| | | (#)Ven 21 Avr 2017 - 11:33 | |
| En sortant du bureau de ma cadre je me sens tout bizarre. Délivré, Plus léger, stressé, apeuré. Est-ce vraiment la bonne chose ? Ais-je fais le bon choix ? Ou est-ce un coup de tête que je regretterais ? Non, ce n’est pas un coup de tête. Je ne prends aucune décision à la légère, tout est murement réfléchis chez moi. Encore plus cette décision de poser ma démission. J’adore mon boulot, vraiment, mais quelque part j’en avais ma claque. J’arrivais en marche arrière, je repartais le plus tôt possible, je fuyais littéralement le soir. Je crois que ce métier ne me convient plus. J’aime bien travailler pour cette boîte, mais je remarque de plus en plus que ce n’est pas ce que je veux faire toute ma vie. Donc j’ai décidé de démissionner. J’ai réfléchis. Oh oui, que j’ai réfléchis. Des heures, des nuits, j’ai passé des heures au téléphone avec ma mère et mon beau père, j’ai très clairement emmerdé Myrddin, je me suis récolté quelques foudres de la part de Thomas. Et au final, ce sont eux qui m’ont poussé à faire ce que je viens de faire : partir. Me casser de cette boîte qui ne me rendait plus heureux. J’ai un mois encore de service à rendre et ça me convient. Sauf que maintenant, alors que je repars vers mon bureau, poussant distraitement sur les roues de mon fauteuil, je me demande si j’ai vraiment pris la bonne décision. Je suis sur le point de faire demi-tour, de dire à ma chef que tout ça est une bêtise et que je retire tout ce que je viens de faire, lorsqu’au détour d’un couloir, je me retrouve face à une jeune femme. Elle au téléphone, moi distrait, je ne parviens pas à l’esquiver à temps. Mon repose pied cogne dans ses tibias et je me retrouve arrosé par du café brulant. Je pousse un juron, m’énervant contre moi-même et recule rapidement. « Désolé !» m’exclamais-je vivement, essuyant mon bras droit qui a le plus prit de café en grimaçant. «ça va ? » demandais-je en relevant mon regard, remarquant à ce moment seulement qu’il s’agit là d’Eva, la sœur de ma meilleure amie. J’allais réitérer mon excuse, mais je me tais subitement en croisant son regard furax. Je pince les lèvres et me rétracte un peu, posant mes mains sur mes roues. « Désolé …» soufflais-je à mi-voix, me préparant à recevoir les foudres de la jeune femme.
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| | | | (#)Sam 6 Mai 2017 - 12:41 | |
| Je venais de sortir d'un réunion avec Jamie. Celui ci venait de m'annoncer qu'il allait quitter le studio et que de ce fait, j'allais surement avoir la rédaction à moi toute seule. J'étais partagée entre joie immense et déception de ne plus avoir mon acolyte sur ce poste. Bien qu'entre lui et moi ce n'était pas toujours le grand amour, j'avais pris l'habitude de travailler en collaboration avec lui. Longtemps j'avais imaginé ce moment où j'allais avoir le poste pour moi toute seule et maintenant que l'échéance approche à grand pas, j'ignore comment je dois vraiment le prendre. Bien sur, j'étais ravie, mais en même temps, j'étais songeuse. Moi qui, ces derniers temps prenais un peu de distance avec mon travail et toutes les personnes qui partageaient mon quotidien dans cette boite, j'allais devoir à présent être d'autant plus disponible et d'autant plus impliquée. J'ignore comment cela allait être possible étant donné que je me donnais déjà à 200% mais je n'aurai d'autres choix. J'étais alors entre ces deux sentiments. Ca s'ajoutait bien sur à ces milles questions que je me posais en ce moment.
