ai quitté mon boulot. Je n'arrive pas à croire que j'ai réussi à faire ça. Ce n'était pas un coup de tête, cette décision était mûrement réfléchie. J'ai bien essayé de trouver des solutions, mais rien ne me convenait réellement. Alors j'ai pris la décision de partir. Je ne pars pas pour rien, j'ai un plan: je vais reprendre les études. Mais le cursus d'architecture que j'ai envie d'intégrer ne commence qu'en septembre prochains. Jusque là je ne fais rien, je me concentre à fond sur ma rééducation. J'ai promis a Myrddin et Arthur que je serais assez fort physiquement pour marcher en Décembre au plus tard. Autant y aller a fond et à temps pleins.

D'ailleurs, cet élan de motivation m'est très bénéfique. Je tien, depuis que je suis rentré, bien mieux sur mes jambes, mon équilibre commence tout doucement à s'améliorer, les muscles de mon dos et mes abdo se développent aussi bien que ceux de mes jambes et j'ai bien moins de douleurs en général. J'ai tout pour être bien, non? Non.

Car il y a Joey qui ne quitte pas mon esprit. Depuis cette soirée chez moi, cet homme est omni présent chez moi. J'ai, je crois, un peu trop apprécier sa présence et ses baisers. Tellement que lorsque je suis tombé sur un vieil article, qui est remonté des fin fonds du net, je n'ai plus eu l'esprit clair. Une désillusion extrême. Joey ne vaut pas mieux que Daniel. Ils ont le même profil. Et ça me fait chier, clairement. Le problème vient de moi. Je ne peux pas tombé amoureux de quelqu'un de normal, qui n'a pas de problème de drogues ou d'alcool, quelqu'un au passé normal, sans histoires. Non, si je tombe sous le charme de quelqu'un c'est toujours un putain de junkie.

Voilà. Encore aujourd'hui, en rentrant de l.hôpital, je pense à Joey. Lorsque ne gare ma voiture, je jure entre mes dents, je me traite de con, je le traite d'enfoiré. Lorsque je monte dans l'ascenseur je sens la rage contre moi-même monter, encore et encore. Et lorsque je vois Joey là, debout, devant ma porte, mon coeur ratte un battement et je me dis que merde, il est trop beau, trop adorable et que, putain, il mérite une deuxième chance. Tout le monde mérite une deuxième chance, surtout que Joey semble être clean depuis quelques temps déjà.

"qu'est-ce tu fou là ?" demandais-je, brusquement, presque froidement. Dans le fond je suis super heureux que ce soit lui qui soit là, que Joey ait fait le premier pas ce qui m'évite de le faire moi-même. "tu... Tu veux entrer ?" demandais-je finalement, plus doucement, moins assuré

Les journées à Brisbane s'étaient allongés, étirés. Elles avaient commencé à lui sembler insupportable à partir du moment où il avait fait le tour des quartiers à voir. Il n'avait pas plus gagné en réseau, il n'avait pour ainsi dire pas fait plus d'effort pour se tisser des liens solides. Son coté solitaire prenait le dessus sur chaque chose qu'il entreprenait, et il avait fini par se demander si un travail, même un basique, ne pourrait pas lui permettre de lui donner un semblant d'activité déjà.

Par la force des choses, il avait tiré quelques annonces du papier (oui, les journaux existaient encore pour ce genre de chose), il avait listé ce qui lui semblait le moins prise de tête et ce qui ne le salirait pas trop. Les travaux de bureaux semblaient les plus intéressants pour lui. Puis, il avait fini par trouver un patron assez vite. Entre toutes ces choses et ces rares rencontres, il n'avait certainement pas oublié la soirée qu'il avait passé chez Nathan. Lorsque son esprit divaguait tout finissait finalement par le porter vers ce baiser qu'il lui avait adressé, vers ces regards, ces éclats de rire. La complicité était devenue inconnue pour lui. Il s'était rarement sentie aussi bien en compagnie dans simple inconnu. Car malgré leurs échanges et leurs quelques confidences, Joey savait qu'ils étaient encore en phase d'exploration. Avant que Nathan ne parte en voyage, les messages qu'il avait envoyé avait été nombreux, puis les jours s'étaient écoulés, et les messages s'étaient fait plus espacés jusqu'à n'être que des vagues au coeur de l'océan. Joey s'était concentré sur la nouveauté qu'était son travail, celui de s'occuper de ranger de la paperasse, de prendre des appels et des rendez-vous, tel une parfaitement petite secrétaire tiens. Le temps avait filé, creusant un léger fossé entre lui et le jeune homme, sans qu'il n'oublie vraiment pas présence de l'autre.

