A SAMUEL BEAUREGARD ⇀ C'est toujours d'accord. A toute à l'heure, j'ai hâte.
Liviana relu rapidement son message avant d’appuyer sur envoyer. Immédiatement un sourire s’afficha sur le visage de la jeune italienne, elle était toute excitée à l’idée de ce rendez-vous. Depuis plusieurs jours maintenant, une seule personne n’occupait le centre de ses pensées, elle avait rencontré Samuel Beauregard il y a quelques jours chez son voisin et nouvel ami qui n’était autre que le frère de ce dernier. Elle ne croyait pas au coup de foudre et à toutes ces histoires d’amour au premier regard pourtant quand elle avait posé ses yeux sur lui, son cœur s’était emballé comme si elle venait de recevoir une décharge électrique. D’abord hésitante, elle avait fini par le chercher sur Myspace afin de lui envoyer un message ; après être resté face à son écran pendant plus de deux heures, il avait fini par lui répondre et ils avaient passé toute une nuit à discuter de tout et de rien avant de décider de se voir autant d’un café. L’heure du rendez-vous approché à grand pas et Liv changeait d’émotion au fil des secondes, passant de l’excitation, à l’inquiétude, au doute pour retourner à l’impatience. Liviana passa sa main sur le miroir de la salle de bain afin d’effacer la buée causé par l’eau chaude de la douche, elle regarda son reflet pendant plusieurs secondes essayant de se convaincre que tout allait bien se passer. Elle attrapa son pot de crème favori et en déposa un peu partout sur son corps, cette odeur légèrement sucrée l’apaisait toujours immédiatement. Elle s’occupa de ses cheveux en appliquant une mousse sur ses ondulations avant de s’occuper de son maquillage, Liv prôné toujours le naturel alors elle se contenant d’ajouter une touche de mascaras sur ses cils et une note de rose sur ses lèvres avant de fouiller dans son dressing à la recherche de la tenue parfaite. L’été était toujours présent à Brisbane alors elle enfila une robe légère couleur menthe clair et sa paire de converse blanche (basse) favorite. Liviana se regarda une dernière fois dans le miroir de sa chambre avant de mettre son téléphone, sa carte bleu, son gel pour les mains et quelques bricoles dans son sac à main. Elle ferma son appartement à clé et descendis dans la rue, elle prit un taxi en direction de Fortitude Valley. Une quinzaine de minutes plus tard, son taxi s’arrêta, elle remarqua le Pearl Café à travers la fenêtre et un sourire se dessina sur ses lèvres « Souhaitez-moi bonne chance » le chauffeur du taxi sembla surpris mais pour ne pas contrarier la jeune femme il lui souhaita bonne chance n’ayant aucune idée de la raison de cet élan de gentillesse ; impatiente, elle régla sa course et le remercia avant de sortir de la voiture. En s’approchant du café, elle remarqua immédiatement sa présence à l’intérieur du café, juste à travers la vitre. Elle poussa la porte du café et s’approcha de la table ou se trouvait Samuel « Bonjour Sam » dit-elle d'une voix douce alors qu'un sourire étira ses lèvres, elle ne savait pas quoi faire alors elle s’approcha et déposa un léger baiser sur sa joue avant de déposer son sac à main sur le dossier de la chaise sur laquelle, elle finit par s’asseoir. Elle releva son regard vers le jeune homme une fois assise « Je suis passé ici devant ce café une bonne douzaine de fois sans jamais y entrer. C’est vraiment joli. Tu viens souvent ? » il lui avait proposé de le rejoindre ici alors elle imaginait que c’était un endroit qu’il fréquentait régulièrement, en tout cas elle était ravie de pouvoir découvrir ce café ou tout le monde avait l’air si gentil. Une serveuse s’approcha d’eux, elle était très jeune probablement une étudiante ayant besoin d’un peu d’argent pour payer ses études, en plus d’être très jolie elle semblait totalement épanouie dans son boulot ; elle leur demanda s’il avait fait leur choix concernant les boissons « Je vais prendre un thé au citron » avait-elle dit sans même regarder la carte, elle était sur d’en trouver dans chaque café ou elle se rendait et c’était de très loin sa boisson favorite ; elle laissa Samuel passer sa commande avant de remercier la serveuse qui les laissa quelques secondes plus tard. Immédiatement, Liviana rapporta son attention sur le beau brun qui se trouvait face à elle « J'ai quelque chose pour toi, je suis passé devant une boutique hier et j’ai pensé à toi en le voyant... » elle rougit légèrement en réalisant qu’elle venait d’avouer à haute voix qu’elle pensait à lui. En espérant qu’il ne le relève pas, elle sorti de son sac à main un petit paquet plutôt fin en papier kraft qui contenait un livre en forme poche sur l’astronomie ; en discutant avec lui via MySpace elle avait appris que c’était l’une de ses passions, elle adorait ça aussi, passer des heures à regarder les étoiles allongé dans de l’herbe fraîche.
A LIVIANA ROSSI ⇀ Parfait, je t'attendrai là-bas. A toute à l'heure :)
A peine Samuel eut-il aperçu le prénom de Liviana sur l'écran de son téléphone que déjà, un sourire incontrôlé et incontrôlable prit place sur son visage. Et en lisant la confirmation qu'elle lui apportait concernant leur rendez-vous du jour, ce sourire ne fit que s'intensifier. Il l'avait craint mais surtout langui, et ce moment arrivait enfin. Depuis qu'il avait rencontré la voisine de son frère cadet quelques jours auparavant, le jeune homme avait l'étrange sensation de redevenir un adolescent. Il y avait eu ce premier regard, ce trouble qu'il avait instantanément ressenti alors qu'elle lui souriait, et puis cette gène à chaque fois qu'il réalisait qu'il était encore en train de l'observer. Samuel n'aurait pas su dire combien de temps avait duré leur toute première entrevue, mais il en gardait incontestablement un souvenir impérissable. Un souvenir qui le poursuivait depuis, et qui l'avait poussé à entreprendre des recherches tout bonnement inconcevables pour lui avant cette fameuse rencontre. Lui, l'ours un peu réfractaire aux réseaux sociaux, qui avait un jour créé un profil pour faire comme tout le monde sans jamais y remettre les pieds par la suite, s'était retrouvé à ouvrir son ordinateur à l'heure ou d'autres allaient se coucher. Et au moment de se connecter sur son compte MySpace, Sam fut agréablement surpris de constater que Liviana semblait avoir eu la même idée que lui. Il avait cherché à la retrouver, par simple curiosité, mais la jeune femme l'avait devancé et avait même engagé une conversation qu'il s'empressa de poursuivre en priant pour qu'elle ne se soit pas découragée en attendant sa réponse qui tardait à venir. A son plus grand soulagement la belle italienne se manifesta de nouveau, faisant chavirer son cœur à chaque fois qu'un nouveau message parvenait jusqu'à lui. Et alors qu'il n'utilisait d'ordinaire pas son ordinateur plus de dix minutes, Samuel passa la nuit entière à dialoguer avec cette fille qui lui avait décidément tapé dans l'œil. De détails en banalités, les deux jeunes gens passèrent des heures à se questionner pour en apprendre un peu plus l'un sur l'autre, jusqu'à se donner rendez-vous quelques jours plus tard dans un café que Sam connaissait bien.
