| tonight, we are young (penelope&emre) |
| | (#)Jeu 20 Avr 2017 - 11:57 | |
| Les journées commençaient à décliner. L'été s'échappait, laissant place à un automne encore doux. Malheureusement pour Emre, ce changement n'était pas forcément de bonne augure, puisqu'il signifiait une baisse des consommations. L'été, les gens étaient plus frivoles, plus décadents ; ils se laissaient porter par leurs envies, s'autorisaient des petits plaisirs interdits et par leur fougue. L'hiver, les tentations s'amenuisaient ; seuls les clients réguliers venaient régulièrement à sa rencontre. D'humeur maussade, Emre avait tout de même pris la peine de traîner sa carcasse jusqu'à l'université. En début d'année, il s'était inscrit en deuxième année de sciences politiques – cursus qu'il avait déjà suivi en Angleterre, mais qu'il n'avait jamais pu achever. Un stylo à la main, il prenait quelques notes lorsqu'il attrapait l'essentiel de l'information transmise par son professeur. Après un temps qui lui sembla infini, une sonnerie stridente annonça la fin de la matinée. Emre, pressé de quitter les lieux, ne demanda pas son reste : il rassembla ses affaires, et quitta l'amphithéâtre. Son portable à la main, il consultait les quelques messages qu'il avait reçu, et regarda quelles étaient les nouvelles sur les réseaux sociaux. Son regard s'arrêta sur une publication particulière – une photo de plusieurs filles, où le visage de Penelope rayonnait. Plutôt que de rentrer chez lui dans l'immédiat, il choisit de bifurquer en direction du garage où elle travaillait. L'idée qu'il avait en tête ? L'inviter à boire un verre. Depuis qu'elle l'avait dépanné, ils s'étaient recroisés à quelques reprises. Un jeu de séduction s'était progressivement mis en place, et Emre s'en amusait. « Salut, jolie Péné. » Dit-il en s'accoudant contre la portière d'une voiture. La concernée, accroupie, pivota légèrement pour voir qui osait venir l'interrompre en plein travail. Elle n'avait sans doute pas l'habitude d'être hélée de la sorte – et encore moins avec un minimum de tact et de délicatesse. Penelope travaillait dans un univers masculin relativement machiste, et elle lui avait un jour dit que les blagues grivoises et les stéréotypes discriminants étaient monnaie courante, et faisaient partie de son quotidien. Emre s'en était offusqué, mais reconnaissait volontiers que cela ne le surprenait pas ; les hommes étaient souvent bien indélicats, et bien idiots devant la gent féminine. De plus, des siècles d'une prétendue supériorité sur le sexe faible les laissaient croire que tout – ou presque – était permis. « Je commençais à me languir de toi. » Ajouta finalement Emre, alors que Penelope se frottait les mains dans un chiffon déjà plein de cambouis. « Je passais pour te proposer de prendre un verre, ce soir. C'est moi qui invite, évidemment. » Dit-il en souriant sincèrement. Emre était plutôt un loup solitaire ; il était rare qu'il sorte accompagné, et encore plus rare qu'il le fasse par plaisir. D'habitude, lorsqu'il sortait, c'était pour faire du business. Il gardait son fils dans un coin de son esprit, à chaque fois qu'il tendait un petit sachet à un consommateur. Ce soir, les choses seraient différentes. « Au fait, Péné ! » S'exclama-t-il en se retournant vers elle. Elle s'interrompit à nouveau dans son travail, et releva la tête vers lui. Il marchait à reculons, se rapprochant peu à peu de la sortie. « Ce soir, viens habillée en fille. » Il laissa échapper un rire léger, amusé par ses propos. L'Anglais se moquait des collègues et autres clients machos qui traînaient par ici, et un regard complice de Penelope lui fit comprendre qu'elle avait saisi.
Il lui avait donné rendez-vous à vingt heures au Canvas, un bar populaire et branché de Brisbane. Emre arriva, comme à son habitude, pile à l'heure. Il entra dans le bar, et s'installa au bar en attendant l'arrivée de Penelope. Cette dernière ne le fit guère attendre ; quelques instants plus tard, elle poussait la porte du bar. Emre sourit, et lui fit un signe de la main pour l'inviter à le rejoindre. « Je vois que tu m'as écouté. » Déclara-t-il en désignant sa tenue d'un geste. Elle avait retiré le cambouis de ses mains, et avait enfilé une jolie robe. Il l'aida à s'installer, et se pencha pour l'embrasser sur la joue et la saluer convenablement. « Qu'est-ce que tu veux boire ? » Demanda-t-il, alors que le barman approchait. « Comment s'est passée ta journée ? » Enchaîna-t-il. |
| | | | (#)Ven 21 Avr 2017 - 19:48 | |
| Lorsque la sonnerie de son réveil sonna ce matin, Penelope ne put retenir un soupir de mécontentement. Sept heures du matin. Après quelques minutes emmitouflées dans sa couverture, la jeune adulte décida de sortir de son lit pour rejoindre la fenêtre de sa chambre. Tirant sur les rideaux, elle découvrit un ciel ensoleillé, cependant, quelques nuages s’étaient glissés sur ce beau paysage. L’été va bientôt tirer sa révérence et l’automne prendra place. Etrangement, Penelope apprécie particulièrement l’automne, le temps se refroidit et laisse place aux soirées devant la télévision, les chocolats chauds et les longues promenades dans les bois. Huit heures, dans quelques minutes Penelope doit être dans le quartier ouest de la ville. Quittant son appartement, les clés de sa voiture en main, elle prend le chemin vers Mécanor. Presque deux ans ont passé depuis son embauche et Penelope était ravie. Il est vrai qu’elle n’a pas vraiment eu de chance au niveau professionnel. Depuis sa plus tendre enfance, elle n’a jamais été une petite princesse comme toutes les autres filles. Elle préférait s’amuser avec des petites voitures, aider son père à réparer sa moto ou encore commenter les matchs de football. La journée passe à une vitesse folle, nous sommes déjà en fin de matinée. En quelques heures à peine, Penelope avait déjà réparé deux voitures, commandé les pièces pour une moto et elle s’attaquer à remettre une vitre en place. La portière de la voiture ouverte, elle remit les câbles en place et s’apprêtait à remettre en place la tôle que constituait le devant de la portière. Les sourcils de la demoiselle se froncent lorsqu’elle entend le mot «Péné », personne ne l’appelle comme cela, même pas son père. Pivotant légèrement, la demoiselle aperçut un visage familier. Il est vrai qu’elle fut ravie de voir qu’il s’agissait d’Emre, jamais elle n’aurait accepté qu’un de ses collègues la surnomme ainsi. Bien qu’elle s’entendait avec tout le monde, Penelope avait dû faire ses preuves et prouvé qu’elle était l’une des leurs. Cependant, bien qu’elle finisse par trouver sa place, les blagues machistes et les surnoms légèrement dégradants étaient une part de son quotidien. « Emre, puis-je t’aider ? » Cela faisait quelques mois que les deux jeunes adultes s’étaient rencontré. Rapidement, un petit jeu de séduction s’était mis en place mais rien de bien sérieux pour le moment – à vrai dire, P trouvait cela assez drôle -. Elevée par des hommes, elle n’était pas si facile à vivre et on ne pouvait pas lui sortir les petites techniques de drague qu’elle connait depuis des années. Attrapant un chiffon, la jeune brune s’essuya les mains pleines de cambouis, son visage en était rempli lui aussi. Posant le bout de tissu sur le capot de la voiture, elle esquissa un sourire lorsqu’Emre lui parla. Remettant le pantalon de sa combinaison noire en place, elle s’apprêtait à prendre la parole mais le jeune homme décida que sa proposition n’était pas vraiment une question. Reprenant son travail, Penelope finissait de remettre la portière lorsqu’il l’interrompit à nouveau. Ses yeux se levaient au ciel, lui lançant un regard noir, elle l’insultait dans ses propres pensées.
