Be careful of that girl, There’s a fire burning behind her eyes. She makes kingdoms fall, and monsters wish they’d never been born. She’s not just a warrior—she is a dragon. And she is not afraid to burn your heaven to the ground.
« Simon t’aurais pas vu ma paire de ciseaux ? » Son cri brisa le silence qui régnait dans l’appartement. Affolée, Rose avait retourné l’intégralité de sa chambre à la recherche de son outil dont elle avait un besoin pressant pour terminer la dernière retouche sur sa robe. Ses vêtements avaient été propulsés sur le sol, sur son bureau; par terre traînaient ses aiguilles et dés à coudre, certains patrons avaient été recouverts par les chutes de tissu; si bien qu’il semblait qu’une bombe avait explosée ici. Sans réponse de la part de son colocataire, la rouquine quitta sa chambre en hâte – manquant par la même occasion de se prendre la poignée de la porte -, pour partir à sa recherche. « Simon ? » Tandis qu’elle l’appelait, la jeune femme jetait un coup d’œil dans les différentes pièces de l’appartement, avant de constater finalement que son colocataire avait dû partir. A défaut de pouvoir compter sur lui pour trouver ses ciseaux, elle se mit à chercher un substitut et tomba sur un cutter qui traînait dans le débarras. Voilà qui ferait tout aussi bien l’affaire. Telle une tornade, elle retrouva sa chambre et sa robe, le fil rebelle entre les mains. Dévorée par le stress et la rapidité à laquelle elle bougeait ses mains, Rose manqua le fil et se coupa la paume de la main gauche, dans un petit cri de douleur. Il ne manquait plus que ça. Bien que l’envie de ne pas s’occuper de sa blessure soit grande, elle dû se résoudre à trouver un pansement ou quelque chose faisant le même travail à la vue du sang qui coulait. Tâcher sa création avant de la présenter n’était peut-être pas nécessaire. Sa coupure bandée – un peu négligemment il fallait l’avouer -, Rose retourna à ses finitions, surveillant toujours l’heure sur son portable. Midi vingt-trois, il lui restait encore un peu de temps avant son rendez-vous.
Un mois s’était écoulé depuis sa dernière entrevue avec Hannah Siede, un mois que Rose avait passé à travailler avec acharnement, nuit et jour, chaque minute. Tout devait être absolument parfait pour la présentation qu’elle lui avait demandée, ce qui expliquait que moins de deux heures avant de la revoir, elle s’activait encore dans ses retouches. Le plus terrifiant était de réaliser à chaque nouveau coup d’œil un détail qui lui avait échappé, quelque chose à modifier. Peut-être que la trentenaire n’en attendait pas autant d’elle, néanmoins Rose n’avait jamais su faire les choses à moitié. Et ce même si cela avait nécessité des nuits blanches, des repas sautés et des cours ratés. La rouquine espérait simplement que l’actrice n’allait pas remarquer les cernes sous ses yeux, d’habitude si brillants d’énergie.
Vêtue d’un jean Levis taille haute de coupe droite dans lequel était rentrée une chemise blanche d’homme, d’une paire de Dr Martens basses noires et vernies, le tout accompagné de nombreuses bijoux aux allures ethniques de sa création, l’étudiante était fin prête pour son entretien. Car si ce rendez-vous n’en avait pas le nom, Rose voyait en cette présentation l’allure d’un véritable entretien d’embauche. Il pouvait paraître alors dérisoire de la voir vêtue de la sorte pour un entretien mais les standards s’avéraient bien différents dans le milieu de la mode. Dans l’incapacité totale de prendre les transports en commun avec la dizaine de housses qu’elle devait transporter, la jeune femme avait fait appel à un taxi qui l’attendait déjà au pied de son immeuble. Le corps chancelant, elle y monta et soupira afin d’extérioriser sa panique. Le trajet fut incroyablement long, trajet durant lequel elle ne cessa de se répéter qu’Hannah n’allait pas aimer les robes qu’elle avait réalisées sur la base de ses croquis. Arrivée à l’adresse que l’actrice lui avait communiquée quelques jours plutôt, Rose prit son courage à deux mains et s'avança vers la porte d'entrée, les bras surchargés par ses vêtements. Le cœur chancelant, la rouquine appuya sur la sonnette à sa droite. Allez Rose, tu peux le faire. Ça va bien se passer.
Made by Neon Demon
Dernière édition par Rose Leoni le Dim 2 Avr 2017 - 13:45, édité 1 fois
Passe vers 16 heures si tu peux, je serais disponible.
Hannah avait appuyé sur la touche envoyer avec une légèreté quasiment déconcertante, avant que sa main ne retourne tourner les pages de l'édition de Vogue qui était posée en face d’elle. Elle adressa un léger sourire à Audrey qui était en train de lui faire les ongles des pieds et se dit intérieurement que peut-être elle devrait faire quelque chose. Ce n’était pas vraiment dans les habitudes d’Hannah de rester confinée à l’intérieur de sa propre demeure, de jour comme de nuit, presse à scandale ou non, Hannah restait une créature qui avait besoin d'action et d’attention, deux choses qu’elle pouvait aisément avoir en restant cloitrée chez elle mais ce n’était tout simplement pas pareil… Depuis qu’elle n’avait plus d’agent artistique, depuis plus d’un an environ, le téléphone d’Hannah n’avait cessé de sonner pour différents projets et c’était toujours le cas ces derniers jours, même quand elle décidait de rester enfermée dans son immense demeure de trois étages. Il y avait un de ses amis de New York qui avait suivi son conseil et emménagé en Australie et qui voulait absolument qu’Hannah fasse partie de son prochain court-métrage. L’éditrice de Glamour à Londres voulait faire venir Hannah pour un reportage exclusif mode et théâtre, sans compter l’attaché de presse de Chanel qui n'avait cesse de la rassurer dans ses messages, de lui dire que ce n’était pas grave si elle ne trouvait pas un styliste, Chanel cherchait toujours une égérie pour sa prochaine collection de bijoux et Hannah avait toujours dit oui par le passé.