Puis, sur un coup de tête, il avait fini par prendre un taxi pour se retrouver au bas de l'immeuble de Nathan. Il avait attendu qu'une petite vieille veuille bien le laisser entrer avant de se poster devant l'appartement. Il avait bien tenté de sonner, sans qu'aucune réponse ne lui parvienne. Joey aurait pu simplement abandonner, et revenir une autre fois. Mais lorsqu'il avait décidé d'une chose, il restait campé sur ses positions. C'est le dos contre la porte qu'il s'était mis à attendre, jusqu'à prendre son portable pour s'amuser sur quelques jeux pour passer le temps. Non il n'avait aucune patience, et non, pour quelqu'un d'autre il se serait sûrement casser en pestant. Alors, lorsqu'il vit enfin l'ascenseur s'ouvrir et le visage de celui qu'il attendait apparaître, il se demanda s'il avait bien fait d'attendre. Après tout, ne venait-il pas d'employer un ton mauvais en premier lieu ? il ne s'attendait pas à le voir, clairement, mais ça n'empêcha pas à Joey de ne pas se démonter. Il s'était demandé s'il y avait eu une véritable raison aux silences de Nathan, hormis le fait qu'il devait passé des journées entière en rééducation. Son manager avec qui il passait la majorité de son temps au téléphone, lui avait assuré (comme s'il savait quelque chose) qu'il se faisait des films et qu'il valait mieux attendre.
Les gens étaient d'un compliqué. Il fronça le nez, attendit quelques secondes avant de lever les mains vers le ciel. J'croyais que ça serait une pas trop mauvaise idée, une bonne surprise même; Mais si t'as d'autres choses à faire, j'viendrais une autr' fois hein. Adopter une attitude décontractée et une expression nonchalante alors qu'il bouillonnait sur le coup. Et comme j'voulais te voir, tu vois, ça fait longtemps, tu me manquais un peu, j'voulais savoir comment ça avançait dans ta vie. Vu que ses messages sont vites expédiés et évasifs, forcément il savait rien. Il se décala pour laisser le brun s'occuper de la porte, bien décidé à entrer, en espérant que l'air doux du gamin ne laisserait pas de place à la négation.

Voir Joey ici, devant mon appartement, met mon cœur et mes émotions dans tous leurs états. Pourquoi est-il ici ? Pourquoi revient-il toujours à la charge  au moment qui m'arrange le moins ? J'aurais put l'oublier. Ça me prendra du temps, je le sais bien, mais moins que si je lui fait face. Là, tout revient à la charge et je lui adresse la parole sur un ton bien plus froid. Un ton qui ne me ressemble absolument pas. Il me répond qu'il voulait juste me voir, mais que si ça m’arrange pas, il peut aussi repartir. Je relève mon regard, je regarde presque choqué par cette annonce. Encore une fois, mon cœur balance : lui dire de dégager pour me protéger de manière totalement égoïste ou lui dire de rester parce que sa présence me manque trop ? Je déglutis et choisi la deuxième option.

M'avançant, je sors les clefs et ouvre mon appartement avant d'entrer. Je le laisse refermer la porte derrière nous et m'avance vers le salon, invitant silencieusement Joey à me suivre.  « Je vais me faire un café, t'en veux un ?» demandais-je, finalement, le regard toujours fuyant. A sa réponse positive, je m'en vais dans la cuisine et met la machine à filtre en route, avant de revenir dans le salon  « Le café est entrain de couler » l'informais-je avant de désigner le canapé  «Assied-toi. Enfin... fais comme chez toi » reprenais-je d'une voix douce, souriant.

Ce même sourire, pourtant, s'efface lorsque je me gare à côté du canapé.  « é … écoute Joey. Je m'excuse sincèrement du manque de nouvelles. C'est juste que ….» je voulais t'oublier, toi, le junkie qui est passé par un centre de désintox ? Qui est clean mais qui risque quand même à tout moment de rechuter ?  «c'est juste qu'avec mon voyage en Angleterre, ma rééducation, tout ça, je n'avais pas trop le temps  » pire excuse, ever. Mais soit. J'hausse les épaules  et reprends  « mais ça va» dis-je en souriant, enfin  «Je suis parrain d'un garçon d'un an et demi, le fils de Myrddin, je fais des progrès en rééducation, j'ai revu ma mère et j'ai rencontré mon beau père » j'affiche une petite moue de réflexion  « J'ai quitté mon boulot pour me concentrer à fond sur ma rééducation et je vais reprendre les études en Septembre » je pince les lèvres  «En architecture » précisais-je  « Matthew, mon beau père, est architecte à Londres et m'a déjà dit qu'il me prendrait en temps que stagiaire lors de ma deuxième année» je souris un peu plus puis pose mon regard sur Joey  «Et toi ? Quoi de neuf depuis … depuis le temps ? » demandais-je, un peu moins sûr de mot tout à coup.

Tu es sûr ? Précisa t-il sans le quitter des yeux. Il essayait malgré lui de lire quelque chose derrière ce regard étrange que le plus jeune avait. C'était un vrai mystère sur patte ce gars là... Enfin, surtout maintenant... Si Joey supposait quelques mois plus tôt que le brun était facile à décrypter tant ses joues et ses expressions parlaient pour lui, là il n'aurait su lire le fond de sa pensée.