Sortant de cette réunion, je me prends un café au moment où mon téléphone sonne. Je m'empresse de décrocher et à ma grande surprise, il s'agissait de l'avocat de cette femme qui avait tué ses sept enfants et sa nièce il y a trois ans maintenant et qui devait avoir son procès dans les prochains jours. Nous devons couvrir l’événement et ce fameux avocat m'informe qui finalement, elle n'aura pas de procès car jugées irresponsable de ses actes. Une sacrée nouvelle pour moi mais une information en avant première qui allait me permettre de lancé le scoop à la radio. J'allais pouvoir brancher mes spécialistes sur la question pour qu'ils me préparent une bonne chronique. J'espérai être la première informée et que l'information n'ait pas encore fuitée. Je voulais qu'on soit les premiers annonceurs! Je m'apprête à raccrocher lorsque quelques chose percute mon tibia et me procure une douleur aiguë à laquelle je ne m'attendais pas. Mon café se reverse et me brûle légèrement la main. Je raccroche presque au nez de mon interlocuteur et baisse les yeux pour me rendre compte que c'était Nathan le coupable de ma douleur. Celui ci s'excuse sans délai. C'est trop compliqué de regarder où vous allez? C'est pas faute de faire attention à vous sans cesse, c'est pas possible que ça aille dans les deux sens? je n'avais qu'en tête la douleur que m'avait infligé son repose pied. Il s'excuse à nouveau. Ouais, c'est bon! d'un signe rapide de la main je lui dis de déguerpir de là, du moins, je lui fais comprendre. |
| | | | (#)Mer 24 Mai 2017 - 4:25 | |
| Eva Adams. Je me demande encore maintenant comment c'est possible qu'une tel femme fasse partie de la même famille que ma meilleure amie. Lene et Eva sont tellement différentes, dans tous les sens du terme. Lene est adorable. Sous son air sarcastique, je sais que se cache une fille totalement différente aux yeux de qui, je le sais, l'amitié est importante. Elle n'est pas démonstrative en terme d'affection, mais ça ne m'empêche pas de me savoir aimé. Eva, par contre, est totalement différente. Froide, stricte, qui ne sourit jamais, trop carriériste, trop carrée, elle ne m'a jamais aimé. Dès mon arrivée dans la boîte, elle m'a tout de suite fait comprendre que je n'étais pas le bienvenue. A ses yeux, je ne sers à rien étant donné que je ne peux même pas lui apporté de café. Elle a quand même réussi à user de ma gentillesse et surtout de ma naïveté pour arrivé à ses fins. A mes dépends. Elle ne changera pas.
Je baisse le regards par reflex lorsqu'elle me dit de faire attention, qu'eux font toujours attention à moi et que la moindre des choses c'est d'en faire de même. Je ne réponds rien et empoigne simplement mes roues pour me détourner lorsqu'elle me fait signe de partir. J'ai déjà fait quelques mètres avant que je ne m'immobilise. [color=darkred] «Non en fait tu sais quoi, j'vais pas te faire se plaisir »[/colo] dis-je, interpellant Eva alors qu'elle est sur le point de s'en aller. Lorsqu'elle se retourne s'est pour me lancer un regard noir et le doute commence à m'emplir à nouveau. Mais il est trop tard pour faire demi tour. Je viens de dépasser le point de non retour et je m'en voudrais à jamais de ne pas aller au bout de ma pensée maintenant.
«Faire attention va dans les deux sens » dis-je en me reprenant « J'étais peut-être perdu dans mes pensées, mais tu étais accroché à ton téléphone. Donc t'es aussi fautive que moi» je me redresse un peu, m'efforçant de fixer mon regard sur la jeune femme «Tu mets toujours tout sur mon dos depuis le début ! Depuis que j'ai franchit la première fois la porte de la boîte » loin de moi l'envie de passer pour la victime -ce qu'au final je suis quand même un peu, avouons-le « Pendant des mois tu m'as commandé, tu m'as donné des ordres et jamais je n'ai rien dit alors maintenant tu vas arrêter d'être aussi conne » et voilà la première insulte, celle qui brûlait mes lèvres depuis quelques temps déjà.