Qu’ils aillent tous au diable, avait pensé la brune en envoyant son message à Rose, certaine que la présence de la jeune fille pouvait l’apaiser et la rassurer. Si Hannah était très honnête avec elle-même, elle aurait tout simplement admis qu'elle ne sortait pas car elle voulait se trouver dans les parages au moment où Saul pousserait les portes de la villa dans quelques heures. C’était plus simple comme ça, et c’était pour cela qu’elle trainait dans une des chemises des metteurs en scène, le vêtement sur ses épaules, par dessus sa nuisette rouge, comme si c’était la chose la plus évidente du monde. Non pas qu’Hannah soit du genre à l’admettre à voix haute, elle ne dirait à personne, sauf au premier concerné, à quel point elle tenait à lui. Et elle continuerait d'ignorer cette petite voix dans sa tête qui lui disait qu'elle était déjà beaucoup trop attachée à lui. Hannah préférait ignorer tous les signes, attendre que Saul règle tous les détails de sa vie et ensuite, peut-être qu’ils pourraient penser à eux, s’il y avait un eux. La brune poussa un profond un soupir et tourna son regard vers Audrey. « Tout va bien Miss Siede ? » « Hmmm ? Oui, je crois que j'ai vraiment besoin que Rose arrive et que je me concentre sur autre chose… » Sa gouvernante semblait être du même avis et les deux femmes esquissèrent enfin un sourire en entendant la sonnerie retentirent dans la demeure et jusqu’au salon.
Hannah laissa Audrey aller ouvrir à Rose et la guider jusqu’ici et elle préféra tout simplement se redresser et refermer tous les magazines qui étaient posés devant elle. Hannah eut un sourire aux lèvres en voyant Rose et son style plus qu'unique faire son apparition dans son élégant salon, suivie de près par Audrey qui aidait la jeune fille à porter les dizaines de housse qu'elle avait emmené. « Eh bien… je vois que tu as été très inspirée, c’est bon à savoir. » Hannah se redressa du canapé, se mettant automatiquement sur la pointe des pieds, chose qu’elle faisait très souvent quand elle se baladait pied nus, question d’habitude, et aida Audrey à placer les différentes créations de Rose sur le canapé. « Désolée de ne pas t'avoir contactée plus tôt, j'ai dû prolonger mon séjour à New York et une fois que je suis revenue j'ai dû m’occuper d’affaires personnelles… » Hannah n’avait pas vraiment envie de rentrer dans le vif du sujet, sa vie amoureuse faisait suffisamment couler d’encre et ce sans qu'elle se confie la plupart du temps, et puis Rose n’était pas vraiment là pour ça. Elles avaient toute une affaire à construire et Hannah avait hâte qu’elles s’y mettent. « Avant de jeter un coup d’oeil à tes modèles, je tiens à te remercier pour ton travail et… avant que j’oublie… mon carnet s’il te plait. » La brune tendit les mains, le regard un peu trop brillant probablement, ce n’était que des pages liées une à une mais pour Hannah cela représentait beaucoup, être éloignée du dit carnet trop longtemps était nocif pour elle et pour son inspiration.
Be careful of that girl, There’s a fire burning behind her eyes. She makes kingdoms fall, and monsters wish they’d never been born. She’s not just a warrior—she is a dragon. And she is not afraid to burn your heaven to the ground.
Bien consciente de l’importance d’Hannah dans le milieu mondain et de son statut de véritable star, Rose ne s’était néanmoins pas attendu à tomber sur une demeure si impressionnante. Ce qui était encore une fois bien trop innocent de sa part. Ses housses dans les bras, elle était restée interdite face à cette immensité qui se tenait devant elle, les yeux ébahis. De ce qu’elle savait d’elle, la trentenaire n’était pas mariée et n’avait pas d’enfants, aussi se demanda-t-elle ce qu’elle pouvait bien mettre là-dedans. Haute de trois étages, cette maison pouvait aisément accueillir l’intégralité de sa famille à elle, un luxe qu’ils ne s’étaient jamais offerts. Et pourtant, les Leoni n’avaient jamais manqué de rien dans leurs caravanes modestes. Elle se demandait bien si ses parents accepteraient de vivre dans un tel endroit si on le leur proposait, probablement que non. Leur habitation dépendait plus d’un mode de vie que de réels problèmes financiers après tout. Pourtant Rose elle avait changé depuis son arrivée à Brisbane, depuis qu’elle avait quitté sa vie de bohème et une chose était sûre, elle ne serait probablement pas capable de refuser un tel luxe. Rien ne l’empêchait de rester quelqu’un de bien malgré tout.