Comme à son habitude, Penelope allait arriver en retard au lieu de rendez-vous. Etrangement, elle arriva quelques minutes plus tard. Penelope remarqua Emre assez rapidement. La jeune demoiselle avait pour l’occasion, enfilé une petite robe blanche fleurie, évasé au niveau de la taille. Laissant ses cheveux ondulés, elle n’avait pas vraiment eu le temps de faire quelque chose. « Je te remercie. » Elle venait de prendre la remarque du jeune homme pour un compliment. S’installant en face de lui, un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’il déposa un baiser sur sa joue. Voyant le serveur s’approchait, la demoiselle répondit rapidement au jeune homme. « Je vais prendre un mojito, s’il vous plait. » Elle adressa un sourire courtois au serveur puis son attention se reporta rapidement sur Emre. « C’était une très bonne journée. Rien de bien extraordinaire mais la jeune brune aimait son quotidien. Demain, comme chaque vendredi soir, elle dinera en compagnie de son père. Et la tienne ? »
Dernière édition par Penelope Haesting le Ven 5 Mai 2017 - 18:20, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 2 Mai 2017 - 13:46 | |
| Alors que ses pas le menait vers le garage où travaillait Penelope, les pensées d'Emre divaguait vers sa famille, restée en Angleterre. Il n'avait plus revu ses parents depuis sa condamnation. Accablés par la honte, ils avaient préféré couper les ponts plutôt que d'être associés à leur fils ingrat. Ce fils qui avait toutes les cartes en main, mais qui s'était brûlé les ailes pour de l'argent facile. Emre aurait pu essayer de se défendre, essayer de leur faire comprendre pourquoi il en était arrivé là. Mais il savait que ça n'aurait pas aidé : son père lui aurait reproché sa lâcheté, et son manque de respect vis-à-vis de leurs traditions. Mais aujourd'hui, les questions qui le taraudait concernaient plutôt leur état d'esprit : avaient-ils réussi à faire le deuil de leur fils ? Pensaient-ils parfois à lui ? D'un point de vue strictement personnel, cela lui semblait impossible. Lui-même aimait son fils, qu'il ne connaissait pourtant pas, au-delà de tout, et surtout du raisonnable. Il était à la fois si proche, et en même temps si loin de lui. Cette peine le rongeait de l'intérieur. Il chassa ses sombres pensées de son esprit en voyant Penelope, et se concentra sur quelque chose de plus positif – comme la soirée qu'il comptait passer avec la mécanicienne. « Non. » Répondit-il aussitôt, avant d'hausser les épaules. Elle ne pouvait pas l'aider ; pas dans l'immédiat, en tout cas. Il avait une petite idée derrière la tête, et il comptait sur elle pour la mettre en œuvre. Sa présence était requise. « Enfin, peut-être que si, en fait. » Ce qu'Emre voulait dire, c'était qu'il n'avait pas besoin de son savoir-faire. Faire le coup de la panne à Penelope ? Il ne s'y risquerait pas ; en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle aurait décelé le mensonge. Et pour cause : Penelope travaillait dans un garage, et avait l'habitude d'osculter des voitures et autres carcasses servant à se déplacer. Il lui proposa de sortir avec lui le soir même, et laissa un sourire malicieux glisser sur ses lèvres lorsqu'elle accepta.
« C'est pour moi. » Dit-il au barman en lui tendant sa carte bancaire. Grand gentleman, l'Anglais ne voyait pas les choses d'une autre manière : il était venu la déranger au travail, et elle avait gentiment accepté de venir lui tenir compagnie. Il lui devait bien un verre ou deux. « Tu as de la chance. » Fit-il remarquer, après l'avoir entendue dire que sa journée s'était bien déroulée. Elle vivait de sa passion, et mis à part les quelques remarques machistes dont elle devait être victime, elle s'en sortait bien. Emre haussa les épaules. Sa journée ? Semblable à celle d'hier. Et d'avant-hier. Et probablement celle de demain. « J'ai été en cours ce matin. J'ai cru que ça n'en finirait jamais, pour être honnête. » Quatre heures assis sur le siège inconfortable d'un amphithéâtre, Emre n'en avait plus l'habitude. Il était plutôt du genre hyperactif, et n'aimait pas rester en place. Et pour cause : l'Anglais pensait que chaque minute qui n'était pas dédiée à son fils – ou plus exactement, à tenter par tous les moyens de récupérer son fils – était une minute de perdue. « Mais je suis sûr que tu vas me faire oublier tout ça. » Dit-il en souriant. Charmeur, l'Anglais ? C'était un fait. Contrairement aux apparences, Emre n'était pas un coureur de jupons. Pour preuve, depuis sa sortie de prison, il n'avait goûté aux plaisirs de la chair qu'une seule et unique fois. Une fois en quatre mois, après plus de quatre ans d'abstinence. Par contre, Emre aimait charmer son monde. Il aimait plaire, séduire, draguer. Et, pour cette activité, la présence de Penelope était la plus que bienvenue. Tous les ingrédients étaient réunis pour que la soirée se passe à merveille. Il prit une gorgée de sa bière, et remarqua qu'un groupe de clients s'éclipsait du bar. « Tu veux qu'on prenne leur place ? » Suggéra Emre, conscient qu'ils seraient mieux installés sur le canapé qu'au bar. Emre n'avait rien prévu pour la soirée ; il se laisserait guider par les envies de son invité. D'ailleurs, ladite invitée n'avait pas manifesté une quelconque requête pour la suite des festivités. « Tu avais envie de faire quelque chose en particulier, ce soir ? » Demanda Emre, prêt à profiter dignement de la soirée. Ce soir, il laissait de côté ses petites habitudes de dealer. Il oubliait ses petites pilules, son magot, ses plans pour récupérer son gamin. Ce soir, il était à nouveau un étudiant de vingt-cinq ans, qui avait envie de profiter de la vie sans se soucier du lendemain.
