Gauthier n’était pas un homme à voiture, du moins pas plus qu’un autre. Malgré son compte en banque bien garni il ne tapait jamais dans la voiture de sport au prix exorbitant , préférant mille fois réserver son argent à son bateau ou pour s’offrir des voyages. Il s’était pourtant fait un cadeau, depuis quelques semaines sa BMW X5 était venue rejoindre l’allée de sa maison. Une hybride puissante à traction intégrale qui ne manquait pas non plus de confort. De loin pas extrémiste dans ses idées écologique, il aimait tout de même celle de ne pas détruire la planète à chaque sortie en voiture – bien trop attaché aux forêts et aux montagnes pour s’en laisser priver. « Merci Gauthier. » Claquant la porte de la fameuse voiture, Theodora avait emmené son fils vers le festivale, laissant Gauthier seul dans l'habitacle. Le petit voulant profiter du festival sa mère s’était portée volontaire pour l’accompagner en fin d’après-midi après ses cours et Gauthier décidé à aller grimper, s’était proposé de les déposer après son travail. Alors qu’il sortait du parking où il les avait déposés, prenant un peu de vitesse son portable avait sonné. Pour qu’Oliver et Theodora puissent profiter un peu du festival il était parti une heure plus tôt laissant les rênes à un de ses collègues. « Neils faites vite je suis au volant. » Attrapant son téléphone pour le coller à son oreille il écoutait d’une oreille attentive tout en tenant son volant de l’autre. « Non ça n’est pas possible. Je vous l’ai déjà expliqué vo… » Le bruit fracassant avait stoppé sa phrase l’envoyant légèrement valser sur le côté et déclenchant son airbag avec violence… Lâchant son téléphone, il avait mis quelques secondes à comprendre ce qui venait de se passer et à tourner la tête pour observer le taxi encastré dans sa propre voiture. « C’est pas vrai ! » Agacé, il avait tapoté un peu machinalement son corps pour vérifier qu’il n’avait pas une égratignure avant de sortir. « Incapable. » Avait-il marmonné dans sa barbe persuadé d’avoir la priorité dans ce cas, et n’ayant même pas vu la voiture qui avait déboulé à toute vitesse. « Rien de cassé ? » Bien que franchement agacé par les dégâts matériels, il s’inquiétait tout de même de l’état de l’autre conducteur jusqu’à ce qu’il reconnaisse la tête brune. « Lene ! » Évidemment comment avait il pu ne pas reconnaître sa vieille carcasse de taxi ?
Malgré ses airs de jeune femme libre comme l’air, il arrive des moments où Lene est véritablement en train de travailler. A vrai dire, elle avait été amené récemment à revoir totalement sa façon de gérer sa carrière – si on peut appeler ça une carrière – de taxi avec beaucoup plus de sérieux, les sous entrent moins et il est vrai que l’apparence de son tacot ne lui a jamais permis de s’en mettre trop plein les fouilles. C’est pourquoi, aujourd’hui, elle s’y était mise de bonne heure et tout en gardant le même sérieux, elle s’était refusé à profiter qu’un client lui demande de le déposer à Bayside pour pouvoir aller sur la plage un instant. Bon, il y’a aussi qu’elle sait comment ça marche, elle dit un instant et ça devient un x nombre d’heure. Le client avait demandé à être amené près du Queensland show, et en revanche là, l’odeur de bouffe l’avait amené un y faire un tout petit arrêt pour qu’elle puisse recharger ses batteries. Pas vraiment de quoi culpabiliser. Après tout, il faut bien qu’elle mange. C’est donc un burger dans une main et l’autre sur le volant qu’elle finit par quitter le parking, ou du moins essayer. Seulement, il arrive ce qui arrive à chaque personne qui mange un burger, alors qu’elle s’apprête à rejoindre la sortie du parking, une tomate s’échappe du précieux sandwich pour atterrir au pied de la jeune femme qui n’a nulle autre réflexe que de reposer le burger sur le siège passager et tenter de ramasser le divin légume qui finira ses jours à la corbeille. Sauf que pour ça, il aurait fallu que ce soit un geste compatible avec la conduite et qui ne l’amène pas à quitter le chemin du regard pendant quelques secondes, quand bien même qu’elle soit en train de rouler au pas ou non. Il s’en suit donc un choc, heureusement relativement violent compte tenu du fait qu’elle n’est pas du genre à utiliser sa ceinture de sécurité, elle ne reprend ses esprits qu’un instant après en s’disant qu’elle doit de prime abord récupérer sa tomate avant de comprendre qu’elle vient d’avoir un accident. C’est une fois relevée et la vue revenue sur ce qu’il se passe au-delà du pare-brise qu’elle comprend ce qu’il s’est passé. Sa pensée immédiate est : l’état du taxi. Très lucide sur son état, elle ne peut s’empêcher de sortir pour aller vérifier les dégâts résultant de son encastrement dans le véhicule d’un autre. « Rien de cassé ? » Elle reconnait la voix, pourtant il faut qu’elle se tourne pour vraiment y mettre un nom. Pour le moment, maintenant qu’elle a les yeux sur l’impact. La pensée d’avoir un deuil à faire fait son chemin. « Lene ! » Elle se retourne vers Gauthier, qui pour le coup a l’air extrêmement inquiet, ce qu’elle aperçoit mais ce n’est pas la première chose qu’elle note. Elle, elle préfère savoir comment ça se fait qu’elle ait pu atterrir dans sa voiture. « J’ai rien ! » dit-elle de façon agressive, avec un geste de main indiquant qu’elle ne veut pas être approchée. « Je ne peux pas en dire autant de mon taxi malheureusement. » Toujours sur le même ton, elle se penche pour voir de plus près ce qu’il se passe. Elle sait déjà que c’est mort.
