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Edward & Debra


Dès notre arrivée à Brisbane, mes lointaines mauvaises expériences et mes mauvaises manies refaisaient surface petit à petit. J’ai tant sacrifié pour une famille qui m’a été imposé, une famille qui en retour ne m’a jamais montré la moindre reconnaissance et c’était encore plus vrai quand on a déménagé à Brisbane. L’appartement se vidait peu à peu de ses affaires, je ne la voyais plus qu’une ou deux fois par mois. Tout ceci n’a donc servi à rien ? Je me retrouve bloqué dans une ville qui m’est totalement inconnue, dans une ville où je n’ai strictement rien à y faire. J’ai donc perdu cinq ans enchaînés à une vie qui ne m’aura strictement rien apporté. Il était temps pour moi de faire un portrait de ma vie, voir là où j’en étais, voir ce qui s’offrait à moi pour pouvoir avancer et ne plus rester bloqué dans une spirale infernale. Les plus belles périodes de ma vie ? Elles se résumaient simplement en quelques mots : alcool, sexe et liberté. J’ai donc commencé à vivre la nuit et dormir le jour, j’ai fait le tour des soirées mondaines, des bars et des jeunes femmes de Brisbane. C’était moi qui dictais les règles et elles étaient simples, il n’y avait pas de règles, hormis de faire les choses à ma manière. Cette vie n’allait sûrement pas me suffire sur le long terme, mais c’était le seul mode de vie qui me convenait à l’instant présent, c’était ma manière de faire face à ce que la vie m’imposait, à ce que ma famille m’imposait. C’est de cette manière qu’un soir, alors que je prenais un énième verre de bourbon avec des pseudos amis, une jeune femme rentra à son tour au canvas, un bar " branché ". Je me souviens très bien d’elle, ce n’est pas souvent que l’on peut voir une femme entrée seule dans un bar comme celui-ci. J’ai alors tourné ma tête dans sa direction pour voir qui était cette mystérieuse personne qui venait de prendre place devant le comptoir. Nos regards se croisèrent, mais le sien était totalement différent, il était déterminé, c’était comme-ci elle avait quelque chose en tête. Alors que je m’étais à nouveau concentré sur mon verre, une voix séduisante s’approcha de mon oreille. Sachant très bien ce qu’elle voulait, la jeune femme du comptoir m’aborda. Je ne pouvais pas nier l’évidence, moi qui ai toujours cherché la beauté chez les femmes, avec elle j’étais servi. Je voyais très bien où elle voulait en venir, je pense même que nous avions plusieurs points communs, malheureusement, dans ce jeu je suis le seul et l’unique qui décide ce qu’il doit se passer ou non. J’ai alors fini mon verre d’une traite avant de me lever et de la fixer dans les yeux. « Je suis désolé, mais c’est moi qui décide ce qui doit se passer ou non. »  Je me suis mis en direction du serveur afin de déposer mon verre et de lui laisser un beau billet avant de filer vers la sortie. S’il y a bien quelque chose que je voulais éviter, c’était les mots qui devaient fuser dans la tête de la jeune femme.

Ça doit bien faire une semaine que j’évite les bars, surtout après avoir aperçu un visage avant d'entrer dans mon bar favori il y a un ou deux jours, c’est plutôt amusant de voir comment un simple refus peut augmenter la détermination d’une personne. Malheureusement pour moi le manque de bourbon commence à se faire sentir et ce besoin je le ressens actuellement alors que je viens tout juste d’ouvrir les yeux dans mon lit. Je peux observer la lueur du soleil qui traverse mes volets pour illuminer la pièce. J’aimerais tellement que ce silence disparaisse, mais tous les matins c’est la même chose, je me retrouve toujours dans cet appartement vide de présence. C’est avec cette solitude en tête que je me lève, Ginny avait l’air heureuse à Disney, ça fait au moins l'un de nous deux qui s’amuse. Je pense passer ma journée sur la console, ce n’est pas comme si j’avais quelque chose de prévu aujourd’hui. Comme j’aurais dû y penser, la manette a vite fait la rencontre de la télé. Le soleil commence à se coucher, même si je vais devoir repayer une télé, je me suis au moins diverti durant cette après-midi mortellement ennuyeuse. Je décide donc de prendre mon blouson en cuir et de me mettre en route vers le canvas. Le bruit du moteur de ma Suzuki résonna sur tout le parking de l’immeuble, c’était ma nouvelle acquisition, mon nouveau jouet, une vitesse de pointe de 300 km/h rien que ça. C’est en quelques minutes que je me retrouve devant le bar à enlever le casque. Je me dirige vers ma place habituelle, où un verre de bourbon m’est directement servi, je n’ai même plus besoin de commander, les serveurs savent très bien ce dont j’ai besoin. L’ambiance n’a pas du tout changé après ma petite absence, on entend toujours les mêmes conversations, les mêmes dragueurs du dimanche qui viennent essayer de ramener quelqu’un pour se dépuceler. Plusieurs femmes viennent me voir, mais c’est avec un regard méprisant que je leur fais comprendre mon envie de les voir dégager. Je fais signe au serveur de me servir un autre verre alors que je m’aperçois qu'une nouvelle ombre se tient devant moi. « Je pense avoir été clair tout à l’heu… » Ça ne doit pas me surprendre, mais cette personne m'était totalement sortie de la tête et à voir son visage, elle, elle ne m'a pas vraiment oublié. « Ah, tu es donc une nouvelle fois venue dans ce bar ? » lui dis-je avec un sourire.  

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Dernière édition par Edward Fitzgerald le Jeu 4 Mai 2017 - 14:06, édité 1 fois
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S’il y avait bien une chose qu’il fallait savoir pour une personne gravitant autour de Debra, c’était que la jeune femme était presque la personnification de l’égoïsme pur et de l’égo surdimensionné - et tout ça s’en même s’en rendre compte. Elle savait d’où elle venait, ce qu’elle voulait et surtout comment faire pour y arriver. Tout était toujours tracé dans sa tête, depuis qu’elle était en âge de pouvoir agir par la simple volonté de son bon vouloir. Elle avait d’ailleurs été une plaie auprès de ses parents durant l’adolescence et encore jusque maintenant, la seule personne qu’elle écoutait un tantinet, c’était Benjamin son frère ainé. Sinon, il est quasiment impossible de lui dicter une conduite à tenir. Et pourtant, quelqu’un avait tenté. Dans le même bar que celui où elle se tenait à l’instant. On lui avait fermé la porte au nez, si on pouvait dire, avant même qu’elle n’ait le temps de mettre son plan à exécution. Elle n’avait pas l’habitude, la Brody. Et malheureusement pour elle - et pour le jeune homme qui avait décidé que c’était une bonne action et attitude à avoir en présence d’une jeune femme -, ce n’était pas le moment de lui faire ça. Car depuis qu’elle avait accouché, Debra essayait de mettre toute cette histoire derrière elle. Elle tentait de revenir à la réalité, de redevenir la Debra Brody que tous avaient connu une année plus tôt. Celle qui n’avait pas peur du regard jugeur des gens extérieurs, celle qui sortait et couchait comme bon lui voulait. Qui avait du charisme, du caractère, de l’assurance. Des éléments qui avaient été mis à mal avec l’arrivée de cet enfant imprévu. Et alors que pour une fois, elle avait senti cette puissance inébranlable comme elle avait autrefois lorsqu’elle avait croisé le regard du jeune homme, elle n’allait pas le laisser filer comme ça. On pouvait l’éconduire au bout d’un ou deux verre, une fois qu’on avait eu un aperçu de son caractère de merde et qu’on ait eu peur de se faire arracher les yeux de la tête après avoir dit un mot de travers. On pouvait éventuellement aussi dire oui une fois et ne pas reconduire pour plus tard - ce qui rentrait carrément dans le crédo de la jeune femme. Mais l’envoyer balader comme ça, d’un revers de la manche, alors qu’elle n’avait formulé qu’une seule pauvre phrase - et surtout, sans l’avoir regardé plus de dix secondes ? Ce n’était pas possible. Elle était le type de femme qui plaisait à tous les hommes, elle le savait, elle s’était déjà amusée de nombreuses fois à tester ses charmes sur la gente masculines - et même la gente féminine ne pouvait que très rarement lui résister. Mais cet homme là, il avait clairement abusé de sa carrure. La jeter comme ça, ce n’était pas un comportement qu’elle se pouvait d’accepter; et malheureusement pour lui, elle faisait partie de ces têtus à en mourir. Alors, à défaut de n’avoir eu le temps de choper ni son nom, ni son numéro, Debra était venue camper tous les jours dans ce bar, pinte en mains, attendant qu’il refasse une apparition. Parce-que, par elle ne savait quel présentement, elle savait qu’il reviendrait. Elle n’attendait que ça - et ça lui permettait d’avoir quelque-chose à faire de ses journées, même si elle savait qu’elle ferait mieux de se chercher un travail puisque Gauthier allait surement la mettre à la porte pas tard. Et surtout, même si elle ne l’avouerait même pas sous la torture, ce nouvel objectif de tous les jours lui servait pour oublier. Les derniers événements, les derniers jours, les derniers mois. Le côté positif, c’était que maintenant elle pouvait entrer dans un bar sans qu’on la regarde avec des yeux de merlan-frit car elle avait un ventre plus gros que la Lune. Elle pouvait se permettre de siroter tranquillement la boisson qui lui faisait plaisir. Et ce fut d’ailleurs au moment où elle allait se lever pour aller chercher un nouveau verre qu’il entra. Elle l’avait assez observé la dernière fois pour le reconnaitre de dos aujourd’hui. Et lorsque vous parlez d’un inconnu de la sorte, oui, ça peut faire peur. Mais Debra s’en fichait et assumait pleinement ce côté à moitié psychopathe qu’elle pouvait avoir parfois. Elle resta donc assise un peu plus longtemps, pour reprendre son observation. Le jeune homme ne semblait pas avoir changé durant cette semaine de l’attente interminable qu’elle venait de passer de son côté. Le casque posé à ses côtés et le manteau qui en disait long sur son moyen de transport tirèrent même un peu sourire malicieux à la jeune femme. Elle avait toujours associé la moto à un trait de caractère un peu sauvage chez les personnes qui en conduisait une. Un trait de caractère qu’elle appréciait tout particulièrement. Des minettes vinrent graviter assez rapidement autour de lui, ce qui fit lever les yeux au ciel à Debra. Pathétiques, elles l’étaient. Surtout qu’il les envoyait voir ailleurs comme il l’avait clairement fait avec elle après seulement un sourire un peu trop je me la pète. Ou du moins, c’était ce que Debra imaginait de loin, depuis son siège, car elle ne pouvait clairement pas voir la moindre expression sur le visage du jeune homme. Et finalement, lorsqu’elle se sentit enfin prête à partir au front, elle se leva, prit son verre et vint s’asseoir sur le tabouret situé juste à ses côtés. « Je pense avoir été clair tout à l’heu… » Ce fut avec un sourire plus que charmeur et plus qu’à moitié crispé - elle se retenait de ne pas lui en mettre une devant tout le monde en ce moment même - que Debra l’accueillit. Apparement, il réussit à la remettre assez rapidement, même si ses yeux semblèrent perdus l’espace d’un instant. Mais déjà, il l’avait remis dans un contexte, c’était plutôt bon signe. « Ah, tu es donc une nouvelle fois venue dans ce bar ? » Debra força légèrement les sourcils, surement à moitié de mépris, avant de se tourner vers le barman. « Tu peux me remettre la même chose, s’il te plait ? » Comme à son habitude et comme elle savait le faire, elle lui adressa un beau sourire et attendit qu’il revienne avec son verre plein pour pouvoir en boire une gorgée avant de daigner se tourner réellement vers le jeune homme. « Quelle coïncidence, n’est-ce pas ? Nous fréquentons le même bar deux fois avec une semaine d’intervalle, c’est magique ! » L’ironie était clairement présente dans sa voix, et il était fort probable qu’il veuille à son tour lui exploser la mâchoire si elle continuait de lui parler comme ça - mais elle adorait ça alors elle n’allait pas s’en priver. « Enfin, si ça dérange les habitudes de monsieur, je peux me décaler d’un siège ou deux, histoire de ne pas encombrer son espace vital. » Paroles en l’air, elle ne le ferait jamais. « En revanche, tu en as mis du temps avant de revenir de ton côté. Le devoir t’a appelé ailleurs ? » L’avantage avec Debra, c’était qu’elle ne tournait jamais autour du pot dix ans et c'était le genre de personne à poser les questions qui la dérangeaient dès qu’elle en avait l’occasion. Elle crevait les abcès et pouvoir être plus tranquille par la suite - sauf dans les cas où elle était le sujet de l’abcès, là elle ne disait relativement rien.

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Dernière édition par Debra Brody le Dim 7 Mai 2017 - 12:57, édité 1 fois
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Message(#)I bet you $20 you’re going to turn me down ○ ft. Debra EmptyJeu 4 Mai 2017 - 15:53

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Je n’aurais jamais cru tomber sur une femme comme elle. J’ai pour habitude de ne jamais accepter les avances des femmes qui viennent vers moi, c’est à moi de décider avec qui je pourrais bien passer la nuit. On me traite régulièrement de macho, sexiste, les blagues et les phrases misogynes c’est mon petit truc. Même si pour moi c’est plus de l’ironie, visiblement ça m’attire les foudres de tous les magazines féministes du coin. Mes actions sont pour moi le Saint Graal, je peux entacher mon nom de famille et par la même occasion rendre fous mes parents de là où je suis. De nature hautaine, je dois mon caractère à mes parents. Je suis le vilain petit canard de la famille, celui qui se contrefiche des affaires familiales, celui qui ne porte aucune attention à son nom de famille, même si je dois avouer que je m’en suis servi plus d’une fois à des fins personnelles. J’ai tout fait pour ne pas leur ressembler, mais visiblement, ça n’a pas été un franc succès. Je me suis rapidement mis à boire, peut-être même un peu trop, je voulais oublier la personne que j’étais, oublier ma famille. Ce vilain défaut n’a toujours pas été résolu, comme beaucoup d’autres.

