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 joamie + the moon that breaks the night

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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyDim 30 Avr 2017 - 23:02


─ the moon that breaks the night
Be careful of the curse that falls on young lovers Starts so soft and sweet and turns them to hunters A man who's pure of heart and says his prayers by night May still become a wolf when the autumn moon is bright

« Nous allons devoir prendre ta voiture. » dis-je en tendant la main vers Joanne pour qu'elle me donne les clés. Parce qu'il n'est pas question qu'elle conduise jusqu'au lieu du rendez-vous, celui-ci étant encore tenu secret. Mon regard insistant tente de persuader sa moue dubitative, mais la jeune femme me confie finalement le volant de son auto et je la remercie avec un sourire satisfait. En m'installant derrière le volant, je me revois à la concession Audi, aller de modèle en modèle pour trouver celui que je finirai par offrir à Joanne. Elle venait d'accoucher de Daniel à ce moment-là, et je voulais un cadeau pour elle à cette occasion. Quelque chose qui marque le coup. Ma propre voiture en ce temps-là n'avait que deux places, autrement dit elle n'était absolument pas conçue pour une famille. Celle-ci a quatre portes, et de l'espace. C'était une voiture qui devait symboliser une nouvelle étape dans notre vie à deux ; aujourd'hui, tous les plans ont été bousculés, absolument rien ne s'est passé comme prévu, mais la voiture est restée, elle nous accompagne encore, et je me retrouve, une nouvelle fois, à la place du conducteur. Je nous mène silencieusement à travers Brisbane pendant que le soleil descend. Nous passons à côté de restaurants, de bars, de soirées plus ou moins chic dans lesquelles nous n'irons pas. Le programme est tout autre. Je laisse Joanne s'interroger tandis que je ne laisse rien deviner. Nous pourrons discuter plus tard, une fois sur place. Si la jeune femme est attentive au chemin, elle reconnaîtra la route qu'il faut emprunter pour se rendre non loin de chez moi, à Bayside. Les buildings du centre de Brisbane sont loin derrière nous. Finalement, nous arrivons à l'entrée de ce parc, là où une dizaine d'autres voitures sont déjà garées en face d'un grand écran blanc. Au cabanon de la billetterie, je baisse la vitre de la portière de mon côté et nous prend deux places pour le film de ce soir. Un peu partout dans Brisbane ont lieu des festivals cinématographiques. Des projections dédiées au film français chez l'un, espagnol chez l'autre, et ici, au films noirs. Des grands classiques de l'âge d'or hollywoodien, des visages devenus légendaires, des titres dont les jeunes n'ont jamais entendu parler. Double indemnity ce soir. Sept nominations aux Oscars de 1945, aucune statuette, mais un film demeurant une référence dans le genre. C'est mon père qui était un adepte, et c'est sûrement une des rares choses auxquelles je le remercie de m'avoir éduqué. Je confie les billets à Joanne qui découvre le titre du film inscrit dessus. « Un des meilleurs films de tous les temps. » je commente pour la rassurer et expliquer mon choix. A vrai dire, je ne pouvais vraiment pas rater cette projection, et l'idée du cadre n'était que plus parfaite. Depuis que j'ai emménagé dans le quartier, je me suis rendu habitué du ciné parc. C'est une atmosphère tellement particulière. Je nous trouve une bonne place, un peu plus vers l'arrière que vers le milieu du terrain. Une fois garés, je ne perds pas trop de temps pour me dévouer à l'achat des traditionnels accompagnements d'un film ; il y a souvent une immense file d'attente au stand de nourriture et de boissons, et je ne tiens pas à subir l'impatience de ceux qui ne savent pas faire la queue sans râler à tout va. « Je vais faire le plein de grignotage diététique. Plutôt hot-dog ou pop-corn ? » je demande à Joanne avec un sourire. Une fois qu'elle me donne son choix, je l'abandonne pour une poignée de minutes. Ce sera un très grand pop-corn pour moi, ainsi qu'une immense limonade. Tout ce sucre risque de me tenir éveillé toute la nuit comme un enfant de six ans qui refuse d'aller au lit, mais qu'importe, c'est samedi. Je jongle avec nos commandes jusqu'à la voiture en perdant un peu de maïs en chemin en esquivant un autre homme qui ne regardait pas où il allait alors que je ne peux même pas voir mes pieds. J'arrive néanmoins à l'Audi sans encombres.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyDim 30 Avr 2017 - 23:52


the moon that breaks the night
I want to find you, tear out all of your tenderness

C'était les sourcis froncés légèrement froncés et le nez sensiblement retroussé que Joanne reçut les dires de Jamie, ne comprenant pas vraiment en quoi il était si important que l'on prenne sa voiture à elle. Ce n'était pas par contrariété, mais surtout parce qu'elle était bien perplexe de la raison de ce choix. Qu'importe, c'était sans dire un mot qu'elle lui tendit les clés de sa voiture avant qu'ils ne se mettent en route. Joanne s'était vêtue avec un certain soin, n'ayant eu aucun indice sur la destination de ce deuxième rencard ni sur ce qu'ils pourraient faire. Peut-être avait-elle totalement été à côté de la plaque en enfilant cette robe avec cette veste là mais qu'importe. C'était silencieuse qu'elle entrait côté passager dans la voiture et le trajet fut également dépourvu de tout mot échangé. La tête adossée contre le dossier, Joanne observait les rues qui défilaient devant ses yeux, bien songeuse. Elle était d'autant plus perplexe lorsqu'elle remarqua qu'ils s'éloignaient peu à peu du centre de Brisbane. Les couleurs du ciel étaient harmonieuses, paisibles, reposantes. Joanne venait tout juste d'achever sa dernière semaine de travail au musée. Un pot de départ relativement modeste, à la hauteur de la durée de son contrat dans ces locaux. Mais l'intention était belle, Helen y avait mis du sien. Songeant à ces quelques mois passés au musée, elle sortit des ses pensées que lorsqu'elle se rendait compte que la voiture ralentissait, à l'approche du parc. Joanne se redressa dans son siège et regarda où Jamie l'avait conduit. Et dès qu'elle vit les quelques éléments pouvant déterminer ce dont il s'agissait, son regard s'illumina et un sourire discret étirait légèrement ses lèvres roses. Une fois qu'il avait payé les billets, le beau brun les tendit à Joanne, qui les lut avec attention. Elle connaissait le film de nom, mais elle ne l'avait jamais vu. Ses parents n'étaient pas de très grands adeptes du cinéma, c'était surtout Reever qui lui avait montré quelques grands classiques, mais rares étaient les fois où il lui montrait des films encore en noir et blanc. "Je te dirai ça une fois que je l'aurai vu." lui répondit-elle doucement en levant les yeux vers lui. Ca lui rappelait toutes ces fois où ils regardaient des films ensemble, lorsqu'ils étaient en couple. Souvent dans leur petit salon, sous le plaid et blottis l'un contre l'autre. On l'avait déjà emmené à de telles sorties de projection mais cela se comptait en année. Elle n'avait jamais songé à s'y rendre toute seule, elle n'y voyait pas grand intérêt – elle n'y pensait pas forcément non plus et n'en avait pas l'envie, d'ailleurs. Après avoir trouvé l'emplacement parfait pour la voiture, Jamie comptait bien faire des réserves le temps du film. "Du popcorn. Mais la plus petite portion qu'il puisse y avoir, si possible." dit-elle avec un fin sourire. Autant elle adorait le popcorn, autant son appétit n'était toujours pas des plus grands. "Avec un soda, ou un jus de fruits, qu'importe." Sans attendre, le beau brun sortit de la voiture pour aller faire la file avant que le parc ne soit entièrement envahi. Pendant ce temps, Joanne jouait nerveusement avec ses mains. Elle voyait les voitures entrer et se garer au fur et à mesure. Jamie ne tardait pas à réapparaître les bras on ne peut plus charger. Elle se pencha afin de lui ouvrir la portière de son côté et récupéra les boissons afin qu'ils puissent s'asseoir à sa place. "Ce n'est plus vraiment que du grignotage, avec une telle quantité de popcorn." lança-t-elle en riant lorsqu'elle pu comparer sa propre dose de sucreries comparé à la sienne. Mais ça ne la surprenait pas vraiment. Jamie, par moment, restait un grand gamin. Presque tout pouvait se négocier en popcorn et en loukoums avec lui, durant les moments les plus adéquats. "Merci beaucoup." dit-elle une fois qu'elle avait récupéré ses propres réserves de sucre. Le ciel s'était rapidement assombrit depuis que le moteur de la voiture était arrêté. "J'ai fini le livre." finit-elle par dire une fois qu'ils étaient tous les deux bien installés. "Je l'ai fini plusieurs fois, à vrai dire." confessa-t-elle avec un air gêné. Il n'était pas surprenant que Joanne l'ait dévoré à plusieurs reprises. On pouvait même dire qu'elle l'avait étudié, ayant pris de nombreuses notes à côté, à force de lire et relire cet ouvrage. "J'ai pleuré, à chaque fois. La fin est... c'est difficile à lire, je trouve. Il y a une certaine beauté, dans certaines choses, mais je suis avant tout peinée. Avec ce sentiment d'injustice et..." Joanne peinait à trouver ses mots pour décrire son ressenti. "Le fait qu'ils ne se soient pas accomplis, en quelque sorte. Ils étaient ensemble pendant des années, mais je pense que ce n'était pas assez pour eux. J'ai énormément de peine pour eux." Il y avait tellement de choses à dire que les idées de Joanne s'emmêler. "J'admire énormément Grace. C'est une femme qui a su tenir jusqu'au bout malgré tout ce qu'elle a pu vivre." Joanne l'avais idéalisé depuis qu'elle avait commencé à faire des recherches sur elle. La fascination était rapidement devenue exacerbée au fil des pages. "Il y a tellement de choses à dire, désolée si tout ce que je dis n'a pas vraiment de sens, ni d'ordre." dit-elle en grignotant un premier popcorn, le regard bas, presque honteux.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyLun 1 Mai 2017 - 0:58