Il est irrité en sortant de sa voiture, un peu, beaucoup peut-être parce qu’avant même de poser les yeux sur sa voiture il sait déjà que les dégâts sont conséquents, le choc a été assez violent pour ne pas laisser vraiment de place au doute. Heureusement pour lui elle est assurée plus qu’il ne le faut ce qui ne l'empêche pourtant pas de marmonner un peu de frustration. Cependant sa première préoccupation va aux dégâts humains, la taule de sa voiture étant évidemment secondaire et encore plus quand il reconnaît la conductrice du taxi qui est encastré dans sa voiture. « J’ai rien ! » Son ton lui déplait mais a au moins l’avantage de le stopper net dans son élan, ce qui était de toute évidence le but. Le regard de la brune rivé sur son taxi elle lui adresse à peine un hochement de tête ou la verbalisation d’une quelconque inquiétude concernant son état de santé, alors qu’elle vient de lui foncer dedans. Cette attitude créant une pointe d'agacement chez le brun. Décidément ce lieu est propice à la bagarre entre eux. « Je ne peux pas en dire autant de mon taxi malheureusement. » Il n’aime vraiment pas le ton et jette lui aussi un regard aux dégâts matériels pour la première fois. Si sa voiture est un peu abimée, c’est clairement celle de Lene qui a pris la plus grosse partie du choc, ne faisant pas le poids face au 4x4 imposant de l’anglais. « J'espère que ce ton n’est pas supposé sous entendre que je suis le fautif. » Parce que ça serait vraiment le pompon. Il prend déjà mal qu’elle se soucie bien plus de son taxi que de l’avoir blessé, si elle le fait passer pour le coupable en plus de ça, il risque de voir rouge. Son esprit borné bien incapable d’avouer pour le moment qu’il a sa part de responsabilité et que téléphoner au volant était une idée absolument idiote. Il tourne d’ailleurs le regard vers sa voiture, se rappelant qu’il n’a même pas pris la peine de raccrocher le téléphone, et que son collègue est sans doute encore au bout de fil et dans l’incompréhension. « Tu as déboulé de nul part. » Il la regarde à moitié désolé à moitié agacé sans trop savoir ce qu’il doit ressentir dans cette situation et face à l’attitude de la jeune femme. Quelques personnes formant un léger attroupement autour d’eux, sans doute attirés par le spectacle attristant des deux voitures bien amochées. « Il faut que j’appelle les secours ? » Un homme se decide enfin à intervenir. « Je vais bien pour ma part merci. » Il ne peut pas le nier, le choc a réveillé une douleur dans son bras mais il ose espérer qu’elle passera vite. Il est plus inquiet pour l’état de Lene. Etat de choc causé par l’accident ou par la vu de son taxi relativement amoché – voir même carrément bousillé. Pas sûr qu’il puisse rouler à nouveau un jour.
Elle garde les yeux rivés sur la manière dont les deux véhicules sont encastré l’un dans l’autre. Elle n’arrive pas à en détacher le regard tant l’émotion est forte, la gorge serrée, la larme qui monte à l’œil, elle ne peut s’empêcher de penser qu’elle regarde là, le cadavre ensanglanté de son plus fidèle compagnon, et ça fait mal. Elle n’arrête pas de penser au fait qu’elle soit probablement en train de faire un mauvais rêve tant c’est grave pour elle ce qu’elle a sous les yeux. Son taxi est foutu, elle ne pense même pas à l’assurance tant cette chose est irremboursable. La voix de Gauthier parvient à ses oreilles. Après sa première pensée pour son cher gagne-pain, elle ne peut s’empêcher de soupirer intérieurement qu’il ait fallu que ce soit lui qui lui coupe le chemin. Elle râle sur le hasard, et c’est probablement la raison qui l’amène à lui répondre sèchement. Lene est en colère, et en même temps, très attristée parce qu’elle n’a aucun espoir que les choses s’arrangent pour elle alors qu’elle avait vraiment tenté de travailler sur son karma ces dernières semaines. « J'espère que ce ton n’est pas supposé sous entendre que je suis le fautif. » réplique t-il, visiblement agacé par elle ne sait trop quoi, c’est pas comme s’il voyait son moyen de subsistance réduit à néant par une autre personne. « Je ne sous-entend rien, mon taxi ne s’est pas retrouvé dans ta voiture sans raison. » Visiblement choquée et plutôt silencieuse, elle ne se gêne pas pour autant pour lui répondre cash. Evidemment, elle réplique tout en sachant qu’elle n’avait pas les yeux sur la route à ce moment-là, mais elle était certaine d’avoir la priorité et ne peut s’empêcher de penser que Gauthier aurait pu avoir de meilleurs réflexes. Elle retient sa réflexion, plus abattue qu’autre chose que pressée par l’envie de se disputer sur l’identité du fautif. « Tu as déboulé de nul part. » Elle n’en a pas l’impression pourtant. Elle se repasse la scène et avant de baisser les yeux pour ramasser cette foutue tomate, elle sait qu’il n’y avait personne dans son champs de vision. « Tu m’as coupé la priorité. » répond t-elle, d’une façon très neutre parce que manifestement, elle ne réalise pas encore tout. Elle finit par s’asseoir au sol, l’air anéantie pour réfléchir à la suite des choses. « Il faut que j’appelle les secours ? » Elle n’avait pas attention à tout l’attroupement qui s’était formé autour d’eux. Un homme se démarque, pour voir s’il peut aider. « Je vais bien pour ma part merci. » répond Gauthier, Lene ne se donne pas la peine de le faire. Elle va physiquement très bien. Du moins, c’est ce qu’elle pense. Pour toute réponse, elle pose sa tête entre ses bras, signe qu’elle a besoin d’un moment à elle pour réfléchir. Son taxi, il est bon pour la casse. Quelques minutes passent, après quoi elle relève finalement la tête pour observer les regards centrés sur elle. « Je vais très bien ! » lâche t-elle à leur égard, beaucoup plus en colère maintenant, principalement parce qu’elle se sent soudainement comme une bête de foire. « Tu ne vas pas appeler ton assurance ? » ajoute t-elle à l’adresse de Gauthier. Après tout, si c’est mort pour elle, c’est peut-être pas le cas pour lui. Maintenant ce qui lui semble important, c’est de savoir leurs options.