Joey n'avait pas les connaissances suffisantes sur l'état d'esprit de Nathan pour faire de bonnes suppositions. C'était facile de mal interpréter les signes. Ses sourcils s'arquèrent, sa bouche s'étendit sur un sourire pour tenter de détendre l'atmosphère avec Nathan. Ce dernier avait ouvert et avait accepter de le laisser rentrer, mais il sentait qu'il était sur la réserve. Il lui avait fait quoi bordel ? Joey eut un moment d'attente avant d'entrer et de s'installer sur le canapé après avoir récupérer le café auprès du jeune homme. Il avait détaillé le logement et rien n'avait changé hormis de l'équipement pour la rééducation. Il le croyait presque lorsqu'il lui avait dit qu'il n'avait pas eu le temps. Après tout, lui était un associable à ses heures perdues, il pouvait facilement ne pas contacter quelqu'un pendant quatre jours... Enfin, tout dépendait toujours de la personne... Il avait eu du mal à contenir sa colère lorsqu'il avait remarqué que le gamin ne lui répondait pas.

Merci pour le café, et félicitation pour le cranc que t'as eu pour quitter ton taf et vivre ton rêve. Il était impressionné. Parce qu'il n'aurait peut être cru que le plus jeune abandonne son travail, et qu'il se lance aussi vite dans ce qu'il voulait vraiment faire. Quel avait été ce déclic ? Le voyage chez ses parents ? Le voyage où il l'avait vu s'éloigner ? Quand Joey disait qu'il faisait fuir chaque personne qui s'approchait de trop près, cela se concrétisait encore ici... Il supposa d'ailleurs qu'une chose avait dû vexer Nathan, ce baiser volé ? Ce baiser qu'il n'avait pas redonné ? Avait-il trop joué avec ses sentiments ? Et lui-même qu'attendait-il d'une possible relation ? Peut être serait-il plus sage de ne pas aller trop près du soleil et de s'éloigner de Nathan. C'était peut être tout ce qu'il recherchait... Peut être serait-il plus sage de ne pas aller près du soleil. Mais chaque moment de sa misérable vie à Brisbane le ramenait au gamin.

J'ai trouvé un boulot... J'en ai eu marre d'errer dans les rues de cette ville... Puis, j'arrive tellement aps à me faire des amis alors j'essaie de m'occuper autrement. Au bout de deux mois, j'ai fait l'tour de ce qu'il y avait à voir. Il se laissait tellement vite de toute chose aussi... Il n'arrivait pas à faire comme ces grands rêveurs, profiter de l'instant présent, profiter des petits rien. Il pestait là dessus tellement au tel avec son ancien manager, que l'autre avait fini par lui gueuler de revenir s'il n'était pas contente d'être en Australie. Tout ce qu'il avait trouvé à dire avait été qu'il trouvait que c'était toujours mieux que New York, une vrai poubelle humaine cette ville là.

Ah... Tu déménageras à Londres alors... La déception le gagna. Il prit deux gorgées de café brûlant, se crama la langue et la gorge, mais oublié cette information pour se préserver.
Qu'était-il après tout pour dire ce que Nathan avait de mieux à faire ? Qu'il aille à Londres si ça lui chante... Pas vrai ?
Puis il ne put s'empêcher de retirer son dos du dossier du canapé, il s'était mis en avant, les mains jointes, les doigts entrelacés. Il était nerveux.

Tu sais Nathan, j'te demandais pas de m'envoyer des romans sur ta vie chargée par un texto. J'peux ocmprendre ça, toi, t'as ta vie ici, tes amis, tes proches... Ta rééducation, tes emmerdes, tes amours et j'en passe... J'ai pas à mettre ma patte dessus. Mais j'demandais plus que des "ok ça va, tout va bien ou pas de message du tout"... S'il y a quelque chose qui t'emmerdes, j'préfère qu'tu me le dises quitte à c'que ça m'énerve plutôt que je me torture les méninges pour des mois encore tu vois...

Si je suis sûr ? De vouloir le laisser entrer ? Non. Non je ne suis pas sûr. Car le laisser entrer dans mon appartement c'est le laisser à nouveau entrer dans ma vie. Et ça je ne suis pas sûr que j'en aurais le courage. Mais je suis trop gentil. Je ne sais pas dire non. Et puis, dans le fond, j'ai envie de lui parler, à Joey. J'ai envie de passer du temps avec lui, parler, débattre et l'embrasser. Oui, j'ai envie de l'embrasser et je ne sais pas si c'est une bonne chose. Mais peu importe. Je le laisse entrer, lui propose un café, vais le préparer et le lui rapporte. Puis je me lance dans les explications, lui avouant le pourquoi du comment je ne lui ai pas donner de nouvelles.