Une petite voix me dit que je peux aussi très bien lui parler tranquillement sans que ça ne dégénère, mais je repousse cette voix car je sais que, maintenant que je suis lancé, je ne peu plus être calme. C'est comme ça. J'implose pendant plusieurs mois et au final j'explose. Ça ne fait jamais vraiment de dégâts car au final ma vraie nature me rattrape toujours, mais au moins j'aurais eu le cran de dire ce que je penses « Vas-y, t'as autre chose à me dire ? » demandais-je, lui gardant toujours tête. |
| | | | (#)Jeu 22 Juin 2017 - 16:33 | |
| Il n'est pas impossible qu'à l'arrivée de Nathan, je l'ai tout de suite mis dans la case : petit sbire. C'est vrai, sachant qu'il était très proche de ma soeur, j'avais tendance à le juger sans me poser de question. Pour moi, toute personne s'approchant de Lene devait forcément être tordu. J'ignorai ce qu'elle avait d'attirant, car à part s'attirer les ennuie justement, elle n'avait rien. Une femme aussi malsaine qu'elle ne pouvait avoir que des amis malsains également. Je me demandais bien aussi si le fait d'avoir un ami en fauteuil roulant n'était pas le pretexte pour Lene de dire " j'suis pas méchante, la preuve, j'ai un pote handicapé". Un peu comme ceux qui disent "je ne suis pas raciste, j'ai un ami arabe ou black ". Oui, pour moi, c'était ça, il la faisait déculpabiliser. Mais dommage pour lui, j'étais loin d'avoir des états d'âme concernant son invalidité. Pour moi, c'était un employé comme tout le monde, même s'il avait tendance à être souvent là où il ne fallait pas, j'étais de ceux qui considérait les personnes en situation de handicap comme mes alter égaux, après tout, c'est ce qu'ils veulent non? Alors qu'il s'apprêtait à s'en aller, je fût surprise lorsqu'il se tourna à nouveau vers moi «Non en fait tu sais quoi, j'vais pas te faire se plaisir » Comment ça? J'harque un sourcil, comme si je l'interrogeais pour savoir où il voulait en venir. «Faire attention va dans les deux sens. J'étais peut-être perdu dans mes pensées, mais tu étais accroché à ton téléphone. Donc t'es aussi fautive que moi. Tu mets toujours tout sur mon dos depuis le début ! Depuis que j'ai franchit la première fois la porte de la boîte. Pendant des mois tu m'as commandé, tu m'as donné des ordres et jamais je n'ai rien dit alors maintenant tu vas arrêter d'être aussi conne » eh bien me voilà tout conne c'est bien le cas de le dire. Qu'est ce qui lui prend? Je me retrouve devant lui sans trop savoir comment réagir. Finalement, je me mets à lui rire au nez. Aucune crédibilité. Bien qu'il semblait être très sérieux, jamais il ne m'avait rien dit et là, semble t il qu'il en ait marre? Tu sais que... j'aimerai te plaindre? Je le regarde de haut, de toutes façon, il serait difficile de faire autrement. T'as quel âge déjà? Je croyais que la crise d'adolescence était terminée pour toi. J'hausse les épaules. Personne ne te retiens si jamais tu ne te sens pas bien ici, tu sais où est la porte. Je pourrai t'aider à écrire ta lettre de démission, si jamais. Et personne ne pourra me dire que je ne suis pas serviable, tiens. |
| | | | (#)Dim 16 Juil 2017 - 4:11 | |
| Sérieusement, je me sens idiot de lui parler de la sorte. Les raisons que j'évoque ? Bullshit. C'est vraiment des raisons idiotes, et si je n'avais pas cette petite fierté en moi j'aurais fermé ma gueule, je me serais tourné et je serais parti. Comme je le fait toujours. Je me serais rétracté, aurait tout prit sur moi et voilà. Elle aurait à nouveau eu ce qu'elle voulait et ça aurait été très bien pour elle, moins bien pour moi, mais c'est pas comme si j'avais pas l'habitude hein. Mais pas aujourd'hui. M'affirmer, me dit-on toujours ? C'est le moment. Peu importe si ça réussi, peu importe si ça fini en cris et colère, j'ai déjà démissionner et je ne compte plus remettre les pieds dans cette boîte, donc j'ai plus rien à perdre. «C'est gentil de proposer ton aide » dis-je, jouant avec ma naïveté connue «Mais c'est déjà écrit » dis-je en désignant le double de la lettre que je sors de ma poche. «Enfin peu importe » dis-je en la rangeant à nouveau.