Il lui faut quelques secondes pour comprendre que Lene est sous le choc, lui même est un peu bousculé, ce qui est sans doute normal après ce genre d’accident mais au moins elle semble aller physiquement bien, il ne voit aucune malformation de ses membres ou gouttes de sang sur son corps juste son regard qui s’emplit de larme devant la carcasse de son taxi. « Je ne sous-entend rien, mon taxi ne s’est pas retrouvé dans ta voiture sans raison. » C’est une certitude mais pour lui c’est elle qui l’y a clairement encastré et l’attitude de la jeune femme a de la peine à passe ne l’aidant pas à prendre un peu de recule pour le moment. « Tu m’as coupé la priorité. » Est-ce que c’est le cas ? Il essaye de se repasser le moment dans sa tête, de comprendre d’où elle a déboulé et comment il a pu ne pas la voire. Il lui semble pourtant qu’il a regardé, certes il était au téléphone est agacé mais ce n’est pas la première fois qu’il se laisse un peu distraire et pourtant il n’a jamais eu d’accident avant ça, il gère normalement. « Je ne crois pas. » Cette fois la voix est moins assurée alors qu’il regarde l'intersection sans trop comprendre comment ils ont fait pour se rentrer dedans de la sorte et ce n’est de toute évidence pas le seul à se poser la question. L’homme qui les a rejoint d’ailleurs, attend une réponse de Lene, tout comme lui. Mais elle ne vient pas, la jeune femme ayant pris place sur le trottoir la tête entre ses bras. Les deux hommes la fixent pendant ce qui semble être une éternité sans parler, ni bouger jusqu’à ce qu’elle daigne enfin leur jeter un regard et reprendre d’un ton plus agressif. « Je vais très bien ! » Il en doutait un peu vu son attitude mais n’avait même pas tenté de protester. « Tu ne vas pas appeler ton assurance ? » Fronçant les sourcils il avait à nouveau jeté un coup d’oeil à sa voiture. « Ce n’était pas ma priorité. » Contrairement à elle. « Elle est bien assurée je n’ai pas à m’inquiéter de ce côté. » Puis contrairement au taxi de Lene elle s’en remettrait. Il avait pourtant disparu quelques minutes pour attraper son téléphone resté au pied de son siège de voiture. Il y a avait plusieurs appelles en absence de son collègue et message et il après un rapide appelle pour l’assurer qu’il allait bien et lui donner de rapides directives pour le travail il avait joint son assurance pour les prévenir non sans avoir vérifié que sa voiture démarrait encore - ce qui était heureusement le cas. « Je l’emmènerais dans un garage plus tard. » Avait il dit en revenant vers la jeune femme. « Tu as besoin d’appeler la tienne ? » Il parlait de son assurance, même si de toute évidence c’était un peu mort il lui faudrait sans doute faire déplacer sa voiture. Tentant de se rendre utile il lui avait tendu son téléphone sans savoir si elle en avait un avec elle ou pas. « Désolé pour ton taxi. » Gauthier n’était pas un homme d’excuses, et en temps normal il n’aurait sans doute rien dit de peur d’avouer ses torts dans cette histoire. Mais Lene semblait sincèrement touchée par le sort de son taxi et il n’était pas totalement insensible à cette détresse.
Il est habituel dans ces moments-là pour deux automobilistes d’hausser le ton tout en tentant de déterminer de qui vient la responsabilité de l’accident. Il serait même habituel pour Lene dans ce genre de situation d’être totalement agressive, sa mauvaise foi faisant qu’à chaque coup, elle nie toute faute dans l’action. Seulement, là, elle se retrouve un petit peu coincée, plutôt diminuée par ce qu’il se passe. Oui, Gauthier et elle sont en train d’avoir un morceau de conversation sur ce qu’il s’est passé, mais le choc d’avoir non seulement eu un accident mais probablement perdu la seule possession à laquelle elle tient vraiment, la rend étrangement très calme. « Je ne crois pas. » ajoute t-il quand elle lui dit qu’il lui a coupé la priorité. Elle n’a aucun souvenir certain pour l’attester, mais c’est impossible que ça soit sa faute ? Conduire, c’est son quotidien. « Tu ne crois pas ou tu en es sûr ? » dit-elle sans une seule once de remise en question. Entre les deux, il reste une grosse différence. Ce n’est pas pour autant qu’elle pourrait dire être certaine aussi de ce qu’elle avance, de mauvaise foi oui, mais elle préfère jouer avec les limites de la vérité plutôt que d’aller dans le mensonge. Elle finit par se murer dans le silence, ignorant au passage un homme venu s’assurer que tout va bien. Elle n’a aucune envie de parler, le minimum étant juste de répondre à Gauthier, elle a surtout besoin d’un moment pour se ressaisir de ce qui vient de lui arriver et ne pas trop céder à la panique de voir le peu de stabilité qu’elle a dans la vie s’envoler en poussière. Après avoir pris son moment, elle lève les yeux vers Gauthier, qui a l’air étrangement inquiet tout en prenant en charge les choses. Elle ne s’inquiète pas pour autant pour lui, elle suppose qu’à son niveau, se faire emboutir doit avoir l’équivalent de marcher dans une merde de chien. « Ce n’était pas ma priorité. » dit-il en parlant de son assurance. « Elle est bien assurée je n’ai pas à m’inquiéter de ce côté. » Elle voit. Alors qu’elle, elle sait déjà qu’elle n’aura rien et qu’elle peut dire adieu à toute source de revenu. La main sur le visage, elle essuie de sa manche les larmes qui viendrait à apparaître sans qu’elle ne le contrôle. Elle voit bien qu’elle a l’air légèrement pitoyable assise par terre à observer un véhicule qui ne se réparera pas tout seul. Elle ne peut s’empêcher de jeter des regards noirs à ceux qui regardent dans sa direction. « Quoi ? Vous voulez ma photo ! » Elle est agressive. C’est certainement pas le moment de tenter quoi que ce soit. « Je l’emmènerais dans un garage plus tard. » annonce Gauthier après s’être absenté, elle l’avait entendu, il pouvait encore démarrer. « Tu as besoin d’appeler la tienne ? » ajoute t-il en lui tendant son téléphone, forcément, il commence à être temps qu’elle se reprenne plutôt que de rester là à regarder son moteur fuir. « Merci » dit-elle en saisissant son téléphone. Elle finit par se relever, frottant son short au passage pour en retirer la poussière « Désolé pour ton taxi. » Elle se retient d’ajouter quoi que ce soit de déplaisant, et ajoute de façon neutre. « Désolée pour ta voiture. » avant de partir un peu plus loin pour passer le coup d’fil avec son assurance. L’échange dure un moment, pendant lequel on la voit très bien s’agacer et être désagréable envers son interlocuteur. Elle revient vers lui, fâchée. « Ils demandent à ce qu’on fasse une déclaration, sinon ils me laissent tomber. » déclare t-elle avant de donner un coup d’pied dans le premier caillou qui lui tombe devant. « J’avais tout sauf besoin que ce genre de merde me tomber dessus ! » elle commence à crier.