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C'est toujours sans aucune notion de la demi-mesure que je me prends un pop-corn plus grand que ma propre tête. De quoi tenir un long moment pour n'importe qui, voire même d'en laisser à la fin du film, ayant calé aux deux tiers, mais pas pour moi. Il se peut que je termine le tout avant même le commencement de la projection, ou sinon, avant le générique final. Nous n'étions jamais venus ici, Joanne et moi, et pourtant ce n'est pas faute d'apprécier le cinéma tous les deux. Mais il faut dire que nous étions mieux installés, l'un contre l'autre dans le canapé, emmitouflés. Je me suis quand même que cette idée de sortie lui plairait. Rien de pompeux, de guindé, pas de discussions à alimenter, pas besoin de faire bonne figure. Notre premier rendez-vous m'a fait comprendre que tout fonctionnait bien mieux lorsque nous ne sommes que tous les deux, dans un environnement sans la moindre pression, comme cela fut le cas au pub. Il n'était plus question d'être tiré à quatre épingles et d'arborer un sourire de façade, il n'y avait pas de regards dont il fallait avoir peur ou se méfier. Uniquement Joanne, moi, une bière et une danse. Le moment était parfait ainsi, il n'y avait pas besoin de plus. J'ai compris également que ce n'était pas en montrant à la jeune femme les facettes de ma vie et de ma personnalité qu'elle connaît déjà et qui ne lui plaisent pas toujours que je pourrais espérer mériter son affection à nouveau. Le seul moyen est de lui montrer que, non, nous ne sommes pas si différents, et le fossé qu nous pensions voir entre nous n'est finalement pas si grand que ça. Il n'est pas question d'essayer de l'impressionner ; il est surtout temps de rappeler quel genre d'homme et d'humain se cache sous le titre et le nom sur le chéquier. Ce soir, c'est un amateur de vieux films et d'ambiance vintage, un grand gosse qui décide de dîner du pop-corn. « J'ai aussi dit que ça serait diététique. » j'ironise. De toute manière, ils ne font si salade, ni quinoa, ni soupe au stand. C'est hot-dog ou pop-corn, un point c'est tout, et c'est très bien ainsi. Le prix n'est pas excessif non plus -pas que cela soit vraiment important. Une fois installé, je prends immédiatement une poignée de pop-corn. Je ne m'attendais pas à ce que Joanne mentionne le livre si tôt. Mais sa lecture l'a sûrement travaillée au point qu'il n'était pas question d'attendre. A vrai dire, je suis incapable de le déterminer ; lorsque je regarde la petite blonde, lorsque je l'écoute, je n'ai pas l'impression que ses doutes soient levés et qu'elle soit aussi convaincue que moi par cette connexion entre nous. Rien ne semble avoir changé en elle suite à cette lecture. Ma main se pose sur l'épaule de Joanne pour lui assurer que le tatonement de ses pensées n'est pas gênant. « Grace était une femme forte. Moi aussi j'étais très admiratif. Et tu avais raison, elle était très futée. La manière dont elle a immédiatement trouvé le moyen de protéger leur fille… » J'étais triste, moi aussi. A cause de cet acharnement de l'Empereur sur Celso, à cause des superstitions d'un peuple ignorant qui étaient désespérantes et la paranoïa qui s'est installé dans leur quotidien. Savoir qu'il a jamais pu voir sa propre fille. « C'est une histoire… tellement cruelle. Absolument tout est injuste. Mais ils étaient heureux malgré tout. Ils s'aimaient plus que tout. Elle l'a transformé et grandi, et lui, il aurait absolument tout fait par amour pour elle. On sent à quel point leur lien était puissant et aurait pu les mener toujours plus loin. Je les ai trouvés magnifiques. » J'aurais aimé que nous soyons un peu plus comme eux. Peut-être que notre histoire marcherait alors. Peut-être que nous serions une vraie famille, à l'heure actuelle. J'ai envie de cet amour qui défie le temps, et que Joanne y croit aussi. Je veux être transcendé à nouveau par ce besoin d'être entièrement dévoué à celle que l'on aime, et qu'elle veuille de cette affection sans bornes. J'aurais aimé que sa lecture lui fasse comprendre ; nous pouvons être comme eux.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyLun 1 Mai 2017 - 1:46


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Joanne avait besoin d'en parler. Et ce n'était pas encore le genre de choses qu'elle racontait à son psychologue, bien qu'elle parvenait très progressivement à s'ouvrir un peu plus à lui. Neil était d'une patience à défier toute concurrence avec elle. Il lui laissait le temps, tout simplement. Elle y allait à taton, pas à pas, sans trop se précipiter et s'attardant bien souvent sur des détails qu'elle jugeait important. Ainsi, elle passait en revue sa vie dans son intégralité, insistant sur les points qui lui posaient problème ou qu'elle n'arrivait toujours pas à résoudre. Son psychologue avait déjà pu constater que la liste était effroyablement longue mais cela ne le dissuada pas de la laisser continuer et de la questionner lorsque qu'il avait besoin de plus amples informations sur certains détails. Ainsi, bien qu'il avait certainement deviné que sa cliente était particulièrement romantique et rêveuse, elle ne lui avait jamais parlé de ces vies antérieures, de cette période où elle y croyait dur comme fer. Cela s'était un peu estompé depuis, elle ne le laissait plus transparaître comme avant. Mais c'était toujours bien présent en elle, bien ancré. Cela faisait partie d'elle, de sa personnalité, après tout. Joanne tirait une certaine satisfaction d'avoir eu raison concernant le tempérament de Grace. C'était une femme qui méritait d'être connue à ses yeux, et non d'être ainsi jetée aux oubliettes. Sa conduite était exemplaire. Du moins, elle adoptait parfaitement son rôle d'épouse, que ce soit auprès de Celso ou auprès de ses deux autres maris. "Elle devait être terrifiée du sort de cet enfant, tout comme pour celui de Francesco. Tu imagines, deux héritiers Borgia, et l'Empereur qui s'en prend à leur père. Tout aurait rapidement pu dégénérer et je ne pense pas que Grace aurait survécu au massacre de ses enfants. Je peux comprendre son choix. Préférer une vie plus modeste à son enfant, mais une vie sauve. Francesco avait fini sous la tutelle de Charles Quint, il a aussi été sacrément chanceux – et Celso suffisamment intelligent pour l'avoir choisi comme parrain pour son fils." Toute cette histoire était une tragédie, difficile de ne voir que les bons côtés. "Simuler l'enterrement de la petite, le faire croire à Celso jusqu'à ce qu'on lui autorise d'aller le voir pur le lui dire. Grace devait être attristée, de ne pouvoir que lui dire qu'elle était bien en vie, sans trouver de moyen pour lui permettre de la voir." C'était mieux que rien, dirait-on. Jamie avait raison. Il y avait beaucoup de cruauté et d'injustice dans cette histoire, et tout collait parfaitement avec l'ambiance et les conditions de l'époque. "C'est dingue comme... à partir du moment où ils se sont connus, à partir du moment où ils ont échangé les premiers regards, les premiers baisers, Celso avait fini par fixer ses objectifs pour elle. Oui, il voulait devenir Empereur parce que c'était un titre qui lui revenait de droit, mais j'ai l'impression qu'il y a un moment où c'était devenu primordial qu'il le fasse aussi pour elle. Qu'il... qu'il obtienne ce titre afin qu'il puisse offrir tout ce qui lui semblait nécessaire à Grace, tout ce qui soit à la hauteur de son amour pour elle." Joanne avait rapidement fait le parallèle entre ces faits et les multitudes de cadeaux que Jamie lui avait déjà fait. Il n'arrêtait pas, et même séparés, ils trouvaient toujours un prétexte pour lui offrir quelque chose. "C'est comme... toi. Tu es toujours prêt à tout pour moi et quelque chose me dit que... quelque part, ça a toujours été le cas, même lorsque nous étions séparés. Tu as quand même investi dans des recherches gargantuesques parce que tu savais que ça me passionnait..." dit-elle en levant les yeux vers elle, si touchée qu'ils brillaient de plus belle. "C'est comme... Grace qui y croyait, qui se plaisait à contrer certaines facettes d'une religion qu'elle pratiquement plus que quotidiennement, préférant croire qu'elle retrouverait Celso même après la mort. Je ne sais pas comment l'auteur a réussi à détenir une telle information, mais c'est une manière de penser exceptionnelle, pour l'époque." La jeune femme baissa à nouveau les yeux sur ses doigts nerveux. "Elle le pensait comme moi." restait muette pendant de longues minutes, bien songeuse. "C'était nous. Enfin, cette chose qui gravite d'âge en âge. Plus personne ne peut parler de coïncidences." dit-elle avec un léger bégaiement. "Même Francesco semblait y croire, avec les derniers mots qu'il dit à Grace avant qu'elle ne parte." reprit-elle tout bas. C'était une partie de l'histoire qui l'avait énormément touchée aussi. "Ca vient forcément de là, pas vrai ?" finit-elle par lui demander. "Je veux dire... nous. On ne peut pas dire que ce soit uniquement physique. Il y a toujours ce quelque chose entre nous qui fait que... même séparés, tout finit par converger à nouveau, et on finit systématiquement par se retrouver. Que si l'un de nous deux viendrait à déménager de l'autre côté du monde, je suis sûre qu'il y aurait... que d'une manière ou d'une autre, nous finirions par nous retrouver." La petite blonde se mit à regarder Jamie. "Si nous sommes là tous les deux dans cette voiture, c'est que ce lien doit toujours être aussi puissant, tu ne penses pas ? Malgré tout ce qui nous est arrivé, tout ce qui a pu se mettre au travers de notre chemin. Nous sommes là, tous les deux, après tout."
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyLun 1 Mai 2017 - 11:17