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| | | | (#)Ven 5 Mai 2017 - 19:00 | |
| Depuis toujours, Penelope est une personne altruiste et généreuse – surement beaucoup trop vous diront ses plus proches amis -. Malheureusement pour elle, cela n’a pas changé avec le temps. Elle devrait pourtant se méfier des personnes qu’elle peut rencontrer. Certains lui mentent, profitent de sa gentillesse et de sa naïveté. C’est certainement le cas du jeune Emre. Penelope ne le sait pas encore mais il semblerait que le jeune homme lui ment assez facilement. Etudiant ? Certes, il se présente à l’université chaque jour mais pas forcément pour suivre les cours. Il a aussi un enfant, un merveilleux petit garçon avec l’une des meilleures amies de P. Pour le moment, la brunette n’est pas au courant et elle profite pleinement de sa soirée avec le jeune homme. « C’est pour moi. » Un sourire se dessina sur les lèvres de la demoiselle. Charmant, n’est-ce pas ? Si Penelope ne le connaissait pas, elle craquerait surement immédiatement pour ses manières anglaises si parfaites. Le serveur ramène les boisons commandées quelques minutes auparavant. « Je vous remercie. » Penelope lève son verre et trinque avec Emre avant de prendre une gorgée. Lorsqu’elle repose son verre sur sa serviette, elle esquisse un sourire. « Tu as un concurrent ce soir. » La jeune brune soulève la serviette et la montre au jeune homme qui l’accompagne. Dessus, on y trouve un numéro de téléphone, celui d’un certain James. Reprenant une gorgée de son verre, la demoiselle esquisse un sourire et tourne sa tête vers le serveur avant de revenir vers son « rendez-vous ». Revenons à nos moutons. La journée d’Emre n’a visiblement pas été des plus agréables et Penelope pouvait le comprendre. Bien qu’elle aussi ait suivi des cours à l’université après le lycée, elle n’était pas une grande fan des cours et préférait nettement la pratique. Depuis qu’elle avait commencé son travail chez Mecanor, sa vie était devenue bien plus agréable.
« Dis-toi qu’il ne te reste plus que quelques années d’études. » Ironique, Penelope en profite pour se moquer du jeune homme entre deux. « Mais je suis sûr que tu vas me faire oublier tout ça. » Penelope esquisse un léger sourire. Les autres filles fonderaient devant ce genre de parole ou de phrase tout faite. Alors que la jeune demoiselle reprend une gorgée de sa boisson lorsque le jeune homme lui propose de changer de place pour se retrouver sur le canapé présent dans le coin de la salle. « Tu veux m’éloigner de mon prétendant ? » Un sourire mesquin sur ses lèvres, la demoiselle se lève et se rend jusqu’au canapé. Elle pose son verre sur la table basse, s’assoit tout en croisant ses jambes. La brunette se tourne légèrement pour faire face à son ami. « Tu avais envie de faire quelque chose en particulier, ce soir ? » Une mine choquée, limite déçue se dessine sur le visage de Penelope. Généralement, elle aime être surprise, qu’on lui prépare une véritable soirée. Elle tourne son regard vers Emre. « Je pensais que tu m’aurais prévu quelque chose.. La demoiselle laisse un petit moment de silence avant de reprendre. Je peux choisir ce que je veux ? Attendant la réponse du jeune homme, la demoiselle réfléchissait à ce qu’elle avait vraiment envie de faire ce soir. J’ai vu sur internet qu’il y avait un mini-concert dans les rues de Toowong ce soir. On pourrait y aller ? » Penelope adorait les concerts de rue. On y découvrait toujours de nouveaux artistes qui se découvrent être plus intéressant que les célébrités du moment.
Ce soir, Emre avait l’air plus à l’aise que d’habitude, moins stressée et plus à l’écoute de ce que Penelope pouvait dire ou raconter. « Tu as l’air particulièrement joyeux ce soir. » Il comprendra surement ce que la demoiselle voulait dire par là. Baissant son regard vers son décolleté, Penelope remet sa robe en place, pour ne pas en divulguer de trop. Ses cheveux basculent en arrière et elle revient vers le jeune homme. « Qu’as-tu de prévu ce week-end ? »
Dernière édition par Penelope Haesting le Lun 15 Mai 2017 - 18:29, édité 2 fois |
| | | | (#)Lun 15 Mai 2017 - 0:20 | |
| Le début de soirée se passait bien. Si les intentions d'Emre n'étaient pas claires – lui-même ne savait d'ailleurs pas ce qu'il attendait précisément de cette soirée – celles du serveur se firent connaître assez rapidement. « Vraiment ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil, alors qu'il esquissait un léger sourire. La légèreté du moment permettait à Emre de relativiser ; il n'y avait pas d'enjeu particulier. Il appréciait sincèrement Penelope ; elle était jolie, gentille, délicate et elle avait un air candide qu'il trouvait séduisant. « Est-ce qu'il a ses chances ? » Questionna-t-il, à la fois curieux et taquin. Le charmeur qui sommeillait en lui s'éveillait tout doucement et déjà, quelques stratagèmes ingénieux s'élaboraient dans son esprit. Il se pencha vers elle, et dévia pour lui dire quelque chose qu'elle seule pourrait entendre. « Ou puis-je espérer accaparer toute ton intention ce soir ? » Susurra-t-il contre son oreille, sur un ton malicieux. Il s'écarta d'elle, tout sourire, et nota qu'une légère teinte rosée avait recouvert ses joues. Satisfait de son petit effet, il préféra pour le moment en rester là ; il était hors de question de brusquer Penelope. Ce soir, il prendrait son temps et ferait les choses bien.
« Ne m'en parle même pas. Si tout se passe comme prévu, je serai diplômé d'ici cinq ans. » Grommela-t-il en secouant la tête. Et Emre savait mieux que quiconque que cinq ans, ça pouvait être atrocement long. Atrocement incertain. Mille choses pouvaient se passer, et l'empêcher d'atteindre la fin de ses études. Mille choses pouvaient lui nuire. Emre savait que son avenir n'avait rien de déterminé, de fixé, de tracé : il vivait au jour le jour, en espérant secrètement qu'une chance lui serait donnée. Mais ça, bien sûr, il ne pouvait pas en parler à Penelope. Il ne pouvait en parler à personne. Lorsqu'il vit un couple abandonner une place plus confortable, il proposa à Penelope de s'en emparer. Il laissa échapper un petit rire suite à cette question, et enchaîna : « Tu m'as démasqué. » Plaisanta-t-il. « Je n'aime pas beaucoup la concurrence. Je ne te l'avais jamais dit ? » Demanda-t-il, faussement naïf. Penelope opta finalement pour ce canapé moelleux, et ils allèrent s'y installer. « Non. Je préfère me laisser porter par les envies du moment. » La vie d'Emre était suffisamment rythmée comme cela ; parfois, un peu d'inconnu et l'imprévu ne pouvait pas faire de mal. Et puis, il devait bien le reconnaître, il avait un goût pour les femmes indépendantes, qui savaient ce qu'elles voulaient. Et peut-être qu'intérieurement, il espérait que Penelope fasse partie de cette catégorie de femme. « On pourrait. J'espère juste que tu chantes mieux que moi, parce que je compte sur toi pour masquer mes fausses notes. » Dit-il en souriant. Le chant et Emre ? Ça faisait deux.