Pour quelqu’un comme elle qui n’avait pas vraiment l’habitude de fréquenter la crème de la crème, être accueillie à la porte par une totale inconnue visiblement travaillant pour Hannah fut une surprise totale. Cependant la gentillesse et la douceur de la femme la mirent tout de suite en confiance et parvinrent à diminuer le stress qui continuait de monter en elle. Encore plus gentil de sa part, elle l’aida à transporter ses housses ce dont la rouquine la remercia immédiatement. L’intérieur de la maison était aussi sublime que l’intérieur, sûrement encore plus qu’elle n’avait pas l’imaginer. Mais rien de surprenant lorsque l’on connaissait le goût et la classe de l’actrice. Rose eut de nouveau l’impression qui l’avait submergée lorsqu’elles avaient déjeuné dans ce prestigieux restaurant, ce désagréable sentiment de ne pas être à sa place et de faire tâche. Pourtant le moment n’était pas opportun pour se mettre à se dévaloriser ou à douter d’elle-même, plus que jamais, elle devait se montrer sûre et se vendre. « Eh bien… je vois que tu as été très inspirée, c’est bon à savoir. » Dans un coup d’œil vers le canapé où reposaient toutes ses créations, la rouquine hocha la tête, arborant un air satisfait. La reconnaissance d’Hannah était déjà un bon point. « Vos croquis étaient parfaits, je ne pouvais qu’être inspirée » répondit-elle avec honnêteté. Lorsque l’actrice se releva du canapé, la rouquine ne put s’empêcher de poser un œil indiscret sur elle, et plus particulièrement sur sa tenue. Découvrir qu’elle ne portait qu’une nuisette rouge, cachée par une chemise qui ne devait probablement pas lui appartenir la mit mal à l’aise, aussi détourna-t-elle le regard. Voir une personne comme elle dans son intimité était perturbant, mais elle allait devoir s’y faire. En détournant le regard, elle tomba alors sur les magazines posés sur la table basse où sur certaines couvertures, son nom et sa photo apparaissaient. S’il y avait bien une chose que Rose ne suivait pas, c’était la presse à scandale. Violer l’intimité des gens ne l’intéressait pas, plus encore, cela la dérangeait. « Désolée de ne pas t'avoir contactée plus tôt, j'ai dû prolonger mon séjour à New York et une fois que je suis revenue j'ai dû m’occuper d’affaires personnelles… » Hannah devait faire référence aux histoires racontées dans les magazines lorsqu’elle évoqua certaines affaires personnelles, ce que la rouquine ignora par respect. « Ne vous excusez-pas, il n’y a pas de souci. Au contraire, ça m’a permis de pouvoir travailler plus longtemps sur les robes » Et lorsqu’on voyait que deux heures avant elle était encore sur des détails, ces deux semaines supplémentaires avaient loin d’être inutiles pour elle. « Avant de jeter un coup d’oeil à tes modèles, je tiens à te remercier pour ton travail et… avant que j’oublie… mon carnet s’il te plait. » « Ah ! Oui, bien sûr » Encore sous pression par l’attention particulière que la rouquine avait porté au carnet que lui avait confié la trentenaire, elle s’empressa de se baisser vers son sac, cherchant en hâte l’objet. Prendre soin de ce trésor avait été son occupation première durant ce mois-ci, si bien qu’elle était même allé jusqu’à le protéger d’une couverture en plastique transparente. Quant à Simon, il avait été mis au courant le soir-même de ne jamais y toucher sous peine de mourir. Le carnet en main, elle le sortit avant de se rendre rapidement compte qu’elle n’avait pas pensé à retirer la couverture en partant de chez elle. Gênée, elle la retira rapidement et se releva pour le tendre à la brune de sa main blessée encore bandée. « Désolée, je voulais être sûre de ne pas l’abîmer » précisa-t-elle dans son petit sourire.
Quand le carnet fut retourné à sa propriétaire, Rose prit une grande inspiration et se motiva elle-même à prendre les devants et faire ce pourquoi elle était venue. Même si elle était plus une suiveuse qu’une meneuse, elle souhaitait tant impressionner Hannah que prendre des initiatives lui paraissait être la meilleure chose à faire. Elle s’avança alors vers le canapé et classa ses housses. « J’avais prévu de vous les montrer dans un ordre bien précis, d’abord les tenues de journée, ensuite les tenues plus habillées et bien sûr terminer par la robe de soirée » Robe qui lui avait probablement donné des cheveux blancs, des douleurs partout dans le corps et trop de stress pour un corps aussi fragile que le siens. « Mais si vous voulez commencer par la robe principale, dîtes-moi. Après tout, c'est vous qui choisissez » demanda-t-elle à son interlocutrice le cœur à deux doigts de quitter sa poitrine.
Hannah n'était pas le genre de femme qui offrait des secondes chances. À dire vrai et à quelques exception près, cette notion était complètement étrangère à la brune, elle était plus de celles qui abandonnaient tout ce qui faisait mal et qui continuaient d'avancer droit devant elle. Si cette méthode de vivre pourrait s'avérer complètement dévastatrice dans sa vie personnelle, la vie professionnelle d'Hannah avait toujours été organisée ainsi et ce sans l'aide de personne. Elle n'était pas juste la gentille fille à papa qui allait se contenter d'hériter d'un véritable empire dans quelques années non, le monde savait qui était Hannah Siede car la jeune femme s'acharnait depuis des années à conserver la même image. Peut-être un peu trop froide et perfectionniste, mais ce n'était pas une place que la trentenaire était prête à abandonner de si tôt. D'où l'importance cruciale de cette ligne. Quoi qu'à en juger par la tenue d'Hannah elle n'avait pas l'air de prendre ça au sérieux mais c'était mal connaitre la brune. Elle accueillait rarement les gens chez elle et lors des quelques fêtes et autres diners qu'elle avait pu organiser par le passé, ses invités n'avaient pu voir qu'une fraction de sa gigantesque villa. Ce n'était pas la même chose avec Rose, la brune avait une envie folle de lui faire confiance et de suivre cet instinct qui ne lui venait que très rarement.
Elle eut un fin sourire au moment où la jeune fille sortait son carnet d'une protection que certains auraient jugé excessive mais le bien était tellement précieux pour qu'Hannah n'y tienne pas à coeur donc elle appréciait les efforts de la jeune fille. « Tu as bien fait... » articula l'actrice, et le carnet une fois en main, elle le remit à sa gouvernante, cette dernière sachant exactement quoi faire du précieux objet. Hannah se laissa de nouveau retomber sur le canapé la seconde précise, retrouvant sa position initiale, à savoir allongée sur l'épais canapé en cuir, ses yeux posés sur Rose.« Audrey je crois qu'il va nous falloir plus de thé glacé, tu veux boire quelque chose Rose ? » C'était la seule apparté non liée au travail qu'Hannah ferait, sa politesse avait ses limites et elle fut ravie que Rose passe également aux choses sérieuses. Hannah ressentit un léger stress et elle articula un autre sourire, celui-ci beaucoup plus calculé, en détectant un certaine stress chez la plus jeune. Quoi de plus normal, l'avis d'Hannah valait beaucoup pour certains, et surtout dans le monde de la mode. Loin d'être de chez Valentino ou aussi puissante que les assistantes chez Vogue, Hannah savait très bien qu'une simple apparition d'elle dans un vêtement de marque pouvait faire augmenter les ventes de beaucoup et la brune aimait à penser que son style n'avait fait que s'améliorer au fil des années. Elle conservait son amour des longues de soirées et des accessoires avant tout.
