos, vers son postérieur pour venir y apposer une pression supplémentaire et pour que Saul n'ait plus aucune doute sur les intentions de la jeune femme. Elle essaya, vraiment, conjura tout ce qui lui restait de volonté pour articuler une phrase cohérente mais les quelques syllabes restèrent à tout jamais coincées dans sa gorge, seul un son supplémentaire réussit à franchir la barrière tandis que les mains de la brune se faisaient de plus en plus pressantes. Lui qui voulait voir la Hannah sans aucun contrôle, c'était précisément ce qu'il avait désormais. |
| | | | (#)Jeu 27 Avr 2017 - 1:51 | |
| Cette nuit était pleine de promesses. Saul en était plus certain que jamais à présent qu'il pouvait sentir la peau d'Hannah tout contre la sienne, et respirer son odeur au creux du moindre de ses pores. Il s'imprégnait de son odeur comme du plus savoureux des parfums, et calquait sa propre respiration sur la sienne sans même en avoir vraiment conscience, simplement parce que ce moment bien particulier était sans nul doute le plus heureux qu'il ait connu durant les quatre derniers mois. Car après la triste tournure qu'avait pris sa vie personnelle au lendemain de la découverte de sa liaison, il avait rayé bien sagement de son esprit la perspective de revivre ça un jour. Ça, le plaisir de sentir un être nous désirer, un corps nous réclamer, des lèvres rechercher la compagnie des nôtres, des bras nous enserrer avec autant de douceur que d'envie. Saul ne saurait plus dire à quel instant son regard sur Hannah avait changé au point qu'il s'était mis à la voir non plus comme une comédienne avec qui il avait toujours eu plaisir à travailler, ni comme l'amie qui avait été là pour lui quand il en avait eu besoin, mais bel et bien comme une femme troublante, désirable qui avait éveillé en lui des envies qu'il se décidait enfin à assumer. Mais ce soir, il en était certain, le feu qui était né de ces nombreux moments qu'ils avaient passé à tourner autour de l'évidence pouvait enfin brûler de toutes ses flammes, consumer leurs corps et emporter leur raison. Et ce soir, justement, Saul ne voulait plus être raisonnable, penser au lendemain matin, à ces mots qu'il leur faudrait probablement échanger un jour et à toutes ces choses qu'il leur faudrait résoudre avant de pouvoir espérer mettre un nom sur ce qu'ils partageaient. Il ne voulait pas d'un « mais », d'un point d'interrogation ou laisser quoi que ce soit en suspend. Ce qu'il voulait, c'était se donner entièrement à Hannah, jusque dans ses aspirations les plus intimes, et la laisser approprier l'ensemble de son être le temps d'une nuit qu'il espérait magique. Elle l'était déjà. Et tandis qu'il s'était finalement débarrassé de son sous-vêtement et que leurs deux corps demeuraient désormais nus l'un contre l'autre, Saul comprit que le train qu'ils avaient pris en marche filait maintenant à tout allure et leur promettait un somptueux voyage, qu'ils n’interrompraient certainement plus à présent. Pourtant il sonda son regard, jusqu'au tout dernier instant, comme pour s'assurer que ce qu'il voulait, Hannah le voulait au moins autant que lui. Qu'elle voulait d'un pluriel à conjuguer au moins le temps des prochaines heures. Qu'elle voulait tout simplement de lui, de tout ce qu'il était prêt à lui donner. Et parce qu'il fut certain que l'étincelle qui brillait au fond de ses yeux cherchait à lui intimer de les libérer, enfin, il n'attendit pas davantage avant de s'unir à elle. Ainsi commença une danse voluptueuse entre deux corps avides d'une communion parfaite, et de sensations qu'ils semblaient l'un et l'autre redécouvrir à mesure qu'elles s'offraient à eux. Le temps était comme arrêté. La logique était comme inversée. Et tout autour d'eux semblait tourner un monde qui ne les concernait plus, tandis qu'ils peignaient leur propre univers. Des soupires s'échappaient des lèvres de Saul tandis qu'il s'encrait au plus profond d'Hannah, sentant s'abattre sur lui une chaleur implacable, aussi déroutante que délicieuse. Ses mains flattaient le corps de la brune et roulaient le long de sa peau comme pour contrebalancer la vigueur qu'il mettait dans ses mouvements par des caresses d'une profonde douceur. Les mains d'Hannah, elles, avaient d'abord emprisonné ses épaules sous la pression de ses ongles, lui provoquant un frisson grisant et l'incitant à lui donner toujours plus. Puis, les bras de la brune avaient à eux seuls resserré leur étreinte et scellé pour de bon une proximité dont il savourait les bienfaits à chacun de ses mouvements de bassin. Le