Il me dit que j'ai du cran de quitter mon boulot.  « Moi je crois que c'est plutôt de l'inconscience » dis-je en soufflant sur mon café.  «Enfin, on peut appeler ça comme on veut, mais fait est que mon contrat prends fin à la fin du mois et, maintenant que c'est fait, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose » je soupire doucement et grimace un peu, avant de prendre une gorgé de mon café. Je retourne ensuite la question à Joey, voulant savoir comment lui il va depuis le temps.

J'apprends qu'il a trouvé un boulot. Alors que j'étais, d'abord, heureux pour lui, je le suis moins lorsque j'en apprends les raisons : il en avait marre d'errer dans la ville, il n'arrive pas à se faire d'amis et il a besoin de s'occuper. Je pince les lèvres et hoche la tête, la culpabilité commençant à me ronger encore plus. Encore plus lorsque je vois la déception sur le visage de Joey en apprenant que je risque de déménager à Londres.  «Pas tout de suite hein ! » me reprenais-je aussitôt.  « Je veux dire, c'est pas sûr hein. Et puis, j'ai encore au moins deux ans ici à Brisbane donc ...» je laisse ma phrase en suspens, prenant une gorgé de mon café.  «C'est quoi ton boulot ? » demandais-je, essayant d'orienter la conversation.

Sauf que Joey fini par craquer. Il me met au pied du mur et me demande de lui dire ce qui ne va pas. Il ne demandait pas de roman de ma part, comprenant parfaitement que j'ai aussi ma vie ici, mais qu'il espérait plus qu'un simplement 'ça va'. Il veut que je lui dise directement ce qui m'emmerde chez lui, préférant s'énerver un bon coup plutôt que de se casser la tête inutilement. Je pince les lèvres et pose la tasse sur la table basse avant de me pencher en avant et allumer mon ordinateur. Silencieusement, je tape mon mot de passe, ouvre la fenêtre internet puis tourne la machine vers Joey, lui montrant une photo de lui, pas mal éméché et absolument pas au mieux de sa forme, postée sur un site quelconque avec comme grand titre « Donagan encore en désintox' ?! »  « C'est vrai ?» demandais-je d'une petite voix  « Ce qu'ils écrivent dans le texte … ?» je pince les lèvres avant de baisser mon regard sur mes mains  « Tu … t'es vraiment passé par là ? Sois sincère avec moi et je le serais avec toi » ça veut dire quoi ? Que je lui expliquerais vraiment en détail pourquoi je refuse de sortir avec (ex) junkie ? Sans doute. S'il me dit la vérité, je lui parlerais de Daniel. Et je verrais en temps et en heure si je lui parle aussi de ma tentative de suicide.

À partir du moment où ça te les brise d'aller au boulot, que tu satures et que l'ambiance te plombe le moral, j'pense que c'est que t'fais le bon choix. Après j'sais pas si tu trouveras mieux, tu vas peut être galérer avant d'atteindre ton objectif, mais tu finiras par y arriver. Il en doutait pas une seule seconde. Mais si le but était tout de même de le réconforter et de ne pas l'effrayer, le plus âgé n'était pas sûr d'avoir bien dit les choses. Il était jamais correcte de toute façon... Il fallait toujours qu'il dise un truc de trop... Ouais il allait galérer, sûrement même... Preuve étant qu'avec son boulot en moins, son ancien taf de mannequin, il savait plus du tout où aller, quoi faire... Mais pour Nathan, il voyait bien que c'était différent. Il voulait reprendre ses études, marcher dans une voie intéressante et nouvelle, il avait des objectifs bien précis. Alors non ils étaient tout à fait différent, Nathan avait une ligne de conduite et s'il avait tout à coup pas l'air aussi rassuré par cette idée qui avait dû l'emballer en déposant sa démission, il finirait pas se rendre compte sur les bancs de l'école qu'il avait bien fait...
Ce serait bien pour son interlocuteur en tout cas...
Même si l'coup de se casser à Londres, il s'y attendait pas. Il ravala assez vite sa moue à moitié agacé à moitié résigné, parce qu'il savait que ça serait de trop... D'ailleurs Nathan ne manqua pas de s'enflammer, mais dans le sens positif, dans le sens Nathan quoi. Dans le genre j'essaie de te rassurer, que c'est pas pour tout de suite. Il aurait bien aimé lui claquer tout de suite que ça changeait rien, qu'il faisait ce qu'il voulait de sa vie, et surtout, que lui devrait bien retourner en Amérique un jour. Même s'il en avait plus franchement envie... Il devrait peut être changer de pays tiens...

