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 burning on the inside (milena)

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Message(#)burning on the inside (milena) EmptyLun 17 Avr 2017 - 2:58


milena & tommy
burning on the inside

No time for goodbye he said, as he faded away. Don't put your life in someone's hands, they're bound to steal it away, don't hide your mistakes 'ause they'll find you, burn you. ☆☆☆



FEVRIER 2016 ~ C’était la quatrième fois que Tommy entendait le claquement d’une paire de talons dans le couloir, et puisque les trois premières fois s’étaient révélées être de fausses alertes il n’avait pas pris la peine de relever la tête. Il aurait dû pourtant, cela lui aurait évité de sursauter lorsqu’une voix trop haute-perchée s’était adressée à lui avec ce que Tommy identifiait comme un ton à mi-chemin entre le dédain et la politesse forcée « Maitre Grimes est prête à vous recevoir. » Tout cela avait un côté tellement solennel … Assez pour que le brun ait à cet instant – plus encore que pendant son attente qu’il avait jugée interminable – envie de faire demi-tour aussi sec. Il se sentait affreusement stupide avec son jean usé jusqu’à la corde, ses baskets d’un autre âge et sa chemise non-repassée. Certains diraient qu’il aurait pu faire un effort, mais objectivement Tommy ne s’était pas imaginé que l’avocat faisait partie de ces personnes face à qui il était nécessaire de faire un effort vestimentaire … et maintenant il pouvait presque entendre sa mère dans son oreille, soupirer et lui rabâcher qu’il aurait au moins pu faire quelque chose de ses cheveux. Un quelque chose qui, chez Mrs. Warren, voulait dire qu’il aurait pu les couper, pour cesser ainsi de ressembler à un voyou, selon ses propres termes. Peut-être était-ce aussi l’opinion de miss talons-hauts-ton-dédaigneux, qu’il était un voyou, et s’il n’avait pas eu peur de griller toutes ses cartouches avant même d’avoir pénétré dans le bureau de « Maitre Grimes » il lui aurait peut-être balancé à la figure son statut de repris de justice à peine sorti de prison, juste comme ça, pour la voir tenter de garder son sourire professionnel. Heureusement pour elle sa volonté à récupérer sa fille et la haine qu'il vouait à son frère étaient deux éléments à valeur beaucoup plus importante aux yeux du barbu que le simple fait de couper le sifflet de qui que ce soit.

Au lieu de cela il avait rendu un sourire du même acabit, et quitté le siège inconfortable sur lequel il était assis depuis ce qui lui semblait être une éternité. En silence il avait suivi la secrétaire – il ne voyait pas quelle autre fonction que celle-ci elle était supposée remplir – jusqu’à la porte de ce qu’il supposait être le bureau de celle qu’il était venu voir. C’était Stanley qui avait arrangé ce rendez-vous. Stanley était à Tommy ce que l’eau était à n’importe quelle boisson alcoolisée : la solution raisonnable de l’ennui mortel. Ses fréquentations étaient raisonnables, le domaine qu’il avait étudié était raisonnable, son métier était raisonnable … Même son mariage était raisonnable, et aux yeux de Tommy c’était probablement le plus triste. Mais Stanley connaissait aussi un avocat, ou plutôt une avocate, et dans l’état de désespoir qui était le sien le brun s’était bien vu dans l’obligation de faire le dos rond face à son ancien acolyte de catéchisme (une sombre période de son enfance que l’athée convaincu qu’il était souhaitait oublier à tout prix) pour espérer obtenir un rendez-vous. Et maintenant il se trouvait là, face à cette Milena Grimes dont il ne savait rien si ce n’était qu’elle avait accepté de le recevoir uniquement parce qu’elle devait une faveur à Stanley. L’envie de ne pas se faire mettre directement à la porte, plus que la décence, l’avait malgré tout persuadé de ne pas tenter d’en apprendre plus à ce sujet en guise d’introduction en matière, aussi face à la jeune femme Tommy s’était-il contenté de tendre une main pour la lui serrer en précisant « Tommy Warren. » au cas où la secrétaire n’aurait fait son boulot qu’à moitié puis « Je viens de la part de Stanley Powell. » au cas où Stanley n’aurait fait son boulot qu’à moitié. Qui sait, peut-être n’avait-il même pas précisé à l’avocate en quoi au juste elle était censée être utile au bougre d’imbécile qui se présenterait face à elle. Pour l’heure Tommy préférait en tout cas se contenter de ne rien dire de plus, conscient qu’ils étaient dans le bureau de la jeune femme et que ce n’était pas à lui de mener la danse.
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Message(#)burning on the inside (milena) EmptySam 22 Avr 2017 - 11:58

FEVRIER 2016 ~ Dans un mois, cela allait faire un an que tu serais à Brisbane. Cela te faisait bizarre d’y penser car tu avais l’impression de toujours être en phase d’adaptation. Enfin, tu avais trouvé ne place dans un bon cabinet de la ville assez rapidement ce qui t’avait soulagée car ne pas travailler te donnait de l’urticaire. Aujourd’hui cependant, tu avais un rendez-vous dans ton calendrier qui sortait de l’ordinaire. Tu n’avais jamais cherché à travailler pour des organismes caritatifs ou des choses de ce genre. Tes honoraires étaient à la hauteur du service que tu fournissais à tes clients, tu n’étais pas une avocate d’Etat au service des plus pauvres. C’était une position assumée et si cela te faisait passer pour une riche prétentieuse, tant pis. Cela ne voulait pas dire que tu n’avais pas de cœur non plus et que tu n’étais pas capable de faire des exceptions. Parce que ton prochain rendez-vous était une belle exception pour le coup. Si tu le recevais c’était parce que tu devais une faveur à Stanley Powell. Et il était temps que cette faveur soit rendue, cet homme t’énervait au plus haut point. Mais c’était le fils d’un très bon ami de ton père et ce dernier t’avait filé un coup de main pour trouver la propriété qui était aujourd’hui la tienne soit le loft que tu venais de finir d’aménager et que tu adorais. De plus il t’avait refilé quelques adresses et trucs sympas à faire à Brisbane pour te permettre de t’imprégner de la culture donc tu lui devais bien de recevoir un de ses amis dans la merde. Stanley n’était pas rentré dans les détails donc il allait falloir que tu creuses un peu l’histoire de son ami pour avoir toutes les informations en main. Tu savais que sa visite concernait la garde de sa fille et que la personne qui voulait l’en priver était son propre frère ce qui ne rendait pas la situation très simple. En plus Stanley avait vaguement évoqué un passage en prison de son ami sans donner de détails, toi il allait te les falloir les détails. Voilà ce que tu savais et ce n’était pas assez mais alors pas du tout. Malgré le fait que ce rendez-vous soit une faveur et que tu toucheras des honoraires presque inexistants, tu donneras la même énergie à ce dossier qu’aux autres parce que c’était comme cela que tu travaillais.