«C'est quoi ton problème Eva ? » demandais-je, étonnement calme. « Pourquoi t'es aussi conne et désagréable avec moi ?» continuais-je en inclinant légèrement la tête sur la côté « Juste parce que je suis ami avec ta sœur et que t'as aussi des problèmes avec elle ?» demandais-je « Sérieusement Eva, j'ai envie de savoir, histoire de partir le cœur léger et de pouvoir me persuadé que c'est toi le problème de cette boîte » je lui offre un faux sourire et attends une quelconque réaction de sa part. |
| | | | (#)Lun 17 Juil 2017 - 12:06 | |
| - Spoiler:
je me suis emmêlé les pinceaux, j'ai commencé à écrire à la troisième personne et comme il était trop tard quand je m'en suis rendu compte, j'ai laissé (a)
Eva fut prise de court. Elle se retrouva alors assez bête devant la réponse de Nathan. «C'est gentil de proposer ton aide. Mais c'est déjà écrit. Enfin peu importe » Alors là, elle ne s'attendait pas à ça de sa part. Elle se demandait pourquoi il avait pris une telle décision et si il avait finalement trouvé mieux ailleurs. Y avait il vraiment mieux ailleurs? Elle qui pensait le remettre à sa place en lui disant d'aller voir si l'herbe était plus verte ailleurs, il n'avait pas attendu qu'elle lui donne la permission pour le faire. Elle qui pensait prendre le dessus, il l'avait gentiment remis à sa place, finalement, une place d'humaine à égale avec lui. Rien de plus. Elle n'était alors plus sa supérieure hiérarchique, du moins, plus pour longtemps. Elle le regarda sans trop savoir quoi lui répondre. Et au moment où elle s'apprête à rétorquer, celui ci enchaina encore. . «C'est quoi ton problème Eva ? Pourquoi t'es aussi conne et désagréable avec moi ? Juste parce que je suis ami avec ta sœur et que t'as aussi des problèmes avec elle ? Sérieusement Eva, j'ai envie de savoir, histoire de partir le cœur léger et de pouvoir me persuadé que c'est toi le problème de cette boîte » définitivement, Nathan, le doux et discret Nathan venait d'enterrer Eva au plus bas. On pourrait le sacrer champion de la mise au point. Avec un calme plus que déconcertant, il venait d'insulter la reine Adams sans qu'en retour, elle ne lui en mette une au visage. Quel était son problème avec lui? C'était là une question très intéressante et il semblait plus perspicace qu'elle ne le pensait. Sa sœur, voilà le problème en effet et rien d'autre. Par contre, lui faire porter sur ses épaules tous les malheurs du monde semblait un soupçon exagéré. Le constat était sans appel, Eva Adams venait de se faire clouer le bec et en plus de cela, elle en était complétement retournée. Euh... elle cherchait autour d'eux un regard, de l'aide, un soutient. Mais rien, si tout le monde semblait avoir entendu ce qu'il venait de passer, Eva était bien seule au monde. A chaque fois qu'elle s'agrippait au regard d'un de ses collègues, celui ci changeait de direction ou de tache aussi tôt. Bon, écoute... on peut aller dans mon bureau? Elle ne pouvait pas rester ainsi et ne pouvait pas non plus totalement l'ignorer. Elle sentait comme une boule au ventre qui la prenait et la gorge qui se serrait. On avait bien l'impression que miss Adams allait se mettre à pleurer au beau milieu de ce couloir. Mais merde, oui, que lui arrivait-il? |
| | | | (#)Lun 17 Juil 2017 - 15:55 | |
| La réaction d'Eva est sans équivoque : la surprise, la vraie et non celle qu'on joue. Non, clairement. Je suis persuadé qu'en arrivant au boulot aujourd'hui elle ne se doutait pas une seule seconde qu'elle aurait à faire face à moi de cette manière. Non, je suis sûr qu'en se levant se matin son esprit devait imaginer comment elle pourrait me descendre encore plus bas que terre aujourd'hui, comment elle pourrait m'utiliser. J'avoue que je me régale de cette réaction. J'ai réussi à lui clore le bec, a cette salope écervelé, cette sale conne égoïste. J'ai vraiment beaucoup de mal à me dire qu'elle et Lene sont de la même famille. C'est à peine croyable.