« Je suis juste bien. Détendu. » Répondit Emre en haussant les épaules. C'était vrai ; pour la soirée, il avait décidé de laisser ses soucis au placard. Décidé de profiter de la vie, sans penser au lendemain. « Le week-end est presque là, ça ne doit pas être étranger à mon état. » Expliqua-t-il. « Et puis... » Poursuivit-il, reprenant son air charmeur : « Ce serait malvenu de faire la gueule alors qu'une des plus belles filles de Brisbane à accepter de sortir avec moi ce soir. » Il lui fit un clin d'oeil, et trouva amusant de voir Penelope remettre sa robe en place. Comme si elle voulait le voir galérer un peu. « Pas grand chose, en vérité. Je vais sans doute aller à la plage. Bientôt, le temps ne le permettra plus, alors je compte en profiter. » Il passa sous silence le fait qu'il comptait aussi garder un œil sur son fils. Il resterait loin, dans l'ombre, et ne se manifesterait pas. Il se cacherait de Hazard-Perry, mais s'assurerait que son fils vivait heureux, et en sécurité. « Et toi ? » Demanda-t-il, portant son verre une nouvelle fois à ses lèvres. |
| | | | (#)Lun 15 Mai 2017 - 18:52 | |
| Lorsqu’Emre commença à questionner Penelope sur le serveur qui lui faisait de l’œil gentiment, la jeune brune fit comme si de rien n’était. Elle ne jouait pas avec les garçons, jamais. Bien au contraire, la demoiselle avait tendance à penser que cela n’était pas respectueux envers l’autre personne ou même envers elle-même. Si ce soir, elle avait accepté de boire un verre avec Emre, c’est parce qu’elle l’appréciait en tant qu’ami. Elle ne le connaissait pas encore assez pour dire si un jour il se passerait quelque chose d’autre mais Penelope n’est pas le genre de personne qui se laisse séduire dès les premiers rendez-vous. Emre la surement compris, s’il veut quelque chose avec P, il va devoir ramer un peu. Pourtant, la jeune brune n’hésita pas énormément à rejoindre le jeune homme dans un coin plus tranquille. C’est tout naturellement que Penelope le taquina légèrement. « Je n'aime pas beaucoup la concurrence. Je ne te l'avais jamais dit ? » Un sourire gênée se dessina sur les lèvres de Penelope, Emre avait un petit pouvoir sur elle, il arrivait sans qu’elle le veuille vraiment à la faire rougir. « Non, jamais. La jeune brune fit mine d’être surpris par sa réponse. Mais en réalité, qui aime la concurrence ? Personne. Penelope ne pourrait dire le contraire, elle aimait être le centre de l’intention lorsqu’elle était avec une personne, rien qu’eux, aucune personne autour. Mais.. Quelques secondes de silence avant que la brunette reprenne la parole. Oui, tu as toute mon intention ce soir. » Toujours son sourire aux lèvres, Penelope porta son verre jusqu’à sa bouche délicieusement peinte en rouge.
Lorsque Penelope remis sa robe en place, elle remarqua le regard d’Emre ce qui l’a fit sourire. Bien qu’elle fût heureuse d’être en sa compagnie, Penelope était le genre de demoiselle assez forte et indépendante. Elle n’avait pas besoin d’un homme dans sa vie pour la croquer à pleine dent. Elle le doit surement à toutes les épreuves qu’elle a affrontées au fil des années. « On pourrait. J'espère juste que tu chantes mieux que moi, parce que je compte sur toi pour masquer mes fausses notes. » Penelope sourit et repris assez rapidement. « Je ne suis pas une grande chanteuse. La demoiselle posa son verre sur la table basse présente juste devant le canapé et reposa son attention sur le jeune homme. Mais, j’espère que tu m’inviteras à danser. » Petite proposition, il l’acceptera ou non. La demoiselle était une assez bonne danseuse, c’est d’ailleurs ce talent caché qu’elle avait présenté à l’élection de miss Sunnyvale il y a des années.
Lorsque le sujet du week-end arrivé sur la table, un sourire se posa sur les lèvres de Penelope. La semaine avait été rude, beaucoup trop de personnes préparer les vacances qui arriveraient dans quelques semaines. « Ce serait malvenu de faire la gueule alors qu'une des plus belles filles de Brisbane à accepter de sortir avec moi ce soir. » - « Je ne pense pas que c’était une question lorsque tu me l’as demandé. » A vrai dire, ce n’en était pas une du tout puisque Penelope n’avait même pas eu le temps de répondre à sa demande. Il l’avait plutôt prévenu qu’il l’attendrait au bar ce soir. Son programme pour le week-end était plutôt intéressant. Bientôt l’hiver ferait place en ville, le froid arriverait petit à petit. « Tu m’as l’air d’avoir tout prévu. » Un sourire sincère et Penelope repris. « Je vais surement passer beaucoup du week-end à dormir puis j’irais surement faire un tour sur la plage… »
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| | | | (#)Jeu 25 Mai 2017 - 22:48 | |
| Emre ne connaissait pas très bien Penelope, mais il lui semblait qu'elle était une fille bien. L'Anglais se trompait rarement sur le jugement qu'il portait sur les gens ; sa formation de politicien, avortée avant même qu'il n'ait la chance de réellement la commencer, lui avait laissé quelques séquelles. Il devinait les gens, et pouvait facilement distinguer les menteurs des personnes honnêtes. « Maintenant, tu le sais. » Assura Emre, un petit sourire narquois affiché aux lèvres. Cette entrevue avec Penelope l'amusait beaucoup ; tout doucement, il renouait avec les conventions sociales, et les petits jeux entre adultes consentants. Si Emre n'avait jamais été un coureur de jupons, il avait néanmoins pris plaisir à charmer et à flirter avec quelques filles avant de rencontre la mère de son fils. Dans ses relations, qu'elles soient de nature amicale, amoureuse ou professionnelle, il n'avait jamais laissé place au hasard. Il anticipait, prêt à parer à toute éventualité. Ce soir, la donne n'était pas différente : il ne comptait pas se faire couper l'herbe sous le pied par un serveur de pacotille. « Trop aimable. » Commenta l'Anglais, sans se défaire de son petit sourire amusé, tout en faisant un clin d’œil à la timide Penelope. Il adorait la voir rougir, et ne se privait pas d'user et d'abuser de son charme pour provoquer en elle des réactions physiologiques incontrôlables.
« Qu'est-ce que tu veux chanter ? » Demanda Emre, curieux d'en apprendre davantage sur les goûts musicaux de Penelope. Il avait été agréablement surpris de voir qu'elle voulait faire du karaoké, alors qu'elle lui semblait si timide. Faisait-elle partie de ces gens qui se laissaient aller et faisaient tomber toutes les barrières lors des soirées ? « Seulement si tu es sage. » Commenta l'Anglais en haussant les épaules. Le chant et la danse n'étaient pas deux de ses domaines de prédilection, mais il était prêt à faire un effort pour profiter au mieux de sa soirée. Il avait cruellement besoin de se détendre, et il était persuadé d'y parvenir uniquement s'il pouvait s'oublier le temps d'une soirée. Se sortir de la tête les raisons de sa présence ici. Oublier les disputes avec Théodora. Oublier qu'il ne pouvait toujours pas approcher son fils. Oublier que la famille Hazard-Perry ferait tout pour le tenir éloigné de ses obligations parentales. Oublier que sa vie n'avait aucun sens.
Emre fit la moue lorsque Penelope lui rappela qu'il ne lui avait pas vraiment laissé le choix de venir ou non. Certes, il s'était montré quelque peu... Déterminé, mais il ne l'avait pas forcée à se présenter, ce soir. « Tu te voiles la face. Ce n'était pas une question, mais tu aurais pu me laisser poireauter toute la soirée. » Rectifia Emre. Bien sûr, ça lui aurait fait un peu de peine. Il aurait été attristé, et se serait moins détendu seul qu'en sa compagnie. « Mais la soirée aurait été nettement moins bonne. » Conclut-il en haussant les épaules. Il aurait sans doute passé une petite heure dans ce bar, et serait rentré chez lui. Il se serait laissé choir sur son lit, et aurait regardé des séries jusqu'à ce que les bras de Morphée viennent le cueillir. Il détailla ensuite à Penelope son weekend-end. Les plans de cette dernière étaient d'ailleurs étrangement semblables aux siens. « Si tu veux, on pourra y aller ensemble. » Proposa Emre. Si elle n'avait pas prévu d'y aller avec quelqu'un d'autre, bien sûr.