Mais il resta silencieux et préféra laisser parler Nathan. Il aurait bien pu lui dire un simple t'inquiètes, mais au lieux de ça rien ne sortit. Par contre, il sortit de son mutisme lorsqu'il lui demanda ce qu'il faisait dans son boulot.
Je me la joue secrétaire tu vois. La paperasse d'un gars pleins aux as qui cherchait quelqu'un pour bosser à son standard, il a des choses à gérer à coté et il avait besoin d'aide à ce niveau. Il n'avait pas besoin de préciser que l'entretien qu'il avait passé avait été plutôt atypique... Du moins, en tant que première fois, il avait trouvé ça très drôle... Il attendit quelques secondes avant d'embrayer sur sa question. Car il n'allait pas laisser ce malaise continuer de persister. Nathan devint tout à coup silencieux, il tira son ordinateur vers lui et Joey suivit sans perdre une miette les mouvements du plus jeune. Essayant d'anticiper ce qu'il allait venir... Mais rien à faire, il captait pas trop ce qui se passait... Il laissait Nathan faire avant qu'une photo n'apparaisse sur l'écran. Il était resté un petit peu béat sur le coup, ne quittant pas cette photo de son passé. Les lèvres un peu entrouvertes, il était en train de se demander ce qu'il y avait eu d'intéressant à aller fouiller dans son passé... Mais en quelques secondes il fit le lien avec son métier, c'était sûrement ce qui avait poussé Nathan à s'intéresser à ce qu'il avait fait dans le milieu de la mode, ou à simplement regarder des photos de lui...

Et ça... Cet article, il devait vraiment pas être là. Une vague de colère l'envahit, et il fut tenter de brandir son téléphone pour appeler son manager incompétent. De savoir que ce genre de chose, ce genre de conneries se trouvaient encore sur la toile, ça le mettait tellement mal. Il n'avait plus envie qu'on lui rappelle tout ce qu'il avait semé sur son chemin, plus envie de voir ce visage de mort vivant décomposé par la drogue et l'alcool.

Il se pencha vers l'écran, tira l'ordinateur lentement des mains de son possesseur sans quitter l'écran des yeux. Il referma l'écran pour ne plus voir ça puis se mit contre le dossier du canapé. Tout se mettait en ordre maintenant, quand on avait un morceau la clé, on savait qu'on était en de bonnes voies. T'crois tout ce qui est dit dans les médias toi ? Encore en désintoxe ? La moitié est vraie... Ouais... Mais des désintoxe j'en ai fait qu'une pour arrêter tout ça. J'ai merdé, j'suis descendu plus bas que terre, mais j'suis remonté, et j'ai pas touché à une gramme d'alcool ni de drogue depuis que j'suis en Australie. Il s'était déjà demandé une fois avant de s'endormir, s'il recommencerait son calvaire en revenant en Amérique... Les bras croisés sur sa poitrine, les lèvres pincés par la colère de ce qui était révélé, il restait enfoncé dans le dossier. La vérité avait dû faire du mal à Nathan, et même s'il ne pouvait pas vraiment imaginer à quel point vu qu'il ne connaissait rien de son passé, il restait clairement sur la défensive tout à coup. Il l'avait cherché Joey, il avait demandé des explications, et maintenant qu'il les avait en main ça le rendait toute chose de savoir que c'était spécifiquement ça qui avait rendu si distance le plus jeune... Voilà pourquoi il aurait peut être dû raconter des cracks sur son métier, il s'était volontaire exposé... Ça aurait été un mensonge peut être, mais au moins ça aurait évité que ce genre de chose soit dit... Mais il put s'empêcher de poursuivre avec toujours cet air énervé :Donc depuis quelques mois, tu me juges sur un passé que tu as lu à travers des torchons sur le net ?

La réaction de Joey face à ce que je lui montre est sans équivoque. Il se penche en avant, prends l'ordinateur de mes mains, ferme l'écran et le pose sur table avant de se reculer contre le dossier du canapé. Il me fixe alors et me demande, durement, si je crois vraiment tout ce qu'on peut voir et lire sur le net. Je pince les lèvres et dégluti, m'apprêtant à secouer la tête lorsque la bombe tombe et éclate : il a fait une désintox. Donc, même si cette article ne dit pas toute la vérité, il en révèle une partie quand même. La gorgé serrée, ma respiration et les battements de mon cœur s'accélèrent subitement, comme un début de crise d'angoisse. Ça ne m'était plus arrivé depuis avant mon départ en Angleterre. J'essaie tant bien que mal de contenir cette panique qui se propage en moi, alors que Joey reprends la parole, m'accusant de le juger depuis des mois à travers ce que je lis sur le net.

 «Que … qu'est-ce tu veux que je fasse d'autre ? » soufflais-je, totalement mal à l'aise  «Au final ce … c'est vrai ce qu'ils disent. Tu as été accroc, assez pour devoir aller en désintoxication et … putain Joey » je me pince les lèvres et me passe une main tremblante sur le visage, tous mes souvenirs de Daniel me frappant à nouveau d'un coup.  «je suis désolé, je … je ne voulais pas, mais je ... » le regard fuyant et paniqué, la respiration de plus en plus courte, je tente de trouver un échappatoire.  «Ce ...c'est pas possible » je secoue la tête et me penche en avant pour essayer de contrôler ma respiration.

