Il était temps Parce que oui, Madame ne s’était pas gênée pour prendre tout son temps dans la salle de bain. Je crains vraiment le pire avec deux femmes à la maison. Déjà que par moment, Stella me rend chèvre, mais je ne m’étais pas imaginé à quel point Thalia pouvait rester dans cette petite pièce d’eau. Bon d’accord, je le savais qu’elle aimait se pomponner, c’est certainement aussi pour cela qu’elle cache particulièrement bien sa sexualité, même si elle ne fait pas le moindre effort pour ça, évidemment. Mais là, en vivant chez moi, je risque de bien le regretter. Mais après tout, c’est un petit sacrifice comparé au fait qu’elle vienne dans ma ville et que surtout, elle songe à y rester. Je la voyais donc sortir de la salle de bain, et ma première réaction fut d’exprimer mon impatience, sauf qu’au final, ça valait le coup d’attendre. J’entrouvrais la bouche, la trouvant sublime dans cette robe alors qu’elle était en train de mettre ses talons Tu comptes faire des dégâts ce soir ou quoi ? Tout en sachant bien sûr qu’elle est censée être en couple. Mais ça, je m’en fiche pas mal, n’ayant jamais bien apprécié sa meuf. Je me sens moche à côté. Boudais-je alors. Bon, j’étais habillé simplement dirons-nous, une chemise noire, un jean et des chaussures de ville. Mais à côté d’elle je devais faire tâche. Je me suis alors mis à rire quand elle me confiait qu’elle préfèrerait porter des crocs pour ce soir. Quel manque d’élégance ce sera ! Lui répondais-je, faussement outré par sa préférence. Finalement, on arrivait à se mettre en route, bien plus tard que prévu, ou tout du moins de ce que j’avais prévu. Mais heureusement je m’étais permis une petite bière en l’attendant. Parce que oui, c’est bien le seul alcool que je supporte, sinon je ne tourne vraiment pas rond. Une fois devant le club, dans lequel je n’avais du aller qu’une fois, elle m’attrapait la main pour qu’on puisse traverser la foule sans se perdre, jusqu’au bar. C’est alors que je sentais bien les regards de quelques filles plutôt canons se poser sur moi, mais surtout parce que je venais de le faire aussi. Un commun accord dirons-nous. J’étais à peine en train de sourire en coin que Thalia me fit redescendre de mon petit nuage et je pris alors une mine boudeuse face à sa petite menace [colo=indigo]C’est pas cool … [/color]J’arborais alors un grand sourire tout en rajoutant Mais ça me va. De toute façon, t’es beaucoup plus intéressante que toutes ces pimbêches ! Je lui envoyais un clin d’œil taquin, et la laissais faire opérer son charme auprès du serveur pour avoir nos boissons plus rapidement. Bière en main, on trinquait à nos retrouvailles, mais surtout à notre future gueule de bois !

HRP:

Tonight We Are Young

EXORDIUM.

Lorsque je sors « enfin » de la salle de bain, je souris presque rougissant face au regard de Valentin, je suis peut-être attirée par les femmes mais j’ai toujours mis un point d’honneur à être féminine. Je suis contre ces stéréotypes de l’homosexuel efféminé et de la lesbienne garçon manqué, je me suis souvent battue contre cette image au lycée d’ailleurs, jugée trop « sexy », trop « pomponnée » pour être lesbienne. Valentin me demande sur le ton de la plaisanterie si je compte faire des ravages ce soir et je lui adresse un sourire éclatant en terminant de mettre mes chaussures.   « Non je rentrerai avec toi promis, mais ça fait trop longtemps que je ne suis pas sortie  alors je mets le paquet. »  Nous partons exactement à l’heure convenue dans mon esprit, une heure bien différente de celle de Valentin, les hommes et les femmes ne vivent pas sur le même fuseau horaire je pense.
Une fois dans le club bondé, nous nous frayons un chemin jusqu’au bar et s’il fait mine de bouder lorsque je joue à la meilleure amie autoritaire en lui interdisant de repartir avec l’une de ces filles, visiblement en chaleur, il me rassure en m’affirmant qu’il préfère rester avec moi. Si Valentin attire toute l’attention, le regard du barman sur mon décolleté me confirme que je joue encore dans la même catégorie que toutes ces filles sur la piste de danse, je suis encore jeune et sexy, même si je crains l’approche de mes trente ans. « Tu vois, tu es tout sauf moche, c’est moi qui passe deux heures dans la salle de bain et c’est toi qu’on regarde le plus, si tu avais des seins je serais totalement sous ton charme. C’est beaucoup trop facile pour vous les hommes d’être à votre avantage, en plus, plus vous vieillissez plus vous devenez canons, c’est pas équitable un truc pareil » Je réplique avec humour en posant un baiser sur sa joue et grâce à mes talons j’arrive presque à l’atteindre sans me hisser sur la pointe des pieds, miracle ! Si moi je suis techniquement toujours en couple, Valentin lui est célibataire, c’est une chose que je finirai par aborder avec lui d’ailleurs, bah oui je ne serais pas fidèle à la chieuse que je suis si je ne le questionne pas sur sa vie sentimentale. Mais je n’aborde pas ce sujet maintenant, parce que c’est un terrain glissant, il risque de me retourner la question, pour l’instant il ne m’a demandé aucune explication face a mon dépars précipiter, sentant surement que je ne souhaite pas en parler mais je sais qu’il finira par aborder le sujet tabou, Sara plus exactement, je sais qu’il ne l’apprécie pas énormément, il a toujours fait un effort pour moi mais quand il apprendra la vérité je doute qu’elle remonte dans son estime… Mais pour l’instant, nous trinquons et je prends un longue gorgée de mon cocktail aux feuilles de menthe avant de reprendre le fil de la conversation. « Bon, si tu me parlais de ton futur projet avant que j’enchaîne un second verre et que l’alcool prenne possession de mes veines. Une boutique de sport alors ? Tu as déjà trouvé où ? »  