C’est perdu dans mes pensées que j’ignore une à une les avances de jeunes filles, tout juste devenues adultes. Pour une fois, je ne ressens pas l’envie de jouer. Apparemment ce n’est pas le cas de tout le monde, je me suis senti observé depuis que je suis rentré dans le bar, mais c’est un sentiment qui ne devrait pas paraître étrange en ce lieu et pourtant une nouvelle ombre s’approche de moi. Je voulais lui ressortir la même phrase qu’à toutes les autres filles en chaleurs, mais je ne sais pas pourquoi mon visage à tout de suite était marqué par un large sourire. Visiblement elle n’a pas oublié notre dernière rencontre. Elle a un sourire des plus charmeur, mais quelque chose me dit qu’il n’était là que pour faire bien, que derrière celui-ci se cache une rage pratiquement incontrôlable. Je devrais sûrement faire attention aux mots que je vais employer. « Tu peux me remettre la même chose, s’il te plait ? » Ses premiers mots ne me sont même pas destinés. Je ne sais pas vraiment à quoi je vais avoir le droit, mais finalement cette soirée va peut-être être plus intéressante que je ne le pensais. Mon côté séducteur commence même à se réveiller. Je dois dire que son charme ne m’a pas laissé indifférent, son visage, son expression, mais aussi sa tenue, visiblement on a quelques points communs, mais le seul problème c’est que je n’étais pas à l’initiative de cette rencontre et ce pour la deuxième fois. Je déteste les situations de ce genre, je n’ai pas la même assurance que d’habitude et ça me contrarie plus qu’autre chose. Le serveur finit donc par arriver avec son nouveau verre, elle le remercie avant de se retourner à nouveau vers moi. « Quelle coïncidence, n’est-ce pas ? Nous fréquentons le même bar deux fois avec une semaine d’intervalle, c’est magique ! » Je ne peux retenir ce sourire en coin de bouche, l’ironie est clairement présent et elle veut me le faire comprendre. Plus je l’entends parler et plus je m’identifie à elle, on a visiblement la même répartie et la même façon de penser, mais ce n’est pas pour autant que j’apprécie ce genre de réaction, son ironie frise la moquerie. Je finis d’une gorgée ce qui me restait de bourbon avant de faire signe au serveur de me resservir un verre, je pense que je vais en avoir bien besoin si je veux survivre à cette discussion. J’ai parlé de répartie tout à l’heure ? Visiblement je ne sais pas trop quoi lui répondre, j’affiche alors ce petit sourire qui d’habitude fait fondre la gent féminine, même si je sais pertinemment que ça laissera mon interlocutrice complètement indifférente. « Enfin, si ça dérange les habitudes de monsieur, je peux me décaler d’un siège ou deux, histoire de ne pas encombrer son espace vital. » Son intonation laisse clairement penser que ce n’est pas pour la bonne forme et qu’elle n’en pense pas un mot. « En revanche, tu en as mis du temps avant de revenir de ton côté. Le devoir t’a appelé ailleurs ? » Le verre que j’ai entre les mains et qui était jusqu’à maintenant vide, vient enfin d’être rempli. Levant mon verre avant d’en boire une petite gorgée, je me décide enfin à lui répondre. « Effectivement, heureuse coïncidence. J’aurais dû remarquer ta présence plus tôt, mais je n’ai pas l’habitude de retrouver des femmes comme toi ici. » Heureuse coïncidence, heureuse, je me suis peut-être un peu trop pressé, rien ne me dit que je ne vais pas retourner chez moi avec une jolie marque sur le visage. Jusqu’à maintenant,  elle m’a très bien fait comprendre qu’elle n’a pas beaucoup apprécié notre première rencontre. Ce n’est pas de ma faute si j’ai une trop grosse confiance en moi et que je profite de cette confiance pour refuser des avances, si ? « Tu peux très bien rester, malgré ce que j’ai pu dire, ce n’est pas pour autant que ton joli visage ne me laisse pas indifférent et de toute manière, j’ai bien l’impression que tu ne souhaites pas bouger d’un centimètre. » lui dis-je avec un petit sourire séducteur. Elle me surprend tout comme moi, je n’aurais jamais pensé m’intéresser à ce genre de femme. Malgré une voix séductrice et un physique plus qu’avantageux, je n’ai pas l’habitude de jouer avec ce genre de personnalité, trop compliqué à comprendre et manipuler pour un jeu d’une nuit. La simplicité est ce qu’il y a de plus ennuyeux en ce bas monde, mais c’est ce qu’il y a aussi de plus simple à manipuler pour en faire ce que je veux. La dernière femme que j’ai dû respecter est probablement Ginny, c’est ironique n’est-ce pas ? « On peut dire ça, un trio de jolies femmes a retenu mon attention pendant un long moment. » Bien évidemment, je joue également sur le ton de l’ironie, même si je dois dire que c’est une expérience qui doit être plutôt agréable, peut-être qu’un jour j’aurai l’occasion d’en faire l’expérience justement. « Mais dis-moi, c’est quelque chose que tu fais régulièrement d’observer les gens dans ton petit coin ? » Encore une fois on peut lire de l’ironie dans ma phrase, je lève mon verre avec un clin d’œil quelque peu provocateur, mais sans aucun désire de vouloir m’attirer ses foudres. « Je ne suis pas un expert, mais je trouve ça fait un peu déplacé d’épier et d’aborder un homme qui t’est inconnu, surtout venant d’une jolie femme comme toi. Qui sait, je suis peut-être un ivrogne pervers. » On peut dire que je me fous un peu d’elle, ce n’est pas comme si observer et " chasser " les femmes étaient mes passe-temps favoris du moment. Je bois de nouveau une gorgée avant de redemander au serveur de me servir de nouveau. Je ne veux pas qu’elle prenne ce que je dis pour argent comptant, il y a bien évidemment une grosse dose d’ironie dans tout ceci. « Enfin, tu me diras ce n’est pas pour me déplaire, au moins je ne passe pas la soirée tout seul, je la passe même en charmante compagnie. » Je fais signe avec la main au serveur afin qu’il vienne nous resservir un verre. « Tu mettras celui-ci sur ma note. » Je suis tout de même curieux de savoir pourquoi elle revient me voir après mon premier refus, qu’est-ce qui pourrait bien lui faire croire que je suis disposé à changer ma réponse. Ce n’est sûrement que de l’obstination, un désir de vouloir avoir ce qu’elle veut sans que l’on lui refuse, mais je veux entendre ses raisons. « Tu sais, je me demande bien d’où te viens cette obstination. C’est bien la première fois qu’une femme est assez forte pour revenir me voir après lui avoir soigneusement refusé ses avances. »


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Message(#)I bet you $20 you’re going to turn me down ○ ft. Debra EmptySam 10 Juin 2017 - 14:21

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Bien sur qu’elle avait guetté le jeune homme comme on guette de l’eau sur le feu. Parce-que la réaction qu’il avait eu la dernière fois qu’elle s’était présentée à lui ne lui avait absolument pas plu. Et oui, elle l’admettrait, c’était une réaction de gamine - mais c’était le genre de réactions qu’elle avait l’habitude d’avoir, alors ce n’était pas aujourd’hui ni plus tard que ça allait changer; son caractère était établi là dessus. « Effectivement, heureuse coïncidence. J’aurais dû remarquer ta présence plus tôt, mais je n’ai pas l’habitude de retrouver des femmes comme toi ici. » Elle retint son petit sourire en coin, ne voulant pas qu’il remarque qu’elle prenait ses dernières paroles pour quelque-chose qui se rapprochait d’un compliment. Parce-que pour Debra, lorsqu’on lui disait qu’elle était un genre de femme à part, ça sonnait douce mélodie à ses oreilles. « Tu ne côtoies peut-être pas le bon type de femmes, alors. » Le fait qu’elle ait pu voir des petites minettes venir lui adresser la parole quelques instants plut tôt servait de preuve à ses paroles. De la mauvaise qualité, venant d’un mauvais marché - c’était les remarques qu’elle s’auto-faisant, en tous cas, lorsqu’elle posait son regard sur les femmes de tout à l’heure. « Tu peux très bien rester, malgré ce que j’ai pu dire, ce n’est pas pour autant que ton joli visage ne me laisse pas indifférent et de toute manière, j’ai bien l’impression que tu ne souhaites pas bouger d’un centimètre. » Penchant sa tête légèrement de côté, cette fois ci laissant son petit sourire en coin s’afficher, Debra se mit à plisser légèrement les yeux, comme analysant les paroles du jeune homme, son comportement.  Après quelques instants   de la sorte, elle finit par relever la tête, sourcil haussé, un peu hautain. « Touchée. Je ne bougerai pas, c’est vrai. C’était histoire de paraitre polie. » Seulement pour paraitre, car même si ses parents lui avaient toujours donné une très bonne éducation, elle en avait souvent eu que peu à faire de ce qu’ils pouvaient lui dire. C’était d’ailleurs dans un esprit de compétition envers sa soeur ainée et de rebellion envers ses parents que son caractère pourri à souhait et de princesse à la fois était né. Au moins, en se comportant de la sorte, elle était sure de ne jamais passer inaperçue. « On peut dire ça, un trio de jolies femmes a retenu mon attention pendant un long moment. Mais dis-moi, c’est quelque chose que tu fais régulièrement d’observer les gens dans ton petit coin ? Je ne suis pas un expert, mais je trouve ça fait un peu déplacé d’épier et d’aborder un homme qui t’est inconnu, surtout venant d’une jolie femme comme toi. Qui sait, je suis peut-être un ivrogne pervers. » Sur ce moment là, Debra ne retint pas son rire. Léger mais assez communicatif en règle général, elle le laissa aller jusqu’à temps que ça en devienne absurde de rire encore. Elle finit par venir poser sa tête dans le creux de sa main, coude sur le barre, ne lâchant pas désormais le regard du jeune homme. « Un ivrogne pervers comme toi, j’en veux tous les jours alors. Mais je peux te dire que je savais de loin que ce n’était pas le cas pour toi. » Relevant sa tête, elle attrapa son verre, le levant pour boire une gorgée. « J’ai eu à faire à des cas beaucoup plus dérangeants et effrayants que le tien, alors t’as pas à t’en faire, je suis une grande fille je peux me débrouiller. » Autant elle avait indéniablement ce côté princesse absolument chiante, autant elle ne supportait pas être dépendante des autres pour la moindre chose. C’est-à-dire que s’il lui arrivait quelque-chose, à rencontrer une personne un peu louche effectivement un soir dans un bar, elle préférait avoir à se débattre devant la foule en délire que de demander de l’aide si cette dernière personne venait à en être abusive, par exemple. « Enfin, tu me diras ce n’est pas pour me déplaire, au moins je ne passe pas la soirée tout seul, je la passe même en charmante compagnie. » Et avant qu’elle n’ait pu ajouter quoi que ce soit, le jeune homme indiquait au barman de venir remplir leurs verres. « Tu mettras celui-ci sur ma note. » Ca, aux yeux de Debra, c’était intéressant. Alors qu’ils ne se connaissaient pas, alors que pour le moment, ils s’étaient adressés la parole seulement deux fois - et les deux fois, ça avait été expéditif jusque là -, il venait de dire au barman de mettre leurs verres sur sa note, à lui. Indirectement, il venait donc de lui payer un verre - elle aimait ça, beaucoup trop d’ailleurs pour que ce soit sain. « Tu sais, je me demande bien d’où te viens cette obstination. C’est bien la première fois qu’une femme est assez forte pour revenir me voir après lui avoir soigneusement refusé ses avances. » Cette fois ci, ce fut un sourire malicieux qui se dessina sur le visage de Debra. Ils rentraient dans un sujet un peu plus sérieux, un peu plus ouvert - et surtout, qui venait tourner un peu autour d’elle donc ça lui plaisait d’avantage. « Quitte à me répéter, ou à m’auto-citer - comme tu préfères, c’est selon le point de vue: tu ne dois vraiment pas côtoyer les bonnes personnes, mon pauvre. » Une expression presque désolée sur le visage et un léger haussement d’épaule plus tard, Debra vint lever son verre pour trinquer avec le jeune homme. « Et j’ai toujours été une tête brulée comme ça. On ne me dit pas non, c’est tout. » Elle vint ensuite froncer quelque peu les sourcils, scannant du regard le jeune homme. « Pourquoi avoir dit oui cette fois ci pour le verre ? Et pourquoi surtout, avoir dit non la dernière fois ? » Parce-qu’après tout, c’était la question qui lui restait en tête et qui la rendait folle jusque maintenant. Les autres personnes qu’elle avait pu aborder de la sorte jusque maintenant - outre ses tentatives vaines avant de commencer avec Gauthier, mais c’était un sujet à part - avaient toujours au moins dit oui pour le verre, même si leur discussion ne durait pas bien longtemps. Lui, il avait tout refusé en bloc. Et ce fut toujours pendant son analyse de sa personne que le regard de Debra tomba sur la main gauche du jeune homme, lui faisant agrandir son sourire. « Est-ce que ce serait à cause de ça ? » Elle pointa du doit l’alliance qu’il portait à la main, elle ne s’attendait pas trop à tomber sur ça mais c’était quelque peu risible de son point de vue.

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Message(#)I bet you $20 you’re going to turn me down ○ ft. Debra EmptyDim 11 Juin 2017 - 19:51