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| | | | (#)Jeu 8 Juin 2017 - 18:49 | |
| La grande question piège, Penelope la connait par cœur. Les goûts musicaux sont tellement importants pour la jeune demoiselle, elle était ce genre de personne qui jugeait un peu trop facilement la personne en fonction de ce qu’elle écoute. L’autre fois par exemple, elle avait croisé un jeune homme absolument sublime, des yeux bleus divins, un sourire charmeur mais des goûts musicaux plus qu’horrible. Laissant spotify s’allumait dans sa poche, il écoutait la pire chanson du monde pour Penelope : I will always love you. Deux bonnes raisons. La première tout le monde l’adore et la chante pour la Saint Valentin, écœurant. La seconde, tout le monde la massacre, personne ne sait la chanter. Soyons honnête, hormis sa chanteuse de base, les autres essaient d’imiter sa voix en vain, cela ressemble aux cris d’un canard pendant la chasse. Totalement horrible. Faisant mine de réfléchir, Penelope esquissa un petit sourire lorsqu’elle trouva enfin la réponse à la question du jeune homme. Elle avait quelques chansons fétiches et celle-ci était l’une d’elle. Elle adorait l’écouter dans sa voiture tout en chantonnant les paroles plus ou moins bien. « Je chanterais.. Penelope connaissait la réponse, elle installait juste un peu de suspense avant de reprendre. Cheap Trick. I want you to want me. » Qu’il ne se fasse pas de fausse illusion, il ne devait en rien y voir une invitation dans le titre de la chanson, elle était simplement dans le top 10 des meilleures chansons pour la brunette. Un véritable chef d’œuvre vous dira-t-elle. Tournant son visage vers le jeune homme, Haesting reprenait la parole. « Dis-moi ce que toi tu chanterais ? » Secrètement, la demoiselle espère éperdument qu’il ne lui dise pas : i will always love you. L’horreur, sa soirée serait totalement gâchée. En réfléchissant bien, elle se disait que ce genre de chanson romantique ne devait pas être le genre d’Emre. Le jeune homme avoua à Haesting qu’il ne chanterait que si celle-ci était sage. Penelope eu un léger rictus sur ses lèvres, soyons légèrement réaliste, Penelope était toujours sage et se comportait toujours bien. Enfin, plus ou moins. « Je suis toujours sage, Erdogan. »
« Mais tu aurais pu me laisser poireauter toute la soirée. » D’accord, il n’a pas faux mais Penelope n’était pas ce genre de personne et Emre le savait forcement. Après tout, il la connaissait assez bien pour dire que la brunette ne laissait jamais personne en plan, qu’elle était assez gentille et facile à convaincre, parfois trop. « J’avais peut-être pitié. » Bien sur ce n’était pas le cas, Penelope était ravis de passer sa soirée en compagnie de jeune homme mais elle adorait aussi le taquiner et lui lançait quelques pics. Attrapant un des serveurs qui passait à ses côtés, Penelope lui demanda gentiment de leur ramener une autre tournée de ce qu’ils avaient commandé précédemment. Charmant ce jeune homme, Penelope n’avait même pas besoin de lui tendre la perche pour avoir des compliments, Emre lui en faisait tout seul. Cependant, Penelope n’était pas dupe, elle n’était pas le genre de demoiselle qui craquerait au bout de quelques secondes de gentillesse. Quelques minutes passent et le serveur leur ramène, leurs nouvelles boissons. Un sourire aux lèvres, Haesting remercia le serveur et tendit son verre au jeune homme. Lui lançant un petit sourire, Penelope esquissa un sourire et pris une gorgée de son cocktail.
Rapidement, le sujet du week-end arrive sur la table. Penelope était impatiente d’y être. Sa semaine était interminable, elle était étrangement fatiguée. Les vacances étaient encore plus nécessaire maintenant, une véritable envie. Après l’énumération de ce qu’ils allaient faire, les plans des deux jeunes adultes étaient similaires. Penelope voulait absolument profiter des derniers jours de soleils, des dernières heures de bronzages et de bonne ambiance. « Pourquoi pas. » Dire oui tout de suite, serait une véritable erreur, Penelope le sait très bien. Cela serait étrange, ça ferait comme si elle ne pouvait pas passer un bon moment sans lui. Elle préférait laisser planer le doute – plus ou moins -. Alors qu’elle posa son verre sur la table, Penelope repris assez rapidement. « J’irais surement samedi en fin d’après-midi. dit-elle assez rapidement. Elle avait d’autres plans pour le dimanche. Dimanche, j’ai promis à une amie d’aller avec son petit garçon au parc. » Elle parlait naturellement de Théodora et d’Oliver. Elles étaient vraiment proches d’eux et adorait le petit gars, un véritable petit ange. Cependant, Penelope n’était pas au courant de l’identité du père du garçon. Elle ne savait pas que celui-ci était en face d’elle. Un autre secret qu’Emre lui cache. « Regarde comment il est mignon. » Entre deux, Penelope avait sorti son téléphone et lui avait montrer une photo d’elle en compagnie du jeune garçon. Elle ne se doutait pas une seconde qu’elle lui présentait une photo de son enfant. « Il s’appelle Oliver, c’est le garçon le plus adorable du monde. Je crois que je l’épouserais un jour. » dit-elle en riant. Elle est beaucoup trop vieille pour lui mais elle l’adorait vraiment, il était incroyablement bien élevée, gentil, drôle et plein de vie.
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| | | | (#)Mer 14 Juin 2017 - 20:23 | |
| « Tu me surprends. » Commenta-t-il en arquant un sourcil, ne s'étant pas attendu à un choix aussi... Audacieux et rock'n'roll. Il s'était attendu à une chanson de Selena Gomez, ou d'une autre chanteuse du même acabit. La discrète et réservée Penelope serait-elle du genre à bien cacher son jeu ? Voilà une question à laquelle Emre se promit de répondre, maintenant que sa curiosité était plus éveillée que jamais. Elle lui demanda ensuite sur quelle chanson son choix se porterait. « Yesterday. » Répondit-il après quelques instants d'hésitation. En bon Anglais qui se respecte, Emre adorait les Beatles et il ne se passait pas une journée sans qu'il ne finisse par écouter quelques uns de leurs titres majeurs. « Mais je la massacrerais. Je ne sais pas chanter. » Admit-il en haussant les épaules. Et jamais, ô grand jamais, il n'oserait blasphémer les Beatles en massacrant une de leurs plus célèbres chansons. En Angleterre, les Beatles étaient intouchables. Il n'y avait pas de raison pour que cela soit différent, même à l'autre bout du monde. « Toujours sage, vraiment ? » Demanda-t-il avec un petit sourire narquois, presque moqueur. Il en doutait. Tout le monde avait un côté sauvage et déjanté. Il suffisait juste de le savoir, de le stimuler, et de l'assumer. Il était persuadé que Penelope n'échappait pas à cette généralité, et aurait volontiers voulu voir ce que cela pouvait donner.