souffle court et les lèvres sèches, il pouvait sentir le cœur d'Hannah résonner à travers sa propre poitrine, comme s'il avait été enfermé aux cotés du sien. Tous deux semblaient battre à l'unisson, et au rythme d'un échange dont l'intensité ne faiblissait pas. Les lèvres de Saul vinrent alors finalement retrouver celles de la brune, souriant lorsque l'une de ses mains vint s'égarer à travers ses cheveux et qu'il sentit son corps quémander encore plus d'attention. La sentir se courber sous chacun de ses gestes et étouffer ses plaintes contre sa peau provoquait à Saul un plaisir presque aussi intense que l'union si harmonieuse de leurs deux être, car il désirait plus que tout qu'Hannah garde des souvenirs intacts de cette nuit où ils avaient fait tomber toutes les barrières qui pouvaient encore se dresser entre eux. Saul le sentait, le plaisir se faisait plus vif et accablant à mesure qu'ils se rapprochaient de l'heureux dénouement de cet échange, or il comptait bien en savourer chaque seconde, chaque frisson, avant d'offrir à son cœur un repos bien mérité. C'est ainsi qu'au moment où il sentit la main d'Hannah dévaler sa chute de reins, Saul ne résista pas à l'envie de la surprendre. Il capta alors son regard, intensément, avant de rouler pour inverser leurs positions, se retrouvant pendant un court instant adossé au matelas, tout sourire et profitant d'une vue délectable sur une Hannah en tous points irrésistible. Puis, dans une soudaine impulsion, il se redressa pour se retrouver en position assise, ses bras soigneusement enroulés autour du dos de la jeune femme et ses lèvres butinant déjà la peau de ses épaules, de son cou, de son buste. Ses va-et-vient, eux, n'avaient pas cessé et entamaient une nouvelle course au plus profond de son être, l'inondant de toute sa passion et de tout son désir. Hannah le surplombait dans ce divin corps à corps, tandis que se rencontraient leurs peaux, leurs cuisses, leurs lèvres. Les vagues de plaisir se faisaient déjà plus fortes, plus folles, et le saisissaient par moments des pieds à la tête. Son souffle quant à lui se faisait brûlant et chatouillait la peau d'Hannah. Elle le rendait fou. Son corps le rendait fou. Chaque seconde où ils demeuraient liés comme un seul être le rendaient fou. Alors, n'en pouvant plus, il plaqua ses deux mains contre ses hanches et la fit onduler avec plus d'ardeur, s'enfouissant en elle plus profondément encore, secouant leurs deux corps dans d'intenses saccades et s'abandonnant pour de bon à cette ivresse qui le submergeait. Ses lèvres criaient leur plaisir, ses mains se faisaient moites et tous ses muscles se tendirent sous le coup de ses dernières impulsions, sentant arriver l'ultime vague de plaisir, celle qui balaierait tout sur son passage. Et lorsque celle-ci l'envahit finalement, tout son corps si figea dans l'instant et c'est un long râle qui s'échappa de ses lèvres pour venir résonner aux quatre coins de la pièce. Terrassé par cette explosion qui avait décuplé tous ses sens, Saul se laissa retomber contre le matelas, les yeux clos et le souffle encore inconstant, et resta quelques secondes à simplement se délecter des derniers frissons qui se ressentaient encore à travers son corps. Ses mains maintenant posées sur les cuisses d'Hannah qui se retrouva un instant penchée juste au-dessus de lui, il échangea avec la brune un regard et un sourire riches de sens, qui témoignaient d'à quel point il bénissait le ciel de leur avoir offert cette nuit. Puis, sentant qu'il lui fallait à elle aussi reprendre des forces et octroyer à son cœur un peu d'apaisement, il l'accueillit tout contre lui, attendant qu'elle s'allonge à ses cotés pour la serrer avec tendresse, et lui donner un nouveau baiser. « Je crois que je pourrais rester comme ça jusqu'à la fin de mes jours. » Le brun souffla contre ses lèvres, laissant l'une de ses mains remonter jusqu'au visage de la brune et effleurer sa joue. Il pourrait rester indéfiniment près d'elle, sur ce lit, à repenser au moment qu'ils venaient de partager et à combien il avait été symbolique, à plus d'un niveau. Allongé là, avec Hannah tout contre lui, il se sentait encore comme dans cette petite bulle qui les avait protégé du reste du monde durant les dernières minutes. C'était comme une transition, agréable, entre cette parfaite osmose qu'ils avaient vécu et ce retour à la réalité qui poserait sans doute un certain nombre de questions, sur eux et sur tout le reste. |
| | | | (#)Jeu 4 Mai 2017 - 0:46 | |