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Il y a quelque chose chez elle, quelque chose de différent. Ce n’est pas simplement dû à son charisme ou à son intéressement pour moi, j’ai comme cette impression de me voir en elle, l’impression que nous avons plus qu’un point en commun et c’est rare. Si je suis connu pour mon nom de famille, je suis également connu pour être un gros enfoiré les autres, surtout avec la gent féminine. Collectionnent les conquêtes malgré ce mariage qui me lie à Ginny, la presse se fait un malin plaisir à me démolir quand ils en ont l’occasion, je pourrais tuer pour voir la tête de mes parents là où ils sont. Ce sentiment de satisfaction se fait de plus en plus rare, j’essaye alors de l’apprécier le plus possible, si j’ai décidé de garder ce nom qui me colle à la peau c’est simplement pour profiter de ce qu’il a de mieux à me donner. Visiblement désireuse de passer le reste de la soirée à ma table, je décide de me prendre au jeu. Même si ça me sort de mes habitudes de laisser une femme mener la danse je pourrai toujours reprendre les choses en main ou même décider de partir si l’envie me prend. Me grattant ce qui me reste de barbe après l’avoir fait tailler il y a quelques jours, je lui fais part d’une brève réponse. « Tu ne côtoies peut-être pas le bon type de femmes, alors. » Un large sourire me monte au visage. Je ne peux m’empêcher de penser à Ginny à la suite de sa phrase. Je n'ai rien contre elle bien au contraire, mais j’ai appris à mes dépens que tout ce qu’il a bien pu y avoir entre nous est bel et bien fini et qu’aucun retour en arrière n’est possible. Elle a ce regard, ce regard qui capte le mien sans pouvoir lui laisser une chance de s’en défaire et elles sont rares les femmes à avoir cet effet sur moi. « Il faut croire. La superficialité est tellement ennuyante. En témoignent ces pucelles tout juste sorties diplômées de l’université. » Je suis peut-être un gros connard avec les femmes la plupart du temps, mais je le suis surtout avec celles qui pense m’acheter facilement, vingt-trois ans et déjà arrogantes. Malheureusement, je ne peux trouver que des proies de ce genre-là dans ce bar, enfin jusqu’à maintenant, visiblement la donne a changé et ce n’est pas pour me déplaire. J’ai peut-être bien fait de refusé ses avances il y a quelques jours, mais elle ne m’a pas l’air rancunière et la soirée devient plus intéressante que je n’aurais pu l’espérer. Et…. Oh, Ok là, elle marque un point, ce haussement de sourcil, j’adore. « Touchée. Je ne bougerai pas, c’est vrai. C’était histoire de paraître polie. » Me dit-elle avec un léger sourire. J’ai donc vu juste, elle ne se laisse pas faire et se contrefiche de ce que peut bien penser les autres. Franche, belle, fort caractère, je vais peut-être devoir revoir ma décision prise un peu trop précipitamment lors de notre première, courte, rencontre. Après ce sourire partagé, arrive la question qui fâche, préférant éviter le sujet et de gâcher ce petit moment plaisant, je décide de jouer la carte de l’ironie, celle que Ginny m’a bien souvent appris. Un petit éclat de rire sort alors de sa bouche, ce qui a pour effet d’attirer le regard de ceux qui nous entourent, mais elle n’en a que faire, refusant de prêter attention à ce qu’ils peuvent penser. J’ai toujours ce large sourire dessiné sur mon visage, je ne me souviens plus de la dernière fois où j’ai bien pu afficher un tel sourire, qui a toujours été rarement apparu sur mon visage. « Un ivrogne pervers comme toi, j’en veux tous les jours alors. Mais je peux te dire que je savais de loin que ce n’était pas le cas pour toi. » N’ayant même pas le temps de lui répondre, je ne peux qu’apprécier le compliment qu’elle vient tout juste de me faire. « J’ai eu à faire à des cas beaucoup plus dérangeants et effrayants que le tien, alors t’as pas à t’en faire, je suis une grande fille je peux me débrouiller. » Après un large sourire, c’est plutôt un sourire malicieux que j’affiche au coin de mes lèvres, indéniablement elle en a du caractère, ça on ne peut pas l’ignorer. Je n’ai pas vraiment l’habitude de faire face à des femmes de son tempérament, préférant les femmes simples, sans tomber dans la superficialité, c’était toujours plus facile pour s’en débarrasser au petit matin sans prise de tête, sans attachement. Mais pourquoi ne pas changer, pourquoi ne pas sortir de mes habitudes et voir ce que ça peut donner. « Oh ça je n’en doute pas. Je n’ai pas envie d’être à la place des pauvres hommes qui doivent essayer de s’en prendre à toi. » Il n’y a rien de plus effrayant et sexy qu’une femme avec de la repartie et un fort caractère. Laissant de côté les compliments lourdingues que je pourrais lui offrir, je préfère lui offrir un verre, subtilement, sans vraiment lui demander, mais je ne veux pas qu’elle m’en fasse la remarque. Préférant savoir à qui j’ai affaire, il n’y a rien de mieux que de s’intéresser à sa personne. Posant mes deux bras sur la table, me penchant légèrement vers elle, je réduis la distance qui nous sépare. Je ne désire pas me reculer et ainsi me dérober sous son petit sourire charmeur. « Quitte à me répéter, ou à m’auto-citer - comme tu préfères, c’est selon le point de vue: tu ne dois vraiment pas côtoyer les bonnes personnes, mon pauvre et j’ai toujours été une tête brulée comme ça. On ne me dit pas non, c’est tout. » Si jusqu’à maintenant je n’ai fait qu’afficher ce même sourire qu’elle me lance depuis qu’elle est arrivée à ma table, c’est maintenant un léger éclat de rire que je laisse échapper. Il n’y a pas de doute, nous sommes pareils. Je refuse d’accorder quoi que ce soit si je n’en ai pas l’envie, mais à contrario je déteste que l’on me dise non, que l’on me refuse ce que je désire. Fronçant ses sourcils, j’ai pour seule réaction d’adopter le même geste que mon interlocutrice.  « Pourquoi avoir dit oui cette fois ci pour le verre ? Et pourquoi surtout, avoir dit non la dernière fois ? est-ce que ce serait à cause de ça ? » Je pensais avoir été plutôt discret, préférant ne pas me manger une remarque, mais visiblement ce fut un échec de ma part. Je lève à mon tour mon verre pour trinquer avec cette magnifique jeune femme, avant de bien choisir mes mots pour ne pas la vexer. « Ce n’est pas contre toi. Tu viens de me dire que tu n’aimais pas qu’on te dise non ? Désolé, mais la plupart du temps c’est moi qui décide si je dois partager un verre avec quelqu’un et à ce moment je voulais seulement voir ta réaction. » C’est un pur caprice de ma part, on me répète souvent que je suis resté un gamin et qu’il fallait que je commence à devenir plus mature, mais je n’ai que faire des remarques que l’on peut me faire. « Aujourd’hui ? Je me suis dit pourquoi pas, ça pourrait être amusant de venir sur un terrain où je n’ai pas forcément la mainmise sur ce que je veux. » Si je n’avais pas passé une journée de merde, j’aurais probablement accepté le fait qu’elle m’aborde la dernière fois, j’ai vraiment étais le dernier des cons à avoir refusé, c’est ce que je me suis dit sur le coup, mais finalement elle est toujours là, devant moi, nos verres en main. Elle ne manque également pas de me faire remarquer ce joli petit anneau autour de mon doigt. Anneau que je me mets à observer, il est à l’origine de pas mal de mes doutes du moment. Levant ma main tout en jouant à le faire tourner avec mon pouce, je remarque que ça n’a pas l’air de l’avoir choqué ou repoussé. « Pour cette alliance, j’ai appris à mes dépens que ce n’est qu’une façade… Un caprice de mes parents que je n’ai pu refuser. » Oui, à ce moment, si je voulais continuer à vivre une vie de " riche " je me devais d’accepter ce mariage. Même s’il m’a apporté beaucoup, j’ai l’impression de perdre plus au bout du chemin. « Visiblement les frasques de leur fils, la mauvaise pub dans la presse ça ne leur a pas vraiment plu. Il fallait redonner une bonne image de la famille aux contribuables et aux journalistes. Ceci explique donc la présence de ce " truc " autour de mon doigt. » Je ne veux pas continuer sur cette discussion, je ne pense pas qu’elle en ait quelque chose à secouer et je préfère de toute façon oublier le fait que je vais retrouver mon lit froid une fois de retour au loft. « Dis-moi, tu ne t’es toujours pas présentée. À qui puis-je bien avoir affaire ? » La laissant se présenter, je laisse parcourir mon regard entre ses yeux absorbant mon regard et ses lèvres attirant les miennes. Si je n’avais pas cette retenu maladive, préférant faire monter la température petit à petit, je lui aurais probablement déjà proposé de finir la soirée chez moi. Faisant de nouveau un signe de la main au serveur pour nous resservir un verre, je me présente à mon tour. « Edward, Edward Fitzgerald. » Baissant la tête tout en faisant un mouvement de la main en signe de petite révérence, je ne peux m’empêcher de retenir un sourire me rappelant que je me suis toujours moqué de cette coutume de la haute société. Me redressant, reprenant ma posture droite et quelque peu imposante, j’enchéris mes dires « Tu connais la marque Hellington ? Le gars super sexy qui pose dessus ? Eh bien c’est moi. » J’accompagne ma phrase d’un grand sourire niais qui dit clairement qu’il faut prendre mes derniers mots au second degré. Je ne veux pas laisser une impression d’une présentation banale, comme l’on peut voir dans ces films merdiques que l’on nous met à la télé. Abordant le même regard que j’ai utilisé pour une pub pour parfum et après un léger silence loin d’être malaisant, je reprends de nouveau la parole. « Tu m’as vraiment l’air captivante et différente. » Toujours ce même sourire charmeur, j'espère bien arriver à la faire plier avant que ce ne soit moi.
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« Il faut croire. La superficialité est tellement ennuyante. En témoignent ces pucelles tout juste sorties diplômées de l’université. » Debra dut se retenir pour ne pas avoir un petit rire. Leurs pensées étaient bien plus en accord que ce qu’elle aurait pu penser en venant s’asseoir aux côtés de ce jeune homme. « T’es bien mignon, je suis prête à parier qu’elles n’étaient même pas diplômées de la fac, juste habillées un peu trop légèrement. » Elle les avait étudié de loin, les demoiselles, rapidement, juste de quoi se faire une idée. Si le jeune homme avait réagi à leurs avances, elle aurait été mal barrée pour le faire parler; mais ça n’avait pas été le cas, ce qui faisait qu’elle était d’autant plus confidente lors de cette discussion. De toutes façons, elle l’était naturellement, mais c’était justement ce petit côté qu’elle avait perdu ces derniers mois, à voir son ventre s’arrondir sans presque jamais s’arrêter. Aujourd’hui, elle voulait revenir elle, la Debra Brody qu’elle connaissait et qu’elle adorait montrer aux personnes qui pouvaient se trouver autour d’elle - et rien ne valait mieux pour redevenir ce trait de caractère que de tester ses atouts charme sur une personne. Et en cette soirée, qui plus est, une personne qui l’avait déjà repoussé une fois. Debra, elle l’analysait le petit, il lui offrait un verre elle n’allait pas dire non. Ce n’était pas pour autant qu’elle allait tomber de suite dans ses filets, il était hors de question. Et puis, elle ne put se retenir davantage et lui posa la question qui lui trottait en tête depuis ces dernier jours. Lui refuser un verre ? Ce n’était pas envisageable, pas dans ses plans. Et puis, elle avait l’habitude d’avoir les yeux qui trainent partout, de jouer à la fouine alors bien sur qu’elle avait vu que monsieur portait une alliance - ça ne lui faisait cependant pas peur, elle avait vu bien pire. « Ce n’est pas contre toi. Tu viens de me dire que tu n’aimais pas qu’on te dise non ? Désolé, mais la plupart du temps c’est moi qui décide si je dois partager un verre avec quelqu’un et à ce moment je voulais seulement voir ta réaction. Aujourd’hui ? Je me suis dit pourquoi pas, ça pourrait être amusant de venir sur un terrain où je n’ai pas forcément la mainmise sur ce que je veux. » Elle ne se refuse pas un sourcil levé, étonnée. Monsieur aimait contrôler les situations, ça pourrait être fâcheux. Le peu de fois où elle s’était laissée tenter par ce genre d’avances, en tous cas par ce genre de gars, ça n’avait pas forcément bien fini - l’un d’eux s’était d’ailleurs pris son talon en plein visage et devait encore avoir des traces du passage de la Brody. C’était qu’elle était du genre colérique, la petite dame, et si on ne prenait pas de temps à autres les pincettes on pouvait se retrouver avec une main en pleine figure assez rapidement. « Ce n’est pas bien de jouer avec les émotions d’une femme, tu sais. Ca pourrait mal finir pour toi un jour. Après, si tu aimes le danger… » Elle ne pouvait rien pour lui. Et puis même, dans tous les cas, elle ne devrait pas avoir à en faire quelque-chose - il devrait savoir comment se débrouiller comme un grand. « Pour cette alliance, j’ai appris à mes dépens que ce n’est qu’une façade… Un caprice de mes parents que je n’ai pu refuser. Visiblement les frasques de leur fils, la mauvaise pub dans la presse ça ne leur a pas vraiment plu. Il fallait redonner une bonne image de la famille aux contribuables et aux journalistes. Ceci explique donc la présence de ce " truc " autour de mon doigt. » Gardant tout de même de ses sourcils froncé, signe qu’elle écoutait et enregistrait les moindres détails de la conversation, ce fut un léger sourire en coin qui vint compléter le tableau à la suite de la phrase du jeune homme. « Un caprice que tu n’as pas pu refuser ? Je croyais qu’on ne pouvait pas te dire non, et tu t’es laissé faire par tes parents ? » Debra pouvait lui crier au nez parce-qu’elle avait trouvé la solution imparable pour éviter les commentaires et actions de ses parents: fuir. Mais si ces derniers avaient appris pour sa récente grossesse, il aurait été fort probable qu’elle ne reste pas longtemps de ce monde. Elle n’était donc pas mieux, mais au moins elle ne s’était pas laissée avoir. Ce qu’elle nota dans un coin de sa mémoire, cependant, à la suite de la réponse du jeune homme, c’était qu’il devait venir d’une famille assez puissante, voire riche, ou même les deux. Pour que ses parent aient eu besoin d’avoir recours à un mariage, apparement, pour redorer le blason familiale et redonner une bonne image aux journalistes, ça devait être forcément le cas. « Dis-moi, tu ne t’es toujours pas présentée. À qui puis-je bien avoir affaire ? » Elle laissa quelques secondes de silence se tenir en suspend entre eux, avant de venir mordre légèrement sa lèvre inférieure, petit sourire escroc. « Deborah suffira amplement pour ce soir je pense. » Les regards ne cessaient de s‘accrocher, de se chercher. Au moins, cette discussion permettait à Debra de lui accorder quelque-chose, ses atouts charme semblaient toujours fonctionner - il n’était pas parti en courant pour le moment en tous cas. Il vint rapidement s’introduire à son tour. « Edward, Edward Fitzgerald. » La petite révérence qu’il fit par la suite arracha un petit rire à la jeune femme. « Tu connais la marque Hellington ? Le gars super sexy qui pose dessus ? Eh bien c’est moi. » Etonnée de la réponse du donc prénommé Edward, Debra s’arrêta de rire, avant de venir lever les mains. « Hellington, comme Heidi Hellington ? Si c’est elle, ouais je connais, plutôt bien d’ailleurs. » Parce-que s’ils parlaient  réellement de la même personne, il s’agissait là de la meilleure amie de son grand frère, Benjamin. Elle connaissait Heidi de loin et désormais de près depuis des années maintenant. Et si c’était le cas, le monde était bien petit. Debra avait entendu parler du fait qu’Heidi commençait à bien se lancer en affaire, et à regarder assez rapidement Edward de la tête au pied, pas étonnant qu’il fut pris pour le boulot - c’était qu’elle avait l’oeil du beau mâle, la petite Heidi. « T’auras qu’à lui passer le bonjour de ma part la prochaine fois que tu la vois. » Si la petite rencontre de ce soir se passait bien, il y avait même fort à parier que Debra irait voir la jeune femme assez rapidement pour avoir un peu plus d’informations sur ce jeune Fitz. « Tu m’as vraiment l’air captivante et différente. » Les paroles qu’il prononça la sortir de ses pensées avec un petit rire. Attrapant son verre, de nouveau plein - à croire qu’il tentait de lui bourrer la gueule pour la faire faiblir -, elle en but une bonne gorgée avant de sourire à son égard. « Et tu n’as encore rien vu. Et si tu comptes me bourrer la gueule d’ailleurs, choisis autre chose que de la bière, ça ne marche pas avec l’irlandaise que je suis. » Petit clin d’oeil, incitation à lui offrir un verre d’un alcool plus fort au passage, avant de reprendre la parole. « Pourquoi avoir choisi ce bar au fait ? » De son côté, c’était son frère qui lui avait conseillé de venir ici. Elle ne prenait les conseils que de sa part, irlandais comme elle l’était, il savait réellement de quoi elle parlait en qualité de bar. « Je veux dire, tu es du genre à chercher de la chair fraiche - et je ne m’excuserai pas pour le terme -, alors pourquoi revenir dans le même bar ? Après tant de jours sans y mettre les pieds ? » Elle venait à son tour de poser un coude sur le bar, la tête désormais appuyée dans le creux de sa main, attendant une réponse. Elle ne se rappelait pas de la dernière fois qu’elle avait eu le droit à une soirée aussi intéressante, captivante. Presque à la limite du date, si on regardait de plus près d’ailleurs. Debra avait réellement l’impression, au final, d’avoir été hors jeu pendant trop de temps. « La chasse n’est pas bonne ailleurs ? Que je sache aussi, que je ne me fasse pas avoir les prochains soirs. »