Désolée :

Je fus bien rassuré quand ma meilleure amie me confiait bien vouloir rentrer avec moi. Une chance. Je ne l’aurais pas lâché d’une semelle de toute façon. Et puis elle est en couple, je me doute bien qu’elle ne va pas aller voir ailleurs. Cela faisait juste un bon moment pour elle que ce genre de sortie ne s’était pas présenté. Et cela semblait normal. Parce que moi aussi quand j’étais encore en couple avec Ophelia au lycée, on était devenu particulièrement casanier. Même si à cette époque-là, les boites de nuit n’étaient pas encore pour nous. Je m’étais d’ailleurs un peu éloigné de Thalia à cette époque, elle me l’avait gentiment fait remarquer. Mais si elle ne l’avait pas fait, personne ne se serait permis. Enfin, peut-être, mais je l’aurais clairement envoyé balader. Ma blonde préférée, jamais je ne le pourrais. Même avec toute la volonté du monde, ce n’est pas dans mes gênes. Elle me ressortit alors la remarque que je lui avais faite sur sa préparation, et me fit des compliments indirectement. Je me mis à rire et lui répondais Tu sais que j’ai toujours préféré les femmes plus âgées ! Je lui envoyais un clin d’œil et rajoutais Et puis nous, on a rien pour cacher notre vieillesse, alors que vous, vous en avez des tonnes ! Je me suis mis à rire avant de rajouter Ok, vous êtes des tricheuses j’avoue, c’est que je vous préfère au naturel. Un grand sourire avec un beau sous-entendu, parce que oui, pas sûr qu’elle calcule tout de suite mes deux sens. Ou si. Peu importe. Je bois quelques gorgées de ma bière, tout en regardant autour de nous. Thalia me demande alors plus de précisions concernant mon nouveau projet professionnel. C’est bien avancé déjà. J’ai le prêt qui a été accepté, le bail de signer, il me manque plus que quelques formalités, quelques paperasses et d’ici quelques semaines ce sera ouvert. Ce sera une petite boutique avec un peu de matos et des compléments alimentaires, mais j’aurais du budget pour installer une petite salle de sport à l’arrière de la boutique. Je ne sais pas trop encore si je la mettrais à disposition. Expliquais-je à mon amie alors que je sirotais tranquillement ma bière. Je sens qu’elle va me faire des misères.