Il a quelques secondes de flottement durant lesquelles l’idée qu’il soit fautif le prend, mais rapidement il reprend du poil de la bête, il suffit de regarder la façon dont elle est encastrée pour savoir qu’elle est fautive, il a la preuve devant les yeux qu’elle n’était pas maître de son véhicule, même si ce n’est pas impossible qu’il ait légèrement grillé la priorité. « Tu ne crois pas ou tu en es sûr ? » Évidemment elle rebondit sur sa légère hésitation et avant qu’il ne puisse répondre l’étranger les coupe inquiet pour eux. Il ne le diras pas mais ça l’arrange, lui laisse le temps de reprendre un peu d’assurance et de s’éloigner un peu aussi pour vérifier que sa voiture va bien mais aussi joindre son assurance. Sa voiture assurée complètement, il n’était de toute façon pas inquiet puis l’argent ne manque pas sur son compte en banque de toute façon. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir un ego bien trop présent pour accepter de se dire coupable dans cette situation. Au lieu de ça il laisse Lene téléphoner à sa propre assurance après un : « Désolée pour ta voiture. » Lancé avec une certaine froideur - comme si elle savait à peine ce qu’elle était entrain de dire. Alors qu’elle téléphone il prend le temps de rassurer les gens pour qu’il se dissipent un peu, ils n’ont pas besoin de spectateurs, et surtout pas elle de toute évidence vu la reflexion qu’il a entendu alors qu’il était lui même au téléphone. Peu à peu les gens reprennent le cour de leur route, certains restant un peu plus longtemps à les regarder comme des bêtes curieuses, ce qui l’agace légèrement. De temps à autre il jette un regard vers Lene, comprenant que les nouvelles sont moins bonnes pour elle. D’ailleurs quand elle revient, il voit la colère dans son regard. « Ils demandent à ce qu’on fasse une déclaration, sinon ils me laissent tomber. » Ca ne sent pas bon pour eux - ce genre de déclaration c’est la meilleure des raisons pour se prendre la tête, et vu comme c’est parti, trouver un coupable va être une histoire encore plus compliquée. « J’avais tout sauf besoin que ce genre de merde me tomber dessus ! » Face aux cris de la jeune femme et à son énervement il reste quelques instants stoïque, pas désireux de la voir partir en vrille. Attendant qu’elle se calme un peu - du moins en apparence pour bouger. « Je dois avoir un constat à remplir dans la voiture. » Il va chercher ça dans sa voiture, obligé de passer par le côté conducteur pour accéder à la boite à gant - l’autre côté coincé par le taxi. Il jette quelques regards un peu inquiets vers Lene sans trop savoir comment réagir. Il n’est pas bon avec les gens tristes, ne sait pas les consoler, il n’essaye même pas d’ailleurs. De toute façon il doute d’être la bonne personne dans cette situation. Quand il revient son visage reste fermé - strict et sérieux comme l’exige la situation. « Il va me falloir ton permis de conduire, j’imagine que tu as aussi une licence pour ton taxi ? » Il n’a aucune idée de ce dont elle a besoin pour faire ce travail. « ton attestation d’assurance et ta carte grise. » Lui a attrapé le tout dans la boite à gant en même temps que le constat. Il compte bien le remplir en bonne et dûe forme et pas à moitié juste pour faire plaisir à son assurance. « Circonstance de l’accident ? » Il lit le premier encadré de la fiche… Ca commence bien. En dessous de la case pour écrire une autre pour faire un croquis de la situation. « Tu vas pouvoir m’expliquer comment tu as pu ne pas me voir. » Il n’est toujours pas sûr qu’elle soit plus coupable que lui - mais il joue comme il le peut de son assurance pour en savoir plus sur la façon dont elle voit les choses.
Elle se décide à finalement sortir de son mutisme. Elle n’en reste pas moins affectée par la perte qu’elle vient de subir, mais à force de voir Gauthier si actif à manager les choses comme il peut, elle se décide à commencer à agir à son tour, même si c’est difficile. Dans ces moments-là, on n’aime jamais se heurter aux assurances, surtout quand on n’est pas un gros porte-monnaie et qu’elle sait qu’ils iront chercher dans n’importe quelle clause pour ne pas la dédommager. Et puis, la dédommager de quoi exactement ? Son taxi est foutu, elle sera bientôt sans emploi. Vraiment, on pourra dire qu’elle a fait un combo aujourd’hui. L’échange avec l’assureur se déroule comme elle l’avait anticipé : mal. Elle ne s’attendait pas à mieux, et en même temps, elle qui restait très calme jusque-là laisse enfin sa colère monter. Elle n’hésite pas à parler fort, comme à ces passants qui regardaient beaucoup trop dans sa direction quelques minutes auparavant. Elle revient vers Gauthier et lui explique qu’ils doivent rédiger une déclaration, vu leur précèdent échange, elle peut rêver pour qu’il admette qu’il a fait une erreur. Et puis, elle n’y met vraiment pas du siens en s’autorisant à crier pour évacuer une partie de sa colère. « Je dois avoir un constat à remplir dans la voiture. » dit-il avant de s’éloigner, la laissant seule les bras croisés, adossée à la carcasse de son taxi. Les yeux rivés sur le sol, elle cherche encore à savoir comment elle va pouvoir annoncer ça. « Il va me falloir ton permis de conduire, j’imagine que tu as aussi une licence pour ton taxi ? » dit-il en revenant vers elle, docile elle se redresse pour aller chercher tout ce dont elle a besoin dans sa boite à gant, en le faisant, ses regards croisent le restant de son burger, véritable responsable de cette tragédie. L’idée de le manger et ne pouvoir le faire sans montrer l’arme du crime à Gauthier fait son chemin. Au final, elle laisse tout là et revient au constant. « ton attestation d’assurance et ta carte grise. » « J’ai tout ici. » dit-elle en sortant sa paperasse d’une pochette. Elle reprend sa place, adossée à sa voiture. L’émotion grimpe un peu. Elle a l’impression que l’accident vient tout juste d’arriver qu’elle est déjà en train de se débarrasser de ce qu’il reste, c’est faire un deuil trop vite. « Circonstance de l’accident ? » dit-il en lisant le contrat, elle prend un regard désabusé. Et bien, voilà qui va promettre d’être intéressant. « Tu vas pouvoir m’expliquer comment tu as pu ne pas me voir. » demande t-il, sous entendant que ça pourrait être de sa faute à elle. Elle tente de reprendre du poil pour lui répondre, sachant pertinemment que le point ira à celui qui soutiendra le mieux avoir raison. « Je n’ai jamais dit que je ne t’avais pas vu, j’ai dit que tu m’as coupé la priorité. Mais peut-être pourrais-tu m’expliquer pourquoi tu as décidé que ton passage avait la priorité sur le miens ? J’ai juste roulé, et avant de pouvoir freiné, nos voitures étaient déjà l’une dans l’autre. »