Installé à une table proche de la baie vitrée donnant sur la rue, Samuel remuait nerveusement ses doigts en se posant tout un tas de questions idiotes. Avait-il choisi la bonne chemise ? Etait-elle correctement repassée ? Avait-il eu raison de garder sa barbe naissante ou aurait-il mieux fait de la raser complètement ? Tant de questions qu'il ne s'était jamais vraiment posée avant un rendez-vous, et qui prouvait toute l'importance de l'évènement aux yeux du jeune homme. Et lorsque la belle fit son apparition dans l'établissement, Samuel sentit son cœur manquer un battement. Un peu gauche, il salua Liviana en lui rendant le baiser qu'elle avait flanqué sur sa joue puis, sans pouvoir s'en empêcher, constata à quel point elle était belle dans cette robe vert clair pendant qu'elle s'installait en face de lui. Peu habitué à ce genre de moments, Samuel se retrouva un peu interdit face à la jeune femme qui, heureusement pour lui, lança la conversation la première. " C'est vrai ça te plait ? Je viens régulièrement, ils font les meilleurs pancakes de la ville... " souligna-t-il avec gourmandise, avant d'être interrompu par la serveuse à laquelle il commanda un café et une assiette desdits pancakes. Et alors qu'elle s'éloignait rapidement pour préparer leur commande, l'attention du jeune homme fut de nouveau attirée par Liviana qui lui tendait un petit paquet pour le moins énigmatique. " Oh... je... il fallait pas, merci ! " balbutia Sam en se sentant soudain ridicule de ne rien avoir prévu de son côté. En réalité, il s'était longuement posé la question mais avait fini par conclure que le bouquet de fleurs auquel il avait songé était un peu prématuré. Il ne s'agissait que d'un premier rendez-vous et même s'il y mettait beaucoup d'espoir, son manque d'expérience le poussait à rester prudent. Après s'être saisi du paquet mystère, il s'attela à l'ouvrir avec un certain empressement et découvrit un livre sur l'astronomie. Ravi de constater qu'elle se souvenait de sa passion et, qui plus est, qu'elle avait pensé à lui ces derniers jours, Sam semblait incapable de se départir de son sourire. " Woua... je sais pas quoi dire... " balbutia-t-il de nouveau, avant de relever son regard vers celui de Liviana. " Merci beaucoup ! C'est un super choix ! " Les yeux presque brillants d'excitation, Sam ne put s'empêcher de feuilleter encore et encore ce bouquin qui, il le savait, deviendrait immédiatement son nouveau livre de chevet mais aussi tout un symbole. Puis, tout en affichant une petite grimace ironique, le jeune homme déclara : " Je suis désolé, j'ai été incapable de dégoter l'intégrale de Grey's Anatomy... " en faisant référence à cette série dont elle lui avait parlé et qu'elle semblait affectionner. Un petit rire s'échappa de sa bouche et alors que la serveuse refaisait son apparition, Samuel fit place nette sur la table. Il la remercia et immédiatement, poussa son assiette en direction de Liviana, l'invitant à goûter ces fameux pancakes. " Vas-y... tu m'en diras des nouvelles ! Je suis sûr qu'après ça, tu ne passeras plus devant ce café sans t'arrêter ! "
Liviana avait rejoint Brisbane il y a quelques mois et tomber amoureuse n’était pas dans ses projets immédiats. Bien sûr, comme tout le monde elle espérait rencontrer sa personne un jour, celle qui la ferait se sentir vivante pour le reste de sa vie mais elle n’imaginait pas que ce soit si rapide. Elle était loin d’être amoureuse de lui mais il avait déclenché quelque chose en elle, quelque chose de magique. Liv avait eu hâte de le retrouver toute la journée, de pouvoir échanger à nouveau, en réalité le simple fait de croiser une nouvelle fois son regard la remplissait de joie ; elle passa la porte du café et immédiatement elle retrouva cette sensation de légèreté qui l’avait possédé toute la nuit ou ils avaient discuté. Elle retira sa veste et s’installa en face de lui, ce café était une grande première pour la jeune femme pourtant elle se senti comme à la maison « C'est vrai ça te plait ? Je viens régulièrement, ils font les meilleurs pancakes de la ville... » sa timidité ne faisait que s’ajouter à la liste de choses qu’elle aimait chez lui, c’était tellement rare de tomber sur un garçon gentil qui ne se montrait pas brutal ou lourd avec la gente féminine pensa-t-elle en le regardant dans les yeux « Vraiment, tu as bien choisi » elle n’aurait fait aucune remarque sur l’endroit si elle ne l’avait pas trouvé idéal « Je n’en ai pas mangé depuis… je ne sais même plus quand en réalité. Ils sont du sirop d’érable tu crois ? » la simple évocation du sirop sucrée fit légèrement gargouiller le ventre de la jeune femme. Une fois la commande passée, la serveuse s’éloigna poliment et Liviana put rapporter son attention sur Samuel. Elle fouilla dans son sac à main et en sorti un petit paquet qu’elle lui tendit Oh... je... il ne fallait pas, merci ! » elle afficha un petit sourire en voyant qu’il était gêné, il était décidément affreusement craquant ; il contenait un format livre de poche sur l’astronomie, une nouveauté et l’un des meilleurs dans le domaine d’après ce que lui avait dit le vendeur, elle avait pensé à lui à la seconde ou elle était tombée dessus « Woua... je sais pas quoi dire… » elle avait visé juste et elle en était ravie, elle avait constaté avec plaisir qu’ils avaient cette passion en commun « Merci beaucoup ! C'est un super choix ! » en croisant son regard elle senti une légère nuance de rose teinter ses joues, il ne la laissait pas indifférent et elle avait beaucoup de mal à la cacher « Je suis ravie que ça te plaise, j’avais peur que tu l’ai déjà… » même s’il était nouveau, elle se disait qu’un passionné devait tout avoir