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Je ne vais pas dire que je passe peut-être l’une des meilleures soirées de ma vie parce que je ne sais pas encore ce qu’elle me veut vraiment, mais putain qu’est-ce que ça faut du bien d’oublier ses problèmes de tous les jours, d’oublier ce stress perpétuel, d’oublier que tous mes espoirs à un possible retour à la normale entre moi et Ginny ne sont fondés que sur mon propre et unique désir. Oui ça peut paraître con de dire ça venant de moi avec mes aventures sans lendemain, mais il ne faut pas y voir un grand plaisir pris de ma part, c’est simplement le seul moyen que j’ai trouvé pour essayer de l’oublier, d’oublier ce que je ressens pour elle, en vain. Mais l’heure n’est plus à la discussion entre moi et Ginny car voilà une tout autre interlocutrice devant moi en tout point différent de Ginny ou même de toutes celles que j’ai pu avoir jusqu’à aujourd’hui dans mon lit et ça a le don de piquer ma curiosité sans laisser indifférent me yeux qui n’ont pas quitté les siens depuis qu’elle s’est invitée à ma table. Si j’étais croyant, vous me verriez déjà prier Dieu pour avoir sauvé cette soirée qui s’annonçait plus qu’ennuyante, petite dédicace à papa et maman Fitzgerald qui me détestaient déjà à l’époque pour ne pas les suivre tous les dimanches à l’église, bise à vous.

« T’es bien mignon, je suis prête à parier qu’elles n’étaient même pas diplômées de la fac, juste habillées un peu trop légèrement. » J’avais peur de paraître un peu trop cru avec cette pointe de manque de respect que j’apprécie tout particulièrement avec mes petites blagues de beauf, mais visiblement elle s’en amuse et me relance même sur le sujet, je n’ose même pas imaginer ce que pourra donner notre conversation si elle me suit à chaque fois. « Pas faux, mais c’est qu’elles paraissent tout de même bien plus âgées, c’est trompeur. » Je quitte pour la première fois son regard, tout en accompagnant mes propos d’un léger sourire, je regarde de travers l’une de ces filles avec une tenue d’appel au crime. Bon, elles font ce qu’elles veulent vous me direz, mais ce n’est pas pour autant que j’aime la vulgarité dont certaines font preuve avec leurs vêtements. Puis sa question me fait revenir à moi, elle n’a décidément pas oublié et sûrement pas apprécié ma réaction de la dernière fois, ce qui je dois dire m’amuse un peu, elle a une haute estime d’elle tout comme j’en ai une de moi, je comprends alors totalement sa réaction. Décidément, j’ai l’impression qu’on a plus d’un point commun. « Ce n’est pas bien de jouer avec les émotions d’une femme, tu sais. Ca pourrait mal finir pour toi un jour. Après, si tu aimes le danger… » Ne la connaissant pas encore comme il le faut, je ne sais pas trop quoi lui répondre sans m’attirer ses foudres et de me manger une claque sortie de nulle part, je pense que le mieux est de passer à son autre question tout en finesse sans prendre de risque. « Un caprice que tu n’as pas pu refuser ? Je croyais qu’on ne pouvait pas te dire non, et tu t’es laissé faire par tes parents ? » Sa réponse est accompagnée par ce genre de sourire que j’aime bien également utiliser quand je suis satisfait de prendre mon interlocuteur à son propre jeu, car oui, je viens de me tirer moi-même une balle dans le pied en voulant faire le malin, mais tant mieux, si c’était trop facile de la faire tomber dans mes filets ce petit jeu perdrait tout son amusement. « Si c’était si facile je n’aurais rien à dire pour ma défense, mais à l’époque je ne pouvais pas me permettre de faire ce que je voulais. Je n’avais pas encore mis mes parents au pied du mur et j’aurais donc perdu toutes les actions dont j’ai hérité et mes droits sur la fortune familiale. Ce qui m’aurait bien fait chier. » Et pourtant je n’aurais jamais parié que ce mariage me fasse à ce point changer. J’en viens même à me demander si depuis toujours ce ne sont pas les femmes qui ont finalement exercé un pouvoir sur moi, ça me fait vraiment flipper. J’en ai même la preuve devant moi, je n’ose même pas imaginer le nombre de mecs qui se sont laissés prendre dans ses filets à elle, avec un regard comme le sien ça doit être difficile pour eux de résister et si je n’étais pas aussi compliqué, je ferais probablement moi aussi partie de ses victimes.

C’est là où je m’aperçois qu’on ne s’est pas vraiment présenté, même pas du tout et qui plus est, j’ai ce petit désir d’en savoir un peu plus sur cette mystérieuse brune qui m’intrigue de plus en plus. « Deborah suffira amplement pour ce soir je pense. » Je n’aurais probablement pas parié dessus, mais au moins j’ai un prénom à mettre sur ce joli petit minois qui se tient devant moi. Je me présente à mon tour, laissant ressortir toute l’ironie dont je peux faire preuve avec cette révérence qui arrive tout de même à lui arracher un rire, petite satisfaction de plus pour ma part. « Enchanté Deborah, je vais peut-être me répéter, mais merci de sauver cette soirée. » Mon Dieu que ça aurait été déprimant de passer une énième soirée à boire seul, à croire que je suis devenu associable depuis quelque temps. Je continue ensuite à me présenter, évoquant la marque Hellington et de mon petit job à côté du principal en tant que mannequin, ce que je n’ai pas prévu c’est que madame connaît également Heidi. « Hellington, comme Heidi Hellington ? Si c’est elle, ouais je connais, plutôt bien d’ailleurs. T’auras qu’à lui passer le bonjour de ma part la prochaine fois que tu la vois. » Je ne sais pas vraiment si c’est un bon point pour moi ou non, mais ça veut dire qu’elle a un moyen d’en savoir plus que ce que j’ai bien envie de lui dire, mais après tout ça peut également me permettre d’en savoir un peu plus sur elle si jamais elle décide aussi de faire l’impasse sur quelques détails. « Effectivement, c’est bien elle. Une autre heureuse coïncidence. »

J’en viens presque à penser que c’est le destin qui nous a réuni, aussi ridicule que ça puisse paraître, il m’a bien foutu dans la merde par le passé. C’est pour cette raison que je lui ai fait part de ce que je peux bien penser d’elle en ce moment même alors que son regard continue de captiver le mien sans jamais vouloir le lâcher. « Et tu n’as encore rien vu. Et si tu comptes me bourrer la gueule d’ailleurs, choisis autre chose que de la bière, ça ne marche pas avec l’irlandaise que je suis. » Elle arrive une fois de plus à m’arracher un petit éclat de rire. Il est vrai que si je tourne au bourbon depuis le début il en est tout autre pour la jeune femme assise devant moi. « Loin de moi l’idée de faire une telle chose pour gâcher ce moment, mais si tu ne veux plus tourner à la bière ça ne me pose aucun problème bien au contraire et je tiens plutôt bien l’alcool aussi, donc ça serait vraiment dommage que l’un d’entre nous tombe trop vite. » Un petit sourire aux coins des lèvres, je comprends tout de même son invitation à ce que je lui serve de nouveau un verre, mais avec un tout autre contenu, je garde cette information dans un coin de ma tête, attendant qu’elle finisse déjà son verre et en espérant ne pas l’oublier d’ici quelques secondes. « Pourquoi avoir choisi ce bar au fait ? Je veux dire, tu es du genre à chercher de la chair fraiche - et je ne m’excuserai pas pour le terme -, alors pourquoi revenir dans le même bar ? Après tant de jours sans y mettre les pieds ? La chasse n’est pas bonne ailleurs ? Que je sache aussi, que je ne me fasse pas avoir les prochains soirs. » Si je continue à sourire bêtement de cette façon, je risque d’avoir des crampes aux joues et elle me prendra pour un joli petit con qui se fout de sa gueule. Elle attend ma réponse, posant à présent un coude sur la table pour loger sa tête dans le creux de sa main, je pensais en apprendre un peu plus sur elle, mais visiblement elle préfère parler de moi pour le moment, alors soit. « Tu sais la plupart du temps, je ne cherche pas vraiment, ça me tombe dans la main comme par magie, je n’ai donc pas vraiment besoin de chasser, mais pour répondre à ta question, si j’ai choisi ce bar c’est uniquement pour la serveuse là-bas. » je me retourne alors, pour lui montrer discrètement du doigt la personne en question. « Je suis tombé dessus par hasard, malheureusement, elle est lesbienne, un manque de chance indéniable si tu veux mon avis, oui, vraiment dommage. Toujours est-il que j’ai mis du temps à m’en apercevoir, du coup j’ai pris l’habitude de venir à cette table tout en dégustant leurs bourbons et cocktails qui sont vraiment très appréciables. »

Je me rapproche à mon tour un peu plus d’elle, prêt à lui poser mes questions toujours avec cette envie d’en savoir plus sur celle qui m’intrigue depuis plusieurs minutes maintenant. « Irlandaise ? Intéressant, je me disais bien que cet accent n'est pas local. Qu’est-ce qui peut bien t’amener à Brisbane ? On va éviter l’excuse  du soleil bien évidemment. » Un sourire satisfait sur mon visage, j’espère qu’elle ne retournera pas une fois de plus la conversation sur mon sujet, je préfère garder une part de mystère pour le moment et attendre d’en dévoiler un peu plus la prochaine fois qu’on se verra, car oui je suis persuadé qu’il y aura une prochaine fois. Remarquant que son verre est maintenant vide, je n’ai bien évidemment pas oublié ma petite note logée dans un coin de ma tête. « Qu’est-ce que tu veux boire alors ? Je te suivrai sur ce que tu auras choisi. » Ça va me permettre également de voir si on a les même goûts en matière d’alcool, je m’étonne d’ailleurs à penser ça, car la question devrait plus être du genre : Quand va-t-elle enfin craquer ? Car si jusqu’à présent elle a montré quelque signe d’intéressement ça n’a pas vraiment été plus loin. « J’aurais aimé te poser la question de comment as-tu connu ce bar, mais quelque chose me dit que tu l’as choisi par instinct non ? » Un large sourire aux lèvres, je suis fier de ma petite référence à ses origines, mais je me souviens également, que je dis un tas de ramassis de conneries quand je commence à avoir un peu trop de verre dans la tête et je ne pense pas que ce soit l’idéal ce soir. « Tu m’as beaucoup questionné sur ma décision de te refuser un verre la dernière fois, mais pourquoi m’avoir choisi ? Je ne pense pas être le seul mec dans ce bar, alors pourquoi moi ? » Toujours dans l’espoir d’en savoir un peu plus sur elle et sur sa façon de penser, ça me permet également de flatter mon ego, non pas que j’aime particulièrement me vanter, mais c’est toujours plaisant de savoir pourquoi on a tapé dans l’œil d’une femme. Je profite également pour faire appel à un serveur pour qu’il puisse nous servir ce que la demoiselle nous a choisi. « Il faut que je te demande avant d’aller plus loin avec ce qui arrive. Me réserves-tu encore des surprises ? » Loin de moi l’idée d’avoir quelque chose de prévu en tête, mais comme je lui ai déjà dit, j’aime être maître de ce qui se passe, courir vers l’inconnu ce n’est pas vraiment mon point fort.
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Edward & Debra