C'est un penchant que j'ai toujours trouvé intriguant. Parce que non, je suis loin d'être mature, et je l'étais encore moins quand cette attirance pour les femmes mûres m'est apparu. Ma meilleure amie a été l'un des premiers témoins de ces débuts et la première à m'emmerder là-dessus bien entendu. Mais j'ai toujours assumé, ça a toujours été une sorte de victoire à chaque fois que j'en parlais avec mes potes. Aujourd'hui, ça l'est beaucoup moins, pour sûr. Et mon attirance s'est tout de même un peu calmée. Même si je dois bien avouer que les gamines plus jeunes ou même de mon âge parfois, oui ça existe, ne m'ont jamais attirées. J'aime les femmes, les vrais. Et ici, non, il ne semblait pas en avoir une seule. Ou alors les cougars, celles qui dégoûtent plus qu'attirent. Les cougars dans ce genre d'endroit n'ont rien d'attirantes, donc tu as encore moins de risques de te retrouver seule. Lui confirmais-je alors. Parce que non, rien que de les imaginer, j'en ai froid dans le dos. Mais ça me réchauffer un peu entre l'alcool et le fait de parler de mon nouveau projet de boutique sportive.  Ca semblait même donner de nouveau l'envie à Thalia de se remettre au sport. Un sourire se dessina sur mon visage et lui répondais On pourra toujours se faire quelques footing si tu veux. Même si je dois bien avouer que pour ma part c'est la danse qui me manque un peu. Mais sans toi, c'est pas pareil alors … Je haussais les épaules, tout penaud et souriais à ma meilleure amie. Je buvais de nouveau de mon breuvage, arrivant presque à la fin, commençant à me sentir comme sur un nuage. Dans ce genre d'ambiance ça ne faisait qu'amplifier la sensation. Après deux verres on risquait d'oublier le bar et de ne penser qu'à la musique. Oui, ça m'avait manqué. Thalia m'avait terriblement manqué. Mais voilà qu'elle pensait que j'avais rencontré quelqu'un. Je riais face à sa remarque tout à fait juste avant de répliquer Figure toi que je reste pour ma sœur. Je ne peux pas la laisser entre les mains de ce psychopathe. Je ne me sentirais pas serein si je repartais aux Etats-Unis. Donc non, je n'ai rencontré personne. Pas encore. J'avais revu Ophélia par contre, et je dois bien avouer que ces retrouvailles m'ont particulièrement perturbée. Mais j'en parlerais très certainement plus tard à mon amie. Là, tout de suite, je finissais simplement mon verre.

Bien évidemment, Thalia voudrait me voir heureux et en couple, comme lorsque je l’étais avec Ophelia. Mais depuis, j’ai pris la sale habitude d’aller à droite à gauche, de changer de femme toutes les nuits, ou presque. Seulement, depuis quelques mois, ça commence à me fatiguait toutes ces histoires sans lendemain, et oui, j’ai envie de me poser, de donner et d’avoir bien plus d’amour que de sexe et de ressentir seulement de l’attirance. Non, ce n’est plus pour moi, alors toutes ces filles qui se pavanent autour de moi ne me font même pas de l’œil, non, je suis bien trop content que ma meilleure amie fasse de nouveau partie de ma vie, et il y a beaucoup de chance pour que de nouveau, je n’ai plus d’œil que pour elle. C’est ce qui arrivait bien trop fréquemment en Grèce. Le bon vieux temps était de retour, et ça faisait du bien. Elle continuait en attentant, de se faire draguer. Il n’y a rien de plus normal après tout. Les hommes sont toujours en manque dans ce genre de lieu, encore plus pour une belle femme. Je la laissais alors se glisser contre moi, passant moi aussi mon bras autour d’elle, par reflex et envie, bien entendu. Mais elle n’en restait pas là. Elle me déstabilisa légèrement, parce que ça faisait bien longtemps qu’elle ne s’était pas approchée de moi comme cela. Son odeur avait légèrement changé, je la reconnaissais à peine, mais elle était loin de me déplaire. Il est évident qu’au bout de toutes ces années, son parfum a du changer. Je riais de plus belle puis je finissais par faire la moue tout en lui répondant Je suis déçu là … On n’avait pas eu besoin de jouer la comédie bien plus longtemps, puisque le prétendant avait bien vite tourné son attention sur une autre demoiselle. Et puis histoire d’en rajouter une couche, voilà qu’elle me vole la fin de mon verre. Je roule des yeux et bien entendu je m’écrase, comme toujours avec elle, parce que je ne sais pas l’engueuler. Et je ne sais pas moins lui dire non. Alors forcément, quand elle veut danser, on va danser. Même si l’humeur n’était pas encore là. Il faudra bien que je me prenne une bonne bière après cette danse-là. Enfin, si mon amie daigne me libérer un jour. Au final les musiques n’étaient pas trop mauvaises et je me laissais aller, ne pensant plus à rien. Jusqu’à ce que je sente une présence à mes côtés, un corps autre que ma meilleure amie,qui se mouvait d’une manière plutôt pas mal, et forcément je ne peux m’empêcher de regarder. Je ne réfléchis plus de toute façon.