sur le sujet mais elle avait malgré tout tenté sa chance ; elle le regarda feuilleter son livre, elle avait envisagé de s’en acheter un également mais elle avait pensé que lui emprunter le sien serait un moyen pour avoir une bonne excuse pour le revoir. « Je suis désolé, j'ai été incapable de dégoter l'intégrale de Grey's Anatomy... » elle ne put s’empêcher de lui sourire, elle n’était pas la seule à avoir retenu des choses sur l’autre, elle était touché et attendri par le simple fait qu’il y avait pensé « J’ai déjà toutes les saisons sorties, et je serais ravie de les revoir avec toi » avoua-t-elle, en réalité leur rendez-vous venait tout juste de commencer et Liviana pensait déjà au prochain. La serveuse arriva à nouveau et déposa leur boisson ainsi que les fameux pancakes qui sentait délicieusement bon « Vas-y... tu m'en diras des nouvelles ! Je suis sûr qu'après ça, tu ne passeras plus devant ce café sans t'arrêter ! » elle se mordit la lèvre en regardant l’assiette, elle attrapa un pancakes qu’elle croqua avant même d’ajouter du sirop d’érable ; elle eut l’impression d’être sur un nuage, c’était doux et incroyablement bon « C’est une merveille. Comment ça peut-être aussi bon ? » il avait raison, cet endroit allait devenir un de ses cafés favori en ville. Liviana essuya les miettes qui se trouvait autour de sa bouche avant de prendre une gorgée de son thé qui lui aussi était tout à fait délicieux « Tu aimes ? » demanda-t-elle en désignant le sirop d’érable qu’elle laissa tomber sur les pancakes qu’elle venait de mettre dans son assiette, enfant elle avait tendance à en manger avec tout et particulièrement au petit déjeuner dans ses céréales. Elle avala une nouvelle bouchée avant de s’appuyer dans le fond de sa chaise « Tu as l’air proche de James. Comment c’est d’avoir autant de frère et sœur ? J’ai grandi seule tu sais, pas très marrant » elle avait rêvait d’avoir une petite sœur ou un petit frère un jour mais ça n’était jamais arrivait ; un jour elle aurait sa grande famille, elle en était sure.
Samuel avait beau avoir un petit côté ours mal léché de temps en temps, Liviana avait pourtant su lui faire bousculer ses petites habitudes en un temps record. A vrai dire, elle avait réussi le tour de force de le chambouler au moment même où leurs regards s'étaient croisés et depuis, le jeune homme avait l'impression d'être quelqu'un d'autre en sa présence. Une des preuves de ce sentiment était d'ailleurs cette nuit entière qu'il avait passée devant son écran d'ordinateur, alors qu'il ne portait d'ordinaire aucun intérêt aux réseaux sociaux. Preuve en était aussi ce sourire béat que Samuel affichait depuis que Liviana était entrée dans ce café où ils s'étaient donné rendez-vous. Sans rien faire de particulier, la belle italienne avait le pouvoir de capter toute son attention et de faire oublier à Sam tout ce qu'il se passait autour de lui. D'ailleurs, il avait à peine porté attention à la serveuse qui avait prit leur commande et qui s'éloignait à présent vers le comptoir, trop obnubilé par le regard pétillant de sa voisine qui semblait tellement enthousiaste à l'idée de déguster ces fameux pancakes au sirop d'érable. Mais bien vite, Samuel fut prit de court en se voyant offrir un livre traitant d'astronomie, alors que lui-même n'avait rien prévu de particulier. Gêné et ravi à la fois, le jeune homme se sentit soudain incroyablement ridicule de ne pas avoir pensé à emmener un petit présent. Une fleur, des chocolats... N'importe quoi, mais un petit quelque chose qui aurait prouvé à Liviana toute l'importance qu'il donnait à ce rendez-vous. Malheureusement pour lui, il était désormais trop tard pour y penser et tant bien que mal, Sam tenta de s'en sortir par une petite pirouette humoristique... sans se douter que cela allait lui ouvrir une opportunité inespérée. « J’ai déjà toutes les saisons sorties, et je serais ravie de les revoir avec toi » déclara Liviana en réponse à son évocation de la série Grey's Anatomy. Une fois de plus, Samuel transgressa ses habitudes en affirmant : " Avec plaisir ! " alors qu'il n'avait jamais regardé le moindre épisode. D'ailleurs, il ne tarda pas à préciser avec un énième sourire et un brin d'ironie : " Mais je m'excuse d'avance... j'y connais vraiment rien ! Il faudra être indulgente... "
Le retour de la serveuse annonça la dégustation des pancakes dont Samuel avait fait l'éloge, et qu'il dirigea d'ailleurs vers Liviana. En quelques secondes à peine, la jeune femme tomba elle aussi sous le charme de ces petites merveilles pour la plus grande satisfaction d'un Sam tout sourire. " J'adore ça ! " acquiesça-t-il lorsqu'elle lui demanda s'il aimait le sirop d'érable dont elle nappait déjà ses pancakes, alors qu'il en piquait d'ores et déjà un morceau pour y gouter à son tour. La conversation s'orienta ensuite vers la relation qui unissait Sam à ses frères et sœur et sans qu'il ne le montre réellement, un léger trouble s'empara de lui. " C'est... je sais pas trop en fait... j'ai pas de point de comparaison. " répondit-il tout d'abord avec humour, avant de poursuivre de manière un peu plus sérieuse : " Mais si, c'est sympa d'avoir autant de frères et sœur... Même si... enfin, on n'est pas si proches que ça. " A vrai dire, il était le seul membre de la fratrie à être un peu plus à l'écart, un peu plus distant des autres mais bien évidemment, Samuel préféra ne pas rentrer dans les détails. Au lieu de ça, il s'intéressa à la vie de Liviana : " Tu aurais aimé avoir des frères et sœurs toi ? " questionna-t-il, avant de poursuivre sur le sujet, qu'ils n'avaient finalement pas approfondi lors de leur conversation nocturne et virtuelle. " Où est-ce que tu as grandi en fait ? "