Il sent bien que remplir ce constat va être une vraie galère, il lui suffit de jeter un regard au papier puis à Lene. Évidemment, il pourrait prendre un peu sur lui et dire qu’il était au téléphone mais il n’en reste pas moins qu’il ne se pense pas coupable pour autant tentant de comprendre comment elle a pu lui rentrer dedans de la sorte. Avant ça il récupère ses papiers qu’elle lui tend, rentrant les informations sur l’un et l’autre un soupire un peu désabusé sortant de ses lèvres. Comme si il n’avait que ça à faire, cet accident va lui faire perdre un temps fou et il peut dire au revoir à sa montagne pour ce soir. Il s’en serait bien passé lui aussi. « Je n’ai jamais dit que je ne t’avais pas vu, j’ai dit que tu m’as coupé la priorité. » Il regarde son taxi d’une manière entendue. « Tu vas prétendre que tu m’as vu ? Regarde les dégâts ils parlent d’eux même. » Il n’est d’ailleurs toujours pas sûr à propos de cette histoire de priorité. « Mais peut-être pourrais-tu m’expliquer pourquoi tu as décidé que ton passage avait la priorité sur le miens ? J’ai juste roulé, et avant de pouvoir freiné, nos voitures étaient déjà l’une dans l’autre. » Il jette un regard en arrière toujours pas sûr de lui. « Je n’ai pas de signalisation de mon côté, donc j’ai opté pour la priorité de droite, comme le code de la route l’indique » Il n’est pas vraiment sur de ce qu’il dit - n’a sans doute pas été assez attentif aux panneaux. « En vrai, ils ne demandent pas de juger qui est coupable dans le constat, juste d’inscrire ce qui c’est passé. » Il la regarde en tentant de juger de la véracité de ses propos. « Donc ta version de l’histoire c’est que tu as juste roulé ? » Parce que si c’est ça il ne doute pas d’être capable de lui faire porter le chapeau. « Est-ce que tu as bu ? » Il relève à nouveau le regard vers elle d’un air sans doute un peu trop accusateur. Sachant qu’elle sort du festival ce n’est sans doute pas impossible - mais il se souvient bien qu’elle avait commandé du sans alcool lors de leur visite ici, ce qui réduit ses chances de l’avoir à ce propos. « Je vais tenter de faire un croquis tu me diras si ça te convient. » Il n’a pas envie de se prendre plus la tête que ça avec elle et de continuer à parler de à qui la faute. Gribouillant un peu sur le papier, on ne peut pas dire qu’il est bon dessinateur mais il tente de reproduire la scène au mieux avant de montrer le tout à Lene. « Ca te convient ? » Le croquis en dit au final peu sur la culpabilité de l’un ou de l’autre, la signalisation un peu foireuse de l’endroit n’aidant pas non plus.
L’assurance s’était ajoutée à la liste de ses préoccupations sur le moment. Même si elle doit remplir un constat, elle sait pertinemment que ça ne sert à rien et qu’elle est très bien baisée sur ce coup parce que jamais ils ne rembourseraient un tacot qui ne tenait en place que par l’opération du saint esprit. Gauthier se lance malgré tout dans la procédure de rédaction du constat, et elle reste à ses côtés pendant qu’il le fait, sans objecter ou même l’aider. Elle a bien d’autres choses à penser sur le moment, beaucoup de questions qui demandent bien vite une solution. La conversation s’engage sur ce qu’il s’est passé, cela reste à déterminer. Elle s’évertue à soutenir qu’il lui a grillé la priorité. « Tu vas prétendre que tu m’as vu ? Regarde les dégâts ils parlent d’eux même. » Elle lève les yeux vers les avants des voitures et hausse les épaules. Non, les dégâts ne disent rien et elle a assez vu les experts pour savoir que les indices ne disent pas toujours la vérité. « Parce que c’est mon taxi qui est dans ta voiture ? C’est pas parce que JE t’ai foncé dedans, que ça veut dire que je suis responsable. » rétorque t-elle en insistant par la suite sur le fait qu’il lui a coupé la priorité alors qu’elle s’engageait. « Je n’ai pas de signalisation de mon côté, donc j’ai opté pour la priorité de gauche, comme le code de la route l’indique » « Oui, mais tu n’es pas prioritaire sur un véhicule engagé Gauthier. » Elle tient ses positions. Bien sûr, elle sait qu’elle ne l’a pas vu, ou du moins qu’il n’était pas là quand elle a quitté la route des yeux mais, ça ne lui donne pas tort right ? « En vrai, ils ne demandent pas de juger qui est coupable dans le constat, juste d’inscrire ce qui c’est passé. » annonce t-il, elle soupire avant de lui répondre sèchement « Et bien fais le. » « Donc ta version de l’histoire c’est que tu as juste roulé ? » « Oui. » Elle ne va pas encore re-expliqué toute l’affaire ? Dorénavant, elle s’en tiendra aux réponses courtes. « Est-ce que tu as bu ? » Sauf que non, en fait. Ses yeux en grand, s’il avait été magnanime plus tôt, là Gauthier vient de passer une frontière. Elle rit nerveusement, avant de vraiment s’énerver. « Alors là ! C’est très bas ce que tu me demande Gauthier, c’est même indigne de toi ! J’espère que tu t’en rends compte. » Bon, son refrain perd en impact quand on sait qu’elle a effectivement déjà pris le volant alcoolisée, mais pour des raisons de santé, Lene est sobre depuis plusieurs semaines. « Vraiment, t’es vraiment une pute de me demander ça » fait-elle remarquer en le pointant du doigt. Elle n’avait certes pas été très agréable depuis la collision, mais elle ne lui avait pas manqué de respect et c’est quelque chose qu’elle ne compte pas lui laisser passer. « Je vais tenter de faire un croquis tu me diras si ça te convient. » Elle souffle, avant de prendre ses distances d’avec lui pour aller récupérer son téléphone, resté sur le siège passager de sa voiture. Maintenant, elle a plus qu’à prévenir son patron de ce qu’il lui arrive. « Ça te convient ? » ajoute t-il lorsqu’elle revient dans sa directement, elle jette un bref coup d’œil à la feuille, elle s’en fout comme de l’an 40 maintenant. « Ouais. T’façon, ça ne dit rien. »
Le fait qu’elle le tienne pour coupable l’agace un peu. Ce n’est pas une question d’argent mais d’honneur, il n’est pas mauvais conducteur et ne compte pas se faire passer pour tel, pas même pour lui faire plaisir à elle. « Parce que c’est mon taxi qui est dans ta voiture ? C’est pas parce que JE t’ai foncé dedans, que ça veut dire que je suis responsable. » Il l’observe un peu étonné de ces arguments franchement légers à son avis. « Ca prouve, au minimum, que tu n’étais pas maître de ton véhicule. » Et d’ailleurs il ne manque pas de ressortir son portable pour faire quelques photos de la situation, préférant avoir des preuves avant que la dépanneuse ne vienne bouger leur voitures - enfin surtout la sienne. « Oui, mais tu n’es pas prioritaire sur un véhicule engagé Gauthier. » Cette fois il soupire lourdement, cette conversation commence vraiment à lui taper sur le système. « Tu n’étais pas engagée ! Si ça avait été le cas c’est moi qui serait encastré dans ta voiture ! Ca prouve bien que tu es arrivée après non ? » Il ne sait pas pourquoi il s’évertue à