« Robe de soirée ou n'importe quelle robe noire que tu as faite et que tu juges digne de me montrer. » Hannah ponctua sa phrase d'un battement de cils qui se voulait bienveillant mais qui en réalité ne l'était pas. Elle était certaine que la jeune fille lui pardonnerait sa franchise, Hannah n'était pas cassante pour être cassante, mais si Rose voulait marcher aux côtés d'Hannah et jouer dans la cours des grands, elle devait comprendre que les critiques seraient fréquentes et souvent brutales. « Je m'explique, si certains aiment dire que la robe de mariée ou la veste reste un classique, pour moi rien ne vaut une robe noire qu'on peut mettre quand personne ne s'y attend.» Sous entendu la chose qu'Hannah préférait faire. La trentenaire savait qu'elle était trop habillée pour les trois quarts des événements auxquels elle se rendait, mais ça avait toujours été sa politique, elle ne s'habillait jamais pour l'occasion mais bien selon son humeur, et le plus souvent, son humeur était couteuse et luxueuse.« Si tu ne peux pas faire de robe noire parfaite ... » Hannah marqua une pause au moment où Audrey refit son apparition les bras chargés, la brune tendit la main et attrapa son nouveau verre et avant de coincer la paille dans sa bouche, elle ajouta un simple. « Je saurais qu'il me faudra un autre styliste... Donc c'est quand tu veux Rose »
Be careful of that girl, There’s a fire burning behind her eyes. She makes kingdoms fall, and monsters wish they’d never been born. She’s not just a warrior—she is a dragon. And she is not afraid to burn your heaven to the ground.
Bien qu’habituée à présenter ses créations devant un jury composé de ses professeurs ou d’acteurs de la mode venant de l’extérieur, Rose n’avait jamais ressenti pareille pression. Et pourtant, ses vêtements étaient encore bien soigneusement rangés dans leur housse sur le canapé et Hannah et elles n’avaient eu le temps de n’échanger quelques mots. La panique était si grande que lorsque l’actrice lui demanda de lui remettre son carnet de croquis, elle crut un instant l’avoir oublié, voyant déjà sa courte vie défiler. Et quand bien même elle se souvint qu’elle l’avait rangé dans son sac, la peur d’y voir apparaitre une tâche ou un page pliée la dévorait de l’intérieur. Il n’en fût rien, grâce à son attention légendaire et sa couverture si bien pensée, ce qui parut amuser la trentenaire. « Tu as bien fait... » Plutôt soulagée qu’elle ne se moque pas de ses techniques, Rose lui répondit par un sourire complice et tourna son visage lorsqu’Hannah prit de nouveau la parole. « Audrey je crois qu'il va nous falloir plus de thé glacé, tu veux boire quelque chose Rose ? » La femme avait réagi avec une rapidité déconcertante à la voix de la brune, si bien que l’attention de l’étudiante fut troublée par Audrey qui semblait attendre une réponse de sa part pour aller chercher ce qui lui avait été demandé. « Oh euh, du thé glacé ça sera parfait, merci » lui indiqua-t-elle d’une voix inaudible. Être servie de la sorte était presque dérangeant, même si Audrey n’avait pas l’air de souffrir de sa condition. Hannah était peut-être une actrice un brin tyrannique, elle était tout de même humaine. Elle l’espérait néanmoins compte tenu de ce qui allait venir.
Consciente que l’actrice ne devait pas avoir mille heures à lui accorder et que l’attente avait dû être assez longue depuis leur dernière entrevue, Rose passa aux choses sérieuses et lui proposa aussitôt de lui présenter ses créations avec une motivation bien sentie. « Robe de soirée ou n'importe quelle robe noire que tu as faite et que tu juges digne de me montrer. » C’était en tout cas sans compter le tact légendaire de la brune qui lui avait répondu avec une froideur quelque peu glaçante. La rouquine avait pourtant pris l’habitude de travailler à ses côtés et connaissait son caractère fort, néanmoins les choses étaient ici différentes. Jusqu’à maintenant leur collaboration au théâtre de Brisbane ne concernait pas réellement son travail propre. Alors que là. Tout reposait sur ses épaules, ses seules épaules. « Je m'explique, si certains aiment dire que la robe de mariée ou la veste reste un classique, pour moi rien ne vaut une robe noire qu'on peut mettre quand personne ne s'y attend. Si tu ne peux pas faire de robe noire parfaite ... Je saurais qu'il me faudra un autre styliste... Donc c'est quand tu veux Rose » Immobilisée par le discours que la trentenaire venait de prononcer, Rose crut mourir. Toute confiance qu’elle avait pu avoir en ses modèles s’était brisée en éclats face à ces quelques mots, ces quelques secondes, ce regard. Avec une grande difficulté, la rouquine déglutit sa salive, avalant avec son assurance. C’est à cet instant qu’Audrey fit son retour dans la pièce, un plateau entre les mains où une carafe et deux verres étaient posés. Son verre servi, elle le tendit à la l’étudiante qui en descendit le contenu en trois gorgées. La fraicheur de la boisson avait au moins eu le mérite de lui remettre les idées en place et de la réveiller. « C’est parti » lança-t-elle en se voulant enjouée mais son timbre légèrement aigu trahissant son anxiété. D’un pas énergique, elle s’avança vers ses housses et ouvrit la première sur une robe courte, légère, aux motifs fleuris qu’elle commença à montrer à Hannah en dévoilant chaque côté de la pièce. En une vingtaine de minutes, Rose lui fit découvrir neuf vêtements de sa création, tous inspirés par les croquis qu’elle avait trouvés dans le fameux carnet d’Hannah. Lorsqu’elle arriva à sa dernière pièce, la robe de soirée, l’étudiante sentit ses jambes trembler. Hannah avait demandé une robe noire, or cette dernière pièce n’était pas une robe noire. Prenant une longue et profonde inspiration, la rouquine tenta de se convaincre que son travail sur cette robe était immense et que tous dans son entourage avaient admiré sa beauté. « Et voici… la robe de soirée » Alors que ses mots glissaient dans le silence de la pièce, elle sortit de la housse une longue robe d’un rouge vif qui mêlait drapés transparents et dentelle délicate. Jamais Rose n’avait été aussi fière d’une de ses créations, pourtant quelque chose lui disait que cela n’était pas assez. Ou tout de moins pas ce qu’elle attendait. Sa main blessée encore recouverte de son bandage improvisé tacheté de sang vacillait sur le tissu vaporeux de la robe. Elle ne devait pas montrer sa faiblesse, il fallait se montrer forte et fière, fière de ses interminables heures de patience et d’acharnement. Bien déterminée à montrer les détails très soigneusement effectués, elle s’approcha d’Hannah et lui tendit la robe pour la laisser en admirer les recoins. « Je dois vous avouer que je n’ai pas de robe noire à vous présenter. » commença-t-elle le cœur bondissant. « Mais je peux vous montrer une robe que j’ai faite pour mon anniversaire. Je ne l’ai pas sur moi, mais j’ai des photos. » Sans vraiment lui laisser le temps d’accepter ou non cette seule alternative qu’elle avait trouvé, Rose sortit son téléphone portable de sa poche et chercha avec une grande rapidité les photos de sa création. Après quelques secondes, elle trouva une photo d’elle portant la robe lors de sa séance d’essayage. Simon s’avérait particulièrement pratique quand il le voulait. « Voilà » Sa main pâle tendit le téléphone sous les yeux d’Hannah, exposant une robe noire courte à la fois sexy et élégante. « Mon anniversaire n’est pas encore passé, alors je n’ai pas eu l’occasion de la porter. Si jamais elle vous plait et que vous voulez la voir, je pourrais vous l’amener sans souci… Je me suis inspirée de vos croquis pour la faire, elle vous appartient autant qu'à moi après tout » conclut-elle toujours pleine d’espoir.