HRP:

C’était étrange de me retrouver alpaguer de la sorte face à ma meilleure amie. J’étais ravie parce que la jeune femme était loin d’être laide, mais au bout d’un moment une sorte de gêne s’installa. Non entre elle et moi, mais moi tout seul, je me sentais gêné. Comme si je n’étais pas en droit de faire ça. Techniquement, ce n’était pas faux, j’avais promis à Thalia que je resterais rien qu’avec elle toute la soirée. Et j’avais manqué à ce devoir. Je m’en étais rendu compte un peu tard, peu avant que la blonde vienne s’interposer entre moi et la fille canon. Je ne cherche même pas à m’excuser auprès de la demoiselle, je l’ignore totalement et n’ai de nouveau que d’yeux pour ma meilleure amie. J’étais contrarié, je m’en voulais, et je fronçais très certainement les sourcils Je suis désolé. Je n’ai pas tenu ma promesse. Ouais, ce n’était pas la fin du monde, mais ça me faisait chier, je l’avais laissé seule, même si je n’étais pas non plus à l’autre bout du bâtiment, mais je n’avais clairement pas assuré. Je me laissais trainer par elle, un peu plus loin, histoire de faire encore plus comprendre à la demoiselle qu’elle n’était pas la bienvenue, très certainement. Et cette optique ne me dérangeait pas du tout, au contraire. Mais mon ton morose finit par éclater en rire. Elle était déjà pompette après un verre. Elle n’avait vraiment pas du boire depuis longtemps dis donc. Et bien sûr que je n’allais pas lui vouloir si elle m’écrasait les pieds. Exact. Lui avais-je simplement répondu, me perdant un peu dans mes pensées, me sentant cette fois-ci assez perplexe. Oui, j’aime ma meilleure amie. Mais parfois trop. Est-ce simplement parce que je la considère comme la petite sœur que j’ai perdu, ou est-ce un autre style de sentiment ? Oui, ça m’a toujours fait peur. Parce que tomber amoureux de sa meilleure amie, soit ça passe, soit ça casse tout, absolument tout, et l’idée de perdre son amitié me hante. Vraiment. Parce que oui, je l’aime trop. Et aussi, quelle idée stupide j’aurais de tomber amoureux d’elle en sachant qu’elle n’aime que les femmes. Stupide oui. Mais ce qui me fait peur, c’est que ça ne se contrôle pas. Et beaucoup de fois je me suis posé la question, et à chaque fois, je pensais à autre chose. Mais comment penser à autre chose quand elle vient m’embrasser sur la joue et que ça m’électrise tout le corps ? Est-ce seulement la bière qui me monte trop à la tête ? Ou simplement parce que j’avais l’impression de l’avoir trahie ? Trop de questions, et ça me prenait déjà la tête. Oui, il était certainement temps pour un autre verre. Quitte à finir par terre en fin de soirée. Tant pis. Tu veux boire la même chose ou pas ?

Pourtant, ce n’était qu’un baisé sur la joue, un pauvre petit bisou sur la joue, et ça me perturbait, c’est totalement stupide. Surtout que ce n’est pas la première fois que j’en reçois de sa part. Et surtout qu’elle remarque que quelque chose me tracasse. En tout cas, oui, elle avait raison, il fallait simplement que je pense à m’amuser, à me détendre. A la base, j’étais vraiment dans cette optique, la preuve avec la blonde que j’avais finalement plantée. Mais là, tout s’était un peu dégringolé. Donc autant boire un autre verre. Je demandais alors à ma meilleure amie ce qu’elle voulait boire, même si en soit, j’étais loin de si bien tenir l’alcool, c’est pour ça que je ne prends que des bières en temps général, je risque donc d’être autant amoché qu’elle. Enfin, vu son actuel état, peut-être pas. Elle pensait certainement que j’allais prendre quelque chose de plus fort. Pourquoi pas après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on se retrouve ainsi avec Thalia. Alors j’abandonnais mon idée de la bière et j’allais nous commander un mètre de shooter avec différents goûts. A la vodka au moins. Histoire que l’illusion du non alcool soit parfaite. Oui, ça allait me faire du bien. Je la rejoignais à la table qu’elle nous avait trouvée et on commençait les hostilités. Ca risquait d’être mémorable, ou pas. J’espérais juste pouvoir être maître de mes mouvements. D’habitude, je ne me pose jamais la question, même quand je me prends un verre un peu plus fort, mais ce soir, oui j’avais une certaine appréhension. Thalia était motivée, et elle me faisait rire. Oui, pas besoin d’alcool quand elle est là, rien que sa bonne humeur et sa spontanéité me font me détendre. J’avalais alors en même temps que la blonde l’un des shots multicolores. Je fis une sacrée grimace quand le liquide se mit à brûler ma gorge, mais la sensation était agréable. Ca faisait même du bien. Alors forcément, le mètre ne fit pas long feu à nous deux. Et ma tête tournait vraiment de plus en plus. Surtout dans cette ambiance épileptique qui font encore plus tourner les esprits. Cette fois-ci, c’était moi qui entraînait Thalia sur la piste de danse tellement mon corps était en feu et qu’il ne tenait plus en place. J’étais presque prêt à faire la danse de Dirty Dancing. On avait essayé une fois, sur un canapé, mais on s’était bien rétamé. Là, si on s’y risquait, ça risquait de faire bien plus mal. Non, autant danser normalement. De façon très certainement fofolle mais moins dangereuse.