Liviana avait réussi à mettre sa timidité de coté en allant parler à Samuel par le biais des réseaux sociaux, parler aux garçons avait toujours été une exercice difficile, elle manquait cruellement de confiance en elle mais surtout elle avait le don de dire ou de faire n’importe quoi lorsqu’elle se sentait nerveuse. Cependant, devant Samuel sa nervosité et sa maladresse semblait s’être envolé, elle se sentait légère comme une plume, à l’aise comme si elle le connaissait depuis toujours et plus belle que jamais dans son regard. Liv mourrait d’envie de le connaitre, elle se posait des centaines de question à son égard mais surtout il occupait ses pensées continuellement depuis qu’elle l’avait rencontré ; après tout peut-être que le coup de foudre dont parle Cendrillon existe avait-elle pensait après être rentrée chez elle l’autre soir. Il semblait plein de qualité, beaucoup plus intelligent que les hommes qu’elle avait rencontré dans son passé ; ils partageaient l’amour des étoiles et elle s’était imaginé allongé dans l’herbe en sa compagnie sous une nuit sombre à regarder le ciel en silence. Ne sachant pas si cette idée lui plairait, elle lui proposa de découvrir sa série favorite, en réalité elle voulait simplement lui suggérait qu’elle n’était pas contre un prochain rendez-vous quand il le souhaitait « Avec plaisir » un sourire étira les lèvres de la jeune italienne, il semblait lui aussi ouvert à l’idée de partager une soirée avec elle « Mais je m'excuse d'avance... j'y connais vraiment rien ! Il faudra être indulgente... » cette timidité qu’il affichait ne faisait qu’accentuer les sentiments de Liviana à son égard, elle ajoutait à cet instant la sincérité à la liste de ses qualités « Je le serais, promis » c’était si facile de discuter avec lui, elle ne ressentait aucune pression et surtout elle ne se forçait pas à être ici. Rapidement, leur commanda se plaça entre eux, elle n’avait pas spécialement faim jusqu’à ce que l’odeur sucrée des pancakes arriva jusqu’à ses narines, il était impossible pour la grande gourmande qu’elle était d’y résister. Elle déposa plusieurs pancakes dans son assiette avant d’y ajouter quelques goûtes d’une de ses douceurs favorites, le sirop d’érable « J’adore » un nouveau point commun pensa la jeune femme en lui tendant la bouteille encore ouverte. Elle croqua dans une des petites brioches américaines, le gout était aussi délicieux que l’odeur, il avait clairement fait un bon choix en choisissant ceci ; elle essuya ses lèvres avec la serviette qu’elle avait à côté de son assiette et l’interrogea sur son passé. Elle commençait à connaître James plutôt bien, elle ignorait pourquoi mais elle avait la sensation qu’il deviendrait indispensable dans sa vie, comme si elle était née pour croiser sa route un jour ; mais aujourd’hui c’était la vie de Samuel et son point de vue qu’elle souhaitait connaitre. Les Beauregard étaient une grande famille, la fille unique qu’elle était avait tendance à envier ça, elle s’interrogeait souvent sur la sensation qu’avoir un grand nombre de frère et sœur procurait « C'est... je ne sais pas trop en fait... je n’ai pas de point de comparaison » elle lui sourit, il n’avait pas totalement tord mais elle imaginait déjà le son des éclats de rire dans leur grande maison « Mais si, c'est sympa d'avoir autant de frères et sœur... Même si... enfin, on n'est pas si proches que ça » elle fut déçue en entendant la fin de sa phrase, en voyant James et Samuel elle avait imaginé un lien solide entre eux, quelques choses d’indestructible mais il semblerait que comme à son habitude elle est enjolivé la réalité « J’en suis désolée » dit-elle très sincèrement, il n’avait pas l’air de vouloir en dire plus sur sa famille alors elle stoppa les questions familiales pour le moment puis pris une gorgée de son thé au citron, de très loin sa préféré. « Tu aurais aimé avoir des frères et sœurs toi ? » elle hocha la tête en repensant au nombre de fois où elle avait demandé une petite sœur ou un petit frère sur sa lettre au père noël, même plus âgée, elle avait fait part de son souhait à ses parents qui avait toujours répondu vaguement « J’aurais aimé ça je crois, être un enfant unique ce n’est pas toujours marrant » elle avait eu une enfance correct mais elle n’avait eu personne avec qui partager ses moments de rires et de joie, c’était aussi pour ça qu’elle voulait avoir un jour une grande famille, elle refusait de laisser son enfant grandir seul. Elle termina son premier pancakes quand il l’interrogea sur ses origines « Où est-ce que tu as grandi en fait ? » en une seconde elle fut projetée dans leur grande maison blanche sur les hauteurs de Rome, au premier abord c’était une maison magnifique qui donnait l’impression d’être rempli d’amour et de rires mais une fois à l’intérieur c’était surtout le silence qui régnait ; elle sorti de ses pensées et rapporta son attention sur Samuel « Je suppose que vu mon nom et mon accent tu as compris que j’étais italienne, je suis née et j’ai grandi à Rome » elle adorait ce pays et cette ville, tout était si beau et magique mais depuis quelques mois elle ne s’y sentait plus à sa place « J’ai eu la chance d’obtenir une bourse réputé pour l’université de Sydney et je suis partie. J’avais envie d’autre chose et de voir le monde » du haut de sa vingtaine, elle rêvait d’aventures et de voyages ; voir le monde était de loin son plus grand rêve. Malgré tout, l’Italie lui manquait, son pays et sa culture la rendait parfois nostalgique « Tu as déjà eu l’occasion d’aller en Italie ? Ou de voir le monde ? » après tout elle ignorait s’il aimait les voyages et la découverte autant qu’elle.