Elle ne s’était pas gênée pour retourner le jeu contre lui, pour venir lui rire au nez comme si elle connaissait déjà par coeur ses réactions - alors que c’était loin d’être le cas. Mais il semblait être un gars joueur alors elle s’était dit qu’elle pouvait largement se le permettre. Au pire, elle connaîtrait assez rapidement le retour de la médaille et apprendrait rapidement à rester dans son périmètre de sécurité. Mais si Debra devait en arriver là, elle savait que l’amusement ne serait plus de mise et que, rapidement, elle viendrait s’ennuyer. « Si c’était si facile je n’aurais rien à dire pour ma défense, mais à l’époque je ne pouvais pas me permettre de faire ce que je voulais. Je n’avais pas encore mis mes parents au pied du mur et j’aurais donc perdu toutes les actions dont j’ai hérité et mes droits sur la fortune familiale. Ce qui m’aurait bien fait chier. » Là, elle dut se retenir pour ne pas marquer cette expression faciale que seuls les intéressés savaient faire. Le jeune homme venait de sortir des mots qui sonnaient presque trop doux aux oreilles de Debra - et ce n’était pas sain. Il devait d’expressément lui dire qu’il était issu d’une fortune familiale, et quelconque connaissait assez bien Debra pouvait dire qu’elle ne se refusait jamais à fréquenter quelqu’un pour profiter des bienfaits d’une fortune. Ses proches lui avaient déjà fait remarquer qu’il ne fallait pas utiliser les gens de cette façon et que ce n’était pas bon de se fourrer dans ce genre de plans qui pourraient, un jour, lui faire du mal. Mais elle s’en foutait, parce-que pouvoir aller à des événements de personnes friquées sans dépenser un seul centime et qui plus est, dans des tenues dépassant le salaire qu’elle ne se ferait jamais - ça n’avait réellement pas de prix. Alors, pour tenter de paraitre assez saine d’esprit aux yeux du jeune homme, elle vint se contenter d’hausser les épaules, petit sourire en coin à la limite d’être désolé. « Du moment que tu tentes de te libérer au bout d’un moment, pour être un vrai grand garçon. » Parce-qu’un visage comme le sien, attaché à une alliance, c’était beaucoup trop de gâchis et Debra ne pouvait pas laisser la situation comme ça sans faire un petit compliment détourné, caché en commentaire. Si elle ne pouvait rien contre cette situation, elle venait en revanche apparemment d’être utile pour autre chose. « Enchanté Deborah, je vais peut-être me répéter, mais merci de sauver cette soirée. » Sourire presque modeste qui vint s’étirer sur les lèvres de la jeune femme. Elle aime entendre ce genre de remarques de la part des personnes avec qui elle passe la soirée, ça lui redore son blason, et lui donne l’impression qu’elle pourrait être importante à un moment donné. Tout a fait ce qui lui faisait gonfler son ego aussi - malsain mais plaisant. Le jeune homme vint par la suite lui préciser qu’il faisait office de mannequin pour Heidi, et Debra ne put s’empêcher de noter cette remarque au marqueur rouge dans un coin de son esprit. Non seulement oui, elle pourra demander davantage de détails à la jeune femme, mais en plus il ne devait réellement pas être déplaisant à voir lors d’un défilé ou autre d’Heidi - ça attisait, à coup sur, sa curiosité. Comme quoi, même dans une si grande ville qu’était Brisbane, le monde devenait petit. Il fallait en tous cas qu’elle se méfie aussi de son côté car s’ils connaissaient tous les deux Heidi, et qu’elle pouvait demander à cette dernière des informations sur Edward, il pouvait en faire de même de son côté. Certains détails allaient devoir passer officiellement - si c’était possible de faire encore plus officiel - sous silence du côté d’Heidi; Debra comptait aller lui rendre visite bien plus tôt que prévu finalement. Surtout qu’il semblait plutôt avenant et curieux comme jeune homme, et que s’il avait déjà avoué penser comme elle sur le peu de sujets évoqués aléatoirement, il y avait fort à parier qu’il soit aussi avide de détails. « Loin de moi l’idée de faire une telle chose pour gâcher ce moment, mais si tu ne veux plus tourner à la bière ça ne me pose aucun problème bien au contraire et je tiens plutôt bien l’alcool aussi, donc ça serait vraiment dommage que l’un d’entre nous tombe trop vite. » Il avait compris son invitation, l’avait retenu. C’était un point de gagné en plus pour elle, et elle n’hésiterait pas à se tourner de nouveau rapidement vers le serveur dès que sa bière aurait atteint la fin du verre. En attendant, elle ne se gêna pas pour orienter la conversation vers un autre sujet qu’elle, qui serait ni plus ni moins celui du jeune homme - littéralement. Si elle était revenue vers lui aujourd’hui, après tout, c’était parce-qu’il avait le seul comportement qu’elle ne supportait pas recevoir, qu’elle n’aimait pas voir - et surtout que son égo avait du mal à avaler -: il l’avait repoussé. On ne mettait pas Debra Brody dans un coin comme si elle allait se canaliser et qu’on allait pouvoir être tranquilles par la suite. Non, c’était elle qui s’imposait au monde et non le reste. Elle s’était alors accrochée à ce lieu comme une moule à son rocher, attendant qu’il daigne remettre les pieds ici, pour lui faire comprendre qu’il avait eu tord d’agir de la sort. Un égo blessé avait beaucoup de pouvoir sur une personne. De la sorte, Debra ne sortirait pas de ce bar avec les éléments qu’elle était venue chercher - c’était idiot, c’était enfantin, mais elle aimait ça. « Tu sais la plupart du temps, je ne cherche pas vraiment, ça me tombe dans la main comme par magie, je n’ai donc pas vraiment besoin de chasser, mais pour répondre à ta question, si j’ai choisi ce bar c’est uniquement pour la serveuse là-bas. » Elle ne put s’empêcher de lever légèrement les yeux au ciel. Il répondait à la provocation, cette tête de mule, et elle aimait ça, le pire. Elle ne l’avouerait pas là mais ça lui plaisait qu’il rentre dans son jeu aussi facilement - trop facilement pour ne pas se faire prendre au piège ? Lentement, elle finit donc par se tourner à son tour vers la personne qu’Edward lui indiquait, plissant quelque peu les yeux pour analyser la jeune femme dont il parlait. « Je suis tombé dessus par hasard, malheureusement, elle est lesbienne, un manque de chance indéniable si tu veux mon avis, oui, vraiment dommage. Toujours est-il que j’ai mis du temps à m’en apercevoir, du coup j’ai pris l’habitude de venir à cette table tout en dégustant leurs bourbons et cocktails qui sont vraiment très appréciables. » Un sourire à la fois moqueur et satisfait vint prendre place, lentement, sur le visage de la jeune femme. Il avait raison sur un point, la jeune femme n’était vraiment pas hideuse à regarder. Debra n’avait pu s’empêcher de la remarquer à son tour lors de ses nombreuses visites dernièrement. « Merci du tuyau, au moins l’un de nous pourrait ne pas repartir les mains vides ce soir. » De la provocation, encore et toujours - alors qu’elle savait en son sein qu’elle ne repartirait avec personne ce soir. Mais ça faisait du bien de pouvoir se vanter auprès de quelqu’un, surtout une personne avec un caractère aussi imposant que celui que Debra pouvait avoir. « J’espère que tu ne seras pas trop vexé si j’arrive à la choper avant, du coup. » Regard provocateur, Debra vint lever délicatement les épaules, s’excusant presque d’être la plus puissante d’eux deux dans cette situation - presque. Et puis finalement, par la suite, alors qu’elle menait la danse jusque maintenant, Debra se retrouve dans une faible position lorsqu’Edward retourna la conversation à son avantage. « Irlandaise ? Intéressant, je me disais bien que cet accent n'est pas local. Qu’est-ce qui peut bien t’amener à Brisbane ? On va éviter l’excuse du soleil bien évidemment. » Tentant de garder intact le sourire qu’elle avait quelques instants plus tôt sur les lèvres, ces dernières vinrent quand même former un trait plus fin qu’habituellement. Touchée. Partout où elle allait, dès qu’elle annonçait ne pas être du coin - accent remarqué ou non -, les personnes avec qui elle discutait ne pouvaient s’empêcher de lui demander la raison de son récent déménagement. Ce n’était pas réellement étonnant, après tout c’était le cheminement naturel et normal d’une conversation civilisée. Cependant, s’il avait bien une question à laquelle la jeune femme ne supportait pas de répondre, c’était celle ci. Et si elle ne voulait pas ruiner toute la soirée alors qu’elle démarrait si bien, elle allait devoir prendre un peu sur elle et ne pas imposer - voire même exploser - comme elle savait si bien le faire, sans préambule, dans raison apparente. « Bien que plus discret, le tien n’est pas local non plus, je me trompe ? » Toujours retourner la conversation à son avantage, technique de survie. Répondre à une question par une question, pour maintenir les hostilités ouvertes. Il était cependant vrai que l’accent d’Edward était plus discret et passait plus inaperçu surement que le sien - bien que l’accent australien soit presque autant à couper au couteau que l’irlandais -, mais on ne la trompait pas là dessus. Elle en avait connu, des accents, des anglais différents. Elle savait quand l’un n’était pas d’où elle était ou de chez elle. « Même si j’ai un doute, je vais tenter: américain ? » Il avait cependant quelques intonations, quelques mots employés qui lui filait un léger doute, et douter n’était pas réellement acceptable dans ce genre de situation. Elle se devait cependant de répondre, encore, à la question d’Edward, inspirant profondément, finissant par la même occasion assez rapidement son verre, elle accrocha de nouveau le regard du jeune homme qui lui semblait simplement curieux d’avoir une réponse la concernant. Aucun piège, aucun rattachement à son histoire personnelle passée, juste une simple question innocente de la part d’un inconnu qui tentait de profiter du temps à ses côtés pour continuer de passer un bon début de soirée. Refréner son stress intérieur, ses envies de tout envoyer bouler et de se cacher de nouveau. Juste, respirer. « Et mon frère habite ici. En plus de l’excuse du soleil, bien sur. » C’était court, mais ça se devrait être suffisant - car elle n’en dirait pas davantage ce soir. Elle vit rapidement, à la suite de sa réponse, que le regard du jeune homme glissa sur son verre. « Qu’est-ce que tu veux boire alors ? Je te suivrai sur ce que tu auras choisi. » Un nouveau jeu, un nouveau test, et forcément Debra sentit assez rapidement son côté joueur reprendre le dessus. De toutes façons, elle était ce soir dans ce bar pour s’amuser - et laisser le passé au placard. Il lui avait dit bien tenir l’alcool; c’était peut-être jouer un peu trop avec le feu que de tester cette affirmation directement, mais la jeune Brody aimait jouer avec le feu, c’était connu. « Je passe directement aux shooters, personnellement. Me suivras tu quand même ? » Haussement de sourcil caractéristique du jeu de la jeune femme, impatiente sur les bords de voir s’il s’apprêtait à la suivre ou non. « J’aurais aimé te poser la question de comment as-tu connu ce bar, mais quelque chose me dit que tu l’as choisi par instinct non ? » Debra se laissa avoir un petit sourire, de ceux qui se veulent n’être que polis mais qui sont, dans le fond, amusés. « Bien joué, mais je pense que c’est mon frère qui a du avoir ce genre d’instinct. Je suis venue ici sur ses recommandations - les seules qui en valent la peine à mes yeux. » Et parce-que, bien au delà du choix d’un bar, Debra avait une confiance aveugle en son frère - et ça avait toujours été comme ça. Elle ne l’écoutait pas toujours, loin de la même mais elle savait qu’elle pouvait le suivre les yeux fermés si le besoin était présent. Elle sentait qu’elle se laissait glisser dans ses pensées alors que la voix d’Edward. « Tu m’as beaucoup questionné sur ma décision de te refuser un verre la dernière fois, mais pourquoi m’avoir choisi ? Je ne pense pas être le seul mec dans ce bar, alors pourquoi moi ? » Cette fois ci, elle laissa un petit rire lui échapper - réellement amusée de la question du jeune homme. Enfin, il entrait dans un sujet sérieux, et enfin il rentrait pleinement dans son petit jeu à elle. Car après tout, ce n’était que pour lui montrer qui était le plus fort, le plus têtu dans cette histoire et qui aurait surtout le dernier mot qu’elle était revenue là. « Je t’ai dit, on ne me dit pas non à moi non plus. Donc pour aujourd’hui, je suis allée vers toi uniquement pour que tu craques et dises oui cette fois ci - très simple apparemment. » Petit haussement de sourcil de fierté, sourire aux coins des lèvres qu’elle tentait presque de refréner de nouveau. Elle ne lui dirait pas que la première fois, elle était venue à lui parce-que son charme était indéniable - ce n’était pas réellement le moment de gonfler l’égo du jeune homme si elle voulait tenter d’être maitre de la situation, de mener la danse. Cependant, les prochaines paroles du jeune homme eurent le don de casser un peu l’effet que c’était elle le maitre ce soir, alors que le serveur venait leur servir leurs verres - et bien remplis, c’était plutôt bon pour la suite ça. « Il faut que je te demande avant d’aller plus loin avec ce qui arrive. Me réserves-tu encore des surprises ? » Debra resta d’abord silencieuse, le bec un peu cloué pour une fois. Clairement, ce serait une guerre de coq qu’ils allaient mener ce soir, car que ce soit Edward ou elle-même, ils se demandaient chacun de leur côté qui était maître ici. Et le fait qu’il fut du genre à poser directement les questions était quelque peu déstabilisant pour la jeune femme. Elle n’avait pas l’habitude de tomber sur des caractères aussi affirmés, et s’affirmant de la sorte sans soucis. Elle allait devoir revoir toute sa technique pour la suite, et surement devoir s’adapter - chose à laquelle elle n’avait pas réellement l’habitude. Attrapant son verre, elle vint le lever entre Edward et elle, tirant un petit sourire de nouveau. « Reste un peu plus longtemps et tu verras. Cul sec, Fitz. » Et avant même qu’il n’ait le temps de dire quoi que ce soit, elle suivit son propre ordre et vint boire cul sec son shooter. L’alcool était bon, l’alcool était chaud et elle savait que si elle venait à en boire plusieurs des comme ça, elle n’allait pas reste sage très longtemps. La musique se fit un peu plus entrainant autour d’eux et comme par instinct de survie, Debra vint descendre de son tabouret, tendant la main à Edward. Ce n’était peut-être que le temps d’une soirée, alors elle n’allait pas se priver. Le bar était assez plein désormais pour qu’elle ne se prive pas d’une petite danse avec un bel homme en guise de partenaire. Non seulement, ça allait apporter les regards sur elle mais par la même occasion ça allait donner l’effet escompté depuis le début de la soirée: se sentir de nouveau désirée, aussi simplement que ça. Les heures à la salle de sport suite à la grossesse, pour retrouver une ligne impeccable - ou presque - allaient peut-être enfin payer. « Tu danses - et non tu n’as pas le choix. Ne me sors pas l’excuse du tu ne sais pas danser, si tu sors d’une fortune familiale ou je sais pas quoi comme tu m’as dit, tu sais forcément danser. » Parce-que les gens riches savaient forcément danser, parce-qu’ils se devaient de bien se comporter dans leurs soirées mondaines. Oui, elle les enviait et non elle n’avait pas honte de venir d’où elle devait, mais il était vrai que la vie avait toujours semblé plus agréable et facile avec un peu plus de zéros sur un compte en banque. Rapidement, position de danser à deux, Edward se retrouva très près de Debra. Il était un plus grand que ce qu’elle avait imaginé à le voir assis, mais ce n’était pas déplaisant. Rapidement aussi, ils se laissèrent entrainer par les aires que les haut-parleurs du bar laissaient entendre. « D’où te vient ce besoin pressant de tout savoir directement ? Les surprises te font peur ? » Debra n’avait pu s’empêcher de remarquer, au fur et à mesure de leur conversation, qu’il demandait régulièrement des précisions, des petits détails, qui lui permettaient de toujours savoir où ses pieds allaient être posés, pour ne jamais marcher sur des oeufs. Certes, elle faisait régulièrement ça de son côté aussi, mais elle ne pouvait s’empêcher de se délecter de l’effet de surprise, de ces petites choses qui rendaient davantage excitante une soirée.