HRP:

Tonight We Are Young

EXORDIUM.

 

Bordel... qui est entrain de tailler un tourne-vis avec un taille crayon à côté de mon oreille ? Ce son est aussi insupportable et douloureux qu'un crissement de craie sur un tableau noir. C'est certainement ma bonne conscience qui se rit de moi et qui d'ailleurs me hurle "je te l'avais dis" de sa voix horripilante. Comme si j'avais besoin de ça maintenant, je suis sur qu'il fait encore nuit, qu'il n'est même pas 6 heure du matin. Mes yeux peinent à s'ouvrir, quelqu'un a dû les coller à la glu pendant mon sommeil ou poser des pierres sur mes paupières, je tente de les frotter mais visiblement je suis prise du syndrome du bras mort, ma main vole plus vite que je ne le voudrais et s'écrase mollement mais douloureusement sur ma joue. « Aïe... » je râle la voix rauque semblable à celle d'une fumeuse invétérée mais ça c'est juste ma voix du matin, rien avoir avec mon état pitoyable. Je parviens finalement ouvrir les yeux mais je le regrette aussitôt,  soit quelqu'un s'est amusé a allumer un spot juste au dessus de ma tête soit je fais fausse route et il n'est absolument pas 6 heure du matin... la lumière aveuglante m'agresse et je râle de nouveau.  Je me redresse aussi lentement que possible, si je vais plus vite je vais m'évanouir ou pire encore... vomir. Merde, j'espère que je n'ai pas déjà vomi. Bon faut que j'arrête de penser au vomi, mon estomac n'est pas assez solide pour ça ce matin, enfin cet après midi, enfin maintenant quoi. Bordel en plus de tout ça j'ai mal au cheveux... et on sait tous ce qu'avoir mal aux cheveux signifie. Gueule de bois féroce. J'essaye de me souvenir des événements de la veille, le début de soirée m'est encore mémorable, puis la reste est un peu flou, tout est dans le désordre et plus j'essaye d'y voir clair plus mon crâne me lance. Je me souviens de cette lignée de shot aux couleurs exotiques et pétillantes et de ma gorge anesthésiée par la brûlure de l'alcool au bout du second verre. J'entend encore la musique battre dans mes oreilles, je me souviens avoir chanté plus ou moins les bonnes paroles et plutôt faux en plus de ça, j'ai dansé, ris et oublié. Vraiment oublié. Parce que maintenant seules me reviennent quelques brides, des flashs, mais rien de concret, rien de particulier.  J'ai la sensation de m'être fait rouler dessus par une boule de bowling géante... bien que ça ne me soit jamais arriver, mais je suis certaine que c'est exactement l'effet que ça fait. Je parviens au bout de plusieurs minutes et tentatives à sortir des draps emmêlés, bon j'avoue je me suis écrasée au sol, au moins maintenant je suis réveillée ! Je gagne la salle de bain et fait face a mon reflet... ouais, je m'attendais plus ou moins à ça. Mes cheveux sont dans un état plutôt incroyable, comme un nid d'oiseau dévasté, d'ailleurs je suis sur qu'en cherchant un peu je dois pouvoir y trouver des brindilles. Mais le pire c'est surement mon haleine avec laquelle je pourrais réussi à décoller du papier peint. Je me rince la bouche, tente de me brosser les dents sans que la gout du dentifrice ne me retourne l'estomac puis je me dirige vers le salon où Valentin se réveil au même rythme que moi sur le canapé. Il est mignon, même dans un état d'ébriété chargé il m'a laissé sa chambre et a pris le canapé. Ah moins que je ne lui ai pas laissé le choix... Lui comme moi avions visiblement oublié l'existence de la chambre d'ami, bon en même temps vu l'état dans lequel on était on peut au moins se féliciter de ne pas avoir dormi sur le sol ou dans la baignoire. « Qui a eu cette idée stupide déjà, toi ou moi? » je marmonne en me laissant tomber dans le canapé à côté de lui. « Ce soir on regarde un film en buvant de l'eau ok? » Un bruit de klaxonne à l’extérieur me fait grincer des dents, j'ai besoin d'un doliprane pour cheval, ça existe non un truc pareil ? « Dis moi que je n'ai pas dansé sur le comptoir ou effectué un strip-tease au milieu de la boite... la dernière chose dont je me souviens c'est le shot de couleur rose que j'ai bu et il me semble qu'il en restait encore au moins quatre après celui là. Tu te souviens de tout toi ? » J'espère que oui, il pourra m'aider a y voir plus clair, c'est assez frustrant de pas parvenir à me souvenir. Mais je suis quasiment certaine que nous n'avons pas fait de bêtise, en dehors de ça. Pas vrai ?