Samuel n'aimait pas spécialement parler de lui, et encore moins du fait qu'il fasse un peu office e vilain petit canard au sein de la fratrie Beauregard. Pourtant, face à Liviana, il se surprenait à se livrer sans même qu'elle n'ait eu besoin de lui demander quoi que ce soit. Il avait suffit de quelques mots sur son frère James pour que le jeune homme confesse qu'ils n'étaient pas si proches que cela et qu'il ne pouvait en somme pas lui décrire la vie au sein d'une grande famille. Certes, cette famille, il l'avait. Mais Sam y avait toujours tenu un rôle tellement à part qu'il aurait eu bien du mal à décrire une quelconque complicité poussée avec chacun de ses membres. Même si ses frères et sœur étaient les êtres les plus importants au monde aux yeux de Samuel, la relation qu'ils entretenaient n'avait proprement rien à voir avec celles que l'on pouvait voir dans les films ou les séries télévisées mettant en scène des familles nombreuses. Liviana confia avec sincérité un : « J’en suis désolée » , auquel son interlocuteur répondit par un petit sourire tout aussi sincère. Après tout, elle ne pouvait pas deviner les quelques bizarreries de ses relations familiales et instinctivement, la jeune femme sembla comprendre qu'il ne valait mieux pas s'attarder sur le sujet. Comme pour se donner une contenance alors qu'il l'interrogeait à son tour sur la famille qu'elle aurait aimé avoir, Samuel se servit quelques pancakes qu'il nappa tout comme elle de sirop d'érable. Et alors qu'elle lui disait regretter de ne pas avoir eu de frères et sœurs, Sam se contenta d'acquiescer en songeant que la vie était parfois mal faite.
Puis, Samuel réorienta la conversation sur l'enfance de Liviana, curieux d'en savoir à son tour un peu plus sur elle. « Je suppose que vu mon nom et mon accent tu as compris que j’étais italienne, je suis née et j’ai grandi à Rome » expliqua-t-elle devant un Sam tout ouïe, qui se garda bien de préciser qu'il trouvait justement son accent italien craquant. Il l'avait remarqué dès les premiers mots qu'ils avaient pu échanger et à l'instant même où il avait entendu ces notes latines, Samuel était tombé sous le charme. Et aujourd'hui encore, il semblait se délecter de cette voix et de ces intonations particulières alors qu'elle lui expliquait les raisons de son arrivée en Australie. " Non, j'ai jamais eu l'occasion de voyager en Europe... malheureusement ! Rome, ça doit être magnifique... Tu y retournes souvent ? " questionna-t-il, paraissant tout à coup intarissable d'interrogations à l'égard de la jeune femme. " Je n'ai jamais vraiment bougé de l'Australie en fait... " précisa-t-il, en omettant la période où il était entré à l'armée et qui constituait pour lui une étape de sa vie à oublier tant elle avait été éprouvante et éphémère. " Je suis passé de Sydney à Brisbane... c'est beaucoup moins dépaysant que toi ! " plaisanta Samuel, avant d'enchainer de manière un peu plus sérieuse avec une question qui lui venait subitement et qui, malgré lui, l'inquiétait un peu. "Mais... tu te plais ici ? Je veux dire, tu comptes rester à Brisbane pour de bon ou tu voudrais encore bouger ? "
A la seconde ou son regard avait croisé celui de Samuel, elle avait su. Su qu’il était différent, su qu’il changerait sa vie, su que son destin était lié au sien sans pour autant être capable de l’expliquer. Assise dans ce café en face de lui, elle ressentait cette même légèreté qu’elle avait ressentie le soir de leur rencontre, elle aurait pu prolonger ce moment pour l’éternité. Ils étaient assis depuis une demi-heure désormais et elle n’avait pas vu les minutes défiler, elle venait simplement de dire au revoir à sa timidité. Elle se confia à lui comme s’il se connaissait depuis toujours, elle discuta de son enfance et de ce qui l’avait poussé à venir s’installer ici en Australie et contrairement aux autres hommes qu’elle avait rencontré, il semblait s’intéresser sincèrement à son histoire. Elle se demanda si comme elle il avait eu l’occasion de voyager et de découvrir le monde « Non, j'ai jamais eu l'occasion de voyager en Europe... malheureusement ! Rome, ça doit être magnifique... Tu y retournes souvent ? » elle fit une petite moue, elle s’était promis de rendre visite à ses parents le plus souvent possible en quittant son pays natal mais pourtant elle était incapable de se rappeler de la date de son dernier voyage, sans doute parce qu’il remontait à beaucoup trop longtemps « C’est magnifique, tu sais cette ville est magique et tellement belle… » dit-il d’une voix douce et nostalgique, elle adorait Brisbane mais aucune ville sur terre n’avait la beauté des vieilles ruelles italiennes « … ça me manque parfois. J’aimerais pouvoir y aller plus souvent… » mais les billets d’avions n’étaient pas donné et contre toute attente, elle se sentait chez elle ici, comme si elle avait enfin trouvé sa place dans le monde. « Je n'ai jamais vraiment bougé de l'Australie en fait... Je suis passé de Sydney à Brisbane... c'est beaucoup moins dépaysant que toi ! » elle voyait un charme incroyable dans son coté casanier et elle imaginait déjà les voyages qu’elle pourrait faire avec lui si le cœur lui disait. Elle se laissa aller dans ses pensées en l’imaginant à ses côtés dans l’une de ses ruelles favorites de Rome et cette simple pensée la fit bêtement sourire. « Mais... tu te plais ici ? Je veux dire, tu comptes rester à Brisbane pour de bon ou tu voudrais encore bouger ? » elle afficha un sourire en entendant sa question, elle sentait dans le son de sa voix une légère inquiétude qui la toucha profondément « Je suis tombée amoureuse de cette ville et de ce pays à la seconde ou j’y ai mis les pieds. Je crois que je ne me sentirais chez moi nulle part ailleurs » avoua-t-elle avant de prendre une gorgée de son thé. La jeune italienne déposa sa tasse de thé face à elle avant de passer timidement sa main dans ses cheveux « Et toi ? Pourquoi tu as quitté Sydney ? » d’après ce qu’elle avait compris, il avait grandi à Sydney avant de venir poser ses valises ici avec le reste de sa famille, seulement elle ignorait encore pourquoi ; mais elle se rendit compte en croisant son regard que sa question était peut être un brin indiscrète « Je suis désolée si je suis trop curieuse... J’ai juste envie de te connaitre » avoua-t-elle très sincèrement.