Et je ne compte pas en rester là. Je sens que je commence à prendre la main sur elle, je ne vais pas laisser cette opportunité m'échapper. Alors, lorsqu'elle se rétracte, bégaye et me demande si je peux la suivre dans son bureau, je me redresse et la fixe « Non.» dis-je simplement, froidement « Vas-y, dis le ici, devant tout le monde ce que tu penses de moi. Dis-leur, à ceux que tu considères comme des sous-merde comment tu m'as traité depuis que tu es arrivé dans cette boîte. Qu'est-ce que tu as à me dire ce que tu ne peux pas dire ici ? Qu'est-ce qui est si important que tu ne veuille pas avoir de témoin ?» continuais-je sur ma lancé « Je ne vais te suivre nulle part. Je veux et j'exige des explications, là, ici, maintenant» reprenais-je, fermement.
« Tu m'as utilisé parce que tu me considères comme un être inférieur ? Que toi, la Ô grande Eva Adams pense être au-dessus de tout le monde?» demandais-je «Tu as vu en moi ce gamin trop gentil et trop naïf et tu t'es dis 'oh tien, j'en ferais bien mon esclave personnel' ? » je fronce les sourcils, mon regard s'assombrissant « et ben va te faire foutre, Eva Adams, toi et tes ordres à la con !» crachais-je en fixant mon regard dans le sien. |
| | | | (#)Ven 21 Juil 2017 - 15:52 | |
| Je lui propose d'aller dans mon bureau. Je n'avais pas du tout envie d'un reglement de compte sur la place publique. J'avais l'impression de faire mon procès, qu'on allait apporter une guillotine et que tout le monde applaudirait lorsqu'on me coupera la tête. Qu'est ce qu'il lui prenait sérieusement? Je n'avais pas du tout l'habitude de le voir comme ça, de m'envoyer balader, enfin, c'était même pire que ça. Peut être n'y avait il plus besoin d'une lame tranchante pour couper une tête. Ses mots suffisaient à me mettre à terre. « Non.» C'est une blague? Je le regarde encore plus béa. Il avait l'air déterminé et je savais que rien ne pouvait y faire. Avait il pris une drogue dont j'ignorait le nom et qui rendait les gens plus sure d'eux? J'en aurais surement besoin à mon tour. « Vas-y, dis le ici, devant tout le monde ce que tu penses de moi. Dis-leur, à ceux que tu considères comme des sous-merde comment tu m'as traité depuis que tu es arrivé dans cette boîte. Qu'est-ce que tu as à me dire ce que tu ne peux pas dire ici ? Qu'est-ce qui est si important que tu ne veuille pas avoir de témoin ? Je ne vais te suivre nulle part. Je veux et j'exige des explications, là, ici, maintenant» Non mais, il est pas bien? Non mais Nathan? Ça va pas? J'ai rien à te dire! Je refusais d'expliquer quoi que ce soit devant témoin. Je refusais de m'abaisser à si bas niveau. Et