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you’re going to turn me down
Edward & Debra


Mon regard toujours plus profondément ancré dans le sien, admirant à chaque fois ce sourcil qui ne manque pas de se lever après chacune de mes paroles, un geste délibéré ou non, il ne m’en faut pas vraiment plus pour désirer la jeune femme assise en face de moi. Une jolie petite bouille, des petits gestes qui peuvent paraître innocents et le tour est joué pour que je tombe à ses pieds, mais ça lui accorderait trop d’honneur et trop facilement, cette soirée en perdrait tout de son intérêt. Elle est faite comme moi, le même caractère, les mêmes désires, sans oublier ce côté joueuse. J’en viens même à ressentir cette sensation de la connaître depuis un long moment, alors qu’en réalité ça ne fait que quelques heures à peine que l’on a commencé à discuter, une sensation vraiment étrange. Si jusqu’à maintenant je n’ai toujours pas pris de claque sans faire vraiment attention à ce que je dis, je devrais peut-être me méfier de ce caractère affirmé, car je ne sais pas où se situe la limite avec elle, s’il n’y en a pas vraiment ça serait encore mieux. Curieuse comme pas possible, la conversation tourne vite autour de moi, de mes précédentes motivations, de qui je suis. D’habitude les femmes préfèrent qu’on parle d’elle plutôt que d’avoir une conversation centrée sur autrui et je dois avouer préférer ça. Si je ne me suis pas gêné de lui révéler les dessous de ce mariage, ce n’est pas pour autant qu’elle a besoin de connaître tous les détails pour le moment. Mais j’ai du mal à avoir ma langue dans ma poche et je vais sûrement un peu trop loin dans les explications, pourquoi aurais-je quelque chose à lui prouver alors qu’elle m’est totalement inconnue de son côté ? Et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression qu’elle n’a perdu aucune information de ce que j’ai bien pu lui donner, surtout le passage sur ma famille. J’essaie tant bien que mal d'interpréter le moindre de ses signes, de ses mimiques, de ce que son regard essaie de me communiquer et pour le moment, je dois dire que ça ne me réussit pas très bien. Mis à part ses origines et son prénom, je n’ai pas vraiment d’informations sur elle., ah si, on connaît tous les deux Heidi et elle a un frère. Il ne manquerait plus que je le connaisse lui aussi et je pourrais commencer à remettre en question la coïncidence que j’ai évoqué tout à l’heure. « Du moment que tu tentes de te libérer au bout d’un moment, pour être un vrai grand garçon. » Serait-elle tout aussi intéressée que moi ? Si elle est quelque peu avare de compliment depuis le début, elle ne se retient pas de mettre quelque sous-entendu sous ses belles paroles. Finalement c’est une tout autre technique qu’elle utilise, je suis du genre à faire des compliments à en mourir et si ça ne plaît pas ce n’est pas vraiment mon problème, mais jusqu’à présent ça ne m’a jamais vraiment fait défaut. Si elle ne m’intéressait pas autant, je serais sûrement déjà parti depuis un long moment, même si ça te fait passer pour quelqu'un de facile, de faux-cul, j’aime bien alimenter mon ego avec les compliments d’autrui. Après nos brèves présentations, qui étaient, je pense, tout de même nécessaires pour continuer la discussion, la soirée se ponctua de rires et sourires, l’un comme l’autre toujours prêts à prendre le dessus sur son interlocuteur, pour avoir la mainmise sur la suite des événements. « Je ne sais pas quand ça sera fait, mais il faudra avant tout trouver les magouilles de nos parents dans la rédaction de ce contrat, sinon j’ai bien peur que ça tombe à l’eau. Mais bon, jusqu’à aujourd’hui ça ne m’a jamais empêché de voir ailleurs. »

Visiblement j’ai vu juste avec ma petite invitation à passer au niveau supérieur pour la magnifique brune présente devant moi. Il faudra cependant que je me méfie, la dernière fois que j’ai passé une soirée de ce genre, la nuit a été plutôt mouvementée, tout comme le réveil avec une Ginny présente à l’appartement contre toute attente, sans oublier ce mal de tête qui a persisté pendant facilement deux ou trois jours, mais je ne peux pas non plus me rétracter maintenant, je perdrai sûrement toute crédibilité. Puis arrive la question qui la démangeait sûrement depuis le début, pourquoi ? Comment ? Je me lance alors dans des explications, ajoutant toujours plus de fantaisie avec mes gestes et le timbre de ma voix. Répondre à la provocation c’est un de mes points fort, si elle espère me déstabiliser ne serait-ce qu’un peu avec ses questions elle risque d’être déçue, mais bon, petit à petit je vais réussir à retourner la situation et ça c’est une certitude. Alors je continue, je continue même jusqu’à en venir à l’autodérision. Je peux lire un sourire différent sur son visage, différent des autres. Serait-ce à ce moment-là que je me prends ma première tarte de la soirée ? Pour le coup faire attention à ce que je dis, marcher sur les œufs ce n’est vraiment pas mon truc. « Merci du tuyau, au moins l’un de nous pourrait ne pas repartir les mains vides ce soir. » Alors que ma main caressait délicatement cette barbe dont je prends grand soin, elle m’arrête dans mon élan. Métaphoriquement parlant, on pourrait voir un énorme point d’interrogation au-dessus de ma tête. Pour le coup je n’arrive pas à savoir si c’est une plaisanterie de sa part ou non. Je pense que j’étais prêt à entendre toute sorte de chose sortant de sa bouche, mais cette petite phrase, ce petit détail, ça, je n’y étais pas prêt. Le pire c’est que c’est fait exprès, ça l’amuse, la provocation, toujours plus de provocation. « J’espère que tu ne seras pas trop vexé si j’arrive à la choper avant, du coup. » Et elle en rajoute, sourire forcé, je dois avouer que j’ai de très mauvaises idées qui m’arrivent, toujours plus perverses les unes que les autres, j’espère qu’elle est tout aussi ouverte d’esprit que je peux l’être, mon karma serait vraiment trop merdique si elle n’était qu’intéressée par les femmes et ça remettrait également en question tout ce qu’elle a fait pour pouvoir m’adresser de nouveau la parole. Le regard s’ajoutant à tout le reste, elle a définitivement trop de confiance en elle, mais soit, je ne peux pas lui reprocher alors que j’ai moi-même ce trop-plein de confiance. Il est peut-être temps que je me réveille un peu, histoire de reprendre là où j’en étais et histoire de reprendre un peu la maîtrise de la conversation au passage. « Dans ce cas j'espère que je serai invité! »

M’installant confortablement, je repends mes questions, cette envie de tout savoir sur tout, savoir s’il y a moyen que la soirée se poursuive ailleurs ce soir ou un autre jour. Vous pourrez me dire ce que vous voulez, par rapport à ce mariage, mes sentiments pour Ginny, mais je sais très bien qu’il n’y aura jamais rien, que tout est fini depuis bien longtemps, je ne suis même pas sûr que ça ait vraiment commencé un jour, alors pourquoi toujours faire les mêmes reproches me demandant de me priver d’un amusement certain. Son accent était grillé à des kilomètres, j’ai vécu assez de temps en Angleterre pour entendre les accents venant du coin ou même de l’Irlande. Marquant une petite pause, visiblement la question lui pose un peu problème, elle ne veut peut-être pas me donner autant d’informations pour le moment, mais ce n’est pas vraiment mon problème. « Bien que plus discret, le tien n’est pas local non plus, je me trompe ? » Je ne peux retenir un léger éclat de rire. Elle n’apprécie décidément pas de perdre la mainmise sur la situation. Un sourire satisfait apparaît alors sur mon visage, même si elle essaie une fois de plus de retourner la situation, au moins elle ne s’est pas trompée, surtout que mon accent s’est un peu mélangé au fil du temps entre San Francisco, Londres et maintenant Brisbane. J’attends de voir si elle arrive à le reconnaître, mais surtout qu’elle réponde à ma question, au moins j’aurai l’impression qu’elle n’est pas tombée dans le vide. « Même si j’ai un doute, je vais tenter: américain ? » Acquiesçant d’un signe de la tête, elle se met à prendre une grande inspiration me montrant qu’elle est bien hésitante à vouloir me répondre, comme si elle avait quelque chose à cacher sur les raisons de sa venue à Brisbane, finissant par la même occasion son verre, petit détail que je ne vais pas oublier. « Et mon frère habite ici. En plus de l’excuse du soleil, bien sur. » Réponse courte, explication plus que réduite, je vais visiblement devoir me contenter de ça pour le moment, mais je me fais une petite note de me renseigner, je déteste ne pas avoir des réponses complètes à mes questions. « Soit et pour te répondre, c’est exact, de San Francisco pour être plus précis, même si j’ai vécu quelques années à Londres et maintenant à Brisbane, je ne l’ai visiblement toujours pas perdu. » Je ne perds pas de temps pour lui indiquer que son verre est vide et que je n’ai toujours pas oublié ce que je lui avais promis il y a quelques instants. Mes derniers jeux avec l’alcool remontent à un peu de temps maintenant, mais je ne dois pas avoir perdu la main, je l’espère en tout cas, ça serait vraiment le comble de faire le malin et de me ridiculiser en beauté par la suite. Un sourire de plus et me voilà embarqué dans ce jeu. « Je passe directement aux shooters, personnellement. Me suivras tu quand même ? » Comme si je pouvais abandonner maintenant. Je fais alors signe au serveur de venir nous servir quelques shooters comme le veut madame. En attendant que ça arrive, je décide à mon tour de lui poser la question sur son choix pour ce bar, elle doit l’apprécier un minimum pour vouloir y venir plusieurs fois. J’espère encore que le coup de la serveuse reste une blague pour sa part, pour le coup c’est mon ego qui en prendrait un coup si elle repartait avec une fille à ma place. « Bien joué, mais je pense que c’est mon frère qui a du avoir ce genre d’instinct. Je suis venue ici sur ses recommandations - les seules qui en valent la peine à mes yeux. » Ce n’est pas la première fois qu’elle mentionne son frère, je pourrais presque l’envier. Moi et mes frères et sœurs ça n’a jamais été ça, ils sont vite, même trop vite, devenus comme nos parents, les conséquences c’est qu’aujourd’hui je ne sais même pas s’ils sont encore en vie, un autre poids que j’ai toujours essayé d’oublier, le cas Victoria dont je prends la responsabilité pour l’avoir abandonné pour mieux fuir à Londres. « Tu as bien de la chance d’être proche d’un frère comme ça. Nous sommes une fratrie de quatre frères et sœurs et pourtant je n’ai plus aucune nouvelle d’eux, ça doit bien faire facilement sept ans maintenant. » Toujours plus de regrets, mais je sais que si j’essaie à mon plus grand malheur de les recontacter, j’aurai mes parents sur le dos et ça leur ferait trop plaisir de me voir me sentir coupable, de toute façon je ne sais même pas s’ils voudraient me parler après tout ce temps. Il vaut mieux passer le sujet avant que je ne sombre dans une déprime, ça serait vraiment con et pas mon genre qui plus est, les affaires Fitzgerald ça n’a jamais été simple et ça ne le sera probablement jamais, je me surprends même à penser à eux dans cette situation. Ça tombe plutôt bien, j’ai d’autres questions pour elle. Jusqu’à maintenant la soirée ne se résume peut-être qu’à une série de questions que l’on se pose chacun notre tour, mais c’est toujours mieux pour cerner la personne qu’on a en face au risque d’être déçu plus tard si on a été trop pressé. C’est pour ça que j’aimerais savoir la raison de sa première approche, ce bar ne manque pas de mecs excités à la moindre vue d’une poitrine un peu trop visible, alors pourquoi être venu vers moi plutôt qu’un autre ? Bon, après il faut dire qu’elle ne pouvait pas faire de meilleur choix que moi, mais bon, on va éviter de déballer tout mon ego pour le moment. Un rire un peu plus affirmer et je suis dans l’attente de sa réponse, ne trouvant qu’un simple sourire en répons pour le moment. « Je t’ai dit, on ne me dit pas non à moi non plus. Donc pour aujourd’hui, je suis allée vers toi uniquement pour que tu craques et dises oui cette fois ci - très simple apparemment. » Je laisse à mon tour échapper un rire, car d’une certaine manière elle a bien réussi son coup, mais si j’étais moins têtu ça aurait été déjà un oui la première fois, mais bon, après tout ça rend la chose encore plus amusante non ? Je termine à mon tour mon dernier verre de bourbon d’une gorgée voyant nos fameux shooters en approche « Haha, mais tu ne réponds qu’en partie à ma question, la première fois ? Pourquoi être venue la première fois ? » Oui, je peux être quelqu’un d’entêté, mais j’ai également envie de voir si elle va réussir à faire gonfler mon ego ou si elle choisira une fois de plus son côté avar de compliment pour mieux me faire tomber à ses pieds avant que ce ne soit l’inverse même si ça sera sûrement difficile pour moi, car courir l’un après l’autre c’est quelque chose que je fais rarement, un sourire et la plupart des filles sont déjà dans mon lit. C’est donc le plus naturellement du monde et la façon la plus directe également, que je me renseigne sur la suite de la soirée, ça serait con que je me retrouve avec un portefeuille manquant et mon corps, ivre, allongé sur le calage des chiottes. Mais elle reste silencieuse, pas un seul mot ne sort de sa bouche, un simple regard échangé qui ressemble un peu plus à une mini-bataille comme font les gosses pour savoir celui qui tient le plus longtemps. Les shooters posés sur notre table et voilà qu’elle s’en approprie un. Relevant sa tête vers moi et elle me remontre tout en charme son sourire. « Reste un peu plus longtemps et tu verras. Cul sec, Fitz. » Le verre vide, elle insiste du regard, comme si elle attendait que je la suive dans son mouvement. Je prends donc à mon tour un des verres posés devant moi. L’odeur de cet alcool m’arrivant jusqu’à mes narines de là où ils sont, je ne peux que constater que ce ne sont pas les plus légers qui ont été choisis, mais soit, voyons celui ou celle qui jettera l’éponge en premier. « Dans ce cas… Cul sec Deb. » Lui dis-je, faisant fi d’avoir la gorge arrachée par ce que je viens d’engloutir.