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Peut-être que j'avais tort, peut-être qu'elle l’a vu, aussi clairement que moi ; autant de hasard n’existe pas. Mais le plus important, c'est cette impression étrange d'être connectés à ces gens. De savoir ce qu'ils pensaient, ce qu'ils étaient, ce dont ils rêvaient. Parce qu'à peu de choses près, ces émotions résonnent avec les nôtres, elles se caressent parallèlement à travers deux siècles différents. Il ne s'agit plus seulement de s'identifier à une personne, voire à un personnage, mais bien d'en deviner une partie en soi, comme un héritage qui ne se trouverait pas dans le sang, mais dans le rythme du coeur et la manière dont celui-ci nous guide, nous parle. Nous pouvons les comprendre et sentir leur peine et leur amour d'où nous sommes. Nous pouvons fermer les yeux et voir leurs visages, voir tout ce qu'ils ont traversé. J'ai retrouvé, dans les pages du livre, des émotions que je ne pensais être qu'à moi, et je me suis senti moins seul. Et j'ai surtout vu tout ce que nous pourrions être, devrions être, car notre destin ne peut décemment pas être de gâcher ce lien, de complètement passer à côté. Il existe, ce fil doré qui lie mon coeur à celui de Joanne, et les nôtres aux leurs. C’est ce qui rend la jeune femme rêveuse, c'est ce qui l'a poussée à se prendre de passion pour cette histoire, puis, à mon tour, à tout mettre en oeuvre pour les déterrer. Il fallait que je sache s'il restait un espoir, une chance, ou si tout était vain, terminé pour de bon ; je ne sais pourquoi j'étais convaincu que Grace et Celso avaient la réponse. Et j'ai lu leur passion, leur dévouement, cette affection inconditionnelle qu'ils partageraient leur permettant de survivre. J'ai su. J'ai su que si Joanne y croit aussi, à nouveau, alors je ne me battrais​ pas pour rien. “Ils en avaient sûrement besoin, d'y croire, pour faire face à tout ce qu'ils devaient affronter… Ça les maintenait unis. S'ils étaient destinés à se retrouver, alors ils étaient capables de tout, ils n’avaient pas peur.” Leurs vies n'étaient pas vaines, leurs accomplissements les suivraients ; ils auraient préparé les briques de leur prochain futur. Quoi qu'il advienne, ils seraient ensemble. “Parfois, j’avais l'impression qu'il savait. Une partie de lui savait que tout allait dégénérer, il ne voulait tout simplement pas l’admettre. Il ne voulait pas la décevoir. Il lui avait tant promis…” Un Empire, une famille, un pays à ses pieds. Il voulait tout donner à celle qui partageait sa quête et qui le rendait heureux. La seule qui le comprenne, pensait-il, et qui l'acceptait tel qu'il était. Cela me rappelait à quel point je me sentais invincible et en sécurité lorsque Joanne était près de moi. Comment ais-je pu ruiner tout cela ? Maintenant, je ne veux que tout reconstruire, et peut-être que je me base sur des chimères pour cela, mais elles me donnent de l'espoir. Sinon, je me serais résigné à avoir perdu Joanne… Mon regard se pose sur elle. J'ai du mal à réaliser qu'elle aussi, elle y croit à nouveau. “Alors tu… Tu crois que ça peut marcher ?” je demande timidement. Elle a raison, je ferais tout pour elle. Tout. Comme Celso a donné sa vie pour partager son destin avec celle qu'il aimait, un monde qui lui revenait de droit et sur lequel il voulait la voir régner. C'était la promesse qui lui avait permis de convaincre Grace de l'attendre, il devait la tenir coûte que coûte. Je sursaute un peu ; le projecteur s'allume en direction du grand écran. La musique du film démarre aussitôt. Déstabilisé, je ne sais pas quoi faire d'autre hormis me réinstaller confortablement dans mon siège et regarder l'écran. Mais je ne peux pas me concentrer. Perturbé par les paroles de Joanne, mon cerveau cogite et mon coeur palpite, mes mains sont moites. Je la regarde de temps en temps du coin de l'oeil. Encore une fois je rêve de poser mes lèvres sur les siennes. Lui dire tout ce que je ressens pour elle. J’en oublie le popcorn sur mes genoux. J'en oublie de regarder le film et ne devine que des silhouettes floues sur un fond sonore indistinct. “Joanne ?” Elle tourne immédiatement la tête, comme si elle attendait que je prenne la parole depuis longtemps -à moins que cela ne soit qu'une impression. Et quand mon regard tombe dans le sien, glisse furtivement sur sa bouche et son cou en me rappelant à quel point j’adore chaque parcelle d'elle, les mots s'envolent, je ne sais plus mon propre nom. “...non, rien.” je souffle par dépits.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyLun 1 Mai 2017 - 12:17


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Malgré leur fin tragique, Celso et Grace avaient vécu la plus belle des histoires d'amour. Dès le premier regard, la passion avait opérée, et ce, jusqu'au tout dernier. Ils avaient adoré se chercher, se découvrir, s'aimer et prospérer ensemble, même si la détermination et la volonté de Celso le poussait à acquérir plus et toujours plus, sans que sa bien-aimée ne lui demande quoi que ce soit, si ce n'est son affection. Joanne n'osait pas imaginer le ressenti de Grace en voyant son époux être brûlé vif devant ses yeux. "Tu penses que c'est un besoin ?" lui demanda-t-elle avec un sourire complice. "Je vois ça plutôt comme une évidence, Grace en était fermement convaincue." Ce qui était tout aussi intéressant, c'était que Jamie et Joanne étaient capables de parler de leur point de vue ensemble. C'était particulièrement enrichissant, pour l'un comme pour l'autre. Joanne trouvait cela palpitant, de pouvoir partager une passion commune. Là, elle réalisait qu'ils se comprenaient. Une sensation qui lui avait échappé il y a des mois de cela, avec n'importe qui. Pour une fois depuis longtemps, elle était sur la même longueur d'onde de quelqu'un et elle se sentait apaisée. Un sentiment plus qu'agréable qui la traversait.  "Pourtant, je pense qu'il devait parfaitement savoir que tout ce qu'il lui avait déjà donné lui suffisait amplement. Il devait aussi le savoir, ça. Je pense qu'il se cachait beaucoup derrière son envie de reprendre ce qui lui revenait de droit, et que ce qui alimentait cette volonté, c'était d'offrir l'univers à Grace s'il le pouvait. Il voulait la voir être au plus haut, le monde à ses pieds. Et je pense que même cela, ce n'était pas suffisant à ses yeux." Celso et Jamie se ressemblaient en de nombreux points, Joanne l'avait bien constaté au fil de sa lecture et de ses relectures. En revanche, elle se trouvait particulièrement différente de Grace. Elle estimait qu'elle n'avait ni son courage, ni son intelligence, ni sa détermination. Non seulement elle s'était prise d'affection pour elle, mais elle l'admirait et était rapidement devenue un modèle. Forcément, elle avait fini par comparer sa relation avec Jamie avec celle de Celso et Grace. Cette dernière avait tous les atouts possibles pour être désirée, et Joanne ne comprenait pas pourquoi Jamie tentait de renouer avec elle. Un sourire discret étira les lèvres de la petite blonde lorsque le beau brun posait une question qui lui semblait être décisive. "Oui, je pense que ça peut marcher." lui assura-t-elle tout bas. Il sursauta dès que l'écran de cinéma s'anima, coupant court à leur conversation. Difficile de se concentrer sur le film qui venait à peine de commencer. Quelque part, elle n'avait plus vraiment envie de le regarder, assez frustrée que la projection ait interrompue leur échange. Elle voulait que Jamie se dévoile à lui. C'était presque un soulagement lorsque le bel homme l'interpella, la réaction de Joanne fut immédiate. Elle se demandait ce qu'il voulait bien lui dire, mais il fut particulièrement déroutée par le regard bleu de la jeune femme. Il quitta un instant ses yeux pour regarder rapidement d'autres parties de son corps. Elle le sentait nerveux, peut-être même fébrile. Jamie ne trouvait pas ses mots, et préférait abandonner. Elle posa sa main sous son menton afin de se redresser son visage pour qu'il la regarde à nouveau. "Qu'est-ce qu'il y a ?" lui demanda-t-elle tout bas, avec un sourire qui se voulait rassurant. Depuis le début du film, il n'avait pas touché à son popcorn, ni à sa limonade. Elle passa son pouce sur ses lèvres avec tendresse. "A quoi penses-tu ?" Elle le poussait un peu à se confier. Elle le savait capable de placer des mots sur ses sentiments et émotions, il s'était particulièrement durant leur voyage en Italie. Mais il avait toujours eu une préférence pour les actions. Puis, Joanne croisa tout doucement ses doigts avec ceux de Jamie, et porta sa main jusqu'à ses propres cuisses. Elle sentait que sa paume était moite, qu'il était un peu nerveux. Elle aussi, par moment, elle sentait son coeur s'accélérer. Afin de la rassurer, elle caresser sa main, jouait délicatement avec. Joanne gardait sa main auprès d'elle pendant une bonne partie du film. Mais il était difficile de rester concentrée tout du long. Elle constatait qu'il ne touchait toujours pas à son popcorn, et elle non plus d'ailleurs. Ses mains étaient trop occupées à prendre soin de celle de Jamie. "Je pense qu'il faudra que je le regarde une autre fois." dit-elle avec un rire nerveux, au bout de plusieurs dizaines de minutes de silence. "Je ne suis pas grand chose, pour le moment." Elle aussi, pensait à leur conversation, à ce que Jamie avait demandé timidement, mai aussi avec beaucoup d'espoir. Elle songeait à Grace et Celso, à cet amour qui aurait traversé les âges jusqu'à eux, et qui n'avait pas été correctement utilisé depuis qu'elle avait fait la rencontre de Jamie. La petite blonde appréciait qu'il ne l'ait pas emmené à une énième soirée mondaine en guise de rencard. Il avait joué la carte d'une certaine simplicité non sans originalité, et elle fonctionnait très bien. Bien que sur place, les choses ne se passaient pas toujours très bien, Joanne avait aimé accompagner Jamie durant ses soirées, à partir du moment où elle restait constamment auprès de lui. Elle aimait bien se faire belle pour lui, être à son bras. Mais elle aimait tout autant ces soirées là, plus intimes, là où il pouvait véritablement être lui, sans jouer les masques ou sans rêver de rendre jaloux d'autres hommes qui pourraient l'envier. Non, là, il était totalement à découvert, il ne pouvait que compter sur lui-même. Et c'était tout ce que Joanne désirait voir, à l'heure actuelle.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyLun 1 Mai 2017 - 14:27