Hannah connaissait le pouvoir des mots. Mieux que quiconque probablement. Après tout, elle avait été élevée dans un monde qui était régi par l'apparence et tout le monde formait une opinion de vous en fonction de ce que vous pouviez dire. La Siede maitrisait la rhétorique comme personne et surtout, elle savait appuyer là où ça faisait mal. Les disputes étaient un art que la brune maitrisait particulièrement bien car elle n'hésitait pas à sortir ses armes dès le début. C'était bien pour ça que dans beaucoup de milieu, et en particulier dans certains cercles très fermés de la mode, l'opinion d'Hannah était reine. Cela lui plaisait bien, d'autant plus qu'elle pouvait en retirer certains avantages, mais la trentenaire n'avait aucunement l'intention de piétiner Rose juste parce qu'elle ne faisait pas l'affaire. Non, dans tous les cas, ce serait une bonne expérience de vie. Ce fut bien pour cela que la brune conserva son silence et une expression parfaitement neutre sur son visage alors que la jeune fille en face d'elle commença sa présentation. Hannah sourit intérieurement en voyant les robes, une certaine partie d'elle plus que fière de voir que quelqu'un avait su transformer ses croquis en de véritables créations. C'était de l'art tout simplement et la rouquine était plus que talentueuse, si c'était ça le résultat de quelques semaines de travail avec seulement les croquis parfois approximatifs d'Hannah, la brune avait hâte de lui fournir de vrais moyens et un véritable atelier pour qu'elle puisse s'exprimer.
Mais la rousse semblait avoir été déroutée par son premier commentaire et après lui avoir révélé la robe de soirée, elle se confondit en excuses. Hannah se mordit la lèvre inférieure, s'en voulant intérieurement d'avoir dérouté la jeune fille. Elle ne comptait pas s'excuser, la rassurer oui, cette robe de soirée était parfaite, Rose n'avait pas besoin de plus pour se vendre. « Rose...» commença lentement Hannah se redressant sur son siège. Elle esquissa enfin un sourire face à la photo qu'elle lui montrait à présent, avant de faire un geste négatif de la tête. « Rose, j'apprécie l'effort mais je crois que j'ai passé l'âge de porter ce genre de tenues, mais amuse toi bien avec ta création.» Hannah finit rapidement son verre de thé glacé avant de se mettre sur ses deux pieds, s'approchant un peu plus de la robe rouge. Elle pouvait déjà se voir avec le vêtement autour de la taille, une paire de Jimmy Choo aux pieds, ses boucles brunes relevées dans un chignon, juste histoire de. « Celle-ci est parfaite... elle est ta ma taille je suppose non ? ... Suis-moi.» Hannah fit un signe en direction de la jeune fille, puis d'Audrey, qui s'empara avec délicatesse de la robe en question, Hannah ne se retourna même pas pour voir si les deux autres la suivaient vraiment, non, elle grimpait déjà à l'étage pour se diriger vers sa chambre à coucher et plus particulièrement dans sa penderie. Elle était tellement concentrée qu'elle ne fit aucune remarque sur le fait qu'elle laissait Rose rentrer dans son monde comme ça, après tout, le dressing d'Hannah n'était pas juste d'une taille impressionnante, c'était une affaire personnelle. La robe fut posée sur le lit et Hannah fixa un instant Audrey puis sa penderie. « Jimmy Choo. Troisième étage... Hmm... sixième paire.» Les chaussures en face d'elle, Hannah esquissa un sourire, elle laissa retomber la chemise de Saul sur le sol, avant de s'emparer de la robe en question et de refermer légèrement la porte de son dressing derrière elle. Hannah n'était pas pudique, mais il y avait quelque chose de presque intime quand elle se retrouvait face à une robe neuve, quelque chose qu'elle ne souhaitait partager avec personne à l'heure actuelle.