On ne tarda pas à te dire que l’homme en question était dans la salle d’attente et tu invitais ta secrétaire à aller le chercher. Le faire attendre plus longtemps ne servait à rien, tu étais prête à le recevoir. Tu étais intriguée de voir l’homme qui allait se présenter car tu n’arrivais pas à lui associer une quelconque image et cela te perturbait légèrement. L’homme qui se présenta devant toi était grand et ténébreux. Ce sont les deux adjectifs qui te vinrent à l’esprit quand tu le vis entrer dans ton bureau. Il avait une certaine présence mais différente de ce dont tu avais l’habitude. Souriante comme toujours, tu lui serais la main alors qu’il se présentait. « Tommy Warren. Je viens de la part de Stanley Powell. » Tu te souvenais de son nom mais se présenter ne faisait jamais de mal. Tu hochais la tête dans un premier temps le regardant s’asseoir. Il était clair qu’il n’était pas à l’aise, c’était un fait. Ce n’était pas une situation habituelle pour lui et tu le comprenais bien. « Milena Grimes, enchantée. » Il connaissait aussi ton nom mais ne pas le lui dire te paraissait bien trop prétentieux pour la situation. C’était à toi de poser les premières questions mais tu laissais le silence s’installer quelques instants cherchant la manière de bien commencer. « Stanley m’a vaguement parlé de votre situation. Je sais que vous êtes là à propose de la garde de votre fille mais c’est à peu près tout. » Dis-tu un petit peu pour lui faire comprendre que cela n’était pas assez et que tu allais certainement aller gratter là où il ne voudrait pas aller. Malheureusement pour lui, il fallait que tu saches tout pour bien monter un tel dossier. « Je vais être franche avec vous. J’ai besoin de tout savoir. Quand je dis tout, c’est absolument tout, même les choses les plus insignifiantes. Toutes les zones d’ombres seront exploitées contre nous. » C’était la base du métier et si Tommy Warren avait vraiment fait de la prison il avait déjà mis les pieds dans une cours de justice. « Je ne vous jugerai pas, si cela vous inquiète. » Décidas-tu de rajouter parce que c’était vrai. Tout le monde n’avait pas la chance d’avoir eu une vie comme la tienne. Tu laissais donc de nouveau le silence s’installer en attendant qu’il te réponde.


Dernière édition par Milena Grimes le Ven 26 Mai 2017 - 7:58, édité 1 fois
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Message(#)burning on the inside (milena) EmptyVen 26 Mai 2017 - 6:52

L’angoisse de Tommy était palpable tandis qu’il attendait – plus ou moins patiemment – que la dénommée Milena Grimes soit prête à le recevoir. Le brun faisait partie de cette catégorie de personnes qui estimaient que si l’on avait besoin d’un avocat c’était forcément que l’on avait quelque chose à se reprocher et/ou pas la conscience tranquille … Et qu’on ne s’y trompe pas, actuellement il n’avait pas la conscience tranquille. Si la volonté de son frère aîné de récupérer la garde de Moïra l’inquiétait autant c’était parce qu’il savait que Marius possédait quelques cartouches à son actif, et Tommy avait besoin de se rassurer quant à quel point la loi était ou non de son côté à lui. Une fois ne serait pas coutume quand on connaissait les déboires judiciaires de Tommy, sa dernière entrevue avec un avocat – commis d'office, puisqu’il était encore plus à sec qu’actuellement – s’étant fait depuis le parloir d’une prison fédérale. Enfin invité à entrer dans le bureau de celle que Stanley lui avait chaudement recommandé (mais Stanley avait toujours tendance à en faire des caisses, comme lorsqu’il s’était mis en tête de courtiser l’aînée des filles Warren avant de se prendre une veste monumentale), le brun s’était présenté avec une politesse un peu gauche avant de se voir répondre « Milena Grimes, enchantée. » et d’être silencieusement invité à s'asseoir en face d’elle. Le bureau ressemblait à l’idée que l’on se faisait d’un bureau d’avocat, ou du moins à l’idée que Tommy lui s'en faisait. Plus intimidé qu’il ne voudrait l’admettre, il n’avait pas osé lancer la conversation lui-même et avait attendu de la jeune femme reprenne « Stanley m’a vaguement parlé de votre situation. Je sais que vous êtes là à propos de la garde de votre fille, mais c'est à peu près tout. » À la décharge de ce bon vieux Stanley, Tommy ne s’était pas non plus répandu en détails avec lui, estimant qu’être dans les bonnes grâces de maman Warren n’était absolument pas un motif suffisant pour que le brun veuille lui raconter sa vie en long et en large. « Je vais être franche avec vous. J’ai besoin de tout savoir. Quand je dis tout, c'est absolument tout, même les choses les plus insignifiantes. Toutes les zones d'ombre seront exploitées contre nous. » Tiquant sur la fin de sa phrase, il devait avoir malgré lui donné l’impression d’hésiter puisque l'avocate avait ajouté « Je ne vous jugerai pas, si cela vous inquiète. » et arraché au brun un sourire un brin résigné « Vous ne le feriez sans doute jamais aussi bien que ma propre mère. » Warren mère, dont juger les choix et les actions de sa progéniture semblait être l’un des passe-temps favoris. « Ça signifie que vous acceptez de m’aider ? » C’était ce qu’il comprenait de la façon dont elle avait utilisé ce « nous » qui avait retenu son attention un peu plus tôt, même s’il continuait de prendre la chose avec des pincettes … En grande partie parce qu’il ne se sentait pas à sa place, dans ce bureau d’avocat clairement au-dessus de ses moyens. « La version courte, c’est que j’ai confié la garde de ma fille à mon frère aîné il y a deux ans et demi parce que j’ai eu des ennuis judiciaires, et qu’il me semblait la personne la plus à même de prendre soin d’elle, mais qu’à la première occasion il a rompu toute possibilité de contact entre elle et moi et que j’ai pratiquement dû la lui arracher de force lorsque je suis venue la récupérer le mois dernier. Il n’en restera pas là, c’est lui qui me l’a promis ; Craché à la figure serait un terme plus exact. » Il n’y avait bien plus que comme ça que Marius et Tommy communiquaient l’un avec l’autre de toute façon, en vociférant leur haine et en se promettant vengeance pour tout ce qui ne tournait pas rond dans leur vie. « Et je ne suis pas stupide, mon frère gagne bien mieux sa vie que moi, et pour ce que j’en sais son casier judiciaire est plus vierge que la vierge Marie elle-même … Alors je voudrais être certain que ça n’est pas suffisant pour qu’il fasse valoir un quelconque droit envers Moïra. » Sa fille donc, il ne l’avait pas précisé mais cela lui semblait couler de source. Pinçant ses lèvres en faisant valoir une pointe d’agacement – totalement dirigée contre Marius – Tommy avait finalement ajouté « Il ne faut pas se laisser embobiner, mon frère ne fait pas ça par altruisme ou parce qu’il pense au bien-être de sa nièce avant tout … Non, il ne fait ça que par vengeance. C’est après moi qu’il en a, ma fille n’est qu’un levier à ses yeux. » Quel était le motif de la vengeance, ça en revanche le brun ne semblait pas estimer que cela soit une information suffisamment importante pour être communiquée … A moins qu’il ne se trompe. Mais la haine fraternelle était une histoire vielle comme le monde après tout, et elle trouvait ses sources dans bien des endroits.
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Message(#)burning on the inside (milena) EmptyDim 28 Mai 2017 - 14:39