Alors que j’étais prêt à en reprendre un pour vois si elle pouvait me suivre, elle prit la décision de se lever de son tabouret. D’abord intrigué par ce mouvement soudain de la part de la jeune brune, mais la voilà s’approchant de moi avant de me tendre sa main en signe d’invitation à la prendre. J’hésite un instant, que peut-elle bien me réserver ? Une prise de karaté ? Est-elle à ce point touchée dans son âme par mon refus de la semaine dernière ?  « Tu danses - et non tu n’as pas le choix. Ne me sors pas l’excuse du tu ne sais pas danser, si tu sors d’une fortune familiale ou je sais pas quoi comme tu m’as dit, tu sais forcément danser. » Voilà quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas. Moi savoir danser ? Je pense qu’il y a tromperie sur la marchandise, si je suis plutôt doué dans tous les domaines, il en est bien un qui n’en fait pas partie et c’est danser. Surtout que ce n’est pas vraiment le style de musique sur lequel on nous fait danser lors des galas ou cérémonies en tout genre. Mais bon, voyons les choses en grand, je vais aller discuter avec celui qui s’occupe de la musique, je vais peut-être réussir à tourner la chose à mon avantage. « Très bien, je ne puis refuser cette invitation Madame. Vous avez fait un excellent choix de cavalier. » Me levant à mon tour avant d’attraper cette main qui m’était tendue, je ne tarde pas à la lâcher. « Excusez-moi ma chère, mais j’ai à parler, je reviens d'ici quelques secondes. » Ce changement de ton n’est pas vraiment anodin, si elle veut me voir danser, autant que ce soit sur un élément basé d'un monde que je connais bien. Je me dirige donc vers Kevin, le mec du son, un gars plutôt sympa que je connais depuis un petit moment maintenant, je suis certain qu’il m’accordera cette faveur. Après un vulgaire high five, je lui demande s’il ne serait pas possible de nous mettre quelque chose de plus calme, un slow, de la musique qu’il met lors des événements de la haute société. Je peux voir derrière moi Debra se demander ce que je peux bien faire, mais voilà, d’un signe de la tête il accepte ma requête. Je tourne alors les talons pour revenir vers ma partenaire de danse. « Madame. » Tirant ma révérence comme il se doit, je penche mon corps vers l’avant tout en lui proposant de prendre ma main comme elle me l’a fait il y a peu. Une fois saisi, je la rapproche vers moi, afin que nos deux corps soient plus près qu’ils ne l’ont été jusqu’à présent, un regard charmeur par ci, un léger sourire par là et me voilà presque perdu dans ses yeux envoûteurs. « Bon, tu m’excuseras, mais je n’ai pas le costard et les gants sur moi, j’espère que tu n’es pas offensée ? » Un rire un peu plus marquant et nos deux corps continuent de se balancer au rythme lent de la musique. Je dois dire que je suis plutôt satisfait de sa prise de décision, non seulement ça nous permet un certain rapprochement, mais en plus je dois dire qu’être plus grand qu’elle et être celui qui mène la danse actuellement me confère une certaine satisfaction. « D’où te vient ce besoin pressant de tout savoir directement ? Les surprises te font peur ? » Un petit rire s’échappant, j’ai rapidement fait le même rapprochement avec la jeune femme dont je ne connaissais que le prénom et rien d’autre. « Dit la femme dont je ne connais que le prénom. Mais bon, comme je te l’ai dit, j’aime avoir la mainmise sur ce que je fais, même si l’effet de surprise est quelque chose que j’apprécie, j’aime avoir la maîtrise de la situation. Et comme tu as pu le remarquer, je suis quelqu’un d’extrêmement curieux. » Lui dis-je avec un large sourire. D’autres clients s’amassent autour de nous, alors que beaucoup avaient quitté la piste après le changement de musique, visiblement ils se prennent eux aussi au jeu. Alors que son corps se serre de plus en plus contre le mien, je peux sentir son souffle, son parfum… Ne pas faire quelque chose que je vais regretter, ne pas être celui qui tombe en premier. Je lui lâche une main pour la faire tourner sur elle-même avant de la rapprocher au plus près de moi, son dos contre moi, mes lèvres à deux doigts de parcourir son cou, l’effleurant au passage et voilà que je lui fais reprendre place face à moi, pour toujours mieux contempler ses yeux. « Tu ne te débrouille pas trop mal je dois dire. Me voilà agréablement surpris, je commençais déjà à avoir peur que tu m’écrases les pieds à chaque faux pas venant de toi. » Un sourire taquin et je peux déjà l’entendre prendre plaisir à écouter mes mots. Je ne me souviens plus vraiment de la dernière fois où j’ai bien pu prendre plaisir à danser. Puis un geste, un petit geste, un simple reflex venant de moi, ma main trouve le chemin de son visage, replaçant cette mèche tombée depuis notre dernière figure. « Aurai-je la chance d’en savoir un peu plus ce soir ? Ou devrais-je attendre qu’il y ait une prochaine fois ? » Je suis plutôt confiant sur cette prochaine fois, si rien ne dérape, je ne vois pas pourquoi il n’y en aurait pas et ça serait terriblement décevant pour moi de ne pas avoir réussi à faire plus que danser après un shooter dans un bar. Ma main tenant la sienne et l’autre gagnant quelques centimètres de plus tout en gagnant en fermeté, c’est comme si je ne voulais plus que cette danse s’arrête, un instant qui me permet d’oublier tous les problèmes que je vais retrouver quand je retrouverai ce lit froid. Je guette le moindre signe de sa part, serait-ce l’instant où sa main va venir chauffer ma joue d’un geste brusque ? « Je crois bien que la musique est sur le point de se finir, j’espère qu’il ne va pas changer de genre si jamais tu es partante pour une deuxième valse ou je risque vraiment de me ridiculiser comme jamais. »
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Edward & Debra


La petite remarque qu’elle se permit à propos de son mariage arrangé et du fait qu’il devrait, un jour, bien se libérer comme un grand de l’emprise de ses parents, elle n’avait pu s’en empêcher. En vrai, c’était une remarque gratuite juste pour le taquiner, apparement c’était le genre de choses qu’il prenait bien. Je ne sais pas quand ça sera fait, mais il faudra avant tout trouver les magouilles de nos parents dans la rédaction de ce contrat, sinon j’ai bien peur que ça tombe à l’eau. Mais bon, jusqu’à aujourd’hui ça ne m’a jamais empêché de voir ailleurs. » Debra vint pencher légèrement la tête sur le côté, observant quelques instants Edward avec un peu plus d’attention. Apparement, elle avait cru comprendre que la fidélité ce n’était pas réellement sa tasse de thé - sinon, après tout, il ne serait pas là ce soir en train de lui parler comme il le faisait; sinon il faisait tout de travers. Cette impression se renforça lorsqu’il commença à porter son attention sur la serveuse, non loin d’eux, pour expliquer sa présence régulière dans le coin, dans ce bar. Alors, elle sauta une nouvelle fois sur l’occasion pour l’embêter, et sur un point où elle savait qu’il allait tiquer - tous les hommes tiquaient quand elle en arrivait à ce point. Jouer, ce moquer, c’était ce qu’elle savait faire de mieux et la réaction d’Edward ne se fit d’ailleurs pas attendre. Lui qui semblait avoir aussi le regard joueur, qui semblait ne pas vouloir s’arrêter dans la discussion pour ne pas perdre d’avantage, pour toujours comprendre et anticiper - là, il se serait pris une claque monumentale qu’il aurait eu la même tête. Comme si tout son corps s’était arrêté, comme s’il analysait ce que Debra venait exactement de lui dire, qu’il n’avait pas tout à fait compris et surtout qu’il n’en croyait pas ses oreilles. Alors bien sur, elle en souriait, et quel sourire moqueur, espiègle qu’elle osait aborder. Parce-qu’elle savait qu’il n’était plus aux commandes de la situation là et qu’il paniquait, qu’il n’aimait pas ça. Elle le savait parce-que si les rôles avaient été inversés, ça aurait été elle qui se serait retrouvée dans cet état là. Elle se contenta cependant de rester là, à l’observer, fière de son propre comportement et attendant qu’il revienne sur terre. « Dans ce cas j'espère que je serai invité! » Elle laissa alors aller son rire, franc - il ne perdait donc jamais une occasion de tourner ça en jeu, en blague. Elle vint pencher quelque peu sa tête sur le côté, plissant les yeux, secouant légèrement son visage souriant. Elle n’ajouterait rien, mais c’était quand même un sacré phénomène à ses yeux. Et puis, ne pas répondre lui permettait de le laisser dans le vague, dans le flou - et de lui laisser de quoi cogiter pour plus tard à ses propos. Et alors, Edward relança la conversation, retournant aux questions qui lui titillaient le bout de la langue; questions auxquelles Debra s’amusait à ne répondre que vaguement, ou à changer le sujet pour retourner vers lui. Parce-que bien qu’il soit intrigué par sa personne, de son côté Debra tentait toujours de comprendre sur quel genre d’individu elle avait bien pu tomber. Car ici, à Brisbane, les gens ne la connaissaient pas. Les mois qu’elle avait passé ici jusque maintenant, elle les avait passé enfermée pour ne pas qu’on voit son ventre. Alors, la repousser comme ça, ce n’était pas à cause de cette histoire. En revanche, son égo était blessée qu’il ait eu ce genre de réaction alors qu’elle n’avait clairement pas grand chose à se reprocher physiquement. Et elle n’aimait pas ne pas savoir pourquoi il avait fait ça, pourquoi il avait choisi d’agir comme ça. Alors elle voulait creuser, contourner la discussion, apporter des précisions à son tableau. « Soit et pour te répondre, c’est exact, de San Francisco pour être plus précis, même si j’ai vécu quelques années à Londres et maintenant à Brisbane, je ne l’ai visiblement toujours pas perdu. » Elle fronça délicatement le bout du nez. « On ne perd jamais réellement son accent, je crois. Malheureusement. » Parce-que le sien, même si elle ne l’avouerait qu’à demi-mots, elle aurait bien voulu le perdre complètement en mettant les pieds en Australie - il était bien trop fort et prononcé pour que ça arrive dans un jour proche, il faudrait qu’elle fasse des efforts pour le perdre aussi mais c’était autre chose ça. Finalement, Edward accepta le défi que la jeune femme lui lança en acceptant de passer lui aussi aux shooters. Autant vous dire qu’elle se retenait de sourire encore davantage. « Tu as bien de la chance d’être proche d’un frère comme ça. Nous sommes une fratrie de quatre frères et sœurs et pourtant je n’ai plus aucune nouvelle d’eux, ça doit bien faire facilement sept ans maintenant. » Debra vint légèrement hausser les épaules, comme pour signifier que ça ne l’étonnait pas plus que ça, ce genre d’aveux. « Je ne parle pas à ma soeur si je n’y suis pas obligée non plus, tu sais. C’est pas si dramatique. » Et à ses yeux, ça ne l’était réellement pas. Elle ne partageait rien d’autre qu’une famille et un nom avec sa soeur. Pour le reste, elles étaient différentes en tous points et il y avait énormément de détails chez Rebecca qui dérangeait Debra. Alors, dès qu’elle avait pu, elle avait juste commencé à faire comme si elle n’existait pas et ça se passait bien mieux comme ça. Edward ne s’attarda cependant pas sur le sujet, et Debra put par la même occasion sortir l’image de sa soeur rapidement de sa tête - elle pourrait presque lui en être reconnaissante. « Haha, mais tu ne réponds qu’en partie à ma question, la première fois ? Pourquoi être venue la première fois ? » Venant soutenir son visage de sa main, coude posé sur le bar, Debra vint plisser quelque peu les yeux, analysant en quelques instants Edward. Plusieurs options s’offraient à elle, il ne lui restait plus qu’à choisir quel comportement elle voulait surtout adopter. Et puis, ça lui permettait de laisser la question du jeune homme en suspend pendant quelques instants, la faisant languir - elle adorait voir les hommes attendre après elle, même pour des détails si insignifiants. Finalement, elle se releva de sa position pour venir hausser les épaules légèrement. « Tu étais celui qui était le moins saoul du bar. J’ai pas froid aux yeux, mais je ne suis pas non plus du genre à me mettre tant en danger, tu vois. » Elle retint un petit sourire en coin avec beaucoup de mal, tentant de garder son air détaché le plus longtemps possible. Après tout, si elle voulait rester maitre de la situation et surtout lui rendre la monnaie de sa pièce pour l’avoir laissé sur sa faim et de mise de côté la dernière fois, il fallait qu’elle s’accroche encore un peu. La petite était du genre revancharde. La conversation continuait d’aller bon train, la soirée commençait à s’avancer doucement mais surement, et les shooters furent enfin servis. Elle aurait pu se contenter d’un verre, certes - mais ce n’était pas aussi amusant à la fin. Et alors qu’il s’y attendait le moins, elle descendit de son tabouret pour l’inviter - le forcer - à venir danser. Vu l’expression de surprise qui passa sur le visage d’Edward, elle avait encore réussi son coup. « Très bien, je ne puis refuser cette invitation Madame. Vous avez fait un excellent choix de cavalier. Excusez-moi ma chère, mais j’ai à parler, je reviens d'ici quelques secondes. » Elle fit une petite moue en voyant le jeune homme fuir aussi rapidement - et se ravisa de faire quelconque commentaire quand elle put voir qu’il était parti demander un changement de musique. Après tout, s’il voulait l’impressionner, il pouvait se permettre de choisir la musique. Elle, elle avait tellement écumé tous les bars et les boites de nuit de Dublin et d’autres villes qu’elle avait appris à se déhancher sur à peu près n’importe quel style de musique. Elle faisait partie de ceux qui vivaient la nuit, qui travaillaient pour dépenser en sortie en boite de nuit et en bouteille de vodka hors de prix. Comme promis, Edward revint vers elle rapidement, alors que le son changeait délicatement dans les enceintes de la salle. « Madame. » Il était donc lui aussi plein de surprises - et cette petite révérence fit pouffer légèrement la jeune femme de rire. Et avant qu’elle ait pu ajouter quoique ce soit, Edward attrapait déjà sa main pour venir rapprocher son corps du sien. « Bon, tu m’excuseras, mais je n’ai pas le costard et les gants sur moi, j’espère que tu n’es pas offensée ? » Petit rire amusé, avant de venir hausser légèrement les épaules. « Je m’en remettrai. Pour aujourd’hui. » Et parce-que ce n’était clairement pas nécessaire pour ce soir, dans cet endroit. Rapidement, leurs deux corps semblaient s’habituer l’un à l’autre, commençant à se mouver dans une harmonie certaine. Debra en profita pour analyser un peu mieux Edward et lui posait une question qui menaçait de s’échapper depuis déjà quelques minutes. « Dit la femme dont je ne connais que le prénom. Mais bon, comme je te l’ai dit, j’aime avoir la mainmise sur ce que je fais, même si l’effet de surprise est quelque chose que j’apprécie, j’aime avoir la maîtrise de la situation. Et comme tu as pu le remarquer, je suis quelqu’un d’extrêmement curieux. » Avec un petit rire, Debra ne put s’empêcher de secouer un peu la tête. Les hommes qui voulaient contrôler les situations - ô qu’elle en avait connu. Mais ce qu’elle avait souvent remarqué, si ce n’était pas tout le temps, c’était que ces hommes là étaient ceux qui, au final, avait le plus besoin d’être rassurés à la fin d’une journée. Ils étaient tous de plus gros coeurs tendres qu’ils n’auraient bien voulu l’admettre. « Tu manques la moitié du fun à vouloir autant contrôler ce qu’il se passe. Je veux dire, je suis d’accord qu’être maitre de la situation c’est plus que satisfaisant parfois. Mais… Ce petit truc ultra excitant de quand tu sais pas ce qu’il va arriver en suite… C’est le meilleur. » Elle, elle ne fonctionnait qu’à ça quand elle était encore à Dublin. Partir de chez elle, se laisser porter par le vent et voir où est-ce qu’il allait la mener. Rencontrer des gens - bonnes ou mauvaises rencontres d’ailleurs -, les suivre le temps d’une soirée; prendre ce qu’il y avait à prendre, l’amusement surtout, et rentrer chez soi le soir en ayant vécu quelque-chose d’inédit. Ca, c’était vibrant selon Debra. Et il était vrai que ça lui manquait énormément depuis qu’elle était arrivée dans les parages - elle n’avait surtout pas trop eu l’occasion de se laisser porter par la vie de nouveau comme elle avait tant eu l’habitude. En revanche, ce qui semblait commencer à la faire vibrer ce soir, c’était la façon dont Edward et elle se rapprochaient naturellement rapidement l’un de l’autre alors que la danse suivait son cours. Et ce qui la prit de cours, le geste surprenant de la part du jeune homme, ce fut de la faire tourner rapidement sur elle même pour venir l’attraper de nouveau, dos à lui. Ils étaient censés danser quelque-chose de basique, banal et surtout de tranquille - mais Debra pouvait clairement sentir que la danse était passée à un aspect différent, diablement plus excitant surtout. Et alors que les bras d’Edward venait tenir son corps contre le sien, alors que son souffle se faisait sentir davantage au creux de son cou à elle, elle s’autorisa un petit sourire. Amusé, espiègle. En ce moment même, là, elle se sentait revivre en tant que femme comme elle n’avait pu ressentir depuis des mois. Même si ça ne pouvait se voir de l’extérieur, et même si elle n’avait pas pensé que ça pourrait arriver si vite, quelque-chose venait de se consolider en son sein, quelque-chose qui avait été cassé par les dernières péripéties de sa vie. Une slave de frissons se fit ressentir le long de son échine alors que le jeune homme la faisait tourner de nouveau pour qu’elle puisse lui faire face. « Tu ne te débrouille pas trop mal je dois dire. Me voilà agréablement surpris, je commençais déjà à avoir peur que tu m’écrases les pieds à chaque faux pas venant de toi. » Debra changea le petit sourire satisfait qu’elle abordait pour elle même quelques instants plus tôt pour venir prendre un air quelque peu désabusé. « Ce n’est pas une danse qui me mettra en difficulté, mon grand. Et encore, je pourrai dire que ce n’était que l’échauffement là. » Sa voix avait légèrement changé de nuance entre le début de cette danse et désormais. Plus mielleuse, presque plus douce - surtout plus séduisante. Elle ne pouvait rien y faire, à vrai dire; la plupart du temps, cette voix ci arrivait par automatisme quand elle commençait à bien se sentir auprès de quelqu’un qu’elle venait de rencontrer. Et surtout qui lui plaisait un minimum. Par la suite, sans qu’elle ne s’y attende réellement, elle put voir dans son champ de vision la main d’Edward venir doucement se soulever pour venir, presque imperceptiblement, replacer une de ses mèches de cheveux rebelles. Heureusement que Debra n’était pas du genre à rougir facilement, sinon elle savait d’avance qu’elle aurait été cuite à ce moment là. Néanmoins, elle ne manqua pas de remarquer le geste, aussi simple et anodin qu’il pouvait être. Le jeune homme avait un côté coeur tendre, lui aussi, donc. « Aurai-je la chance d’en savoir un peu plus ce soir ? Ou devrais-je attendre qu’il y ait une prochaine fois ? » Alors que jusque maintenant, leurs regards n’arrêtaient pas de s’accrocher, Debra ne se gêna pas pour venir baisser le sien. Comme si de rien n’était, comme une personne pourrait faire si elle se trouvait gênée ou qu’elle était amenée à réfléchir. C’était concrètement la seconde option qui avait été opté pour Debra. « Je crois bien que la musique est sur le point de se finir, j’espère qu’il ne va pas changer de genre si jamais tu es partante pour une deuxième valse ou je risque vraiment de me ridiculiser comme jamais. » Un petit rire, délicat, s’empara de la jeune femme alors qu’elle relevait de nouveau le regard vers son compagnon de la soirée. Si Edward savait déjà déchiffrer le regard de Debra, il aurait pu y voir cette petite étincelle de malice qui ne prévoyait clairement pas réellement quelque-chose de bon pour lui - mais d’amusant pour elle. C’était presque imperceptible, et pourtant elle avait ce regard taquin, malin, comme les enfants qui s’apprêtaient à faire une bêtise. Pinçant légèrement ses lèvres, elle vint délicatement prendre le visage du jeune homme dans sa main, approchant son visage de son oreille pour lui murmurer ses prochaines paroles. « Une prochaine fois peut-être alors. » Rétractant son visage en laissant délicatement glisser son nez contre l’arrête de la mâchoire d’Edward, elle s’arrêta juste pour déposer un léger baiser à la commissure de ses lèvres. Calculé, ce l’était. Aussi près de ses lèvres, elle s’était peut-être laissée un peu emportée par le moment. En tous cas, elle ne resta pas longtemps dans cette position, se dégageant assez rapidement des bras du jeune homme. Oui, c’était vil et cruel. Et oui, elle adorait jouer avec le feu. C’était aussi comme ça qu’elle se sentait pleinement en vie. Reprenant à grands pas le chemin du bar, elle vint reprendre son sac qui était restée posé dessus, buvant en cul sec un de deux shooters qui les avaient attendu durant la danse sur le bar, avant de venir écrire rapidement son numéro sur l’une des petites serviettes posées sur le bar et de le laisser trainer à côté du shooter restant. A tout moment, Edward pouvait la rattraper - mais elle espérait grandement que l’effet de surprise lui aurait laissé assez de temps pour filer. Normalement, comme on pouvait dire, la vengeance était un plat qui se mangeait froid. Pour l’occasion, il était plutôt chaud - et c’était comme ça qu’il fonctionnait le mieux. Prenant le chemin de la sortie du bar, elle ne s’arrêta qu’à hauteur des portes pour se tourner une dernière fois vers Edward. Leurs regards se croisèrent, et elle vint lui faire un clin d’oeil en lui envoyant un baiser, soufflant sur sa main. Elle sentait sa fierté se mettre en place, son sang bouillir de joie à l’intérieur de son corps. Et seulement lorsqu’elle fut sure qu’il eut le temps de comprendre clairement ce qu’il se passait, elle passa les doubles-portes du bar.