Fermant les yeux, je déglutis  «Je suis désolé Joey, je ne voulais pas te juger là-dessus mais je … m...mon ex. Il a aussi commencé à se droguer, il a fait une cure aussi et il … putain, ça s'est tellement mal fini. Il me trompait, s'en foutait de moi, j'ai mis ma vie en suspens pour lui mais il n'en avait que faire et m'a finalement poussé à bout. J'ai pété les plombs et je ... » je me tais, me sentant de plus en plus émotif, les larmes commençant à forcer le passage entre mes paupières toujours closes.  « j'ai tenté de me ...» suicider. Ce putain de mot ne veut pas franchir mes putains de lèvres. Pourtant ça fait 2 ans. Deux ans déjà que j'ai voulu me prendre la vie pour cette raison horriblement futile. Se tuer pour un homme est la pire des raisons qui puissent exister. Mais sur le coup je n'avais pas réfléchis … ou j'avais réfléchis en égoïste.  «Désolé » soufflais-je, avant de me tourner et sortir du salon, fuyant le regard perçant de Joey.

Une fois dans ma chambre, je parviens à calmer ma panique avant de me rendre compte que je viens de parler ouvertement de mon passé à Joey. Et que c'est une chose que je n'avais jamais faite auparavant. Je pose une main sur ma bouche alors que je retiens un hoquet de sanglot, sans pour autant pouvoir retenir mes larmes. Fichue émotivité.

Les mots venaient de tomber. La vérité avait éclaté. Et tous les rouages se mettaient en marche. Joey était énervé, frustré aussi de voir la part sombre de sa vie révélée au grand jour. S'il y avait bien une chose que lui même avait voulu oublié, c'était tout ce qui l'avait poussé à foutre sa vie en l'air. Il avait eu des regrets, de mots trop vite prononcés à des amis qu'il avait perdu, ses parents qu'il avait si mal traités. L'alcool et la drogue avait fait ressortir tout ce qu'il avait de plus laid en lui. Il n'était déjà pas bien lumineux de l'intérieur, mais ce carnage l'avait rendu pire encore. Les lèvres pincés, le regard glacial, il aurait presque été tenté de jeter cet ordinateur à travers la pièce. Mais c'était Nathan, et il s'était efforcé de maintenir ce cri de colère à l'intérieur, il s'était obligé à prendre cet ordinateur et à le refermer le plus délicatement possible. Ce n'était pas son matériel. S'il avait envie de briser des choses, il le ferait bien plus tard quand il arriverait chez lui. Enfin, chez son manager. Ce n'était pas vraiment chez lui, là-bas. Ses nerfs battaient dans sa tempe, et il avait l'impression d'en sentir battre dans son bras. Tout son corps était tendu, et... Le trouble qui secouait Nathan le frappa, le calma plutôt. Il le regardait de haut en bas, essayant de garder le contact visuel et de ne pas se défiler. Il tenta de calmer ses ardeurs aussi, de desserrer lentement ses dents pour prendre la situation plus calmement. Les mots qu'il venait de prononcés étaient tremblants, mal assurés, et il sentait que sa respiration était saccadée.

Oui il avait merder. Mais il avait le droit comme tout le monde à une seconde chance. Il était clean depuis des mois, il avait encore quelques sueurs froides et des envies le tiraient parfois du lit mais c'était normal.
On ne sortait jamais tout à fait indemne de ce genre d'épreuves...
Et peut être même qu'il serait encore dans ces états seconds dans quelques années encore. Des brides de souvenirs s'accumulaient dans son esprit alors qu'il entendait le brun bafouiller près de lui.
Pendant une seconde il dévia son regard ailleurs, vers le sol, surtout vers le sol. Il ne cherchait pas vraiment à fuir ce regard, il avait plutôt honte d'une certaine manière, d'être mise à nu devant son interlocuteur. Il aurait préféré qu'il ne voit que ses cotés les plus agréables de lui. Pas facile avec son fichu caractère, mais jusque là, Nathan avait plutôt apprécié sa compagnie alors... Non, qu'il fasse autant de supposition sur son passé, il ne l'acceptait pas, et il avait tellement envie de tout effacer de la mémoire du plus jeune, que tout redevienne normal entre eux.