Liviana était belle, certes, et Samuel se surprenait à se perdre dans son regard à chaque fois qu'elle prenait la parole. Mais elle était aussi un peu plus que ça à ses yeux et sans trop savoir pourquoi, le jeune homme avait envie d'en apprendre plus sur elle. Sur sa vie, son passé, ses passions et ses petites habitudes, tout et n'importe quoi mais surtout ce qui l'aiderait à la connaître. Car contrairement à toutes les autres filles avec qui il avait pu partager ce genre de moments, la belle italienne suscitait en lui l'envie d'aller plus loin, et surtout de considérer ce rendez-vous on ne peut plus sérieusement. Cette fois, il ne s'agissait pas d'un simple préalable à une nuit sans lendemain et malgré toute la pression que cela induisait, Samuel se délectait de chaque instant passé en face de Liviana. Elle lui parlait de Rome avec une lueur passionnée dans les yeux, ce qui n'échappa bien évidemment pas à son interlocuteur. Sans pouvoir se contrôler, il se prenait à imaginer la jeune femme dans ces décors qu'il ne connaissait qu'à travers des films ou des reportages télévisés et cette simple idée lui arracha un sourire béat. Cependant, son sourire se transforma vite en une forme d'inquiétude, lorsque Sam réalisa qu'elle souhaitait peut-être retrouver son pays d'origine, et qu'elle risquait par conséquent de quitter Brisbane à plus ou moins long terme. « Je suis tombée amoureuse de cette ville et de ce pays à la seconde ou j’y ai mis les pieds. Je crois que je ne me sentirais chez moi nulle part ailleurs » répondit-elle, faisant lâcher un petit soupir de soulagement à son voisin qui une fois de plus, admira avec un certain attendrissement cette main qu'elle portait jusqu'à ses cheveux.
La jeune femme enchaina les questions de manière bien légitime, mais ne tarda pas à se reprendre en s'excusant pour sa curiosité ce qui fit instantanément sourire Samuel. Elle disait avoir envie de le connaître et la similitude de leurs sentiments ne fit que le rassurer alors qu'il répondait : " T'inquiètes pas, tu n'es pas trop curieuse. " affirma-t-il, alors qu'il aurait d'ordinaire freiné des quatre fers devant n'importe qui d'autre. En général, Samuel parlait très peu de lui et encore moins lorsque cela concernait son passé mais sans trop comprendre pourquoi, il acceptait de se livrer à Liviana sans rechigner. " Disons qu'il y a une sorte de... tradition chez les Beauregard. Tout le monde est passé par l'armée, et... c'est en devenant un bon soldat qu'on pouvait gagner l'estime de notre père. " résuma le jeune homme, en ayant parfaitement conscience que cela pouvait paraître extrêmement bizarre aux yeux de n'importe qui. Mais justement, il n'était pas en face de n'importe qui et curieusement, il avait à cœur que Liviana comprenne son parcours et les raisons qui avaient fait de lui ce qu'il était aujourd'hui. " J'ai d'abord quitté Sydney pour m'engager dans l'armée, comme mon frère aîné. Mais... " Samuel cherchait les mots pour expliquer de la manière la plus fidèle qui soit ce qu'il avait pu ressentir ainsi que la façon dont il voyait les choses, et qui le différenciait clairement de ses frères et sœur. " C'était pas un truc pour moi. Je ne me sentais pas à ma place là-bas et... j'ai décidé de tout arrêter. " Cette fois, les yeux du jeune homme se baissèrent, utilisant le prétexte de scruter son assiette pour échapper au regard de Liv, sans savoir ce qu'il pourrait y lire. " Je ne pouvais pas retourner à Sydney, mon père m'en a toujours voulu d'avoir abandonné, et c'est encore le cas aujourd'hui. Donc je suis venu m'installer à Brisbane, chez mon frère pendant quelques temps... puis j'ai pris mon propre appartement dès que j'en ai eu l'occasion. " expliqua-t-il avec cette éternelle crainte de décevoir une personne de plus, qu'il ressentait à chaque fois qu'il évoquait son histoire. Et tout au fond de lui, il priait pour ne pas décevoir Liv, pour ne pas qu'elle le considère comme un faible et un lâche tout comme son père le pensait depuis toujours. Haussant légèrement les épaules et affichant une petite grimace, Samuel reprit d'un ton qui se voulait un peu plus léger : " C'est pas très reluisant... Mais moi aussi je me trouve plutôt bien ici. Brisbane, c'est ma ville maintenant, et je ne retournerai à Sydney pour rien au monde. " précisa-t-il, songeant sans oser l'ajouter à voix haute que l'on faisait de bien plus belles rencontres à Brisbane.
C’était si facile de discuter avec lui, pendant un instant elle eut la sensation de le connaitre depuis toujours, comme si elle pouvait deviner ses pensées en un simple regard. Pourtant, malgré cette sensation elle mourrait d’envie d’en apprendre un peu plus à son égard, elle se posait des dizaines de questions qui restaient sans réponse et la plus importante concernait sa situation amoureuse ; même s’il avait accepté de prendre un café avec elle, elle n’était pas sûre à cent pour cent qu’il ne soit pas engagé avec une femme. Elle était pour le moment incapable de poser cette question alors elle se contenta de chose plus basique avant de réaliser qu’il la trouverait peut-être un peu trop envahissante « T'inquiètes pas, tu n'es pas trop curieuse » elle se senti immédiatement rassurée, elle pouvait voir dans son regard qu’il ne disait pas ça pour lui faire plaisir. Pendant une seconde ses pensées se dirigèrent vers James, elle le connaissait depuis un moment maintenant mais elle ne savait pas grand-chose de sa famille, elle savait à quel point ses frères et sœurs comptaient pour lui sans jamais avoir pris le temps d’aller plus loin ; intriguée, elle était curieuse de connaitre l’avis de Samuel concernant cette grande et intrigante famille qu’était les Beauregard « Disons qu'il y a une sorte de... tradition chez les Beauregard. Tout le monde est passé par l'armée, et... c'est en devenant un bon soldat qu'on pouvait gagner l'estime de notre père » elle avait cru comprendre que l’armée tenait une place importante au sein de cette famille en revanche elle ignorait totalement que c’était un moyen de gagner l’estime du paternel, à ses yeux c’était une chose qui n’était pas à gagnait, du moins pas pour les enfants. Elle plongea son regard dans les yeux