| Hannah avait toujours vécu pour les nuits. Pour l'obscurité la plus totale, seulement sublimée par d'élégantes robes de soirées, les flashs et les crépitements des caméras et les éclats des sourires faux au possible. Et puis il y avait la lune aussi, celle qui n'avait jamais quitté Hannah au fil des années et qui avait été sa constance pendant toutes ces nuits, quand elle était encore perdue, quand elle se baladait de bras en bras, de lits en lits, en espérant que cela pourrait lui apporter une quelconque paix. Il y avait surement quelque chose de poétique à tirer du fait qu'Hannah ne se sentait bien qu'une fois que les derniers du rayons du soleil avaient disparu, mais la brune ne se sentait pas d'humeur à s'expliquer et encore moins le coeur à mettre le doigt dessus. C'était quelque chose de différent, quelque chose de différent qui prenait tout son sens ce soir, avec Saul, qui l'embrassait encore, son corps ne faisant plus qu'un avec celui d'Hannah, de la façon la plus brutale qui soit mais tant pis... Elle n'allait pas reculer, n'allait pas se défendre, elle allait le laisser tout prendre avec un fin sourire aux lèvres, parce que c'était ce qui fallait faire pendant cette nuit-là et parce que si Hannah était honnête avec elle-même, elle dirait probablement que son plaisir n'était pas que physique. Et qu'il y avait autre chose, parce que c'était Saul et parce qu'elle l'aimait. Son corps brûlait, ses mains tremblaient sur la peau du brun et son cerveau tentait d'enregistrer toutes les informations et tout ce plaisir qui prenait naissance dans son bassin à chaque fois qu'il se retrouvait logé là... mais son coeur savait déjà, son coeur savait déjà qu'il n'y aurait que Saul et plus personne après. Il ne pouvait plus y avoir personne, les jeux étaient finis, la course aussi, il n'y aurait que la nuit, les nuits passées auprès de lui et plus rien d'autre. C'était un pacte silencieux qu'Hannah faisait avec elle-même, pacte qui était sans doute scellé par chacune de ses plaintes et chacun des mouvements de hanches de Saul. Qui peut-être était en train de réaliser ce qui se passait, ou qui ne le savait pas encore, ou alors il était encore un peu trop fou et encore trop perdu lui aussi pour vraiment comprendre et pour savoir tout ce qu'elle ne disait pas. Il devait déjà le savoir, déjà savoir qu'elle rendait les armes et qu'elle l'aimait probablement plus qu'elle n'avait jamais aimé un autre. Les autres ne comptaient pas, les autres étaient des larmes qu'elle avait déjà versé, pas de larmes ce soir, pas de ça, ni ici, ni maintenant. C'était leur moment, fébrile et éphémère, il n'appartenait qu'à eux, elle n'appartenait qu'à lui et il n'y avait rien d'autre que ça. Leurs regards se croisèrent encore, Hannah incapable de tourner le regard et prétendre que ça n'était pas important et elle eut l'ombre d'un sourire en sentant les mains de Saul sur ses hanches tandis qu'il inversait leur position. La surprise d'Hannah ne fut que de courte durée et elle se mordit la lèvre inférieure, sans doute pour pouvoir se concentrer et pour continuer de bouger les hanches et son bassin, bien déterminée à ne perdre aucune miettes de lui et ne pas lui laisser un instant de répit. Saul Masterson, you're never going to forget me. Peu importe le jour, demain, le futur et tout ce qui n'existait pas en dehors de cette chambre, peu importe ce qu'il déciderait à propos d'elle, à propos d'eux, il y avait cette nuit. Il y avait ses mains à elle posées sur son torse, puis ses bras autour de ses épaules tandis qu'il se redressait soudainement pour couvrir tout ce qu'il pouvait atteindre de baiser. Il y avait cette nuit, il y avait les mains d'Hannah perdues dans ses boucles brunes, les lèvres de l'actrice entre-ouvertes et pressées sur son front, le peu de raison qu'elle avait encore lui faisant jurer de ne pas prononcer trop de vérité et se contenter de gémir et soupirer son prénom... et il y avait tout son corps qui se courbait pour le sentir au plus profond d'elle, là où Saul était vraiment à sa place au final, cet endroit qui la faisait trembler de plaisir et en quémander plus, pour qu'elle sombre complètement et ne se rappelle plus de rien à part lui. C'était de cette façon-là qu'Hannah voulait le posséder, elle qui avait eu tellement peur qu'il ne revienne jamais dans sa vie après toutes ses révélations, elle qui avait eu peur de le perdre ou pire encore, de voir qu'il était comme les autres, mais non, pas son Saul. Il serait mieux, il la porterait dans son coeur et ce soir, tous comme les autres, il la porterait sur sa peau. Elle voulait le