C’était certainement une des rares fois dans ta vie où recevoir quelqu’un dans ton bureau te faisait ressentir une appréhension que tu ne connaissais pas. Dans ce métier, le maître mot était qu’il fallait tout savoir. Et en général, quand tu recevais les clients dans ton bureau, tu avais une idée de qui ils étaient et ce qu’ils voulaient exactement. Aujourd’hui ce n’était pas le cas. Tu savais que cet homme venait pour la garde de sa fille mais c’était à peu près tout. Rien sur lui à part un séjour en prison ce qui n’avait rien pour te rassurer. Mais tu devais une faveur à Stanley et tu étais bien décidée à faire ton possible pour cet homme qui était assis devant toi. Tommy Warren … Nom inconnu à tes oreilles mais cela n’avait pas d’importance. Tu savais avant de le recevoir que le travail que tu ferais pour lui sera quasiment gratuit, elle était là la réelle faveur de Stanley. Parce que recevoir un de ses amis, ce n’était pas une faveur à tes yeux, c’était lui qui t’envoyait un client. Tu décidais d’être directe et très claire. Tu avais besoin de connaître tous les détails possibles et inimaginables pour que tu saches dans quoi tu mettais les pieds. « Vous ne le feriez sans doute jamais aussi bien que ma propre mère. Ça signifie que vous acceptez de m’aider ? » Un sourire en coin apparut sur ton visage. Ta mère aussi n’hésitait pas à critiquer quand elle estimait que c’était nécessaire. Quant à sa deuxième question, si tu n’acceptais pas de l’aider il n’aurait jamais passé la porte de ton bureau. C’était peut-être brutal mais tu n’aimais pas perdre ton temps. « Tant que vous ne me demandez rien d’illégal, oui j’accepte de vous aider. Si cela n’avait pas été le cas, vous n’auriez même pas passé la porte de ce bureau. Mais je vous écoute. » Lui dis-tu pour lui faire comprendre qu’il avait toute ton attention et qu’il pouvait te raconter ce qui l’amenait ici, en détail cette fois. Parce que les bribes d’information de Stanley tu n’étais pas réellement fan. « La version courte, c’est que j’ai confié la garde de ma fille à mon frère aîné il y a deux ans et demi parce que j’ai eu des ennuis judiciaires, et qu’il me semblait la personne la plus à même de prendre soin d’elle, mais qu’à la première occasion il a rompu toute possibilité de contact entre elle et moi et que j’ai pratiquement dû la lui arracher de force lorsque je suis venue la récupérer le mois dernier. Il n’en restera pas là, c’est lui qui me l’a promis ; Craché à la figure serait un terme plus exact. Et je ne suis pas stupide, mon frère gagne bien mieux sa vie que moi, et pour ce que j’en sais son casier judiciaire est plus vierge que la vierge Marie elle-même … Alors je voudrais être certain que ça n’est pas suffisant pour qu’il fasse valoir un quelconque droit envers Moïra. Il ne faut pas se laisser embobiner, mon frère ne fait pas ça par altruisme ou parce qu’il pense au bien-être de sa nièce avant tout … Non, il ne fait ça que par vengeance. C’est après moi qu’il en a, ma fille n’est qu’un levier à ses yeux. » Tu l’écoutes du début à la fin, sans l’arrêter. Tu prends des notes au fur et à mesure, plus des questions en réalité qu’autre chose. Donc le fin fond de l’histoire c’est une haine entre frères et cette pauvre petite fille se retrouver au milieu. Charmant, réellement charmant. Enfin, tu ne jugeais pas, tu avais vu pire. Tu ne peux nier que son frère a certainement un avantage de poids s’il est rangé, il a une position stable et un casier judiciaire vierge. Mais cela ne fait pas tout, pas en droit de la famille. Les liens entre parents et enfants sont respectés, cependant tu as plusieurs questions à poser à ton interlocuteur. « Que votre frère cherche à se venger ou pas, cela ne me regarde pas, nous ne pourrons jamais le prouver donc ce n’est pas un argument. Si cela ne vous dérange pas j’ai plusieurs questions avant de vous dire ce que je pense de vos chances devant un tribunal. » Dis-tu avec un sourire que tu voulais rassurant. Quand Tommy te fit signe de continuer, tu lui demandais : « Tout d’abord j’aurais besoin de savoir pourquoi vous avez fini en prison ? Combien de temps vous y êtes restés et depuis combien de temps êtes-vous de retour. » On peut aller en prison pour de multiples choses. Il ne devait pas avoir été en prison pour un meurtre, il était trop jeune, on ne vous laisse pas sortir comme ça. Mais certains délits sont plus graves que d’autres. « Ensuite, j’aimerais savoir quel âge a votre fille. » C’était peut-être idiot mais en fonction de son âge, elle pourrait avoir un rôle à jouer devant le tribunal. « Je ne vais pas vous cacher que le fait que votre frère soit blanc comme un agneau ne joue pas en notre avantage. Si l’on doit prouver que vous êtes capables de prendre soin de votre fille, il faut que vous me dîtes si vous avez trouvé un travail, quel est ce travail. Où vous habitez et si votre logement est adapté pour accueillir un enfant. Vous pouvez être sûr qu’une assistante sociale viendra faire une inspection. » Si tous les critères étaient réunis et qu’il est le père de l’enfant, vous aviez gagné, du moins vous aviez toutes les chances de votre côté. Sinon cela allait être plus compliqué.
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Message(#)burning on the inside (milena) EmptyMar 25 Juil 2017 - 10:55