Joey essaya d'ouvrir la bouche mais un flot de parole était en train de se déverser du jeune homme blessé. Alors il se la ferma, ses yeux s'écarquillant toujours plus sous la surprise des révélations. C'était plus une vague, c'était un bon tsunami qui lui arrivait dans la gueule. L'eau était claire par contre, l'opacité s'était comme estompée et il saisissait tout ce qui avait pu se passer dans l'esprit du jeune homme. Il avait eu peur, il n'avait pas envie de revivre le même schéma, il ne voulait pas repenser à tout ce qui avait mal tourné avec cet autre homme. Mais le pire dans tous ces fils qui avaient été démêlé ça avait été cette ultime révélation. Il avait... Vraiment... Il avait vraiment tenté d'intenter à sa vie ? En finir avec cette souffrance intérieure, à cause d'un pauvre type ? Il était totalement au pied du mur, Joey ne s'était pas attendu à ça, et la nouvelle lui fit si mal. Ça n'aurait pas dû alors qu'ils se connaissaient si peu ? Il comprit juste qu'il y était plus attaché qu'il ne voulait bien le croire. Qu'aurait été ses débuts à Brisbane sans tomber sur Nathan ? Il s'était tellement mordu fort l'intérieur de la joue, partagé entre la stupeur et la crainte, que le goût métallique du sang s'était propagé dans sa bouche.
Presque aussitôt Nathan s'était dérobé pour quitter la pièce. La vue du jeune homme au bout du rouleau l'empêcha de se lever, il le suivit du regard totalement impuissant face à la scène. Les mots ne lui venaient plus, ils restaient bloqués entre sa tête et ses lèvres, perdus à jamais. Ses yeux s'était refermés, il avait passé une main frivole dans ses cheveux puis sur son front, comme pour remettre en marche son esprit.Merde... Puis brusquement il s'était levé. Partir ou rester ? Partir signerait simplement la fin de cet étrange relation, mais permettrait surement de répondre à l'attente première de Nathan, s'éloigner pour éviter une énième déception... Une tentative de suicide putain... Ses mains tremblaient légèrement alors qu'il se retrouvait non loin de la porte, ses mains se refermaient sur la poignée, mais une part de lui l'empêchait simplement de franchir cette porte. Deux sanglots étouffés avaient fait penché la balance pour l'autre choix. Celui de rester de ne pas être lâche. Après quelques secondes, il finit par entrer dans la pièce, les pas délicats, peu sur de ce qu'il était vraiment en train de faire.
Nathan était dos à lui, et peut être même que tout allait dérailler.
Mais il s'approcha tout de même pour l'enlacer de ses bras, comme si cela pourrait résoudre tous les problèmes qu'il avait dû surmonter. Et toujours, il entendait cette petite voix au fond de son esprit qui lui murmurait qu'il était aussi un intoxiqué. un putain de toxico,pas mieux fichu que cet ex qui avait blessé si profondément le plus jeune.Calme-toi... Je comprends... Je comprends maintenant.
Je suis désolé de ce qui t'es arrivé. Et si j'pouvais effacer mon passé pour te donner confiance, je le ferais sans aucune hésitation. Je suis désolé Nathan.

J'ai envie de me casser d'ici. Partir loin. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas quitter la ville sans un mot. Que pensera Arthur ? Que son parrain est un lâche qui n'a pas les couilles de faire face à son passé ? Et Myrddin ? Comment le prendra-t-il ? Jamais il ne comprendra que je me sois enfuit alors qu'il n'y a rien à fuir. On ne peut tout simplement pas fuir son passé, il nous rattrapera toujours un jour ou l'autre. C'est, une fois que je suis dans ma chambre que je me rends comptes de tout ce que je viens de révéler à Joey, que je me suis mit à nu devant lui et que je lui ai parlé ouvertement des choses qui étaient enterrées au plus profond de mon âme. Et je me sens mal, de lui avoir avouer tout ça.

Un sanglot étouffé, puis un deuxième plus fort. Je ferme mes yeux et ne parvient plus à retenir mes larmes. J'en ai marre de moi-même. Pourquoi n'arrivais-je pas à me retenir ? Pourquoi a-t-il fallut que je sois aussi émotif ? C'est pas possible. J'essuie mes larmes dans un geste de rage, sans pour autant parvenir à me calmer et me tends un peu plus lorsque j'entends des pas qui s'approchent. Je trésaille légèrement lorsque Joey passe deux bras autour de moi et m'attire contre lui. Je me laisse faire, alors que dans ma tête les émotions contraires paralysent mon cerveau. Je suis tiraillé par l'envie de le prendre dans mes bras et me calmer grâce a sa douceur, la chaleur de son corps et l'étreinte dont seul lui connaît le secret. Mais en même temps je n'ai pas envie qu'il reprenne sa place à côté de moi, qu'il revienne dans ma vie. J'ai envie d'être égoïste et me protéger, et en même temps je ne veux pas qu'il parte.

Après un petit temps, Joey me dit qu'il est désolé, qu'il comprend maintenant et que s'il le pouvait il effacerait son passé pour me donner confiance. Ses paroles sont tellement magnifiques, elles résonnes comme une poésie à mes oreilles. Sa sincérité est là, elle est vraie et elle est audible. Je l'entends mais je ne la comprends pas. Ou ne voulais-je pas la comprendre ? Je ferme les yeux, pince les lèvres et prends une profonde inspiration saccadée avant de soupirer doucement.