je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit d'autre, qu'il reprend. « Tu m'as utilisé parce que tu me considères comme un être inférieur ? Que toi, la Ô grande Eva Adams pense être au-dessus de tout le monde? Tu as vu en moi ce gamin trop gentil et trop naïf et tu t'es dis 'oh tien, j'en ferais bien mon esclave personnel' ? et ben va te faire foutre, Eva Adams, toi et tes ordres à la con !» et je finis par totalement craquer et par hurler au beau milieu du couloir : FERME LA! C'est toi le con! tu te crois fort a m'insulter devant tout le monde? Ca te procure quoi? T'es une ordure: tu vaux pas mieux que moi là! Alors ca te fait quoi? Tu te sens mieux là? Tu veux qu'on te filme et qu'on balance la vidéo sur les réseaux sociaux? C'est bien Potter sort de sa coquille! Vas y montre qui tu es vraiment! Il est pas impossible que je sois totalement ridicule en réagissant de la sorte mais franchement, il m'avait fait sortir de mes gongs.Oui, je peux pas te voir juste parce que t'es un copain à ma soit disant soeur, oui je peux pas te voir parce que je supporte pas ton côté petit ange, naïf et innocent! C'est même physique si tu veux tout savoir! Je peux pas te voir, c'est tout! Alors t'as décidé de partir ? Très bien, bon vent, bonnes vacances, bonne route! Tout le monde s'en portera aussi bien! Les oreilles étaient tendues autour de nous et personne ne semblait s'en cacher d'ailleurs. Tout le monde semblait rester de marbre, abasourdis par cette discussion improbable et qui n'avait rien à faire dans un lieu de travail. T'es fier de toi? T'as eu ce que tu voulais? Dis moi si t'as besoin de plus de détails! Dis moi si c'est pas suffisant, j'me ferai un plaisir de t'en dire plus! Je sais pas ce qui m'empêche de t'en mettre une! j'avoue que ma main me démangeait un peu... |
| | | | (#)Sam 22 Juil 2017 - 17:26 | |
| La voilà, la Eva Adams que tout le monde devrait connaître. Celle qui pète les plombs facilement, qu'on peut tellement facilement faire sortir de ses gonds. Elle ne met pas longtemps avant de réagir et je la laisse déverser sa colère sur moi. Tout ce qu'elle a emmagasiné pendant tellement de temps sort d'un coup et je ne laisse rien m'atteindre. Je l'ai cherché aussi, donc je la laisse hurler dans le couloir, j'ignore les curieux qui nous fixent et soutient son regard tout au long. Elle me crache à la gueule que oui elle me déteste parce que je suis ami avec sa 'soit disant' sœur, que oui elle ne supporte pas mon côté 'ange naïf et innocent', que sa haine envers moi est même physique et que je ne manquerait à personne ici. Dire que ses paroles ne me touchent pas serait mentir, mais je ne dis rien et ne réagis pas.