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Il y a toujours eu une évidence. Chaque histoire d'amour est différente, et nous savions que la nôtre était particulièrement rapide, voire même précipitée, mais nous n'y pouvions rien ; faire autrement nous paraissait contre-nature, un frein inutile allant à l'encontre d'une dynamique spontanée. Pour quoi faire ? Être raisonnables, faire comme tout le monde ? Nous ne le sommes pas, nous le savons depuis le début. Parce qu'il y a ce lien, cette impression de se connaître depuis toujours, de se compléter à la perfection. Tout ce qu'il nous a manqué, c'était de nous comprendre. De s'ouvrir, parler et écouter. C'est ce que nous nous efforçons de faire depuis quelques temps, aussi difficile cela soit-il parfois. Je crois que, d'une certaine manière, Grace et Celso nous aident. Ils nous apprennent à faire mieux. Ils nous poussent l'un vers l'autre. « Je crois que c'était un besoin pour lui, oui. » je réponds. En plus d'une évidence, il manquait quelque chose à cet homme que seule son épouse et l'amour qu'ils pensaient éternel pouvaient combler. « Lui n'avait rien d'autre auquel croire. » C'est écrit noir sur blanc. Il ne croyait pas en Dieu, il rejetait la religion, et il vivait tous les jours dans le mensonge forcé par son rang. Il n'était pas sans spiritualité, mais dans le monde dans lequel ils vivaient, personne ne pouvait comprendre ni accepter cela. Personne à part elle. Il en avait fait non seulement le centre de sa vie, mais de tout son univers aussi. Il aurait pu lui construire des temples comme les pharaons bâtissaient des pyramides. Et tout ceci était sa raison à lui d'être, d'exister ; c'était son rôle, son but. Il n'avait pas de promesse de Paradis ou d'Enfer, il n'y avait qu'elle et l'hypothèse d'être réunis à nouveau. Alors rien n'était trop beau pour elle. Un Empire n'aurait sûrement pas été suffisant, et je doute qu'il se soit attardé sur l'avis de Grace à ce sujet. Il ne voulait pas qu'elle soit contentée ; elle devait être absolument comblée. « Parce qu'il lui avait promis tout ça. S'il ne lui avait pas promis, elle ne l'aurait pas attendu lorsqu'il a quitté Londres. Il devait tenir cette promesse. » Je le sais, parce que j'aurais pensé de cette manière. Je ne peux pas nier les parallèles entre Celso et moi, même si je ne les avoue qu'à demi-mot. Quant à Grace, elle est exactement comme j'ai toujours pensé que Joanne pourrait être. Elle a, je crois, la force qui se cache quelque part dans ma petite blonde, qui s'est enfouie, je ne sais pourquoi. J'ai plusieurs fois tenté de le la pousser sur cette voie, en vain. Peut-être que le livre fera un meilleur déclencheur. Quoi qu'il en soit, il a convaincu la jeune femme d'une chose ; nous pouvons réussir à être ensemble. Nous pouvons faire fonctionner cette relation, et à terme, être heureux tous les deux. Faire mieux qu'avant et que la fois précédente, être enfin le couple et la famille que nous devons être. Avant de pouvoir en dire plus, la séance commence. Je crois naïvement pouvoir tout simplement regarder le film, mais forcé de constater rapidement que j'en suis incapable, mes pensées prennent le dessus. Des pensées impossibles à verbaliser, même quand Joanne insiste et m'encourage de sa voix douce. Je secoue négativement la tête, le regard désolé. « Je ne peux pas dire. » Ce n'est pas faute de le vouloir. Alors la jeune femme prend ma main dans la sienne. Mon attention se porte à nouveau sur le film, ou presque ; je suis toujours distrait, notamment par les caresses qu'elle effectue de ma paume à mon poignet. Elle a perdu le fil de l'histoire. Machinalement, je lui réexplique ce que nous avons vu ; « Eh bien, ce qu'on voit est un flashback, ce sont les événements qui ont mené ce type à être blessé et tout raconter au dictaphone. Il travaille dans les assurances, et la blonde, là, est la femme d'un type qui a une très grosse assurance vie. Elle est en train de persuader l'agent de tuer son mari et de le faire passer pour un accident, comme ça l'assurance est doublée. Pour le moment, il refuse, mais il va tomber amoureux et accepter. » Bien entendu, la jeune femme va l'entourlouper, d'où la ligne qui me fait toujours sourire ; « Yes, I killed him. I killed him for money - and a woman - and I didn't get the money and I didn't get the woman. » Mais nous n'y sommes pas encore. « Je crois bien que je le connais quasiment par coeur. » Alors le revoir encore une fois ne risque pas de me déranger. Une partie de moi sait que ce n'était pas un résumé du film que Joanne attendait que j'articule, mais cela était bien la seule chose que je pouvais lui servir tant que mon coeur palpitait de panique. Parce que je n'ai pas envie d'engager une conversation banale pour m'esquiver à nouveau, aucun sujet ne me vient en tête de toute manière. Je ne sais pas non plus comment partager tout ce qui se bouscule dans mon crâne. Je serais capable de tout gâcher malgré moi. Avec un soupire, je me résigne à constater que je ne toucherai finalement pas à ce popcorn et je le dépose sur la banquette arrière où il ne m'encombrera pas inutilement. Mâchoire serrée, le coeur tambourinant de plus en plus fort, les mots se pressent à la sortie de ma bouche jusqu'à ce que mes lèvres m'en brûlent. « Je t'aime. » je lâche finalement. Et cela ne m'ôte aucun poids, ne me fait pas sentir moins angoissé, au contraire. « Peut-être que je ne devrais pas le dire si tôt, mais tu as demandé à quoi je pense et voilà, je pensais à ça. » Après coup, j'ai envie de m'écraser la tête sur le volant, de prendre mes jambes à mon cou, de disparaître. Mon regard reste fixé sur le tableau de bord. J'ai bien trop peur de croiser le regard de Joanne. « Je sais qu'il y a des chances pour que ça ne soit pas ton cas, parce que je l'ai bien cherché et que nous ne nous revoyons pas depuis longtemps, alors je ne voulais pas le dire avant d'être sûr qu'il y a quelque chose pour toi aussi. » Ce dont je ne suis toujours pas sûr, malgré tout ce que nous venons de dire, et c'est bien ce qui me terrifie. « S'il te plaît, si tu ne ressens pas la même chose, ne dis rien. Je ne veux pas que tu tentes de me réconforter, ça serait pire encore. » A vrai dire, tout autres mots que ceux que j'espère entendre de sa part pourraient s'avérer douloureux, alors à moins que Joanne puisse les prononcer, c'est le silence qui prendra le relais dans l'habitacle.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyLun 1 Mai 2017 - 15:09


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A défaut d'être un fervent catholique, Celso devait bien focaliser sa foi quelque part. Et il n'y avait qu'une seule personne qui la méritait à ses yeux, et ce n'était personne d'autre que sa femme. Celle-ci en avait toujours eu bien conscience, qu'il l'idolâtrait au possible, qu'il la vénérait sans le cacher. Aux yeux du peuple, il était celui qui dominait, durant des moments plus intimes, il se soumettait totalement à elle. Une pâle similitude de ce qu'était pendant un temps la relation de Jamie et Joanne. Il y avait bien trop de parallèles entre leur relation, cela avait dérouté plusieurs fois la jeune femme qui peinait à y croire tant tout était évident. "Il croyait en elle." répondit-elle avec un doux sourire. "C'était elle, qu'il vénérait par-dessus tout. C'est peut-être aussi pour ça qu'il y a autant de portraits d'elle, aussi. A défaut de représenter le catholicisme, il s'était trouvé sa propre divinité. Un temple qu'il vénérait et qu'il chérissait plus que tout autre chose. S'il voyait en elle son temple, dans lequel il adorait venir se réfugier, il n'est pas étonnant qu'il adorait tout autant sa progéniture. Tout, absolument tout finissait par graviter autour d'elle." C'était d'une romance sans limites, le genre qui charmait totalement Joanne et qui lui rappelait combien Jamie pouvait la vénérer, elle aussi. "Il avait besoin de croire de la retrouver tout comme les catholiques à l'époque espérait rejoindre Dieu et Saint-Pierre au paradis, il y a aussi là un parallèle. Il s'était créé sa propre religion monothéiste en un très court laps de temps." Elle repensait aux derniers mots de Celso. Ils étaient dédiés à Grace, à son amour pour elle. "Cette vie n'est qu'une étape. La prochaine n'est pas la mort." Il avait eu besoin d'y croire, et il avait fini par pleinement y croire. Elle sourit tristement à ses paroles, songeant encore une fois à Grace, qui avait vu son mari s'enflammer devant ses yeux. Elle se dit qu'il fallait retrouver la trace de leurs enfants. On savait qu'ils avaient été en vie, et Joanne voulait à tout prix savoir ce qu'ils étaient devenus d'eux. S'ils avaient pu construire une famille à leur tour, s'ils avaient fait quelque chose pour honorer la mémoire de leurs parents. Durant le film, le beau brun avait interpellé Joanne, sans savoir quoi dire ensuite. Alors elle avait tenté de le mettre à l'aise, afin qu'il se confie à elle. Mais il n'y parvenait pas. Il ne pouvait pas, disait-il. Suite à quoi, Joanne tentait de comprendre le film projeté mais elle avouait qu'elle n'y suivait pas grand chose. Jamie lui résuma alors le tout dans les grandes lignes, reconnaissant qu'il connaissait ce film là par coeur. Elle ignorait jusqu'ici que c'était un de ses préférés. Comme quoi elle avait encore beaucoup de choses à découvrir sur son compte. Il restait particulièrement nerveux et finit par abandonner ses friandises sur la banquette arrière afin de ne plus être dérangé par la boîte encore bien remplie. Jusqu'à ce qu'il lâche cette toute petite poignée de mots qui fit exploser le coeur de Joanne. Elle le regardait, lui faisait tout pour fuir cette paire d'yeux qu'il devait à la fois adorer et craindre sur le moment. Un long moment silence régna. Elle avait l'impression qu'il n'avait qu'une envie, c'était de partir loin d'ici, loin d'elle. Joanne ne s'entendait plus penser tant son coeur battait fort et vite dans sa poitrine. Lui avait eu des mois entiers pour se préparer à prononcer ces mots là. Joanne ne le redécouvrait que depuis peu de temps, alors oui, il était certainement trop tôt pour elle de lui rendre la pareille. Mais qu'il parvienne à le lui dire la touchait énormément. Alors c'était ça, avoir des papillons dans le ventre. Elle avait oublié ce que c'était, comme sensation. Délicatement, elle déposa la main sur sa joue pour lui faire tourner la tête, qu'importe à quel point il pouvait résister, jusqu'à ce qu'il croise son regard. Il ne voyait dans ses iris qu'énormément d'affection, de tendresse, le début d'un sentiment et d'une passion si forts. Tout était là. Elle se pencha alors doucement vers pour frôler ses lèvres avec les siennes pendant quelques secondes, jusqu'à ce que le baiser soit plus franc. Il n'était ni trop long, ni trop court. Elle frôlait ensuite son visage avec le sien, délicatement. "Tu vois, je n'ai rien dit." dit-elle avec un sourire tendre. Elle prit ensuite sa main afin de la guider jusqu'à son cou, où il pouvait sentir sans mal son pouls au niveau de l'une de ses carotides. Un rythme effréné et particulièrement intense.[color=#006699] "Je sais que tu le sens, que c'est juste là. Que ça grossit, de jour en jour. Par tes mots, tes attentions et tes intentions."(/color] Elle avait l'impression que ses sens s'étaient soudainement exaltés par la simple prononciation des mots dits par Jamie. Elle fermait les yeux rien que pour sentir la chaleur de ses doigts sur la peau de son cou. "Je ne dirai rien. Mais alors, écoute ce que mon coeur a à dire. Ecoute-le bien." Il n'attendait que ça, son coeur, que Jamie continue de l'alimenter encore et encore jusqu'à ce qu'il explose, jusqu'à ce que ce soit la voix de Joanne qui prenne le relais et qui prononce ses mots que le brun attendait tant.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyLun 1 Mai 2017 - 17:31