La faute incombait probablement à son séjour pénitentiaire, mais Tommy abordait avec un certain malaise le fait de se retrouver dans le bureau d’un avocat. Il pouvait presque entendre la voix de son paternel dans un coin de sa tête, arguer avec un ton qui frisait la condescendance « ceux qui n’ont rien à se reprocher n’ont pas besoin d’un avocat » parce que c’était totalement le genre de phrase – fausse – à la con susceptible de sortir de la bouche de son géniteur. Presque conditionné à être celui qui devait rendre des comptes et se défendre, le brun avait donc un peu de mal à se rappeler qu’il était là de son propre chef et qu’il n’avait rien fait de répréhensible. Masquant malgré tout au mieux son malaise, il avait acquiescé silencieusement lorsque son interlocutrice avait assuré « Tant que vous ne me demandez rien d’illégal, oui j’accepte de vous aider. Si cela n’avait pas été le cas, vous n'auriez même pas passé la porte de ce bureau. Mais je vous écoute. » et avait tenté de lui résumer au mieux la situation qui était la sienne. Tommy n’était pas naïf, il se savait être très loin du titre de père de l’année, mais il n’en était pas moins préoccupé par le bien-être et le devenir de sa progéniture et avait la ferme intention de continuer à faire de son mieux pour préserver le schéma familial déjà rendu bancal par la disparition prématurée de sa femme et mère de la petite. Laisser Marius se mettre en travers de tout cela pour soigner son ego blessé n’était simplement pas envisageable. « Que votre frère cherche à se venger ou pas, cela ne me regarde pas, nous ne pourrons jamais le prouver donc ce n’est pas un argument. Si cela ne vous dérange pas j’ai plusieurs questions avant de vous dire ce que je pense de vos chances devant un tribunal. » À nouveau le brun avait acquiescé aux directives de l'avocate, sachant qu’ils arrivaient au moment où ses tares présentes et passées allaient être passées à la loupe. « Tout d’abord j’aurais besoin de savoir pourquoi vous avez fini en prison ? Combien de temps vous y êtes resté et depuis combien de temps êtes-vous de retour ? » Presque malgré lui il cherchait silencieusement une formulation susceptible de minimiser ce qui l’avait conduit dans cette situation, tout en sachant qu’il ne trouverait pas. Les faits restaient les faits, et une avocate mieux que personne était bien placée pour le savoir. « Deux ans et cinq mois. Je suis sorti en novembre dernier, mais je n’ai pu revenir en Australie que début janvier. J’avais des choses à régler avec la revente de la maison, la … succession de mon épouse. Ce genre de trucs. » Ce n’était pas un joli mot, succession, il passait déjà à peine lorsqu’il concernait cette vieille tante que l'on avait rencontré trois fois dans sa vie, alors lorsqu’il concernait la personne que l’on avait épousé … Non, ce n’était pas un joli mot. « J’ai été jugé pour abus de confiance. J’ai … Après le décès de mon épouse ça a été compliqué financièrement. J’avais des dettes, et un salaire qui ne suivait plus, alors je … j’ai pioché dans la caisse de l’entreprise pour laquelle je travaillais. » Il ne faisait pas le fier, ça non. Malgré toutes les casseroles qu’il pouvait traîner Tommy ne se serait jamais imaginé devenir un voleur, ça ne faisait pas partie de ses valeurs … Mais à situation désespérée acte désespéré, comme on dit. « Ensuite, j'aimerais savoir quel âge a votre fille. Je ne vais pas vous cacher que le fait que votre frère soit blanc comme un agneau ne joue pas en notre avantage. Si l’on doit prouver que vous êtes capable de prendre soin de votre fille, il faut que vous me disiez si vous avez trouvé un travail, quel est ce travail. Où vous habitez et si votre logement est adapté pour accueillir un enfant. Vous pouvez être sûr qu’une assistante sociale viendra faire une inspection. » Le rictus dessiné par ses lèvres trahissait la pointe d’agacement provoquée par la dernière partie de la phrase. L’idée d’un ou d’une inconnu(e) s’invitant chez lui pour scruter la façon dont il s’occupait de Moïra lui donnait par avance de l’urticaire. « Elle aura sept ans en juin. Et bien sûr qu’il est adapté, Moïra a sa propre chambre, l’école est à moins d’une demi-heure à pieds … le quartier ne fait pas forcément rêver, mais les loyers sont hors de prix ici, et je ne suis que barman. Je travaille dans un pub de Bayside … Mon patron est au courant de mes ennuis judiciaires, aucun risque qu’on me mette à la porte à cause de ça, cette fois. » Cette fois, oui, car il n’en avait pas été de même avec son précédent emploi, le gérant du Burrow ne s’étant pas posé un instant la question de la réinsertion ou de la seconde chance lorsqu’il avait découvert le pot aux roses. « J’amène jamais Moïra au bar, je préfère le préciser. » avait-il finalement ajouté, après s’être souvenu que l’une de ses sœurs – Meg, toujours première à prendre le parti de Marius – l’en avait déjà accusé à tort. « Et puis c'est moi son père … ça devrait jouer en ma faveur. Non ? » Marius n’était rien, lui, si ce n'est un arriviste qui tentait de profiter de la situation. Il n’était même plus la personne responsable et de confiance à qui le brun pensait avoir confié sa fille, non, il avait cessé de l’être à l’instant où il avait décidé que priver une fille de son père et un père de sa fille puisse être une bonne solution.
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Message(#)burning on the inside (milena) EmptySam 29 Juil 2017 - 9:41