Elle se calme un peu, attends sans doute une réponse de ma part, mais ne voyant rien venir, elle reprends à nouveau, me demandant si j'en veux plus puis demande ce qui la retient de m'en mettre une. « Rien ne te retient, effectivement» dis-je avec un calme presque insultant. Je fini par hausser les épaules «J'ai eu ce que je voulais c'est bon, merci » dis-je en me reculant légèrement. Me redressant sur mon fauteuil, je me penche légèrement en avant. «ça fait du bien de crier hein, pas vrai ? Au moins la vérité est sortie » dis-je « Maintenant, écoute moi bien Eva.» je plante mon regard dans le sien «On ne peut pas aimer tout le monde, je sais que je tape sur le système de beaucoup de gens, je sais que beaucoup ici me supporte juste par pitié pour le pauvre petit handicapé qui ne sait pas s'affirmer. Je suis con, je suis naïf mais pas non plus au point de ne pas savoir que cette boîte est remplie d'hypocrites. » je regarde quelques instants autour de moi, soutient le regard de quelques autres gens. «Je n'ai pas choisi tout ça » reprenais-je en reportant à nouveau mon regard sur Eva. Un regard bien plus doux, l'emprunte de la colère s'étant un peu atténué « Tout ce que je voulais c'était du respect, de chacun d'entre vous» dis-je en m'adressant au comité qui nous observe « Mais c'est impossible d'avoir ici, dans cette boîte» j'hausse les épaules « Seul Jamie me respectait à ma juste valeur » je me retourne vers Eva « Maintenant que c'est toi qui est aux rênes d'ABC, ne fout pas la merde. Si tu dois engager une personne en fauteuil roulant parce que la société le veut, alors respecte le et ne l'utilise pas à tes fins comme tu m'as utilisé moi» conseillais-je avant de me redresser «Ne foire pas tout le travail de ton prédécesseur » dit-je, sans détourner mon regard. Le couloir est soudainement silencieux. Personne ne parle, chacun regarde le sol et moi je continue de fixer Eva. |
| | | | (#)Lun 24 Juil 2017 - 14:29 | |
| C'est vrai que je me sentais mieux maintenant mais pas pour lui avoir dit tout ça, seulement pour avoir crié un bon coup et pour avoir fait sortir tout ce que je gardais en moi depuis si longtemps. Je n'avais pas pris le temps de faire ça depuis un bon moment. Maintenant, j'espérais lui avoir fait fermer son clapé. Je ne supporterai pas qu'il rapplique et m'insulte à nouveau. Il n'était personne pour se permettre de me dire que j'étais conne et que je faisais couler cette boite. Même si la moitié de cette affirmation était parfois vrai, ca ne lui donnait pas l'autorisation de me le dire ainsi. Quant au fait de couler ABC, d'une part, ce n'était pas le cas, la radio se portait bien, d'autre part, je ne vois pas en quoi j'étais responsable de ça, si ca pouvait etre le cas. Certes mon rôle ici était important, si je n'étais pas capable de gérer mon émission, celle ci ne marcherait pas et je ne serai plus là depuis longtemps. C'est comme ça ici, marche ou crève. Si t'es pas capable de suivre le rythme, on te remercie assez vite et on te remplace. Et j'imagine que si personne d'autre que Jamie n'avait été embauché depuis son départ, j'étais assez compétente pour assumer ce poste seule à présent.
« Rien ne te retient, effectivement. J'ai eu ce que je voulais c'est bon, merci. ça fait du bien de crier hein, pas vrai ? Au moins la vérité est sortie » Je supportais difficilement cette façon de s'adresser à moi mais au moins, il avait baissé d'un ton. Toute fois, il avait son air hautain qui m'agaçait encore. Cette façon de me parler comme si j'étais une enfant qui venait de faire un caprice. « Maintenant, écoute moi bien Eva. On ne peut pas aimer tout le monde, je sais que je tape sur le système de beaucoup de gens, je sais que beaucoup ici me supporte juste par pitié pour le pauvre petit handicapé qui ne sait pas s'affirmer. Je suis con, je suis naïf mais pas non plus au point de ne pas savoir que cette boîte est remplie d'hypocrites. Je n'ai pas choisi tout ça. Tout ce que je voulais c'était du respect, de chacun d'entre vous. Mais c'est impossible d'avoir ici, dans cette boîte. Seul Jamie me respectait à ma juste valeur. Maintenant que c'est toi qui est aux rênes d'ABC, ne fout pas la merde. Si tu dois engager