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C'était là depuis un long moment. Les mots me démangeaient déjà à Florence, et je les ai retenus à chaque fois qu'une occasion se présentait. Lorsqu'elle a découvert que j'étais lié aux recherches sur Grace et Celso, j'aurais pu le lui dire de but en blanc, mais le geste me paraissait déjà largement assez parlant. J'aurais pu le lui dire au pub, lorsque nous dansions tous les deux et que je sentais mon coeur s'emballer ; là aussi, je n'ai rien dit. La raison était à chaque fois la même ; la peur du rejet. Parce qu'il n'y a pas si longtemps, je n'étais plus que le père de l'enfant. Joanne me faisait comprendre que son coeur s'était asséché pour de bon, et qu'il n'y avait plus rien à espérer. Et pendant un moment j'ai cru qu'il ne me restait plus qu'à abandonner. Je pense pouvoir dire que j'ai pris la meilleure décision de ma vie en essayant encore, une dernière fois, quitte à risquer de me faire briser le coeur à nouveau. Certains diraient que ce serais, de toute manière, tout ce que je méritais. Je ne m'imaginais pas prononcer ces mots à cet instant, dans cet endroit. Je n'avais pas prévu de jour, d'heure, de cadre, mais je me suis moi-même pris au dépourvu ce soir. Cette déclaration m'écrasait la poitrine ; maintenant qu'elle a éclaté au grand jour, c'est la peur, l'angoisse qui prennent sa place et me rendent particulièrement fébrile. Je ne parviens plus à bouger, à respirer correctement. J'aimerais fermer les yeux pour être à l'abri derrière des paupières closes, j'aimerais souffler pour expirer un peu de cette panique qui se condense en moi et me transforme en pierre. Je ne peux simplement pas. J'écoute, tristement, le silence qui confirme ce que je pensais. Le silence qui me fait sentir idiot et ridicule. Et si je venais de tout gâcher encore une fois ? Et si ce silence devait durer indéfiniment, s'il n'y aura désormais plus que cela entre nous deux, juste parce que j'ai fait cet aveu trop tôt ? Mon visage se tourne un peu de l'autre côté, cela n'empêche pas Joanne de persister et me forcer à lui faire face. Son regard coupe court aux angoisses les plus oppressantes. Voir ses lèvres approcher des miennes coupe mon souffle. J'ai pensé qu'elle ferait demi-tour jusqu'au dernier moment. Jusqu'à ce qu'elle m'embrasse avec une telle tendresse que ma gorge se noue d'émotion. J'avais presque oublié l'extrême douceur et le goût de ses lèvres. Je réalise le nombre de mois qui nous séparent de notre dernier baiser. Lorsque je rouvre les yeux, que je la vois si proche de moi, je crois rêver. Encore hébété, réalisant à peine ce qu'il vient de se passer, je me laisse complètement happer par le regard bleu de la jeune femme. Comme une marionnette, je la laisse poser ma main sur son cou dont l'épiderme tremble sous le martèlement d'un coeur qui bat bien plus fort et plus vite que je n'aurais pu le croire. « Joanne... » Il n'y a rien à dire. Non, ces palpitations parlent d'elles-mêmes, ces regards, son sourire. A mon tour, je prends sa main et la dépose délicatement sur mon torse. Puis je pose mon front sur le sien, ferme les yeux, et j'écoute. J'écoute cette cacophonie de battements qui, à travers nos paumes, se calquent peu à peu l'un sur l'autre, jusqu'à finalement adopter le même rythme à l'unisson. Ainsi apaisé, le calme revient dans mon esprit et la peur s'efface. Je rouvre les yeux et sourit tendrement à Joanne. Nous avons franchi une nouvelle étape, sauté une nouvelle barrière, sur le chemin que nous traçons pour cette relation, cet amour qui renaît de ses cendres. Et après en avoir eu peur, je me sens soulagé, heureux. Puisqu'il n'y a définitivement aucun moyen de rattraper le film en cours de route, j'ouvre ma portière et fait le tour de la voiture pour ouvrir celle de la jeune femme, puis je lui tends la main pour qu'elle me suive. « Viens. Ca ne craint rien. » Le parc est sûr, personne ne tentera de voler ou d'abîmer la voiture -et quand bien cela arriverait, les dédommagements seraient à mes frais pour cause de fausse bonne idée. Sa main dans la mienne, nous nous enfonçons dans le parc et nous éloignons de la projection dont nous n'entendons que vaguement les dialogues et la musique désormais. L'on ne voit pas vraiment où l'on met les pieds, mais à quelques mètres, on peut deviner la surface lisse d'un tout petit lac qui reflète le ciel obscur. « C'est ici que je promène Ben et Milo le plus souvent. Ils aiment bien ce chemin. Parfois, je les prends avec moi dans la voiture pour voir un film au ciné-parc. Je les planque sous une couverture sur la banquette arrière, et avec les vitres teintées ils passent ni vus, ni connus. » Le plus difficile à cacher est bien entendu Milo, qui est absolument incapable de tenir en place plus de quelques secondes, et qui aime bien aboyer sans raison apparente. Néanmoins, je n'ai jamais eu de problèmes pour venir à une séance avec eux, et j'aime assez les avoir près de moi dans ces moments, le plus gros sur les genoux, le petit les pattes sur le tableau de bord pour regarder l'écran. Bien entendu, ce sujet n'a rien de crucial à cet instant et ne visait qu'à meubler un peu d'une manière légère, histoire de donner un peu de répits à mes nerfs émotionnés. Mais les dernières minutes dans la voiture sont bien trop fraîches pour être mises entre parenthèses. Joanne m'a embrassé, contre toute attente, et ce n'est pas rien. Je la connais assez pour savoir que cela signifie aussi quelque chose pour elle. « C'est étrange, tu ne trouves pas ? » dis-je, le regard posé sur mes pieds et le gazon, tapant dans ce qui semble être un caillou ou un bout de bois. « Après tout ce qu'il s'est passé... » Je ne sais pas ce qui pousse la jeune femme à mettre de côté nos déboires pour nous redonner une chance. On la traiterait de folle si cela se savait. Et moi-même, je suis un peu perdu. Ce qui ne m'empêche pas de vouloir bientôt goûter à ses lèvres encore une fois.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyLun 1 Mai 2017 - 19:41


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Peut-être que le geste de Joanne était déplacé, trop prématuré, trop tôt compte tenu de tout ce qu'il s'était passé avant. Mais elle aurait pu arrondir les coins autant qu'elle l'aurait voulu dans ses discours, Jamie serait forcément blessé si elle ne lui avait pas dit les mots que lui venaient de prononcer, bien qu'il devait se douter que c'était bien trop tôt pour cela, pour qu'elle puisse se prononcer sur quoi que ce soit. Et elle ne voulait pas que ce silence, lourd au possible, ne règne plus longtemps dans l'habitacle. Elle ne voyait pas quoi faire d'autres que d'effleurer ses lèvres, c'était la seule chose qui lui était venue en tête. Elle savait combien l'effort était considérable pour lui, que c'était le genre de choses qui aspirait toute l'énergie de Jamie, malgré toute la force de caractère qu'il pouvait avoir. En présence de Joanne, le beau brun était constamment désarmé. La petite blonde se demandait tout de même si ce n'était pas trop rapide. Mais de voir le soulagement et un soupçon de bonheur sur le visage de Jamie l'empêchait de mettre les pieds sur terre et de songer à tout ce qu'il pouvait y avoir à côté. Il avait pris la main de Joanne pour la déposer sur son torse, afin qu'elle sente le rythme de son coeur.  Elle savait qu'il battrait aussi vite, aussi intensément. Mais ça l'impressionnait un peu tout de même. Joanne le regardait faire, à poser sa front contre le sien, à fermer les yeux et à écouter leur pulsation, tout en décadence. Son visage était de moins en moins crispé et peu à peu, un sourire étirait discrètement ses lèvres. Sans dire un mot, Jamie finit par quitter la voiture, ouvrir la portière côté passager afin de tendre la main à la jeune femme. Il n'était plus vraiment question de regarder le film. Il faisait particulièrement frais dehors. Elle suivait Jamie, un peu en retrait à l'arrière, bien qu'elle tenait toujours sa main. Elle n'avait jamais aimé lorsque c'était sis ombre. Ils s'approchaient peu à peu d'un lac, Jamie divaguant sur ses activités avec les chiens, avouant qu'il aimait bien les emmener avec lui lors des projections. Ce n'était que pour meubler en toute légèreté un silence qu'il ne voulait pas pesant. Joanne ne commentait pas, elle souriait, n'étant guère étonnée de ce qu'il lui racontait. Peut-être qu'il ne voulait pas revenir sur ce qu'il venait tout juste de se passer. Leur main s'était tout naturellement détachée l'une de l'autre. La jeune femme avait croisé les bras à cause des températures fraîches. Elle restait une femme particulièrement frileuse."Le mot est faible, oui." souffla-t-elle tout bas avec un rire gêné. Difficile de croire qu'elle ait pu engendrer un tel rapprochement malgré tout ce qu'il s'est passé. Elle voyait déjà son psychologue lui suggérer de tout mettre à plat avant de se lancer dans quoi que ce soit. "Tout n'est pas acquis, Jamie, tu sais..." dit-elle en relevant la tête vers lui. Il avait pu sentir par son pouls qu'il y avait ce quelque chose, que ça émergeait, mais la route était encore longue. "Pour moi non plus, tout n'est pas acquis." Il y avait encore tant de chemin à parcourir encore, et Joanne ne voulait griller aucune étape. Il fallait aussi qu'elle fasse cet énorme travail sur elle-même à côté, qu'elle mette certaines choses à plat, qu'elle ose dire des pensées qu'elle n'avait pour le moment partager à personne. Neil, son psychologue, parvenait à faire sauter quelques cadenas et avait bien conscience que c'était un travail particulièrement délicat et fastidieux. Le moindre signe d'impatience pouvait tout faire ruiner. "Il ne faut pas se précipiter. Je pense que nous avons tous les deux des choses à régler avant d'entreprendre quoi que ce soit de plus sérieux." Il était hors de question d'aller vite, trop vite, ou de faire accélérer le temps. Joanne s'était déjà demandée s'il voyait encore Emma, s'il recherchait encore sa chaleur alors qu'il faisait tout pour reconquérir Joanne. Peut-être que la brune était devenue sa roue de secours, si jamais les choses tournaient mal avec elle. "Il va bien falloir discuter de certaines choses aussi, pour rapport à tout ce qu'il s'est passé, justement." Il y avait des choses que Jamie avait dit et que la petite blonde n'avait certainement pas oublier. Des mots durs, des comportements parfois particulièrement déplacés. Et derrière ça, il disait qu'il était encore amoureux. "Je suis encore un peu perdue, Jamie." finit-elle par confesser plus tard. "Il s'est passé des choses, il y a eu des choses qui... Il faut que j'arrive à palier avec, à en parler, à les régler..." Joanne soupira. "Je sais bien ce que tu veux, mais est-ce que tu as pensé à tout ce qui ne va pas, chez moi ? Tout ce qui t'énervait, que tu me reprochais... Ca ne s'est pas envolé à coup de baguette magique. J'y travaille, vraiment et Neil – mon psychologue –, fait de son mieux pour m'aider à y parvenir. Mais j'aimerais que tu aies aussi conscience de ça, que tu retrouveras forcément des aspects de moi dont tu as horreur." dit-elle d'un air gêné. Elle aussi, voulait savoir s'il était prêt à affronter tout ça, une nouvelle fois. Qu'il n'ait pas de regrets s'ils parviennent à aller plus loin ensemble. C'était pour son bien à lui qu'elle disait tout ceci. Elle ne voulait plus qu'on la subisse. Bien que cela remontait à plusieurs mois, la conversation avec Yasmine était bien gravé dans sa tête. Et ça ne l'avait pas vraiment aidé dans ses réflexions, bien au contraire. Elle ne savait pas vraiment comment se positionner par rapport à son ex-mari.  Une partie d'elle aimerait revoir Yasmine, pour rediscuter avec elle. Il fallait aussi mettre certaines choses à plat, avec la belle brune. Absolument tout dans la vie de la jeune femme était dans le brouillard le plus total, et elle devait à côté continuer à faire comme si de rien n'était lorsqu'elle s'occupait de Daniel. Elle ne voulait pas que ce dernier ne subisse quoi que ce soit des problèmes de sa mère. Joanne passa rapidement une main dans les cheveux de Jamie. "Ca ne sera pas la partie la plus plaisante... de parler de tout ça, mais je doute que nous n'avons pas le choix, si nous voulons que ça fonctionne." dit-elle doucement, l'estomac déjà noué à l'idée même de devoir faire cette conversation un jour ou l'autre.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyLun 1 Mai 2017 - 21:03