L'Anglais mit finalement Penelope face à ses propos, et essaya par tous les moyens de lui faire admettre que sa présence ici ne résultait que de son envie. Malheureusement pour lui, la mécanicienne avait plus d'un tour dans son sac, et n'abandonnait pas la partie aussi facilement. « Touché coulé. » Dit-il en posant théâtralement une main sur son cœur, avant de laisser sa tête partir en arrière. Emre, grand acteur à ses heures perdues. « Ça fait plus mal que prévu. » Maugréa-t-il en faisant la moue, essuyant avec nonchalence une larme qu'il inventa de toute pièce. Il exagérait, bien évidemment ; Penelope ne lui devait rien, et même si elle était gentille et agréable, il n'attendait rien d'elle en particulier. En tout cas, pas dans l'immédiat. Pour le moment, leur relation se résumait à une simple amitié – même si Emre s'autorisait quelques remarques plus suggestives. Il laissa Penelope reprendre une tournée, et hocha simplement la tête en direction du serveur pour le remercier, lorsqu'il revint avec leurs boissons.
Leur conversation dévia vers le week-end, qui approchait à grands pas. Emre n'avait pas particulièrement fait de plan ; ce dont il était sûr, cependant, c'était de profiter des dernières douceurs automnales. Bientôt, l'hiver arriverait – ce serait le premier qu'il passerait sur un nouveau continent, loin de son Angleterre natale. On lui avait dit que l'hiver était plus doux ici, et Emre s'était surpris à le regretter. Il avait toujours détesté la fraîcheur et l'humidité, mais avait fini par s'en accommoder – se réjouissant même des moments où il pouvait prendre le temps de s'installer confortablement derrière sa fenêtre, les jambes emballées dans une chaude couverture, alors qu'il regardait les flocons recouvrir le trottoir d'en face de chez ses parents. Emre reporta son attention sur Penelope, et laissa son regard divaguer vers l'écran de téléphone portable qu'elle lui montrait. « C'est vrai qu'il est mignon. » Concéda-t-il avec un sourire, après une seconde de silence. Une seconde, au cours de laquelle il avait eu le temps de percuter plusieurs choses essentielles : la première, Penelope connaissait son fils, et son ex. La seconde, elle les connaissait suffisamment bien pour les fréquenter régulièrement. La troisième, si Théodora apprenait qu'Emre connaissait Penelope, elle allait forcément croire qu'il s'agissait d'une manœuvre de sa part pour se rapprocher de son fils. Emre releva les yeux vers son interlocutrice, réalisant que son silence pouvait être problématique. Il eut peur que Penelope ait détecté son trouble, mais par chance, ce n'était visiblement pas le cas : elle était toujours aussi enthousiaste en parlant d'Oliver. « Je ne veux pas te décevoir, mais je crois qu'il est un peu jeune pour ça. » Plaisanta Emre, se retenant de poser mille questions à Penelope. Par chance, cette dernière ne semblait pas consciente du fait qu'elle était en train de parler au géniteur dudit garçon le plus adorable du monde. « Tu as l'air de bien t'entendre avec lui. Ça fait longtemps que tu le connais ? »
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| | | | (#)Dim 18 Juin 2017 - 18:25 | |
| « Tu me surprends. » Penelope fut plutôt surprise du jeune homme. Avait-elle l’air d’une demoiselle qui ne pouvait pas apprécié de la bonne musique ? Il devait surement penser qu’elle était du style à écouter du Taylor Swift lorsqu’elle se sentait seule et délaissé. Mais la vérité est tout autre, Penelope est une grande fan de rock’n’roll. Elle ne le devait qu’à son cher papa. Sans lui, elle ne serait pas la même personne. « C’est ce qui arrive quand seulement papa est à la maison. » Si sa mère avait été présente dans sa vie, elle écouterait surement des chansons d’amour comme Selena Gomez ou encore Britney Spears mais non, Penelope était une véritable petite rockeuse dans l’âme. Haesting était impatiente d’entendre ce qu’Emre chanterait s’ils allaient dans un bar karaoké, était-il aussi surprenant que la brunette ou ses choix étaient-ils plus simples ? Elle n’allait pas tarder à le savoir. Lorsqu’il prononça le titre de la chanson, un sourire se dessina sur les lèvres de Penelope. Elle le regardait et reprit. « Je m’incline, tu gagnes sur ce coup. » Les Beatles était une institution, personne ne pouvait dire du mal d’une seule de leur chanson. Vous êtes heureux ? Ecoutez une de leur chanson. Vous êtes triste ? Faites pareil. Chacune de leurs chansons vous remontrons le moral ou donnerons envie de profiter encore plus de la vie. « Je ne sais pas chanter non plus, tu sais. Est-ce que Penelope essayait de faire passer un message au jeune homme ? La réponse est oui, elle savait très bien ce qu’elle allait lui demander ensuite. Tu es désormais obliger d’aller au karaoké avec moi. On chantera l’une de ses deux chansons. Surement, celle que Penelope préfère, le jeune homme n’acceptera jamais de massacrer une chanson des Beatles, Penelope en est presque certaine. En échange, je ferais quelque chose que tu souhaites faire. Dans la limite du raisonnable mais Penelope est presque sur qu’Emre ne profiterait pas de la situation, ça n’a pas l’air d’être le genre du jeune homme. Elle le regardait et repris. Mais avant d’aller plus loin dans cette soirée, dis-moi quel est la pire chanson pour toi ? » Peut-être serait-il d’accord avec la demoiselle et dirait que la chanson de Whitney est une horreur, une chose qui donne envie de vomir ou de se pendre. D’accord, elle exagère légèrement la chose. Emre demanda ensuite à la demoiselle si elle était vraiment toujours sage comme celle-ci le prétend. La réponse était non. Comme tout le monde Penelope faisait des erreurs, parfois elle allait trop loin et elle s’en voulait la plupart du temps mais c’est ainsi qu’on apprend. Cependant, il n’est pas question qu’Emre l’apprends. « Dis-moi une seule fois où je n’ai pas été sage ? » Il aurait surement du mal à trouver la réponse mais cela faisait sourire Penelope. Aux yeux des autres, elles avaient souvent l’air d’une jeune fille modèle, un peu trop parfois. Ce genre de personne, ne la connaisse pas vraiment. « ça fait plus mal que prévu. » Penelope esquissa un petit sourire moqueur, elle savait parfaitement que le jeune homme n’était pas du tout sérieux mais cela la fit rire sur le moment. Une fois que le serveur leur rapporta leurs boissons, Penelope le regarda. « Tu veux un câlin de réconfort ? » D’accord. Là, elle se moquait gentiment du jeune homme.
Rapidement, la conversation avait dérivé sur le petit Oliver, le fils de son amie Théodora. Bien qu’âgée de presque vingt-sept ans Penelope n’était pas prête à avoir un enfant, elle était folle de ce petit gars, une véritable tata gâteau. Il faut dire qu’Ollie lui rendait très bien, il l’appelait même Auntie P. Bien sûr qu’il est mignon, c’est ce que Penelope rêvait de dire à Emre, il était a-do-ra-ble et il s’en servait très bien. Pendant une seconde, Emre semblait ailleurs mais Haesting était trop occupé à montrer des photos du petit garçon pour s’en rendre vraiment compte. Penelope se tournait choqué vers Emre et reprit. « Tu insinues que je suis trop vieille pour lui ? Elle prit une mine déçue. Il avait raison mais elle pouvait l’attendre non ? Je suppose que tu as raison, il faut que je trouve quelqu’un d’autre dans ce cas. La brunette haussa les épaules et regardait le jeune homme tout en prenant une gorgée de son cocktail. Elle s’apprêtait à ranger son téléphone dans sa poche lorsque celui-ci lui posa une autre question. C’est un petit garçon vraiment gentil, on ne peut que s’entendre avec lui. dit-elle dans un premier temps, Ollie était le genre de petit gars qui s’adapter assez rapidement, il discutait avec tout le monde sans aucun soucis. Assez longtemps oui. Il était encore dans le ventre de sa mère lorsque je l’ai rencontré. J’étais là le jour de son accouchement. Je le connais depuis qu’il est né. » Penelope ne trouvait pas ses questions bizarre surement parce qu’elle était trop naïve et qu’elle n’était pas au courant que le jeune homme était le père du petit garçon. Théodora lui en voudrait surement si c’était le cas.