une personne en fauteuil roulant parce que la société le veut, alors respecte le et ne l'utilise pas à tes fins comme tu m'as utilisé moi. Ne foire pas tout le travail de ton prédécesseur » Au fur et à mesure qu'il sortait son petit récit, je me calmais à mon tour. Je le regardais et je me perdais sans ses mots. Je sentais une telle sincérité dans ses paroles, c'était pour moi assez déroutant de ressentir de telles sentiments envers lui. Cette fois, j'avais presque de la peine tiens. Je me surprends à avoir envie de le plaindre et un sentiment de culpabilité m'envahie alors. Comme si le fait d'avoir mis des mots sur les raisons de mon attitude envers lui m'avait fait comprendre que c'était totalement absurde et injuste. Et qu'en plus, il me parle de ce qu'il ressentait en étant ici on pourrait dire que ça m'achève. Je reste alors de nouveau de marbre sans trop savoir comment réagir. Il avait sans doute raison, ou peut être pas, je l'ignorai. Je ne mettais pas vraiment rendu compte jusqu'à maintenant d'être si insupportable et si méchante avec lui. Et contrairement à ce qu'il disait, ce n'était surtout pas parce qu'il était handicapé que j'en avais profité. Autour de nous, pas un bruit. Comme si la petite scène venait de calmer tout le monde. Comme si une gène générale s'était emparé de l'ambiance. Je sentais le regard de Nathan sur moi mais je n'arrivais pas à lui retourner la pareille. Mes yeux étaient fixés sur la machine à café derrière. « Tout ce que je voulais c'était du respect, de chacun d'entre vous» cette phrase se répétait en moi. Je me pince les lèvres et sans le voir venir, un voile vient se glisser devant mes yeux, rendant la vue floue. Je passe mes mains devant mes yeux et m'interdit de verser une larme ici. Pas après ça. Je souffle un bon coup et fini par le regarder enfin, comme si cette fois, c'était à moi de l'affronter. Je suis désolée pour tout ça... et contre toute attente, je l'étais sincèrement. |
| | | | (#)Jeu 27 Juil 2017 - 7:16 | |
| J'ai un petit pincement au cœur lorsque je vois Eva se passer une main sur le visage, essuyant sans doute une larme qui menace de forcer ses paupières. Suis-je aller trop loin ? Certes, je voulais la faire sortir de ses retranchements, mais de là à la faire pleurer ? Non, je suis vraiment aller un peu trop loin. Mais fort heureusement, elle ne se met pas à pleurer. Au contraire. Elle pose un regard bienveillant sur moi, me regarde quelques instants puis, avec un petit sourire et toute la sincérité du monde, elle me dit être désolé. Juste une phrase et six mots suffisent pour que toute ma rancœur s'envole complètement.
Je lui souris doucement et hoche la tête «Merci » dis-je en relevant mon regard sur la jeune femme «Dire que ce n'est rien, serait sans doute mentir. Mais j'apprécie que tu ais été sincère avec moi. Là, à l'instant et même avant » je prends une profonde inspiration et me redresse «J'ai été accepté dans une école d'architecte » continuais-je « Ce n'est absolument pas le même domaine, mais tout ce que j'ai appris ici ne pourra qu'être bénéfique pour moi» mon sourire s'agrandit un peu « Même tes critiques. Je vais essayé de ne pas les prendre trop personnellement et plutôt tirer le meilleur de cette discussion» je pousse légèrement sur les roues, m'approchant de la jeune femme «je ne retire rien de ce que j'ai dis, je ne m'excuserais certainement pas, car, comme toi, je pense réellement ce que j'ai dit»
Je soutiens quelques instants le regard de la jeune femme puis lui tend la main «Bonne continuation Eva » concluais-je finalement, avec calme et douceur. « J'espère que tu trouveras rapidement un remplacement pour mon poste, sinon les journalistes vont devoir mettre eux-même les articles en ligne» je me penche un peu vers elle et continue à voix basse « Et dieu sait qu'ils ont horreur de ça» je me redresse en rigolant doucement, fini de serrer la main de la jeune chef, puis pousse sur mes roues pour faire demi tour. J'observe quelques instants les gens et fini par quitter le couloir. Et en sortant du bâtiment, je me sens bien plus heureux et légers que je ne l'ai plus été depuis quelques temps. |
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