Ayant une mère qui était femme au foyer depuis au moins ta naissance dans les milieux les plus favorisés de Londres puis de New York, l’idée de donner de son temps et de son énergie pour de bonnes causes était quelque chose à quoi tu étais habituée. Tu avais rapidement compris que l’action caritative était un prérequis à ce monde dans lequel tu évoluais et puis tu y avais trouvé un échappatoire aussi au fil des années. Par contre, tu n’avais jamais fait de caritatif dans ton métier. Représenter quelqu’un pour une somme maudite était quelque chose que tu préférais éviter mais une faveur est une faveur alors tu allais le faire et le faire bien. Parce que tu avais toujours été perfectionniste et qu’il était hors de question de ne pas te donner à fond dans tout ce que tu faisais. Tu laissais Tommy Warren te parler de sa situation en prenant des notes pour les questions qui allaient suivre. Tu étais incapable pour l’instant de savoir s’il avait réellement une chance devant un tribunal ou pas, il te fallait plus d’informations et tu n’hésitais pas à les demander. Certaines personnes trouvent cela intrusif, le problème c’est qu’elles ne comprennent pas qu’elles n’ont pas le choix. La moindre rétention d’information peut vous coûter la victoire alors qu’il est toujours possible d’essayer de tourner ses pires erreurs sous un jour meilleur. Tu commençais donc par le plus évident, qu’est-ce qui avait mené l’homme en face de toi en prison ? « Deux ans et cinq mois. Je suis sorti en novembre dernier, mais je n’ai pu revenir en Australie que début janvier. J’avais des choses à régler avec la revente de la maison, la … succession de mon épouse. Ce genre de trucs. J’ai été jugé pour abus de confiance. J’ai … Après le décès de mon épouse ça a été compliqué financièrement. J’avais des dettes, et un salaire qui ne suivait plus, alors je … j’ai pioché dans la caisse de l’entreprise pour laquelle je travaillais. » Tu restais silencieuse un moment à cet aveu. Tu pouvais voir très clairement que l’homme en face de toi n’était pas à l’aise avec cette histoire, qu’il regrettait ce geste. Tu ne le jugeais pas, tu étais déjà en train d’imaginer comment tu allais pouvoir tourner cette histoire en sa faveur. Désespéré à la mort de sa femme, couvert de dettes, il a purgé sa peine et sa fille est l’une de ses premières priorités. Tu aurais pu tomber sur bien pire. « Je suis désolée pour votre femme. » Lui dis-tu parce que tu pouvais voir que c’était encore une blessure qui ne se refermait pas. Les problèmes d’argent, tu ne savais pas ce que c’était du coup tu préférais ne pas trop commenter de peur de mettre les pieds dans le plat. « Vous avez fait ce que vous avez pu. Votre séjour en prison s’est bien passé ? Pas de bagarre, pas de tentative d’évasion, un séjour calme ? » C’était une question très intrusive, tu en avais bien conscience mais si l’avocat en face de toi se mettait à parler d’excès de violence ou de choses de ce genre, tu ne pourras pas te relever. La seconde question concerne sa fille et leurs conditions de vie. Tu lèves un sourcil en entendant son rictus. Peut-être que cela ne le ravit pas d’avoir une assistante sociale dans les pattes mais malheureusement, il risque de ne pas avoir le choix si cela se termine devant un tribunal. « Elle aura sept ans en juin. Et bien sûr qu’il est adapté, Moïra a sa propre chambre, l’école est à moins d’une demi-heure à pieds … le quartier ne fait pas forcément rêver, mais les loyers sont hors de prix ici, et je ne suis que barman. Je travaille dans un pub de Bayside … Mon patron est au courant de mes ennuis judiciaires, aucun risque qu’on me mette à la porte à cause de ça, cette fois. J’amène jamais Moïra au bar, je préfère le préciser. » Tu hoches la tête, s’il amenait sa fille au bar, vous auriez vraiment un problème pour le garde car aucun juge ne la lui confierait rien que pour cela. Tu réfléchissais, laissant toutes ces informations se rencontrer, se croiser pour former un puzzle que tu pouvais aborder. « Et puis c'est moi son père … ça devrait jouer en ma faveur. Non ? » C’est cette phrase qui te sort de tes pensées. En effet, cela va jouer en sa faveur mais tu ne sais pas réellement à quel point alors tu ne préfères pas t’appuyer trop dessus même si tu es certaine de jouer cette carte à un moment donné. Posant ton stylo, tu lui dis : « Votre fille ayant sept ans, il est fort probable qu’on lui demande de témoigner, de donner son avis. Si on doit passer devant un tribunal, il faudra que je la rencontre. Qui la garde quand vous travaillez ? » Demandas-tu pour être certaine de couvrir au mieux toutes les bases de cette affaire. Car travailler dans un bar veut dire travailler à partir du moment où votre fille sort de l’école ou à peu près du moins. « Le fait que vous êtes son père va jouer en votre faveur, tout comme le fait que vous l’ayez laissée à votre frère quand vous ne pouviez pas vous en occuper car vous vouliez ce qui était le mieux pour elle. Vous avez purgé votre peine, c’est tout à votre honneur et si depuis votre retour vous êtes un citoyen exemplaire, votre séjour en prison pourrait ne pas trop vous desservir. Si vous avez envoyé des lettres à votre fille depuis la prison, cela sera encore mieux car cela montre qu’elle est toujours restée votre priorité. Si nous arrivons à prouver que vous pouvez lui offrir un environnement stable et sain pour qu’elle puisse grandir correctement, vous avez toutes vos chances. » Dis-tu le plus sincèrement du monde. Cela ne sera pas simple mais il avait ses chances.
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Message(#)burning on the inside (milena) EmptyMer 30 Aoû 2017 - 18:16