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La main de Joanne s'est échappée afin qu'elle puisse croiser les bras et se tenir chaud. Les miennes prennent place dans mes poches pendant que je continue de marcher lentement dans l'herbe, un peu devant la jeune femme. Songeur, mais le coeur assez léger, je ne sais pas trop comment aborder le sujet du baiser qui a eu lieu dans la voiture, ni même s'il faut en parler, alors la démarche est maladroite. Je me demande quel mot peut être plus fort que « bizarre » pour décrire la situation sans tomber dans une qualification négative, et déjà, je fronce les sourcils. Tout n'est pas acquis. Je m'arrête et me tourne vers la petite blonde qui réitère ces paroles dont, cette fois, je n'aime pas le son. Elle vient de m'embrasser, et ces mots ressemblent à un bond en arrière. Comme si elle venait de réaliser qu'elle avait grillé une étape. Et comprendre cela me laisse un goût amer. Mon coeur se serre, mes bras se croisent, sur la défensive. Oui, elle m'a embrassé, mais c'est après coup qu'elle se rappelle qu'il ne faut rien précipiter, et qu'elle décrète que nous avons des choses à régler. Comme si ce qu'il s'était passé dans la voiture n'était pas si sérieux. Ou comme si cela avait fait naître des doutes. L'indécise semble jouer les donneuses de leçons au seul ici qui est sûr de ce qu'il entreprend, de ce dans quoi il s'engage. Je la dévisage, craignant que la discussion qu'elle veut avoir ne fera que me blesser et me faire comprendre que j'ai eu tort de croire que Joanne pourrait à nouveau vouloir de moi. « Je ne vois pas de quoi tu veux parler. » dis-je en haussant les épaules. « Je veux dire… Oui, je sais qui tu es, comment tu es et pourquoi. Je sais que tu n'es pas parfaite, et ce n'est pas ce que je te demande. Je t'ai toujours aimé malgré tout. » Même si je ne l'ai pas toujours montré, même si j'ai été en colère, et parfois même haineux ; même si, pendant un temps, j'étais persuadé que mes sentiments étaient enterrés pour de bon. Je ne peux pas m'en empêcher, tout simplement. Je reviens constamment vers elle. Elle a ses tares, je les connais. Pendant plus d'un an j'ai tenté de jongler avec au quotidien en m'y prenant de la mauvaise manière. Je crois que je ferai mieux cette fois-ci. Je veux vraiment essayer. « C'est super si tu veux faire un travail là-dessus, régler tout ça, vraiment. Et je serai là, je l'ai toujours été. Mais ça ne change rien à mes yeux. Moi, je suis le même. Je me sens mieux, je pense que je vais mieux, et que j'ai appris beaucoup de choses qui me permettent de mieux vivre au quotidien et de ne plus me sentir dangereux pour moi ou pour les autres. Mais je reste Jamie Keynes. Moi aussi je suis livré avec tous mes défauts, mais tu as quand même accepté de tenter le coup. » La question est pourquoi, mais finalement, je ne veux peut-être pas de réponse. « J'ai eu des mois pour me rendre compte que j'ai fait une terrible erreur et que ce que je veux vraiment, c'est être avec toi. Je suis sûr de moi. » En revanche, je ne suis plus certain que Joanne le soit. Car elle, à contrario, a eu les mois pour m'oublier et se faire à l'idée que je ne faisais plus partie de sa vie. Je sais que je reviens de loin, que cette affection doit être déterrée depuis de grandes profondeurs où je l'ai moi-même jetée. Cela ne me freine toujours pas. Ce que j'aurais espéré, c'est que la jeune femme veuille parler avant de me donner un baiser qui ne laissait absolument pas présager la suite. La connaissant, je pensais qu'elle accorderait plus d'importance à notre premier baiser depuis bien longtemps, le premier depuis que nous avons décidé de retenter notre chance. Tout ceci me rappelle Londres malheureusement. Quand j'avais emmené Joanne à mon endroit préféré de la ville, quand je lui ai avoué que je l'aimais, comme ce soir. Elle m'a laissé l'embrasser, et elle m'a refoulé, prise de doutes. Si ce début est le même que le précédent, alors peut-être bien que tout cela est une erreur. « J'aurais dû m'en douter. Tu regrettes. » dis-je la tête bien basse. Une partie de moi est tentée de lui demander, alors, la raison pour laquelle elle a posé ses lèvres sur les miennes. L'autre sait que la réponse ne fera que du mal.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyMar 2 Mai 2017 - 16:55


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Joanne préférait mettre les choses à plat. Cela s'apparentait peut-être à des regrets, mais elle craignait véritablement que tout se précipite d'un coup, que le baiser qu'elle venait à peine de lui donner ne soit que le déclencheur d'une suite où aucun des deux ne parviendrait à réguler la vitesse. Bien sûr que les mots ne plaisaient pas à Jamie, rendant l'expression de son visage presque un peu amère. Il croisait ses bras, comme s'il était peu enclin à entendre ce que Joanne avait dire. Elle espérait qu'il comprenne sa démarche, le fait qu'elle ait eu besoin de préciser que rien n'était encore fait. Elle, elle ne pouvait pas encore lui dire je t'aime. Elle avait beaucoup trop de choses à régler de son côté et elle aurait espérer que le bel homme devine de lui-même qu'il devait lui apporter quelques explications concernant le comportement qu'il avait pu avoir avec elle durant la période de leur séparation. Il avait employé des mots forts, des expressions quasi méchantes, et tout ça pour quoi ? Joanne l'ignorait. Elle était surprise qu'il parvienne à mettre des mots sur ce qu'il pouvait penser, encore une fois. Il disait qu'il l'avait toujours aimé, et il était tellement sûr de lui lorsqu'il prononçait ces quelques mots. Jamie avait ses propres défauts sur lesquels il travaillait – un travail que l'on avait fini par lui imposer, au final. Et lui se sentait mieux, il avait l'impression de mieux vivre, malgré son traitement et les effets secondaires qui l'agaçaient souvent. "Je ne vais pas vraiment mieux, moi." confessa-t-elle tout bas, d'un ton particulièrement honteux. "Mais je suis contente pour toi que tu aies pu te trouver un équilibre." Elle était sincère. Lui qui avait eu tant de mal et tant de problèmes qui n'aidait pas vraiment, il était parvenu à trouver une certaine stabilité. "Je ne voudrais juste pas que tu regrettes tout ce qui est en train de se faire les jours où je n'irais pas... bien. Parce qu'il y en aura. Et... Et je sais que d'une façon ou d'une autre tu as été là, et tu veux toujours l'être, mais je crains que tout ce qui a pu se passer avant ne finisse par nous rattraper et que tu te rendes compte que ça ne pourrait pas marcher." Et qu'ainsi, l'histoire ne ferait que se répéter. "Je ne veux pas que tu souffres encore plus à cause de moi. Je fais assez de mal aux personnes qui m'entourent. Et je ne me le pardonnerai pas si je te blesse encore une fois." Parce qu'il était évident qu'elle se rejetait la faute par rapport à la chute de leur couple, à l'annulation de leur mariage, à tout ce qui avait suivi ensuite. Tout autant qu'elle se pensait l'unique fautive de la tentative d'Hassan l'année passée, qu'elle culpabilisait parce que le comportement qu'elle pouvait avoir par moment le décevait. C'en était juste trop. C'était déjà une grosse étape qu'elle parvienne à s'ouvrir un peu plus à son psychologue, mais ce n'était rien comparé à tout ce qui lui restait à faire. Joanne s'approcha doucement de Jamie et lui redressa délicatement la tête pour qu'il croise son regard et qu'il voit la sincérité dans les mots qu'elle disait juste après. "Non, je ne regrette pas ce baiser." Elle savait ce qu'elle faisait. "Je tenais juste à... freiner les choses, parce que... regarde comment ça s'est passé la première fois. La vitesse à laquelle les choses se sont passées, et qu'une fois lancés, nous n'arrivions plus à nous arrêter. Il nous fallait toujours plus, toujours plus... Je ne veux pas qu'on se lance dans le même précipice, Jamie. Il me faut du temps, et je pense qu'il t'en faut aussi, même si tu es certain de tes sentiments pour moi. Il faut que je sois tout aussi certaine que toi." Tout était encore si confus, si flou, elle ne savait pas vraiment quoi penser. Ce n'était que bien après le baiser qu'elle avait pensé à Hassan. Elle s'était laissée emporter par la romance et les mots de Jamie, et n'avait pas songé à autre chose. Désormais, si, et Joanne se rendait alors compte que la situation était bien plus compliquée que Jamie ne pourrait le penser. "Laisse-moi le temps." Il venait de le dire lui-même, il avait eu des mois pour se remettre en question et de savoir ce qu'il veut. Joanne, en revanche, avait eu tout ce temps là pour apprendre à vivre sans lui. "J'aimerais aussi pouvoir te dire que je vais mieux." Ca pourrait plutôt tomber bien, pourrait-on dire, étant donné que Joanne avait de nouveau de très longues journées devant elle pour travailler sur elle-même, pour remettre toutes ses émotions, ses sentiments, ses idées en ordre. Elle ne savait pas vraiment où elle en était, jouant sur plusieurs tableaux malgré elle, à cause de cette quête constante d'attention et d'affection. Elle avait l'impression de ne pas arriver à gérer sa propre vie, mais cela lui importait peu à partir du moment où elle parvenait à gérer celle de son fils. Elle prit le visage de Jamie entre ses mains et caressait sa peau doucement avec ses doigts. S'il y avait bien une chose qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de faire, c'était ça. Ces petits gestes d'affection qu'elle avait à offrir sans modération, autant à Jamie qu'Hassan d'ailleurs. C'était juste plus fort qu'elle, d'être ainsi tactile avec les deux hommes avec lesquels elle avait été le plus proche au cours de sa vie. Elle le prit ensuite dans ses bras et glissait ses mains dans ses cheveux. Elle ne voulait pas qu'il se laisse abattre. Et elle, elle ne savait pas quoi faire. Ils restaient un moment ainsi. "Viens, on va faire le tour du lac. Ca a l'air très joli, par ici." dit-elle en se détachant ensuite de lui, pour le prendre par le bras et engager le pas. "Qu'est-ce qui t'a fait rendre compte que c'était une erreur de... de se séparer, au fil des derniers mois ?" demanda-t-elle alors, curieuse de savoir le cheminement de sa réflexion.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyMar 2 Mai 2017 - 18:51