écoutant son histoire avec une grande attention J'ai d'abord quitté Sydney pour m'engager dans l'armée, comme mon frère aîné. Mais... » elle afficha une petite moue en entendant le son triste de sa voix « … c'était pas un truc pour moi. Je ne me sentais pas à ma place là-bas et... j'ai décidé de tout arrêter » elle ne pouvait pas le blâmer, c’était à ses yeux un acte totalement courageux mais aussi totalement fou, sans l’avouer, elle était heureuse de le savoir sain et sauf « Je ne pouvais pas retourner à Sydney, mon père m'en a toujours voulu d'avoir abandonné, et c'est encore le cas aujourd'hui. Donc je suis venu m'installer à Brisbane, chez mon frère pendant quelques temps... puis j'ai pris mon propre appartement dès que j'en ai eu l'occasion » l’italienne n’avait jamais jugé une personne sans la connaitre mais elle ne pouvait s’empêcher de le faire en entendant Samuel parler de son père, elle imaginait un homme froid au regard sombre qui n’avait pas offert à ses enfants l’amour qu’ils méritaient « Ce n’est pas très reluisant... Mais moi aussi je me trouve plutôt bien ici. Brisbane, c'est ma ville maintenant, et je ne retournerai à Sydney pour rien au monde » elle pouvait entendre dans sa voix toute la déception qu’il éprouvait, sans pouvoir lire dans ses pensées elle imaginait pourtant aisément à quel point il devait se sentir coupable d’avoir déçu son père. Liviana afficha un petit sourire en croisant son regard, elle se pencha légèrement en avant et attrapa sa main comme pour le rassurer « Tu n’as pas à avoir honte de quoi que ce soit, tu as essayé et c’est déjà très courageux » dit-elle d’une voix sincère sans retirer sa main qu’elle avait posé délicatement sur la sienne. Leur famille avait l’air d’être très différente pourtant Liviana se sentait proche de lui, comme s’il était capable de comprendre que vivre au sein d’une famille a l’allure parfaite n’était pas facile « J’espère que ton père sera capable de voir les choses ainsi un jour » du moins c’est ce qu’elle lui dirait si elle avait la chance de le rencontrer un jour. La serveuse approcha et leur demande si tout allait bien, souriante, Liv hocha la tête la remerciant pour sa gentillesse avant de rapporter son attention sur Samuel dont elle venait de lâcher sa main en s’installant dans le fond de sa chaise « Mon père ressemble au tien, un peu moins dur peut-être mais il a toujours mis beaucoup d’espoir en moi sans pour autant être présent… il fait partie de ses pères qui préfère leur boulot à leur enfant » le son de sa voix était un peu plus triste qu’auparavant mais elle n’avait pas perdu son sourire pour autant ; avec les années elle avait appris à accepter la situation comme elle était. Décidée à ne pas plomber le reste de leur rendez-vous par des souvenirs triste elle décida de changer immédiatement de sujet « Tu étudies la comptabilité c’est ça ? Je t’admire beaucoup, les chiffres sont un vrai mystère pour moi… » même si elle était une excellente élève, elle était très mauvaise lorsqu’il s’agissait des chiffres.
Même si cela n'était clairement pas dans ses habitudes, Samuel se prenait à évoquer sa vie et son passé devant Liviana. Sans même la connaître, il avait l'impression étrange de pouvoir lui faire une confiance aveugle, ce qui le rendait bien plus à l'aise pour se confier de la sorte. Pas à pas, il se livrait donc sur sa maigre expérience de l'armée puis sur la réaction de son père, sous le regard visiblement plein d'intérêt de la belle italienne. Et outre l'attention qu'elle lui portait, Liviana ne tarda pas à lui apporter soutien et réconfort en lui assurant que le fait d'avoir tenté sa chance à l'armée était très courageux. A vrai dire, ce n'était pas vraiment le premier adjectif qui venait en tête du jeune homme lorsqu'il pensait à cette pénible expérience mais il se contenta d'afficher un petit sourire timide sans relancer la conversation sur ce sujet. Mais contre toute attente, ce fut la jeune femme qui le fit à sa place en déclarant : « J’espère que ton père sera capable de voir les choses ainsi un jour » Sans pouvoir s'en empêcher, Samuel étouffa un petit éclat de rire amer. Il appréciait beaucoup le fait que Liviana voit les choses de cette manière, mais il ne se faisait aucune illusion quand au changement d'opinion éventuel de son père. D'ailleurs, il ne tarda pas à le faire savoir avec une pointe de résignation : " C'est gentil, mais je crois que c'est peine perdue... Il n'est pas franchement du genre à changer d'avis, et encore moins en ce qui concerne l'armée. Mais je me suis fait une raison je crois... " Et après tout, avait-il vraiment le choix ? Il avait prit sa décision, ne le regrettait absolument pas aujourd'hui et se devait par conséquent d'en assumer les conséquences.
Liviana avait délicatement posé sa main sur celle du jeune homme, et Sam l'avait accueillie naturellement. Ce ne fut qu'au moment où l'italienne la retira qu'il ressentit un manque, qu'il fut pourtant incapable de combler. Installée au fond de sa chaise, Liviana se lança à son tour dans quelques explications familiales. La tête légèrement inclinée sur le côté, Sam l'écouta avec attention en arborant une moue compatissante tant il pouvait comprendre ce qu'était le sentiment de se sentir mis à l'écart. Il aurait voulu pouvoir la réconforter mais malheureusement pour lui, sa timidité l'empêchait de trouver les mots justes. Alors, il ne lui restait plus qu'à espérer que son regard puisse traduire ce qu'il ressentait et ce qu'il pensait. Et une fois n'étant pas coutume, Liviana les sortit une nouvelle fois de l'ambiance pesante qui menaçait de s'installer en évoquant les études de Samuel. En entendant son point de vue, ce dernier afficha un sourire amusé avant de rectifier : " Oui c'est bien ça. Et tu sais, c'est pas si compliqué que ça en vrai... " précisa-t-il avec amusement, bien conscient de ne pas être un grand mathématicien. " Tu es plutôt littéraire alors ? J'ai du mal à croire que tu aies du mal avec les chiffres... je suis sûr que tu es une très bonne élève... " déclara Sam sans se départir de son sourire, persuadé que la belle était plutôt du genre première de la classe... dans le bon sens du terme, évidemment.