Cela continuait d'être une vraie difficulté pour lui, parler d'Alice en prenant un air impassible, ou au moins en donnant l'impression d'être passé à autre chose et d'avoir tourné la page. Les gens ne se rendaient pas forcément compte, Tommy n'avait pas uniquement perdu l'épouse et la mère qu'était Alice, il avait aussi perdu l'amie, l'épaule, et la seule personne à l'avoir un jour regardé comme autre chose qu'un pauvre type ou un raté. Il n'y avait jamais eu qu'elle pour parvenir à le persuader qu'il n'en était pas un, et maintenant qu'elle n'était plus là il avait retrouvé la réputation et les travers qui allaient avec cette piètre opinion que l'on pouvait se faire de lui. Et comme souvent lorsqu'il entendait quelqu'un lui dire « Je suis désolée pour votre femme. » il se contentait d'un hochement de tête silencieux. Parce qu'il n'y avait rien de plus à en dire, et parce que ce n'était pas la faute des autres, au fond, si son Alice était devenue le reflet d'un brin de compassion conventionnelle. Au lieu de ça Tommy s'était perdu en de plus amples explications concernant les tenants et aboutissants de son passage par la case prison. « Vous avez fait ce que vous avez pu. Votre séjour en prison s'est bien passé ? Pas de bagarre, pas de tentative d'évasion, un séjour calme ? » La teneur de la question avait fait se demander à Tommy quel genre de repris de justice avait l'habitude de défendre la jeune femme. Il l'aurait plutôt imaginée défendre l'évasion fiscale que l'évasion pénitentiaire avec ses escarpins et son vernis impeccable … Ou alors avocate de chefs du banditisme ? Non, aucune chance, ce n'était pas le genre de fréquentations de ce mollusque de Stanley. « Rien du tout. » avait-il en tout cas assuré. « J'étais dans une prison de basse sécurité, mon codétenu était un fraudeur à la carte bancaire récidiviste. Rien de spectaculaire. » Et dans un certain sens heureusement, y'avait probablement une part de légende concernant les prisons de haute sécurité et ses dérives, mais Tommy ne se plaignait pas de n'avoir pas eu l'occasion de les vérifier par lui-même. « Je travaillais à l'atelier de la prison. » Il ne savait pas si l'information était importante, ou utile. Elle avait en tout cas fait de lui un détenu de bonne volonté, et ayant à cœur de tenter de rembourser au moins une partie de ce qu'il avait volé, quand bien même cela lui prendrait sans doute des années.

Questionné ensuite sur sa capacité matérielle à accueillir Moïra et sur l'environnement dans lequel il l'élevait actuellement, Tommy avait tenté de présenter les faits sous le meilleur angle possible. Que sa fille vive décemment et ne manque de rien avait été le critère principal dans le choix de l'appartement, dans le calcul du budget mensuel, dans l'équilibre à trouver entre son emploi et son temps libre. Ce n'était pas toujours idéal, Tommy rentrait souvent tard et les fins de mois étaient parfois un peu justes, mais il tentait de faire au mieux. « Votre fille ayant sept ans, il est fort probable qu'on lui demande de témoigner, de donner son avis. Si on doit passer devant un tribunal, il faudra que je la rencontre. Qui la garde quand vous travaillez ? » Le brun avait grimacé légèrement, pas vraiment ravi à l'idée de devoir imposer à Moïra une épreuve telle que celle de passer par un tribunal. « C'est vraiment nécessaire ? » avait-il alors questionné « J'veux dire, est-ce que tout ça ne pourrait pas se régler entre adultes ? » Et sans devoir obliger sa fille à faire un choix elle-même. Réalisant qu'il n'avait pas répondu à la question de l'avocate il avait repris « Tout dépend. Parfois mes parents ou l'une de mes sœurs, parfois la mère d'une de ses copines, elles habitent l'immeuble d'en face … » Inutile en revanche de préciser que lorsqu'il confiait Moïra à ses parents c'était souvent à contrecœur, partagé entre l'envie de ne rien leur devoir et celle de permettre à sa fille de connaître et entretenir des relations avec ses grands-parents. « Parfois elle reste seule, si je n'ai pas trouvé de solution. Mais Moïra est très dégourdie pour son âge, elle sait qu'elle ne doit ouvrir la porte à personne, les numéros d'urgence sont sur le frigo … » Mais il avait comme l'impression que son interlocutrice allait lui tenir rigueur de ce détail plutôt que du reste.

En ayant visiblement entendu assez, l'avocate avait semblé réfléchir et rassembler ses esprits quelques instants avant de se lancer dans un résumé de la situation « Le fait que vous êtes son père va jouer en votre faveur, tout comme le fait que vous l’ayez laissée à votre frère quand vous ne pouviez pas vous en occuper car vous vouliez ce qui était le mieux pour elle. Vous avez purgé votre peine, c’est tout à votre honneur et si depuis votre retour vous êtes un citoyen exemplaire, votre séjour en prison pourrait ne pas trop vous desservir. Si vous avez envoyé des lettres à votre fille depuis la prison, cela sera encore mieux car cela montre qu’elle est toujours restée votre priorité. Si nous arrivons à prouver que vous pouvez lui offrir un environnement stable et sain pour qu’elle puisse grandir correctement, vous avez toutes vos chances. » D'abord crispé lorsqu'elle avait commencé Tommy s'était peu à peu détendu en comprenant qu'elle était en train de raisonner à décharge, et donc en sa faveur. Acquiesçant d'un signe de tête lorsqu'elle avait conclu, il avait malgré tout laissé entendre. « D'accord, je … J'espère toujours que nous n'en arriverons pas là, et que mon frère entendra raison sans devoir faire intervenir la justice. Mais votre analyse me rassure. » Au moins un peu. Restait malheureusement aussi à savoir à quel point Marius se montrerait retors et quelle énergie avait-il envie de dépenser dans une bataille qui ne faisait pas primer le bien-être de Moïra mais uniquement une opposition fraternelle vielle comme leur fratrie. « Et est-ce que … Les chances de mon frère à obtenir gain de cause sont assez faibles pour qu'il abandonne l'idée de régler ça au tribunal ? C'est quelqu'un de borné, mais il se laisse convaincre par les faits, quand ils sont tangibles. » Son côté cartésien, sans doute. Son côté profondément ennuyeux, vous dirait Tommy.
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Message(#)burning on the inside (milena) EmptyDim 3 Sep 2017 - 13:22