défendre son point de vu - de toute façon c’est un vrai dialogue de sourd entre eux alors autant se contenter de remplir le constat et rien de plus. « Et bien fais le. » C’est ce qu’il tente de faire mais si elle ne faisait pas sa mauvaise tête ça serait sans doute plus simple. Remplissant les quelques cases avec des croix il ne prend même pas la peine de la consulter, au pire elle hurlera à la trahison en vérifiant avant de signer. Quand il lui pose la question à propos de l’alcool il comprend vite qu’il aurait eu meilleur temps de se taire. Un simple regard suffit à lui faire part de tout le dégoût qu’il lui inspire maintenant. « Alors là ! C’est très bas ce que tu me demande Gauthier, c’est même indigne de toi ! J’espère que tu t’en rends compte. » Il fronce les sourcils devant un tel énervement. « C’est toi qui en fait toute une histoire, réponds non, je coche et on passe à autre chose. » Il n’y a pas de quoi s’offusquer de la sorte. Certes il n’aurait peut-être pas posé la question à n’importe qui mais il n’a jamais vu Lene comme quelqu’un de très à cheval sur les règles. « Vraiment, t’es vraiment une pute de me demander ça » Cette fois un regard plein de colère se pose sur elle. « Et toi tu as perdue tes bonnes manières de toute évidence. Je ne t’ai pas insulté si tu pouvais en faire de même. » Ce n’est sans doute pas comme ça qu’elle voit les choses. « Je ne pouvais pas deviner que tu étais devenue une sainte abstinente. » Parce qu’en étant honnête, elle pourrait avouer qu’à l’époque de l’Angleterre elle était loin de se soucier de boire et de conduire, leurs virés en mer en était la première preuve. « Bref passons à autre chose. » Il n’a franchement pas envie de polémiquer là dessus. Tente de faire un croquis comme il le peut avant de lui montrer. « Ouais. T’façon, ça ne dit rien. » Soupirant une fois de plus il serre la mâchoire pour éviter de se montrer malpolie lui aussi. Décidément il la préfère en mer que sur terre la petite. « Merci pour ton aide. » Le ton est ironique évidemment. Au final c’est pour elle qu’il fait ça non ? La rubrique observation reste encore vide et il ne sait pas trop quoi y mettre sans la faire passer clairement pour la coupable comme il le pense. « Je crois que j’arrive au bout. Tu veux relire ? » De toute façon avant de signer elle aurait meilleur temps. « Ils t'envoient une dépanneuse au fait ? » Parce que si ce n’est pas le cas, il serait temps qu’ils en appellent une, ne pas perturber la circulation plus longtemps.
« Ça prouve, au minimum, que tu n’étais pas maître de ton véhicule. » Argf, une remarque bien facile qui l’agace au plus haut point. C’est très facile de sortir qu’elle n’était pas maitresse de véhicule, mais en même temps, comme quand quelqu’un se jette sous les roues d’un train, elle n’est pas responsable si quelqu’un décide lui couper le passage sans lui laisser le temps de réagir. Elle lui rétorque qu’elle était engagée. « Tu n’étais pas engagée ! Si ça avait été le cas c’est moi qui serait encastré dans ta voiture ! Ça prouve bien que tu es arrivée après non ? » « Non, ça montre juste que tu roulais plus vite que moi et que tu as rattrapé mon engagement. » Elle se défend. C’est très compliqué à faire, ne sachant pas de source sûre qu’elle ait raison (bien que ça ne l’ait jamais empêché auparavant à arguer son cas) c’est juste que c’est plus confortable pour elle de savoir si elle dit la vérité ou est juste de mauvaise foi. Seulement, cette conversation semblant ne mener à rien, Gauthier coupe court à la conversation en répondant que de toute manière, le constat ne demandait pas de responsable. Très bien ! Comme ça, ils pourraient passer à autre chose. Et elle l’aurait laissé tranquille, s’il n’avait suggéré qu’elle avait bu avant de prendre le volant. Une question que la jeune femme prend très mal, comme une insulte et elle ne se cache pas de le faire savoir, ce qui semble le surprendre. Pourtant, elle sait, c’est question n’a rien d’anodin. « C’est toi qui en fait toute une histoire, réponds non, je coche et on passe à autre chose. » « J’en fais tout une histoire ? Tu ne te rend même pas compte de la muflerie qui se cache derrière ta question, je l’ai bien vu que t’espérais que ça t’offre une porte de sortie en m’posant la question. » Et elle ne se prive pas pour lui lâcher une insulte au passage. De toute manière, c’est déjà presque étonnant qu’elle ne l’ait pas déjà fait. « Et toi tu as perdue tes bonnes manières de toute évidence. Je ne t’ai pas insulté si tu pouvais en faire de même. » Elle éclate de rire, bien sûr, ce n’est que pour le ressort ironique. « Tu crois que tu ne m’as pas insultée ? t’as juste pas utilisé d’argot, et pourtant tu l’as fait parce que à ce que je sache, moi, je n’ai pas remis en cause ton intégrité. L’idée que toi-même tu puisses avoir bu, je me la suis même pas posé, et j’aurais apprécié que tu aies le même égard pour moi en te disant que j’étais clean. Et ne me dit pas que tu l’aurais pris différemment de moi si je t’avais demandé si tu avais pu ou si tu téléphonais en volant. La seule différence, c’est que moi, j’ai confiance en ton jugement. » lui rétorque t-elle assez violemment. Bon, elle tire légèrement sur la corde parce que même si elle n’a pas bu, elle était en train de manger au volant. « Je ne pouvais pas deviner que tu étais devenue une sainte abstinente. » « La prochaine fois, je mettrais un voile si ça peut t’aider ! » Elle lui crie dessus, et elle réprime son envie de recommencer. « Bref passons à autre chose. » dit-il avant qu’elle ne s’éloigne pour un, se calmer, deux, prendre son téléphone et se préparer à passer plusieurs appels. A son retour, il termine son croquis et lui montre. De mauvaise foi et énervée, elle l’envoie presque chier. De toute façon, son croquis ne changera rien à sa situation. « Merci pour ton aide. » « De rien. » continue t-elle de lâcher tout en tapant le numéro de la dépanneuse. Elle reprend ses distances pour passer quelques minutes au téléphone. Elle profite également qu’il ne lui fasse pas signe pour appeler son patron. Elle revient, après s’être encore salement prise la tête. « Je crois que j’arrive au bout. Tu veux relire ? » demande t-il alors qu’elle commence à tapoter sur son téléphone pour prévenir Matt de ce qu’il s’est passé. « Pas besoin. T’aurais aucun intérêt à m’entuber sur ce constat et de toute manière, à moins qu’Harry Potter bosse dans les assurances, j’ai plus de taxi et je suis baisée comme il faut. » Ouais, au final, ce truc, elle ne l’aura que pour la forme. « Ils t'envoient une dépanneuse au fait ? » « Non, mais je viens d’en appeler une . » dit-elle en rangeant son téléphone. « Allez, passe moi ton stylo qu’on en finisse. » soupire t-elle en lui tendant la main pour mettre fin à cette conversation.