« C'est bien ce que j'avais dit à ma taille. » lança Hannah, quelques minutes plus tard, la robe bien en place et chaussures aux pieds. Hannah pivota sur elle-même, théâtrale au possible, un franc sourire sur le visage. Elle s'étudia rapidement dans le miroir avant de déclara : «Il faudrait que la robe soit un peu plus cintrée et un demi centimètre plus courte mais... pour un premier essai.... c'est exactement ce qu'il me fallait. Tes créations sont parfaites Rose... je suis donc bien contente de te montrer ce que j'ai fait pendant que tu étais très occupée. Mais pour ça... On va devoir prendre la voiture. J'espère que tu n'avais rien prévu le reste de ton après-midi.» Dans le fond, elle savait toutes les deux qu'Hannah ne s'en souciait pas vraiment et une fois la voiture prête, Hannah s'empara de la main de Rose pour la guider. Elle ne comptait pas se changer et le trajet en voiture fut dès plus rapide vu qu'elles étaient déjà dans le quartier de Pine Rivers, juste le temps de quitter le quartier résidentiel pour se diriger vers les bâtiments et les bureaux. Elles s'arrêtèrent devant un immeuble qui avait récemment était remis à neuf, et au deuxième étage plus précisément. L'odeur de peinture fraiche était encore dans l'air et Hannah fut ravie de constater que la couleur des murs avait été changée comme elle l'avait demandé. Rose ne savait probablement pas où elles étaient mais Hannah était là pour clarifier la situation. « L'endroit est à nous... enfin techniquement les murs sont à moi mais ce serait le local principal de notre petit atelier. Je me trompe rarement et tu as vraiment du talent et je pense que nous pouvons aller loin.» Ceci étant dit, Hannah se rapprocha de Rose et posa une main sur l'épaule de cette dernière. « Je ne vais pas te mentir, les choses vont être un peu tendues avant qu'on puisse se faire connaitre mais... qu'est-ce que la vie sans quelques risques ?»
Be careful of that girl, There’s a fire burning behind her eyes. She makes kingdoms fall, and monsters wish they’d never been born. She’s not just a warrior—she is a dragon. And she is not afraid to burn your heaven to the ground.
Désormais que toutes les pièces avaient été présentées à Hannah, et même une robe qu’elle n’aurait pas cru avoir à lui montrer, Rose attendait sa sentence comme un condamné attendait sa mort. Tenter de déchiffrer les expressions sur le visage de l’actrice ne l’aidait pas particulièrement à anticiper ses paroles. C’était d’ailleurs un problème qu’elle avait toujours connu avec les acteurs de la troupe de théâtre, avec ces gens-là, on ne savait pas vraiment dire si tout était vrai ou simplement joué. Et dans le genre indéchiffrable, Hannah était la reine. Même lorsqu’elle la voyait sourire, la rouquine n’était pas sûre de l’intention qui se cachait derrière. C’est pourtant ce qu’elle vit à cet instant sur son visage, un sourire net qui la déstabilisa. Soit sa robe lui plaisait, soit elle venait de réaliser que Rose avait faux sur toute la ligne. A deux doigts de mourir d’angoisse et d’impatience, la jeune femme vit enfin son interlocutrice bouger ses lèvres. « Rose, j'apprécie l'effort mais je crois que j'ai passé l'âge de porter ce genre de tenues, mais amuse toi bien avec ta création. » Manquant de lâcher son téléphone portable, Rose acquiesça et rangea l’objet dans sa poche en hâte. Cette réponse n’était pas suffisante en réalité. Certes elle ne voulait pas de cette robe, mais qu’en était-il du reste. « Celle-ci est parfaite... elle est ta ma taille je suppose non ? ... Suis-moi. » Son regard l’avait suivi tandis qu’elle s’était avancée vers la robe de soirée rouge. Parfaite, elle avait dit parfaite. Un immense sourire sur le visage, la rouquine se retint d’hurler sa joie et se mordit la lèvre avant de suivre Hannah. Le reste de la maison était tout aussi sublime que l’entrée et le salon. Tout de même intimidée, Rose se fit discrète et ouvrit grand la bouche lorsqu’elles arrivèrent toutes trois dans sa chambre, puis sa penderie. « Oh, mon Dieu » souffla-t-elle, complètement subjuguée par la taille de son dressing et surtout son contenu. « Jimmy Choo. Troisième étage... Hmm... sixième paire. » Intriguée, elle avait observé Audrey se mouvoir avec une réaction toujours aussi efficace et posa un regard brillant sur les étagères de chaussures où elle trouva la paire demandée. Très sagement, elle avait attendu qu’Hannah se change, laissant son regard bleu se poser un peu partout avec admiration. « C'est bien ce que j'avais dit à ma taille. » A la vision de silhouette qui était réapparue dans la pièce, Rose avait de nouveau porté son attention sur l’actrice, avec un regard plein d’émotions. Voir une de ses créations portée par la brune la rendait si fière, qu’elle n’arrivait pas à contenir une expression de joie immense. « Vous êtes magnifique » dit-elle avant de s’approcher pour regarder le tombé de la robe sur elle. « Il faudrait que la robe soit un peu plus cintrée et un demi centimètre plus courte mais... pour un premier essai.... c'est exactement ce qu'il me fallait. Tes créations sont parfaites Rose... je suis donc bien contente de te montrer ce que j'ai fait pendant que tu étais très occupée. Mais pour ça... On va devoir prendre la voiture. J'espère que tu n'avais rien prévu le reste de ton après-midi. » Avant même que la brune ne prenne la parole, la jeune femme avait également repéré les quelques détails qu’il allait falloir changer, des simples retouches qui ne lui demanderaient pas beaucoup de temps en comparaison du travail qu’elle avait fourni jusque ici. « Oui je suis d’accord, je vous ferai ça le plus rapidement possible. Et merci pour vos compliments, ils me vont droit au cœur… »
Pour ne pas changer des bonnes habitudes, Hannah ne lui avait pas laissé le temps de s’exprimer plus que cela, ou tout simplement de donner son avis sur son programme de l’après-midi. Et quand bien elle lui avait donné l’occasion de lui dire si elle était occupée ou non, elle savait pertinemment que la réponse n’aurait pas été prise en compte. Rose avait appris à travailler avec le caractère un peu dominateur de l’actrice, aussi ne fit-elle pas d’histoire et la suivit en bas où elle récupéra simplement son sac avant de quitter la maison. Elle n’avait pas la moindre idée de l’endroit où elle l’amenait mais son attente ne fut pas bien grande, puisqu’assez rapidement elle se gara près d’un immeuble visiblement récent. Très curieuse au sujet de sa visite, la rouquine la suivit comme un bon petit chien et pénétra dans des locaux complètement vides. « L'endroit est à nous... enfin techniquement les murs sont à moi mais ce serait le local principal de notre petit atelier. Je me trompe rarement et tu as vraiment du talent et je pense que nous pouvons aller loin. » Est-ce qu’elle rêvait ou elle venait de lui dire que la place était à elle ? Elle, Rose Leoni sans diplôme venait d’être embauchée pour travailler sur la future ligne de mode de l’actrice Hannah Siede. « Je ne vais pas te mentir, les choses vont être un peu tendues avant qu'on puisse se faire connaitre mais... qu'est-ce que la vie sans quelques risques ? » Incapable de quitter l’air béat qui trônait sur son visage enfantin, la rouquine hocha la tête avec un dynamisme pas trop contrôlé. « Je suis si heureuse, vous n’imaginez même pas. Je n’ai pas peur de la difficulté, comme je vous avais dit je compte me donner corps et âme dans ce projet. Merci, merci mille fois de me faire confiance ! » Prise d’un élan de joie, elle s’avança dans la pièce, regardant chaque recoin, observant la vue de chaque fenêtre. Tout était parfait, absolument parfait. Quand sa petite visite fut terminée, elle revint de nouveau vers Hannah. « Vous avez déjà trouvé une équipe ? Je peux peut-être vous aider à trouver des gens, avec l’école on travaille avec des mannequins ou des photographes parfois. N’hésitez pas si je peux vous aider d’une quelconque façon je suis à votre entière disposition » lui annonça-t-elle encore trop euphorique. « Il va falloir que je prévienne le théâtre que je démissionne. J’espère qu’ils ne m’en voudront pas et qu’ils trouveront rapidement quelqu’un pour me remplacer… » On lui offrait le job de ses rêves et voilà que Rose trouvait le moyen de s’en vouloir, c’était bien elle tout craché. « Je suis tellement heureuse que vous me donniez cette chance, vous ne réalisez pas ce que cela représente pour moi » Maintenant la seule chose qu’elle désirait c’était appeler sa famille pour leur apprendre la bonne nouvelle. Puis sans voir venir la chose, elle se tourna vers Hannah et la serra dans ses bras « Merci merci » avant de réaliser que son geste pouvait être déplacé. S’écartant d’elle brusquement, elle se mit à bafouiller. « Pardon, désolée, je me suis laissée emportée par les émotions » Fébrilement, sa main avait remis ses cheveux en place pour tenter de cacher sa gêne et ses pommettes rouge vif.
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Dernière édition par Rose Leoni le Sam 8 Juil 2017 - 15:36, édité 1 fois
Même si cela ne se voyait pas, Hannah était légèrement nerveuse. Mais ce n’était pas vraiment le genre de la brune de laisser transparaitre une émotion de la sorte et encore moins devant celle qui allait bientôt devenir une partenaire d’affaires. Non pas qu’Hannah ne pouvait pas faire confiance à Rose… Non, les choses étaient beaucoup plus compliquées dans la vie de la brune et s’il s’agissait simplement de faire confiance à la bonne personne, tout ses problèmes seraient réglés depuis longtemps. Hannah, malgré tous ses grands discours, tous les moyens qu’elle avait à sa disposition et l’incroyable réputation dont elle jouissait, ne s’était jamais lancée dans quelque chose d’aussi grand. Et maintenant qu’elle y pensait vraiment, elle n’avait jamais vraiment eu quelque chose qui soit uniquement et complètement à elle. Elle était la fille de Nathan Siede, elle vivait dans une maison qu’il avait choisi pour elle, avec des domestiques qui étaient payés par lui; elle portait des robes d’autres grands noms et même sa carrière d’actrice… après tout, elle se cachait derrière des mots qu’on présentait devant elle et elle proclamait les mots des autres… non, il n’y avait rien qui était vraiment Hannah Siede et avant que sa route ne croise de nouveau celle de Saul, elle ne s’était pas rendue compte à quel point cela lui manquait… d’avoir quelque chose rien qu’à elle. À côté du metteur en scène, Hannah redevenait une véritable artiste, il suffisait de voir le nombre de croquis réalisés et de photos qu’elle avait prise depuis qu’ils étaient de nouveau en bon terme et qu’ils vivaient sous le même toit. Et tout ça, la brune voulait l’utiliser et faire quelque chose de bon, pour prouver enfin à toutes ces mauvaises langes et aussi à elle-même qu’elle n’était pas qu’un agent du chaos, et bien plus qu’un nom et un compte en banque.
Et c’était bien pour ça qu’Hannah avait besoin de quelqu’un comme Rose, c’était une éternelle optimiste, il suffisait de voir le regard qu'elle jetait à leur nouveaux locaux à présent. Un léger poids fut retiré de la poitrine d’Hannah aux mots de Rose, la rouquine partageant visiblement sa vision et lui posant déjà des questions sur l’organisation de la future compagnie. Hannah s’apprêtait à lui répondre quand les bras de Rose passèrent autour de sa taille pour une étreinte qui fut de courte durée. « Oh… wow… okay. » Hannah s’éclaircit la gorge avant de lisser les pans de sa robe; ce n'était pas que la Siede n'était pas une fan du contact physique mais comme Rose allait rapidement l'apprendre, elle aimait être en contrôle et ce en permanence. Le geste plus que déplacé, était inattendu et Hannah se permit un sourire après quelques secondes de silence. « Pas la peine de t’excuser, j’apprécie ton enthousiasme, vraiment. » Hannah finit par se rapprocher de Rose et lui prendre la main, la guidant à travers les locaux et pour lui montrer le bureau de patronne qu’elle allait bientôt occuper. « Et ne t’en fais pas nous avons quelques jours pour nous préoccuper des détails et pour trouver des gens pour se joindre à l’aventure. »
La brune n’avait jamais été très douée pour l’administration, les métiers terre à terre ce n’était vraiment son genre, elle se trouverait une assistante, du genre qui la suivrait en talons aiguilles et qui serait obligée d’avoir trois téléphones différents pour pouvoir organiser l’emploi du temps d’Hannah. L’idée plaisait bien à la brune et elle la garda dans un coin de sa tête avant de reporter son attention à Rose. « Je ne demanderai qu’une seule chose au cours des mois suivants. » C’était la même chose qu’elle attendrait de tous ses employés pendant les mois prochains. « Que tu me fasses confiance. » Quelque chose qui pouvait paraitre évident mais pour une Siede, ces mots-là étaient d’une importance cruciale. Personne ne doublait un Siede par exemple, à moins de vouloir le regretter. Et Hannah n’avait pas envie d’en arriver à des mesures extrêmes avec Rose, elle voulait vraiment baisser sa garde et ne plus devoir regarder derrière son épaule. « Je ne dis pas que tout va bien se passer et que tout va se faire d’un claquement de doigts mais… et je dis ça sans me vanter. Tant que tu m’as dans ton sillage Rose, tout devrait bien se passer. » Et là Hannah était vraiment sincère, elle ponctua sa phrase avant d’ajouter. « Mais on peut discuter de tout ça autour d’un verre… il faut bien qu'on sorte fêter ça non ? Et j’ai déjà la robe parfaite ! »
Be careful of that girl, There’s a fire burning behind her eyes. She makes kingdoms fall, and monsters wish they’d never been born. She’s not just a warrior—she is a dragon. And she is not afraid to burn your heaven to the ground.