Tout le monde sur cette terre vit des expériences bien différentes. Tu avais déjà pu te rendre compte de cela en rencontrant des personnes extérieures à ton milieu mais au final, quand on en rencontre de moins en moins, quand on y est pas confronté, on oublie tout simplement. On se concentre sur ses problèmes qui semblent si importants mais qui par rapport à ceux d’autres personnes semblent dérisoires. Pour toi, l’argent n’avait jamais été un problème, ne t’avait jamais posé question. Oui, quand tu étais à l’université tu avais pu voir des camarades refuser des sorties car ils ne pouvaient pas les financer, des camarades travailler jour et nuit entre leur job étudiant et leurs études pour pouvoir les payer car leurs parents ne pouvaient pas suivre. Oui, tu avais vu tout cela, tu en avais conscience mais ce n’était pas ta réalité. Tommy Warren avait fait ce qu’il avait pu, il avait certainement fait les mauvais choix mais dans ces moments de détresse, est-ce qu’il y a vraiment des bons choix ? Tu ne pus t’empêcher de lui sortir la phrase la plus banale du monde sur sa femme, mais que pouvais-tu dire d’autre ? Cela ne servait à rien de s’éterniser sur la mort de sa femme alors tu décidais d’embrailler sur son séjour en prison. Ce qui t’intéressait de savoir c’est si ça c’était bien passé ou non. La moindre effraction pouvait jouer contre vous. « J'étais dans une prison de basse sécurité, mon codétenu était un fraudeur à la carte bancaire récidiviste. Rien de spectaculaire. Je travaillais à l'atelier de la prison. » Tu hoches la tête approbative. Oui, c’est une bonne chose. Cela envoie un signal positif comme quoi il n’a jamais cherché à se couper, il a toujours essayé de garder un lien avec le travail et le monde extérieur aussi. Donc oui, un bon point positif, quelque chose avec quoi travailler du moins. « Cela fera un point en plus pour vous si votre séjour a été exemplaire et productif. » Personne ne réalise un séjour exemplaire en prison, tu doutes que cela soit possible mais disons que le séjour de Tommy te paraissait comme exemplaire si tout s’était bien passé de manière générale.

« C'est vraiment nécessaire ? J'veux dire, est-ce que tout ça ne pourrait pas se régler entre adultes ? » Tu ne sais pas. Ce ne sera pas nécessaire dans un premier temps peut-être, si les deux frères arrivent à se mettre d’accord mais il devait envisager tous les cas de figure et il était possible que sa fille ait à témoigner. Tout allait dépendre de son frère et lui. « Je pourrai m’arranger pour qu’elle ne soit qu’un dernier recours. Je dois tout envisager comme scénario. Si vous et votre frère arrivez à mettre votre vengeance ou haine de côté pour trouver un accord, elle n’aura pas à témoigner. Dans le cas contraire, c’est une possibilité. » Ce serait avant tout pour le juge un moyen de trancher un procès qui pouvait s’éterniser. Maintenant que vous aviez couvert cette partie de sa vie et l’implication de sa fille, il était temps de passer au présent et de voir si Tommy offrait à sa fille tout le nécessaire. Tu n’essayais pas de le coincer, s’il était là grâce à une faveur de Stanley, clairement c’était qu’il ne pouvait pas payer les honoraires d’un avocat donc tu doutais qu’il ne roulait pas sur l’or mais ce n’était pas ce qui attirerait l’attention d’une assistante sociale. L’homme en face de toi aimait sa fille à en mourir, il devait lui offrir ce dont elle avait besoin de manière matérielle en fonction de ses moyens bien sûr. Voilà pourquoi c’était sur la garde de la petite lors des soirées de travail de son père que tu décidais de te focaliser. Et vu la contorsion du visage de Tommy pendant un instant, tu venais de mettre le doigt au mauvais endroit. « Tout dépend. Parfois mes parents ou l'une de mes sœurs, parfois la mère d'une de ses copines, elles habitent l'immeuble d'en face … Parfois elle reste seule, si je n'ai pas trouvé de solution. Mais Moïra est très dégourdie pour son âge, elle sait qu'elle ne doit ouvrir la porte à personne, les numéros d'urgence sont sur le frigo … » Là, tu tiques, tu ne peux t’en empêcher. Laisser son enfant seul de sept ans à la maison, voilà le genre de chose qui ne passera pas devant un juge. Tommy peut avoir la fille la plus intelligente et débrouillarde du monde, cela ne changera rien, le juge en tiendra fortement rigueur. « Je ne pense pas avoir besoin de vous dire que laisser sa fille de sept ans sans surveillance ne sera pas bien vu par une assistante sociale ou un juge. Vous avez de la chance que personne ne s’en soit rendu compte ou ait décidé d’en parler à la mauvaise personne. » Comme à son frère par exemple. Tu ne doutais pas qu’on aurait déjà pu lui enlever sa fille, rien que pour cela. « Vous ne pouvez pas trouver une baby-sitter ? Je doute qu’il n’y ait pas d’ados prêts à se faire un peu d’argent en gardant des enfants. » Ce serait une solution, la moins pire. Les nourrisses coûtent cher et ne sont donc pas une solution pour tout le monde.

Le moment du bilan était vite arrivé. Il était clair que Tommy attendait que tu lui donnes ses chances dans ce combat de coc, un combat qui n’avait certainement rien à voir avec cette petite fille qui se retrouvait prise au milieu. Mais cela ne te regardait pas, les fratries divisées, tu ne savais que trop ce que c’était. Tu fis donc ton pronostic qui semblait satisfaire ton interlocuteur. « D'accord, je … J'espère toujours que nous n'en arriverons pas là, et que mon frère entendra raison sans devoir faire intervenir la justice. Mais votre analyse me rassure. » Tu hoches la tête, tu l’espères aussi pour eux, passer devant un juge pour trancher une affaire de famille comme celle-là n’est jamais très drôle. « Et est-ce que … Les chances de mon frère à obtenir gain de cause sont assez faibles pour qu'il abandonne l'idée de régler ça au tribunal ? C'est quelqu'un de borné, mais il se laisse convaincre par les faits, quand ils sont tangibles. » Tu te laisses le temps de réfléchir. Tu ne connais pas le frère de Tommy mais si tu étais à sa place, est-ce que tu tenterais de briser définitivement ta famille ? Peut-être … Mais pas pour les mauvaises raisons. « Les chances de votre frère ne sont pas faibles mais elles le sont plus que les vôtres. Trouvez une babysitter au plus vite et ne lui laissez voir aucune faille, c’est le plus important. » Dis-tu dans un premier temps. Il fallait se montrer fort et non attaqué par ce qui se passait, il fallait que Tommy ne montre pas l’hombre d’un doute. « Vous pouvez lui présenter les faits que je viens de vous donner. Mais vous pourrez peut-être essayer de lui faire comprendre qu’il devrait penser à sa nièce avant sa vengeance et que ce procès ne serait pas la meilleure chose pour elle. » Ce serait peut-être son meilleur argument.
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Message(#)burning on the inside (milena) EmptyMar 19 Sep 2017 - 13:48