rendre complètement fou, qu'il soit ivre d'elle et n'arrive pas à imaginer un futur sans elle, qu'il revienne toujours dans ses draps, parce qu'il en avait envie, parce qu'il en avait besoin. Car ce n'était pas de la logique ou de la raison qu'il lui fallait, et encore moins de l'oxygène, mais une seule et unique chose, elle. Hannah. Pour la première fois, dans les bras d'un homme, elle avait l'impression d'exister vraiment, de compter, d'être la seule et l'unique, pas juste une mauvaise habitude, pas juste un regret, quelque chose de concret, d'intouchable à la fois mais surtout éternel. Elle pouvait le sentir, rien qu'à la façon dont les mains de Saul s'étaient fermement posées sur ses hanches, pour faire accélérer le rythme, pour qu'il n'y ait plus de rythme et rien d'autre que leurs respirations saccadées et deux corps à la recherche du même désir, de la même fin et de la même chute. Hannah ne pouvait faire que sourire en entendant son prénom, et ce même si les sons qu'elle produisait étaient aussi intenses que ceux de Saul, c'était tout de même beau de l'entendre ainsi, de savoir que lui aussi perdait le contrôle, que lui aussi s'abandonnait en elle. Il n'allait pas l'oublier, ils étaient partis trop loin ensemble, ils n'en reviendraient pas, pas indemne du moins, pas sans se tenir la main ou se tenir près de l'autre. Non, ils ne pouvaient pas en ressortir indemne, non, Hannah le savait et elle s'agrippa à Saul de toutes ses forces tandis qu'un dernier mouvement de hanches la faisait basculer de l'autre côté. Et qu'il ne restait plus rien que ce plaisir profond, cette électricité qui la réduit au silence pendant quelques secondes, son corps profitant de ce qu'il avait tant mérité et son coeur apaisé. Hannah ne réalisa même pas que Saul était retombé à ses cotés, et elle eut à peine conscience qu'elle faisait de même, sa tête reposant désormais sur l'oreiller. Elle inspira profondément en rouvrant les yeux, l'air semblait tellement superflu et elle tourna légèrement la tete vers Saul. La brune leva lentement une de ses mains, retraçant les lèvres de Saul de son index; elle ne put s'empêcher de le trouver particulièrement beau comme ça, ici, dans son lit, encore nu, sa chevelure plus que dérangée et sa poitrine se soulevant lourdement alors qu'il reprenait lui aussi son souffle. Hannah n'avait plus de mots, ou alors elle en avait trop, ou elle souhaitait uniquement l'embrasser et le laisser se glisser en elle encore une fois. Cette pensée était très tentante et la brune se colla contre lui dans un soupir de contentement, heureuse de se retrouver de nouveau près de lui. Elle le laissa l'embrasser avant d'enfouir sa tête dans le cou de Saul, respirant son parfum alors les mains de ce dernier se posèrent sur son dos. « Hmm ? » Hannah enregistra avec quelques secondes de retard ce qu'il venait de lui dire et elle lui offrit un sourire plus que sincère. Après avoir été dans le doute à propos d'eux pendant longtemps, et dans le fond elle l'était toujours, elle était rassurée de l'entendre dire ça. Car c'était tout ce qu'elle souhaitait elle aussi, le reste serait compliqué, Hannah le savait, mais ça, eux deux, dans ce lit, comme ça, ça n'était pas compliqué. Elle se sentait complète de la sorte, oubliait ses propres problèmes, elle était juste Hannah, sans artifice et elle était forcée de constater que même comme ça, Saul voulait d'elle. « Jusqu'à la fin de tes jours ? Eh bien... » Hannah se redressa un peu, seulement pour se pencher et déposer un baiser au coin des lèvres de Saul. Le geste paraissait tellement innocent après tout ce qui venait de se passer, mais ça avait été ça leur vrai premier baiser, il y a des mois de cela, alors qu'Hannah avait du sable jusqu'aux chevilles et qu'elle se confiait à Saul en espérant que ce dernier aurait un bon conseil à lui donner ou une solution. La solution était lui, ça avait toujours été lui, un autre aurait pu lui donner le même conseil, mais le fait que ce soit Saul changeait toujours la donne. Et ça Hannah le comprenait à présent. « ... C'est toujours ton anniversaire... donc... Je crois que ça peut s'arranger.» conclut Hannah, son sourire s'agrandissant de seconde en seconde. Et, presque comme pour confirmer ses dires, elle s'empara d'un pan de la couverture, avant de la rabattre sur eux et de réussir une illusion parfaite : ils avaient disparu, loin du monde, loin de tout, il ne restait plus qu'Hannah et Saul. Ni plus, ni moins. |
| | | | | | | | a little less conversation and a little more touch my body...(hot) |
|
| |