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| | | | (#)Jeu 29 Juin 2017 - 12:40 | |
| Emre fronça les sourcils en entendant Penelope dire que seul son père était à la maison. Il ne la connaissait pas suffisamment pour savoir quelles étaient les raisons de l'absence de la mère de Penelope, et il ne comptait pas l'interroger à ce sujet. Il savait que cette question pouvait être épineuse, voire même douloureuse. Contrairement à son interlocutrice, l'Anglais avait eu la chance de grandir entouré de ses parents, dans le bonheur et la douceur. Si leurs relations n'étaient plus au beau fixe depuis quelques années maintenant, il ne crachait pas pour autant sur les années de bonheur qu'il avait passé, grâce à eux. Ses parents lui avaient transmis leur propre culture, tout en le poussant à s'intéresser et à s'intégrer à la culture anglaise. Et c'était en grande partie pour cela que son choix avait porté sur les Beatles. « J'espère bien. » Approuva Emre, qui plaçait les Beatles au dessus de tout autre groupe musical. En bon Anglais qu'il était, il les considérait comme une institution – et évidemment, une institution, c'était inébranlable. Intouchable. Pour Emre, il était hors de question de revenir sur cet avis, relativement tranché. Malheureusement pour lui, ce goût partagé pour la pop anglaise risquait de lui jouer des tours ; Penelope semblait plus que jamais déterminée à les amener chanter, un peu plus tard dans la soirée. « Je ne vais pas me débiner. Je chanterai. Comme une casserole peut-être, mais je chanterai. » Promit-il en riant légèrement. Il risquait de pleuvoir, de grêler, mais sa fierté était en jeu. Il avait donné sa parole, avait promis – et il savait qu'une promesse faite devait être tenue. « C'est vrai ? » Demanda-t-il, écarquillant les yeux. Un gamin à qui on aurait promis de décrocher la lune n'aurait sans doute pas réagi autrement, à vrai dire. « Comme sauter en parachute, par exemple ? » Suggéra l'Anglais avec un regard malicieux. Il n'en avait jamais fait l'expérience – mais il y avait un début à tout, n'est-ce pas ? « La pire chanson ? » Répéta-t-il en fronçant les sourcils, réfléchissant à sa réponse. Difficile à dire ; sur le marché de la musique, il y avait de nombreuses pépites... Et aussi de nombreuses déceptions. L'industrie musicale possédait son lot de boulets, c'était un fait. « Justin Bieber. » Répondit-il finalement, après de longues secondes de réflexion. Emre détestait tout chez lui – son attitude, son comportement, sa voix, sa musique. « Pourquoi, tu avais quelque chose de précis en tête ? » Demanda Emre, curieux d'entendre sa réponse. Elle l'avait déjà scotché une fois ; il n'était pas à l'abri de l'être à nouveau.
Emre réfléchit, et fouilla sa mémoire à la recherche d'une Penelope pas sage. Malheureusement pour lui, il ne la connaissait pas suffisamment pour trouver un exemple de sa supposée folie. « Aucune idée. » Admit-il en haussant les épaules. Il avait d'ailleurs du mal à imaginer une Penelope complètement déchaînée, oubliant toute règle de bienséance. « Oui. » Répondit-il en faisant la moue. Un câlin, c'était toujours ça de pris. Et puis, ça avait le mérite d'être réconfortant.
Et du réconfort, vu les révélations de Penelope, il risquait d'en avoir besoin. Sa gorge s'était nouée, lorsqu'elle lui avait montré la photo d'un petit garçon – son fils. Oliver. Comment Emre était-il supposé réagir ? Penelope l'avait-elle percé à jour, était-elle en train de le tester ? Il n'en savait rien, et se sentit aussitôt mal à l'aise. Il se concentra sur les mimiques faciales de son interlocutrice, et réalisa qu'elle ne semblait pas connaître toute la vérité à ce sujet. Par conséquent, Emre choisit dissimuler la vérité ; il en profita même pour poser quelques questions. « Je ne sais pas. Je ne t'avais jamais imaginée en cougar. » Plaisanta Emre. Dieu merci, son fils n'en était pas encore là. « Il a l'air. » Admit Emre, jetant à nouveau un regard sur la photo de son fils. Il souriait, et avait les yeux rieurs. Il avait l'air heureux, insouciants. La boule qui nouait sa gorge descendit progressivement dans sa poitrine, alors qu'il réalisait qu'il n'avait jamais pu partager un seul petit moment de bonheur avec son fils. Et vu la conversation qu'il avait eu avec Théodora, il ne risquait pas de fréquenter son fils de si tôt. « Tu as l'air de vraiment tenir à lui. » Commenta l'Anglais, alors que les doigts de son poing droit s'étaient serrés. Réaction purement physique, qui trahissait sa jalousie. Il se força à se calmer, à se raisonner : après tout, Théodora avait été bien entourée. Elle n'aurait sans doute pas pu mieux avoir que Penelope pour la soutenir dans les moments difficiles. « Tu aimerais avoir des enfants ? » Demanda Emre, essayant de ne pas se montrer trop insistant ou trop curieux vis-à-vis de son fils. |
| | | | (#)Sam 8 Juil 2017 - 20:45 | |
| En repensant à ce qu’elle venait de dire, Penelope fronça les sourcils intérieurement. Venait-elle de lui dire qu’elle ferait ce qu’il voudrait ? Dans la limite du raisonnable, elle n’avait pas eu besoin de le préciser, Penelope est certaine qu’Emre n’abuserait pas et ne la forcerait pas à faire quelque chose qu’elle ne souhaiterait pas. Elle s’était sentie comme obligée de lui proposer quelque chose en retour. Le jeune homme n’aimait pas vraiment pousser la chansonnette mais il le ferait pour les beaux yeux de Penelope, autant dire qu’elle était assez touchée par cela. « Comme sauter en parachute, par exemple ? » Avalant la gorgée de sa boisson qu’elle avait dans sa petite bouche, la brunette tourna le visage vers le brun et haussa les épaules. « C’est ça qui te ferait vraiment plaisir ? Penelope laissa quelques secondes de silence avant de reprendre assez rapidement. D’accord, je sauterais en parachute. » Bien au contraire que ce qu’on pouvait penser, Penelope était une grande amatrice des sensations fortes. Lorsqu’elle était encore à Sunnyvale, elle avait testé le saut à l’élastique et avait particulièrement aimé. En arrivant en Australie, elle s’était aussi lancer et fit du parapente, il ne manquait plus qu’un saut en parachute. « On saute ensemble aussi. » lança-t-elle avec un jolie sourire. Après tout, elle partagerait un moment sympathique avec elle mais elle aura une occasion de se moquer s’il criait plus fort qu’elle. Haesting ne fut pas vraiment surprise lorsqu’elle entendit la réponse d’Emre. Quelqu’un qui se dit fan des Beatles ne peut pas aimer Justin Bieber, c’est quasiment impossible, voir même problématique. « Tu as raison, ce n’est pas le meilleur chanteur de la nouvelle génération. » Elle ne pouvait le nier, il plaisait naturellement aux petits adolescentes ou aux cougars qui se sentent en manque de jeunesse. Le jeune homme lui retourne la question, elle esquisse un sourire et reprends assez sur de son choix. « I will always love you. Ce n’était pas une déclaration, juste le titre de la chanson. Je trouve que c’est une chanson assez kitch. Premièrement, elle est toujours accompagné de scène romantique ou lors d’une mort ce qui est assez morose. Deuxièmement, seule Withney à la capacité de la chanter correctement. Les gens s’obstinent à vouloir la chanter et à la rendre horrible. J’ai été à de nombreux mariage et c’est toujours sur cette chanson qu’on danse ou qu’on se fait demander en mariage. Je dois t’avouer que je ne peux plus l’entendre. » C’était un choix assez original, voyons si le jeune homme est d’accord avec elle. Chose promise, chose due. Penelope s’approcha d’Emre et lui fit un câlin assez rapide – il ne faut pas trop s’attarder sur les bonnes choses non plus-.