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Cette soirée ne devrait pas être pleine de mystère. Elle devrait être banale comme toutes les autres, un bar, de l’alcool, une femme, une danse, une soirée qui se finit dans mon lit. Pourtant même si elle réunit toutes ces choses c’est si différent, la machine Edward qui semblait si désespérée ces derniers temps s’est remise en marche. Tout semble si banal et différent en même temps, j’ai l’impression de la connaître depuis tellement de temps et pourtant je viens seulement de faire sa connaissance, je ne sais rien d’elle, serait-ce de par notre caractère qui semble si proche l’un de l’autre ? Je ne sais pas, mais une chose est sûre, cette rencontre ne se finira pas de la même façon que la dernière fois. Elle s’amuse à son tour, elle ne tient pas souvent la même position, donnant l’impression d’être scruté de fond en comble, d’être étudié par la jeune femme se tenant devant moi, chose que je ne me refuse pas de faire à mon tour, admirant le peu de ce que je peux voir. Puis sa réponse me donna comme un violent coup à la tête. Combien ai-je de chance de me faire avoir deux fois par une femme plus intéressée par les courbes d’une autre femme que la musculature d’un homme ? Le karma ne peut pas m’avoir abandonné à ce point, je le refuse même. Elle ne peut que s’amuser avec moi une fois de plus, sinon elle ne se serait pas donnée autant de mal pour me retrouver. Puis je réfléchis, après tout je n’ai encore jamais eu deux femmes à la fois présentes dans mon lit, ça pourrait être amusant. Lui faisant part de mon idée, elle ne me répond pas vraiment ce que j’aurais aimé entendre, un simple rire, pas un mot. Je ne perds pas espoir, après tout même si elle n’a pas dit oui, mais elle n’a également pas refusé.

Nous sommes comme dans notre propre monde, le bar se remplit à vue d’œil et pourtant aucun bruit parasite n’arrive jusqu’à mes oreilles. La dernière fois que j’ai apporté autant d’attention à une inconnue remonte à quelques années maintenant, depuis Londres. Notre discussion continue alors que les minutes défilent sous nos yeux. Rien ne pourrait me sortir de cette attention que je porte à mon interlocutrice, sauf peut-être un énième canular téléphonique de Noah avec le portable de Ginny afin de se venger de mes rares visites. « On ne perd jamais réellement son accent, je crois. Malheureusement. » Une fois de plus, je ne peux qu’approuver ce qu’elle dit. J’ai beau avoir gardé ce nom qui me dégoûte toujours autant, j’aimerais changer tout ce qui pourrait me lier à ma famille, mes origines, mes parents, mon sang et si je ne pouvais pas faire chier mes parents avec, mon nom de famille également. C’est malheureux, je le sais bien, je ne devrais pas avoir à me plaindre, certaines personnes n’ont plus de parents ou n’en ont jamais eu, mais vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait de se sentir manipuler à chaque seconde, savoir que son destin n’est pas entre ses mains, mais entre celles de parents avides de réussite sociale et économique, allant même jusqu’à la manipulation des médias et de la justice, combien de fois je me suis retrouvé au commissariat et sorti à peine une seconde plus tard après que les lieutenants eurent vent de mon nom de famille. Mais si j’en suis ici aujourd’hui c’est grâce à eux, sans leurs propres erreurs je n’aurais jamais pu me défaire de leur étreinte. « Comme tu le dis si bien, malheureusement… » Je ne sais pas ce qu’elle a eu envie de fuir en arrivant à Brisbane, mais quelque chose me dit que ça a aussi un lien avec sa famille. « Je ne parle pas à ma sœur si je n’y suis pas obligée non plus, tu sais. C’est pas si dramatique. » Si seulement ça pouvait être le cas, mais c’est tout aussi compliqué avec mes frères et sœurs, surtout avec Vicky, moi qui me prenais pour le grand frère modèle, celui qu’il fallait suivre et écouter, celui qui se vanter de valoir mieux que son père et pourtant je suis là, sans savoir ce qu’ils deviennent. Changeant vite de sujet avant que le sujet ne devienne trop morose, ne tardant pas à me répondre, la jeune brune essayer tant bien que mal de montrer le moins de signes d’intéressements possibles. « Tu étais celui qui était le moins saoul du bar. J’ai pas froid aux yeux, mais je ne suis pas non plus du genre à me mettre tant en danger, tu vois. » Je ne peux retenir un rire, si seulement elle savait dans quel état j’étais ce jour-là, c’est également en partie à cause de ça que je l’ai renvoyé de là où elle venait avec son courage pour m’aborder. Je ne dois pas me plaindre, car ceci ajouté à son caractère tout aussi bien trempé que le mien me permet d’oublier certaines choses de la vie, certaines vérités dont je me passerai bien. Puis les verres furent enfin servis, je dois dire qu’ils n’ont pas fait long feu, mais avant que le dernier ne soit avalé d’un coup, la jeune femme se leva de son tabouret avec une idée derrière la tête et cette fois-ci bien déterminée à ne pas essuyer un nouveau refus de ma part. Faisant mes petites affaires de mon côté avant de la rejoindre à nouveau, je pouvais sentir son ton un peu agacé d’être laissée sur le banc devant m’attendre. « Je m’en remettrai. Pour aujourd’hui. » Esquissant un léger sourire, je laisse la musique dicter la cadence de notre petite danse improvisée comme on me l’a si bien appris il y maintenant plusieurs années. Cette proximité ne nous empêche pas de continuer à se chercher l’un et l’autre, continuant la discussion là où on l’avait laissé il y a peu de temps. « Tu manques la moitié du fun à vouloir autant contrôler ce qu’il se passe. Je veux dire, je suis d’accord qu’être maître de la situation c’est plus que satisfaisant parfois. Mais… Ce petit truc ultra excitant de quand tu sais pas ce qu’il va arriver en suite… C’est le meilleur. » C’est au tour du petit sourire malicieux d’apparaître sur mon visage, si elle aime les surprises, elle va pouvoir être servie, sans vouloir me vanter je pense être plutôt bon dans le domaine de l’imprévisibilité. « C’est vrai… tu n’as pas totalement faux. Ça doit sûrement être une déformation professionnelle de ma part, mais ça ne m’a jamais posé de problèmes jusqu’à aujourd’hui, bien au contraire. » Lui dis-je tout en resserrant l’emprise de mes mains sur son corps. Déformation professionnelle ou peut-être plutôt personnelle, ayant tout laissé m’échapper entre mes doigts tout au long de ma vie, emmagasinant erreur sur erreur sans ne rien pouvoir faire pour pouvoir revenir en arrière. Alors que nous laissons de plus en plus de place au silence, je décide de mettre un peu plus de rythme, franchement, je n’ai jamais aimé ce genre de danse, beaucoup trop lente pour un homme comme moi qui a en horreur les petits pas. Je dois dire que je ressens une certaine excitation dans ce petit jeu auquel nous jouons depuis le début de la soirée, mais à ce moment précis, c’est une tout autre pulsion qui s’empara de mon corps. Une sensation d’inconnu, comme si je ne pouvais plus garder le contrôle sur la situation, c’est donc de cette sensation qu’elle m’a décrite tout à l’heure ? « Ce n’est pas une danse qui me mettra en difficulté, mon grand. Et encore, je pourrai dire que ce n’était que l’échauffement là. » Le ton de sa voix a changé, ça je ne suis pas passé à côté de ce détail, mais c’est un autre détail qui me laisse un peu mal à l’aise, ce geste, ce simple geste de remettre une mèche en place, aussi anodin cela puisse paraître ce n’est pas vraiment le genre de chose que l’on fait quand on est à ma place. Je ne sais pas vraiment ce qui m’est passé derrière la tête, c’est comme si c’était un pur reflex de ma part, comme si je la connaissais depuis plus longtemps que ça. Toujours dans le silence, je lui pose alors une autre question, simple, sans détournement, mais rien, aucune réponse, je n’ai le droit qu’à un petit sourire malicieux qui ne laisse rien présager de bon, un sourire dont j’ai beaucoup usé moi aussi. Alors que j’attends toujours une réponse de sa part, elle vient se rapprocher de mon oreille, posant ses mains sur mon visage, désireuse de me laisser quelques mots chuchotés. « Une prochaine fois peut-être alors. » Un sourire de plus, une réponse tout aussi cruelle que les autres, toujours aussi mystérieuse, mais je ne m’attendais pas vraiment à sa prochaine action. Alors qu’elle se retire délicatement, s’éloignant peu à peu de mon oreille, elle laisse ses lèvres s’approcher des miennes, ne me laissant à peine le temps de réaliser la situation. S’il y a bien quelque chose auquel je ne m’attendais pas après avoir cerné un minimum son caractère c’était bien ça, quoique maintenant que j’y pense c’est d’une cruauté sans nom de faire ça, me laissant à ma place sans même pouvoir aller plus loin ce soir. Car oui, à peine ses lèvres s’étaient décollées des miennes qu’elle était partie, ne laissant qu’un numéro sur un bout de serviette restée non loin de nos verres. Je ne peux voir son ombre quitter le bar, ne laissant que l’odeur de son parfum en signe de présence. Le numéro enregistré, c’est un énième sourire que je laisse échapper, téléphone en main, je quitte également la pièce tout en envoyant un sms à la jeune femme. "
Citation :
Tu ne perds rien pour attendre pour ne pas m’avoir accompagné dans mon lit après cette soirée, c’est d’une cruauté dont même moi je n’aurais pas pu faire preuve ! "
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