 «Tu … tu devrais partir » soufflais-je d'une petite voix  « J'ai … besoin d'être un peu seul » Non. Non au contraire, j'ai besoin qu'on soit avec moi maintenant.  « Sérieusement Joey » je le repousse légèrement lorsqu'il ne montre aucun signe de vouloir me lâcher  «Part, s'il te plaît » je déglutis et relève mon regard sur lui  « Je … je comprends. Chacun a son passé mais je ...j'ai juste besoin d'y réfléchir un peu. Je ...» je dévie mon regard vers le sol et laisse le silence s'installer quelques instants entre nous, avant que je ne me redresse complètement  « Dégage » dis-je plus fermement et plantant mon regard dans le sien.  «BARRE-TOI J'TE DIS  ! » reprenais-je, froidement et durement. Lorsque je vois que Joey amorce une marche arrière, tout mon être me hurle de le retenir, que je me fait plus de mal en le virant de chez moi qu'en le laissant à nouveau entrer dans ma vie.  «S'il te plaît Joey » reprenais-je avec une certaine douceur  « Sort de chez moi » je pince les lèvres alors que les larmes coulent à nouveau sur mes joues  « pars ...» soufflais-je. Ou reste, ça me va aussi.

Les mots sont dures à entendre. D'un coup violet et bref, il venait de le repousser au loin. La violence, la colère. Il ne comprenait pas cette réaction. Il ne cherchait pas à comprendre alors que l'incompréhension emplissait son regard. Il avait fait l'effort de se montrer démonstratif, compréhensif, vis-à-vis de tout ce que le jeunot avait pu vivre. Et si les mots qu'il lui avait dit pour enlever sa peine pouvaient l'atteindre, il semblait que cela n'avait pas fonctionné. Quelques pas en arrière, il continuait de le regarder, imprimant ces mots dans son esprit. Il était impossible de revenir en arrière, et ce rejet total il devait l'accepter.

Si c'est ce que tu veux. Marmonne t-il d'une voix sombre et gutturale. Il ravalait sa colère qui grimpait en lui plus vite que prévu. Il se sentait blessé à son tour, et seul une question subsistait. Pourquoi comme ça ? Pourquoi de cette façon ? Il le regardait les yeux légèrement écarquillés, levant soudain les mains en l'air comme si un flingue était pointé sur son coeur ou sur son âme au choix.
Chacun renfermait ses secrets, et les accepter pleinement n'étaient pas donner à tout le monde. Vu l'ampleur des secrets de Nathan, il était compréhensible que ce fossé se soit créer entre eux. Mais ça, toute cette colère et ce rejet, ça le rendait malade. Il n'avait rien à faire là, dans cet endroit, et il se rendait à l'évidence qu'avec ces réponses à ses questions, il s'enterrait davantage. Cela aurait dû être plutôt une éclaircie dans ce ciel sombre au lieu de ça c'était un nouveau temps d'emmerdes qui encombrait le devant de sa porte.

Encore quelques pas et il serait dehors. Il n'aurait pas besoin d'user de la force pour le faire sortir, cette colère mélangeait à la tristesse était suffisamment convaincante pour qu'il se casse. C'est ce qu'il voulait après tout. Dans le fond de ses yeux, il voyait bien cette rage de ne pas vouloir recommencer le même schéma. Il était un vulgaire drogué, qu'il ait arrêté cette merde ne comptait pas. C'était bien connu, les drogués replongeaient toujours.
Son estomac était noué à l'excès, il avait comme l'impression que ses tripes allaient ressortir par sa bouche et c'était foncièrement dégueulasse. Ses poings serrés, il se fit violence pour ne pas projeter le premier objet qu'il avait sous la main. Joey avait jamais eu de self control c'était bien connu.

Bye. Quand on aime quelqu'un il faut toujours lui dire au revoir comme si c'était la dernière. C'était le genre de conneries que lui avait sortie sa mère une fois. Il en riait presque jaune en y repensant aujourd'hui même. Et putain, lorsqu'il claqua la porte derrière lui pour témoigner de sa colère, il savait qu'il avait envie d'un verre. Boire pour noyer sa colère. Il irait pas dans un pub non, il irait dans la première supérette du coin. Drogué. Alcoolique. Retour au source. Pas grave. Il manquerait à personne. D'ailleurs, lorsqu'il mit un pied dans la rue, il ne tourna pas la tête vers l'immeuble, il regarda droit devant lui. Son regard était froid et mauvais. Quelques minutes plus tard il se retrouva comme convenu dans son appart, en train de noyer sa colère. Pourquoi était-il si mal ? Ce n'était qu'un échec supplémentaire, et ce n'était pas comme s'ils se connaissaient si bien. Pourquoi en pâtissait-il autant si c'était une relation si anodine ? Son portable s'était retrouvé éclaté en milles morceaux quelques heures plus tard. La nuit promettait d'être longue. L'appartement de son ex-manager allait ressembler à un champ de bataille.