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Je ne sais pas si Joanne s'attend à un Jamie pleinement guéri, mais si c'est le cas, elle se trompe grandement. Je vais mieux, mais mes tares sont là, elles le seront sûrement pour toujours. Je passerai ma vie à essayer de rationaliser mes émotions pour avoir le dessus sur elles et faire moi-même ce que les médicaments m'aident actuellement à accomplir. Si j'ai l'air d'aller bien, c'est parce qu'il existe toujours une source d'énergie quasiment inépuisable qui s'appelle la fierté pour me pousser à faire toujours au mieux. Mais dans les silences, dans les regards bas, les sourires incertains et les rires nerveux, avant chaque parole, il y a cette partie de mon esprit entraînée à décortiquer ce que je pense et ce que je ressens avant d'effectuer le moindre pas en avant. Je ne veux plus faire les erreurs d'avant, je ne veux plus blesser qui que ce soit non plus, et je suis on ne peut mieux placé pour savoir comment Joanne se sent face à sa volonté d'aller mieux sans être un poids pour qui que ce soit. Je le sais. Et j'en suis venu à la conclusion que nous pouvons nous entraider. J'en suis d'autant plus convaincu depuis que nous avons découvert l'histoire de Grace et de Celso. Ils se tiraient constamment vers le haut parce qu'ils s'acceptaient l'un l'autre sans la moindre condition, et parce qu'ils s'inspiraient chacun à être le meilleur de soi-même. Ainsi, ils étaient capables de tout. Ainsi, ils étaient heureux. Alors malgré mes craintes, car j'en ai énormément, malgré tout ce qu'il s'est passé entre nous depuis que nous nous connaissons, tout ce qui peut prouver que nous perdons notre temps à essayer d'assembler deux pièces incompatibles ; je suis sûr de moi. Je veux essayer encore une fois, et je veux croire que c'est la bonne. Je sais que nous pouvons faire en sorte que cela fonctionne. Même si les débuts sont maladroits, imparfaits. Joanne m'assure ne pas regretter le baiser qu'elle m'a donné, mais je reste dubitatif ; si elle souhaite tant prendre le temps, alors m'embrasser n'était pas nécessaire. « Donc tu m'as embrassé sans être certaine. » je conclus, ce que toutes les explications de la jeune femme ne réfutent pas. Et cela m'égratigne, d'une certaine manière. « Je peux attendre et te laisser le temps que tu veux à condition que tu ne te joues pas de moi, Joanne. C'est aussi difficile pour moi, de faire confiance, et de faire attention. Et je ne vais pas en être capable si tu me fais des coups pareils. » Un pas en avant, deux pas en arrière. C'est la meilleure manière de blesser quelqu'un et c'est pourtant ce qu'elle souhaite éviter. Je ne baisse pas les bras, mais je suis dépité. Au final, alors, ce baiser ne voulait pas dire grand-chose pour elle, alors que je venais de lui ouvrir mon coeur. Cela n'avait rien d'aisé de lui avouer mes sentiments en toutes lettres et de prendre le risque qu'elle n'y réponde pas. Un risque que je paye maintenant, car la petite blonde a préféré éviter de me blesser, ce qui a finalement l'effet inverse. Je ne lui en veux pas. Nous avons chacun nos maladresses. Alors je laisse Joanne me prendre dans ses bras, et je l'étreins délicatement en retour. Nous trouvons là un apaisement avant de reprendre notre marche dans le parc. Je garde bon nombre de mes questions pour moi, trouvant plus sage de ne pas poser celles dont je crains les réponses, mais la jeune femme, elle, n'hésite pas à me faire déballer le fond de ma pensée. L'avantage, c'est qu'en ayant eu bien des mois pour cogiter, je peux m'exprimer plus aisément que d'habitude pour lui répondre en toute honnêteté. « Le vide, en quelque sorte. L'absence, la solitude. Ce n'était pas si mal au début, je pensais pouvoir m'en accommoder. Puis je ne me suis plus senti à ma place au travail, aux soirées, nulle part. J'ai commencé à me demander pourquoi je me levais le matin. J'ai toujours eu un rythme de vie très soutenu, et parfois nous passions des jours en nous croisant à peine, mais au moins j'avais quelqu'un auprès de moi le matin à mon réveil, le soir avant de m'endormir… la nuit pour partager de l'affection. J'ai essayé de reproduire ça, mais sans attaches, parce que je ne voulais pas m'imposer dans la vie de qui que ce soit, prendre le risque de blesser quelqu'un à nouveau, ou d'être blessé. Ca s'est vite révélé… sans le moindre sens. Je n'avais pas besoin de compagnie, ni de sexe en réalité. J'ai besoin de quelqu'un à aimer, et sur qui veiller. Quelqu'un qui compte. Et j'ai besoin de me sentir à ma place. Sans ça, la vie n'est qu'un jour après un autre, et un autre, et un autre... » Alors c'est ce que la vie était devenue, malgré la présence d'Emma. Parce que malgré l'affection qu'elle avait à donner, malgré la place qu'elle s'était faite dans mon lit, moi je n'avais rien à lui donner, parce qu'elle ne m'inspirait pas d'amour, d'attachement. Elle n'était pas importante, elle était disposable. « A force de te revoir, de passer du temps avec toi et Daniel, il est devenu évident que… c'est là que je dois être. Près de vous deux. » Les pièces d'un puzzle sont faites pour fonctionner ensemble d'une seule manière précise et immuable. J'ai tenté de me glisser auprès d'autres pièces en vain, j'ai tenté de faire illusion là où un emplacement pourrait convenir en forçant un peu, mais alors tout le tableau perdait son sens. C'est quelque chose contre lequel on ne peut tout simplement pas lutter ; quand vous êtes bien quelque part, quand vous êtes faits pour un rôle, cela ne sert à rien de se travestir, de prétendre, car le naturel revient au galop. Et ma nature est liée à celle de Joanne et de Daniel. Je dois regagner cette place. « Maintenant… quelqu'un m'a fait comprendre qu'avant, je me souciais surtout de ce que j'avais besoin de tirer de cette relation, et non de ce dont toi tu avais besoin. Que je n'étais pas attentif. Disons que je ne me demandais jamais si j'avais besoin de toi plus que tu n'avais besoin de moi, si je te rendais heureuse, ou si tu le serais plus sans moi. » Plutôt me faire arracher la langue te les dents que de donner le nom de celui qui a déclenché cette réflexion dans mon esprit et qui a provoqué tout ceci. Pourtant c'est bien Hassan qui m'a poussé à me remettre entièrement en question, moi et ma relation avec Joanne. Il a eu les mots justes et contrairement à ce que j'ai prétendu, rien n'est tombé dans l'oreille d'un sourd. Si nous en sommes là, c'est de son fait et de l'effet de ses mots sur moi. Je cesse de marcher, mais je garde le bras de la jeune femme sous le mien. Mon regard se plante dans le sien, capte toute son attention. Car elle doit écouter, d'autant que cela est important à mes yeux et répondra à tout ce qu'elle a soulevé plus tôt. « C'est pourquoi je veux faire les choses bien. Je veux être celui qui apporte quelque chose à ta vie, pas qui t'en retire. Et c'est pourquoi je peux attendre, parce que je préfère que tu sois certaine que tu veux de moi auprès de toi. Je préfère que tu le sois avant de m'embrasser, parce que ça signifie quelque chose pour moi. »
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyMer 3 Mai 2017 - 17:53