HRP:

On était rentré tard, terriblement tard. Et je n’avais pas cherché à aller plus loin que le canapé. Même si bien sûr, c’était moi qui avait couché Thalia. Je me sentais mal, mais vraiment mal quand j’avais fait ça. Non pas parce que j’avais trop bu, mais surtout parce que j’avais eu envie de dormir avec elle, comme quand on était gamin, mais avec des pensées impures, et j’avais ruminé pendant au moins une heure avant de réussir à m’endormir. Bien sûr, j’avais un peu trop bu. Mais de là à voir mon amie d’une manière différente de d’habitude ? Non, j’avais qu’une seule envie, me flageller. Pour la peine, je m’étais réveillé des tonnes de fois, avec l’atroce sensation d’être déshydratée. Je l’étais très certainement d’ailleurs. Je crois bien que c’est la deuxième fois que je buvais autant, et la première fois avait été bien pire. Là, je me sentais horriblement coupable. Et pas seulement de part ces pensées impures, non, mais surtout de ce que je lui avais fait. Non rien de grave bien entendu, mais presque. On venait de boire nos shots, tous nos shots. Ma tête tournait beaucoup trop et je me laissais aller un peu trop. Thalia aussi, elle voulait monter sur le bar et se mettre à danser. Je l’ai laissé faire, dans un premier temps. Jusqu’à ce que des mecs commencent à la peloter. Je suis vite redescendu de mon euphorie et je l’ai faite descendre. Le rapprochement s’est fait immédiatement. Son regard m’a achevé sur le coup. J’ai perdu toute notion et je ne voyais plus qu’elle, et elle m’envouta d’une manière inimaginable. Alors forcément je l’ai embrassé. Rien de bien exceptionnel, un simple baisé qui semblait autant durer une éternité qu’une fraction de seconde. Merci l’alcool. Et elle s’était mise à rire juste après. Oui, ça m’avait fait sourire, mais ça m’a surtout fait comprendre que j’étais stupide, terriblement stupide. J’avais craint ce fameux baisé, parce que j’avais peur de ressentir des sentiments amoureux pour ma meilleure amie, mais là, j’avais l’impression que c’était déjà trop tard. Alors oui, j’ai mal dormi et je me suis réveillé ce matin avec une trique d’enfer. Et je me sentais encore plus coupable. J’ai finalement réussi à m’en débarrasser en pensant à des choses tristes, mais c’était limite, puisque Thalia débarqua peu de temps après sur le canapé. Je m’étais redressé, les idées et la tête totalement confuses et lui répondait la tête dans les mains Toi. Mais je n’ai rien fait non plus pour t’en dissuader … Ouais, j’essayais de me donner les tords aussi, parce que oui, je n’aurais jamais du prendre ces shots, rien de tout ça ne serait arrivé. La blonde me demandait alors ce qu’il s’était passé. Je me suis alors mis à souffler de soulagement tout en m’adossant au canapé. Je me suis même mis à rire tellement la pression avait été grande Malheureusement, tu as dansé sur le comptoir, mais pas longtemps, tu ne tenais pas debout. Bon ok, ce n’était pas totalement vrai, elle s’était même mise à danser comme une déesse, mais hors de question que je lui raconte tous ces détails, surtout que, heureusement pour moi, elle ne se souvenait de rien. Une aubaine pour moi.