Ce n’était pas si terrible, la prison. Du moins Tommy le considérait ainsi, objectivement, ses conditions de détention n’avaient pas eu de quoi faire pleurer dans les chaumières ; Ce n’était pas cela qui était difficile. Ce qui était difficile c’était le reste, les conséquences sur l’entourage, l’éloignement familial, la privation de sa fille, et le fait qu’une prison ne soit pas le lieu le plus idéal pour terminer de faire son deuil : beaucoup trop de temps libre pour ressasser. Mais il avait eu un toit sur la tête, à manger dans son assiette, et un petit emploi pour lui permettre de rembourser une partie de ses dettes. « Cela fera un point de plus pour vous si votre séjour a été exemplaire et productif. » lui avait en tout cas assuré l’avocate, et le brun n’avait pu s’empêcher de penser qu’il fallait bien être avocat et côtoyer des délinquants toute la journée pour pouvoir employer exemplaire et séjour pénitentiaire dans la même phrase. Bien qu’il ne s’agisse que d’un rendez-vous informatif la jeune femme semblait d’ailleurs déjà prêt à aller à l’affrontement et à débiter ses arguments devant un juge face à un Marius que Tommy espérait aisément moqueur. Face à une Moïra qui en ressortirait aussi fortement perturbée à n’en pas douter, un fait que le brun souhaitait éviter dans la mesure du possible. « Je pourrai m’arranger pour qu’elle ne soit qu’un dernier recours. » avait alors assuré Maitre Grimes concernant l’implication de la fillette « Je dois tout envisager comme scénario. Si vous et votre frère arrivez à mettre vengeance ou votre haine de côté pour trouver un accord, elle n’aura pas à témoigner. Dans le cas contraire, c’est une possibilité. » On devinait aisément à l’expression sur le visage de Tommy que tout cela ne l’enchantait pas. Son frère et lui avaient beau avoir de sérieux différents, le brun était plutôt dans une volonté d’ignorance que de confrontation. « Nous verrons ça. » avait-il de ce fait simplement répondu. Si hostilités judiciaires il devait y avoir Marius en serait probablement l’instigateur, mais s’il déclenchait la guerre il ne faudrait pas espérer de Tommy qu’il courbe l’échine pour trouver un arrangement, ce serait à Marius de plier, pas à lui.

Continuant avec ses questions destinées à cerner la situation dans laquelle évoluait et grandissait Moïra aux côtés de son père, l’avocate avait mis le doigt sur le sujet épineux de sa garde lorsque Tommy travaillait. Il n’y avait pas de miracle, le brun ne pouvait pas à la fois la garder en permanence et gagner de quoi les faire vivre convenablement ; Il faisait de son mieux, et la fillette de son côté faisait de son mieux également. Fronçant les sourcils la jeune femme ne semblait cependant pas trouver cela suffisant « Je ne pense pas avoir besoin de vous dire que laisser votre fille de sept ans sans surveillance ne sera pas bien vu par une assistante sociale ou un juge. Vous avez de la chance que personne ne s’en soit rendu compte ou ait décidé d'en parler à la mauvaise personne. » À Marius, donc. « Vous ne pouvez pas trouver une baby-sitter ? Je doute qu’il n’y ait pas d'ados prêts à se faire un peu d’argent en gardant des enfants. » Ça semblait tellement simple, dit comme ça. Mais aux yeux de Tommy c’était dépenser de l'argent pour quelque chose que Moïra était capable de faire seule, et toute économie était supposément bonne à prendre. « Ça reste une dépense conséquente … » avait-il fait remarquer, bien que conscient que parler de problèmes financiers avec quelqu’un qui possédait son propre cabinet d’avocats ne les mette pas sur un pied d’égalité. « Je vais voir ce que je peux faire. » L’avocate ne semblait pas prendre cela à la légère. « Et il n’y a aucune raison que mon frère l’apprenne. » Moïra n’irait pas lui rapporter, de toute façon.

Estimant en tout cas que le tour de la question avait été fait d’un côté comme de l’autre, Tommy n’avait pu retenir la question qui lui brûlait pourtant les lèvres avant de prendre congé. Il avait besoin de savoir quelles étaient ses chances, si son frère refusait d’entendre raison et les envoyait tous les deux au casse-pipe judiciaire. Il avait besoin de s'entendre dire que le lien de sang qui le liait à sa fille n’était pas dérisoire et pesait dans la balance, qu’il était objectivement aussi important qu’il l’était à ses yeux de père. « Les chances de votre frère ne sont pas faibles mais elles le sont plus que les vôtres. Trouvez une baby-sitter au plus vite et ne lui laissez voir aucune faille, c’est le plus important. » Tommy avait acquiescé d’un léger signe de tête « Vous pouvez lui présenter les faits que je viens de vous donner. Mais vous pourrez peut-être essayer de lui faire comprendre qu’il devrait penser à sa nièce avant sa vengeance et que ce procès ne serait pas la meilleure chose pour elle. » La réflexion avait serré la gorge du barman, malgré tout rongé par la culpabilité de voir sa fille bringuebalée au milieu d’une telle situation. Elle aurait pu vivre la vie insouciante d’une enfant de son âge, dans une petite bourgade du Canada. Au lieu de cela elle n’avait plus de mère, un père qui peinait à remonter la pente, et un oncle qui considérait son existence comme l’affront ultime de la trahison à laquelle Tommy et Alice s’étaient adonnés. « J’aimerais vous assurer que mon frère entendra raison … Malheureusement je ne le connais plus assez bien pour pouvoir l’affirmer. Mais je vais tout faire pour essayer de régler cette situation autrement que dans le bureau d’un juge. » Quittant sa chaise, il avait tendu la main pour serrer celle de la jeune femme. « Je ne vous prends pas de votre temps plus longtemps. Merci encore d’avoir accepté de me recevoir et d’avoir pris le temps d’étudier ma situation. » Il savait que rien ne l’y obligeait, et que Stanley n’était objectivement pas un gars assez intéressant pour que lui refuser un service l'ait empêchée de dormir la nuit. « M’en veuillez pas si je vous dit que j’espère ne jamais avoir à remettre les pieds dans ce bureau. » s’était-il malgré tout permis de faire remarquer avec humour. S’il ne revenait pas c’était que Marius ne l’y forçait pas, et c’était un peu ce qu'il espérait. « Bonne fin de journée. » Et là-dessus il avait pris congé, pas mécontent de quitter l’ambiance angoissante – à ses yeux – du cabinet d’avocats.
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