Son corps frêle perdu dans l’immensité des locaux encore vides de son futur atelier, Rose ne parvenait pas encore à réaliser ce qui se passait. Ses muscles n’avaient pas eu le temps de se remettre de ses semaines de travail acharné, comme son esprit n’avait pas terminé de générer du stress. Elle se voyait encore dans le salon de l’actrice, livrant son travail, ses robes, angoissée par l’échec et la honte de ne pas être à la hauteur. Le temps avait passé à une vitesse grand V, si bien qu’elle ne parvenait pas réellement à se souvenir de la façon dont elle était arrivée ici. C’était comme si toute transition entre sa présentation et cet instant précis n’avait pas existée. Et pourtant. Elle était bien là, debout, déjà imprégnée par l’aura positive que lui délivrait cet endroit si particulier. Avec l’imagination débordante qui lui était propre, l’étudiante n’eut pas de mal à visualiser la pièce une fois terminé. Des bureaux par ici, tous recouverts de magazines de mode, d’échantillons de tissus. Des mannequins à moitié dévêtus par-là, portant des bouts de ses créations. Ses futurs collègues grouillant comme des abeilles dans une ruche, tous sous le contrôle de leur reine, Hannah.
Hannah, oui Hannah. Depuis leur rencontre au théâtre de Brisbane, la rouquine n’avait cessé de développer une admiration pour la brune. Aujourd’hui, leur relation allait bien au-delà de cela. L’actrice était celle qui lui avait fait confiance, qui avait su voir son talent et pour cela, Rose savait qu’elle lui en saurait redevable toute sa vie. Une chance comme celle qu’elle lui donnait maintenant, on n’en avait qu’une dans une vie. Spontanée et euphorique, Rose n’avait pas pu contenir sa reconnaissance et avait franchi un cap, enlaçant avec vivacité la trentenaire. A ses yeux, lui dire merci n’était pas suffisant pour lui montrer à quel point elle lui était redevable, néanmoins la serrer dans ses bras n’était pas sa meilleure idée. « Oh… wow… okay. » Encore un peu confuse, Rose se gratta l’arrière du crâne tandis que le rouge de ses joues commençait à se dissiper peu à peu. Elle retrouva toute son aise lorsqu’un sourire sincère s’afficha sur le visage de son interlocutrice. « Pas la peine de t’excuser, j’apprécie ton enthousiasme, vraiment. » A son tour, la rouquine eut le visage illuminé par un sourire. « Et ne t’en fais pas nous avons quelques jours pour nous préoccuper des détails et pour trouver des gens pour se joindre à l’aventure. » Les mots lui manquaient, fait plutôt rare quand on connaissait Rose et sa tendance au bavardage. Discrètement, ses yeux avaient réalisé un aller-retour vers la main de l’actrice qui s’était emparé de la sienne. Fière d’avoir pu atteindre ce niveau de relation avec elle, l’étudiante se mordilla la lèvre pour contenir son sourire trop benêt. « Je ne demanderai qu’une seule chose au cours des mois suivants. Que tu me fasses confiance. » Très sérieusement, la rouquine l’avait fixé dans les yeux, bien consciente du sérieux de son ton. « Je n’ai jamais manqué de confiance en vous et cela n’arrivera jamais. Vous pourrez toujours compter sur moi. » avait-elle répondu avec une profonde sincérité. Même si Rose avait tendance à donner trop facilement sa confiance aux gens, sa valeur n’en était pas amoindrie. « Je ne dis pas que tout va bien se passer et que tout va se faire d’un claquement de doigts mais… et je dis ça sans me vanter. Tant que tu m’as dans ton sillage Rose, tout devrait bien se passer. » Pour être honnête, l’étudiante n’avait pas besoin d’être rassurée par Hannah, au sujet de quoi que ce soit. Tout ce qu’elle lui disait là, elle le savait et l’avait toujours su au fond d’elle-même. Elle n’avait pas peur et fondait tous ses espoirs en cette femme qu’elle idéalisait tant. Encore incapable de mettre des mots sur son état émotionnel et son ressenti, la jeune femme se contenta d’hocher vivement la tête pour signifier son approbation à la brune. « Mais on peut discuter de tout ça autour d’un verre… il faut bien qu'on sorte fêter ça non ? Et j’ai déjà la robe parfaite ! » Une légère grimace prit place sur son visage, alors qu’elle vérifia l’heure sur son téléphone. Bien qu’elle désirait plus que tout accepter la proposition de l’actrice et fêter ce nouveau travail avec elle, Rose s’était déjà engagée ailleurs. « Je suis désolée, je vais pas pouvoir vous suivre. J’ai promis à mon colocataire que je serais à l'appartement avant vingt heures, c’est important » commença-t-elle d’une voix gênée. « Mais si ça peut vous rassurer, voyez ça comme la preuve de ma parole. Je tiens toujours mes engagements et il sera de même pour vous. Vous pouvez me croire sur parole » Dans un dernier sourire, Rose balaya les locaux du regard. « Il faut que j’y aille, merci encore pour cette chance et… je vous dit à bientôt » A très bientôt, elle l’espérait. Tout en saluant poliment l’actrice de la main, Rose lui fit un sourire chaleureux et quitta la pièce pour retrouver la sortie de l'immeuble.