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Les certitudes de Jamie étaient presque déroutantes. Qu'il sache à ce point ce qu'il veuille et qu'il s'y tienne avec une certaine fermeté. C'était imposant, particulièrement impressionnant. La petite blonde ignorait comment réagir face à une telle volonté de sa part. Elle se demandait où pouvait-il bien chercher une telle énergie, où il était allé puisé cette force et cette détermination pour la reconquérir coûte que coûte. C'était elle qui était incertaine, qui ne savait pas à qui ou à quoi se fier. Au fond, Joanne avait besoin d'une figure aussi solide. Pendant très longtemps, ça avait été Hassan, c'était ensuite Jamie. Et désormais, ils étaient tous les deux présents dans sa vie et elle peinait à leur attribuer une place, à chacun d'entre eux. Et Dieu sait qu'ils étaient tous les deux importants pour elle. Ce n'était pas une situation confortable, et aucun des deux n'apprécierait que l'autre avait encore une place dans le coeur de la jeune femme. Celle-ci fut particulièrement blessée lorsqu'elle avait constaté que Jamie ne la croyait. Oui, peut-être qu'elle n'était pas tout à fait certaine, mais à côté de ça, elle avait l'impression qu'il ne donnait pas trop d'attribut à ses paroles. Peut-être que lui gardait au fond bon espoir à l'idée que ça marche entre eux malgré des débuts qui s'annonçaient déjà laborieux. En revanche, ce n'était pas la manière de penser de Joanne, ça ne l'a jamais été. Et comme souvent, ces premiers échanges annonçaient un peu la couleur de ce qui pouvait aller se passer par la suite. Elle n'avait jamais réussi à faire la part des choses, tout était soit tout blanc, soit tout noir, mais certainement pas gris. Elle avait perdu la capacité à relativiser depuis un long moment, Hassan l'avait déjà constaté à maintes reprises durant leurs rencontres. La jeune femme baissa à son tour la tête, ne sachant pas trop quoi dire. Puis elle se rappelait d'une chose qu'elle s'était promise l'année passée, d'arrêter de dire ce qu'elle pensait, parce que ça n'apportait rien de bon. Elle venait tout juste d'en avoir la preuve, une nouvelle fois. Elle se réfugiait alors dans ses gestes d'affection, la seule chose bien qu'elle pensait être capable de faire. Contre toute attente, Jamie était bien plus enclin à se confier et à partager sa réflexion au fil des derniers mois. Elle regardait ses pieds allant l'un devant l'autre pendant qu'il parlait. Elle l'écoutait tout de même avec attention. Il y avait des choses qu'elle appréciait entendre, d'autres un petit peu moins, notamment le fait qu'il avait en quelque sorte recherché à reconstituer la complicité qu'il avait eu avec elle la nuit, avec une autre compagnie féminine. Mais ce n'était tout de même pas quelque chose qui lui convenait. Il n'y avait aucune dimension affective, et c'était justement ce que Jamie recherchait. Parce qu'il avait à en donner et qu'il avait besoin d'en avoir. Elle était curieuse de savoir qui était ce quelqu'un dont Jamie parlait. Cette mystérieuse personne qui avait apparemment beaucoup joué sur la perception du beau brun. Jamie s'arrêta net, allant chercher sans problème le regard bleu de la jeune femme afin de capter toute son attention. Certaine, Joanne ne l'était pas, c'était évident. Elle ne savait comment prendre ses propos. Cela semblait être quelque chose de très beau avec un fond de reproche tout de même. En somme, il aurait préféré qu'elle ne l'embrasse pas. Alors quoi, Joanne aurait du laisser régner un long moment de silence Ô combien inconfortable, puisque quoi qu'elle aurait pu dire l'aurait blessé. Qu'importe l'issue, Jamie aurait fini par l'être. Mais c'était à ce moment là qu'il n'y eut aucun échange de paroles. Elle ne quittait pas son regard pendant plusieurs minutes, avant de baisser les yeux à son tour. Il préférait attendre. Joanne avait l'impression qu'elle devait faire quelque chose en retour. Lui avait tant à donner, mais elle ne pouvait rien faire vraiment en retour. Elle n'était pas autant amoureuse que lui, il fallait qu'elle le devienne à nouveau. Elle savait que Jamie était capable de mettre les bouchées double pour lui ouvrir les yeux. Mais là, Joanne avait la sensation que ce n'était pas que de deux pas, qu'ils avaient reculé. Ou du moins, peut-être que lui avançait, mais pas elle. Chacune des paroles de Jamie l'avait touché. La prise de conscience qu'il a eu, par rapport à ce dont il avait besoin, à la manière dont il devrait être avec elle, celui qu'il voulait être à ses yeux. Le tout était une sacrée remise en question et elle ne savait pas quoi vraiment ajouter à cela. Elle avait des dizaines de questions qui lui brûlaient encore les lèvres, mais elle se rendait compte que lui, ne demandait rien en retour. Elle pensait à Hassan, à sa relation avec lui qui semblait enfin un petit peu s'améliorer. Joanne savait combien Jamie le détestait et que c'était purement réciproque, et elle, elle était au milieu, ne voulant pas abandonner l'un ou l'autre. Il fallait attendre un long moment avant qu'elle ne trouve quoi dire. Beaucoup de choses s'inversait, dont le fait que ce soit désormais Joanne qui ne trouvait pas les mots. "C'est... bizarre, comme sensation. De savoir tout ce que tu ressens pour moi et que tu veux attendre pour voir ce que ça donne. Enfin, je veux dire... C'est comme... Frustrant, quelque part. Ce n'est pas évident. Ni pour toi, ni pour moi." Frustrant dans la mesure où elle avait énormément d'affection à donner et elle en avait besoin de tout autant. Elle en offrait ça et là à Hassan lorsqu'elle ne savait pas quoi dire, lorsqu'elle sentait qu'elle avait fait des erreurs où lorsqu'elle n'arrivait pas à gérer une situation plus ou moins conflictuelle. C'était assez enfantin comme façon de faire mais elle ne savait pas faire autrement. C'était également le seul moyen qu'elle avait trouvé pour s'exprimer un tant soit peu étant donné qu'elle s'était juré de ne plus dire tout ce qu'elle pouvait penser, tout ce qui la travaillait, puisqu'à chaque fois, ça finissait mal. Elle était véritablement épuisée des relations conflictuelles et elle ne voulait plus en initier de nouvelles. Elle finit par poser son front sur le haut de son torse, après s'être mise en face de lui. Elle se demandait si elle avait le droit de faire ça. Elle se demandait beaucoup trop de choses d'ailleurs, la rendant particulièrement perdue. Tout était si compliqué, encore plus que ça ne pouvait l'être avant. Le temps de la simplicité était loin derrière, et ça lui manquait cruellement. "Ce dont je suis absolument certaine, c'est que je veux que tu restes dans ma vie, que tu sois là." souffla-t-elle, ayant bien conscience que ce n'était pas  ce qu'il voulait entendre. Mais c'était déjà une première certitude.
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Message(#)joamie + the moon that breaks the night EmptyJeu 4 Mai 2017 - 8:49


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Pas de réponse. Malgré tout ce que je pense savoir de Joanne, je ne peux pas déchiffrer l'expression de son visage, son silence. J'ai répondu, tout déballé, tous les cheminement qui ont mené mon coeur à prendre bien des détours avant de trouver une conclusion. Ce ne furent pas des mois faciles. La jeune femme, en revanche, n’a toujours pas idée du double jeu dont elle a été victime et qui pourraient lui faire comprendre bien des choses. À vrai dire, elle m’a déjà l'air inconfortable en sachant ce qu'elle sait, en côtoyant quelqu'un qui l'aime mais pour qui elle ne ressent pas la même chose. Autant ne pas mettre encore plus en lumière le grand écart d'affection entre elle et moi. Elle pourrait s'en vouloir alors que c'est moi qui l'ai poussée sur ce chemin, l'éloignant de moi. Elle a fait ce qui était attendu d'elle, rien de plus. Alors cette situation est uniquement de la faute. Oui, j'ai fait une erreur, une immense erreur que je dois réparer. Néanmoins, je ne peux pas mettre une arme sur la tempe de Joanne et la forcer à m'aimer à nouveau. Elle sait tout désormais, quasiment tout. Qu'elle n'y réponde pas est significatif. Il n’y a peut-être rien à répondre. Mon regard se détache du sien. Je réalise que dire que rien n’est acquis est un euphémisme. Les efforts à fournir sont bien plus considérables que je ne le pensais. Peut-être que c'est une montagne trop haute à gravir pour moi. Je ne me laisse pas abattre si facilement, mais l'idée m'effleure l'esprit. Pourtant, aspirant à trouver du courage dans la moindre marque d'affection de la jeune femme, je la laisse se blottir contre moi et je la prends à nouveau dans mes bras. Je comprends la frustration, d'une nature différente pour chacun d'entre nous. “Ce n’est rien…” je souffle. Je me suis embarqué là-dedans de mon propre chef, Joanne n’a pas à être désolée pour moi, ni à mettre une quelconque responsabilité sur ses épaules. Caressant ses cheveux, je dépose un baiser tendre sur le sommet de son crâne blond. “Je sais que… qu'il y a une chance pour que tu ne ressentes plus jamais quelque chose pour moi. Je ne peux pas t'y forcer. Ce n’est pas grave.” Un jour il sera évident que je suis confronté à un mur et que rien ne pourra changer. Un jour il faudra bien baisser les bras. Ce qui, on le sait, peut prendre bien du temps chez moi. Il ne sera pas simple de m'avouer vaincu, et ce n’est pas encore le cas, mais je suis lucide. Mon étreinte se referme un peu plus sur la petite blonde. Dans le pire des cas, que peut-il se passer ? Elle restera mon premier amour, et moi le père de son fils. “Je serai là…” je murmure. “Tu ne te débarasseras pas de moi aussi facilement.” Délicatement, je relève son visage en redressant son menton. Nous échangeons un sourire. Ce n’est pas exactement une soirée comme nous pouvions l'espérer, mais sans rancune. Comme elle le disait, ces conversations sont aussi nécessaires. Je reprends le bras de la jeune femme et nous poursuivons le tour du petit lac jusqu'à retrouver le chemin vers le cinéma de plein air. Le film n’est pas tout à fait terminé, mais nous n'avons pas de raisons de rester là. Je rallume le moteur et nous conduit hors du parc, puis je prends le chemin du retour vers la demeure de Joanne. Devant chez elle, elle récupère ses clés, et je prends le grand popcorn sur la banquette arrière qui sera mon lot de consolation. “Je prends ça.” dis-je avec un clin d'oeil. Le grand enfant compte toujours dîner ceci, qu'importe le programme de la soirée. Je transfère également le soda de sa voiture à la mienne. Puis, face à Joanne, un peu penaud, je cherche la bonne manière de lui dire au revoir pour ce soir. Mes lèvres pincées esquissent un sourire nerveux. Finalement, après une grande inspiration de courage, comme s'il était plus difficile de simplement partir que de lui déballer mes pensées comme tout à l'heure, je dépose un baiser sur sa joue. “Bonne nuit Joanne.” Un peu fuyard, je file rejoindre ma voiture et ne tarde pas à disparaître de la vue de la jeune femme. Je rejoins ma maison à l'autre bout de la ville avec un certain soulagement, et une idée en tête pour rattraper la soirée. Étalé dans le canapé, le popcorn tout contre moi, Ben réchauffant mes pied, je lance Double interest en solo cette fois, marmonnant tous les dialogues que je connais par coeur avec un petit sourire.
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