Il n’aura pas gain de cause, elle non plus donc autant en finir de cette conversation ici. Il aime bien Lene et n’a pas envie de se prendre la tête avec elle pour une histoire d’accident stupide. Du moins c’est comme ça qu’il le voit lui - sans comprendre que pour Lene c’est une toute autre scène qui se joue devant ses yeux, qu’elle voit s’envoler une partie de sa vie et un taxi auquel elle tient vraiment. « Non, ça montre juste que tu roulais plus vite que moi et que tu as rattrapé mon engagement. » Pour se donner bonne conscience il remonte un peu l’allée pour vérifier qu’il n’y a pas de panneau de signalisation, et il a raison rien à l’horizon, ce qui veut dire qu’on lui donnera clairement gain de cause. Il aurait donc sans doute pu s'éviter la question qui venait de la faire sortir de ses gonds. « J’en fais tout une histoire ? Tu ne te rend même pas compte de la muflerie qui se cache derrière ta question, je l’ai bien vu que t’espérais que ça t’offre une porte de sortie en m’posant la question. » Et ça il ne le niera pas. « Evidement, si tu avais bu tu aurais clairement été coupable et il n’y aurait pas eu plus de discussion c’est une certitude. » Si il fait ses erreurs, l’alcool au volant il a de la peine, et il ne voit pas vraiment pourquoi elle en fait toute une histoire comme ça. Ce n’est qu’une question pour lui - il avait peut-être oublié l’hyper-susceptibilité de Lene. « Tu crois que tu ne m’as pas insultée ? t’as juste pas utilisé d’argot, et pourtant tu l’as fait parce que à ce que je sache, moi, je n’ai pas remis en cause ton intégrité. » Un peu étonné de son ton il reprend encore une fois. « Ce n’était pas mon intention en tout les cas, c’était une question je ne t’ai pas traité d’alcoolique il me semble, je ne le pense d’ailleurs pas. » D’inconsciente peut-être un peu, mais il la trouvait bien mal placé pour répliquer à ce propos. « L’idée que toi-même tu puisses avoir bu, je me la suis même pas posé, et j’aurais apprécié que tu aies le même égard pour moi en te disant que j’étais clean. Et ne me dit pas que tu l’aurais pris différemment de moi si je t’avais demandé si tu avais pu ou si tu téléphonais en volant. La seule différence, c’est que moi, j’ai confiance en ton jugement. » Depuis quand ? Et pourquoi devrait-il avoir confiance en elle ? Aux dernières nouvelles elle ne lui avait jamais donné aucune raison de lui accorder ce genre de confiance et il était loin de s'accorder sur un coup de tête. « Et bien tu as peut-être tord. » Il dit ça en connaissance de cause puisqu’il était bel et bien au téléphone. « La prochaine fois, je mettrais un voile si ça peut t’aider ! » Il lève les yeux au ciel, agacé de son insolence à la limite de l’acceptable. « Même comme ça, j’aurais probablement posé la question. » Il continue de penser qu’il n’a rien fait de mal d’ailleurs. Mais préfère clore le sujet ici en retournant à son constat alors qu’elle fait je ne sais quoi et l’aide à peine. Il commence d’ailleurs à se demander pourquoi il fait ça, au final lui il s’en moque bien, son assurance va payer si besoin dans tous les cas. Il lui demande tout de même de relire. « Pas besoin. T’aurais aucun intérêt à m’entuber sur ce constat et de toute manière, à moins qu’Harry Potter bosse dans les assurances, j’ai plus de taxi et je suis baisée comme il faut. » D’un coup il se sent un peu con - jusque là il n’avait clairement pas pris compte de ce que cet accident impliquait pour elle. Pour Gauthier ce n’était que de la tôle froissée et ça ne lui faisait rien de plus de regarder les dégâts sur sa voiture. « Allez, passe moi ton stylo qu’on en finisse. » Il la laisse signer et lui rendre le papier en silence avant de regarder le constat un peu embêté. « Ce constat va clairement parler en ta défaveur Lene, tu n’avais pas la priorité… Cependant… J’étais au téléphone. » Il sent qu’il va se faire incendier avec cette information. « Ca n’enlève rien de ta faute dans cet accident, c’est toi qui m’est rentrée dedans et tu n’avais pas la priorité cependant… Peut-être qu’on peut trouver un compromis. Je m’occuperai des dégâts sur ma voiture. Je te laisse gérer ton taxi. » Si son assurance est frileuse à l’idée de rentrer dans la course pour elle - il pourra peut-être y faire quelque chose, mais ne veut pas avoir l’impression de lui faire une fleure. Pour autant, vu sa propre erreur il n’a pas envie qu’elle se retrouve sur la paille parce qu’il lui faut rembourser les dégâts sur sa voiture qui bien que superficiels vont sans doute coûter une blinde. De toute façon il ne payera pas un sous, son assurance s’occupera de ça.