Liviana se senti profondément désolée pour Samuel, elle savait à quel point la famille pouvait être compliquée. Elle aussi avait grandi auprès d’un père qui n’avait rien du père idéal, même si son père n’était pas aussi dur et froid que celui de Samuel il manquait cruellement d’instinct paternel ; a tout juste vingt-ans, la jeune italienne s’était promis de ne jamais être ce genre de mère, que sa famille serait différente de celle dans laquelle elle avait grandie. En croisant le regard de Samuel, la brunette afficha un tendre sourire lui souhaitant qu’un jour son père soit capable de voir les choses différemment « C'est gentil, mais je crois que c'est peine perdue... Il n'est pas franchement du genre à changer d'avis, et encore moins en ce qui concerne l'armée. Mais je me suis fait une raison je crois... » l’image qu’elle avait désormais de cet homme était loin d’être positif, sans même le connaitre elle éprouvait déjà une rancœur envers cet homme qui ne méritait pas ses enfants. Ne sachant pas quoi dire pour apaiser sa peine, Liviana se contenta de glisser sa main sur la sienne, un geste simple qu’elle jugea pourtant doux et tendre. Elle tenta de la rassurer en lui expliquant que son père était tout aussi compliqué, même si elle ne doutait pas de son amour, elle savait que son travail avait toujours était une priorité pour lui et que rien ne pouvait changer ceci. Finalement la discussion s’orienta vers leur vie actuelle et Liviana s’intéressa aux études du Samuel, au premier abord la comptabilité n’était pas un domaine qu’elle portait dans son cœur, au contraire même elle aurait eu tendance à la détester mais puisqu’il aimait ça, elle décida de s’y intéresser et d’en savoir un peu plus à son sujet par la même occasion. « Oui c'est bien ça. Et tu sais, ce n’est pas si compliqué que ça en vrai… » un sourire étira ses lèvres à cet instant, si seulement il savait à quel point elle se sentait perdue face aux chiffres « Tu es plutôt littéraire alors ? J'ai du mal à croire que tu aies du mal avec les chiffres... je suis sûr que tu es une très bonne élève... » il n’avait pas tort, Liv accordait une grande importance aux études et à la réussite mais malheureusement elle n’avait aucun talent dans le domaine des mathématiques. Elle se mordit la lèvre en remarquant son sourire, il était incroyablement beau et sexy, cette simple pensée le fit légèrement rougir ; gênée à l’idée qu’il puisse l’avoir remarqué elle termina son thé et s’empressa de répondre à sa question « J’aime lire, être plongée dans une histoire c’est une sensation que j’adore… je pouvais passer des heureux assise sur la fontaine de trévi à dévorer des romans de Jane Austen… » c’était de très loin son auteur favorite et l’un de ses endroits préféré sur toute la planète « … mais je suis vraiment mauvaise en mathématiques » avoua-t-elle en jetant un œil à la montre quel avait sur le poignet. Cela faisait déjà deux heures qu’elle se trouvait en compagnie de Samuel et elle avait l’impression d’être à ses côtés depuis toujours, elle se sentait si bien qu’elle aurait pu rester assise ici pendant encore de nombreuses heures. « D’ailleurs puisqu’on parle d’études, je vais devoir y aller… je dois absolument passer à la fac pour rendre un dossier mais… ça te dirais de dîner avec moi ?... peut-être ce soir ? » une nouvelle fois ses joues s’était tenté de rose, elle qui était si mal à l’aise en présence des hommes venait de lui proposer un nouveau rendez-vous.
Le contact de la main de Liviana sur la sienne n'avait rien d'exceptionnel en soi et pourtant, ce simple geste suffisait à réchauffer le cœur de Samuel. A vrai dire, il ne s'était pas attendu à ce que la belle italienne prenne une telle initiative, mais cela lui prouvait qu'elle prenait ses petites histoires avec beaucoup de considération. Le jeune homme s'était livré, et pour une fois il était certain d'avoir été écouté et compris. Liviana s'intéressait à sa vie tout comme il s'intéressait à la sienne, et cette sensation inédite n'en était pas moins agréable. Alors qu'ils ne s'étaient rencontrés que quelques jours auparavant, la belle italienne en savait déjà plus sur lui que la plupart de ses amis proches et contre toute attente cela ne semblait pas le déranger, bien au contraire. Même si celle-ci était généralement difficile à gagner, Sam lui avait donné toute sa confiance et ce dès le premier regard qu'ils avaient échangé.
Néanmoins, le jeune homme fut tout aussi satisfait de changer de sujet et d'arrêter de se confier sur sa famille et son passé pour aborder des constatations plus terre-à-terre. Et quoi de mieux que parler des études pour cela ? Sans trop savoir pourquoi ni comment, Samuel avait une idée toute faite du genre d'étudiante que devait être Liviana. Il l'imaginait très bonne élève, très appliquée et studieuse, et cela lui donnait étrangement un côté encore plus séduisant. Tout comme la teinte rosée que ses joues prenaient lorsqu'il lui souriait. Décidément, tout chez cette fille semblait pouvoir le faire craquer et une fois de plus, il mesura toute la chance qu'il avait eue le jour où leurs chemins s'étaient croisés. Sans aucun mal, il imaginait la scène qu'elle lui dépeignait : la jeune femme qu'elle était assise sur le bord de cette fontaine mythique, plongée dans un livre qui la passionnait tant qu'elle oubliait tout ce qu'il se passait autour d'elle. Et une fois de plus, le simple fait d'imaginer cette situation lui prouva qu'il adorait absolument tout chez Liviana, de son physique à sa gentillesse en passant par ses petites habitudes. Alors qu'il était sur un petit nuage, ce fut finalement l'italienne qui le ramena sur terre en réalisant qu'elle devait s'éclipser pour aller déposer un dossier à l'université. Mais alors qu'il regrettait déjà de devoir la quitter, Liviana formula la première la proposition qui brûlait les lèvres du jeune homme. Dîner avec elle semblait être la chose dont il avait le plus envie à cet instant précis, et le fait que ce souhait puisse se réaliser le soir même ne faisait que l'enthousiasmer davantage. Aussi, Samuel s'empressa d'acquiescer non sans remarquer le rouge qui montait de nouveau aux joues de la belle italienne. " Bien sûr ! Avec plaisir..." répondit-il immédiatement, tout en se redressant en même temps que son interlocutrice, et en agrippant le livre qu'elle lui avait offert et qu'il comptait bien dévorer prochainement. " Dis-moi simplement où on se retrouve, et je serai là. " Sam avait bien du mal à cacher le bonheur que le fait de la retrouver dès ce soir lui procurait et avec un sourire, il se pencha vers elle pour déposer un baiser sur sa joue. Baiser tout aussi chaste que celui que Liviana lui avait offert en arrivant, mais qui lui valut tout de même quelques frissons au moment où il souffla : " A toute à l'heure... " avant de la laisser filer, et de la suivre du regard aussi longtemps que possible, un sourire béat accroché aux lèvres.