« Tu te sens mieux ? » Elle espérait que son câlin soit assez réconfortant bien qu’il n’avait pas vraiment besoin d’être réconforté. Rapidement, la conversation avait pris une autre direction. Ollie, le grand amour de Penelope, elle ferait n’importe quoi pour le petit garçon et on pouvait le voir dans ses yeux qui pétillent. Elle espère qu’il vivra une merveilleuse vie. Théodora est une mère formidable et même si elle a de gros doutes à propos du père de l’enfant en ce moment, elle sait qu’elle prend toujours les bonnes décisions. Penelope ne comprend pas et ne voit même pas qu’Emre semble désorientée. Si elle savait, comment réagirait-elle ? La demoiselle apprécie Emre, elle aime passer des moments avec lui mais elle adore Théodora plus que tout au monde. Il faudrait mieux qu’elle ne l’apprenne pas, elle n’aurait pas à faire de choix complexe. « Tu as l’air de vraiment tenir à lui. » Penelope se contenta d’hocher la tête positivement, Ollie et elle avait une relation spéciale et cela depuis la naissance du petit homme. Elle espère que cela durera encore des années entières et que quand elle sera vieille, il viendra la voir à la maison de retraite.
La prochaine question d’Emre la fit sourire bien qu’elle se sentait un peu perdu. Il faut l’avouer, Penelope voudrait avoir des enfants mais elle ne sait pas si elle prendrait ce risque un jour. « Je ne suis pas sûr de la réponse. Avoua-t-elle au jeune homme. La raison est tellement simple mais personne ne la comprendrait. Sa mère est morte lorsqu’elle avait deux ans, elle était malade. La maladie de charcot touche beaucoup de personne. Elle est aussi héréditaire. Il y a quelques années, après qu’elle soit arrivée en Australie, elle a fait le test pour savoir si elle l’avait. 5 à 10% de chance, c’est minime mais c’est possible. Malheureusement, l’enveloppe est toujours fermée, dans un tiroir de la coiffeuse de Penelope. Elle n’osait pas l’ouvrir, si elle l’avait, elle ne profiterait plus de la vie, elle se renfermerait sur elle-même. Et cette question lui trottait souvent dans la tête. « Pourquoi avoir un enfant alors qu’on pourrait mourir avant de le voir grandir ? » Jamais elle ne pense à agrandir sa famille, après tout, cela ne ferait que souffrir plus de personnes. Et toi ? »
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| | | | (#)Sam 15 Juil 2017 - 16:41 | |
| « Pourquoi pas ? » Répondit l'Anglais en haussant les épaules. Sauter en parachute ? Une idée qui le taraudait depuis quelques années maintenant, mais qu'il n'avait jamais pris le temps de faire. En même temps, il n'en avait pas franchement eu l'opportunité ; enfermé pendant quatre ans et demi, ses libertés avaient forcément été réduites à néant. Tous ses rêves avaient dû être remis à une date ultérieure. Et il était grand temps qu'il se mette à nouveau à vivre – pour son fils, évidemment, mais aussi pour lui. « Vraiment ? » Il arqua un sourcil, surpris. D'habitude, quand on proposait une telle chose, les gens faisaient marche arrière. Ils regrettaient amèrement d'avoir mis leur destin entre des mains pas tout à fait innocentes. « Ça me va. » Approuva-t-il en souriant, tendant sa main en direction de celle de Penelope pour un high five en bonne et due forme. Il n'était pas contre cette idée, bien au contraire. Ça leur ferait un souvenir inoubliable. Ils discutèrent ensuite de tout et rien, et Emre ne put s'empêcher de rire lorsque Penelope lui dévoila la chanson qu'elle n'appréciait pas. « Ton explication se tient. » Approuva l'Anglais en secouant la tête, sans pour autant adhérer à sa façon de penser. Le côté kitsch, il était d'accord. Le fait que tout le monde la reprenne pour la massacrer, il était d'accord. Il reconnaissait aussi volontiers le côté redondant des situations dans lesquelles cette chanson était jouée. « Mais ça reste une belle chanson. » Quand elle est chantée par Whitney, et seulement elle. Ils plaisantèrent ensuite, et Emre réclama un câlin – bien mérité, selon lui. Penelope s'exécuta de bonne grâce, et l'Anglais esquissa un léger sourire. « Beaucoup mieux, je te remercie. » Dit-il en souriant, amusé par la situation.
« J'en ai déjà un. » Il l'a pensé très fort, mais ne l'a jamais dit. La confession n'a jamais franchi la barrière de ses lèvres. Il sait qu'une telle révélation va forcément donner lieu à des situations qu'il n'a, pour le moment, pas envie d'affronter. Il ne veut pas se justifier sur sa vie compliquée, sur ses choix merdiques, sur ce fils qu'il n'a même pas pu reconnaître. Il n'a pas envie de se confier, de parler de choses trop personnelles alors que lui-même ne sait pas comment se positionner vis-à-vis de ce capharnaüm. Il n'esquiva pourtant pas la question ; à la place, il opta pour une vérité pas tout à fait complète. « Oui. J'aimerais vraiment. » Avoua-t-il en souriant. La douce idée de donner une petite sœur à Oliver lui effleura l'esprit, mais l'Anglais s'extirpa bien vite de ce schéma familial trop parfait. « Mais j'attends d'avoir une situation plus stable, et une compagne que j'aimerai suffisamment. » Au moins aussi fort qu'il avait aimé Théo. Et pour le moment, cette hypothétique femme ne s'était pas manifestée. Emre porta son cocktail à ses lèvres, et but la dernière gorgée. Il attendit que Penelope en fasse autant pour se lever, et tendre une main vers elle. « Tu viens ? Je t'amène chanter. » Dit-il en souriant, faisant référence au karaoké. Il avait besoin de se divertir, de penser à autre chose. Il était sûr que le karaoké serait un bon moyen d'oublier son quotidien, devenu quelque peu pesant. « Et danser, mais seulement si tu es sage. » Ajouta-t-il, amusé. Jusqu'au bout de la nuit, si elle en avait envie.
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| | | | | | | | tonight, we are young (penelope&emre) |
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