Elle trouve une réponse à chacun de ses arguments. Absolument pas certaine de ce qu’elle avance, elle joue la technique de celle qui abois le plus fort. Ce serait bien plus simple si ça pouvait marcher d’ailleurs, mais non. Leur conversation touche un sommet quand il ose lui demander si elle a bu avant de prendre le volant. Véritablement insultée, Lene ne tarde pas de répondre. Venant d’un inconnu, elle l’aurait pris normalement et de lui, merde, elle pensait qu’il avait une meilleure opinion de sa personne (certes édulcorée, mais elle sait n’avoir jamais montré son true-self à Gauthier) Ce qui l’agace le plus dans sa question, c’est ce que de la manière dont il l’a posé, on aurait vraiment dit qu’il espérait qu’elle réponde oui. « Evidemment, si tu avais bu tu aurais clairement été coupable et il n’y aurait pas eu plus de discussion c’est une certitude. » « Tu me débectes. » lui dit-elle, sans lui cracher au visage mais c’est vraiment leur peu de proximité qui l’en empêche. Elle n’hésite pas à lui faire remarquer que elle, a eu plus de respect pour lui qu’il n’en a eu pour elle en lui posant cette question. « Ce n’était pas mon intention en tous les cas, c’était une question je ne t’ai pas traité d’alcoolique il me semble, je ne le pense d’ailleurs pas. » « Oh non, mais tu l’as bien espéré. Et si tu ne le pensais pas, tu aurais pu juste te contenter de cocher la case, mais nooon, parce que ça aurait été beaucoup plus simple pour ton sale égo que je sois fautive. » Elle ne se prive pas de souligner qu’à sa place, elle aurait au moins eu confiance en lui, sans se donner de raison de douter de son intégrité. « Et bien tu as peut-être tort. » lui rétorque-t-il, lui clouant le bec quelques secondes avant qu’elle n’ajoute. « Ça, c’est toi qui le dit. Pas moi. » Non, elle préfère rester sur sa position de fille peine de confiance qui n’aurait jamais essayé de le salir. Après tout, ça reste probable. Elle sait bien qu’à côté de lui, c’est elle qui a l’air d’avoir tous les torts. « Même comme ça, j’aurais probablement posé la question. » ajoute t-il à sa dernière remarque. Elle préfère s’éloigner pour mettre fin à cette joute verbale, si les choses continuent, elle sait qu’elle pourrait dire des choses dépassant sa pensée. Elle s’absente pour passer des coups de fils important. Elle en revient encore plus abattue sur sa situation. Maintenant, ce n’est plus qu’un simple supposition dans sa tête mais une certitude, elle est baisée. Alors qu’elle commençait à s’acquitter de sa dette envers l’hôpital. Revenue vers lui, elle semble assez rendue à l’évidence et au moment où il lui parle du constat, elle se contente de lui lâcher qu’elle le signera sans objecter. De toute manière, tout ce qu’elle a à faire de ce papiers, c’est ce le mettre là où on pense tous. . « Ce constat va clairement parler en ta défaveur Lene, tu n’avais pas la priorité… Cependant… J’étais au téléphone. » Elle le regarde avec des yeux ronds. Et il a eu l’outrecuidance de lui demander si elle avait bu. « Donc tu n’étais pas plus maitre de ton véhicule que moi. » lui dit-elle sur un ton accusateur. Elle sait qu’elle pourrait argumenter contre lui, lui dire que c’est sa faute, mais en observant la carcasse de sa voiture, elle ne peut s’empêcher de se dire à quoi bon ? Rien ne lui rendra son taxi. C’est la seule chose à tirer de ce constat. L’assurance fera rien. « Ca n’enlève rien de ta faute dans cet accident, c’est toi qui m’est rentrée dedans et tu n’avais pas la priorité cependant… Peut-être qu’on peut trouver un compromis. Je m’occuperai des dégâts sur ma voiture. Je te laisse gérer ton taxi. » Bien sûr ! Maintenant c’est sa faute. Ça n’a même plus d’importance à ses yeux. Elle a plus de taxi. Plus de travail. Une dette qui risque d’augmenter. Elle ne sait même pas comment elle va rentrer chez elle. Elle a bien plus de soucis que de se demander qui est responsable. « Fais ce que tu veux, je m’en fou. Là, maintenant, je veux juste que tu t’casses en fait. » lui dit-elle plutôt franco, elle en a plus rien à faire de toute manière.
« Oh non, mais tu l’as bien espéré. Et si tu ne le pensais pas, tu aurais pu juste te contenter de cocher la case, mais nooon, parce que ça aurait été beaucoup plus simple pour ton sale égo que je sois fautive. » Il soupire une fois de plus - commence à se sentir carrément insulté et ça ne lui plait pas. Il a beau tenté de lui expliquer que ce n’était pas une insulte mais une simple question elle campe sur ses positions et lui n’a plus la foi de continuer à argumenter. « Pense ce que tu veux. » Au final il s’en fiche bien, une de plus à penser que c’est un imbu de sa personne inintéressant, il s’en remettra. « Ça, c’est toi qui le dit. Pas moi. » Et il a des raisons de le dire mais ne se sent pourtant pas de lâcher le morceau de suite. Il fini pourtant par le faire, quelques minutes plus tard, en sachant pertinemment qu’elle risque de l’utiliser contre lui. Il ne se pense pas plus fautif qu’elle mais l’idée de la laisser sur la paille l’ennuie un peu tout de même. « Donc tu n’étais pas plus maitre de ton véhicule que moi. » Au moins elle avoue qu’elle n’était elle même pas maître de son véhicule. Ils ont plus ou moins avancé et semblent accepter une responsabilité mutuelle dans cette accident. C’est d’ailleurs ce qu’il tente de lui proposer espérant réduire un peu les tensions entre eux. A tort de toute évidence. « Fais ce que tu veux, je m’en fou. Là, maintenant, je veux juste que tu t’casses en fait. » Il lève un sourcil, bien décidé à suivre son idée. Il n’a pas vraiment plus envie que ça de rester là à se faire insulter et dénigrer. « Très bien. » Il lui tend sa copie du constat pour son assurance avec une certaine froideur avant de retourner à sa voiture pour mettre la sienne dans la boite à gant.. Resortant pour regarder comment se défier au mieux du taxi de Lene sans abimer plus sa carrosserie. Il lui jette un dernier regard. « Tu as quelqu’un pour te ramener ? » Mine de rien il n’arrive pas à s’en moquer totalement, mais le regard qu’elle lui lance parle pour elle. « Très bien, au revoir. » Il n’insiste pas plus, monte dans sa voiture et essaye de partir sans faire plus de dégâts. Sur la route il croise la dépanneuse qui va s’occuper de la voiture de Lene. Décidément… Il se serait vraiment passé de cet accident lui aussi. De mauvais poil et sa voiture enfoncé il retrouve son domicile, pas de montage pour lui, juste un agacement qui ne le lâche plus maintenant.